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Littérature française

Béton armé

Jean Prugnot (1907-1980) fut l'un des plus grands amis d'Henry Poulaille et un ardent défenseur de la littérature prolétarienne à travers de multiples articles - dont nous avons rassemblé en 2016 une très large sélection sous le titre Des voix ouvrières. Il n'avait lui-même publié qu'un seul roman, d'abord paru en 1937 en feuilleton dans le Peuple puis repris en volume en 1946 chez Grasset, le présent, Béton armé. Il s'agit tout à la fois de la description minutieuse de la vie quotidienne d'un grand chantier et de l'autobiographie d'une période de la vie de l'auteur, alors que muni de diplômes d'ingénieur électricien, dans une époque d'intense chômage, il ne put trouver qu'un emploi de chef d'équipe sur l'un des sites de la ligne Maginot. Ce n'est donc pas le livre d'un ouvrier au sens strict du terme, mais c'est bien celui d'un travailleur et d'un exploité qui est présenté ici dans un style vivant, et sans concession à aucun des protagonistes de cette comédie dont l'inutilité a été démontrée par les événements historiques qui ont suivi. Tout cela est emporté dans un souffle humaniste exceptionnel. Prugnot excelle dans les descriptions des personnages et des situations autant que dans celles des paysages et de l'environnement, littéralement violés par la réalisation de ce projet mégalomaniaque où s'inscrivirent souterrainement - c'est le cas de le dire - tous les plus sordides intérêts industriels et financiers, au mépris du plus élémentaire respect humain. Le personnage central de ce livre ne joue pas ce jeu, ce qui lui vaudra d'être évincé et son auteur renvoyé au chômage durant deux années qu'il occupa en partie à l'écriture de cette mésaventure violente et absurde en chacune de ses péripéties. Prugnot, qui a milité pour la cause ouvrière tout au long de sa vie, après avoir été quelques années postier, trouva ensuite un emploi stable dans une coopérative ouvrière de production.

01/2018

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Sports

Comme ses pieds

C'est l'histoire d'un gamin du Havre, originaire du quartier de Caucriauville, prodige du ballon qui devient apprenti footballeur pour le club de sa ville. C'est l'histoire d'un adolescent, élève joueur du Havre Athletic Club, qui devient une célébrité locale et un espoir du football français. C'est l'histoire d'un jeune homme qui passe son service militaire, se marie, et qui d'un jeu fait son métier et découvre la loi du marché, transféré du Havre à Lyon. C'est l'histoire d'un cadre d'une PME sportive, qui apprend les règles du capitalisme, de la gestion d'une carrière et du vestiaire en même temps qu'il fonde une famille. C'est l'histoire d'un joueur devenu une valeur marchande parmi d'autres, loué à Bordeaux, vendu au Milan AC, dont la valeur varie en fonction des matchs, des exploits et des échecs. C'est l'histoire d'une grande gueule désormais salarié d'un club tenu par Silvio Berlusconi, magnat de la télévision et homme politique, qui interdit les journaux de gauche dans le vestiaire et réduit au silence toute revendication. C'est l'histoire d'un homme de couleur qui se confronte chaque jour au racisme dans les stades mais aussi à la découverte à travers ses coéquipiers d'autres cultures, d'autres langues, d'autres coutumes, un club comme un précipité du monde. C'est l'histoire d'un fils de l'immigration devenu joueur de l'équipe de France, et remplaçant pendant la Coupe du monde 2006, victime collatérale du retour des cadres de 1998 et cinéaste par défaut de cette aventure. C'est l'histoire d'un jeune retraité, viré du Paris-Saint-Germain, chômeur riche qui pointe à Pôle Emploi. C'est l'histoire d'un mec qui aime raconter des histoires et qui s'attaque pour la première fois à la sienne dans une autobiographie inspirée et sans concessions, pour " en finir avec Vikash Dhorasoo ",

11/2017

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Critique littéraire

Les voies de la paix dans les récits d'Andrée Chedid

Une terre sans frontières, en laquelle toute l'humanité pourrait se reconnaître, c'est ce qu'évoque sans trêve Andrée Chedid tant à travers le poème, le roman que la nouvelle et le théâtre. Elle tente sans cesse de sonder par l'écriture l'énigme de la vie et de la nature humaine, ce qui la conduit à explorer des états diamétralement opposés comme l'espoir et le désespoir, la vie et la mort, la plénitude et la perte. D'une famille libanaise, Chedid est née en Egypte, au Caire en 1920. Elle a vécu à Paris de 1946 jusqu'à sa mort en 2011. Ses écrits ont été couronnés de nombreux prix littéraires, dont le Prix Albert Camus, en 1996, pour son autobiographie, Les Saisons de passage, et pour l'ensemble de son oeuvre. Ayant grandi dans un monde où s'entremêlaient Orient et Occident, elle a vécu cet univers composite non pas comme une aliénation, mais comme un enrichissement. C'est avec les sensations et les images de l'Egypte, du Liban et de la France qu'elle a bâti son oeuvre. Convaincue que l'essentiel est l'interrogation sur le fond de l'être humain, elle relance sans relâche la recherche de ce qu'elle appelle le "visage premier de l'être". "N'oublie pas que vivre est gloire". Cette citation de Rainer Maria Rilke pourrait servir de phrase emblématique de toute l'oeuvre chedidienne. Lucide face à la pulsion destructrice inhérente à l'être humain, elle ne cesse pourtant de donner voix à un énorme instinct de vie. Les récits de Chedid sont en effet des lieux de combat et de transcendance où résonnent autant son indignation que son élan vital. Ils portent aussi sur des thèmes comme l'identité, l'hybridité et l'exil, la figure de l'orphelin et la figure obsédante de la mère. L'ouvrage se termine par un questionnement sur l'origine de l'espoir chez Andrée Chedid. Il est enrichi de deux entretiens que l'auteure a eus avec l'écrivaine.

11/2017

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Littérature française

Les raisons de mon crime

Marianne, la narratrice, reçoit le coup de fil de sa cousine Martine, avec qui elle a eu dans son enfance une relation violente et passionnée et qu’elle a complètement perdue de vue. Aussitôt, Marianne éprouve le désir d’écrire un livre sur Martine. Devenue alcoolique, elle vit à Fontainebleau avec un mari lui aussi alcoolique, Lucien. Elle vote pour le Front national, a une fille qu’elle déteste et appelle « la Chiasse ». Martine, plus âgée que Marianne de quelques années, exerçait jadis sur sa cousine une fascination dont elle savait user. Peu à peu, au fil des visites à Fontainebleau, Marianne se sent à nouveau possédée par Martine, qui a accepté l’idée d’un livre sur sa vie mais entend en diriger la rédaction. Elle raconte à Marianne l’histoire de sa grand-mère et surtout de sa mère, Biquette, qui a enterré sept amants… Marianne, à la fois choquée, bouleversée et fascinée par la façon de penser et d’être de Martine et Lucien, se sent irrépressiblement attirée par cette femme qui se livre brutalement à elle et qui la manipule. Elle se met à boire comme eux, résiste difficilement à cette attraction vertigineuse. « Je suis déchirée, Martine me déchire, et elle est forte au point qu’elle me fait douter de qui je suis vraiment. Je n’ai ressenti cet effondrement devant aucun autre être. Ma cousine m’empoisonne, me guette et me surprend. Le même sang coule dans nos veines, le même poison, la même saloperie d’exister. » « Ecrire », explique un jour Marianne à sa fille dans une tentative de définir son travail d’écrivain, « c’est inventer ce qui existe ». Nous sommes, comme souvent chez Nathalie Kuperman, à la lisière entre la fiction et l’autobiographie. Il faut dire que les personnages ici décrits, Martine et sa mère, sont impressionnants de brutalité, presque de sauvagerie, et pourtant touchants par leur franchise, leurs blessures. Un livre fort, qui dérange et intrigue.

