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Christian Dotremont

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Monographies

Christian Dotremont. Peintre de l'écriture

Artiste, poète novateur et écrivain nomade, Christian Dotremont (1922-1979) compte parmi les personnalités les plus influentes de la seconde moitié du XXe siècle. Très tôt impliqué dans les mouvements d'avant-garde, il fut l'un des fondateurs du Surréalisme révolutionnaire (1947) et l'un des principaux animateurs du mouvement CoBrA (1948-1951). C'est au retour d'un de ses voyages en Laponie, en 1962, qu'il crée les "logogrammes", des compositions à l'encre de Chine et au crayon fusionnant texte et peinture, geste et pensée. Durant toute sa vie, Dotremont fera de son oeuvre un véritable champ d'expérimentation autour de la matérialité de l'écriture. Disparu en 1979, l'artiste aurait eu 100 ans en 2022. Cet ouvrage, qui paraît à l'occasion de l'exposition Christian Dotremont. Peintre de l'écriture, présente divers aspects de son travail. Richement illustré, il rassemble de nombreux logogrammes, documents autographes, créations à quatre mains et photographies, issus du Fonds Christian Dotremont de la Fondation Roi Baudouin en dépôt aux Archives & Musée de la Littérature, prêtés par plusieurs collectionneurs parmi lesquels Pierre Alechinsky, ou encore conservés aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Une sélection à la fois pertinente et inédite dévoilant tout le foisonnement créatif de cet artiste majeur. Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.

06/2022

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Critique littéraire

Europe N° 1079, mars 2019 : Christian Dotremont

Né en 1922 à Tervuren, dans la périphérie de Bruxelles, Christian Dotremont fut un adolescent révolté qui publia à dix-huit ans son premier livre de poèmes. L'ouvrage fut imprimé peu de temps avant l'invasion de la Belgique parles troupes allemandes. Séjournant à Paris sous l'Occupation, Dotremont participa aux activités du groupe surréaliste "La Main à plume ". C'est à cette époque qu'il rencontra Eluard, Picasso, Magritte et Bachelard Après une brève aventure "surréaliste-révolutionnaire ", il fut en 1948 l'initiateur de CoBrA, groupe international d'art expérimental L'effervescence créatrice, le goût de la spontanéité, ! Mer pour les arts premiers, les arts populaires et l'art brut caractérisèrent ce mouvement qui prit fin en 1951. Cette année-là, au Danemark Dotremont entama un long combat contre la tuberculose Au même moment, il rencontra Bente Wittenburg. Devenue Gloria dans son cure, elle prit place à jamais dans son " entreprise passionnelle de longue haleine ". Au cours de l'hiver 1956, Domont se rendit pour la premier fois en Laponie, s'enfonçant jusqu'au coeur dans la neige L'inspiration nordique illumina dés lors son oeuvre. Il renouvela au fil des années ses lointaines expéditions septentrionales. "Après avoir été un des acteurs principaux de la réflexion d'avant-garde, puis le fondateur d'une peinture nouvelle", a pu dire son ami Yves Bonnefoy " il devint dans ses années de voyage et de demi -solitude un des plus véridiques poètes qui aient alors écrit en français, ajoutant même à l'expression poétique une dimension graphique imprévue encore." Le geste profond de Dotremont avait toujours visé à accéder au réel véritable en brisant les entraves des conventions et des stéréotypes. Son aventure poétique trama au début des années soixante un nouvel élan fécond dans la pratique des logogrammes, dessins de mots et peintures de langage manifestant une unité d'inspiration verbale et graphique En Laponie, ce n'est pas au pinceau, à l'encre noire sur papier blanc. mais dans la neige et la glace que Dotremont traça ses poèmes : "Il m'arrive d'avoir le sentiment, quand je trace un logogramme, d'être un Lapon en traîneau sur la page blanche, et de saluer la nature comme au passage, par la forme même de mon cri ou de mon chant ou des deux tout ensemble ". Dotremont disait aussi : "Il faut voler le feu sans perdre les braises ni les cendres, ni le froid pour lequel on l'allume ni le froid vers lequel il disparaît ". C'est l'intensité bouleversante d'une oeuvre et d'une vie que l'on retrouve dans ce numéro Europe consacré à ce magnifique poète.

03/2019

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Essais

Dotremont et le cinéma

Du surréalisme jusqu'aux activités expérimentales du groupe Cobra, l'oeuvre du poète belge Christian Dotremont n'a cessé de placer le cinéma au coeur d'une entreprise qui croise écriture et peinture. L'oeil magique de la caméra surréaliste lui permet de suppléer aux limitations de la vue humaine, avant de plaider en faveur d'un cinéma expérimental qui ouvre à l'exploration des contrées du "JAMAIS VU", afin de donner à voir l'invisible. Durant les années qui suivront l'aventure de Cobra, Dotremont rédige différents textes et scénarios pour les films de ses amis qui font émerger la tension entre écriture et image, entre une modernité qu'il faut fuir et le voyage vers l'ailleurs. Chacun de ces textes contribue à la genèse poétique du logogramme. Le cinéma avec les Marx Brothers, Chaplin ou Tati constitue pour Dotremont une source d'humour qui traverse sa poésie et dès qu'il se livre devant la caméra, ce sera pour donner corps au mythe de Logogus et faire voir au spectateur la spontanéité graphique et poétique du logogramme en train de se peindre.

