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Le Vol de Piatakov. La collaboration tactique entre Trotsky et les nazis

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Généralités

Le Vol de Piatakov. La collaboration tactique entre Trotsky et les nazis

Lors du procès de Moscou de janvier 1937, Guéorgui Piatakov, vice-ministre de l'Industrie lourde soviétique de 1932 à août 1936, a reconnu avoir pris en secret un avion à Berlin en décembre 1935, avec l'aide des hitlériens au pouvoir, pour atterrir quelques heures plus tard en Norvège et rencontrer tout aussi secrètement Trotsky dont il prétendait être, depuis la seconde moitié de 1931, un partisan caché et une "taupe" habile, solidement établie au plus haut niveau de l'appareil économique de l'Union soviétique stalinienne. Piatakov a-t-il dit la vérité sur les événements de décembre 1935, ou était-ce là le fruit d'une horrible machination du pouvoir soviétique à propos d'un prétendu voyage et d'un entretien avec Trotsky n'ayant jamais eu lieu ? Sommes-nous en présence d'un sinistre complot contre non seulement l'innocent Piatakov mais aussi Karl Radek, un autre accusé au procès de janvier 1937, et surtout Trotsky, faussement accusé, par contumace, d'être devenu un "laquais de Hitler"? En réalité, c'est à partir de sources et de documents anti-staliniens incontestables, à commencer par les archives de Trotsky à Harvard, qu'est apparue récemment une série de révélations retentissantes qui prouvent de manière concluante la collaboration directe entre les nazis au pouvoir et Trotsky. En particulier, et à l'encontre des théories encore en vigueur sur l'impossibilité pratique du vol, il est maintenant certain qu'en décembre 1935, Piatakov s'est bien envolé avec l'aide des fascistes allemands pour une rencontre clandestine avec Trotsky, avec qui il eut une confrontation dramatique, précisément sur la question d'une alliance tactique avec les nazis. Les livres d'histoire sur les années 1930 et 1940 devraient donc être largement réécrits, ce qui ne peut avoir que des répercussions évidentes sur la gauche contemporaine.

09/2021

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Histoire de France

Dictionnaire de la Collaboration. Collaborations, compromissions, contradictions

La Collaboration, entre 1940 et 1944, n'est pas une invention du vainqueur allemand ; celui-ci occupe, administre, persécute, pille, sans se soucier de l'approbation du vaincu. C'est le vaincu qui, le premier, recourt à ce mot et lui donne un contenu dans l'espoir - vite devenu illusion - d'en tirer profit. La Collaboration implique l'acceptation de la défaite et de l'armistice qui en découle. Concept mouvant et évolutif, elle suppose une adaptation permanente aux circonstances, aux exigences de l'occupant, aux besoins des Français, au déroulement de la guerre mondiale. Elle se caractérise par une extraordinaire diversité d'attitudes et de comportements, et revêt des formes et des degrés d'implication très variables selon les personnes, les milieux, les régions, les moments. Recensant les notions, événements, lieux, organismes, publications et acteurs de la Collaboration sur le territoire français, faisant également état de la mémoire du phénomène (devenir de l'idéologie, historiographie, filmographie...), ce dictionnaire ouvre des perspectives en donnant à voir la réalité complexe de la Collaboration en France entre 1940 et 1944.

10/2014

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Histoire internationale

La zone grise. Entre accomodement et collaboration

Le concept de " zone grise " a été élaboré et formulé par Primo Levi, notamment dans son ouvrage fondamental, Les naufragés et les rescapés. La notion désigne en tout premier lieu la zone d'ombre qui sépare les bourreaux des victimes dans les camps nazis. Mais au-delà de cette application, Primo Levi a tenu à préciser que cette notion pouvait être appliquée de façon plus générale aussi bien aux diverses sociétés sous des régimes d'oppression dictatoriale ou totalitaire qu'au niveau des sociétés modernes fortement hiérarchisées. Ce recueil vise à clarifier dans une perspective historique et sociologique le champ de pertinence de cette notion par l'examen des situations concrètes. Il pose aussi la question de la possibilité d'une pédagogie à partir de l'enseignement de la zone grise.

