Recherche

Antithèses. Mallarmé, Péguy, Paulhan, Céline, Barthes

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

Antithèses. Mallarmé, Péguy, Paulhan, Céline, Barthes

La thèse est souvent considérée comme le genre de tous les académismes. Pourtant, depuis le milieu du XIX ? siècle, plusieurs grands écrivains français ont entrepris un doctorat, non sans faire preuve d'une certaine originalité. Mallarmé a commencé une thèse de linguistique afin de se remettre d'une crise existentielle, la thèse de Péguy n'est rien d'autre qu'une longue insulte contre la Sorbonne, celle de Paulhan se perd dans d'innombrables brouillons sur plus de trente-cinq ans, Céline a soumis au jury un autoportrait à peine dissimulé derrière l'éloge d'un médecin hongrois, et Barthes a affirmé que la thèse devait être un "corps érotique" . Antithèses est une enquête historique où les mondes littéraires et universitaires se rencontrent et se défient. C'est aussi un anti-manuel de thèse dans lequel les écrivains questionnent les normes et formes académiques tout en distillant leurs conseils d'écriture.

03/2018

ActuaLitté

Critique littéraire

Barthes

Roland Barthes est un antidote. De Mythologies aux Fragments d'un discours amoureux en passant par L'Empire des signes et ses cours au Collège de France, les travaux de Barthes enseignent que la meilleure façon d'être moderne n'est pas tant d'être de son temps que de s'élever au-dessus d'un présent déficient en prenant au sérieux les signes qui le hantent. Si l'oeuvre de Barthes est profondément subversive c'est qu'en surmontant les apparences, sans verser dans le soupçon, elle offre un refuge à quiconque se méfie de ce qui va de soi.

10/2010

ActuaLitté

Sciences politiques

Péguy

Charles Péguy, pour qui "tout commence par la mystique et finit en politique" , auteur de plusieurs "Jeanne d'Arc" et infatiguable éditeur des "Cahiers de la Quinzaine", rejoint avec allégresse son affectation de lieutenant d'infanterie aux premiers jours de la Grande Guerre. Un mois plus tard, le samedi 5 septembre 1914, veille de la bataille de la Marne, il meurt à Villeroy, tué d'une balle au front à l'âge de 41 ans. En dressant son portrait, c'est à ce Péguy mort au champ d'honneur, représentant emblématique d'une certaine mystique républicaine et patriotique française, que son ami André Suarès rend ici un vibrant hommage. "C'est vers Péguy que je me tourne. C'est lui que je visite. Entre les saints de la Marne, c'est lui que j'ai le mieux connu et que je vis le dernier. Et en célébrant la plus grande victoire de tous les temps, la plus pure et la plus belle, c'est Péguy que je célèbre". Le texte est suivi des biographies de Charles Péguy et André Suarès.

12/2023

ActuaLitté

Critique littéraire

Péguy

À la fin de sa vie, en pleine désillusion sur l'URSS de Staline, Romain Rolland ressent le besoin de revenir sur Péguy, son vieux compagnon de combat mort trente ans plus tôt, pour nous livrer une biographie qu'il était le seul à pouvoir faire, et qui reste inégalée. C'est une œuvre péguyste sur Péguy : seuls comptent la mémoire et le travail de remémoration, et non la froide histoire impersonnelle des « historiens » et des « sociologues », que Péguy détestait. Le romancier reconstitue le parcours du poète philosophe, raconte la genèse et le contenu de son œuvre gigantesque, tout en dressant un portrait saisissant des fabuleuses années 1900, durant lesquelles Einstein formule sa première théorie, ou les papes condamnent le relativisme et mettent Bergson à l'index, où Maurras tente de rallier les intellectuels à son combat antisémite et antirépublicain. Mais il ne cache pas non plus l'exaltation nationaliste de Péguy avant la guerre de 1914, sa haine de Jaurès. On est frappé par la profondeur du travail et le style de cette véritable œuvre littéraire : le texte le plus contemporain que nous ait laissé Romain Rolland. En rendant compte de l'ensemble de la vie, mais surtout de l'œuvre de Péguy,  Romain Rolland nous entraine dans ce fleuve qui le (et nous) déborde de toute part.   Le sens des engagements de Péguy – que l'ami Rolland n'a pas toujours partagés, loin s'en faut – fait l'objet d'un décryptage minutieux. Son dreyfusisme « mystique », son socialisme irréductible, sa détestation de la Sorbonne et du « parti intellectuel », son bergsonisme jamais pris en défaut et son appel à la révolution dans l'Église deviennent enfin compréhensibles dans leur surprenante complémentarité. Romain Rolland montre le caractère irrécupérable par l'extrême droite (« Moi seul ai la plume assez dure pour réduire un Maurras », écrivait Péguy à Bergson en 1914) de cette œuvre gigantesque, dont tous ceux qui ne se résignent pas au pouvoir de l'argent n'ont pas fini de découvrir l'importance.      Après une première édition en deux volumes (Albin-Michel, 1944), ce livre était devenu introuvable. Quand il créait la collection Cahiers libres, François Maspero citait Charles Péguy : « Ces cahiers auront contre eux tous les salauds de tous les partis ».

