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Yoh Yoshinari, Trigger, Keisuke Sato

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Autres philosophes

Une pensée en exil. La philosophie de Rachel Bespaloff

Ceux qui l'ont rencontrée (Léon Chestov, Benjamin Fondane, Jean Wahl, Gabriel Marcel, Gaston Fessard, Jean-Paul Sartre...) l'ont considérée comme une femme d'une intelligence extraordinaire et d'une pénétration exceptionnelle ; pourtant, Rachel Bespaloff (1895-1949) est une philosophe encore presque inconnue. La rareté des textes qu'elle a publiés de son vivant, son existence trop précocement interrompue, la difficulté qu'il y a à la ranger dans une école particulière de pensée, n'ont pas contribué à sa notoriété. Ce n'est que récemment, et de façon confidentielle, qu'on a assisté au phénomène discret de la redécouverte - ou de la découverte pure et simple - d'une personnalité qui compte au nombre des plus représentatives de la culture européenne de l'entre-deux guerres. Rachel Bespaloff naît le 14 mai 1895 à Nova Zagora, en Bulgarie, et meurt le 6 avril 1949 à Mount Holyoke, une petite ville du Massachussets. Enfant d'une famille cultivée d'origine juive de l'Ukraine (le père, Daniel Pasmanik, était un membre éminent des cercles sionistes, et sa mère, Deborah Perlmutter, avait un doctorat en philosophie), elle vie ses deux premières années d'enfance à Kiev, puis passe son adolescence à Genève, où elle obtient un diplôme de piano et montre un talent hors du commun, au point qu'en 1919 on lui offre une chaire prestigieuse d'enseignement de la musique et de l'eurythmique à l'Opéra de Paris. En 1925, elle décide d'abandonner une carrière musicale qui semblait très prometteuse pour se consacrer entièrement à une sorte de " réveil philosophique " provoqué par la rencontre de la pensée existentialiste du philosophe ukrainien Léon Chestov. Dès lors, Rachel Bespaloff devient l'interlocutrice et la confidente privilégiée de nombreux penseurs d'orientation libérale, comme Benjamin Fondane, Daniel Halévy, Gabriel Marcel, Jacques Schiffrin, Boris de Schloezer ou Jean Wahl, qui louent chez elle des qualités de penseur raffiné et subtil. En 1930, la philosophe ukrainienne doit quitter Paris pour déménager à la Villa Madonna à Saint-Raphaël, où elle commencera bientôt à se sentir coupée de la ferveur intellectuelle de Paris et à souffrir de la solitude. Elle écrit pendant cette période une étude aussi lumineuse que serrée sur Etre et Temps, qui est l'une des premières discussions philosophiques - sinon la première - du livre de Heidegger publiée en français. Suivent d'autres essais sur Marcel, Malraux, Green, Kierkegaard, Nietzsche, Chestov, qui seront repris plus tard dans le volume Cheminements et Carrefours, publié en 1938. Pour échapper aux lois raciales, Rachel Bespaloff doit émigrer en juillet 1942 avec son mari, sa fille et sa mère, d'abord à New York, puis à Mount Holyoke, où elle travaille comme chargée de cours de Littérature française. Elle achève la même année la rédaction de ses Notes sur l'Iliade qui aboutiront à son second et dernier livre, intitulé précisément De l'Iiliade : des réflexions pénétrantes sur les raisons fondamentales de la guerre et sur l'ambivalence des objectifs et des valeurs qui caractérisent les héros homériques (la même année exactement, Simone Weil, relisant le poème d'Homère, écrira elle aussi L'Iliade, poème de la force ; une coïncidence d'intérêts et de recherches unit de façon aussi extraordinaire que remarquable les deux philosophes). Peu avant sa rencontre programmée et volontaire avec la mort, Bespaloff écrit quelques articles sur Van Gogh, Camus, ainsi qu'un essai développé, mais malheureusement inachevé, sur Montaigne, qu'elle intitule L'instant et la liberté. Même si elle connaît en apparence une période de grande créativité et de succès indéniable, auprès notamment de collègues et d'étudiantes qui ont pour elle la plus grande estime, elle vit ses années de séjour aux Etats-Unis comme un exil devenu progressivement insupportable. L'inconfort, la solitude l'emportent : sans laisser de trace ni autoriser d'explication " rationnelle ", elle décide brusquement de mettre fin à ses jours en ouvrant le gaz de sa cuisine. Elle a 54 ans. A la lumière des principaux événements qui ont marqué la biographie de Bespaloff, l'élément le plus significatif à prendre en compte pour étudier l'oeuvre est sans aucun doute l'exil : c'est lui qui résume le mieux en une réalité qui est aussi un rapport à l'existence l'expérience que Bespaloff a connue. Celle-ci doit en effet faire l'épreuve à maintes reprises de la condition d'exilé. Mais il y a plus important encore que les données objectives, qui montrent un exode incessant : la perception subjective de son état par la philosophe. C'est bien comme la sienne propre, c'est-à-dire plus profondément encore ne l'imposent des circonstances dramatiques, qu'elle vit la condition de l'exilé, de l'apatride, du réfugié, de celui qui est sans cesse, quoi qu'il fasse, en voyage, toujours en quête d'une terre qui lui reste interdite, lointaine et inaccessible. On trouve ici, dans toute son évidence, une correspondance impressionnante entre les trois ordres de réalité que sont les principaux épisodes de sa vie, l'histoire et le destin du peuple juif dont elle revendique l'appartenance, et les modalités spécifiques de sa recherche. Loin de toute adhésion à l'existentialisme, dont elle critique sévèrement, au contraire, la tendance à cristalliser en des stéréotypes doctrinaux l'indispensable référence à l'existence, mais aussi sans réduction possible à toute autre position philosophique, la dimension qui reflète le mieux la personnalité théorique originale de Bespaloff est celle de l'exode, de la recherche inlassable d'un point d'ancrage, qui n'est jamais définitivement atteint. La particularité de sa réflexion tient en effet au dialogue serré qu'elle mène avec les " sommets " de la pensée contemporaine, et à ses réticences à se reconnaître inconditionnellement dans une orientation spéculative déterminée. Son débat, direct et indirect, avec des penseurs comme Wahl, Marcel, Heidegger, Weil, Montaigne, Augustin, Chestov, Kierkegaard, Nietzsche - pour ne citer que les plus importants - dessine un itinéraire intellectuel qui prend la forme programmatique d'une confrontation acharnée et presque éperdue. Le seul " point fixe " auquel elle parvient dans sa " pérégrination " philosophique incessante, c'est celui de la " pensée tragique " que font percevoir les vers de l'Iliade : avec les textes bibliques, ils représentent pour elle le point le plus élevé de l'expression poétique. La voix des Tragiques, celle des prophètes qui s'élèvent de la Bible, dans l'analyse qu'elles font des faits et des causes qui mettent brutalement l'homme en face de l'événement de la guerre et de l'origine du mal, l'enjoignent d'adopter une attitude de profonde humilité devant le réel et l'existence, puisqu'il est totalement impossible de supprimer les aspects conflictuels qui caractérisent le monde. Une attitude de grande compréhension et de communion difficile (entre espoir et désespoir) avec la réalité sensible, qu'il faut comprendre et accepter dans son ambivalence constitutive. Reste donc décisif, si l'on sait l'écouter, l'avertissement qui se renouvelle à chaque fois qu'on s'abandonne à la lecture d'Homère et des Prophètes : c'est une réalité profonde et tragique qui sous-tend la vie humaine, dans ses contradictions, ses luttes, ses principes de destruction sans solution possible. Seule la musique, d'après Bespaloff (et là aussi, c'est bien une " pensée-biographie " qu'on voit à l'oeuvre), permet de retrouver les moments de vérité profonde et de n'y pas succomber ; c'est à travers elle qu'elle cherche des affinités et des relations entre les différents penseurs. La musique représente l'une des modalités principales, sinon exclusives, de relation avec la transcendance. C'est spécifiquement dans le désaccord harmonique, dont le rythme musical est l'expression, que Bespaloff identifie le témoignage d'une transcendance à la fois nécessaire et paradoxalement inatteignable. Dans le mouvement musical, se réalise avant tout un équilibre capable d'adoucir la fuite désespérante du temps dans une sorte d'unité extatique : l'instant parfait, ce présent authentique soustrait à la dispersion, et comme tenu dans la même main que le passé et le futur. La vérité ne peut donc être révélée que dans la dimension musicale de l'instant - à condition de préciser que celle-ci ne coïncide nullement avec un état d'âme idyllique : il lui faut au contraire, pour exister, reconnaître tragiquement l'échec existentiel auquel l'homme est condamné depuis toujours. Dans l'instant, l'homme transcende les émotions mêmes dont il est personnellement traversé pour s'élever à la question radicale et tragique du sens de l'existence. Le livre de Laura Sanò propose la première vision d'ensemble d'une grande protagoniste du débat philosophique au xxe siècle, et tâche précisément d'en faire percevoir la dimension. A l'auteur, écrit Remo Bodei dans sa préface, " on doit reconnaître le grand mérite d'avoir mené sa recherche en reliant organiquement deux plans distincts. D'un côté, l'analyse rigoureuse des textes auxquels Rachel Bespaloff a confié sa pensée, arrachée ainsi à l'oubli presque complet où était tombée depuis plus d'un demi-siècle sa "pensée nomade". De l'autre, la reconstruction très documentée du contexte historique dans lequel prend place la recherche de la philosophe ukrainienne. " L'intention de Laura Sanò a donc été de scruter les noyaux théoriques de la réflexion de Bespaloff, pour faire apparaître la remarquable singularité de son positionnement intellectuel, et pour mieux comprendre par ailleurs de quelle manière se rencontrent en lui les avancées les plus significatives de la recherche philosophique contemporaine. En ressort le portrait d'une personnalité philosophique d'une finesse et d'une vigueur exceptionnelles, attentive à toutes les nouveautés théoriques, et prête à chaque instant à tout remettre en discussion, à commencer par elle-même ; le portrait d'une femme raffinée et complexe, qui a su mettre au centre de sa vie une authentique recherche de la vérité, inconditionnellement.

