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Chère Algérie. La France et sa colonie (1930-1962)

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Histoire de France

Chère Algérie. La France et sa colonie (1930-1962)

Plus de deux cent mille morts, côté algérien, près de trente mille morts, côté français : telle fut l'issue sanglante de la guerre d'Algérie. Cette guerre meurtrière, qui a longtemps tu son nom, fut aussi extrêmement coûteuse : elle a représenté 20 % du budget de l'Etat pour la seule année 1959. Fallait-il que les enjeux soient considérables pour que la France manifeste, si longtemps, un tel attachement! Or ce livre démontre qu'il n'en fut rien, mettant à mal, au passage, bien des idées reçues : dès le début des années trente, l'Algérie connaît une crise qui ira s'aggravant jusqu'à son indépendance, et représente un fardeau toujours plus lourd pour la métropole. Les ressources sont insuffisantes pour nourrir une population qui croît très vite, car l'Algérie n'est pas ce pays richement doté par la nature qu'on s'est longtemps plu à imaginer; la misère s'étend, les Algériens sont, très tôt, contraints de s'expatrier pour nourrir leurs familles - et non parce que la France fait appel à eux pour se reconstruire après 1945. Cette crise, aucune mesure n'a pu la juguler, ni les tentatives pour industrialiser la colonie avant la guerre, ni le plan de Constantine décidé en 1958. Quant à la découverte des hydrocarbures du Sahara, elle fut loin de représenter la manne qui aurait avivé la cupidité de la puissance coloniale... Analysant les relations complexes et changeantes entre les acteurs de la colonisation -Etat, organismes patronaux, entreprises, citoyens -, Daniel Lefeuvre propose une histoire nuancée et critique de ce pan tragique de notre passé colonial, au risque de heurter les partisans de la commémoration nostalgique comme les tenants d'une "repentante" mal entendue.

04/2005

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Littérature française

Correspondance (1932-1960)

Le dialogue commencé, au Grand Lycée d'Alger, au mois d'octobre 1930, entre Albert Camus et Jean Grenier n'a été interrompu, trente ans plus tard, qu'à la mort du plus jeune. L'originalité de cette correspondance tient à la relation des interlocuteurs, d'ancien disciple à maître. D'où, chez l'un, malgré les progrès de l'âge, et dans un échange devenu celui de l'amitié, l'exigence déférente et l'abandon de l'adolescence, et, chez l'autre, l'attention, la vigilance et un soutien sans concession. Une lumière nouvelle est ainsi répandue sur les choix et l'attitude des deux écrivains, leur réaction à l'histoire et, pour Albert Camus, l'élaboration de son oeuvre. Si Jean Grenier reste discret sur ses propres ouvrages, ce que ses lettres révèlent de la légèreté de son écriture, de la profondeur de sa pensée, de sa liberté surtout permet d'entrevoir le secret d'une oeuvre dont la véritable importance peut être dissimulée par la subtile ironie et le refus d'insistance.

02/1981

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Histoire de France

GENERAL DU CONTINGENT. En Algérie, 1960-1962

Le général Ailleret rejoint l'Algérie en mai 1960, quelques jours après le succès de la première explosion atomique française au Sahara. Il y reste jusqu'au printemps 1962. Pendant presque deux ans, il est le "patron" de quelque quatre cent mille officiers, sous-officiers et soldats, qui mènent une guerre sans nom, sans visage : la guerre d'Algérie. C'est donc un témoignage exceptionnel que nous publions aujourd'hui, une page de notre histoire retrouvée trente ans après la mort d'un de ses acteurs principaux. Le général Ailleret fait revivre ces années de sang et de larmes, depuis sa nomination dans le Constantinois, comme commandant de la Zone Nord, jusqu'à l'arrêt des combats. Il ne nous cache rien de ses doutes, de ses difficultés, de ses angoisses. Il évoque aussi ses succès, les nuits sans sommeil, le contingent qui le soutient contre les putschistes, la guerre des rues, les ordres de Paris, l'arrestation des factieux... Deux années épuisantes, exaltées. Car les généraux se font rebelles, les rebelles agents secrets, et les agents secrets... terroristes. Le général Ailleret mêle avec talent ses réflexions stratégiques personnelles, des anecdotes tragiques, drôles parfois, l'évocation des combats. C'est toute une époque qui renaît sous nos yeux, des années de souffrance et de malentendus. Général du contingent est un témoignage historique hors du commun : quand un soldat se fait chroniqueur.

11/1998

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Droit

La justice en Algérie, 1962-1968

En juillet 1962, au lendemain de l'indépendance et par la suite du départ massif des magistrats et auxiliaires de justice français, la situation de la justice en Algérie paraît catastrophique. Mais assez rapidement l'appareil judiciaire va à nouveau s'organiser. Cet ouvrage analyse les étapes de cette organisation. L'auteur, en s'appuyant sur les textes de lois et de décrets, étudie de façon systématique la formation du personnel judiciaire et le fonctionnement des juridictions ; puis, par une analyse des déclarations et écrits des dirigeants politiques, tente une approche de la justice politique; il dresse, enfin, le bilan des premières années de l'indépendance.

