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De Weimar à Vichy. Les Juifs d'Allemagne en république, 1918-1940/44

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Histoire internationale

De Weimar à Vichy. Les Juifs d'Allemagne en république, 1918-1940/44

Ce livre constitue la première analyse comparative de la situation des Juifs en Allemagne et en France dans la période d'entre-deux-guerres.

02/2015

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Histoire internationale

L'Allemagne de Weimar. 1919-1933

Issue de la défaite et de la révolution de novembre 1918, la République de Weimar n'a jamais pu se dégager d'un si lourd héritage. Jusqu'à sa fin, en 1933, il a pesé sur la vie politique, économique et sociale de l'Allemagne, et restreint les chances de succès. Le régime démocratique était-il condamné dès l'origine du fait de l'absence de révolution sociale et de nationalisation des industries clés, comme l'ont prétendu certains historiens ? N'y avait-il, en 1918, qu'une alternative : une révolution sociale avec dictature sur le modèle bolchevique ou un régime parlementaire avec le soutien du corps des officiers et de la bureaucratie d'Ancien Régime, ce qui limitait les réformes de fond ? Une troisième voie aurait-elle pu assurer une base populaire plus large au nouveau système ? La période finale de la République de Weimar et l'arrivée des nazis au pouvoir ont suscité des interrogations et des controverses bien plus vives encore. La fin de la grande coalition, en mars 1930, et la chancellerie de Brüning signifient-elles la mort de la démocratie ? Brüning est-il le fossoyeur de Weimar ? Le régime parlementaire a-t-il été condamné à la paralysie par l'incapacité des partis à trouver une solution à la crise économique et sociale ? La déflation pratiquée par Brüning, son refus de mener une politique monétaire expansionniste pour relancer l'économie et mettre fin au chômage ont-ils fait le lit du nazisme ? A l'extérieur, Stresemann a-t-il continué la politique de puissance du Reich wilhelmien, ou faut-il le considérer comme l'un des pères de la construction européenne ? Ce livre répond ainsi à de multiples questions qui ont longtemps divisé les historiens. Avec prudence, Christian Baechler estime que, si les conditions de naissance et de développement de la République de Weimar ont été difficiles, la démocratie allemande n'était pas condamnée dès l'origine. Même en janvier 1933, l'accession de Hitler au pouvoir n'était pas inévitable, et d'autres issus s'offraient encore à l'Allemagne...

05/2007

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Allemagne

La République de Weimar 1919-1933

Née de la révolution de novembre 1918, victime de la prise d'Hitler en 1933, la république de Weimar a laissé un souvenir ambigu. D'un coté, elle représente un régime fragile, ébranlé de 1919 à 1923 par les insurrections, les tentatives de coup d'Etat, la crise économique et l'occupation alliée, incapable d'enrayer la montée en puissance d'Hitler ; elle incarne, de l'autre, la première tentative de démocratie allemande, ère sans précédent de liberté politique, de foisonnement intellectuel et de créativité artistique. Dans ce livre, devenu un classique, Horst Möller nous met en garde contre tout déterminisme. Si ses chances de réussite étaient faibles, la république de Weimar n'était pas irrémédiablement vouée à l'échec.

08/2021

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Poésie

L'Omelette rouge

Écrit en bordure de Méditerranée, L'Omelette rouge est un objet vocal à lire aussi avec les yeux. Dans une lumière inférieure s'agitent des voix. Les voix sont séquestrées dans des corps véritables dont la liste dressée par ordre d'apparition s'ouvre sur une comédienne travestie que ses ennemis surnommaient l'omelette rouge. Sarah Bernhardt (1844-1923), Gherasim Luca (1913-1994), Alexandre Blok (1880-1921), Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), John Maynard Keynes (1883-1946), Richard Wagner (1813-1883), Louise Bourgeois (1911-2010), Christine Lavant (1915-1973), Jeanne d'Arc (1412-1431), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Arnold Schoenberg (1874-1951), Jean-Marie Straub (8 janvier 1933-), Danièle Huillet (1936-2006), Karl Marx (1818-1883), Friedrich Engels (1820-1895), Lénine (1870-1924), Vélimir Khlebnikov (1885-1922), Alexeï Kroutchonykh (1886-1968), Daniil Harms (1904-1942), Eva Hesse (1936-1970) Cy Twombly (25 avril 1928-) Grace Hartigan (1922-2008), Frank O'Hara (1926-1966), Hannah Hoch (1889-1978), Hans Arp (1886-1966), Til Brugman (1888-1958), Hélène Bessette (1918-2000), Jackson Pollock (1912-1956), Razine (1630-1671), Emily Dickinson (1830-1886), Josée Lapeyrère (1944-2007), Erich von Stroheim (1885-1957), Alexandre Pouchkine (1799-1837), Saint Paul de Tarse (15-67). L'astre Poésie est vécu ici comme un soleil flingué sous lequel scintillent des natures mourantes et de petites personnes perdues. Si " la seule poésie est la poésie à faire " (Pasolini), L'Omelette rouge pose en séries de raccords et dans une préoccupation de distance la question vitale : " que faire? ".

05/2011

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Histoire de France

Vichy et les juifs

Dans ce livre qui fut un événement lors de sa première parution en 1981, les deux historiens nord-américains révélaient que la politique antisémite menée en France dès l'été 1940 était due au seul gouvernement de Vichy, sans pressions directes allemandes. La législation de Vichy facilita même le projet d'extermination nazi lorsque les déportations à Auschwitz commencèrent en 1942. A l'époque, la question de la responsabilité du régime de Vichy n'était déjà plus complètement refoulée mais le sujet était traité en marge et l'accès aux archives françaises et allemandes extrêmement laborieux. Beaucoup de choses ont changé depuis (ouverture des archives, reconnaissance du rôle de l'Etat français dans la déportation des Juifs, etc.) et ont permis aux auteurs de traiter une matière abondante pour approfondir et affiner leur démonstration. Ainsi, l'idée qui se répand actuellement que la survie de 75 % des Juifs de France est un résultat louable, et que ce résultat heureux est en partie attribuable à Vichy qui aurait sacrifié les Juifs étrangers pour épargner les Juifs français, ne tient pas longtemps face à une analyse approfondie. Il est crucial de lire aujourd'hui ce classique enrichi et mis à jour, et de s'élever contre ceux qui se demandent pourquoi tant de Juifs ont survécu en France quand il faudrait plutôt comprendre pourquoi tant ont péri.

