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Cahiers André Gide. Volume 8, Correspondance 1892-1939

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Critique littéraire

Cahiers André Gide. Volume 8, Correspondance 1892-1939

"Vers la fin de sa vie, c'était en 1938, Jacques-Emile Blanche répondait ainsi à une enquête des Nouvelles littéraires sur l'art épistolaire : "La correspondance fut la grande affaire de ma vie. Et j'estime que l'art épistolaire est le genre littéraire le plus important." Il a écrit des milliers de lettres, presque autant qu'André Gide, aux personnalités les plus diverses, françaises et étrangères, pendant près de soixante ans. Excepté les missives adressées à Marcel Proust, à François Mauriac, et quelques autres figurant en appendice des livres de souvenirs de Blanche, la plus grande partie de cette correspondance est inédite. Il reste enfin à déterminer la juste place qui revient à ce livre dans la littérature épistolaire de la première moitié du XXe siècle. On serait tenté de prime abord de comparer ces lettres aux missives échangées entre Gide et Rouveyre. Ce dernier ne fut-il pas lui aussi un peintre-écrivain ? Mais là s'arrête la ressemblance. Alors que celles-ci portent presque exclusivement sur les oeuvres des deux partenaires, sur leur amitié, puis sur ce qui les sépara si douloureusement, celles-là me paraissent ouvrir largement sur le monde et, partant, offrir au lecteur un champ de réflexions plus vaste. En somme, je ne vois guère de correspondances de cette période ayant de profondes analogies avec ce volume. Ce qui peut-être caractériserait le plus exactement les pages que l'on va lire, ne serait-ce pas qu'André Gide et Jacques-Emile Blanche se présentent également à nous comme des êtres de dialogue ? Et cette ouverture sur les autres nous permet de mieux comprendre et de mieux aimer l'époque dont elles restituent de nombreux visages." Georges-Paul Collet.

02/2011

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Critique littéraire

Cahiers André Gide. Volume 21, Correspondance Tome 1, 1893-1899

"Côté jardin, les lettres-poèmes développent l'univers mythique et pastoral où se rencontrent le pâtre et le faune, de Biskra à Orthez, de la Suisse à l'Arcadie, et les lettres d'affaires révèlent l'inlassable générosité de Gide et les inquiètes sollicitations de Jammes. Côté cour, les lettres de critique ouvrent les fissures que masquait le rêve arcadien en confrontant les oeuvres et leurs enjeux. Les lettres de polémique, enfin, creusent leur rupture et à la bonne conscience apologétique de l'un répond le refus du mensonge à soi-même de l'autre. Entre ces deux côtés, les lettres-jeux cultivent l'ambiguïté d'une relation sans pareille où chacun joue devant l'autre un personnage comme devant un miroir, miroir du texte qu'on écrit et qu'on lit, miroir du mythe longtemps nécessaire, puis devenu obsolète. Ainsi le lecteur, en tiers clandestin, a-t-il souvent moins l'impression d'une réalité qui se dévoile pourtant d'une lettre à l'autre que d'une oeuvre littéraire qui déploie ses sortilèges", Pierre Lachasse.

11/2014

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Critique littéraire

Cahiers André Gide. Volume 14, Correspondance André Gide - Valery Larbaud (1905-1938)

A vingt-quatre ans, Valery Larbaud envoie à son aîné un poème. Bientôt, ils vont se rencontrer. Gide sera le premier, avec Claudel, à reconnaître l'importance de Larbaud. Ils vont voyager ensemble en Angleterre pour voir Joseph Conrad. Ils vont aussi à Florence. Gide rêve de s'installer à Rome avec son ami : "Le voisinage (oui, je dis voisinage plutôt que compagnie) d'un travailleur peut m'exalter autant que celle d'un flemmard peut me distraire". L'amitié et la confiance deviennent telles que Larbaud confie un secret à Gide : protestant, il s'est converti au catholicisme. Gide s'empresse de répéter ce secret à Claudel. Dès la naissance de la N. R. F. , Gide fait tout pour attacher Larbaud à la revue, et le détourner de La Phalange. Larbaud, toujours un peu sauvage, ne fera jamais partie du groupe directeur de la N. R. F. , mais il sera souvent consulté et appartiendra à cette nébuleuse d'écrivains qui se retrouvent et s'expriment dans la revue. Larbaud contribue en particulier à la découverte de Saint-John Perse et apporte ses connaissances en littérature étrangère. Gide finira par lui déclarer : "Vous êtes désormais un de ceux pour qui j'écris ; un des très rares". Larbaud reste discret sur sa vie sentimentale et Gide tout à fait muet. Leur correspondance est essentiellement celle de deux écrivains pour qui la littérature est la première préoccupation.

11/1989

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Critique littéraire

Cahiers André Gide. Volume 2, Correspondance André Gide - François Mauriac

Soixante-trois lettres, de 1912 à 1951, accompagnées de nombreux documents, textes rares et inconnus, font de ce livre le dossier complet des relations entre Gide et Mauriac. On retrouve dans cette correspondance la vivacité, la causticité de Mauriac et l'expression de son inquiétude spirituelle, aussi bien que, du côté de Gide, sa prodigieuse faculté de sympathie, son exigence et sa clairvoyance critique.

