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CORRESPONDANCE. Tome 3, 1950-1954

Extraits

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Psychologie, psychanalyse

CORRESPONDANCE. Tome 3, 1950-1954

En 1950, Jung atteint ses soixante-quinze ans. C'est aussi le moment où, après les années d'approfondissement, en particulier du symbolisme alchimique, sa pensée en arrive à sa dernière efflorescence et où Jung débouche sur certaines de ses œuvres majeures, que ce soit le Mysterium Conjunctionis, La Synchronicité ou la Réponse à Job. Durant ces années 1950-1954, le penseur, le psychologue, l'homme Jung se réunissent indissociablement pour produire des thèses qui éclairent rétrospectivement ses études antérieures et en donnent de ce fait comme l'orientation fondamentale. Mêlant intimement l'audace de la pensée, une érudition quasi sans faille, l'expérience du clinicien, la rigueur du théoricien, ces thèses sont toutefois si neuves par rapport à son temps qu'elles font parfois scandale. Cette correspondance en porte le témoignage aigu. Dans ses lettres à Henry Corbin, Hermann Hesse, Karl Kerényi, Erich Neumann ou au théologien Victor White, on voit Jung expliquer et réexpliquer sans cesse ce qu'il a vraiment voulu dire, au-delà des malentendus et des lectures réductrices - en même temps qu'il maintient d'une façon intransigeante ses points de vue, qu'il a mis près d'un demi-siècle à élaborer dans leur dernière version. Et ce n'est pas le moindre mérite de cette correspondance, au ton souvent si libre, que de nous faire voir Jung par lui-même et de nous livrer ainsi, d'une certaine manière, le " vrai " Jung.

04/1994

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Témoins

Correspondance. Tome 2, 1950-1956

Ce second volume de la Correspondance de Madeleine Delbrêlcouvre la période de 1950 à 1956. Le lecteur traverse avec elle plusieursévénements majeurs. En tout premier, la crise des prêtres ouvriers, qui vamener à l'arrêt de l'expérience, du moins sous sa première forme, en1953 ; Madeleine en connaissait personnellement plusieurs et sacorrespondance avec eux éclaire de nombreuses attitudes et recherches de cettepériode douloureuse mais féconde de l'Eglise. L'année 1955, qui fut celle de lamort de ses parents et aussi de Jean Maydieu, à quelques mois de distance, nousfait entrer plus profondément dans le quotidien, les soucis et la combativitéde Madeleine, mais aussi la qualité de son discernement. La fraternité avec seséquipières de la Charité est aussi très présente. Sa correspondance, active etpassive, avec Mgr Veuillot débute en 1953 et se densifie à partir de 1955, début d'un étonnant dialogue. L'ensemble retrace au jour le jour le déploiementd'intuitions majeures d'un laïcat engagé et pleinement partenaire de lamission. Textes établis et annotés par Gilles François et Bernard Pitaud

11/2023

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 10, 1951-1958

C'est la dernière période de la vie de Roger Martin du Gard. Son pessimisme grandit. Le bouleversement du monde et les convulsions internationales l'inquiètent. Les relations avec sa fille se détériorent. L'âge et ses misères l'accablent; il se plaint volontiers, avec humour souvent, de la "décrépitude de la carcasse"... Sa solitude de "vieil ours insociable et indépendant" s'accroît. Malgré divers témoignages de sympathie, il sait que son œuvre s'éloigne. Il se sent de plus en plus dépassé par son temps; mais, dans une époque de "guerres de religion", il s'obstine à plaider pour "la souveraineté de l'individu". Il profite de son roman toujours en chantier, sa " tapisserie de Pénélope", pour exprimer sa pensée. Il continue de converser avec les amis qui sont toujours là : Jean Denoël, Jean Schlumberger, Marcel Jouhandeau, André Malraux... Il s'appuie sur une solide amitié, celle de la "chère voisine", Marie Rougier. Il s'est fait de nouveaux amis parmi de jeunes écrivains qu'il conseille et encourage. Son temps est maintenant compté. Gide est mort en février 1951; d'autres disparaissent. Il est dans la "salle d'attente" et se "< résigne à l'inévitable". Le temps de l'inventaire est venu. Il prépare l'édition de ses Œuvres complètes, heureux d'y voir associé Camus. Il met en ordre ses manuscrits, classe ses anciennes correspondances, trie les documents amassés. Il fait ses valises, les fameuses "cantines" qu'il destine à la Bibliothèque Nationale. L'on suit avec émotion le détachement pathétique du vieil homme face à la mort, qui, jusqu'à la fin, reste fidèle à son principe : " consentir à soi-même ".

11/2006

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Critique littéraire

Correspondance. (1920-1950)

La correspondance entre le célèbre écrivain français André Gide et le romaniste allemand et grand érudit Ernst Robert Curtius traite de sujets multiples et passionnants : littérature et écriture, rapports conflictuels entre leurs deux pays, débat politico-culturel, traduction, critique littéraire, etc.