10/2015

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Histoire de France

La France de Vichy. 1940-1944

Est-il aujourd'hui possible d'écrire une histoire politique du régime de Vichy ? Un universitaire américain, Robert O. Paxton, répond ici par l'affirmative : refusant de prendre au pied de la lettre la kyrielle des témoignages pro domo dont la littérature politique s'est enrichie, passé La guerre et la libération, il a appuyé toute son étude sur les écrits contemporains des événements et surtout mise à profit la richesse des archives allemandes et américaines qui remettent en question, sur tant de points, les assertions de ceux qui avaient voulu, à la faveur d'une défaite nationale et sous l'œil de l'occupant, entreprendre une nouvelle restauration. Cet ouvrage iconoclaste est devenu un classique. La présente édition a été revue, corrigée et augmentée en fonction des recherches les plus récentes.

11/1999

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Vichy

Le régime de Vichy. 1940-1944

Né de l'écrasement des armées françaises par les troupes allemandes, l' "Etat français" apparu à l'été 1940 sous la figure tutélaire du maréchal Pétain imposa à la France coupée en deux sa "Révolution nationale" . Celle-ci reposait sur une idéologie composite, pour partie inspirée par la pensée d'extrême droite. Le rejet de la démocratie et l'antisémitisme d'Etat furent deux marqueurs de cette dictature unique dans l'histoire du XXe siècle en France. Le régime de Vichy opta pour la collaboration avec une Allemagne nazie perçue comme maîtresse du continent européen. Des rafles de juifs de l'été 1942 à l'Etat milicien du premier semestre 1944, la dérive fascisante de Vichy était comme inscrite dans ce choix premier. En montrant la complexité d'un régime aux acteurs multiples et aux orientations parfois contradictoires, cet ouvrage saisit l'ensemble de la vie politique, économique et sociale de la période, depuis les réformes portées par le régime jusqu'aux conditions de vie des Français occupés.

06/2023

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Histoire de France

Nouvelle histoire de Vichy (1940-1945)

Retracer l'histoire de Vichy suppose de se débarrasser d'abord des certitudes assénées depuis soixante-dix ans par les camps opposés. Puis de reprendre au plus près des archives, publiques comme privées, l'étude de ces cinq années tragiques pour en comprendre les paradoxes, décortiquer la politique, conduire et décrypter les mythes que le régime a suscités. Forte d'une carrière universitaire consacrée à cette période et jalonnée de plusieurs ouvrages de référence, Michèle Cointet livre une synthèse ambitieuse, d'une scrupuleuse précision. Elle montre notamment que tout n'a pas été dit sur les dirigeants de l'État français - Pétain, Laval, Darlan - et encore moins sur leurs proches conseillers, à l'instar d'Yves Bouthillier, de Pierre Pucheu, Marcel Peyrouton, Raphaël Alibert ou René Bousquet. Elle pèse à leur juste mesure l'influence de l'Eglise, celle des technocrates et des pacifistes, partagés entre pouvoir revendiqué et tentation du retrait, entre silences avantageux, ambition rénovatrice et mensonges d'accommodation. Elle décrit les difficultés de tous soumis à l'occupation allemande, réduits à la portion plus que congrue pour leur quotidien, et elle rappelle les souffrances longtemps indicibles de ceux qui ont été victimes des persécutions et de la répression, produits toutes deux de cette singularité historique que furent cinq années de collaboration.

08/2011

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Histoire de France

L'Etat contre les juifs. Vichy, les nazis et la persécution antisémite (1940-1944)

Pourquoi, dès l'été 1940, le régime du maréchal Pétain a-t-il impulsé une politique antisémite ? Dans quelle mesure l'administration a-t-elle collaboré au génocide perpétré par les nazis ? A-t-on " sacrifié " les juifs étrangers pour " sauver " les français ? Quelle a été la responsabilité de la France dans la rafle du Vel' d'Hiv ? Sur Vichy et la Shoah, on pensait tout savoir. Ce livre démontre qu'il reste encore beaucoup à découvrir. A travers une série de questions clés, Laurent Joly renouvelle profondément l'histoire de la persécution des juifs sous l'Occupation et balaie bien des idées reçues. S'appuyant sur de nombreuses sources inédites, restituant les marges de manoeuvre des fonctionnaires français - du dirigeant étatique jusqu'au simple gardien de la paix - ainsi que les effets concrets de leurs décisions, Laurent Joly écrit une histoire puissante et incarnée, au plus près des exécuteurs, des victimes et des témoins.

10/2020

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Histoire de France

Le Corps diplomatique à Vichy (1940-1944)

Dans sa presque totalité, le Corps diplomatique suivit le gouvernement français dans son repli en juin 1940 et se retrouva avec lui à Vichy début juillet. La plupart des chefs de missions diplomatiques, qu'ils aient été nommés à Paris, ou après l'installation à Vichy, étaient des personnages de premier plan. Ainsi peut-on citer : le prince Shah Wali Khan (Afghanistan), S. I. Patino (Bolivie), L. de Souza Dantas (Brésil), Wellington Koo (Chine), M. Fakhry pacha (Egypte), J. F. de Lequerica (Espagne), W. D. Leahy (Etats-Unis), F. Garcia Calderon (Pérou), Bogomolov (URSS), Pouritch (Yougoslavie) ; les deux ministres successif du Portugal, les trois ministres de la Hongrie, les trois du Japon... On y compta sept brillants intellectuels. Ces personnages, dont plusieurs étaient très francophiles et très peu germanophiles, comptèrent beaucoup à divers points de vue dans la société vichyssoise au cours de ces années 1940-1944, surtout au début. A mesure que l'Allemagne perdait du terrain, à partir de la fin 1942, le Corps diplomatique vit son importance numérique diminuer, mais il tint son rang, sous la direction avisée du nonce apostolique, jusqu'à la fin. En août 1944, ce dernier et le ministre de Suisse Walter Stucki furent choisis par le maréchal Pétain pour être les témoins de ses derniers actes. Et Stucki joua un rôle prépondérant aux alentours de la Libération en s'imposant pour maintenir l'ordre dans la capitale provisoire. Le fait que les nations étrangères aient maintenu ou nommé à Vichy de tels diplomates montrent l'importance qu'il attachaient au gouvernement de l'Etat français. A l'inverse on doit constater que le gouvernement formé par le général De Gaulle dut attendre après la libération de la France pour se faire admettre dans le concert des nations : c'est seulement le 23 septembre 1944 qu'on apprit que le président Roosevelt avait enfin consenti à ce qu'un ambassadeur américain représente les Etats-Unis auprès des autorités françaises de fait qui ont leur siège à Paris ; et la reconnaissance officielle n'intervint qu'un mois plus tard. C'est dire l'intérêt de rappeler le souvenir de ce haut personnel diplomatique, afin de porter un jugement éclairé sur le gouvernement de l'Etat français. (Les représentants de Allemagne et de l'Italie à Vichy ont été traités à part).

