Recherche

Captation et subversion. L'art à l'épreuve du capitalisme tardif

Extraits

ActuaLitté

Marché de l'art, Argus

Captation et subversion. L'art à l'épreuve du capitalisme tardif

A l'heure où l'industrie culturelle et le système de production entendent capter et détourner à leurs propres fins les stratégies des avant-gardes artistiques, il semble admis que l'art a désormais perdu sa force de résistance. Sous l'espèce d'un design généralisé, le style est en effet devenu un argument de vente, le happening a été récupéré par l'événementiel, et la figure de l'artiste, autrefois marginale, est érigée en modèle d'entreprenariat dans une société qui en appelle à la créativité et à l'autonomie des travailleurs. Pour une frange significative de la sociologie contemporaine, le capitalisme aurait donc entièrement assimilé les formes et les procédés de l'art, ne laissant plus d'autre choix aux artistes que de courtiser des pouvoirs financiers qui monopolisent désormais les leviers de la subversion. Laurent Buffet poursuit un double objectif. Il retrace tout d'abord les étapes de formation de ce "paradigme sociologique de l'art" afin de le soumettre à un examen critique. Il est frappant de constater que la sociologie, empirique en son principe, se montre pour l'occasion aveugle aux propriétés évolutives de son objet, autrement dit aux pratiques artistiques prises dans le développement de leur propre histoire. En mettant en évidence la richesse et la subtilité de ces pratiques, le livre poursuit par conséquent un second objectif : montrer que, face aux divers processus de captation dans lesquelles l'art se trouve désormais entraîné, celui-ci ne cesse de subvertir les conventions artistiques, en grande partie dépassées, au nom desquelles ces phénomènes s'exercent, creusant ainsi des marges nouvelles et insoupçonnées. Refonder aujourd'hui une théorie critique de la culture suppose de faire apparaître les mutations du potentiel de résistance qui continue à opérer dans les formes contemporaines de l'art.

09/2023

ActuaLitté

Beaux arts

L'économie à l'épreuve de l'art. Art et capitalisme dans les années 1960

?"Vouloir assigner son prix réel, en argent, à une oeuvre d'art, c'est l'insulter", pouvait encore écrire Stéphane Mallarmé en 1889. A bien des égards, les années 1960 sonnèrent le glas de cette conception qui voyait une opposition radicale entre les sphères artistique et économique. Parler des peintures comme de "billets géants" ou de "valeurs en bourse" devint après-guerre un lieu commun du discours critique dans les pays où une hausse vertigineuse du marché de l'art accompagnait la croissance des économies capitalistes. Economistes et sociologues commencèrent à appliquer leurs méthodes au domaine artistique, envisageant l'art comme une "marchandise" voire comme un "investissement" et l'artiste comme une "profession". En retour, c'est ce que le présent ouvrage cherche à mettre en lumière, l'art s'attela à repenser l'économie de manière créative et critique. L'argent, les signes monétaires et les statistiques financières s'immiscèrent dans des peintures, des sculptures, des performances. Les artistes ne se contentèrent pas de refléter les codes visuels du monde économique : ils transformèrent les conditions d'échange des oeuvres, imaginèrent des économies alternatives, ou parasitèrent les systèmes existants. Ce faisant, ils érigeaient l'art en laboratoire pour repenser l'économie de leur temps, marquée par l'inflation, les bouleversements du système monétaire international et l'abandon de l'étalon-or. Des expériences d'Yves Klein aux projets de l'Internationale Situationniste, des jeux visuels du pop art aux procédures de l'art conceptuel ou du mail art, ce livre propose de revisiter l'histoire du capitalisme des années 1960 à l'aune des oeuvres d'art qui l'ont mis à l'épreuve.

05/2018

ActuaLitté

Economie

Le socialisme à l'épreuve du capitalisme

Le socialisme s’est défini historiquement par une critique du capitalisme et de la société qu’il façonne. Irrationnel, comme en témoigne la sévérité de ses crises, injuste en matière de répartition, aliénant moralement, le système capitaliste plonge les individus dans les « eaux glacées du calcul égoïste ». Ce sont là les trois grandes critiques formulées très tôt par les socialistes. Mais quelle alternative proposer ? Les débats autour de cette question centrale n’ont jamais cessé depuis les origines du socialisme.Pour Daniel Cohen, Alain Bergounioux et les 23 contributeurs de ce volume, une bonne part des problèmes identitaires dont souffre aujourd’hui le socialisme en Europe tient à cette question toujours non résolue et d’autant plus cruciale à l’heure où le capitalisme financier traverse une nouvelle crise profonde.Retracer cette histoire, du point de vue doctrinal, évidemment, mais aussi politique, c’est procéder à un indispensable droit d’inventaire. C’est également trouver les clés de la pérennité du socialisme démocratique et des conditions de son renouveau.

