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Contes et nouvelles

Sémiramis au pays de Dounia

"Selon les légendes anciennes, Sémiramis qui veut dire colombe en assyrien, est également le nom d'une reine guerrière qui a fondé Babylone et créé les fameux jardins suspendus. Je suis née à Sémiramis, enfin d'abord à la clinique mais depuis ma venue au monde, j'habite dans l'immeuble qui porte le nom d'une femme politique originaire des temps sombres de l'humanité où la science moderne n'existait pas. Mais peut-être qu'à cette ère avant les religions monothéistes, les grandes civilisations babyloniennes, égyptiennes, grecques ou assyriennes n'ont pu exister que parce que les mythes et les pratiques païennes ne focalisaient pas de haine particulière sur la femme. L'ignorance étant aussi dangereuse pour les hommes que pour les femmes" . Ainsi écrit Dounia, étudiante de 23 ans à la faculté des sciences sociales à Oran. En 1992 elle se lance dans un début de vie d'adulte semé de questionnements prenant racines dans son enfance. Armée de son carnet de notes, elle cherche à comprendre ce qui se passe dans son pays. Politique, économie et sociologie s'entremêlent dans son esprit. Traversée également par le souffle de la jeunesse, elle ne résiste pas aux appels des fougues sentimentales en vivant pleinement ses états d'âmes amoureux. A ceux-là, aucune politique dans son pays n'apporterait de réponse.

10/2022

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Histoire de France

Les Français d’Algérie. Edition revue et augmentée

Cet essai a paru en mars 1961, au moment le plus tragique de la guerre d’Algérie : au lendemain du référendum sur l’autodétermination, qui ouvrait la voie à une négociation sur l’indépendance, et à la veille de l’insurrection du « quarteron de généraux », comme l’avait baptisé le général de Gaulle, décidé à mobiliser les Européens pour conserver l’Algérie française. Revenu d’Algérie, où il avait été professeur à Oran de 1958 à 1960, Pierre Nora avait écrit à la hâte ce petit livre, mélange qui tenait du pamphlet de citoyen en colère, du récit d’une expérience vécue et de l’analyse historienne. Il pointait pour la première fois et avec éclat les ambiguïtés d’un supernationalisme illusoire et flamboyant, dans une situation qui tenait à la fois d’une indéniable appartenance protectrice à la Métropole et d’une domination coloniale inavouée. Une réaction inattendue lui vint de Jacques Derrida, dont il avait été le condisciple en khâgne et qui était resté un ami. En cinquante pages manuscrites truffées de notes, celui-ci, pour l’unique fois de sa vie, prenait appui sur ce livre pour se mettre à jour avec son Algérie natale. Ce texte est pour la première fois présenté aux lecteurs, dans cette nouvelle édition des Français d’Algérie.

11/2012

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Histoire de France

Pieds-noirs, mémoires d'exils

Chaque année, le jour de l'Ascension, plusieurs dizaines de milliers de pieds-noirs de confession chrétienne, mais aussi musulmane et juive, se rejoignent pour un pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame-de-Santa-Cruz à Nîmes. Cette population hétérogène, venue de diverses régions de France, retrouve là, dans l'effervescence d'une manifestation éphémère, une sociabilité et une identité perdues. Ethnologue et fille de Français d'Algérie, Michèle Baussant a fréquenté et étudié ce curieux " lieu de mémoire ", appelé par certains " Oranîmes " car il transpose sur le sol français l'ancien grand pèlerinage à la Vierge d'Oran. Partant de là, elle a remonté le cours d'une mémoire occultée, liée au passé honteux de l'entreprise coloniale et marquée par l'exil. En fait, un double exil : le premier a conduit d'Europe en Algérie, à partir de 1830, une population très diverse de pauvres et de proscrits que l'administration et l'église s'efforcèrent d'unifier ; le second, en 1962, a ramené en Métropole les descendants des premiers, perdants malmenés par l'histoire comme leurs aînés. Sur un sujet toujours sensible, soumis aux passions politiques et peu étudié, Michèle Baussant a su trouver cette bonne distance qui permet à la fois l'étude compréhensive et l'analyse critique. Ce livre, remarquablement vivant et documenté, contribue sans complaisance ni préjugés à l'indispensable examen du passé colonial et de ses prolongements dans le présent.

10/2002

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Histoire de France

Mers el-Kébir. Juillet 1940

À l'aube du 3 juillet 1940, une puissante force navale britannique entre en rade de Mers el-Kébir, dans la baie d'Oran. À 17 h 55, après de nombreuses sommations à la flotte française, les Britanniques ouvrent le feu et Mers el-Kébir s'embrase : dans une mer de mazout en flammes, près de 1 300 hommes sont tués, 350 blessés. L'incompréhension, l'indignation sont à leur comble, la presse se déchaîne contre la " perfide Albion ". Mais Churchill avait-il le choix ? Faisant suite à la capitulation de la France en mai-juin 1940, le drame de Mers el-Kébir représente un événement militaire crucial dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Tout laisse à penser que la Royal Navy n'aurait pu résister bien longtemps si Churchill n'avait écarté la menace de voir la flotte française rejoindre celle de l'Axe et prendre la maîtrise des mers. Dominique Lormier présente avec minutie cette opération militaire, remontant aux origines du drame, avec des portraits approfondis de Darlan, de Pétain, de Churchill. II offre un panorama éclairant de la défaite de mai-juin 1940 et des conséquences désastreuses de l'armistice, balayant, preuves à l'appui, les idées reçues sur cette période capitale. La question de la capacité de l'Empire colonial français à continuer la lutte contre l'Axe, dès l'été 1940, est pour la première fois abordée au-delà des passions antagonistes.