01/2012

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Poésie

Marin à terre. Suivi de L'Amante et de L'Aube de la giroflée

Quiconque, à dix-huit ans, n'a pas connu l'irrépressible nécessité de secouer son destin, vivra dans la norme, comme s'il n'était que sa propre doublure. Il y a toujours une prise de risque initiale, absolue, pour accéder à soi. Ainsi Rafael Alberti, en 1920, au sortir de l'adolescence, s'engage-t-il tout entier : " Je voulais seulement être poète. Et je le voulais avec fureur. " De ce pari, chimérique entre tous, il ne reviendra plus. " Mon terrible, mon féroce et angoissant combat pour être poète avait commencé, " notera-t-il dans son autobiographie, insistant sur cet acharnement à se réaliser poète, mais n'accordant aucune attention au credo de la prédestination poétique. La publication des trois recueils composés pendant cette période décisive permet d'affirmer que chez Alberti la volonté n'a pas brimé la grâce. Eclate au contraire dans ces pages un étourdissant plaisir de jouer avec les mots, avec les images ; et passe l'insouciante liberté de qui se tient à l'écoute de son chant originel. Même la sombre nostalgie qui semble l'inspiratrice première de Marin à terre doit faire place à la fougue de la création, à ce trop-plein de sève qui soudain s'émerveille aux rythmes de ses mélodies. Chaque poème, en lisière du réel et des songes, dessine sa ligne de fuite, son désir, ses secrets. Le poète perçoit, avec une évidente jubilation, l'émergence de sa voix. Déjà virtuose, il célèbre, par delà l'univers maritime de son enfance au Puerto de Santa-Maria, l'immense territoire poétique qui affleure au fond de ses yeux. Et, pour l'heure, il ne célèbre que cela. " Ici nul ne vend rien de rien ", proclame-t-il. Pas de message, pas de mots d'ordre : une fête de sonorités, de couleurs, un élan vigoureux pareil à la course du soleil en été, un bain radieux de poésie pure.

03/2012

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Histoire et Philosophiesophie

Entre deux mondes

Le physicien et philosophe Mario Bunge a attendu 2015 et sa 96e année pour rédiger ses mémoires. C'est dire si la fresque qu'il nous propose ici est riche en idées, en événements (emprisonnement, exil, échecs et succès, honneurs et adversité), en prises de position, en troubles de l'Histoire, en jaillissements de savoirs, en ferments pour un matérialisme du XXIe?siècle. L'" entre deux mondes " que le titre évoque se comprend de multiples façons. Bien sûr, d'abord par la position singulière de Mario Bunge, aussi scientifique que philosophe, véritablement à l'interface de ces deux mondes savants. Savoirs scientifiques et culture humaniste sont liés et Bunge voyage d'un monde à l'autre, sans se soucier d'une dichotomie courante qui contribue à un inutile conflit des savoirs. C'est aussi un entre-deux-mondes géographique et social : une première vie en Amérique du Sud, puis le départ définitif pour l'Amérique du Nord. Une telle autobiographie se doit de revenir sur les aspérités de la vie comme sur ses bonheurs, tout comme elle doit tracer les trajectoires des rencontres avec des centaines d'éminents savants, amis ou adversaires. Avec une franchise inhabituelle dans ces milieux feutrés, au détour des pages fusent les concepts, les théories, les leçons pour les temps présents, les appels à la raison, les mises en garde contre les obscurantismes et les vaines promesses. Encore des entre-deux-mondes... L'auteur nous convie à l'exposé d'une vie de travaux incessants dans presque tous les grands domaines savants, permettant ainsi aux lecteurs francophones d'aborder les rives d'un vaste continent de connaissances, alors qu'il existe très peu de livres de Bunge en français, moins encore de biographie... Et si l'on adhère à ses idées, à sa démarche, à sa méthode, à son humour parfois cinglant, c'est avec un plaisir rare que l'on peut se sentir appartenir à une sorte de confrérie, celle des amoureux de la pensée rationaliste et humaniste, et de son partage.

09/2016

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Pédagogie

Marcel Lesne. Cheminement d'un théoricien de la formation : souvenirs et rencontres

Marcel Lesne (1916-2012) est l'un des premiers théoriciens de la formation des adultes en France. Sa contribution à la recherche dans ce domaine est considérable. On lui doit les fondements d'une sociologie de la formation et d'importantes avancées dans la réflexion sur le travail pédagogique en formation d'adultes. Aujourd'hui encore, ses écrits sont étudiés dans de nombreuses formations de formateurs, au Cnam et dans les universités qui délivrent des masters de formation. Un texte inédit de 1966 publié dans cet ouvrage témoigne des débats qui ont jeté les bases de ces nouveaux champs de réflexion. L'historien, le chercheur, lorsqu'il travaille sur un auteur, aime pouvoir associer le récit de la vie à l'analyse de l'oeuvre. C'est ce que nous offre ce volume dont une partie importante est consacrée à l'autobiographie de Marcel Lesne. Les principales étapes de sa vie y sont retracées : de son enfance dans un village minier du Nord à la fin de sa vie professionnelle comme professeur au Cnam. Le lecteur y découvrira le parcours intellectuel d'un homme dont le cheminement fut exceptionnel. Cinq témoignages de proches collaborateurs apportent un éclairage complémentaire sur la personne et l'oeuvre de Marcel Lesne. Cet ouvrage, qui propose également quelques éléments d'analyse du contexte, s'adresse aux historiens et étudiants des masters de formation ainsi qu'aux formateurs, enseignants et chercheurs. Plus largement, le récit de vie de Marcel Lesne, histoire d'un parcours de promotion sociale dans un contexte politique et social particulièrement difficile : la guerre, la captivité, l'exercice du métier d'instituteur, puis d'inspecteur au Maroc et directeur des Centres sociaux en Algérie, intéressera aussi de nombreux acteurs de l'éducation. Les souvenirs de Marcel Lesne, introduits par ses enfants, Jean et Françoise Lesne, sont accompagnés des contributions de : Jean-Marie Barbier, Claude Debon, Philippe Fritsch, Françoise F. Laot, Madeleine Maillebouis, François Marquart, Christian de Montlibert.

12/2015

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Littérature étrangère

De la famille. Livres I et II, Edition bilingue français-italien

Le De familia, au même titre que le De re aedificatoria avec lequel il entretient tant de liens, est le chef-d'oeuvre d'Alberti. C'est un monument de l'histoire de la littérature italienne, marquant l'invention du "ragionare domestico e familiare", ou "amichevole", c'est-à-dire du dialogue domestique, familier, amical, à l'origine de ce qui deviendra la conversation civile. Alberti dévoile un art d'une incomparable subtilité dans la lecture des Anciens. Chacun de ses livres refonde le monument antique pour s'adapter à son temps. Ce qu'il a fait du De architectura dans son De re aedificatoria, c'est-à-dire une opération de traduction et de transmission, nous conduit de l'architecture grecque et hellénistique de Vitruve à l'architecture romaine et toscane, formant son horizon d'humaniste et d'antiquaire de la Renaissance, Alberti l'avait déjà accompli 20 ans auparavant avec le De familia. Il y transpose dans les cités commerçantes italiennes du Quattrocento les valeurs économiques et éthiques héritées des grands auteurs de l'Antiquité. Mais le De familia relève aussi des Ricordi familiaux si nombreux en son temps, témoignant de la grandeur et des vicissitudes de la familia Alberta, et nous permettant de mieux saisir la personnalité d'Alberti, telle que nous la connaissons à travers sa courte autobiographie, et de comprendre la place ambiguë qu'il occupe au sein d'une des familles marchandes italiennes les plus riches de son temps. C'est toute son histoire personnelle, dans ce qu'elle a de plus intime, mais aussi sa vocation intellectuelle et littéraire, qui s'en trouvent éclairées. Le texte est précédé d'une longue introduction qui met en valeur les enjeux historiques et littéraire du De Familia. Le lecteur trouvera également l'arbre généalogique de la famille Alberti, à l'institution et à l'illustration duquel l'ouvrage se consacre tout entier.