05/2023

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Musique, danse

Revue de musicologie Tome 104 N° 1-2 (2018)

Introduction. Ecrire une histoire intellectuelle de la Revue de musicologie modifier / Yves Balmer , Hervé Lacombe Partie IV. Tropisme historien et goût du document modifier Un nouveau mot pour la nouvelle discipline. Enquête sur le terme "musicologie" et les modalités de son invention modifier / Hervé Lacombe Dix ans d'histoire de la musique (1917-1926). Un regard historien sur les débuts d'une revue modifier / Jean-Claude Yon Les sources musicales des bibliothèques publiques parisiennes dans la Revue de musicologie (1917-2016) / Laurence Decobert L'application des techniques de l'histoire du livre à la musicologie. L'apport de la Revue de musicologie / Laurent Guillo Les terrains de l'écriture. François Lesure et la Revue de musicologie (1947-1962) / Xavier Bisaro Définir l'espace d'une discipline. La musicologie face aux chantiers de l'histoire / Karine Le Bail Les échos de la province dans la Revue de musicologie. Enjeux spécifiques d'un champ de recherche spécifique / Guy Gosselin Partie V. Compositeurs et compositrices : penser des figures singulières Berlioz dans la Revue de musicologie / Jean-Pierre Bartoli Liszt dans la Revue de musicologie (1920-2013). Un compositeur cosmopolite vu au prisme français / Nicolas Dufetel Les études debussystes dans la Revue de musicologie. Une place paradoxale / Denis Herlin Comment la Revue de musicologie construit-elle l'image du musicien avant 1939 ? Un aperçu des conditions de la biographie / Joël-Marie Fauquet Ecrire sur les musiciennes, une question de genre ? Les recherches sur les musiciennes à la Société française de musicologie et dans sa revue / Catherine Deutsch Partie VI. Périodes et périodisations : penser des corpus Entre le monument et la voix. La Revue de musicologie et la musicologie médiévale au XXe siècle / John Haines La Renaissance dans le premier siècle de la Revue de musicologie. Réflexion historiographique à l'ère des humanités numériques / David Fiala Une guerre sans batailles. Le champ de la musique dite "baroque" dans la Revue de musicologie / Thierry Favier Les années 1760-1830 : une "période creuse" ? / Michel Noiray Le "grand dix-neuvième siècle" dans la Revue de musicologie (1917-2016). Thématiques et typologie des articles / Jean-Christophe Branger Partie VII. Du compte rendu d'ouvrage à l'historiographie critique Autour du manuel de paléographie grégorienne de Gregori Maria Sunyol. Polémiques politiques et musicologiques/ Christelle Cazaux-Kowalski Décentraliser l'Europe musicale du xve siècle. Autour de la recension par Christian Meyer de The Rise of European Music : 1380-1500 de Reinhard Strohm (1993) / Benoît Haug "Restons maîtres de Notre terminologie lorsque nous avons à juger notre patrimoine". Lecture françaises de James R. Anthony / Louis Delpech "C'est [... ] lorsqu'il nous parle des exceptions qu'il est le plus séduisant". Lecture de Die Musik des 19. Jahrhund

11/2018

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Romance et érotique LGBT

Souls of the Knight Tome 3 : Matt, dieu du sexe autoproclamé

Matt a toujours collectionné les aventures avec des femmes, mais, lorsqu'un coup de téléphone bouleverse sa vie, c'est dans les bras de son meilleur ami, Alex, qu'il trouve refuge. Seulement, celui-ci cache certains secrets qui pourraient rendre leur relation impossible... Matt Carter, dieu autoproclamé du sexe et batteur du très célèbre groupe Souls of the Knight, n'avait ni le temps ni l'envie de penser à demain. Ses journées étaient remplies de musique, de femmes et d'alcool ; que demander de plus ? Pourtant, quand le groupe se sépare, sa vie de rêve prend fin. Sombrant dans l'ennui et la solitude, disposant d'une petite fortune et de tout le temps du monde, Matt demande conseil à son meilleur ami, Alex Clark, pour trouver sa voie. Ensemble, ils se lancent dans une nouvelle aventure en devenant les propriétaires et managers du bar gay le plus réputé de Los Angeles : le Kaléidoscope. Et pour la toute première fois, Matt a un véritable plan pour l'avenir. Jusqu'à ce qu'un terrible coup de téléphone ébranle à nouveau sa vie, le faisant tout remettre en question et le plongeant dans les bras réconfortants de son meilleur ami. Alex s'était résigné à aimer son meilleur ami rockeur sans espoir de voir ses sentiments partagés, c'est pourquoi, quand Matt franchit la ligne qui les sépare, il prend courageusement ses jambes à son cou et s'enfuit. Matt est-il allé trop loin ? Sa réputation de tombeur de ces dames et de je-m'en-foutiste invétéré lui a-t-elle finalement porté préjudice et fait perdre son meilleur ami ? Ou bien Alex a-t-il ses propres secrets, qu'il craint de voir révélés ? #FriendstoLovers #Secrets #MM #Musique #GayForYou #Rockstars #Célébrité "Résultat au-delà de mes attentes !!! J'ai adoré cette histoire du début à la fin. J'ose dire que c'est peut-être mon incarnation préférée d'un playboy hétéro gay for you que j'ai lue jusqu'à présent". - Meags (Goodreads) "Je suis une GRANDE fan de cette série et le livre de Matt est certainement le meilleur des trois. Nicola a traité certains sujets sensibles de façon extrêmement crédible, j'ai adoré chaque mot et cela valait vraiment la peine d'attendre !!! ! !!! " - Danni Oxtoby (Goodreads) "Les personnages de Nicola sont bruts, compatissants, sexy et pleins d'amour. On découvre une toute nouvelle facette de Matt et on le voit s'épanouir dans l'histoire. Je n'ai pas pu lâcher ce livre. Nicola m'a fait ressentir tous ces sentiments de papillon que l'on ressent lors d'un premier ou d'un nouvel amour". - Karen Peacock (Goodreads)

