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Lettres croisées (1923-1958)

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Critique littéraire

Lettres croisées (1923-1958)

A Pontigny, Roger Martin du Gard rencontre un jeune homme de dix-neuf ans, Jean Tardieu. Un échange épistolaire commence en 1923, qui va se poursuivre jusqu'à la mort de RMG, en 1958. Ce sont ainsi 177 lettres, cartes postales et billets qui ont été heureusement conservés et que nous pouvons lire sous forme de correspondance croisée. Un des mérites de cette correspondance, dont le sujet principal reste la littérature, est d'éclairer de lueurs nombreuses et nouvelles la naissance de l'œuvre de Jean Tardieu. C'est dans la différence entre les deux hommes, entre deux tempéraments, entre des partis pris esthétiques, que se construit l'échange. C'est aussi dans l'estime et l'affection. " Vous êtes en effet ma vraie famille ", écrit Jean Tardieu à RMG le 22 juillet 1932 : le dialogue entre l'écrivain d'expérience et le jeune homme encore tâtonnant a été décisif pour la vocation littéraire de ce dernier. Cette correspondance se lit à la fois pour ce qu'elle pourrait être, un Bildungsroman, un " roman de formation ", et comme un véritable dialogue de théâtre, avec son jeu de questions et de réponses, ses mises en scène, son suspense, sa drôlerie, son pathétique : trente-cinq ans de deux vies - exceptionnelles - croisées.

09/2003

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

Ce coffret réunit en deux volumes les oeuvres complètes d'Ossip Mandelstam traduites du russe par Jean-Claude Schneider. I. Oeuvres poétiques, en édition bilingue, texte russe en bas de page. La Pierre (1913/1915/1923), Tristia (1922), Le Livre de 1928, Poèmes non rassemblés en recueil ou non publiés (1908-1934), Cahier de Voronej (1935-1937), Poèmes non inclus dans les Cahiers (1935-1937) et, en appendice : Poèmes de jeunesse (1909-1911) et poèmes pour enfants (1925-1926). II. Oeuvres en proses. Le Bruit du temps (1925), Féodossia (1925), Proses éparses, esquisses (1922-1927), Essais, articles (1913-1932), De la poésie (1928), Le Timbre égyptien (1928), La Quatrième Prose (1929-1930), Le Voyage en Arménie (1933), Entretien sur Dante (1933) et, en appendice : écrits de commande ou alimentaires.

03/2018

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Poésie

L'Omelette rouge

Écrit en bordure de Méditerranée, L'Omelette rouge est un objet vocal à lire aussi avec les yeux. Dans une lumière inférieure s'agitent des voix. Les voix sont séquestrées dans des corps véritables dont la liste dressée par ordre d'apparition s'ouvre sur une comédienne travestie que ses ennemis surnommaient l'omelette rouge. Sarah Bernhardt (1844-1923), Gherasim Luca (1913-1994), Alexandre Blok (1880-1921), Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), John Maynard Keynes (1883-1946), Richard Wagner (1813-1883), Louise Bourgeois (1911-2010), Christine Lavant (1915-1973), Jeanne d'Arc (1412-1431), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Arnold Schoenberg (1874-1951), Jean-Marie Straub (8 janvier 1933-), Danièle Huillet (1936-2006), Karl Marx (1818-1883), Friedrich Engels (1820-1895), Lénine (1870-1924), Vélimir Khlebnikov (1885-1922), Alexeï Kroutchonykh (1886-1968), Daniil Harms (1904-1942), Eva Hesse (1936-1970) Cy Twombly (25 avril 1928-) Grace Hartigan (1922-2008), Frank O'Hara (1926-1966), Hannah Hoch (1889-1978), Hans Arp (1886-1966), Til Brugman (1888-1958), Hélène Bessette (1918-2000), Jackson Pollock (1912-1956), Razine (1630-1671), Emily Dickinson (1830-1886), Josée Lapeyrère (1944-2007), Erich von Stroheim (1885-1957), Alexandre Pouchkine (1799-1837), Saint Paul de Tarse (15-67). L'astre Poésie est vécu ici comme un soleil flingué sous lequel scintillent des natures mourantes et de petites personnes perdues. Si " la seule poésie est la poésie à faire " (Pasolini), L'Omelette rouge pose en séries de raccords et dans une préoccupation de distance la question vitale : " que faire? ".

05/2011

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Correspondance

Lettres 1926-1953. Et autres textes

Correspondances et poèmes de Dylan Thomas, choisis tout au long de sa vie, avec une présentation de Ronan Nedelec. Dylan Thomas était un poète gallois renommé, né le 27 octobre 1914 à Swansea, au Pays de Galles, et décédé le 9 novembre 1953 à New York, aux Etats-Unis. Il est largement reconnu comme l'un des poètes les plus importants du XXe siècle. Dylan Thomas a grandi à Swansea, où il a été influencé par le paysage naturel et la culture galloise. Sa poésie était imprégnée de lyrisme et d'une fascination pour le pouvoir des mots. Il a commencé à écrire de la poésie dès son plus jeune âge et a publié son premier recueil, intitulé "18 Poems," en 1934, à l'âge de 20 ans. Pendant sa carrière, Dylan Thomas a écrit des poèmes qui étaient à la fois émotionnels et expérimentaux, explorant des thèmes tels que l'amour, la mort, la nature et l'identité galloise. Ses oeuvres les plus célèbres incluent "Do not go gentle into that good night" et "Under Milk Wood," une pièce radiophonique. Thomas avait également une réputation de buveur invétéré, ce qui a contribué à sa légende bohème. Il a travaillé en tant que conférencier et écrivain indépendant et a voyagé aux Etats-Unis, où il a donné des lectures de ses poèmes. Malheureusement, sa vie a été écourtée par une mort prématurée à l'âge de 39 ans à New York, où il est décédé des suites d'un coma éthylique. Dylan Thomas a laissé derrière lui un héritage durable dans le monde de la poésie, avec son style distinctif et son utilisation audacieuse de la langue. Son travail continue d'influencer de nombreux poètes et écrivains contemporains.

