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Michel Deguy, Martin Rueff, Frédéric Mériot

Extraits

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Littérature française

Cher Michel Deguy

Dans une conversation récente Michel Deguy, lauréat d'un Grand prix de l'Académie française, définit "la poétique [...] comme une embouchure où la philosophie se jette dans la poésie et la poésie dans la philosophie". Dans "Cher Michel Deguy", Jérôme Karsenti s'imagine en fan monomaniaque de l'éminent poète, traducteur et essayiste, et tente de le rejoindre par d'autres embouchures, celles du réseau de plomberie de l'immeuble qu'ils occupent tous deux, à l'en croire, rue Monsieur-le-Prince à Paris. Plongé dans sa baignoire, l'admirateur effréné guette les sons qui lui parviennent de l'étage inférieur où vit le poète. Un peu du génie de son sublime voisin lui parviendra-t-il en glouglous versifiés ou en conversations secrètes ? Le texte prend la forme d'une lettre adressée à l'écrivain, où l'engouement s'embouche à une tendre ironie et où la littérature s'entend comme un chuchotis à travers un plancher mal isolé.

10/2021

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Revues Poésie

Po&sie N° 175-176, 1er-2e trimestre 2021 : Et, en traduisant, traduire

Le numéro 175 poursuit la réflexion entamée dans le numéro 174 sur la traduction et la retraduction. Inspirée des méditations de Tiphaine Samoyault sur Traduction et violence (Paris, Seuil, 2020), cette réflexion donne lieu des développements théoriques (Barbara Cassin, Giovanni Lombardo) et à de nombreuses traductions réflexives.

06/2021

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Revues

Critique N° 887, avril 2021

Une fois n'est pas coutume, Critique fête l'un des siens, Michel Deguy, entré à son comité de rédaction en 1963. Le saluer est affaire d'amitié. Lui rendre hommage, c'est dire que la poésie est toujours là qui marche, discrète et puissante. N'était Deguy, nous finirions par oublier qu'elle est une force de proposition : "le poème fait des propositions - logiquement, érotiquement". On trouvera dans ce numéro, assemblé par Martin Rueff, quatre poèmes inédits suivis d'un entretien, et un ensemble d'études, les unes transversales, les autres plus particulièrement consacrées aux publications récentes de Michel Deguy.

04/2021

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Revues Poésie

Po&sie Volume 3/4 N° 177-178, 2021 : Dante poète, Jaccottet, Stefan

Le numéro 177 (2021/3, septembre 2021) s'ouvrira par deux hommages : le premier à Philippe Jaccottet (avec des inédits et des contributions de Josée-Flore Tappy, Mathilde Vischer, Fabio Pusterla, et un dessin d'Anne-Marie Jaccottet), le second à Jude Stéfan (avec des contributions de Michel Deguy, Bénédicte Gorillot, Tristan Hordé). Il se poursuivra par un fort dossier de poèmes français (pour plusieurs poètes il s'agira de leur première publication en revue) : Anna Ayanaglou, Bruno Aubert, Régine Borderie, Salah Diab,Alexander Dickow, Gabriel Meshkinfan, Pascal Mora, Antoine Morisod, Daniel Pozner, Jonas Waechter). Après des proses d'art (Christian Bonnefoi et Laurent Jenny) et des proses théoriques (Francesca Serra et Jeremy Filthuth), la revue célébrera le sept-centième anniversaire de la mort de Dante. Elle le fera en proposant une retraduction du Monarchia (suivi d'un texte de Cl. Mouchard sur Cl. Lefort et Dante), en publiant des articles classiques de spécialistes italiens de Dante trop mal connus en France (M. Tavoni, G. Contini), mais aussi de spécialistes français (D. Ottavinani et I. Rosier) et en interrogeant quatre grands traducteurs qui ont récemment retraduit Dante : René de Ceccatty, Michel Orcel, Danièle Robert, Jean-Charles Vegliante. Le dossier se poursuivra par des études sur Dante et certains poètes du 20ème siècle (cette partie s'ouvrira pas le texte de M. Deguy : " Réponses à un questionnaire sur Dante ").