01/1968

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Histoire du droit

La justice en Algérie. 1830-1962

Durant cent-trente-deux années, la France gère, en Algérie, une colonie de peuplement. Les Européens qui se déversent sur la terre africaine réclament des mesures garantissant leur sécurité. La cohabitation judiciaire, improvisée au début, tourne rapidement à l'introduction d'un modèle copié sur le système français. Au fil des années, les juridictions françaises se renforcent. Cette politique donne naissance à une justice nouvelle, originale, comme, par exemple, le juge de paix à compétence étendue. Cette politique se retrouve dans l'attitude adoptée vis-à-vis de la justice musulmane. Orale, rapide, simple peu coûteuse et fondée sur l'équité, celle-ci s'inscrit à l'inverse de la justice solennelle, lourde, écrite dans une langue étrangère, lente, onéreuse, que les Français implantent en Algérie. La justice musulmane s'efface devant la machine judiciaire française. Malgré les revendications des colons elle ne disparaîtra pas totalement. L'utilisation de l'appareil judiciaire à des fins répressives donne naissance à une monstruosité juridique : le régime de l'indigénat. Initié dès les débuts de la conquête, contesté par de trop rares esprits éclairés, défendu par les politiques issus du monde colonial, il ne s'estompera que vers la fin de l'ère coloniale. Cette période de vie commune qui crée des liens profonds entre l'Algérie et la France s'achève dans le cauchemar de la décolonisation ; la justice, laissée aux mains de l'armée, montrera sa face la plus odieuse. La présence française laisse des traces. Le modèle judiciaire implanté, qui s'inscrit dans l'ordre international, servira de base à l'Algérie devenue indépendante, pour construire son appareil judiciaire propre.

11/2022

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Sciences politiques

Sliman Ben Sliman 1905-1986. Biographie, journal et articles

13 Février 1905 : Naissance à Zaghouan 1919-1925 : Elève au Collège Sadiki 1928 : Bachelier en Mathématiques 1929-1935 : Etudiant à la Faculté de Médecine de Paris 1925 - 1934 : Militant à l'Association des Etudiants Musulmans d'Afrique du Nord 1931 : Membre fondateur de la "Fédération des Peuples Colonisés" 1934 : Président du "Comité de Défense des Libertés en Tunisie" 1934 : Adhésion au Néo-Destour 1937 : Membre du Bureau Politique du Néo-Destour au congrès de la rue du Tribunal 1938-1943 : Suite aux événements du 9 avril : Condamnation à 5 ans de Prison au Fort Saint-Nicolas de Marseille 1950 : Exclusion du Néo-Destour 1960-1962 : Fonde et dirige le journal "La Tribune du Progrès" 1967 : Président-Fondateur du "Comité de soutien à la lutte du Peuple Vietnamien" 1973 : Décoration de l'Ordre du Mérite de Bourguiba 1980 : Médaillé du 7ème Congrès Afro-asiatique d'ophtalmologie 06 Février 1986 : Décès du Dr. Sliman BEN SLIMAN.

06/2023

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Récits de voyage

Deux années dans le Sud algérien (1960-1962)

"Affreux pays, bled à cafard", selon Isabelle Eberhardt qui explora la région en 1903. Soixante ans plus tard dans cet "Affreux pays" l'auteur passera plusieurs mois superbes, découvrant de "sombres coins d'une saisissante beauté d'apothéose". La beauté éblouissante de l'oasis a généré chez les nomades des déserts l'image du Paradis. Quant au désert, on a le plus grand mal à imaginer que ces vagues de dunes, celles des ergs Ouahila et Iguidi, vont s'en aller, ainsi qu'une houle figée et gigantesque sur près de mille kilomètres, tandis qu'au-delà, au sud-est, l'erg Chech révèle une infinitude encore plus vaste ! Cette évocation d'un territoire réputé hostile et complètement méconnu, constitue une découverte étonnante.

09/2014

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Histoire internationale

Algérie mon amour. Journal épistolaire d'un appelé en Algérie (1960-1962)

