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Michel Deguy, Marie-Claude Treilhou

Extraits

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Littérature française

Cher Michel Deguy

Dans une conversation récente Michel Deguy, lauréat d'un Grand prix de l'Académie française, définit "la poétique [...] comme une embouchure où la philosophie se jette dans la poésie et la poésie dans la philosophie". Dans "Cher Michel Deguy", Jérôme Karsenti s'imagine en fan monomaniaque de l'éminent poète, traducteur et essayiste, et tente de le rejoindre par d'autres embouchures, celles du réseau de plomberie de l'immeuble qu'ils occupent tous deux, à l'en croire, rue Monsieur-le-Prince à Paris. Plongé dans sa baignoire, l'admirateur effréné guette les sons qui lui parviennent de l'étage inférieur où vit le poète. Un peu du génie de son sublime voisin lui parviendra-t-il en glouglous versifiés ou en conversations secrètes ? Le texte prend la forme d'une lettre adressée à l'écrivain, où l'engouement s'embouche à une tendre ironie et où la littérature s'entend comme un chuchotis à travers un plancher mal isolé.

10/2021

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Essais

Comme si comme ça. Avec 1 DVD

"Livre-dvd du film de Marie-ClaudeTeilhou "Comme si comme ça". "J'ai rencontré Michel Deguy à Paris, et son élégance suprême, sa gestuelle très cinématographique, ce jeu constant, cette mise en scène du moindre mot m'avaient frappée. Je l'ai revu plus tard, et cette distinction m'a encore cueillie, impressionnée. Je lui ai parlé de l'éventualité de faire un film avec lui, il n'y était pas défavorable. Pendant 5 années, nous avons fait toutes sortes de tentatives infructueuses, ne trouvant pas un liard pour aller plus loin. J'ai lu, j'ai relu, j'ai mieux mesuré l'engagement, la générosité intellectuelle. Et puis le miracle est arrivé... En resserrant sur deux ouvrages, parmi les derniers publiés - Ecologiques et La vie subite -, nous avions Deguy aux prises avec son temps. Comme souvent, c'est par la soustraction qu'on en arrive à l'essentiel." Marie-Claude Treilhou.

11/2022

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Critique littéraire

Le poète que je cherche à être. Cahier Michel Deguy

Dès ses premiers textes, Michel Deguy prenait le risque de s'engager à la poursuite de la poésie tout entière. En vers comme en prose, en philosophie comme en critique, l'écrivain de Figurations et de Gisants s'affirmera toujours poète. Ses livres constituent autant d'actes par lesquels il cherche le lieu et la formule d'une condition poétique écartelée entre tradition (Dante, Du Bellay, Gongora) et (post) -modernité (Höderlin, Beaudelaire, Celan). Voyageur avide d'horizons, inlassable animateur de revues, penseur curieux de tous les livres, Michel Deguy a accompagné de son écriture les différentes aventures intellectuelles qui, depuis les années 60, ont marqué la France et le monde. Il en résulte une poétique exceptionnellement riche dont la complexité masque encore la cohérence. Recomposant les interventions du premier colloque international consacré à Michel Dugy les Ier, 2 et 3 Juin 1995 à l'ENS de Fontenay/Saint-Cloud, ce volume collectif permettra de prendre la mesure d'une œuvre qui par son travail sur la langue manifeste, avec une énergie rare aujourd'hui, que la poésie n'est pas seule. Outre des textes composés pour la circonstance par des poètes de pratiques et de générations divers, ce volume contient un important inédit de Michel, Deguy, Façons et contrefaçons.