03/2019

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Histoire de France

Georges Orselli. Officier, gouverneur des colonies, industriel : un patriote critique

Fils d'instituteur, Georges Orselli (1896-1971) échoue au concours de l'Ecole Polytechnique arrêté par la guerre en 1914. Engagé en 1915, il refuse d'être officier. Il entre à Polytechnique en 1919. Officier d'aviation par passion du vol, ingénieur au Service du matériel et homme de terrain, il fait la guerre au Maroc (1931-1933). Lors du célèbre raid de la Croisière Noire (8 novembre 1933-15 janvier 1934), il est le copilote de son chef, le général Vuillemin, futur Chef d'état-major général de l'Armée de l'Air de 1938 à 1940. Plus jeune Commandant de l'Aviation en 1934, il quitte l'armée en 1938 et entre à L'Air Liquide qui l'envoie au Japon au début de 1939. Mobilisé sur place malgré ses demandes à revenir se battre, il rejoint la France libre en janvier 1941 et s'engage dans la Royal Canadian Air Force, où il fait un nouvel apprentissage d'officier britannique. De Gaulle le récupère et l'envoie en septembre 1941 dans le Pacifique pour commander l'aviation que devaient y fournir les Britanniques, ce qui avorta. Il le nomme alors Gouverneur des Etablissements français d'Océanie où il restera jusqu'en fin 1945 malgré sa demande d'obtenir un commandement dans l'aviation française en début 1944. Gouverneur à la Martinique en 1946-1947, puis en Côte d'Ivoire en 1948, il est mis à la retraite d'office pour s'être opposé à la violente reprise en main de la colonie, ce dont il témoignera devant une Commission d'enquête parlementaire en 1950. En 1949, il entame une carrière d'importateur de matériel industriel allemand, en précurseur de la réconciliation franco-allemande et de la Communauté européenne du charbon et de l'acier créée en 1951.

10/2014

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Sciences historiques

L'école des années noires. Une histoire du primaire en temps de guerre, entre Vichy et République (1938-1948)

Comment maintenir l'Ecole quand tout semble prêt à s'effondrer ? Comment l'Ecole de la Troisième République a-t-elle reçu les dogmes et les ordres de Vichy ? Comment la France de l'après-guerre, enfin, a-t-elle accompagné la reconstruction des murs de celle des esprits et des corps ? L'histoire des écoles primaires de la France des années noires (1938-1948), c'est celle du personnel et des élèves qui poursuivent leur tâche avec une endurance qui tient autant de la routine que d'une solide capacité d'adaptation. C'est aussi celle des solidarités inédites forgées à la faveur de la sauvegarde des enfants entre des territoires scolaires très diversement frappés par les drames de l'Occupation et de la Libération. C'est enfin l'histoire des visions de réforme et de reconstruction qui s'efforcent d'imaginer, en ces temps d'incertitudes, les destins possibles de l'Education nationale du second XXe siècle à venir. De la Bretagne au Lyonnais, des petites communales des monts d'Auvergne aux classes marseillaises, se fait le récit d'un ordinaire recomposé au rythme du conflit. Il est tissé de rigueurs et de banalités propres à une époque saisissante, à partir de laquelle il est toujours inspirant de réfléchir le présent.

02/2018

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Religion

Pacelli à Berlin. Le Vatican et l'Allemagne, de Weimar à Hitler (1919-1934)

A partir du fonds Pie XI des Archives pontificales d'ouverture récente (2006), Marie Levant livre ici une recherche très attendue en reprenant, et en renouvelant, à l'aide de nouvelles archives, les travaux, novateurs en leur temps, sur la question des relations germano-vaticanes et la mise en place du concordat de 1933. L'ouvrage donne à un chapitre essentiel de l'histoire contemporaine un éclairage indispensable, celui d'archives jusque-là inaccessibles. Les rapports entre le Saint-Siège et l'Allemagne nazie ont fait l'objet, depuis la Guerre froide, de nombreuses polémiques, qui pointaient en général l'absence d'archives pontificales... Le livre règle cette question et donne l'ouvrage de référence sur cette période de l'histoire allemande, comme de la vie du futur Pie XII, et ses enjeux (politiques, idéologiques, religieux).

09/2019

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Histoire de France

Souvenir de ma captivité en Allemagne. 1914-1918

Des couleurs pastel, un trait de crayon précis, caricatural et singulier, des portraits, des scènes de vie comme autant de révélateurs pour l'histoire de la Grande Guerre, le carnet de dessins du soldat français Maxime Bourrée nous offre une plongée au coeur des camps de prisonniers en Allemagne. L'iconographie des camps a, probablement, été abondante mais elle est rarement parvenue jusqu'à nous dans un tel état de conservation et sous cette forme très particulière du carnet qui rassemble et agence l'ensemble des dessins d'un artiste. Dans ce coffret, les dessins, reproduits in extenso, sont enrichis de contributions qui retracent le destin extraordinaire de Maxime Bourrée foulant le sol belge à la fin du mois d'août 1914 avant quatre années de captivité à Parchim. Au gré de leurs spécialités, les historiens ont sondé et décortiqué le travail de l'artiste normand et son écriture 'dessinée" de l'espace concentrationnaire en temps de guerre. Toute la richesse du carnet Souvenirs de ma captivité en Allemagne. 1914-1918 est loin d'être entièrement révélée par ces contributions mais elle attend, aujourd'hui, de nouvelles investigations rendues possibles par cette belle publication.

11/2017

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Histoire de France

Vichy-Alger-Londres. 1941-1943

En 1941, pouvait-on, en Afrique du Nord, manifester son amour de la France vaincue, humiliée, occupée et pillée, et pire encore, au gouvernement " collaborateur " ? Non ! Le maréchal en imposait et son " double jeu " rassurait. Pourtant la rage au cœur, on apprenait qu'en métropole, les usines encore en état de marche allaient travailler pour l'occupant et qu'avec l'assentiment de Vichy des avions à croix gammée atterrissaient à Damas. En juillet 1940, Pierre Laval n'avait-il pas déclaré : " nous n'avons d'autre voie ouverte devant nous que celle d'une collaboration loyale avec l'Allemagne et l'Italie ". Il était " politiquement impératif " de s'accommoder de la défaite. Le Commandement militaire traquait les ennemis de l'Ennemi. Ces pages relatent le combat - d'abord verbal - d'un jeune officier dénoncé par un de ses camarades et durement sanctionné par les siens pour avoir incité à la résistance. Elles témoignent de l'état d'esprit qui régnait en Afrique du Nord jusqu'au débarquement allié de novembre 1942 et avant qu'elle devienne le tremplin de la reconquête du territoire national.