04/2010

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Voile

Les clés de la tactique. Régate et statégie

Cet ouvrage s'adresse à tous les régatiers voulant progresser dans les prises de décisions sur l'eau et choisir de meilleures options au fil des régates disputées : il traite du domaine trop souvent méconnu de la tactique, c'est-à-dire des principes à connaitre et à appliquer pour prendre ces bonnes décisions et options. Il s'agit ici d'étudier les logiques intégrant les évolutions du vent, les types de parcours, le positionnement des bateaux sur l'aire de jeu et d'évaluer les risques qu'implique chaque décision pour diminuer la part du hasard dans ce jeu d'échecs sur l'eau qu'est la régate. Marc Bouët livre son expérience en traitant en premier lieu des fondamentaux s'appliquant à toute compétition en voile. Il analyse ensuite chaque phase de la régate : le départ, le bord de près, les bords de portant et le passage des marques. Si, d'une manière générale, plus votre bateau va lentement, plus la tactique devient capitale, cela ne veut nullement dire qu'il est inutile de tactiquer sur les nouveaux supports, rapides et volants de nombreux ajouts à cette nouvelle édition sont ainsi consacrés aux bateaux à haute vitesse. Ce livre entend vous aider à naviguer avec intelligence en utilisant votre science de la régate : "Sail smart'", comme disent les Anglo-Saxons. Coureur de haut niveau, formé à l'exigeante école de l'olympisme et champion du monde sur deux bateaux différents (le Flying Dutchman et le Soling), sélectionné trois fois aux Jeux olympiques, Marc Bouët s'est aussi intéressé rapidement au match-racing et a l'America's Cup, à laquelle il a participé en 1987 et 1992. Entraineur, il a encadré pendant plusieurs olympiades L'équipe de France de voile en tant que responsable de la préparation tactique, de la stratégie et des règles de course. Il a aussi contribué à l'éclosion des nombreux talents français en match-racing.

01/2022

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Histoire internationale

Le vol de la tapisserie de Bayeux. L'incroyable projet des Nazis

Juin 1944. Heinrich Himmler, chef de la SS, ordonne le transfert de la Tapisserie de Bayeux à Paris. L'insurrection de la capitale, en août 1944, sauve ce chef-d'oeuvre d'un départ pour l'Allemagne. Premier récit complet digne d'un roman d'aventure ! La Tapisserie de Bayeux est en réalité une broderie. Oeuvre majeure de l'art occidental, elle relate, par ses nombreux détails et sur une longueur d'environ 68 mètres, les préparatifs de l'invasion de l'Angleterre par le duc Guillaume de Normandie (v 1027-1087) et sa victoire à Hastings (1066), qui lui permettra de monter sur le trône d'Angleterre et d'entrer dans l'Histoire sous le nom de Guillaume le Conquérant. Très intéressé par cette oeuvre monumentale, Heinrich Himmler souhaite l'étudier afin d'y trouver des preuves supplémentaires de la supériorité de la "race nordique", les Nazis se considérant comme les descendants des Vikings. Le professeur Herbert Jankuhn, de l'institut scienti que de recherche allemand l'Ahnenerbe ("Héritage des ancêtres"), dépendant de la SS, est l'homme chargé de l'analyser. Le 8 juin 1941, il arrive à Bayeux accompagné d'un spécialiste des broderies médiévales, d'un peintre et d'un photographe. A travers de nombreuses péripéties, Jean-Charles Stasi nous conte à tambour battant l'histoire de cette miraculée de la guerre, à laquelle la ville de Bayeux doit sa notoriété internationale depuis plusieurs siècles.

10/2018

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Histoire internationale

Trotsky

"Quand les hommes, les femmes vous disent : "Nous, les générations adultes, nous nous savons sacrifiées, mais nous travaillons pour les enfants, pour l'avenir", vous direz ce que vous voudrez, c'est beau". Léon Trotsky (1879-1940), de son vrai nom Lev Davidovitch Bronstein, est, avec Lénine, un des principaux acteurs de la révolution d'Octobre. Successivement président du soviet de Saint-Pétersbourg, commissaire du peuple pour l'Armée et les Affaires navales de l'URSS, il finira par s'opposer à la bureaucratisation du régime incarné par Staline en prenant la tête de l'Opposition de gauche. Chassé du gouvernement en 1925 puis d'URSS quatre ans plus tard, il vivra le restant de ses jours en exil : Turquie, France, Norvège, Mexico enfin, où il sera assassiné par Ramón Mercader. Créateur de la IVe Internationale qui fédère encore aujourd'hui de nombreux mouvements adeptes de la pensée trotskyste, celui qui signait ses lettres à sa "femme" d'un familier "ton vieux chien" reste pour beaucoup une énigme dont Michel Renouard tente ici de s'approcher.

