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Michel Leiris

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Critique littéraire

Michel Leiris

Ecrivain, ethnographe, grand collectionneur et amateur d'art, Michel Leiris (1901-1990) restera comme l'une des grandes figures de la vie intellectuelle de ce siècle. Ses amis et interlocuteurs ont pour nom André Masson, Max Jacob, Pablo Picasso, Alberto Giacometti, Francis Bacon, Raymond Roussel, Robert Desnos, Georges Bataille, Jean-Paul Sartre, Aimé Césaire, Alfred Métraux, Jean Genet, et c'est en belle compagnie que le lecteur de cette biographie traverse le siècle sur ses pas. L'écrivain s'affirme, dans l'atmosphère qui enveloppe l'atelier surréaliste d'André Masson entre les deux guerres, par une œuvre autobiographique singulière dont L'Age d'homme est la pierre angulaire. Mais sa bibliographie comporte plus d'une centaine de titres couvrant des genres fort variés : recueils de poèmes, œuvres ethnographiques, essais de critique littéraire et artistique, textes politiques. L'ethnographe (formé à l'école du grand Marcel Mauss) participe à la fameuse mission Dakar-Djibouti qui a traversé le continent africain de 1931 à 1933. Leiris en a rapporté un extraordinaire journal (L'Afrique fantôme) dont la lecture a éveillé bien des vocations. Mais Michel Leiris est également un homme engagé. Il vit la décolonisation en militant activement à l'extrême gauche (il est un des premiers signataires du manifeste des 121) et ne renoncera jamais à croire qu'un communisme libre est possible.

07/1998

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Critique littéraire

Michel Leiris, Marcel Jouhandeau. Correspondance (1923-1977)

Qu'y a t'il de commun entre Michel Leiris et Marcel Jouhandeau ? Entre l'auteur de La Règle du jeu et celui de Chaminadour ? Entre l'écrivain-ethnologue du musée de l'Homme et celui qui fit le voyage des intellectuels collaborateurs à Weimar ? Une nuit de mars 1924, le jeune apprenti poète et l'auteur admiré de Monsieur Godeau intime ont vécu ensemble "quelque chose qui s'est passé dans l'Absolu", comme l'écrira Michel Leiris. Dans les années vingt, les deux hommes ont conclu un pacte secret, rimbaldien, que cette correspondance inédite révèle. Ce volume rassemble une centaine de lettres échangées pendant près de cinquante ans, malgré de graves ruptures avant et pendant la guerre. Des extraits des cahiers et journaux intimes de Leiris et de Jouhandeau, ainsi qu'une chronologie croisée, témoignent également de cette déterminante "amitié sous la cendre".

01/2021

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Critique littéraire

L'âge d'homme de Michel Leiris

L'âge d'homme fut publié en juin 1939, à la veille de la "drôle de guerre". Il était achevé depuis quatre ans. Une première version avait été rédigée en décembre 1930. La genèse de ce premier essai autobiographique, dont il apparut très vite qu'il avait révolutionné le genre auquel il appartenait, est entièrement placé sous le signe des années trente, de l'inquiétude, du besoin et de l'échec de l'évasion. Dans L'âge d'homme ainsi que dans les romans de Sartre et de Céline, la dénonciation du mode de vie et du système de valeurs bourgeois transcende le seul phénomène d'époque et de classe.

04/1997

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Critique

Michel Leiris dans les revues artistiques et littéraires (1924-1988)

Avant le développement d'Internet, les revues étaient le débouché principal de la production du savoir et le véhicule des nouvelles idées dans la littérature, l'art, la science, la philosophie et les idées politiques. Michel Leiris (1901-1991), poète surréaliste, écrivain, intellectuel engagé, membre des mouvements artistiques, ethnologue anticolonialiste, a été un acteur remarquable du phénomène de la revue au vingtième siècle. Michel Leiris, qui a publié 350 articles dans plus de 150 périodiques, a assisté à la création des revues, à leur adaptation aux crises politiques, à leur disparition. Il a contribué à des titres aussi divers que La Révolution surréaliste, Documents, les Cahiers du Sud, Minotaure, La Critique sociale, la Nouvelle Revue française, La Bête noire, Les Temps modernes, Critique, Gradhiva. La confrontation avec les publications - entreprises par nature collectives - était un défi pour l'individualiste complexe et solitaire qu'était Michel Leiris. Sa position marginale lui permettait de bénéficier d'une distance critique. La biographie de Leiris, racontée sous cet angle, dévoile les faits inconnus de la trajectoire de cet intellectuel et permet de traverser le destin mouvementé de différents types de revues françaises.