01/2015

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Céline & Céline

Quand Stanislas Dambreville, spécialiste de Louis-Ferdinand Céline rencontre Juliette pour la première fois, il s'en moque. Le charme, la jeunesse de la jeune femme le laissent froid, il a un autre chat "Bébert" à fouetter : achever son dernier livre sur l'auteur controversé. Juliette insiste, s'incruste, aime, s'enfuit, revient, jusqu'à ne plus s'appeler Juliette, mais Céline. Quel est son but ? Jusqu'où veut-elle aller ? L'aventure d'un homme et d'une femme dans une relation d'amour et de rejet qui ira jusqu'à la destruction est adroitement mise en parallèle avec la vie et l'oeuvre d'un auteur aimé autant que décrié.

06/2018

ActuaLitté

Comics Super-héros

Fantastic Four. Antithèse

Une météorite se dirige droit vers la Terre. Si les Quatre Fantastiques ne réussissent pas à l'arrêter, des millions de personnes périront. Seule une créature aux pouvoirs incroyables pourrait leur venir en aide : Galactus !

05/2021

ActuaLitté

Critique littéraire

Roland Barthes

D'une personne disparue ne nous reste qu'une poussière d'images et de moments, une suite incohérente d'instantanés qui persistent inexplicablement et, pour ainsi dire, s'alourdissent avec le temps. Le disparu, ici, s'appelle Roland Barthes ; et ces quelques pages voudraient suivre les reliefs ténus qu'il a laissés dans la mémoire d'un ami, inventorier le disparate de quelques scènes, affronter les énigmes que laisse, dans l'esprit de l'un de ses proches, un homme qui fut un maître.

10/1992

ActuaLitté

Critique littéraire

Roland Barthes

La première véritable biographie de Roland Barthes, par une chercheuse réputée, qui a eu accès à toutes les archives, y compris les agendas, pour écrire le livre de référence à l'occasion du centenaire. Le parcours d'une vie qui croise les grands enjeux théoriques, idéologiques, politiques et littéraires des époques successives, des années 1920 et 1930 à l'assomption du "je" dans les années 1970, en passant par la période de guerre, l'expérience du sanatorium, la Libération, quelques séjours à l'étranger (Roumanie, Maroc, Japon, Tunisie), l'accompagnement du Nouveau Roman puis de Tel Quel, l'incroyable polémique autour de Racine, l'épopée structuraliste, l'exploration des mécanismes intimes de la lecture et, bientôt, les Fragments d'un discours amoureux et, enfin, le deuil de la mère qui débouche sur La Chambre claire.