02/2017

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Littérature française

TROTSKY ETC

L'autobiographie de Trotsky est un document susceptible de séduire un auteur dramatique. Pouvait-il être restitué au théâtre dans son intégrité, pouvait-on en explorer les contours sur la scène sans verser dans l'anecdote ? Parti à la découverte de son personnage, René Kalisky eut la révélation d'une génération de marxistes orthodoxes, de révolutionnaires fiévreux, d'exilés faméliques suspectés par toutes les polices du monde et pour lesquels la politique représentait l'aspect le plus exaltant de l'existence. Au théâtre, pour nous être révélé tel qu'il fut, Trotsky devait apparaître dans son cadre authentique, au centre du drame révolutionnaire. Il était nécessaire de le voir dominer la révolution, puis être dominé par elle. C'est ce qu'a réalisé René Kalisky, négligeant systématiquement l'ordre chronologique au profit d'un ordre dramatique qui met en relief une thématique de la révolution. Entre les séquences de l'exil mexicain et celles du procès de Moscou, qui forment la partie centrale du spectacle, sont intercalés des tableaux où Trotsky est harcelé par des masques, des posters à l'image de Che Guevara, de Mao Tsé-toung, de Hô Chi Minh, de Marx, de Rosa Luxembourg, de Engels. En effet il ne suffisait pas d'éclairer les équivoques et les contradictions qui accompagnent la passion révolutionnaire de Trotsky, il importait de le faire parler, de briser ses silences, de crever le mur du temps et de l'espace en abolissant les bornes traditionnelles de la chronique historique. Rayé de l'histoire officielle de son pays, Trotsky reste encore de nos jours le "prophète maudit du marxisme" dont l'ombre se projette plus que jamais sur notre époque.

09/1969

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Histoire internationale

Le fils oublié de Trotsky

Trotsky eut deux fils. Les biographes connaissent tous l'histoire tragique de l'aîné, Léon Sedov, militant actif de la IVe Internationale, qui suivit son père dès le début de son exil, en 1929. Il fut assassiné par le NKVD en 1938 dans une clinique parisienne. Mais on ignorait tout du destin de Serge Sedov, le cadet, resté en URSS malgré le départ forcé de son père et la traque lancée contre lui et ses soutiens à travers le globe. Du reste, à Mexico, où il se réfugia finalement avant de mourir assassiné à son tour, le vieux Trostsky pensait que " s'il y avait chez Serioja (Serge) un intérêt politique actif, un esprit de fraction, toutes ces pénibles épreuves se justifieraient. Mais ce ressort intérieur lui manque totalement. Ce qui arrive lui est d'autant plus pénible. "Comme le révèle ce livre, cet " apolitisme " supposé de Serge Sedov a permis de masquer longtemps la vérité. Car Serge Sedov, qui préférait le football aux arcanes du parti bolchevique, fut bel et bien victime d'une machination de la police politique de Staline. Accusé d'avoir " empoisonné des ouvriers " et organisé des sabotages, Serge refusera d'endosser ces charges extravagantes et d'avouer la moindre culpabilité. Il échappera donc au procès public, au cours duquel les staliniens souhaitaient voir son nom traîné dans la boue, mais pas au jugement ni à la sentence : il sera fusillé le 29 octobre 1937. Il priva ainsi Staline d'une part de sa vengeance, mais Trotsky, lui, n'en sut jamais rien. Ce livre reconstitue pour la première fois les derniers mois d'une victime de la guerre que se livraient les deux héritiers de Lénine, une victime tombée dans l'oubli des grandes purges de la fin des années 1930.

01/2012

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Histoire des idées politiques

Découvrir Trotsky

Trotsky appartient à une génération de théoriciens et dirigeants marxistes qui se forment à la faveur d'une période de crises, de guerres et de révolutions. Mais contrairement à d'autres de ses contemporains (Lénine, Luxemburg) Trotsky doit affronter l'entre-deux guerres qui le confronte à une série de problèmes théoriques et politiques tout à fait nouveaux : montée du fascisme, crise économique mondiale, bureaucratisation de l'URSS... Ce livre propose une série d'extraits de textes de Trotsky, commentés et expliqués par Jean Batou, et permet aux non-connaisseurs d'appréhender certains de ses apports fondamentaux : révolution permanente, impérialisme, rapport masses/parti dans la révolution, entres autres.

03/2023

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Esotérisme

Les francs-maçons sous l'Occupation. Entre résistance et collaboration

Parmi les femmes et les hommes persécutés par la police de Vichy et la Gestapo, les francs-maçons figurent en bonne place : 64 000 furent fichés ; 3000 fonctionnaires perdirent leur emploi et plus d'un millier furent assassinés par les Allemands. Nombre de francs-maçons furent résistants et beaucoup le payèrent de leur vie. Quelques-uns s'engagèrent aux côtés du maréchal Pétain, d'autres adoptèrent une attitude plus ambiguë. De Jean Zay à Pierre Brossolette en passant par Bernard Faÿ ou Pierre Laval sans oublier Otto Abetz, onze portraits passionnants, qui sont autant de destinées particulières, étayent les propos d'Emmanuel Pierrat et jettent sur cette sombre période un éclairage inhabituel.

