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George Steiner

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Notions

George Steiner. L'insignifiance vitale

Pourquoi s'intéresser à George Steiner ? Peut-être pour tenter d'apporter quelques éléments de réponse à cette question : que signifie être de culture occidentale ? Steiner n'y apporte pas de réponse toute faite, mais nous emmène là où sont nos racines culturelles en portant sur elles un regard singulier. "Au commencement est le Verbe". Telle est la profession de foi de George Steiner. Pour lui, l'existence est linguistique et le langage est un élément essentiel. Le pouvoir de ce dernier est immense : l'homme a la particularité d'avoir élaboré une grammaire du futur lui permettant d'inventer l'avenir et de dépasser les faits tels qu'ils sont. Et, même si le langage traverse des crises, pour Steiner, même Babel est une bénédiction, c'est la richesse de la multiplicité des langues. George Steiner, c'est aussi une manière particulière de lire le monde et une quête permanente du sens, car pour lui, derrière le langage ou la création artistique, il y a une "réelle présence" , le postulat que l'être-là est face à un au-delà de lui.

04/2021

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Philosophie

Avec George Steiner. Les chemins de la culture

" Notre comportement social, politique et même familial fait encore trop de place au sadisme, à la tromperie, à un intellect primitif. Notre cupidité, notre soif de massacre, paraît sans fin. La puanteur de l'argent infecte nos vies. Mais quand nous produisons un sonnet de Shakespeare, composons une messe en si mineur, ou bataillons, au fil des siècles, aux prises avec la conjecture de Goldbach ou le problème des trois corps, nous nous transcendons. Alors, en vérité, il n'est point de "plus grand prodige que l'homme" ". C'est par ces mots que George Steiner clôt l'échange qu'il imagine, dans ce livre, entre un poète, un mathématicien et un musicien. A leur tout; des chercheurs, des enseignants, des artistes, réunis pour discuter de " George Steiner, philosophe de la culture et de la transmission ", nous disent ce que la lecture de son oeuvre aux mille facettes a apporté à leurs recherches, à leurs réflexions, à leurs choix culturels et disciplinaires.

03/2010

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Critique

George Steiner, l'hôte importun. Entretien posthume et autres conversations

Ce livre est le témoignage de la profonde amitié personnelle et intellectuelle qui a lié George Steiner et Nuccio Ordine. L'amour des classiques, la passion de l'enseignement, la défense du rôle du maître, la fonction essentielle de la littérature qui rend l'humanité plus humaine constituent les thèmes d'un intense dialogue, nourri de plus de quinze années de rencontres et de voyages dans diverses villes européennes. Ordine trace un portrait original de George Steiner, en le peignant sous les traits d'un "hôte importun" . Car Steiner a habité la littérature, le judaïsme et l'existence comme un hôte très particulier : ne respectant ni les conventions ni les tabous, il a dit ce que beaucoup auraient préféré ne pas s'entendre dire. Il a rappelé à Israël qu'un Juif ne saurait être un nationaliste et que sa condition lui impose d'avoir toujours sa valise à portée de main. Il a aussi invité à plus d'humilité ses propres collègues, en exposant la nature "parasitaire" de la critique littéraire et la vitale priorité qui doit être accordée aux classiques. Mais c'est également sa conception même de la vie qui trouve dans l'idée d' "hôte" son véritable fondement. Un tel art est aussi nécessaire qu'il est difficile à pratiquer. Etre un hôte, ce n'est pas se sentir tenu d'observer passivement les règles de celui qui nous accueille, bien au contraire : c'est avoir l'occasion de contribuer à l'amélioration de notre propre vie et de la vie commune.

06/2022

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Livres 3 ans et +

Georges le rouge-gorge

Malgré la neige et le froid qui ébouriffaient son plumage, Georges tendait vers le ciel son plastron rouge et chantait devant la fenêtre où une main amie éparpillait au matin du pain pour les oiseaux. Si votre nappe est blanche. Je ne vois pas le couvert. Et encore moins le dessert. Faut-il faire la manche, Cher Monsieur Hiver ?