02/2022

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Poésie

La Commaison

La Commaison accueille et assemble trois ensembles : "La Vie subite" , "Poèmes et Tombeau pour Yves Bonnefoy" , "Poèmes 2019-2020" . Avec un texte inédit de l'auteur ( "Taciturnité" ) et une postface de Martin Rueff ( "Ce que fait la poésie" ), ce livre ouvre le catalogue de L'extrême contemporain, maison d'édition reprenant le nom de la collection fondée en 1988 par Michel Deguy. Le silence et la langue s'appartiennent. Ce ne sont pas deux choses mais une Chose. Le silence a besoin de la parole autant que l'inverse. Pour garder le silence, il faut avoir pu parler . . . (M. D. )

03/2022

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Critique littéraire

Le poète que je cherche à être. Cahier Michel Deguy

Dès ses premiers textes, Michel Deguy prenait le risque de s'engager à la poursuite de la poésie tout entière. En vers comme en prose, en philosophie comme en critique, l'écrivain de Figurations et de Gisants s'affirmera toujours poète. Ses livres constituent autant d'actes par lesquels il cherche le lieu et la formule d'une condition poétique écartelée entre tradition (Dante, Du Bellay, Gongora) et (post) -modernité (Höderlin, Beaudelaire, Celan). Voyageur avide d'horizons, inlassable animateur de revues, penseur curieux de tous les livres, Michel Deguy a accompagné de son écriture les différentes aventures intellectuelles qui, depuis les années 60, ont marqué la France et le monde. Il en résulte une poétique exceptionnellement riche dont la complexité masque encore la cohérence. Recomposant les interventions du premier colloque international consacré à Michel Dugy les Ier, 2 et 3 Juin 1995 à l'ENS de Fontenay/Saint-Cloud, ce volume collectif permettra de prendre la mesure d'une œuvre qui par son travail sur la langue manifeste, avec une énergie rare aujourd'hui, que la poésie n'est pas seule. Outre des textes composés pour la circonstance par des poètes de pratiques et de générations divers, ce volume contient un important inédit de Michel, Deguy, Façons et contrefaçons.

10/1996

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Poésie

La jonction

Est jonction l'air qui sépare, en les unissant le ciel et la terre (sic separat, ut tamen fugat) loi qui vaut pour les éléments les corps à l'enchevêtrement des commissures : les langues : les sujets politiques : les poèmes qui unissent excusez du peu.

06/2019

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Ouvrages généraux

Au bout de la langue

En français, le mot "langue" indique à la fois l'organe logé au creux de la bouche et la faculté de parole. On fait le pari que le rapport de l'un à l'autre n'a rien d'accidentel : tout comme la langue est le seul organe qui puisse sortir du corps, la langue que nous parlons est à la fois dedans et dehors. Une philosophie de l'expression se déduit de cette interrogation, ainsi qu'une poétique. Elles ne sont pas sans relation avec ce qui permet la liberté d'expression. Ces grandes questions sont ici affrontées sans jamais quitter la langue des yeux. Dans cette quête, on croise Aristote, des philosophes, des linguistes, des romanciers et des poètes, mais aussi un beat-boxer, quelques embrasseurs et Philomèle dont la langue coupée dit la résistance multiple et opiniâtre. Avec elle, on va au bout de la langue.

01/2024

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Livres 3 ans et +

Frédéric

Pendant que les autres mulots font provision de maïs et de noisettes pour l'hiver, Frédéric, lui, fait provision de soleil, de couleurs et de mots.

01/1980

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Poésie

Ut musica, ut poiesis

Livre posthume de Michel Deguy, "Ut musica, ut poiesis" aborde, sous forme d'une suite d'entretiens avec Bénédicte Gorrillot, la question des rapports entre musique et poésie, où la question du rythme devient primordiale : qu'est-ce que lire et écrire des vers sinon revenir à l'essence même de la prosodie ? Echange libre, intime, intelligent et lumineux, il donne aussi à entendre la voix émue et émouvante d'un Michel Deguy en lutte avec la maladie.

06/2023

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Littérature française

Martin Martin

Martin Martin n'a pas inventé le fil à couper le beurre. Pour lui, depuis des plombes, les jours se suivent et se ressemblent. Il mène une vie paisible entre un travail qui n'implique aucune responsabilité, sa femme, artiste peintre qui se la joue, et sa vieille mère peu avenante, qu'il retrouve chaque jeudi pour un déjeuner familial laborieux. Ce jour-là, chez le boucher, Martin Martin constate que quelque chose ne tourne pas rond lorsque Mme Buie, fidèle et discrète cliente, se met à déclarer à la cantonade que la bavette achetée la veille était immangeable, comme d'hab. D'étonnement en étonnement, Martin Martin comprend peu à peu que chacun dit enfin tout haut ce qu'il pense tout bas. Il va alors profiter de cette folle journée, où le monde entier est au bord de l'explosion, pour en savoir plus sur lui-même...

