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Georges Bataille, Michel Leiris

Extraits

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Critique littéraire

Michel Leiris

Ecrivain, ethnographe, grand collectionneur et amateur d'art, Michel Leiris (1901-1990) restera comme l'une des grandes figures de la vie intellectuelle de ce siècle. Ses amis et interlocuteurs ont pour nom André Masson, Max Jacob, Pablo Picasso, Alberto Giacometti, Francis Bacon, Raymond Roussel, Robert Desnos, Georges Bataille, Jean-Paul Sartre, Aimé Césaire, Alfred Métraux, Jean Genet, et c'est en belle compagnie que le lecteur de cette biographie traverse le siècle sur ses pas. L'écrivain s'affirme, dans l'atmosphère qui enveloppe l'atelier surréaliste d'André Masson entre les deux guerres, par une œuvre autobiographique singulière dont L'Age d'homme est la pierre angulaire. Mais sa bibliographie comporte plus d'une centaine de titres couvrant des genres fort variés : recueils de poèmes, œuvres ethnographiques, essais de critique littéraire et artistique, textes politiques. L'ethnographe (formé à l'école du grand Marcel Mauss) participe à la fameuse mission Dakar-Djibouti qui a traversé le continent africain de 1931 à 1933. Leiris en a rapporté un extraordinaire journal (L'Afrique fantôme) dont la lecture a éveillé bien des vocations. Mais Michel Leiris est également un homme engagé. Il vit la décolonisation en militant activement à l'extrême gauche (il est un des premiers signataires du manifeste des 121) et ne renoncera jamais à croire qu'un communisme libre est possible.

07/1998

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Critique littéraire

Michel Leiris, Marcel Jouhandeau. Correspondance (1923-1977)

Qu'y a t'il de commun entre Michel Leiris et Marcel Jouhandeau ? Entre l'auteur de La Règle du jeu et celui de Chaminadour ? Entre l'écrivain-ethnologue du musée de l'Homme et celui qui fit le voyage des intellectuels collaborateurs à Weimar ? Une nuit de mars 1924, le jeune apprenti poète et l'auteur admiré de Monsieur Godeau intime ont vécu ensemble "quelque chose qui s'est passé dans l'Absolu", comme l'écrira Michel Leiris. Dans les années vingt, les deux hommes ont conclu un pacte secret, rimbaldien, que cette correspondance inédite révèle. Ce volume rassemble une centaine de lettres échangées pendant près de cinquante ans, malgré de graves ruptures avant et pendant la guerre. Des extraits des cahiers et journaux intimes de Leiris et de Jouhandeau, ainsi qu'une chronologie croisée, témoignent également de cette déterminante "amitié sous la cendre".

01/2021

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Critique littéraire

L'âge d'homme de Michel Leiris

L'âge d'homme fut publié en juin 1939, à la veille de la "drôle de guerre". Il était achevé depuis quatre ans. Une première version avait été rédigée en décembre 1930. La genèse de ce premier essai autobiographique, dont il apparut très vite qu'il avait révolutionné le genre auquel il appartenait, est entièrement placé sous le signe des années trente, de l'inquiétude, du besoin et de l'échec de l'évasion. Dans L'âge d'homme ainsi que dans les romans de Sartre et de Céline, la dénonciation du mode de vie et du système de valeurs bourgeois transcende le seul phénomène d'époque et de classe.

04/1997

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Critique littéraire

Echanges et correspondances

Dossier complet qui offre le parfum de divers moments dans la constitution d'une sensibilité, celle d'un temps qui nous précède à peine, Echanges et correspondances est le coffret singulier où deux silhouettes ne cessent de s'effleurer, avides de ce heurt violemment délicat. Bataille et Leiris nous parlent certes par eux-mêmes, dans la force de leurs œuvres, mais il n'est pas discutable que leur amitié fraternelle constitue à nos yeux un surcroît de légitimité, qu'elle ajoute une touche de lumière à chacune des mythologies en acte dans les poèmes, récits et essais tentés par l'un et l'autre. Ce volume est la trace d'une attention réciproque, active dans la crainte d'une distance comme dans l'affrontement de la différence. Il est le déni de toute solitude et la communauté d'une dissidence.

