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Henri Hoppenot, Saint-John Perse

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Critique littéraire

Dictionnaire Saint-John Perse

Poète de réputation mondiale (prix Nobel en 1960), diplomate à la carrière fulgurante brutalement interrompue en juin 1940, Alexis Leger/Saint-John Perse, méritait, à l'instar d'autres grands de notre culture, la publication d'un dictionnaire. Celui-ci s'appuie sur une critique renouvelée, libérée des interdits qu'avait fait peser le poète, enrichie des nombreux documents inédits portés au jour ces dernières années. Toutefois un dictionnaire d'auteur dans sa forme traditionnelle n'aurait pas rendu compte de l'importance de cette double carrière. Celui-ci, chronologique et thématique, présente les séquences d'une histoire qui débute aux Antilles et se termine sur la presqu'île de Giens, ponctuée d'épisodes glorieux et d'heures sombres. Les regroupements mettent en relief l'origine antillaise et le premier exil à Pau, les voyages choisis ou subis, les maîtres à penser, les amitiés littéraires et relations féminines, les faits et gestes du secrétaire général du Quai d'Orsay, puis de l'exilé à Washington, enfin de l'homme de "grand âge" à Giens. La matière verbale de la poésie, chantante et somptueuse, fait l'objet de rubriques spécifiques. Qui lit l'ouvrage dans la continuité découvrira peu à peu les deux faces d'une personnalité contestée et fascinante, partagée tout au long de son existence entre la chose publique et le songe. Il apprendra également à connaître la singularité d'une poétique à distance de la modernité et pourtant irréductible à une quelconque tradition.

08/2019

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Critique littéraire

Cahiers Saint-John Perse. Tome 14, La créolité de Saint-John-Perse

La créolisation "dissimulée" dans l'œuvre de Saint-John Perse fait qu'il rejoint, ou qu'il développe, comme cet autre auteur issu de l'univers des Plantations, William Faulkner, les procédés du conteur, créole ou amérindien ou noir-américain : l'accumulation dans la description, la répétition dans les récits, l'assonance dans l'exaltation poétique, la hachure des rythmes, et ces précieux listages d'Anabase ("...celui qui trouve son emploi dans la contemplation d'une pierre verte..."), par quoi le réel est tramé en étendue, récusant toute fausse profondeur. Ces techniques de l'oralité ne sont nulle part données comme telles, ni proclamées ni revendiquées dans l'œuvre. Le détour poétique (la "traduction" subreptice du créole ou sa trop visible mise en scène) crée un "liant" aussi puissant que le fait par ailleurs l'invention "directe". La parole poétique est multiple, ce qui la construit pourtant est son unité souterraine. Etendue et profondeur. De l'une à l'autre, la poétique est d'enrobement et de dérobement, chez un auteur qui par ailleurs se révèle toujours précis et minutieux. La créolisation mène à d'autres dimensions, à d'autres espaces (l'espace du monde), et ne se suffit pas à elle-même. EDOUARD GLISSANT.

01/1999

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Critique littéraire

Correspondance 1915-1975

En août 1914, Henri Hoppenot fait son entrée au Bureau de la presse du ministère des Affaires Etrangères. Alexis Léger, reçu au concours, est déjà dans la place. Quand ils entrent au ministère, s'y trouvent déjà les diplomates écrivains, Giraudoux, Morand, Claudel. Pendant plus de soixante ans, Alexis Léger et Henri Hoppenot se côtoyèrent, s'éloignèrent au gré des postes, firent à nouveau route ensemble au Quai d'Orsay et se retrouvèrent sur le continent américain. Leur correspondance retrace leur parcours diplomatique et témoigne d'une amitié née dans les bureaux parisiens du ministère et qui se prolongea bien au-delà. L'existence de ces deux hommes traverse l'histoire du XXe siècle. Leur correspondance nous fait pénétrer dans leur intimité, et se fait l'écho de leurs questionnements et engagements politiques. On y voit aussi comment la campagne entreprise par les amis américains de Léger pour le prix Nobel est relayée du côté français. Le journal d'Hélène Hoppenot procure un éclairage utile à cette correspondance. Témoin privilégié, diariste inlassable, elle relate, d'un regard critique et d'une plume acérée, les aléas de la carrière diplomatique, la vie politique, littéraire et artistique du XXe siècle. Elle note, en particulier, les différentes rencontres avec Alexis Léger, raconte par le détail les rapports que les deux hommes entretenaient dans leur travail, dans l'intimité de réunions amicales, à leur domicile ou chez des amis. Nous découvrons, au fil du temps, un autre visage de cette amitié de plus de soixante ans.