12/2019

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Littérature étrangère

Correspondance (1910-1954)

Le grand poète russe Boris Pasternak, auteur du Docteur Jivago, avait une cousine, Olga Freidenberg, professeur de littérature grecque à l'Université de Léningrad, née comme lui en 1890, et qui devait le précéder de quelques années seulement dans la mort. Une enfance commune, un moment romanesque d'exaltation partagée au seuil de leur vie d'adultes, puis, surmontant la séparation imposée par de longues années d'épreuves matérielles et d'isolement moral, la complicité spirituelle intacte de deux héritiers des valeurs menacées par la barbarie : voilà ce que cette correspondance, ensevelie sous les décombres d'une époque de destructions, nous ramène au grand jour. Deux écrivains, l'un illustre, l'autre inconnu, s'y manifestent avec l'éclat inimitable de la spontanéité. Leur dialogue nous fait mieux comprendre l'itinéraire qui a mené Pasternak de Ma soeur la vie au Docteur Jivago. Il nous révèle la forte personnalité d'une femme à l'intelligence pénétrante, dont l'ouvre scientifique considérable a été en grande partie étouffée par un environnement hostile. Il projette enfin une vive lueur sur le drame de l'intelligentsia russe face à la Révolution.

03/1987

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Critique littéraire

Correspondance. 1934-1950

André Gide, frais converti au communisme, et le jeune militant enthousiaste Jef Last se lièrent d'amitié en 1934, à l'occasion d'un grand meeting parisien. Dès le printemps suivant, ils voyageaient ensemble au Maroc ; en 1936, Last accompagne Gide en URSS... En 1947, il est encore à ses côtés aux Fêtes de la Jeunesse à Munich. Jusqu'à sa mort, Gide échangea une abondante correspondance avec " ce fou de Jef " (1898-1972), romancier et journaliste hollandais, polyglotte, grand voyageur et personnage pittoresque et haut en couleurs, l'" ami charmant " pour qui il avait éprouvé " cette sorte de sympathie subite et violente, qui bondit par-dessus les barrières factices ". Les quelque 180 lettres inédites publiées ici prennent place au côté des grandes correspondances gidiennes déjà connues, et sont particulièrement intéressantes pour comprendre la " politique " de Gide (le voyage en URSS, la guerre d'Espagne, Munich... ), mais il y est aussi beaucoup question de littérature, de voyages - et d'amitié.

01/1985

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Critique littéraire

Potlatch (1954-1957)

Les opinions les plus répandues sont exprimées par le troisième cas : vocable vide de sens (Franc-Tireur, Camus, etc.) et le premier cas : espion soviétique (Aspects de la France, Breton, G. Mollet, etc.). Cependant quelques personnes parmi nos correspondants soutiennent hardiment la deuxième éventualité : cadeau somptuaire. Il est donc inutile de s'attarder sur ce problème, aussi embrouillé que tous les problèmes que cette société feint de se poser. Et sur une solution aussi aveuglante que toutes les autres.

10/1996

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Critique littéraire

Correspondance. 1920-1959

La correspondance entre André Breton et Benjamin Péret - 1920-1959 - revêt une importance majeure pour la connaissance du surréalisme, non seulement parce qu'elle représente une source inédite de l'histoire du mouvement depuis son origine mais, surtout, parce qu'elle constitue un exemple rare, sinon unique, d'une collaboration étroite et d'une amitié de toute une vie entre deux poètes. Breton disait de Péret : "J'en parle de trop près comme d'une lumière qui jour après jour [...] m'a embelli la vie". Tandis que Péret déclarait : "Je suis, à coup sûr, moins qualifié que quiconque pour parler d'André Breton parce que je ne pourrai jamais disposer du recul nécessaire pour apprécier une oeuvre et surtout une vie qui m'est si amicalement proche depuis près de quarante ans". Cette correspondance montre, loin des idées toutes faites, la véritable nature de cette relation reposant sur des affinités électives, des inclinations et des goûts sensiblement différents, mais en même temps complémentaires et indissociables. Comme le souligne Claude Courtot : "Ce principe supérieur ne serait-ce pas le signe d'une personnalité unique - trop écrasante pour un seul homme - [...] et qu'ils s'efforceront de rassembler ?". On assiste à un dialogue mené sur un pied d'égalité n'excluant ni les désaccords ni les nuances et qui apporte un démenti aux caricatures faisant de Breton un chef autoritaire et dominateur et de Péret le fidèle exécutant dans l'ombre du maître. Tout au long de ces presque quarante années d'échange se succèdent des moments sombres ou lumineux : toute une vie à la hauteur de l'idée de liberté, d'émancipation de l'esprit et de transformation sociale que le surréalisme s'était fixée dès sa naissance.