02/2016

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Beaux arts

Tactique navale, recherche des principes primordiaux et fondamentaux de toute tactique navale

Tactique navale : recherche des principes primordiaux et fondamentaux de toute tactique navale / par le vice-amiral comte de Gueydon,... Date de l'édition originale : 1868 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

03/2020

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Critique littéraire

La littérature de la défaite et de la collaboration

Pour mieux l'asservir, l'Allemagne nazie voulait "libérer le peuple français de ses parasites" et lui révéler les sortilèges de la communauté des destins français et allemand menacés par la "ploutocratie anglo-saxonne" et le "judéo-bolchevisme". Mais ce peuple avait-il encore assez d'énergie vitale pour s'intégrer à "l'Europe nouvelle", ou continuerait-il à s'abimer dans sa décadence ? Le Reich pouvait-il compter en France sur le concours d'élites régénérées, capables de donner à la littérature un cours nouveau ? Directeur de l'Amt Schrifttum de l'Office Rosenberg, service de propagande spécialisé dans le domaine du livre, Bernhard Payr scrute avec attention, en idéologue accompli, l'image donnée de l'Allemagne par les écrivains français depuis juin 1940. En 1942, son ouvrage Phönix oder Asche ? (Phénix ou Cendres ? ) - dont on trouve ici une traduction intégrale - analyse les écrits de soixante-dix auteurs. Les "illustres" (Rebatet, Céline et autres Brasillach...) comme les sans-grade retombés dans l'obscurité dès la Libération donnent quelques raisons d'espérer. Avec le temps, les effets conjugués de la censure - listes Otto et Bernhard -, d'une habile répartition des livraisons de papier, de la complaisance de quelques éditeurs et d'une promotion en France et en Allemagne de la littérature de collaboration concourront à mettre la pensée française à l'unisson des visées "européennes" du régime national-socialiste. Les archives inédites de l'Amt Schrifttum, de la Propaganda-Abteilung et des dossiers de travail de Payr permettent à Bernard Loiseaux de faire la chronique attentive du rôle de l'Allemagne au sein d'une fraction non négligeable du monde intellectuel français entre 1940 et 1945.

09/1995

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Histoire militaire

Pages de tactique

"Ces chroniques trouvent leur origine dans des notes, rédigées à l'attention des candidats à l'Ecole de guerre que je devais préparer à ce difficile concours. Leur bagage de culture militaire s'était un peu étiolé au cours de leurs engagements en opérations extérieures ou lors de leurs affectations en métropole, où leurs centres d'intérêt étaient beaucoup plus prosaïques. C'est ainsi que, de fil en aiguille, les sujets se sont multipliés, passant de simples rappels historiques à l'illustration de principes tactiques ou à celle de conceptions stratégiques. Outre leur but didactique, ces chroniques en visent un autre : contrebattre certaines idées toutes faites, qui prospèrent depuis des lustres, sans avoir jamais été remises en cause... " Claude Franc Porteur de rappels importants, qui intéresseront le militaire expérimenté tout autant que le futur militaire, Pages de tactique passionnera également les lecteurs curieux de découvrir autrement les relations internationales. Analysant les évolutions récentes à la lumière des expériences passées, il constitue un plaidoyer éloquent en faveur des conceptions françaises en matière de raisonnement tactique, en particulier sur les notions d'effet majeur et d'intention du chef, que l'intégration dans l'OTAN tend à mettre sous le boisseau. Ces réflexions sont d'une grande actualité.

04/2023

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Histoire de France

Les Nouveaux Temps et l'idéologie de la collaboration

Pourquoi le fondateur des "Nouveaux Temps" est-il devenu le collaborateur vénal des années noires ? Ce journaliste connu, qui rêvait depuis longtemps d'avoir "son" quotidien, qui avait milité très tôt en faveur du rapprochement franco-allemand, pensa, l'Occupation venue, que le moment était arrivé de réaliser le rêve de sa vie : être le "patron" d'un journal qui défendrait la politique française d'Abetz. Cet ouvrage est d'abord une analyse du contenu du journal, mais cherche aussi à replacer "Les Nouveaux Temps" dans l'ensemble de la presse parisienne de l'Occupation, à montrer la physionomie du journal, sa structure juridique et financière, ce qui conduit son auteur à aborder les "bas-fonds" de la collaboration.

01/1974

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Policiers

Trotsky se fait la paire

Trotski serait encore de ce monde ! C'est du moins ce que prétend Philby, le célèbre espion anglais réfugié en URSS qui le révèle discrètement à la CIA. Est-ce un mythe ? Une réincarnation ? Un fou lubrique ? Toujours est-il qu'il rêve de s'installer à la Maison-Blanche. Heureusement qu'un simple pic à glace suffit à arranger les choses. Mais quel boulot !