10/2009

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Poésie

Hommage à Saint-John Perse

Saint-John Perse. C'est, pour moi, une source perpétuelle d'étonnement que la seule évocation de ce nom suffise à m'emplir de joie. Quel antidote à la déprime ! Quel remède à la mélancolie ! Je ferme les yeux. Aussitôt une mer immense se déploie devant moi, qui délivre vague après vague les soubresauts de son corps empourpré de soleil.

09/2021

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Critique littéraire

Cahiers Saint-John Perse Tome 18 : Une lecture de Vents de Saint-John Perse

Saint-John Perse a composé Vents pendant l'été 1945, alors qu'il séjournait, comme chaque été, sur une petite île du Maine (Etats-Unis). C'était le sixième été de l'exil, depuis que, au mois de juin 1940, Alexis Leger, le diplomate, avait été relevé de ses fonctions de Secrétaire général du Quai d'Orsay par Paul Reynaud. Du fond du silence et de la solitude, l'appel de la poésie s'était à nouveau fait entendre, elle qui avait été laissée en retrait depuis Anabase. Et avec le recueil, d'abord intitulé Quatre poèmes-1941-1944, puis Exil, un cycle s'était clos. Celui de l'exil politique la libération de la France occupée pouvait laisser légitimement prétendre à une réhabilitation du proscrit. Celui de l'exil poétique : Perse avait appris le sacrifice du passé et le dialogue imaginaire avec les gens de peu, sur les chantiers et les cales désertées par la foule, après le lancement d'une grande coque de trois ans. Le thème n'était bientôt plus de circonstance. Or, dans les mois qui précédèrent Vents, Saint John Perse se trouva face à un dilemme majeur : il allait falloir choisir entre la reprise de la vie publique du haut fonctionnaire - mais quelle serait-elle? - et la construction d'une grande œuvre poétique - mais serait-elle entendue? On sera peut-être surpris d'apprendre que c'est le poète qu'il avait eu l'intention durant l'été 1944 d'étrangler, devenu trop inopportun pour la préparation pratique à une vie nouvelle (lettre à Mrs Francis Biddle). Vents est donc le résultat inattendu d'une crise du renoncement, aussi grave que la nuit de Gênes pour Valéry. Finalement, Saint-John Perse a voulu demeurer chez ses amis américains, quitte à s'installer dans une posture fictive d'exilé. Dans son poème, il traverse les Etats-Unis, à cheval, d'Est en Ouest. Aurait-il tourné le dos à la vieille Europe blessée et renoncé à y faire entendre sa voix? Ou bien, serait-ce que la hauteur de sa monture et la distance de l'Atlantique fussent les seuls lieux d'où il réussissait à parler aux hommes de son pays? Poussé en avant par la force des vents, par le rythme entraînant du verset et les rebonds inouïs des images, le lecteur n'a pas toujours conscience du drame qui se joue dans Vents : les destinataires ardemment sollicités y sont absents.

11/2006

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Critique littéraire

Cahiers Saint-John Perse. Tome 7

Au sommaire de ce numéro : Mustapha El Kasri : "Une traduction d'Amers en arabe (Chapitre IX)" . Albert Henry : "Sur la Chanson liminaire d'Anabase (Manuscrit inédit. Billet à Marie Laurencin)" . Charles Dolamore : "Amour et agression dans Pluies". Diane Nairac : "Valeur des réminiscences bibliques dans l'oeuvre de Saint-John Perse" . Stefano Agosti : "Pour une typologie de la métaphore persienne" . Marie-Noëlle Little : "Anabase, oratorio de Karl-Birger Blomdahl" . Chronique. Questions de terminologie (II). Documentation.

06/1984

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Critique littéraire

Alexis Léger dit Saint-John Perse

Cette première véritable biographie de Saint-John Perse réunit enfin ce qui a été séparé par Alexis léger lui-même, la vie du diplomate et celle du poète. le lecteur qui ouvre sa Pléiade ne peut en effet qu'être fasciné par une série de contradictions. le poète y affirme l'irréductibilité de l'œuvre au fait historique, mois multiplie les confidences biographiques. II se targue de son premier rifle dans la conduite de la politique étrangère de son temps, mois s'exonère du naufrage à quoi elle a abouti. Le lecteur découvre une vie dont il pressent Io port romanesque et qui méritait d'être réécrite. Il a fallu, pour relever ce défi, mener une longue enquête, rétablir les faits dissimulés, reconstituer le perpétuel palimpseste du diplomate, qui effaçait ses traces à mesure qu'il révisait sa politique pour donner le sentiment qu'elle était immuable. Les mystifications d'Alexis ne sont pas seulement un rideau de fumée à dissiper. Elles permettent de plonger l'individu dans le bain de son époque et offrent la garantie, en s'intéressant à une personne, de connaître une société. Épris de puissance et de gloire, le secrétaire général du Quai d'Orsay a voulu la conférence de Munich, pour le bien de la France et celui de sa carrière. II a bataillé secrètement contre de Gaulle, en espérant rafler la mise, à la libération, ove( le soutien de l'Amérique, où il s'était réfugié. Le poète a œuvré avec sa science de diplomate, fort de ses réseaux, pour obtenir le prix Nobel de littérature. Renaud Molli, avec cette biographie totale, offre une relecture passionnante d'un destin qui se voulait exemplaire sans se dévoiler, et d'un prophétisme qui se prétendait infaillible malgré le désastre de 1940.