03/2012

ActuaLitté

Esthétique

L'art à l'épreuve de sa réception

Prendre l'art comme sujet de réflexion amène à prendre en considération trois éléments : l'oeuvre, sa production et sa réception. L'oeuvre est au centre d'une double relation. En amont et en aval se trouvent deux univers distincts : celui de l'artiste et celui du public. Dans un premier temps, l'artiste réalise ou fait réaliser une création. Lorsque celle-ci est montrée, elle échappe à son auteur et pénètre dans le monde du récepteur. S'opère alors une transformation du regard porté sur l'oeuvre. Tandis que celle-ci est pour l'artiste un aboutissement, elle devient au contraire pour le public le point de départ d'une émotion, d'une expérience esthétique, d'une interprétation. Le créateur et le récepteur ne conçoivent pas l'oeuvre de manière semblable. Il existe donc deux moments qui donnent lieu à deux approches et à deux formes de relations distinctes. La réception est une aventure qui entraîne l'oeuvre dans une infinité de regards et d'interprétations débouchant sur un accueil pouvant être positif, négatif ou encore suscitant l'indifférence. La réception est souvent imprévisible, à moins qu'elle ne soit délibérément provoquée. Il n'est pas rare que des réactions soient critiques, voire hostiles.

07/2021

ActuaLitté

Esthétique

L'art contemporain à l'épreuve de l'animal

Conçu comme une enquête, cet ouvrage invite à la traversée de quelques uvres où l'animal tient un rôle central. En menant des études de cas, à la croisée des champs de recherche, Vincent Lecomte analyse la manière dont l'art contemporain contribue à interroger et à réinventer les rapports et la distribution des places entre l'homme et les autres animaux. Par ses moyens et procédés, la création contemporaine éclaire la relation parfois trouble entre l'humain et les autres vivants. Mais elle révèle aussi une époque qui s'engage dans une investigation critique de ses modalités de pensée et d'existence. En mettant en scène l'animal, les artistes offrent un portrait indulgent, ironique ou acerbe d'une humanité en quête de redéfinition.

06/2021

ActuaLitté

Droit pénal

Le droit de la preuve à l’épreuve

DROIT BELGE La preuve dans tous ses états et les outils utiles à sa mise en pratique au quotidien ? Le nouveau livre 8 du Code civil relatif à la preuve est entré en vigueur le 1er novembre 2020. Trois ans plus tard, le comité de la revue du Bulletin de la procédure et des voies d'exécution propose de faire le point dans cet ouvrage sur le droit de la preuve dans tous ses états. Après une synthèse de l'actualité législative et jurisprudentielle de la matière et un examen concret du nouveau règlement européen, les auteurs se penchent sur : les nouveautés quant à la force probante des témoignages et des écrits ; les importantes évolutions technologiques qui bouleversent la mise en oeuvre des constats. Le lecteur, qu'il soit huissier, avocat ou magistrat, dispose ainsi d'un panorama complet de la situation actuelle et d'outils utiles à sa pratique quotidienne.

03/2024

ActuaLitté

Beaux arts

Retour vers l'abîme. L'art à l'épreuve du génocide

Retour sur l'abîme évoquera à travers un certain nombre d'oeuvres, une des tragédies fondamentales du XXème siècle européen : le génocide des communautés juives et tsiganes d'Europe il y a 70 ans lors de la seconde guerre mondiale. L'exposition montrera à la fois des oeuvres d'artistes juifs assassinés par la machine de destruction du nazisme, ou victimes potentiels en tant que "malades mentaux" et d'artistes contemporains du génocide. Elle présentera des oeuvres qui abordent la question de l'absence et de la disparition, interrogent la perception, la représentation et l'évocation du génocide, en évoque les victimes et les bourreaux, portent sur l'enfouissement de cette tragédie dans l'ordinaire du présent et du paysage actuel et s'intéressent à la persistance ou au recouvrement de ses traces et indices dans notre présent et notre mémoire collective. Le génocide nazi s'esquisse par des mis à l'index puis des autodafés d'oeuvres et de livres suivi de la stigmatisation et de l'exclusion de êtres en amont de leur "élimination". Il a connu un prélude avec le programme T4 d'extermination des handicapés mentaux, une acmé avec le programme 'extermination des Einsatzgruppen et leurs auxiliaires et des camps d'extermination et se clôt avec la libération des camps d'Auschwitz-Birkenau et Dachau.