04/2024

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Critique littéraire

Leiris unlimited

Le poète, écrivain, ethnologue Michel Leiris (1901-1990) a révolutionné l'art de l'autobiographie avec La Règle du jeu. Il fut aussi l'inventeur d'un genre : le récit de mission ethnographique, dont L'Afrique fantôme témoigne magistralement. En homme de son temps, Leiris a participé aux combats politiques du XXe siècle, en particulier anticolonialistes, et côtoyé les avant-gardes intellectuelles et artistiques. Cet ouvrage constitue une enquête quasiment ethnographique sur cet explorateur rebelle, ses espaces et moments d'écriture, brouillant les frontières entre les disciplines. Aussi est-ce une "philosophie du déménagement" qui nourrit les approches diverses et, en décloisonnant les disciplines, contribue à trouver de nouvelles lignes de force pour comprendre l'oeuvre : entre l'autobiographie et l'étude de la transe, le récit de rêve et le journal de mission, la corrida et l'art d'écrire. Autant de chemins de traverses qui zèbrent les multiples formes de l'écriture et de la pensée de Michel Leiris, grand témoin de son temps.

04/2017

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Beaux arts

Leiris & Co

Art, littérature, ethnographie... Entrecroisant ces trois disciplines, l'ouvrage, publié à l'occasion de l'exposition "Leiris & Co.", présentée au Centre Pompidou-Metz, retrace la vie et l'oeuvre de Michel Leiris (1901-1990). Ecrivain, poète, ethnologue, ami des grands artistes de son temps : Masson, Picasso, Miro, Giacometti, Lam, Bacon, Michel Leiris se situe à la périphérie des grands courants du siècle et annonce de façon visionnaire les enjeux contemporains issus de la mondialisation et des études postcoloniales. Plus qu'un portrait de l'homme aux multiples facettes, il s'agit ici d'une autre lecture de la modernité qui va de Raymond Roussel à Picasso, en passant par l'Afrique (la mission Dakar-Djibouti en 1931), le jazz, la tauromachie, l'opéra. En marge du surréalisme, il rencontre Max Jacob, puis Georges Bataille, avec lequel il partage non seulement l'aventure de la revue Documents, mais aussi l'intérêt pour le sacré, l'érotisme et la mort. Pendant la guerre il se lie avec Jean-Paul Sartre, puis avec Aimé Césaire, qui lui fait découvrir le syncrétisme des Antilles. Son engagement révolutionnaire va le conduire également en Chine et à Cuba. Son oeuvre littéraire (L'Age d'homme, L'Afrique fantôme, La Règle du jeu) est une vaste quête autobiographique, dans laquelle il souhaite "introduire ne fût-ce que l'ombre d'une corne de taureau". Conçu comme un journal, le livre déroule année par année une chronologie de Michel Leiris, dialoguant avec une cinquantaine d'essais de nombreux auteurs. Largement illustré d'oeuvres, de documents, et de manuscrits, il constitue l'ouvrage le plus complet sur le parcours de cet écrivain singulier dont l'oeuvre a une résonance particulière sur l'art de notre temps.

04/2015

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Ethnologie

L'Ethnologie détournée. Carl Einstein, Michel Leiris et la revue Documents

Cet ouvrage analyse les détournements de l'ethnologie dans la contribution de Carl Einstein et de Michel Leiris à la revue Documents (1929-1930). La fonction occupée ici par l' "Autre primitif" rappelant le bon sauvage des Lumières, l'étude de sa résurgence dans la France de l'entre-deux-guerres apparaît nécessaire.

