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Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

Ce coffret réunit en deux volumes les oeuvres complètes d'Ossip Mandelstam traduites du russe par Jean-Claude Schneider. I. Oeuvres poétiques, en édition bilingue, texte russe en bas de page. La Pierre (1913/1915/1923), Tristia (1922), Le Livre de 1928, Poèmes non rassemblés en recueil ou non publiés (1908-1934), Cahier de Voronej (1935-1937), Poèmes non inclus dans les Cahiers (1935-1937) et, en appendice : Poèmes de jeunesse (1909-1911) et poèmes pour enfants (1925-1926). II. Oeuvres en proses. Le Bruit du temps (1925), Féodossia (1925), Proses éparses, esquisses (1922-1927), Essais, articles (1913-1932), De la poésie (1928), Le Timbre égyptien (1928), La Quatrième Prose (1929-1930), Le Voyage en Arménie (1933), Entretien sur Dante (1933) et, en appendice : écrits de commande ou alimentaires.

03/2018

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Pléiades

Oeuvres poétiques complètes. Coffret en 2 volumes

Aragon ne ressemble pas à l'image que l'on a de lui, celle d'un poète qui, après avoir pris part à l'aventure surréaliste, a recouru à la rime et à des formes traditionnelles pour chanter la France résistante, le parti communiste et l'amour d'Elsa. Sa voix propre est sans doute moins célèbre que celles que lui ont prêtées les chanteurs. Il arrive en effet qu'on ne voie en lui qu'un parolier de génie, surtout quand on néglige de «commencer par le lire». Sa poésie, il est vrai, n'est pas un rébus ; elle demeure une parole intelligible, ce qui la rend accessible, ce qui permet aussi à ses non-lecteurs de se méprendre à son propos. Aragon, à qui le lit, apparaît comme le poète du mouvement perpétuel. Inventeur de formes et de mètres nouveaux, il ne s'en tint jamais à ses découvertes, continua de se renouveler, contesta les genres anciens sans les refuser : en les utilisant. Comme Hugo (vu par Mallarmé), «il était le vers français personnellement». Comme Hugo encore, il eut plusieurs cordes à son instrument et n'en négligea aucune. Voici donc toute la lyre d'Aragon, rassemblée, ainsi qu'il l'a souhaité, dans l'ordre chronologique, depuis Feu de joie jusqu'aux Adieux en passant par des traductions et des textes épars dont cette édition offre le recueil le plus complet jamais réalisé. On a pris l'habitude de distinguer trois périodes dans ces soixante années de création : l'appel à l'imaginaire des époques dadaïste et surréaliste, la quête de la réalité à travers les noces de l'écriture et du militantisme (dont la poésie de la Résistance est la plus belle illustration), le lyrisme intime, enfin, qui offre une incessante relecture de soi via une diversité inouïe de formes. Ces deux volumes montrent qu'Aragon, en fait, ne changea jamais tout à fait de matière, que tous les enjeux de sa poésie - la langue, l'Histoire, le sujet individuel - sont toujours présents, même si l'accent est mis tantôt sur l'un, tantôt sur l'autre. Son oeuvre poétique a l'unité, labyrinthique certes, mais incontestable, d'un océan. On en a beaucoup fréquenté les plages ; on peut désormais l'explorer jusque dans les grandes profondeurs.

04/2007

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Pléiades

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes

On connaît Molière, et on croit le connaître bien. Chaque génération l'a lu à sa manière. Des traditions éditoriales, et des légendes biographiques, se sont fait jour. On publie généralement ses oeuvres dans l'ordre selon lequel elles furent créées, alors que pour plusieurs pièces, et notamment pour Tartuffe, on ne possède pas le texte de la création. Il aurait écrit sur la médecine parce qu'il était malade ; sur le mariage et la jalousie parce que sa femme aurait été légère... L'avantage, avec les grandes oeuvres, c'est qu'elles redeviennent neuves dès qu'on veut bien porter sur elles un regard différent. Ainsi, ce n'est pas dans de prétendues difficultés conjugales qu'on cherchera la source de l'intérêt de Molière pour le statut des femmes, mais bien plutôt dans un ensemble de valeurs partagées par toute la société mondaine de son temps. De même, Molière ne fut pas un malade qui raillait ses médecins, mais un auteur qui, après l'interdiction du Tartuffe, utilisa la médecine comme allégorie de la religion, sujet désormais prohibé. De même encore, on ne peut mettre sur le même plan les pièces qu'il publia lui-même, à partir des Précieuses ridicules, celles que firent imprimer ses héritiers et celles qui restèrent inédites jusqu'au XIXe siècle. Cette nouvelle édition, qui rompt avec de vieilles habitudes, reconstitue la trajectoire éditoriale de l'oeuvre et insiste sur ce qui distingue Molière des autres auteurs de son temps : une indifférence souveraine à l'égard des règles de poétique théâtrale ; des innovations radicales dans l' "action" (la manière de jouer) comme dans la structure des pièces ; une réussite exceptionnelle dans la comédie "mêlée de musique" ; et surtout un jeu permanent, sans précédent, sur et avec des valeurs qui étaient les siennes, que partageait son public (la Cour comme la Ville), que nous partageons toujours pour une bonne part, et dont il a fait la matière même de ses comédies, créant ainsi entre la salle et la scène une connivence inouïe, qui dure encore.