10/2015

ActuaLitté

Philosophie

L'énigme Marcel Duchamp. L'art à l'épreuve du Cogito

Parce qu'elle est d'un caractère volontiers provocateur et insolent, parce qu'elle a un aspect désinvolte et disparate et culmine en des propositions qui ont l'apparence d'un pied-de-nez au jugement critique, l'œuvre de Marcel Duchamp est la grande énigme de l'art contemporain. L'auteur dans cette nouvelle édition démontre comment Marcel Duchamp, qui a procédé à la publication systématique de son travail, a laissé tous les indices pour le comprendre. L'artiste renvoie sans cesse à son expérience vitale, au point qu'on a pu dire que sa meilleure œuvre était sa vie. Marcel Duchamp piège le consensus de la société établie en une chausse-trape qui reste encore efficace de nos jours. L'usage du paradoxe ouvre la connaissance à de nouvelles régions dépassant les frontières de la logique. D'importants ajouts montrent la postérité réelle de Duchamp dans l'art moderne et contemporain. L'analyse dégage la notion centrale de " transfert d'évidence ", qui sous-tend les démarches les plus fructueuses de l'art contemporain. On trouvera également dans cet ouvrage deux enquêtes que l'auteur a menées après la mort de Duchamp sur son influence auprès des principaux témoins ou des créateurs de la nouvelle génération avec les réponses de Salvador Dali, John Cage, Man Ray, Joseph Beuys, Andy Warhol, Daniel Buren, Jean Tinguely, Christo, Dan Graham, Carl Andre, Julio Le Parc, Nicolas Schöffer, Robert Lebel, Pierre Cabanne, Arturo Schwarz ou encore Jean Clair. Ces enquêtes éclairent la personnalité de Duchamp et sa relation aux avant-gardes.

09/2014

ActuaLitté

Esthétique

L'art a l'epreuve de l'intermedialite - pratiques artistiques et enjeux esthetiques

Cet ouvrage collectif a pour objectif de soutenir l'intérêt croissant porté à l'intermédialité, sans pour autant perdre de vue ses implications épistémiques dans une réflexion théorique plus large. Afin de rendre compte de l'aspect polysémique de ce concept, cet ouvrage opte pour une approche croisée consistant à réunir des auteurs théoriciens et/ou praticiens issus d'horizons culturels et artistiques divergents. Les textes rassemblés ici tentent d'apporter un éclairage nouveau sur ce concept opératoire à partir de ses rapports de plus en plus dialectiques avec la création artistique actuelle. Pour ce faire, ils proposent d'étudier un éventail de pratiques intermédiales peu ou prou récentes ; et ce à travers une méthodologie transversale fondée essentiellement sur l'appréhension d'une interférence entre les différents médias artistiques en jeu. C'est bien pourquoi la question de la porosité ou de l'"effrangement" des frontières disciplinaires constitue le fil rouge de ce collectif.

12/2021

ActuaLitté

Autres régions

À l'oeuvre et à l'épreuve

A l'oeuvre et à l'épreuve, roman incontournable de Laure Conan, a été publié pour la première fois en 1893. Vous souhaitez lire autrement et profiter d'une expérience de lecture originale ? Grâce à notre charte éditoriale, nous vous offrons l'opportunité de découvrir ce roman dans une édition aérée et dans un grand format, facilitant ainsi votre lecture pour vous permettre de profiter d'une expérience de lecture unique.

11/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

La blessure du réel. La poésie et l'art à l'épreuve du monde

Ce livre cherche à penser les conditions modernes de la création poétique et artistique, en dehors des facilités actuelles liées à un discours passe-partout qui autorise toutes sortes de dérives, en reprenant un fil conducteur pas tout à fait perdu mais de moins en moins visible, une généalogie (certes non exhaustive) : celle qui part de la pensée de Vico (XVIIIe siècle) et de son anthropologie philosophique anti-cartésienne, et qui se propose de réhabiliter l'imagination pensante des poètes, mais aussi celle de certains philosophes qui ont osé penser contre la philosophie, ou sur ses marges. Ce fil généalogique se déroule à travers des oeuvres et des figures majeures de la modernité européenne, de Vico à Hölderlin, de Leopardi à Rilke, de Baudelaire à Kierkegaard, de Celan à Campana, de Staël à Morandi, à Giacometti. S'ils relèvent de modes d'expression et de domaines différents, une chose les réunit : c'est le sens d'un faire qui touche au "réel", qui le transforme ou le transpose, qui s'expose aussi à sa force parfois destructrice. D'où la question permanente d'un dépassement du nihilisme, d'un principe de "résistance", sur lequel la peinture, la poésie, la philosophie se rencontrent, s'entretiennent et se reconnaissent. Cette rencontre a pour enjeu le sens et l'existence même de l'oeuvre, sa consistance, sa capacité à durer, et la possibilité d'interpréter le monde, au-delà de la simple compréhension, sur le mode de l'épreuve. La pratique de l'art et de la poésie - telle est la "thèse" de ce livre - n'est pas une façon de se dérober à la " force " du monde, voire à sa "pesanteur", de s'abriter dans un "autre" monde ou dans un espace de jeu gratuit, selon une tendance autotélique très forte aujourd'hui, mais une confrontation tendue, un polemos qui se déroule dans le monde, dans le temps, qui fait de l'oeuvre une expérience.

