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Reconnaissances. Antelme, Blanchot, Deleuze

Extraits

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Critique littéraire

Reconnaissances. Antelme, Blanchot, Deleuze

" Reconnaître ? Prédication flottante, évasive. Elle décide pourtant des destins singuliers (on reconnaît un enfant, un mort), des destins collectifs (on reconnaît un Etat, une langue, un peuple), des rapports éthiques (on reconnaît une erreur), des événements métaphysiques (on reconnaît un dieu, une vérité). Quel est précisément ce " on " de la reconnaissance, ce sujet indéfini qui semble préexister à la relation comme au sujet qui l'accomplit et à l'objet qui la reçoit ? Quel mystère entoure l'acte de reconnaître, et pourquoi la question se pose-t-elle, de nos jours plus que jamais ? Comment un besoin minimal de reconnaissance peut-il venir à s'exercer ? Quel mouvement secret emporte l'art et la littérature pour donner un autre retentissement à ces questions ? " Dans son parcours du mouvement infini de la reconnaissance, ce livre rencontre les œuvres de Maurice Blanchot, Robert Antelme et Gilles Deleuze. Blanchot, parce qu'il explore notre désir de reconnaissance toujours déçu, jamais atteint, à l'œuvre dans toute littérature ; Antelme, parce que l'expérience des camps l'a rendu un jour non reconnaissable aux yeux des plus proches et qu'il en a fait la matière du texte le plus célèbre sur le sujet " l'espèce humaine " ; Deleuze enfin, parce qu'il a. exploré la voie joyeuse, insaisissable, de toute œuvre de reconnaissance dans la pensée humaine. Ces trois auteurs n'avaient jamais, à ce jour, encore été associés dans un même texte critique.

11/2003

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Philosophie

Deleuze

Le nom de Deleuze est associé à d'étranges concepts (machines désirantes, ritournelle, machine de guerre ou lignes de fuite). Or ces notions impressionnantes s'expliquent simplement, à partir du moment où l'on dispose de l'intuition qui ordonne son oeuvre. Cet ouvrage nous fait accéder à la compréhension du fil qui noue la pensée de Deleuze, notamment à partir de personnages littéraires tels que Bartleby, Lancelot ou la Princesse de Clèves. Deleuze apparaît alors comme non dogmatique, lui-même ouvert à la variation et à l'invention d'une multiplicité de sens possibles de la vie.

06/2012

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Littérature française

Reconnaissances

Au soir de sa vie, une auteure se relit. Ses livres sont des îlots dans sa mémoire et elle cherche à relier ces repères. Sa relecture est relecture de soi. Grave, mais régulièrement drôle aussi. De ce voyage dans le passé, elle choisit les heures claires, souvenirs inaltérables de lieux propices. Reconnaissances est une reconnaissance de dette. L'auteure reconnaît la difficulté à être soi, à être fille comme à être mère, la difficulté à conjuguer tout cela. Dette infinie envers le vivant, dette que l'écriture transforme ici en don.

