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Lettres à Pierre Monnier. 1948-1952

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Correspondance

Lettres à Pierre Monnier. 1948-1952

Septembre 1948 : la Providence a pour nom Pierre Monnier, caricaturiste sous le nom de Chambri, qui profite de la tournée d'un groupe folklorique auvergnat pour rencontrer Louis-Ferdinand Céline. Après dix-huit mois de prison, ce dernier vit exilé au Danemark dans une chaumière prêtée par son avocat. Menacé d'extradition, en conflit avec son éditeur Denoël, il n'a rien publié depuis Guignol's band et enrage de voir ses livres indisponibles. Pendant ce temps, le simple "ouvrier" travaille sans relâche à Féerie pour une autre fois. De retour à Paris et bien que le milieu soit exsangue depuis l'épuration, Pierre Monnier compte mettre fin par tous les moyens à ce scandale éditorial. Céline l'encourage de ses invectives : d'abord avec Charles Frémanger (l'éditeur de Jacques Laurent et d'Antoine Blondin) la republication sous le manteau de Voyage au bout de la nuit (1949), puis la création par le novice Monnier de sa propre Maison - les Editions Frédéric Chambriand - pour mettre en circulation Casse-pipe et Mort à crédit. La détestation de Céline pour les éditeurs et ses logorrhées d'homme meurtri ne l'empêchent pas d'accorder sa confiance à Pierre Monnier, qui rejoint le petit cénacle des fidèles composé de Marie Canavaggia, Jean-Gabriel Daragnès, Albert Paraz ou Marcel Aymé. L'éditeur de fortune lui sert également de courroie de transmission avec Tixier-Vignancour qui tente à Paris d'obtenir son amnistie (procès en 1950). Bien que malmené à son tour, le valeureux Monnier parvient à organiser l'arrivée de Céline chez Gallimard, qui acceptera toutes ses conditions. Une fois le non-lieu prononcé (1951), l'écrivain maudit revient discrètement en France : la saison au purgatoire est loin d'être terminée. Ce douzième volume de la "Série Céline" corrige, approfondit par des notes et complète par des inédits les 313 lettres (ici 325) que Pierre Monnier avait divulguées dans son récit Ferdinand furieux (L'Age d'homme, 1979). On trouvera également en annexe des témoignages de Pierre Monnier et une précieuse documentation sur son aventure éditoriale.

11/2015

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Poésie

L'Omelette rouge

Écrit en bordure de Méditerranée, L'Omelette rouge est un objet vocal à lire aussi avec les yeux. Dans une lumière inférieure s'agitent des voix. Les voix sont séquestrées dans des corps véritables dont la liste dressée par ordre d'apparition s'ouvre sur une comédienne travestie que ses ennemis surnommaient l'omelette rouge. Sarah Bernhardt (1844-1923), Gherasim Luca (1913-1994), Alexandre Blok (1880-1921), Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), John Maynard Keynes (1883-1946), Richard Wagner (1813-1883), Louise Bourgeois (1911-2010), Christine Lavant (1915-1973), Jeanne d'Arc (1412-1431), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Arnold Schoenberg (1874-1951), Jean-Marie Straub (8 janvier 1933-), Danièle Huillet (1936-2006), Karl Marx (1818-1883), Friedrich Engels (1820-1895), Lénine (1870-1924), Vélimir Khlebnikov (1885-1922), Alexeï Kroutchonykh (1886-1968), Daniil Harms (1904-1942), Eva Hesse (1936-1970) Cy Twombly (25 avril 1928-) Grace Hartigan (1922-2008), Frank O'Hara (1926-1966), Hannah Hoch (1889-1978), Hans Arp (1886-1966), Til Brugman (1888-1958), Hélène Bessette (1918-2000), Jackson Pollock (1912-1956), Razine (1630-1671), Emily Dickinson (1830-1886), Josée Lapeyrère (1944-2007), Erich von Stroheim (1885-1957), Alexandre Pouchkine (1799-1837), Saint Paul de Tarse (15-67). L'astre Poésie est vécu ici comme un soleil flingué sous lequel scintillent des natures mourantes et de petites personnes perdues. Si " la seule poésie est la poésie à faire " (Pasolini), L'Omelette rouge pose en séries de raccords et dans une préoccupation de distance la question vitale : " que faire? ".

05/2011

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Critique littéraire

Lettres d'Amérique. 1940-1942

En 1933, Stefan Zweig et sa deuxième femme, Lotte, quittent l'Autriche annexée par l'Allemagne nazie pour l'Angleterre. En 1941, ils arrivent aux Etats-Unis où ils sont accueillis en héros de l'humanisme et de la paix. Les Zweig vont parcourir le continent nord et sud-américain, de New York au Brésil. Ce livre réunit leurs lettres écrites pendant ces années d'exil à leur famille restée en Europe et à leurs amis, célèbres pour beaucoup, comme Somerset Maugham, H. G. Wells et Romain Rolland. Ils évoquent la ferveur avec laquelle les Américains les accueillent, s'inquiètent et s'enquièrent de la situation politique de l'autre côté de l'Atlantique, racontent leur vie quotidienne d'exilés. Si l'espoir de voir le fascisme vaincu les anime jusqu'à leurs derniers jours, on découvre aussi la lassitude et la tristesse de Stefan Zweig. Loin de son pays, impuissant face à la maladie de celle qu'il aime, l'écrivain ne supporte plus de vivre et annonce son suicide dans une dernière lettre : " Nous avons énormément aimé ce pays, mais ça a toujours été une vie provisoire, loin de chez nous, de nos amis, et pour moi, à soixante ans, l'idée de devoir attendre encore des années, en des temps si terribles, est devenue insoutenable ". Cette correspondance à deux voix est un document littéraire exceptionnel : elle a permis de lire les derniers mots de Stefan Zweig, mais aussi de découvrir les "lettres d'une inconnue", celles de Lotte, femme exceptionnelle, aussi courageuse que discrète, qui a joué dans la vie de Zweig un rôle jusque-là insoupçonné. Ce voyage dans le passé, témoignage poignant d'un amour qui a uni le couple jusque dans la mort, a révélé de la manière la plus intime l'un des plus grands écrivains européens du XXe siècle.