02/2013

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Napoléon

Moi, Germain Mériot, soldat de l'Empereur

1804. L'empereur Napoléon s'apprête à envahir l'Angleterre. Le conseil de révision de Barcelonnette – ville située dans les Basses-Alpes - déclare l'apprenti forgeron Germain Mériot apte au service des armes. Celui-ci rejoint son affectation au camp de gauche de Boulogne, avec une vingtaine de conscrits de la vallée de l'Ubaye, pour servir sous les drapeaux pendant cinq ans. L'empereur, contraint d'abandonner son projet, dirige ses efforts vers l'est. Les carnets de route de Mériot sont un témoignage saisissant des enthousiasmes et des souffrances des soldats lors des innombrables combats qu'ils durent mener jusqu'aux portes de Moscou. Après avoir publié une trilogie consacrée à la lutte clandestine contre l'Etat Islamique et un récit d'espionnage, l'auteur retranscrit dans ce roman ce que fut l'épopée napoléonienne des camps de Boulogne en 1804 à la prise de Smolensk le 17 août 1812. Une préface claire et documentée synthétisant ce que fut l'enseignement en France depuis la conquête de la Gaule par Jules César jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, permet de comprendre pourquoi Mériot fut en mesure de tenir ses journaux de route dès qu'il fut incorporé dans l'armée.

03/2022

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Italie

Leone Ginzburg, un intellectuel contre le fascisme. Suivi de Entretiens avec Giovanni de Luna, Paola Agosti et Martin Rueff

Leone Ginzburg (1909-1944) fonde en 1933, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi. Il meurt de sa radicalité en 1944, assassiné par les nazis. Il a inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Florence Mauro raconte sa vie tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. A la fin des années 1920 à Turin s'était formé un groupe de jeunes, au lycée d'Azeglio et ensuite à l'université. Leur maître Augusto Monti disait qu'il leur enseignait Dante et la politique. Les élèves se nommaient : Leone Ginzburg, Cesare Pavese, Noberto Bobbio, Massimo Mila, Vittorio Foa, Mario Lévi. Leone Ginzburg (1909-1944) est apparu très vite comme la figure émergeante de ce groupe par son attitude morale exemplaire, tant sur le plan intellectuel que politique. En 1933 il fonde, avec Giulio Einaudi et Cesare Pavese, les éditions Einaudi : en 1937 et 1938, il y installe les grandes collections, historiques, scientifiques, et les traductions de la littérature européenne : lui-même, d'origine russe et russophone, traduit les auteurs russes ou révise des traductions (Gogol, Tolstoï, Pouchkine, Dostoïevski, Tourgueniev) tandis que Cesare Pavese traduit les textes les plus novateurs de la littérature américaine (Sinclair Lewis, Herman Melville, John Dos Passos, Gertrude Stein...). De 1941 à 1943, condamné par le régime fasciste à la relégation dans un petit village des monts des Abruzzes, il écrit sans cesse pour la " Casa " Einaudi, et exige l'excellence du travail éditorial. Dans une incessante revendication de ses positions antifascistes, Ginzburg est mort de sa radicalité en 1944, à la prison romaine de Regina Coeli, assassiné par les nazis. Avec une écriture impliquée, Florence Mauro raconte la vie de Leone Ginzburg tirée comme un trait droit et sans bavure, sans aucune compromission, marquée par l'exigence intellectuelle. Par sa lutte jamais relâchée pour la liberté d'écrire, de traduire, d'enseigner, de transmettre, il a contribué à maintenir un rempart indispensable contre la montée d'une société totalitaire. L'autrice remet en lumière son intransigeance et sa radicalité face aux événements contemporains de sa génération. Il est un modèle qui parle aujourd'hui et enseigne à ne pas manquer de vigilance. Elle transmet au lecteur d'aujourd'hui son empathie pour le personnage de Leone Ginzburg qui devient par moments héros de roman : elle l'imagine dans une quotidienneté, avec ses camarades de lycée dans les cafés de Turin, ou avec sa famille dans le confino des Abruzzes où il est exilé par le pouvoir fasciste. Elle le met en scène, se fondant sur des écrits retrouvés, des témoignages, des archives. Elle décrit ses enquêtes dans les archives à Turin et à Rome, ses déambulations sur les pas de Leone Ginzburg, ses rencontres avec des témoins ou des historiens. A travers le geste d'écriture, Leone Ginzburg inscrit la culture comme premier front de l'antifascisme. Pour lui tout acte de langage devient acte politique. Comment des articles écrits dans la célèbre revue La Cultura - reprise par la Casa Einaudi - apparaissent-ils comme les mots les plus engagés de la Résistance ? Comment la Casa Einaudi est-elle au coeur, dès sa création, d'un des enjeux essentiels de la démocratie, du renouvellement d'un patrimoine qui a fondé un pays, et de sa très nécessaire leçon de résistance à venir ? Il est à noter que l'épouse de Leone, Natalia Ginzburg, née Natalia Levi, a été une grande écrivaine. Leone et Natalia ont eu trois enfants dont Carlo Ginzburg le célèbre historien pionnier de la micro-histoire et historien de l'art.