06/2021

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Littérature française (poches)

La pierre et l'oreiller

"°J'avais dormi à l'hôtel du Chemin de Fer. J'avais fait ce que j'avais pu, j'avais couru et marché, j'avais dormi, j'avais écrit et lu, j'avais eu des contacts avec les femmes, l'histoire, j'avais même été communiste, l'art, la culture. Tout ça pour en arriver à se coucher. [...] Je comprenais ainsi pourquoi elle s'était finalement attachée à moi parce que je lui offrais ce que le communisme m'avait offert, je lui offrais et l'aventure et l'organisation, et l'instabilité et la stabilité, la stabilité du mari et l'instabilité de l'amour, l'oreiller et la pierre.°"

03/2004

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Poésie

Ancienne éternité. Et autres textes

Cette édition rassemble sept ensembles de poèmes de Christian Dotremont, d'Ancienne éternité, texte éblouissant écrit en 1940 à seulement 17 ans et qui le fera intégrer immédiatement les groupes surréalistes belges puis français, jusqu'à Les trois forêts, écrit au sanatorium d'Eupen en 1953 où il soignait sa tuberculose. Ces poèmes, la plupart écrit sous la forme "dialogique" si particulière à Dotremont, dans laquelle questions et réponses se confondent, filent dans une oralité joyeuse, où l'évocation féminine est une amulette et l'amour une magie. Prestidigitateur du langage, Dotremont suit à la fois une silhouette qui s'échappe et le fil de ses pensées, par-delà les villages, par delà les forêts bavardes, au coin d'une rue floue : réinvoquant d'une main ce qui a disparu sous l'autre, échafaudant sur un fil des associations d'idées fulgurantes, sans jamais tomber. Des hommes brisés qui se recollent, des vêtements empruntés au bonheur, des enfances attachées aux réverbères, des rafales de vies, des fleurs de cimetière ; un ensemble de mots de passe pour ouvrir le présent, de combinaisons pour ouvrir le coffre des choses perdues. Christian Dotremont prend la "mort légère et tiède" dans sa main, et lui raconte des histoires, des histoires infinies à la poursuite du bonheur, dresse entre elle et lui des illusions de poèmes, des jeux aériens, des incendies sous la neige. Il détourne son attention au fil de dialogues où il parle à son ombre, répond à ses propres questions, change de masque entre rire et grimace, comme les grands magiciens savent détourner notre regard vers l'invisible, avant de "s'écrouler sous les applaudissements de la vie" .

01/2021

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Littérature française

PIERRE ET L'OREILLER

"J'avais dormi à l'hôtel du Chemin de Fer. J'avais fait ce que j'avais pu, j'avais couru et marché, j'avais dormi, j'avais écrit et lu, j'avais eu des contacts avec les femmes, l'histoire, j'avais même été communiste, l'art, la culture. Tout ça pour en arriver à se coucher. [...] Je comprenais ainsi pourquoi elle s'était finalement attachée à moi : parce que je lui offrais et l'aventure et l'organisation, et l'instabilité et la stabilité, la stabilité du mari et l'instabilité de l'amour, l'oreiller et la pierre".

05/1955

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Correspondance

La reine des murs

Quand il débarque à Paris en 1941 pour rejoindre les surréalistes, Christian Dotremont n'a que dix-neuf ans. Il n'est pas encore le peintre célèbre pour ses logogrammes, créateur de la revue Strates et fondateur du mouvement Cobra dont l'influence ira au-delà de toutes les frontières, mais il porte en lui la création. Il y rencontre la poétesse Régine Raufast : de cette liaison de près de deux ans germe une correspondance rare et sulfureuse. Les lettres à sa première muse sont ici réunies : sous le vernis de l'adolescent amoureux gronde l'orage poétique et théorique du jeune artiste. Ce "grand feu noir" illumine son âme et, dans l'éloge romantique, brûle en poèmes, réflexions et traits d'esprit. C'est dans cette mystérieuse effervescence que se trace les prémices de l'oeuvre que l'on sait désormais fondamentale. La correspondance est suivie de La reine des murs écrit en 1942 dont les lithographies de Pierre Alechinsky (que nous reproduisons) accompagneront la publication vingt ans plus tard.