05/2019

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Ouvrages généraux

Lettres à Blanchette. Juin 1942-mars 1943

Le 20 juin 1942, Hugues Steiner, près de 16 ans, est arrêté à la sortie du lycée Condorcet, à Paris. La Police aux questions juives est sur les traces de son père, Charles, fabricant de sièges renommé. Son ex-épouse, Marguerite Efraim, partie à la recherche de leur fils, Hugues, est, elle aussi, incarcérée au Dépôt de la préfecture de Police. Marguerite et Hugues établissent alors une correspondance avec Blanchette, la soeur de Marguerite. Dans leurs lettres se dessinent leurs conditions de détention inhumaines, l'alternance d'angoisses et d'espoirs, la détresse matérielle et morale, mais aussi la solidarité des proches pour subvenir à leurs besoins, et leurs efforts pour obtenir une libération. Hugues est transféré au camp de transit de Drancy juste après la rafle du Vél' d'Hiv'. Celle des Juifs roumains – lâchés par leur gouvernement allié du Reich –, le 24 septembre 1942, lui fait retrouver son grand-père Salomon et sa mère, libérée du Dépôt depuis le 1er du même mois. Mais ils sont déportés à Auschwitz II-Birkenau dès le 28, et ne reviendront pas. Hugues sera à son tour déporté en mars 1943, s'évadera du wagon à destination de Sobibor, sera repris avec ses camarades, puis déporté à Auschwitz et affecté aux mines de charbon de Jaworzno. Début 1945, il parviendra à s'échapper de la " marche de la mort " puis à regagner la France. Son parcours, terrible et chaotique, rappelé ici, a été évoqué par ses compagnons de déportation, Sylvain Kaufmann et Henry Bulawko.

10/2021

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Histoire de France

Lettres, notes et carnets. Tome 2, 1942 - mai 1958

Les Lettres, notes et carnets révèlent tout un pan de l'oeuvre littéraire de Charles de Gaulle, très différent dans l'esprit et dans la forme de ses ouvrages de réflexion et de souvenirs. Présentés pour la première fois dans l'ordre chronologique et enrichis de nombreux inédits, ces documents, réunis et publiés après sa mort par son fils, l'amiral de Gaulle, relèvent d'une démarche plus immédiate et spontanée. L'épistolier ou le diariste laisse apparaître ici un de Gaulle que le mémorialiste s'interdit de montrer: l'homme privé, le personnage en quelque sorte officieux, capable de s'abandonner à un élan de tendresse comme d'exprimer sans fioritures le fond de sa pensée. Hormis ses écrits de jeunesse, les textes de ses conférences d'histoire prononcées en captivité puis à Saint-Cyr et à l'Ecole de guerre, ceux de ses allocutions devant les officiers de son bataillon, quelques études sur les questions de défense nationale et des résumés d'entretiens, l'essentiel des Lettres, notes et carnets émane ainsi de plus de soixante années de correspondance et de notations personnelles. De 1907 au 9 novembre 1970, Charles de Gaulle a entretenu avec ses proches ainsi qu'avec la plupart de ses interlocuteurs politiques, français et étrangers, et quantité d'intellectuels, d'artistes et d'écrivains une relation épistolaire d'une ampleur et d'une richesse considérables. Ses carnets, tenus depuis l'adolescence, constituent l'autre volet de ses écrits intimes. Ils montrent comment l'homme, à travers le temps, s'est construit, a forgé ses idées et inventé son univers. " Pardonnez-moi ! Je n'aime que la France ", y écrit de Gaulle au lendemain de la Libération. Cet aveu suffirait à résumer l'histoire de toute sa vie.

06/2010

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Beaux arts

Neufchatel en Bray, tome 2, ville occupée 1941 1942 1943 début 1944. Tome II Éphéméride 1941-1942-1943-début 1944

Après les terribles bombardements du 7 juin 1940, vouloir redonner "une vie" à notre ville encore groggy s'avère une tâche bien délicate, surtout "quand on a dans les pattes" , une armée d'occupation qui s'ingénie à contrarier le moindre de nos projets. Ajouter à cela la prétendue "relève" de nos prisonniers qui s'apparente vite à une nouvelle mascarade montée par l'Etat collaborationniste de Vichy, juste avant que "le couple diabolique Pétain-Laval" mette sur pied le Service du Travail Obligatoire. Aux réquisitions, restrictions, convocations et pressions en tout genre, notre municipalité est parfois amenée à opposer un "non" catégorique, certes avec diplomatie, mais un "non" tout de même, qui engendre quelques épiques affrontements verbaux. A l'inverse, comment vouloir toujours demander à une "jeunesse neufchâteloise" au "sang chaud" de garder en toutes circonstances son "sans froid" ? Fort heureusement la Résistance locale, qui réalise un précieux "travail" , doit parfois faire office de "soupape" en abritant et en fournissant des papiers à nos jeunes réfractaires. Tout comme elle doit s'évertuer à "réparer" les dégâts causés par l'efficace D. C. A. allemande, en cachant au péril de sa vie des aviateurs alliés. En tournant les pages de cette nouvelle éphéméride de Neufchâtel-en-Bray - années 41, 42, 43 et les deux premiers mois de l'année 44 - nous allons redécouvrir les "frasques" et aussi, la face cachée de l'occupation allemande. Dans cet ouvrage : témoignages exclusifs de Marcel Deveaux, Noël des Robert, Renée Hébert, Rolande Alleaume et Jacques Bove.