03/2006

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Histoire de France

Midi rouge, ombres et lumières. Tome 3, Résistance et Occupation (1940-1944)

Ce troisième tome de Midi rouge, qui fait suite aux deux précédents consacrés aux années 1930 et à la prise en main du département par Vichy en 1940-1942, offre un tableau d’ensemble de Marseille et des Bouches-du-Rhône de 1940 à juin 1944. Il revient sur la création de la Résistance dès 1940, décrit son affirmation, évoque l’Occupation à partir de 1942, l’évolution des pouvoirs de Vichy en 1943-1944 et la vie quotidienne des Provençaux. La Résistance commence très tôt à Marseille. Dès l’été 1940, s’organisent des départs maritimes clandestins vers l’Afrique du Nord. Des groupes très divers tentent de protéger les persécutés, en particulier dans le camp des Milles, lors des déportations de l’été 1942. Les grands mouvements de Résistance et les réseaux se développent rapidement. Après l’Occupation en novembre 1942, les quartiers nord du Vieux-Port de Marseille sont détruits par les Allemands, les suspects raflés par la police française, les jeunes envoyés en Allemagne pour le STO. La Milice et le PPF de Simon Sabiani tiennent le haut du pavé, en lien avec la Gestapo. Par ailleurs, la population provençale souffre de plus en plus des pénuries. En 1943, la Résistance, fortement réprimée, se regroupe, s’engage dans l’action armée, avec les Groupes francs et les FTP, et organise de grandes grèves en mars et mai 1944. Mais, en juin 1944, la montée au maquis dans les collines du nord du département est réprimée par de véritables massacres. La Libération approche. « Robert Mencherini dissèque ces années de « révolution nationale » où les Bouches-du-Rhône doivent se passer de la République. Au plus fort de l’Etat français, l’historien décortique chaque pièce du puzzle pétainiste et en mesure l’influence ». La Provence, à propos du tome 2.

04/2011

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Histoire de France

1914-1918, une guerre des images. France-Allemagne

Qu'ont vu de la Grande Guerre les Français et les Allemands? Si la mémoire collective insiste sur les notions de censure et de propagande, il ne faut pas oublier une autre réalité : le besoin de voir la guerre a été très fort, aussi bien en France qu'en Allemagne. Jamais autant de cartes postales n'ont circulé, jamais autant de journaux illustrés n'ont été achetés et les salles de cinéma ont connu une fréquentation jusqu'alors inédite. Entre 1914 et 1918, des deux côtés des tranchées, des photographes, des cinéastes et des dessinateurs ont tenté de saisir le combat, de montrer la victoire en train de se dessiner et de représenter l'ennemi. s'il s'agissait pour ces hommes de témoigner de leur expérience du front, ils ont aussi participé à la construction visuelle de l'histoire et de la mémoire du conflit. Les documents présentés et analysés dans cet ouvrage, réalisé grâce au fonds de l'AFP (Agence France-Presse) et de la DPA (Deutsche Presse-Argentur), proposent une plongée inédite dans l'univers visuel des Français et des Allemands de cette époque.

05/2014

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Religion

La véritable histoire des évêques sous Vichy (1940-1944)

La guerre révèle une société à elle-même, en même temps qu’elle l’a fait changer : elle éclaire les mentalités, témoigne de forces d’inertie, provoque des évolutions. Ceci est vrai dans le domaine religieux comme dans celui de la politique et de l’économie. Eglises et chrétiens dans la Seconde guerre mondiale n’ont pas échappé à cette règle, que ce soit en France, en Allemagne, en Belgique ou en Hollande. Quelles furent leur vie et leur attitude durant cette période ? Que saisirent-ils de la «montée» des périls et de la «marche» vers la guerre ? Quelle fut la capacité des évêques et des chrétiens à déchiffrer les signes des temps ? C’est à partir de ces questions que Christian Terras (directeur de la revue Golias) a mené l’enquête sur l’attitude des hiérarchies catholique française sous l’Occupation. Pourquoi cette place particulière accordée aux évêques . Parce que dans les Eglises où le principe d’autorité est encore puissant, la composition de l’épiscopat, ses tendances principales, l’état de ses organisations sont des données importantes pour comprendre comment s’est joué le «destin» du christianisme durant la guerre.

04/2010

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Histoire de France

La collaboration. Vichy, Paris, Berlin. 1940-1945

Le 24 octobre 1940, sur le quai de la gare de Montoire, Pétain serre la main de Hitler. La France a fait le choix de la collaboration. Mais qui a intérêt à collaborer ? Les Français ou les Allemands ? Qui en sont les acteurs ? Quel rôle louent les ultras ? Qui s'est enrichi ? Quelle est l'ampleur de la collaboration militaire ? Quel rôle a joué Vichy dans la déportation des Juifs de France et dans la répression de la Résistance ? A quel point intellectuels et artistes se sont-ils compromis ? Près de 600 documents — affiches, rapports, lettres, journaux intimes, insignes, tracts, procès-verbaux, mains courantes, pièces à conviction, registres d'écrou, albums photographiques, objets, etc — sont ici rassemblés et commentés, suivant une trame chronologique, de juin 1940 à avril 1945. Fonds exceptionnels des Archives nationales, séries du contre-espionnage encore inexploitées du Service historique de la Défense, dossiers des Brigades spéciales des Renseignements généraux à la préfecture de police, pièces d'un des collectionneurs les plus importants de la place de Paris : avec ces archives, pour beaucoup inédites, c'est la collaboration sous toutes ses formes qui est présentée. Une somme qui fera date.

11/2018

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Sciences historiques

Les juifs oubliés de Mantes-la-Jolie. (1940 - 1944)

Cette histoire tragique s'est déroulée loin des grandes rafles perpétrées par les nazis contre les Juifs de France. Pourtant, les persécutions antisémites s'exécutèrent dans tout le pays, conduisant vers la déportation et la mort des hommes, des femmes et des enfants. Ces trois familles juives de Mantes-la-Jolie, les Zolty, les Mittelchtein, les Schimianski, furent persécutées par la même barbarie nazie. Cet ouvrage révèle ainsi cette histoire oubliée afin de mieux agir sur le présent.