10/2011

ActuaLitté

Beaux arts

Le désordre des choses. L'art et l'épreuve du politique

Quand l'art se conjugue au politique, il implique d'emblée la mise à l'épreuve des frontières et finalités de l'art et se dissocie du rassurant crédo d'un art qui ne porte que sur lui-même. Réfléchir sur l'art en tenant compte du politique, c'est aborder les oeuvres en repérant les rapports de force qui s'y jouent, tant du côté du pouvoir que des contrepouvoirs, l'un n'existant pas sans les autres. Le désordre des choses. L'art et l'épreuve du politique accueille des essais critiques où l'art - ses pratiques, ses institutions, ses réseaux et les personnes qui y occupent un rôle - et se présente comme un espace d'analyse privilégié de l'oeuvre qui se veut prendre une distance face aux normes et aux règles. Le livre se divise en quatre parties, débutant avec un retour sur l'exposition Le Désordre des choses présentée à la Galerie de l'UQAM (Marie-Eve Charron et Thérèse St-Gelais), puis se poursuit avec les sections "Identités racisées et représentations" (Joséphine Bacon, Ariane De Blois, Agnès Berthelot-Raffard), "Pratiques critiques des institutions" (Chantal Mouffe, Véronique Leblanc, Caroline Monnet, Steve Lyons) et "S'affranchir des autorités" (Annie Gérin, Katrie Chagnon, Eduardo Ralickas, Stéphane Martelly).

10/2019

ActuaLitté

Economie

Le capitalisme à l'agonie

A la chute du mur de Berlin en 1989, le capitalisme triomphait. Vingt ans plus tard, il est à l'agonie. Qu'a-t-il bien pu se passer entre-temps ? Une explication possible est que le capitalisme a été atteint du même mal qui venait de terrasser son rival, et la complexité devrait alors être incriminée : l'organisation des sociétés humaines atteindrait un seuil de complexité au-delà duquel l'instabilité prendrait le dessus et où, sa fragilité étant devenue excessive, le système courrait à sa perte. Une autre explication serait que le capitalisme avait besoin de l'existence d'un ennemi pour se soutenir. En l'absence de cette alternative, ses bénéficiaires n'auraient pas hésité à pousser leur avantage, déséquilibrant le système entier. Autre explication possible encore : du fait du versement d'intérêts par ceux qui sont obligés d'emprunter, le capitalisme engendrerait inéluctablement une concentration de la richesse telle que le système ne pourrait manquer de se gripper un jour ou l'autre. Entre ces hypothèses, il n'est pas nécessaire de choisir : les trois sont vraies et ont conjugué leurs effets dans la première décennie du XXIe siècle. Cette rencontre de facteurs mortifères explique pourquoi nous ne traversons pas l'une des crises habituelles du capitalisme, mais sa crise majeure, celle de son essoufflement final, et pour tout dire celle de sa chute.

03/2011

ActuaLitté

Science-fiction

A l'épreuve du temps

Pour effacer définitivement la bataille apocalyptique des mémoires de sa famille, Léo replongea ses parents aux premières heures de leur romance. Croyant bien faire en modifiant le cours de l'histoire de Tom et Marie, il se rendit très vite compte que les répercussions de cet acte furent terribles. La pire de toutes fut le réveil de Chronos, dieu du temps dans la civilisation grecque. Celui-ci profita pleinement de cette opportunité pour mettre en oeuvre son projet de conquête de la planète. A partir de cet instant, Léo, sa famille et leurs proches devaient surmonter différentes missions pour tenter de faire échouer leur adversaire. Chacune d'elles ramenait les protagonistes dans le passé de Tom où on y découvre quelques lieux qu'il a foulés dans son enfance. Une nouvelle fois, comme pour les deux premiers tomes, il faudra faire la part entre la réalité et le fantastique.