11/2016

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Philosophie

Essai sur l'oeuvre de George Steiner. La parole souffle sur notre poussière

Nous avons tenté, en faisant dialoguer l'œuvre de Steiner avec d'autres œuvres qu'il admire (celles de Benjamin, de Kraus, de Kierkegaard) ou qu'il passe étrangement sous silence (comme celles de Bernanos ou de Bloy), de la placer sous un éclairage inhabituel : à nos yeux, l'auteur de Réelles présences est moins l'évident critique à l'intransigeante plume que l'exceptionnel sondeur du Mal. Car le siècle passé, qui a été le siècle de l'horreur absolue, n'a peut-être pas fini de nous livrer son noir secret : le Mal, le visage sordide et défiguré du Mal, que l'Occident depuis des siècles s'est complu à revêtir des masques les plus divers, est d'abord une bouche, n'est peut-être même qu'une bouche, prolixe et enjôleuse, de laquelle sort le flot noir du mensonge. C'est ainsi que Karl Kraus pouvait prétendre de façon paradoxale que le premier conflit mondial, avec ses millions de morts, était pourtant peu de chose si on le comparait à la destruction du langage opérée par le mensonge de la propagande. Steiner lui-même est dans ces pages l'héritier de ces auteurs qu'il a nommés pour s'en éloigner : logocrates, Pierre Boutang dont il était l'ami, Martin Heidegger ou Joseph de Maistre. Ceux-ci ont tenté de penser la question d'une détérioration du langage par la banalité et le mensonge, agissant comme une maladie, un cancer. Cette question est, dans l'œuvre de George Steiner, première, séminale ; non pas seulement le goût et le respect pour la culture classique ; non pas seulement le déchirant dialogue avec un christianisme beaucoup trop proche pour ne pas se ficher, dans la chair du penseur comme une écharde de plus en plus pointue et blessante ; non pas même enfin la terrible question de Dieu. J'irais jusqu'à dire que la blessure que constitue, pour tout juif, le mystère dévorant de la Shoah, n'est qu'une conséquence extrême du Mal, de ces paroles néfastes délivrées par la bouche de A.H., ce fantôme malfaisant, cet homme creux croupissant sur une terre dévastée. Placée sous un tel éclairage, nous donnons à l'œuvre de ce penseur respecté mais bien souvent décrié sa place véritable, rien moins que vitale pour notre siècle : en sondant les ténèbres, nul doute que George Steiner nous enseigne de quelle réelle présence la réflexion contemporaine doit se charger si elle veut ne pas s'enfoncer piteusement dans la tourbière de la futilité et du bavardage.

06/2001

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Critique littéraire

Yann Andréa Steiner

" C'était donc onze heures du matin, au début du mois de juillet. C'était l'été 80. L'été du vent et de la pluie. L'été de Gdansk. Celui de l'enfant qui pleurait. Celui de cette jeune monitrice. Celui de notre histoire. Celui de l'histoire ici racontée, celle du premier été 1980, l'histoire entre le très jeune Yann Andréa Steiner et cette femme qui faisait des livres et qui, elle, était vieille et seule comme lui dans cet été grand à lui seul comme une Europe. Je vous avais dit comment trouver mon appartement, l'étage, le couloir, la porte. "

04/2001

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Pédagogie

Les grands pédagogues. Steiner

Rudolf Steiner (1861-1925) est connu pour avoir fondé la doctrine spiritualiste de l'anthroposophie, qui a trouvé des applications dans des domaines aussi variés que l'agriculture, la médecine et l'éducation. Aujourd'hui, on recense des milliers d'écoles et de jardins d'enfants se réclamant de sa pédagogie, mais que savons-nous réellement de Steiner et de sa philosophie ? Comment sa pédagogie s'est-elle répandue depuis sa fondation il y a cent ans ? Et quelle est son influence aujourd'hui ? Cet ouvrage présente les phases de la vie de ce réformateur social comme autant de moments préparatoires à une pédagogie qu'il voulait à l'image de l'universel humain qu'est l'enfant. Le lecteur devrait trouver autant de repères biographiques sur la vie prolixe du chercheur que d'indications significatives sur les fondements de sa pédagogie et son développement depuis son inauguration en 1919. Puisse cet ouvrage servir de référence aux enseignants et aux chercheurs qui ont à coeur la cause de l'éducation, aux parents et au grand public qui souhaite acquérir un regard synthétique sur la vie et la vision éducative de Steiner. Puisse-t-il contribuer à démystifier un certain nombre d'idées reçues et rendre accessibles et fécondes les idées d'un penseur dont la modernité dépend de la capacité à traduire en actes ses idées revisitées.