02/2019

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Critique littéraire

Vies de Charlotte Dufrène. A l'ombre de Raymond Roussel et Michel Leiris

Charlotte Dufrène, de son vrai nom Marie Charlotte Fredez (1880-1968), est un vertige. Demi-mondaine parisienne à la Belle Epoque, elle gravite dans une haute société proustienne avant de devenir presque par hasard - auprès de Raymond Roussel auquel elle sert de "paravent" - le témoin médusé d'une vie et d'une oeuvre littéraire uniques. Femme aux abois, elle l'accompagne jusqu'à sa fin tragique, à Palerme en 1933. Du compositeur Reynaldo Hahn à l'écrivain Michel Leiris, du maître d'équipage Bertrand de Valon au poète John Ashbery, Charlotte fait le grand écart entre la société élégante 1900 et une modernité littéraire radicale. Longtemps reléguée à Bruxelles, où elle connaîtra une tardive embellie, sa trajectoire intrigue la féministe Lily Wigny et la chanteuse Paule Daloze. Qui est-elle en effet ? Par-delà les années, son opacité et sa capacité de résistance continuent d'interroger. Ce livre rassemble ce qu'il est possible aujourd'hui de savoir sur Charlotte Dufrène. Il se compose d'un essai biographique en forme de lettre et d'un dossier documentaire.

03/2016

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Critique littéraire

"Glossaire j'y serre mes gloses" de Michel Leiris et la question du langage

Glossaire j'y serre mes gloses de Michel Leiris a tout d'une œuvre fondatrice : premier ouvrage d'importance d'un jeune auteur qui prend ses marques poétiques définitives, véritable acte d'entrée dans l'aventure surréaliste (le Glossaire paraît d'abord dans la revue du groupe, La Révolution surréaliste, en 1925-1926), projet de fonder non un nouveau langage mais une nouvelle identité des mots. Commencer à écrire en se dotant de son propre dictionnaire, voilà qui, dans la perspective de son auteur, ne vidait pas la question, particulière et générale, du langage, mais ne pouvait guère prendre que la forme d'un départ : l'ambition de Leiris lexicographe franc-tireur eût conduit idéalement l'œuvre à prendre les dimensions du lexique et à fournir ainsi, pour la première fois, un répertoire personnel de la langue française. Mais il y a davantage : le Glossaire est de la nature de ces œuvres qui misent sur leur écho, dont il est attendu quelque initiation d'importance. Il s'agit bien ici de montrer que le travail mécaniste des mots repose sur la postulation, la recherche - et pour ainsi dire la tentation - de valeurs poétiques inouïes. Il présente à ce titre cette extraordinaire particularité, dont toute une modernité récalcitrante à l'œuvre close pourrait se réclamer, d'apparaître non seulement comme le répertoire des trouvailles d'un écrivain mais comme un véritable protocole d'invention poétique. Rien d'étonnant que l'envergure de ce petit ouvrage inaugural ait abondamment retenu la critique (M. Riffaterre, G. Genette, R. Lejeune,...). Ce livre, le premier sur le Glossaire, entend à la fois en rendre compte et éclairer l'abécédaire leirisien de nouvelles lumières.

11/1999

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Critique littéraire

La Queste del Saint Graal, Louise Labé, Cyrano de Bergerac, Beaumarchais, Tocqueville, Michel Leiris

La collection " Bibliothèque des styles " (UFR de Langue française de l'université Paris Sorbonne et Équipe " Sens et Texte ") propose son quatrième volume, consacré aux six œuvres inscrites au programme des agrégations littéraires et classées par ordre chronologique : La Queste del Saint Graal, Debat de Folie et d'Amour, Elégies, Sonnets de Louise Labé, L'Autre Monde ou les États et Empires de la Lune, de Cyrano de Bergerac, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, De la démocratie en Amérique II, de Tocqueville et l'âge d'homme de Michel Leiris. L'angle d'étude choisi peut être une figure de style, une notion, un tour symptomatique, une marque de l'énonciation, un trait esthétique ; chacune des contributions conduit aux interrogations majeures que suscite la découverte d'un style, de ses marques personnelles, de sa relation à un genre, de son inscription dans un contexte historique.

12/2004

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Littérature française (poches)

Nuits sans nuit et quelques jours sans jour

Qu'est donc le rêve ? Si quelques-uns, sans être dupes, puisent dans leurs rêves une mythologie et, sans être des savants, prennent soin de scrupuleusement les noter, c'est que le rêve - mirage qui scintille sur un fond de ténèbres - est essentiellement poésie. Tel est (s'il en faut) le mot clé de cette suite de récits, tantôt d'événements rêvés, tantôt d'événements réels, qui semblent au narrateur avoir projeté par instants sur sa terne silhouette un même éclairage de seconde vie.