10/1996

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Philosophie

Michel Foucaud à Claude Bonnefoy. 1 CD audio

Entretien interprété par Eric Ruf et Pierre Lamandé

11/2011

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Critique littéraire

Les cahiers du Chemin N° 18

Stephen Jourdain, Quelqu'unChristian G. Guez Ricord, CènesJean-Loup Trassard, HarloupJacques Borel, Lettre sur RimbaudJude Stéfan, SuiteSamuel Grazian, Passage d'une féeJ. M. G. Le Clézio, Le jardin aux serpentsMichel Deguy, Á rupturesHenri Meschonnic, Michel Deguy, Poésie, langage du langageJacques Réda, Denis Roche, Le MécritJude Stéfan, Arthur Cravan, J'étais cigareGeorges Raillard, Claude Simon, TriptyqueJean-Marie Benoist, Philippe Sollers, LoisPierre Pachet, Mary Douglas, De la souillureFrancois Aubral, Lucette Finas, La crue ; Danielle et David Kaisergruber, Jacques Lempert : PhèdreRené de Solier, Georges de La TourJérôme Prieur, Bertolucci, Le dernier tango à ParisMichel Butor, Sur mon visageGeorges Perros, Nos amis nous écrivent

04/1973

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Critique littéraire

JE TE CONTINUE MA LECTURE. Mélanges pour Claude Royet-Journoud

«Je te continue ma lecture» : par cette phrase Michel Couturier avait l'habitude de reprendre sa lecture et d'interrompre les remarques que Claude Royet-Journoud lui faisait au téléphone à propos de ses textes. Cette locution qui devint un vers du livre de Michel Couturier, L'Ablatif absolu, s'est imposée pour le titre de ce volume. Claude Royet-Journoud a publié en avril 1997 Les Natures indivisibles qui viennent clore une tétralogie commencée en 1972 avec Le Renversement, suivi de La Notion d'obstacle (1978) et de Les objets contiennent l'infini (1983). Michèle Cohen-Halimi et Francis Cohen, qui ont eu l'idée de ce volume, qui l'ont conçu et préparé, ont demandé à Anne-Marie Albiach, Paul Auster, Helena Bennett, Charles Bernstein, Francis Cohen, Marcel Cohen, Michèle Cohen-Halimi, Norma Cole, Bernard Collin, Jean Daive, Michael Davidson, Jacques Dupin, Claude Esteban, Dominique Fourcade, Jean Frémon, Peter Gizzi, Jean-Marie Gleize, Dominique Grandmont, Jean Grosjean, Marie Anne Guerin, Joseph Julien Guglielmi, Emmanuel Hocquard, Benjamin Hollander, Susan Howe, Françoise de Laroque, Sylvain Lazarus, Roger Lewinter, Martin Melkonian, Jean-Luc Nancy, Bernard Noël, Michael Palmer, Siegfried Plümper-Hüttenbrink, Anne Portugal, Tom Raworth, Jacques Roubaud, Jonathan Skinner, Cole Swensen, Alain Veinstein, Keith Waldrop et Rosmarie Waldrop, de continuer leur lecture de la tétralogie.

04/1999

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Littérature française

Marie-Claude Baraldo. Mère des Compagnons du Devoir

Mère des Compagnons du Devoir, Marie-Claude Baraldo nous livre ici le témoignage précieux de ses années d'engagement, aux côtés de son époux Compagnon, au service d'une institution entièrement dédiée à la jeunesse en quête d'une formation professionnelle de qualité. Au fil des pages, le lecteur est invité à découvrir, outre le parcours personnel de l'auteur, l'identité du Compagnonnage, la réalité du Tour de France des Compagnons, son organisation et sa finalité. A travers le regard d'une Mère des Compagnons, c'est aussi un voyage privilégié au sein d'un mouvement particulier, le Compagnonnage, dont les valeurs attirent encore des milliers de jeunes filles et garçons au XXIe siècle.