12/2017

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Critique littéraire

Correspondance. 1920-1959

La fervente et fidèle amitié de Jean Paulhan et Henri Pourrat (1887-1959) peut étonner, tant paraît grande la distance entre leurs expériences et leurs environnements, l'un à Paris au coeur de la vie littéraire et intellectuelle, l'autre isolé dans son Auvergne natale, aux environs d'Ambert, animé par le goût presque exclusif pour la vie et la culture paysannes. Elle se noue toutefois au début des années 1920, après que Paulhan a proposé au poète des "Montagnards" (1918) de rédiger des notes critiques pour La NRF. En quarante ans d'échanges et de services, de préoccupations et d'activités communes, les deux écrivains ont été "du même voyage" (Paulhan) et se sont donné, à tous les plans, personnels et professionnels, "la vraie poignée de main" (Pourrat). Eclairant les travaux et les jours des deux hommes, dans des contextes parfois douloureux, leur correspondance est pour l'essentiel consacrée à leurs activités littéraires pour la NRF, maison d'édition et revue. Paulhan conseille, avec soin et admiration, mais sans complaisance, le romancier du Mauvais garçon et de La Cité perdue ; et l'éditeur soutient son ami auvergnat dans la grande entreprise de collecte et de transposition littéraire des contes populaires qui l'occupera après guerre, et dont il composera le trésor universel. Paulhan restera enfin toujours attaché à cette critique bienveillante qu'exerce Pourrat dans les colonnes de la revue, portant souvent sur des ouvrages où la nature et la vie rurale occupent le premier plan. S'y dessine la défense d'un régionalisme ouvert et large, qui est autant celui d'un terrien fraternel que celui d'un moraliste et d'un croyant, attaché à la beauté de l'incarnation, au sens de la vie et au salut des hommes : "Si l'homme ne reste pas en liaison et en amitié avec les choses naturelles, il se déshumanise".

02/2020

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Critique littéraire

Correspondance 1951-1990

Imaginons un lecteur curieux et ignorant tout des deux protagonistes de cette longue conversation. Il découvrirait par hasard ce volume. C'est sans doute lui, le lecteur sans a priori, qui savourera le plus sa première lecture, car il en vivra, pas à pas, le déroulement progressif, celui d'une histoire d'amour. Elle apparaît dans sa banalité comme dans son extraordinaire, avec cette chance supplémentaire qu'elle est écrite par un styliste hors pair et par son émule douée. Ainsi notre lecteur suivra-t-il les remous de leurs coeurs capricieux (il l'aime, elle l'aime moins. Il la persuade, elle se laisse faire. Elle a des amants, il souff re. Il la maltraite, elle se rebelle). Il verra la relation s'aff ermir : il lui enseigne, elle apprend. Ils se marient. Ils achètent un appartement. Elle lui off re un fouet, elle lui raconte ses aventures. Il bricole, elle décore. Il voyage. Elle écrit. Etc. Cette chronique d'un amour construit peut se lire comme telle, hors contexte, hors références et personnages illustres (et on en croise ici, des personnages illustres et éclectiques, à commencer par Jérôme Lindon en jeune éditeur courageux, Barney Rosset en hôte généreux et approximatif, Roland Barthes, Claude Simon, Alain Resnais, Pierre Alechinsky et tant d'autres). Elle ne fi nit pas. Elle se prolonge jusque dans l'écriture du livre que Catherine Robbe-Grillet publie en même temps que cette Correspondance, et qui s'intitule Alain. Ce volume est présenté et annoté par Emmanuelle Lambert (Imec), commissaire d'exposition, auteur de catalogues et d'articles et éditrice de deux recueils d'Alain Robbe-Grillet à qui elle a consacré le récit Mon grand écrivain (Les Impressions nouvelles, 2009).

10/2012

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Critique littéraire

Correspondance 1920-1957

"Deux amis racontent ce qui les a intrigués, ou amusés, soulignent le détail qui a frappé leur curiosité toujours en éveil". Comme l'écrit Jean-Philippe Segonds : "Ils ne livrent qu'une part d'eux-mêmes, mais combien attachante, toute de spontanéité et de gentillesse. Dans ce plaisir d'écrire, les mots courent librement avec, çà et là, quelque négligence mais, plus d'une fois, un tour admirable, un rare bonheur dans l'expression". Jean-Philippe Segonds a travaillé pendant des années à la mise au point de ce volume, relayé à sa mort par Marc Kopylov. Au fil de trois cent dix lettres, nous voyons naître une amitié entre deux grandes figures de la littérature française. "Peut-on imaginer deux êtres aussi différents de caractère et même parfois de goût ? " demande Michel Déon dans sa préface. "L'un, Paulhan, est bref, il dit tout en trois lignes, se dissimule sous deux lettres, J. P. ou un pseudonyme, ses fonctions l'obligeant, il sait rester ouvert à l'autre, se montre conciliant ou émet des doutes quand il ne se retranche pas derrière les décisions de Gaston Gallimard, l'éditeur parfait. L'autre est un grand bourgeois de province, jamais plus heureux que dans sa propriété de Valbois, impératif malgré son extrême politesse. Trois ans durant, ils se donnent du "monsieur" avant de passer au peu compromettant "cher ami". Paulhan s'amuse, ironise, mais avec délicatesse. Pour la connaissance de l'élaboration de cette oeuvre et de l'immense générosité littéraire de Larbaud, il ne saurait y avoir de plus heureux retour en arrière que cette édition".