03/2002

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Littérature française

Haut mal

Ce volume contient Failles, poèmes de 1924 à 1934, La Néréide de la mer Rouge (1934-1935), Abanico para los toros et La rose du désert (1939-1940).

11/1990

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Ethnologie

Contact de civilisations en Martinique et en Guadeloupe

"L'enquête dont les résultats font l'objet du présent ouvrage a été confiée à M. Leiris en vertu de la résolution 3. 22 du programme de l'Unesco pour 1952. Celle-ci prévoyait "un inventaire critique des méthodes et des techniques employées pour faciliter l'intégration sociale des groupes qui ne participent pas pleinement à la vie de la communauté nationale, du fait de leurs caractéristiques ethniques et culturelles ou de leur arrivée récente dans le pays". Le choix des Antilles françaises comme terrain de recherche répondait à l'orientation que l'Unesco s'est efforcée de donner aux études faites, sous ses auspices, dans le domaine des relations raciales. Les travaux qui ont été poursuivis dans différents pays ont un caractère commun : le désir d'apporter une contribution positive à la solution du problème racial". (Extraits de la préface.)

02/1987

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Littérature française

La Course de taureaux. Suivi de calendrier et de Souvenirs taurins

Destiné, comme on dit d'une musique, à accompagner La Course de taureaux - film à caractère documentaire de Pierre Braunberger -, le commentaire de Michel Leiris date de 1951. Ce film est, pour les amateurs des premiers cercles, les aficionados, un film de référence : non seulement parce qu'il donne à voir les toreros et les épisodes les plus célèbres du siècle, mais parce qu'il les donne à voir avec une intelligence (ce qui ne saurait suffire, on le sait, en matière de tauromachie), avec une sensibilité (ce qui pourrait être désastreux) et une justesse de ton - historique, esthétique - sans précédent et sans suite. Dans un bel effort de rigueur et d'intransigeance, dans un mouvement d'humilité lavé de tout lyrisme, de tout effet poétique, le sens même et la portée de la tauromachie sont ici clairement rendus. F. M.

06/2006

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Littérature française

Journal. 1922-1989

"Un livre qui ne serait ni journal intime ni oeuvre en forme, ni récit autobiographique ni oeuvre d'imagination, ni prose ni poésie, mais tout cela à la fois. Livre conçu de manière à pouvoir constituer un tout autonome à quelque moment qu'il soit interrompu, par la mort s'entend. Livre, donc, délibérément établi comme oeuvre éventuellement posthume et perpétuel work in progress" (Journal, 26 septembre 1966). C'est par ces mots que Michel Leiris évoque son journal, qu'il a tenu presque sans interruption de 1922 à 1989, et qui deviendra la pierre angulaire de ses écrits à ta fois poétiques, autobiographiques et ethnographiques. Prises sur le vif, composées au fil des jours, suivant les événements, au gré des humeurs, des voyages, des rencontres ou des discussions, les notations consignées reflètent le mouvement des pensées et des inventions de leur auteur. Procédant par touches et retouches, il a cherché non seulement à se peindre à la manière des clairs-obscurs flamands, mais à épouser la marche du monde, au risque de n'y suivre que des fantômes ou de n'y percevoir que des braises. Comme une conversation "à bâtons rompus" avec soi-même, ce Journal fait voir "du dedans" les attraits - les déconvenues aussi - que Leiris a eus pour le surréalisme, la psychanalyse, l'existentialisme... ou pour les luttes prolétariennes, les révoltes anticolonialistes et tes prises de position tiers-mondistes qui ont marqué tout le XXe siècle. Presque trente ans après sa première publication, cette nouvelle édition, entièrement revue à l'aune des études et découvertes récentes, place désormais l'auteur au premier rang du monde des arts, des lettres et des idées.

01/2021

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Littérature française

La règle du jeu Tomes 1, 2, 3 et 4 : Biffures ; Fourbis ; Fibrilles ; Frêle bruit. Coffret en 4 volumes

"Je me propose de définir ce qui pour moi st la "règle du jeu", plus pompeusement : mon art poétique et le code de mon savoir-vivre que j'aimerais découvrir fondus en un unique système, ne voyant guère dans l'usage littéraire de la parole qu'un moyen d'affûter la conscience pour être plus - et mieux - vivant". Juin 1948. .