04/1971

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Critique littéraire

Cahiers André Gide. Volume 10, Correspondance André Gide et Dorothy Bussy Tome 2, Janvier 1925 - Novembre 1936

Lors d'un séjour à Cambridge en 1918, Gide fait la connaissance de Dorothy Bussy, soeur de Lytton Strachey, qui vit pour la plus grande part de l'année dans le midi de la France avec son mari, le peintre Simon Bussy. Elle tombe aussitôt amoureuse de l'auteur déjà célèbre, mais à peu près inconnu du public anglo-saxon, et se propose comme traductrice de ses oeuvres en anglais. Dès lors s'établit entre eux une correspondance régulière, brûlante du côté de la femme déjà mûre (elle a cinquante-trois ans à l'époque de la rencontre, Gide va en avoir cinquante), beaucoup plus réservée du côté de l'écrivain, qui a conscience de la valeur exceptionnelle de son amie, mais ne peut répondre à sa passion. Ces lettres constituent un extraordinaire document psychologique et culturel, qui met en lumière certains mécanismes du comportement gidien à l'égard d'une femme, en même temps qu'il dessine avec précision la silhouette des amis communs et la courbe de leur activité intellectuelle. Ce tome II contient les lettres de janvier 1925 à novembre 1936, autrement dit du départ pour le Congo au retour de l'U.R.S.S. Le premier volume avait révélé aux lecteurs français la personnalité de celle qu'ils connaissaient seulement comme l'auteur d'Olivia. Avec les années, la passion de Dorothy Bussy s'est faite plus lucide, mais elle sait ce qu'auront eu d'unique ses rapports avec Gide, en dépit des désillusions.

01/1981

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Critique littéraire

CAHIERS ANDRE GIDE N°13 : CORRESPONDANCE ANDRE GIDE JACQUES COPEAU. Mars 1913-Octobre 1949

Le 30 janvier 1912, Copeau écrivait à Gide : «Ce mystérieux sentiment de ressemblance qui m’attira vers vous jadis, il ne nous a pas trompés. Je médite bien souvent là-dessus, et sur la nature de notre amitié dont rien ne pourra relâcher le lien.» Pourtant, après le temps de la complicité, voici le temps des épreuves et des routes divergentes. Ce second volume couvre une période nettement plus étendue que le premier. Le rythme de la correspondance n’est plus le même ; des plages de silence s’établissent, par-delà lesquelles subsiste un sentiment profond. Avec la création du théâtre du Vieux Colombier, Copeau a enfin trouvé sa voie la plus authentique, un engagement de tout son être que Gide n’approuve pas sans réticences. Surviennent la guerre, puis, pour Copeau, l’exil américain, la reprise du Vieux Colombier, le départ en Bourgogne, l’isolement altier et surtout le retour à la foi ; pour Gide, des ouvres maîtresses - Corydon, Si le grain ne meurt, Les Faux-Monnayeurs -, le voyage au Congo, le flirt avec le communisme. Si deux collaborations théâtrales, Saül et Perséphone, les réunissent, le temps n’est plus aux échanges fructueux, les distances menacent de se creuser. Cependant, les liens d’affection qui se sont affermis entre Madeleine Gide et Agnès Copeau contribuent à éviter la rupture, et l’amitié survit aux épreuves. Le 28 août 1939, Copeau peut écrire à Gide : «Je n’ai rien trouvé, tout au long de ma vie, ni qui vous vaille, ni que j’aime mieux» ; et Gide de répondre : «Votre dernière lettre m’a fait fondre le cour et venir les larmes aux yeux.» Commence alors «le bail de vieillesse» souhaité par Copeau et placé sous le signe d’une tendresse indulgente où s’expriment des sentiments vrais, épurés : la vérité du cour.

01/1989

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Coffret en 2 volumes : Oeuvres poétiques ; Oeuvres en prose

Ce coffret réunit en deux volumes les oeuvres complètes d'Ossip Mandelstam traduites du russe par Jean-Claude Schneider. I. Oeuvres poétiques, en édition bilingue, texte russe en bas de page. La Pierre (1913/1915/1923), Tristia (1922), Le Livre de 1928, Poèmes non rassemblés en recueil ou non publiés (1908-1934), Cahier de Voronej (1935-1937), Poèmes non inclus dans les Cahiers (1935-1937) et, en appendice : Poèmes de jeunesse (1909-1911) et poèmes pour enfants (1925-1926). II. Oeuvres en proses. Le Bruit du temps (1925), Féodossia (1925), Proses éparses, esquisses (1922-1927), Essais, articles (1913-1932), De la poésie (1928), Le Timbre égyptien (1928), La Quatrième Prose (1929-1930), Le Voyage en Arménie (1933), Entretien sur Dante (1933) et, en appendice : écrits de commande ou alimentaires.

