Contes de Birmanie
Il existe mille manières d'approcher une culture, un peuple,
une civilisation. L'une des plus anciennes est le conte, qui
plonge ses racines au plus profond de l'âme humaine. Récit
au-delà des âges, il transmet l'essentiel des valeurs d'un
peuple, dans un langage simple et accessible, porté par un
imaginaire poétique souvent plein de charme. Les contes
présentés dans cet ouvrage démontrent l'attachement du peuple
birman aux valeurs morales enseignées par le bouddhisme. Ils
proposent, avec une fraîcheur et une naïveté vivifiantes, des
repères aux personnes aux prises avec les inévitables rivalités,
les conflits de loyauté et autres tracasseries du quotidien. Le
rythme, les images utilisées, leur simplicité, sont autant
d'aspects qui donnent à ces histoires leur force et leur capacité
à émouvoir, et qui enchantent l'esprit. L'ouvrage dont sont
tirés ces textes est le Thoudamma Sâri Dammazat, l'un des
nombreux recueils de décisions plus ou moins fabuleuses,
attribuées à des rois, des juges ou des princesses du temps
passé. Ces contes étaient encore utilisés à la fin du 19e siècle
par les tribunaux pour rendre leurs verdicts; les juges devaient
alors "s'inspirer de la plus pure équité". Quant aux nat, ces
êtres surnaturels, bienfaisants ou cruels, très familiers des
Birmans et qui apparaissent souvent dans ces fables, ils sont
l'une des nombreuses survivances des cultes animistes. Les
illustrations originales de ce livre sont l'oeuvre d'Amélie
Strobino, une jeune et prometteuse dessinatrice genevoise.
03/2012