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Le Journal d’Ida Kahn. Février - octobre 1942

Extraits

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Seconde guerre mondiale

Le Journal d’Ida Kahn. Février - octobre 1942

"D'où vient que je ne puis me détacher de ces événements lointains et que mon émotion à les évoquer augmente avec le temps qui passe". Cette réflexion d'Henri Troyat répond sans doute à l'une des plus vives anxiétés de la seconde génération marquée du souvenir de la Shoah. Parmi les documents de l'époque, figure le Journal, rédigé en allemand qui avait été tenu de février à octobre 1942, par Ida Kahn , notre Grand'mère, jusqu'à son arrestation et peu après, depuis Drancy, sa déportation vers Auschwitz. Tout y est noté : circonstances de la vie quotidienne, ses routines mais aussi ses épreuves, visites aux membres internés de la famille, attente des êtres chers, envois de colis, inquiétudes de toutes sortes, et à plusieurs reprises réminiscences d'événements marquants, et le plus souvent traumatisants. Et puis, bien sûr, de façon récurrente et rampante, la peur et l'angoisse qui ne cesseront de s'amplifier au fil des semaines et des mois. Bien qu'appartenant à la sphère privée, ce journal traduit en français, apporte le témoignage d'une tranche de vie tragique sans pareille, susceptible d'attirer l'attention des historiens de la Shoah, voire d'un public plus large. Joë Friedemann, maître de conférences émérite à l'université Hébraïque de Jérusalem, s'est spécialisé notamment dans les domaines afférents à la "littérature de la Shoah" , ainsi qu'à la thématique du rire et de l'humour dans le le texte littéraire.

07/2021

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Littérature française

Journal 1942-1945

Tête d'affiche et tête de Turc, tel est le sort paradoxal fait à Cocteau tant que l'aigle allemande étend son ombre sur la France. Les critiques ont beau l'injurier et déchaîner contre lui des "boy-scouts criminels", ses pièces, ses mises en scène, ses scénarios triomphent : Renaud et Armide, L'Eternel Retour, Antigone à l'Opéra. Après la Libération, et même si ce défenseur de Max Jacob, ce compagnon d'Eluard n'a pas à être "épuré", il entre dans une période de persécution silencieuse. Il mettra de longues années à sortir de cette semi-disgrâce. Cause unique : un article consacré en 1942 à l'artiste favori de Hitler, le "Salut à Breker" lancé par bravade, comme un acte gratuit, au nom de la liberté et de la fraternité des artistes, à l'abri de l'histoire et de tout mot d'ordre. Il ne "comprend rien à la politique" et le démontre de façon consternante en notant, avec une crédulité voisine de l'inconscience, les propos du sculpteur allemand. Cocteau voit passer des aventuriers, des opportunistes, des "zazous", des académiciens ; il s'attarde sur Picasso, Valéry, Colette, et sur Genet découvert en 1943. Les événements de la vie culturelle ou mondaine provoquent sa verve, alimentent un esprit parfois malveillant, fournissant à sa chronique des épisodes cocasses. Toutefois des pages graves et intimes, sur l'expérience du délaissement, sur la mort de sa mère, ruinent la fable de l'écrivain frivole et nous ramènent à ce qu'il va bientôt appeler "difficulté d'être".

04/1989

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Histoire de France

Journal. (1941-1942)

Prague, 1941. Petr Ginz, un adolescent juif âgé de quatorze ans, entame un journal. Celui-ci, avec ses références sobres et concises, ponctuées de poèmes et de dessins, reflète un insatiable appétit de connaissances et de lectures et atteste de dons littéraires et artistiques très sûrs. Avant tout, il capte avec une ironie et un sens aigu de l'absurde la texture de plus en plus précaire de la vie quotidienne, la tension palpable, la peur du "transport à l'Est". Et il décrit comment la ville bien-aimée et familière se transforme peu à peu en un "ghetto sans murs ", un espace en apparence ouvert mais délimité par un nombre croissant d'interdictions. Le journal s'achève à l'été 1942, avec le départ de Petr au camp de Terezin. Pendant deux ans, il y déploie une grande force morale, crée et édite la revue clandestine Vedem ("Nous menons"), continue furieusement à dessiner, peindre, écrire et lire, se préparant avec un optimisme indéfectible à un avenir meilleur qu'il ne connaîtra jamais. Le 28 septembre 1944, il monte à bord d'un train à destination d'Auschwitz. Cet ouvrage est un document historique d'une valeur inestimable, le témoignage candide et bouleversant d'une jeune vie pleine de promesses, brutalement interrompue par la barbarie nazie.

