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Mondes ruraux et classes sociales

Extraits

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Sociologie

Mondes ruraux et classes sociales

Partis à la rencontre d'agriculteurs prospères, de bûcherons indépendants, de chasseurs, mais aussi d'ouvriers et de cadres de la SNCF, d'instituteurs militant — ou non — contre les fermetures d'écoles, ou encore d'élus locaux plus ou moins aguerris, les auteurs de cet ouvrage livrent ici les résultats de cette ethnographie collective qui complexifie la lecture de l'espace social, au plus près de la manière dont les individus se positionnent les uns par rapport aux autres. S'appuyant sur une enquête de terrain menée dans le centre-est de la France, ce livre propose une analyse renouvelée des campagnes françaises, attentive à la diversité des groupes sociaux et aux rapports de classe qui traversent ces territoires. Une telle prise en compte de la dimension locale permet de prendre toute la mesure de ce qui construit, aujourd'hui, l'appartenance sociale au sein des mondes ruraux.

11/2018

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Ethnologie

Territoires, culture et classes sociales

Jean-Claude Chamboredon a marqué le renouveau de la sociologie française dans les années 1960 aux côtés de Pierre Bourdieu et de Jean-Claude Passeron, coauteurs avec lui du Métier de sociologue. Le présent ouvrage rassemble des articles, parus entre 1977 et 1994, au croisement de plusieurs disciplines : l'histoire de l'art et de la littérature, l'histoire politique des campagnes françaises après 1848, l'histoire des représentations et des usages des territoires ruraux à l'interface du tourisme, de la production et des loisirs. Il nous permet de dépasser les images homogénéisatrices d'une société de l'ubiquité pour montrer à l'oeuvre les conflits de classe avec, en arrière-plan, l'échec d'une socialisation unificatrice.

10/2019

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Sociologie

LANGAGE ET CLASSES SOCIALES. Codes socio-linguistiques et contrôle social

Le nom de Basil Berstein est si fortement associé à la notion du handicap linguistique des enfants des classes populaires que la plupart des discussions développées autour de son œuvre méconnaissent la richesse de ses développements théoriques, la cohérence et la complexité de ses analyses. Le livre présenté ici réunit une série de textes qui jalonnent un itinéraire théorique : études empiriques qui sont des exemples d'opérationalisation sans sacrifices théoriques, élaborations théoriques visant à approfondir et à généraliser la thèse en soumettant les premiers concepts à des rectifications progressives. Les re-formulations successives de la théorie, les développements de la recherche empirique tendent à poser toujours plus précisément le problème essentiel, celui de l'intériorisation de l'ordre social par l'intermédiaire des formes de langage définies comme " codes socio-linguistiques ". Les analyses de Berstein, reprenant et soumettant à l'épreuve empirique les analyses de Cassirer, Sapir et Whorf sur la fonction constituante du langage, les thèses de Durkheim sur la relation entre structure sociale et structures logiques, font éclater les limites conventionnelles de la psychologie, de la sociologie, de la linguistique, pour relier le social au logique et au psychologique.

09/1993

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Sociologie

Esquisse d’une psychologie des classes sociales

Entre les hommes qui ont vécu avant nous, surtout longtemps avant nous, et nous-mêmes, d'où vient que nous imaginons communément qu'il y ait une différence si profonde et presque infranchissable ? Certes, le temps est irréversible. Pas plus qu'un individu, une société ne peut remonter le cours des âges. Mais là n'est point la seule raison de ce sentiment d'étrangeté que nous inspirent les figures du passé. Elles nous paraissent loin de nous non seulement dans le temps, mais sur l'échelle des êtres, comme si elles appartenaient à une autre espèce, semblable à nous par la forme extérieure, mais plongée dans une atmosphère où l'on ne respirait pas le même air, où les idées, les sentiments, les sensations elles-mêmes ne pouvaient être les mêmes qu'aujourd'hui. C'est bien ce qu'on imagine, lorsqu'on lit des livres d'histoire ou des romans historiques, lorsqu'on visite des bâtiments anciens, des lieux où tout est demeuré inchangé depuis un demi-siècle, plus encore lorsqu'on évoque ceux qui ont vécu dans ce décor, passé le long de ces murs, et qui sont aussi loin de nous que des fantômes ou les habitants inconnus de quelque planète inaccessible. De tels sentiments s'expliqueraient sans peine, si, indépendamment de tout ce qui a pu se transformer dans le milieu social, et même en supposant qu'il ne change pas, ou qu'il change peu, si l'homme lui-même, c'est-à-dire l'espèce humaine était soumise à une évolution. Alors, nous ne nous reconnaîtrions plus comme des êtres faits de la même substance, ayant les mêmes organes, et capables de réagir de la même manière aux impressions qui viennent du monde matériel. Chaque génération serait considérée comme répondant à une phase définie de cette évolution organique. Elle apporterait sur la scène du monde un ensemble de types physiques : tempéraments, corpulences, traits, regards, paroles et gestes, qui ont été réalisés à cette date, mais dont le moule est brisé, et que nous ne rencontrons plus autour de nous... Nous devrons fixer notre attention sur les divers groupes humains, reconnaître quelles sont les représentations collectives dominantes dans ces ensembles, quelle est leur force et leur extension, quelles sont leurs limites. Nous aurons à les envisager aussi dans leurs rapports, à chercher si elles correspondent à des phases diverses d'une évolution dont les sociétés humaines en leur état actuel nous présenteraient, juxtaposées, des phases successives, et quelles prévisions quant à l'avenir proche on peut tirer d'une telle comparaison. C'est dans le cadre des classes sociales, classes diverses, le plus large et aussi le plus naturel, le moins artificiel de tous ceux qui s'imposent aux hommes vivant en société, que nous poursuivrons notre examen des motifs sous leur forme collective, quitte, plus tard, et pour ne rien oublier, à faire retour sur d'autres catégories, et sur d'autres formes d'associations.