10/2022

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Ecrits sur l'art

Dépassons l'anti-art

Acteur et témoin de plusieurs mouvements expérimentaux d'après-guerre, dont ceux du surréalisme-révolutionnaire et de Cobra, historien des arts impliqué dans l'histoire qu'il raconte, théoricien emporté cependant à l'écart de la théorie par sa fidélité à la confusion des sensations immédiates, telles sont les facettes de Christian Dotremont que révèlent ses nombreux écrits sur l'art, la littérature et le cinéma. A leur lecture, c'est d'abord comme si on déroulait plusieurs fils de noms, qui retracent certaines constellations artistiques et intellectuelles majeures de son époque, dans ce qu'elles eurent de tumultueux et de vivant. On croise ainsi, évoquées à travers leurs oeuvres comme à travers leur existence quotidienne, de grandes figures du milieu artistique belge, tels René Magritte et son "? anti-peinture ? " traversée d'humour et de poésie, ou Raoul Ubac et la "? forêt de formes ? " de ses photographies, mais aussi du surréalisme parisien, tels Paul Eluard accomplissant sa "? grande tâche lumineuse ? " dans la nuit de 1940, Nush Eluard servant du porto rue de la Chapelle, ou Pablo Picasso dans son atelier rue des Grands-Augustins, occupé à faire du café et à dessiner sur des pages de vieux journaux, en ces temps de pénurie de papier. On croise également des personnages plus inattendus, comme Gaston Bachelard, lecteur des Chants de Maldoror, Jean Cocteau, "? délégué de l'autre monde ? ", ou Jean-Paul Sartre, travaillant frénétiquement à sa table du Dôme, et s'interrompant pour lire avec bienveillance les poèmes que lui soumet jeune Christian Dotremont. Mais celles et ceux dont il esquisse les portraits les plus denses, ce sont les artistes de Cobra, qui de 1948 à 1951 fut "? une somme de voyages, de trains, de gares, de campements dans des ateliers ? ", une manière de travailler en "? kolkhozes volants ? ", entre Copenhague, Bruxelles et Amsterdam. Entre autres, sont évoqués avec une finesse critique particulière Asger Jorn, qui avec ses toiles "? sème des forêts ? " à l'écart des dogmes, Pierre Alechinsky, dont la peinture est "? comme un coquillage où s'entend l'orage ? ", Egill Jacobsen, inventant des "? masques criants de vérité chantée ? ", Erik Thommesen, dont les sculptures sont "? un grand mystère trop émouvant pour être expliqué? ", ou Sonja Ferlov, qui réconcilie "la pierre et l'air" ... Dans les textes qu'il consacre à ses amis et amies artistes, on retrouve la musique et les images obsédantes qui travaillent aussi sa poésie, telle l'image de la forêt, pour dire chaque fois les surgissements de la trame illisible du monde qui le fascinent. Artiste révolutionnaire, déçu pourtant par l'étroitesse des conceptions esthétiques communistes, il se fait théoricien d'un art du non-savoir, contre la propension à ordonner et à policer du "? réalisme-socialiste ? ". Il s'agit avant tout pour lui de ne pas trahir "? toutes ces confuses sensations que nous apportons nuit et jour ? ". Cela, seule une écriture affirmant sa dimension graphique le peut vraiment. Lignes discursives et lignes expressives doivent être pensées et tracées ensemble, comme en attestent ses logogrammes ou les "? peintures-écritures ? " de Cobra. A ses yeux, l'écrivain est un artiste, voire un artisan ? ; les gestes de sa main sont ce qui compte avant tout. Ses écrits sur l'art manifestent sa volonté de réconcilier la dimension intellectuelle et la dimension matérielle de l'écriture, le verbe et l'image, de même, dit-il, que sont réconciliés la création et l'interprétation dans le jazz. Ainsi l'écrivain doit-il être, selon ses termes, "? spontané" et "sauvage ? ".

10/2022

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Poésie

Abrupte fable

Du surréalisme sous l'occupation allemande à l'aventure expérimentale de Cobra initiée en 1948, Christian Dotremont a traversé son temps en poète qui s'émerveille et s'inquiète à chaque fois du mystère consistant à "? aller et venir ainsi dans la réalité? ". Ses incessantes allées et venues, dont témoigne l'anthologie Ancienne éternité qu'il avait ébauchée sans pouvoir l'achever, le menèrent de Tervuren en Belgique, où il est né, à Zandvoort et à Bruxelles, à Paris et à Copenhague, jusqu'aux confins de la Finlande, dans les villages reculés d'Inari, d'Ivalo, de Sevettijärvi. Au sortir des pensionnats jésuites où il avait reçu son éducation, qui avaient été pour lui des bagnes, il se mit à écrire des vers inspirés par la poésie d'André Breton et de Paul Eluard. Mais surtout, il vouait une admiration fervente à Arthur Rimbaud, dont les poèmes l'accompagneront toujours, même si l'"? ancienne éternité? " qu'il invoque tient plus d'une éternité perdue que d'une éternité retrouvée. Dans un de ses premiers poèmes, il s'adressait d'ailleurs à tous les poètes de seize ans qui vivent et écrivent dans l'obscurité? : "? La poésie est votre forêt, votre chaumière, votre capitale. ? " La poésie fut en effet, pour Christian Dotremont, tout au long de sa trajectoire, un lieu où à la fois on se perd et on se retrouve ? ; un lieu par-delà les oppositions entre étrange au familier, vie et mort, visible et invisible, présence et absence. Ce sont des figures féminines entrevues dans ses rêveries qui l'initièrent d'abord à ces paradoxes, telle Oleossoonne, son "? soleil d'obscurité? ", ou la Reine des murs, personnage qu'il invente pour revoir "? le petit peu d'invisible qui reste ? " de son amour incandescent pour la poétesse Régine Raufast. Après la guerre, une rupture a lieu cependant avec le surréalisme moribond. Sa volonté d'explorer les étendues du rêve se double d'une volonté d'explorer les territoires de la réalité. La découverte des contrées lapones, qui apparaissent sous sa plume aussi envoûtantes qu'hostiles, est alors déterminante. Il éprouve là-bas "? la peur salvatrice de heurter du réel ? "? ; à force de froid mordant, de neiges aveuglantes, de nuits qui durent des mois, "? à force de tant de réel et de route ? ", il en vient à une lucidité nouvelle qui ébranle ses anciens repères. Les grandes étendues qu'il contemple brouillent peu à peu la frontière entre le lisible et l'illisible, ce dont il cherche à témoigner dans ses logogrammes, à la croisée de l'écriture et du dessin, comme dans ses poèmes à thèses, disloqués, qu'il détraque moins pour défigurer ses expériences que pour rendre à son évidence énigmatique ce à quoi elles se heurtent. Sur un autre mode, certains fragments de prose poétique racontent aussi les tourments et les émerveillements de ses voyages, en mêlant notations quotidiennes et étincelles d'inconnu. Au contraire de Rimbaud, qui s'était aventuré toujours plus au sud, jusqu'en Abyssinie, Dotremont s'engage quant à lui toujours plus au nord, jusque dans les climats glacés de Laponie. Il fait preuve cependant d'une volonté semblable à celle du poète revenu des enfers, volonté d'affronter et d'étreindre la "? réalité rugueuse ? ". Apprenant à affronter et à aimer l'hiver absolu, il accumule brouillons, poèmes, dessins, pour approcher l'énigme illisible des étendues blanches, et tenter "? de faire un peu de feu pour quelques autres ? ".