06/1983

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Histoire de France

Montoire. Les premiers jours de la collaboration

Le 24 octobre 1940, dans la petite gare de Montoire sur le Loir, Pétain et Hitler se saluent d’une poignée de main devant le train blindé du führer à l’intérieur duquel ils vont avoir une conversation d’une heure et demi… Cette entrevue qui, quatre mois après la signature de l’armistice, inaugure la politique de collaboration, est passée dans l’histoire et a été citée un nombre incalculable de fois sans jamais faire l’objet d’une étude approfondie et systématique. Historien spécialisé de cette période, François Delpla ouvre le dossier de Montoire en utilisant des documents jusqu’alors peu exploités et cherche à dégager les motivations des deux protagonistes en dehors des clichés trop souvent retenus. La France est sous le coup d’une écrasante défaite. Trois mois auparavant s’est produite l’attaque anglaise contre la flotte française de Mers el-Kébir. Pour Pétain, l’entrevue de Montoire qu’il a sollicitée doit permettre un adoucissement des très lourdes conditions de l’armistice, mais l’auteur estime qu’Hitler fut le seul bénéficiaire d’une opération de propagande au moment où, assuré des bonnes dispositions de la France et de l’Espagne, il voulait étendre le champ de ses victoires.

12/1996

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Philosophie de la chimie et de

Les tactiques de Chronos

Le temps est une " chose " introuvable dont l'existence ne fait aucun doute. Une " chose " dont tout le monde parle mais que personne n'a jamais vue. Nous voyons, entendons, touchons, goûtons dans le temps, mais non le temps lui-même. Contre toute attente, Chronos est un planqué, un caméléon qu'il faut débusquer sous nos habitudes de langage et de perception. Pour le démasquer, il va falloir l'effeuiller peu à peu, le distinguer de ses effets les plus sensibles : la durée, la mémoire, le mouvement, le devenir, la vitesse, la répétition. Parce que les horloges ne mesurent pas forcément du temps. Parce que le temps est toujours là alors qu'on dit qu'il s'écoule. Et qu'il existe indépendamment de ce qui survient, se transforme, vieillit et meurt. Aujourd'hui, le regard le plus audacieux et le plus déconcertant sur le temps, c'est la physique qui le porte. De Galilée à Einstein, puis de l'antimatière aux supercordes, elle n'a cessé d'approfondir la question jusqu'à ouvrir des perspectives qui donnent le vertige : le temps a-t-il précédé l'Univers ? Comment s'est-il mis en route ? Pourrait-il inverser son cours ? Au bout du compte, le temps pourrait bien être méconnaissable.

02/2021

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Histoire internationale

Einsatzgruppen. Les commandos de la mort nazis

Littéralement, «Einsatzgruppen» signifie «groupes d'intervention». La mission de ces 3 000 hommes lancés à partir de juin 1941 dans le sillage des armées allemandes à la conquête de l'URSS était de «liquider» les ennemis potentiels du Reich. Ils furent les exécutants zélés de la première phase de «la solution finale de la question juive». Hommes, femmes, enfants, tous sont abattus dans de grandes fusillades par les formations allemandes et leurs auxiliaires locaux : à l'été 1942, près de 1,5 million de Juifs ont ainsi été assassinés.

04/2015

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Histoire de France

Auschwitz. Les nazis et la "Solution finale"

Le 27 janvier 1945, l'armée Rouge pénètre dans le camp de concentration d'Auschwitz et libère les survivants. Le monde découvre un système d'une barbarie inouïe, jamais vue dans l'histoire de l'humanité : la " solution finale ", les chambres à gaz et les fours crématoires. S'appuyant sur les meilleures sources historiques et sur une centaine d'entretiens inédits avec d'anciens bourreaux comme avec des rescapés, Laurence Rees nous permet de comprendre de l'intérieur le fonctionnement de cette machine à tuer. La force et l'originalité de cette enquête unique sont de montrer comment les décisions qui ont abouti à la construction des camps ont mûri des années durant. Et l'on découvre, incrédule, qu'aujourd'hui encore nombre d'anciens nazis justifient leurs crimes par cette phrase simple et atroce : " Je pensais que c'était une bonne chose. "

09/2008

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Histoire de France

Un Européisme nazi. Le Groupe Collaboration et l'idéologie européenne dans la Seconde Guerre mondiale