10/2017

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Allemagne

Peter Hensen. Un catholique allemand contre Hitler

A partir d'archives familiales et d'archives publiques allemandes, il s'agit ici de présenter l'itinéraire politique, le parcours professionnel et la vie familiale de Peter HENSEN (1888-1958), éditeur rhénan, à la tête d'un journal quotidien, la Godesberger Volkszeitung. Membre du parti du Centre-catholique (Zentrum), député au parlement de Prusse sous la République de Weimar, il est un farouche opposant au régime nazi. Persécuté dès 1933, il entraîne toute sa famille dans la tourmente jusqu'à la fin du Troisième Reich. En 1941, il choisit "l'exil intérieur" , vend ses biens professionnels et sa maison familiale, quitte les bords du Rhin pour Berlin, où il s'associe, en tant que gérant d'une entreprise de blanchisserie. Entre 1941 et 1945, il affronte des conditions de vie difficiles. Surveillé en permanence, Peter Hensen est emprisonné à la suite de l'attentat du 20 juillet 1944. En 1945, il est l'un des cofondateurs de la CDU de Berlin et revient en Rhénanie où il fait une éphémère carrière de député (1947-1950). Il meurt en 1958, après avoir été officiellement reconnu comme victime du nazisme. Histoire "par en bas" d'une famille allemande de Rhénanie, entre 1919 et 1958, l'enquête s'interroge sur les formes de l'opposition au régime hitlérien ainsi que sur la mémoire de la résistance individuelle des catholiques allemands.

09/2023

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Sciences historiques

Les prisonniers de guerre français. Enjeux militaires et stratégiques (1914-1918 et 1940-1945)

Les deux guerres mondiales présentent deux caractères nouveaux qui rejaillissent sur le sort des prisonniers de guerre et fournissent des renseignements précieux sur les sociétés en guerre au XXe siècle. D'abord, ces deux guerres sont des guerres totales et les prisonniers de guerre restent un enjeu dans le domaine militaire, mais le deviennent aussi dans celui de l'économie et de la propagande. Ensuite, un droit humanitaire se met peu à peu en place. Symbolisant la puissance de la civilisation au moment où elle est le plus menacée, c'est-à-dire pendant les conflits, les textes conventionnels sont appliqués pour la première fois durant la Première Guerre mondiale, par l'intermédiaire de quelques articles de la Convention de La Haye de 1907 concernant les prisonniers de guerre et se perfectionnent avec la Convention de Genève de 1929, entièrement consacrée aux captifs. Cette étude suit plus particulièrement le sort des 600 000 prisonniers de guerre français de la Première Guerre mondiale et des 1 800 000 captifs de la Seconde Guerre mondiale, les plaçant en perspective avec les prisonniers des autres nations pour comprendre leur originalité. Elle montre également que les deux guerres mondiales apparaissent comme une période exceptionnelle où les belligérants sont clairement identifiés et où l'on tente, et globalement où l'on réussit, à protéger les prisonniers de guerre par un droit humanitaire international alors même que leurs rôles stratégiques augmentent.

06/2010

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Critique littéraire

Cahiers 1894-1914. Tome 10, 1910-1911

Les années 1910-1912 constituent dans l'œuvre de Valéry une période charnière. Cahiers, blocs-notes et carnets mettent en évidence les voies diverses où il commence à s'engager. Relégués désormais les grands registres, les cahiers de petit format prennent la relève en 1910. Recueils de notes rédigées, ils ont presque le statut d'œuvre à publier. Valéry s'installe dans le texte en fragments d'allure littéraire. Il écrit ou ébauche des pages qui paraîtront dans les années vingt : ainsi le " Log-book de M. Teste " -Teste, héros jamais perdu de vue; ainsi les fragments recueillis dans la plaquette Au crayon et au hasard. puis dans Rhumbs en 1926, et le Cahier B 1910, d'abord reproduit en phototypie. Le manuscrit original, calligraphié. porte les marques de la première lectrice : dans les années vingt, Catherine Pozzi (Karin) sigla de son paraphe CK (ici reproduit) les passages qu'elle appréciait. Rythmant le texte, cette effraction est la trace de l'aventure intellectuelle et affective qui s'est alors jouée. En 1911 Valéry revient, dans des blocs-notes, aux grands axes de sa réflexion : la relation esprit-corps, le langage, le temps, et surtout le rêve dans le cahier " Somnia ". S'il connaît alors sans doute. de seconde main, le Freud de la Traumdeutung révélée par des comptes rendus, Valéry ne cherche pas une " interprétation " des rêves, mais des lois conduisant à une théorie générale liée à sa conception combinatoire du fonctionnement de l'esprit. Deux carnets de poche éclairent cette période et apportent des repères biographiques. Ils montrent un Valéry au quotidien notant des achats, des adresses d'amis, des rendez-vous. Appartenant à un corpus naguère ignoré, ils révèlent les impressions, idées, formules de premier jet qui sont germes de textes. Gênes et ses rues animées, Florence et ses édifices célèbres s'inscrivent dans le carnet " Genoa " rédigé durant un séjour en Italie, et riche de croquis : des statues de Michel-Ange, un portrait de Raphaël, le palais Pitti. Le vécu personnel, sensoriel, affectif, intellectuel s'y inscrit, donnant bientôt naissance à des proses poétiques. Ce qui se cherche ou se pressent, dans ces années, c'est l'expression plus libre d'une sensibilité affleurant au sein même de la pensée abstraite.

06/2006

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Histoire de France

Dossier Les prisonniers de guerre, Vichy et la Résistance (1940-1945)

Recueil de témoignages, d'informations et de commentaires sur les activités, en France, des Prisonniers de guerre (PG), évadés ou rapatriés avant 1945, dans l'administration, l'action sociale et la Résistance.