01/2021

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Poésie

Glossaire, j'y serre mes gloses. Suivi de Bagatelles végétales

Ethnologue, prosateur, poète, Michel Leiris fut également avec Langage tangage et A cor et à cri un explorateur de l'univers, souvent mystérieux et cocasse, des mots. De ce qu'ils disent, de ce qu'ils suggèrent ou révèlent, de ce qu'ils cachent, mais aussi de ce qui se joue entre eux. Avec Glossaire j'y serre mes gloses, Leiris propose ce qu'il nomme une "espèce de lexique" et, par ordre alphabétique, aligne des définitions en rafale qui ont vertu de catapultes mentales. Ainsi : académie macadam pour les mites ambigu entre l'ambre et la ciguë caresse qu'elle reste escarpée ! fureur feu rare. Et ainsi de suite, jusqu'à Yseut ses yeux d'Asie et d'adieu... Avec Bagatelles végétales, Leiris amplifie le procédé, il piège les discours, dénoue les tournures toutes faites et les envoie s'entremêler autrement, à la manière des lianes ou de branches, constituant ainsi une jungle langagière pour aller à l'aventure, s'égarer joyeusement et "aimer le mets des mots, méli-mélo de miel et de moelle".

03/2014

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Littérature française (poches)

Le ruban au cou d'Olympia

" Que le nu peint par Manet atteigne à tant de vérité grâce à un détail minime, ce ruban qui modernise Olympia et, mieux encore qu'un grain de beauté ou qu'un semis de taches de rousseur, la propose plus précise et plus immédiatement visible, en faisant d'eIle une femme pourvue de ses attaches de milieu et d'époque, là qui prêtait à réflexion, si ce n'est à divagation ! " Dites-vous bien, lecteur ou lectrice, ou dis-toi bien (car à me tu deviendras de mes proches) que si je dis ici, c'est plus pour dire que pour dire quelque chose. "

04/2006

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Pléiades

L'Age d'homme. Précédé de L'Afrique fantôme

Trois textes plus un : autant de façons de pratiquer l'écriture de soi, autant d'épisodes d'une quête autobiographique. Le premier en date n'aboutit pas tout de suite A un livre. En 1930, Michel Leiris rassemble "des souvenirs d'enfance et d'extrême jeunesse touchant tous A l'érotisme". Il leur destine déjA la place centrale d'un ouvrage plus vaste. Intitulée Lucrèce, Judith et Holopherne, cette "confession" sera reprise, remaniée (autocensurée), dans L'Age d'homme. On en révèle ici, en ouverture, la version originelle. Mais Leiris est las de la vie littéraire. Il accepte de participer A la mission ethnographique Dakar-Djibouti (mai 1931-février 1933). Le voyage n'est-il pas une "expérience poétique" ? Leiris tient un carnet de route. Rapidement, il donne A ses notes un tour personnel ; il ne raconte que les événements auxquels il a lui-même assisté et mêle aux observations ethnographiques des préoccupations plus intimes : rapports avec les autres, sentiments, obsessions érotiques, rêves... A sa publication, en 1934, le livre - L'Afrique fantôme - témoigne d'une pratique de l'autobiographie infléchie par l'expérience ethnologique. Puis Leiris rouvre le dossier de L'Age d'homme. Il révise (adoucit) le texte de 1930. Il y ajoute des souvenirs - les vacances espagnoles de l'été 1935 sont A l'origine de pages sur la tauromachie - et compose un livre de "confessions" qui va du "chaos miraculeux de l'enfance" A l'Age "cruel de la virilité". Sous l'influence de la psychanalyse, L'Age d'homme entend dire "toute la vérité" : nouveau renouvellement dans la pratique autobiographique. A peine achevé, A la fin de 1935, le livre est accepté par Gallimard. Seulement il ne paraît pas. Tout était prêt, mais le public attendra 1939 pour découvrir L'Age d'homme. Entre-temps, en 1938, Leiris est revenu sur la corrida dans Miroir de la tauromachie : la tauromachie est "plus qu'un sport" ; c'est un "art tragique", qui a partie liée avec l'érotisme et le sacré. Et avec l'écriture de soi. Comment tauromachie et autobiographie communiquent-elles ? par la confluence des risques. En 1935, les pages sur la tauromachie de L'Age d'homme ne prennent pas encore en compte l'extension A la littérature d'une esthétique du risque. Mais dans le prière d'insérer joint A l'édition originale en 1939, cette idée est centrale. Et quand Leiris réédite son livre en 1946, il y ajoute une préface intitulée "De la littérature considérée comme une tauromachie" : écrire sur soi, se mettre A nu dans un livre, y confesser déficiences ou lAchetés, c'est créer un objet non pas semblable, mais équivalent A "ce qu'est pour le torero la corne acérée du taureau".