03/2010

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Biographies

Cahiers de prison. Février-octobre 1946

En décembre 1945, Louis-Ferdinand Céline est arrêté à Copenhague, où il s'était réfugié avec Lucette et son chat Bébert et tentait d'écrire la suite de Guignol's band. Le dénommé Destouches, immédiatement incarcéré à la prison de l'Ouest, réclame de quoi écrire. L'administration pénitentiaire lui fournit dix cahiers d'écolier de 32 pages avec des règles à respecter : "On ne doit pas écrire sur l'affaire dont on est justiciable ni sur la détention. Tout propos licencieux et malséant est également interdit." A partir de février 1946, le prisonnier note d'emblée des éléments de défense pour empêcher son extradition dans la France de l'épuration, et s'en prend à l'ambassadeur Charbonnières qui le persécute. Mais Céline est repris par l'écriture et les Cahiers de prison dévoilent sa vie après son arrivée au Danemark, sa relation avec Lurette, des souvenirs de Londres ou de Montmartre, et surtout montrent de manière inédite le Céline lecteur. Isolé dans la cellule 609 de la section K., Céline s'entoure de livres apportés par sa femme et cite abondamment Chateaubriand, Hugo, Chamfort, Voltaire, etc., en se comparant avec les "grands écrivains exilés emprisonnés". Les Cahiers illustrent aussi la transition littéraire vers sa "seconde révolution narrative et stylistique", note Jean Paul Louis, avec la mise en chantier de Féerie pour une autre foie et des passages que l'on retrouvera dans D'un château l'autre, Nard et Rigodon. Ce volume des Cahiers de la NRF constitue la première édition originale et intégrale des Cahiers de prison de Céline. Avec un nouveau travail d'établissement du texte et des notes, ainsi qu'un index centré sur les noms d'auteurs et les titres d'oeuvres, Céline nous apparaît tel qu'en lui-même, obsédé par la littérature et sa condition d'écrivain : "C'est moi maintenant le traître, le montre, c'est moi qu'on s'apprête à lyncher."

05/2019

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Déportation

Journal de Rivesaltes 1941-1942

Il faut que j'en finisse avec cette écriture. Cela me fait dévier du droit chemin, ou au contraire me remet dans le droit chemin? Je ne sais pas. En tout cas je veux travailler et être raisonnable. C'est ridicule, comme si je pouvais être raisonnable. »

04/2022

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Poésie

Journal 1952-1962

En 1952, Allen Ginsberg a 26 ans. Il n'a encore rien publié. Il erre, fait des rencontres, s'interroge et commence à écrire. Howl et Kaddish sont en gestation. L'importance de cet ouvrage tient justement au fait qu'il présente les "sources" de l'écriture de ce grand poète de la Beat Generation : des notes, des croquis, des brouillons, des ébauches de poèmes publiés plus tard, des carnets des voyages qu'il a effectués au Mexique, dans le bassin méditerranéen, en Afrique de l'Est ainsi qu'à travers les Etats-Unis.

11/2012

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Histoire internationale

Journal 1943-1944

Leïb Rochman écrit son Journal entre 1943 et 1944 au moment où il vit caché derrière une double cloison chez une paysanne polonaise puis dans une fosse creusée dans une étable avec d'autres compagnons polonais, allemands, russes ou ukrainiens. Il ne livre jamais sa localisation exacte, il cite toujours, avec une extrême prudence, un village ou un lieu-dit à une certaine distance. Ils passent des jours entiers, en rang d'oignons, les visages tournés vers le mur sans possibilité de s'asseoir. Avec talent, Leïb Rochman réussit à faire entendre le monde extérieur, l'écho des animaux, les détonations des tueries, les conversations de leur hôte avec les villageois. Le texte frappe par la force de leurs relations, de l'amour qui les lie entre eux et avec le peuple juif, et qui leur permet de survivre. Leib Rochman nous fait entendre une voix folle de douleur mais il raconte aussi qu'en dépit de tout, lui et ses compagnons continuent d'observer l'essentiel des lois du judaïsme. Il nous livre ici une conception du monde pétrie de Torah (Pentateuque et plus largement Premier Testament) qui se déploie au fil des pages. Jusque dans son approche des animaux domestiques, des souris et des mulots, des déflagrations et du tonnerre des combats et, bien sûr, des eaux qui les submergent dans leur dernière cachette, l'empreinte divine, le caractère cataclysmique et annonciateur d'une ère nouvelle - ou de la fin du monde - sont omniprésents. Leur foi constitue l'un des aspects les plus poignants de ce témoignage. Ils ne cessent d'être portés par leur aspiration à construire une vie nouvelle comme à se reconstruire en tant qu'êtres humains, libres, dans un lieu où les Juifs seraient enfin les maîtres de leur destin. Un Etat juif, précise Rochman en Eretz-Israël. Là même où il s'éteindra en 1978.