11/2021

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Célébration

Sainte Marguerite-Marie et Saint Claude la Colombière

Indissociable de saint Claude la Colombière qui lui a été envoyé par Jésus : Je tA´enverrai mon fidèle serviteur et parfait ami , sainte Marguerite-Marie est lA´Héritière du Coeur de Jésus. Pour adorer le Coeur de Jésus dans les pas de ces deux saints. Le talent du Père de la Colombière est dA´amener les âmes à Dieu. Sainte Marguerite-Marie

03/2024

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Poésie

La Commaison

La Commaison accueille et assemble trois ensembles : "La Vie subite" , "Poèmes et Tombeau pour Yves Bonnefoy" , "Poèmes 2019-2020" . Avec un texte inédit de l'auteur ( "Taciturnité" ) et une postface de Martin Rueff ( "Ce que fait la poésie" ), ce livre ouvre le catalogue de L'extrême contemporain, maison d'édition reprenant le nom de la collection fondée en 1988 par Michel Deguy. Le silence et la langue s'appartiennent. Ce ne sont pas deux choses mais une Chose. Le silence a besoin de la parole autant que l'inverse. Pour garder le silence, il faut avoir pu parler . . . (M. D. )

03/2022

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Poésie

Ut musica, ut poiesis. Dialogue avec Bénédicte Gorrillot

Livre posthume de Michel Deguy, "Ut musica, ut poiesis" aborde, sous forme d'une suite d'entretiens avec Bénédicte Gorrillot, la question des rapports entre musique et poésie, où la question du rythme devient primordiale : qu'est-ce que lire et écrire des vers sinon revenir à l'essence même de la prosodie ? Echange libre, intime, intelligent et lumineux, il donne aussi à entendre la voix émue et émouvante d'un Michel Deguy en lutte avec la maladie.

06/2023

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Revues

Bulletin de la société Paul Claudel N° 240, 2023-2 : Deux annonces faites à Marie

Contributeurs : Alain Beretta, Samuel Bidaud, Michel Brethenoux, Jean-Frédéric Chevalier, François Claudel, Laurence Danguy, Marine Deregnoncourt, Anaïs Dupuy-Olivier, Raphaèle Fleury, Jacques Houriez, Pamela Krause, Benoît Le Roux, Philippe Leroux, Michel Lioure, Hubert Martin, Catherine Mayaux, Marie-Victoire Nantet, Célie Pauthe, Claude Pérez, Anne Rivière, René Sainte Marie Perrin, Eve Turbat et Frédéric Wandelère.

08/2023

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Psychologie, psychanalyse

Nouvelle revue de psychanalyse N° 16 automne 1977 : Ecrire la psychanalyse

Michel de M'Uzan ; J.-B. Pontalis, Ecrire, Psychanalyser, Ecrire (Echange de vues) André Green, Transcription d'origine inconnue François Roustang, Du chapitre VII Pierre Fédida, La table d'écriture Didier Anzieu, L'image, le texte et la pensée Robert Pujol, La mère au féminin Annie Anzieu, Des mots et des femmes Christian David, Ecriture, sexe, bisexualité Masud Khan, Entre les mots et la mort Nicole Berry, L'expérience d'écrire Victor Smirnoff, Epreuves Catherine Clément, Les nouvelles illusions perdues Michel Deguy, Un lecteur vous écrit Marie-Claude Fusco, Faire part de son analyse Georges Perec, Vues d'Italie Octave Mannoni, Faux en écriture.

12/1977

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Résistance

Marivo, Marie-Claude Vaillant-Couturier. Une vie de résistance

Dachau, mars 1933 : une jeune femme monte sur une voiture pour photographier des détenus derrière les barbelés. Elle reviendra en France avec le premier reportage sur la nature concentrationnaire du régime nazi. Auschwitz, janvier 1943 : elle fait partie de ce groupe de femmes dont Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle, Adélaïde de Hautval, Danielle Casanova et d'autres, qui entra dans le camp en chantant la Marseillaise. Nuremberg, janvier 1946 : Assurée droite, calme et sévère, une jeune femme témoigne au procès des dignitaires nazis et les toise froidement. Cette jeune femme, c'est Marie-Claude Vaillant-Couturier, alias Marivo : antifasciste, pacifiste et féministe dès les années 30, résistante dès juin 40, entrée dans la clandestinité, capturée, emprisonnée, torturée, déportée, elle sera élue députée communiste à la libération, sera deux fois vice-présidente de l'Assemblée Nationale et présidera la Fondation pour la Mémoire de la Déportation jusqu'à sa mort.