11/2014

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Littérature française (poches)

LA REGLE DU JEU. Tome 1, Biffures

Mesures pour rien, appels du pied, galop d'essai : telles m'apparaissent aujourd'hui ces Biffures rédigées en majeures partie durant l'époque de l'Occupation. L'on n'y trouvera, quant au cadre historique dans lequel ce livre s'inscrit, que les plus vagues et rapides allusions ; c'est à la cantonade que les évènements se déroulent et presque rien n'y vient distraire de sa recherche un auteur qui - fidèle à une habitude tendant à devenir manie - écrit surtout pour voir plus clair en lui-même. Confrontation de souvenirs empruntés à diverses périodes de ma vie mais plutôt à l'enfance (par goût de la cosmogonie autant que par penchant sentimental) ce tome est le premier d'un ouvrage décentré sur des faits de langage et au moyen duquel je me propose de définir ce qui pour moi est " la règle du jeu ", plus pompeusement : mon art poétique et le code de mon savoir-vivre que j'aimerais découvrir fondus en un unique système, ne voyant guère dans l'usage littéraire de la parole qu'un moyen d'affûter la conscience pour être plus - et mieux - vivant. A ce premier dégrossissement d'un premier stock de matériaux succédera un second volume, plus difficile et plus ambitieux. C'est, en effet, à travers les pages futurs de ces Fourbis qu'à la lumière d'autres expériences j'essayerai d'aboutir à une conclusion, souhaitant parvenir à ce terme assez tôt pour la mettre en exercice avant que la vieillesse m'ait biffé du monde ou m'ait trop fourbu.

09/1991

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Pléiades

La règle du jeu

La Règle du jeu constitue une vaste entreprise autobiographique. Tout en étudiant sur le terrain les phénomènes du merveilleux et du sacré, Leiris devient son propre terrain d'observation. En explorant ses souvenirs d'enfance, en faisant son autoportrait, il interroge ce qui le fait écrire et ce que signifie écrire sur soi. Faut-il tout dire ? Comment ne pas fausser la vérité ? Quelles conséquences pour la vie réelle ? Biffures, Fourbis, Fibrilles, Frêle bruit : de 1948 à 1976, Leiris, déclinant sa série des b, f, r, a tendu aux lecteurs ce piège phonétique dans lequel lui-même aime à tomber. La langue qui « fourche » est un outil d'expérimentation du langage. Et l'apprentissage du langage est un domaine à explorer pour l'autobiographe. La mémoire en est un autre, dont la présente édition donne, en appendice, le matériel : les textes qui ont accompagné la genèse et la publication du cycle, et, pour la première fois, l'intégralité du « Fichier de La Règle du jeu », réservoir de souvenirs consignés sur des fiches.

10/2003

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Littérature française (poches)

A cor et à cri

Crier. Parler. Chanter. Tels sont les trois thèmes qui guident ici Michel Leiris. " Obscénité du cri qui, déchirant le voile du silence, semble mettre à nu toute l'horreur. " Paroles : fondement des échanges humains ou clapotis sans lequel il n'y aurait qu'eau morte ? " Quand cela chante à notre oreille ou sur nos lèvres c'est que - fût-ce en les heures les plus noires - un vent fait frémir notre mâture. " De l'inventaire des cris, en deçà de la parole, Leiris s'élève jusqu'au chant. Du cri qui troue le calme plat à la parole qui tresse un lien, puis à l'ivresse du chant, il fait suivre au lecteur l'itinéraire capricieux d'une chasse à la poésie, qui est aussi une lutte contre les déprédations de l'âge ainsi qu'une quête de justification.