01/2023

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12 ans et +

Garçon manqué

" Oh, la jolie petite fille ! " Je suis pas mal sûr que c'est ce qu'on a dit quand je suis né. On a regardé entre mes jambes et le sort en était jeté. Après, ça n'a plus arrêté. " Regarde ses beaux cheveux longs, comme ceux d'un ange ", disait toujours mon grand-père. Et mon frère refusait que je reste dans sa chambre quand il était avec ses amis : " Tu ne peux pas jouer avec nous, je ne veux pas d'une petite soeur dans les pattes. " Puis j'entendais ma mère me complimenter : " Eloïse, regarde-toi, ma belle, tu as l'air d'une princesse dans cette robe. " Eloïse. Je savais que c'était mon nom. Mais qui étaient la soeur, la belle, la poupée dont ils parlaient? Je ne me reconnaissais pas dans ces mots, je me sentais différent et je ne comprenais pas pourquoi. Quelque chose en moi avait mal. Les miroirs et le temps ont répondu à mes questions. J'ai vu un corps de fille. Et pourtant... Malgré mon corps féminin, je sais que ce n'est pas moi. Moi, je suis un garçon. Un gars, un homme, un ti-cul, un dude... Ou vous pouvez tout simplement m'appeler Eloi. Parfois, la nature fait une erreur, et un enfant naît dans le mauvais corps. Il se livre alors à un horrible combat intérieur, acceptant difficilement son physique comme étant le sien. Lorsque cette personne prend conscience de sa différence, lorsqu'elle décide que le changement de sexe est sa seule option, un immense processus s'enclenche. L'auteur, lui-même en transition, utilise son expérience pour raconter tous les obstacles inhérents à la transsexualité.

02/2015

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Sculpture

Terredevie

Entièrement consacré à ses sculptures en terre cuite, cet ouvrage présente un panorama du travail de l'artiste sur près de vingt ans, à travers plus de cent photos d'oeuvres et une dizaine de textes. Le lecteur pourra ainsi assister au spectacle du monde, avec tout un peuple de têtes nommé Teatrum Mundi : "Elle vole des instants, des émotions intenses, des faiblesses attachantes, des sourires, des regards, des grimaces, des forces inavouées et invite le spectateur à en faire autant". (Silvestra Mariniello) Puis avec Les Voyageurs, il parcourra la Terre à dos d'animal, se laissant guider par lui, car l'animal connaît la route : "Sans aucun artifice, indomptables et affables. Telle une fable. Une trêve. Un rêve. umain, animal. Animus, anima". (Laurence Dugas-Fermon) Dans Oh Terra mia aura lieu le triste constat des outrages que l'humanité fait subir à la planète, dont une "Réinterprétation contemporaine de La Pietà fortement marquée par l'extinction progressive de la biodiversité". (Romain Arazm) Avec Only One se réalise comme une synthèse entre les personnages : "Monica anoblit chaque posture, humaine ou animale, restaurant le lien invisible du cosmos, de l'être et du regard". (Christian Noorbergen) Enfin dans Terrehumaine, il sera temps pour les Hommes d'opérer une forme de retour aux sources en ne faisant plus qu'un avec la végétation : "Le rêve s'intensifie, le silence s'enrichit du bruit mperceptible de la végétation qui croît. Angoisse ou union sacrée, tout le vivant s'unifie pour perpétuer le miracle". (Monica Mariniello) Ainsi espérons avec Monica que "Le spectateur entre dans une dimension espace-temps différente, où se retissent les liens entre l'homme et son esprit, et où chacun retrouve la part de sacré enfouie au fond de lui-même".

02/2022

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Théâtre

Pour deux francs. 1900, le massacre des ouvriers de la canne au François

A l'heure où les paysages de cannes à sucre ont laissé la place aux champs de bananes, ou aux immeubles, combien parmi nous ont entendu parler de la grève de 1900 ? Combien savent que contre des hommes se battant pour donner de quoi manger à leurs enfants, "pour deux francs", des soldats ont tiré à bout portant ? Cela s'est passé chez nous en février 1900, et en février 1974, à nouveau des hommes sont tombés. Le mérite de cette pièce en deux parties est de se souvenir de ces luttes qui ont jalonné le XXe siècle. La grève de février 1900 s'inscrit dans un contexte économique dur marqué par la baisse des cours du sucre et du rhum. La prospérité de la Martinique n'était pas factice, mais elle était fragile non seulement parce ce qu'elle n'émit fondée que sur la culture de la canne, mais surtout parce que les façons culturales, un demi-siècle après l'abolition de l'esclavage étaient restées rudimentaires. Une main-d'oeuvre nombreuse et mal payée, des habitations sucreries dépendant des Usines centrales, dans ce contexte, les mots d'ordre des organisations ouvrières trouvèrent un écho favorable chez les travailleurs de la canne. Pour nous faire comprendre tour cela, le théâtre devient alors pour l'auteure un outil précieux. Dans une pièce en six marches et quatre stations, elle parvient à établir un échange émotionnel si puissant que l'on se surprend à entonner les refrains avec les comédiens ! Sans pour autant reprendre les techniques du théâtre de l'opprimé, Francine Narèce nous entraîne dans les pas de ceux qui donnèrent leur vie pour lutter contre l'injustice, on a presque envie de se lever avec eux et de reprendre leur slogan "Yo armé, nou pa armé". S'agit-il des Armes Miraculeuses promises jadis par le Poète ?

03/2019

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Romance sexy

Pause café

Whitney G revient avec trois novellas pleines d'humour et de mordant. Mya ne supporte plus son connard de patron arrogant. Et les choses ne sont pas près de s'améliorer quand le mail qu'elle destinait à sa meilleure amie, dans lequel elle vide son sac et insulte allègrement son supérieur, atterrit malencontreusement dans la boîte de réception dudit supérieur. Oh, il se pourrait bien qu'elle y ait mentionné certains de ses fantasmes, aussi... Garrett est soulagé de voir arriver une nouvelle recrue prometteuse dans la clinique privée qu'il dirige, pour compenser l'incompétence généralisée de ses collègues. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que cette nouvelle recrue est aussi la femme qu'il a rencontrée virtuellement et qui lui a posé un lapin avant leur première rencontre. Mais Garrett n'a rien oublié de leurs échanges enflammés et des fantasmes de la jeune femme. Et si Natalie espère qu'il fera comme si de rien n'était, elle se trompe lourdement... Penelope passe la pire journée de sa vie : elle se réveille avec cinq heures de retard après avoir passé la nuit avec le type le plus arrogant du monde, deux de ses meilleurs clients l'ont lâchée pour son principal concurrent, sa colocataire a renversé de la javel sur son tailleur préféré, et son café préféré ferme pour raison sanitaire. Mais rien n'entachera son excitation alors qu'elle est sur le point de signer le plus gros contrat que son entreprise ait remporté. Il lui suffit juste de satisfaire ce client qu'aucun publicitaire n'a jamais réussi à convaincre. Elle ne s'attendait pas à ce que ledit client soit aussi son coup d'un soir de la nuit dernière... #Sexy #Humour #RomanceContemporaine #EnemiesToLovers