02/2017

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Littérature étrangère

Journal 1946-1949

Ce n'est pas par hasard si l'auteur, qui s'est fait connaître en France par la traduction de ses romans Homo Faber (1961), J'adore ce qui me brûle (1963) et d'une pièce de théâtre, Monsieur Bonhomme et les incendiaires (1961), a exercé le double métier d'architecte et d'écrivain. Le Journal nous révèle une pense à la fois étonnamment structurée dans sa recherche, son approfondissement, les problèmes qu'elle pose, et une sensibilité d'artiste capable à tout instant de capter et d'immobiliser les phénomènes de beauté d'un monde qu'il ne se lasse pas d'analyser. Qu'il s'agisse d'un voyage à travers les villes de l'Allemagne en décombres où la vie reprend lentement ses droits, d'un trajet en avion, des questions politiques de l'après-guerre, de l'élaboration d'une pièce de théâtre -Le Comte Osterland-, de ses contacts humains et des leçons qu'il en tire moralement ou intellectuellement, on retrouve dans ces notes à l'écriture nerveuse, aiguë, élégante, une température de grand écrivain, une ironie constante une curiosité passionnée faite de patiente et de lucidité.

12/1964

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Beaux arts

Neufchatel en Bray, tome 2, ville occupée 1941 1942 1943 début 1944. Tome II Éphéméride 1941-1942-1943-début 1944

Après les terribles bombardements du 7 juin 1940, vouloir redonner "une vie" à notre ville encore groggy s'avère une tâche bien délicate, surtout "quand on a dans les pattes" , une armée d'occupation qui s'ingénie à contrarier le moindre de nos projets. Ajouter à cela la prétendue "relève" de nos prisonniers qui s'apparente vite à une nouvelle mascarade montée par l'Etat collaborationniste de Vichy, juste avant que "le couple diabolique Pétain-Laval" mette sur pied le Service du Travail Obligatoire. Aux réquisitions, restrictions, convocations et pressions en tout genre, notre municipalité est parfois amenée à opposer un "non" catégorique, certes avec diplomatie, mais un "non" tout de même, qui engendre quelques épiques affrontements verbaux. A l'inverse, comment vouloir toujours demander à une "jeunesse neufchâteloise" au "sang chaud" de garder en toutes circonstances son "sans froid" ? Fort heureusement la Résistance locale, qui réalise un précieux "travail" , doit parfois faire office de "soupape" en abritant et en fournissant des papiers à nos jeunes réfractaires. Tout comme elle doit s'évertuer à "réparer" les dégâts causés par l'efficace D. C. A. allemande, en cachant au péril de sa vie des aviateurs alliés. En tournant les pages de cette nouvelle éphéméride de Neufchâtel-en-Bray - années 41, 42, 43 et les deux premiers mois de l'année 44 - nous allons redécouvrir les "frasques" et aussi, la face cachée de l'occupation allemande. Dans cet ouvrage : témoignages exclusifs de Marcel Deveaux, Noël des Robert, Renée Hébert, Rolande Alleaume et Jacques Bove.

05/2011

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Histoire de France

Journal 1942-1944. Edition abrégé

Hélène Berr a vingt et un ans lorsqu'elle commence à écrire son journal. L'année 1942 et les premières lois antijuives de Vichy marquent la fin de l'insouciance. Contrainte de porter l'étoile jaune, elle narre au quotidien son existence dans le Paris de l'Occupation. Déportée en mars 1944, elle meurt à Bergen-Belsen, quelques jours avant la libération du camp. Soixante ans durant, ce manuscrit est demeuré enfoui comme un douloureux trésor familial. Publié en 2008, le journal d'Hélène Berr est devenu un texte mythique. Il est donné à lire ici dans une version abrégée.

05/2009

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Histoire internationale

Le Journal de Lena. Leningrad, 1941-1942

Le blocus de Leningrad, 1941. Une lycéenne de seize ans, Léna Moukhina, commence à rédiger son journal intime quelques semaines avant l'invasion nazie et va relater, au quotidien, un des épisodes les plus meurtriers de la Seconde Guerre mondiale. Décrivant de l'intérieur la ville assiégée, la jeune fille évoque les tirs d'artillerie et les bombes, la lutte pour survivre, les tickets de rationnement, la faim obsédante qui la tenaille et la quête désespérée de nourriture, le froid, le désespoir. Très vite, l'horreur s'installe, ses proches décèdent, la laissant seule. Mais elle fait preuve d'une force morale peu commune et son journal semble l'aider à entrer en résistance et à se battre contre la guerre, la mort et la déshumanisation. Ce texte est un document rare et l'oeuvre d'un véritable écrivain. Le manuscrit original, remis aux Archives nationales de Saint-Pétersbourg par un inconnu en 1962, a été authentifié par des historiens. Publié en 2011 en Russie, à l'occasion du soixante-dixième anniversaire du blocus de Leningrad, il est salué comme un événement dans la douzaine de pays où ses droits ont été vendus.