05/2010

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Pléiades

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes

Il est des dates insolentes qui ont des éclats d'orage. La publication des écrits de Julien Gracq dans la Pléiade en est une. Oeuvre hautaine et solitaire, elle est celle d'un navigateur des grandes profondeurs, d'un rêveur aux yeux noyés d'eau. Gracq s'est expliqué sur cette dérive vers des lieux singuliers où pousse "la plante humaine". "Zone hautement dangereuse, zone de haute tension", tels sont les bois d'Argol ou les roselières des Syrtes, avec leur air rare, "chargé d'une pureté mortelle", crépitant comme "un boulier de cristal", leurs places fortes clôturées de forêt et de mer, leur silence de "planète dévastée". Mais, au seuil de ces zones qu'il faudra investir par effraction, le regard de Gracq est un regard de ravage. [...] Dans cette géographie remarquablement maîtrisée des romans, des poèmes, des essais, c'est la même carte livrant ses lisières et ses lignes de passage : une "fraîcheur aux tempes", un pressentiment qui affole les boussoles, un "chemin de foudre", un silence "douceâtre de prairie d'asphodèles", un bois dormant "que l'air léger des rêves infuse d'un bleu d'encens". Oeuvre de la patience, du secret et de l'écart, elle a l'étrange beauté des oeuvres à jamais "battantes comme des portes".

06/2010

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes

Salué comme un Attrape-coeurs moderne, le premier roman de Bret Easton Ellis, Moins que zéro, publié en 1983, lui a valu, à vingt ans, une consécration immédiate. Il est devenu le roman emblématique des années 1980, déclinant tous les thèmes qui continueront d'inspirer son oeuvre : le règne des apparences, l'hypocrisie, le nihilisme d'une époque consumériste, l'incommunicabilité entre les êtres, des vies factices et dépourvues de sens, dont la déréalisation suscite l'anesthésie et la violence. Portrait acide et cru d'une jeunesse désenchantée, Moins que zéro raconte les errances d'un jeune étudiant de la côte Est qui tente de dissiper son mal être dans la recherche incessante de tous les plaisirs, mais auquel ni le sexe, ni l'alcool, ni l'argent n'apportent le bonheur et la puissance escomptés. Les Lois de l'attraction raconte l'histoire de trois étudiants issus de cette même jeunesse dorée en mal d'elle-même, vaquant d'une dérive à l'autre et dont l'existence tragique se consume de rage et de désespoir, tout comme American Psycho, qui fit scandale aux Etats-Unis, par son tableau implacable d'une société américaine déshumanisée, ici incarnée par un jeune golden boy de Wall Street, obsédé par l'argent et la réussite, et serial killer performant le reste du temps. Zombies, évocation satirique d'un monde gangréné par le vice et la superficialité, Glamorama, qui reprend la même peinture désabusée de la faune branchée new-yorkaise, Lunar Park, où l'on retrouve les paradis artificiels et l'atmosphère violente et sulfureuse de ses précédents livres, ici restitués de manière plus autobiographique, enfin Suite(s) impériale(s), prolongement de Moins que zéro qui marque aussi la fin d'un cycle, illustrent le génie romanesque d'un écrivain hors normes, au style précis, glacé et incisif. Son sens de l'observation, de la dérision, de la formule qui bouscule, son humour au vitriol, en font un des narrateurs les plus originaux et les plus puissants d'aujourd'hui.

02/2016

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Pléiades

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes

"Après la mort de son maître Socrate (399 av. J.-C.), Aristoclès s'exile pendant dix ans puis se rend en Sicile où il rencontre le pythagoricien Archytas. De retour à Athènes, il fonde l'Académie dont les jardins s'ornent de platanes : il prend peut-être alors le nom de Platon. Si le contenu de son enseignement oral ne nous est connu qu'indirectement, il nous reste fort heureusement les Dialogues, forme supérieure de divertissement intellectuel, que Platon compose comme autant d'images d'un album-souvenir, à feuilleter dans sa vieillesse. Il s'y montre à la fois rigoureux dialecticien, poète inventif créateur de mythes, et surtout metteur en scène de spirituels entretiens. Car il aimait tant le théâtre qu'à sa mort, on trouva sous son oreiller une édition de petites comédies en prose, les Mimes de Sophron", Jean-Paul Dumont.