11/2019

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Autres collections (6 à 9 ans)

Les quatre filles du Docteur March. un grand classique de la littérature jeunesse de l'américaine Louisa May Alcott (titre original : Little Women)

Les Quatre Filles du docteur March Resumé : Aux Etats-Unis, en pleine guerre de Sécession, les quatre jeunes soeurs March, Margaret (surnommée Meg), Joséphine (Jo), Elisabeth (Beth) et Amy vivent avec leur mère et leur fidèle domestique, Hannah. En ces temps de guerre, elle doivent faire face aux difficultés de la vie quotidienne, difficultés d'autant plus grandes qu'elles ont autrefois mené une existence plutôt aisée, avant que leur père, qui est parti sur le front comme aumônier militaire, ne soit ruiné. Un chef d'oeuvre de Louisa May Alcott pour les jeunes filles traduit dans le monde entier. Contexte : Les Quatre Filles du docteur March (titre original : Little Women) est un roman de l'américaine Louisa May Alcott, publié dans un premier temps en deux volumes. Le premier parut en 1868 et le second en 1869. A sa sortie, le premier volume connut un franc succès, autant dans la presse qu'auprès du public, tant et si bien que l'auteur compléta son oeuvre par un second volume, sorti en 1869. L'histoire de ces quatre soeurs a connu d'autant plus de succès qu'elle a fait écho au quotidien de nombreuses familles américaines ayant vécu la guerre de Sécession. Ce roman est tiré de l'expérience personnelle de Louisa May Alcott qui avait trois soeurs. Par ailleurs, le personnage de Jo semble inspiré de l'auteur elle-même. On peut ainsi considérer qu'il s'agit d'une autobiographie romancée. En France, le roman a paru pour la première fois en 1880 aux éditions J. Hetzel, traduit et adapté au goût de l'époque par Pierre-Jules Hetzel sous son nom de plume de P. -J. Stahl, dans la collection "Bibliothèque d'éducation et de récréation" Simone de Beauvoir dira : "Il y eut un livre où je crus reconnaître mon visage et mon destin : Les quatre filles du Docteur March, de Louisa May Alcott" . Ce livre pour la jeunesse est aujourd'hui une référence des fictions chrétiennes pour enfants et de la spiritualité pour adolescentes.

11/2022

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Critique

Le droit du poète. La justice dans l'oeuvre de Victor Hugo

72Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin : 0cm ; mso-para-margin-bottom : . 0001pt ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 10. 0pt ; font-family : "Times New Roman", serif ; } Dans une approche qui envisage toute l'oeuvre dans sa diversité (roman, poésie, dessin, discours), le livre met en perspective la pensée hugolienne de la justice à une époque-charnière, le XIXe siècle, où s'est fondée notre justice moderne en rupture avec celle de l'Ancien Régime. Les études sur la question pénale chez Victor Hugo datent des années 1960, avec les travaux de Paul Savey-Casard. Depuis une vingtaine d'années, les prises de position de l'écrivain contre la peine de mort ou sur les prisons ont suscité un certain nombre d'études (y compris chez les juristes comme Nicolas Dissaux) ou de manifestations culturelles. Sans renier l'importance des questions pénales chez l'écrivain, l'ouvrage les met en perspective dans une vision élargie. D'une part, les combats de l'écrivain sont replacés dans l'histoire de la justice et du XIXe siècle, autour de ce point de bascule radical opéré par la Révolution française. D'autre part, le corpus ne se limite pas aux récits les plus connus de Hugo, ni à ses discours, mais envisage toute l'oeuvre : théâtre, poésie et certains dessins. L'objet du livre est de corriger un certain nombre d'idées reçues et de montrer que l'auteur possédait une connaissance relativement technique du droit ; si la question de la peine de mort demeure centrale dans sa pensée, il s'est également intéressé aux questions civiles, à une pensée générale du "droit" et de la "loi" , tout en proposant une forme inédite d'autobiographie qui anticipe sur les "témoignages" du XXIe siècle.

03/2023

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Rock

Alone. Mémoires

L'autobiographie " retrouvée " de Mickey Baker, guitariste noir et pionnier oublié de l'histoire du rock. Alone est l'histoire retrouvée de Mickey Baker, l'un des musiciens et compositeurs afro-américains les plus influents de l'après-guerre, classé par Rolling Stone parmi les cent plus grands guitaristes de tous les temps. Et pourtant : qui se souvient de cet authentique génie aujourd'hui ? Et qui s'attendait à découvrir sa trace en France, dans un village des environs de Toulouse où il a fini sa vie anonymement ? Avec Chuck Berry, Ray Charles, Screamin' Jay Hawkins et les autres, il fut l'un des pionniers du rock'n'roll dans les années 1950, publia une méthode de guitare jazz vendue à plusieurs millions d'exemplaires, et enregistra avec la chanteuse Sylvia Vanderpool un hit monumental, Love Is Strange. Sacrée revanche pour le gamin des quartiers pauvres de Louisville... Mais même au plus fort du succès, une ombre continue de planer au-dessus de Mickey Baker : " Etant métis, pas vraiment noir et certainement pas blanc, j'ai toujours été un paria parmi les Noirs comme parmi les Blancs ", écrit-il. Et c'est finalement ce racisme qui le décidera, au début des années 1960, à quitter l'Amérique pour s'installer en France. Dans son pays d'adoption, pour la seconde fois de sa vie, il révolutionnera la musique populaire en composant et en jouant pour toute une vague de jeunes artistes que la presse surnomme les " yéyés " : Françoise Hardy, Sylvie Vartan et bien d'autres. Cette histoire, Mickey Baker la raconte avec sa voix unique, tour à tour jazz, rock et blues, dans un texte formidable de rythme, d'intelligence et d'émotion où les dialogues claquent souvent comme les répliques d'un film de Tarantino. Inédit en anglais, Alone paraît pour la première fois dans la présente traduction. " Rares sont les guitaristes à avoir eu pareille influence. " - The New York Times