06/2007

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Guerre d'Algérie

L’Algérie française, le combat pour l’honneur. Cahier d’histoire du nationalisme n°23

Il y a 60 ans, la France et l'Algérie se séparaient suite à un conflit militairement gagné par notre armée mais politiquement torpillé par les pseudo élites de l'époque qui croyaient encore dans ce que l'on appelait "le sens de l'Histoire" . Pour faire simple, le France était divisée entre ceux qui soutenaient le FLN et l'abandon de nos trois départements algériens et ceux qui, par attachement à la grandeur et au rayonnement de notre pays ou par fidélité à la parole donnée, se sont engagés pour défendre l'Algérie française. 60 ans plus tard, notre société est toujours marquée par cette tragédie. Voilà pourquoi nous avons décidé de donner la parole à ceux qui se sont battu pour l'Honneur de notre nation. La fusillade de la rue d'Isly... Joseph Katz, le boucher d'Oran... Les rapatriements des Pieds-noirs... Le 19 mars... Le commando Georges... Les enfants perdus de l'OAS... Jean Bastien-Thiry... Pierre Château-Jobert... Roger Degueldre... Pierre Lagaillarde... Robert Martel... Jo Ortiz... Pierre Sergent... Jean-Jacques Susini... Entretiens, Témoignages & contributions de : Philippe Aziz, Armand Bénésis de Rotrou, Francis Bergeron, Jean-Pierre Brun, Daniel Cadet, Philippe Chiaverini, Gérard Crespo, Richard Dessens, Pierre Dimech, Yves Geoffroy, Jean-Claude Giraud, Manuel Gomez, Michel Klen, Gérard Lehmann, Philippe de Parseval, Jean-Claude Pérez, Guy Pujante, Jean-Claude Rolinat, Alain Sanders, Maurice Sarazin, Robert Saucourt, Roger Soncarrieu, Rémy Valat, Michel Vial

10/2022

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Art contemporain

La musique du geste. Hommage à Mahjoub Ben Bella

L'exposition temporaire "Mahjoub Ben Bella" (titre provisoire), organisée du 22 octobre 2021 au 21 février 2022, rend hommage à l'artiste franco-algérien Mahjoub Ben Bella (1946- 2020), figure tourquennoise majeure récemment décédée. Elle explore la place du geste et du mouvement qui animent l'oeuvre de l'artiste, et les liens étroits qu'il entretenait avec la musique et la danse, les musiciens et les chorégraphes. Les séries Mouvement, Tension, Vibration, Chorégraphie, Jazz, témoignent de cette source d'inspiration toujours renouvelée et résolument vivante qui a nourri de fructueuses collaborations artistiques. Après des cours à l'école des Beaux-Arts d'Oran, Ben Bella arrive en France dans le département du Nord en 1965 (année de ses 19 ans). Entre 1965 et 1970, il poursuit ses études à l'école des Beaux-Arts de Tourcoing. Il passe ensuite à l'école nationale des Arts décoratifs à Paris puis à l'école nationale supérieure des Beaux-Arts aussi dans la capitale. Il enseigne par la suite à l'école des Beaux-Arts de Cambrai. En 1975, Ben Bella retourne à Tourcoing, y aménage son atelier et s'y installe définitivement. Sa peinture est principalement abstraite et très colorée. Beaucoup de ses peintures utilisent la calligraphie arabe. En 2000, il peint 1 800 carreaux de céramique destinés à la station Colbert à Tourcoing du métro de l'agglomération lilloise. Mahjoub Ben Bella est mort le 11 juin 2020 à Lille

11/2021

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Critique littéraire

Camus, une passion algérienne

Alors que Camus aurait eu cent ans, que reste-t-il de son oeuvre ? Par l'itinéraire qu'il nous propose entre l'Algérie d'hier et celle d'aujourd'hui, sur les lieux-mêmes où Camus se confronta à la condition humaine et aux drames de l'Histoire, Stéphane Babey montre la force et la pertinence d'une pensée trop longtemps vouée à la vindicte et à l'incompréhension. D'Annaba, où le destin de Camus rencontre celui de saint Augustin, à Alger la blanche en passant par Oran la pestiférée, ce livre est un voyage au cœur de la passion algérienne qui anima Camus jusque dans l'exil. Par cette plongée au coeur-même de l'inspiration camusienne, l'auteur montre quelle singularité et quelle force la terre d'Algérie a donné à une pensée de la dissidence, de l'intranquillité et de la fragilité de la condition humaine à une époque où la toute puissance de l'esprit idéologique semblait inexorablement dominer les consciences. Avec Camus, une passion algérienne, réédité à l'occasion du centenaire de la naissance de l'auteur de L'Etranger, c'est en toute complicité intellectuelle et spirituelle que Stéphane Babey s'attache à dire quel héritage ce maître nous a légué à jamais. Cet essai, loin des codes académiques, nous entraîne dans le voyage littéraire d'un écrivain foudroyé de soleil et bouleversé par la beauté métaphysique de l'Algérie.

10/2013

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Littérature française

Guerre et paix en Algérie

1958, Marseille : un vieux navire attend d'engloutir trois mille soldats français pour les emporter vers Alger... 1984, Sète : un paquebot accueille ses passagers en partance pour Oran. Parmi eux, un voyageur un peu spécial, qui s'apprête à parcourir l'Algérie à vélo... Ce voyage n'a rien d'anodin : c'est le pèlerinage accompli vingt-cinq ans plus tard par un ancien appelé, hanté par le souvenir insupportable de la guerre et mû par le sentiment d'un devoir de mémoire envers ce pays, son peuple et lui-même. Ce souvenir, c'est celui de vingt-sept mois d'enfer, vécus dans des conditions matérielles difficiles, sous une pression psychologique permanente, mais, surtout, dans l'obligation de supporter l'horreur de cette guerre, tout en tentant quotidiennement d'en limiter les dégâts... Le retour se veut rédempteur : revoir ce pays en paix, autrement qu'au travers du filtre pervers de la guerre, en découvrir enfin les beautés alors entraperçues et, plus que tout, aller à la rencontre de son peuple, jadis involontairement combattu. Peut-on atténuer le traumatisme d'une guerre que l'on a faite à contrecoeur ? Les plaies laissées par un passé douloureux partagé peuvent-elles cicatriser de part et d'autre ? Empreint d'une humanité profonde, hommage à la fraternité au-delà des noirceurs de l'Histoire, ce récit d'un double voyage, ponctué de lettres du front, livre ici un témoignage touchant et courageux, à la portée universelle.

08/2011

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Littérature française

Madame Bovary. Moeurs de province - Dessins de jeunesse d'Yves Saint Laurent

C'est au cours de son adolescence à Oran que nait chez Yves Saint Laurent la passion de la litterature. A l'âge de 13 ans, il assiste à une représentation de L'Ecole des femmes avec Louis Jouvet : subjugué par la beauté des décors et des costumes créés par Christian Bérard, il commence à en dessiner lui-même. Il écrit également ses premiers poèmes, découvre l'oeuvre de Marcel Proust et commence à retranscrire et illustrer certaines oeuvres littéraires parmi lesquelles Madame Bovary, dont le personnage d'Emma semble le fasciner. En 1951, à l'âge de 15 ans, il créé à partir de l'oeuvre de Flaubert, 14 illustrations à l'encre noire, avec de légers rehauts de gouache. Il dessine alors la silhouette d'une héroine passionnee évoluant dans une Normandie rêvée. Bien des années plus tard, au sujet de ses collections, Yves Saint Laurent évoque ces personnages de femmes qu'il "costume comme un auteur lui écrirait une pièce" , pour reprendre le mot de Françoise Giroud. "Souvent je pense aussi à Madame Bovary, confie-t-il. Ce personnage est extrêmement contemporain. Madame Bovary exprime le désarroi de femmes qui est le même aujourd'hui qu'il y a un siècle". Publiées pour la première fois dans leur intégralité, ces émouvantes illustrations, issues de la collection de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, sont accompagnées du texte intégral de Madame Bovary.