03/2019

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Coffret en 2 volumes

Cela commence bien pour Vian, l'écrivain. Queneau aime Vercoquin et le plancton. Gallimard accepte ce premier roman puis un deuxième, L'Ecume des jours. Sartre reçoit l'auteur aux Temps modernes, où paraîtront ses Chroniques du Menteur. J'irai cracher sur vos tombes fait scandale – un vrai scandale, du premier coup, celui que tant d'artistes attendent en vain toute leur vie... Et pourtant, cela ne prend pas. Les seuls romans de Vian qui connaissent le succès de son vivant sont ceux qu'il signe Sullivan. Les autres ne trouvent pas leur public. Le dernier, L'Arrache-coeur, sept ans à peine après Vercoquin, est un ultime échec. Vian en conclut que sa destinée ne sera pas littéraire. Il renonce au roman. Sa célébrité est alors à son comble, pour d'autres raisons. "Oh ! je fais dans pas mal de choses, n'adjudant ; ingénieur, auteur, traducteur, musicien, journaliste, interprète, jazzologue, et maintenant directeur artistique d'une maison de disques. — Ouais... je vois..." répond l'adjudant, "bon à tout, bon à rien..." Le personnage de Vian – trompinette, tourniquette et cor à gidouille – prend beaucoup de place, il est vrai, jusqu'à masquer en partie son oeuvre. Résultat : au lendemain de sa mort prématurée, la plupart de ses livres "littéraires" sont introuvables. Le succès viendra plus tard, au rythme des rééditions posthumes, et il sera accompagné d'une certaine reconnaissance. Mais prend-on vraiment l'écrivain au sérieux ? L'imaginaire de Vian déconcertait ses contemporains. On a parfois l'impression, aujourd'hui, que son humour embarrasse les nôtres. C'est ainsi ; Vian trouvait le sérieux risible et voyait dans le rire une chose sérieuse. Dans son arbre généalogique littéraire figurent les noms de Rabelais, Swift, Carroll, Jarry, Queneau. Cette édition réunit les romans, les nouvelles et les scénarios de Boris Vian, ainsi qu'un choix de textes brefs qui, bien que non fictionnels (encore que certaines chroniques soient fort "romancées"), éclairent son univers imaginaire. Précisément, à quoi ressemble-t-il, cet univers ? A un monde parallèle au nôtre et communiquant avec lui, doté de son langage propre, irréductible aux catégories convenues (fantastique, science-fiction), aussi contrasté que le désert à rayures de L'Automne à Pékin, mais concerté, cohérent, à la fois poétique et réel : "l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion." Langage d'ingénieur, mais il cache une définition du récit poétique, au service de thèmes graves – la difficulté d'être, l'usure de toute chose, l'angoisse de la mort – qui chez Vian sont transfigurés par la magie du rêve.

01/2020

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Pléiades

Oeuvres complètes. Histoires Coffret en 2 volumes

Coffret de deux volumes vendus ensemble

10/2008

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Pléiades

Borges, oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes

Coffret de deux volumes vendus ensemble, réunissant des réimpressions récentes des premières éditions (2010)

04/2016

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Pléiades

Oeuvres en prose complètes

Ce volume rassemble tout ce que Verlaine a écrit en prose, à l'exception de la correspondance. Quand on connaît la dispersion d'une telle oeuvre, les erreurs de toute sorte qui s'y rencontrent, on comprendra que le recours au manuscrit, quand il était accessible, s'imposait pour améliorer un texte défectueux. La nature de l'oeuvre en prose de Verlaine nécessitait un reclassement en différentes sections  :  Ouvres d'imagination, Ouvres autobiographiques, Ouvres critiques, Ouvres polémiques et Voyages. Une étude, particulière à chacune de ces parties, s'efforce d'éclairer la genèse des principaux recueils et de les situer dans la vie de Verlaine par rapport, en particulier, à l'aventure poétique dont ces "proses" semblent, le plus souvent, l'anecdotique envers.

01/1972

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Littérature russe

Oeuvres complètes en prose

La magie habite Les Récits de feu Ivan Belkine : duels, déguisements, méprise, rêverie, amours tendres... autant de comédies de situation où le hasard est le roi de l'univers. Mais le fantastique prend aussi des allures sombres avec l'obsession d'Hermann, héros désespéré de La Dame de pique, qui joue sa dernière carte. La noirceur colore également La Fille du capitaine où la nature et l'Histoire se déchaînent dans un tourbillon de passions emportant les protagonistes vers la perte ou vers le salut de leur âme. Incontournable, l'écriture virtuose d'Alexandre Pouchkine est à l'origine de la langue russe moderne. Libre et facétieuse, la prose du grand poète donne le la à tout le roman russe.

04/2024

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Poésie

Oeuvres poétiques complètes

On connaît Stanislas de Guaïta (1861-1897) comme l'un des classiques de l'occultisme et comme l'un des principaux kabbalistes du mouvement rénové de la Rose-Croix. Il est le fameux auteur du Serpent de la Genèse (deux gros in-folios écrits entre 1891 et 1897) ; on le connaît moins comme l'un des jeunes poètes les plus prometteurs de son temps, auteur des trois recueils que nous présentons de manière presque inédite dans la collection Nouvelle Bibliothèque Initiatique, puisqu'il s'agit de leur première réédition en français : Les Oiseaux de Passages (1881) ; suivis de La Muse Noire (1883) et de Rosa Mistica (1884) . Guaïta ne fut pas seulement l'ami de Maurice Barrès (1862-1923) mais fut aussi l'ami de Laurent Tailhade (1854-1919) et de Jean Moréas (1856-1910), il a flirté avec Rachilde (1860-1953), rue de Condé, et plaisanté avec Emile Goudeau (1849-1906), le fameux « hydropathe » du Cabaret du Chat Noir, sans oublier ses liens avec Victor Emile Michelet (1861-1938), qui reconnut l'adepte, derrière le poète, c'est-à-dire le maître incontesté du mouvement de la Rose Croix Kabbalistique (1888-1897). Guaïta ne s'arrime à aucun des courants poétiques de son temps. Il les ramène tous à lui pour mieux les épurer sous le scalpel de sa plume comme pour en sonder l'efficience spirituelle. En grand critique poétique, la préface de Rosa Mystica nous le démontre, « Stanis » comme l'appelaient ses intimes, a jugé sévèrement la poésie de son temps, comme une parole qui s'affaisse déjà sur des acquis trop frêles sur le plan de l'élévation mystique. Emmanuel Dufour-Kowalski a tenté de replacer dans son contexte les premiers pas du poète dans le Paris des cabarets, dans celui des poètes maudits, des opiomanes et des morphinomanes, sans oublier d'évoquer la fortune littéraire de l'auteur en hommage à sa mémoire.