02/2021

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Poésie

Quarante-neuf poètes

Anne-Marie Albiach. Gabrielle Althen. Auxeméry. Jean-Christophe Bailly. Philippe Beck. Mathieu Bénézet. Pascal Boulanger. Stéphane Bouquet. Gilbert Bourson. Raymond Bozier. Martine Broda. Jean-Luc Caizergues. Gérard Cartier. Bernard Chambaz. Philippe Clerc. Fabienne Courtade. Jean. Daive. Henri Deluy. Ariane Dreyfus. Jean-Michel Espitallier. Marie Etienne. Isabelle Garron. Liliane Giraudon. Jean-Luc Hérisson. Jacques Izoard. Franck André. Jamme Christophe. Lamiot Enos. Armelle Leclercq. Jérôme Lhuillier. Matthieu Messagier. Jean-Paul Michel. Claude Minière. Emmanuel Moses. Sandra Moussempès. Bernard Noël. Florence Pazzottu. Nicolas Pesquès. Pascale. Petit. Hervé Piekarski. Paul Louis Rossi. Hélène Sanguinetti. Jean-Luc Sarré. Eric Sautou. Olivier De Solminihac. Lucien Suel. Anne Talvaz. Esther Tellermann. Guy Viarre. Bénédicte Vilgrain

01/2004

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Littérature française

Ouï-dire

"Au seuil de la poétique est écrit : "Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent". Et qu'avons-nous entendu ? L'ouïe cherche à redire, en des poèmes tels que ceux-ci, les rythmes auxquels depuis toujours elle fut éduquée ; car notre vue implique une audition première, et nous ne touchons terre que parlant en notre langue, magnifiquement comme le costume ; de même que les hommes n'auraient pas idée de se présenter à eux (au désert, à la montagne, aux rives) autrement que vêtus de telle manière, nous nous présentons en certaines tournures : le chant-royal, épigrammes, procès-verbaux, parataxes, diérèses, blasons, madrigaux. La poésie est le contraire de l'esperanto. L'homme est greffé ici de l'étrange manière langagée. Implanté à ce flanc de terre où il est nomade, et pareil à un stoïque sacrifié qui dicterait jusqu'à la fin les derniers mots de son agonie, pour que d'autres les entendent, il perçoit l'écho répercuté dans les gorges", Michel Deguy.

10/1966

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Poésie

Donnant Donnant. Poèmes 1960-1980

Ce livre regroupe tous les recueils de Michel Deguy publiés de 1960 à 1980 et remplace les deux volumes précédemment parus en Poésie/Gallimard sous les titres Ouï dire et Poèmes II. Une préface inédite, en forme de manifeste, offre une analyse saisissante du fait poétique tel que l'auteur le perçoit désormais. C'est que le parcours en poésie de Michel Deguy s'est développé d'abord comme un passage du simple au complexe pour aboutir à une forme de maîtrise de la complexité. Aux paysages de la terre qu'il faut arpenter et repérer s'adjoignent les sites, les strates, les agencements du langage qu'il faut d'un même mouvement explorer et comprendre afin de signifier autrement. Ce défi ne vise nullement à la fin de la langue, qui s'apparenterait à la fin d'un monde, il cherche au contraire la résurgence, le retour de l'urgence initiale, le rythme capable de susciter avec les premiers mots un seuil de reconnaissance et de résistance au non-dire du bavardage ambiant. C'est un périple obstiné qui s'apparente à une opération de survie : exploration érudite qui place tout son élan dans un questionnement sans repos, dans un vertige en quête d'espace et de sens. A quoi concourent les mots d'un vocable donné ? Pour qui vont-ils sonner ou chanter ? Et qu'en est-il des bruits de la tribu ? S'interrogeant sur les destinations possibles du poème, Michel Deguy ouvre le champ à l'infini plutôt que de le baliser. Le destin de la poésie lui apparaît errance inéluctable, course sans illusion, passage de l'ère des prophéties, des envoûtements, aux temps de dépossession. La responsabilité des poètes est néanmois engagée, et quasi absolue : proies de l'éphémère, ils ont pouvoir, ni plus ni moins, d'éveiller en l'homme jusqu'aux forces contraires qui fabriquèrent les dieux.