02/2024

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Critique littéraire

Correspondance 1928-1963

Jean Giono et Jean Paulhan, le lyrique solitaire au fond de sa Provence, et l'esprit moteur, à Paris, d'une large part de l'intelligentsia littéraire à travers La Nouvelle Revue Française qu'il dirigea longtemps, semblent aux antipodes l'un de l'autre. Pourtant, à cause de cela peut-être, dès leur rencontre en 1929 allait naître entre les deux hommes une amitié profonde et solide, bien qu'elle se soit manifestée essentiellement par écrit : les hasards de la vie ont fait qu'ils ne se sont vus que bien rarement. Leur échange de lettres au long de trente-cinq ans est révélateur de leurs tempéraments : Giono débordant d'élans parfois utopiques, de projets qu'il ne réalise pas toujours (et, quand il les mène à bien, c'est presque invariablement avec du retard sur ses prévisions) ; Paulhan plus précis, plus méthodique, tenant ferme le gouvernail des revues qu'il anime, mais aussi lecteur plein de sympathie et en même temps de perspicacité critique, souvent inspiré pour définir d'un mot juste ce qui est essentiel dans les textes qui lui sont soumis. L'un et l'autre s'écrivant familièrement, mais chacun plein d'un respect inexprimé devant la qualité de l'autre, parce qu'il reconnaît en lui un seigneur des lettres. C'est ici une correspondance attachante, qui dévoile des aspects parfois inattendus de deux grandes figures.

03/2000

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Correspondance

Lettres à sa famille. Correspondances croisées 1908-1951

Ludwig Wittgenstein, l'un des plus grands philosophes du XXe siècle, était le dernier des huit enfants de l'une des familles les plus en vue de la Mitteleuropa. Les Wittgenstein étaient à l'avant-garde de la vie culturelle de Vienne : Maurice Ravel écrivit un célèbre concerto pour le pianiste Paul Wittgenstein, frère aîné de Ludwig ; Gustav Klimt a peint le tableau de mariage de sa soeur Margaret ; Gustav Mahler et Johannes Brahms donnaient régulièrement des concerts dans le salon de musique familial. D'un rayonnement social et culturel considérable, la famille Wittgenstein ne devait pas être épargnée par la tragédie. La soeur de Ludwig, Dora, mourut prématurément, son frère Paul perdit son bras au combat pendant la Première Guerre mondiale, et deux de ses frères se suicidèrent. Les lettres inédites réunies dans ce volume couvrent la période de 1908 à 1951, quelques semaines avant la mort de Ludwig. Elles sont un témoignage de première main sur les différentes étapes de sa vie si singulière et sur les liens qui l'unissaient aux siens.

03/2021

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Critique littéraire

Correspondance 1928-1968

En 1928, un autodidacte de 28 ans adresse à La NRF le manuscrit d'un roman, Zig-Zag. L'auteur, abandonné par son père, a couru les rues d'une très vieille ville du Midi pour y épier la vie et l'amour, a perdu sa mère à 12 ans et a dû faire toutes sortes de petits métiers pour survivre. Il est passé aussi par le syndicalisme, le Parti communiste et vient de faire son entrée à Monde, hebdomadaire de gauche dirigé par Henri Barbusse... "Considérez-vous comme accueilli à la NRF", lui répond d'emblée Jean Paulhan. Il est vrai que Jean Paulhan et Marc Bernard sont nés à Nîmes à seize ans de distance : 1884 et 1900. Le premier, dès 12 ans, a été emmené vers Paris par son père, bibliothécaire et philosophe, et ne retrouve le Gard de son enfance que de loin en loin. Le second est presque prisonnier de sa ville natale, vers où les difficultés matérielles, les contraintes de l'Histoire, mais aussi le goût de la vie simple le font toujours revenir : même après ses prix Interallié en 1934 (Anny), Goncourt en 1942 (Pareils à des enfants), Marc Bernard garde en ligne de mire les Nîmois, dont il observe les ambitions et les illusions (Les Exilés, 1939 ; La Cendre, 1949 ; Une journée toute simple, 1950). A Paulhan qui lui avoue "Je donnerais cher pour qu'il y ait beaucoup de révolutionnaires comme toi", il ne cache guère certaines conversions radicales : "Je crois qu'il faut en finir avec ce chantage sentimental sur la Russie. Il ne leur reste plus qu'à accumuler toutes les saloperies possibles et imaginables pour dire ensuite : si vous publiez la moindre ligne contre nous, vous attaquez la révolution". Passent Romain Roland, Henri Calet, Jean Blanzat, Jacques Chardonne, Gaston Gallimard... Viennent Madrid et Barcelone dans les années trente, puis la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle les errements de Bernard sont patiemment raisonnés par Paulhan. Avec sa "bien-aimée" Else, juive autrichienne, Marc Bernard doit se cacher en Limousin, où il se lie avec le photographe Izis : les portraits que celui-ci réalise en 1945 figurent dans ce livre (grâce à son fils, Manuel Bidermanas). "Mon petit Marc", "Mon petit Jean" : c'est ainsi que les deux écrivains s'interpellent encore à 84 ans et 68 huit ans passés. Le plus âgé n'a jamais renoncé à être le conseiller littéraire de l'autre, qui, de son côté, l'a toujours lu avec attention : "C'est terrible, ces grands sujets, écrit Jean Paulhan en janvier 1965. Il me semble que les gens modestes (comme nous) devraient se demander, avant de se lancer : "Mais moi, qu'est-ce que je puis apporter de différent, que je sois seul à dire?" et n'en pas démordre". Toutes leurs lettres n'ont pas été retrouvées, mais les 461 présentées ici montrent la courbe de leur amitié : une amitié différente, et qu'ils ont été les seuls à dire ainsi.