12/2016

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Poésie

Oeuvres poétiques complètes

Météore au ciel de la poésie, Olivier Larronde publia son premier recueil en 1946, à l'âge de dix-neuf ans. Il fut immédiatement reconnu par Jean Genet, avant de l'être par Jean Cocteau, et tous les écrivains majeurs du moment, de Raymond Queneau à Michel Leiris. Il ne fit paraître avant de mourir prématurément, en 1965, que trois volumes, rassemblés ici pour la première fois dans leur version définitive. Cet ensemble est précédé d'un essai de Jacques Roubaud qui offre à la fois une analyse stylistique des poèmes, montre les prolongements d'une oeuvre réputée excentrique et lui restitue toute sa place dans l'histoire de la poésie contemporaine. A ce texte majeur s'ajoute une "vie brève" écrite spécialement pour la présente édition par Jean-Pierre Lacloche, qui accompagna Larronde tout au long de son oeuvre. Elle donne un aperçu poignant sur une vie aussi intense, et radicale, que le fut sa poésie.

04/2002

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Pléiades

Oeuvres poétiques complètes

Ce volume inaugure les ouvres de Cocteau dans la Pléiade. En commençant ainsi, nous faisons plus que satisfaire à la chronologie : nous rejoignons l'esthétique de l'auteur, pour qui les arts qu'il a pratiqués - théâtre, dessin, peinture, cinéma - ne sont que des facettes de l'Art : la poésie. Cocteau la conçoit, et cela - en filigrane - dès son premier recueil, La Lampe d'Aladin, comme une quête incessante de joyaux enfouis, de messages brouillés. Très vite, cette quête deviendra un impératif - tyrannie des muses dans Plain-chant, puis de l'ange, dont la figure s'ébauche, avec Le Cap de Bonne-Espérance, dans celle de l'aviateur écrivant ses arabesques entre terre et ciel. La poésie, lieu de rencontre toujours entrevue, toujours remise, de deux mondes, lieu d'une vérité qui ne serait, peut-être, que l'étincelle née du choc de deux incompréhensibles. Promesse pour l'annonceur - ange à son tour de l'Ange « qui étouffe les vivants et leur arrache l'âme sans s'émouvoir » -, pour ce « mensonge qui dit toujours la vérité ». Le volume, qui rend aussi hommage au dessin - de Cocteau, de Lhote, de La Fresnaye -, offre de nombreux inédits « En marge » des recueils, dans les Poèmes épars et dans les poèmes de jeunesse. Enfin, dans les versions primitives données dans l'appareil critique, on voit le poète se frayer un chemin dans l'exubérance des mots, de leur musique et de leur agencement.

11/1999

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Pléiades

Oeuvres poétiques complètes

Sur l'horizon de la poésie française, Supervielle apparaît comme une brumeuse silhouette, une fumée volcanique absolument étrangère à notre paysage. Il n'a ni l'éclat du lyrisme, ni la précision oratoire des classiques, ni la rêverie des romantiques, mais une simplicité exigeante qui recouvre bien des conflits intérieurs. On le voit sur les confins de la perception, un espace où s'exerce l'Oublieuse mémoire, cette part d'obscurité dérobée à l'intime, à l'instant où déjà elle ne lui appartient plus. Derrière lui, la gigantesque Cordillère des Andes, un horizon hagard de pampa, un continent neuf, où plane encore une sorte d'horreur cosmique et d'énorme fantaisie créatrice, où les éléments ne sont pas encore domestiqués : elle semble traduire les messages d'une autre perception. Poésie du Nouveau Monde où s'exprime une sensibilité penaude et télépathique, une intelligence sourde et protéiforme, qui installe en nous, dans une proximité surprenante, l'énigme d'un changement indéfini, - une migration intérieure qu'il faut risquer avant de l'éprouver comme une ressource. Cette poésie à nulle autre pareille, difficile à classer parmi les courants qui se sont succédés tout au long du siècle, a cependant réussi à rallier les suffrages des grands écrivains contemporains (Breton, Paulhan, Michaux, Cocteau entre autres) : c'est eux qui le sacrèrent en 1960 Prince des poètes.

07/2009

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 1, Oeuvres poétiques

Mézalor, mézalor, késkon nobtyin ? On obtient cent mille milliards de poèmes (mais pas les vies pour les lire), et les autres, qu'on connaissait déjà et qu'on va pouvoir relire avec ce qui nous reste de vie, et aussi trois cents poèmes inédits - que, forcément, on ignorait - et puis des chansons, et aussi des souvenirs, avec - pour couronner le tout - quelques étonnants textes surréalistes. On le peut dire autrement : ce volume procure l'ensemble de la poésie publiée par Raymond Queneau, à quoi on a ajouté tous les poèmes épars publiés en revues et ceux que - les jugeant, pour diverses raisons, impropres à la publication - il avait conservés dans ses cartons. À cet ensemble, on a adjoint quelques textes - difficilement classables - qui, à un titre ou à un autre, relèvent de la fonction poétique. Ajoutons qu'on trouvera dans l'appareil critique de nombreux extraits du Journal, en grande partie inédit, de Raymond Queneau.