03/2019

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Philosophie

Dans le château de Barbe-Bleue. Notes pour une redéfinition de la culture

Longtemps, nous avons cru que le progrès de la morale allait de pair avec le développement de la culture. Le nazisme, montre George Steiner a pulvérisé cette illusion : Buchenwald n'est situé qu'à quelques kilomètres de Weimar. Longtemps aussi, au moins depuis Athènes, nous avons été animés par la conviction que l'investigation intellectuelle devait aller toujours de l'avant et, selon la belle métaphore de Steiner, nous conduire à ouvrir l'une après l'autre les portes du château de Barbe-Bleue. Mais cette foi dans le progrès est aujourd'hui vacillante : peut-être le développement technique est-il un piège et non une libération ; peut-être la dernière porte du château donne-t-elle sur des réalités contraires à notre équilibre mental et à nos maigres réserves morales. L'optimisme des Lumières nous est donc interdit, et c'est une redéfinition tragique de la culture que propose le livre dense et lucide de George Steiner.

10/1998

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Critique littéraire

Réelles présences. Les arts du sens

Sommes-nous, aujourd'hui, encore capables de jouir d'une oeuvre ? Savons-nous encore lire un texte, voir un tableau, écouter une sonate ? La question est d'importance. Nous vivons à l'ère moderne — celle qu'inaugurèrent Rimbaud et Mallarmé. Tous deux prophétisèrent la fin d'un monde, celui — classique — où le mot désignait une chose. Depuis lors, on s'est acharné à théoriser la fin du discours, l'arbitraire du signe, le texte autoréférentiel, l'autonomie de la structure, la mort de Dieu d'abord, de l'homme ensuite. Même les compositeurs ont proclamé la mort de la musique, et les artistes la fin de l'Art... De tout cela, il nous reste un lourd héritage : nous vivons, en effet, à l'époque que George Steiner appelle l'ère de l'Epilogue. C'est l'ère où le monde n'a plus de sens, où le sens d'une oeuvre, quelle qu'elle soit, n'est plus la raison d'être de notre lecture, mais où, au contraire, chacune de nos lectures accorde une raison d'être à l'oeuvre. Les intentions du créateur n'importent plus, seul compterait ce qu'arbitrairement nous mettrions dans l'oeuvre que nous déconstruirions. Face à cette mode de l'indécidable, de l'interchangeabilité du sens, George Steiner, nourrissant ses réflexions d'exemples puisés dans la littérature, la musique et la peinture, nous convie à parier à nouveau sur le sens, et même sur le scandale radieux de la transcendance : il y a bien un accord et une correspondance entre le mot et le monde, entre, d'une part, les structures de la parole et de l'écoute humaines et, d'autre part, les structures, toujours voilées par un excès de lumière, de l'oeuvre. C'est grâce à ce pari que nous pourrons jouir de l'oeuvre et comprendre sa nécessité.

11/1993

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Littérature française (poches)

Anno Domini

Traduit de l'Anglais par Louis Lanoix " Sous la violence de l'effort, il avait la tête enfoncée dans les épaules comme s'il portait une armure et, à chaque pas, des gouttes de sueur perlaient à la limite de sa chevelure rousse. La douleur ainsi que l'attention constante qu'il prêtait à son précaire équilibre embrumaient si bien son regard que ses yeux avaient pris une teinte grise indéfinissable. Mais lorsque, posant sa valise par terre, il reprenait son souffle en s'appuyant sur sa canne comme le héron sur ses longues pattes, alors ses yeux retrouvaient leur couleur naturelle, un bleu dur. Le visage à la bouche fine, à l'ossature délicate, jurait avec sa démarche contorsionnée. L'homme était beau, mais d'une beauté lasse ".