04/2021

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Littérature turque

Je nais de mes racines

Les années cinquante, un quartier cosmopolite d'Istanbul. Les destins croisés de Gülsün, Aghavnie, Eleni, Zilha, femmes turques, arméniennes, grecques... Leurs rêves, leurs espoirs, leurs amours, leurs fractures et, en arrière-plan, la nostalgie d'une époque et d'une société dont les cultures respectives de ses minorités faisaient la richesse. Dans une langue sobre faisant la part belle aux détails du quotidien et à la subtilité des caractères de ses héroïnes, Tomris Alpay brosse des portraits émouvants tout en caressant ces mémoires marquées par l'exil et le déracinement, en prise avec l'impitoyable violence du XXe siècle. Des récits de migrations forcées, de migrants, des lieux de mémoire et de nostalgie racontés par des voix féminines. Tomris Alpay est diplômée du lycée Notre-Dame-de-Sion (1962) et de la faculté de pharmacie de l'Université d'Istanbul en 1966. Jusqu'en 2003, elle a travaillé en tant que dirigeante dans des sociétés pharmaceutiques multinationales en Turquie et à l'étranger. De 1962 à 1967, elle a collaboré à la revue satirique Akbaba. En 1991, elle a reçu le prix Orhan Kemal de la nouvelle pour son premier recueil de nouvelles. De 1992, elle a collaboré à plusieurs journaux dont Cumhuriyet, Radikal et Hürriyet avec des textes sur les femmes, l'environnement et la jeunesse. Je nais de mes racines a reçu en 2019 le prix Yunus Nadi de la nouvelle. Tomris Alpay est depuis 2008 la présidente du prix littéraire du lycée Notre-Dame-de-Sion, qui récompense alternativement le meilleur livre paru en Turquie, ou le meilleur livre français traduit en turc au cours des deux dernières années.

08/2022

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Histoire de France

Histoire secrète de l'OAS

" L'histoire de l'Organisation Armée Secrète restait à raconter. Certes, on a beaucoup écrit, filmé, témoigné sur cette O.A.S. fondée en février 1961 à Madrid par Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini. On a beaucoup brodé, accusé, rêvé, sans trop savoir. On ne peut, en effet, raconter l'O.A.S. qu'en l'ayant côtoyée ou combattue. En pleine guerre d'Algérie, sans former un bloc uniforme, des nostalgiques de Vichy, fascistes, monarchistes et poujadistes de toutes origines s'allient à des déserteurs pour abattre le général de Gaulle et la République. Leurs ambitions sont contradictoires ; leurs soutiens mal affirmés, changeants, insaisissables. Au-delà des desperados d'Alger et d'Oran, combien sont-ils réellement, ces combattants de l'O.A.S. ? Cinq cents ? Deux mille ? Beaucoup plus ? Et leurs sympathisants ? Pendant plus de trente ans, j'ai recueilli des centaines de témoignages. J'ai écouté. Consulté. Vérifié. Comparé. Et voici, enfin, l'histoire secrète de l'O.A.S., qui est mon livre, comme on dit. Moi aussi, j'ai été "Algérie française". J'ai aimé l'Algérie à en mourir, mais ce livre n'est pas un pèlerinage. Ni un témoignage. Car si j'étais du fer dont s'est forgée l'O.A.S., je n'ai jamais participé au combat des Pieds-noirs désespérés. Raconter l'O.A.S., c'est revenir une fois encore en Algérie, comme historien cette fois. Avec distance. Sans langue de bois. Sans parti pris. " G.F.

10/2002

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Littérature française

Olive

Oran, 1942. D'une nature très romantique, Nicole se marie avec un viticulteur dont elle est tombée éperdument amoureuse, au moment où les "événements d'Algérie" se transforment en "guerre d'Algérie". Après avoir été chassé de leur pays, le couple s'installe en Corse en 1963 avec leurs deux petites-filles. Les Pieds-Noirs sont reçus les bras ouverts par les Corses. D'abord étonnés et admiratifs, ils deviennent ensuite envieux de leur réussite. Un noyau de terroristes corses se livre à des attentats sur les infrastructures mises en place par les Pieds-Noirs. Nicole est vite désenchantée par les infidélités de son époux. Leur rupture devient définitive en 1971. Plus tard, elle se remariera avec un ingénieur agronome de la FAO qu'elle accompagnera dans divers pays d'Afrique et du Moyen-Orient. Nicole relate dans ses carnets de voyages, la vie au quotidien des peuples rencontrés. Elle aura à affronter la perte de sa fille aînée, décédée dans un accident d'ULM, puis, un an après, celle de son mari disparu dans des conditions tragiques. L'indifférence de sa fille cadette et de sa petite-fille restées en Corse, la laisse anéantie. La vie reprend tout doucement son cours, aidée par l'amour de son jeune fils qu'elle a eu à quarante-cinq ans et de ses deux petites-filles restées orphelines. Suivons-la dans son itinéraire plein de vérité, de fraîcheur et de spontanéité, qui traverse les grands moments de l'histoire contemporaine.

07/2021

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Histoire de France

Mers El Kébir 3 Juillet 1940. L'Angleterre rentre en guerre

3 juillet 1940 : des Anglais tirent pour la première fois sur des Français depuis Waterloo... pendant une guerre où les deux nations sont alliées et où les deux marines viennent de mener des opérations conjointes. D'où des rancoeurs encore inassouvies, que les ouvrages parus avant celui-ci ont entretenues sans jamais prendre en compte l'ensemble du dossier, avec des erreurs parfois grossières dans la lecture des documents. Il est temps de parler d'histoire. La France, submergée en quelques semaines sous une ruée de blindés allemands, vient de se rendre avec Pétain, tandis que l'Angleterre relève seule le défi, sous Churchill. C'est Hitler qui provoque l'ouverture du feu en rade d'Oran par ses conditions d'armistice, qui se veulent subtiles et propres à convaincre l'Angleterre de signer à son tour. Le réveil est brutal, non seulement pour la France mais pour l'Angleterre elle-même, l'Allemagne, l'URSS, les Etats-Unis... Bref, la planète. Et pour la guerre qui, cessant d'être " drôle. , et, de la part des adversaires du nazisme, velléitaire, sera désormais menée à fond. François Delpla résume ici, tout en la prolongeant, une recherche de plusieurs décennies sur le défi hitlérien en général et l'an Quarante en particulier. Il a écrit en particulier la seule biographie française du Fuhrer et le premier livre consacré à l'accouchement étonnamment complexe de l'appel du 18 juin. Les éditions François-Xavier de Guibert ont publié en 2003 sa thèse de doctorat : La Face cachée de 1940 : comment Churchill réussit d prolonger la partie.