10/1989

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Littérature française

Oeuvres poétique complètes

A la fin du siècle dernier, la poésie et la philosophie faisaient bon ménage. Le "Panorama" de Serge Brindeau était un peu notre évangile incontournable, j'avais à peine plus de trente ans et Marc Rombaut, Serge Brindeau, Maurice Bourg, Max Alhau, Jean Laude, Gil Jouanard, Gerard Engelbach et quelques autres furent, un temps, des modèles identificatoires. Depuis, le sablier a fait son oeuvre implacable de discernement. Les peurs de Van 2000 ont été dépassées et négociées et la poésie de Marc Rombaut resurgit en 2017, tel un éloquent mirage revenu du fond de nos enfances. Marc Rombaut n'a cessé d'être un pèlerin de I 'introspection métaphysique née d'une fine observation des nombreux pays traversés au fil de son parcours de vie. Il sait les ambiguïtés de l'Ombre et de la Lumière. Il porte sur elles un regard sauvage et qu'il voudrait détaché de tout abattement inutile, de tout enthousiasme trop pressé. Ecrire est chez lui comme un souffle inné et naturel. C'est son "regard d'amitié" sur le monde. Un regard perçant, certes, détaché de tout lyrisme trop facile, mais ne cédant jamais tout à fait à une angoisse chronique, toujours présente. La poésie de Rombaut est aussi visionnaire. Elle ne renie jamais le rôle essentiel de l'amour et de la fraternité tout en sachant que tout amour est toujours en extrême péril de mort. Jean-Luc Maxence

03/2017

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Pléiades

Oeuvres en prose complètes. Tome 2

Le temps est véreux, dit ce Péguy-là. Un infatigable vautour ronge l'impérissable en nous. Et cette idée de progrès qui est au centre même du monde moderne, de la philosophie et de la politique et de la pédagogie du monde moderne est essentiellement une théorie de caisse d'épargne. Il y a une déperdition, une perte perpétuelle, une usure. D'un mot, il y a le vieillissement. Cet homme-là va vers ses quarante ans. Il sait donc. Il sait enfin que la Sorbonne et l'Ecole Normale et les partis politiques s'ils ont pu lui dérober sa jeunesse ne lui ont pas dérobé son cour. Il sait, et il sait qu'il sait. Quoi ? "Il sait que l'on n'est pas heureux." Il sait que, depuis qu'il y a de l'homme, nul homme - jamais - n'a été heureux. Et il le sait même si profondément que c'est assurément la seule croyance à laquelle il tienne et cette science-là ruine le dogme sur lequel est fondé tout le monde moderne. Aussi cet homme revient au monde antique. A Zeus hospitalier, le dieu des hôtes. Et si les hôtes viennent de Zeus, c'est que l'étranger vient des dieux. Que le mendiant, que le suppliant est un envoyé des dieux. Mais ces anciens dieux, malgré tout, ne savaient pas mordre. Et le Péguy de ces années-là, insatisfait, rencontre enfin le dieu qui mord et touche le dieu qui dévore. Un dieu qui, parce qu'il s'est dérangé en entrant dans l'histoire, sauve le temps. Est-ce parce qu'il se défait du monde moderne que Péguy trouve son dieu, ou le contraire ? Ces pages le disent qui rassemblent les textes de Péguy publiés ou écrits entre 1905 et 1909.

01/1988

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Pléiades

Oeuvres en prose complètes. Tome 2

Si Apollinaire poète ne parvient pas à faire oublier le conteur et le romancier, il faut bien constater que le critique d'art et le critique littéraire ont été rarement pris en considération. C'est ce que ce volume - qui rassemble les écrits sur l'art et sur la littérature - voudrait rectifier. Apollinaire multiplie ici les pseudonymes. Se donner tant d'êtres, s'accorder à tant de masques, c'est jouer Pessoa avant la lettre : devenant autre, Apollinaire se met dans des ailleurs qui vont lui permettre de multiplier les points de vue. L'anecdote - qu'il élève au rang de genre littéraire - va l'aider à théoriser. Car ce qui donne une unité à ces ouvres si diverses - pour ainsi dire occasionnelles - c'est l'imaginaire de l'homme, comme le notent Pierre Caizergues et Michel Décaudin dans leur préface : "Indiscrétions et potins, marqués au sceau de son humour, informations saisies au vol dans une conversation ou rapportées par des amis, anecdotes tirées du vécu ou de son insatiable curiosité livresque s'accumulent dans un ensemble d'allure hétéroclite, mais où le propos de l'écrivain et son univers imaginaire restent fondamentalement les mêmes". Ce que théorise au fond Apollinaire, c'est la fin de la mimésis : la beauté moderne doit être fondée sur une invention et sur une liberté sans limites de l'imaginaire. Exit la nature. Par-là, il devance - avec Rimbaud - tout ce que le XXe siècle croira découvrir. Les autres achevaient un monde ; ces deux-là inventent le suivant. Le nôtre encore ?