11/2013

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Critique littéraire

Choix de lettres 1923-1993

Il est exceptionnel d'avoir accès à une correspondance s'étendant sur une période continue de soixante-dix années et, de surcroît, à des lettres qui témoignent d'une manière aussi transparente de l'appréciation de l'amitié. Ces lettres sont d'abord une conversation de l'esprit, et souvent, cette conversation semble viser un auditoire au-delà du destinataire de la lettre : "J'ai parfois l'impression de m'adresser à d'autres lecteurs en même temps qu'à toi" , écrivit-il à un de ses amis. Sans doute l'aspect le plus remarquable du parcours de Thomas, lorsque l'on considère la période de l'histoire dans laquelle il s'est déroulé, réside dans son refus d'accepter le jugement nihiliste de l'époque prôné par ses pairs. Pour lui, humaniste convaincu, le désespoir représentait l'ultime mal : "Ce n'est pas vers l'ombre qu'il faut se tourner, mais vers un espace de lumière [... ] je suis persuadé que le grand, le seul crime - c'est le désespoir - quand la fine pointe de l'espoir (de l'espoir en rien, à l'état pur), n'est plus là - c'est vraiment le fil de la vie qui se rompt". "Mystérieux, secret, discret" , ce sont les mots dont la critique se sert habituellement à l'égard d'Henri Thomas. Espérons que ce choix de lettres jettera une lumière là où il y avait de l'ombre, en éclairant notamment la parenté de Thomas avec Herman Melville, un écrivain qu'il décrivait ainsi : "Un homme seul, aux écoutes de la terre et de la mer, et qui trouve au plus lointain, sur les confins du réel et de la fiction, ce qu'on peut nommer sa vérité [... ]" . Joanna Leary.

06/2003

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Critique littéraire

Lettres croisées 1858-1887

Deux grands artistes, l'un peintre, l'autre écrivain. Deux amis de toujours et pour toujours. Leur amitié a débuté en 1853 ou 1854, au lycée d'Aix, et résistera longtemps à l'éloignement. Entre Cézanne et Zola, ce ne fut pas seulement une forte complicité de jeunesse, de proximité géographique ou de milieu, mais un même choix de sujets, de communautés d'artistes, de refus des académismes et des conventions, une même compréhension de l'époque. Leur correspondance, publiée jusqu'ici séparément, n'avait jamais été rassemblée ni confrontée. Pourtant, ces cent quinze lettres - malgré les pertes et les années manquantes - témoignent de leur dialogue entre 1858 et 1887  :  leur sens véritable ne réside pas seulement dans leurs allusions aux événements de la vie privée ou de la vie sociale de chacun, mais dans leur existence même, et dans les autres échanges qu'elles présupposent, dont la trace s'est perdue. Si John Rewald, le premier éditeur de la correspondance de Zola en 1937, a pu affirmer jusqu'ici que les deux hommes s'étaient brouillés à la suite de la publication de L'Oeuvre - pour le critique, le personnage de Lantier et son échec représentaient Cézanne et le sien -, une nouvelle lettre retrouvée en 2013, postérieure à celle de la "rupture", vient remettre en question toutes les thèses établies. C'est sous ce nouvel éclairage rendu possible par la recherche littéraire qu'Henri Mitterand nous guide à travers l'oeuvre picturale et l'oeuvre romanesque des deux artistes.

09/2016

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Poésie

Lettres. 1924-1950

Ces lettres intéressent un quart de siècle, années pendant lesquelles, y compris à travers la régression fasciste, se prépare dans la douleur l'Italie nouvelle. La dictature a ses prisons, ses déportés. Elle ne parvient pas à réduire les exigences de la pensée. La correspondance de Pavese en est l'un des témoignages les plus purs. On chercherait en vain dans ces lettres l'"homme de lettres" qui se regarde écrire.
Etre vrai, n'être que soi, fût-ce au prix du dénuement, sans écran culturel, dans la spontanéité, voire la brutalité du moment, telle est la seule discipline à laquelle se soumette rigoureusement cette correspondance, où Pavese ne craint jamais d'écrire au plus près de la langue parlée, et dans son rythme. D'où le surcroît de présence vivante, dans ces pages, du poète mal apprivoisé qu'il fut, ombrageux Piémontais qui ne peut tolérer davantage la pose dans les échanges intellectuels que l'hypocrisie dans les rapports humains.
Ce provincial amoureux de sa ville de Turin, cet homme tranquille, ce travailleur acharné qui déteste l'aventure, a vécu aussi tragiquement, on le sait, le conflit entre l'art et la vie. Ayant conquis la solitude "virile" où il voyait la condition de la poésie, Pavese n'en a pas moins cherché de toutes ses forces à y échapper par l'amour. Cette lutte se lit d'un bout à l'autre de ce recueil de lettres qui, en cela aussi, peuvent être vues comme une affirmation quotidienne de "pavésisme".

12/1971

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Littérature étrangère

Chroniques parisiennes 1924-1928

Journaliste, chansonnier, romancier, poète, Kurt Tucholsky (1890-1935) quitta Berlin en avril 1924 et s'installa dans la capitale française où il travailla jusqu'en 1928 en qualité de correspondant pour la Weltbiihne, une des plus importantes revues de la république de Weimar. De cette collaboration et de cette union avec notre pays vont naître plus d'une centaine de chroniques sur Paris et la France. Pacifiste convaincu, Tucholsky prêche sans relâche le rapprochement franco-allemand et s'efforce de mettre fin aux préjugés de ses compatriotes sur l'" ennemi héréditaire ", la France, et surtout sa capitale, tenue pour l'antre des grisettes et des décadents. tin Allemand qui prend fait et cause pour les Français et par la même occasion critique sa patrie, voilà une perle rare, digne d'un Heine ! L'exercice est délicat, et culmine audacieusement dans " Merci, France ", à la fois cri de grâce et d'adieu.