10/2008

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Critique littéraire

Cahiers Saint-John Perse. Tome 4

Un double événement dans les études persiennes : la découverte de L'Animale, suivi de Chant, poème inédit d'Alexis Saint-Léger et les traductions de Pindare par Saint-John Perse. Ces dernières sont publiées dans le cinquième tome des Cahiers. L'Animale fut écrit à Bordeaux en juin 1907. Son origine : un tableau de Gauguin, non identifié. "Dans quelle collection privée se cache la jeune fille limoneuse et omise, inspiratrice d'un jeune homme de vingt ans qui allait être un grand poète ?" demande Albert Henry, qui commente ce poème.

03/1981

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Critique littéraire

Cahiers Saint-John Perse. Tome 6

Georges Cesbron : "Naissance du poème chez Saint-John Perse. Une proposition de lecture d'Amers". "Annotations de Saint-John Perse" , précédé d'une présentation de Friedhelm Kemp. Roger Little : "La disposition d'un texte : Récitation à l'éloge d'une Reine. A la recherche d'un rythme". Chroniques. Documentation.

06/1983

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Critique littéraire

Cahiers Saint-John Perse. Tome 5

"Une rare fortune" lui ayant donné de rencontrer le texte de l'édition d'Oxford (de Heyne) qui conservait l'ancienne distribution métrique, Saint-Leger Leger entreprit de traduire les Epinicies, travail d'étude pour sa "commodité personnelle". Le 23 mars 1908, il écrit à Gabriel Frizeau : "Dans l'art contractuel d'un Pindare, la collaboration étroite du récitatif avec le chant, avec la danse même ou l'ambulation du choeur, l'astreint d'emblée à une triple discipline, qui accroît singulièrement la servitude du texte analytique. Nulle prodigalité réelle chez ce grand asservi qui fut, à tort, suspecté à Athènes de "semer à plein sac". Poète à trois dimensions, il est certes celui qui n'écrit pas de profil ; mais il y a dans son ivresse lucide, dans son ivresse à froid, un grand sens unitaire imposant la retenue du souffle, le mouvement même, chez lui, l'indispensable mouvement s'attachant au seul rythme d'une modulation préassignée. "Ivresse pindarique" : ivresse du nombre et des clés musicales, toutes clés maniées comme des vannes, pour une irrigation sonore qui semble plus qu'une distribution verbale. C'est la rétribution du Juste." Texte grec en regard, la traduction de la 3e Pythique est accompagnée de la reproduction du manuscrit calligraphié de Perse.

04/1982

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Critique littéraire

Cahiers Saint-John Perse. Tome 2

"Poésie de Saint-John Perse : sur cette fête inépuisable, hors d'une époque ou d'un pays, des chercheurs, écrivains, venus de tous pays, aujourd'hui se penchent. L'éblouissement demeure. Si ces poèmes ont paru distants de nous, c'est depuis cette distance que le poète nous interroge. "Impénétrable par pudeur, nullement enclin aux abdications de la limpidité, aux compromissions de la transparence, il a multiplié ses masques, et, s'il s'est dilaté hors de l'immédiat et du fini, hors de cette intelligibilité qui est limite et acquiescement à la limite, ce n'est point pour épouser la vague, prélude poétique à la vacuité, mais pour 'hanter l'Etre', unique moyen pour lui d'échapper à l'effroi de la carence, à la perception fulgurante de ce qui, en toute chose, 'fait défaut' " (Cioran). Quel est notre rapport avec l'inconnu du poème ? Et comment, sans le dévoiler, procéder à son éclairement ? Au sommaire de ce deuxième Cahier : une Introduction à la notion et à l'expérience de Sécheresse, par Serge Canadas ; Une lecture d'Anabase, par Albert Henry, Thorston Greiner analyse La Mantique du Poème et Sebastian Neumeister étudie le lien de Perse au mythe de Robinson. Huit lettres inédites du poète à Yvan Goll, présentées par Roger Little, complètent ce volume qui comporte aussi, dans sa Chronique, une bibliographie sélective des études persiennes en cours à travers le monde". Bulletin Gallimard, mars 1979.