03/2018

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Critique littéraire

Cahiers André Gide. Volume 9, Correspondance André Gide et Dorothy Bussy : juin 1918-décembre 1924

En juillet 1918, André Gide, accompagné du jeune Marc Allégret, se rend à Cambridge. Il y rencontre Dorothy Bussy, soeur de l'écrivain Lytton Strachey et femme du peintre français Simon Bussy. D'emblée éprise de l'oeuvre de Gide, Dorothy, qui vit à Londres et à Roquebrune, se propose comme traductrice de ses livres. Ainsi s'établissent d'abord entre eux des rapports de travail. Mais très vite, elle découvre que sa passion s'adresse autant à l'homme qu'à son oeuvre. Elle le lui dit. Il élude. Leur correspondance met alors en scène, jour après jour et pendant plus de trente ans, le récit à deux voix d'une "liaison" exceptionnelle. Dorothy cherche à conquérir l'homme qui se refuse. Frustrée souvent désespérée, lucide ou aveuglée par son amour, elle analyse ce qui est pour elle la perversité de son correspondant. On verra, au cours des années, comment Gide se tire de cette situation impossible avec une longue patience et une douce fermeté. Une longue et riche introduction de Jean Lambert éclaire non seulement les deux acteurs de ce drame singulier, mais l'époque littéraire tout entière, la gestation de certains romans de Gide, les antinomies du coeur et de l'esprit chez ces deux êtres qui tantôt s'éloignent et tantôt se rapprochent, mais qui resteront tumultueusement unis jusqu'au bout de leur existence.

11/1979

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Critique littéraire

Cahiers André Gide. Volume 15, André Gide et le théâtre

André Gide, homme de théâtre ? Sans doute pas. Et pourtant le théâtre est resté pour lui une tentation ; à travers des expériences variées, il n'a cessé de l'intéresser. Il y avait là une facette inexplorée de cet écrivain-Protée, une facette trop méconnue - peut-être injustement -, d'une oeuvre pourtant amplement étudiée. Un bilan exhaustif de ses activités, liées de près ou de loin au théâtre, met en évidence au sein de sa carrière littéraire une véritable carrière dramatique. Ses idées sur le théâtre font apparaître une conception exigeante. S'il accorde toute son attention aux qualités du texte dramatique, il a exprimé en revanche beaucoup de réticences à l'égard des exigences de la représentation théâtrale, réticences qui expliquent ses contacts difficiles avec les metteurs en scène qu'il a côtoyés et qui illustrent les partis pris de toute une génération d'écrivains. Bien que Gide ne soit pas un théoricien de l'art dramatique, ses idées aident à comprendre ses propres oeuvres dramatiques qui, par-delà la diversité de leurs formes, se caractérisent par une formule originale. Elles représentent, comme ses récits, une expérimentation des possibles, une expérience vécue par procuration ; on y retrouve les mêmes préoccupations, qu'elles soient d'ordre moral, religieux ou politique. Mais l'objectivation propre au genre dramatique et l'incarnation de ces préoccupations dans des figures antiques ou bibliques les détachent de l'auteur qui ne peut cependant s'empêcher de manifester indirectement sa présence par le biais de l'ironie.

11/1992

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Critique littéraire

Gide et Laurens. Correspondance, 1891-1934

Composée de 130 lettres échangées entre 1891 et 1934, cette correspondance retrace l'histoire d'une amitié de jeunesse prolongée dans l'âge mûr : celle de l'écrivain André Gide et du peintre Paul-Albert Laurens (1870-1934), fils du célèbre peintre d'histoire Jean-Paul Laurens. Au cours de leur voyage en Afrique du Nord en 1893-1894, épisode décisif longuement évoqué dans Si le grain ne meurt, et auquel les lettres ici rassemblées apportent quantité d'éclairages inédits. Laurens et Gide partagent leurs découvertes touristiques et sexuelles et nouent une relation fraternelle, au point d'en faire une des plus durables et profondes que Gide ait connues. Cette amitié est aussi un réseau : fils unique et bientôt orphelin, Gide a trouvé, avec Paul-Albert Laurens, son frère Pierre et leurs parents, une seconde famille ; il a rencontré enfin, avec eux, un milieu d'artistes et d'écrivains, qu'il n'a plus quitté.

09/2015

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Critique littéraire

Cahiers André Gide. Volume 3, Le centenaire

Après un ensemble d'études sur Les débuts littéraires, d'André Walter à L'Immoraliste (I, 1969) et la Correspondance Gide-Mauriac (II, 1970), le troisième Cahier André Gide publie l'ensemble des communications présentées lors des "Rencontres André Gide" , colloque qui s'est tenu en octobre 1970 au Collège de France. Ces études, nombreuses et diverses, dues à des spécialistes venus du monde entier, sont ici précédées d'un panorama des manifestations qui ont marqué, en France et à l'étranger, le centenaire de Gide, ainsi que de deux textes inédits de Marguerite Yourcenar et du grand poète serbe Dusan Matic.

05/1972

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Critique littéraire

Correspondance 1897-1919

Stefan Zweig a dix-neuf ans en 1900. A peine sa thèse de philosophie achevée, il échappe aux devoirs de sociabilité qui lui impose sa famille pour se vouer à l'écriture et voyager, de Vienne à Paris, de Londres à la Belgique, du Tyrol aux Etats-Unis, de l'Italie à l'Inde. il rencontre de grands contemporains tels Rilke, Hesse, Schnitzler, Buber, Hofmannsthal ou Romain Rolland auxquels il écrira les lettres rassemblées pour la première fois dans ce volume. Il parvient à faire jouer son théâtre sur les plus grandes scènes, publie des chroniques littéraires dans des revues prestigieuses et met à profit sa familiarité presque instinctive avec les rouages du monde éditorial afin d'imposer en Allemagne le succès de son " cher maître " Emile Verhaeren. Il faut l'expérience de la guerre pour que Zweig découvre le lien qui le rattache à l'Autriche et comprenne les contradictions qui opposent son identité juive et son patriotisme. Il mesure aussi les limites de ses amitiés d'écrivain cosmopolite. Ces lettres passionnantes, dont certaines furent écrites en français, dévoilent au jour le jour les mondes de Stefan Zweig : la bourgeoisie juive viennoise, les réseaux lettrés européens, les revues et maisons d'édition autrichiennes et allemandes, les itinéraires de l'errance distinguée et les terribles " années d'apprentissage " de la guerre. Ce choix de lettres constitue le témoignage d'un des auteurs majeurs de la littérature mondiale sur une période essentielle de l'Histoire européenne.