06/2020

ActuaLitté

Actualité politique internatio

L'épreuve et la contre-épreuve. De la Yougoslavie à l'Ukraine

Un nouvel impérialisme menace la paix du monde, et il est russe. C'est cette réalité que l'invasion de l'Ukraine par la Russie oblige à regarder en face. Celle d'un impérialisme de revanche, mû par le ressentiment des nations déchues qui retournent leurs blessures en agressions contre d'autres peuples. Celle aussi d'un impérialisme de mission, convaincu de défendre une vision du monde conservatrice et identitaire, alternative aux idéaux démocratiques assimilés à une décadence occidentale. Celle enfin d'une puissance nucléaire à la merci d'un homme et de son clan oligarchique, ayant basculé de l'autoritarisme à la dictature. Outre sa propre population que cette fuite en avant guerrière détourne de ses aspirations sociales et de ses revendications démocratiques, la première cible de cet impérialisme est le libre arbitre des peuples à disposer d'eux-mêmes, leur droit de choisir leur destin, leur liberté d'inventer leur futur. C'est le ressort de la crise ukrainienne depuis 2014. Mais c'est aussi celui de l'intervention russe en Syrie venue, à partir de 2015, au secours de l'une des pires dictatures du monde arabe, comme ce fut celui de la seconde guerre de Tchétchénie en 1999 où, déjà, Vladimir Poutine affirma son pouvoir par la violence en menant une guerre d'extermination contre les volontés indépendantistes d'un peuple du Caucase. Il nous reste à comprendre pourquoi, pour la plupart, nos gouvernants, politiciens, diplomates, hommes d'affaires, éditorialistes et commentateurs, n'ont pas vu venir le surgissement de ce spectre né des décombres de l'URSS, offrant une synthèse agressive du stalinisme communiste et du tsarisme grand-russe. Cet aveuglement est consubstantiel de l'ascension, dans nos débats publics, d'idéologies nationalistes et autoritaires, racistes et anti-démocratiques. Cet essai entend le démontrer en exhumant les polémiques fondatrices qui accompagnèrent la crise yougoslave, notamment lors de la guerre du Kosovo en 1999, dont L'Epreuve fut partie prenante. Près d'un quart de siècle après, La Contre-épreuve en vérifie et confirme les analyses à l'aune du présent. Le tout à l'enseigne de cette recommandation du poète Edouard Glissant : " Agis en ton lieu mais pense avec le monde. "

09/2022

ActuaLitté

Economie

L'avenir du capitalisme

Est-il possible de réguler les marchés du monde ? Ou sommes-nous voués à suivre, désarmés, les embardées d'un système chaotique et frénétique ?Jean-Luc Gréau indique pourquoi il est devenu nécessaire de rationaliser le capitalisme, au moment où celui-ci montre sa fragilité et ses incohérences. Le chemin vers l'intégration mondiale est balisé par les faillites récurrentes de nombreuses économies et des scandales d'entreprises d'une gravité sans précédent. La bourse contemporaine, coeur idéologique du système, fonctionne à rebours de son principe fondateur : les fonds d'épargne collective, qui devraient financer les entreprises, les soumettent en fait à un régime de prédation. Pour mettre fin à ces anomalies, Jean-Luc Gréau propose des remaniements d'envergure : création de grands marchés communs régionaux, protégés de l'extérieur, sur le modèle du Marché commun européen d'origine ; régulation et garantie de la dette des pays emprunteurs par un Fonds monétaire international rénové ; association contractuelle des entreprises et de leurs actionnaires en vue de leur coopération effective, et dépérissement simultané des bourses qui ont perdu leur raison d'être.

01/2005

ActuaLitté

Sociologie

La part du Diable. Précis de subversion postmoderne

Poursuivant depuis trente ans une analyse de la société contemporaine, en faisant attention au présent, à ses diverses tribus, au développement du nomadisme, à la crise du politique, Michel Maffesoli s'attaque, dans cet ouvrage, au délicat problème de la part d'ombre de notre monde la place du mal. Silencieuse ou bruyante, la révolte gronde. Passivité par rapport au travail, abstention politique, retrait de la vie sociale en général, ou encore rodéos automobiles, rassemblements festifs et musicaux et autres formes d'effervescence en sont autant de symptômes. Mais la part destructrice, celle de l'excès, n'est-ce pas ce qui précède une harmonie nouvelle ? Comme il ne manque pas d'avocats d'un Dieu bienfaisant aux noms variables - État, Contrat, Institutions, Individu - ni même de représentants des divers conformismes de pensée, n'est-il pas temps d'observer sereinement, et peut-être d'intégrer, cette étrange " part du diable " ?