03/1979

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Critique littéraire

Saint-John Perse. Correspondance 1955-1961

Lorsque Dag Hammarskjöld, Secrétaire Général de l'O. N. U. , écrit à Alexis Leger pour la première fois, le 7 septembre 1955, c'est au poète qu'il s'adresse, alors que le 31 juillet 1961, dans sa dernière lettre qui est un document historique, c'est avant tout à l'ancien Secrétaire Général des Affaires Etrangères qu'il se confie, après les événements de Bizerte. Ces deux lettres encadrent une correspondance à la fois littéraire et politique, où il est souvent question des poèmes de Saint-John Perse et du prix Nobel, mais aussi de la France, du général de Gaulle, des événements et des crises politiques sur la scène internationale. Cette correspondance réconcilie en effet ce qu'Alexis Leger avait toujours tenu à séparer : la politique et la poésie. Il avait été lui-même surpris de découvrir que ce grand diplomate suédois était aussi "poète" et même "magicien" . Comment Dag Hammarskjöld aurait-il pu autrement traduire Chronique en pleine crise du Congo et déclarer que ce poème était avant tout "un reflet de l'actualité" ? Et le 10 décembre 1960, lors de la remise du prix Nobel, en faisant son discours, c'est, en secret, au Secrétaire Général de l'O. N. U. , au "guide conduisant la plus vaste "Anabase" de peuples" , que s'adressait Alexis Leger. Pensait-il alors au Conquérant, au Prince ou simplement au Poète ?

12/1993

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Critique littéraire

SAINT-JOHN PERSE OU LE METISSAGE

Je me demande si cela peut être un péché contre la pauvreté que de lire Saint-John Perse. Ses poèmes abondent en tous genres de magnificences et en toutes sortes de mots riches. Lire de tels poèmes, c'est vivre et se mouvoir dans la splendeur. Votre cœur devient palais tropical, s'ouvrant grand sur les sept océans et sur tous les continents, avec des vaisseaux chargés d'épices qui vous arrivent de tous les horizons, et les douces voix des Antilles qui parlent depuis le cœur du soleil. Thomas MERTON.

01/1991

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Critique littéraire

Cahiers Saint-John Perse. Tome 3

"L'armoise ni les menthes n'enchanteront le pas des siècles à venir, où fut la rue pour vous pavée d'une pierre sans mémoire - ô pierre inexorable et verte plus que n'est le sang bleu des Castilles à votre tempe d'Étrangère !". Ainsi commence V Street, Poème à l'Émigrée, une première version inédite de Poème à l'Étrangère, publiée intégralement dans le présent volume avec les recherches d'Arthur J. Knodel. Au sommaire également : Dan-Ion Nasta, Territoire d'Oiseaux Stefano Agosti, Instance phatique et construction du poème chez Saint-John Perse Richard A. Laden : La matrice d'un lot d'images persiennes Trois lettres de Saint-John Perse à Roger Caillois accompagnent Une explication d'étoffes vertes, par Henri Colliot. Enfin, une bibliographie sélective pour 1978-1979 et une documentation sur la Fondation Saint-John Perse et le Centre Saint-John Perse de l'université de Provence complètent ce cahier.

03/1980

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Critique littéraire

ECLAT DES CONTRAIRES. La poétique de Saint-John Perse

L'œuvre de Saint-John Perse semble édifiée à l'écart des mouvements littéraires du XXe siècle. Le poète a cultivé cette distance en même temps qu'il sculptait le masque du personnage appelé " Saint-John Perse " dans le volume de la Pléiade rédigé et agencé par ses soins : il entendait alors défendre sa poésie dans un contexte jugé défavorable. Colette Camelin interroge l'historicité de cette œuvre, donnée pour intemporelle, et montre comment, affrontant les enjeux majeurs du siècle, elle se construit dans un dialogue complexe avec le symbolisme, le surréalisme, la peinture de Georges Braque... De manière originale, l'étude conjointe des manuscrits et de la bibliothèque du poète permet de combiner l'analyse des recueils, au fil de l'élaboration de l'œuvre, avec l'examen des ouvrages qui ont nourri sa pensée. On lit par-dessus son épaule Empédocle, Pindare, Virgile, Plotin, Spinoza, Rimbaud, Nietzsche, Bergson, en même temps qu'on accompagne son évolution intellectuelle, inscrite dans les Proses et la texture même des poèmes. Dans cette poétique se dégagent ainsi de vives tensions entre l'énergie cosmique et l'action humaine, la puissance du subconscient et la rigueur intellectuelle, mais aussi entre la souffrance de la perte et l'éclat de l'éloge, le rythme savamment gouverné et l'émotion qui brise la syntaxe. Œuvre humaine " à fleur d'abîme ", œuvre vivante où, des contraires, jaillit l'éclat.