05/2011

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Histoire de France

Nouvelle histoire de la France contemporaine. Tome 12, Victoire et frustrations 1914-1929

La chute de la Monarchie (1787-1792). La République jacobine (10 août 1792-9 Thermidor an II). La République bourgeoise (de Thermidor à Brumaire, 1794-1799). L'Episode napoléonien (1799-1815) : aspects intérieurs, aspects extérieurs. La France des notables (1815-1848) : l'évolution générale, la vie de la nation. 1848 ou l'apprentissage de la République (1848-1852). De la fête impériale au mur des Fédérés (1852-1871). Les débuts de la Troisième République (1871-1898). La République radicale ? (1898-1914). Victoire et Frustrations (1914-1929). La crise des années 30 (1929-1938). De Munich à la Libération (1938-1944). La France de la Quatrième République(1944-1958) : l'ardeur et la nécessité (1944-1952), l'expansion et l'impuissance (1952-1958), La France de l'expansion (1958-1974) : la République gaullienne (1958-1969), croissance et crise (1969-1974). La France de 1974 à nos jours. Documents pour la France du XXème siècle.

10/2005

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Ouvrages généraux

Français, libre. Pierre de Chevigné

Officier des corps francs pendant la drôle de guerre, Pierre de Chevigné (1909-2004) rallia la France libre à la fin de juin 1940 et devint l'un des hommes de confiance du général de Gaulle. Il vécut avec ce dernier l'apothéose de la libération de Paris et fut nommé compagnon de la Libération en 1945. Élu à l'Assemblée nationale sous les couleurs du MRP, haut-commissaire à Madagascar en 1948 et 1949, secrétaire d'État à la Guerre (1951-1954) puis ministre de la Défense nationale en mai 1958, il rompit avec l'homme du 18 juin dont les conditions du retour au pouvoir l'avaient ulcéré. Il bascula alors dans une opposition résolue au magistère gaullien. Adossée à des archives américaines, britanniques et françaises largement inédites, cette biographie apporte des éclairages nouveaux sur les débuts de la France libre au Moyen-Orient, sur les négociations militaires entre Américains et Free French en 1942 et 1943, ainsi que sur les hauts et les bas de la libération du Nord de la France au fil de l'été 1944. De Madagascar en crise à l'Algérie en guerre en passant par l'Indochine tumultueuse, elle parcourt les premières étapes d'une décolonisation française dont Chevigné, à sa manière, incarna les prises de conscience et les fractures. Une histoire d'aventure et de liberté, d'amour et de service, de passion et de rupture.

05/2022

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Critique littéraire

SITOT LUS. Lettres à Franz Hellens 1922-1952

Ce livre de lettres, Sitôt lus, cet incunable exhumé, secret et intime de l'avant-garde éclaircit la genèse et la ramification de l'œuvre de Michaux, Les Rêves et la jambe. La polémique violente de l'art moderne contre Freud, une dissémination textuelle et circulaire qui se cherche en puissance, marque l'époque de l'herméneutique en philosophie et la phénoménologie dans l'art (tachisme). L'angoisse de Michaux pour la pureté de la langue française s'épuise entre un Malherbe, Port-Royal, Rivarol, Paulhan, Valéry, Ponge, à la recherche de l'objet véritable de l'Institution littéraire, l'Académie française. Les 52 lettres de cette correspondance inédite couvrent la période de 1922 à 1952. Henri Michaux (1899-1984) découvre Mélusine (1920) de Franz Hellens (1881-1972), l'auteur de Les Hors le Vent (1909). Michaux s'engage, encouragé et soutenu par Hellens, dans sa revue le Disque Vert, qui lui ouvrira les portes de la critique et d'une autorité littéraire dans les milieux parisiens. Une photographie inconnue d'Ecuador, une riche documentation et la mise en page annotée, témoignent d'une fidélité philologique aux ambiguïtés sémantiques de la main d'un auteur voilé, qui " reparaisse et réapparaisse ". L. C.

11/1999

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Littérature étrangère

Je reviendrai. Lettres de Russie 1942-1943

En 1941, Eugenio Corti (1921-2014) est envoyé, à sa demande, sur le front russe. Ce jeune officier d'artillerie est affecté au 35e corps d'armée, l'un des trois corps de l'Armée italienne de Russie qui comprend à l'époque plus de 200 000 hommes. Les cent lettres qu'Eugenio Corti envoie à sa famille, rassemblées dans ce livre posthume, couvrent la période juin 1942-janvier 1943 : l'arrivée sur le front russe, les avancées des Allemands et de leurs alliés pendant l'été et l'automne 1942, la formidable offensive russe de décembre et la retraite qui ne prendra fin, pour les rares survivants, dont Corti, que le 17 janvier. Le journal La Plupart ne reviendront pas (1947) rendra compte de ces tragiques journées de marche et de combats. Par ailleurs, les lecteurs du Cheval rouge (1983), le chef-d'oeuvre d'Eugenio Corti, trouveront ici de nombreuses indications qui seront développées dans le grand roman historique à venir. Je reviendrai n'est cependant pas qu'un journal de guerre. Les lettres de Corti, qui doivent tenir compte de la censure militaire et de la censure que l'auteur s'impose dans cette correspondance adressée à sa famille, nous renseignent sur la vie au front d'un jeune officier. Elles donnent surtout la mesure de la dimension éthique de l'engagement de Corti, son intérêt pour les populations civiles qui, en dépit de l'oppression qu'elles subissent depuis des générations, ont gardé la foi en l'homme et la foi chrétienne. "Je reviendrai" : l'assurance avec laquelle le jeune officier affirme qu'il reviendra du front russe n'est ni de l'inconscience ni de l'orgueil. Elle traduit sa confiance en une mission à accomplir dans la vie ; ce sera sa vocation d'écrivain, qui va précisément naître en Russie.

01/2017

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Critique littéraire

Correspondance (1912-1942)

Cette correspondance nous révèle l'attitude de deux hommes face à la crise de civilisation qu'entraîne la première guerre mondiale, et face au communisme qui se développe les années suivantes. Elle souligne la différence de l'idée qu'ils se font de l'humanisme.