02/2023

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Sociologie

Stratification et classes sociales. La société française en mutation, 5e édition

Le paysage social contemporain des pays industriels diffère largement de celui qu'ont analysé les théoriciens et sociologues " classiques " (Marx et Weber, entre autres) : le système capitaliste et l'organisation sociale se sont profondément transformés. Pour autant, la différenciation en groupes et en classes sociales, comme les rapports inégalitaires qui les sous-tendent, restent une donnée fondamentale, et certains des principes d'analyse forgés par ces auteurs gardent aujourd'hui encore une valeur heuristique. Dans sa première partie, cet ouvrage expose certaines des approches classiques et contemporaines de la stratification qui accordent une place particulière à la nomenclature des catégories socio-professionnelles. Cette notion sert de transition à la deuxième partie consacrée aux transformations de la structure sociale en France depuis l'après-guerre : l'évolution de la structure des emplois, la formation et les mutations de certains groupes sociaux comme les agriculteurs, les cadres, les employés et plus largement les changements que connaissent les classes supérieures, moyennes et " populaires ". La dernière partie est centrée sur les ruptures des années 1980-2000 et les débats qui les accompagnent. Le déclin du mouvement ouvrier et les processus de nivellement autorisent-ils à parler de " fin des classes sociales "

09/2004

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Sociologie

Actes de la recherche en sciences sociales N° 191-192, mars 2011 : Légitimités culturelles. Classes sociales et modes de domination (2)

Ce numéro d'Actes de la recherche en sciences sociales traite des reconfigurations contemporaines de l'espace social. Il s'inscrit à cet égard dans le prolongement du numéro précédent qui portait sur le pouvoir économique et les classes dominantes. L'accent est mis cette fois sur les ressources culturelles et le rôle croissant qu'elles jouent dans des milieux sociaux très différents, en relation sans doute avec la " démocratisation " du système scolaire au cours des dernières décennies : les aides à domicile, les officiers dans l'Armée, la petite-bourgeoisie rurale, les agents immobiliers, les enseignants, etc. Une question qui traverse plusieurs contributions de ce numéro est la manière dont peut se poser aujourd'hui la question de l'appartenance de classes, aussi bien du point de vue des agents sociaux que des savants qui les étudient.

03/2012

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Géographie

Dynamiques des espaces ruraux dans le monde

Depuis une trentaine d’années, l’évolution des différentes formes d’agriculture, l’émergence de nouvelles mobilités entre milieux rural et urbain et l’extension des espaces périurbains nécessitent de repenser les campagnes dans leur globalité. De nouvelles relations se nouent entre villes et campagnes et les espaces ruraux doivent faire face à des défis majeurs pour leur avenir. Après un rappel des définitions et concepts essentiels, les auteurs analysent les dynamiques des espaces ruraux dans le monde grâce à des études régionales (Chine, Asie du Sud-Est, Inde, Brésil, Argentine, Chili, Afrique de l’Est et de l’Ouest, Europe du Nord et de l’Ouest, Europe centrale et de l’Est, États-Unis, Russie et Ukraine). En intégrant les mutations des systèmes agraires (structuration de filières courtes, conflits entre agriculture et environnement, rôle croissant d’acteurs urbains, mondialisation des méthodes de production, etc.), et en mettant en perspective des réalités des pays du Nord et du Sud, se révèlent la concomitance de certains processus, tout comme leur singularité. Cet ouvrage met à disposition des étudiants, et de tout public intéressé par la question rurale, une approche renouvelée et indispensable pour saisir les enjeux actuels que représentent les espaces ruraux.L’ouvrage, conclu par le sociologue Jacques RÉMY, a été dirigé par Martine GUIBERT (université Toulouse II) et Yves JEAN (université de Poitiers). Y ont collaboré Dominique ANDRIEU (MSH de Tours), Laurent CAILLY (université de Tours), Jean-Louis CHALÉARD (université Paris I), Bernard CHARLERY de la MASSELIÈRE (université Toulouse II), Pascal CHEVALIER (université Montpellier III), Sophie DEVIENNE (AgroParisTech), Cécile FALIÈS (université Paris I), Frédéric FORTUNEL (université du Maine-Le Mans), Gilles FUMEY (université Paris IV), Christophe GIRONDE (Institut des Hautes Études Internationales et du Développement-Genève), Jean-Jacques HERVÉ (Groupe Crédit Agricole), Frédéric LANDY (université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense), Michaël POUZENC (université Toulouse II), Laurent RIEUTORT (université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand), Thierry SANJUAN (université Paris I), Marcelo SILI (université de Bahia Blanca-Argentine), Hervé THÉRY (université de São Paulo), Sébastien VELUT (université Paris III), Yvette VEYRET (université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense).