04/2004

ActuaLitté

Théologie

Dieu à l'épreuve

La thèse cherche à montrer que l'argument ontologique joue un rôle structurant de la phénoménologie radicale de la vie. Michel Henry refuse l'argument ontologique, qu'il désigne par "preuve de l'être" , dans la mesure où la conception du Dieu transcendant en tant que "l'être au-delà de tout ce qui peut être pensé" reste dans un horizon absolument extra-phénoménal. Autrement dit, la "preuve de l'être" affirme l'existence d'un Dieu dont l'essence, ineffable, inconcevable, impensable, reste à jamais inaccessible au sujet qui la pense. A partir du rejet de cette démonstration, il convient de faire apparaître l'accès à la divinité elle-même. Telle est l'approche henryenne qui thématise "l'épreuve de la vie" comme l'épreuve de Dieu lui-même et comme l'alternative à l'argument ontologique. Ce faisant, Michel Henry aboutit à une conception de Dieu en tant que Vie absolue, entièrement immanente, et à une anthropologie où la personne humaine apparaît comme un vivant engendré. Accéder à Dieu consiste à éprouver la dépendance de la Vie absolue. Cela signifie qu'il n'apparaît pas comme un sujet créateur et autonome. Michel Henry se démarque ainsi d'autres auteurs de la phénoménologie dite française. Son approche est phénoménologique dans la mesure où la thématisation de l'épreuve de la vie nous conduit, performativement, à ressentir affectivement la plénitude de Dieu en soi. Michel Henry propose une critique très originale de l'argument ontologique, qu'il désigne par "preuve de l'être" . Dans la mesure où la conception du Dieu transcendant en tant que "l'être au-delà de tout ce qui peut être pensé" reste dans un horizon absolument extra-phénoménal, l'accès à Dieu devient impossible. La recherche dévoile par-là l'anthropologie sous-jacente à la critique que Michel Henry adresse à l'argument ontologique. Pour autant que l'ego s'éprouve lui-même dans un rapport de dépendance vis-à-vis de la Vie absolue, il n'apparaît plus comme un sujet créateur ou autonome. C'est alors la fragilité qui rend possible l'expérience affective d'une plénitude intérieure.

07/2023

ActuaLitté

Alzheimer - Parkinson

Alzheimer. A l'épreuve du temps et de l'absence

La psychophanie ("mise à jour de l'être profond") a été introduite en France par Anne-Marguerite Vexiau. Cette méthode permet de communiquer avec les êtres privés de parole ou parlant mal, parmi lesquelles les personnes atteintes d'Alzheimer dont les pensées restent intactes en dépit des apparences. Cette approche spécifique s'exerce dans la bienveillance, le non-jugement et la non-interprétation. Inouïe, elle donne à réfléchir sur les capacités relationnelles préservées dans la communication de conscience à conscience. Grâce à ce processus, les familles portent un regard différent sur leur proche atteint de troubles cognitifs graves, et réalisent leur richesse intérieure. L'auteur s'est formé et a pratiqué dans des unités de soins Alzheimer. Il a recueilli des textes qui expriment les pensées transmises par ces personnes comme témoignage de leur vie profonde. Découvrez les résultats incroyables de cette expérience de présence pure, d'écoute profonde. Une aventure fraternelle hors du commun qui change totalement notre perception sur ces "gens étranges".

10/2021

ActuaLitté

Théâtre

Babel transgressée. La subversion d'un art vivant à l'autre, de la jouissance au blasphème

Le projet scientifique et artistique "Babel" de l'Université Nice Sophia Antipolis avait pour but de poursuivre l'enquête sur le mythe de Babel, considéré comme un mode possible d'approche et de découverte, ou comme un angle d'attaque permettant un décryptage original des arts vivants d'aujourd'hui. Ce parcours de recherche achève aujourd'hui sa troisième phase et réunit dans ce dernier volume des articles autour du thème de "Babel transgressée - La subversion d'un art vivant à l'autre, de la jouissance au blasphème".

03/2017

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

L'inconscient à l'épreuve du "scolaire"

Avec une mission pourtant délimitée, l'école constitue un formidable catalyseur de relations humaines. Au centre de cette entreprise, il y a l'enfant, autour de qui gravitent nombre d'adultes patentés à des titres divers et en première ligne, les parents mis à contribution du simple fait d'être parents d'élèves. Qu'est-ce qui, au-delà du maître et de l'élève, interfère dans la transmission censée opérer au sein de l'école ? En quoi la constitution d'une classe dite " spéciale " fournit-elle un éclairage particulier à la fonction normative de l'école ? Une " pratique de discours " qui n'est pas appliquée de manière totalitaire ou en substitution à ce qui fonde l'existence de l'école, à savoir l'accès à la culture, peut-elle constituer un outil viable au sein de l'institution scolaire ? Que nous enseigne l'adolescent qui se cabre pour dire son fait à celui qui occupe la place " adulte " ? Qu'est-ce qui se trame chez ceux qui sont en mal d'apprendre ? Comment le champ politique est-il partie prenante des conditions de l'enseignement dispensé à l'école ? Qu'est-ce qui fait fonction de symptôme à l'école ? Telles sont quelques-unes des questions que l'auteur explore à partir de l'hypothèse d'une clinique institutionnelle traversée par la logique de l'inconscient.