11/2014

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Ethnologie

Correspondance (1942-1982)

La correspondance publiée ici, pour la première fois, s'ouvre par des contrepèteries et se referme sur la couleur des voyelles. Elle entrecroise sur presque un demi-siècle le fil de deux vies dans la trame d'une amitié savante qui ne s'interrompra qu'avec la mort. Il y est question de poésie et de mathématiques, de champignons et d'épopées médiévales, autant que de langues et de mythes. Car, loin de l'image dont on les a parfois affublés, le linguiste Roman Jakobson (1896-1982) et l'anthropologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009), ces deux grands sphinx des sciences sociales du xxe siècle, furent, plus que d'autres, des médiateurs entre l'abstraction de la science et l'expérience sensible. La théorie et la volupté se conjoignent dans leurs oeuvres respectives autant que dans leur rencontre. Dans l'éloge qu'il fera de Lévi-Strauss, Jakobson insistera sur un point : il faut concilier le sens de la variation et la recherche des invariants, ne pas opposer la passion pour le singulier, le différent, l'unique, et le souci des formes universelles – bref la science et l'expérience, le concept et la sensation, la vérité et la vie. Il attribue à son ami la solution : faire de ces fameuses structures invariantes rien d'autre que des matrices de variation. Nous n'avons rien en commun sinon ce qui nous fait différer les uns des autres ! Et cela, non seulement au sein de l'humanité, mais jusque dans l'immense concert de la diversité biologique et cosmique. Saisir sa place dans ce jeu de variations, c'est se comprendre soi-même – et telle est la tâche la plus haute des sciences humaines, pour laquelle témoigne cette correspondance inédite.

05/2018

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Critique

Journal 1958-1959

En 1958, la maison d'édition Putnam s'apprête à publier aux Etats-Unis le chef d'oeuvre de Vladimir Nabokov, Lolita. Quelques mois avant la parution, l'auteur et son épouse, Véra Nabokov, pressentent que cette publication sera un tournant capital dans la carrière de Vladimir et décident de rendre compte des événements qui surviendront. Bien que quelques entrées soient écrites de la main de Vladimir, c'est principalement Véra qui tiendra ce journal jusqu'en août 1960. Elle y décrit le succès immédiat du roman, les sollicitations croissantes des journalistes, des éditeurs étrangers, des studios hollywoodiens, les demandes extravagantes des lecteurs et les diverses requêtes arrivant de toutes parts. Ce journal offre ainsi une perspective inédite sur l'effervescence créée dans la vie du couple par ce que Nabokov appelle "l'ouragan Lolita" . Il témoigne également du rôle déterminant que Véra a tenu dans la carrière littéraire de Nabokov, qui, sans doute à cause de la rareté de ses témoignages qu'elle a volontairement détruits, s'est trop souvent apparenté à celui d'une épouse silencieuse et effacée. Les pages du Journal, complètement inédites, démontrent qu'il n'en est rien et rendent compte pour la première fois de son engagement de chaque instant auprès de l'écrivain, de sa puissante clairvoyance, ainsi que de son humour vif, et parfois incisif.

10/2023

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Correspondance

Lettres à Albert Paraz. 1947-1957

À partir de mars 1947, ayant quitté la prison pour l'hôpital de Copenhague, Céline peut écrire librement. Son activité épistolaire se développe alors considérablement, avec ses anciens amis restés en France et avec de nouveaux venus qui se manifestent à lui. C'est le cas de l'écrivain Albert Paraz (1899-1957) qui entame sa correspondance avec l'exilé en juin 1947. Elle durera dix ans et compte 353 lettres. Ce qui en fait l'une des plus étendues après celle que Céline entretient avec sa secrétaire Marie Canavaggia depuis 1936. Cependant elle présente un caractère qui la distingue de toutes les autres : Paraz a l'idée, acceptée avec réserves puis contrôlée par son correspondant, de mêler les lettres qu'il reçoit du Danemark à ses écrits autobiographiques, " Le Gala des vaches " (1948) et " Valsez, saucisses " (1950) - ce qui fait de lui le premier éditeur d'une correspondance de Céline.

05/2009

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Critique littéraire

Carnets inédits 1947, 1950, 1951. Suivi de Pages 1934-1948

Les Carnets figurent au premier plan de l'œuvre thomasienne, ayant nourri non seulement des livres, mais aussi les articles publiés dans La Nouvelle Revue française. Aux poèmes et aux récits s'ajoutent maintenant des pages écrites entre 1934 et 1951, découvertes il y a dix ans dans un grenier d'Asnières au cours d'une recherche entreprise dans le cadre universitaire. Ce sera au lecteur de décider s'il s'agit d'un abandon volontaire de l'auteur ou d'un simple oubli. Ce dossier serait-il, à partir d'une douloureuse expérience personnelle, ni plus ni moins qu'une tentative pour approfondir le mystère du rapport entre l'Homme et la Femme ? Face aux pièges de la condition humaine, on y trouve, tracées, les grandes lignes d'une stratégie de défense. Thomas s'interroge sur les règles du jeu et en arrive aux conclusions suivantes : d'abord que " c'est une erreur de voir dans une femme (ou un homme) un remède -à la solitude : " ; et ensuite que " le seul être dont on doive attendre quelque chose, c'est soi-même [...] On doit seulement souhaiter que les autres donnent l'occasion d'offrir ce qu'on a, soi, ce qu'on crée pour eux ". Ce choix de l'écriture comme sacerdoce assure au personnage de Thomas une réelle singularité. S'il a quitté ce monde il y a plus d'une décennie, sa voix n'en continue pas moins d'exercer une vraie séduction. Ces pages, inédites et poignantes, ne font qu'en confirmer la pertinence. J. L. Édition établie, présentée et annotée par Joanna Leary, docteur et membre associé de l'Université de Monash (Melbourne, Australie,), à qui l'on doit l'important Choix de lettres, 1923-1993 d'Henri Thomas ("Cahiers de la nrf ", 2003).