02/2010

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Critique littéraire

Ecrits politiques. 1953-1993

"Les écrits politiques de Blanchot ne font pas système, mais défendent des valeurs, ils sont essentiellement une écriture de la réaction, de l'affrontement sans jamais exposer la moindre compromission avec le pouvoir. L'écriture politique de Blanchot est toujours à penser, en ce qu'elle expose chaque fois une inquiétude éthique". Eric Hoppenot.

06/2008

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Psychiatrie

"Mon cher confrère...". Lettres d'un psychiatre (1953-1963)

"?Mon cher confrère?", "?mon cher ami?" : ces formules de courtoisie commencent les lettres ici rassemblées, dans lesquelles le Docteur H.?P., installé dans le nord-ouest de la France au milieu du XXe?siècle, remercie des médecins de lui avoir adressé un patient ou une patiente en consultation. En quelques phrases d'une froideur clinique manifestant son assurance et laissant percer son amusement ou son ennui, il dresse en toute complicité professionnelle le portrait de chacun et chacune (autant de "?cas intéressants?"), avant d'esquisser différentes pistes thérapeutiques. Se révèle alors un feuilleté de techniques qui plonge ses racines au XIXe?siècle et ouvre sur le règne contemporain des molécules chimiques. Se mêlent lobotomie ("?l'opération n'a aucune gravité en elle-même?"), électrochocs, psychanalyse (à condition d'en avoir les moyens intellectuels et financiers, "?il ne peut en être question chez ce sujet mental fruste?"), cocktails médicamenteux, préconisations de bon sens et aveux d'impuissance devant telle ou telle névrose "?absolument incurable?". Un témoignage de la souffrance psychique ordinaire où percent d'infimes éclats de vies inconscientes, autant qu'un accès à la fabrique quotidienne du soin psychiatrique, dans un moment de transformation profonde de la prise en charge de la maladie mentale. Un document exceptionnel.

03/2023

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Essais

Histoire de la psychanalyse en France. 1928-1985. 1928-1985

Histoire de la psychanalyse en France 2 Dans cette fresque documentée, Elisabeth Roudinesco raconte l'histoire des hommes, des femmes et des doctrines qui ont incarné en France cette révolution de l'âme qu'est la psychanalyse. Elle met en perspective les théories, les mouvements et les débats qui n'ont cessé d'animer le milieu psychanalytique et psychiatrique, ainsi que le champ littéraire et philosophique français de 1928 à 1985. Dans ce second volume, elle retrace l'histoire de l'implantation de la psychanalyse dans les mouvements d'avant-garde : surréalisme, féminisme, phénoménologie, structuralisme. Mais elle aborde aussi l'histoire de la psychanalyse dans ses relations avec le communisme et l'Eglise catholique. Rien ne manque à cette histoire dont on redécouvre combien elle a été le lieu d'âpres combats, de résistances et d'innovations conceptuelles. Elisabeth Roudinesco Historienne, elle est l'auteure de plusieurs livres qui ont fait date, notamment sur l'histoire de la psychanalyse en France (Jacques Lacan ; Sigmund Freud, prix Décembre 2014) ou la famille. Son oeuvre est traduite dans le monde entier.

08/2023

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Histoire de France

Le déchirement. Lettres d'Algérie et du Maroc 1953-1958

"Ces chroniques reprennent très exactement les lettres d'Algérie et du Maroc que j'ai écrites à ma famille de 1953 à 1958. J'ai décidé de les publier pour livrer mon témoignage sur des choses vécues comme appelé pendant dix-huit mois, et rappelé dans les montagnes de l'Ouarsenis, pendant six mois. "Si ce "Déchirement" peut montrer à des générations qui n'ont connu ni l'armée, ni la guerre, le caractère inacceptable et vain du recours à la violence, je m'en réjouirai. Le plus absurde de ces années que l'on avait baptisées du nom de "pacification", c'est que deux grands pays, la France et l'Algérie, n'ont pas trouvé le chemin d'une vraie collaboration politique, d'une entente de leurs deux peuples, pourtant si nécessaire pour ces deux nations et pour l'Afrique tout entière". J. M.

09/2008

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Religion

Psaumes. Traductions 1918-1953

Les psaumes, ça n'est pas fait pour dormir dans des vieux livres poussiéreux, ni pour être ânonné ou roucoulé sur des airs qui manquent d'air, de beauté, de culot. C'est fait pour vivre aujourd'hui, louer, crier, pleurer, prier, danser ce qui fait le fond et l'arrière-fond de notre présent avec toute la panoplie des douleurs, espoirs, tristesses, joies. Plutôt que de les retraduire, Paul Claudel a voulu les répondre comme l'écho, en les recréant en toute liberté dans cette langue charnelle, baroque, bruissante qui fait son génie. Le résultat est explosif.

11/2008

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Littérature française

Journal amoureux. 1951-1953

J'ai toujours su que ce Journal amoureux existait... Maman m'en avait parlé. C'est Paul qui est à l'origine de ce projet car il voulait aider maman à prendre confiance en son talent, auquel elle ne croyait guère à l'époque. C'était d'autant plus généreux de sa part qu'il n'a jamais tenu un journal de sa vie et que c'était même contraire à sa nature. Maman lui rendait souvent hommage pour cette initiative - et elle n'avait l'hommage facile pour personne ! Blandine de Caunes Jeunes trentenaires, Benoîte Groult et Paul Guimard racontent à tour de rôle leur quotidien, laissant déjà entrevoir le talent des deux écrivains reconnus qu'ils deviendront. Leur journal constitue par ailleurs un formidable document sur les années 1950 et sur le féminisme naissant d'une femme engagée qui participera à tous les combats de son époque. On ne s'ennuie pas une seconde à la lecture de ce témoignage intime. L'Express. Un dialogue affûté, bagarreur et délicieux, qui bâtit la légende d'un couple. Elle.