06/2011

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Sociologie

L'avenir confisqué. Inégalités de temps vécu, classes sociales et patrimoine

Comment ressent-on la société ? Pourquoi cela compte-t-il ? En quoi la subjectivité éclaire-t-elle les inégalités de classe sociale ? Pour répondre à ces questions, Nicolas Duvoux entreprend de réinscrire la question de la mesure du ressenti, entrée dans le sens commun et souvent caricaturée, dans le champ d'analyse de la sociologie. L'analyse de la subjectivité tout comme la réflexivité sur sa quantification sont essentielles pour décrire les inégalités. Ce livre déploie cette thèse à partir d'enquêtes quantitatives et qualitatives, portant sur le bas, le milieu et le haut de la hiérarchie sociale, en France et à l'étranger. Nicolas Duvoux y montre comment la subjectivité donne accès au temps vécu et, à travers cette projection dans la durée, au degré de maîtrise sur l'avenir dont disposent individus et groupes sociaux selon leurs conditions matérielles d'existence. Entre le précaire enfermé dans le présent et le philanthrope qui s'achète l'éternité par son don, c'est une nouvelle vision de la hiérarchie sociale et de ses ressorts qui apparaît.

08/2023

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Sociologie

Classes sociales et politique au Portugal. Pratiques du métier de sociologue

Le Portugal a des liens importants et anciens avec la France, mais il y demeure très mal connu, en dépit de l'histoire migratoire qui a conduit des centaines de milliers de Portugais en France depuis les années 1960 et du récent engouement touristique qui entraîne les Français en sens inverse. Cet ouvrage présente pour la première fois au lectorat francophone les résultats d'un vaste ensemble de recherches sociologiques réalisées depuis les années 1970. Ces travaux, d'une grande originalité et d'une forte cohérence, offrent un regard riche et précis sur les transformations du pays depuis plus de 40 ans, tant à l'échelle nationale que régionale. Ils reposent sur plusieurs enquêtes de terrain approfondies et de longue durée réalisées dans des contextes très variés du Nord du pays : une zone rurale devenue périurbaine, une région industrielle connaissant des évolutions contrastées (entre modernisation et profonde crise) et enfin plusieurs quartiers de la ville de Porto. Croisant socio-histoire, enquêtes statistiques et ethnographie, ce livre donne à voir les transformations majeures de la société et des classes sociales au Portugal, en lien avec les transformations de l'Etat et des structures économiques, depuis la fin de la dictature jusqu'à la crise récente.

05/2019

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Histoire de la population

Les fermiers. La classe sociale oubliée

La noblesse, le clergé et le tiers-état. Cette tripartition de l'Ancien Régime, jusqu'ici admise, est remise en cause par cette oeuvre magistrale de Jérôme Fehrenbach, que n'aurait d'ailleurs pas renié Fernand Braudel. Les " grands fermiers " auraient été aussi importants et auraient même constitué une classe à part et singulière. Avant la Révolution française s'intercale, entre propriétaires et travailleurs, cette classe moyenne avant la lettre. Ils ont, en un mot comme en cent, " tenu " économiquement la France pendant plus d'un siècle. Ils gèrent les campagnes, donnent du travail, sont les seuls en capacité d'injecter dans les grandes villes des tonnes de grain. Aussi à l'aise avec les grands qu'avec les petits, ces pragmatiques simples mais éduqués, organisés en clans, se faufilent à tous les étages de la société, contrôlent les leviers de pouvoir, se serrent les coudes, se coordonnent et pipent les marchés. L'iniquité du prélèvement féodal permet à ces apparents capitalistes de générer les marges de sécurité afin d'approvisionner les marchés et de prévenir les disettes. C'est ce territoire, ces exploitations, ces familles, cette France parfaitement méconnue, que Jérôme Fehrenbach étudie dans la première synthèse sur cette classe sociale oubliée.

04/2023

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Sociologie

Classes populaires et usages de l'informatique connectée. Des inégalités sociales-numériques

Quels usages les classes populaires font-elles de l'informatique connectée ? De quelle manière les inégalités sociales cadrent-elles les pratiques numériques ? Comment ces pratiques influencent-elles, en retour, les existences des plus modestes ? Cet ouvrage entend apporter des réponses à ces questions et à quelques autres que la littérature en sciences sociales a souvent traité sous les auspices de la "fracture numérique" . L'approche ici mobilisée se détourne néanmoins de ce type d'approches et fait sienne l'idée de logiques d'action qui empruntent à la fois aux propriétés sociales des acteurs et des contextes. Les usages des TNIC tiennent à des compétences pratiques, ainsi qu'à des inclinations à agir, croire, penser, sentir, etc. qui, dans le cours de l'action, vont à la rencontre de la matérialité de l'informatique connectée qui est également sociale. Les TNIC équipent les existences populaires, leur donnent des moyens, mais elles peuvent aussi, par leur omniprésence, devenir des cadres dispositionnels et participer au maintien, au renforcement ou à l'infléchissement des parcours biographiques. Depuis ce cadre général sont discutés différents aspects des "inégalités sociales-numériques" (e-exclusion, illectronisme, abandonnisme, inégalités algorithmiques, etc.) qui sont mis en regard des situations et des positions sociales de ceux qui les subissent. Cette pérégrination dans les pratiques populaires de l'informatique connectée permet également d'ouvrir un ensemble de réflexions connexes portant sur la notion de capital numérique, les processus de dématérialisation des services publics, ou encore, la place des émotions dans les mobilisations en ligne des Gilets jaunes.

01/2022

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Histoire internationale

Mondes nouveaux et Nouveau Monde. Les utopies sociales en Amérique latine au XIXe siècle

Une étude des utopies sociales (d'origine européenne, principalement françaises) en Amérique latine au XIXe siècle : une contribution à la défense de l'utopie comme moteur du progrès humain, contre toutes les formes d'utilitarisme et de pragmatisme.