03/2006

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Littérature étrangère

Lettres choisies 1940-1956

En mars 1952, quelques mois après avoir terminé le manuscrit de Sur la route, Jack Kerouac écrit à John Clellon Holmes depuis San Francisco : " Frisco est dingue, absolument dingue, une ville presque parfaite au bout de la culture et du continent américains ; à partir d'ici il n'y a plus d'Ouest, c'est le Sud, le mot est Sud, et le seul mot qu'on entend à L.A., c'est Est. Entre Frisco et L.A. se trouve le plongeoir de la Californie, en place quelque part et gardé dans l'obscurité par des anges. " Ces six lignes d'une lucidité impeccable contiennent en germe une révolution de la géographie mondiale, de l'histoire de l'Amérique, de la littérature occidentale. Elles donnent la mesure de ce que Kerouac est en train de révéler dans une solitude quasi absolue, dont on ne peut trouver l'exemple aux Etats-Unis que chez Edgar Poe et Herman Melville avant lui : pressentiment de l'achèvement de la culture et de la clôture de l'espace américains, renouvellement de la littérature conçue comme action secrète et angélique. Les lettres réunies ici apportent des lumières précises, loin de toute mythologie, sur les circonstances dans lesquelles Jack Kerouac a plongé. P. G.

05/2000

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Critique littéraire

Lettres familiales (1944-1957)

Ces 45 lettres inédites de Saint-John Perse forment un document exceptionnel pour la compréhension de l'homme, Alexis Leger, qui se cache derrière le poète. Ecrites depuis les Etats-Unis entre 1944 et 1957, elles constituent les seules lettres familiales authentiques, non retouchées, qui nous soient parvenues. Parmi elles, une longue lettre adressée à sa mère peu avant sa mort, la seule qu'on connaisse. Saint-John Perse écrit principalement à son beau-frère, Abel Dormoy, qui veille en son absence sur sa mère et ses soeurs Eliane et Marguerite, à Paris. Il vit alors à Washington d'un modeste emploi à la Librairie du Congrès, puis d'une bourse que lui verse la Fondation Bollingen. Il reçoit également le soutien d'admirateurs américains (dont Beatrice Chanler, Francis et Katherine Biddle, Mina Curtiss). Déchu de ses fonctions en 1940 par Paul Reynaud, puis de sa nationalité par le régime de Vichy, Alexis Leger a longtemps attendu la régularisation de sa situation administrative. La gravité de ses ennuis l'a d'abord empêché de poursuivre son oeuvre poétique et l'on voit comme il en a souffert (onze ans séparent la publication de Vente et celle d'Amers). Saint-John Perse ne revient en France pour la première fois qu'en 1957. Les lettres révèlent avec précision les raisons de la prolongation de son exil américain. L'année 1951 est décisive : assez brutalement, Alexis Leger décide de quitter le personnage de diplomate pour devenir pleinement le poète et futur Prix Nobel de littérature.

12/2015

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Guerre d'Indochine

Lettres d'Indochine. 1946-1948

Jeune officier volontaire pour l'Indochine, François Gilard est incorporé en juin 1946 dans la 1re Brigade d'Extrême-Orient qui doit pacifier le Sud Annam. Propulsé chef de poste, il a pour mission avec sa section de partisans de protéger les populations, alors qu'il découvre le pays et ses habitants.

07/2022

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Guerre d'Indochine

Aimer et servir - Lettres d'Indochine. 1945-1947, 1954

La conversation épistolaire à la fois passionnée et pudique, épique et amoureuse, entre André Butor, jeune officier servant en Indochine entre 1945 et 1947, puis en 1954, et une jeune étudiante à sciences po, Chistiane Chauvet, devenue son épouse. Avec pour fil conducteur aimer et servir. "AIMER : le coup de foudre qui frappe André en juillet 1945 est sans doute partagée, même si Christiane ne se l'aouera que plus tard. Le 28_ octobre celui-ci embarque pour Saigon, sans l'avoir revue. S'ensuit une abondante correspondance "transcontinetale" , 354 lettres échangées durant les deux années suivantes ; d'abord amical, cet échange prend un tour rapidement sentimental et leur permet de se connaitre plus intimement. Peu à peu au bout d'un an, celui qui se qualifie d'"ami d'indochine" et celle qui lui envoie à la fin de ses lettres son "affectueux souvenir" et "sa meilleure amie" vont ressentir, simultanément à 12000km de distance la même progression du sentiment amoureux, une flamme mutuelle. Cette conversation épistolaire va se poursuivre avec la même intensité, leur permettant de mieux se connaitre : André, un homme au tempéramment intrépide, à l'humour volontiers moqueur, ayant le gout du risque, de l'aviation et soif d'aventure ; Christiane, une nature indépendante, impétueuse et passionnée. Ils partagent une m^me vision de l'actualité politique : pour elle "notre pays est entre de bien mauvaises mains". Lui met très peu de temps à se rendre compte, " que la France aura vite fait de perdre l'Indochine". SERVIR : c'est aussi l'histoire et le destin d'une génération de jeunes officiers fraichement sortis de saint Cyr, souvent issus de la résistance contre le nazime et qui considèrent que cette guerre consttue un maillon important dans la lutte contre le totalitaisme communiste. Affecté en cochinchine et en Annam dans des postes isolés, lieutenant André Butor prendra ardemment sa part dans la lutte contre la guérilla vietminh ente 1945 et 1947 . De retour en Indochine en 1954 comme pilote d'héicoptère , la dernère lettre envoyée à son épouse est datée du 27 mars 1954. Rentré de Hanoi à Muong sai, le capitaine André Butor trouvera la mort le soir m^me en effectuant des essais de vol de nuit afin de poursuivre les héroïques évacuations sanitaires pendant le siège de Dien Bien Phu. André Butor est promu Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthumme le 5 août 1954 ". N'omettez pas d'inscrire le souvenir d'André. Il fut un héros", écrira Christiane Butor à ses enfants au soir de sa vie. Message bien reçu par ses filles Nathalie Volle Butor et Isabelle Chollet-Butor qui se sont chargées de transcrire méticuleusement ces lettres, de les composer et de présenter ce livre qui se lit comme un grand roman d'amour et d'aventure.