01/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

Parking Péguy

"Tout a commencé par une erreur d'aiguillage sur internet. Alors que je cherchais Clio de Charles Péguy, je suis tombé sur une image et sa légende : Parking Péguy, " Stains (93) ". Je savais que celui que je considère comme le plus grand écrivain français du XXe siècle souffrait d'un statut marginal. Mais qu'on associe son nom à un parking, c'était une autre affaire. Après de nouvelles investigations, j'ai découvert des centaines de rues Péguy éparpillées en France, plutôt tristes, principalement à la périphérie de l'espace urbain. Or rien n'importait plus à l'écrivain que ce territoire et le changement qu'il subit. Guidés par la seule toponymie, le photographe Léo Lepage et moi sommes partis sur les routes. Lors du voyage, j'ai écrit un journal, chacun des lieux me ramenant à des extraits de l'oeuvre de Péguy. Léo a pris des photos qui ouvrent des parallèles, suggèrent des contrastes ou des associations avec ces mêmes textes. Surtout, contre une vision commémorative du patrimoine littéraire, nous avons souhaité faire lire Péguy aujourd'hui."

08/2019

ActuaLitté

Religion

Charles Péguy

Peu d'écrivains auront souffert autant que Péguy (1873-1914) des caricatures récupératrices et des idées reçues. Honni par l'Action française pour son dreyfusisme et récusé par les autorités romaines pour son christianisme " au porche de l'Eglise ", socialiste militant mais opposé à tout " esprit de système ", Charles Péguy ne cesse de nous interpeller alors même que nous l'interprétons sans cesse. Il fut tout à la fois écrivain, philosophe du temps et de la mémoire, théologien de la communion des saints. Ce " mécontemporain ", toujours aussi indigné qu'apaisé, s'est engagé, par les Cahiers de la Quinzaine, à dire " toute la vérité, bêtement la vérité bête... ". Mais il savait, avec ses amis Juifs, que " la mystique est la force invincible des faibles ", et il croyait, comme tous les hommes de la Bible, que " l'Espérance, cette petite fille pourtant, traversera les mondes ".

09/1998

ActuaLitté

Littérature étrangère

Céline

A soixante-huit ans, Céline Watkins, artiste et détective privée spécialisée dans la recherche de personnes disparues, accepte une dernière enquête. Baroud d'honneur ou chance ultime de faire la paix avec ses propres béances intimes ? La voilà sillonnant les routes du Grand Ouest, flanquée de Pete, son très taiseux mari, sur les traces du père de la belle Gabriela, évanoui dans la nature vingt ans plus tôt, supposément à la suite d'une mauvaise rencontre avec un ours. Quand Céline comprend qu'elle est suivie par un agent du FBI dont la discrétion n'est pas le principal souci, l'affaire prend une dimension politique, et vire à un grand jeu du chat et de la souris sur un terrain aussi vaste que miné. Dans la roue de ce couple d'enquêteurs artisanaux, merveilleux de complicité tacite et d'estime partagée, avec le sens du suspense et la passion pour la nature qu'on lui connaît, Peter Heller nous balade magistralement entre aventure haletante et grand roman familial. Action, humour et profondeur, mais surtout attention infinie aux personnages qui en deviennent tous et chacun irrésistibles et font de Peter Heller le champion d'un genre rare : l'entertainment humaniste.

02/2019

ActuaLitté

Biographies

Céline

Célèbre à trente-huit ans, dès la publication de son premier livre, Voyage au bout de la nuit, Louis- Ferdinand Céline (1899-1961) reste aujourd'hui encore un écrivain très controversé. Haï par les uns qui ne voient en lui qu'un antisémite virulent et un nihiliste outrancier, il est adulé par les autres qui ne veulent retenir que le caractère fondamentalement novateur de sa littérature. Yves Buin propose une approche nuancée, montrant que la lumière peut côtoyer la ténèbre. Médecin des pauvres, anticommuniste, pacifiste, Céline, qui reconnaissait à l'écrivain le droit d'inventer sa propre biographie, ne cesse de tricher, de mentir, mais paie comptant, " met sa peau sur la table ", et échafaude une oeuvre qui fait de lui un des plus grands prosateurs classiques du xxe siècle.

05/2009

ActuaLitté

Littérature française

Céline

Céline est une petite fille qui vit dans une ferme avec ses parents, en Provence. Elle a 7 ans en 1950. Elle aime la solitude, les balades qu'elle fait seule ou bien accompagnée de son père avec lequel elle découvre tout un univers de plantes, de fleurs sauvages, d'animaux, d'oiseaux, de forêts. Elle aime cette nature. Elle est en communion avec elle, c'est son paradis. Elle n'imagine pas qu'un jour elle sera obligée de quitter tout cela pour devenir pensionnaire dans une école à l'âge de 11 ans. J'ai voulu à travers l'existence de cette fillette décrire le mode de vie des paysans dans une campagne qui n'est pas encore mécanisée, ni même électrifiée. C'est un roman autobiographique.