11/1998

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Littérature française

Henri ou Henry. Le roman de mon père

"Je lui aurais obéi. Je lui ai toujours obéi. Même le soir où on l'a retrouvé allongé sur le tapis chinois de son bureau, le cœur presque arrêté. Le médecin était là avant moi, il m'a chuchoté d'aller lui dire adieu parce qu'il n'arriverait pas vivant à la clinique, il allait mourir dans l'ambulance. Quand je me suis accroupi pour l'embrasser, papa m'a dit de lui servir un whisky sec, bien tassé. Ne fais pas ça, m'a dit maman, tu vas tuer ton père. Je l'ai fait quand même, toujours obéir à papa, j'ai soulevé sa tête pour qu'il soit bien à l'aise pour boire son whisky, qu'il en profite à fond, je n'avais pas lésiné sur la dose, j'ai senti les boucles de sa nuque ma caresser la paume, ça faisait comme un chat un peu lourd et qui semblait avoir froid, je lui ai demandé de ne pas mourir, pas comme ça, pas couché sur le tapis, alors il m'a dit laisse-moi finir ce putain de whisky et tu m'aideras à me relever, ne le bougez surtout pas a dit l'ambulancier, c'est mon père, j'ai dit, j'ai aidé papa à se redresser, à se mettre debout, il ne tenait pas très bien sur ses jambes mais il n'est pas tombé, il s'est appuyé sur moi pour marcher jusqu'à la porte palière où l'attendait la civière pour l'enfourner dans l'ambulance où il devait mourir, et il n'est pas mort, ni dans l'ambulance ni à la clinique, il n'est pas mort ce soir-là, le scotch y fut peut-être pour quelque chose, c'est la preuve en tout cas qu'une fois de plus j'avais bien fait d'obéir à mon père. Et ce livre est tout le contraire, une désobéissance. " Des années et des années après Abraham de Brooklyn et John l'Enfer, Didier Decoin raconte enfin la vie du plus beau de ses héros, Henri Decoin, son père.

05/2006

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Revues

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PAUL CLAUDEL 1978 - 2, N 70 - CLAUDEL ET SAINT-JOHN PERS. CLAUDEL ET SAINT-JOHN PERSE. REMERCIEMENTS À L'ESPAGNE

Le Bulletin de la Société Paul Claudel existe depuis 1958 et paraît tous les quatre mois. Il publie des inédits et des études et rend fidèlement compte de l'actualité éditoriale et théâtrale claudélienne.

07/2023

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Critique

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PAUL CLAUDEL 1982 - 2, N 86 - CLAUDEL, SAINT-JOHN PERSE,. CLAUDEL, SAINT-JOHN PERSE, SEGALEN : EXTRÊME-ORIENT - POÉSIE I

Le Bulletin de la Société Paul Claudel existe depuis 1958 et paraît tous les quatre mois. Il publie des inédits et des études et rend fidèlement compte de l'actualité éditoriale et théâtrale claudélienne.

07/2023

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Critique

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PAUL CLAUDEL 1982 - 3, N 87 - CLAUDEL, SAINT-JOHN PERSE,. CLAUDEL, SAINT-JOHN PERSE, SEGALEN : EXTRÊME-ORIENT - POÉSIE II

Le Bulletin de la Société Paul Claudel existe depuis 1958 et paraît tous les quatre mois. Il publie des inédits et des études et rend fidèlement compte de l'actualité éditoriale et théâtrale claudélienne.

07/2023

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Critique littéraire

Lettres familiales (1944-1957)

Ces 45 lettres inédites de Saint-John Perse forment un document exceptionnel pour la compréhension de l'homme, Alexis Leger, qui se cache derrière le poète. Ecrites depuis les Etats-Unis entre 1944 et 1957, elles constituent les seules lettres familiales authentiques, non retouchées, qui nous soient parvenues. Parmi elles, une longue lettre adressée à sa mère peu avant sa mort, la seule qu'on connaisse. Saint-John Perse écrit principalement à son beau-frère, Abel Dormoy, qui veille en son absence sur sa mère et ses soeurs Eliane et Marguerite, à Paris. Il vit alors à Washington d'un modeste emploi à la Librairie du Congrès, puis d'une bourse que lui verse la Fondation Bollingen. Il reçoit également le soutien d'admirateurs américains (dont Beatrice Chanler, Francis et Katherine Biddle, Mina Curtiss). Déchu de ses fonctions en 1940 par Paul Reynaud, puis de sa nationalité par le régime de Vichy, Alexis Leger a longtemps attendu la régularisation de sa situation administrative. La gravité de ses ennuis l'a d'abord empêché de poursuivre son oeuvre poétique et l'on voit comme il en a souffert (onze ans séparent la publication de Vente et celle d'Amers). Saint-John Perse ne revient en France pour la première fois qu'en 1957. Les lettres révèlent avec précision les raisons de la prolongation de son exil américain. L'année 1951 est décisive : assez brutalement, Alexis Leger décide de quitter le personnage de diplomate pour devenir pleinement le poète et futur Prix Nobel de littérature.