05/2022

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Grands couturiers

Christian Dior. Christian Bérard

C'est à la fin des années 1920 que Christian Dior et Christian Bérard se rencontrent et se lient d'une indéfectible amitié, nourrie par l'amour de l'art, de la mode et du théâtre. Si le premier, inventeur du New Look, révolutionne son époque en redessinant la silhouette des femmes, le second, touche-à-tout de génie - peintre, décorateur, costumier -, déploie sa créativité polychrome, son sens des excès et sa personnalité flamboyante. Voilà deux artistes que tout oppose et que tout, pourtant, réunit. Tout Dior est dans Bérard, tout Bérard est dans Dior. Ce livre n'est pas une biographie à deux têtes, c'est un vagabondage au coeur d'une double histoire hantée de rêves, d'affinités, de secrets cousus à l'intérieur du temps qui file. Richement illustré d'oeuvres et de photographies parfois inédites, cet ouvrage, publié en collaboration avec la maison Dior, invite à une plongée dans le tourbillon d'une époque fascinante, du Paris de la Belle Epoque, celui de la Café Society de l'après-guerre.

10/2023

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Beaux arts

Christian lattier

Le sculpteur aux mains nues, premier essai consacré exclusivement à un artiste plasticien africain, est un livre vif et passionnant. Par sa manière de dire l'art et grâce à la qualité de son texte, Yacouba Konaté ressuscite une figure majeure de la sculpture africaine contemporaine, décédée prématurément à Abidjan en 1978. Avec ce livre, l'auteur s'affirme comme un talentueux critique d'art.

12/1993

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Beaux arts

Christian Boltanski

Christian Boltanski est né à Paris en 1944. Il est aujourd'hui l'une des figures incontournables de l'histoire de l'art contemporain français et international, auteur d'une oeuvre de référence qui a su toucher un large public. Depuis la fin des années 1960, sa pratique artistique polymorphe traite d'une manière singulière des thèmes de l'enfance, de l'identité, de la mort et du temps. A partir d'un vocabulaire formel et de matériaux simples - photographies, archives, vêtements -, il met en scène la rencontre entre mémoire personnelle et mémoire collective, faisant notamment revivre le souvenir des tragédies du XXe siècle. Son oeuvre, qui se déploie des arts plastiques au spectacle, offre une réflexion sur le statut de l'image, du témoignage et de l'art. L'essai rétrospectif de Catherine Grenier, historienne de l'art, directrice adjointe du Centre Pompidou, revient sur quarante années de création, du premier atelier sous les combles jusqu'à Monumenta au Grand Palais, retraçant le parcours d'un artiste profondément humain et humaniste. Jean-Hubert Martin, historien de l'art, porte un regard personnel sur Chance, exposée au pavillon français de la biennale de Venise 2011 et sur les récents projets insulaires de l'artiste. Ces textes sont accompagnés d'une conversation de Christian Boltanski avec Daniel Mendelsohn, écrivain, essayiste et critique littéraire américain ainsi que d'une biographie rédigée, et de documents fac-similés.

06/2011

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Art contemporain

Christian Marclay

Placée sous le signe de la reprise et du montage, l'oeuvre de Christian Marclay s'ancre dès la fin des années 1970 dans l'univers du son. Héritier de Fluxus et de l'esprit pop, Marclay explore depuis plus de quatre décennies tous les registres des arts visuels : collage, assemblage, installation, vidéo, photographie, peinture, estampe. Egalement performer, il prend part à de nombreux projets musicaux faisant du disque vinyle et de la platine ses instruments de prédilection. L'exposition présentée au Centre Pompidou et l'ouvrage qui l'accompagne permettent de parcourir cet important ensemble ouvert et multimédia, dont l'écho et la popularité n'ont cessé de s'amplifier au fil du temps.

11/2022

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Décoration

Maison : Christian Liaigre

Voici quelques années, alors que régnait le style scandinave, la palette de Christian Liaigre fut une révolution. Le décorateur imposait des tonalités masculines (brun, crème, gris, taupe) et créait un style tout à la fois dépouillé et luxueux, où l'amour des belles matières, des bois exotiques se mêlait à des réminiscences Art déco et à une utilisation éclairée de l'artisanat de grand luxe. Il est devenu le décorateur le plus zen de sa génération, le chantre de la sérénité. La paix émanant des espaces créés par Christian Liaigre reflète une aversion instinctive pour les clameurs de la modernité. Il trouve une inspiration profonde dans les traditions des lieux où il travaille, mais aussi dans une mémoire personnelle ancrée sur la côte vendéenne, où il a grandi, et dans le monde équestre, puisque ses parents élevaient des chevaux. Christian Liaigre œuvre aujourd'hui sur plusieurs continents. Il a choisi pour ce livre huit lieux (dont quatre en France) représentatifs de son travail actuel. Rénovation d'un atelier d'artiste à Paris, décoration d'une maison de vacances en Corse ou du triplex du magnat de la presse Rupert Murdoch à New York, aménagement d'une maison traditionnelle en Bavière ou sur l'île de Ré, les exemples choisis montrent chacun une facette différente du talent de Christian Liaigre. Son classicisme lui permet de s'adapter aussi bien à l'héritage industriel de Manhattan qu'aux paysages sauvages des côtes corse ou galicienne. Herbert Ypma, travaillant en étroite collaboration avec le décorateur, a su donner à ce livre une beauté épurée digne de ce grand créateur.