03/2018

ActuaLitté

Biographies

Céline

La biographie de référence par le meilleur spécialiste. C'est l'histoire d'un gamin du passage de Choiseul, écolier à Diepholz et à Karlsruhe, étudiant à Broadstairs, apprenti chez Lacloche, puis soldat, aventurier, médecin. Né dans un petit monde égoïste où la misère régnait, Louis Destouches (1894-1961) a grandi comme un chien fou et dans la solitude. Il a fait le plein des images de son enfance et de sa jeunesse, à l'affût des malheurs au-devant desquels il se précipitait pour mieux s'étonner ensuite de les avoir reçus comme des paquets de mer, en pleine figure. Revenu de la Grande Guerre mutilé dans sa chair et halluciné par l'horreur, Louis Destouches eut encore à découvrir la vanité de la souffrance et de la mort qui avaient été les compagnes de ses vingt ans. Il se plut ensuite à se raconter et comme il avait le génie de l'expression verbale, il écrivit comme on parle, au prix d'un labeur formidable, toujours fidèle à sa musique personnelle et sans jamais tempérer un besoin irrésistible de voir, de comprendre, d'enlaidir et de délirer, mais aussi de rire au plus fort de ses détresses.

10/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Céline

Depuis sa mort, voici un demi-siècle, la stature de Céline n'a cessé de croître : qu'on le veuille ou non, il est un des auteurs majeurs du XXe siècle, un des plus lus, des plus commentés et assurément des plus disputés. Céline a inventé une manière entièrement nouvelle d'écrire le français. Son Voyage au bout de la nuit a été ressenti comme un choc, comme une révolution dans la manière de dire par le roman l'expérience humaine. C'est son oeuvre de polémiste qui devait plus tard lui aliéner durablement nombre de lecteurs. Mais peut-on vraiment dissocier le génie de l'écrivain des violences de l'homme ? Pour Henri Godard les deux sont inséparables. Cette biographie se propose précisément de retracer le chemin de la vie à l'oeuvre, tout comme elle s'efforce de pénétrer le secret de cette existence à l'épreuve du travail de l'écriture. Elle part à la découverte des vérités contradictoires de Céline, que restitue par fragments, de l'enfance à la mort, une abondante correspondance récemment réunie. C'est un portrait souvent inattendu qui se dessine peu à peu : de l'enfant sage et affectionné du passage Choiseul au reclus de Meudon, en passant par le jeune commis de boutique, le cuirassier à jamais marqué par la guerre, le médecin des quartiers pauvres, l'antisémite furieux, le prisonnier de Copenhague... mais aussi l'amoureux de la mer et des ports, le copain qui adore parler sexe, enfin, le plus méconnu, l'homme qui mit le corps féminin et la danse au centre de sa vie. Au fil des pages et des années, c'est une figure plus intime, plus complexe, plus déchirée aussi, que découvre le lecteur. Cet itinéraire hors du commun échappe décidément aux simplifications péremptoires.

05/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Pour Roland Barthes

Ce livre est un exercice d'admiration et de reconnaissance : j'ai eu la chance de rencontrer en Roland Barthes un écrivain totalement habité par le désir d'écrire et qui avait la particularité d'écrire pour faire sentir ce désir, pour en faire partager le romanesque. D'écrire et d'enseigner, car il s'est agi pour moi en ces pages de chercher à faire exister le talent de parole de Barthes, l'étrange sagesse portée par son enseignement (un mélange d'intelligence analytique et de distance zen). Et plus largement, mais d'une façon qui lui est liée, de transmettre un certain nombre de valeurs que chacun de ses livres, du Degré zéro de l'écriture à l'admirable Chambre claire, réaffirme : l'amour de la langue, la différence au lieu du conflit, le goût du présent. Des valeurs sous le signe de l'harmonie, mais qui recèlent, s'il le faut, une dureté, un pouvoir de résistance absolue à tout ce qui se situe du côté du stéréotype, de la répétition mécanique, de la violence.