05/2014

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Sociologie

Actes de la recherche en sciences sociales N° 215, décembre 2016 : Les classes sociales au foyer

En plongeant dans l'intimité des foyers, ce dossier propose une contribution originale à la sociologie des classes sociales. Alors que les débats se focalisent d'ordinaire sur certaines dimensions de la culture de classe (tout particulièrement sur les pratiques culturelles), il déplace l'attention vers un lieu qui, avec l'autonomisation de la vie privée et l'amélioration des conditions de logement, fait l'objet d'un investissement croissant. Les enquêtes présentées dans les articles portent sur des groupes sociaux et des contextes résidentiels contrastés : classes populaires des cités HLM ou de milieu rural, agriculteurs embourgeoisés, classes populaires et moyennes du périurbain, classes supérieures urbaines ou familles nombreuses occupant diverses positions dans l'espace social. Attentives également à la dimension genrée des styles de vie domestique, elles explorent les pratiques, les relations et les logiques symboliques qui prennent corps à l'intérieur des frontières de l'habitat. Chacun des articles souligne ainsi combien les pratiques de décoration, d'aménagement et d'ameublement, ainsi que les usages personnels et l'organisation des sociabilités domestiques, sont l'expression de goûts socialement situés. En prenant en compte le rôle de l'économie de la maisonnée, ils montrent également les formes variées que prend l'organisation du travail domestique, dont une partie peut être déléguée à des employé-e-s subalternes par les classes supérieures mais qui, à l'intérieur de chaque ménage, fait l'objet d'une division sexuée persistante. L'espace domestique apparaît ainsi doté de propriétés spécifiques – en particulier celle d'offrir à ses occupants un lieu à l'abri relatif des rapports de domination dont ils font l'expérience dans d'autres espaces. Il existe donc bien une relative autonomie symbolique des cultures de classes et de fractions de classe, comme en attestent les résistances face à l'imposition de modèles d'habiter hétéronomes. Mais les manières d'habiter se transforment aussi, sous l'effet des logiques de distinction et des aspirations à différentes voies d'ascension sociale, qui viennent redessiner les frontières culturelles séparant les classes sociales.

01/2017

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sociologie des organisations

Innovations sociales. Leviers pour une transition sociale, économique et environnementale

Au croisement d'approches conceptuelles et empiriques, cet ouvrage contribue à éclairer la notion d'innovation sociale à partir d'enjeux et de terrains diversifiés. En neuf chapitres, il invite à des incursions à l'intérieur des organisations comme à l'interface de plusieurs organisations d'un même territoire, pour y découvrir des leviers d'innovations sociales pour une transition économique, sociale, solidaire et environnementale. De nombreuses dimensions de l'innovation sociale sont étudiées dans différents domaines et secteurs, tels que la monnaie, l'insertion, le handicap et la santé : conditions de réussite et de pérennité, moyens déployables par les collectivités territoriales pour faire émerger et accompagner des projets innovants et durables, types de collaboration entre acteurs territoriaux, moteurs de la créativité et de l'innovation dans les organisations, modalités participatives de gouvernance... La présence d'auteurs en sciences de gestion et du management, sciences économiques, sociologie, sciences de l'information et de la communication, et sciences de l'éducation et de la formation contribue à la pluralité et à la complémentarité des regards sur les innovations sociales. A l'heure où les problématiques sociales, économiques, écologiques et de gouvernance réclament une approche holistique, les contributions réunies dans cet ouvrage peuvent inspirer chercheurs de différentes disciplines et acteurs de terrain, pour des actions systémiques, porteuses de sens pour les générations actuelles et futures.

06/2023

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Sciences politiques

Le monde en feu. Violences sociales et mondialisation

La démocratie et l'économie de marché dominent le Inonde, mais sous des formes souvent l'une et l'autre caricaturales. Combinées, elles peuvent alors se transformer en "engin de conflagration", singulièrement dans les pays où se côtoient une minorité ethnique riche et dominante et de vastes majorités appauvries, comme c'est le cas dans de très nombreuses régions du monde en développement. La diffusion d'une économie de marché non régulée renforce en effet l'avantage des minorités enrichies, tandis que la diffusion d'une démocratie réduite au suffrage augmente le pouvoir des majorités miséreuses. Se creusent et s'aiguisent ainsi des inégalités vertigineuses, qui alimentent d'autant plus vivement toutes sortes de violences sociales, civiles et politiques qu'elles sont greffées sur une lecture ethnique de ces réalités. Les Occidentaux n'ont pas vraiment connu cette "démocratie de marché" à l'état chimiquement pur. Mais c'est pourtant sous cette forme qu'ils en ont favorisé l'exportation à travers le monde. Voyageant de l'Asie du Sud-Est à l'Amérique latine, de l'Afrique aux Balkans et à la Russie, Amy Chua retrace, sous la forme d'un vaste reportage intellectuel, l'histoire de cette autre mondialisation.