03/2010

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Actualité et médias

Va où l'humanité te porte. Un médecin dans la guerre

" Septembre 2012. Dans ma voiture pour me rendre à la polyclinique de Nancy où j'exerce, je tourne le bouton de l'autoradio et je n'imagine pas que ce geste va changer ma vie. Sur France Culture, un médecin franco-syrien raconte avec émotion les bombardements, les combats de rue, la guérilla entre les différentes factions et les tortures exercées par le régime de Bachar el-Assad sur les civils syriens et les professionnels de santé. Je ressens au fond de ma chair chacun de ses mots et j'entends son appel à l'aide. J'ai été médecin militaire sur des zones de combat. Aller soigner là-bas s'impose comme une évidence. Soigner mais aussi témoigner, dénoncer ce qui me révolte : voilà ce qui me porte depuis toujours. C'est surtout une manière de dire non à l'indifférence, à la cécité ambiante devant le malheur des autres, à l'inertie face à la tragédie. Seule l'action vaut engagement, même si cela s'accompagne d'une prise de risque. Et me voici embarqué pour un étonnant voyage... " Raphaël Pitti raconte l'urgence qui le porte à soigner et à s'engager auprès de ses confrères en Syrie. Au fil des pages, il évoque son enfance à Oran pendant la guerre d'Algérie, sa vocation, ses missions en Afrique ou chez lui à Metz, porté par sa foi qui le pousse vers le soulagement de la souffrance de l'autre. Un témoignage inspirant, un éloge de l'espérance.

03/2018

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Littérature française

Climats de France

Tout commence à Alger en 2009, avec l'émotion profonde de Marie au moment où elle découvre " Climat de France ", le bâtiment qu'y construisit Fernand Pouillon. La pierre de taille, les perspectives imposantes, elle les connaît intimement : elle a grandi à Meudon-la-Forêt, dans un ensemble bâti par le même architecte. Mue par le désir de comprendre ce qui mystérieusement relie les deux lieux, elle plonge dans leur passé, et dans celui de leurs habitants. Plusieurs récits s'entrelacent, comme autant de fragments d'une histoire dont elle traque le motif entre l'Algérie et la France : l'arrivée de Fernand Pouillon à Alger en mai 1953, invité à construire mille logements pour la fin de l'année par le maire récemment élu ; le souvenir d'une nuit de 1997 à Meudon-la-Forêt, quand Marie, treize ans, ne parvient pas à s'endormir à cause des chants de deuil résonnant dans la cage d'escalier ; les confidences de son voisin Malek, que ses parents, sentant le vent tourner à Oran, ont envoyé en France en 1956 et qui, devenu chauffeur de taxi, semble avoir échappé à la guerre dont la violence se déployait pourtant dans les rues de Paris. Ici, comme en écho à l'émotion fondatrice, celle du lecteur naît de la manière dont l'écrivain laisse s'élever les voix de ces hommes et de ces femmes que l'histoire, parfois à leur insu, a traversés et qui, de part et d'autre de la Méditerranée, obstinément et silencieusement ont déroulé leur existence.

08/2017

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Littérature étrangère

Les cinq derniers jours du prophète

Ce roman évoque, le récit surprenant de la dégradation psychique d'un être, Rahmi Sônmez, poète révolutionnaire, surnommé " Le prophète ". A travers ce personnage à la fois lucide et perdu, drôle et déroutant, Tahsin Yücel nous donne un kaléïdoscope de la Turquie urbaine de la seconde moitié du XXe siècle. Nous accompagnons alors ledit prophète dans son parcours où, dans un état de semi conscience, voire de schizophrénie, il est persuadé que ses rêves se réalisent alors qu'ils sont en train de s'effondrer. C'est le récit d'une douce folie qu'alimente une quête sociale, identitaire et aussi littéraire, celle qui, pour le narrateur, cimente le tout. Le livre s'ouvre sur la présentation des deux amis inséparables que sont Rahmi Sônmez et Fehmi Gülmez. Leur cheminement individuel nous mène de façon inexorable aux cinq derniers jours d'errance qui incarnent et ponctuent la vie de Rahmi Sônmez au cours de laquelle il aura passé son temps, lui, le poète révolutionnaire - certainement plus poète que révolutionnaire - à vouloir être emprisonné, ce fait étant à ses yeux la seule preuve tangible de la réalité de son identité politique. Cette œuvre littéraire, très proustienne, dans la construction des phrases, a l'immense mérite de montrer une juste image de la Turquie de l'époque enfouie sous le joug étatique. La langue semble évoluer en même temps que le personnage qui passe d'un état de souffrance maximum dans la non réalisation de ses rêves à un état de paix intérieure une fois passé de l'autre côté du miroir ; un miroir souvent déformant quand les femmes désirées, les gardiens de cimetière, les geôliers, les enfants et petits-enfants " luciolisés " par la société de consommation naissante, envahissent de désespoir et de fausses illusions le coeur presque brisé du vieil homme. Ce roman a obtenu le prix Orhan Kemal en 1993.

03/2006

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Histoire internationale

L'écartèlement algérien

Jean-Marie Tixier est né le 23 décembre 1949, du côté d'Oran. C'est, donc, un " pied noir ". Ses parents étaient instituteurs. Hussards noirs de la république, ils apprenaient à lire, écrire, compter à TOUS les enfants de leur bled. Ils étaient donc plus qu'appréciés par la population " indigène ". Et c'est tout naturellement, qu'après l'indépendance, ils resteront plusieurs années en Algérie. Sa famille était de là-bas depuis plusieurs générations. Jean-Marie était donc très attaché à son pays. Fin des années 1970, après une arrivée en France, il est retourné chez lui. Quelques années. Comme prof à la fac d'Alger. Non au titre de la coopération mais comme " simple " prof algérien. Depuis, il reste très attentif à ce qui se passe dans son pays. Aux niveaux politique, économique, social et cinématographique. Grand-père depuis peu, il a tenu à raconter son histoire et celle de sa famille. Pour ses enfants, ses petits-enfants... et le reste du monde. Disons-le tout net, ce livre, magnifiquement écrit, est bouleversant. L'évocation de son passé est haute en couleurs et en parfums d'authenticité. En se démarquant tout autant du colonialisme que des différents gouvernements qui ont confisqué l'indépendance, il se retrouve dans le cheminement d'Albert Camus. Ecartelé entre ses origines algériennes et son présent français, il n'a eu de cesse d'établir des passerelles entre ces deux rives de la Méditerranée qui ont un passé et peut-être un avenir commun. Comme le dit excellemment Benoist Rey, dans sa préface, " nous l'accompagnons dans cet espoir insensé ".