05/2015

ActuaLitté

Français

Mythologies, Roland Barthes

Une synthèse accessible pour comprendre l'oeuvre, sa genèse, son auteur ; les clefs pour savoir étudier l'oeuvre, analyser ses thèmes majeurs et faire des passerelles avec d'autres textes. Cet ouvrage propose une étude approfondie du texte, les repères essentiels sur l'oeuvre et son auteur, des analyses thématiques, des prolongements vers d'autres textes et, en annexe, des informations complémentaires utiles à la compréhension de Mythologies de Roland Barthes.

05/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Paulhan et son contraire

Jean Paulhan (1884-1968) fut « l’autre » grande figure fondatrice des Éditions Gallimard, aux côtés de Gaston Gallimard. Philosophe et psychologue de formation, sympathisant anarchiste, chercheur d’or, enseignant à Tananarive, blessé de guerre, il entre à la NRF en 1919 comme secrétaire de Jacques Rivière et ne la quittera plus. Mais qui était vraiment Jean Paulhan ? Pour Patrick Kéchichian, il n’est possible d’approcher cette personnalité déconcertante qu’à travers ses multiples facettes, qu’il s’agisse des temps forts de son existence (le voyageur, le résistant…) ou d’aspects moins connus de son caractère, ainsi son humour et son esprit juvénile, qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie. Il en ressort un Paulhan inattendu : un homme extrêmement sensible, humain, jamais pervers, alors qu’on l’a souvent dit manipulateur. Mais un homme capable, aussi, de se mouvoir selon des chemins obliques parfois difficiles à suivre : dans ses écrits, il se montre un brillant manipulateur de paradoxes, se plaît à émettre une hypothèse, à la contredire, à la réfuter… Il fait preuve d’une volonté permanente de revenir à une certaine vérité (utopique) du langage, et sa manière bien à lui de jongler avec la grammaire des idées le rend tout aussi fascinant qu’agaçant. Mais le plus étonnant est peut-être son côté iconoclaste : ainsi, celui qu’on appelait volontiers « l’éminence grise des lettres françaises » considérait que l’« homme de lettres » n’était pas un être d’exception, mais un personnage d’une grande banalité, le premier venu, rien de plus…

10/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

La NRF de Paulhan

La NRF a sa légende : son "rayonnement" , son "esprit" nous sont familiers, comme les noms d'André Gide, de Jacques Rivière ou de Gaston Gallimard... Seul Jean Paulhan, qui l'a pourtant dirigée de 1925 à 1940 puis de 1953 à sa mort en 1968, nous demeure étranger. Ce livre se propose d'éclairer la figure singulière de cet homme qui a réinventé la plus grande revue littéraire du XX ? siècle. En accord et en contraste avec la maison d'édition dont elle était à la fois le laboratoire, la vitrine et la critique, les écrivains les plus divers devaient s'y affronter, les textes agir les uns sur les autres, le tout créer des étincelles : La NRF accueillit à la fois les surréalistes et François Mauriac, Henri Michaux et Paul Léautaud, Francis Ponge et Marcel Jouhandeau, les poètes de l'heure et les poètes du dimanche... Plus qu'une revue littéraire, La NRF de Paulhan se voulait la revue de toutes les littératures, de tous les mondes et de tout le monde. Elle était aussi la revue de toutes les revues car Paulhan en a dirigé d'autres, plus confidentielles, que ce livre s'est également proposé d'évoquer. Derrière les paradoxes, les pirouettes et les jeux de rôle, nous découvrons un homme et un écrivain d'une belle exigence et d'une étonnante modestie.