1960-1962 : 2 ans, 24 mois, 730 jours. 730 lettres écrites avec une régularité de métronome, non par défi ou serment, mais par besoin et nécessité. Besoin de tout dire d'événements qui appartiendraient un jour à l'histoire, de ne rien cacher, même si l'inquiétude de la destinataire est à la clef. Journal épistolaire que cette chronique au jour le jour de la vie d'un appelé, comme les 1 400 000 jeunes Français du contingent qui firent leur service militaire en Algérie de 1954 à 1962, mais qui ne connurent pas tous la même expérience de ce "maintien de l'ordre" : la guerre n'exista que longtemps après sa fin. Le destin militaire plaça l'auteur dans un secteur dangereux, celui de la frontière tunisienne, mais à un poste qui l'était moins, celui de responsable chiffre du bataillon, au coeur des informations les plus secrètes, dans une unité en charge du poste de Sakiet sur la frontière même. Là il fit la découverte de la guerre, telle qu'il ne pouvait l'imaginer : quadrillage, ratissage et accrochages, mais aussi intervention de l'aviation, de l'artillerie, des blindés, déplacement des populations, ramassage des suspects et leur fouille, torture suivie de la "corvée de bois", embuscades qui tuent les copains, garde nocturne avec la peur au ventre, mesquinerie de la vie militaire, chaleur et manque d'eau mais aussi froid et boue. Par-dessus tout, ce fut la découverte d'un pays magnifique et d'une misère insondable, d'un peuple déchiré et accueillant, avec toute la révolte et l'indignation d'un jeune homme plein de l'idéal humaniste, mais stoppé dans son élan et ses projets d'avenir.

03/2012

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Histoire internationale

Communisme et nationalisme en Algérie, 1920-1962

C'est à travers un de ses aspects les plus complexes, le cas algérien, que cet ouvrage étudie le phénomène colonial d'un point de vue peu conventionnel : celui d'un Parti communiste qui opère au sein du système colonial et vise à le saborder pour s'y substituer. L'étude des contradictions et des concordances entre ces deux systèmes, comme entre communisme et nationalisme indigne, fait apparaître les structures mentales créées par la situation coloniale : chez les colonisateurs comme chez les colonissés, particulièrement chez "les colonisateurs de gauche", qui bien qu'issus pour la plupart de couches sociales moins nanties, appartiennent à la classe colonisatrice dominante.

01/1976

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Esotérisme

La Franc-Maçonnerie dans les colonies (1738-1960)

« Le principe de la colonisation est explicitement posé en France dès 1540. Le roi de France déclare, à cette date, que le fait de traverser un pays ou de le « découvrir de l'œil » ne constitue pas une prise de possession, ce qui implique, a contrario, obligation d'une occupation effective. C'est là le fondement de la colonisation moderne. Sur la base de ce principe, la France a développé, pendant deux siècles, un vaste ensemble territorial. Il faut noter que, tout au long de cette période, l'action coloniale demeure un élément subordonné à la politique générale, sans être à aucun moment, un objectif en soi. Le système est géré, sous Louis XV, par la Compagnie des Indes. Réorganisée, en 1731, elle voit son champ d'activité réduit volontairement aux Antilles, au Sénégal, à la Guinée, à l'île Bourbon et à l'île de France. C'est-à-dire aux colonies que la France s'évertuera à conserver après la Guerre de Sept ans. La Compagnie des Indes, après ce recentrage de son activité, atteint son apogée en 1740, date que la Franc-Maçonnerie salue par sa présence récente dans les colonies... » Georges Odo nous offre une fresque historique d'une qualité remarquable. A travers l'écriture de ce livre, il nous invite à un voyage de plus de deux siècles, allant des Antilles à l'Orient, passant par l'Afrique et l'Océan Indien. Il réunit l'histoire et la géographie, nous guidant avec précision dans cette évolution qui ne va pas en ligne droite, un voyage historique certes, mais aussi géopolitique.

09/2015

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

Ce coffret réunit en deux volumes les oeuvres complètes d'Ossip Mandelstam traduites du russe par Jean-Claude Schneider. I. Oeuvres poétiques, en édition bilingue, texte russe en bas de page. La Pierre (1913/1915/1923), Tristia (1922), Le Livre de 1928, Poèmes non rassemblés en recueil ou non publiés (1908-1934), Cahier de Voronej (1935-1937), Poèmes non inclus dans les Cahiers (1935-1937) et, en appendice : Poèmes de jeunesse (1909-1911) et poèmes pour enfants (1925-1926). II. Oeuvres en proses. Le Bruit du temps (1925), Féodossia (1925), Proses éparses, esquisses (1922-1927), Essais, articles (1913-1932), De la poésie (1928), Le Timbre égyptien (1928), La Quatrième Prose (1929-1930), Le Voyage en Arménie (1933), Entretien sur Dante (1933) et, en appendice : écrits de commande ou alimentaires.

03/2018

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Histoire de France

Mémoires d'un chrétien libéral d'Algérie (1930-1960)