12/2015

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Critique littéraire

Lettres à l'étrangère

De l'Etrangère, dans les Ouvres complètes comme dans les collections de la Fondation Saint-John Perse, riche pourtant de milliers d'annotations, feuillets et souvenirs, nulle autre trace que le Poème à cette inconnue dédié, dans tout son mystère baroque, avec la simple note accompagnatrice, énigmatique, affirmant un lien entre l'auteur et "une amie étrangère qui connut aussi l'exil en Amérique". En vain les plus fins limiers de l'histoire littéraire avaient-ils fouillé les bibliothèques. Récemment débusqué par Arthur Knodel, un premier état manuscrit ne livrait rien de l'essentiel : qui était cette femme et qui fut-elle donc ? Le livre que voici apporte enfin toute la lumière. En outre, les lettres à Rosalia Sanchez Abreu dressent un étonnant monument littéraire qui nous rapproche de l'homme et accroît la grandeur de l'écrivain.

05/1987

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Critique littéraire

Lettres à une dame d'Amérique, Mina Curtiss

Cette édition est à lire comme la suite d'autres correspondances déjà publiées dans la même collection, notamment Saint-John Perse et ses amis américains, Courrier d'exil édité en 2001 par Carol Rigolot. Son intérêt particulier est de nous ouvrir la porte sur la dernière partie de la vie et de l'œuvre du poète, celle du retour si longtemps différé en France, de son installation aux Vigneaux dans la presqu'île de Giens, mais aussi de son mariage, du prix Nobel et, parallèlement, de Chronique, Chanté par celle qui fut là, Chant pour un équinoxe, Nocturne et Sécheresse. Ces lettres, de 1951 à 1973, nous apportent comme toujours leur brassée d'informations biographiques et psychologiques, mais la chance a voulu que la destinataire, Mina Curtiss, ne soit pas seulement une riche mécène. A travers son portrait en creux, nous nous attachons à cette femme musicologue, écrivain, voyageuse, collectionneuse de manuscrits et de tableaux, d'une patience et d'une générosité sans faille à l'égard d'un Léger séducteur et avare de lui-même. Grâce à elle, la statue s'humanise, une relation s'invente sous nos yeux et s'organise autour de tout un monde partagé, réseau amical, lieux familiers, complicité au sujet d'une grille de fer forgé, de chats ou d'un opéra de Mozart. Pour elle qui a su l'entraîner vers des films d'épouvante ou des westerns à New York, Léger devient parfois affectueux, touchant, dans son retour vers l'enfance antillaise, ou drôle. Mais il a semblé bon aussi de faire lire ces lettres en regard de celles adressées dans la " Pléiade " à Mrs Henry Tomlinson Curtiss, pour, à travers quelques exemples, tenter de comprendre les enjeux et la portée de cette entreprise inédite de réécriture, elle aussi réalisée aux Vigneaux. On trouvera aussi en annexe un document d'importance, une correspondance conservée par Mina (on peut donc supposer qu'elle en fut l'instigatrice) qui marque le début d'une campagne américaine en vue de l'attribution du prix Nobel de littérature à Saint-John Perse.

11/2003

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Poésie

Eloges. suivi de La gloire des rois. Anabase. Exil

Palmes... ! Alors on te baignait dans l'eau-de-feuilles-vertes ; et l'eau encore était du soleil vert ; et les servantes de ta mère, grandes filles luisantes, remuaient leurs jambes chaudes près de toi qui tremblais... (Je parle d'une haute condition, alors, entre les robes, au règne de tournantes clartés.)Palmes ! et la douceurd'une vieillesse des racines... ! La terrealors souhaita d'être plus sourde, et le ciel plus profond, où des arbres trop grands, las d'un obscur dessein, nouaient un pacte inextricable... (J'ai fait ce songe, dans l'estime : un sûr séjour entre les toiles enthousiastes).