09/2021

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Critique littéraire

Maurice Blanchot. Partenaire invisible

Disons-le simplement: Maurice Blanchot, né en 1907, est l'un des plus grands, l'un des plus rares écrivains du vingtième siècle. Affirmation que ce siècle s'est trop souvent employé à traduire en légende - ou en procès. Selon l'inévidence de mythologies tenaces, Blanchot aurait été le grand absent, le fantôme invisible, l'auteur illisible d'une œuvre tout abstraite, un homme littérairement terrifiant, politiquement impur. Nul mieux que lui, pourtant, n'aura interrogé ce qu'il en est de la présence, de la visibilité, de la lisibilité, de la vitalité, de la culpabilité et de la possibilité de l'écrivain. Par ce travail, par ce combat, Blanchot aura fasciné et exalté les plus grands créateurs contemporains de formes et de pensées (de formes de pensées), à commencer par ses deux amis les plus intimes, Emmanuel Levinas et Georges Bataille. A son tour il reviendra à cet essai d'interroger la présence, la visibilité, la lisibilité, la vitalité, la culpabilité et la possibilité du biographique, dans une vie et dans une œuvre, dans une vie faite œuvre, une vie soutenue des affrontements les plus extrêmes avec la mort. Cette vie à l'œuvre s'adresse d'abord à notre savoir: que pouvons-nous en penser ensemble - et jusqu'où? Elle s'adresse ensuite à notre responsabilité: quelle forme d'attention et de discrétion requiert-elle, quelle sensibilité infinie à la limite du témoignage impossible impose-t-elle? Ecrire ce mouvement incessant de l'écriture à la vie, de la vie à l'écriture, à la place du tiers, dans l'attention toujours portée au nom de l'autre, suivant ici le mouvement qui, par la littérature et dans l'amitié de Robert Antelme, fait advenir la responsabilité à elle-même, la soumet à une reconnaissance illimitée tel est au moins, de cette biographie, l'essai.

10/2008

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Philosophie

Deleuze, philosophe des multiplicités

Le recueil de textes présentés ici reprend l'hommage à Deleuze organisé dans la cadre du Collège International de Philosophie pour le vingtième anniversaire de sa mort, le 4 novembre 2015 au Lycée Henri IV. Ils témoignent de l'effort toujours renouvelé des philosophes pour saisir la pensée deleuzienne dans le divers de ses concepts et de leurs enchaînements rhizomatiques, d'une cartographie toujours à relancer. Parce qu'ils nous parlent du désir, des luttes, de l'intensité et de la guerre, ils n'ont de cesse d'interroger le présent, l'absolue contingence des choses, les plans d'immanence et l'infini des possibles. Emportés par le chassé-croisé de l'empirisme et du transcendantal, de la formule et du diagramme, de la connaissance et de la vie, ces textes, par-delà leur manière de traiter de l'événement et de la différence, des lieux où s'effondrent les fausses assurances, portent, au plus haut point, l'originalité d'une pensée toujours en devenir. Rassemblés dans cet ouvrage, ils offrent une contribution majeure aux études deleuziennes.

03/2017

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Que-sais-je ?

Gilles Deleuze. 2e édition

Comment comprendre la logique d'ensemble de l'oeuvre de Gilles Deleuze, philosophie aux multiples facettes ? Quel est le rapport entre les études d'histoire de la philosophie, les livres systématiques écrits en son nom propre, les ouvrages de philosophie politique élaborés avec Guattari, les travaux consacrés à la littérature et à l'art ? Le problème critique, fil directeur de l'oeuvre deleuzienne, permet d'y répondre. La critique comporte deux tâches : détruire le monde de la représentation et créer de nouvelles possibilités d'exister. L'effort pour accomplir ces deux tâches rend compte de la cohérence de la pensée deleuzienne. Appliquant à Deleuze ses propres outils d'historien de la philosophie, ce livre dégage la "cohérence supérieure" de son oeuvre.

06/2021

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Actualité et médias

Deleuze, Sheila et moi

Ce qui fait le charme d'André Manoukian, c'est qu'il ne se prend jamais au sérieux. Dans l'émission Nouvelle Star, il est le jury réputé pour ses envolées philosophico-érotico-cosmico-musicales. II est vrai que citer Gilles Deleuze ou Platon en prime time tout en commentant les prestations de chanteurs en devenir n'est pas donné à tout le monde ! Ses fameuses " petites phrases " (J'aime bien votre côté Nana Mouskouri postmoderne ; On a invoqué l'esprit de Jim Morrison et on a eu Rika Zaraï...), qu'il décrypte ici pour nous, sont autant d'occasions de nous faire rire et de parler de ce qu'il aime : la musique, les femmes, le groove, les penseurs... Parce que le " petit Manoukian illustré " ne serait pas complet sans explorer quelques thèmes chers à l'auteur, il nous propose ensuite un Abécédaire très personnel (de Alchimie à Zorba) et termine en beauté avec une galerie de portraits de philosophes : avez-vous déjà imaginé Spinoza en Bob Dylan ou Aristote en Jamel Debbouze ? Lui si ! Et il nous dit pourquoi.