01/1992

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Philosophie

Grammaires de la création

Ce tournant de siècle est marqué par une lassitude foncière. Nous avons le sentiment que le couvert est débarrassé. Il y a dans l'air comme un parfum d'adieux. Quel impact ces temps couverts ont-ils sur la grammaire - c'est-à-dire l'organisation articulée de la perception, de la réflexion et de l'expérience, la structure nerveuse de la conscience lorsqu'elle communique avec elle-même et les autres ? Que deviennent les temps verbaux qui organisent notre présence au monde quand les sciences humaines et les arts, désenchantés par la glose, ne croient plus possible la création, mais que les sciences sont, elles, saisies par l'ivresse de la découverte des commencements, possible dans les temps à venir ? Faut-il vraiment désormais que du futur la pensée et les arts fassent table rase ? Au crépuscule des utopies politiques, théologiques, philosophiques, qui n'appartiennent plus à notre syntaxe, George Steiner a écrit le premier in memoriam pour les futurs perdus. Du temps où la découverte des origines de la matière n'entendait pas encore tenir lieu de réflexion sur le néant, donc sur la création.

06/2008

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Philosophie

Lectures. Chroniques du New Yorker

George Steiner a écrit plus de cent trente articles pour le prestigieux magazine américain The New Yorker entre 1967 et 1997, et il est incontestable que son érudition exceptionnelle y trouve une expression particulièrement brillante et divertissante. Le présent volume en offre un choix significatif et nous permet de suivre l'intellectuel européen dans son intérêt pour des thèmes ou personnages extrêmement divers. Que ce soit le destin d'Albert Speer - son amitié avec Hitler, son rôle dans le régime nazi, puis son long emprisonnement dans la prison de Spandau - ou la singularité du roman 1984 de George Orwell, devenu une véritable jauge de l'évolution de nos sociétés, ou encore l'histoire d'Anthony Blunt - grand critique d'art, spécialiste de la peinture française du XVIIe siècle, conseiller de la reine d'Angleterre, et espion pour le compte de l'Union soviétique -, George Steiner raconte et analyse tout à la fois. Anton Webern, Graham Greene, Thomas Bernhard, Vladimir Nabokov, Samuel Beckett, Louis-Ferdinand Céline, Walter Benjamin, Cioran, Claude Lévi-Strauss, Hermann Broch, André Malraux, Michel Foucault ou Paul Celan - pour ne citer qu'eux - donnent lieu à d'autres développements passionnants, vifs et nuancés. Ainsi rassemblés dans un recueil pour la première fois, l'ensemble nous offre un formidable condensé de la pensée du grand George Steiner.

03/2010

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Littérature étrangère

Epreuves

Rien de plus faussé en notre siècle que le rapport à la vérité. Rarement l'humanité aura à ce point sacrifié à l'erreur. A lui seul, le héros de George Steiner illustre ce terrifiant constat. Voilà plus de trente ans que les yeux infaillibles de ce correcteur d'épreuves repèrent l'erreur la plus minime au long de documents aussi ardus que des annuaires téléphoniques ou la liste des cours en bourses. Mais un jour, la vision aiguë qui fit la réputation du Professore commence à décliner. Cette tragédie personnelle est en soi une tragédie historique : ce n'est pas seulement la vision du correcteur qui se voile, c'est la vision du monde de ce communiste qui se brouille. Défilent alors devant lui les tragédies du siècle : le fascisme, le communisme, leur volonté d'éradiquer l'erreur de l'opinion libre chez l'homme, le nazisme qui prétendit éliminer les juifs par le génocide. Quel avenir reste-t-il lorsque tous les systèmes, le capitalisme y compris, se sont révélés insuffisants ? L'histoire est un grand livre qui devient, pour finir, illisible, donc impossible à corriger.

04/1993

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Critique littéraire

Extraterritorialité

Pour la première fois, George Steiner aborde ce que la pensée moderne doit à la "révolution du langage" amorcée au début du XXè siècle. Il montre comment les recherches linguistiques et biologiques modernes donnent de nouveaux éléments pour penser ce qu'il appellera bien plus tard les "grammaires de la création". Se dessine aussi un Steiner plus personnel, apatride issu d'une famille de Juifs allemands réfugiés en France, puis à New York et en Angleterre. Plus frontalement encore que dans son autobiographie, il s'interroge sur son statut extraterritorial en évoquant quelques figures de proue de la littérature moderne : Beckett, Nabokov, Borges, qui tous trois ont écrit dans une "langue qui n'était pas la leur". Dans un autre volet, il livre une méditation sur les rapports du mal et de la littérature, ferraille avec Sartre, affirmant qu'on ne saurait écrire un bon roman à la gloire de l'antisémitisme. C'est aussi pour lui l'occasion de s'interroger sur l'art de lire, sur sur la postculture et l'avenir du livre. Traduit en français trente ans après sa publication en langue anglaise. Extraterritorialité marque un tournant essentiel dans l'oeuvre de Steiner. Philosophe du langage, critique littéraire et romancier, né en 1929 à Paris, George Steiner a enseigné à Princeton et a été professeur de littérature anglaise et de littérature comparée à Genève. Invité dans les universités du monde entier (même en Chine populaire ! ), il est professeur honoraire à Cambridge. Errata, son autobiographie récemment rééditée en Folio, a reçu en 1998 le prix Aujourd'hui. Traduit en France trente ans après sa publication en langue anglaise, un tournant dans l'oeuvre de Steiner. Tous ses livres ultérieurs y sont en germe. Un plaisir évident de lecture, agrémenté par une richesse de références à la littérature classique et universelle, qui fait de chaque livre de Steiner une fête de l'intelligence.