10/2000

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Correspondance

Correspondance 1896-1934

La correspondance entre André Gide et l'orientaliste pétersbourgeois d'origine estonienne Fédor Rosenberg (1867-1934) est l'une des très rares correspondances gidiennes majeures encore inédites. Riche de 338 lettres, elle s'échelonne de 1896 (Gide et Rosenberg se rencontrent à Florence pendant le voyage de noces du premier) à 1934 (date du décès de Rosenberg). Ces lettres permettent d'apporter une lumière nouvelle sur plusieurs aspects fondamentaux de la pensée, de l'oeuvre et de la vie de Gide : son rapport à l'homosexualité ; sa passion pour Dostoïevski ; ses jugements sur les écrivains russes ; son goût pour les littératures dites "orientales" ; sa vision de la traduction ; l'image qu'il se fait du communisme et de l'URSS ; ou encore son amour pour la musique.

05/2021

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Psychologie, psychanalyse

Correspondance 1882-1938

Freud eut-il une aventure amoureuse avec sa belle-soeur ? La bataille fait rage entre historiens. Et cette correspondance exceptionnelle, qui s'étendit sur plus d'un demi-siècle, en recèle bien sûr le secret. Minna, plus intellectuelle que sa soeur Martha, la future épouse de Sigmuud, plus curieuse aussi des affaires du inonde, se prend très vite d'affection pour celui qui devait devenir son beau-frère. Et celui-ci, en retour, se livre à elle avec une spontanéité peu commune chez lui, qu'il soit question de sa vie personnelle et professionnelle, de ses aspirations d'homme ou de savant. Mais an fil des lettres, on découvre aussi un épistolier plus inattendu, «capable de susciter le désir» de cette «soeur chérie», pour reprendre les mots d'Elisabeth Roudinesco clans sa préface, puis de lui résister... avant de la relancer ensuite. Et de fait, ils ne cessèrent de se provoquer mutuellement, elle sur le mode mutin, lui le plus souvent coupable. Jusqu'où allèrent-ils ? La réponse gît là, au coeur de cette amitié amoureuse, à l'occasion peut-être d'un certain voyage entrepris en 1898, quelque part entre le sud de l'Autriche et le nord de l'Italie. Mais au-delà de l'anecdote, le charme et l'éloquence attachés au «monde d'hier» prennent, tout au long de cette correspondance, une signification historique et documentaire tellement singulière que l'homme Freud s'y laisse observer sous un jour inédit.

03/2015

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Critique littéraire

Correspondance. (1919-1938)

Cette correspondance inédite fait revivre vingt ans de l'histoire de Dada et du surréalisme au fil des échanges entre deux acteurs majeurs. Des noms d'écrivains - Tzara, Aragon, Crevel, Char, Péret et d'autres - traversent ces pages, ainsi que ceux de peintres, Max Ernst et surtout Dalí. On y voit l'histoire des revues s'enrichir de nouveaux épisodes. L'auteur de Capitale de la douleur et de L'amour la poésie a donné à la poésie surréaliste son plus pur éclat, sa participation aux côtés de Breton à la vie palpitante du mouvement se révèle primordiale. Les enthousiasmes alternent avec les aveux de détresse absolue dans le dialogue de deux êtres réunis par une amitié sans réserve. Relation dont l'un et l'autre mesureront rétrospectivement le caractère exceptionnel. "J'ai cru, comme en aucun autre, à ton amitié, à ta compréhension profonde de ce que nous voulions" , écrit Breton à Eluard en mars 1936. A partir de cette année, les engagements révolutionnaires dictés au départ par la même et intransigeante passion les conduisent peu à peu vers des choix opposés. Rejoignant une aspiration de jeunesse vers la fraternité humaine, Eluard va en chercher l'incarnation du côté du Parti communiste auquel il adhérera pendant la guerre alors que les yeux de Breton se seront définitivement dessillés lors du premier Procès de Moscou. Sous nos yeux, la correspondance se fait la chronique d'une rupture.