Respectabilité morale et politique obligent, l'histoire de l'Union semble, d'un premier abord, aisée à retracer et sans ambiguïtés. Entre l'essor de l'idée d'Europe unie, les tentatives manquées de l'entre-deux-guerres, et sa concrétisation après 1945, l'expérience de la guerre sert de prise de conscience générale, prélude à l'unification. Les historiens traitant de l'européisme s'accordent sur ce schéma de la continuité de l'idée européenne, troublée un ultime moment par les dérives du nationalisme. Ainsi, la Seconde Guerre mondiale n'a pas sa place dans l'idée d'Europe au XXe siècle. L'Europe nouvelle chère aux nazis est réduite à un instrument de la propagande allemande alors que la Résistance aurait préparé soigneusement ses projets unionistes et fédéralistes en attendant la défaite des pays de l'Axe. Cette image d'Epinal ne résiste pas à une analyse objective des faits et des idées. Il apparaît ainsi clairement que, dans la Résistance, le sentiment national prime généralement sur le sentiment européen : le projet générique d'" Europe des nations libres " en est le symbole. Son intérêt pour l'union du continent a été exagéré après guerre pour légitimer la cause européenne, les ennemis du nazisme semblent, à juste titre, profondément désorientés et méfiants devant cette idée d'Europe qui est l'axiome favori des partisans du Reich. En effet, à l'inverse, sur le continent unifié par les armes, officiels nazi et intellectuels engagés dans la voie de la collaboration sont, la source d'une réflexion intarissable sur l'Europe visant à définir ses contours et son identité, commentant sa future organisation politique, économique, juridique ou sociale. Le Groupe Collaboration se place dès sa création en septembre 1940 dans cette perspective. lise veut un pôle attractif, principalement parisien, de réflexions et de promotion culturelle pour tous les intellectuels désireux d'ébaucher plans et projets d'une union européenne imminente, d'encourager le rapprochement franco-allemand et la solidarité continentale. Même si les plus ardents européistes d'aujourd'hui ne sauraient être assimilés à des groupes de pensée dévoyés, cette étude très documentée permet d'analyser l'idéologie européenne dans une perspective historique plus réaliste et, comme telle, nouvelle. Cette grille de lecture donne, de manière surprenante, des clefs pour mieux comprendre les enjeux qui se dessinent devant nous pour demain.

06/2010

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Histoire internationale

Trotski

Révolutionnaire, chef de guerre, mais aussi écrivain brillant, amoureux des femmes, juif en conflit avec ses racines, icône puis bouc émissaire et victime traquée, Léon Trotski a vécu l'une des vies les plus extraordinaires qui soient. Fondateur de l'Armée rouge, opposant à son rival Staline qui le pourchasse, à partir de 1929, en Turquie, en France puis au Mexique, sa vie s'achève dans un apogée de violence, à l'image de son existence tourmentée. Théoricien « pur » d'apparence, célébré de son vivant et jusqu'aux années 2000 comme un archange de la « bonne » révolution, cet homme aussi monstrueux que génial fut habité par l'obsession du pouvoir, sans jamais parvenir à le conserver.

09/2015

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Philosophie

La philosophie à l'épreuve d'Auschwitz. Les camps nazis, entre mémoire et Histoire

Cet essai se donne comme une tentative pour approcher au plus près l'onde de choc totalitaire enregistrée par les récits et témoignages sur les camps nazis. Il explore les zones de repli ou de recul de la pensée devant l'indicible, les embarras de la posture savante quand elle doit rendre compte de la froide "organisation de la terreur", la compromission de nos sociétés de la démocratie restaurée avec la catastrophe du siècle qui s'est éteint. Quelques leitmotivs inusables se trouvent ici consignés et soumis à la critique : le couplage contre-nature entre civilisation et barbarie, la fonction centrale de l'espace-camp sur le territoire de la modernité, les capacités de résistance de l'homme aux situations de l'extrême, la banalité du mal ou l'indifférence des bourreaux, la figure du survivant...

09/2014

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Sciences historiques

L'occultisme nazi. Entre la SS et l'ésotérisme

Le Matin des magiciens de Pauwels et Bergier (1960) a fait naître l'idée qu'une société secrète aux pouvoirs étendus, la "société Thulé", aurait été le centre caché et ignoré du nazisme. L'influence de ce groupuscule bien réel n'est pourtant qu'un fantasme, un mythe. Stéphane François, historien spécialiste du néonazisme, revient sur cette construction spéculative, ses origines, son bricolage idéologique et les pratiques qui ont réussi à former une sorte de contre-culture radicale et sulfureuse, associant ésotérisme et fascination pour le nazisme et la SS. Pour mieux la comprendre, il dresse également le portrait de quelques-uns des auteurs qui ont contribué à son succès, tels l'ésotériste italien Julius Evola, le méconnu Jacques-Marie de Mahieu, un néonazi chilien ou l'écrivain Jean-Paul Bourre. L'occultisme nazi dévoilé.

02/2020

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ouvrages généraux

High Trip. Les nazis, le LSD et la CIA

Comment la découverte fortuite du LSD par un chimiste suisse du laboratoire Sandoz, Albert Hofmann, en avril 1943, suscita dans les années 1943-1970 une exploitation en masse de cet hallucinogène prometteur, utilisé d'abord comme médicament capable de soigner les maladies mentales, puis comme "sérum de vérité" par la CIA avec l'aide des nazis pour faire parler les prétendus ennemis des Etats- Unis et imposer à toute une génération d'Américains une manipulation mentale d'ampleur. Une enquête menée comme un thriller d'espionnage par l'auteur de Les Infiltrés et de L'Extase totale.