02/2002

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

L'amour à l'épreuve du temps

Dans un monde devenu précaire, n'est-il pas temps de parier sur l'amour au long cours et d'en renouveler régulièrement la décision libre et lucide, plutôt que de courir après un enchantement qui se retourne trop rapidement en déception et mène à la solitude ? En retraçant le parcours de couples qu'il a entendus dans son cabinet, Jean-Paul Mialet, psychiatre, spécialiste en psychologie expérimentale et cognitive, nous invite à nous interroger sur ce qui pousse à vivre à deux et à réfléchir à la profondeur du lien lorsqu'il se déploie dans la durée.

04/2018

ActuaLitté

Ethnologie

Morale et cognition. A l'épreuve du terrain

Depuis le XVIIIe siècle, on pense que les humains sont dotés d'un sens moral ou d'un sentiment instinctif de ce qui est bien ou mal. Avec cette conception, les valeurs morales ne relèvent plus de la seule métaphysique, mais sont intrinsèquement liées à l'action humaine. De quoi parlons-nous quand nous parlons de sens moral : d'un module sélectionné par l'évolution ou des dispositions qui organisent les relations entre humains ? Comment les humains évaluent-ils les situations ? Comment décident-ils de leurs actions et comment jugent-ils les actions d'autrui ? Pourquoi les actions immorales sont-elles parfois socialement vertueuses ? En réunissant des contributions d'anthropologues, de sociologues, de psychologues et de philosophes qui revisitent les débats ayant façonné l'étude du "sens moral" et les méthodologies empiriques dans une visée interdisciplinaire, ce volume pose les bases d'une anthropologie cognitive de la morale.

06/2019

ActuaLitté

Actualité et médias

Vivre et exister. A l'épreuve du nucléaire

Entre le vivre et l'exister, qui sont les deux côtés indissolubles de nos êtres, des abîmes se creusent. Dans cette conjoncture étrange, que peut la philosophie ? Peut-elle affronter un problème majeur comme celui du nucléaire militaire qui, outre la menace qu'il fait peser sur nos vies, y instille la hantise d'être privées de postérité ? L'ouvrage traverse quelques-uns des nouveaux drames désormais noués entre le vivre et l'exister et réaffirme la possibilité d'une existence philosophique.

12/2011

ActuaLitté

Droit pénal

Théâtre en réclusion. Du jeu à la subversion

Analyse de l'implémentation d'ateliers de théâtre, en prison et en IPPJ, sous le prisme de la subversion de l'institution. L'ouvrage analyse l'implémentation d'ateliers de théâtre, en prison et en IPPJ, sous le prisme de la subversion de l'institution. Par le biais d'une étude empirique, la réflexion est menée à la croisée de la démarche scientifique et artistique.

10/2023

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Le réel en psychanalyse. Entre épreuve et preuve

La psychanalyse est une histoire de parole. Mais pas n'importe quelle parole et pas n'importe quelle histoire. En reprenant très rigoureusement et très pédagogiquement les grandes articulations de l'enseignement de Lacan, Elle Doumit déplie patiemment les enjeux de cette histoire et de cette parole, non sans y rencontrer l'impossible et ainsi y laisser entrevoir, par la lettre, ce que serait l'épreuve et la preuve du Réel. Ces leçons éclaircissent les grandes lignes de la psychanalyse lacanienne tout en laissant aussi la place pour ce qui reste inévitablement dans l'ombre. Les grandes questions résonnent dans la perspective les unes des autres. Ces résonnances multiples invitent le lecteur à entrer de façon très vivante dans l'histoire de la parole en psychanalyse. Une excellente introduction à la théorie et à la pratique lacaniennes qui nourrira tant le débutant que le praticien confirmé.

03/2019

ActuaLitté

Philosophie

Ecrire. À l'épreuve du politique

" [ ... ] la philosophie politique noue une liaison particulière avec l'écriture. Celui qui s'y adonne ne peut entièrement céder à l'illusion de se détacher de son temps, de la société qu'il habite, de la situation qui lui est ainsi faite, des événements qui l'atteignent, du sentiment d'un avenir qui se dérobé à la connaissance et qui à la fois excite son imagination et le ramène à la conscience de ses limites. Il sait, au moins tacitement, que son œuvre tombera dans les mains des lecteurs que ses propos affectent parce qu'il lève des questions qui, directement ou indirectement, les concernent et portent atteinte à leurs préjugés. Il ne peut pas fournir des arguments à des hommes qu'il tient pour des adversaires, des imbéciles ou les dévots d'une doctrine, ni en séduire d'autres, empressés à se saisir de telle ou telle de ses formules et, sans l'entendre, à se faire ses partisans, à élire comme le héros d'une cause. Ecrire, c'est donc pour lui, tout particulièrement, l'épreuve d'un risque."