05/2022

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Poches Littérature internation

Journal (1923-1926) suivi de Lettres

Ce Journal appartient pour l'essentiel aux années 1923-1926, durant lesquelles l'auteur travaille à ce petit chef-d'ceuvre qu'est La Nouvelle rêvée. Au premier plan, les problèmes du couple divorcé (Arthur Schnitzler et Olga se sont séparés en juin 1921), la relation aux enfants nés du mariage, les amitiés féminines de l'auteur sexagénaire. Soit une série de configurations psychologiques à caractère intime. En s'intéressant particulièrement au "demi-conscient". Arthur Schnitzler souligne sa différence avec un certain dogmatisme freudien, non sans rendre hommage, simultanément, à l'auteur de L'Interprétation des rêves. Le Journal lui-même porte les traces de la mélancolie, de la nervosité, du malaise clans la civilisation. Au-delà du noyau familial ou post-familial, il évoque, en pointillé, au fil des heures et des jours, la Vienne du défunt empire et de la République naissante. C'est ce qui donne à l'ensemble sa gravité historique, l'Histoire dont il s'agit là étant manifestement exposée, sous le regard de Schnitzler. à une incertitude combien moderne.

10/2012

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Critique littéraire

Un bien grand amour. Lettres à Musidora 1908-1953

Ces lettres, introuvables par ailleurs, constituent une série de portraits et de souvenirs de l'auteur, ainsi qu'une correspondance fournie entre elle et Musidora. En 2011, l'Herne avait consacré à la femme écrivain un copieux Cahier qui creusait la singularité et la modernité de l'oeuvre de Colette, bâtie à l'écart des grands mouvements littéraires et idéologiques de la première moitié du XXe siècle. La même année était paru J'aime être gourmande (coll. Carnets), quelques pages écrites par l'auteur lorsqu'elle était journaliste au magazine Marie-Claire et dans lesquelles elle donne sa définition d'un "vrai gourmet". Avec cette série de textes à paraître, les Éditions de l'Herne continuent de révéler d'autres facettes de l'écrivaine éprise de liberté, tout en véhiculant une image moderne de sa pensée et son oeuvre.

04/2014

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Histoire internationale

Journal de Russie. 1928-1929

"Comment l'officier courageux, deux fois blessé au front, détaché dès 1916 à la Mission militaire en Russie, comment l'ancien major de l'Ecole normale supérieure, agrégé de lettres, l'intellectuel catholique qui rêvait d'unir les Eglises, a-t-il pu adhérer au bolchevisme et, bien pis, le servir ?" C'est là tout le mystère de Pierre Pascal (1890-1983), que Jacques Catteau soulève dans sa préface. En 1918, l'"entrée en communisme" de Pascal provoque un scandale en France ; puis on l'oublie, jusqu'à son retour à Paris en 1933. Homme discret, rebelle à toute discipline politique, Pascal devient traducteur et professeur à la Sorbonne. Il refuse de partager publiquement son expérience de l'URSS, et ce n'est qu'en 1975 que paraît le premier des cinq volumes de son journal de Russie, qui a pris la dimension d'un ouvrage culte pour tous les passionnés d'histoire russe. Le journal de Russie 1928-1929 est la transcription des cinq carnets noirs inédits qui constituent le dernier témoignage de Pierre Pascal. Beau-frère de Victor Serge, ami de Boris Souvarine, l'auteur appartient à la génération de révolutionnaires trahie par le stalinisme. Au fil des pages, il révèle les rouages de l'Internationale communiste, la persécution de l'Eglise orthodoxe, des paysans, des opposants au régime, la vie quotidienne à Moscou, à Leningrad ou dans les campagnes de "l'Outre-Volga". Sa plume est précise, vivante, souvent ironique. Réquisitoire intransigeant contre les dérives totalitaires staliniennes au moment même où elles apparaissent, cette "chronique d'une Révolution dénaturée" est aussi l'expression d'un amour profond, inconditionnel, pour le peuple russe, dont Pierre Pascal s'est appliqué sa vie durant à transmettre l'histoire, la culture et l'esprit.

10/2014

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Biographies

La Forteresse. Autobiographie. 1953-1973

" Je vais où me portent mes phrases. " Richard Millet achève la longue quête vers l´origine dans laquelle il s´est lancé le jour où il commença d´écrire la première ligne de son oeuvre si décisive aujourd´hui. Cette autobiographie de ses vingt premières années, que ne couvrent ni son Journal ni son oeuvre romanesque, n´est pas un livre de confessions, quoiqu´il arrache " les vieux masques ", y compris celui de l´homme " qui pose, inévitablement, en écrivant " et se situe dans l´exacte ligne de saint Augustin - mais c´est une quête pour découvrir " l´origine de ma sensualité ". Cette sensualité excessive, vécue presque comme une damnation, l´écrivain la rattache à un manque initial d´amour et à une sorte d´envoûtement paternels, qui auraient produit ce qu´il appelle sa " maladie ". La forteresse intérieure construite et consolidée pas à pas l´en protège mais elle en est aussi le produit - tout comme ce grand livre enfin écrit, " la baleine blanche de mon entreprise littéraire ".