11/2021

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Ecrits sur l'art

Vers l'Orient, géographies d'un désir

Dans le sillage de L'Orientalisme d'Edward Saïd, les études postcoloniales ont mis en évidence la couche de "? pittoresque ? " contenue dans les images des peintres occidentaux de l'Orient, au point que certaines d'entre elles pourraient s'assimiler à des images d'Epinal. Selon cette perspective, l'Europe aurait considéré la Méditerranée et le Proche-Orient à l'aune de sa propre fascination, à la fois quête des origines, appel de l'ailleurs, fantasme de sensualité et déprédation symbolique. Cela posé, quelles sont les conséquences d'un tel dessillement sur l'art et sur l'histoire de l'art ?? Par épisodes tirés d'une vie de recherche sur l'art des XIXe et XXe siècles, Christine Peltre retrace l'histoire savante et subjective d'un "? décadrage ? " de l'Orient. En un peu plus d'une douzaine d'étapes, elle nous guide à travers certains de ces hauts lieux de l'"? ailleurs ? " que nous connaissons souvent par les images de nos musées - Athènes, Istanbul, Izmir, Smyrne, Alger, Marrakech, Tunis... - et dans ces villes d'Europe de l'Ouest - Marseille, Barcelone, Madrid - où universitaires et institutions culturelles s'efforcent d'écrire à frais nouveaux, l'histoire du pourtour méditerranéen. Elle-même amenée à s'y rendre pour prendre part à des colloques, l'auteure, au fil d'échanges avec des collègues étrangers, de rencontres avec des artistes et de déambulations urbaines, met à l'épreuve de la réalité le cadre académique de ses réflexions et son regard "? orienté? ". Délicat exercice de décentrement, qui consiste moins à laisser le réel d'aujourd'hui dompter les fantasmes d'hier qu'à concilier la rigueur scientifique, la probité de l'observation et "? cette voix lancinante qui s'élève vers l'inaccessible ? " et qui continue de résonner aux oreilles du voyageur. Dans un dialogue sensible avec les grands témoins de "? notre ? " Orient - Delacroix, Gautier, Hugo, Fromentin, Flaubert, Loti... - et les recherches artistiques et universitaires actuelles, Christine Peltre combine essai érudit, récit de voyage et autobiographie intellectuelle.

10/2021

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Pléiades

Romans, récits et nouvelles. Volume 1 : L'appel du monde sauvage ; Le peuple de l'abîme ; Le loup des mers ; Croc-blanc ; Nouvelles (1899-1908)

Nul n'est plus difficile à saisir que Jack London. Ecrivain populaire, selon un étiquetage hâtif, lu dans les foyers plutôt qu'à l'université, mal édité aux Etats-Unis, pourtant traduit dans toutes les langues, connu et aimé dans le monde entier, il semble appartenir, plutôt qu'à la littérature, à un imaginaire collectif où la dénomination "Jack London" incarnerait l'esprit d'aventure sous ses formes les plus violentes. Sa vie, menée à un train d'enfer, est souvent confondue avec ses livres, l'ensemble composant une sorte de légende hybride dans laquelle "la vie" ne cesse de l'emporter en prestige sur des ouvrages qui n'en seraient que la pâle imitation. C'est oublier que les équipées du jeune London sont inspirées des récits héroïques lus dans son enfance : la littérature précède et commande la carrière tumultueuse du jeune aventurier risque-tout. Ses livres sont les produits d'une authentique volonté créatrice. Mais il faut être juste : London, mythographe de lui-même, n'a pas peu contribué à cette confusion. L'autodidacte, l'ange au corps d'athlète, l'écrivain-chercheur d'or, l'écrivain-navigateur, le reporter, le prophète de la révolution socialiste, le gentleman-farmer - les images qui composent le mythe sont largement une création de cet homme acharné à goûter de toutes les intensités que la vie peut offrir. Revenir aux textes de Jack London et le rendre à la littérature, telle est l'ambition de ces volumes, enrichis de la totalité des illustrations et photographies des premières éditions américaines. Les traductions, nouvelles, s'efforcent de ne pas atténuer les étrangetés d'un style que l'écrivain a souvent déclaré s'être forgé sans autre maître que lui-même. Tous les genres que London a abordés sont représentés : le roman, le récit, le reportage, l'autobiographie. Une place importante a été faite à la nouvelle : on propose en tout quarante-sept proses brèves, et c'est peut-être par là qu'il faut commencer pour saisir ce que London demande à l'écriture de fiction.

10/2016

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Sports

Ouvre ta main et tu possèderas le monde

A onze ans, Dominique Saatenang quitte son village natal, Bafou, au Cameroun, pour entrer au collège à Douala, capitale économique du pays où ses aptitudes de jeune footballeur ont plus de chances d'être repérées. A la veille de la rentrée des classes, son oncle et sa tante, qui l'hébergent, l'emmènent au cinéma – et c'est la révélation : le premier film de sa vie (c'est la première fois qu'il met les pieds dans une salle de cinéma) Opération Dragon, avec Bruce Lee, est aussi ce qui va déterminer sa vocation : " Je veux faire du kung-fu ". Le parcours sera semé d'obstacles, sa famille, notamment, voyant d'un très mauvais oeil cette passion, mais jamais Dominique ne déviera de sa voie. En Bruce Lee il a trouvé " une discipline, un maître, une idole ". A vingt-quatre ans, sans parler un mot de chinois, il part en Chine pour un stage de wushu (le vrai nom du kung-fu) d'un mois. Il y restera quatre ans, premier Noir admis dans ce temple de la discipline où l'apprentissage des arts martiaux est une philosophie de vie. De longues années après, l'ancien champion de kung-fu devenu le premier moine bouddhiste africain est l'ambassadeur itinérant du temple Shaolin à l'étranger. Revenu à la vie civile, acteur, cascadeur, homme d'affaires, celui que les Chinois surnomment " l'Aigle noir " et les Européens " le Chinois noir " a à son tour des milliers de disciples en France et en Afrique, où il a ouvert plusieurs écoles de kung-fu. C'est cette histoire, celle d'un destin exceptionnel, construit à la force d'une volonté farouche, qu'il retrace ici, nous faisant voyager de l'Afrique à la Chine, pont entre deux cultures qu'a priori tout oppose. C'est aussi une leçon de sagesse à travers laquelle nous découvrons la philosophie shaolin. Elle imprègne chaque page de cette autobiographie, autant que la puissance d'un rêve d'enfant devenu la réalité d'une vie d'adulte.

04/2017

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Littérature étrangère

Au carrefour des littératures Afrique-Europe. Hommage à Lilyan Kesteloot

Lilyan Kesteloot est une pionnière de l’enseignement des littératures africaines, qu’elles relèvent de l’oralité ou de l’écriture littéraire. Ses importantes contributions à l’émergence de ce champ ont motivé ses disciples, ses collègues et amis, à réunir les vingt articles du présent ouvrage. Leurs analyses constituent un bouquet d’hommages orientés vers les nombreux sujets et les thématiques variées qui ont préoccupé Madame Kesteloot. Professeur à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar et directrice de recherche à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), elle y a fondé et dirigé le Laboratoire de littératures et civilisations africaines. À la Sorbonne (Université Paris IV), elle a animé des séminaires de recherche en littérature africaine francophone. Elle est également à l’origine de la création du Réseau euro-africain de recherche sur les épopées (REARE) qui a inauguré le dialogue scientifique direct entre les spécialistes des deux continents. Au carrefour des littératures explore, dans un premier temps, la question des épopées et des chansons de geste. Les chapitres suivants sont orientés vers des études de cas consacrées à d’autres genres littéraires (roman en français ou en langues africaines, autobiographie, poésie...). La question de la traduction et de l’écriture en langues africaines est également abordée. On trouvera les contributions de R. Ndiaye, J.-P. Martin, D. Boutet, C. Seydou, F. Suard, Amade Faye, M.-A. Thirard, Mamoussé Diagne, A. Ouedraogo, Ibrahima Wane, U. Baumgardt, J. Derive, O. M. Tandina, A. I. A. Daouda, M.-R. Abomo-Maurin, M. Lorin et Aliou Mohamadou, X. Garnier, Papa Samba Diop, A. Keïta. Abdoulaye Keïta est chercheur au Laboratoire de littératures et civilisations africaines de l’IFAN/UCAD (Institut fondamental d’Afrique noire/ Université Cheikh Anta Diop) et chargé de cours de littérature orale africaine à la faculté des Lettres et sciences humaines de l’UCAD. Dans la préparation de ce volume, il a été épaulé par Ursula Baumgardt, professeur à l’Inalco et membre du LLACAN (Inalco, CNRS, PRES Sorbonne Paris- Cité).