09/2006

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Philosophie

Au jugé

On trouvera ici apposées les chroniques dont je fis lecture à France Culture pour le Collège international de philosophie en 2003 et 2004, une fois par mois ouvrable (au sens universitaire). J'isole en incipit celle dont l'air fut d'une chanson : et pour son unicité de poème brechtien attendant sa mélodie, et en raison de son refrain. Au gré des circonstances, donc, les bulletins mensuels de mon étonnement. Plus loin, deux tentatives de journal tenu, l'un en France pour Libération, l'autre aux Amériques pour Parallax. Au jugé, c'est le tir d'adresse, où les deux sens de ce mot se fondent, celui de la destination et celui de l'habileté. Il se fait, plutôt qu'à l'aveugle, à l'éclair de lucidité qui atteint la cible sans la viser tout en la visant de toute son habitude, de tout son corps et de tout son cœur. Ma fable zen préférée, je l'ai un peu inventée - et la répète brièvement : si le Maître archer perce la cible au centre, et au centre de son centre, dans la nuit même ou les yeux bandés, c'est que la flèche et la cible ne sont pas distinctes. On n'est pas plus adroit chez les Nippons que chez les Normands, ça s'observe dans tous les championnats modernes. Mais il s'agit d'autre chose : c'est que la flèche invente la cible, et du même jet la promet, la projette, la suscite, l'expose, la fixe.

10/2004

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Philosophie

L'amitié avec Claude Lanzmann

Shoah (1985), film de Claude Lanzmann, fut et demeure réponse à la question qu'Adorno formulait pour ses contemporains : "Pouvons-nous, encore… ? " . Mais qui protégera la Shoah et Shoah, maintenant que Claude Lanzmann est mort ? Protéger de quoi ? De l'inéluctable devenir culturel touristique, souvenir de voyage, produits dérivés d'Auschwitz. Sous le déluge du fake et de la trumperie mondiale, quelle arche alors transportera le témoignage jusqu'à quelle colombe ? Dans ce livre, qui atteste d'une longue amitié, il est moins question du salut pour les Juifs que d'un salut par les Juifs, universel et profane, dont le marranisme moderne ferait l'exemplarité modèle, mais comment ? pour un salut des Nations, au seuil d'un chaos destructeur, à quoi il faut que succède une trêve infinie qui remplace le projet du XVIIIème siècle d'une "paix perpétuelle" .

10/2019

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Poésie

Comme si Comme ça. Poèmes 1980-2007

Voici, après Donnant Donnant, le deuxième volume de Poésie/Gallimard qui, sous le titre inédit de Comme si Comme ça, propose une refonte éditoriale complète des écrits poétiques de Michel Deguy. D’un parcours en poésie qui s’est d’abord développé comme un passage du simple au complexe, pour aboutir à une forme de maîtrise de la complexité, ce livre porte amplement témoignage dans ses extensions et explorations multiples. Aux paysages de la terre qu’il faut arpenter et repérer s’adjoignent les sites, les strates, les agencements du langage qu’il faut d’un même mouvement questionner et comprendre afin de signifier autrement. Ce défi ne vise nullement à la fin de la langue, qui s’apparenterait à la fin d’un monde, il cherche au contraire la résurgence, le retour de l’urgence initiale, le rythme capable de susciter avec les premiers mots un seuil actuel de reconnaissance et de résistance au non-dire du bavardage ambiant. Pour ce faire, Michel Deguy use de toutes les formes possibles, du poème à la notation philosophique, de la méditation à l’analyse scrupuleuse aux accents parfois pamphlétaires. Aussi, au coeur même de cette oeuvre foisonnante, qui semble à l’écoute de sa propre amplitude, de son expansion permanente, se révèle un texte bouleversant, l’un des thrènes les plus poignants de la littérature : A ce qui n’en finit pas. Dans le livre-univers de Michel Deguy, il y a ce soleil noir qui, à défaut de changer la vie, éclaire, transfigure et change la mort.