03/2010

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Littérature française

Reconnaissance

"Un soir, dans un refuge de haute montagne, un mystérieux randonneur m'a fait don d'un bloc transparent qu'il prétendait être le "Cristal du Temps". Plus tard, au lieu de me remettre à la rédaction de mon roman, j'y ai plongé les yeux. Des moments de ma vie ont surgi en désordre : scènes banales ou incongrues, êtres perdus de vue, anecdotes auxquelles je n'aurais jamais repensé, comme la mise à mort d'un lapin, la folie d'une jeune plasticienne russe, un amnésique oublié, la femme qui voulait devenir un ange, les singes dans les ruines d'un temple khmer, les gosses cruels des rues du Caire. Fasciné, j'étais contraint de reconnaître - comme un homme admet être le père d'un enfant - que ces aventures invraisemblables, ces rencontres sans lendemain, étaient bien miennes. Le cristal m'en restituait chaque détail. Impitoyable, il m'infligeait aussi le souvenir de mes propres rêves et quelques images de mon avenir. Cette "vie réelle", j'ai voulu l'écrire. Ce vaste désordre s'est transmué en récits, histoires étranges et fragments romanesques. Explorateur en territoire dangereux, je racontais. Immense était ma reconnaissance envers le monde, sa variété, sa douleur et son énigme".

01/2017

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Critique littéraire

Maurice Blanchot - Johannes Hübner. Correspondance

Ce recueil rassemble les échanges de Maurice Blanchot avec Johannes Hübner, l'un de ses traducteurs vers l'allemand. On peut y suivre le dialogue entre ces deux intellectuels particulièrement centré sur la traduction de L'Attente l'oubli, texte paru en 1962 aux éditions Gallimard et en allemand en 1964. Ces propos aux accents philologiques sont régulièrement ponctués de considérations sur l'évolution politique des années 1960, entre la fin de la guerre d'Algérie et la venue au gouvernement du général de Gaulle que Blanchot a rejeté avec une virulence extrême, l'actualité de la guerre du Vietnam et les événements de mai 1968. Présentation et appareil critique d'Eric Hoppenot et Philippe Mesnard, tous deux spécialistes de l'oeuvre et de la pensée de Maurice Blanchot.

09/2014

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Critique littéraire

MAURICE BLANCHOT. La solitude habitée

Il est aujourd'hui indispensable de connaître les idées de ceux - critiques, essayistes, linguistes, philosophes et écrivains - sur qui s'appuient les lectures modernes des œuvres littéraires. La collection Référence se propose de faciliter l'accès à leur pensée : - en la replaçant dans son contexte ; - en regroupant autour des mots clés les concepts principaux ; - en dégageant son actualité.

06/1997

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Philosophie

Une dette (Deleuze, Duras, Debord)

Rien ne rassemble Deleuze, Duras et Debord sinon d'avoir été contemporains, d'avoir vécu en même temps les années de l'après-guerre, l'existentialisme, les guerres coloniales, la chute du mur de Berlin, l'écroulement des certitudes justes. Et une nécessité commune à dire les choses, une faculté à élucider le poids du monde par les mots. Trois parleurs émérites, trois solitaires avec leurs bandes, leurs réseaux de fidèles. Trois insoumis qui se défiaient de toute idée de système, de tout enclos de la pensée. Le rapport aux images est fondamental pour relire l'ensemble de leur oeuvre. Debord les étrille, Deleuze les étudie, Duras s'y essaie. La lucidité exige son prix. Malgré leur force et leur courage, le penseur politique et le philosophe ont décidé de mettre fin à leurs jours, l'écrivain et cinéaste a utilisé quant à elle une mèche longue. Que cela nous serve de leçon n'est pas sûr. En tout cas, c'est un emblème des temps que nous vivons. Endurance et suffocation contre laxisme et silence.