Dans ses mémoires, Pierre Thiery rend compte de la vie d'un chef d'entreprise, faisant partie de ceux que l'on appelait les "libéraux d'Algérie" . Responsable d'une société minière exploitant trois gisements en Algérie et en Tunisie, il a vécu à Aïn Kerma puis à Constantine entre 1930 et 1960 avec sa femme et ses neuf enfants. "La Mine" comme il l'appelle, occupe une place importante dans son récit : elle faisait vivre près de 600 salariés. La rente minière dégagée permettra à la petite société française propriétaire des gisements de clôturer son activité avec une capitalisation boursière de 2 milliards d'euros. Mais l'auteur évoque surtout ses relations avec son environnement : les ouvriers de la mine, très tôt favorables au mouvement nationaliste algérien, le caïd et les colons d'Ain Kerma, les principaux responsable politiques et économiques locaux. Il assistera à la répression féroce des manifestations de 1945 à Sétif et Guelma, au trucage systématique des élections, et constatera l'incapacité de l'Etat Français à tenir ses promesses d'évolution avant guerre ou après. Invité par les responsables FLN locaux, il leur rendra visite au maquis et facilitera des rencontres avec des responsables politiques français soucieux de préparer des négociations de paix. Témoin direct de pratiques de tortures et d'exécutions sommaires dont ses employés de la Mine ou des professeurs algériens de ses enfants étaient victimes, il remettra des rapports circonstanciés aux plus hautes autorités de l'Etat, rapports restés sans réponse. Il témoigne également du "frontisme" de rigueur au sein du FLN, et de son utilisation par certains militaires algériens pour éliminer toute opposition. Comme la plupart des "libéraux d'Algérie" , - comme Jacques Chevallier, maire d'Alger, Alexandre Chollet, syndicaliste chrétien, Paul Cavallié, colon et maire de Redjas, ou l'abbé Scotto, curé de Bab El Oued - il prendra position contre la poursuite du régime colonial et pour des négociations qui permettront enfin en 1962 le retour à la paix et l'accès du pays l'indépendance.

06/2012

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Histoire de France

La France et l'Afrique. 1830-1962

Tout ce dont l'étudiant a besoin pour le sujet 2021 d'Histoire ancienne de la spécialité Histoire-Géographie du concours de l'ENS Lyon et de la banque commune attachée. Comme tous les Clefs-concours, l'ouvrage est structuré en trois parties : - Repères : le contexte historique - Thèmes : comprendre les enjeux du programme - Outils : pour retrouver rapidement une définition, une date, un personnage, une référence

12/2020

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Histoire de France

Algérie 1960-1961. Entre chiens de garde et chacals enragés

Au moment où une idéologie mensongère veut transformer les coupables en victimes et les Français en coupables, cet ouvrage revient sur les derniers moments de notre présence en Algérie. En 1960 et 1961, l'Etat français menait une lutte contre la barbarie des combattants du FLN, et tentait d'en protéger les populations civiles. L'auteur nous raconte avec ses tripes ses souvenirs de jeune officier du Génie en Algérie. Il nous fait revivre la vie d'une compagnie en première ligne sur le barrage tunisien, et son baptême du feu au milieu de sa section. Il décrit ses rapports avec la hiérarchie militaire et avec ses hommes. Ses contacts avec les harkis et la population indigène seront pour lui une véritable initialisation à la culture et à la sociologie musulmane. A l'occasion de ce témoignage, il nous fait part des convictions et des engagements qui ont guidé toute sa vie.

01/2018

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Guerre d'Algérie

Le Legs français. Algérie, 1830-1962

Lorsque les Français, en 1830, débarquent sur cette terre appelée "La Régence d'Alger" , celle-ci ne ressemble ne rien à un état. Dans la mouvance turque elle se divise en beyliks quasi autonomes et moyenâgeux. Monde rural, elle vit sans infrastructures urbaines, portuaires, routières industrielles. Au départ de la France en juillet 1962, elle possède au nom "Algérie" , et des frontières reconnues qui ont décuplé sa superficie d'état unifié et administré (2, 4millions de km2. Contre moins de 200 000). Des villes, des ports, des aérodromes ont été créés. Des voies de communications sillonnent le pays. L'industrie se développe. L'agriculture florissante exporte. Des écoles, des hôpitaux ont vu le jour, les épidémies sont enrayées. Le pétrole, le gaz assurent des finances saines. La population s'est multipliée au moins par trois. Un demi-siècle après la rupture du lien entre la France et l'Algérie, alors que l'horizon s'assombrit entre deux civilisations, le legs de 1962 reste matière à controverse. Et pourtant ! Ferhat Abbas, le premier chef de l'Etat de la République algérienne, écrivait : " La colonisation était morte, ce qu'elle avait abandonné dans notre pays représentait un actif considérable. Comment allions-nous le préserver, l'enrichir et le conserver au profit de nos masses ? "

02/2021

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Cinéma

Les années Karina (1960 à 1967)

Après les Années Cahiers (1950-1959) durant lesquelles Jean-Luc Godard fit ses premières armes de critique aux Cahiers du cinéma, les Années Karina couvrent la première période créatrice du célèbre metteur en scène. Epouse de Jean-Luc Godard, Anna Karina va jouer dans la plupart de ses films tournés entre 1960 et 1967 : Le Petit soldat (1960), Une femme est une femme (1961), Vivre sa vie (1962), Bande à part (1964), Une femme mariée (1964), Pierrot le Fou (1965). Il y aura aussi le Mépris (1963), avec Brigitte Bardot, et tant d'autres films encore. Ce volume contient des entretiens avec Godard parus dans les Cahiers et dans d'autres revues (dont un entretien avec J.-M.G. Le Clézio par exemple), ainsi que des articles qui permettent d'évaluer aujourd'hui ce que furent ces sept années dans la vie de Jean-Luc Godard.