10/2022

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Romance et érotique LGBT

Tomber amoureux à O'Leary Tome 2 : Daniel et Julian

Daniel Je suis nul en relations et je ne fais confiance à personne, mais j'ai de bonnes raisons pour ça. Déjà, tous ceux qui ont compté dans ma vie m'ont laissé tomber. A l'exception du vétérinaire de la petite ville d'O'Leary... mon nouveau meilleur ami. Je suis venu à O'Leary pour prendre un nouveau départ. Pour revenir à l'essentiel. Pour oublier tous les échecs de mon passé. La dernière chose dont j'ai besoin, c'est de complications, et définitivement Pas. D'un. Petit ami. Julian J'ai vécu à O'Leary toute ma vie, et j'ai appris depuis longtemps à éviter d'attirer l'attention. Je fais ce qu'on attend de moi et je reste dans mon coin autant que possible. C'est beaucoup plus reposant de travailler avec des animaux que d'essayer d'interagir avec de vraies personnes. A une exception près : le type sublime qui vient d'emménager dans une cabane juste à la sortie de la ville et qui, je ne sais trop comment, est devenu mon meilleur ami. Mais l'amitié aussi, c'est compliqué, et un matin, on se retrouve à raconter à toute la ville le plus gros mensonge de toute sa vie. C'est comme ça que Daniel Michaelson, mon meilleur ami très séduisant et très hétéro, devient mon faux petit ami, même s'il n'est définitivement Pas. Mon. Amant. #MM #friendstolovers #fakeboyfriend La version papier inclut la nouvelle Tyler et Gus --- Oh mon Dieu, je ne peux pas mettre de mots sur la façon dont j'ai aimé ce livre. C'est de loin mon préféré de la série et je ne pense pas que cela va changer. Amanda Goodreads

07/2022

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Cinéma

La querelle des dispositifs. Cinéma - installations, expositions

- Dites-moi au moins l'argument de la querelle. - Oh ! il est si simple qu'il paraît pauvre face à tant de points de vue qui aménagent plus ou moins une dilution du cinéma dans l'art contemporain, et son histoire à l'intérieur de l'histoire de l'art. La projection vécue d'un film en salle, dans le noir, le temps prescrit d'une séance plus ou moins collective, est devenue et reste la condition d'une expérience unique de perception et de mémoire, définissant son spectateur et que toute situation autre de vision altère plus ou moins. Et cela seul vaut d'être appelé "cinéma". - Vous ne suggérez tout de même pas une primauté de l'expérience du spectateur de cinéma sur les expériences multiples du visiteur-spectateur des images en mouvement de l'art dont on tend à le rapprocher? - Evidemment non. Il s'agit simplement de marquer qu'en dépit des passages opérant de l'une aux autres et inversement, ce sont là deux expériences trop différentes pour qu'on accepte de les voir confondues. On n'oblige personne à se satisfaire de la "vision bloquée" de la salle de cinéma. Ce "désert de Cameraland", disait Smithson, ce "coma permanent". On peut préférer la flânerie, la liberté du corps et de l'esprit, la méditation libre, l'éclair de l'idée. On peut aussi, comme Beckett, se sentir "mieux assis que debout et couché qu'assis". Simplement, chaque fois cela n'est pas pareil, on ne sent ni on ne pense vraiment les mêmes choses. Bref, ce n'est pas le même corps. D'où la nécessité de marquer des pôles opposés pour mieux saisir tant de positions intermédiaires.

11/2012

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Littérature française

Où sont passées nos libertés ?

Tout ce qu'il faut savoir pour retrouver nos droits, pour vivre libres et heureux. Voilà presque deux ans que nous vivons avec un virus qui vient parasiter notre vie de tous les jours. Oh ce n'est pas tant le virus qui nous perturbe mais la peur panique engendrée par nos gouvernants qui nous imposent des mesures liberticides en complète contradiction avec la réalité. En effet l'injection de la thérapie génique expérimentale non obligatoire pour l'instant mais imposée au travers du passe sanitaire, devenu passe vaccinal, a toutes les bonnes raisons de faire réagir. Ce manuscrit vous apporte les faits réels et étayés par des sources fiables sur les raisons qui amènent les responsables politiques à prendre de telles décisions nous menant tout droit vers un état totalitaire en nous faisant accepter l'inacceptable, en nous menant vers l'esclavage total en voulant prendre le contrôle de tous nos faits et gestes, en réalisant un véritable hold-up de nos libertés, en voulant nous imposer l'identité numérique, digitaliser la santé. Les thèmes tels que la composition des thérapies, les effets secondaires, les décès, le passe sanitaire, le serment d'Hippocrate, les droits de l'homme, le grand Reset, le crédit social et ses conséquences, nos libertés de demain... et une tentative d'analyse de la situation à venir si nous ne bougeons pas, sont abordés. Enfin un espoir de vie meilleure se dessine en particulier pour nos enfants et petits enfants, tout en fin de manuscrit si nous savons mettre en place les bonnes réactions, si nous savons entretenir et développer de bonnes vibrations. " La liberté, c'est savoir dire non à la folie qui tente de nous la retirer. " PC

10/2023

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Fantasy

La Marche Brume. Tome 1. Le Souffle des choses

Avant, on n'avait pas peur des forêts sombres et des vieilles croyances, des cris de bêtes qui déchirent la nuit et des ombres incertaines qui rôdaient dans les champs. On se moquait bien des trolls cachés sous les ponts, des déesses vengeresses, des géants de nuages ou des diables des crevasses... Alors on brûlait les arbres millénaires pour se chauffer au printemps et on empoisonnait la terre pour la forcer à vomir ses fruits. Et puis un jour, la Brume a tout emporté. Oh, pas la petite brumouille du matin ou la semi-brume des lendemains de pluie, non ! La brouillasse, la vraie. La purée de boue, la bouillie de charbon, noire et épaisse comme de l'encre en suspension. Celle qui engloutit tout pour recracher des monstres qui vous dévorent à leur tour. Celle dont personne ne revient... sauf la petite Tempérance, une ogresse attachante. Sauvée de justesse par Grisette la Semeuse, une sorcière aussi puissante que bourrue, la petite fille est élevée dans la tranquillité d'une sororité de vieilles femmes qui vivent dans les montagnes. Mais dix-huit ans plus tard, la Brume terrifiante finit par frapper durement la communauté, forçant un petit groupe de sorcières à quitter le village pour tenter de percer les mystères du fléau. Il est temps de sortir les grigris et de se rappeler des vieilles incantations et des leçons de kung-fu pour se lancer dans une grande aventure qui changera le destin de la jeune Tempérance à jamais. Un conte écologique moderne, drôle et sombre à la fois, empreint de métaphores servant de belles réflexions et jouant, non sans humour, avec les stéréotypes du monde foisonnant de la sorcellerie.