02/2003

ActuaLitté

Littérature française

Colère de Péguy

La démarche provocante de Péguy défie la sensibilité moderne. En ce sens, il est un auteur scandaleux. A la fois catholique et anticlérical, d'une vigilance exemplaire pendant l'affaire Dreyfus, Péguy est un paradoxe vivant, lui qui toujours s'oppose aux forces diverses que peut revêtir le progrès. Il se bat contre les institutions : la Caisse d'Epargne, l'Eglise, les historiens positivistes et tous ceux qui font de la science une nouvelle religion. Ses ennemis sont autant les "curés laïcs" que les "curés ecclésiastiques". Sa hantise : la question de la culpabilité. Alors Péguy, un écrivain catholique ? un apôtre du nationalisme ? L'affaire n'est pas classée. Au terme d'une lecture attentive de son oeuvre, Jean-Michel Rey découvre, dans cette Colère de Péguy, une des grandes figures de la mystique chrétienne. Un écrivain célèbre et mal connu.

09/2014

ActuaLitté

Critique littéraire

Péguy point final

1914, commencement de la guerre, mort de Charles Péguy, le 5 septembre, au début de la bataille de la Marne. Mais l'histoire continue, et tente de le reprendre. De Gaulle voulut le "panthéoniser". Péguy reste enterré près de Meaux au côté de ses hommes. Reste à l'arracher à sa légende, à déboutonner l'uniforme pour faire apparaître l'énergie d'une langue et l'acuité d'une pensée. Point final aux contresens qui ont entouré l'homme et l'oeuvre. Point final, mais aussi point de fuite : Péguy échappe à l'histoire. Son oeuvre ne s'y inscrit qu'en la dépassant. La mort héroïque n'est pas évacuée, mais n'est pas non plus une fin en soi. Elle est l'horizon différé de son écriture, l'événement répété dans des proses souvent posthumes, où Péguy pense l'histoire et défait l'héroïsme napoléonien. On découvre comment il voulut se sauver de et dans l'histoire. Pas de fin, donc : ouverture, où tout reprend. Point d'origine, alors : Péguy prit les histoires à rebours pour atteindre le moment où l'éternel soudain s'incarne dans le temporel. Ainsi l'affaire Dreyfus n'est pas ce qu'en ont fait les politiques : remonter à son commencement, c'est entendre la révolution morale dont elle était porteuse. De même pour l'histoire de France, du peuple juif ou du christianisme. Revenir en amont de toutes les fondations, c'est relancer les possibles, ici et maintenant.

01/2014

ActuaLitté

Critique littéraire

Notre cher Péguy

"Péguy, c'est ma jeunesse. Je revois, à Sainte-Barbe, une cour aux murs peints en rose, pour nous faire oublier sans doute l'ennui de notre vie cloîtrée. C'est là que Péguy est tombé, un jour, au milieu de notre petit groupe qui préparait l'Ecole normale. Singulier camarade ! Il venait de faire à Orléans son année de service militaire. Cela lui donnait à nos yeux la physionomie de quelqu'un qui déjà n'appartenait plus à notre espèce collégienne. Il y a quelque trente ans, dans ce petit désert où se dresse toujours le même arbre défeuillé dont j'ignore l'espèce et le nom, nous bâtissions ensemble, avec le cher Péguy, la Cité harmonieuse". Il ne faut pas attendre de cette biographie qu'elle se substitue à l'oeuvre de Péguy, qui attend qu'on commence par elle et par elle seule. Les frères Tharaud restent au seuil et la laissent intacte, reconnaissent d'ailleurs qu'ils n'ont pas su toujours la comprendre. Mais il faut volontiers considérer leur livre comme une oeuvre à part. En 1926, le public lisait les Tharaud et l'occasion s'offrait à lui de découvrir Péguy. Combien ne l'ont connu alors que par eux ? Cent ans après la mort de Péguy, quand "chacun hésite (encore) à l'ouvrir" seul, cette réédition de Notre cher Péguy voudrait inviter à l'ouvrir pour de bon, mais pas seulement, à redécouvrir aussi la prose artiste des Tharaud.

10/2014

ActuaLitté

Littérature française

Mallarmé, le sorcier

En 1948, Joë Bousquet donne à la revue Les Lettres une étude singulière, de l'admiration à la haine, sur Stéphane Mallarmé. D'une plume étonamment acerbe, il y délaisse l'onirisme de sa poésie pour affronter l'idéal de celui qu'il nomme "le sorcier de Tournon". S'il lui est "impossible de négliger son oeuvre", le texte demeure un réquisitoire obstiné contre les prétentions du maître maudit. En retraçant son parcours littéraire, Bousquet tranche la conception mallarméenne de la ? ction, fait voler en éclats le fardeau de l'ambitieux poète et plaint son approche de la condition humaine. Notre édition est augmentée de nombreuses notes et variantes inédites issues des brouillons manuscrits de Joë Bousquet (certains reproduits en fac-similé) où l'acidité, loin de décroître, ne cesse de surprendre.