09/2012

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Poésie

La vie subite. Poèmes, biographèmes, théorèmes

La vraie vie est-elle absente ? La vie se lève dans la vie : subite. Poèmes : le temps du poème est le présent. Son dire est sentencieux ; il résiste en consistant dans sa concentration. Le beau est un exemple ; une chose belle ("a thing of beauty"...) ne participe pas à la Beauté. La participation, c'est la comparaison, qui montre le préférable. Biographèmes : quelques vivants sortent de la Caverne ; mais ne dardent pas le soleil. Se hissant comme des anthropologues qui découvrent la scène, ils considèrent les hautes terres successives, l'océan inhabité, l'envergure des comparses – laissant être l'immensité à elle-même. Les témoins sont des choses. Je dois la vérité en éclats de vie. Théorèmes : la poétique est l'extension du domaine de la poésie. La clairvoyance de l'imminent est une tâche de poétique, que le poéticien instruit à bon escient.

10/2016

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Littérature française

DONNANT DONNANT

"Qu'est-ce que ça donne ? demande le Français d'une situation en cours, circonstance et expérience. Poésie est un nom à donner à ce dont on attend quelque chose, à savoir le poème qui nomme en donnant ainsi la chose. Donnant donnant vaut ordinairement pour un échange surveillé entre exigences distinctes. Je voudrais entendre la formule comme celle d'une réciprocité prodigue, d'un mouvement du don qui invente les termes entre lesquels l'échange passe, métamorphosés en eux-mêmes par le don (comme entre la terre et une langue, l'être et la pensée, les mots et les choses, la poésie et le poème...) ; relation où chaque terme devient donataire d'être donateur et réciproquement. Où avons-nous besoin de poésie ? Par le besoin de donner, donner une réception, à la donation, de la capacité d'accueil, ou contenance du langage ; don complet, et qui transit : pardon. Ca peut donner des cartes, des airs, des brevets, et les cartes (à jouer) donnent un lien à l'autre, et au destinataire inconnu qu'on appelle poésie. Ex dato. Et les airs (à jouer), divisions du vent qui font voler les papiers, mines de ressemblance, variations de l'aria, fredonnent des sorties, plutôt qu'ils imposent un manifeste. Les brevets cependant, déposent, abrégés d'invention du donné, dot du livre à un suivant, antidote qui réponde à la répartition d'origine, et qui redonne au don ce qui lui est dû et à une langue ce qui lui revient de dire." Michel Deguy.

03/1981

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Poésie

A ce qui n'en finit pas. Thrène, Edition revue et augmentée

Le thrène et un chant funèbre accompagné de danses. Te survivre ne va pas de soi. Je ne crois à aucune survie hors celle qui est la mienne pour aujourd'hui et qui reprend la peine au réveil. Je ne crois à aucun commerce avec les morts hormis celui que j'entretiens avec ton empreinte en moi. Je ne crois à aucune vie éternelle, nous ne nous retrouverons jamais nulle part, et c'est précisément ce défoncement du futur qu'aucun travail de deuil ne remblaiera en quoi consiste la tristesse, cette tristesse qui disparaîtra à son tour avec " moi ". Il y a un mois mourait ma femme. Je ne peux dire tu mourais, d'un tu affolant, sans destinataire ; et je dis bien " mourait ", non pas dépérissait ou lisait ou voyageait ou dormait ou riait, mais " mourait ", comme si c'était un verbe, comme s'il y avait un sujet à ce verbe parmi d'autres. Le livre sera non paginé parce que chaque page, ou presque, pourrait être la première, ou la nième. Tout recommence à chaque page ; tout finit à chaque page. M. D.