11/2013

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Régionalisme

Séraphin. D'une guerre à l'autre - Haute-Savoie : 1940-1945 ; Indochine : 1945-1948

Dans sa jeunesse, Séraphin n'aura jamais connu que la guerre. ses horreurs et ses atrocités. Ses ambiguïtés aussi. Résistant, combattant des Glières, il rejoint le fameux groupe "Liberté Chérie", emmené par Marcel Lamouille, si controversé, aujourd'hui encore. A la Libération, il n'en a pas fini avec la guerre. Le voilà en Indochine, combattant encore mais à front renversé cette fois contre un peuple uni, dressé dans la lutte pour conquérir son indépendance. Rescapé des Glières, Séraphin échappera miraculeusement à la tragédie indochinoise. Mais, du peuple vietnamien, il fera un peuple ami. Ami, oui ! et frère aussi avec les autochtones comme il l'était de ses frères d'armes en Haute-Savoie, farouches défenseurs de la Liberté contre l'Occupant allemand et ses laquais du régime honni de Vichy et ses fantoches de la Collaboration avec les nazis. Non ! Jamais Séraphin ne sera du côté des vainqueurs ! Non plus des puissants. Entré dans l'Histoire par un mouvement de l'âme naturel et spontané, il en ressortira aussitôt sur la pointe des pieds... Voilà pour la somme des guerres. Le reste ? Séraphin retrouve la vie simple d'un honnête artisan tonnelier. Sa vie ? Celle d'un bon père de famille, élevant sa progéniture avec les fruits de son labeur de travailleur respectable. Car Séraphin a toujours dit non. A la gloire, aux "pompes", aux couronnes tressées, aux discours capiteux et non encore aux imposteurs, aux "faiseurs", aux usurpateurs, aux corrompus. A ceux qui possèdent la Parole et qui la vendent. Entendez sa voix, celle du bon peuple de France. Ecoutez sa parole, celle d'une espèce de "saint laïque". Ecoutez l'épopée d'un véritable héros du quotidien ! Si fraîche, si rare, souterraine, clandestine ou bien soigneusement dissimulée. Hors d'atteinte, aujourd'hui, pour nos contemporains. Inaudible, peut-être ?