09/2022

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Musique, danse

Frédéric Chopin

Pour être le compositeur romantique par excellence, le musicien peut-être le plus célèbre depuis Mozart, Chopin paradoxalement n'a guère suscité d'ouvrages d'envergure. Plusieurs raisons sont susceptibles d'être à l'origine de cette situation : la simplicité apparente de sa musique, son goût prononcé pour la petite forme, son attachement quasi exclusif au piano, la perfection intimidante de ses grands cycles pianistiques (Polonaises, Mazurkas, Etudes, Préludes, Nocturnes, Valses, Ballades, Scherzos), le mythe dont il a très vite fait l'objet, la part de légende qui s'est attachée à son existence. On connaît l'image souvent dénaturée du musicien élégant, séducteur, les épisodes de son amour déçu pour Maria Wodzinska, les péripéties de sa liaison orageuse et sa rupture avec George Sand, ses succès dans les salons parisiens auprès des belles écouteuses, sa lutte contre la tuberculose qui finira par emporter à l'âge de trente-neuf ans. S'appuyant sur les recherches les plus récentes, le présent ouvrage va bien évidemment au-delà de ces stéréotypes et éclaire d'un nouveau jour nombre d'aspects aussi bien de sa vie que de son œuvre, toutes deux ici étroitement mêlées. C'est ainsi que cette monographie met particulièrement en lumière l'intéressante figure du père, Lorrain venu s'établir en Pologne à l'âge de la majorité, la jeunesse polonaise du compositeur, ses relations en France avec ses compatriotes immigrés ainsi que l'accueil réservé à ses diverses œuvres par la critique officielle. Ce livre est aussi un véritable guide à travers toute l'œuvre du compositeur, présentant pour la première fois l'intégralité de ses compositions, toutes ici passées en revue, y compris les plus minimes. Les plus importantes, et particulièrement tous les grands cycles, sont analysées avec une extrême minutie, qu'il s'agisse de leur forme et de leur langage sonore, de leur aspect novateur ou de leur conception esthétique, de leur pensée ou de leur expressivité.

05/1995

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Musique, danse

Frédéric Chopin

Si l'image de Chopin a fait l'objet de travestissements et detournements nombreux, la richesse de la broderie est sans doute en proportion de l'attachement qu'il suscite, au-delà des cercles de mélomanes. La barde de la Pologne opprimée, le frêle compagnon de la scandaleuse George Sand, le phtisique fiévreux, l'exilé souffrant ou le sylphe immatériel, angélique incarnation d'une âme qui joue du piano - toutes ces images qui font " rêver un soir les cervelles humaines " maintiennent dans le publie la ferveur que lui vaut sa musique. C'est à présenter les différents visages du musicien que s'attache Jean Jacques Eigeldinger : le pianiste qui s'est si peu produit en public, l'improvisateur de génie qui oubliait ses auditeurs, le créateur minutieux qui revenait sans cesse sur ses compositions. En commentant les œuvres avec finesse, en convoquant de nombreux témoignages de contemporains, l'auteur de cet ouvrage nous permet de cerner au plus près la figure d'un artiste qui, dégagé des séductions mièvres auxquelles on l'a longtemps cantonné, est aujourd'hui tout autant aimé et mieux connu.

11/2003

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Histoire internationale

Frédéric II

L'étonnante histoire racontée par le célèbre historien Pierre Gaxotte montre l'envers du décor de rêve de l'éducation des princes. Celui qui allait devenir la plus illustre figure de la Prusse, né le 24 janvier 1712, le Grand Frédéric, connut des débuts dramatiques. Les violences et les colères de son père le conduisirent même à la désertion, ce qui marquera la personnalité du jeune prince. De la tyrannie paternelle, de sa tentative de désertion et son emprisonnement, de son accession au pouvoir, ses guerres et ses alliances à ses relations avec son entourage en particulier les diplomates et philosophes français, puis la vieillesse, c’est tout le parcours, haut en couleurs, passionnant et pittoresque à la fois, que celui de Frédéric II qui nous est conté ici.