11/2021

ActuaLitté

Critique Poésie

Spectres de Mallarmé

En 1997 s'est tenu à Cerisy une décade consacrée à Mallarmé. Vingt ans plus tard, au même lieu, s'est imposée la tenue d'une nouvelle rencontre. La publication des Ouvres complètes dans la Bibliothèque de la Pléiade, celle de la correspondance générale aussi et de deux nouvelles biographies, la continuation des cahiers consacrés au poète, l'intérêt renouvelé des historiens de l'art et des philosophes à son égard, les travaux " archéologiques " ou " généalogiques " posant la question de la réception et des usages de l'oeuvre, dessinent l'image d'un autre Mallarmé. Les contributions de ce colloque de 2020 visent ainsi à prendre toute la mesure de ce nouveau paradigme critique, en saisissant une oeuvre " spectrale " qui certes nous revient, mieux saisie dans son historicité propre, mais qui survient aussi sans interruption, depuis la sortie du symbolisme, dans son actualité forte. Celui dont la poésie et la poétique n'ont cessé d'interroger la façon de penser la fiction et la société, comme les jeux du langage et du hasard, demeure un repère pour les temps présents. Universitaires, essayistes, philosophes, écrivains ont trouvé là l'occasion de faire le point et de relancer les dés.

03/2021

ActuaLitté

Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 2 : Jean Paulhan et Madagascar (1908-1910)

Présenté par Jacqueline Frédéric Paulhan

11/1982

ActuaLitté

Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 6 : Correspondance Jean Paulhan-Roger Caillois (1934-1967)

Qu'est-ce qu'une correspondance, si ce n'est un effort pour dissiper les malentendus, vérifier une entente, c'est-à-dire aussi la remettre constamment en jeu. Si Jean Paulhan et Roger Caillois ont correspondu si fidèlement, c'est sans doute dans la conviction que chacun appréhendait une face irréductible à l'autre de la même vérité. Et cette conviction n'a pas été sans raisons. Car, au-delà de ce qui oppose leurs intuitions, on ne peut qu'être sensible à ce qui les a réunies : à savoir, la contradiction elle-même. Car il y a beaucoup de profane dans le sacré de Paulhan, alors même que Caillois fait surgir une horreur et une fascination bien propres au sacré de la Nature profane. La symétrie de leurs positions est moins le signe d'une séparation radicale que celui d'une nécessaire ambiguïté de la vérité. C'est à l'élucidation de cette vérité que Paulhan et Caillois se sont assujettis. Et la rigueur qu'ils ont constamment exigée l'un de l'autre jusqu'à la fin marque assez qu'ils attendaient de leur dialogue une avancée commune dans l'entente de ce qui se dérobe à toute clarté.

05/1991

ActuaLitté

Critique littéraire

Céline seul

«J'ai désiré en finir une bonne fois avec la bêtise qui englue la question Céline. Bêtise des anticéliniens et bêtise des céliniens, cécité de Sartre et bêtise rebattue de Rebatet, bêtise maximale des antisémites et bêtise râleuse des moralisateurs...On a beaucoup écrit sur l'épineux cas Céline, de très bonnes choses parfois - rarement, qu'on se rassure -, mais il semble que nul n'ait traité la question en adoptant une position fondamentalement littéraire (ni historique, ni universitaire, ni psychanalytique, ni éthique, ni critique), en laissant autrement dit le texte de Céline penser la position spiralée de Céline. Prenant le parti de laisser le génie de Céline éclairer son propre parcours, j'ai découvert que du Voyage jusqu'à Rigodon, en passant par les pamphlets, Céline a su et a dit quel était son rapport à la question juive. Non point contre, mais face à face. Face à la Bible, et surtout face à Proust. Lecteur, la guerre est déclarée, il faut choisir ton camp. Non pas : Céline ou les juifs, mais : Céline, les juifs et la littérature, ou bien le reste du monde.»Stéphane Zagdanski.