08/2023

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Science-fiction

Caspak Tome 2 : Le solitaire

Paru initialement en 1918, Hors de Caspak (Out of time's abyss) est le second tome d'un autre Cycle, celui de Caspak - qui revisite les thèmes du monde perdu et de l'évolution. Il se compose de trois nouvelles, présentées en deux volumes. Sa première publication en français ne date que des années 1980. Caspak est une grande île au climat tropical que le navigateur italien Caproni, qui accompagna Cook en 1721, prétendit avoir découvert au milieu de l'océan antarticque. Il n'avait pu y débarquer, ses côtes inhospitalières étant dépourvues de plages et bordées d'immenses falaises rocheuses dont un élément métallique étrange dérègle les boussoles. Dans Caspak, monde oublié , le lieutenant Bradley et ses compagnons avaient quitté Fort Dinosaure pour mener une exploration de Caspak et n'étaient jamais revenu. En fait ils avaient tenté de rejoindre ce refuge. Mais, en cours de route, ils découvrent le corps sans vie d'une créature qui semble être un homme volant. Plus tard, une nuit, Bradley est enlevé par un autre homme volant et il apprend que cette créature fantomatique est un être humain naturellement ailé, connu sous le nom de Wieroo. Le Wieroo emmène Bradley sur l'île d'Oo-oh, située dans la mer intérieure de Caspak. Bradley emprisonné parvient à s'échapper et fait la rencontre de Co-Tan, une femme également prisonnière, issue de la race humaine la plus évoluée de Caspak, les Galus. A tous les deux ils réussissent à quitter le territoire des Wieroo, puis à capturer deux Wieroo et les forcer à s'envoler avec eux vers le continent des Galus. Co-Tan et Bradley y retrouvent les rescapés des aventures relatées dans le premier tome. Tous rentrent chez eux en Amérique, et Bradley y épousera Co-Tan.

03/2018

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Seinen/Homme

Seizon Life Tome 1 . Perfect Edition

Atteint d'un cancer, Takeda n'a plus que six mois à vivre. Désespéré, il décide de s'épargner une lente agonie. Mais au moment où il s'apprête à mettre fin à ses jours, le téléphone sonne. La police lui annonce avoir retrouvé le corps de sa fille, Sawako, disparue quatorze ans auparavant. Au Japon, la prescription pour un meurtre est fixée à quinze ans. Pour Takeda, tout se résume maintenant à six mois... six mois à vivre, six mois pour retrouver le tueur et le faire condamner... Après tant d'années d'incertitude, de silence et d'obscurité, le lien familial renaît. On trouve derrière Seizon Life un duo artistique de grand talent : Nobuyuki Fukimoto et Kaiji Kawaguchi. C'est en 1979 que le premier fait ses débuts dans le magazine Gekkan Shonen Champion avec Yoroshiku Junjô Taishô. Mais c'est avec Akagi et Tobaku Mokushiroku Kaiji, ses titres phares, que son nom traverse les frontières. A travers ses oeuvres, il aime exposer des gens ordinaires face à des drames et des situations difficiles pour mieux faire ressortir ce qui peut se cacher en chacun de nous. La carrière de Kaiji Kawaguchi est lancée en 1968 avec Yo ga aketara. Ses oeuvres les plus connues sont Actor, Spirit of the Sun, Eagle et Jipang. Des récits souvent historiques où le Japon est traité sous bien des angles différents. Les deux auteurs ont d'ailleurs eu l'occasion de travailler ensemble sur un autre projet intitulé Kokuhaku - Confession. Avec Seizon Life, ils nous livrent une histoire aussi déchirante que poignante au travers de la quête de justice d'un père de famille. Une série qui va souligner le besoin de rédemption de cet homme qui n'a jamais été réellement présent pour ses proches.

05/2023

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Littérature française

Touareg des Neiges

On était tous assis dans la salle à manger. A la télé, la météo endormait tout le monde. Je réglais la sonnerie de mon portable et ma mère parlait de mariage à mon frère. Elle lui disait que le fils Zirouani s'était fiancé et que cela devrait donner des idées à certains. Elle aime bien faire ça, ma mère... D'ailleurs elle aimerait bien me coller la fille Babouss qu'elle adore. Mais elle oublie que c'est moi, et pas elle, qui portera l'alliance et les courses de Carrefour... Pendant qu'elle continue à me vendre Fadila, on entend un bruit de ferraille, régulier, sournois... Tous les regards se sont tournés en même temps vers la cage des hamsters. Et là, c'était l'orgie. Partie de pattes en l'air en Prime Time décodé, Kama-Sutra de cochons d'Inde... Copulation soudaine en plein jour ! Alors qu'on hésitait entre la syncope et l'éclat de rire, mon père qui ne recule devant rien, se lève comme un grand chef indien. Il agrippe une serviette de table et s'en va recouvrir la cage de tous les vices ! On avait l'air fin, faisant comme si de rien n'était alors qu'on entendait que ça se bousculait grave derrière les grilles de l'enfer ! Le tic-tac du péché ponctuait les négociations maritales entre ma mère et mon frère Mehdi, alors qu'il n'osait pas la regarder en face !! Oh putain, la "dah'ka". Le Touareg des Neiges, c'est Nassim : son enfance dans une cité de Haute-Savoie, son périple jusqu'en Mauritanie, ses amours décalés,... Cette progression vers l'âge adulte est prétexte à une réflexion sur des sujets parfois graves, mais traités avec humour.

10/2004

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Esotérisme

Père Noël

Savez-vous qu'il croit encore au Père Noël ? - Oh ! à son âge... A son âge ! Mais y a-t-il un âge pour croire encore et toujours à l'archétype même de l'homme religieux, de l'homo religiosus, en somme du prêtre-chamane des origines ? Derrière la figure débonnaire, à barbe blanche et longue cape rouge, que nous connaissons, c'est une longue lignée de personnages, de dieux, de héros, d'hommes sauvages, qui se déroule, tantôt rétributeurs, tantôt distributeurs, tantôt châtieurs, parfois fous, parfois sombres, mais toujours animés d'une époustouflante étincelle de vie. Car c'est bien la vie qui anime le Père Noël, cette vie qui, à l'heure du solstice d'hiver, lorsque la lumière est au plus bas, attend de renaître et que la joie des êtres va aider à rejaillir. Doit-on croire au Père Noël à l'aube du troisième millénaire ? Oui, plus que jamais. Car il est l'étincelle de l'espoir, l'annonce écologique d'une nature sommeillante prête à s'épanouir de nouveau à la lumière. Le Père Noël est un vivant paradoxe ; il est la permanence de l'âme innocente de l'enfant au cœur de l'adulte. D'ailleurs, vous avez dit paradoxe ? Savez-vous que ce sympathique vieillard, dont les racines remontent à la nuit des temps, à la naissance des mondes, a été créé, dans sa forme présente, par l'un des plus grands fleurons de la société moderne, Coca-cola ? Comme si, perpétuellement, sous la cendre la plus incapacitante, la vie et l'amour attendaient toujours de se répandre. Grâce à ce B.A.-BA du Père Noël il est temps de retrouver le message d'espoir et d'amour du Père Noël.

12/2002

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Littérature française

La Lignée du prieuré ou Le Paria d’Occitanie

Ce roman qui visite quatre décennies, des années 70 jusqu'à nos jours, retrace l'évolution d'une société où les justes perdent pied peu à peu. Ils y seront bientôt en déshérence. Gaëtan, le premier narrateur, en quête d'une origine, chercher symboliquement le premier de sa lignée jusque qu'aux confins de la préhistoire. Sur le plateau Vellave, ces marches du pays Occitan, il trouvera une terre d'accueil pour ses idéaux que la vie taille en pièces. La magie, le merveilleux, le souffle des dieux, baignent tout le roman, faisant bon ménage avec ces instants cocasses que réservent de drôles de rencontres. Deux femmes complices (la soeur et la maîtresse du narrateur) réussiront, à l'encontre de ses croyances cathares, à lui donner un fils, Aurélien, qui sera un jour cet ado si drôle, si franc, plein de bon sens, débordant d'amour pour les siens et partageant avec son père le don de connivence avec les chats. Dans ce vaste pays qui court à sa perte, déchiré entre deux mondes aux idéologies antagonistes, mais toutes deux faites d'égoïsmes, de haines et de violences, il sera à la fin de l'Histoire le dernier Paria d'Occitanie. L'auteur, épris de son personnage, avouera après quarante chapitres : " Oh, comme j'eusse aimé l'accompagner dans son rêve, le dormeur hors de saison, jusque dans l'aube froide du tableau dont il avait rêvé ! " Nota : l'auteur s'est attaché à rédiger son roman en langue française, c'est-à-dire en respectant la graphie traditionnelle et non celle d'une langue "rectifiée" en 1990, ni cette autre, dite "langue inclusive", carrément fantaisiste. Illustration de la quatrième de couverture : portrait original de Gaëtan au début du roman, acrylique sur toile par Sonia Orépük.