11/1991

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Théâtre

Oeuvres complètes Tomes 1 et 2. Coffret en 2 volumes

On connaît Molière, et on croit le connaître bien. Chaque génération l'a lu à sa manière. Des traditions éditoriales, et des légendes biographiques, se sont fait jour. On publie généralement ses oeuvres dans l'ordre selon lequel elles furent créées, alors que pour plusieurs pièces, et notamment pour Tartuffe, on ne possède pas le texte de la création. Il aurait écrit sur la médecine parce qu'il était malade ; sur le mariage et la jalousie parce que sa femme aurait été légère... L'avantage, avec les grandes oeuvres, c'est qu'elles redeviennent neuves dès qu'on veut bien porter sur elles un regard différent. Ainsi, ce n'est pas dans de prétendues difficultés conjugales qu'on cherchera la source de l'intérêt de Molière pour le statut des femmes, mais bien plutôt dans un ensemble de valeurs partagées par toute la société mondaine de son temps. De même, Molière ne fut pas un malade qui raillait ses médecins, mais un auteur qui, après l'interdiction du Tartuffe, utilisa la médecine comme allégorie de la religion, sujet désormais prohibé. De même encore, on ne peut mettre sur le même plan les pièces qu'il publia lui-même - à partir des Précieuses ridicules -, celles que firent imprimer ses héritiers et celles qui restèrent inédites jusqu'au XIX ? siècle. Cette nouvelle édition, qui rompt avec de vieilles habitudes, reconstitue la trajectoire éditoriale de l'oeuvre et insiste sur ce qui distingue Molière des autres auteurs de son temps : une indifférence souveraine à l'égard des règles de poétique théâtrale ; des innovations radicales dans l' "action" (la manière de jouer) comme dans la structure des pièces ; une réussite exceptionnelle dans la comédie "mêlée de musique" ; et surtout un jeu permanent, sans précédent, sur et avec des valeurs qui étaient les siennes, que partageait son public (la Cour comme la Ville), que nous partageons toujours pour une bonne part, et dont il a fait la matière même de ses comédies, créant ainsi entre la salle et la scène une connivence inouïe, qui dure encore.

01/2022

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Philosophie

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Tomes 1 et 2

"Cet effrayant génie", dit Chateaubriand. L'impression dominante n'est pourtant pas l'effroi, mais la fascination. Une fascination que les siècles n'altèrent pas et que Pascal explique lui-même : "On s'attendait de voir un auteur et on trouve un homme". Pascal ne se comporte pas en auteur, il ne construit pas une oeuvre littéraire : il se contente de répondre aux sollicitations de Port-Royal, et de se battre pour la vérité, scientifique, morale, religieuse. A côté des Provinciales et des autres polémiques religieuses, le premier volume de cette nouvelle édition des Ouvres complètes de Pascal contient des documents sur le personnage, ses travaux touchant la géométrie, les probabilités, l'arithmétique (dont la célèbre "machine arithmétique") et la physique - tous textes qui, pour être ceux d'un scientifique de génie, ne sont pas moins écrits dans la langue d'un honnête homme. Outre des Lettres, différents Opuscules et autres écrits, le tome II et dernier contient les Pensées. Les Pensées sont les papiers d'un mort. Non pas une oeuvre posthume. Nous n'avons pas l'oeuvre, mais nous avons l'atelier. Depuis trois siècles, les interprétations n'ont pas manqué. Si les Pensées ont continué à susciter un intérêt aussi aigu, c'est que chaque époque les a comprises de manière différente. Puisque les Pensées sont les papiers d'un mort, il faut les présenter dans l'état où on les a trouvées, dans le même ordre, même si l'on n'y voit que désordre, et se laisser prendre par leur vertige.

04/2023

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Thérèse d'Avila

Oeuvres complètes. Volume 1, Oeuvres

Première femme à être proclamée Docteur de l'Eglise, en 1622, Thérèse d'Avila méritait bien que l'on reprît ses oeuvres pour les offrir sous une nouvelle traduction et accompagnées de nouveaux commentaires au public français. Tout au long de sa vie Thérèse aura écrit, se sera battue, aura édifié une oeuvre, réformé son ordre, fondé dix-sept couvents de moniales et deux de frères à travers l'Espagne, elle aura aussi enseigné... et tout cela ans jamais oublier le coeur de son engagement, cette expérience spirituelle qui fait sa raison d'être. Si elle s'est engagée à réformer, non sans difficulté et opposition, son ordre pour revenir à l'austérité et à la pauvreté qui en faisaient l'esprit, elle a trouvé le temps d'écrire de nombreux ouvrages, tels Le Chemin de perfection, une commande, la " charte " de ses carmels, un ouvrage particulièrement important pour Thérèse, Le Château intérieur ou Les Demeures, sorte d'autobiographie spirituelle, une autobiographie celle-là : Le livre de la vie, le récit de la fondation de ses couvents : Les Fondations et dans le même esprit Les Constitutions, le texte des constitutions de ses couvents, et bien d'autres ouvrages. Ce sont tous ces textes, les oeuvres complètes de Thérèse d'Avila qui sont ici proposés, dans une nouvelle traduction et agrémentés de nouveaux commentaires.

04/2023

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Pléiades

Oeuvres poétiques complètes. Tome 2

Aragon ne ressemble pas à l'image que l'on a de lui, celle d'un poète qui, après avoir pris part à l'aventure surréaliste, a recouru à la rime et à des formes traditionnelles pour chanter la France résistante, le parti communiste et l'amour d'Elsa. Sa voix propre est sans doute moins célèbre que celles que lui ont prêtées les chanteurs. Il arrive en effet qu'on ne voie en lui qu'un parolier de génie, surtout quand on néglige de "commencer par le lire". Sa poésie, il est vrai, n'est pas un rébus ; elle demeure une parole intelligible, ce qui la rend accessible, ce qui permet aussi à ses non-lecteurs de se méprendre à son propos. Aragon, à qui le lit, apparaît comme le poète du mouvement perpétuel. Inventeur de formes et de mètres nouveaux, il ne s'en tint jamais à ses découvertes, continua de se renouveler, contesta les genres anciens sans les refuser : en les utilisant. Comme Hugo (vu par Mallarmé), "il était le vers français personnellement". Comme Hugo encore, il eut plusieurs cordes à son instrument et n'en négligea aucune. Voici donc toute la lyre d'Aragon, rassemblée, ainsi qu'il l'a souhaité, dans l'ordre chronologique, depuis Feu de joie jusqu'aux Adieux en passant par des traductions et des textes épars dont cette édition offre le recueil le plus complet jamais réalisé. On a pris l'habitude de distinguer trois périodes dans ces soixante années de création : l'appel à l'imaginaire des époques dadaïste et surréaliste, la quête de la réalité à travers les noces de l'écriture et du militantisme (dont la poésie de la Résistance est la plus belle illustration), le lyrisme intime, enfin, qui offre une incessante relecture de soi via une diversité inouïe de formes. Ces deux volumes montrent qu'Aragon, en fait, ne changea jamais tout à fait de matière, que tous les enjeux de sa poésie - la langue, l'Histoire, le sujet individuel - sont toujours présents, même si l'accent est mis tantôt sur l'un, tantôt sur l'autre. Son oeuvre poétique a l'unité, labyrinthique certes, mais incontestable, d'un océan. On en a beaucoup fréquenté les plages ; on peut désormais l'explorer jusque dans les grandes profondeurs.