08/2013

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Littérature française

J'ai volé le trésor de la France ou lettres de Paris à Vladivostok. Volume III – Sagesse

« Il y a toujours un décalage entre la vie telle que nous la vivons et telle que nous la racontons. Imagines-tu ma vie avec Christian sans stress, une vie trop parfaite, où tout ne serait qu'effusions ? Si tu veux avoir mon avis, il faut au contraire laisser les choses se faire, s'en remettre au hasard. Le bonheur, c'est un heurt, une chimère que l'on ne peut jamais prévoir ni organiser. Pourquoi cherchons-nous à organiser, à planifier, à discipliner notre vie ? Simplement parce que nous avons peur du chaos. C'est la nature humaine : elle a besoin d'une certaine confiance. Moi, je me sens toujours en danger, avec Christian. Mais tu sais, Vosik, ma chère amie, comme on dit en philosophie : nous sommes les premiers responsables de nos soucis. Les tâches ménagères dont je m'acquitte chaque jour ne me rendront jamais heureuse. Ma nature doit être nourrie par de l'extra-quotidien, sinon la vie peut devenir une routine, une mécanique morte... » Les aléas de la vie conjugale, les relations mixtes, l'histoire de France, l'enracinement, les nouvelles rencontres, le bonheur et les joies simples... Sur ces sujets, S. Guyot laisse courir sa plume d'expatriée russe et dévoile, dans ce troisième volume, un peu plus de son quotidien. De son passé et de ses attentes aussi. Entre le sucré et l'amer, le doux et le piquant, ce texte, où se rejoignent les registres de l'essai et de l'autobiographie, rend compte d'un regard juste et acéré, parfois terriblement honnête, sur une existence pas comme les autres. Sveti est née en Lettonie en 1962. Fille de colonel, elle a beaucoup voyagé. Après des études de médecine à la faculté de Vladivostok, elle exerce en épidémiologie pendant dix années avant de devenir médecin rattachée au Ministère de la Santé à Stavropol, où elle crée et dirige depuis 1995 un magasin de luxe. Suite à son mariage en 2006, elle s'installe en France.

09/2014

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Littérature française

La vie poétique Tome 2 : Une façon de chanter

Une façon de chanter constitue le deuxième volet de l'autobiographie poétique entamée par Jean Rouaud avec Comment gagner sa vie honnêtement. Alors que le premier tome racontait les années d'après mai 68, les voyages en auto-stop, les petits boulots et les expériences hasardeuses des jeunes adeptes de la vie en communauté, Une façon de chanter, à l'occasion de la mort d'un proche, remonte vers l'enfance et l'adolescence. Comme le disparu est ce même cousin qui a offert à l'auteur sa première guitare, ce dernier en profite pour tendre l'oreille vers les lointains de sa jeunesse. Et le moins qu'on puisse dire c'est que la bande-son du village natal était rudimentaire : les cloches de l'église, le marteau du maréchal-ferrant, le cri d'un goret égorgé par le charcutier, et derrière le mur du jardin la seule musique d'un piano sous les doigts de l'oncle Émile. On comprend pourquoi l'arrivée brusque, par l'entremise du transistor, des groupes anglo-saxons, va bousculer ce monde ancien où l'on chantait encore Auprès de ma blonde. Et pour accompagner cette prise de pouvoir par la jeunesse, pas de meilleur passeport que l'apprentissage de la guitare. L'intime et le collectif se mêlent dans le flux d'un récit mouvant et drôle, où l'on croise certaines figures déjà rencontrées comme celles de la mère et du père, mais aussi une charmante vieille dame professeur de piano, un naufragé volontaire, une famille allemande accueillante et le jeune Rimbaud plaquant des accords sur un clavier taillé dans sa table de travail. Autant d'évocations que ponctue la très riche bande musicale : Dylan, les Byrds, Graeme Allwright, les Kinks et bien d'autres sont convoqués pour raconter en musique ce changement de monde, sans oublier les refrains balbutiants, composés par un jeune homme sombre derrière lequel on reconnaît Jean Rouaud lui-même gagner sa vie honnêtement (collection blanche, 2011).

03/2012

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Littérature étrangère

Alphabets

Jorge Luis Borges se plaisait à dire qu'il laissait à d'autres le soin de se glorifier des livres qu'ils avaient écrits, car il préférait pour sa part tirer gloire des livres qu'il avait lus. Cette anecdote donne le ton d'Alphabets, ouvrage dans lequel Claudio Magris nous convie à un long voyage à travers des livres qui ont laissé en lui une durable empreinte. La littérature est à ses yeux une expérience de vie. Elle soutient ou attise l'intensité de notre existence et en dilate infiniment les confins. Il évoque dans Alphabets des livres qui nous forment, mais aussi des livres qui ont à la fois le pouvoir de nous blesser et d'apaiser la blessure. Des livres qui nous permettent de connaître et d'ordonner le monde, et d'autres qui en révèlent le chaos destructeur, l'enchantement et l'horreur. Des livres qui s'entrelacent à la vie, se confrontent à l'Histoire et nous marquent parfois de leur "signe absolu" . Des livres qui transcendent leur propre perfection esthétique pour dire la douleur non moins que la beauté, l'amour non moins que la tragédie ou l'abjection. Des livres traversés par des lueurs salvatrices et d'autres qui se penchent au bord du néant. Au terme d'un vaste et passionnant périple qui nous emmène à la rencontre de nombreux écrivains et qui explore des thèmes aussi divers que la colère, le courage, la mélancolie ou la guerre, Alphabets se conclut par une réflexion lucide et nuancée sur les rapports entre littérature, éthique et politique. On découvre alors que, avec ce nouveau livre, le grand écrivain triestin a dessiné en filigrane une sorte d'autobiographie littéraire, comme dans le célèbre apologue borgésien où un artiste peint des paysages, des montagnes, des îles et s'aperçoit au soir de sa vie qu'il a en réalité composé son autoportrait.

02/2012

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Histoire internationale

Babi Yar

Anatoli Kouznetsov avait douze ans lorsque l'armée allemande occupa Kiev en 1941. Il habitait un faubourg proche du ravin de Babi Yar, lieu où des dizaines de milliers de personnes ont été massacrées par les nazis. Lorsqu'il put s'aventurer dans le ravin, il ne trouva que des cendres et se jura de témoigner, un jour, de ce qu'il avait vu. Il consigna aussitôt ses souvenirs dans un cahier d'écolier et, durant vingt ans, l'augmenta de ses réflexions personnelles, en marge de l'histoire officielle qui taisait la vérité des massacres. Il y intégra des documents authentiques et des témoignages recueillis auprès des survivants, mena son enquête et composa un "roman-document" sur la souffrance que l'homme est capable d'infliger à l'homme, où s'entremêlent le fait historique, l'autobiographie et la réflexion sur les dictatures du XXe siècle. Paru une première fois en 1966 en version censurée par le régime soviétique, le premier grand témoignage sur la Shoah à l'Est est publié aujourd'hui dans sa version intégrale. "De cette oeuvre-témoignage, le lecteur est peut-être aujourd'hui plus à même d'apprécier l'importance. S'inscrivant dans ce qui constitue désormais une tradition littéraire, elle en bouscule les repères habituels du temps et de l'espace. Elle ouvre le champ du regard et de la méditation à ces vastitudes de l'est de l'Europe, que le nazisme voulait transformer à sa guise en terre d'esclavage et où la "Solution finale" s'est accomplie avec une violence et une efficacité incomparables. Elle bouleverse aussi notre représentation du mal absolu en l'inscrivant dans le temps historique du mal totalitaire. Dans les plis successifs d'une oppression réitérée. Elle désigne un temps long où la violence sociale qui avait déjà opéré sous Staline devait au sortir de la guerre relayer le nazisme dans un acharnement insensé à effacer les traces" - Annie Epelboin, extrait de la préface.