05/2004

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Indépendants

Michel : Michel et La bataille des Dombarelles

Les Dombarelles, c'est un petit coin de verdure sylvestre bordé de petits étangs où la faune et la flore prolifèrent à quelques encablures de la maison de Michel. Tout le monde s'accorde pour dire que ces terrains devraient devenir une zone naturelle protégée. Mais voilà qu'une grande firme américaine, détenue par un milliardaire bien connu, souhaite racheter les parcelles pour y exploiter les ressources du sol. Le minerai rare qu'il contient servirait de composant pour les batteries des trottinettes électroniques de l'une de ses filiales. Fidèle à lui-même, Michel ne l'entend pas de cette oreille. Alors que Victor, son "? frère de la rue ? " est mal en point et vient d'être admis en urgence aux soins intensifs, notre pourfendeur des causes perdues va pourtant reprendre du service. Avec les habitants du village, ses amis et ses ennemies d'hier, il se mobilise pour mettre sur pied une ZAD. Comme Don Quichotte, Michel est un héros idéaliste aussi maladroit qu'émouvant, en complet décalage avec la politique de son époque. Contrairement au personnage de Cervantès, lui ne se bat pas contre des moulins, mais bien contre de véritables dragons, ici incarnés par les détenteurs du capital, ceux qui épuisent les ressources la planète pour au nom des profits. Bien plus pragmatique aussi, Michel n'est jamais seul, il est toujours bien accompagné. Dans les récits pleins d'entrain de Pierre Maurel, la solidarité est une force. Pourtant, le reporter débonnaire ne semble pas être au bout de ses surprises dans une société qui se montre de plus en plus injuste. Cette cinquième tribulation illustre plus que jamais la colère qui gronde aujourd'hui face au désastre environnemental à venir.

08/2023

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Critique littéraire

Georges Bataille. La fascination du Mal

Georges Bataille est partout. Maudit et fui de son vivant, il est sans cesse cité. Dès qu'on entre dans le champ des interdits, on se retranche derrière son œuvre colossale. Il serait, pour un peu, le responsable de ce dérapage nihiliste généralisé orchestré par les nouveaux dévots de la société du spectacle. Non, répond Pascal Louvrier, auteur de cette décapante biographie. Il n'est pas moderne, Bataille. Il est "contemporain de Lascaux ", pour reprendre la formule de Philippe Sollers, interrogé longuement, ici, par l'auteur. La fascination du Mal, chez Bataille, n'a rien à voir avec les fantasmes sodomites de l'homosexuel passif Max Aue, personnage repoussoir des Bienveillantes. Littell n'est pas Bataille. L'enjeu de la pensée bataillienne, absolument unique, c'est le maintien précaire, éprouvant, exigeant, de la contradiction entre rigueur et dépense, ivresse et connaissance, rire tragique et lassitude silencieuse. L'auteur revisite les grands textes de Bataille, en poussant l'analyse à l'excès, respectant ainsi la démarche de son sujet. Il devient Bataille lui-même, corps et esprit mêlés, expérience sans limites. Certains récits, comme Ma Mère et Madame Edwarda, prennent une dimension autobiographique troublante. On découvre, grâce aux récentes lettres publiées, un Bataille, amant sublime et abject, fou, entre autres, de Colette et de Diane, saintes de l'abîme. On le suit dans la forêt de Marly, penseur iconoclaste prêt au sacrifice humain. On le surprend, ivre, en compagnie de son ami André Masson, rédigeant en Espagne Le Bleu du ciel, chef-d'œuvre de lucidité, au cœur d'une époque qui acceptait, par lâcheté et bêtise, de valser avec le nazisme. Car Bataille fut le premier à étudier les mécanismes psychologiques du fascisme afin de le combattre efficacement. Pascal Louvrier le réaffirme, documents inédits à l'appui. Biographie, donc, rejetant la falsification et l'arrimage dont sont trop souvent victimes la vie et l'œuvre de Bataille. Le mot de désordre ? Refuser haut et fort, dans un style lumineux et elliptique, le nihilisme universel, c'est-à-dire le Bien actuel.