03/2007

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Histoire internationale

France-Algérie, cinquante ans d'histoires secrètes. Tome 1 (1962-1992)

"Les relations entre la France et l'Algérie peuvent être bonnes ou mauvaises, en aucun cas elles ne peuvent être banales". Ces mots de 1974 sont de Abdelaziz Bouteflika, alors jeune ministre des Affaires Etrangères. Le contexte est particulier : il veut faire de son pays le guide des non-alignés, la tête pensante d'une autre diplomatie, loin des colonies. Dix ans plus tôt, ou quarante ans plus tard, ces mots ont toujours valeur d'axiome : entre la France et l'Algérie, bien que les deux parties s'entendent parfois sur le papier, ou dans les poignées de mains qu'on affiche devant les palais présidentiels, c'est toujours compliqué. Depuis les accords d'Evian, les deux pays entretiennent une relation passionnée et tumultueuse faite d'amour et de haine sur fond de contrats gaziers, d'immigration et de plaies identitaires mal refermées. Une relation où tous les coups seront permis, mais en cachette. Ces tromperies, ces histoires secrètes, Naoufel Brahimi El Mili a décidé d'enfin les dévoiler. Depuis Valéry Giscard d'Estaing et l'OAS, jusqu'aux espions algériens à Paris, en passant par les petits services d'Alexandre de Marenches et de la DGSE, il révèle cinquante ans de manoeuvres confidentielles, de coups bas toujours restés dans l'ombre. Tout ce qu'on n'avait pas osé écrire.

03/2017

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Littérature française

COMPLAINTE MANDINGUE. Journal 1960-1962

Une succession d'aventures aussi bien désolantes que désopilantes remplit ce Journal intime dont le très picaresque narrateur, héritier de Gil Blas, nous livre à sa manière le récit d'une éducation sentimentale et des illusions perdues de sa génération au début des années soixante. De Paris au cœur de l'Afrique noire, du Dahomey au Danemark ou en son pays basque d'origine, avec le souvenir rémanent de l'enfance et de la guerre (où notre auteur parvint à rallier la mythique France Libre à travers l'Espagne), c'est un tourbillon de vie intense, de passions folles, de dépressions et de rebondissements dans un suspense émotif qui ne vous lâche pas. Deux figures féminines imposent l'image la plus moderne et la plus contrastée de l'éternel féminin : Kid, petite danoise déchirée entre son romantisme et sa fringale d'émancipation ; Alice, délicieuse fille des îles éprise de traditions et victime de son tempérament. Tout cela, traversé de rencontres et d'entretiens saisissants avec Céline peu avant sa mort, de personnages aussi divers que Joris Ivens, Michel Leiris, Jean-Louis Curtis, Dominique de Roux sur lequel se termine l'ouvrage, et des amis épars auxquels l'auteur reste fidèle quelles que soient leurs opinions : Jean-Jacques l'ex-officier para de l'OAS, Nicolas le Communiste. Quant au style, il justifie une fois de plus l'exceptionnel hommage qu'avec les plus fins critiques, Pol Vandromme a su lui rendre dès la parution du premier volume, et confirmer depuis : " Ce Journal est celui d'un homme libre. Libre devant les intimidations du siècle comme devant celle des mantes religieuses et des benêts pâmés. Libre comme on a désappris à l'être aujourd'hui ; en esprit fort et en vivant magnifique. Jacques d'Arribehaude défie et nargue. Il contredit en sauvage et il en jubile en hédoniste, irrégulier et insoumis, se moquant des prudences opportunes en polémiste de race, le carquois plein de flèches qu'il lance en archet virtuose... Avec cela, pour accompagner ses morceaux de bravoure, les affermir et les exprimer à la perfection, une langue superbe, d'une abondance et d'une diversité qui donnent le vertige. Un grand écrivain méconnu à découvrir pour l'admirer en happy few. " " C'est une lecture qui enchante dans son désenchantement, mais dans le désenchantement la vitalité reste la plus forte. Avec ma tripe de gauche, je constate, dans la jubilation, à quel point la communauté des sensibilités est plus forte que la communauté des idées. " Edgar MORIN