09/2007

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Géographie

Les espaces ruraux en France

Cet ouvrage prépare à l'une des questions de géographie du CAPES d'histoire-géographie, également retenue comme question de géographie des territoires pour l'agrégation de géographie. Les enjeux conceptuels de la définition du rural introduisent ce volume qui aborde la ruralité sous l'angle des innovations sociales et culturelles, de la question des services publics et privés, des stratégies de développement territorial, des enjeux environnementaux ou géopolitiques, de l'analyse des filières agricoles et de la reterritorialisation de l'agriculture, du tourisme ou de l'industrie. Des campagnes vivantes de l'Ouest aux aires périurbaines, des territoires ultramarins à l'hyper-ruralité ou aux montagnes, le lecteur dispose d'une approche fine des mutations contemporaines des ruralités françaises. Cet ouvrage traite des mutations contemporaines et des défis des ruralités françaises. Le parti pris a été de mettre l'accent sur la diversité et la complexité des recompositions et des trajectoires socio-spatiales. Depuis la Seconde Guerre mondiale, l'agriculture a vu ses effectifs diminuer, l'industrie rurale s'est renouvelée et, au cours des dernières décennies, c'est la tertiarisation qui a modifié les économies et les sociétés de ces espaces peu denses. Ces transformations ont accompagné de nouvelles différenciations au sein des campagnes, entre petites villes, gros bourgs ruraux en croissance et certains espaces en déclin. Gentrification et paupérisation, mobilités inégales, économie résidentielle ou nouvelles relations entre campagnes et villes... autant de phénomènes qui construisent, à différentes échelles, un système complexe de sociétés locales imbriquées de façon hétérogène dans un réseau urbain ancien, dense et hiérarchisé.

09/2018

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Sociologie politique

Contestation sociale à bas bruit en Russie. Critiques sociales ordinaires et nationalismes

Les conclusions présentées dans cet ouvrage s'appuient sur une enquête de terrain effectuée en 2016-2018, dirigée par l'auteure, et consacrée initialement au nationalisme ordinaire en Russie contemporaine1. Ce n'est que dans un deuxième temps que la problématique de la critique sociale ordinaire s'est imposée comme nécessaire pour éclairer toute la richesse des données collectées. Cette enquête a été menée avec l'aide d'étudiants et collègues de la Faculté des Arts libéraux et des sciences de l'Université d'Etat de St-Pétersbourg2 qui ont pris en charge certains entretiens ou certaines notes de synthèse. Les guides d'entretien, les premières impressions et premiers résultats ont été discutés collectivement. Je porte cependant l'entière responsabilité de l'analyse et de l'interprétation des données. Une évolution de l'objet L'enquête avait été pensée pour étudier le nationalisme ordinaire ou le rapport à la nation tel qu'il s'exprime au sein de catégories sociales différentes et dans p

01/2022

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Sociologie

Violences urbaines, violence sociale. Genèse des nouvelles classes dangereuses

Analyse d'une émeute urbaine survenue en juillet 2000 dans une ZUP de Montbéliard, ce livre cherche à rendre compte d'un paradoxe apparent : pourquoi cette émeute se produit-elle alors que les indicateurs économiques et sociaux semblent plus favorables que jamais ? Ils montrent qu'en réalité, ce sont les années passées de déstructuration des classes populaires, la rupture croissante entre les familles immigrées et le reste de la société, l'enfermement dans la ZUP qui "fabrique" les émeutiers. Une explication qui est aussi un avertissement : l'échec scolaire, le racisme et les discriminations, la précarité nourrissent un désespoir social et un ressentiment et constituent autant de "bombes à retardement".

06/2013

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Géographie

Géographie des espaces ruraux

Dans un contexte d'urbanisation croissante, l'objectif de cet ouvrage est de comprendre la place des espaces ruraux dans le monde et les enjeux qu'ils représentent en termes de pratiques, de fonctions, de représentations, mais aussi en termes d'aménagement et de conflits d'usages. Il s'organise en trois temps forts : - INTRODUCTION : questions essentielles, objectifs de connaissance par chapitre, lectures indispensables et notions clés à maîtriser. - COURS : savoirs fondamentaux assortis d'exemples localisés, de définitions et de focus thématiques, d'une page d'entraînement et d'une étude de cas mobilisant des documents géographiques. - METHODES : méthodologie détaillée de chaque type d'exercice, avec son application commentée. Tous les corrigés et les photographies en couleurs disponibles dans la rubrique "ressources numériques".

05/2018

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Philosophie du droit

Justice sociale et juges. Les juges, nouveaux acteurs des luttes sociales ?

L'Europe semble traversée par un double mouvement paradoxal. D'un côté, les juges sont l'objet de critiques grandissantes dans leur fonction de contre-pouvoir face au législateur. De l'autre, ces mêmes juges sont singulièrement sollicités pour s'opposer ou exiger des réformes au nom du respect des droits fondamentaux notamment. Les juges sont ainsi saisis de législations économiques et sociales qui ont suscité de vives réactions politiques et populaires. Ils se retrouvent dès lors dans une position d'arbitre ayant le pouvoir de les écarter ou invalider. De telles lois sociales régressives ou de flexibilisation du travail ont été largement adoptées dans toute l'Europe, dans un contexte de crise des finances publiques. La présentation de contentieux ou arrêts phares permet de discuter l'hypothèse d'une tendance à la judiciarisation des luttes sociales. Une fois ce phénomène constaté, il pourra être questionné. Ne constitue-t-il pas un des symptômes de la dégénérescence de la démocratie politique ? Cet ouvrage réunit les réflexions menées lors d'un colloque à l'Université de Rouen par des juristes français et européens ainsi que des sociologues.