12/2010

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Photographie

Vers l'orient. 5 volumes, Japon 1958 ; Chine 1957 ; Indé Népal 1956 ; Iran Afghanistan Pakistan 1955-1956 ; Turquie 1955, Edition bilingue français-anglais

Turquie, Iran, Afghanistan, Pakistan, Inde, Chine puis Japon : six pays traversés et photographiés par Marc Riboud entre 1955 et 1958. Les Éditions Xavier Barral publient à l’automne 2012 Vers l’Orient, un coffret de cinq ouvrages, véritable carnet de notes visuelles réunissant les plus belles photographies prises lors de ce long et lent voyage entrepris pour rejoindre initialement Calcutta. Comme beaucoup d’autres avant lui, Marc Riboud a eu besoin de partir, de quitter la France, sa famille et la reconstruction de l’après-guerre. Âgé de 30 ans, ingénieur de formation, il achète la vieille Land Rover de George Rodger et se met en route au printemps 1955. Sans avoir lu ni les grands récits de Nerval ni ceux de Segalen, il a été bercé en revanche dès très jeune par les récits de voyage de son père, de retour d’un tour du monde entrepris dans les années 1910. Désireux de découvrir ces civilisations millénaires, il s’arrête d’abord à Istanbul, avant de poursuivre son chemin par les admirables paysages de Cappadoce et d’Anatolie. Il traverse la Perse pour rejoindre l’Afghanistan et ses zones tribales, comme l’avait fait peu de temps avant lui Nicolas Bouvier. En 1956, il arrive en Inde, sa destination initiale, qu’il sillonne pendant près d’une année : Calcutta, Bombay, Delhi, Darjeeling, le Rajasthan, Bénarès jusqu’au Népal. C’est de là qu’il entre en Chine communiste, où il est l’un des rares Occidentaux à obtenir un visa. Il termine son « Grand Tour » au Japon en 1958, alors en pleine reconstruction après la guerre et en pleine mutation sociétale. De retour en France, Marc Riboud ramène des milliers de photographies, traces de ces cultures ancestrales, que l’on retrouve partout, dans les monuments, les gestes, la beauté des femmes, l’hospitalité des gens, le temps qui n’est pas compté. Ceux qui connaissent l’Orient d’aujourd’hui découvriront peut-être dans ces photos réalisées il y a près de soixante ans ce qui reste quand tout semble changer, et, derrière l’occidentalisation grandissante, le fil caché de l’intemporalité.

11/2012

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Critique littéraire

Correspondance (1945-1959)

L'amitié entre Albert Camus et Nicola Chiaromonte (1905-1972) est née "d'un rapport humain des plus beaux et vrais : l'hospitalité". Le jeune Camus, qui vient d'achever la rédaction de ses "trois Absurdes", se lie à l'intellectuel italien exilé lors de son passage à Oran au printemps 1941. Militant antifasciste et anticommuniste, ami d'Alberto Moravia et d'Andrea Caffi, Nicola Chiaromonte s'apprête alors à rejoindre les Etats-Unis pour quelques années. A New York, en lisant le Mythe de Sisyphe et L'Etranger, il se découvre une profonde parenté d'esprit et de préoccupation avec l'écrivain français. C'est après Hiroshima que l'intellectuel italien, ayant lié d'étroites relations avec la gauche anticonformiste américaine en prenant part à la fondation de la revue pacifiste politics, suscite la collaboration intellectuelle de son ami français, désireux de nourrir avec lui un nécessaire "commerce social". Cette complicité amicale échappe, dans l'esprit des deux hommes, à l'autorité de l'Etat et des partis. De cet effort partagé naîtront des communautés de réflexion, en particulier les Groupes de liaison internationale, fragiles "flots de résistance" contre la déferlante des idéologies et la restauration des dictatures. Cette correspondance croisée, réunissant quelque quatre-vingt-dix lettres inédites, restitue l'exigence et la fraternité de ce dialogue vécu sous le mode de l'urgence : "Nous sommes comme des témoins, écrit AlbertCamus, en passe d'être accusés. Mais je ne veux pas vous laisser croire que je manque d'espoir. Il y a certaines choses pour lesquelles je me sens une obstination infinie." Il n'y a pas à distinguer ici entre la recherche de la vérité et la chaleur de l'amitié.