02/2020

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Religion

Le Paradis à la porte. Essai sur une joie qui dérange

Vous avez peut-être lu l'Enfer de Dante mais jamais son Paradis : il équivaut à vos yeux à un néant immaculé. Or le paradis dantesque est bien plus différencié et violent que son enfer. Béatrice y déclare au poète : " Si tu voyais mon rire, tu serais réduit en cendres ". C'est pourquoi, au fond, vous mettez le paradis à la porte : vous redoutez l'exigence de sa joie. Et vous vous fabriquez à la place un petit paradis artificiel, rassurant... qui fait un enfer très convenable. Certes, il ne s'agit pas de fuir vers un autre monde imaginaire, ni de régresser vers ce paradis terrestre dont la Genèse nous dit qu'il est définitivement perdu. A la notion d'un au-delà, vous opposez à bon droit la requête de vivre hic et nunc. Mais vous n'arrivez jamais à être vraiment ici, maintenant. C'est là que le vrai paradis révèle son paradoxe et se défend contre ses parodies : il n'est pas évasion vers un ailleurs, mais la grâce déchirante d'être présent à tous et à chacun, dans une ouverture symphonique, une créativité chorale. Ce livre vous invite à un itinéraire à travers la philosophie, la théologie et les arts - de Nietzsche à Bonnefoy de Baudelaire au Bernin, de Sade à Mozart - afin d'approcher ce que le paradis a de plus terrible et de plus beau : la béance de sa béatitude. Oh ! il ne s'agit pas de vous consoler, non, mais de vous convoquer à cette joie qui doit vous faire perdre toute contenance - comme un clown - et détruire en vous tout contentement - comme un fleuve, lequel n'est lui-même que de se recevoir et de s'offrir sans fin...

03/2011

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Poésie

La Sorcière de Rome. (suivi de) Depuis toujours déjà

"Depuis toujours déjà... ampleur et exiguïté du temps, lenteur et vitesse, délai et hâte inopportune, bienveillance et malice, continuité et coupure, rêve éternel et rappel à l'ordre, étendue illimitée et impasse. La poésie d'André Frénaud s'interroge à tous les seuils du temps. Elle s'ausculte pour écouter les frémissements d'une pérennité possible. Elle se cherche parmi la débandade des saisons. Automne, le nouvel an, minuit : autant de moments de la quête, transitions hésitantes où ce qui meurt se renouvelle et prépare imperceptiblement sa résurrection. Emporté dans l'éboulement du présent, le poète entrevoit les visages incertains de ce qu'il fut et de ce qu'il sera. Présent, preuve de mort ; passé, preuve de vie : à mesure que l'un s'épuise et s'efface, l'autre ne cesse de redistribuer ses énergies obscures. L'accompli n'aura jamais dit son dernier mot. Reconnaître ce qui n'est plus, c'est remuer les élans de l'avenir, cet "avenir aux fanaux troubles" qui évolue vers on ne sait quelle plénitude ou néant, toujours dévoré par la bouche avide du présent mais englobant ce présent et le prolongeant dans l'infini. "Pas encore finie ma vie puisque j'avoue / l'autrefois", écrit Frénaud dans Les Saisons. Et dans Vieux pays, méditation tortueuse dont l'exergue parle d'une première lueur désormais éteinte qui se réanime dans la mémoire pour créer une éclaircie imprévue et la promesse d'une "vie embellie", il s'exclame : "Oh ! Sachons accueillir / le langage de l'autrefois dans l'âme bouleversée !" Que ce soit abri ou abîme, coquille pleine ou creuse, le prospecteur poétique cherche à pénétrer ce temps d'au-delà du temps. Le sourcier essaie d'y rejoindre le fons originel qui aura toujours irrigué sa fin." Peter Broome.

02/1984

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Littérature française

Qu'importe le temps

"Je revois ce jeune homme, sa silhouette, ses yeux... oh là là ces yeux... Je ne sais même pas comment il s'appelle, alors comment est-ce possible que je pense à lui ? Je pense à Pierre également qui doit revenir bientôt. Nous allons emménager ensemble, nous marier, travailler ensemble, fonder une famille si Dieu le veut, c'est mon plus grand désir. Ce matin j'étais heureuse qu'il revienne, ce soir je le suis moins. Il ne faut plus que je pense à cette rencontre impromptue, c'est ridicule, de toute façon je ne le reverrai sans doute jamais". C'est en rangeant les affaires de sa mère décédée qu'Edwige, 19 ans, découvre des chansons. Qui a bien pu inspirer Jeanne pour écrire ces textes ? Pierre, le père d'Edwige ? Elle n'y croit pas. La jeune femme parviendra-t-elle à remonter le fil de l'histoire de sa mère ? Cette dernière ayant passé sa vie dans le monde agricole, rien ne la prédestinait à l'écriture. Que va faire Edwige de ces chansons désormais en sa possession ? De 1962 à 2008, suivez les destins d'une mère et de sa fille, étroitement liés par un secret. Marie Farfieri naît en 1974 à Jonzac, en Charente-Maritime. Elle obtient un bac littéraire puis une licence d'anglais. Elle enseigne durant quelque temps, devient ensuite agent immobilier et travaille à présent pour l'Aide sociale à l'enfance. En couple, maman d'un garçon, elle vit aujourd'hui à Saint-Thomas-de-Conac, au bord de l'estuaire de la Gironde. Passionnée par l'écriture depuis toujours, Marie Farfieri signe ici son premier roman, Qu'importe le temps.

02/2023

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Récits de voyage

Revue bouts du monde 49. carnets de voyageurs

Inventer l'automobile, une fois que la roue et le moteur furent mis au point, a semblé couler de source. Mais inventer la bicyclette, alors là, ce fut autre chose ! Il a fallu se lancer, la présence de deux roues n'étant la garantie de rien du tout. Chaque jour, j'enfourche ma bicyclette pour me rendre au travail, devisant sur l'équilibre. Trois kilomètres à peine perturbés pas un léger faux plat qui présente peu de difficulté. Parfois, je me dis qu'au bout du boulevard, s'il me venait à l'idée de continuer tout droit au lieu de tourner, j'irais vers l'est tout simplement... Oh bien sûr, pour voyager loin, il faudrait accrocher quelques sacoches et alourdir la monture, mais une chose semble certaine et partagée par tous les voyageurs à vélo : l'aventure est à portée de chemin. Pour beaucoup de voyageurs à deux roues, elle a peut-être commencé comme ça : assis autour d'une table, ils ont déplié une carte et regardé de plus près où les routes pouvaient les mener. Sophie Planque n'a pas lésiné sur ses rêves, en parcourant du doigt le fin tracé qui parcourait l'Amérique de l'Alaska jusqu'à la Terre de Feu. Et puis elle s'est mise en route avec son compagnon Jérémie. Le premier coup de pédale est compliqué. Grand plateau, petit pignon. Tous ont maudit le vent de face et le mal aux fesses, les jambes dures et les coups de fringale ; pour autant, à la petite reine ils ne trouvent que des vertus. Le vélo est un bel outil pour devenir un aventurier. C'est aussi un pied de nez à l'époque.