02/2002

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Littérature étrangère

Le transport de A. H.

Après des mois de traque à travers la jungle amazonienne, un commando israélien met la main sur Adolf Hitler. Mais cette capture suscite de délicates interrogations. Que faire de ce trophée ? Ce thriller envoûtant met en scène quelques thèmes tabous de notre époque. Hitler était-il juif ? Israël est-il un legs du Troisième Reich ? Peut-on laisser ce vieillard décrépit faire entendre la magie noire de sa voix ? Ce récit ensorcelant a donné lieu à une rare controverse, dont l'auteur s'explique dans une postface inédite.

03/2020

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Critique littéraire

La mort de la tragédie

L'étude de la tragédie grecque, élisabéthaine, classique française est la matière de ce livre. Définir la vision tragique du monde, découvrir le sens de l'homme traqué, du cri de Cassandre au silence ultime de Phèdre, déceler à quel moment dans la conscience occidentale, et pour quelles raisons complexes, cette vision tragique perd son autorité t poétique, tels sont les objets que se donne l'auteur. Peut-il y avoir une tragédie chrétienne ou marxiste, l'écriture moderne a-t-elle perdu le mystère du mot et le matériel de la forme sans lesquels il peut y avoir drame, mais non tragédie ? Poser la question dans les termes où elle doit l'être est déjà répondre aux grandes lignes d'une enquête passionnée, plus qu'épiloguer vainement sur les gloires du passé.

03/1993

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Critique littéraire

Les Antigones

Née des oeuvres incestueuses d'OEdipe et de Jocaste, Antigone bravera les ordres de Créon pour inhumer son frère, Polynice. Elle sera enterrée vive. Pamphlet contre la loi humaine et pour la loi divine ou, au contraire, apologie de la raison d'Etat : les générations se sont succédé, incapables de trancher. Au fil des pages, l'on découvre, cependant, que la loi divine invoquée par Antigone - enterrer les morts - n'est pas moins humaine, et que défendre l'Etat est aussi une loi divine, tandis que la pièce met en scène l'affrontement de deux amours : celui d'une soeur pour son frère et celui d'un homme pour la cité et son pouvoir. Les hésitations du choeur sont là pour souligner les incertitudes ou les ambiguïtés du devoir que dictent et l'amour et le droit. Cette pluralité des sens et cette irréductibilité des interprétations - d'Eschyle et Sophocle à Anouilh et Cocteau, en passant par Garnier, Racine, Alfieri, Marmontel, Hegel, Hölderlin - sont partie intégrante de la culture occidentale. Le conflit Antigone-Créon est désormais, semble-t-il, une dimension a priori de la conscience intellectuelle et politique de nos démocraties. Comment expliquer autrement que ces légendes grecques antiques continuent à inspirer et à déterminer tant de nos réflexes culturels les plus fondamentaux ?