06/2019

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Critique littéraire

Correspondance. 1944-1959

Le 19 mars 1944, Albert Camus et Maria Casarès se croisent chez Michel Leiris, lors de la fameuse représentation-lecture du Désir attrapé par la queue de Pablo Picasso. L'ancienne élève du Conservatoire national d'art dramatique, originaire de La Corogne (Galice) et fille d'un ancien président du Conseil de la Seconde République espagnole exilé à Paris en 1936, n'a alors que vingt-deux ans. Parlant parfaitement français, elle a débuté sa carrière d'actrice en 1942 au Théâtre des Mathurins, au moment où Albert Camus publiait L'Etranger et Le Mythe de Sisyphe chez Gallimard. Albert Camus vit alors seul à Paris, la guerre l'ayant éloigné depuis deux ans de son épouse Francine, enseignante à Oran. Sensible au jeu, au tempérament et à la beauté de l'actrice, Albert Camus lui confie le rôle de Martha pour la création de sa pièce Le Malentendu en juin 1944. Et durant la nuit du Débarquement en Normandie, sortant d'une soirée chez leur ami Charles Dullin, Albert Camus et Maria Casarès deviennent amants. Il ne s'agit là encore que du prélude à une grande histoire amoureuse ; car Maria décide de mettre fin à cette relation qui lui semble sans avenir, au vu de la situation conjugale de son amant. Mais quatre ans exactement après leur première déclaration, le 6 juin 1948, Albert et Maria se retrouvent, par un heureux hasard, sur un boulevard parisien ; leur histoire commune reprend alors, plus passionnée que jamais, et sans interruption jusqu'à la mort accidentelle de l'écrivain, au début de l'année 1960. Durant toutes ces années, Albert et Maria n'ont jamais cessé de s'écrire, notamment lors des longues semaines de séparation dues à leur engagement artistique et intellectuel, aux séjours au grand air ou aux obligations familiales. Sur fond de vie publique et d'activité créatrice (les livres et les conférences, pour l'écrivain ; les tournées avec la Comédie-Française et le TNP pour l'actrice), leur correspondance croisée, demeurée inédite jusqu'à ce jour, révèle quelle fut l'intensité de leur relation intime, s'éprouvant dans le manque et l'absence autant que dans le consentement mutuel, la brûlure du désir, la jouissance des jours partagés, les travaux en commun et la quête du véritable amour, de sa parfaite formulation et de son accomplissement. Nous savions que l'oeuvre d'Albert Camus était traversée par la pensée et l'expérience de l'amour, jusqu'aux dossiers préparatoires du Premier Homme. La publication de cette immense correspondance révèle la pierre angulaire de cette constante préoccupation : l'amour, l'inévitable amour. "Quand on a aimé quelqu'un, on l'aime toujours", confiait Maria Casarès bien après la mort d'Albert Camus ; "lorsqu'une fois, on n'a plus été seule, on ne l'est plus jamais".

11/2017

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Critique littéraire

Correspondance. 1945-1959

Albert Camus et Louis Guilloux font connaissance chez Gallimard durant l'été 1945, à l'instigation de leur ami commun Jean Grenier. Guilloux a déjà derrière lui deux décennies d'engagement et d'écriture et une oeuvre publiée importante. Camus, dont L'Etranger et Le Mythe de Sisyphe ont paru en 1942, n'a que trente-deux ans ; son implication dans Combat lui vaut une notoriété grandissante. Les différences ne manquent pas entre le Breton et l'Algérien. Camus semble plus solaire, Guilloux plus habité par le noir ; le premier est rongé par le doute et le second aspire à la lumière. Mais l'amitié entre les deux hommes est immédiate et durable, et leurs affinités nombreuses : "Je l'aime tendrement et je l'admire, écrira Guilloux en 1952, non seulement pour son grand talent, mais pour sa tenue dans la vie". Ces fils du peuple, qui ont connu la pauvreté et la maladie, sont animés par l'esprit de justice et de fraternité, prenant le parti des malheureux et des opprimés sans jamais s'inféoder à une organisation qui voudrait les représenter. Tous deux partagent une conscience aiguë de la douleur, où ils reconnaissent la "constante justification" de l'homme et dont ils tirent les éléments d'une conduite morale et politique. Cette correspondance croisée ponctue quinze années d'une profonde et tendre affection, nourrie d'innombrables causeries, lectures, promenades et repas partagés. Comme toute amitié, elle eut ses temps forts, telle la visite de Camus à Saint-Brieuc en 1947, durant laquelle le futur auteur du Premier Homme va sur la tombe de son père, enterré au carré des soldats de la Grande Guerre ; ou encore le séjour de Guilloux en 1948 en Algérie, où il partage un repas avec Camus et sa mère.

09/2013

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Critique littéraire

Correspondance (1944-1958)

Le 24 juin 1948, Roger Martin du Gard avait écrit à André Gide : "Camus est celui de sa génération qui donne le plus grand espoir. Celui qu'on peut ensemble admirer et aimer". Dix ans plus tard, à la mort du romancier des Thibault, Albert Camus note sobrement dans son Cahier : "On pouvait l'aimer, le respecter, Chagrin". Emouvant parallèle qui souligne la dimension affective d'une correspondance fondée sur la confiance, le partage des mêmes valeurs, l'engagement douloureux de l'écrivain au service de la paix, de la justice et de la dignité. En Martin du Gard, Camus apprécie l'expérience d'un généreux aîné apte à conseiller, à comprendre sans condamner, en garde permanente contre "la fascination des idéologies partisanes". Et Camus illumine les dernières années du vieil homme si prompt à douter de lui-même. Par sa révolte lucide et la riche variété de sa palette, il prouve à Martin du Gard que l'on peut s'inscrire sans en rougir dans la lignée d'un humanisme dont Jean Ramis et Les Thibault furent naguère tributaires. Leurs lettres et les notes qui les éclairent révèlent deux natures fraternelles, dont les angoisses et les espoirs n'ont pas cessé d'être les nôtres.