11/2013

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Compositeurs

Frédéric Chopin

" Chopin ! doux et harmonieux génie ! Quel est le coeur auquel il fut cher, quelle est la personne à laquelle il fut familier qui, en l'entendant nommer, n'éprouve un tressaillement, comme au souvenir d'un être supérieur qu'il eut la fortune de connaître ? Mais, quelque regretté qu'il soit par tous les artistes et par tous ses nombreux amis, il nous est peut-être per- mis de douter que le moment soit déjà venu où, apprécié à sa juste va- leur, celui dont la perte nous est si particulièrement sensible, occupe dans l'estime universelle le haut rang que lui réserve l'avenir".

05/2023

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Histoire internationale

Frédéric Barberousse

Avec son petit-fils Frédéric II, Barberousse (1125 ou 1126-1190) est assurément la plus haute figure du Moyen Age allemand. Lorsqu'il fut élu empereur (1152), le temps était loin où la dynastie ottonienne avait fait du Saint Empire (Allemagne et Italie) la puissance dominante du continent. L'indépendance de fait de nombreuses contrées germaniques, en Italie la volonté pontificale d'abaisser l'empereur avaient grandement affaibli sa puissance et même son prestige. Enfin, le principe électif ne contribuait pas peu à entraver la recherche d'une plus grande stabilité dans le gouvernement et la mise à la raison de la féodalité. Lorsqu'il mourut (par suite d'un banal accident lors de la croisade), Frédéric Ier avait accompli une oeuvre considérable : le pouvoir monarchique était solide et respecté, la dynastie concurrente des Welf éliminée, les princes allemands collaboraient loyalement avec le monarque. En Italie, les villes et les seigneurs acceptaient enfin la souveraineté impériale et la papauté se trouvait confinée à un territoire réduit : enfin, l'Empire avait indirectement mis la main sur la Sicile. Tout cela, bien sûr, ne s'était pas fait sans drames, sans de terribles luttes, sans revers cuisants pour un empereur plaçant au-dessus de tout la dignité de son trône et l'amour de la gloire, et doué d'une remarquable intelligence pratique. Si son oeuvre ne porta pas de fruits vraiment durables, sa mémoire a laissé chez les Allemands une empreinte très forte. Son souvenir eut tôt fait de se mêler à la légende : Frédéric Ier incarna les vertus "courtoises". Des poèmes - et parmi eux les Nibelungen appelés outre-Rhin à un si grand avenir -, cultivèrent le thème impérial et germanique. l'amalgamant plus tard à l'exaltation de Frédéric II - plus italien qu'allemand à vrai dire. Les échecs ultérieurs de plusieurs souverains du Saint Empire romain germanique firent rêver d'un empereur universel qui ramènerait l'âge d'or. Frédéric Barberousse était désormais lié au nationalisme germanique.

08/1991

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Poésie

Frédéric Renaissan

Dans le prolongement de La Tamarissière, le nouveau livre d'Eric Sautou déroule une série de vignettes, de paysages arrêtés dans des décors qui ont la netteté vacillante des rêves. Un homme ou un enfant arpente ces contrées et se parle à lui-même, comme à l'instant où l'on sombre dans le sommeil, énumérant les objets qui l'entourent et se dérobent à ses gestes, les rues vidées de leurs ombres humaines, les lettres" du mot de poésie qui ne tient de personne". Méditation somnambulique dont la mélancolie va bien au-delà de la simple tristesse, la poésie d'Éric Sautou paraît à la fois accablée de lumière et soucieuse d'une nuit originelle. Figure emblématique de l'ouvrage, Frédéric Renaissan traverse cet univers désenchanté et " trace au doigt dans la cendre " des poèmes limpides, précis et inquiets, blessés et tranchants.