09/2011

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Histoire internationale

Au coeur de la Guerre froide. Le combat d'un ambassadeur américain pour la paix

"Connu pour avoir fermé les portes de l'ambassade des Etats-Unis à Phnom Penh et replié le drapeau étoilé cinq jours avant l'arrivée des Khmers rouges, l'ambassadeur John Dean incarne une forme de courage physique et intellectuel injustement négligé dans l'histoire des nations et des relations internationales. De la guerre du Vietnam à celle d'Afghanistan, du Laos à l'Inde en passant par le Liban et la Thaïlande, John Dean s'est souvent exposé personnellement vis-à-vis des autorités qu'il représentait, sans hésiter à contester leur position ni à bousculer certains lobbies auxquels celles-ci pouvaient être liées... Franc-tireur mais rassembleur, dissident mais loyal, séduit par le message universaliste des Etats-Unis mais soucieux des particularismes nationaux, il ne pouvait qu'irriter les radicaux de tout bord. Il relate, avec beaucoup d'honnêteté, une expérience dont la valeur ne réside pas seulement dans les compléments qu'elle est susceptible d'apporter aux historiens de métier et que ceux-ci peuvent croiser avec d'autres sources. De la confiance qu'il manifeste dans les vertus d'une diplomatie de combat, alimentée par des visites de terrain, des échanges inlassables avec tous et d'un apprentissage continu des cultures étrangères et des coutumes locales, on pourra tenter de dégager les grandes lignes d'une méthode de négociation. Qu'un ancien diplomate puisse interpeller la mauvaise conscience des Etats-Unis dans un ouvrage dont la version originale a été officiellement soutenue par le département d'Etat, voilà qui rassurera tous ceux qui doutent encore de la capacité de cette grande démocratie à regarder en face ses propres erreurs", Pierre Journoud. Une autobiographie passionnante et émaillée d'humour, où l'on suit pas à pas John Dean des services secrets américains - au sein desquels il contribua à "retourner" un savant nazi - aux arcanes des grands conflits périphériques de la Guerre froide.

09/2011

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Récits de voyage

Cette aube sur le lac Kivu...

Gian Tomini a deux passions : l’Afrique et sa famille, et l’une ne va pas sans l’autre. Devant chacune, devant le joyau bleu du lac Kivu dans son écrin d’émeraude, devant ses petites filles jouant nu-pieds dans la poussière rouge du Rwanda, il s’émerveille et parvient en termes simples et évocateurs à nous communiquer son enchantement. Ce livre est un livre sur le labeur, sur l’angoisse, sur la guerre, sur le sang. Mais c’est aussi l’exaltation d’une nature prodigieuse, d’un peuple courageux, d’une famille opiniâtre. Et, surtout, c’est l’incroyable chronique d’une vie aventureuse à travers un demi-siècle de vicissitudes et d’expériences fabuleuses, qui nous fait toucher de l’intérieur les luttes qui entourèrent l’indépendance du Congo ou les affres du génocide rwandais. De l’intérieur aussi, la vie de la communauté blanche expatriée au coeur d’une Afrique difficile mais resplendissante de mille couleurs, de mille senteurs, de mille rumeurs. Cette communauté qui, de retour au pays, ne guérira jamais de cette maladie poignante et douce qu’on appelle le « Mal d’Afrique ». Ce n’est pas seulement l’autobiographie d’un homme modeste et courageux, ce n’est pas seulement un livre de géographie, de sociologie ou d’histoire. C’est tout cela à la fois, et, surtout, c’est un cri inextinguible en faveur de la solidarité humaine, de la paix, seul gage de bonheur et de développement, de la volonté acharnée, seule source de progrès personnel. Un cri en faveur de l’Amour. Amour de cette terre enchanteresse, amour de cette famille solidement unie, amour de cette population si éprouvée. Amour enfin de l’Homme au coeur de la Nature vraie. Si l’Afrique vous fascine, si le Rwanda vous intrigue, si l’aventure quotidienne vous attire, lisez ce livre. Il vous comblera et vous emmènera pour quelques heures à travers l’espace et le temps.

11/2010

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Pléiades

Oeuvres

Homme-orchestre, touche-à-tout inspiré qui faisait son miel de tous les genres et de tous les sujets, Thomas De Quincey (1785-1859) est, pour beaucoup de lecteurs français, " seulement " l'auteur des Confessions d'un mangeur d'opium anglais. Traduit successivement par Musset et Baudelaire (qui en tire la moitié de ses Paradis artificiels), ce livre phare inspira, il est vrai, des générations d'écrivains : Balzac, Poe, Gautier, Huysmans... Parce que le portrait des autres est l'une des façons les plus justes de s'auto-dépeindre, De Quincey, créant un genre nouveau, mêla souvent autobiographie et biographie, notamment dans ses Souvenirs de la région des Lacs et des poètes lakistes. Ami intime, entre autres figures du premier romantisme, de deux des plus grands poètes anglais, Wordsworth et Coleridge, il est un portraitiste à l'oeil acéré et à la dent dure, particulièrement pour ses anciennes idoles : la description de Wordsworth coupant les pages d'un livre à l'aide d'un couteau beurré le dispute en raillerie aux célèbres Derniers Jours d'Emmanuel Kant. Les liens qu'il tisse, dans Suspiria de profundis surtout, entre la souffrance de l'adulte et les "malheurs" de l'enfance, aussi bien que le rôle central qu'il accorde aux rêves (ou aux rêveries liées à l'opium), décrits dans une prose poétique qui contribue à sa réputation de styliste, font de lui un précurseur de la psychanalyse. Borges, qui compte au nombre de ses admirateurs fervents et partage son goût pour tout ce qui touche aux mots et à l'érudition en général, adoptera le genre si original de ses essais mêlés de fiction (La Malle-poste anglaise, Du heurt à la porte dans Macbeth...). L'art de De Quincey, c'est enfin, comme dans De l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts, celui de l'humour noir poussé à son paroxysme.

04/2011

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Histoire de France

Lettres historiques et galantes de deux dames de condition dont l'une était à Paris et l'autre en province

Tour à tour badines, sérieuses, ironiques, événementielles, irrévérencieuses, les Lettres historiques et galantes de Mme Dunoyer sont faites pour distraire, mais aussi pour véhiculer un message de bon sens, de tolérance, et de compassion. Véritable "anatomie de la France" à la fin du règne de Louis XIV et au tout début de la Régence, les Lettres nous permettent de nous immiscer dans le climat d'opinion qui caractérisa les premières années du siècle des Lumières. Anne-Marguerite Petit Dunoyer (1663-1719), née à Nîmes d'une famille bourgeoise protestante, se réfugie en Hollande après la révocation de l'édit de Nantes puis, de retour en France, renonce à sa foi en épousant un catholique qu'elle suit dans ses postes et périples dans le Midi. Désabusée, elle fuit de nouveau la France en 1701 et finit par s'installer définitivement près de La Haye, où elle écrit ses Mémoires, devient une des premières femmes journalistes, et publie les Lettres historiques et galantes. Vraie-fausse correspondance écrite sur le ton spontané et parfois décousu de la conversation, les Lettres mêlent autobiographie légèrement voilée, nouvelles du jour, littérature de voyage, anecdotes amusantes ou scandaleuses de la Cour et de la province, comptes rendus de grands tournants historiques, critique sociale et politique. Le statut de la lettre, destinée en principe à être lue par un destinataire privilégié, autorise les remarques subversives ; le rapport ambigu entre réalité et fiction estompe tant soit peu les critiques les plus acerbes ; et la publication à La Haye protège l'auteure de toute poursuite par ceux qui lui servent de cibles. Dès la parution du premier tome les lecteurs aussi bien en France qu'à l'étranger s'arrachent l'ouvrage : les Lettres historiques et galantes seront un des grands succès de librairie du XVIIIe siècle. Les lecteurs d'aujourd'hui y trouveront le témoignage à la fois divertissant et provoquant qu'une femme hors du commun porte sur une période charnière de l'histoire de la France et de l'Europe.