09/2000

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Littérature française (poches)

La règle du jeu Tome 4 : Frêle bruit

Avec Frêle bruit, Michel Leiris clôt La règle du jeu. Il a consacré trente-cinq ans à la rédaction d'un ouvrage dont le premier propos est de lier des données tirées de sa vie intime. Ce chercheur obstiné à se regarder lui-même peut affirmer qu'il voulait procéder, pour l'usage de quelques autres autant que pour le sien, à une mise en lumière aussi poussée que possible, à partir de l'échantillon humain qu'il est. Et ce n'est pas seulement par goût mais jugeant qu'en l'espèce l'investigation rationnelle ne pouvait faire plus qu'écarter des ombres que, sans vergogne, il a laissé la poésie primer l'enchaînement logique. Dans ce livre-ci, construit presque musicalement, se mêlent donc à des souvenirs proches ou lointains, et à des idées soit anciennes soit venues chemin faisant, des tentatives plus ou moins expresses d'arriver à des moments de transparence en manipulant le langage pris en soi plus que comme instrument d'un commerce. Aspiration au merveilleux, volonté d'engagement dans la lutte contre les iniquités sociales, désir d'universalisme qui l'a porté à des contacts directs avec des cultures autres que la sienne, telles sont les couleurs qui semblent dominer dans le jeu de cet écrivain, amené par sa conscience aigüe de la marche du temps à essayer maints moyens de conjurer l'horreur dont l'a empli très tôt la perspective de son anéantissement.

03/2001

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Critique littéraire

Operratiques

Operratiques est l'un des importants manuscrits inédits que Michel Leiris a laissés après sa mort. Ce titre est construit à partir d'une juxtaposition de deux termes - opéra et erratique - qui forment ce que l'on appelle un "mot valise" , il place cet ouvrage sous le signe de ce que Michel Leiris lui-même appelait l'une de ses "aficion" - l'autre étant la tauromachie - avec, comme il se doit, ses emportements, ses retraits, ses manies et ses égarements, ses injustices et ses repentirs, avec ses interrogations aussi : celles d'un écrivain pour qui toute réflexion sur l'opéra paraissait être de nature à résoudre quelques-uns des problèmes esthétiques qu'il se posait, entre autres ceux de la "présence" , du "merveilleux" , de la "modernité" ou, plus généralement, du "langage" , en l'occurrence chanté. L'ouvrage est composé de trois mouvements. Le premier aborde l'opéra d'un point de vue objectif, parfois sociologique et même ethnographique, que ce soit par les thèmes de l'exotisme, de l'érotisme, du fantastique, de la pataphysique ou de l'engagement politique dans l'opéra sur lesquels Michel Leiris s'interroge. Le second, le plus important et de nature plus subjective, propose une réflexion sur l'esthétique et sur la dramaturgie de l'opéra, l'auteur évoquant ses souvenirs d'oeuvres vues ou entendues, justifiant ses attirances (Mozart, Verdi), exprimant ses réserves, voire ses répugnances (Wagner surtout), manifestant l'un de ses plus célèbres remords (Puccini), faisant appel à son expérience d'ethnographe et de voyageur (opéra chinois, vaudou), traitant l'opéra comme une fête, comme un plaisir de dilettante, mais aussi, empruntant l'expression d'Antonin Artaud, comme "théâtre de la cruauté" . Le dernier mouvement est surtout consacré aux chanteurs ("monstres sacrés"), à la mise en scène, aux théâtres d'opéra, aux rituels des représentations.

03/1992

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Littérature française (poches)

La règle du jeu Tome 2 : Fourbis

Avide de formuler (au terme d'une recherche basée sur l'expérience vécue) un "savoir-vivre" où poétique et éthique se trouveraient fondues, Michel Leiris poursuit ici l'inventaire de souvenirs qu'il avait commencé dans Biffures, tome premier d'un ensemble intitulé La règle du jeu. Apprivoiser la mort, agir authentiquement, rompre le cercle du moi, tels sont les thèmes majeurs de Fourbis. Paris et ses environs, divers points du sud de la France, l'Afrique, les Antilles, tels sont les lieux où s'agite le meneur de ce jeu. Par échappées, on le voit à son retour des îles s'émouvoir du malaise de notre civilisation occidentale, puis s'unir à ceux qui s'efforcent d'instaurer un ordre plus équitable, mais en définitive n'en pas rabattre d'une exigence à laquelle ne pourrait satisfaire un pragmatisme ennemi de tout abandon à la gratuité de ce qui est pure séduction. L'ouvrage dont fait partie ce livre au titre indicatif d'une persistante incertitude est non seulement un essai autobiographique mais l'historique même de cet essai, car celui qui en est le pivot s'attache à ne jamais perdre de vue le temps triple de sa vie qui s'écoule, du monde qui bouge et des feuillets.