11/2008

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Monographies

Frédéric Houvert

L'édition présente le travail de Frédéric Houvert, sur quinze années, au travers des rapports qu'il entretient avec les notions d'ornement, du décoratif et de l'abstraction. L'ouvrage est rythmé par la constitution de quatre "albums" d'images qui regroupent les différents médiums employés par l'artiste (peinture, sculpture, photographie et dessin). Le végétal est l'élément central de sa pratique artistique. Il y puise un répertoire de formes, qui, à partir d'un présupposé figuratif, déploie une efficacité visuelle. Le motif répété de la feuille autorise ainsi la courbe, le chevauchement, les volutes, soit autant d'aspects que l'on pourrait rapprocher du baroque tel que l'appréhende Gilles Deleuze - le baroque du mouvement, des interstices, des perspectives démultipliées plutôt qu'organisées à partir d'un centre, du rapport entre intérieur et extérieur et de l'inversion de ce rapport. Si chez Frédéric Houvert, la puissance esthétisante des motifs - synonymes d'ordre et de perfection de l'Antiquité à la Renaissance - nous rappelle la relation des arts décoratifs et des beaux-arts au cours de l'histoire, la rigueur de ses compositions laisse place à un agencement à la dynamique complexe. L'ordre premier est effacé révélant alors un chaos apparent, tirant ainsi le dessin vers l'abstraction. Ces qualités rappellent la Feuille très découpée en arabesque, dessin réalisé par Henri Matisse en 1944, qui résulte de la volonté d'associer lignes (ou contours) et couleurs, fixité de la forme (peinture oblige) et différentiels d'intensité.

02/2021

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Littérature française

Ouï-dire

"Au seuil de la poétique est écrit : "Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent". Et qu'avons-nous entendu ? L'ouïe cherche à redire, en des poèmes tels que ceux-ci, les rythmes auxquels depuis toujours elle fut éduquée ; car notre vue implique une audition première, et nous ne touchons terre que parlant en notre langue, magnifiquement comme le costume ; de même que les hommes n'auraient pas idée de se présenter à eux (au désert, à la montagne, aux rives) autrement que vêtus de telle manière, nous nous présentons en certaines tournures : le chant-royal, épigrammes, procès-verbaux, parataxes, diérèses, blasons, madrigaux. La poésie est le contraire de l'esperanto. L'homme est greffé ici de l'étrange manière langagée. Implanté à ce flanc de terre où il est nomade, et pareil à un stoïque sacrifié qui dicterait jusqu'à la fin les derniers mots de son agonie, pour que d'autres les entendent, il perçoit l'écho répercuté dans les gorges", Michel Deguy.

10/1966

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Poésie

Donnant Donnant. Poèmes 1960-1980

Ce livre regroupe tous les recueils de Michel Deguy publiés de 1960 à 1980 et remplace les deux volumes précédemment parus en Poésie/Gallimard sous les titres Ouï dire et Poèmes II. Une préface inédite, en forme de manifeste, offre une analyse saisissante du fait poétique tel que l'auteur le perçoit désormais. C'est que le parcours en poésie de Michel Deguy s'est développé d'abord comme un passage du simple au complexe pour aboutir à une forme de maîtrise de la complexité. Aux paysages de la terre qu'il faut arpenter et repérer s'adjoignent les sites, les strates, les agencements du langage qu'il faut d'un même mouvement explorer et comprendre afin de signifier autrement. Ce défi ne vise nullement à la fin de la langue, qui s'apparenterait à la fin d'un monde, il cherche au contraire la résurgence, le retour de l'urgence initiale, le rythme capable de susciter avec les premiers mots un seuil de reconnaissance et de résistance au non-dire du bavardage ambiant. C'est un périple obstiné qui s'apparente à une opération de survie : exploration érudite qui place tout son élan dans un questionnement sans repos, dans un vertige en quête d'espace et de sens. A quoi concourent les mots d'un vocable donné ? Pour qui vont-ils sonner ou chanter ? Et qu'en est-il des bruits de la tribu ? S'interrogeant sur les destinations possibles du poème, Michel Deguy ouvre le champ à l'infini plutôt que de le baliser. Le destin de la poésie lui apparaît errance inéluctable, course sans illusion, passage de l'ère des prophéties, des envoûtements, aux temps de dépossession. La responsabilité des poètes est néanmois engagée, et quasi absolue : proies de l'éphémère, ils ont pouvoir, ni plus ni moins, d'éveiller en l'homme jusqu'aux forces contraires qui fabriquèrent les dieux.