08/2022

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Littérature étrangère

Journal : 1918-1921, 1933-1939

C'est toujours un rare privilège de pénétrer dans la vie quotidienne d'un grand écrivain. Avec le Journal de Thomas Mann, le privilège est multiple : nous participons à ses petites joies et à ses petites misères de tous les jours, mais aussi à l'élaboration de son ouvre au fur et à mesure qu'il y travaille, qu'il forme des projets pour l'avenir, qu'il livre ses textes à la publication. Mais l'intérêt essentiel de ce Journal, ce sont sans doute les réactions à chaud de l'auteur face à la situation politique, d'abord dans les années 1918 à 1921, période où il vit intensément la fin de la Première Guerre mondiale, les troubles de la République des Conseils de Munich et les débuts de la République de Weimar. Il faut ensuite attendre 1933 pour que le Journal reprenne son fil. Nous ne saurons donc jamais comment Thomas Mann a ressenti la première tentative de faire fonctionner en Allemagne un Etat démocratique. Surpris par la prise de pouvoir de Hitler alors qu'il effectuait un séjour en Suisse, il comprend aussitôt la gravité de ce qui se passe et décide de ne pas rentrer en Allemagne. Dès lors, son Journal nous fait vivre sa répulsion vis-à-vis du national-socialisme, les problèmes que lui pose l'abandon en Allemagne de sa maison et de l'essentiel de sa fortune, mais aussi les espoirs et les joies que lui procure l'accueil que lui réserve l'étranger. Les séjours en France et en Amérique jalonnent cette période, et l'attitude antinazie de l'écrivain ne se dément jamais.

05/1985

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Foucault

Phénoménologie et Psychologie. 1953-1954

En octobre 1954, Michel Foucault, alors assistant en psychologie à Lille, écrit à son ami Jean-Paul Aron au sujet d'un texte qu'il est en train de rédiger : " La thèse est passée en deux mois du néant à la 150e page. Je suis moi-même fort surpris de ce livre-champignon : non seulement de sa croissance, qui exige bien des retouches, mais aussi de sa tournure ; il a pris tout de suite l'allure d'une interrogation sur la notion de monde dans la phénoménologie, qui m'a mené à toute une interprétation de Husserl, qu'on dira certainement heideggérienne, mais qui ne l'est pas, je crois. Je me demande en tout cas comment j'ai pu jouer au psychologue pendant plusieurs années. " Le manuscrit édité dans ce volume correspond sans doute à ce projet de thèse que Foucault n'a plus évoqué par la suite. De ce silence, comme de quelques remarques ultérieures, on a pu déduire que Foucault avait une vision surtout négative de la phénoménologie. Phénoménologie et Psychologie montre pourtant qu'il avait le plus grand respect pour la pensée de Husserl, dont on constatera que le jeune philosophe avait une maîtrise remarquable. Pour lui, la phénoménologie husserlienne permet à la philosophie de se dégager des impasses de la psychologie. Ressaisie dans sa radicalité transcendantale, la phénoménologie ne se concentre plus en effet sur le sujet ou la conscience, mais elle dévoile sa portée proprement ontologique en s'orientant résolument vers le monde. A travers son interprétation de Husserl, Foucault définit donc pour la première fois son propre projet philosophique, liant expérience, sujet, vérité et langage.

11/2021

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BD tout public

Uderzo. L'intégrale 1951-1953

Dans tous les domaines, il existe une fracture entre un avant et un après, une frontière. Bref, une référence qui marque un changement catégorique. Dans l'univers de la bande dessinée, ce sommet, cette référence, c'est le tandem Goscinny-Uderzo. A eux deux, sur plus d'un quart de siècle de grande amitié et de complicité délirante, ils ont fait descendre la BD dans la rue pour la hisser au niveau d'un art. Les années 1951 à 1953 sont primordiales dans la vie d'Albert Uderzo. Il rencontre deux des scénaristes les plus talentueux du siècle et fait la connaissance d'une charmante jeune femme aux yeux verts, Ada, qui deviendra la femme de sa vie.   En 1951, Albert croise tout d'abord Jean-Michel CHARLIER avec lequel il collabore. On découvre dans ce volume les deux épisodes des aventures de Belloy : Chevalier sans Armure et La Princesse captive, publiés dans la presse enfantine.   Grâce à Charlier, René GOSCINNY est engagé dans la structure où travaille Uderzo. Les deux hommes se lient d'une solide amitié doublée d'une complicité professionnelle exceptionnelle et immédiate…"Nous avons très vite compris que nous nous complétions à merveille" se souvient Albert Uderzo. Dès 1951, ils imaginent ensemble les aventures d'Oumpah-Pah, un Indien confronté à l'Amérique moderne. Les premières planches sont même traduites en anglais pour les vendre aux Américains. On les découvre ici, dans leur intégralité, avec les dessins préparatoires. C'est drôle, efficace, et pourtant personne ne veut de ce projet qui restera des années dans les cartons.  En 1952, le tandem invente une histoire de pirates et de corsaires, Jehan Pistolet, qui est cette fois publié dans un supplément de presse du jeudi. Les 2 premiers épisodes complets sont rassemblés ici et restaurés dans leur fraîcheur originale.   Tout n'a pas toujours été pétillant au pays des bulles...Pour vivre, il faut aussi illustrer des chroniques pour les journaux à grand tirage. De 1951 à 1953, Uderzo illustrera la rubrique de savoir-vivre "Qui a raison ?" du magazine féminin Bonnes Soirées, d'abord sur des textes de Goscinny puis de Mony Lange. La finesse de son trait réaliste s'affirme, ainsi que son sens de la composition. Avec Mony Lange, qu'il ne rencontrera jamais, il illustre aussi la rubrique "Sa majesté mon mari", une petit merveille qui reflète les péripéties conjugales d'une famille rangée dans les années 50. Le trait est vif, le coup de pinceau sûr et spontané.   En 1953, un nouveau héros apparaît dans les colonnes de la presse enfantine : Marco Polo. Une série dessinée par Uderzo avec le scénariste Octave JOLY, qui commence tout juste sa carrière et n'a pas encore écrit les histoires de l'Oncle Paul. Au fil de ces 424 pages fabuleuses de planches soigneusement restaurées, de dessins inédits, de documents d'archives, de commentaires du maître, le talent d'Uderzo explose, le trait s'affirme et s'affine, les blagues fusent. Bien plus qu'une compilation de séries BD présentées ici dans leur intégralité, cette Intégrale est une merveilleuse malle aux trésors à découvrir !