09/1991

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Littérature française (poches)

Aurora

Comme jadis Rome vouait le supplicié à l'escalier des Gémonies, dans ce tumultueux roman d'amour la langue soumet le narrateur, entre l'avant-dernière marche et la rampe-cordelière, la panoplie et la gravure désuète, le souvenir des livres et la profondeur énigmatique d'un corps, à la libre sauvagerie du nom de l'héroïne.

05/1977

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Littérature française (poches)

L'âge d'homme. Précédé de De la littérature considérée comme une tauromachie

Dans la période de grande licence qui suivit les hostilités, le jazz fut un signe de ralliement, un étendard orgiaque aux couleurs du moment. Il agissait magiquement et son mode d'influence peut être comparé à une possession. C'était le meilleur élément pour donner leur vrai sens à ces fêtes, un sens religieux, avec communion par la danse, l'érotisme latent ou manifesté, et la boisson, moyen le plus efficace de niveler le fossé qui sépare les individus les uns des autres dans toute espèce de réunion.

08/1973

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Critique littéraire

Journal (1922-1989)

Tenu d'octobre 1922 à novembre 1989, le journal de Michel Leiris n'est intime qu'en raison d'une classification commode. Tout au long de ces pages, c'est sur le sens autant que sur la fonction d'une telle entreprise que Leiris s'interroge, s'attachant à y " projeter son propre reflet d'une manière absolument concrète ", c'est-à-dire sans retouches ni ornements. Notées au jour le jour, avec des interruptions allant parfois jusqu'à des mois, voire des années - périodes où il se trouve en voyage ou en mission ethnographique, mais qu'il a retracées dans des carnets jusqu'à présent inédits -, les observations et réflexions sont plutôt celles d'un journal d'enquête dont soi-même serait devenu à la fois l'objet, l'informateur et l'interlocuteur. Ni Mémoires, ni chroniques, ni " confessions " donc, mais journal à bâtons rompus comme cela peut se dire d'une conversation, qui confère de la présence, donne de la voix à ce document publié ici dans son intégralité. En même temps qu'il éclaire sous divers angles, à différents moments d'élaboration, une oeuvre qui s'est voulue essentiellement autobiographique, ce journal réfléchit les mouvements de pensée et de création qui, de notre modernité, ont cherché à se porter à la pointe non sans parfois la contester, et auxquels Michel Leiris a adhéré : du surréalisme à l'existentialisme, en passant par la psychanalyse et l'ethnologie.

09/1992

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Ethnologie

Cinq études d'ethnologie

Qui sont ces gens que nous appelons " les sauvages " ? Comment réagissent-ils par rapport à nous ? Sommes-nous certains de les " voir " et de les comprendre ? Là réside l'essentiel de la recherche ethnologique de Michel Leiris. Elle le conduit à s'interroger sur le colonialisme et sur le racisme, sur le sens de la culture, à montrer la pluralité des civilisations. Comme chez Montaigne, la quête d'un homme total se situe au centre de son œuvre littéraire. Ses écrits ethnologiques en sont l'indispensable complément.

08/1988

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Littérature française

La règle du jeu Tome 2 : Fourbis

Apprivoiser la mort, agir authentiquement, rompre le cercle du moi, tels sont les thèmes majeurs de Fourbis. Paris et ses environs, divers points du sud de la France, l'Afrique, les Antilles, tels sont les lieux où s'agite le meneur de ce jeu. Par échappées, on le voit à son retour des îles s'émouvoir du malaise de notre civilisation occidentale, puis s'unir à ceux qui s'efforcent d'instaurer un ordre plus équitable, mais en définitive n'en pas rabattre d'une exigence à laquelle ne pourrait satisfaire un pragmatisme ennemi de tout abandon à la gratuité de ce qui est pure séduction.

09/1955