12/2019

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Critique littéraire

Correspondance. 1919-1935

Singulier destin que celui de ces lettres ! Traitant de sujets "sensibles" en des temps de "guerre froide", leur publication fut différée pendant quarante ans (de 1947 à 1987) car il s'agissait là d'une véritable bombe idéologique. Cette correspondance croisée, bien loin de n'être que l'évocation de la rencontre et de l'amitié entre ces deux hommes, est aussi et surtout un document psychologique et un acte politique. En 1987, quelque peu hâtivement, fut proposée une version aux transcriptions incomplètes ou réécrites ("francisation" des textes d'Istrati). En 1990, une nouvelle édition parut, mais ans l'indispensable fidélité aux autographes. Il convient d'en procurer enfin une version intègre, à défaut de pouvoir être intégrale, des lettres ayant été perdues, voire détruites. Ainsi, par souci d'authenticité et afin de rendre évident le travail opiniâtre d'Istrati pour maitriser une langue qui n'était pas celle "maternelle", c'est le texte brut des lettres qui est donné, toute francisation étant exclue. Cette correspondance nous renseigne sur une "politique de l'Amitié" telle que la concevait et la vivait chacun d'eux, sur leurs illusions et leurs contradictions quand ils entendaient ériger une mythique "indépendance de l'Esprit" face aux pouvoirs et aux totalitarismes du XXe siècle. Elle révèle aussi que, l'Histoire ayant fait irruption plus qu'en d'autres siècles dans la vie des peuples et des individus, amitiés et amours n'ont pu y échapper et, parfois, n'y ont pas résisté... C'est ce qu'il advint à ces deux hommes. A la fusion lyrique des débuts succède la prise de conscience de divergences irréversibles. Ces lettres sont inséparables des engagements comme des errements politiques de l'époque, où le refus de l'indifférence, le courage, l'exigence de vérité ont pu se transformer en crédulité, en sectarisme. La fin ne peut qu'être tragique. André Gide pensait que le monde serait sauvé par "les hérétiques" et non par les conformistes. Aux lecteurs d'en juger sur pièces.

05/2019

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Philosophie

Correspondance 1929-1949

Cet ouvrage propose la première édition intégrale des lettres retrouvées à ce jour entre les philosophes Jacques Maritain et Emmanuel Mounier. Cette correspondance enrichit largement, de 133 à plus de 200 lettres, la première édition partielle de 1973, qui n'était qu'une sélection de lettres illustrant la genèse de l'ouvrage collectif sur Péguy et celle de la revue Esprit. Elle est éclairée par la connaissance des Carnets personnels de Maritain, et du Journal complet de Mounier qui sont en cours de parution. Cette publication réévalue très largement l'image que l'on pouvait se faire de leur relation, révélant davantage encore la profondeur humaine et spirituelle de cette grande amitié. A l'instar d'Yves Simon ou de Henry Bars, Emmanuel Mounier se donne le beau titre de "filleul" de Jacques Maritain, de "fils aimant" : un fils libre et indépendant. Il prolonge à sa manière la philosophie politique, sociale et culturelle de Jacques Maritain, s'appuyant sur les jalons forts de sa pensée tels l'humanisme intégral, les moyens pauvres, "l'exister avec le peuple" ou l'amitié civique, l'ouverture aux autres religions et aux incroyants, la participation à une oeuvre commune mais aussi réalisant un travail personnel, parfois en décalage avec celle du philosophe de Meudon. N'est-il pas symbolique qu'emprisonné par le régime de Vichy, Emmanuel Mounier ait choisi de présenter à ses camarades de cellule, le 10 octobre 1942 "un soir Péguy, un soir Maritain" ? Sylvain Guéna : enseignant en histoire, docteur en lettres. Il a déjà publié la Correspondance Jacques Maritain/Max Jacob et une biographie de Henry Bars : Une aventure de l'esprit, un dialogue libre avec Jacques Maritain et collabore régulièrement aux Cahiers J. Maritain, à Nova et Vetera et à Nunc.

06/2016

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Critique littéraire

CAHIERS ANDRE GIDE N°12 : CORRESPONDANCE ANDRE GIDE JACQUES COPEAU. Décembre 1902-Mars 1913

C'est à la lecture des Nourritures terrestres et de L'Immoraliste que Jacques Copeau s'est épris d'André Gide, son aîné de dix ans. La première lettre qu'il ait reçue de lui, début janvier 1903, il l'avait attendue avec une impatience émue... Ainsi commence une riche et passionnante correspondance, l'une des plus longues que Gide ait entretenues, qui ne cessera qu'à la mort de Copeau en 1949 : près d'un demi-siècle d'échanges épistolaires, preuve tangible d'une amitié que ne devaient démentir ni les fluctuations de l'existence, ni les divergences d'opinions ou de préoccupations, ni les inévitables crises de confiance. Ces lettres, par la vivacité d'un dialogue tantôt grave, tantôt enjoué, dessinent le portrait au naturel de deux êtres en perpétuelle quête d'authenticité, reproduisent la courbe de deux carrières exceptionnellement fécondes. Ce premier tome correspond aux années 1903-1913, jusqu'à la fondation du théâtre du Vieux Colombier : une période intensément vivante dans les relations des deux amis que Claude Sicard, dans sa pénétrante introduction, appelle "le temps de la complicité" . Deux hommes se découvrent ici, se livrent, s'exaltent, s'encouragent dans leurs productions. Les sujets touchent à tous les domaines : la vie littéraire, la fondation de La N. R. F. et son fonctionnement au quotidien, la vie théâtrale, la vie artistique, la réflexion sur la création, la vie intime enfin dont se nourrit la lucide analyse d'eux-mêmes et de leur temps.

12/1987

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Correspondance

Correspondance entre andré gide et jean malaquais - 1935-1950. 1935-1950

Dialogue entre deux écrivains, l'un célèbre, l'autre débutant, cette correspondance se situe sur fond de polémiques politiques, quand Gide rompt avec le stalinisme, quand Malaquais parvient en 1942 à quitter la France avec l'aide de Gide. Installé en Amérique, il allait, avec Planète sans visa, écrire le grand roman de la France occupée.