03/2004

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Décoration

Devenir Christian Dior

Paris, années 1920 : un jeune homme cherche sa voie. Il passe ses soirées au Bœuf sur le toit en compagnie d'artistes déjà célèbres qui tous le reconnaissent comme l'un des leurs. Et pourtant Christian Dior ne sait pas encore comment exprimer son talent. C'est en crayonnant des modèles de chapeaux et en dessinant des robes pour des rubriques de mode qu'il découvre enfin sa vocation. Mais la guerre coupe court à ses ambitions. Démobilisé, Christian Dior rentre à Paris et seconde Lucien Lelong qui se bat contre l'occupant pour garder en France l'industrie de la couture. En 1947, il présente sa première collection : le New Look. Le succès est foudroyant et planétaire. La maison Dior devient l'incarnation du chic français, et son créateur un mythe instantané. Voyage dans l'avant-garde artistique des Années folles et dans l'univers effervescent de la mode, cette biographie romancée fait revivre le destin mouvementé d'un créateur d'exception.

09/2016

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Accessoire de mode

Christian avant Dior

En 1937 Claude Saint-Cyr qui a récemment inauguré sa maison rencontre le jeune Christian Dior qui n'est pas encore le couturier mondialement connu. A la suite de cette rencontre, le jeune prodige propose des dessins à Claude Saint-Cyr qui en sélectionne une centaine et s'en inspire pour ses collections. Illustré des dessins du couturier et des photos des chapeaux qu'ils ont inspiré à la modiste, ce livre célèbre cette rencontre entre Christian Dior et celle dont les réalisations tiendront le haut du pavé parisien jusqu'à la moitié des années 1960.

12/2022

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Sports

Christian Karembeu, Kanak

L'histoire de Christian Karembeu est celle d'un exil. Fils d'un passionné de football, footballeur doué lui-même, Christian Karembeu a quitté sa Nouvelle-Calédonie natale à l'âge de dix-sept ans pour traverser le globe et rejoindre un centre de formation en métropole. La suite fut un enchaînement de succès : champion de France au FC Nantes en 1995, il part à la Sampdoria de Gênes, puis arrive à Madrid pour devenir champion d'Europe avec les Espagnols. Après un Euro 1996 impressionnant, ce milieu défensif ou arrière latéral devient champion du monde en 1998 aux côtés d'autres géants. Le joueur aujourd'hui retraité compte parmi les footballeurs français les plus titrés... Si cet ouvrage revient sur son parcours sportif fulgurant, il met aussi l'accent sur un aspect de sa personnalité peu évoqué jusque-là : ses racines. Christian Karembeu, en effet, fut élevé selon la coutume kanake dans une tribu de l'île de Lifou, au sein d'une fratrie de dix-huit enfants. Celui qui, adolescent, vécut en spectateur les événements d'Ouvéa, celui dont l'arrière-grand-père fut exhibé au Jardin d'acclimatation à Paris, lors de l'Exposition coloniale de 1931, nourrit un profond attachement à sa culture d'origine, victime du passé colonial français. Et a toujours refusé, en ouverture des matchs internationaux, de chanter La Marseillaise. Aujourd'hui, Christian Karembeu a pris sa retraite sportive et se consacre à la promotion dans le monde du continent océanien. Ambassadeur touristique du Caillou, il est également le représentant de la Fifa dans le Pacifique Sud. Ce portrait est écrit avec sa collaboration. Il en a rédigé la préface.

02/2011

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Poches Littérature internation

Mademoiselle Christina

Christina hante la demeure isolée des Mosco, où Egor et M Nazarie, professeur universitaire, sont venus séjourner. Il y règne une ambiance étrange. Madame Mosco cache des secrets, l'une de ses filles, Sanda, exerce un certain charme sur les deux hommes ; l'autre, Simina, encore enfant, indispose par ses sourires narquois et par sa maturité. Sanda est de plus en plus affaiblie, ce qui ajoute à l'interrogation des invités. Et, sous la lumière blafarde de la lune, les ombres trahissent la présence d'un autre monde, effrayant. Ecrite en 1935, Mademoiselle Christina est l'une des oeuvres de jeunesse de l'historien des religions Mircea Eliade. Elle emprunte à dessein au folklore roumain et amorce la veine fantastique de l'auteur.

02/2018

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Littérature française

Terre du roi Christian

Le feu aux joues, son père lui demanda : "C'est vraiment toi qui as écrit tous ces blasphèmes là... toutes ces maudites saloperies écœurantes ? Luc regarda l'épais manuscrit sur les genoux de sa mère au teint blafard et aux yeux gonflés de larmes, et il répondit : "Oui, c'est moi, j'ai écrit tout ce que je pense vraiment de la vie dans ce livre sacré qui est ma Bible à moi tout seul." Quelque part dans la vallée du Richelieu, Luc Dionne, adolescent épris d'absolu, rêve d'écrire une nouvelle Bible et de devenir Maya pour atteindre le mythique milieu du monde et l'immortalité. Sa quête de l'idéal lui fera croiser le chemin de Christian, jeune blasphémateur en révolte contre le monde. Par une nuit d'hiver glaciale, dans la lumière cendrée de la lune, ils toucheront chacun leur mauvaise étoile.