09/2008

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Ouvrages généraux

Dix raisons (possibles) à la tristesse de pensée

"Si nos processus de pensée étaient moins pressants, moins crus, moins hypnotiques, nos déceptions constantes, la masse grise de la nausée nichée au coeur de l'être, nous désempareraient moins. Les effondrements mentaux, les fuites pathologiques dans l'irréalité, l'inertie du cerveau malade peuvent, au fond, être une tactique contre la déception, contre l'acide de l'espoir frustré. Les corrélations manquées entre pensée et réalisation, entre le conçu et les réalités de l'expérience, sont telles que nous ne saurions vivre sans espoir. Espérer contre tout espoir est une formulation forte, mais en définitive accablante de la brunissure que la pensée jette sur la conséquence". George Steiner Edition bilingue

01/2023

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Critique

Tolstoï ou Dostoïevski

On a pu dire qu'en demandant à un homme - ou à une femme - s'il préfère Tolstoï ou Dostoïevski, on peut "connaître le secret de son coeur" . Avec son érudition et sa verve coutumière, George Steiner explore ici les différences qui opposent le monde d'Anna Karénine et celui des Frères Karamazov. Ce sont deux interprétations du destin de l'homme, de l'avenir de l'Histoire et du mystère de Dieu que nous pouvons ainsi mieux comprendre. Car grâce au constant jaillissement des idées de l'auteur de Langage et Silence, le lecteur se trouve comme forcé d'entrer dans un dialogue passionné avec des thèmes aussi éternels que fondamentaux.

06/2022

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Critique

De la Bible à Kafka

"Les livres indispensables nous accablent avec plus de force encore que la mort de l'aimé. Ce qu'ils ont en commun, ce qui rattache les rares exemples profanes au canonique, c'est bel et bien leur statut de textes sacrés, de convocation et d'assignation à l'humanité. Ils nous appellent et nous mobilisent. Le premier coup sur le crâne nous oblige à garder les yeux ouverts". L'Iliade et l'Odyssée, la Bible, Péguy, Kafka, Husserl, Kierkegaard... George Steiner nous donne à lire ici quelques-uns de ces textes indispensables où notre culture contemporaine croise la tradition. C'est notre patrimoine qu'il nous transmet par ces lectures. Peut-être pour faire de nous de véritables héritiers.

06/2022

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Philosophie

Les livres que je n'ai pas écrits

Un vieux dicton - une malédiction peut-être- veut que l'on souhaite à son ennemi de devoir écrire un livre. Sept, rajoute George Steiner, comme le temps de la Création, comme le nombre de branches du chandelier. Que ces livres Steiner ait jamais voulu les écrire réellement, peu importera au lecteur. On le croira volontiers dans certains cas, où il n'est pas jusqu'au plan qui ne nous soit exposé. On en doute dans d'autres où le sujet annoncé est prétexte, à la manière de Montaigne, à dériver vers un autre propos, plus autobiographique. En ouverture, la mésaventure du jeune journaliste Steiner qui entreprend de se lancer dans la biographie d'un monstre sacré de la sinologie occidentale, Joseph Needham, l'auteur d'une impressionnante histoire de la science en Chine, inachevée malgré ses huit forts volumes. L'occasion toute trouvée de s'interroger sur ces œuvres continents qui finissent par n'avoir d'autres fins que de se maintenir en vie, par leur inachèvement. Les œuvres suscitent souvent des jalousies qui frisent chez certains sujets la démence criminelle, comme le poète Cecco d'Ascoli qui, toute sa vie, se jugea persécuté par la splendeur de Dante. Qu'est-ce que vivre à l'ombre de génies reconnus, quand on n'est soi-même qu'un brillantissime esprit ? Nous entrons dans la sphère intime de Steiner, qui parlera tour à tour du sexe dans différentes langues, de son rapport à Israël ou à la culture européenne à travers la crise des humanités au profit des sciences exactes, sans oublier la grande question - celle de ses convictions politiques. Chemin faisant, le lecteur est promené à travers siècles et continents par l'auteur. Si ce dernier n'a pas écrit ces livres, ne serait-ce pas qu'il n'entendait répondre directement à aucune des sept questions ?

01/2008

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Philosophie

Un long samedi

On dit George Steiner intransigeant. Il a la passion de l'absolu. Certains le redoutent pour son esprit acide et ses attaques virulentes, d'autres l'admire pour sa culture polyglotte, sa connaissance des textes classiques, ses engagements intellectuels et sa croyance éperdue, après la Shoah, d'une communauté humaine encore possible. Avec Laure Adler, George Steiner évoque sa jeunesse (il est né en 1929 de parents juifs viennois, ils migrent en 1940 à New York) et sa formation aux Etats-Unis, sa position sur le judaïsme, son amour des langues et les grandes mythologies de notre siècle : psychanalyse, marxisme, structuralisme. Il parle aussi de son amour infini pour ce qui fait le goût de la vie : la musique. Ce témoignage d'un des plus grands universitaires du XXe siècle au soir de sa vie, avec la complicité intellectuelle de Laure Adler, est une parfaite introduction à l'ensemble de son oeuvre.