06/2013

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Critique Poésie

Emmanuel Roblès, poète aussi

C'est par la poésie qu'Emmanuel Roblès entre en littérature. Cet essai rétablit chez "l'apôtre des lettres maghrébines" la place de sa pratique de poète. Emmanuel Roblès (1914-1995) est d'abord connu pour ses romans et son théâtre, ensuite pour ses nouvelles, très rarement pour ses poèmes. La faute à la discrétion de l'auteur et à ses choix éditoriaux ? C'est pourtant par la poésie que l'adolescent d'Oran, bilingue français espagnol, entre en littérature. Il ne cesse par la suite de lire, traduire, commenter et pratiquer ce genre littéraire même s'il publie peu de poèmes lors des deux guerres qui l'affectent, l'une mondiale, l'autre d'indépendance. Mais, à partir de 1975, année pivot, il réorganise ses priorités génériques en faveur de la poésie. De celui que Mohammed Dib appelait " l'apôtre des lettres maghrébines ", cet essai se propose de dévoiler, arpenter et réévaluer les activités poétiques, en quatre étapes : 1) " La poésie en situation " situe Roblès dans son siècle et parmi sa famille littéraire ; 2) " La poésie en acte " analyse ses poèmes publiés et inédits selon une perspective réticulaire ; 3) " La poésie en filigrane " décrypte les différentes formes de transtextualité poétique présentes dans l'oeuvre fictionnelle ; 4) " La poésie en réseau " examine la cohérence des activités de revuiste, traducteur, préfacier et critique de Roblès avec sa pratique de poète. La poésie s'impose au final en foyer continu d'intérêt et de création pour cet écrivain-voyageur à l'interface des langues, cultures et littératures du Maghreb, d'Espagne et d'Amérique du Sud.

03/2022

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Romans historiques

L'an prochain à Grenade

Grenade, 31 décembre 1066 : 5000 Juifs sont massacrés en une nuit par une foule musulmane en furie. Parmi les morts, Samuel Ibn Kaprun, chef des armées du vizir, premier ministre, receveur des impôts, pourvoyeur d'esclaves, grand poète et... Juif. Echappent à la tuerie, sa jeune fille Gâlâh et Halim, son amant musulman vite assassiné par les brigades intégristes. Mémoire vivante de son peuple, Gâlâh traverse les siècles. On la retrouve à Séville, à Lisbonne, à Oran, à Constantinople, à Venise, à Treblinka, à Sarajevo, à New-York, à Grenade à nouveau, bien des siècles plus tard, à Paris enfin, devant une école juive, un matin de septembre 2012, où l'attend un tueur prénommé Iblis, nom qui dans le Coran désigne le Diable. L'An prochain à Grenade est un roman d'amour, qui raconte l'idylle entre une jeune femme juive et un poète musulman. Un roman épique, où résonnent les guerres, les pogroms, les soulèvements populaires. Un roman littéraire, qui par son souffle, s'inscrit dans la lignée du Dernier des Justes et de la Mémoire d'Abraham. Un roman politique, car la nuit noire de 1066 résonne d'une façon étrangement actuelle. Un conte philosophique enfin, qui débouche sur une interrogation essentielle : pourquoi l'antisémitisme, pourquoi l'intolérance, pourquoi la haine ? Ce livre fort donne à lire une indispensable méditation sur l'extrême difficulté (impossibilité ?) à faire cohabiter les croyances religieuses, sur le désenchantement d'un monde où les mots de fraternité et de tolérance ont perdu tout sens. Quelle histoire, sinon celle subie par la jeune Gâlâh - mémoire vivante du peuple juif - résume à ce point la noirceur de l'humanité ?

01/2014

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Histoire de France

La Victoire de 8 novembre 1942. La Résistance et le débarquement des Alliés à Alger

Le 19 juin 1940, en écoutant Pétain demander "la paix", l'étudiant José Aboulker avait pleuré. Immédiatement hostile à Pétain, il mit quelques mois pour penser que l'arrivée en Afrique du Nord des armées alliées était inéluctable. Sûr que l'armée française resterait alors fidèle à Pétain, il voulait "inventer" une aide pour le débarquement. Dès la fin 1940, José Aboulker, et son cousin, Roger Carcassonne à Oran, voulurent rassembler les bonnes volontés de résistance, organiser une action "secrète", cloisonnée, de jeunes résistants : José Aboulker fut, à Alger, l'animateur principal de cette force, dite des Quatre cents. Le 7 novembre 1942, ces jeunes gens arrêtèrent les généraux de l'armée de Vichy, occupèrent leurs Etats-majors et le Palais du Gouverneur général : l'entrée des troupes américaines et anglaises put se faire sans combat, en quinze heures, le 8 novembre 1942. José Aboulker, alors âgé de 22 ans, est, comme l'écrit Jean-Louis Crémieux-Brilhac, "un des plus étonnants héros de notre histoire". Après une grande carrière de neurochirgien, José Aboulker se plongea dans les livres sur la guerre et se mit à écrire. Il voulait bien sûr décrire l'action des résistants à Alger mais aussi montrer comment elle prenait sa source dans la convergence de certains épisodes de la guerre. Le temps qu'il analyse est, pour l'essentiel, celui des années qui séparent mai 1940, Hitler réglant ses comptes, de la victoire des armées alliées débarquant à Alger. Passionnant comme témoignage d'un acteur central, ce livre est aussi une analyse impitoyable de la défaite et des compromissions et lâchetés de "l'Etat français".

10/2012

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Prière et spiritualité

Vous avez dit providence ?. Comment Dieu intervient-il dans nos vies ?