06/2008

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Revues

Bataille Leiris Einstein. Le moment documents (avril 1929-avril 1931)

Pour Georges Bataille, Michel Leiris et Carl Einstein, le "moment" de la revue Documents représente un véritable tournant. C'est le plus grand moment dans leur vie d'écrivain. Pilotée par le trio Bataille Leiris Einstein, la revue Documents surgit à Paris en avril 1929, tel un surgeon inavoué du surréalisme. Deux années durant paraîtront quinze livraisons de ce magazine illustré affichant comme objets : "Doctrines" "Archéologie" , "Beaux-Arts" , "Ethnographie" et "Variétés" . La revue se veut le recueil actuel et actualisé des documents les plus caractéristiques et les plus authentiques, en somme l'Encyclopédie du XXe siècle. Ce formidable projet se démarque des revues concurrentes comme La Révolution surréaliste de Breton, Cahiers d'art de Zervos, Variétés de Van Hecke ou Bifur de Ribemont-Dessaignes. Les trois principaux animateurs de la revue Documents, financée par Georges Wildenstein, directeur de La Gazette des Beaux-Arts, sont Georges Bataille qui vient de publier Histoire de l'oeil sous le manteau, le poète Michel Leiris qui s'est éloigné du groupe surréaliste, et leur aîné l'Allemand Carl Einstein qui a publié en 1913 Bébuquin ou les dilettantes du miracle (un récit qui annonce Dada) et en 1915 un ouvrage pionnier sur l'art africain. La revue Documents se veut un fait documentaire total, se rêve même une revue de variétés de music-hall. Loin de juxtaposer des documents provenant de disciplines cloisonnées, loin de s'en tenir à l'habituelle subordination de l'image au texte, la revue du trio Bataille-Leiris-Einstein accorde à la photo, au dessin, à l'image ou à la reproduction, le privilège d'être la matière la plus originelle ou le résidu le plus original des manifestations humaines. La revue la plus déshabillée du monde nous parle et nous aguiche dans l'enchaînement et le fou rire de ses matériaux et de ses travaux documentaires.

03/2022

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Critique littéraire

Leiris unlimited

Le poète, écrivain, ethnologue Michel Leiris (1901-1990) a révolutionné l'art de l'autobiographie avec La Règle du jeu. Il fut aussi l'inventeur d'un genre : le récit de mission ethnographique, dont L'Afrique fantôme témoigne magistralement. En homme de son temps, Leiris a participé aux combats politiques du XXe siècle, en particulier anticolonialistes, et côtoyé les avant-gardes intellectuelles et artistiques. Cet ouvrage constitue une enquête quasiment ethnographique sur cet explorateur rebelle, ses espaces et moments d'écriture, brouillant les frontières entre les disciplines. Aussi est-ce une "philosophie du déménagement" qui nourrit les approches diverses et, en décloisonnant les disciplines, contribue à trouver de nouvelles lignes de force pour comprendre l'oeuvre : entre l'autobiographie et l'étude de la transe, le récit de rêve et le journal de mission, la corrida et l'art d'écrire. Autant de chemins de traverses qui zèbrent les multiples formes de l'écriture et de la pensée de Michel Leiris, grand témoin de son temps.

04/2017

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Beaux arts

Leiris & Co

Art, littérature, ethnographie... Entrecroisant ces trois disciplines, l'ouvrage, publié à l'occasion de l'exposition "Leiris & Co.", présentée au Centre Pompidou-Metz, retrace la vie et l'oeuvre de Michel Leiris (1901-1990). Ecrivain, poète, ethnologue, ami des grands artistes de son temps : Masson, Picasso, Miro, Giacometti, Lam, Bacon, Michel Leiris se situe à la périphérie des grands courants du siècle et annonce de façon visionnaire les enjeux contemporains issus de la mondialisation et des études postcoloniales. Plus qu'un portrait de l'homme aux multiples facettes, il s'agit ici d'une autre lecture de la modernité qui va de Raymond Roussel à Picasso, en passant par l'Afrique (la mission Dakar-Djibouti en 1931), le jazz, la tauromachie, l'opéra. En marge du surréalisme, il rencontre Max Jacob, puis Georges Bataille, avec lequel il partage non seulement l'aventure de la revue Documents, mais aussi l'intérêt pour le sacré, l'érotisme et la mort. Pendant la guerre il se lie avec Jean-Paul Sartre, puis avec Aimé Césaire, qui lui fait découvrir le syncrétisme des Antilles. Son engagement révolutionnaire va le conduire également en Chine et à Cuba. Son oeuvre littéraire (L'Age d'homme, L'Afrique fantôme, La Règle du jeu) est une vaste quête autobiographique, dans laquelle il souhaite "introduire ne fût-ce que l'ombre d'une corne de taureau". Conçu comme un journal, le livre déroule année par année une chronologie de Michel Leiris, dialoguant avec une cinquantaine d'essais de nombreux auteurs. Largement illustré d'oeuvres, de documents, et de manuscrits, il constitue l'ouvrage le plus complet sur le parcours de cet écrivain singulier dont l'oeuvre a une résonance particulière sur l'art de notre temps.