01/2014

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Littérature étrangère

Journal secret (1941-1944)

Le Journal secret est tenu par Malaparte de 1941 à 1944, alors qu'il est accrédité comme correspondant de guerre auprès des troupes allemandes pour le compte du Corriere della Sera, sur les fronts de l'est et du nord de l'Europe. La première partie suit Malaparte dans ses déplacements de Sofia à Berlin en octobre 1941, jusqu'à la Finlande et la Laponie en 1942. L'auteur y note les descriptions, dialogues et anecdotes, notamment issus du milieu militaire allemand et finlandais qu'il fréquente, susceptibles de devenir matériau d'écriture. De larges parties sont consacrées à la découverte des paysages et du peuple lapons. La seconde partie se déroule à Capri en 1943, dans la maison dessinée par Malaparte sur l'éperon rocheux de Capo Masullo, au moment où il entreprend l'écriture de Kaputt. Ce sont alors de courtes notes relatant entre autres les vicissitudes de la relation compliquée de l'écrivain avec Loula, la jeune épouse franco-guatémaltèque du directeur d'un hôtel de Capri. On assiste au jour le jour à la maturation puis à l'écriture de Kaputt. Le roman naît durant le séjour en Finlande et en Laponie : le titre surgit au détour d'une marge. De nombreuses scènes, telle que la célèbre scène du sauna, directement vécues par le reporter de guerre, sont racontées et seront retravaillées pour le roman que le lecteur voit se contruire sous ses yeux, depuis la nuit métallique et froide des terres arctiques jusqu'à l'île méditerranéenne incandescente. Poétique et intime, le Journal est souvent bouleversant pour le lecteur peu habitué à côtoyer Malaparte dans sa solitude d'homme, de romancier et de reporter de guerre.

02/2019

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Littérature française

Déposition. Journal 1940-1944

"Parce qu'il est un des meilleurs amis que j'aie au monde, mais aussi à cause d'une dette spirituelle car bien avant de le connaître je le lisais - et il ne sait pas combien je lui dois." Antoine de Saint-Exupéry. "Par son admirable sincérité, par la probité d'une logique qui habille tous les faits, tous les hommes, tous les propos sur mesure, Déposition est pour l'historien un des témoignages les plus directs et les plus précieux dont il puisse disposer pour recomposer l'évolution des esprits dans un coin de terre française, entre les temps nauséeux de l'armistice stagnant et cette grande année de la Libération." Lucien Febvre, Les Annales, 1948 "Werth n'oublie pas cette formulation de Febvre : "Au fond de l'histoire, il y a des sentiments." Cette quête des ambivalences, cette complexité des portraits pourtant composés avec une si féroce netteté, cette prise en compte de toutes les composantes, c'est ce que recherchent aujourd'hui, plus que naguère sans doute, les historiens qui travaillent sur cette période. C'est ce qui rend ce texte à tous égards singulièrement moderne. Un texte hors du commun. " Jean-Pierre Azéma, juillet 1992. "Déposition est le journal littéraire d'un écrivain en pleine maturité, et celui d'un esprit rebelle à tous les embrigadements. (.../...) S'il présente un intérêt historique évident, ce n'est pas seulement parce que c'est un document exceptionnel sur la France profonde pendant l'Occupation, c'est parce que Werth préfère toujours l'analyse objective aux facilités du manichéisme." Gérard Meudal, Libération