05/1999

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Histoire internationale

Algérie : sortie(s) de guerre. 1962-1965

Souvent prisonnier de "mémoires affrontées ", le traitement historique de la guerre (l'Algérie a eu peine à sortir de tels horizons. Qu'il s'agisse des mémoires combattantes (surtout françaises), de celles des victimes de toutes natures, de leurs collatéraux, voire (les Etats, la liste est longue (les travaux portés par le besoin - plus ou moins conscient - de faire le deuil, sans qu'on sache toujours ce qui relève de la mise à jour objectivée ou de l'enfouissement. En la matière, la période postérieure au 19 mars 1962 est souvent absorbée, dans les images mentales des métropolitains, par un besoin de passer à autre chose, qu'exprime bien l'idée de liquidation du passé colonial. Il y a là, au coeur de l'événementialité, une asymétrie voisine et violente, rappelant celle vécue après septembre et surtout décembre 1944.1 oblitération métropolitaine des violences, qui de militaires deviennent au printemps et à l'été 1962 désormais civiles (dans leur immense majorité), doit donc être évaluée. La compréhension de ce hiatus est en effet centrale pour saisir les mécanismes de sorties de guerre. Il y a d'abord celles des hommes (supplétifs, soldats perdus de l'OAS, militants anticolonialistes, prêtres) dont les destins basculent entre la fuite éperdue et l'espoir bientôt démenti de pouvoir " faire société " en Algérie. Il y a ensuite celles de l'Etat qui génère des temporalités différentes allant de l'urgence du rapatriement et de l'insertion (pour les Français) en métropole aux illusions de maintien d'une présence militaire ou industrielle en Algérie. Enfin, il y a les échos régionaux de la guerre. A cet égard, l'intégration économique voire sociale des rapatriés n'exclue ni des conflits d'identités individuelles, ni de profonds clivages politiques dont les effets se font encore sentir : le combat anticolonial étant la matrice d'une génération.

07/2014

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Théâtre

Octobre (1932-1936)

"C'est le moment de faire son théâtre soi-même !" écrit Prévert en 1931. La joyeuse équipe de la rue du Château a quitté domicile ; le compagnonnage surréaliste a vécu ses plus riches heures. Face à la crise et à la misère du prolétariat, contre la corruption des élites et la montée des nationalismes, le temps est à l'action militante. Et c'est sur la scène, au plus près des mouvements prolétaires et de ceux qui les soutiennent, que Prévert donne alors le meilleur de lui-même, avant que le cinéma ne l'occupe plus encore. Les cinq années qui précèdent l'avènement du Front populaire seront, pour Prévert et ses amis, celles du théâtre révolutionnaire, où la bouffonnerie est politique et la farce, féroce dénonciation. Antimilitarisme, anticléricalisme, antiparlementarisme, antifascisme... le ton est plus que radical. Mais l'imagination a sa place et souvent, à la manière poétique de Prévert, la "vie des rêves fait irruption ". Le groupe Octobre est l'une de ces troupes de théâtre amateur fédérées par le parti communiste, constituées dans le prolongement de l'agit-prop soviétique. Le groupe de Prévert, par la force de ses textes et la créativité débridée qui le caractérisent, devient vite le plus en vue du mouvement. Son originalité le conduit même jusqu'à Moscou, au printemps 1933, où la troupe jouera devant Staline - malgré les trotskistes de la bande ! - quelques pièces de son répertoire. Répertoire que Prévert, bien plus tard, reprendra partiellement dans ses recueils poétiques, à l'image de La Bataille de Fontenoy ou de La Pêche à la baleine. Ce recueil rassemble les textes de Prévert écrits pour Octobre : sketches et saynètes, chœurs parlés et chansons ; la plupart sont rares ou inédits. L'actualité des temps troublés qui les virent naître y est partout présente. C'est, au-delà du guignol et de l'épaisseur du trait, Prévert et son époque qui s'y trouvent réunis, à grand bruit. Comme écrira Antonin Artaud à propos d'Octobre, qu'il admirait beaucoup, "l'humour de Jacques Prévert signale que la vie de l'époque est malade".

06/2007

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Littérature française

Romans. 1932-1934

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Ma vie en Algérie 1932-1968. Mon enfance, ma jeunesse et ma vie d’adulte en Algérie

Jean-Marie Mojon est né le 15 août 1932 en Algérie. Marié à Colette Largillier et déjà père de 2 filles, il décida de rester en Algérie en 1962. Il continua d'y travailler, comme ingénieur agricole, pendant six ans, et il y eut deux autres enfants. Finalement sa femme et lui décidèrent de rentrer en France en 1968 pour la scolarité de leurs enfants. C'est là que naquit leur dernier-né. Toute sa vie il continua d'aimer l'Algérie et d'y aller régulièrement, lors des vacances, emmenant son épouse et ses cinq enfants, qui ont toujours connu son deuxième pays et partagé l'attachement qu'il n'a cessé de lui porter.