04/2015

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Critique littéraire

Georges Bataille, la mort à l'oeuvre

"On le sait aujourd'hui : Bataille est l'un des écrivains les plus importants de ce siècle." Ainsi parlait Michel Foucault. Pourtant, plus souvent cité que réellement lu, cet auteur exigeant, peut-être même intimidant, semble de nos jours encore confiné dans une marge dont certains craignent de ne pas avoir la clé, quand d'autres pensent lui être fidèles en le réduisant à des provocations puériles. Il est vrai que Bataille est l'auteur d'ouvrages aussi différents qu'Histoire de l'oeil et La Part maudite, Madame Edwarda et L'Expérience intérieure, L'Impossible et La Souveraineté, une oeuvre véritablement philosophique et littéraire, indissociablement, car si elle appartient à des genres très divers, elle relève pour finir du genre unique que Bataille lui a donné. L'ouvrage de Michel Surya permet de lire Bataille dans sa totalité. Biographie (la place faite à la vie de cet auteur y est en effet considérable), Georges Bataille, la mort à l'oeuvre est également un essai de référence pour qui veut comprendre Bataille.

05/2012

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Ethnologie

L'Ethnologie détournée. Carl Einstein, Michel Leiris et la revue Documents

Cet ouvrage analyse les détournements de l'ethnologie dans la contribution de Carl Einstein et de Michel Leiris à la revue Documents (1929-1930). La fonction occupée ici par l' "Autre primitif" rappelant le bon sauvage des Lumières, l'étude de sa résurgence dans la France de l'entre-deux-guerres apparaît nécessaire.

02/2019

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BD tout public

Georges Clooney Tome 2 : Mi-homme Michel

Georges Clooney et Michel, le flic transformé en saucisse apéro, reviennent des Enfers. Au programme de ce second tome : des combats à la Dragon Ball, des références délirantes, de la couleur, du rythme... Et surtout une improbable faille spatio-temporelle qui retourne l'univers et provoque un arrêt brutal des fautes d'orthographe ! What else ?

12/2014

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Critique littéraire

Georges Bataille. Analyse du récit de la mort

C'est le texte qui fait silence, c'est l'écriture qui se raconte dans l'au-delà des mots. Le présent livre n'est donc pas une biographie, mais une "thanatographologie" et, très exactement, une analyse des structures narratives de l'innommable.

12/1993

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Critique littéraire

Vies de Charlotte Dufrène. A l'ombre de Raymond Roussel et Michel Leiris

Charlotte Dufrène, de son vrai nom Marie Charlotte Fredez (1880-1968), est un vertige. Demi-mondaine parisienne à la Belle Epoque, elle gravite dans une haute société proustienne avant de devenir presque par hasard - auprès de Raymond Roussel auquel elle sert de "paravent" - le témoin médusé d'une vie et d'une oeuvre littéraire uniques. Femme aux abois, elle l'accompagne jusqu'à sa fin tragique, à Palerme en 1933. Du compositeur Reynaldo Hahn à l'écrivain Michel Leiris, du maître d'équipage Bertrand de Valon au poète John Ashbery, Charlotte fait le grand écart entre la société élégante 1900 et une modernité littéraire radicale. Longtemps reléguée à Bruxelles, où elle connaîtra une tardive embellie, sa trajectoire intrigue la féministe Lily Wigny et la chanteuse Paule Daloze. Qui est-elle en effet ? Par-delà les années, son opacité et sa capacité de résistance continuent d'interroger. Ce livre rassemble ce qu'il est possible aujourd'hui de savoir sur Charlotte Dufrène. Il se compose d'un essai biographique en forme de lettre et d'un dossier documentaire.