02/2007

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Autres philosophes

Deleuze face à la Norme

Peu connue, la pensée de Gilles Deleuze sur la norme révèle pourtant magistralement son devenir contemporain. La philosophie deleuzienne en soi ainsi que ses écrits spécifiques sur la loi et le droit illustrent l'évolution de nos sociétés de contrôle bio-sécuritaires par une conception de la norme plurielle et casuistique. Les contributeurs de cet ouvrage, philosophes, littéraires, gestionnaires et juristes, se proposent de caractériser tant le concept que la posture deleuzienne face à la norme. Il en ressort une pensée riche pour décrire l'évolution actuelle des normes mais également des "lignes de fuite" pour s'extraire de leur emprise grandissante.

05/2023

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Littérature française

La reconnaissance

Nos vies que nous pensons originales ne le sont pas plus que les romans que nous lisons pour nous divertir, que les films que nous regardons. Toutes les histoires sont déjà écrites et toutes les vies sont déjà vécues. Un soir, un joueur qui pense avoir tout perdu se retrouve avec une femme qui lui propose un pacte étrange : la suivre partout où elle ira, durant un an. Au départ de ce motif, Emmanuel Régniez construit un livre fou : sur le masque et le double, la mémoire et l'oubli. Il nous embarque dans un voyage autour du monde, mais un voyage dont le but serait moins de découvrir de nouvelles choses que d'en redécouvrir d'anciennes. Fascinant, brillant, ce livre s'inscrit dans la droite ligne de ceux que l'auteur publie depuis plusieurs années au Tripode. Pour nous qui le lisons, les effets sont les mêmes : notre tête tourne, notre respiration s'accélère. On cherche avec le narrateur la raison de ce pacte, ce que cette mystérieuse inconnue semble attendre de lui. On avance avec l'impression de reculer, et recule en avançant, pris dans cette saisissante réflexion sur la nature du temps. Prodigieux.

03/2023

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Critique littéraire

Maurice Blanchot et la tradition juive

Dans l'oeuvre critique de Blanchot, l'intertexte biblique occupe une place singulière puisque "tout livre est d'essence théologique". A travers l'étude des archives de Blanchot, la présente recherche analyse la manière dont il s'approprie plusieurs intertextes de la tradition juive. Il apparaît qu'au-delà du commentaire de ces oeuvres, Blanchot gomme fréquemment les frontières entre son discours et les intertextes cités, il tend à une hétérogénéité masquée qui se réclame d'une écriture de l'anonymat. Outre cet effet d'exogreffe, la tradition juive est l'objet d'un incessant questionnement à partir duquel se constitue une véritable mythographie du juif : la naissance du langage, le sacrifice, le nomadisme, l'exil, l'exode, la révélation, l'interprétation de la loi. Par ailleurs, les derniers textes de Blanchot, particulièrement les écrits fragmentaires laissent entrevoir une pensée messianique qui subvertit radicalement notre pensée du temps.

06/2015

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Judaïsme

La question juive de Maurice Blanchot

La thèse de cet essai est que Blanchot vient à la littérature par la reconnaissance de l'étranger, et que la littérature devient progressivement, pour lui, synonyme de cette altérité fondatrice dont la judaïté constitue le site.

02/2023

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Critique littéraire

Maurice Blanchot ou l'autonomie littéraire

En conjuguant les méthodes de l'histoire littéraire, de la sociologie des champs et de l'analyse littéraire, cette étude se penche sur l'élaboration de la "posture" de Maurice Blanchot dans l'immédiat après-guerre (1944-1948). ? Le passé de Blanchot, marqué par des positions politiques d'extrême droite dans les années 1930, et dans une certaine mesure encore sous l'Occupation, le conduit à se repositionner dans le champ littéraire de la Libération, marqué par l'épuration des écrivains collaborateurs. Il élabore une "posture" de l'écrivain en retrait, qui manifeste une autonomie littéraire radicale. ? Cette posture du retrait demeure pourtant une forme de participation au monde des lettres et Blanchot se trouve amené à réélaborer ses postulats critiques ainsi que sa production littéraire proprement dite (Le très-haut, L'arrêt de mort), en interaction avec les nouvelles forces dominant les milieux littéraires à la Libération. Il est conduit à se positionner face à la nouvelle avant-garde issue de la Résistance, emmenée par Sartre et ses Temps Modernes, qui promeut le modèle de l'écrivain engagé.