01/2006

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Histoire de France

Journal d'un interné. Drancy 1942-1943

Drancy de Georges Horan est un manuscrit inédit récemment découvert par sa famille. Connu pour ses 56 estampes publiées en 1947 sous le titre Drancy, seuil de l'enfer juif (dont la réédition a lieu en parallèle par les éditions Créaphis), Horan livre ici un texte exutoire et cathartique rédigé dans les semaines qui suivent sa libération du camp en mars/avril 1943. La sincérité et l'immédiateté du texte lui confèrent une portée particulière. "Ecrit pour [lui], pour [s]e libérer d'une obsession", ce texte à usage privé ne le force pas à l'optimisme, contrairement à sa correspondance avec sa famille. Il fait preuve d'humour, d'ironie et de lucidité, s'autorise un style très personnel qui ajoute à ce texte une indéniable dimension littéraire, rare pour ce type de document. Il s'agit de "fixer sur le papier" ce dont il fut le témoin au cours de son internement, débuté le 10 juillet 1942. Encouragé par René Blum, jeune frère de Léon, il a dessiné ces "choses vues" mais il les a aussi décrites. Ce texte inédit, qui documente notamment l'été 1942, une des pires périodes du camp, éclaire ses dessins d'un jour nouveau et donne des clefs de compréhension sur ce moment majeur pour l'histoire du camp de Drancy. Celui-ci devient alors le camp de transit de l'ensemble des camps d'internement des juifs de zone occupée, comme de zone libre, principalement vers Auschwitz-Birkenau. Son témoignage sur les déportations en gare du Bourget est exceptionnel : de "corvée de Bourget" il est "porteur de bagages" pour les départs et les arrivées. Thomas Fontaine, historien et directeur du musée de la Résistance national, développe en postface l'importance du rôle de cette gare dans le processus de déportation et de l'enjeu mémorial qu'elle constitue. Extraits de texte (avant-propos de Georges Horan) : 16 avril 1943. J'écris ceci pour moi. Pour me libérer d'une obsession. J'essayerai difficilement d'être objectif et m'appliquerai à n'être qu'un témoin, un oeil attentif. Si la subjectivité ne veut point se soumettre, tant pis. [...] J'écris pour moi-même. Peut-être en donnerai-je une lecture, afin que personne ne m'interroge plus sur Drancy. Je suis intoxiqué de Drancy, saturé. Toutes ses images - j'en ai fait des centaines, peut-être un millier – me sont familières ; elles sont impressionnées dans ma pensée, et mes yeux les reconstituent. Je dors encore sous leur maléfique influence. Je n'ai que ce moyen de leur échapper ; les fixer sur le papier. Elles s'useront. Mais auparavant je dois leur donner un corps, une forme. Je ne suis malheureusement ni Callot ni Goya ni Picasso. Mais j'ai promis aux compagnons de retracer leur misère. C'est un devoir. De ces centaines de croquis, de silhouettes, je dois tirer une documentation vengeresse. [...] Je dois dire pour ceux qui ne le peuvent. Certaines affirmations déplairont parce que vraies. Je ne dresse pas un réquisitoire : il se dégagera lui-même. Je ne plaide pas une cause ; d'autres le feront. J'ai vu fort peu de noblesse ; mais énormément de laideur, de bassesse et d'horreur. Quoique je fasse je ne saurai jamais dépeindre l'épouvante des nuits précédant les déportations : les hurlements désespérés des femmes, les lamentations, les pleurs, les gémissements des enfants et des bébés. Je suis tellement inférieur à la tâche à accomplir. Dussé-je revivre péniblement en ma chair, en mon esprit, en mon coeur les tourments qui ont cessé provisoirement pour moi, que je dois l'entreprendre. Et que mes compagnons et les autres me pardonnent si je ne réalise que partiellement ce travail épouvantable.

10/2017

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Littérature française

Journal de L.. (1947-1952)

Ce roman est le journal intime d'un personnage de fiction. Plus d'un demi-siècle après la publication des carnets de son ravisseur par Vladimir Nabokov, Lolita se livre enfin. L'adolescente la plus célèbre de la littérature raconte son road trip dans l'Amérique des années 50, ses ruses pour échapper à son beau-père, ses envies de vengeance, ses amours cachées, ses rêves de jeune fille.

08/2019

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Préhistoire

Journal d'un préhistorien (1912-1948)

D'une écriture fine et incisive, Denis Peyrony a tenu un journal tout au long de sa vie. Il y a répertorié les nombreuses découvertes qui ont jalonné sa carrière et qui font de lui une des figures les plus importantes et singulières de l'archéologie préhistorique française. A l'occasion du centenaire du Musée national de Préhistoire qu'il fonda en 1923, son journal est aujourd'hui rertranscrit et publié en intégralité et commenté par Elena Paillet, conservatrice en chef du patrimoine et spécialiste de l'histoire préhistorique du Périgord.

09/2023

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Histoire internationale

Le journal de Rywka Lipszyk. Témoignage du ghetto de Lodz octobre 1943-avril 1944

1945. Une femme médecin de l'Armée rouge déterre près des fours crématoires d'Auschwitz-Birkenau un petit carnet. Elle n'en sait rien encore, mais il s'agit de l'un des témoignages les plus bouleversants de la Shoah. Il ne sera publié que soixante-dix ans plus tard. Entre octobre 1943 et avril 1944, Rywka Lipszyc a dépeint dans les pages de son journal le cauchemar qui fut le sien et celui de centaines de milliers de Juifs dans le ghetto de Lodz, en Pologne. Avec l'éloquence de l'innocence, cette adolescente de 14 ans relate son quotidien terrible. Elle raconte aussi comment elle trouve dans l'amitié et dans sa foi en l'humanité la détermination de vivre. Et, pour Rywka, vivre, c'est continuer d'aimer, d'étudier, d'écrire de la poésie. C'est continuer de croire en un avenir meilleur. Une maturité et une spontanéité étonnantes. François-Guillaume Lorrain, Le Point. Edition mise à jour, avec un dossier pédagogique inédit réalisé par Audrey Kichelewski.