09/2023

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Histoire de France

Les élites françaises entre 1940 et 1944. De la collaboration avec l'Allemagne à l'alliance américaine

Les classes dirigeantes françaises, confrontées à un peuple jugé trop rétif, ont pris au 19e siècle l'habitude de s'appuyer sur des homologues étrangères, plus puissantes et plus sûres d'elles. Au siècle suivant, elles ont opté tour à tour ou conjointement pour leurs partenaires d'Allemagne et des Etats-Unis. A l'été 1940, au terme d'une décennie de crise, triompha avec Vichy le tutorat allemand qu'elles avaient mûrement préparé. C'est leur "Collaboration" politico-policière avec le Reich vainqueur, règlement de comptes contre une partie importante de la population, qui est étudiée ici : cette alliance, toujours mortifère, ne se bornait pas à ceux qui occupent en général le devant de la scène, les spécialistes étatiques de la répression, les hommes de main ou les collaborationnistes de plume toujours associés aux crimes. L'attachement durable des classes dirigeantes françaises au tuteur allemand et au tandem Laval-Pétain, qu'elles avaient choisi dès 1934, se prolongea souvent jusqu'à la libération de Paris. Il n'affecta cependant ni l'excellence de leur information ni leur extrême sensibilité au rapport de forces militaires, qui balaya dès l'été 1941, avec la mort du Blitzkrieg à l'Est, leur certitude initiale d'une victoire allemande durable sur le continent européen. Cette réalité dicta leur ralliement à la Pax Americana, du grand capital financier aux chefs militaires et au haut clergé, ralliement aussi spectaculaire qu'ignoré des foules : endosser "les habits neufs de la collaboration" permettrait de maintenir intact le statu quo. L'objectif semblait à portée de main quand les Américains promurent, en débarquant en Afrique du Nord en novembre 1942, leurs protégés Darlan et Giraud. D'ordinaire simple formalité pour le capital financier, la question du pouvoir politique pour l'après-Libération se transforma pourtant en brûlot. De Gaulle n'aimait pas la tutelle américaine plus que l'allemande et n'était pas disposé à céder l'Empire : élites françaises et Américains le détestèrent en choeur bien qu'il n'eût jamais été un modèle de subversion et fût entouré dès l'origine de "gens très bien". Comme il était soutenu par le peuple français, très au-delà de sa mouvance, décideurs français et américains durent, à contre-coeur, s'en accommoder...

04/2016

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Histoire internationale

La traque des criminels nazis

"Si les Allemands nous arrêtent, moi, je survivrai parce que je suis fort, mais vous, non". Ces paroles prononcées en 1943 par son père, assassiné à Auschwitz, Serge Klarsfeld ne les a jamais oubliées. Les vivants sont comptables des morts, se convainc celui-ci. Dès lors, Serge Klarsfeld se fait la promesse d'obtenir le jugement et la condamnation des principaux responsables nazis de la déportation, notamment ceux qui ont sévi en France. Il revient dans ce livre sur le combat de sa vie, et sur celui de Beate, son épouse allemande, pour que justice soit rendue et que nul n'oublie. Distribution de tracts, manifestations, sit-in, tentatives d'enlèvement, coups d'éclat - ainsi Beate giflant le chancelier Kiesinger, en novembre 1968, "pour qu'on reparle de son passé nazi" - , la "méthode Klarsfeld" prouve leur obstination à débusquer ces anciens criminels qui occupaient encore des postes officiels en toute impunité. Grâce aux articles de L'Express rassemblés ici par le soin de l'auteur, nous redécouvrons sous les plumes aussi prestigieuses que celles de Raymond Aron, Jacques Derogy, Eric Conan, Fred Kupferman ou de Beate Klarsfeld elle-même, la traque d'Eichmann, Mengele, Lischka, Brunner et, bien sûr, de Klaus Barbie, jugé à Lyon en 1987. Sans les actions et les ouvrages des Klarsfeld, René Bousquet, Paul Touvier et Maurice Papon n'auraient pas eu à rendre des comptes à la justice française. Sans eux, la notion même de crime contre l'humanité ne serait pas ce qu'elle est devenue. Un document pour l'histoire, la mémoire et la justice.

10/2013

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Histoire de France

Vichy, la pègre et les Nazis. La traque des Juifs en Provence

La persécution des Juifs dans la zone libre culmine avec la déportation des Juifs étrangers en août 1942. Un changement important survient après l'invasion de la zone sud, le 11 novembre 1942. Le gouvernement de Vichy commence à "traîner la patte". De leur côté, les Allemands doivent faire face à leur méconnaissance du terrain et de la langue française, et sont accaparés par des problèmes d'ordre militaire, laissant peu d'effectifs disponibles pour la "chasse" aux Juifs. Ils décident de faire appel à des membres de la pègre locale. Ces individus louches travaillent alors sur tous les fronts de la répression : renseignements sur le maquis, arrestations de réfractaires au STO, fourniture de marchandises diverses, lutte contre le marché noir, arrestations de Juifs, bref, tout ce qui importe aux polices allemandes. Les détails de la politique antisémite des nazis et de Vichy ainsi que les mécanismes de la collaboration avec les éléments du crime organisé n'ont jamais été aussi précisément décrits. Cet ouvrage deviendra sans aucun doute une référence majeure pour les historiens comme pour le grand public.