12/1993

ActuaLitté

Critique littéraire

Céline scandale

Trente-sept ans après la mort de Céline, le scandale qu'il provoque n'est nullement apaisé. Il n'y a pas lieu de s'en étonner, car ce qui scandalise en lui est la coexistence du génie littéraire et du racisme, et ce scandale intellectuel est d'autant plus grand que la puissance, la nouveauté et l'envergure de son oeuvre sont davantage reconnues, comme elles n'ont cessé de l'être pendant cette période. Ce scandale finit par avoir sur les esprits un effet de blocage : on reprend indéfiniment les termes de "grand écrivain" et d'"antisémite" et on les entrechoque sans trop se demander quels sont au juste le sens et la portée de chacun d'eux dans son cas. Ce livre se propose de faire avancer la réflexion en tentant de définir ce qui, sur le plan de la littérature, fait cette force de l'oeuvre, tout en prenant, sur le plan de la morale, la mesure de ses errements, avant de s'interroger sur la manière dont les deux plans se situent l'un par rapport à l'autre.

07/1998

ActuaLitté

Critique littéraire

Madame Céline

" Tu es un petit ange de génie et de fidélité . " Ainsi Céline parlait-il de sa femme, Lucette Almanzor, connue sous le nom de Madame Céline. De leur rencontre en 1936 dans un studio de danse jusqu'à la mort de l'auteur de Voyage au bout de la nuit en 1961, la danseuse et l'écrivain ne se sont jamais quittés. Toute en grâce et en légèreté, elle a vingt ans de moins que lui. Célèbre, il l'aide pour sa carrière. Elle est dépensière, il est radin, elle est charmante, il est bourru, elle est élégante, il est mal habillé. En 1943, ils se marient, pour le meilleur parfois, comme pour le pire souvent. L'Occupation à Montmartre, la fuite à Sigmaringen, l'exil au Danemark, elle a tout supporté par amour et fidélité. Quand le couple rentre en France après six années d'exil, avec le chat Bébert, il s'installe dans un pavillon à Meudon où il ouvre un cabinet médical, tandis qu'elle donne des cours de danse. Grâce à des archives inédites et des témoignages surprenants, David Alliot, spécialiste de Céline, perce le mystère de cette étrange alchimie qui unit ce couple pas tout à fait comme les autres. Gardienne de sa mémoire, elle veillera à la postérité de l'oeuvre de son mari. Jusqu'à son dernier souffle, Madame Céline recevra chez elle le tout Paris des lettres, admiratif et nostalgique, qui l'écoute raconter ses incroyables souvenirs. Pour la première fois, l'extraordinaire destinée de cette femme aussi discrète que mystérieuse nous est dévoilée.

01/2018

ActuaLitté

Philosophie

Roland Barthes. 1915-1980

Des Mythologies à La Chambre claire en passant par les Essais critiques ou les Fragments d'un discours amoureux, l'oeuvre polymorphe de Barthes a marqué toute une époque par une approche sémiologique qui n'a jamais sacrifié l'élégance de l'écriture. Louis-Jean Calvet a retracé l'itinéraire qui mena, hors des chemins tracés, ce "pupille de la nation" tout juste licencié de lettres jusqu'au Collège de France. Il ne tait rien, ni la gêne matérielle de l'enfance, ni les années noires de la maladie qui font bifurquer son destin, les difficultés des débuts littéraires, les années brillantes et les succès mondains, pas plus que les fragilités d'un homme doutant sans cesse de sa pensée. François Mitterrand, Claude Lévi-Strauss, Philippe Sollers, Edgar Morin, Maurice Nadeau et bien d'autres, illustres ou inconnus, ont accepté de raconter, de confier lettres et souvenirs. Ainsi, trait après trait, indice après indice osera-t-on dire, se dessinent la vie complexe et l'évolution intellectuelle et politique d'un des analystes les plus aigus des signes par lesquels s'est parlé notre temps.

10/2014