01/2021

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Algérie

Algérie 1830-1914. Naissance et destin d'une colonie

La France en Algérie... Une histoire longue et douloureuse, dont les conséquences se font encore sentir dans les événements qui touchent les deux pays, liés pour le meilleur et pour le pire depuis près de deux siècles. Mais sait-on vraiment comment tout a commencé ? Du débarquement de l'armée d'Afrique à Sidi Ferruch, en 1830, jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale, l'auteur raconte les étapes de l'établissement de la France en Afrique du Nord. Pour les Algériens d'aujourd'hui, cette période est celle d'une très dure conquête, de la perte de leurs meilleures terres, de l'installation d'un régime oppressif et injuste. Les Français la méconnaissent trop souvent, quand ils n'en rejettent pas les fautes sur les seuls colons. Cependant, en 1914, le système colonial paraît solide, fondé sur une administration efficace, une certaine collaboration des élites musulmanes, le dynamisme des colons et la résignation des paysans algériens. La réalité est plus complexe, l'équilibre plus fragile qu'on ne pense. Analysant la mentalité des hommes qui ont déclenché la conquête et de ceux qui ont résisté, la violence qui se déchaîne des deux côtés, les erreurs manifestes et les bonnes intentions parfois funestes, cet essai montre les résultats des mauvais choix, nés de l'incompétence des dirigeants et de l'ignorance des peuples. Il nous permet de mieux comprendre la force et la complexité des relations qui persistent entre les deux pays. Ces dernières sont étudiées dans un second volume, Algérie 1914-1962. De la Grande Guerre à l'Indépendance.

09/2021

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Histoire de France

Les voies incertaines de la repentance. Algérie 1830-1962

Ex-membre de l'OAS, l'auteur livre un plaidoyer contre l'esprit de repentance que certains voudraient imposer à la France et aux Français concernant la guerre d'Algérie.

05/2015

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Poésie

L'Omelette rouge

Écrit en bordure de Méditerranée, L'Omelette rouge est un objet vocal à lire aussi avec les yeux. Dans une lumière inférieure s'agitent des voix. Les voix sont séquestrées dans des corps véritables dont la liste dressée par ordre d'apparition s'ouvre sur une comédienne travestie que ses ennemis surnommaient l'omelette rouge. Sarah Bernhardt (1844-1923), Gherasim Luca (1913-1994), Alexandre Blok (1880-1921), Charlotte-Élisabeth de Bavière (1652-1722), John Maynard Keynes (1883-1946), Richard Wagner (1813-1883), Louise Bourgeois (1911-2010), Christine Lavant (1915-1973), Jeanne d'Arc (1412-1431), Ingeborg Bachmann (1926-1973), Arnold Schoenberg (1874-1951), Jean-Marie Straub (8 janvier 1933-), Danièle Huillet (1936-2006), Karl Marx (1818-1883), Friedrich Engels (1820-1895), Lénine (1870-1924), Vélimir Khlebnikov (1885-1922), Alexeï Kroutchonykh (1886-1968), Daniil Harms (1904-1942), Eva Hesse (1936-1970) Cy Twombly (25 avril 1928-) Grace Hartigan (1922-2008), Frank O'Hara (1926-1966), Hannah Hoch (1889-1978), Hans Arp (1886-1966), Til Brugman (1888-1958), Hélène Bessette (1918-2000), Jackson Pollock (1912-1956), Razine (1630-1671), Emily Dickinson (1830-1886), Josée Lapeyrère (1944-2007), Erich von Stroheim (1885-1957), Alexandre Pouchkine (1799-1837), Saint Paul de Tarse (15-67). L'astre Poésie est vécu ici comme un soleil flingué sous lequel scintillent des natures mourantes et de petites personnes perdues. Si " la seule poésie est la poésie à faire " (Pasolini), L'Omelette rouge pose en séries de raccords et dans une préoccupation de distance la question vitale : " que faire? ".

05/2011

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Histoire internationale

Algérie 60. Mascara-Sétif. 1er janvier 1960-16 février 1961

En rentrant d'Algérie en février 1961, j'ai écrit à chaud ce simple témoignage, afin de me libérer des quatorze mois passés dans ce pays en guerre comme sous-lieutenant. J'ai enfoui ce manuscrit dans ma cantine sans l'avoir lu. Au bout de cinquante ans, l'aînée de mes petites-filles m'interrogeant sur la manière dont j'avais traversé les événements, j'ai eu la curiosité de le reprendre et de le lire pour la première fois. Il ne m'est pas tombé des mains. C'est pourquoi je le soumets aujourd'hui au public. J'ai changé les noms des militaires et aussi des civils d'origine européenne, la guerre étant un drame qui, dans ses continuelles et fatales transformations, échappe vite à tous ses acteurs.

01/2012

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Sciences historiques

Réfugiés et apatrides. Administrer l'asile en France (1920-1960)