01/2022

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Sciences historiques

Le Peuple de Paris. Essai sur la culture populaire au XVIIIème siècle

Entre le peuple chaud de l'histoire militante et le peuple froid d'une histoire trop pensée, j'ai tenté de retrouver l'identité spécifique d'une classe qui se constitue. Michelet nous y invite. " Oh, qui saura parler au peuple ?... sans cela nous mourrons " disait-il au chansonnier Béranger, signifiant ainsi l'existence d'un état populaire originel qui pour lui était la terre promise. Le peuple de Michelet n'est pas seulement l'objet d'une démonstration historique. C'est aussi un personnage familier, observé le dimanche aux barrières de Paris, entendu dans le témoignage d'une grand-mère perspicace et qui se souvient des années noires comme des bons moments, interrogé dans l'atelier, sur le chantier, au cabaret : Michelet, historien de l'immédiat, montre comment il faut confronter les écrits des observateurs. Pour l'historien du dernier quart du XXe siècle, toute la difficulté est là. L'unanimité sensible qui fonde la cohérence du Peuple romantique peut-elle être projetée sur le monde laborieux qui s'entasse dans le Paris des Lumières ? Oui, dans une certaine mesure, si l'on confronte l'observation du dedans et celle du dehors, si l'on admet que les changements dans les classes inférieures sont bien plus lents qu'en haut, si l'on concède aux petites gens le droit à l'étrangeté que leur refusent en tous temps les hommes d'ordre. Pour arriver à ce but, il faut utiliser à la fois les témoins et les archives dormantes, principalement celles que les notaires ont laissées. Il faut aussi interroger les " littérateurs ", les économistes moraux ", les médecins. Tous ces témoignages et réflexions permettent de replacer le peuple parisien au cœur d'une méditation générale sur la croissance dont les figures principales sont la Ville et l'individu urbanisé.

01/1998

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Littérature française

La cabane au bout du chemin

"- Regarde la cabane là-bas ! hurla Antoine pour se faire entendre. - Quoi ? La cabane du Père Fouettard ? T'es pas fou ? criait Rémi lui aussi. - Mais qu'est-ce que tu racontes ? - Il paraît que c'est un fou qui habite là. C'est Maurice qui m'a dit qu'un vieux bonhomme habitait dans une cabane et que c'était le Père Fouettard ! expliqua Rémi effrayé. - Ben quoi t'as peur ? Tu préfères que la foudre nous tombe dessus ? - Mais non, c'est juste que... Oh et puis zut on y va ! céda Rémi". Antoine âgé de quatorze ans rêve d'être écrivain. Avec son meilleur ami Rémi, ils sont surpris par un violent orage alors qu'ils péchaient à l'étang de Cléré les Pins. La force des rafales de vent et l'obscurité les obligent à s'aventurer près de la cabane habitée par celui qu'on appelle "le Père Fouettard" ... Mais derrière ce surnom effrayant se cache Joseph, un instituteur au grand coeur. Cette rencontre amène alors les enfants à découvrir une nouvelle relation qui ne tient pas compte de l'âge et à comprendre ce que sont la tolérance et l'amour. Un roman d'amitié sincère qui nous invite à croire que tout est possible malgré les épreuves de vie ! Mère de quatre enfants et mamie de six petits garçons qui font la joie de son coeur, Anita Gayraud a toujours aimé les mots. Attachée au rituel des histoires du soir contées de manière théâtrale, elle transporte les plus jeunes vers des contrées imaginaires et anime des lectures pendant deux ans dans l'école de son village. De conteuse à auteur, il n'y a qu'un pas ! Après avoir publié un album jeunesse dont les bénéfices contribuent à la recherche scientifique sur les maladies génétiques des enfants, elle fait naître ce roman tendre pour petits et grands.

01/2021

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Psychologie, psychanalyse

Lacan et la honte. De la honte à l'ontologie

La honte, remarquait Jacques Lacan, "on s'en est longtemps tu", car "ce n'est pas de cette chose dont on parle le plus aisément". Le long silence de la psychanalyse à l'endroit de la honte suffit à le démontrer, à quoi semble s'opposer la multiplicité des travaux qui lui sont aujourd'hui consacrés. Ainsi, une question nouvelle surgit du lieu même de notre modernité : de quoi la honte nous fait-elle signe ? Jacques Lacan s'efforça d'y répondre à l'occasion d'une leçon de son séminaire L'Envers de la psychanalyse, laquelle constitue la pointe de son apport sur la honte. Bien des thèses s'y bousculent, dont ce livre tente de vérifier la portée dans la pratique psychanalytique autant que dans le lien social contemporain. A leur croisée, soulignons déjà la diagnostic établi dans ce Séminaire : il n'y a plus de honte, derrière quoi pourtant, "une honte de vivre" affecterait secrètement le sujet moderne. Et Lacan d'en conclure : "C'est ça, que découvre la psychanalyse". Il s'agira dans cet ouvrage d'en éclairer les raisons, mais aussi de faire valoir ici l'inédit de l'offre analytique. Soit, là où proteste le dire du sujet de la honte "Oh non ! ", qu'il soit rieur ou silencieux, permettre qu'advienne un savoir. N'est-ce pas là un pari de la psychanalyse ? Freud n'y aurait pas contrevenu, qui aura fait de l'association libre, la "promesse" de ne pas céder sur la honte, plutôt d'apprendre d'elle. Enfin, la réédition de cet ouvrage a été l'occasion d'ajouter un nouveau chapitre intitulé intitulé "La honte et le numérique". Ce que Jacques Lacan nommait déjà "le mouvement numérique", pour définir la bascule opérée par le discours scientifico-capitaliste, nous donne aussi l'occasion de réinterroger, depuis la psychanalyse, ce que devient la honte sur nos écrans aujourd'hui.

10/2019

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Littérature française

Les coquelicots

Je suis une goutte d'eau, tombée sur cette Terre comme tant de gouttes d'eau. Par les méandres de mon cerveau lent, je stagne dans des mares d'idées noires; je roule des rivières de misères, je coule, je mousse... Je regarde ce chemin parcouru, une vie de rêves et de combats, d'espoirs et d'éclats de vivre... Puis, ce matin-là... Un matin où, subrepticement, par hasard, par la lumière d'une petite fissure dans mes rêves, je découvrais l'océan ! Alors je reste là, sur le cul. Je pleure et je ris en disant: " Nom de Dieu ! Vous êtes beaux ! " Je le savais pourtant, depuis bien longtemps. J'avais appris. Je le disais aussi, à ceux-là que je savais dans le tourment de ces mauvais temps. Je voyais toutes ces gouttes d'eau, toutes différentes mais pourtant toutes eau. Tous ces êtres sur la Terre qui ont chacun délibérément choisi de plonger dans la vie par amour et pour l'amour, pour servir la Vie. Je comprenais cette phrase dite il y a deux mille ans: " Tout a un sens ! ". Je comprenais ce sens qui, tout à coup, me paraissait être une évidence. Et je restais abasourdi par cette magnificence Et j'ai envie de crier: " Eh ! Oh ! Regardez ! Il est là ! L'océan ! Nous sommes tous eau, séant ! Venez voir ! " C'est par ici, gentil coquelicot, que tu verras ce pourquoi tu te lèves. Indignez vous, oui, car il est bien qu'il en soit ainsi, c'est une étape. Une étape incontournable, mais une étape, non un objectif. L'objectif n'est pas dans la réaction, mais dans la création. Un " C " déplacé pour passer de " c'est" à " Je suis ". Alors, sans même lutter ni se battre, en chantant et en dansant pour la Terre, en marchant dessus, les coquelicots prendront le dessus sur le pouvoir, les frontières, le rendement, la compétition.