09/2006

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Philosophie

Au jugé

On trouvera ici apposées les chroniques dont je fis lecture à France Culture pour le Collège international de philosophie en 2003 et 2004, une fois par mois ouvrable (au sens universitaire). J'isole en incipit celle dont l'air fut d'une chanson : et pour son unicité de poème brechtien attendant sa mélodie, et en raison de son refrain. Au gré des circonstances, donc, les bulletins mensuels de mon étonnement. Plus loin, deux tentatives de journal tenu, l'un en France pour Libération, l'autre aux Amériques pour Parallax. Au jugé, c'est le tir d'adresse, où les deux sens de ce mot se fondent, celui de la destination et celui de l'habileté. Il se fait, plutôt qu'à l'aveugle, à l'éclair de lucidité qui atteint la cible sans la viser tout en la visant de toute son habitude, de tout son corps et de tout son cœur. Ma fable zen préférée, je l'ai un peu inventée - et la répète brièvement : si le Maître archer perce la cible au centre, et au centre de son centre, dans la nuit même ou les yeux bandés, c'est que la flèche et la cible ne sont pas distinctes. On n'est pas plus adroit chez les Nippons que chez les Normands, ça s'observe dans tous les championnats modernes. Mais il s'agit d'autre chose : c'est que la flèche invente la cible, et du même jet la promet, la projette, la suscite, l'expose, la fixe.

10/2004

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Philosophie

L'amitié avec Claude Lanzmann

Shoah (1985), film de Claude Lanzmann, fut et demeure réponse à la question qu'Adorno formulait pour ses contemporains : "Pouvons-nous, encore… ? " . Mais qui protégera la Shoah et Shoah, maintenant que Claude Lanzmann est mort ? Protéger de quoi ? De l'inéluctable devenir culturel touristique, souvenir de voyage, produits dérivés d'Auschwitz. Sous le déluge du fake et de la trumperie mondiale, quelle arche alors transportera le témoignage jusqu'à quelle colombe ? Dans ce livre, qui atteste d'une longue amitié, il est moins question du salut pour les Juifs que d'un salut par les Juifs, universel et profane, dont le marranisme moderne ferait l'exemplarité modèle, mais comment ? pour un salut des Nations, au seuil d'un chaos destructeur, à quoi il faut que succède une trêve infinie qui remplace le projet du XVIIIème siècle d'une "paix perpétuelle" .

10/2019

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Poésie

Comme si Comme ça. Poèmes 1980-2007

Voici, après Donnant Donnant, le deuxième volume de Poésie/Gallimard qui, sous le titre inédit de Comme si Comme ça, propose une refonte éditoriale complète des écrits poétiques de Michel Deguy. D’un parcours en poésie qui s’est d’abord développé comme un passage du simple au complexe, pour aboutir à une forme de maîtrise de la complexité, ce livre porte amplement témoignage dans ses extensions et explorations multiples. Aux paysages de la terre qu’il faut arpenter et repérer s’adjoignent les sites, les strates, les agencements du langage qu’il faut d’un même mouvement questionner et comprendre afin de signifier autrement. Ce défi ne vise nullement à la fin de la langue, qui s’apparenterait à la fin d’un monde, il cherche au contraire la résurgence, le retour de l’urgence initiale, le rythme capable de susciter avec les premiers mots un seuil actuel de reconnaissance et de résistance au non-dire du bavardage ambiant. Pour ce faire, Michel Deguy use de toutes les formes possibles, du poème à la notation philosophique, de la méditation à l’analyse scrupuleuse aux accents parfois pamphlétaires. Aussi, au coeur même de cette oeuvre foisonnante, qui semble à l’écoute de sa propre amplitude, de son expansion permanente, se révèle un texte bouleversant, l’un des thrènes les plus poignants de la littérature : A ce qui n’en finit pas. Dans le livre-univers de Michel Deguy, il y a ce soleil noir qui, à défaut de changer la vie, éclaire, transfigure et change la mort.

09/2012

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Poésie

La vie subite. Poèmes, biographèmes, théorèmes

La vraie vie est-elle absente ? La vie se lève dans la vie : subite. Poèmes : le temps du poème est le présent. Son dire est sentencieux ; il résiste en consistant dans sa concentration. Le beau est un exemple ; une chose belle ("a thing of beauty"...) ne participe pas à la Beauté. La participation, c'est la comparaison, qui montre le préférable. Biographèmes : quelques vivants sortent de la Caverne ; mais ne dardent pas le soleil. Se hissant comme des anthropologues qui découvrent la scène, ils considèrent les hautes terres successives, l'océan inhabité, l'envergure des comparses – laissant être l'immensité à elle-même. Les témoins sont des choses. Je dois la vérité en éclats de vie. Théorèmes : la poétique est l'extension du domaine de la poésie. La clairvoyance de l'imminent est une tâche de poétique, que le poéticien instruit à bon escient.