09/2023

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Histoire internationale

Ahmed Sékou Touré (1922-1984) Président de la Guinée de 1958 à 1984. Tome 5, Mai 1962-Mars 1969

Le diplomate français André Lewin, qui était au début des années 70 porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a négocié, comme envoyé spécial des Nations Unies, la normalisation des relations diplomatiques entre la Guinée et la France, intervenue le 14 juillet 1975. Il a ensuite été ambassadeur de France à Conakry jusqu'en 1979, et n'a cessé depuis lors de s'intéresser à ce pays. Il entretenait des relations confiantes et même amicales avec Ahmed Sékou Touré, président de la Guinée de 1958 à 1984. Il lui a consacré une thèse de doctorat d'histoire, soutenue en 2008 à l'Université d'Aix-en-Provence. Le tome 5 de cette biographie décrit les événements qui se déroulent de mai 1962 à mars 1969. Il commence avec l'intronisation, en présence de Sékou Touré, de l'archevêque de Conakry Mgr Tchidimbo, qui sera ultérieurement arrêté et condamné aux travaux forcés à perpétuité pour " participation au complot de la Ve colonne ". Avec la France du général de Gaulle, on assiste en 1963 à la signature d'accords bilatéraux, et en 1965 à une rupture des relations diplomatiques qui durera dix ans, en dépit de quelques vaines tentatives de réconciliation. On voit également Sékou Touré célébrer les femmes, radicaliser la Révolution, réprimer sévèrement divers complots dont celui des militaires, contribuer à la chute de l'abbé Fulbert Youlou, président du Congo-Brazzaville, déplorer la chute de son ami le président ghanéen Nkrumah, ne pas parvenir à se réconcilier avec le président ivoirien Houphouët-Boigny, mais aussi concrétiser l'un de ses rêves : la naissance de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) dont le Guinéen Diallo Telli devient le premier secrétaire général.

03/2010

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Littérature française

Journal 1942-1945

Tête d'affiche et tête de Turc, tel est le sort paradoxal fait à Cocteau tant que l'aigle allemande étend son ombre sur la France. Les critiques ont beau l'injurier et déchaîner contre lui des "boy-scouts criminels", ses pièces, ses mises en scène, ses scénarios triomphent : Renaud et Armide, L'Eternel Retour, Antigone à l'Opéra. Après la Libération, et même si ce défenseur de Max Jacob, ce compagnon d'Eluard n'a pas à être "épuré", il entre dans une période de persécution silencieuse. Il mettra de longues années à sortir de cette semi-disgrâce. Cause unique : un article consacré en 1942 à l'artiste favori de Hitler, le "Salut à Breker" lancé par bravade, comme un acte gratuit, au nom de la liberté et de la fraternité des artistes, à l'abri de l'histoire et de tout mot d'ordre. Il ne "comprend rien à la politique" et le démontre de façon consternante en notant, avec une crédulité voisine de l'inconscience, les propos du sculpteur allemand. Cocteau voit passer des aventuriers, des opportunistes, des "zazous", des académiciens ; il s'attarde sur Picasso, Valéry, Colette, et sur Genet découvert en 1943. Les événements de la vie culturelle ou mondaine provoquent sa verve, alimentent un esprit parfois malveillant, fournissant à sa chronique des épisodes cocasses. Toutefois des pages graves et intimes, sur l'expérience du délaissement, sur la mort de sa mère, ruinent la fable de l'écrivain frivole et nous ramènent à ce qu'il va bientôt appeler "difficulté d'être".

04/1989

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Critique littéraire

Correspondance 1938-1958

Quelle place la tauromachie a-t-elle réellement occupée dans la vie de Michel Leiris ? Fut-elle uniquement, pour l'autobiographe, une métaphore de l'écriture ? L'arène devint-elle le lieu où se conjuguèrent ses intérêts pour l'ethnographie, la poésie, le mythe, l'éthique et le langage ? A ces questions, les 186 lettres de sa correspondance croisée avec celui qui fut son mentor dans la "planète des taureaux", André Castel — oenologue nîmois que ses contemporains appelaient "Don Misterio" — apportent une réponse circonstanciée et inédite... Les deux hommes font connaissance en 1938 alors que Leiris, encore jeune ethnographe, s'apprête à publier une série de poèmes tauromachiques, Abanico para los toron. Depuis 1926, année de son mariage, Leiris assiste en effet à des corridas (il en verra près d'une quarantaine jusqu'en 1965), mais ce n'est qu'en 1935 qu'il éprouve une véritable "révélation", lors d'une faena de Rafaellilo Ponce : "[...] je n'ai jamais trouvé, dans aucune oeuvre artistique et littéraire, l'équivalent de ce que j'ai ressenti à Valence en voyant toréer Rafaelillo, très peu de temps avant qu'il reçoive l'alternative", écrit-il à Castel. Révélation confirmée par la première corrida à laquelle ils se rendent ensemble, à l'automne 1938 : encore sous le coup de l'émotion, Leiris en rédige le compte rendu pour La NRF : "Rafaelillo le 9 octobre à Nîmes"... Après la guerre, André Castel veille à introduire Michel Leiris lequel court les arènes pour voir toréer Fermin Rivera ou Luis Miguel Dominguin — dans le "mundillo" : il lui fait découvrir les " terres à taureaux" de Camargue, l'emmène chez des manadiers, l'invite à des "tientas", lui fait rencontrer des toreros et des aficionados. Et par lettres, ils rivalisent d'érudition tauromachique en évoquant les écrits de Garcia Lorca, Bergamin, Hemingway, Montherlant, Stendhal, Melville ou Alarcon... En Castel, Leiris trouva non seulement un spécialiste avec lequel partager une précieuse conversation sur "l'art tauromachique", mais également un "ordonnateur de plaisirs" qui sut accueillir généreusement ses invités : dès le lendemain de la guerre, se sont ainsi retrouvés, dans la cour de son "labo" au coeur de Nîmes, des toreros célèbres et des chanteurs de flamenco, ainsi que Pablo Picasso (compagnon d'aficit6n avec lequel Leiris vit sa première et sa dernière corrida), Georges Bataille, Blaise Cendrars, Elie Lascaux, André Masson, Jean Paulhan, Jean Hugo, Jean Dubuffet... Mais en 1955, le départ brutal d'André Castel pour l'Espagne annonce la fin de ce commerce amical, tout entier tendu vers l'"image même de notre émotion", que Michel Leiris avait reconnue dans Miroir de la tauromachie.