05/2021

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Sociologie

D'ambition à zizanie. Lexique illustré de la France contemporaine

Classes sociales. Classe ouvrire, classe populaire, classe moyenne (au singulier ou au pluriel), classe suprieure ou dominante, classes favorises, autant d'expressions qui appartiennent au langage commun et aux discours politiques. Quel politicien, de gauche ou de droite, n'affirme-t-il pas "se pencher sur le sort des classes sociales dfavorises"? Rcurrent, jamais dfini pour des raisons non hasardeuses puisque le flou qu'il recle, dfaut de sens prcis, permet d'entretenir l'illusion de la communication verbale, la classe sociale constitue une ralit largement insaisissable. Une ralit ? Certes, puisque le manuvre portugais ne dne pas chez son mdecin, puisque A. Girard l'a montr le choix du conjoint s'effectue dans "son milieu", la cohabitation juvnile n'ayant rien chang l'affaire, puisque les buveurs de whisky ne se mlent pas aux buveurs de pastis, sauf au Club Mditerrane. Insaisissable ? Oui, puisque, quittant les hauteurs de la thorie politique, le chercheur qui se rsigne au rle modeste de classificateur (et qui prtend classer des hommes et des femmes et non des positions sociales) se pose sans cesse la question : " O les mettre "? Si ce lexique, tabli par Grard Vincent et illustr par Tim, est moins qu'un dictionnaire, il est plus qu'un simple rpertoire : dans chaque rubrique, on trouvera l'tymologie et l'histoire du mot, sa ou ses dfinitions suivant les diffrents auteurs, l'tat actuel de la problmatique, des rfrences bibliographiques ; c'est aussi l'occasion de dcrire les structures.

01/1983

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Géographie rurale

Design des mondes ruraux. Ce que le design fait à la campagne (et réciproquement)

Qu'est-ce que le design vient donc faire à la campagne ? Né avec la Révolution industrielle et l'expansion des villes, celui-ci n'est-il pas aux antipodes de la vie rurale et de ses territoires frappés par la désindustrialisation ? S'il est assurément lié à la modernité industrielle et urbaine, le design n'en est pas pour autant l'apanage. Renvoyant à une démarche de conception et de projection, il excède aussi bien la sphère de l'objet que le domaine de l'industrie ou du luxe. Il est avant tout une méthodologie qui donne la priorité à l'usage, envisagé aussi bien comme point de départ que comme finalité. Or les campagnes sont aujourd'hui affectées d'une ambivalence qui se prête particulièrement à une telle approche. En même temps qu'elles sont en proie à diverses formes de déprise (démographique, agricole, industrielle, commerciale, des services), elles connaissent un regain d'attractivité sous l'effet d'une sensibilité écologique croissante. Dans cette situation paradoxale, les territoires ruraux concentrent des problématiques d'usages et de relation dont le design peut se saisir sur la base d'un intérêt mutuel. Ce que le design peut apporter à la campagne, c'est une méthodologie et une approche pertinentes à propos de questions qui s'y posent avec la plus grande acuité : mobilité, vieillissement de la population, alimentation, accès aux services et aux réseaux d'information et de distribution, conflits d'usages entre populations locales et nouveaux habitants, etc. Ce que la campagne peut apporter au design, c'est un accès à des formes de connexion à la terre et au vivant, à des expériences situées, à des savoir-faire et des réseaux de solidarité, à des échelles réduites et adéquates qui peuvent nourrir nos façons de vivre et d'habiter à l'échelle terrestre. Tel est le double mouvement que décrit ce livre, à la croisée de la géographie, l'histoire, l'anthropologie, l'économie, la politique, la morale et l'esthétique. Design des mondes ruraux est le quatrième titre de la collection Au fil du débat-Action publique, fruit du partenariat entre les éditions Berger-Levrault et la chaire Transformations de l'action publique de Sciences Po Lyon, dirigée par Christian Paul.

01/2024

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Humour

Paruraux. Moitié parisiens, moitié ruraux

1. Nom composé de "parisiens" et "ruraux". Moitié parisiens, moitié ruraux, il désigne les individus partageant désormais leur vie entre une maison à la campagne et un minuscule studio à Paris. Néologisme créé en 2021 désignant les nouvaux venus dans les campagnes franciliennes qui ont "osé" quitter la capitale pour se fabriquer une vie plus belle au vert, loin (mais pas trop) de la frénésie urbaine et de ses possibles, qu'ils s'empresseront de retrouver 2 ou 3 jours par semaine. 2. Se dit aussi des parisiens qui n'ont pas les moyens d'acquérir le 100 m de leur rêve dans le Xe arrondissement, et encore moins une résidence secondaire au Touquet. Un abécédaire de 100 mots qui dépeint avec humour la nouvelle vie des paruraux.