11/2017

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Poésie

Elle a ma préférence. Glossaire amoureux de la poétique

Le " elle " du titre, c'est la poésie, à laquelle Deguy a consacré son oeuvre. Ce titre en forme de chansonnette, et ce sous-titre – plus modeste que " dictionnaire " – pour souligner le caractère personnel de la démarche de l'auteur, qui se tourne vers le lecteur. Et " poétique " (terme substantivé hérité d'Aristote) plutôt que " poésie ", pour figurer le poète au travail, en train de " faire ". Le livre se présente comme un petit glossaire. Sous chaque lettre de l'alphabet des articles de quelques lignes à quelques pages. Les entrées peuvent être un nom propre (Aragon, Baudelaire...) ou un nom commun (image, seuil, génie, ...) qui peut être un terme " technique " (métaphore, synthèse...), mais dans le seul but d'ouvrir le champ / chant de la poésie au lecteur, sans souci particulier de technicité. Une forme libre, qui permet d'entrer dans le livre là où on veut, selon l'humeur. Il s'agit pour l'auteur de montrer, à l'heure de l'omniprésence de l'image, combien les mots de la langue ordinaire, " dans sa prouesse quotidienne ", sont aussi ceux de la poésie et d'en éclairer ainsi la lecture.

08/2018

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Poésie

Brevets

Tout est abrégé - et déposé, ici : brevets. Ce sont six livrets en brochure. Le premier esquisse l'autoportrait, avec quelques pages des carnets où je poursuis une poétique. Le deuxième parle de musique, de photo, de cinéma, de rhétorique, de traités d'anatomie... Muses anciennes et modernes, dont les noms s'abrègent par leurs initiales dans le titre de la séquence : Polymnie, Melpomène, Uranie... Le titre du troisième est bavard : je me mêle des questions dites culturelles. Le quatrième rassemble quelques interviews, plus ou moins réelles. Le journal de la grande peur, cinquième livret, recompose des pages publiées dans Traverses. Enfin le dispositif annonce et énonce une disposition inquiète et positive de " poète sans état " à l'égard des temps qui courent vite. M.D.

02/1986

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Critique littéraire

L'enfermement. Actes du Colloque Franco-Néerlandias de novembre 1979 à Amsterdam

Co-éditions avec la Maison descartes d'Amsterdam Les 29 et 30 novembre 1979 s'est tenu à la Maison Descartes (Institut Français d'Amsterdam) un colloque franco-néerlandais sur le thème de "L'Enfermement", sous la présidence de Charles Grivel du côté néerlandais et de Michel Deguy du côté français. Les intervenants venaient d'horizons divers. Poètes, comme Maurice Roche pour la France et Rein Bloem pour les Pyas-Bas. Psychanalyste : Anton Mooij. Sociologues : le néerlandais Pieter Nijhoff et le français Jean Duvignaud. Historiens : Robert Muchembled. Professeurs de littérature française (Roger Kempf) et de linguistique (Teun van Dijk). Cette diversité dans la formation, cette convergence des points de vue, voilà peut-être ce qui a permis de cerner le difficile concept d'enfermement. S'agit-il bien d'ailleurs d'un concept ? N'est-ce pas là un mythe à la mode ? Toutes les civilisations, toutes les sociétés définissent et suscitent, chaque fois d'une manière différente et pour elles-même, une certaine expérience de l'enfermememnt. Pour la mort ou la sexualité sans doute, mais aussi pour l'art et le savoir : les idéologies ou les doctrines ne sont-elles pas aussi des formes de l'enfermement ? Il s'agit alors de se demander pourquoi notre époque, et plus particulièrement une certaine situation de la société intellectuelle, valorise, non sans complaisance, cet "enfermement".