05/2002

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Correspondance

Correspondance 1941-1958

"A mesure qu'on avance en âge, les idoles changent et se déforment, vous êtes resté le même pour moi." L'idole ? Georges Nicole (1898-1959), critique de poésie renommé et professeur au collège de Nyon. L'admirateur ? Son élève Yves Velan (1925-2017), futur écrivain au parcours hors du commun. Leur correspondance s'ouvre au début des années 1940 sur La Côte lémanique. Alors que Velan vient de perdre son père, Nicole l'entoure d'une sollicitude durable : à la fois figure paternelle de substitution et mentor, il accompagne le romancier durant ses années de formation, au fil d'un échange qui permet au lecteur de plonger dans la genèse d'une oeuvre toute d'exigence et de rigueur. Aux antipodes l'un de l'autre à bien des égards, Georges Nicole et Yves Velan sont pourtant liés par une connivence profonde, fondée sur leur affection mutuelle, le partage de leurs tourments existentiels et un amour viscéral pour la littérature. Correspondance établie, annotée et présentée par Océane Guillemin, responsable de recherches au Centre des littératures en Suisse romande de l'université de Lausanne.

06/2022

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Histoire de France

Journal. (1941-1942)

Prague, 1941. Petr Ginz, un adolescent juif âgé de quatorze ans, entame un journal. Celui-ci, avec ses références sobres et concises, ponctuées de poèmes et de dessins, reflète un insatiable appétit de connaissances et de lectures et atteste de dons littéraires et artistiques très sûrs. Avant tout, il capte avec une ironie et un sens aigu de l'absurde la texture de plus en plus précaire de la vie quotidienne, la tension palpable, la peur du "transport à l'Est". Et il décrit comment la ville bien-aimée et familière se transforme peu à peu en un "ghetto sans murs ", un espace en apparence ouvert mais délimité par un nombre croissant d'interdictions. Le journal s'achève à l'été 1942, avec le départ de Petr au camp de Terezin. Pendant deux ans, il y déploie une grande force morale, crée et édite la revue clandestine Vedem ("Nous menons"), continue furieusement à dessiner, peindre, écrire et lire, se préparant avec un optimisme indéfectible à un avenir meilleur qu'il ne connaîtra jamais. Le 28 septembre 1944, il monte à bord d'un train à destination d'Auschwitz. Cet ouvrage est un document historique d'une valeur inestimable, le témoignage candide et bouleversant d'une jeune vie pleine de promesses, brutalement interrompue par la barbarie nazie.

03/2010

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Critique littéraire

Correspondance (1944-1958)

Le 24 juin 1948, Roger Martin du Gard avait écrit à André Gide : "Camus est celui de sa génération qui donne le plus grand espoir. Celui qu'on peut ensemble admirer et aimer". Dix ans plus tard, à la mort du romancier des Thibault, Albert Camus note sobrement dans son Cahier : "On pouvait l'aimer, le respecter, Chagrin". Emouvant parallèle qui souligne la dimension affective d'une correspondance fondée sur la confiance, le partage des mêmes valeurs, l'engagement douloureux de l'écrivain au service de la paix, de la justice et de la dignité. En Martin du Gard, Camus apprécie l'expérience d'un généreux aîné apte à conseiller, à comprendre sans condamner, en garde permanente contre "la fascination des idéologies partisanes". Et Camus illumine les dernières années du vieil homme si prompt à douter de lui-même. Par sa révolte lucide et la riche variété de sa palette, il prouve à Martin du Gard que l'on peut s'inscrire sans en rougir dans la lignée d'un humanisme dont Jean Ramis et Les Thibault furent naguère tributaires. Leurs lettres et les notes qui les éclairent révèlent deux natures fraternelles, dont les angoisses et les espoirs n'ont pas cessé d'être les nôtres.

09/2013

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Critique littéraire

Lettres à Philippe Sollers. 1958-1980

Quand ils se rencontrent le 28 octobre 1958, elle a quarante-cinq ans, lui, vingt-deux. Il est l'auteur d'un récit et d'un roman célébrés par Mauriac et Aragon, elle a publié en 1942 son premier roman salué par Cocteau et Max Jacob. Lattirance est immédiate et réciproque. Tout va très vite. Cette différence d'âge, impensable, semble-t-il à l'époque, scelle entre les amants un pacte de clandestinité. Ils ne se montreront jamais ensemble ; personne ne se doutera de la nature et de la force de leur relation. Dans ce deuxième volume, l'envers du premier qui présente les lettres de Philippe Sollers, nous donnons près du quart des 892 lettres écrites par Dominique Rolin à Philippe Sollers entre 1958 et 1980. Cest le caractère romanesque de cette passion hors du commun qui a guidé notre choix. Nous avons tout simplement voulu raconter une grande histoire d'amour épistolaire.