03/2016

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Poésie

Ecrits complets

Colette Peignot, dite Laure, naît en 1903. Issue d'une famille d'industriels, elle reçoit une éducation bourgeoise et conservatrice avant de rompre avec son milieu social et de mener son existence hors des chemins battus, croisant la route de Boris Souvarine, Michel Leiris, Georges Bataille... A sa mort en 1938, ses proches découvrent une série de textes, fragments et poèmes. L'année suivante, Bataille et Leiris publient, contre l'accord de la famille Peignot, une partie de ses écrits : Le Sacré. Ce n'est qu'en 1971 que son neveu Jérôme Peignot et le collectif Change portent enfin à la connaissance du public les Ecrits de Laure, dont il convient aujourd'hui de reconnaître le radical esprit de révolte ainsi que la force, la rigueur et l'intransigeance intellectuelles. Les Ecrits complets rassemble en un seul volume l'ensemble des écrits de Laure, parus depuis 1978 en différents volumes et dont certains sont désormais épuisés. ''

11/2019

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Critique littéraire

"Glossaire j'y serre mes gloses" de Michel Leiris et la question du langage

Glossaire j'y serre mes gloses de Michel Leiris a tout d'une œuvre fondatrice : premier ouvrage d'importance d'un jeune auteur qui prend ses marques poétiques définitives, véritable acte d'entrée dans l'aventure surréaliste (le Glossaire paraît d'abord dans la revue du groupe, La Révolution surréaliste, en 1925-1926), projet de fonder non un nouveau langage mais une nouvelle identité des mots. Commencer à écrire en se dotant de son propre dictionnaire, voilà qui, dans la perspective de son auteur, ne vidait pas la question, particulière et générale, du langage, mais ne pouvait guère prendre que la forme d'un départ : l'ambition de Leiris lexicographe franc-tireur eût conduit idéalement l'œuvre à prendre les dimensions du lexique et à fournir ainsi, pour la première fois, un répertoire personnel de la langue française. Mais il y a davantage : le Glossaire est de la nature de ces œuvres qui misent sur leur écho, dont il est attendu quelque initiation d'importance. Il s'agit bien ici de montrer que le travail mécaniste des mots repose sur la postulation, la recherche - et pour ainsi dire la tentation - de valeurs poétiques inouïes. Il présente à ce titre cette extraordinaire particularité, dont toute une modernité récalcitrante à l'œuvre close pourrait se réclamer, d'apparaître non seulement comme le répertoire des trouvailles d'un écrivain mais comme un véritable protocole d'invention poétique. Rien d'étonnant que l'envergure de ce petit ouvrage inaugural ait abondamment retenu la critique (M. Riffaterre, G. Genette, R. Lejeune,...). Ce livre, le premier sur le Glossaire, entend à la fois en rendre compte et éclairer l'abécédaire leirisien de nouvelles lumières.

11/1999

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Critique littéraire

La Queste del Saint Graal, Louise Labé, Cyrano de Bergerac, Beaumarchais, Tocqueville, Michel Leiris

La collection " Bibliothèque des styles " (UFR de Langue française de l'université Paris Sorbonne et Équipe " Sens et Texte ") propose son quatrième volume, consacré aux six œuvres inscrites au programme des agrégations littéraires et classées par ordre chronologique : La Queste del Saint Graal, Debat de Folie et d'Amour, Elégies, Sonnets de Louise Labé, L'Autre Monde ou les États et Empires de la Lune, de Cyrano de Bergerac, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, De la démocratie en Amérique II, de Tocqueville et l'âge d'homme de Michel Leiris. L'angle d'étude choisi peut être une figure de style, une notion, un tour symptomatique, une marque de l'énonciation, un trait esthétique ; chacune des contributions conduit aux interrogations majeures que suscite la découverte d'un style, de ses marques personnelles, de sa relation à un genre, de son inscription dans un contexte historique.

12/2004

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Philosophie

Bataille cosmique. Georges Bataille : Du système de la nature à la nature de la culture

Au milieu des années 1930, Georges Bataille se lie d'amitié avec le chercheur en physique nucléaire Georges Ambrosino. Cette rencontre l'ouvre aux notions d'une discipline alors bouleversée par la récente découverte de la mécanique de l'atome. Celles-ci lui permettent d'unifier la diversité des phénomènes naturels en une conception structurée de l'homme organique au sein de la matière inorganique. Après la guerre, Georges Ambrosino continuera à prendre une part déterminante au travail de Georges Bataille, au point qu'ils envisagèrent un moment de signer La Part maudite de leurs deux noms. Bataille cosmique éclaire d'un jour nouveau les notions de dépense et d'excès, qui occupent une place centrale dans la pensée de Georges Bataille : celles-ci constituent en effet une interprétation audacieuse, pour les sciences humaines, de concepts issus de la science physique de son temps.