01/1981

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Littérature française

La Machine matrimoniale ou Marivaux

"N'est-ce rien que d'être un autre ? " demande la pupille pubère de La Dispute. De toutes les différences - d'âge, de sexe, de qualité, d'identité - traversées par le désir, la comédie, l'entremetteuse, compose le drame de manière à en machiner la bonne fin, selon son genre, sans un esprit d'arrangement : mariage des rivaux, ou marivaudage. Le théâtre de Marivaux n'a pas fini de nous faire jouer. Le présent essai en administre une preuve, habile à suivre le fil des trente pièces (et plus ! ) données à la langue française par Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, pour y apprendre, gaiement, les règles du jeu non hasardeux de l'amour et du hasard.

12/1999

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Cinéma

Le Paris de Claude Sautet. Romy, Michel, Yves et les autres...

Romy, Michel, Yves et les autres... Né à Montrouge, Claude Sautet se décrivait en " pur Parisien ". Il s'établit d'ailleurs à la fin des années 1950 dans un vaste appartement de l'avenue des Gobelins et n'en bougea plus. Ce sédentaire n'a cependant cessé de cultiver les élans des êtres déracinés. Dans ses films comme dans sa vie, des grappes d'amis vont et viennent, s'écharpent ou se réconcilient dans l'habitacle d'une voiture, à la table d'un bistrot ou sous les frondaisons d'une maison de campagne francilienne. Des Choses de la vie à Nelly et M. Arnaud, en passant par Max et les Ferrailleurs, César et Rosalie ou Mado, c'est en portraitiste sensible que Claude Sautet filme les hommes blessés et les femmes libres, qui maquillent leurs désillusions sous la jovialité des grandes réunions de copains et des discussions de comptoir. Cet ouvrage rassemble des documents d'archives inédits et des entretiens avec Sandrine Bonnaire, Jean-Claude Carrière, Brigitte Fossey, Bernard Le Coq, Myriam Boyer...

09/2020

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Littérature française

Gaston Michel CASSEZ - De Claude François aux Compagnons de la chanson

Cette biographie relate toute la carrière de cet artiste très talentueux, musicien d'excellence, auteur, compositeur, interprète, jazzman, profes­seur de musique, ex chef d'orchestre de Claude François, membre du groupe Les Compagnons de la Chanson. Deux chapitres dans le livre sont consacrés à ce groupe légendaire.

12/2022

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Revues

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PAUL CLAUDEL 1986 - 3, N 103 - DES INÉDITS DE PAUL CLAUD. DES INÉDITS DE PAUL CLAUDEL. MARIE ROMAIN ROLLAND

Le Bulletin de la Société Paul Claudel existe depuis 1958 et paraît tous les quatre mois. Il publie des inédits et des études et rend fidèlement compte de l'actualité éditoriale et théâtrale claudélienne.

07/2023

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Sciences politiques

Péguy

Charles Péguy, pour qui "tout commence par la mystique et finit en politique" , auteur de plusieurs "Jeanne d'Arc" et infatiguable éditeur des "Cahiers de la Quinzaine", rejoint avec allégresse son affectation de lieutenant d'infanterie aux premiers jours de la Grande Guerre. Un mois plus tard, le samedi 5 septembre 1914, veille de la bataille de la Marne, il meurt à Villeroy, tué d'une balle au front à l'âge de 41 ans. En dressant son portrait, c'est à ce Péguy mort au champ d'honneur, représentant emblématique d'une certaine mystique républicaine et patriotique française, que son ami André Suarès rend ici un vibrant hommage. "C'est vers Péguy que je me tourne. C'est lui que je visite. Entre les saints de la Marne, c'est lui que j'ai le mieux connu et que je vis le dernier. Et en célébrant la plus grande victoire de tous les temps, la plus pure et la plus belle, c'est Péguy que je célèbre". Le texte est suivi des biographies de Charles Péguy et André Suarès.

12/2023