"On voit la providence partout ou nulle part ! " Oui, mais alors comment discerner ce qui vient de Dieu et ce en quoi il n'est pour rien ? Comment distinguer les coïncidences fortuites de ces "clins-Dieu" que nous semblons parfois entrevoir ? Et si Dieu intervient dans notre vie, sommes-nous vraiment libres ? Peut-on coopérer à sa volonté sans être des marionnettes soumises à son bon vouloir ? Enfin, comment percevoir l'action de Dieu dans nos vies lorsque nous sommes dans l'épreuve ? Se pourrait-il qu'il nous ait oubliés ? Comment comprendre son silence ? Toutes ces questions, le chrétien ne cesse de se les poser lorsqu'il cherche les traces de Dieu dans sa vie. Que nous nous sentions seuls et abandonnés ou que nous ayons déjà expérimenté sa proximité, ce livre nous donne des critères sûrs pour appréhender la providence de Dieu dans notre vie. Nourri de son expérience, le père Pierre Aguila nous montre avec enthousiasme comment tisser une relation vivante et concrète avec celui qui nous a dit : "Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28, 20). Pierre Aguila, né à Oran en 1959, est prêtre depuis 1986. Il a vécu dans de nombreux pays où il a enrichi son expérience humaine, culturelle et missionnaire. Après trente-deux ans dans la communauté des Béatitudes et à la suite d'un "second appel" , il lance en 2009 la Fraternité missionnaire Jean-Paul II, entièrement consacrée à la nouvelle évangélisation et à la mission ad gentes, pour rejoindre "ceux qui sont loin" (Ac 2, 39) et former des disciples-missionnaires.

06/2021

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Histoire internationale

Il était une fois... les révolutions arabes

"On retrouve la révolution au centre même de l'histoire et de l'imaginaire propres au monde arabe, comme composante de la pensée et comme vecteur de l'action. Elle s'est construite dans un rapport à l'autre, extérieur, fait d'emprunts, de fascination parfois, et de rejet aussi. De par sa localisation, de par son histoire et sa situation de carrefour culturel, l'espace arabe a été un lieu privilégié d'élaboration d'une pensée révolutionnaire, d'effervescence des idées contestataires. On ne s'étonnera pas que, dans un contexte de mondialisation, il devienne un espace privilégié de production révolutionnaire et que le "Printemps arabe' ait ainsi très vite gagné ce statut de laboratoire d'idées et de formes de mobilisation renouvelée." Extrait de l'introduction de Bertrand Badie. Ont contribué à cet ouvrage : Farah Kamel Abdel Hadi, Tarek Moustafa Abdel-Salam, Mayada Adil, Kaouther Adimi, Lama Ali, Zahra Ali, Tammam al Omar, Mehdi Annassi, Iasmin Omar Ata, Christophe Ayad, Bertrand Badie, Benjamin Barthe, Nazim Baya, Akram Belkaïd, Radia Belkhayat, Mounia Bennani-Chraïbi, Myriam Benraad, Sonia Bensalem, Raja Ben Slama, Karim Emile Bitar, Mehdi Boubekeur, Ichraq Bouzidi, Marwan Chahine, Tracy Chahwan, Leyla Dakhli, Zakya Daoud, Delou, Brecht de Smet, Yasmine Diaz, Pauline Donizeau, Tarek El-Ariss, Alaa El Aswany, Moaz Elemam, Salma El-Naqqash, Khaled Fahmy, Mona Fawaz, Jean-Pierre Filiu, Ganzeer, Dalia Ghanem, Kinda Ghannoum, Salah Guemriche, Noha Habaieb, Patrick Haimzadeh, Halim, Narmeen Hamadeh, Sarah B. Harnafi, Ali Hassan, Sulafa Hijazi, Coline Houssais, Incrusted, Intibint, Joseph Kai, Lena Kassicieh, Mazen Kerbaj, Bahgat Korany, Abir Kréfa, Stéphane Lacroix, Ibticem Larbi, Pierre-Jean Luizard, Ziad Majed, Zarifi Haidar Marín, Hind Meddeb, Meen One, Sabrina Mervin, Merieme Mesfioui, Rania Muhareb, Mostafa M Najem, Aude Nasr, Nime, Mohamed Omran, Marc Pellas, Victor Salama, Sara Saroufim, Enas Satir, Alexandra Schwartzbrod, Isabela Serhan, Rima Sghaier, Leïla Shahid, Bahia Shehab, Leïla Slimani, Laila Soliman, ST4 The project, Hamid Sulaiman, Anna Sylvestre-Treiner, Abdellah Taïa, Fawwaz Traboulsi, Willis from Tunis, Sana Yazigi, Ali Mohamed Zaid, Salim Zerrouki.

01/2021

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Critique littéraire

Correspondance (1945-1959)

L'amitié entre Albert Camus et Nicola Chiaromonte (1905-1972) est née "d'un rapport humain des plus beaux et vrais : l'hospitalité". Le jeune Camus, qui vient d'achever la rédaction de ses "trois Absurdes", se lie à l'intellectuel italien exilé lors de son passage à Oran au printemps 1941. Militant antifasciste et anticommuniste, ami d'Alberto Moravia et d'Andrea Caffi, Nicola Chiaromonte s'apprête alors à rejoindre les Etats-Unis pour quelques années. A New York, en lisant le Mythe de Sisyphe et L'Etranger, il se découvre une profonde parenté d'esprit et de préoccupation avec l'écrivain français. C'est après Hiroshima que l'intellectuel italien, ayant lié d'étroites relations avec la gauche anticonformiste américaine en prenant part à la fondation de la revue pacifiste politics, suscite la collaboration intellectuelle de son ami français, désireux de nourrir avec lui un nécessaire "commerce social". Cette complicité amicale échappe, dans l'esprit des deux hommes, à l'autorité de l'Etat et des partis. De cet effort partagé naîtront des communautés de réflexion, en particulier les Groupes de liaison internationale, fragiles "flots de résistance" contre la déferlante des idéologies et la restauration des dictatures. Cette correspondance croisée, réunissant quelque quatre-vingt-dix lettres inédites, restitue l'exigence et la fraternité de ce dialogue vécu sous le mode de l'urgence : "Nous sommes comme des témoins, écrit AlbertCamus, en passe d'être accusés. Mais je ne veux pas vous laisser croire que je manque d'espoir. Il y a certaines choses pour lesquelles je me sens une obstination infinie." Il n'y a pas à distinguer ici entre la recherche de la vérité et la chaleur de l'amitié.