10/2016

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Littérature française

Lettres à Gerda. Septembre 1945 - Novembre 1946 - <em>précédé de</em> Carnets du retour en France (1945)

André, jeune instituteur, mobilisé en 1939, a été fait prisonnier par les Allemands en mai 1940. Après avoir traversé l'Allemagne, il va se retrouver finalement dans la région de Berlin pour être employé par un entrepreneur privé (électricien). A partir de mi-1942, il a une liaison clandestine avec Gerda, nièce de son employeur, institutrice dans la région de Bad-Freienwalde (à environ 60 km de Berlin). En mai 1945, André regagne seul la France et reste plusieurs mois sans nouvelles de Gerda. Ce n'est qu'en janvier 1946 qu'il va enfin recevoir plusieurs lettres. Ils vont alors continuer cet échange épistolaire plus régulièrement, non sans difficultés. Gerda est finalement autorisée à se rendre en France en décembre 1946 et ils se marient en janvier 1947. L'ouvrage comporte le journal du retour en France d'André (avril-octobre 1945) et les 62 lettres écrites à Gerda entre septembre 1945 et novembre 1946.

07/2022

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Histoire de France

Intimité en temps de guerre. Journal d'une femme de déporté Février 1944 - Mars 1945

En novembre 1943, une jeune femme domiciliée à Lyon se réfugie avec ses trois enfants chez ses parents à Cinquétral, petit village du Haut-Jura. En février 1944, son mari, résistant, membre du Réseau Alliance, est arrêté, interné à la prison Montluc puis déporté à Buchenwald. Pendant toute la période de déportation de son mari, la jeune épouse va écrire chaque jour dans un journal des lettres à l'homme qu'elle aime et dont elle n'a aucune nouvelle. Elle lui raconte sa vie quotidienne sous l'occupation allemande, son courage, ses désespoirs, l'attente de son retour. Ce journal est un témoignage exceptionnel et émouvant. Il rend hommage à toutes ces femmes "ordinaires" qui ont fait front aux tempêtes de la guerre en se défendant comme elles le pouvaient, assumant la vie de leur famille, et dont on a si peu parlé. Femmes séparées de l'homme qu'elles aimaient, privées de la vie qu'elles auraient voulu inventer avec lui.

03/2011

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Histoire de France

KLB, journal de Buchenwald (1943-1945)

Le résistant Jean Hoen amorce au camp d’internement de Compiègne et poursuit au camp de concentration de Buchenwald, où il est déporté le 3 septembre 1943, la rédaction d’un « reportage vécu » sur son parcours et sa confrontation avec l’univers des camps nazis. Sa trajectoire au camp de Buchenwald suit un chemin singulier en raison de son âge et de son état de santé fragile, qui le font classer parmi les invalides. Il évoque avec minutie ses camarades, la vie quotidienne, l’univers du camp, livre aussi ses réflexions sur la condition humaine face à la violence et la misère extrêmes. Jean Hoen ne prétend pas faire oeuvre d’analyste, sa vision n’est ni historique, ni distanciée. Il assume son regard brut, celui d’un homme entré dans l’âge mûr et porteur d’un idéal patriotique forgé par ses origines lorraines, l’épreuve du feu durant la Première Guerre mondiale et son engagement dans la Résistance à Marseille. Cette voix « immédiate » est devenue très rare, au regard des témoignages livrés plusieurs décennies après les faits. Son récit sur Compiègne est publié à la Libération, celui sur Buchenwald demeurait par contre inédit.

09/2013

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Histoire internationale

Kamikazes (25 octobre 1944 - 15 août 1945)

«Je me suis levé à 6 heures ce matin pour respirer l'air pur de la montagne. Et tout ce que je ferai aujourd'hui le sera pour la dernière fois.» Ainsi écrit le jeune kamikaze Otsuka Akio, avant de s'envoler pour l'ultime mission au large d'Okinawa, le 28 avril 1945. C'est à l'automne 1944, quand la défaite semble inéluctable, que l'état-major japonais recrute les premières «unités spéciales d'attaque» : des bombes humaines lancées contre les cibles américaines, dont l'efficacité redoutable provoque chez l'ennemi une psychose sans précédent. Au-delà de l'impact militaire, la mort programmée des kamikazes figure l'effrayante métaphore du suicide collectif de la nation, auquel le régime impérial est désormais résolu. Comment le Japon en est-il venu à exiger de ses sujets un tel engagement ? Qui sont ces pilotes soigneusement recrutés ? Si certains sont des nationalistes fanatiques, d'autres s'interrogent dans des lettres poignantes sur la justesse de leur mission. Leur sacrifice précipitera la fin de la guerre qui s'achève sous le feu nucléaire. L'histoire de ces jeunes gens embrigadés forme la trame de cette synthèse inédite dont les détails font étrangement écho à notre temps présent.