08/2023

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Correspondance

André Gide, Pierre Herbart & Elisabeth Van Rysselberghe. Correspondance 1929-1951

Cette correspondance inédite nous invite à une traversée du premier XXe siècle, de l'Indochine à l'Afrique, en passant par l'URSS, et nous permet de redécouvrir un écrivain, Pierre Herbart, dont l'ouvrage "La Ligne de force" (1958) fut comparé à "La Condition humaine" d'André Malraux. Pierre Herbart rencontre André Gide chez Jean Cocteau, à Roquebrune, durant l'été 1929. Il a 26 ans, Gide 60. Ce dernier croit en ses talents d'écrivain et l'aide à faire publier ses romans chez Gallimard. Il tente également de le faire sortir de son addiction à l'opium et lui présente Elisabeth Van Rysselberghe, avec laquelle Gide a eu une fille. Deux ans plus tard, Pierre épouse Elisabeth. Dès lors, il ne quittera plus le cercle des intimes de Gide, devenant son ami et conseiller. Dès après son mariage, Pierre Herbart, homme d'actions autant que de mots, accompagne en Indochine la journaliste Andrée Viollis. Puis il s'installe brièvement à Moscou pour s'occuper de la revue "Littérature internationale". Il organise alors le fameux voyage en URSS d'André Gide, qui les mènera tous deux à rompre avec le communisme. En 1938, Gide et Herbart parcourent l'Afrique et dénoncent à leur retour la politique coloniale française. Herbart entre dans la Résistance en 1942 puis devient, à la demande d'Albert Camus, éditorialiste à Combat. Mais c'est aussi un homme fragile, qui perd à la mort de Gide en 1951 un soutien indispensable et retombe dans la drogue et la misère jusqu'à sa mort en 1974, six ans après son divorce d'avec Elisabeth Van Rysselberghe.

03/2023

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Sciences historiques

Correspondance. Volume 2, De Strasbourg à Paris (1934-1937)

Le premier volume de la correspondance entre les historiens Marc Bloch (1886-1944) et Lucien Febvre (1878-1956), document unique sur l'un des mouvements intellectuels majeurs qui a contribué à renouveler en profondeur l'histoire, et plus largement les sciences sociales en France et à l'étranger, a permis de découvrir le moment particulièrement riche de la création, les premiers tâtonnements, les premières expériences, les obstacles aussi. Le volume II marque le transfert de la revue à Paris. Febvre est désigné, à la fin de 1933, au Collège de France. Bloch obtiendra plus difficilement dans la capitale un poste dans une conjoncture universitaire en crise. Les lettres se font l'écho des efforts vainement déployés par le médiéviste afin de rejoindre son ami au Collège de France, pour se retrouver à la Sorbonne, et éclairent les procédures de recrutement de l'une des grandes institutions françaises d'enseignement et de recherche avant la guerre. Précisément, à l'inverse du premier volume où les deux historiens ont paru préoccupés d'abord par la mise sur pied de l'entreprise, ce tome II s'ouvre sur l'événement, puisque les premières lettres évoquent principalement le 6 février 1934. Jusqu'à l'avènement du Front populaire, la montée des extrêmes, les lettres témoignent du désarroi de deux historiens pris dans le dilemme de la distanciation et de l'engagement. Troisième thème majeur de ce volume qui traduit encore l'intensité de l'échange et des débats entre les deux hommes : l'Encyclopédie française. C'est ici que l'on peut suivre l'implication de Febvre dans cette immense entreprise encore mal connue aujourd'hui. Les lacunes des lettres des années 1936 et 1937 trahissent la crise traversée alors par Febvre et qui touchera les Annales en 1938.

01/2004

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Littérature française

Correspondance. Tome 1, 1899-1909

Cette correspondance, la plus longue des correspondances de Larbaud, n'est pas un échange entre deux hommes de lettres. Marcel Ray est un inconnu en littérature, et si son nom est accolé à celui de Larbaud sur la couverture d'un livre, c'est grâce à sa qualité d'ami le plus ancien et le plus intime de l'écrivain. Mais justement, les liens du souvenir, de l'affection, du temps aussi (cette correspondance débute alors que Larbaud a dix-huit ans et se poursuit jusqu'à la fin de sa vie active), donnent à ce commerce épistolaire un caractère assez exceptionnel. On possède sur Larbaud peu de témoignages aussi suivis et aussi spontanés. Dans ces lettres, deux hommes fous de littérature, sensibles à tous les nouveaux courants de pensée, attentifs à tout ce qui s'écrit en France, mais aussi en Allemagne, en Angleterre, en Italie, en Amérique du Sud parlent avec tellement de chaleur de ce qu'ils aiment et de ce qu'ils se font découvrir l'un à l'autre que le lecteur ne peut qu'être gagné par leur passion. Il y a aussi, à travers toutes ces années, leur vie qui court comme un roman.