06/2019

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Sciences historiques

Les consistoires israélites d'Algérie au XIXe siècle. L'alliance de la civilisation et de la religion

En 1845, la France dote les communautés juives d'Algérie de nouvelles institutions : un Consistoire israélite algérien siégeant à Alger et deux consistoires provinciaux, à Oran et à Constantine, sont créés par une ordonnance royale. La mesure a été réclamée par le Consistoire central des israélites de France. Celui-ci souhaite appliquer aux judaïcités algériennes le programme de régénération religieuse, sociale et culturelle qu'il prétend mettre en ouvre en métropole. Le projet de rendre les juifs « indigènes » citoyens français, envisagé dans un premier temps par le gouvernement, est finalement repoussé à un avenir lointain. Totalement étrangers au judaïsme maghrébin, les consistoires vont-ils marquer durablement de leur empreinte les communautés juives algériennes ? Peu nombreux et mal accueillis par leurs coreligionnaires africains, les rabbins alsaciens envoyés par le Consistoire central sont-ils en mesure de mener à bien leur « mission civilisatrice » ? Comment les élites locales qui siègent à leurs côtés s'approprient-elles les nouvelles institutions communautaires ? Quelle place est laissée aux rabbins « indigènes » ? Comment les dirigeants des consistoires font-ils face à la crise anti-juive qui culmine en 1898 dans la colonie ? Autant de questions auxquelles répond ce livre qui retrace, à travers l'histoire des consistoires, les étapes de la modernisation des sociétés juives algériennes de 1830 à la veille de la Première Guerre mondiale. Agrégée de lettres classiques, docteur en histoire, Valérie Assan a contribué à plusieurs livres collectifs sur l'histoire des juifs de France et d'Afrique du Nord. Cet ouvrage est issu de sa thèse, soutenue en 2010 à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et récompensée en 2011 par le Prix de thèse d'études juives en langue française de la Société des études juives.

06/2012

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Sciences historiques

Un instituteur de l'Armée d'Afrique dans la folie des guerres sous le casque de l'armée. Sous le casque de l'armée

Alexandre Nicolas est né le 6 juin 1917 à Saïda. Son père, horloger bijoutier, a quitté, en 1912, Aix-en-Provence pour l'Algérie où il épouse Céline Castafio, d'origine espagnole, française et maltaise. Aîné de trois garçons, Alexandre quitte, dès douze ans, sa famille : l'éducation passe pour meilleure à Oran. Habitué des dortoirs, des réfectoires, au lycée d'Ardaillon, à l'École normale, puis en France à Saint-Maixent et à Hyères pour sa formation militaire, il se coulera, avec un certain bonheur, dans le cadre de l'armée et ses valeurs de fraternité et de courage, et avec émotion dans le compagnonnage viril autour d'une cause. Pour cet enfant d'un petit village des Hauts Plateaux de l'Algérie de l'époque, l'armée est une promotion dont il est fier. Comme celle également de l'Éducation nationale qui le fait instituteur en 1937. Il n'en garde pas moins une tête raisonnable et un coeur où l'éthique ne bat jamais en retraite. Sa vision générale des choses, calme et mesurée, si elle le rend fier de participer à ce qui est pour lui, jusqu'au plus profond de lui-même, sauvetage de la patrie contre la folie, ne le prive cependant pas de constater que la guerre est une aberration et que certaines attitudes de cette très belle armée française ouvriront la porte, par leur injustice, à une autre période, la guerre de l'Indépendance. Ces allusions, discrètes mais plusieurs fois répétées, donnent à son texte une évidente modernité. Lieutenant pendant la guerre, instituteur jusqu'au bout, il deviendra en 1962, à Sidi-Bel-Abbès, directeur de l'Office culturel français, puis s'installera en 1964 à Aix-en-Provence, ville d'où était parti son père en 1912, pour Saïda en Algérie.

06/2011

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Religion

Là où se posent les vraies questions. Lettres familiales 1975-1981

En 1975, au moment où commence ce troisième volume de la correspondance familiale de Pierre Claverie, la situation de l'Eglise en Algérie semble hypothéquée. Notre-Dame d'Afrique à Alger, la basilique Saint-Augustin à Hippone, et la basilique de Santa-Cruz à Oran ont été occupées. Bientôt, seront posés des scellés sur la bibliothèque des Glycines, ce centre que dirige Pierre Claverie et où les Algériens n'auront plus le droit de suivre des cours d'arabe. La Revue de Presse, revue dite "subversive", sera interdite... Mais à côté de ces défis posés à l'Eglise par une certaine Algérie politique et administrative et par une société en lutte avec ses propres contradictions, il y a aussi beaucoup de soutien de la part des Algériens eux-mêmes. Pour Pierre Claverie, qui analyse et décrit les transformations à l'oeuvre dans la société algérienne et dans la communauté chrétienne, l'idée de vivre, de travailler, et de contribuer au développement d'une société qui se cherche est très attrayante. C'est pourquoi, au centre de ce troisième volume se pose la question du destin de Pierre Claverie. Où est sa place ? Va-t-il pouvoir rester en Algérie comme il le désire ? Vu de l'extérieur, notamment des milieux religieux de Rome, du Caire et de Paris, ce pays ne semble pas peser bien lourd dans la balance : il semble donc évident que Pierre Claverie quittera l'Algérie, appelé par son Ordre, pour apporter son aide au couvent du Caire, associé à l'Institut dominicain d'études arabes (IDEO) ou élu, en France, comme prieur provincial des dominicains. Pierre lutte contre ces tentations et tentatives de l'envoyer ailleurs. Il aime cette Algérie si différente de celle de son enfance. Il entend se donner à elle.

04/2012

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Littérature française

Norma. Ou l'Exil infini, roman

L'amour et l'exil, ces deux thèmes chers à Emmanuel Roblès les voici renouvelés, entrelacés dans une intrigue menée de main de maître, convergeant autour de la figure de Norma, dont le mystère, peu à peu révélé, éclaire tout le livre. Charles, un jeune professeur parisien, aime les femmes avec l'ardeur d'un tempérament généreux. Mais elles ne sont pas pour lui des proies : il ne sera jamais un séducteur cynique. Mathilde qui le poursuit, le relance, voudrait le noyer de plaisir, le champagne et les larmes ; la très jeune Lucienne qui s'offre à lui avec une impudeur touchante, il sait leur résister. C'est Béatrice seule, il l'a pressenti dès leur première et dramatique rencontre, qui comblera ces deux élans chez lui inséparables : celui des sens et celui du coeur. Du côté de l'exil, voici Reyes que Charles aide dans ses recherches sur les civilisations amérindiennes. Il a quitté son pays, l'Argentine, et la dictature qui y sévit. Malgré les épreuves physiques et morales, il fait face à son destin sans se plaindre, solitaire, hautain. De Norma, son épouse demeurée en Argentine, il ne parle jamais que par allusions sèches. C'est par d'autres exilés argentins - Altamirano, le brave ; Carmen, rescapée de la prison et de la torture - que Charles apprendra, avec une fascination grandissante, qui a été Norma, quel rôle elle a joué auprès de Reyes et jusqu'où peut aller l'amour d'une femme quand il est infini. Emmanuel Roblès, pied noir d'Oran et d'origine espagnole, a publié l'essentiel de son oeuvre au Seuil. Il a connu pour ses romans un succès international et de nombreux prix (dont le Femina). On joue encore ses pièces de théâtre. Il a écrit Les Hauteurs de la ville, juste après la seconde guerre mondiale.