02/2015

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Histoire internationale

Journal politique. Tome 2, septembre 1939-février 1943

Tome II septembre 1939-février 1943 Ce second volume raconte la tragédie de la guerre à laquelle l'Italie finit par se rallier alors qu'elle n'est pas prête. Ciano, qui la désapprouve, se détache lentement de Mussolini et multiplie les portraits, aussi talentueux qu'assassins, des hiérarques du nazisme, notamment Hitler, Ribbentrop et Göring qu'il rencontre à de nombreuses reprises. Le récit s'achève avec son renvoi, prélude à la tragédie qui le conduira à orchestrer la chute du Duce avant de finir exécuté sur l'ordre de ce dernier. Un témoignage exceptionnel sur le fond et dans la forme. Première édition intégrale et critique.

04/2015

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BD tout public

Wotan Intégrale : Tome 1, 2 et 3 : 1939-1940 ; 1941-1943 ; 1943-1945

Louison un enfant amnésique, Etienne un soldat français séduit un temps par les mythologies aryennes et Yin-Tsu une photographe japonaise chargée d'espionner l'Ahnenerbe de Himmler, traversent la guerre et ses événements les plus terribles : la Shoah par balles sur le front de l'Est, les camps de concentration, les sinistres recherches médicales des "docteurs" SS dans les camps. A travers cette fresque sans concession et très documentée, Eric Liberge plonge dans les méandres les plus noirs du nazisme et de l'âme humaine, tout en développant une réflexion philosophique sur les thèmes du choix, de l'engagement et du courage. Explorant les zones d'ombre de chacun de ses personnages, loin de tout manichéisme, il les confronte à l'innommable et montre les conséquences qui en découlent. Eric Liberge déroule la mécanique complexe d'une fiction, où, en dépit de l'horreur, le courage et l'espoir surgissent. Les 162 pages de bande dessinée sont complétées par un dossier historique, présentant notamment des archives familiales de l'auteur.

04/2014

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Religion

Une vie bouleversée. Journal (1941-1943)

De 1941 à 1943, à Amsterdam, une jeune femme juive de vingt-sept ans tient un journal. Le résultat : un document extraordinaire, tant par la qualité littéraire que par la foi qui émane. Un e foi indéfectible en l'homme alors qu'il accomplit ses plus noirs méfaits. Car si ces années de guerre voient l'extermination des Juifs en Europe, elles sont pour Etty des années de développement personnel et de libération spirituelle. Celle qui note, en 1942, " Je sais déjà tout. Et pourtant je considère cette vie belle et riche de sens. A chaque instant. ", trouve sa morale propre et la justification de son existence dans l'affirmation d'un altruisme absolu. Parti le 7 septembre 1943 du camp de transit de Westerbork, d'où elle envoie d'admirables lettres à ses amis d'Amsterdam, Etty Hillesum meurt à Auschwitz le 30 novembre de la même année.

04/1995

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Histoire de France

Journal des années noires. 1940-1944

Jean Guéhenno a tenu ici le "journal de nos communes misères" sous l'Occupation, d'un côté en simple témoin, qui n'était pas "dans le secret des dieux", de l'autre en professeur de liberté. S'agit-il d'une lointaine histoire qui ne peut plus rien nous dire ou d'" événements qui resteront jeunes" ? Le livre est dédié à ceux de ses anciens élèves qui se sont engagés à mourir pour que revive la liberté.

07/2014

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Histoire de France

Les fusillés de Belle-Beille. 21 février 1942 - 7 juin 1944

Entre le 21 février 1942 et le 7 juin 1944, 46 résistants furent fusillés au champ de tir de Belle-Beille à Angers. Le plus jeune avait 19 ans, le plus âgé 67. Ils étaient étudiants, instituteurs, ouvriers, cultivateurs. Leur point commun : le refus du joug nazi et de la dictature de Vichy. Cet engagement, ils le payèrent de leur vie. Trois élèves du lycée Saint-Martin d'Angers ont décidé, dans le cadre du Concours National de la Résistance et de la Déportation, de rechercher derrière les noms des fusillés, leurs vies, leurs parcours, leurs engagements qui c'est arrêté au champ de tir de Belle-Beille. 46 Résistants furent fusillés au champ de tir de Belle-Beille. Leur point commun : le refus du joug nazi et de la dictature de Vichy. Cet engagement, ils le payèrent de leur vie. Comme le dit si bien Hélène Cabrillac, vice-présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, ils étaient des "Français ordinaires" , mais des Français viscéralement attachés à la devise de la République.