05/2013

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Vichy

Abel Bonnard. Plume de la Collaboration

Quand l'étoile montante de la scène littéraire française devient le soleil noir de la France de Vichy. En 1932, une carrière prometteuse attend Abel Bonnard. Cet insatiable voyageur, poète de talent et essayiste brillant vient d'être élu à l'Académie française. Dix ans plus tard, en 1942, il est une figure notable de l'extrême droite fascisante, un " hitlérophile " convaincu et, surtout, il fait partie du gouvernement de Pierre Laval. Comment le doux écrivain cosmopolite est-il devenu un pronazi de premier plan ? Pourquoi cet amoureux de l'ailleurs a-t-il affirmé en 1924, dans En Chine, que le voyage " donne [... ] plus de liberté à nos rêves ", avant d'interroger la LVF en 1942 : " Vous ne voulez pas qu'une barbarie d'asiates anéantisse notre civilisation ? " ? Quel rôle exact a-t-il joué durant l'Occupation ? Comment la justice l'a-t-elle jugé ? Pourquoi et comment la postérité l'a-t-elle effacé ? Dans cette première biographie, l'auteur fait la lumière sur tous les pans de la vie de l'homme public : ses jeunes années à Poitiers ; son ascension au sein des milieux mondains parisiens ; ses accointances avec les maurassiens, fascistes et collaborationnistes ; son piètre parcours comme ministre de l'Education allant de pair avec sa doctrine pédagogique prônant l'avènement de l'" homme nouveau " ; son exil en Espagne après la Libération ; sa mise à l'index par les écrivains à la fin de la guerre (homosexuel et collaborateur zélé, Bonnard est traité de " bon aryen ", " bon à rien ", " belle Bonnard " et " Gestapette ") ; sa radiation de l'Académie ; enfin, ses procès en 1945 puis 1958. S'appuyant sur de nombreuses sources inédites, Benjamin Azoulay retrace sans manichéisme le parcours d'une figure aujourd'hui tombée dans l'oubli, mais ô combien complexe, fascinante et sulfureuse.

01/2023

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Vichy

Histoire de la Collaboration. 1940-1945

"La Collaboration demeure" le plus délicat des problèmes posés par la défaite et la division de la France" (Stanley Hoffmann). Il s'agit d'un concept flou, que l'on a chargé d'une mission impossible, consistant à ranger sous une étiquette commune des Français d'origines, de motivations et de conduites très différentes, souvent contradictoires. Elle n'a jamais inspiré une politique clairement déterminée, fixée une fois pour toutes, car elle s'adaptait en permanence aux circonstances. Elle recouvre "un large éventail d'idées et de comportements qui ne se laisse pas facilement cerner, qu'il est impossible d'enserrer dans un cadre rigide" (Henry Rousso). Son existence n'en a pas moins laissé une empreinte indélébile sur l'histoire de la France contemporaine."

06/2021

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Histoire internationale

Les musulmans et la machine de guerre nazie

Au plus fort de la Seconde Guerre mondiale, après les premiers revers militaires subis en Union soviétique et l'enlisement dans des territoires abritant de nombreux musulmans - l'Afrique du Nord, le Caucase, les Balkans et la Crimée -, les dirigeants nazis ont cédé à une sorte d'urgence stratégique. Ainsi ont-ils mis de côté certains de leurs préjugés racistes et tenté d'instrumentaliser "l'islam" - religion que Hitler et Himmler, notamment, admiraient car ils la jugeaient "autoritaire", "fanatique" et "conquérante" - pour en faire une force politique ralliée à leur cause. Les musulmans sont donc devenus la cible d'une propagande acharnée et sophistiquée, quoique totalement ignorante des cultures et contextes régionaux. Mais en postulant l'unité du monde musulman, en manipulant les textes sacrés ou en tentant de faire passer Hitler pour une figure centrale de l'eschatologie islamique, la machine de guerre nazie a fabriqué de toutes pièces un islam imaginaire... Fondé sur des sources inédites issues de quatorze pays, ce livre démonte avec précision la thèse d'une proximité idéologique entre nazis et musulmans à l'égard des juifs. Si des dizaines de milliers de soldats musulmans se sont effectivement enrôlés dans la Wehrmacht et la SS, ils l'ont presque toujours fait pour échapper à une misère plus grande encore, aux menaces de la violence nazie, ou pour se venger de leurs anciens oppresseurs.

02/2019