03/2011

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Littérature française

Place des pensées. Sur Maurice Blanchot

"Je m'assois à la table ronde du salon. Je suis là à la demande d'Antoine Gallimard pour examiner, en compagnie de Philippe D. , les papiers d'un des écrivains qui ont le plus compté pour les écrivains de ma génération - un de ceux qui m'ont appris à lire, dès l'âge de dix-huit ans, rendant possible le fait même d'écrire, non sans que se nouât un rapport d'identification que la nature d'une certaine façon impersonnelle de son oeuvre donnait néanmoins à combattre".

01/2007

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Critique littéraire

L'oeuvre narrative de Maurice Blanchot

La lecture de l'oeuvre de Blanchot ouvre de nouvelles perspectives, de nouveaux champs de recherche échappant à des compétences strictement codifiées comme littéraires. Il s'agit d'une oeuvre qui incite à s'engager dans des voies inédites : une sorte de décloisonnement de la littérature, illustrée par son avant-dernier livre, L'écriture du désastre, qui montre que l'écriture est à la fois puissante et dérisoire. Suivant la loi du poète, nous sommes inévitablement pris au piège par l'écriture, mais cette nouvelle forme d'emprisonnement est aussi un lieu d'exil qui nous tient compagnie.

10/2015

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Lecture 9-12 ans

Elise Blanchet. Les Intégrales

Deux planètes. Des ennemis millénaires. Une guerre sans pitié. Et au milieu un bébé sur lequel va reposer l'avenir d'un monde tout entier. Elise, jeune adolescente de quatorze ans, vient de déménager et commence une nouvelle vie. Un beau jour, suite à une provocation, elle dévaste seule un laboratoire pharmaceutique dans un excès de rage. La jeune fille se retrouve alors dotée de pouvoirs étonnants, et apprend ainsi la vérité sur son passé. Elle est la future reine des Intégrales, peuple mythique disparu. Elise découvre alors qu'elle n'est pas la seule Intégrale sur Terre et se lance à la recherche de sa mère, la Reine Maélyn. Mais où sont les autres ? Et pourquoi madame Martin, sa prof de français, est-elle si déterminée à l'arrêter ?

09/2016

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Philosophie

DELEUZE. "La clameur de l'être"

" Deleuze reste diagonal au regard des blocs d'opinion philosophique qui ont dessiné le paysage intellectuel depuis les années soixante. Comme tout grand philosophe, et en parfaite conformité avec l'aristocratisme de sa pensée, il constitue une polarité à lui tout seul. C'est qu'il n'avait qu'une passion intellectuelle authentique : celle de poursuivre son oeuvre, selon la méthode intuitive et rigoureuse qu'il avait fixée une fois pour toutes. Il y fallait sans doute la multiplicité infinie des cas qui composent la vivacité de l'époque, mais surtout la ténacité incomparable de leur traitement uniforme. Dans cette séquence de notre histoire philosophique, il n'y a eu en définitive que deux questions sérieuses : celle du Tout (ou de l'Un), et celle de la grâce (ou de l'événement). C'est bien de s'y être obstinément confronté, sous les espèces appariées du retour éternel et du hasard qui a fait de Deleuze un grand penseur contemporain. "