09/2014

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Philosophie

Poésie de la pensée

Les praticiens l'ont toujours su. Dans toute philosophie, concédait Sartre, il y a "une prose littéraire cachée". Ce qu'on a moins élucidé, c'est la pression formatrice incessante des formes du discours, du style, sur les programmes philosophiques et métaphysiques. A quels égards une proposition philosophique, même dans la nudité de la logique de Frege, est-elle une rhétorique ? Veut-on dissocier un système cognitif ou épistémologique de ses conventions stylistiques, des genres d'expression qui prévalent ou sont contestés à l'époque ou dans le milieu qui sont les siens ? Dans quelle mesure les métaphysiques de Descartes, Spinoza ou Leibniz sont-elles conditionnées par les éléments constituants et l'autorité sous-jacente d'une latinité partiellement artificielle au sein de l'Europe moderne ? Quand, tels Nietzsche et Heidegger, le philosophe entreprend d'assembler une langue nouvelle, son idiolecte propre à son dessein est lui-même saturé par le contexte oratoire, familier ou esthétique. L'association étroite de la musique et de la poésie est un lien commun, toutes deux partageant les catégories du rythme, du phrasé, de la cadence, de la sonorité, de l'intonation et de la mesure. "La musique de la poésie" est exactement cela. Y aurait-il, en un sens apparenté, "une poésie, une musique de la pensée" plus profonde que celle qui s'attaque aux usages extérieurs de la langue, au style ? Ces aspects de la "stylisation" de certains textes philosophiques, de l'engendrement de ces textes via des outils et des modes littéraires, George Steiner nous les restitue dans son souci d'"écouter plus attentivement".

10/2011

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Philosophie

Maîtres et disciples

Que signifie " enseigner " ? C'est dévoiler un Logos révélé, diront les uns, tel le maître qui enseigne la Torah, explique le Coran ou commente le Nouveau Testament, Au contraire, argueront d'autres, l'enseignement passe par la seule vertu de l'exemple, tels Socrate et les saints qui enseignent en existant. L'enseignement est un rapport de force, une forme de violence, protesteront les troisièmes. C'est compter sans les refus d'enseigner, faute de destinataire jugé digne de son héritage par le maître. Les exemples abondent dans l'histoire de la tradition alchimique et kabbalistique, ou bien de la philosophie. Par-delà toutes ces réponses, la question qui vaille n'est-elle pas de savoir s'il existe quelque chose à transmettre, sinon un premier éveil, une aurore de l'intelligence ?

09/2006

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Philosophie

Oeuvres

Connaissez-vous George Steiner ? L'arpenteur de toutes nos cultures, présentes et passées, le philosophe qui nous convainc que penser c'est aussi dialoguer avec d'autres langues, d'autres cultures. Car pour Steiner, le don des langues dont il est doté c'est la jubilation de communiquer au lecteur le savoir le plus érudit mais c'est aussi le talent sans égal de raconter la pensée, de la mettre en scène, d'en faire un événement. Il est l'homme aussi bien de l'essai, du récit, de la critique que du roman - pour ce qui relève de la forme - ; quant à son «matériau», en définir les contours reviendrait à défier la Culture même. Pour celui qui «a commis l'indiscrétion d'être juif», le cour de l'ouvre est habité par «la volonté d'être présent», dans tous les sens du terme, «après la Shoah». Est-ce à cet héritage talmudique que nous lui devons ce statut de maître de lecture ? Un maître qui nous fait la courte échelle pour gravir des sommets autrement inaccessibles.

02/2013

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Philosophie

Martin Heidegger

"Les questions que pose Heidegger à propos de la nature et du sens de l'existence sont capitales et contraignantes. En les posant encore et toujours, il a amené au centre d'une perspective nouvelle et radicalement provocatrice de nombreuses régions du comportement humain, de l'histoire sociale, et de l'histoire de la pensée". Avec clarté et pédagogie, George Steiner nous initie à la philosophie complexe de ce penseur majeur du XXe siècle. Y est expliqué l'essentiel : son intérêt pour les racines de la pensée grecque, ses réflexions sur le langage humain et sur l'oubli progressif de l'être, sans oublier son attitude et ses silences à l'égard du nazisme. Dans cette introduction à l'oeuvre du "roi secret de la pensée", George Steiner insiste sur le fait que comprendre Heidegger, c'est accepter d'entrer dans un espace de sens et d'être qui est autre. Ce n'est pas la "compréhension" que son discours sollicite au premier chef, mais une "expérience", l'acceptation d'une étrangeté ressentie.