09/2013

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Correspondance

Correspondance (1944-1959)

"Tu es entrée, par hasard, dans une vie dont je n'étais pas fier, et de ce jour-là quelque chose a commencé de changer. J'ai mieux respiré, j'ai détesté moins de choses, j'ai admiré librement ce qui méritait de l'être. Avant toi, hors de toi, je n'adhérais à rien. Cette force, dont tu te moquais quelquefois, n'a jamais été qu'une force solitaire, une force de refus. Avec toi, j'ai accepté plus de choses. J'ai appris à vivre. C'est pour cela sans doute qu'il s'est toujours mêlé à mon amour une gratitude immense". Pendant quinze ans, Albert Camus et Maria Casarès échangent des lettres où jaillit toute l'intensité de leur amour. Entre la déchirure des séparations et les élans créateurs, cette correspondance met en lumière l'intimité de deux monstres sacrés au sommet de leur art.

01/2020

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 9, 1945-1950

La guerre se termine. Roger Martin du Gard quitte Figeac pour regagner Nice, peu désireux de revenir à Paris et de regagner le Tertre; il attend que les passions s'apaisent. Il s'y décide enfin. Attentif aux mouvements de pensée et au renouveau qui s'annonce, inquiet de voir l'état révolutionnaire de la France, il résiste aux pressions, redoute les conflits qui se préparent et refuse de "se jeter dans la mêlée ". Il prend vite conscience qu'il est désormais un homme du passé. Il " reste d'un temps sceptique, et se défiant de toutes les certitudes". Il refuse l'"esprit partisan" et rejette la "littérature engagée" que prône désormais Sartre. Malgré les difficultés, il veut garder sa liberté et rester fidèle à soi-même. Lucide, il est l'homme d'entre les deux guerres, " "spectateur passif", mais spectateur". "Dépassé par l'Histoire, je me survis", reconnaît-il. " Entre un présent hostile et dénudé, et le passé qui m'offrait son refuge, j'ai lâchement opté pour le passé, et accepté d'être un "anachronisme". " Il accepte ses limites. Sachant qu'il ne peut parler à la génération nouvelle, il reprend son travail et réfléchit à l'œuvre posthume commencée durant la guerre. Il est soucieux d'" achever harmonieusement sa courbe ". En novembre 1949, il perd brutalement sa femme. Une page se tourne. Malgré le travail qui le délivre de sa souffrance, en 1950 il se sent peu à peu démoralisé; aux ennuis de santé s'ajoutent les nouvelles du monde : Roger Martin du Gard est persuadé de l'imminence d'une conflagration. Le ton de ses lettres se colore parfois de cette angoisse de l'avenir.

11/2006

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Littérature française

D'Hadrien à Zénon. Correspondance 1951-1956

Cette intégrale des lettres autorisées par Marguerite Yourcenar, de la publication de Mémoires d'Hadrien (1951) jusqu'à 1956, accompagne ce premier chef-d'œuvre par rapport auquel " mes livres précédents seront évalués à l'avenir... et qui représentent le travail de toute une vie ". Elles montrent l'écrivain aussi attentif au processus de publication qu'au processus de création, dans la gestion infatigable de son œuvre. Emerge de cette correspondance une Yourcenar peu connue, qui conseille, proteste, légifère, attaque, revendique, se défend, défend les autres, se fait avocate, procureur, comptable, iconographe, correctrice, traductrice et, surtout, admirable critique et interprète de son œuvre propre. " Le reproche de poli, d'achevé dans le style quand on l'accouple au terme "ouvrage de dame " me fait bondir, nullement parce qu'il s'agit de l'œuvre d'une femme mais parce que le dédain du "fini parfait, de la perfection pure" obtenus ou cherchés dans le style, vous permettraient de mettre Racine ou Praxitèle au niveau du point d'Irlande. " Et pourtant ces documents où l'auteur de Mémoires d'Hadrien quitte le peplum et se laisse aller à l'humeur du quotidien, jusque dans certain relâchement d'expression, dissiperont bien des idées reçues sur cet esprit libre et son humour parfois décapant : " Le respect d'un texte est une forme de respect de la vérité ", écrit-elle à Alexis Curvers. C'est le même souci d'exactitude qui a inspiré les éditeurs de cette correspondance dans l'établissement et l'annotation de ces lettres. Des lettres où progressivement le laboratoire de Mémoires d'Hadrien s'ouvre sur la refonte d'une œuvre ancienne, antichambre de L'œuvre au Noir. E. D.-J. et M. S.

05/2004

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Comics divers

American Vampire Intégrale Tome 3 : 1954-1959

1954. Si l'histoire des Etats-Unis est relativement récente, elle porte néanmoins en elle son lot de sombres mystère. Du grand ouest américain peuplé de tribus de indiennes aux folles années cinquante rythmées par le vrombissement, des gros bolides et le son endiablé du rock'n'roll, les vampires ont fait leur nid. Pour les combattre, l'ordre des vassaux de vénus dispose d'une armée d'agents de terrain, parmi eux un jeune et fougueux chasseur du nom de Travis kidd. AMERICAN VAMPIRE est l'un des tout premiers titres de Scott SNYDER, devenu depuis l'un des auteurs les plus prolifiques de sa génération. Très tôt repéré par Stephen KING avec lequel il méprit les débuts de sa saga, SNYDER est ici accompagné Rafael ALBUQUERQUE et Dustin NGUYEN, deux artistes au renom international. de la création des Etats-Unis à la conquête de l'espace, en passant par la naissance d'Hollywood et les différents conflits armés contemporains, cette édition intégrale replace selon un ordre chronologique les récits et événements de la série, restituant chaque tome dans sa singularité historique.