04/2007

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Poésie

Oeuvres poétiques complètes. Tome 2

Né le 16 juin 1947, Kiril Kadiiski, poète, essayiste, traducteur de poésie, s'est toujours situé en marge des critères officiels de la littérature sous le régime communiste. Un des fondateurs du samizdat bulgare et premier éditeur privé de Bulgarie, il a traduit maints poètes français et russes, parmi lesquels Villon, Molière, Hugo, Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, Rimbaud, Apollinaire, Cendrars, Tiouttchev, Bounine, Blok, Volochine, Pasternak. Avec plus de quinze recueils publiés, Kiril Kadiiski est le poète bulgare le plus traduit en France. Ses livres ont paru en Espagne, Italie, Grèce, Serbie, Roumanie, Macédoine et ses poèmes sont traduits en anglais, allemand, suédois, polonais, hongrois, russe, biélorusse, ukrainien, slovaque, turc et finnois. Récompensé par des prix bulgares et étrangers prestigieux : Ivan Franko (Ukraine, 1989), Grand Prix européen de poésie (Roumanie, 2001), Max Jacob étranger pour l'ensemble de son oeuvre (France, 2002), Prix national de traduction du ministère italien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale (2011), Prix littéraire international Artur Lundkvist pour sa contribution aux relations culturelles bulgaro-suédoises (2011), Grand Prix international de traduction "? umaû Pocculo/Read Russia" (2018), il est Chevalier des Arts et des Lettres pour mérite envers la culture française, membre du P. E. N. club bulgare, membre cofondateur de Cap à l'Est (mouvement des poètes francophones) et enfin membre correspondant de l'Académie Mallarmé. Il a été directeur de l'institut culturel bulgare à Paris de 2004 à 2009.

03/2022

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Poésie

Oeuvres complètes. Tomes 1 et 2. Coffret en deux volumes

Coffret de deux volumes vendus ensemble, contenant des réimpressions récentes de ces titres

01/2024

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 2

Marguerite Duras, qui fut une légende vivante, s'incarne pour beaucoup dans un livre particulier : souvent Un barrage contre le Pacifique (1950) ou L'Amant (1984), parfois Le Ravissement de Lol V. Stein (1964), ou encore dans un film et sa mélodie, India Song (1973). Plus rares sont les lecteurs qui se représentent l'oeuvre dans sa continuité souterraine. À travers la diversité des genres - romans, nouvelles, théâtre, scénarios, films -, Duras n'a jamais cessé d'explorer l'écriture elle-même. Car c'est précisément la recherche d'une voix qui lui fût propre qui l'a amenée à composer pour le théâtre (où le langage "a lieu") comme à prendre la caméra : "Je parle de l'écrit même quand j'ai l'air de parler du cinéma. Je ne sais pas parler d'autre chose." Bien sûr, l'expérience de l'écriture dramatique ou cinématographique influence l'écriture romanesque, et certains sujets passent d'un genre ou d'un support à un autre, mais il y a plus : peu à peu se fait jour un style reposant sur la porosité des genres. Sur la couverture d'India Song se lit une triple mention, "texte théâtre film"... Sa voix propre, Duras ne l'a pas trouvée d'emblée, et le mystère de sa découverte est l'un des charmes d'une lecture chronologique de son oeuvre. Ses deux premiers romans respirent l'air "existentialiste" de l'époque. Les trois suivants - Un barrage contre le Pacifique (1950), Le Marin de Gibraltar (1952), Les Petits Chevaux de Tarquinia (1953) - s'inscrivent dans l'"âge du roman américain". Puis, peu à peu, le romanesque narratif s'efface, les personnages s'estompent ou s'affinent - au point de se réduire bientôt, dans la nouvelle "Les Chantiers" (et plus tard dans Détruire dit-elle), à des séries d'états d'âme presque anonymes, voire à un étrange statut de regard regardé. L'évolution, toutefois, n'est pas linéaire : la tendance à la déréalisation du réel et au primat de la parole dialoguée ou soliloquée était marquée dès L'Après-midi de monsieur Andesmas (1962), mais les personnages du Vice-consul (1966) prennent corps dans la chaleur moite d'un décor indien quasi baroque. Les deux premiers volumes des oeuvres complètes, enrichis de nombreux textes et documents rares, retracent l'histoire d'une écriture et, par le biais d'épisodes ou de personnages récurrents (dont certains deviendront de véritables mythes littéraires), mettent en place les "cycles", informels et poreux, qui traverseront toute l'oeuvre : l'Indochine de l'enfance, l'Inde du fantasme.