05/2022

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Ecologie politique

Ecolos, mais pas trop... Les classes sociales face à l'enjeu environnemental

Si une large part de la population est convaincue de la nécessité d'une transition écologique, l'écologie peine encore à se définir comme une force politique et une cause sociale, tant elle reste dispersée entre des intérêts souvent antagoniques. Ce livre établit clairement les raisons de cette dispersion, pour défendre la possibilité d'un programme écologique progressiste, capable de se constituer autour d'un bloc populaire et majoritaire. Deux pôles se disputent aujourd'hui la légitimité d'un programme politique écologique. Le premier se satisfait d'une modernisation des appareils productifs, en s'en remettant aux promesses de la finance verte ou de la géo-ingénierie ; faute de bouleverser l'ordre social, il n'accouche d'aucun changement à la mesure de la crise écologique. Le second fait de l'écologie promeut une vision exclusive et maximaliste du changement qui vise à transformer en profondeur les manières d'habiter la planète, mais qui oublie d'en interroger les conditions sociales de possibilité ; il suscite la perplexité faute de tracer une voie réaliste, effective et mobilisatrice. C'est bien parce qu'elle est frappée de cécité sociale que l'écologie politique, dans ses différentes composantes, se brise sur la puissante inertie des structures collectives. Avant même de débattre d'un avenir durable, il est alors nécessaire d'opérer un retour sur les conditions d'une adhésion massive à une écologie de la transformation. A l'ère de l'anthropocène et des écocides de masse, l'analyse critique du capitalisme est le point de départ de la construction de politiques écologiques qui ne se réduisent pas à la valorisation de quelques mystiques qui ont réussi à changer de vie, ou à l'héroïsation de la bifurcation de quelques ingénieurs. A rebours des conceptions individualistes et apolitiques du monde, le débat écologique doit tenir compte des mécanismes sociaux qui font que, malgré le désastre en cours, la logique capitaliste se perpétue. Dans un contexte où il est de bon ton, dans les milieux militants ou institutionnels, de parler d'une "écologie populaire" , l'écologie n'en reste pas moins écrite depuis le haut de l'espace social, avec une tendance marquée à invisibiliser les différentes facettes de l'injustice écologique : l'inégale vulnérabilité aux dégâts environnementaux de toutes sortes ; les inégalités d'accès et d'usages aux espaces naturels et aux pratiques culturelles qui peuvent s'y tenir ; l'inégal accès aux arènes publiques où les problèmes environnementaux sont traités ; les contributions différenciées des modes de vie ou des activités professionnelles aux nuisances écologiques. Ce sont ces asymétries qui charpentent ce que l'on peut appeler la condition écologique des classes sociales. L'analyse de l'inégale distribution des coûts et profits associés à la question environnementale doit saisir précisément où et comment cette condition écologique se différencie dans l'espace social. Plus les fractions d'une classe sociale sont fragmentées, plus il est compliqué pour ses membres d'élaborer des intérêts communs, et plus elle est fragile politiquement. Or en l'état actuel du monde tel qu'il (ne) va (pas), les politiques de l'écologie adoucissent les frontières entre les fractions de la classe dominante mais accentuent celles qui traversent les mondes populaires. Elles sont donc vouées à reconduire un ordre social écocidaire. La perspective sociologique exposée dans ce livre permet d'esquisser la façon dont l'écologie pourrait devenir un levier non plus de fragmentation mais d'intégration politique. C'est en effet en combattant les fondements matériels de l'inégale condition écologique des classes sociales que pourront se reconstituer des alliances entre classes moyennes et classes populaires en faveur d'une organisation sociale faisant de l'écologie l'un de fondements du vivre-ensemble.

04/2024

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Psychologie, psychanalyse

L'identité en psychologie sociale. Des processus identitaires aux représentations sociales

Dès le début de la pensée psychosociologique moderne, la réflexion sur l'identité est marquée par ce constat paradoxal : chacun peut se sentir à la fois semblable et différent d'autrui. Le sentiment d'identité est alors la résultante d'un ensemble de caractéristiques, autant personnelles que sociales, qui se combinent en une configuration particulière pour chacun. Ces caractéristiques sont le fruit de différents processus grâce auxquels nous construisons et gérons des connaissances sur nous-mêmes et sur les autres. Ces processus, abordés dans la première partie de l'ouvrage, ont un caractère très général et aboutissent à la formation de représentations identitaires, que nous partageons pour partie avec autrui. Les représentations collectives, les représentations du social et les représentations sociales sont des exemples de ces significations partagées. La seconde partie de l'ouvrage leur est consacrée, car elles jouent un rôle fondamental dans la problématique de l'identité. A travers la question de l'identité, cet ouvrage donne une vue d'ensemble de plusieurs grands thèmes de la psychologie sociale. Il s'adresse en priorité aux étudiants des 1er et 2e cycles en psychologie et sociologie, mais aussi, plus largement, à un public intéressé par cette problématique.

06/2008

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Animaux, nature

Chasses à travers le monde

Les récits de chasse à travers le monde du grand explorateur anglais (1821-1893) qui fut l'un des premiers découvreurs du lac Victoria et des sources du Nil. Attaché à décrire la faune sauvage, il livre des récits étonnants et cocasses de ses chasses, en compagnie de sa femme et des chasseurs indigènes, en Inde, à Ceylan, dans la corne de l'Afrique, en Amérique du Nord, en Écosse, etc. Extrait "J'avais devant moi la récompense de mon obstination : à 100 m sur ma gauche, la tête et le cou du tigre sortaient de l'eau dans laquelle le corps trempait pour se rafraîchir. Comme je le pensais, il prenait tranquillement son bain tandis que nous nous épuisions à battre la seconde partie de la forêt après qu'il eut pris les grands devants. Bien que vieux praticien, Fazil, le cornac, était tout excité. "Tirez vite" chuchota-t-il. "Trop loin" répondis-je sur le même ton [...] Juste à ce moment le tigre se souleva et s'assit comme un chien. Jamais je n'avais vu pareil spectacle. La tête splendide, les yeux comme des fanaux électriques à lampe verte tandis que le grand corps, longtemps couché sur un fond l'alluvion, ruisselait d'eau boueuse. "... Je comptais les foulées de l'éléphant longeant la bordure jusqu'à me trouver sûr d'être à bonne distance [...] Je fis soudain arrêter : le tigre était là, face à moi, cette fois à 50 m. "Tiens ta bête tranquille" et, m'appuyant sur le bord du howdah, je pris ma visée. Comme par un fait exprès, une branche de tamaris se balançait à la brise juste devant moi. Fazil se pencha et la baissa doucement : j'avais le champ libre. Les yeux du tigre luisaient toujours comme des feux verts ; Nielmonnée resta comme un roc pendant quelques secondes. Je pressai la détente."