02/1995

ActuaLitté

Actualité et médias

Obama à l'épreuve du pouvoir

Porté par un formidable espoir de changement, Obama s'est vu dès le début confronté à une crise mondiale qui a engendré dans son pays une grave récession économique. Pourtant, il est parvenu à réaliser plusieurs de ses ambitieux projets intérieurs (en particulier son cheval de bataille, la réforme du système de santé, pourtant votée dans une version amoindrie) et a semé dans le reste du monde des idéaux de démocratie et de liberté, dont quelques graines ont fleuri en Iran et dans les pays arabes. Mais certaines de ses promesses, comme la fermeture de la prison de Guantanamo, ont été bousculées par des impératifs plus cruciaux, et il n'a pu empêcher l'émergence d'une opposition acharnée qui a fortement réduit sa marge de manouvre et lui a coûté en 2010 la majorité à la Chambre. Toutefois, ses récents succès à l'extérieur avec la fin de la guerre en Irak, le retrait partiel des troupes en Afghanistan et la mort de Ben Laden, ont, semble-t-il, redoré son blason aux yeux de l'opinion.Dès lors, son équipe de campagne s'emploie à défendre un bilan somme toute honorable, favorisé par une embellie de la conjoncture. En face, Mitt Romney, le probable candidat républicain, Mormon milliardaire mal vu par le mouvement ultra-conservateur du Tea Party, fera-t-il le poids ? Reste au président à renouer avec la magie de 2008.

09/2012

ActuaLitté

Histoire internationale

Tsahal à l'épreuve du terrorisme

Depuis sa création, Israël a connu plusieurs vagues de terrorisme: celle des fedayins infiltrés à partir de l'Egypte ou de la Jordanie dans les années cinquante; celle de Septembre noir dans les années soixante-dix celle menée contre des villages au nord d'Israël en 1974 celle des années quatre-vingt-dix après les accords d'Oslo celle de la seconde Intifada, enfin, marquée par une vague d'attentats-suicides sans précédent. Comment Tsahal - l'armée israélienne - a-t-elle mené sa lutte contre le terrorisme? A-t-elle su gérer ce type de conflit "au sein des populations"? Le bilan, en demi-teinte, ne trouvera grâce ni aux yeux des inconditionnels d'Israël ni à ceux de la cause palestinienne. L'armée israélienne n'a pas choisi la stratégie du pire, celle de la violence extrême, mais elle a commis plusieurs erreurs. Elle n'a pas assimilé les règles implacables de la "guerre asymétrique". Depuis la création de l'Etat en 1948, elle a privilégié la doctrine de la "riposte disproportionnée", inappropriée à ce type de conflit. Celle-ci a mal rempli sa fonction dissuasive et a entraîné le pays tout entier dans une situation chaque fois plus inextricable. Mais pourquoi cette persistance? Cette enquête s'appuie sur une documentation abondante recueillie en Israël, ainsi que sur de nombreux entretiens effectués auprès d'officiers et de simples soldats, de responsables de haut niveau de la lutte anti-terroriste, d'hommes politiques, de journalistes et de membres d'ONG.

02/2009

ActuaLitté

Communication - Médias

Submersion

"Nous avons perdu la nuit. Les écrans sont arrivés, et avec eux la connexion permanente. Voici venu le temps de l'aube perpétuelle. De la lueur bleutée qui jamais ne s'éteint, du rayonnement qui jamais ne s'apaise. Eveillés, hagards, hébétés, nous sommes irrémédiablement attirés par leur lumière. Finies les insomnies, place à l'a-somnie et aux veilleurs sentinelles, à ceux pour qui la nuit n'est plus qu'une séquence hypnotique entre mauvais sommeil et connexion décevante. Je suis l'un d'entre eux". Ainsi se livre Bruno Patino dans ces pages prophétiques. Le poisson rouge n'est plus, englouti dans le déluge de signes, textes, images, sons. Nous habitons le réseau dans l'illusion de la toute-puissance. Nous pensons avoir accès à un choix illimité : musique, films, séries télévisées, livres, actualités et rencontres. Mais le calcul est notre maître ; la fatigue, l'abandon, la fuite et la perte du collectif notre quotidien. L'attente a disparu, et avec elle le manque, et avec lui le désir et le rêve. Nous voici submergés, privés de liberté, réduits à nos données : une vie numérique. Tout a-t-il été écrit ? Une apocalypse programmée par les créateurs - scénaristes, chercheurs et entrepreneurs ? Si la fin des temps est le produit de notre imaginaire, peut-être pouvons-nous encore en changer le cours. Un essai brillant et personnel, placé à point nommé dans le torrent numérique. Une Société du spectacle où se dessine une issue.

10/2023