02/2003

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Criminalité

Réhabilitez-moi ! Christian Ranucci

Beaucoup d'éléments que je vais tâcher de mettre en évidence me poussent à croire en cette innocence, que cependant je ne peux ni ne veux poser comme une certitude. Je ne peux le faire, car des ombres subsistent et je ne les cacherai pas. Non, je ne le ferai pas car je tomberais dans le travers que je compte modestement attaquer de front, à savoir un simulacre de procès pour une question qui mérite tout le sérieux possible. Mon principal souhait dans cet ouvrage est d'affirmer avec une forte conviction que Christian Ranucci doit avoir un procès juste et équitable. La Justice doit à Christian Ranucci un tel procès, tout comme elle se le doit à elle-même. En 2020, et à plus forte raison, le principe de la révision d'un procès est au coeur de ce qui fonde la noblesse d'une démarche de Justice. Si la Justice ne reconnaît pas ses erreurs et si elle ne les corrige pas, comment croire en sa valeur sociale et républicaine ? La Justice ne gagne pas à persévérer dans l'erreur, et accepter de remettre en cause certains de ses dysfonctionnements serait pour elle un moyen d'affirmer sa maturité et de renforcer sa légitimité. Ce nouveau procès doit avoir lieu. Il devra ensuite confirmer ou infirmer les conclusions du procès de 1976...

02/2021

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Cinéastes, réalisateurs

Conversations avec Christian Petzold

Depuis Barbara, qui l'a fait connaître en France en 2012, Christian Petzold a conquis le public français par la rigueur et la profondeur de son cinéma. Son dernier film, Le Ciel Rouge, a obtenu le Grand Prix du Jury lors de la 73èn e Berlinale. Ce livre propose d'abord un parcours à travers l'oeuvre de l'un des cinéastes contemporains les plus intéressants d'outre-Rhin. Mais il offre surtout, sous forme de conversations presqu'à bâtons rompus, une plongée dans l'intimité créative et cinéphilique du cinéaste, qui semble préférer parler des oeuvres des autres que des siennes. Au détour d'un détail ou d'un souvenir apparemment anodins, Petzold sidère par la justesse d'une remarque ouvrant aussitôt sur de plus amples réflexions. Il révèle ainsi les secrets les plus fondamentaux de l'art de filmer et, pour les spectateurs que nous sommes, d'accueillir les films. Il nous a fait l'immense cadeau de les découvrir en même temps que lui.

10/2023

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Grands couturiers

Christian Dior, un destin

Né sous une bonne étoile au temps de la Belle Epoque, Christian Dior eut une enfance choyée. Durant son adolescence, électrisé par le Paris des Années folles, inventif et accueillant toutes les avant-gardes, il mena la vie de bohême en compagnie d'un groupe de génies en herbe qui aiguisaient leurs talents sous l'oeil de leurs glorieux aînés, Jean Cocteau et Max Jacob. Puis survint la crise mondiale de 1929 et la fortune familiale des Dior, établie depuis plusieurs générations, fut emportée irrémédiablement. Des années rudes, marquées par la faim, les privations et la maladie, attendaient Christian Dior. Ses amis, restés indéfectibles dans leur soutien, l'aidèrent à se frayer un chemin dans le milieu de la couture, jusqu'au moment où la Seconde Guerre mondiale vint anéantir les espoirs de tous. En 1947 enfin, la chance se déclara de façon spectaculaire. Son New Look fut un souffle de vie dans une époque qui s'enlisait dans la dureté de l'après-guerre. Dior ressuscita un art de vivre auquel nul n'osait plus croire, et son génie fut d'apporter la réponse tant attendue à une société meurtrie dans son besoin vital de bonheur et d'émerveillement. Christian Dior se révéla un bâtisseur d'empire, un conquérant capable de bouleverser les rapports de force entre la puissante industrie de la mode américaine et Paris, qui sortait exsangue de la guerre. Il fut un couturier prodigieux, convaincu que la tradition de goût et d'élégance propre à la France mérite qu'on s'y adonne avec passion.

10/2021

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Grands couturiers

Christian Dior et moi

Les mémoires d'un génie de la mode Peu avant sa mort soudaine en 1957, Christian Dior, alors au faîte de sa gloire, entreprit de publier ses Mémoires où, avec humour et style, il retrace le destin exceptionnel d'un homme qui, inconnu un jour, célèbre dans le monde entier le lendemain, révolutionna la mode. Rien, pourtant, ne semblait l'y prédestiner. C'est sur le tard que, pressé par la nécessité, il s'initie à la gravure de mode, puis travaille avec les plus grands. En 1946 (il a alors 41 ans), naît la maison Christian Dior. Quelques mois plus tard, sa première collection rencontre un succès immédiat et éclatant : son existence en sera irrémédiablement bouleversée. C'est ce parcours hors du commun que, dans un style surprenant d'élégance, Christian Dior nous fait découvrir. Il nous invite à passer les portes du 30, avenue Montaigne pour assister à la naissance d'une collection ou pénétrer dans les coulisses d'un défilé. Et, surtout, il dit ses intuitions géniales, avoue ses doutes, ses audaces, son obsession du détail et du travail soigné, tout ce qui en fit l'un des plus grands noms de la haute couture.