La question de la protection des réfugiés est d'une brûlante actualité. Elle ne peut cependant être bien comprise qu'en explorant son histoire, qui est particulièrement mal connue. L'objectif de ce premier volume publié par le Comité d'histoire de l'Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides, à partir d'archives en grande majorité inédites, est de contribuer à remédier à cette méconnaissance. Il porte sur les années 1920 à 1960 et concerne la France et le monde occidental. En tenant compte des nouvelles orientations de la recherche, l'ouvrage a une approche globale du réfugié, et produit les éléments d'une histoire qui érige celui-ci en sujet et non en simple objet de projections des politiques publiques, des mobilisations associatives et des programmes humanitaires. Il permet ainsi de rejoindre la centralité de la figure du réfugié au XXe siècle comme concept-limite mettant en tension les fondements de l'Etat-nation. Peut-on dire que la protection des réfugiés en France des années vingt aux années cinquante est marquée par des ruptures de pratiques, de normes et d'acteurs significatives ou au contraire, les éléments de continuité l'emportent-ils ? Comment comprendre les articulations entre le national et l'international dans une période de mise en place d'un droit des réfugiés par la Société des Nations puis par l'organisation des Nations unies avec la convention de 1951 ? Comment mesurer le tournant que constituent la Seconde Guerre mondiale et la création de l'Ofpra en 1952 ? Comment analyser la création d'une institution administrative, qui succède à une gestion nationale et internationale de type consulaire mise en place pour les réfugiés russes et arméniens depuis l'entre-deux-guerres ? L'évolution souvent soulignée à partir des exils allemands et autrichiens, notamment juifs, vers une individualisation du statut de réfugié, c'est-à-dire le passage d'une protection collective, par groupes nationaux, à un statut, celui de 1951 avec la convention de Genève, intégrant la crainte de la persécution et une instruction individualisée est-elle véritablement opératoire ? Ce sont à ces différentes questions que les contributeurs de cet ouvrage essaient d'apporter des éléments de réponse à travers une sociohistoire des pratiques et des acteurs étatiques et transnationaux.

06/2017

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Histoire internationale

Ahmed Sékou Touré (1922-1984). Président de la Guinée, Tome 4 (1960-1962)

Le diplomate français André Lewin, qui était au début des années 1970 porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a négocié, comme envoyé spécial des Nations Unies, la normalisation des relations diplomatiques entre la Guinée et la France, intervenue le 14 juillet 1975. Il a ensuite été ambassadeur de France à Conakry jusqu'en 1979, et n'a cessé depuis lors de s'intéresser à ce pays. Il entretenait des relations confiantes et même amicales avec Ahmed Sékou Touré, président de la Guinée de 1958 à 1984. Il lui a consacré une thèse de doctorat d'histoire, soutenue en 2008 à l'Université d'Aix-en-Provence. Le quatrième tome de cette biographie couvre la période qui va des premiers mois de 1960 au début de 1962. On y voit Sékou Touré s'impliquer sur la scène internationale, à l'ONU, en particulier par ses discours à New York et par l'envoi d'un contingent de Casques bleus pour soutenir son ami Patrice Lumumba au Congo ex-belge. Il est également très actif au sein du groupe afro-asiatique, dont il accueille une conférence à Conakry. Les relations avec la France officielle restent fragiles, se dégradent même avec la sortie de la zone franc et le " complot pro-français ", alors que François Mitterrand, Pierre Mendès-France et André Bettencourt visitent la Guinée. Ses rapports avec le Sénégal de Senghor et la Côte d'Ivoire d'Houphouët-Boigny se détériorent eux aussi, et même ses liens avec l'Union soviétique se distendent.

10/2009

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Littérature française

D'ocre et de cendres. Femmes en Algérie (1950-1962)

Alors que l'Algérie est en proie aux violences de la guerre d'indépendance, treize destins d'Oranaises évoquent la vie quotidienne de ces années de braise, avec ses alternances cruelles de gaité, d'amour, d'espoir et de drames.

04/2012

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 28, Romans Tome 10 (1942-1947)

Entre 1932 et 1937, Ramuz publie ses derniers grands romans. Explorant tantôt le contexte montagnard, tantôt le décor des rives du lac, la production de ces années illustre de manière particulièrement éloquente la richesse et la variété de la palette de l'écrivain. Adam et Eve, roman du désespoir ontologique publié en 1932, apparaît comme un point culminant de la recherche esthétique de Ramuz. Derborence, en 1934, est un roman à la fois poétique et populaire, qui conjugue imagination et invention, lyrisme et intrigue palpitante, tragédie de la condition humaine et dénouement heureux ; son succès est retentissant, auprès du public mais aussi de la critique. Dans Le Garçon savoyard, publié en 1936, la figure du lac accompagne et module l'intrigue, et c'est à cette présence que le texte doit sa spécificité. Quant à Si le soleil ne revenait pas (1937), dernier roman évoquant la montagne, Ramuz y questionne à sa manière le statut de la modernité en tant que dépassement des sociétés traditionnelles, par le biais d'un récit valaisan ancré dans l'époque contemporaine. Ce volume contient Adam et Eve, Derborence, Le Garçon savoyard et Si le soleil ne revenait pas ; l'édition d'Adam et Eve est accompagnée de deux documents. Le disque qui l'accompagne comprend les quatre versions d'Adam et Eve (préoriginale dans La NRF, 1932, 1933, 1941), les cinq versions de Derborence (1934, 1936 - chez Grasset et à la Guilde du livre -, 1941, 1944), les quatre versions du Garçon savoyard (préoriginale dans Vendredi, 1936, 1937, 1941) et les cinq versions de Si le soleil ne revenait pas (1937, 1938, 1939, 1940, 1941), qu'un logiciel permet de comparer.

08/2013