01/1997

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Esthétique

Deleuze. L'usage de l'art

A la manière de Sartre, qui renonce à la question de l'essence de la littérature et lui préfère celle de son utilité, Deleuze interroge, non l'essence de l'art, mais son usage pour le philosophe. Selon Deleuze, l'art est nécessaire au philosophe pour penser sa propre condition. En effet, pour échapper à la représentation qui dénature et assujettit la pensée, la philosophie exige un détour par l'art qui transforme à la fois l'exercice de la pensée et les conditions de l'expérience. L'usage de l'art, c'est ce que fait l'art. L'art capte des forces (il rend visibles des forces invisibles) et transforme, à la fois, l'artiste et le corps social (il bouleverse les manières de sentir et de penser). Cette nouvelle manière de penser et d'user de l'art déborde le cadre habituel des études esthétiques. Il s'agit ici d'établir une périodisation de la question de l'art dans l'oeuvre de Deleuze, en fonction des problèmes qu'il pose. On retiendra trois périodes qui sont trois philosophies de l'art : la première accorde la priorité à la littérature ; la deuxième opère le passage du littéraire au sémiotique, en mettant en lumière le rôle politique de l'art ; et la troisième élabore une sémiotique de l'image, à partir de la peinture et du cinéma.

07/2022

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Philosophie

Pourparlers Deleuze, entre art et philosophie

Nous avons voulu inventer un manuel à Pourparlers de Deleuze en réunissant des artistes avec des philosophes. Non pas parce que nous souhaitions bien lire ou bien introduire à la pensée deleuzienne, mais parce que nous avons lu le livre de Deleuze comme une machine de guerre contre les évidences qui cadrent et enserrent aussi bien le réel et le langage censé le dire. Une avancée vers le Dehors comme moteur de résistances. Pourparlers entre art et philosophie ou comment ne pas parler pour ne rien dire mais continuer d'écrire pour ne jamais se taire.

10/2013

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Littérature française

Quart livre des reconnaissances

Mieux que nous ne pourrions le faire, Jacques Réda dé? nit les contours de ce livre dans son émouvante postface : Les quatre Livres des reconnaissances n'ont jamais fait l'objet d'un plan. On ne doit donc pas y voir une sorte d'anthologie un peu plus lacunaire que la plupart des autres, ni même un re ? et de mes seuls goûts personnels. Tous ces textes ont été composés pour ainsi dire par surprise et au hasard d'une relecture ou d'une remémoration. Elles ont très rarement répondu à un projet d'ailleurs en général assez vague, sinon, dans ce volume même, où, non sans lacunes, j'ai tenté d'évoquer l'évolution du vers français. Après quoi, en effet, c'est la langue française qui, s'éloignant progressivement et naturellement d'elle-même, a obligé le vers, désormais sans structure, à tâtonner, parfois avec brio, vers la langue nouvelle que Rimbaud avait souhaitée et qui, loin d'être une méta-langue poétique, sera peut-être un jour celle qu'aura ? xée le classicisme de nos très lointains descendants. Autrement dit, ceux que nous appelons "grands poètes" représentent un état particulier de la langue où, de manière aléatoire mais inévitable surgissent, de ce brassage d'ondes, des crêtes si remarquables qu'on leur donne un nom - un nom d'auteur -, comme on en attribue à ces grands accidents de terrain ou à ces formes que revêt l'eau dans les mers, les lacs, les torrents et les ? euves. Mais, de l'une à l'autre région, et malgré de scrupuleux cartographes, on oublie le nom des collines, des gorges et des ruisseaux qui ont contribué à la gloire des Himalaya et des Amazone. Avec le très remarqué Quel avenir pour la cavalerie ? qui les complète, ces Livres établissent la géographie de la poésie rédasienne, comme ils en forgent la boussole.