07/2017

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Histoire internationale

Impérialisme, guerre et lutte de classes en Allemagne 1914-1918

Paul Frölich avait conçu ce livre comme la première partie d'une oeuvre plus importante (10 Jahre Krieg und Bürgerkrieg.I. Der Krieg, " Dix ans de guerre et de guerre civile. I. La guerre "), qui aurait dû s'occuper des événements intervenus en Allemagne pendant et après la Première Guerre mondiale. Toutefois, il ne réussit à terminer que le premier volume (Der Krieg, " La guerre ") que nous présentons ici dans sa première édition française. Le livre s'ouvre sur les événements d'août 1914, qui représentent un tournant. Le capitalisme entre dans le XXe siècle ayant épuisé la phase de développement progressif des forces productives et ayant atteint le stade de l'impérialisme. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale transforme les rythmes insouciants de la Belle Epoque en détonations meurtrières. Comme l'écrit Erich Maria Remarque (A l'Ouest, rien de nouveau), " une génération a été détruite par la guerre, même si elle a réussi à échapper aux obus ". Cette guerre représente le commencement dramatique de ce que Lénine appela " l'époque des guerres e des révolutions ". Il ne s'agit plus de guerres bourgeoises pour la formation de marchés, mais de guerres impérialistes pour le partage de marchés et du monde tout entier en sphères d'influence. La lutte de la Bosnie pour son indépendance de l'Autriche, qui constitue le casus belli, ne change pas le caractère essentiellement impérialiste de la guerre. L'impuissance de la bourgeoisie à résoudre les causes de l'instabilité et les conflits de l'époque impérialiste est démontrée par le fait que l'effondrement des deux Empires – l'Ottoman, et l'Austro-hongrois – a ouvert, au carrefour entre Europe, Asie, Afrique, un arc de crise encore existant, allant des Balkans jusqu'au Moyen-Orient. Remarque avait raison : la destruction n'a pas été exclusivement physique. Le conflit emporte comme un ouragan les classes exploitées. D'autant plus que, en quelques jours à peine, l'édifice politique que les travailleurs avaient construit avec leurs luttes, grâce aux efforts et aux sacrifices de beaucoup – l'Internationale socialiste – a fondu comme neige au soleil. Après les grands discours, les affirmations solennelles et les ordres du jour, la plupart des partis socialistes se rangent du côté de leurs bourgeoisies respectives, allant jusqu'à théoriser que l'Internationale doit être considérée comme un instrument pour les périodes de paix, et " suspendue " en temps de guerre. C'est la plus flagrante trahison des aspirations de la classe ouvrière. Selon certaines sources, Lénine lui-même, à l'annonce du vote en faveur des crédits de guerre par la social-démocratie allemande – jusque là point de repère de l'ensemble du prolétariat européen – aurait exprimé son étonnement et son incrédulité. Un grand rendez-vous historique est manqué. Le désarroi des masses est énorme. Les courants internationalistes restent isolés et dans l'impossibilité de renverser la situation. A l'exception de la Russie. En effet, " quelque chose de nouveau " entre en scène " à l'est ". La Révolution d'octobre et les épisodes de fraternisation entre les troupes sur le front oriental deviennent l'exemple à suivre. Ce n'est pas un hasard. L'exception russe était due à la rupture précoce de Lénine et des bolcheviks d'avec les réformistes. Son analyse de l'impérialisme, du social-impérialisme et ses bases sociales dans l'aristocratie ouvrière – corrompue par les miettes de superprofits – explique la dynamique objective de la trahison social-démocrate. Le retard de la rupture avec les réformistes empêche les internationalistes allemands et de l'Europe de l'ouest de suivre l'exemple russe. La révolution reste isolée. Sur le côté oriental, elle accélère objectivement le développement de l'Asie, en amorçant les luttes de libération nationale dans les pays arriérés. Sur le côté occidental, elle ne trouve pas l'alliance naturelle avec le prolétariat le plus important et le plus avancé politiquement du monde : le prolétariat allemand. Pour cette raison, en Occident, la révolution doit reculer devant une contre-révolution interne qui, malheureusement, en vole traîtreusement le langage, les symboles et les drapeaux : le stalinisme. Pendant des décennies, le capitalisme d'Etat oriental se présente comme socialisme voire comme communisme. Mais finalement l'histoire a réclamé des comptes. La " rupture du maillon le plus faible de la chaîne impérialiste " se réfère à l'immense " crise de déséquilibre " représentée par une super-structure encore tsariste du développement capitaliste en Russie. En effet, la social-démocratie n'a même pas essayé de limer le maillon le plus fort, le maillon allemand ; au contraire, elle l'a renforcé, en déployant le prolétariat aux côtés de sa propre bourgeoisie. C'est là l'échec historique du réformisme, un échec qui n'admet pas d'appel. La question historique et politique centrale demeure la trahison de la social-démocratie en 1914. Comment cela a pu se produire ? Quelles en ont été les conditions ? Quelle la dynamique ? Comment peut-elle justifier sa trahison devant les masses ? C'est en répondant à ces questions que le travail de Paul Frölich prend toute son épaisseur. Internationaliste, connu pour sa superbe biographie de Rosa Luxemburg, Frölich nous offre une chronique politique autant sévère que documentée de ces événements. Depuis les causes de la guerre (l'impérialisme, le colonialisme, le militarisme) et les positions internationalistes et antimilitaristes de la IIe Internationale, jusqu'au " triomphe de la folie " déclenché le 28 juin 1914, à Sarajevo, par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône autrichien, par les nationalistes bosniaques. De la social-démocratie impériale du 4 août (date du premier vote au Reichstag sur les crédits de guerre), à la paix sociale imposée grâce aux syndicats et à la suspension des lois de protection des travailleurs. Sur ce terrain, les dirigeants sociaux-démocrates vont même au-delà des requêtes du patronat, allant jusqu'à abolir les célébrations du Premier mai. Depuis les luttes de classe qui ont eu lieu en dépit de tout cela, au courage de Karl Liebknecht qui, lors du procès politique contre lui, s'érige en juge du gouvernement et de la bourgeoisie allemands. Liebknecht est condamné à quatre ans et un mois de prison et à six ans de privation des droits politiques. Une condamnation qui contribue à faire pousser des ailes aux radicaux de gauche et au groupe Spartakus, malgré l'emprisonnement à plusieurs reprises d'autres dirigeants du calibre de Rosa Luxemburg et Franz Mehring. On en arrive ainsi à la crise finale et aux révoltes de masse, à savoir à la débâcle politique et militaire de l'impérialisme allemand. Dans son travail, l'auteur ne saisit pas toujours entièrement les limites de l'action politique de la gauche social-démocrate (voir chapitre 3, l'allusion à " la grève générale politique de masse ", une thèse chère à Rosa Luxemburg). Dans le même chapitre, Frölich fait référence à la " thèse erronée d'Engels " contre l'insurrection et en faveur d'une action respectueuse des lois. De toute évidence, il ne savait pas que l'introduction de 1895 d'Engels aux Luttes de classe en France de 1848 à 1850, de Marx, avait été grossièrement falsifiée par l'élimination de plusieurs morceaux, et qu'elle avait été publiée à l'époque sous cette forme domestiquée dans le Vorwärts. C'est Karl Kautsky qui avait refusé à Engels la publication du texte complet. Mais, dans l'ensemble, le texte de Frölich est très valable. C'est une fresque fascinante du grand drame historique dans lequel les masses anonymes, trahies et trompées, sont envoyées à l'abattoir. Un massacre que l'auteur estime à hauteur d'environ 35 millions de victimes, en comptant, dans les différents pays, la chute de la natalité, les morts au front et les victimes des famines et des difficultés de toutes sortes à l'intérieur. Nous sommes certains que, en parcourant ces pages, aujourd'hui encore, même le lecteur politiquement engagé et non dépourvu de culture historique sera pris d'étonnement, d'indignation et, peut-être, de colère. C'est bien qu'il en soit ainsi. La force que la social-démocratie allemande aurait pu déployer contre la guerre et contre sa propre bourgeoisie est impressionnante : des centaines de milliers de membres du Parti, quatre millions d'électeurs, 110 représentants au Parlement ainsi que de nombreux journaux ayant une large diffusion parmi le prolétariat, ce à quoi il faut encore ajouter les organisations syndicales et les coopératives. Mais Frölich documente la progressive diffusion – dès avant le déclenchement du conflit – de positions opportunistes, social-impérialistes et colonialistes au sein du Parti et parmi ses cadres syndicaux. Il en analyse aussi ponctuellement les formulations et les prétentions théoriques, souvent basées sur la " défense des intérêts nationaux ". A une époque telle que la nôtre, caractérisées par des processus de renationalisation, par le localisme et le racisme, il s'agit là d'une leçon précieuse. Le bruit de la campagne en faveur de la guerre est assourdissant. Les journaux surchauffent les esprits. La chasse à l'étranger est lancée. Les chants de guerre accompagnent le départ des troupes : " A chaque balle, un Russe / A chaque coup de baïonnette, un Français / A chaque coup de pied, un Britannique ! " Parmi ceux qui vocifèrent, il y a aussi de nombreux travailleurs socialistes, entraînés dans le tourbillon. Une autre leçon à retenir. Le chapitre sur la guerre en tant qu'" affaire " est instructif. " Business as usual ", écrit Frölich au tout début du chapitre. Il explique les diverses méthodes par lesquelles " l'or était distillé à partir du sang humain ". Il documente aussi l'extraordinaire multiplication généralisée des profits, la grande arnaque financière de Daimler Motoren Werke à Stuttgart, les menaces de sabotage de cette même Daimler, les dons intéressés à la Croix-Rouge, les sociétés par actions de la bienfaisance. Parmi les autres exemples, le libéralisme commercial paradoxal et effronté de Thyssen qui, en pleine guerre, vend des boucliers à l'armée allemande à 117 reichsmarks la pièce, et à 68 reichsmarks au gouvernement néerlandais. Les hommes de confiance des grands industriels deviennent les conseillers des bureaux gouvernementaux. Les épisodes d'escroquerie que relate Frölich sont nombreux. Les impôts de guerre se répercutent principalement sur la consommation de masse. Le livre contient beaucoup d'affirmations qui font réfléchir. Rappelons-en deux. " Regardez le monde tel qu'il était avant la guerre, et vous verrez que c'était un monde qui était fait pour la guerre ", écrit Frölich au début du texte. Il parle d'économie mondiale, de concentration du capital, de blocs de puissances, d'armements, de partage des marchés... Si l'on fait une comparaison, comment le monde d'aujourd'hui se présente-t-il ? " Pour nous, aujourd'hui, il est clair que les deux questions que constituaient le maintien de la paix et la révolution, n'en faisaient qu'une. Lutte contre la guerre voulait dire lutte de pouvoir contre la bourgeoisie dans tous les pays, autrement dit lutte révolutionnaire. Aujourd'hui, il est tout aussi clair pour nous que la lutte révolutionnaire présuppose certaines conditions spirituelles, morales et organisationnelles. " Et encore : " Le désarmement était une utopie. A tout moment, il était possible d'en contourner les effets en créant de nouveaux moyens de guerre. " La critique de Frölich à l'égard des positions de Karl Kautsky est ponctuelle. Ce dernier imaginait un capitalisme sans l'impérialisme et sans politique de puissance. Une lutte véritable pour la paix et contre le militarisme n'est possible qu'à la condition d'être une lutte contre le capitalisme. En conclusion de son livre, Frölich affirme qu'il ne voit pas la paix dans l'avenir de l'Europe : " Certains Etats se sont effondrés. Sous les ruines de la guerre mondiale gisent les cendres des vieilles monarchies. Le monde a été partagé de manière différente. La France se considère comme la première puissance du continent européen, les Etats-Unis comme la première puissance du monde. Certains Etats impérialistes ont été détrônés. Les colonies ont fait un grand pas en avant sur la voie de leur libération. L'Allemagne et l'Autriche sont devenues elles-mêmes des colonies. ... Les peuples se sont laissés entraîner au massacre de masse dans le but de renverser le militarisme allemand qui menaçait tout le monde. Ce but "élevé" est atteint, et le monde, plus sinistre que jamais, regorge d'armements. Avant la guerre, les armées comptaient sept millions d'hommes ; elles en comptent onze millions après la guerre. ... On dit que ce sera la dernière guerre. La Société des Nations existe désormais. Les tribunaux d'arbitrage sont mis à contribution. Les peuples sont unis sur le papier par de sacro-saints traités qui n'engagent à rien. En vue de la prochaine guerre, les techniciens et les chimistes se mettent au travail et les Etats s'arment. ... Et pourtant ! La bourgeoisie s'est elle-même porté le coup le plus terrible en déclarant cette guerre. Dans l'immense empire de l'Est, la classe de l'avenir a déjà triomphé. Les vieilles puissances capitalistes sont grosses de la révolution. Et si aujourd'hui la bourgeoisie, dix ans après ce maudit 4 août, cherche encore une fois à prêcher la conciliation des classes en vue de l'extermination des peuples, alors retentira le cri de Karl Liebknecht, répété par des millions de voix : Contre la guerre, révolution ! " Les choses ne sont pas allées comme Frölich l'espérait. L'erreur de 1914-1918, sous d'autres formes, a déjà été répétée en 1939-1945. Elle ne doit plus se répéter. Voilà pourquoi elle doit être connue.