10/2016

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Littérature française

DONNANT DONNANT

"Qu'est-ce que ça donne ? demande le Français d'une situation en cours, circonstance et expérience. Poésie est un nom à donner à ce dont on attend quelque chose, à savoir le poème qui nomme en donnant ainsi la chose. Donnant donnant vaut ordinairement pour un échange surveillé entre exigences distinctes. Je voudrais entendre la formule comme celle d'une réciprocité prodigue, d'un mouvement du don qui invente les termes entre lesquels l'échange passe, métamorphosés en eux-mêmes par le don (comme entre la terre et une langue, l'être et la pensée, les mots et les choses, la poésie et le poème...) ; relation où chaque terme devient donataire d'être donateur et réciproquement. Où avons-nous besoin de poésie ? Par le besoin de donner, donner une réception, à la donation, de la capacité d'accueil, ou contenance du langage ; don complet, et qui transit : pardon. Ca peut donner des cartes, des airs, des brevets, et les cartes (à jouer) donnent un lien à l'autre, et au destinataire inconnu qu'on appelle poésie. Ex dato. Et les airs (à jouer), divisions du vent qui font voler les papiers, mines de ressemblance, variations de l'aria, fredonnent des sorties, plutôt qu'ils imposent un manifeste. Les brevets cependant, déposent, abrégés d'invention du donné, dot du livre à un suivant, antidote qui réponde à la répartition d'origine, et qui redonne au don ce qui lui est dû et à une langue ce qui lui revient de dire." Michel Deguy.

03/1981

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Poésie

A ce qui n'en finit pas. Thrène, Edition revue et augmentée

Le thrène et un chant funèbre accompagné de danses. Te survivre ne va pas de soi. Je ne crois à aucune survie hors celle qui est la mienne pour aujourd'hui et qui reprend la peine au réveil. Je ne crois à aucun commerce avec les morts hormis celui que j'entretiens avec ton empreinte en moi. Je ne crois à aucune vie éternelle, nous ne nous retrouverons jamais nulle part, et c'est précisément ce défoncement du futur qu'aucun travail de deuil ne remblaiera en quoi consiste la tristesse, cette tristesse qui disparaîtra à son tour avec " moi ". Il y a un mois mourait ma femme. Je ne peux dire tu mourais, d'un tu affolant, sans destinataire ; et je dis bien " mourait ", non pas dépérissait ou lisait ou voyageait ou dormait ou riait, mais " mourait ", comme si c'était un verbe, comme s'il y avait un sujet à ce verbe parmi d'autres. Le livre sera non paginé parce que chaque page, ou presque, pourrait être la première, ou la nième. Tout recommence à chaque page ; tout finit à chaque page. M. D.

11/2017

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Poésie

Elle a ma préférence. Glossaire amoureux de la poétique

Le " elle " du titre, c'est la poésie, à laquelle Deguy a consacré son oeuvre. Ce titre en forme de chansonnette, et ce sous-titre – plus modeste que " dictionnaire " – pour souligner le caractère personnel de la démarche de l'auteur, qui se tourne vers le lecteur. Et " poétique " (terme substantivé hérité d'Aristote) plutôt que " poésie ", pour figurer le poète au travail, en train de " faire ". Le livre se présente comme un petit glossaire. Sous chaque lettre de l'alphabet des articles de quelques lignes à quelques pages. Les entrées peuvent être un nom propre (Aragon, Baudelaire...) ou un nom commun (image, seuil, génie, ...) qui peut être un terme " technique " (métaphore, synthèse...), mais dans le seul but d'ouvrir le champ / chant de la poésie au lecteur, sans souci particulier de technicité. Une forme libre, qui permet d'entrer dans le livre là où on veut, selon l'humeur. Il s'agit pour l'auteur de montrer, à l'heure de l'omniprésence de l'image, combien les mots de la langue ordinaire, " dans sa prouesse quotidienne ", sont aussi ceux de la poésie et d'en éclairer ainsi la lecture.

08/2018

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Poésie

Brevets

Tout est abrégé - et déposé, ici : brevets. Ce sont six livrets en brochure. Le premier esquisse l'autoportrait, avec quelques pages des carnets où je poursuis une poétique. Le deuxième parle de musique, de photo, de cinéma, de rhétorique, de traités d'anatomie... Muses anciennes et modernes, dont les noms s'abrègent par leurs initiales dans le titre de la séquence : Polymnie, Melpomène, Uranie... Le titre du troisième est bavard : je me mêle des questions dites culturelles. Le quatrième rassemble quelques interviews, plus ou moins réelles. Le journal de la grande peur, cinquième livret, recompose des pages publiées dans Traverses. Enfin le dispositif annonce et énonce une disposition inquiète et positive de " poète sans état " à l'égard des temps qui courent vite. M.D.

02/1986