04/1979

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Critique littéraire

Correspondance croisée 1890-1917. Tome 1, 1890-1898

La correspondance croisée de Pierre Louÿs et de son frère Georges fait dialoguer un écrivain qui vivait au cœur des cercles littéraires et artistiques de Paris et un haut fonctionnaire qui occupa les postes diplomatiques les plus importants de son époque. Ces lettres nous fournissent d'intéressants commentaires sur les amitiés littéraires et artistiques de Louÿs avec Mallarmé, Heredia, Régnier, Gide, Valéry, Debussy, Oscar Wilde ; les lettres de Georges donnent à cet échange une dimension historique et politique. Les grands événements de la fin du 19e siècle défilent devant nos yeux avec de savoureux commentaires souvent très informés : le scandale de Panama, le procès d'Oscar Wilde, l'affaire Dreyfus, Fachoda, la crise marocaine, la crise des Balkans et la Première Guerre mondiale.

01/2015

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Histoire internationale

Le musicien errant, 1842-1852. Correspondance

Le musicien errant : 1842-1852 : correspondance / Hector Berlioz ; publ. par Julien Tiersot Date de l'édition originale : 1919 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

01/2021

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Critique littéraire

Correspondances 1932-1959. Vouszenserancinq !

Boris Vian a beaucoup écrit. 10 000 pages ont été publiées, restait en suspens la correspondance. Dans les échanges avec sa première épouse Michelle se dessinent notamment l'univers de Saint-Germain-des-Prés, celui de Saint-Tropez avec ses clubs et ses personnalités hautes en couleur. Les copains - écrivains, jazzmen ou artistes - deviennent source d'inspiration, voire des personnages de son oeuvre. Boris Vian leur écrit, mais répond aussi continuellement aux missives d'admiratrices, de lecteurs anonymes passionnés de musique et aux journalistes qui n'aiment pas son style. Quant à la séquence familiale inédite qui ouvre cet ouvrage, elle résonne avec une puissance singulière. Les lettres à sa mère, surnommée Pouche, alors qu'il est en première année de l'Ecole centrale, sont particulièrement touchantes, comme ses charmants échanges plus tard avec ses deux enfants, Patrick et Carole. Ses lettres d'amour nous bouleversent, qu'elles soient coquines, drôles ou poétiques. Et puis un jour le premier amour disparaît pour refleurir ailleurs, avec Ursula, son Ourson. Si l'on connaissait son esprit facétieux et provocateur, cette correspondance révèle l'humeur parfois assombrie d'un homme qui se sait malade depuis l'adolescence et qui vit différemment. Ressort quelquefois le ton d'un écrivain blessé de ne pas avoir été compris ni sous son nom ni sous celui de Vernon Sullivan. Même si Simone de Beauvoir lui écrit avoir aimé "en gros et en détail" L'Ecume des jours ou que Raymond Queneau le soutient contre vents et marées.

08/2020

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 7, 1937-1939

1937 : la guerre fait rage en Espagne, elle éclate en Chine. 1938 : elle manque embraser l'Europe ; en mars c'est l'Anschluss, en septembre Munich. 1939 : les Allemands occupent Prague, envahissent la Pologne ; la Seconde Guerre mondiale commence. Témoin angoissé de ces événements, Roger Martin du Gard se scandalise de voir les nations démocratiques se résigner peu à peu à la guerre pour régler les problème internationaux. A mesure que le danger grandit, son pacifisme devient plus inconditionnel. "Tout plutôt que la guerre", répète-t-il. En 1938, il est résolument munichois, et, au début de 1939, las de ce monde absurde "où des fous conduisent les aveugles", il tente de s'en évader en quittant l'Europe pour un long séjour aux Antilles. Il en revient en décembre, amer , affligé, mais convaincu enfin qu'il faut se battre et vaincre. Le malheur du temps ne détourne pas l'écrivain de sa tâche. Si le bénédiction des Lettres semble avoir pris quelque distance à l'égard de son oeuvre, il n'en rédige pas moins l'Epilogue destiné à couronner ses Thibault, auxquels le prix Nobel vient apporter, en 1937, une éclatante consécration. II ne renonce pas non plus à un art de vivre inspiré de Montaigne, son maître de toujours : il découvre Rome, ses beautés, ses plaisirs, participe, avec une ironie amusée, aux festivités de Stockholm, voyage deux mois durant en Europe, cultive l'amitié dans son Tertre retrouvé ou à Pontigny sous la charmille, se plaît enfin à admirer la splendeur de la nature tropicale et la grâce des êtres qui la peuplent. Au cours de ces années tourmentées, R.M.G. a su maintenir son équilibre et rester fidèle à lui-même.

10/1992

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Critique littéraire

Correspondance. Tome 2, 1929-1932

Le volume I de la Correspondance de René Daumal (1915-1928) couvre la première partie de sa vie. Humoristiques ou sérieuses, les lettres éclairent les deux événements qui ont marqué sa jeunesse : le Simplisme et le Grand Jeu, le seul mouvement qui osa tenir tête à André Breton.1929-1932, années déterminantes pour René Daumal et riches d'événements : triomphe et naufrage du Grand Jeu, querelles avec les surréalistes, nouvelles amitiés et la voie, cherchée longtemps, enfin trouvée. Une lecture superficielle des lettres de jeunesse a pu prêter à confusion, celles des années trente la rend désormais impossible. Le second volume s'achève avec son départ pour New York. Une partie de sa vie est terminée. Il a vingt-quatre ans. Enfin, le dernier volume couvre les années les plus riches de sa vie. Multiples sont les centres d'intérêt de cette correspondance : son dialogue avec l'Inde ; la poursuite de sa recherche intérieure ; enfin un témoignage impartial et percutant de l'époque, avec la description de la grande crise américaine, l'avènement du nazisme, celui du Front populaire ; puis la guerre. Daumal nous offre quelquechose de plus profond encore : comment faire face à la maladie, à la destruction de son propre moi. Tuberculeux depuis une dizaine d'années, en 1939, à l'âge de trente et un ans, il a été condamné par la médecine qui ne voit aucune issue. Document irremplaçable par leur force, l'esprit d'adaptation, «ouvre dans l'oeuvre», les lettres de René Daumal, constituent peut-être l'une des plus belles correspondances de ce siècle.