01/2012

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Musique, danse

Galina. Histoire russe

Il est rare de voir paraître une autobiographie qui ne se contente pas de faire revivre les péripéties d'une vie passionnante, mais parvient en outre à capturer l'essence d'un temps et d'un lieu. Conteuse née, Galina Vichnevskaïa relate comment elle est parvenue à sortir de l'extrême pauvreté dans laquelle se sont passées son enfance et sa jeunesse, pour devenir la plus célèbre diva de la scène lyrique soviétique. Elle fait bien plus, cependant, que de nous raconter sa vie. Elle nous présente aussi, en témoin direct, l'histoire soviétique avec, pour commencer, une puissante évocation de la vie quotidienne sous Staline : la sordide misère qui règne dans les villes, les purges, puis le blocus de Leningrad par les Allemands, la famine mais également Staline lui-même. Plus tard, quand sa carrière prendra son essor, elle sera courtisée par Boulganine, elle épousera Rostropovitch, fera la connaissance de Brejnev, s'opposera à Evtouchenko et soutiendra Soljenitsyne, tandis que Chostakovitch et Akhmatova l'immortaliseront dans leurs oeuvres. En 1974, après avoir été victimes pendant plusieurs années des brimades des autorités soviétiques, Galina Vichnevskaïa et son mari, le violoncelliste et chef d'orchestre, Mstislav Rostropovitch, quittent l'Union soviétique, avec la bénédiction du pouvoir, pour deux années de "voyages à des fins artistiques". Quatre ans plus tard, un décret du Comité Central fait savoir que les deux grands musiciens sont privés de leur citoyenneté pour "s'être livrés à des activités antisoviétiques". Ils n'ont plus le droit de rentrer dans leur pays. Galina nous dépeint un univers artistique placé sous l'étroite surveillance du KGB et contrôlé par le Parti, et elle retrace la désillusion croissante qui les a poussés, Rostropovitch et elle, à quitter cette Russie qu'ils aiment tant. Son histoire est une histoire de Russie, une histoire d'art et d'amour, de privations et de succès.

10/1985

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Littérature étrangère

Une éducation classique. Récit

Richard Cobb (mort en 1996) passe pour être l'un des grands historiens de ce siècle - ses évocations, fort peu conventionnelles, de la France révolutionnaire ont vite pris rang parmi les classiques. Il a laissé aussi quelques récits, à la frontière du roman et de l'autobiographie, que les connaisseurs mettent au plus haut, et, à la toute première place. Une éducation classique, considéré aujourd'hui dans le monde entier comme son chef-d'œuvre. L'histoire qui nous est ici racontée n'est pas loin d'être incroyable. Elle est simplement vraie, et l'auteur, alors à peine sorti de l'enfance ? en fut l'un des protagonistes à son corps plus ou moins défendant. Ne nous fions pas aux décors " classiques " ni aux héros qui les hantent : un collège anglais dans les années trente, deux adolescents de la bonne société venus là pour apprendre à jouer bientôt leur rôle d'hommes, des professeurs et des parents qui observent l'affaire et ne devinent rien... L'un des deux garçons rue pourtant méchamment dans les brancards. Mais il est indécent dans ces milieux de laisser supposer qu'un sujet bien né puisse être la victime de ce qu'on appelle une enfance malheureuse. On préfère détourner la tête. Jusqu'à ce que le mauvais sujet en question décide que les pires choses elles aussi ont une fin, tue sa très chère mère à coups de hache, camoufle son crime avec une maladresse qui confine à la provocation, se laisse arrêter - et proclame qu'il n'éprouve pas l'ombre d'un remords. Le plus drôle (si l'on ose dire) est que le lecteur, sournoisement impliqué dans l'horreur, approuve le matricide et participe lui-même au terrible geste avec une sorte de soulagement. Publié une première fois en traduction française il y a une dizaine d'années, Une éducation classique avait disparu des circuits de la librairie, au désespoir de plusieurs. La critique à l'époque avait fortement accusé le coup : " Hitchcock, en plus sauvage " (ANNE PONS/L 'EXPRESS).

11/1999

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Littérature française

Improbable rencontre

Algérie, 30 juin 1962, six heures du matin, agitation sur le port maritime d'Annaba, Kheïra jeune femme algérienne de vingt ans, resserre sa grande veste beige informe, autour d'elle. Elle arrange rapidement sa coiffe de sorte à ce qu'aucun cheveu brun ne dépasse, surtout ne pas se faire remarquer. Une vieille écharpe en laine noire trouée enserre son cou. D'un regard rapide et circulaire, elle scrute les premiers passagers qui arrivent pour embarquer sur ce grand bateau à destination de Marseille. La France : Paris, elle en a tant rêvé, il lui en a tant parlé qu'il suffit qu'elle ferme les yeux pour se retrouver à son bras dans la plus belle des capitales du monde. Soudain un doute énorme l'assaille et son coeur se met à battre de plus en plus fort ; il lui semble manquer d'air. Et s'il n'était pas au rendez-vous ! Qu'adviendrait-il alors de sa vie ? Mais elle chasse très vite cette affreuse pensée et se concentre à nouveau sur les arrivants qui ont déjà formé une file imposante. Kheïra est grande, ce qui lui permet de voir alentour et au-dessus de la foule bigarrée qui s'agglutine lentement. Ses yeux noirs forment deux minuscules fentes d'où brillent de toutes petites tâches couleur d'or qui scintillent au soleil. Même cachée sous son large vêtement, cette jeune femme semble d'une beauté époustouflante. Elle est mince malgré trois grossesses rapprochées, seulement aucun enfant ne l'accompagne. Où va cette jolie femme seule un matin de juin 1962 ? L'auteure a publié un récit autobiographie en 2007, L'amour en adoption (aux éditions La Société des Ecrivains) sur la vie des enfants de la DDASS, dont elle a fait partie et qui ont grandi ensemble dans le Morvan dans les années 1960. Improbable rencontre est un " clin d'oeil romancé " mêlant une large part à cette enfance, si atypique passée au milieu de cette jolie région qu'est la Bourgogne.