05/2014

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Histoire internationale

L'impossible retour. Une histoire des juifs en Allemagne depuis 1945

L'Allemagne est aujourd'hui la première terre d'émigration juive en Europe. Ce surprenant retour après l'Holocauste, Olivier Guez a voulu le raconter. Son livre est le résultat d'une enquête dans la mémoire des juifs d'Allemagne, dans leur identité et dans leur étrange rapport à la patrie de Goethe et d'Himmler. "Je me suis installé à Berlin et j'ai parcouru le pays et son histoire, de l'Allemagne ruinée de 1945 à la vibrionnante république de Berlin. J'ai convoqué Hannah Arendt et Billy Wilder, Meryl Streep et Gershom Scholem. Je me suis mis en quête des témoins: les rescapés des camps de la Shoah, les "rémigrés", revenus au pays pour chercher fortune dans la RFA du miracle économique, les juifs communistes de l'ancienne RDA, les juifs d'ex-URSS qui sont accourus depuis la chute du Mur, faisant de la nouvelle Allemagne leur terre promise. J'ai rencontré Daniel Cohn-Bendit ; je me suis entretenu avec Imre Kertész, le rescapé d'Auschwitz, installé depuis peu dans la capitale allemande. A travers les méandres de l'histoire et de la géographie, j'ai écrit le feuilleton, la chronique et la troublante histoire des juifs au "pays des meurtriers"." Après la catastrophe, le récit d'un impossible retour.

03/2009

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Histoire internationale

L'impossible retour. Un histoire des juifs en Allemagne depuis 1945

L'Allemagne est aujourd'hui la première terre d'émigration juive en Europe. Ce surprenant retour après l'Holocauste, Olivier Guez a voulu le raconter. Son livre est le résultat d'une enquête passionnante dans la mémoire des juifs d'Allemagne, dans leur identité et dans leur étrange rapport à la patrie de Goethe et d'Himmler. " Je me suis installé à Berlin et j'ai parcouru le pays et son histoire contemporaine, de l'Allemagne ruinée et mise au banc des nations de 1945 à la vibrionnante république de Berlin. J'ai convoqué Hannah Arendt et Billy Wilder, Meryl Streep et Gershom Scholem. Je me suis mis en quête des témoins : les rescapés des camps de la Shoah, les "rémigrés" revenus au pays pour chercher fortune dans la RFA du miracle économique, les juifs communistes de l'ancienne RDA, les écrivains, les artistes et autres DJ, ces représentants de la nouvelle génération de juifs allemands. J'ai retrouvé Daniel Cohn-Bendit à Bruxelles et me suis entretenu avec Imre Kertész, le rescapé d'Auschwitz, le porte-parole des "êtres sans destin", installé depuis peu dans la capitale allemande. J'ai rencontré des juifs d'ex-URSS, quelques-uns parmi les 200 000 qui sont accourus depuis la chute du Mur. Ils ont fait de la nouvelle Allemagne leur terre promise et ont sauvé sa communauté, la troisième d'Europe à présent, d'une disparition certaine. À travers les méandres de l'Histoire et de la géographie, j'ai écrit le feuilleton, la chronique de l'étonnante et troublante histoire des juifs au "pays des meurtriers". " Après la catastrophe, le récit d'un impossible retour.

09/2007

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Histoire internationale

La fin. Allemagne (1944-1945)

Après l'attentat manqué contre Hitler, le 20 juillet 1944, l'Allemagne sombre dans la folie meurtrière et la destruction. C'est un pays tout entier qui se transforme en immense charnier. Pourtant, le régime tient. La Wehrmacht continue d'envoyer des soldats combattre sur le front jusqu'à la capitulation du 8 mai 1945. Comment expliquer l'incroyable résistance du régime nazi au milieu des décombres ? C'est pour répondre à cette énigme que le grand historien britannique fan Kershaw a entrepris ce vaste récit des derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. Une brillante réflexion sur l'interminable agonie du régime nazi.

05/2014

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Histoire de France

Les années d'extermination. L'Allemagne nazie et les Juifs (1939-1945)

La littérature consacrée au génocide des Juifs dans l'Allemagne nazie est abondante. Pourtant aucun historien ne s'était jusqu'alors attelé à une analyse de cette ampleur mêlant le point de vue des bourreaux et celui des victimes. C'est le premier tour de force que réalise Saul Friedländer. Fondé sur de nombreuses archives inédites, nourri de voix innombrables (journaux intimes, lettres, mémoires), ce second volume de L'Allemagne nazie et les Juifs est magistral : implacablement et sobrement, il déroule l'effroyable scénario qui mène à la " solution finale " et à sa mise en œuvre. Complicité des autorités locales, soutien actif des forces de police, passivité des populations et notamment des élites, mais aussi promptitude des victimes à se soumettre aux ordres dans l'espoir d'améliorer leur sort : c'est cette histoire d'une extrême complexité qui est ici racontée avec une maîtrise rare. Première parution en anglais HarperCollins, 2007 et en grand format, Seuil, 2008.

01/2012