10/2022

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BD tout public

Christian en Bandes Dessinées

Vous avez un fils portant le prénom de Christian... Ou bien un frère, un père, un neveu, un petit-garçon, un prof', chef du personnel, dentiste, concierge, voisin, ministre ou PDG... Vous devez en épouser un prochainement, vous fiancer, vous pacser avec lui, ou encore vous en séparer... Peut-être même en attendez-vous un pour très bientôt ? Bref ! Quel que soit votre Christian, vous souhaitez certainement le connaître plus intimement. Eh bien, grâce à ce recueil à la fois drôle et plutôt savant, les Christian n'auront désormais plus de secrets pour vous !

04/2009

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Histoire des arts décoratifs

Christian Bérard. Excentrique Bébé

Christian Bérard est connu pour avoir révolutionné l'art du décor théâtral dans les années 1930 et 1940 mais il était aussi peintre illustrateur dessinateur de mode et architecte d'intérieur. Il a transposé son univers pictural sur la scène des Ballets russes de Monte-Carlo aussi bien que dans La Belle et la Bête de Jean Cocteau en 1946. Ses dessins publiés en couverture et dans les pages de Vogue et Harper's Bazaar ont su saisir avec une précision sensible le monde de la mode parisienne. A la Libération il a créé le désormais emblématique Théâtre de la mode un panorama de la couture française présenté sur des mannequins de fil de fer dans une installation qui a fait le tour de l'Europe et des Etats-Unis. Ses aménagements intérieurs les plus prestigieux comme ceux imaginés pour Charles et Marie-Laure de Noailles témoignent d'un rapport unique à l'espace à la fois lieu de création et objet de représentation fantasmé et théâtralisé. Célébré par ses contemporains qui l'avaient affectueusement surnommé Bébé Christian Bérard est pourtant de ces artistes "modernes excentriques" oubliés par les historiens de l'art. Plus de deux cents tableaux dessins photographies correspondances intimes et décors d'intérieur sont ici réunis autour de textes inédits pour le redécouvrir enfin.

07/2022

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Témoignages

Moi, Christiane P.

Que reste-t-il de notre identité ? Lorsque, petit à petit, nous perdons ces bribes de mémoire qui nous disent qui nous sommes, d'où nous venons, où nous allons ? Lorsque, doucement, s'effacent notre parcours, nos idées, nos plaisirs ? Et puis notre notion du temps, du monde, de l'autre ? Imaginez un instant que vous ne sachiez plus qui vous êtes, où vous êtes, pourquoi vous êtes là, ni qui sont les gens qui vous entourent... Et pourtant, ne sommes-nous pas vivants jusqu'au dernier instant ? Nos sentiments, nos émotions, ne demeurent-ils pas intacts même quand notre esprit s'égare ? Tous ces gens bien portants qui jugent et décident à votre place, pour votre sécurité, pour la leur, ou qui se transforment en tortionnaires ordinaires dans un système où l'humain n'est plus qu'un numéro. Ce texte n'est cependant ni un pamphlet ni un réquisitoire. Tout juste un témoignage. Un hommage, peut-être. A la mémoire de tous ceux qui ont vécu cet enfer-là. Parce qu'il faut dire et faire savoir. Ne pas se taire. Parce qu'un jour, peut-être, vous serez Christiane P.

07/2022

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Actualité et médias

L'ombre de Christian Ranucci

Christian Ranucci, 22 ans, a été guillotiné le 28 juillet 1976 dans une cour de la prison marseillaise des Baumettes. Etait-il coupable ou innocent ? Publié deux ans après son exécution, Le Pull-Over rouge posait la question. Les recherches et enquêtes conduites depuis trois décennies n'ont fait que renforcer l'angoissante probabilité de l'innocence du jeune décapité. L'Ombre de Christian Ranucci révèle les résultats de ces travaux et évoque les rebondissements les plus récents, y compris la possible intervention d'un présumé tueur en série. L'Ombre de Christian Ranucci marque une nouvelle et importante étape dans la quête de la vérité.