05/2012

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Littérature française

Portraits en miroir. D'Aragon à Valéry

Adolescent, Jérôme Peignot a refusé de serrer la main de Drieu la Rochelle. Plus tard, il a connu intimement ou simplement rencontré Paul Valéry et Blaise Cendrars, Colette et Aragon, Georges Bataille et Michel Leiris, Roland Barthes et Michel Foucault, mais aussi Matisse, Picasso, Chaplin, Poulenc et bien d'autres. Ce beau récit nourri de détails surprenants est le film de toute une époque dont nous sommes les spectateurs éblouis. Portraits en miroir est une galerie de portraits vivants, saisis dans leur contexte par le regard myope de Jérôme Peignot qui se reflète dans les miroirs de sa mémoire. C'est une traversée du vingtième siècle par un auteur juvénile de quatre-vingt-dix ans. Une autobiographie indirecte qui se lit comme un vrai roman.

03/2017

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Littérature française (poches)

Georges et Georges

Après quelques années de vie commune, Marianne et Georges ne se supportent plus : elle regrette le Georges amoureux naïf des premiers temps, lui désire une femme plus pimentée. Grâce au docteur Galopin, spécialisé en électromagnétisme, ils vont chacun être mis en face de leur rêve. Et devront le cacher à l'autre ! Le cauchemar commence. D'un appartement parisien jusqu'à l'ambassade de Batavia, les portes claquent devant l'hystérie de six personnages qui se fuient et se poursuivent. Une comédie déjantée sous le signe de Feydeau où les quiproquos s'accumulent, entraînant surprises et fous rires. Dans une postface magistrale, Eric-Emmanuel Schmitt analyse sa passion pour l'oeuvre de Feydeau, la complexité et la rigueur mathématique extrême du dramaturge qui disait : «Lorsque la présence d'un personnage est indésirable, il faut immédiatement le faire entrer en scène.»

08/2014

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Littérature française

Histoire d'une Petite Fille Suivi de le Sacre

Celle qui signa du prénom de Laure les écrits réunis dans le présent volume était Colette Peignot, née en 1903, dans une famille nantie et catholique avec laquelle elle rompra violemment pour mener une vie d'une intensité rare et devenir, durant quelques années, jusqu'à sa mort en 1938 , la compagne de Georges Bataille. De celle-ci beaucoup fut dit, écrit, mais peut-être seuls ces mots de Michel Leiris et Georges Bataille à son égard en donnent une image des plus justes : Est-il besoin d'ajouter qu'on ne saurait réduire à quelque image définie que ce soit l'une des existences les plus véhémentes, les plus traversées de conflits qui aient été vécues ? Avide de tendresse et avide de désastres, oscillant entre l'audace extrême et la plus affreuse angoisse, aussi inconcevable à la mesure des êtres réels qu'un être de légende, elle se déchirait aux ronces dont elle s'entourait jusqu'à n'être qu'une plaie, sans jamais se laisser enfermer par rien ni par personne.

06/2014

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Critique littéraire

La part maudite de Georges Bataille. La dépense et l'excès

En 1949 paraît La Part maudite, de G. Bataille. En pleine après-guerre, ce texte a déconcerté. Mal compris, l'ouvrage aura souffert d'un discrédit, auprès des spécialistes et des lecteurs de Bataille. Raison de plus pour redonner sa place à un texte essentiel, et à son rêve d'une dépense pure.

09/2015

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Critique littéraire

Correspondance

Paris. Début des années 1920. Deux jeunes hommes se rencontrent : Michel Leiris et Jacques Baron, tous deux poètes. Ils aiment les boissons alcoolisées, les boîtes de nuit de Montmartre et de Montparnasse, les femmes et le cinéma, tout ce qui affiche le charme d'une aventure. " Ensemble, de lieux communs en lieux mal famés ", ils errent dans Paris, alors bureau de toutes les extravagances. Ils écrivent des textes propres à effrayer les gardiens de l'Ordre littéraire et de l'Ordre tout court. Tous deux se tiennent auprès d'André Breton lorsque s'inaugure la geste surréaliste. L'un d'eux part au service militaire en Algérie. Débute alors une correspondance qui se prolongera toute la vie et à travers laquelle le surréalisme scintille de tous ses éclats, entre éblouissement et fureur. À lire Jacques Baron, on découvre ainsi, dans le sillage de La Revue marxiste et de La Critique sociale, la pensée dissidente des gauches communistes oppositionnelles. À suivre Michel Leiris parcourant L'Afrique fantôme, on appréhende un épisode crucial de l'ethnographie française. Au jour le jour, se tisse la trame de tous les noms du surréalisme et de ses environs : Breton, Aragon, Masson, Artaud, Tzara, Prévert ou Queneau... - de toutes les rencontres qui font le milieu de l'avant-garde artistique, intellectuelle et politique de l'époque : Daniel-Henry Kahnweiler, Georges Bataille ou Boris Souvarine. Aventure d'une vie d'homme à travers les mots, aventure des mots à travers une vie d'homme, cette correspondance inédite est également à recevoir comme une ultime tentative d'épuisement du " pour-soi documenté " à partir duquel l'oeuvre autobiographique de Michel Leiris s'est nourrie.