01/2021

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Critique littéraire

Après Babel. Une poétique du dire et de la traduction

Paru en 1975, ce livre qui connaît aujourd'hui une nouvelle édition, remise à jour et considérablement augmentée, a immédiatement été salué comme l'œuvre majeure de son auteur et l'une des plus importantes contributions du XXe siècle à la compréhension du langage. Ouvrage ambitieux, puissant, érudit et subtil, Après Babel reste la première tentative d'un auteur européen - trilingue de naissance - pour sonder le mystère de la pluralité des voix intérieures. George Steiner, Fellow du Churchill College de Cambridge et professeur émérite de littérature comparée à l'Université de Genève, élabore avec cet ouvrage non seulement une théorie de la traduction, mais une véritable philosophie de la parole et de la signification. Sans jamais se limiter à l'horizon des sciences du langage, l'auteur des Antigones envisage l'histoire de la littérature occidentale d'Homère à Shakespeare, de Racine à Beckett, en cherchant les rapports intimes entre l'indicible et les possibilités d'expression qu'offre, en particulier, la métaphore. Si la dispersion de Babel n'est pas vraiment une malédiction, c'est que la diversité des langues continue de témoigner de la liberté de l'homme devant le monde.

10/1998

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Philosophie

Passions impunies

Nul autre que Chardin, dans son tableau Un philosophe occupé de sa lecture, n'a mieux dépeint cet acte : le philosophe a revêtu un habit de cérémonie, car la lecture est un acte de courtoisie à l'égard du texte, entrée en commerce du lecteur avec un auteur et ses mots ; il s'est entouré de dictionnaires et d'autres volumes, car les mots lui arrivent chargés de tout ce que leur histoire contient en puissance ; il a préparé sa plume, car la lecture est réponse à un texte, grâce aux annotations marginales, aux notes prises, aux citations relevées. Dans le silence de son étude, il va apprendre des passages par cœur, sur lesquels, devenu lui-même écrivain, il fera fond, comme les grands écrivains d'Occident qui n'ont cessé de reprendre quelques thèmes uniques et singuliers - telles les deux cènes, du Christ et de Socrate -, imposant la littérature comme réseau de résonances. Dans le inonde numérique de demain, que restera-t-il de ces passions impunies, de ces lectures bien faites, pour reprendre la formule de Péguy ? Mourir plutôt que d'abandonner, dans sa cité livrée au pillage, une déduction géométrique, tel avait été, aux origines de notre continent, le choix d'Archimède. La culture, réponse à la barbarie, est notre destin. Ce destin, il se trouve encore à Syracuse - Syracuse en Sicile plutôt que dans l'État de New York.

04/2001

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Lecture 9-12 ans

George

Beaucoup de gens aiment George. Maman est très fière de son petit garçon, elle pense qu'il deviendra "un jeune homme très bien". Scott aime beaucoup son "frérot". Et Kelly le tient pour son "meilleur ami". Mais George sait que les gens ne voient pas qui elle est vraiment. Car, George en a la certitude, elle est une fille. Alors, quand sa maîtresse propose de jouer une pièce de théâtre à l'école, George veut plus que tout interpréter le personnage de Charlotte. Elle sera parfaite, et les gens comprendront enfin qui elle est. Comment leur faire comprendre que c'est le rôle de sa vie ?

02/2017

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Couple, famille

Mon cahier d'activités Steiner. Hiver

Ce cahier d'activités, dans l'espritde la pédagogie Steiner-Waldorf, accompagnera l'enfant (de 3 à 7 ans et plus) tout au long de cette saison riche de fêtes et de changements : des contes simples et poétiques à partager en famille ; des aquarelles, des formes à dessiner, du modelage, du feutrage... Un cahier d'activités variées pour se reconnecter à la nature de manière libre et créative.

09/2019