04/2021

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Beaux arts

Georges Dezeuze. Natures mortes

Textes : Guilhem Dezeuze, Daniel Dezeuze, François Dezeuze et Numa Hambursin. Exposition : 10 juin - 1er novembre 2015. Espace Dominique Bagouet, Esplanade, Monpellier. 56 pages avec 31 reproductions et 2 photographies. "S'il fallait écrire le roman de la peinture montpelliéraine, Georges Dezeuze y figurerait comme un personnage pivot tant par son oeuvre peint que par son délicat recueil de souvenirs "Ecrit le dimanche", son rôle de passeur et sa place au carrefour de plusieurs générations, son amour tant de fois exprimé pour ce petit pays entre Méditerranée et Pic Saint-Loup. Né en 1905 à Montpellier, fils de l'Escoutaïre, Georges Dezeuze s'inscrit en 1924 à l'Ecole des beaux-arts où il se lie d'amitié avec des artistes comme Germaine Richier, Albert Dubout, Suzanne Ballivet ou Camille Descossy. Membre fondateur des groupes "Frédéric Bazille" en 1937 et "Montpellier-Sète" en 1956, il est nommé professeur à cette même école en 1945 et compte parmi ses élèves Vincent Bioulès, Claude Viallat, François Rouan ou encore son fils Daniel. Il s'éteint en 2004 à Clapiers, six ans après la rétrospective que lui a consacrée le Musée Fabre".

06/2015

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Philosophie

Mérite et reconnaissance

Le mérite fonde le désir de reconnaissance et la reconnaissance échoue toujours à reconnaître le mérite : le constat d'un tel paradoxe est le point de départ de ce travail. Tiraillée entre estime et respect, la reconnaissance malmène le mérite des sujets qu'elle juge. L'enjeu est de taille lorsque, devenant égalité des chances ou méritocratie, elle inspire des modèles politiques. Ses deux visages oeuvrent alors à la fois l'un contre l'autre et ensemble contre le mérite, transformant les échecs et les succès en sentiments d'injustice et l'invisibilité quotidienne en humiliation. Seule une analyse sémantique du mérite et de son équivocité, entre mérite d'un auteur qui s'efforce et mérite d'une oeuvre talentueuse, peut corriger cette approximation sociopolitique et les troubles psychosociaux qu'elle occasionne. Ce travail requiert l'analyse de l'inégalité, considérée tantôt comme handicap, tantôt comme injustice. L'étude de l'articulation de ces concepts et des pensées de Hegel, Ricoeur, Axel Honneth, Emmanuel Renault, Francis Fukuyama et Charles Ramond sera nécessaire pour penser un équilibre psychique, une justice sociale et une stabilité politique.

07/2019

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Histoire internationale

Guerres et reconnaissance

Ce numéro consacré à la guerre et à la reconnaissance montre comment certains concepts mobilisés par les théories de la reconnaissance trouvent une pertinence dans l'étude des relations internationales, et plus spécifiquement dans celle des conflits armés. Si les causes de la guerre sont souvent réduites à la recherche de la sécurité ou du profit, l'hypothèse ici posée est celle de la recherche, par les acteurs politiques s'engageant dans des hostilités armées, d'une certaine image d'eux-mêmes et de leur collectivité.

01/2013

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Philosophie

La force du dehors - Maurice Blanchot. Extériorité, limite et non-pouvoir à partir de Maurice Blanchot

Au-delà de la valeur littéraire d'une écriture, dont l'influence souterraine sur la littérature contemporaine est de plus en plus reconnue, au-delà de l'effort d'élucidation critique des essais, l'oeuvre de Maurice Blanchot, depuis Thomas l'obscur jusqu'à Discours sur la patience, ouvre une série de questions que notre époque se pose encore sous une forme confuse. Le parti pris de Blanchot pour la littérature a eu pour conséquence, voulue ou non, de constituer un dehors de l'oeuvre littéraire où, étroitement dépendant de l'écriture, s'édifiait un autre monde pour les hommes. Cet autre monde, dont nous parvient la rumeur prolixe et sourde, fût-il le produit d'une passion pour l'écriture, appartient à tous, à la communauté anonyme, mais à ce point piégé dans un rapport au langage et aux exigences dialectiques et sociales, qu'il est réduit au silence, et cela presque politiquement. C'est de ce monde recouvert que l'oeuvre de Blanchot se fait l'écho. Le dehors, le neutre, l'incessant, l'immédiat, la dissolution du présent et du sujet, l'absence de livre, ces termes n'appartiennent pas seulement à l'espace littéraire, ils commencent aussi à dessiner le monde à venir. Mais peut-être est-ce à condition d'en parler comme « parle » la littérature, que ce monde viendra au jour. Ce monde exige de nous une adhésion agissante, dont la portée est politique, et s'exprimant sous le terme de non-pouvoir.