04/2013

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Critique littéraire

Correspondance 1938-1958

Quelle place la tauromachie a-t-elle réellement occupée dans la vie de Michel Leiris ? Fut-elle uniquement, pour l'autobiographe, une métaphore de l'écriture ? L'arène devint-elle le lieu où se conjuguèrent ses intérêts pour l'ethnographie, la poésie, le mythe, l'éthique et le langage ? A ces questions, les 186 lettres de sa correspondance croisée avec celui qui fut son mentor dans la "planète des taureaux", André Castel — oenologue nîmois que ses contemporains appelaient "Don Misterio" — apportent une réponse circonstanciée et inédite... Les deux hommes font connaissance en 1938 alors que Leiris, encore jeune ethnographe, s'apprête à publier une série de poèmes tauromachiques, Abanico para los toron. Depuis 1926, année de son mariage, Leiris assiste en effet à des corridas (il en verra près d'une quarantaine jusqu'en 1965), mais ce n'est qu'en 1935 qu'il éprouve une véritable "révélation", lors d'une faena de Rafaellilo Ponce : "[...] je n'ai jamais trouvé, dans aucune oeuvre artistique et littéraire, l'équivalent de ce que j'ai ressenti à Valence en voyant toréer Rafaelillo, très peu de temps avant qu'il reçoive l'alternative", écrit-il à Castel. Révélation confirmée par la première corrida à laquelle ils se rendent ensemble, à l'automne 1938 : encore sous le coup de l'émotion, Leiris en rédige le compte rendu pour La NRF : "Rafaelillo le 9 octobre à Nîmes"... Après la guerre, André Castel veille à introduire Michel Leiris lequel court les arènes pour voir toréer Fermin Rivera ou Luis Miguel Dominguin — dans le "mundillo" : il lui fait découvrir les " terres à taureaux" de Camargue, l'emmène chez des manadiers, l'invite à des "tientas", lui fait rencontrer des toreros et des aficionados. Et par lettres, ils rivalisent d'érudition tauromachique en évoquant les écrits de Garcia Lorca, Bergamin, Hemingway, Montherlant, Stendhal, Melville ou Alarcon... En Castel, Leiris trouva non seulement un spécialiste avec lequel partager une précieuse conversation sur "l'art tauromachique", mais également un "ordonnateur de plaisirs" qui sut accueillir généreusement ses invités : dès le lendemain de la guerre, se sont ainsi retrouvés, dans la cour de son "labo" au coeur de Nîmes, des toreros célèbres et des chanteurs de flamenco, ainsi que Pablo Picasso (compagnon d'aficit6n avec lequel Leiris vit sa première et sa dernière corrida), Georges Bataille, Blaise Cendrars, Elie Lascaux, André Masson, Jean Paulhan, Jean Hugo, Jean Dubuffet... Mais en 1955, le départ brutal d'André Castel pour l'Espagne annonce la fin de ce commerce amical, tout entier tendu vers l'"image même de notre émotion", que Michel Leiris avait reconnue dans Miroir de la tauromachie.

05/2002

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Littérature française (poches)

Nuits sans nuit et quelques jours sans jour

Qu'est donc le rêve ? Si quelques-uns, sans être dupes, puisent dans leurs rêves une mythologie et, sans être des savants, prennent soin de scrupuleusement les noter, c'est que le rêve - mirage qui scintille sur un fond de ténèbres - est essentiellement poésie. Tel est (s'il en faut) le mot clé de cette suite de récits, tantôt d'événements rêvés, tantôt d'événements réels, qui semblent au narrateur avoir projeté par instants sur sa terne silhouette un même éclairage de seconde vie.