02/2021

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Poésie

Jean Mary : 1951-1954

Ami du monde, Ce livre que tu tiens n'est pas un carnet de poèmes ordinaire rédigé par un vieillard aigri par le fait que son talent n'ait pas été reconnu à l'époque. Ce que tu vas découvrir est le cheminement de la pensée de mon grand-père de 1951 à 1954. Elle se baigne d'abord dans le surréalisme, puis se plonge dans des réflexions philosophiques sur la spiritualité. La pensée de mon grand-père est confrontée à un secret de famille qu'il veut comprendre. Cependant, la note dominante de cette partition est son admiration pour les femmes. Grand-père les contemple, les écoute, les dessine avec ses rimes et les défend face à la misogynie et à l'hypocrisie masculine.

04/2021

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Critique

Journal 1958-1959

En 1958, la maison d'édition Putnam s'apprête à publier aux Etats-Unis le chef d'oeuvre de Vladimir Nabokov, Lolita. Quelques mois avant la parution, l'auteur et son épouse, Véra Nabokov, pressentent que cette publication sera un tournant capital dans la carrière de Vladimir et décident de rendre compte des événements qui surviendront. Bien que quelques entrées soient écrites de la main de Vladimir, c'est principalement Véra qui tiendra ce journal jusqu'en août 1960. Elle y décrit le succès immédiat du roman, les sollicitations croissantes des journalistes, des éditeurs étrangers, des studios hollywoodiens, les demandes extravagantes des lecteurs et les diverses requêtes arrivant de toutes parts. Ce journal offre ainsi une perspective inédite sur l'effervescence créée dans la vie du couple par ce que Nabokov appelle "l'ouragan Lolita" . Il témoigne également du rôle déterminant que Véra a tenu dans la carrière littéraire de Nabokov, qui, sans doute à cause de la rareté de ses témoignages qu'elle a volontairement détruits, s'est trop souvent apparenté à celui d'une épouse silencieuse et effacée. Les pages du Journal, complètement inédites, démontrent qu'il n'en est rien et rendent compte pour la première fois de son engagement de chaque instant auprès de l'écrivain, de sa puissante clairvoyance, ainsi que de son humour vif, et parfois incisif.

10/2023

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Littérature française

Romans. 1952-1955

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Beaux arts

Correspondance croisée 1910-1955

Loin d'être l'autodidacte solitaire que veut la légende, Le Corbusier doit sa formation à l'enseignement de quelques maîtres avec lesquels ses relations ont été assez intenses pour se prolonger sous forme épistolaire. Après le peintre Ch. L'Eplattenier et l'architecte A. Perret, l'écrivain suisse William Ritter (1867-1955) aura été le troisième de ces maîtres, initiant le jeune homme au métier d'écrire, aux subtilités de la langue française et aux humanités classiques. Il avait ouvert l'horizon culturel du jeune Jurassien aux pays d'Europe centrale et l'avait guidé pour son célèbre Voyage d'Orient. Ritter était ensuite devenu un confident pour le jeune homme pendant les années de guerre. Eloignés par le départ de l'architecte à Paris, en 1917, les deux amis sont restés liés toute leur vie. Les 450 lettres échangées entre eux constituent un document capital pour comprendre la formation et la pensée de l'architecte, le plus important peut-être du XXe siècle.

02/2015

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Critique littéraire

CORRESPONDANCE 1895-1950. Tome 2, 1907-1950

Voici, jusqu'ici entièrement inédite, une des correspondances les plus importantes d'André Gide, tant par le nombre des lettres échangées (près de 600, sur plus d'un demi-siècle) que par la diversité des intérêts qui lièrent l'auteur des Nourritures terrestres, dès 1895, avec André Ruyters, écrivain belge précoce (il a alors dix-neuf ans) et original, qui sera avec lui l'un des six "pères fondateurs" de La Nouvelle Revue Française (dont il fut le gérant jusqu'à la guerre de 1914). Cette correspondance fera sortir de l'ombre où elle était restée la figure, singulière et attachante, d'un des plus proches amis de Gide, dont tous les lecteurs de celui-ci connaissaient le nom, mais en ignorant tout (il est à peine mentionné dans les biographies de l'écrivain) de celui qui fut le dédicataire d'Isabelle. On verra vivre ici une amitié, d'abord tendre et passionnée, puis orageuse et subissant de violentes ruptures, mais perdurant jusqu'à la mort de Gide. Outre son intérêt documentaire et biographique, cet ensemble de lettres, où chacun lit, explique et commente les œuvres de l'autre, est surtout précieux d'un point de vue purement littéraire : sur les Nourritures de Gide, sur Le Mauvais-Riche de Ruyters, sur l'art de la traduction (à propos du Typhon de Conrad traduit par Gide), sur de multiples questions de grammaire et de morale... On découvrira ici nombre de lettres passionnantes, dont la lecture est indispensable pour la connaissance de Gide et de l'histoire littéraire de son temps. L'édition de cette correspondance est due à la collaboration de Claude Martin, auteur de nombreux ouvrages sur Gide (en particulier sur sa correspondance), et d'un des meilleurs connaisseurs de la littérature belge de l'époque, Victor Martin-Schmets, éditeur des Œuvres complètes d'André Ruyters ; Pierre Masson, auteur d'une étude publiée naguère aux PUL (André Gide, voyage et écriture, 1983) s'est joint à eux pour la présentation de ce monument épistolaire.