03/1988

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Histoire internationale

Algérie, histoires à ne pas dire... Le film choc interdit en Algérie : scénario, réactions, polémiques

Algérie, histoires à ne pas dire... En 1962, l'Algérie devient indépendante. Quasiment tous les non-Musulmans quittent l'Algérie : l'un des plus importants déplacements de population dans l'histoire de l'Humanité. Pourquoi l'Algérie n'a-t-elle pas réussi à être aussi fraternelle ? La cohabitation avec les Musulmans y avait-elle été impossible ? Cette triste fin n'avait-elle été que l'effet d'une panique, des violences extrêmes de fin de guerre ? Quatre Algériens en quête de vérité reviennent sur les mythes fondateurs de l'Algérie nouvelle et des crimes cachés de cette "guerre de libération" qui fut aussi une guerre d'épuration (ethnique)" : oLes massacres à El Halia (Philippeville), le 20 août 1955 oLes attentats à la bombe et la Bataille d'Alger (1956-1957) oL'assassinat du chanteur juif Raymond Leyris à Constantine, le 22 juin 1961 oLes massacres à Oran, le 5 juillet 1962. "La parole qui se dit là, libre, mouvementée, chahutée et ballottée par l'Histoire ou par des retrouvailles souvent douloureuses avivant les plaies familiales, cette parole-là est essentielle. Nous n'avons pas souvent l'occasion ou la chance de l'entendre venant d'Algérie. C'est ce qui fait le prix et l'importance du film de Jean-Pierre Lledo, à voir coûte que coûte. " (Serge Toubiana, Directeur de la Cinémathèque française) Jean-Pierre Lledo est né en 1947 à Tlemcen. Algérien depuis le 6e siècle avant l'ère commune, par ses ancêtres maternels juifs, et depuis 1848, par les paternels catalans. A la suite de menaces islamistes, Jean-Pierre Lledo a dû quitter l'Algérie en 1993. Depuis, il a réalisé plusieurs films documentaires liés aux réalités multiethniques de l'Algérie d'avant 1962, mémoires refoulées par l'histoire officielle.

01/2011

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Sociologie

Les traversées migratoires dans l'Algérie contemporaine. Africains subsahariens et Algériens vers l'exil

Les migrations internationales occupent une place de plus en plus importante dans l'espace public ; pourtant, les expériences vécues par les migrants restent traitées sur le mode de la dramatisation, voire du misérabilisme, ou alors selon des critères sécuritaires qui relèvent de la raison d'Etat ou de sentiments xénophobes. Les figures qui se dégagent de ces représentations font des exilés soit des victimes, soit des menaces. En revenant sur les conditions des migrations irrégulières vers et à partir de l'Algérie, cet ouvrage vise à rendre aux exilés l'expérience de l'exil. Soutenu par des enquêtes ethnographiques menées auprès de migrants subsahariens et d'émigrants algériens, l'auteur cherche à rendre compte des mobilités humaines traversant l'Algérie contemporaine. Ces migrations se déroulent aux marges de la société algérienne : soit elles y placent les exilés subsahariens, soit les exilés algériens en proviennent. Ces marges donnent à voir les modalités par lesquelles se constituent les filières migratoires - faites de routes, de carrefours et d'impasses -, les formes d'institutionnalisation des réseaux, l'économie informelle de ces mobilités ou encore les carrières des migrants et des demandeurs d'asile. Habiter, travailler, coordonner les passages, contourner les frontières, organiser la survie, assurer la solidarité représentent les principales tâches réalisées par les communautés étudiées. Le Maroc (Rabat, Oujda) et surtout l'Algérie (Alger, Annaba, Oran, Maghnia, Tamanrasset) sont le théâtre de ces migrations. C'est depuis la perspective des discours, des récits, des anecdotes des exilés que se construit cet ouvrage. Les traversées des migrants et des demandeurs d'asile subsahariens, croisées avec celles des émigrants algériens, permettent de pénétrer le monde et l'imaginaire des exilés. Loin de n'être que des "passagers clandestins", les exilés contribuent aux économies, aux cultures et aux sociétés qu'ils découvrent.

05/2016

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Algérie

Enquête sur le nationalisme algérien, 1926-1954. La méthode, les lieux et les hommes

Omar Carlier vient de nous quitter en laissant un ouvrage remarquable, Enquête sur le nationalisme algérien 1926-1954, issu des trois premiers volumes de sa thèse d'Etat soutenue en 1994 sous la direction de Jean Leca - les volumes IV et V ayant été publiés en 1995 par les Presses de Sciences Po, sous le titre Entre Nation et jihad. Histoire sociale des radicalismes algériens. "A l'origine de ce travail, une question apparemment toute simple : quand, où, comment et pourquoi le mouvement pour l'indépendance de l'Algérie, ou mouvement indépendantiste, est-il venu à l'existence... " . Partant d'Oran, il a parcouru, seul ou avec son épouse, toute l'Oranie et a continué son périple vers la Kabylie, l'Est algérien, allant jusqu'au Mzab, à la recherche de militants de l'Etoile Nord-Africaine. Il retrouve plusieurs des fondateurs de l'ENA dont ses principaux dirigeants. Dans ses interviews et ses enregistrements il nous raconte ses pérégrinations et ses rencontres. "Saisir de nouveaux indices, renforcer la critique croisée des sources, explorer de nouvelles pistes" , pendant prés de vingt ans, l'auteur n'a cessé de "réajuster progressivement la configuration et la problématique" . C'est en partie un tableau des oubliés du mouvement national, avec leur richesse humaine, y compris des militants de l'émigration. Les conclusions de son travail nous font apparaître les ressemblances et les différences entre les organisations comme l'ENA, le PPA et le MTLD, établissant aussi les divergences entre Imache et Messali qui ne sont nullement l'expression d'un conflit entre Arabes et Kabyles. Les rapports entre "Etoilistes" et communistes n'étaient pas aussi conflictuels tels que rapportés plus tard. L'enquête d'Omar Carlier concerne tous ceux - étudiants, enseignants, chercheurs, journalistes, militants, hommes politiques ou de culture - qui s'intéressent à l'Algérie.

10/2022