12/1993

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Critique littéraire

La jeunese d'André Gide. Tome 1, André Gide avant André Walter 1869-1890

Gide disait de La Bruyère : "Il peint les hommes tels qu'ils sont, mais ne dit pas comment ils le deviennent. Or c'est cela l'important." L'auteur de La jeunesse d'André Gide a précisément entrepris ce qu'il conviendrait d'appeler une psycho-biographie. Son livre est d'abord une histoire reconstituée avec rigueur. Cette reconstitution a été rendue possible grâce à de nombreux documents inédits, en particulier la correspondance d'André Gide avec sa mère. Mais il est surtout une analyse des problèmes qui se sont posés aux divers âges du développement. L'ensemble apporte une contribution importante à la connaissance de Gide, à la genèse de ses moeurs et de sa morale, de son caractère et de sa personnalité. L'ouvrage comprend deux tomes. Le premier, André Gide avant André Walter (1869-1890), étudie les années de formation jusqu'aux Cahiers d'André Walter, le second, D'André Walter à André Gide (1890-1895), les années de crise qui ont donné à la personnalité sa forme adulte. Cette minutieuse et vaste enquête permet de suivre, de l'enfance à la maturation, les cheminements de la vocation d'un grand écrivain.

06/1992

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Critique littéraire

Correspondance 1892-1945

L'amitié qui a uni André Gide et Maurice Denis est peu connue. Sans doute parce que, entre le peintre catholique et le romancier hédoniste, on imagine mal qu'un accord profond ait pu s'établir durablement. Et pourtant, les deux cent trente lettres ici rassemblées témoignent de la persistance, sur une quarantaine d'années, d'une estime et d'un attachement sincères. Ce qui les rapprocha, au mois d'août 1892, fut une entreprise assez exceptionnelle ; ces deux débutants, âgés de vingt-trois et vingt-quatre ans, allaient réaliser bien plus qu'un simple livre illustré, une commune œuvre d'art, où deux langages, l'écriture et le dessin, s'accompagnent et se fécondent mutuellement. Quand il conçut Le Voyage d'Urien, Gide n'était pas encore trop sûr de ce qu'il allait dire ; il peinait à se différencier du symbolisme, tandis que Denis était déjà le théoricien du groupe des Nabis ; et c'est en assistant à la naissance des illustrations qu'il fut encouragé à mener à bien son projet. Ainsi l'œuvre ultérieure de Maurice Denis allait-elle avoir pour lui un intérêt particulier, comme le développement sur un autre plan de sa propre pensée. Nous participons ici à quelques moments majeurs de ce commerce intellectuel, comme ce soir de janvier 1898, quand un parfait hasard les fait se rencontrer sur une place de Rome : Gide, qui connaît déjà les lieux, sert de guide à Denis, et les discussions qu'ils ont alors les aident à préciser de façon décisive leur évolution vers un art fait de maîtrise et de discipline. Neuf ans plus tard, c'est Denis qui entraîne Gide dans les musées d'Allemagne, où ce dernier trouve l'inspiration de son Retour de l'Enfant prodigue. Ponctuée par des faire-part de naissance illustrés par Maurice Denis, cette correspondance d'artistes, à laquelle s'invitent parfois Marthe Denis et Madeleine Gide, revêt aussi des aspects familiers. Il faudra attendre le lendemain de la Grande Guerre pour que ces liens se distendent, la mort de Marthe Denis coïncidant avec le premier différend idéologique entre les deux hommes. C'est tout un pan de la vie artistique de la Belle Epoque qui est ici restitué, grâce à ces lettres mais aussi aux illustrations de Maurice Denis, souvent inédites, qui les accompagnent.

10/2006

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Histoire de France

Ecrire, c’est résister. Correspondance (1894-1899)

Innocent du crime de haute trahison dont on l'accuse et condamné à l'issue d'un procès inique, dégradé devant vingt mille Parisiens, déporté en Guyane sur l'île du Diable, le capitaine Dreyfus s'est battu pour la justice et la vérité dès le premier jour de sa mise au secret, le 15 octobre 1894. Son courage face à l'effondrement de son existence et à l'enfermement s'exprime tout entier dans les lettres qu'il adresse à sa famille depuis la prison et le bagne. Avec Lucie, sa jeune épouse, il noue une correspondance exceptionnelle qui défie le temps, l'éloignement et l'épreuve inhumaine de la détention. L'écriture épistolaire, malgré la censure, devient pour Alfred et Lucie le monde de leur résistance et de leur amour. La violence de l'Etat quand il s'acharne sur un innocent et menace ses défenseurs, l'antisémitisme déclaré qui saisit l'opinion publique et pervertit la République, la confiance inébranlable d'un couple en la justice de son pays, l'honneur et la solidarité de toute une humanité : dans ces lettres retrouvées, tout résonne avec notre siècle.

11/2019