03/2007

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Critique littéraire

Courrier d'exil. Saint-John Perse et ses amis américains, 1940-1970

Ce volume retrace la conquête de l'Amérique par Alexis Leger, Secrétaire général du Quai d'Orsay, qui débarqua à New York en exilé, le 14 juillet 1940, avec deux adresses destinées à lui ouvrir toutes les portes du pays. La première était celle de Katherine Garrison Chapin Biddle, poète, critique, et épouse de Francis Biddle, ministre de la justice des Etats-Unis. L'autre était celle d'Archibald MacLeish, poète, essayiste, dramaturge et conservateur en chef de la Bibliothèque du Congrès. Ces éminentes personnalités de l'intelligentsia américaine introduisirent le Français dans les plus hauts milieux du gouvernement et des lettres, à commencer par le président Roosevelt. Pendant plus de trente ans, le poète et ses amis mécènes échangeront des lettres où défilent de nombreuses personnalités littéraires et politiques, dont le général de Gaulle. Cette correspondance enfin restituée nous offre un aperçu privilégié sur Saint-John Perse dans son pays d'adoption : à la fois hôte et frère, conseiller et solliciteur. Les lettres, faites d'observations politiques, de remarques culturelles, d'élans lyriques et de tours ludiques, révèlent une intimité surprenante à côté des préoccupations les plus pratiques concernant les besoins financiers et la carrière littéraire du poète. Au carrefour des faits et des dits, du vécu et de l'écrit, les lettres de Saint-John Perse montrent aussi qu'elles sont des textes travaillés, manifestant des traits stylistiques souvent semblables au reste de son oeuvre. Elles sont parcourues d'images inattendues, d'expressions frappées en médaille et de mots clés qui appartiennent à ses poèmes. Elles forment un récit passionnant d'amours et de hasards, Lettres réunies, traduites et présentées par Carol Rigolot, professeur à Princeton University où elle dirige le Humanities Council, centre pluridisciplinaire des arts et des lettres. Son prochain livre, Forged Genealogies : Saint-John Perse's Conversations with Culture, paraîtra en 2001 aux Presses universitaires de la Caroline du Nord. Le présent volume est le quinzième de la " Série Saint-John Perse ".

05/2001

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Pléiades

Oeuvres complètes

Aux grands textes poétiques déjà rassemblés dans Ouvre poétique I et II viennent s'adjoindre Oiseaux, Chanté par celle qui fut là et Chant pour un équinoxe. Àla suite des deux célèbres discours de Suède (pour le Prix Nobel) et de Florence (Pour Dante) sont réunis une série d'hommages et de Témoignages littéraires et politiques dont la plupart n'avaient paru qu'en revue. Certains d'entre eux sont inédits. Tous sont peu connus et rassemblés dans ce volume pour la première fois. Enfin la correspondance ( Lettres de jeunesse, d'Asie, d'Exil) livrera au lecteur un Saint-John Perse inconnu et intime. Une biographie, une bibliographie et des notes viennent compléter cet ouvrage.

06/2006

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Critique littéraire

SATIRES

Originaire d'une riche famille équestre de Volterra, en Etrurie, Aules Persius Flecus ne tarde pas à rejoindre Rome où il reçut l'éducation de Remmius Palaemon, le grammairien, et surtout du stoïcien L Annaeus Cornutus. Celui-ci lui fit faire la rencontre de Lucain et de Thrasea Poetus, futur chef de file de l'opposition à Néron. Mais le jeune homme, adepte de Lucilius, préféra se consacrer à la poésie satirique et composa, au long des trois dernières années de sa courte vie, six satires que nous avons conservées. Celles-ci constituent une forme de profession de foi stoïcienne, notamment la cinquième, dédiée à son maître Cornutus. La présente édition rassemble en un court volume les six satires de Perse. La préface fait le point sur la tradition manuscrite et justifie la traduction du poème, connu pour l'obscurité et la difficulté de sa langue. Le texte est en outre assorti d'une brève bibliographie en latin. Chaque satire est précédée d'une notice résumant le propos du poète et permettant de circuler aisément dans le texte.

01/1966

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Poésie

Amers. (suivi de) Oiseaux. (et de) Poésie

"Par la pensée analogique et symbolique, par l'illumination lointaine de l'image médiatrice, et par le jeu de ses correspondances, sur mille chaînes de réactions et d'associations étrangères, par la grâce enfin d'un langage où se transmet le mouvement même de l'Etre, le poète s'investit d'une surréalité qui ne peut être celle de la science. Est-il chez l'homme plus saisissante dialectique et qui de l'homme engage plus ? Lorsque les philosophes eux-mêmes désertent le seuil métaphysique, il advient au poète de relever là le métaphysicien ; et c'est la poésie alors, non la philosophie, qui se révèle la vraie "fille de l'étonnement", selon l'expression du philosophe antique à qui elle fut le plus suspecte. Mais plus que mode de connaissance, la poésie est d'abord mode de vie - et de vie intégrale. Le poète existait dans l'homme des cavernes, il existera dans l'homme des âges atomiques parce qu'il est part irréductible de l'homme. De l'exigence poétique, exigence spirituelle, sont nées les religions elles-mêmes, et par la grâce poétique, l'étincelle du divin vit à jamais dans le silex humain. Quand les mythologies s'effondrent, c'est dans la poésie que trouve refuge le divin ; peut-être même son relais. Et jusque dans l'ordre social et l'immédiat humain, quand les Porteuses de pain de l'antique cortège cèdent le pas aux Porteuses de flambeaux, c'est à l'imagination poétique que s'allume encore la haute passion des peuples en quête de clarté. " Extrait de Poésie, allocution au banquet Nobel du 10 décembre 1960.