09/2017

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Pléiades

Romans, récits et nouvelles. Volume 2 : Le trimard ; Le talon de fer ; Martin Eden ; John Barleycorn ; Nouvelles (1909-1916)

Nul n'est plus difficile à saisir que Jack London. Ecrivain populaire, selon un étiquetage hâtif, lu dans les foyers plutôt qu'à l'université, mal édité aux Etats-Unis, pourtant traduit dans toutes les langues, connu et aimé dans le monde entier, il semble appartenir, plutôt qu'à la littérature, à un imaginaire collectif où la dénomination "Jack London" incarnerait l'esprit d'aventure sous ses formes les plus violentes. Sa vie, menée à un train d'enfer, est souvent confondue avec ses livres, l'ensemble composant une sorte de légende hybride dans laquelle "la vie" ne cesse de l'emporter en prestige sur des ouvrages qui n'en seraient que la pâle imitation. C'est oublier que les équipées du jeune London sont inspirées des récits héroïques lus dans son enfance : la littérature précède et commande la carrière tumultueuse du jeune aventurier risque-tout. Ses livres sont les produits d'une authentique volonté créatrice. Mais il faut être juste : London, mythographe de lui-même, n'a pas peu contribué à cette confusion. L'autodidacte, l'ange au corps d'athlète, l'écrivain-chercheur d'or, l'écrivain-navigateur, le reporter, le prophète de la révolution socialiste, le gentleman-farmer - les images qui composent le mythe sont largement une création de cet homme acharné à goûter de toutes les intensités que la vie peut offrir. Revenir aux textes de Jack London et le rendre à la littérature, telle est l'ambition de ces volumes, enrichis de la totalité des illustrations et photographies des premières éditions américaines. Les traductions, nouvelles, s'efforcent de ne pas atténuer les étrangetés d'un style que l'écrivain a souvent déclaré s'être forgé sans autre maître que lui-même. Tous les genres que London a abordés sont représentés : le roman, le récit, le reportage, l'autobiographie. Une place importante a été faite à la nouvelle : on propose en tout quarante-sept proses brèves, et c'est peut-être par là qu'il faut commencer pour saisir ce que London demande à l'écriture de fiction.

10/2016

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Littérature Italienne

Mon frère le Carso

Livre majeur d'un poète mort jeune, Il mio Carso (Mon Karst), publié en 1912 et traduit en 1921 par Benjamin Crémieux sous le titre de Mon frère le Carso, évoque le haut-plateau calcaire qui fait le lien autour de Trieste entre le nord-est italien et le nord-ouest croate. Région à la végétation dense et au relief remarquable, le karst, ou carso, a fasciné Slataper qui en a fait un décor envoûtant. Au même titre que Italo Svevo, Umberto Saba ou Claudio Magris, Scipio Slataper est un enfant de Trieste, le plus grand port de l'Adriatique. Une ville que l'on a souvent comparé à une Dublin du sud, et l'on ne s'étonne pas de l'immense poésie qu'a produit ce lieu. C'est la ville du "si" , du "ja" et du "da" disait Scipio Slataper, dans ses chroniques. Nous aimons Trieste pour l'âme tourmentée qu'elle nous a donnée, écrivait encore l'auteur... Il mio Carso, publié à la Libreria della Voce en 1912, est son oeuvre la plus importante, le seul roman de sa brève carrière littéraire, prématurément interrompue par la guerre. Il s'agit d'un parcours au ton lyrique qui forge ce que l'on peut nommer son autobiographie intellectuelle et morale - le livre est prémonitoire puisqu'il paraît onze ans avant La Conscience de Zéno de Svevo (1923) ! D'une écriture d'une grande douceur, le récit témoigne du cheminement de l'auteur, exalté tel un artiste en devenir, confiant en ses capacités et en son égo. Le narrateur sera foudroyé par le suicide de son amante, Anna Pulitzer. Ravagé, il est alors amené à s'interroger sur son existence et à souhaiter un cadre existentiel bâti sur des principes plus essentiels. La portée du livre est importante : en 1921, il est traduit en français par Benjamin Crémieux, collaborateur fameux de la revue Europe alors naissante.

02/2023

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Chanson française

William

Tout le monde connaît ses succès : Dans un vieux rock'n roll, Le Carnet à spirales, J'me gênerais pas pour te dire que je t'aime encore, Oh je cours tout seul, Fier et fou de vous. Les Filles de l'aurore. Un homme heureux. Des disques d'or de platine : ça, c'est l'écume Car avant tout, William Sheller est un musicien classique. un homme de l'orchestration. Et William est une symphonie écrite par Sheller. Une enfance marquée par un secret. l'identité de son père, et un double enracinement : le Paris des années 50, des 4 CV et l'Amérique des Cadillac. En effet, sa mère, Paulette, tombe amoureuse d'un Américain qui travaille dans des boîtes de jazz : long séjour dans l'Ohio à deux heures de route du Michigan où vit le père naturel de William, sans qu'il le sache alors. Une prédisposition évidente pour la musique, le piano. Un éducation musicale prodiguée par Yves Margat, un maître de l'harmonie, élève de Gabriel Fauré. Et puis l'influence de la musique pop anglaise. Les premières auditions, le succès planétaire de My year is a Day dont il compose la musique, la rencontre avec Barbara pour qui il travaille et chez qui il vit, et puis une femme, deux enfants. Une vie de père de famille et de vedette du showbiz qui sait choisir ses amis : folles expéditions avec Nicoletta et Patrick Juvet à Trouville, relations intenses avec Catherine Lara et Joe Dassin. plus légère avec Carlos. Une géographie zigzaguant entre Paris, la province, l'étranger. Les nuits de folie, la cocaïne, l'ambiguïté sexuelle. C'est une vie qui va vite, constellée d'étoiles et d'astres déchus. Et une oeuvre admirée par toutes les générations de Véronique Sanson à Jeanne Cherhal. William par Sheller est une autobiographie qu'on ne lâche plus dès la première ligne. elle révèle un écrivain véloce, d'une rare sensibilité, qui ne craint pas l'aveu sans jamais se départir de la pudeur des grands artistes.

03/2021

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Biographies

Carson McCullers et moi

Finaliste du National Book Award 2020, salué par la critique américaine "Carson McCullers" et moi de Jenn Shapland est un récit littéraire dans lequel l'autrice se plonge dans la vie de McCullers et mêle habilement sa vie à celle de l'écrivaine pour aborder les questions de l'identité, du genre et de l'amour. C'est lors d'un stage comme archiviste au Harry Ransom Center, bibliothèque de l'université du Texas à Austin, que Jenn Shapland tombe sur la correspondance entre McCullers et l'écrivaine voyageuse Annemarie Schwarzenbach. Shapland est saisie. Un sentiment amoureux émerge de ces lettres. Pourtant, ce sentiment n'est jamais nommé dans les nombreuses biographies qui lui sont consacrées. McCullers est présentée comme une personne n'ayant jamais rencontré l'amour ... La curiosité de Shapland est piquée au vif. Quelque chose se fait jour chez Shapland, son regard sur le monde change. Poussée par un sentiment d'urgence, elle décide de partir sur les traces de McCullers pour comprendre. Elle se plonge dans son oeuvre, se rend dans sa maison d'enfance, passe quelques jours dans sa résidence artistique, étudie sa garde-robe, parcourt les retranscriptions de sa thérapie que Carson voulait utiliser pour écrire son autobiographie. Pendant cette enquête qui va durer six ans, et en s'appuyant sur son expérience, Shapland interroge le genre, l'identité, l'amour. Elle redonne ainsi à l'histoire queer toute sa place dans la création et réussit à partager ce que la rencontre avec l'autre, imaginaire ou pas, peut changer dans une vie. La rencontre autorise à se percevoir hors des modèles établis. C'est ce que Carson McCullers a provoqué chez Jenn Shapland : par un effet de miroir, elle a investi son homosexualité. "Carson McCullers et moi" est un récit littéraire qui permet à Jenn Shapland de se retrouver aux côtés d'une Kae Tempest, d'une Maggie Nelson ou d'une Carmen Maria Machado. Ce livre est accompagné dans la Petite Collection par 3 courts textes de Carson McCullers.

10/2022