04/2018

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Photographie

Photographie, arme de classe. La photographie sociale et documentaire en France (1928-1936)

Voici une synthèse passionnante sur un moment mal connu de l'histoire de la photographie française dans l'entre-deux-guerres. Elle réunit les travaux inédits d'immenses artistes - alors tout jeunes - comme Jacques-André Boiffard, Henri Cartier-Bresson, Gisèle Freund, Germaine Krull, Eli Lotar, Lisette Model, Willy Ronis, ou René Zuber ainsi que de photographes anonymes. Engagés dans la lutte antifasciste, la révolution sociale et le pacifisme, les professionnels de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) et les Amateurs photographes ouvriers (APO) s'emparent de la photo comme d'une arme pour documenter et dénoncer les réalités sociales en France et dans le monde. De ces nouvelles pratiques naît une grammaire visuelle et graphique au service du combat politique porté par une formidable dynamique de magazines, brochures, tracts, affiches... Un foisonnement qui n'est pas sans évoquer l'essor actuel des usages militants de l'image partagée sur Internet.

10/2018

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Sociologie

Des sciences sociales à la science sociale. Fondements anti-utilitaristes

On attend des sciences sociales qu'elles nous aident à comprendre la marche du monde. Or elles en semblent toujours plus incapables. Non seulement elles apparaissent le plus souvent en retard sur l'événement mais, noyées dans l'hyper spécialisation, perdues dans la guerre entre disciplines, elles voient toujours mieux certains détails mais de moins en moins bien l'ensemble. A côté des spécialistes, il est urgent de former des généralistes qui sachent faire dialoguer les différents champs de la science sociale. Parler de la science sociale, évoquer son unité, au moins à titre d'idéal régulateur, peut sembler un combat perdu d'avance, tant elle est fragmentée. Mais il existe déjà une certaine forme de science sociale généraliste, qui n'est autre que la science économique généralisée, inspirée par la théorie des choix rationnels, sous toutes ses formes, et par l'utilitarisme et ses dérivés (cognitivistes, constructivistes, etc.) C'est cette science sociale générale qui modèle la conception du monde dominante, hégémonique même à l'échelle planétaire, et qui inspire et légitime les politiques menées dans tous les pays. Avec des résultats discutables, tant aux plans théorique, qu'éthique ou politique. Il nous faut donc retrouver l'idéal et la réalité d'une science sociale généraliste (qu'a pu en son temps incarner la sociologie classique) mais la faire reposer sur d'autres fondements que l'utilitarisme. Par ailleurs, la globalisation du monde modifie en permanence l'échelle et la définition même des sociétés. Symétriquement, la globalisation des sciences sociales et la contestation de l'hégémonie conceptuelle occidentale imposent elles aussi de repenser le passé de nos disciplines pour les projeter vers l'avenir. C'est dans cette perspective que se sont réunis à Cerisy-la-Salle, en 2015, une quarantaine de chercheurs de renommée internationale, anthropologues, économistes, géographes, historiens, philosophes et sociologues. L'accord qu'ils ont su trouver est prometteur.

04/2018

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Travail social

Vie Sociale N° 41/12 : L'enchevêtrement des administrations sociales

La multiplicité des administrations sociales en France n'est pas sans interroger sur l'efficacité de ses politiques sociales et médico-sociales. On rencontre en effet, à côté d'administrations centrales et de leurs établissements publics nationaux relevant de ministres différents, de nombreux acteurs, administratifs locaux qu'ils relèvent des services déconcentrés de l'Etat, de services publics décentralisés par secteurs (organismes de Sécurité sociale, agences régionales de santé) ou des collectivités territoriales (régions, départements, communes, communautés de communes...) ou issus de démembrements (CCAS, CIAS, établissements publics locaux). Encadrés et généralement financés au moins en partie par ces administrations, interviennent des opérateurs publics, associatifs, mutualistes ou lucratifs, gérant des services ou établissements de statuts divers par délégation publique ou non. Il en résulte un enchevêtrement administratif que ce numéro de Vie sociale vise à éclairer, en examinant son histoire, ses modalités, ses conséquences sur le plan de certaines politiques d'action sociale et médico-sociale et en s'interrogeant sur les possibilités de simplification ou d'adaptation afin d'assurer un meilleur service public pour les bénéficiaires.

09/2023

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Sociologie

Matière sociale. Esquisse d'une ontologie pour les sciences sociales

Ce livre propose une ontologie adaptée aux sciences sociales, à leurs objets et à leurs méthodes. Les catégories proposées s'appuient sur les travaux de l'auteur, mais l'objectif du livre est avant tout d'explorer les possibilités de faire apparaître un espace théorique commun de ces sciences, au-delà des divergences théoriques, des différences disciplinaires ou thématiques, et de la diversité considérable des vocabulaires. Les entités, les processus et les relations constituent les entrées complémentaires sur la base desquelles sont élaborées les catégories présentées, avec une attention particulière au niveau intermédiaire des phénomènes situés entre les interactions et les processus collectifs très massifs. Les notions de réseau, de collectif, de sphère d'activités et d'institution sont définies à partir de ce niveau intermédiaire et sont ensuite déployées sur d'autres niveaux d'analyse. L'ouvrage met l'accent sur les phénomènes d'émergence de formes sociales complexes au sein d'un espace à trois dimensions (masse, durée, généralité) qui généralise la classique distinction entre micro et macro souvent discutée par les sociologues et les typologies des durées élaborées par les historiens. Les catégories proposées sont toujours appuyées sur des travaux empiriques et associées à des méthodes d'enquête.

04/2022