10/1996

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Littérature française (poches)

Carnets. Tome 3, Mars 1951 - décembre 1959

«Chaque matin quand je sors sur cette terrasse, encore un peu ivre de sommeil, le chant des oiseaux me surprend, vient me chercher au fond du sommeil, et vient toucher une place précise pour y libérer d'un coup une sorte de joie mystérieuse. Depuis deux jours il fait beau et la belle lumière de décembre dessine devant moi les cyprès et les pins retroussés.» Entre 1951 et 1959, Albert Camus écrit L'Été, La Chute, L'Exil et le royaume. Il réagit aux polémiques déclenchées par L'Homme révolté, à la tragédie de la guerre d'Algérie, voyage en Italie et en Grèce, reçoit le prix Nobel. Ses Carnets témoignent de son désir d'harmonie, auquel il tend «à travers les chemins les plus raides, les désordres, les luttes». On trouvera à la fin de ce volume un index général des trois tomes.

09/2013

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Littérature étrangère

Livre des esquisses. 1952-1954

Entre 1952 et 1954, Jack Kerouac sillonne les Etats-Unis, de New York à San Francisco, et s'échappe au Mexique, au Maroc, ou encore à Londres et Paris. Ses notes, prises sur le vif, s'accumulent dans des carnets. La vie quotidienne en Caroline du Nord, le travail du serre-freins dans les dépôts de chemins de fer, les bruits dans les bois, les gens dans la rue, les filles, le vin, l'herbe... Orage approchant, brume grise, herbes folles, hôtels, bars, camions, lumières... Autant d'images et d'impressions qui composent le motif de ce Livre des esquisses.

05/2010

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Sciences politiques

Promotion Félix Eboué 1952-1954

La série des Cahiers consacrés aux promotions anciennes de l'ENA se poursuit ici avec le présent Cahier consacré à la promotion Félix Eboué (1952-1954). Ce numéro des Cahiers de l'Ena se distingue par la richesse des témoignages qui en constituent la partie la plus substantielle et qui fournissent de nombreuses informations sur la manière dont les élites administratives étaient formées. Arnaud Teyssier, dans sa contribution à ce douzième Cahier, souligne la place importante déjà prise par l'Ena dans la fonction publique en construction : "Nous pouvons saisir une institution neuve dans son essence, mais aussi une dynamique administrative en devenir".

08/2019

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Foucault

Phénoménologie et Psychologie. 1953-1954

En octobre 1954, Michel Foucault, alors assistant en psychologie à Lille, écrit à son ami Jean-Paul Aron au sujet d'un texte qu'il est en train de rédiger : " La thèse est passée en deux mois du néant à la 150e page. Je suis moi-même fort surpris de ce livre-champignon : non seulement de sa croissance, qui exige bien des retouches, mais aussi de sa tournure ; il a pris tout de suite l'allure d'une interrogation sur la notion de monde dans la phénoménologie, qui m'a mené à toute une interprétation de Husserl, qu'on dira certainement heideggérienne, mais qui ne l'est pas, je crois. Je me demande en tout cas comment j'ai pu jouer au psychologue pendant plusieurs années. " Le manuscrit édité dans ce volume correspond sans doute à ce projet de thèse que Foucault n'a plus évoqué par la suite. De ce silence, comme de quelques remarques ultérieures, on a pu déduire que Foucault avait une vision surtout négative de la phénoménologie. Phénoménologie et Psychologie montre pourtant qu'il avait le plus grand respect pour la pensée de Husserl, dont on constatera que le jeune philosophe avait une maîtrise remarquable. Pour lui, la phénoménologie husserlienne permet à la philosophie de se dégager des impasses de la psychologie. Ressaisie dans sa radicalité transcendantale, la phénoménologie ne se concentre plus en effet sur le sujet ou la conscience, mais elle dévoile sa portée proprement ontologique en s'orientant résolument vers le monde. A travers son interprétation de Husserl, Foucault définit donc pour la première fois son propre projet philosophique, liant expérience, sujet, vérité et langage.

11/2021

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Littérature anglo-saxonne

Livre des esquisses. (1952-1954)

Entre 1952 et 1954, Jack Kerouac sillonne les Etats-Unis, de New York à San Francisco, et s'échappe au Mexique, au Maroc, ou encore à Londres et Paris. Ses notes, prises sur le vif, s'accumulent dans des carnets. La vie quotidienne en Caroline du Nord, le travail du serre-freins dans les dépôts de chemins de fer, les bruits dans les bois, les gens dans la rue, les filles, le vin, l'herbe... Orage approchant, brume grise, herbes folles, hôtels, bars, camions, lumières... Autant d'images et d'impressions qui composent le motif de ce Livre des esquisses.

03/2022