03/2007

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Littérature française

Saint-John d'Orange

Ce récit poétique aux allures de conte universel relate les songes, les doutes et les paradoxes de Saint-John d'Orange, un saint contemporain. On avance dans cette histoire sans jamais pouvoir prédire ce qui va arriver, au gré de la fantaisie du style et de la noirceur de l'humour.

10/2013

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Histoire de France

Journal 1940-1944. "Que passent les heures, les jours, les nuits et que la France renaisse"

Dans le premier tome de son Journal 1918-1933, Hélène Hoppenot (1894-1990), femme de diplomate, nous entraînait de Paris à Rio de Janeiro, Téhéran, Santiago du Chili, Berlin, Beyrouth, Damas et Berne. Dans le deuxième tome (1936-1940), elle racontait avec verve les tractations secrètes et les décisions erratiques du gouvernement français. Son mari, Henri Hoppenot, est alors à la tête de la "Sous-Direction Europe" et tous deux sont proches d'Alexis Léger (soit Saint-John Perse), secrétaire général du Quai d'Orsay. Au début du troisième tome, en 1940, nous retrouvons les Hoppenot en Uruguay : "Nous tous, exilés diplomatiques, sommes devenus des épaves." Soumis au rythme des chassés-croisés incessants, des ordres et contre-ordres incohérents, ils subissent l'illisible politique de Vichy. Malgré tout, Hélène Hoppenot garde espoir : "Depuis deux ans - et quels qu'aient été les désastres subis - j'ai toujours cru à la victoire de l'Angleterre. Par instinct et non, hélas, par raison. Un univers nazi est inconcevable". Elle va rapidement convaincre son mari qu'il lui faut choisir le général de Gaulle contre le "terrible vieillard" et le gouvernement de Vichy - dont Henri Hoppenot est pourtant le représentant légal à Montevideo - et contre Alexis Léger, qui voir en de Gaulle un futur dictateur. La tension et la complexité de ces années difficiles affectent le moral de Hélène Hoppenot, mais pas son sens critique qui ponctue, en temps réel, les échos, les fausses nouvelles et les rumeurs qu'elle consigne... Heureusement, elle retrouve de vrais amis sur le continent américain : Gisèle Freund, Darius Milhaud, Jules Supervielle, Henri Seyrig, la famille de Paul Claudel... Et le tumultueux séjour à Montevido de Louis Jouvet et de sa troupe de comédiens en 1941 est une distraction bienvenue dans le désert culturel uruguayen. Après la démission de Henri Hoppenot, le 25 octobre 1942, ils partent sans regret pour les Etats-Unis, où ils retrouvent Alexis Léger et des intellectuels européens exilés. Traversée du désert... Mais c'est Henri Hoppenot, nommé à la tête de la délégation française à Washington, qui organise en juillet 1944 - soit entre le Débarquement et la Libération de Paris - le séjour à Washington et New York du général de Gaulle. Soutenu par Hélène Hoppenot, il fait alors partie de ceux qui contribuent à arracher aux autorités américaines la reconnaissance officielle du chef de la Résistance française. Hélène Hoppenot était très consciente de l'importance de noter les propos entendus, les choses vues dans la coulisse, avant de les retrouver déformés ou censurés par les journalistes, comme Geneviève Tabouis ou "Pertinaz", selon leur orientation... Ce Journal 1940-1944 livre donc quantité d'informations pour les historiens, tout en constituant un témoignage d'une grande honnêteté intellectuelle. Edition établie et annotée par Marie France Mousli, qui a déjà proposé le Journal 1918-1933 de Hélène Hoppenot paru en 2012, puis le Journal 1936-1940, paru en 2015.

03/2019

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Critique Poésie

Poésie et dynamique animale. Jules Supervielle, Saint-John Perse et René Char

Dans une approche novatrice des bestiaires, cet ouvrage étudie la faune poétique au plus près de son organicité, qui apparaît essentielle au rythme et à la pensée du poème. Dans une dynamique de l'oblicité, bêtes et poètes offrent au lecteur de nouvelles pistes pour saisir l'altérité des vivants.

07/2021