08/2006

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Photographes

Paolo Roversi par Christian Caujolle

Si on le connaît surtout pour ses photographies dans le domaine de la mode, Paolo Roversi n'est surtout pas photographe "de" mode. Ce grand connaisseur de la photographie - qu'il collectionne avec un goût très sûr -, cet amateur, au plus beau sens du terme, de livres qui, dès sa jeunesse l'ont familiarisé avec les classiques comme avec les auteurs de sa génération, est photographe, tout simplement. Il considère chaque photo comme un "portrait", qu'il s'agisse d'un visage, d'une robe, d'un paysage ou d'une cafetière, et affirme sa passion pour August Sander, Diane Arbus ou Richard Avedon. Et évidemment Robert Frank dont il fut proche. Simplement parce qu'il cherche à "placer au centre du monde" ce qu'il photographie, qu'il s'efface pour pouvoir éliminer et épurer au maximum. Avec une grande élégance. Au début, cela n'a pas été facile. Le COVID 19 nous a empêchés de nous voir en face à face et nous avons dialogué par écrans interposés, ce que ni l'un ni l'autre n'aimons et qui ne se prête guère au type d'échange qui est la règle, la base et le fondement de ces discussions. Dès la première rencontre physique sur la terrasse du Studio Luce et malgré l'intempestif passage d'un hélicoptère, la parole est devenue plus fluide. D'autant que le lieu est accueillant, que le studio, dans un immeuble des années trente au sud de Paris fait cohabiter espaces de vie et de travail. Comme une évidence. Retrouvailles complices, échanges, partage. Et toujours cette bonne humeur élégante, ce sourire qui plisse au coin des yeux, ce rire fréquent et jamais haut, cet humour léger, une façon de ne pas se prendre au sérieux, une forme de prédestination au bonheur comme une décision de vie. On sent à chaque instant une exigence, par nécessité et, tout aussi forte, l'indispensable liberté qui ouvre les portes. Le rythme est souple, musical, à la fois ferme dans ses convictions et jamais arrogant. Français parfait et précis pour le plus italien des parisiens, ou, peut-être, le plus parisien des italiens. Peu importe, d'ailleurs. Oui, une évidente élégance. Comme, plus tard, dans son appartement lumineux au dernier étage d'un bel immeuble. Un univers habité, ni en désordre ni vraiment rangé, surtout pas arrangé. Un monde de livres, dès l'entrée et dans presque toutes les pièces. Des livres de tous types, poésie, roman, philosophie, littérature, photo évidemment, livres d'art et de remarquables exemplaires reliés de belles éditions anciennes - vu une originale de Paul et Virginie, un ouvrage de 1776 sur l'Italie avec des aquarelles magnifiques ou un exemplaire des Œuvres complètes de Jules César - qui viennent de son épouse, Laetitia, ancienne top model descendante des imprimeurs typographes Firmin Didot. Un monde de photographies, partout, dans toutes les pièces, au mur ou sur des rangements en bois à croisillons. Peu de photographies du maître des lieux, finalement, mais beaucoup de pépites, de Robert Franck - beaucoup - à Diane Arbus - dont le si rare autoportrait enceinte - à Kertész - un petit tirage inédit d'une vue de Paris –, plusieurs Shoji Ueda ou Louis Faurer. Et tant d'autres, mêlés à quelques photos de famille. Face à un mur entièrement couvert de photographies, bouleversant, un Lucio Fontana blanc, d'un format inhabituellement grand, très pur d'une seule entaille verticale. On aperçoit, dans une bibliothèque dont les portes vitrées protègent des livres particulièrement précieux, un petit paquet carré, emballage mystérieux des tout débuts de Christo. D'autres peintures au mur, dont une d'un ami. Ici, rien n'est décoration, on vit dans un environnement où l'art trouve tout naturellement sa place pour que l'on vive avec lui. On le respire. Mais il ne s'agit ni d'un musée, ni d'une monstration, encore moins d'une démonstration. Pas de logique, pas de hiérarchie, une manière plutôt d'autoportrait fait de bribes de souvenirs, de moments d'une vie, d'émotions préservées. Nous n'avons, finalement, pas tellement parlé de mode. Sans doute parce que ce n'est pas vraiment le propos, même si celui qui dit avoir été fortement influencé par August Sander est catalogué comme photographe "de mode" et que c'est son activité professionnelle principale. Mais il est évident que pour celui pour qui " tout est portrait " l'enjeu, le seul, est la photographie. Donc la lumière. Et une indispensable liberté que l'on retrouve dans la façon d'évoquer et sa pratique et des souvenirs, de se dire sans toujours se dévoiler, avec une pudeur qui n'est pas un calcul ou une cachotterie. La parole est fluide, les émotions et les souvenirs reviennent, les convictions, les commentaires, sans affectation. On se parle. Juste entre nous.

11/2022

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Animaux, nature

Souvenirs de chasse pour Christian

Remises en grande solennité la veille au soir, en présence de notre mère, très inquiète: "Surtout soyez très prudents!" notre père lui soufflant à mi-voix: "Rien à craindre, ça ne peut pas tuer une mouche! ", les deux carabines avaient fait irruption à 7 h du matin, le lendemain, à grand fracas, dans la chambre paternelle et maternelle, portées par deux chasseurs en délire, ayant à peine attendu le rituel "Entrez!" et brandissant quatre oiseaux parfaitement tués et tués à 15 pas, à travers feuilles et branches. Mon frère trois, moi un. " Encore couchés, notre mère et notre père avaient accusé de manière différente le choc de cette brutale révélation; la première, les mains jointes: "Mon Dieu, c'est épouvantable! Je savais bien que c'était de la folie, ces carabines!" le second avec un demi-sourire, à la fois gêné et satisfait: "Eh bien, ma foi, voilà qui n'est pas mal tiré!" " Nous étions repartis en coup de vent. A midi, la brochette se montait au chiffre que nous nous étions fixé, deux par personne. Douze oiseaux, en comptant la cuisine. Quelle chasse! Douze oiseaux bien choisis; rien que des becs-fins, sauf trois gros-becs; deux moineaux et un verdier. Nous étions déjà de vrais chasseurs, se connaissant en gibier. "

11/2012

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Sociologie

Luc et Christian Boltanski. Fraternité

Luc Boltanski est un sociologue dont les travaux ont initié un tournant décisif dans l'histoire de la discipline, mais il écrit et publie aussi recueils de poèmes, pièces de théâtre et opéra. Christian Boltanski est un artiste plasticien reconnu internationalement, dont les oeuvres ont marqué de leur empreinte l'histoire de l'art contemporain, mais même s'il prétend n'avoir guère étudié et ne jamais lire, il s'interroge constamment sur les énigmes du social. Si proches et si différents, ces deux frères font preuve, à travers leur biographie menée ici en parallèle, d'une forte proximité créative autour d'une préoccupation qui leur est commune - la fraternité - non pas seulement celle qui les a fait frères - mais une fraternité au-delà des frontières, une fraternité pensée, réfléchie, choisie.

04/2018