09/2020

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Littérature française (poches)

Mon journal depuis la Libération. 1944-1945

Août 1944 : Paris est libéré, c'est la fin de quatre années d'Occupation, de Collaboration et de Résistance. Les règlements de compte de l'épuration se succèdent alors que la guerre dure toujours. Jean Galtier-Boissière poursuit, après Mon journal pendant l'Occupation, sa chronique grinçante du milieu artistique parisien, ainsi que des humeurs de la rue de la capitale. On y croise Aragon ou Picasso – symboles de la mainmise des communistes sur l'intelligentsia – ; Mauriac ou Cocteau ; une flopée de collabos notoires étonnés par la violence de l'épuration ; des résistants de la vingt-cinquième heure avides de prouver leur héroïsme. Gorgé d'humour noir et d'analyses historiques tranchantes, Mon journal depuis la Libération est le tableau magistral d'une France qui panse ses plaies.

08/2016

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Histoire internationale

Je veux témoigner jusqu'au bout. Journal 1942-1945

" Obligation de rester chez soi après huit ou neuf heures du soir. Contrôle ! Chassés de notre propre maison. Interdiction d'écouter la radio, interdiction d'utiliser le téléphone. Interdiction d'aller au théâtre, au cinéma, au concert, au musée. Interdiction de s'abonner à des journaux ou d'en acheter. Interdiction d'utiliser tout moyen de transport [...] Interdiction d'acheter des fleurs. Interdiction d'aller chez le coiffeur. [...] Obligation de remettre aux autorités les machines à écrire, les fourrures et les couvertures en laine, les bicyclettes [...], les chaises longues, les chiens, les chats, les oiseaux. [...] Interdiction d'emprunter la pelouse municipale et les rues adjacentes du Grosser Garten, interdiction... [...] Voilà, le crois que c'est tout. Mais, pris tous ensemble, ces 31 points ne sont rien face au danger permanent de perquisition, de sévices, de prison, de camp de concentration et de mort violente. " V-K.

08/2000

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Histoire de France

Mémoires de soldat. 8 juin 1940 - 6 février 1941

Michel Girard, tout juste vingt ans, et très actif au sein du mouvement des Auberges de Jeunesse à Pontarlier, est appelé sous les drapeaux le 8 juin 1940. L'entrée en guerre de l'Italie, le 10 juin, s'ajoute à la pression allemande. Après une longue divagation ferroviaire, vers le sud d'abord, jusqu'à Sète, puis vers l'ouest, jusqu'en Charente, il partage avec des milliers d'autres soldats en déroute la vie des camps de prisonniers de Saintes, puis de Surgères, et enfin de La Jarne. Le 15 juillet, il est remis à l'armée française désormais sous tutelle, et affecté en Dordogne, où, plutôt tranquille, il doit s'acquitter de tâches administratives sans intérêt. Il en profite pour écrire, observer, et lier amourettes ou amitiés. Ce sont ensuite les camps de jeunesse, en Haute-Vienne, puis dans le Jura. La vie y est plus rude, et le travail plus physique, mais toujours aussi inutile. Heureusement, il y a les amis "ajistes", et puis il y a désormais Renée. H lui faut pourtant supporter encore quelques mois l'autorité de ses chefs, et, enfin, leurs insupportables discours d'adieu...

12/2019

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Critique littéraire

Journal (1936-1942)

Ce Journal chronique six ans de l'histoire anglaise et mondiale : la montée vers le pouvoir d'Hitler, la déclaration de guerre, la nomination de Churchill comme Premier ministre, le Blitz sur Londres, les Allemands devant Stalingrad... Diplomate, puis député travailliste en 1935 et sous-secrétaire d'État à l'Information en 1940, Harold Nicolson (1886-1968) semble avoir tout vu, tout entendu, à Londres, mais aussi en Europe et en Afrique. Churchill apparaît comme une " forteresse de résolution ", dont les " humeurs différentes (...) ,glissent lentement, obscurément comme des tritons dans un aquarium mal éclairé ". De Gaulle s'en tire moins bien, avec son " regard fatigué, pas toujours bienveillant "... Entre séances aux Communes, mondanités et bombardements, Nicolson prend encore le temps de converser avec H.G. Wells, de pleurer le suicide de Virginia Woolf et d'écrire à sa femme, l'écrivain Vita Sackville-West, retirée dans son manoir de Sissinghurst. Un témoignage essentiel sur des temps bouleversés et bouleversants.

10/2009