03/2002

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Littérature française

Haut mal

Ce volume contient Failles, poèmes de 1924 à 1934, La Néréide de la mer Rouge (1934-1935), Abanico para los toros et La rose du désert (1939-1940).

11/1990

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Ethnologie

Contact de civilisations en Martinique et en Guadeloupe

"L'enquête dont les résultats font l'objet du présent ouvrage a été confiée à M. Leiris en vertu de la résolution 3. 22 du programme de l'Unesco pour 1952. Celle-ci prévoyait "un inventaire critique des méthodes et des techniques employées pour faciliter l'intégration sociale des groupes qui ne participent pas pleinement à la vie de la communauté nationale, du fait de leurs caractéristiques ethniques et culturelles ou de leur arrivée récente dans le pays". Le choix des Antilles françaises comme terrain de recherche répondait à l'orientation que l'Unesco s'est efforcée de donner aux études faites, sous ses auspices, dans le domaine des relations raciales. Les travaux qui ont été poursuivis dans différents pays ont un caractère commun : le désir d'apporter une contribution positive à la solution du problème racial". (Extraits de la préface.)

02/1987

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Littérature française

La Course de taureaux. Suivi de calendrier et de Souvenirs taurins

Destiné, comme on dit d'une musique, à accompagner La Course de taureaux - film à caractère documentaire de Pierre Braunberger -, le commentaire de Michel Leiris date de 1951. Ce film est, pour les amateurs des premiers cercles, les aficionados, un film de référence : non seulement parce qu'il donne à voir les toreros et les épisodes les plus célèbres du siècle, mais parce qu'il les donne à voir avec une intelligence (ce qui ne saurait suffire, on le sait, en matière de tauromachie), avec une sensibilité (ce qui pourrait être désastreux) et une justesse de ton - historique, esthétique - sans précédent et sans suite. Dans un bel effort de rigueur et d'intransigeance, dans un mouvement d'humilité lavé de tout lyrisme, de tout effet poétique, le sens même et la portée de la tauromachie sont ici clairement rendus. F. M.

06/2006

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Littérature française

Journal. 1922-1989

"Un livre qui ne serait ni journal intime ni oeuvre en forme, ni récit autobiographique ni oeuvre d'imagination, ni prose ni poésie, mais tout cela à la fois. Livre conçu de manière à pouvoir constituer un tout autonome à quelque moment qu'il soit interrompu, par la mort s'entend. Livre, donc, délibérément établi comme oeuvre éventuellement posthume et perpétuel work in progress" (Journal, 26 septembre 1966). C'est par ces mots que Michel Leiris évoque son journal, qu'il a tenu presque sans interruption de 1922 à 1989, et qui deviendra la pierre angulaire de ses écrits à ta fois poétiques, autobiographiques et ethnographiques. Prises sur le vif, composées au fil des jours, suivant les événements, au gré des humeurs, des voyages, des rencontres ou des discussions, les notations consignées reflètent le mouvement des pensées et des inventions de leur auteur. Procédant par touches et retouches, il a cherché non seulement à se peindre à la manière des clairs-obscurs flamands, mais à épouser la marche du monde, au risque de n'y suivre que des fantômes ou de n'y percevoir que des braises. Comme une conversation "à bâtons rompus" avec soi-même, ce Journal fait voir "du dedans" les attraits - les déconvenues aussi - que Leiris a eus pour le surréalisme, la psychanalyse, l'existentialisme... ou pour les luttes prolétariennes, les révoltes anticolonialistes et tes prises de position tiers-mondistes qui ont marqué tout le XXe siècle. Presque trente ans après sa première publication, cette nouvelle édition, entièrement revue à l'aune des études et découvertes récentes, place désormais l'auteur au premier rang du monde des arts, des lettres et des idées.

01/2021

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Littérature française

La règle du jeu Tomes 1, 2, 3 et 4 : Biffures ; Fourbis ; Fibrilles ; Frêle bruit. Coffret en 4 volumes

"Je me propose de définir ce qui pour moi st la "règle du jeu", plus pompeusement : mon art poétique et le code de mon savoir-vivre que j'aimerais découvrir fondus en un unique système, ne voyant guère dans l'usage littéraire de la parole qu'un moyen d'affûter la conscience pour être plus - et mieux - vivant". Juin 1948. .

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