10/2014

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Littérature française

Actuelles II. Chroniques 1948-1953

"Les textes rassemblés ici par Albert Camus - articles, préfaces, interviews et polémiques - intéressent la période 1948-1953. Ils sont classés sous trois rubriques : Justice et haine, Lettres sur la révolte, Création et liberté. Camus écrit dans son avant-propos : "... Ce livre ne propose ni une dogmatique, ni une morale en forme. Il affirme seulement, une fois de plus, qu'une morale est possible, et qu'elle coûte cher. Mais il me semble que ce pas, même mal assuré, suffit à nous faire sortir des négations obstinées et du conformisme... . La création, toujours possible, devient alors plus que jamais nécessaire. Les contradictions de l'histoire et de l'art ne se résolvent pas dans une synthèse purement logique, mais dans une création vivante. Quand le travail de l'ouvrier comme celui de l'artiste aura conquis une chance de fécondité, alors seulement le nihilisme aura vécu, la renaissance prendra un sens... . S'il est bon de défendre les valeurs créatrices, qu'elles s'incarnent dans le travail ou dans l'art, chacun de nous, à la place qui lui revient, doit s'efforcer encore de préciser leur contenu. On trouvera ici, avec la détermination de les défendre, la volonté au moins de les définir. C'est pourquoi, au terme de ce livre, j'ai cru pouvoir rappeler la place de l'art, au niveau de la réalité la plus humble, et lui donner, contre ses ennemis, des justifications qui ne fussent pas des privilèges".

10/1953

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BD tout public

Uderzo. L'intégrale 1953-1955

En 1953, pour le tout jeune couple que forment Albert et Ada Uderzo, c'est le temps des vaches maigres... mais heureuses ! Albert travaille de cinq heures du matin à minuit : la passion dévorante pour le dessin l'habite depuis toujours. Entre 1953 et 1955, avec, entre autres, Jean-Michel Charlier et René Goscinny, Uderzo produit des planches humoristiques (ou non) par dizaines, et des illustrations époustouflantes de réalisme par centaines. Il dessine la troisième aventure du chevalier Belloy, Le Baron maudit, sur un scénario de Jean-Michel Charlier. Les 4 illustrations quotidiennes publiées dans La Libre Belgique entre 1953 et 1955 restent une parenthèse agréablement surprenante de réalisme dans l'oeuvre d'Uderzo. L'agrandissement de certaines de ces compositions mettent au jour des pépites et révèlent l'oeil cinématographique du dessinateur (plans en plongée, travellings...). Sans compter la diversité des sujets (histoire et actualité), la maîtrise des aplats noirs sur fond blanc... Valérie André, une héroïne de la guerre d'Indochine paraît en 1954 dans Bonnes Soirées, vraisemblablement sur un scénario de Jean-Michel Charlier. Les dessins sont au lavis pour imiter le roman-photo. Avec le troisième épisode des aventures de Jehan Pistolet, le duo Goscinny et Uderzo trouve son rythme de croisière et fonctionne à merveille. Le dessinateur est en phase avec le scénario bourré d'humour : les prémices d'Astérix sont là... En 1954, sur commande de La Libre Belgique, le tandem Goscinny-Uderzo crée Luc Junior, apportant à la BD humoristique un brin de fraîcheur. Une histoire de l'Oncle Paul, Le Fils du tonnelier, sera la seule collaboration d'Uderzo au journal Spirou. Enfin, un autre personnage est créé en 1954 : Bill Blanchart. Le scénario de Goscinny nous entraîne dans une chasse au requin et Uderzo démontre une nouvelle fois son aisance dans le style réaliste. Au fil de ces 424 pages fabuleuses de planches soigneusement restaurées, de dessins inédits, de documents d'archives, de commentaires du maître, le talent d'Uderzo explose, le trait s'affirme et s'affine, les blagues fusent. Bien plus qu'une compilation de séries BD présentées ici dans leur intégralité, cette intégrale est une merveilleuse malle aux trésors à ouvrir d'urgence !

10/2017

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Littérature étrangère

Cet Eté-là. Correspondances 1928-1933

Dans la courte vie du poète Nicolas Gronski, sa rencontre avec Marina Tsvetaeva en 1927 laissera une trace lumineuse. Tous deux habitent Meudon, ils fréquentent les mêmes amis, assistent souvent ensemble à des spectacles ou à des soirées littéraires. En juillet 1928, Tsvetaeva part avec ses deux enfants à Pontaillac, en Charente, haut lieu de villégiature de l'émigration russe. Lamitié littéraire devient alors roman d'amour où se mêlent le quotidien et le sublime. Une correspondance unit pendant trois mois Tsvetaeva et Gronski, resté à Meudon. Jalousie, susceptibilité, drame, admiration, excès et passion ponctuent au fil des jours les lettres, avec pour leitmotiv le besoin d'amour et l'appel à l'aide. L'échange épistolaire, maternel au départ, devient possessif et violent : " Lorsque tu es rentré dans un ordre mien, c'est-à-dire que tu es passé de ton ordre à toi dans le mien, tu es tombé sous ma loi. " La mort prématurée de Gronski, en 1934, d'une chute dans le métro parisien provoque chez Tsvetaeva un chagrin " aigu et pur comme un diamant ". " J'avais été son premier amour et lui - mon dernier ", dira-t-elle. La publication du poème de Gronski, Belledonne, peu de temps après sa disparition, sera réellement pour elle un " cadeau posthume ", reconnaissant en son auteur non seulement son héritier, mais une voie poétique d'une grande originalité. Cet Été-là, écrit Véronique Lossky dans sa préface, est " un monument d'amour, mais aussi une célébration infiniment douloureuse d'un moment particulièrement intense dans la vie et dans l'œuvre de la grande Marina Tsvetaeva ".