01/1977

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Littérature française

Anthelme l'insoumis - première partie : Savoïa !!

Octobre 1792, les troupes françaises, ont envahi la Savoie. Anthelme, jeune adolescent, perd alors toute chance, d'entrer au collège. Garçon indocile, fougueux et téméraire, il s'enfuit de la ferme familiale et erre dans la forêt. Grâce à un prêtre, il parvient à Chambéry. S'engageant dans la célèbre, à l'époque, brigade de Savoie, après un combat, livré au col du mont Cenis, il est présenté à Turin, au roi Victor-Amédée III. Conquis par l'intelligence et la vivacité du jeune homme, le souverain l'autorise à intégrer l'école militaire. Hélas, la nomination du général Bonaparte, à la tête de l'armée d'invasion, contraint Victor-Amédée, à une demande d'armistice.

04/2014

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Critique littéraire

A l'extrême pointe. Proust, Bataille, Blanchot

De l'exigence éthique d'écrire de Proust au " voyage au bout du possible ", ou à " l'opération souveraine " de Bataille et au désoeuvrement de Blanchot, la réunion en un seul volume de ces trois études remet dans une même perspective trois oeuvres majeures du XXe siècle.

09/1998

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Autres

Philosophie N° 151, septembre 2021 : Maurice Blanchot

Les références, parfois très allusives, de Blanchot à des auteurs comme Husserl, Heidegger, Sartre, Merleau-Ponty, Levinas et Derrida, ainsi que son approche spécifiquement littéraire de la question de la phénoménologie (de sa tâche, de ses horizons et de ses limites) laissent penser que pour Blanchot, le rapport entre phénoménologie et littérature n'est pas seulement accidentel, mais pourrait constituer une critique du projet phénoménologique ou même en ouvrir de nouvelles voies d'élaboration. En effet, le rapport de Blanchot à la phénoménologie est présent dès ses premiers ouvrages et se rapporte explicitement à la question de l'écriture. Paradoxalement, tandis que d'un côté, pour Blanchot écrire c'est se rapporter à ce qui se soustrait au domaine du sens et donc à ce qui ne peut être constitué comme phénomène, d'un autre côté, il affirme dans L'Entretien infini que l'une des caractéristiques principales de la littérature est de "poursuivre indéfiniment l'épochè, la tâche rigoureuse de suspendre et de se suspendre", et ainsi de nous rapporter à la question de la constitution du sens. Comment comprendre cette référence explicite à la méthode phénoménologique ? La radicalité de l'épochè en jeu dans la littérature, la tâche de "suspendre et de se suspendre" barre-t-elle tout accès au sens et implique-t-elle ainsi une destruction du projet phénoménologique ? Ou bien, si c'est le sens comme possibilité qui est en question avec la littérature, celle-ci n'implique-t-elle pas une autre description du projet phénoménologique et de la conscience dans son rapport au monde et au langage ? Ce dossier inclut des articles de Danielle Cohen-Levinas, Maud Hagelstein, Dorothée Legrand, Aïcha Liviana Messina, Jean-Claude Monod et Etienne Pinat, ainsi qu'une lettre inédite de Maurice Blanchot un destinataire inconnu dans laquelle il évoque son "amitié intellectuelle" pour Heidegger, qu'il qualifie principalement d'écrivain. En revenant sur la façon dont Blanchot entre en dialogue, de façon implicite ou explicite, avec les oeuvres de phénoménologues tels que Husserl et Heidegger, ce dossier explore principalement ce qui destine la phénoménologie à la question de l'écriture et à la réflexion sur la littérature.

09/2021