10/2011

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Sociologie

Oeuvres complètes. Volume 2

" Il convient impérativement de lire et de relire cette pensée pensante qui, tel le ricochet d'un caillou plat sur la surface de la mer, rebondit d'une idée iconoclaste à un principe sans âge, d'une intuition géniale à la remise en cause d'une fausse évidence. Cette pensée pensante est exigeante, elle réclame une lecture attentive qui seule permet d'en découvrir les incroyables richesses. [...] Cette pensée pensante dérange, ébranle, réveille et émerveille. Aucun lecteur, non, aucun, ne sort indemne d'une telle lecture, à la fois vivifiante et sans sentimentalité. Ivan Illich n'a jamais prétendu être un "maître à penser" ; la seule leçon qu'il accepterait, non pas de donner, mais d'offrir est son attitude devant la douleur, la sienne et celle du monde, ce qu'il appelle le "renoncement", l'askêsis - cet accord entier avec soi-même sans intervention d'un quelconque "outil" qui nous rendrait étrangers à nous-mêmes. [...] Un tel mot invite à une conduite à la fois morale et intellectuelle que l'on ne subordonne pas obligatoirement, à l'instar de Philon d'Alexandrie, à la sotériologie, mais qui provoque la joie, l'étonnement, la surprise. Ivan Illich s'est tu, mais ses écrits sont là, à la portée du regard, et nous laissent tels ces "héritiers sans testament" dont parle René Char. Quel somptueux héritage ! " (Thierry PAQUOT) Ce volume comprend : Le Chômage créateur, Le Travail fantôme, Le Genre vernaculaire, HO, les eaux de l'oubli, Du lisible au visible : la naissance du texte et Dans le miroir du passé.

02/2005

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 2, Prose

On a défini l’ouvre romanesque de Vigny comme un océan de projets d’où émergent des îles (Cinq-Mars, Stello, Servitude et grandeur militaires) et des îlots (Scènes du désert, Daphné). Nuançons. L’imaginaire de Vigny ne se disperse pas : divers seulement dans les formes qu’il se donne, il explore un monde cohérent, aux valeurs constantes. Elevé dans le culte des rois alors que ceux-ci sont détrônés, officier dans un temps où la gloire est une passion inutile, Vigny est fasciné par la faillite des aspirations humaines, par la Providence (nouveau nom de la Fatalité antique), par la Destinée : ses ouvrages sont les moments successifs d’une «étude du destin général des sociétés» qui élève ses héros à la puissance idéale. Cinq-Mars le noble, Stello le poète, Renaud l’un des soldats de Servitude, illustrent l’opinion suivant laquelle il est salutaire de n’avoir pas d’espérance ; les ombres mêmes que le Docteur-Noir réveille pour Stello sont celles de poètes morts avant que la réalité ait pu se prêter à leurs espoirs. Tous, et Vigny, sont les passagers d’un monde où, depuis la mort de l’espérance, l’honneur est la seule religion vivante.

10/1993

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 3, Oeuvres littéraires

"Tous les récits et poèmes de Georges Bataille publiés de son vivant sont réunis ici, à une exception près : Histoire de l'oeil. C'était son premier livre et il était légitime qu'il figurât dans le premier tome de ces Ouvres complètes. Les oeuvres littéraires que l'on a groupées dans ce volume expriment la même exigence que les oeuvres théoriques de Bataille. Il s'agit là aussi d'une "expérience intérieure", une expérience de la vérité qui est d'abord ce cri : "Nous n'avons de possibilité que l'impossible." La poésie (L'Archangélique, L'Orestie, L'Etre indifférencié) se veut "haine de la poésie", allant "au bout de la possibilité misérable des mots". Elle est le lieu où l'expérience se vit et se communique à la fois. Quant aux fictions, où "l'érotisme envisagé gravement, tragiquement, représente un singulier renversement", elles donnent de l'édifice "la clé lubrique". Ainsi Madame Edwarda et Le Petit mènent Dieu au bordel ; Histoire de rais et Dianus (ces deux récits qui, avec les poèmes de L'Orestie, composent L'Impossible, et dont La Scissiparité semble être un fragment avorté) lient lourdement les fièvres du désir aux fièvres de l'agonie ; L'Abbé C. met en scène un prêtre égaré par les débordements de son frère jumeau ; Le Bleu du ciel, enfin, est le plus beau roman d'amour, situé sous un ciel trop pur où déjà grondait l'orage des guerres." Thadée Klossowski.

02/2008

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Pléiades

Oeuvres en prose complètes. Tome 3

Ce dernier volume rassemble les ouvres de la maturité intellectuelle, de juillet 1909 à août 1914. Un répertoire des personnalités, une bibliographie et un index général viennent parachever l'ensemble. Péguy, tourmenté par un amour interdit, découvre que le réel est la "variabilité même". Aussi l'analyse ne peut que multiplier les points de vue pour recueillir cet incessant écoulement, comme le note avec justesse Robert Burac : "Tout cet arsenal de parallélismes en séries, d'ajouts de ressourcement, de parenthèses, de disjonctions, de citations [...], ces jeux et ces décalages perpétuels de l'humour et de l'ironie, du paradoxe et de l'oxymore, de la suspension et de la surprise, ce constant recoupement du texte et des textes par le texte et cette confusion des genres, voilà par quoi Péguy brise la linéarité de l'écriture et fait harmonieusement résonner toutes ses voix." Très certainement, pour Péguy, le style répond aussi à une intention métaphysique.

05/2005