03/2005

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Correspondance

Lettres d’amitié. 1920-1959

Comment quitter l'enfance et décider de son destin au lendemain de la guerre de 1914-1918 ? Simone de Beauvoir a la chance de ne pas affronter seule les choix cruciaux de l'adolescence. Sa grande amie de coeur Elisabeth Lacoin, dite "Zaza", et son condisciple préféré à la Sorbonne, Maurice Merleau-Ponty, partagent les tourments philosophiques et sentimentaux de sa jeunesse. Alors qu'elle-même va s'engager avec Sartre, entre Zaza et Maurice se tisse un lien amoureux. Ce sont les vivantes conversations de ce trio que leurs lettres prolongent. Pour cette génération des années 20, la situation diffère radicalement selon le sexe : les deux jeunes filles se heurtent aux barreaux dressés par leur milieu bourgeois et leur époque, barreaux inexistants pour le jeune homme, qui jouit sans effort de la liberté. Simone gagnera son combat, Zaza s'y brisera, elle mourra prématurément à vingt et un ans. La conviction féministe de la future autrice du Deuxième sexe s'ancre dans ce drame. Merleau-Ponty et Simone se retrouveront pour la création de la revue existentialiste Les Temps modernes, en 1945. De 1920 à 1959, ces lettres croisées inédites, au ton retenu mais intense, nous ouvrent l'intimité de trois individualités d'exception.

10/2022

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Histoire de France

Lettres, notes et portraits. 1928-1974

Ces écrits, inédits, de Georges Pompidou témoignent de manière intime de la façon dont il a vécu sa carrière politique, et donc un morceau d’histoire de France. Rien de lui n’a été publié depuis trente ans. Son itinéraire est singulier car il ne l’avait pas prévu. « Je suis tellement flemmard, dit-il, je serai un professeur moyen ou un secrétaire d’État moyen ». Ce que l’on découvre ici, c’est d’abord la construction d’une personnalité : une intelligence hors du commun, une capacité d’assimilation et une mémoire extraordinaires ; une affectation de peu travailler étant donné sa rapidité ; une passion pour la poésie, la littérature, les arts en général. Fou de musée, de théâtre et de cinéma, il est entouré d’amis, d’artistes et d’écrivains. Jeune, c’est un ardent socialiste. En 1944, professeur débutant, il rencontre le général de Gaulle : c’est un choc définitif pour lui, pour de Gaulle une découverte. Pompidou est ébloui mais cet intellectuel est lucide. Son admiration est immense et le ton est et sera libre ; il est le contraire d’un godillot. Ses notes montrent qu’il s’interroge sur l’intransigeance ou le mode d’action du Général. cet homme, entièrement dévoué, est néanmoins indépendant. L’élaboration d’un destin : ces écrits - en dehors des événements connus - apportent une foule de faits, de détails, d’anecdotes et d’impressions qui permettent de mieux comprendre les relations entre le Président et son Premier ministre dans la conduite des affaires de l’État. On saisit parfaitement, par exemple, pourquoi, après mai 68, une sorte de fatalité les pousse à s’éloigner l’un de l’autre. En 1969, il devient chef de l’État. La fidélité à l’héritage politique demeure, la continuité est évidente. Mais le gaullisme prend sans doute une dimension plus humaine. Pompidou n’a ni le même passé ni le même caractère que son prédécesseur. On voit clairement une personnalité complexe et secrète. Le contraste apparaît entre l’homme de culture sans la moindre exclusive et le grand politique, âpre au combat, n’admettant aucune compromission avec ce qu’il considère comme la vérité. Ce qui se dessine : un homme d’État et un homme tout court avec ses hésitations, ses doutes, ses blessures et ses souffrances. Des écrits passionnants pour le grand public, indispensables à ceux qui aiment l’histoire, d’un homme dont Henry Kissinger, dans ses Mémoires, soulignait « l’étendue de sa culture, la force de son caractère, la vigueur de sa personnalité ».

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Critique littéraire

Lettres à Jacques Doucet. 1920-1926

Grand couturier, collectionneur inlassable, sachant s'ouvrir aux plus audacieux jaillissements du contemporain, Jacques Doucet (1853-1929) a eu l'intuition pionnière qu'il importait de recueillir "toutes les traces de l'aventure créatrice des écrivains modernes, pourvu qu'ils répondent à des critères de qualité", selon l'expression de François Chapon dans son ouvrage de référence. En juin 1915, conseillé par André Suarès, il commence à constituer une bibliothèque de livres et de manuscrits modernes - la future Bibliothèque littéraire Jacques Doucet. En 1920, son flair lui fait engager un presque inconnu, André Breton, en tant que secrétaire-bibliothécaire, Dans l'esprit du pacte d'échange inauguré par Doucet avec d'autres écrivains, les lettres - dont des passages glisseront dans "La Confession dédaigneuse" - sont des témoignages sans équivalent sur un cheminement intérieur. Les relations instaurées dans la confiance heureuse vont se lézarder et la " érie de malentendus acceptables", selon une expression prémonitoire de Breton, s'achèvera au bout de cinq ans. On ne compte pas les pages capitales sur la maturation du surréalisme. Voyez le projet d'enrichissement de la bibliothèque, à la rédaction duquel Aragon a été associé et où apparaissent les auteurs et les rouvres constellant le firmament du mouvement. Les plus vibrantes concernent les acquisitions de tableaux. Lisez la lettre du 12 décembre 1924 par laquelle Breton presse Jacques Doucet d'acheter le grand tableau de Picasso qui le hante : "Il s'agit pour moi d'une image sacrée." C'est Les Demoiselles d'Avignon.

11/2016