10/2018

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Correspondance

Lettres à Milton Hindus (1947-1949)

"Je ne crée rien à vrai dire - Je nettoye une sorte de médaille cachée, une statue enfouie dans la glaise - Tout existe déjà c'est mon impression - Lorsque tout est bien nettoyé, propre, net - alors le livre est fini. Le ménage est fait - On sculpte, il faut seulement nettoyer, déblayer autour - faire venir au jour crû - avoir la force c'est une question de force - forcer le rêve dans la réalité - une question ménagère - De soi, de ses propres plans il ne vient que des bêtises - Tout est fait hors de soi - dans les ondes je pense - Aucune vanité en tout ceci - C'est un labeur bien ouvrier - ouvrier dans les ondes". "Comment se fait-il que Céline, après quelques lettres amorçant cette correspondance, se livre en 1947 et 1948, avec finesse et précision, sur l'intimité de son travail stylistique, à un inconnu de la veille, Milton Hindus ? Nulle part ailleurs, avant les Entretiens avec le Professeur Y, nous ne rencontrons avec autant d'explications métaphoriques, soumise à des variations d'une rare beauté, un aussi magistral cours de littérature de la part de Céline. Bien entendu, Hindus étant juif et américain, il est un atout précieux dans le cercle restreint des soutiens de l'écrivain en exil, et Céline ne peut manquer de chercher à en tirer profit. Cela ne suffit pas cependant à expliquer le ton constamment confiant et patient sur lequel il répond, pendant plus d'un an, à son correspondant, ni surtout les remarquables confessions de l'artiste au travail. Confiance, patience et confession qui ne résisteront pas à la visite de Milton Hindus à l'exilé : le jeune universitaire, après avoir rendu tant de bons offices, dont le principal est d'avoir été à l'origine de cette correspondance, retourne sa veste en même temps qu'il regagne les Etats-Unis et quitte le domaine de la littérature pour écrire un terrible pamphlet, sous forme d'impressions de voyage au Danemark. Cette édition, qui compte 97 lettres (dont 13 partiellement ou totalement inconnues) et de nombreux documents inédits, donne des rapports entre Céline et Hindus une image neuve". Jean Paul Louis.

02/2012

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Critique littéraire

Lettres à Dominique Rolin (1958-1980)

Ce volume réunit deux cent cinquante-six lettres de Philippe Sollers à Dominique Rolin, depuis la rencontre des deux écrivains, en 1958, jusqu'à la parution de L'Infini chez soi de Dominique Rolin et la fin de la rédaction de Paradis par Sollers, en 1980. Ces lettres incisives, émouvantes, rythmées, drôles souvent et d'une grande acuité, donnent à voir un amour hors du commun, mais aussi l'évolution surprenante d'une oeuvre, d'un corps et d'un esprit traversant par bonds audacieux ses "passions fixes" - la Chine, la politique, la science, la Bible, l'Histoire - et l'expérience de la littérature jusqu'à ses limites. Et Dominique Rolin ? Sa parole, déjà présente, en filigrane, dans les lettres de Sollers, s'exprimera pleinement dans un prochain recueil. Voici donc le premier chapitre d'une longue et inclassable aventure amoureuse, unique dans l'histoire littéraire française.

11/2017

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Economie

Inflation, État et opinion en France de 1944 à 1952

Issu d'une thèse de doctorat dirigée par M. François Caron sur La politique des prix en France de 1944 à 1952, cet ouvrage retrace l'histoire de la plus violente inflation enregistrée en France à l'époque contemporaine avec un indice des prix officiels qui augmente de 25 fois entre 1938 et 1952. A partir d'une documentation exceptionnelle par son ampleur et par sa diversité, Michel-Pierre Chélini s'attache à présenter l'ensemble des facteurs qui participent au processus inflationniste de ces années de reconstruction ; au-delà d'une simple politique des prix rapidement dépassée dès 1945, on mesure le rôle de la volatilité des salaires, du déficit budgétaire et du déficit des paiements extérieurs. Au fil du récit, le lecteur voit se dérouler les différentes étapes du processus : le dérapage de 1944-1945 qui aurait pu être contenu, l'incohérence de 1946 et l'impuissance de 1947, le redressement enfin de 1948-1949, malheureusement provisoire. " La politique des prix est ainsi analysée dans une triple perspective : pour elle-même d'abord, sous le double aspect de la réglementation et du contrôle ; elle est ensuite replacée dans le cadre de la politique économique, monétaire, budgétaire, fiscale et planificatrice, replacée enfin dans le mouvement général de l'économie. La fin des pénuries aurait dû marquer la fin de l'inflation. Il n'en fut rien avant quatre ans (1948-1952). Michel-Pierre Chélini nous aide à comprendre pourquoi. Il y eut bien une inflation à la française, associée à des pratiques spécifiques, soit trop, soit insuffisamment dirigistes, selon les secteurs et selon les moments ". François Caron

12/1998

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Sciences historiques

Trois guerres dans les blindés au service de la France. Poche de Saint-Nazaire - Indochine - Algérie

Suivez le parcours héroïque de Pierre Jarno, membre du réseau Buckmaster à Châteaubriant en 1943, FFI combattant sur la Poche de Saint-Nazaire en 1944-1945, chef de peloton en Indochine de 1949 à 1952 puis en Algérie de 1958 à 1961. Spécialiste des blindés, il a dirigé la plupart des engins en dotation dans l'armée française de 1944 à 1975 : automitrailleuses françaises Panhard et britanniques Coventry, chars allemands récupérés en Normandie, chars américains Sherman, Light M5 Stuart et Patton. Officier de l'école de cavalerie de Saumur, il a terminé sa carrière comme adjoint du commandant du Centre d'Instruction des Divisions Blindées. Toute une vie au service de la France récompensée par les plus hautes décorations.

06/2009