05/2012

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Poésie

Si je n'ose... Une randonnée poétique

En passant par les rives de la Casamance pour mieux retrouver le sourire des belles Sénégalaises aux plages bleues de Tahiti, le recueil de poésie, Si je n'ose... nous offre une balade, un envol vers des horizons nouveaux. Une balade de vers, une randonnée de pure beauté qui s'impose par elle-même. "Ma belle joie cachée d'un midi ensoleillé d'Afrique / Lorsque je marche le long des ruisseaux féeriques. / Où est passée cette Afrique dont parlent les pyramides / Et dont les terres, jadis fleuries, sont devenues arides ?" De la poésie classique qui vous fait vibrer le corps et vous bouscule l'âme, Si je n'ose... nous fait découvrir le Nouchi, l'argot ivoirien avec Coupé-décalé vous enivre et vous amène à esquisser des pas de danse. "Farotement, farotement, farotement / Avec ses grands borôs d'enjaillement / Et la Jet Set, tu as vu ma pointinini ? / Ca, je te dis, ce pour teuuh la go petini" Il vous fait replonger à l'époque de votre belle jeunesse trop vite perdue, et vous fait revivre les temps de folie de votre adolescence. Avec Lampedusa, le lecteur ressent la douleur du monde, et son hypocrisie que met si merveilleusement à nu le poète. "Lampedusa, tu n'as pas voulu me recevoir cette fois-ci / Me refoulant des splendeurs d'Italie / Quand mon Afrique, déchirée par ses propres maux / Vomit ses impossibles enfants au fond des caniveaux" Avec La danse du Lewi, Phil Nomel d'Escally rappelle bien ses origines Adioukrou, entendons par là, homme de noblesse, d'élégance et de luxe. Oh... de ce luxe, qui impose le passage aux classes d'âges initiatique, le coeur ardent au travail, l'essence du partage et de l'appartenance au groupe, de la charité intrinsèque des peuples noirs. Il arbore son adioukrouté à tout instant, à tout moment et en tout lieu. "Lattoungblan qui tonne sa rage / Le batteur qui vibre à son art / Pour remplir l'edj'em de ses sages / Ceux qui vont exorciser l'avatar"

11/2015

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Chanson française

William

Tout le monde connaît ses succès : Dans un vieux rock'n roll, Le Carnet à spirales, J'me gênerais pas pour te dire que je t'aime encore, Oh je cours tout seul, Fier et fou de vous. Les Filles de l'aurore. Un homme heureux. Des disques d'or de platine : ça, c'est l'écume Car avant tout, William Sheller est un musicien classique. un homme de l'orchestration. Et William est une symphonie écrite par Sheller. Une enfance marquée par un secret. l'identité de son père, et un double enracinement : le Paris des années 50, des 4 CV et l'Amérique des Cadillac. En effet, sa mère, Paulette, tombe amoureuse d'un Américain qui travaille dans des boîtes de jazz : long séjour dans l'Ohio à deux heures de route du Michigan où vit le père naturel de William, sans qu'il le sache alors. Une prédisposition évidente pour la musique, le piano. Un éducation musicale prodiguée par Yves Margat, un maître de l'harmonie, élève de Gabriel Fauré. Et puis l'influence de la musique pop anglaise. Les premières auditions, le succès planétaire de My year is a Day dont il compose la musique, la rencontre avec Barbara pour qui il travaille et chez qui il vit, et puis une femme, deux enfants. Une vie de père de famille et de vedette du showbiz qui sait choisir ses amis : folles expéditions avec Nicoletta et Patrick Juvet à Trouville, relations intenses avec Catherine Lara et Joe Dassin. plus légère avec Carlos. Une géographie zigzaguant entre Paris, la province, l'étranger. Les nuits de folie, la cocaïne, l'ambiguïté sexuelle. C'est une vie qui va vite, constellée d'étoiles et d'astres déchus. Et une oeuvre admirée par toutes les générations de Véronique Sanson à Jeanne Cherhal. William par Sheller est une autobiographie qu'on ne lâche plus dès la première ligne. elle révèle un écrivain véloce, d'une rare sensibilité, qui ne craint pas l'aveu sans jamais se départir de la pudeur des grands artistes.

03/2021

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Aventure

Djinn Tome 1 : La favorite. Avec les dessins intimes d'Ana Mirallès, Edition collector

A quoi sert un harem ? Au plaisir d'un souverain bien sûr. Mais bien naïf celui qui le limite à cet unique but. Car il est dit : " Satisfait un homme et tu obtiendras de lui tous les trésors de la terre. " Y compris ceux de la guerre. Voilà pourquoi le harem du sultan Murati, surnommé le sultan noir, est pour lui une arme plus puissante que bien des armées dont disposent ces Anglais, ces Allemands qui se disputent ses faveurs et son alliance. Fleur entre les fleurs, arme entre les armes, Jade, sa nouvelle favorite, est chargée par le maître d'Istambul de mener à bien l'assaut d'un diplomate anglais à travers son talon d'Achille. Sa femme... Car Jade n'a peur de rien et semble cacher un coeur de pierre sous sa douce poitrine. L'homme de confiance du sultan ne l'a-t-il pas vu ordonner le meurtre de sang-froid de la petite fille de Djoua, favorite déchue de Murati ? Que se passa-t-il réellement en cette année 1912 ? On dit que Jade, battue par ses propres armes, trahit le sultan et disparut avec celui qui devait être sa proie. 50 ans plus tard, sa petite fille, Kim Nelson, tente de retrouver sa trace dans un Istambul où les harems ont disparu. Mais pas les bordels. Elle le découvrira à ses dépens. D'autant que la légende murmure que Jade, seule, savait où fut caché le trésor du sultan que nul jamais ne retrouva. Et l'odeur de ce tas d'or excite au plus haut point quelques grands prédateurs locaux... Dufaux (scénariste des très envoûtants Rapaces) mêle avec bonheur la rigueur victorienne à la chaude sensualité des harems ottomans. Ana Miralles donne à ses créatures une élégance, une finesse, une légèreté qui entraîne le lecteur dans un monde cruel mais oh combien tentant.

04/2021

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Littérature française

Paradoxes sociologiques

" Dans une réunion mondaine berlinoise un peu nombreuse, j'étais assis en un coin, et contemplais le tableau que j'avais devant les yeux. Le maître de la maison contraignait son visage dur et récalcitrant au sourire figé ou plutôt au ricanement d'une danseuse, trahissant trop clairement qu'il a été emprunté pour la circonstance au costumier. La maîtresse de la maison donnait à ses lèvres passées au rouge une courbe aimablement doucereuse et décochait de temps à autre sur quelques invitées plus jeunes et plus jolies qu'elle, des regards chargés d'un triple extrait de venimeuse envie. Les jeunes filles jouaient, les unes adroitement, les autres si malhabilement qu'on se sentait tenté de les siffler et de leur lancer des pommes cuites, le rôle vaudevillesque de l'ingénue. ahurie et intimidée. C'étaient des petites bouches oubliées entr'ouvertes dans un trouble charmant, des yeux levés au ciel dans une extase sans cause, c'étaient des "ah ! " et des "oh ! " complètement idiots, des explosions de petits rires imbéciles, tels que peuvent en avoir des huîtres chatouillées par un doigt espiègle, des petites réponses spirituelles de nature à vous faire lever les bras et à pousser des hurlements de douleur ; et au milieu de toutes ces minauderies et manières précieuses, le sang-froid merveilleux d'un guerrier blanchi sous les armes, de temps en temps un regard dérobé acéré et impitoyable sur une rivale, un jugement cruel ou haineux sur sa personne et sa toilee, une estimation boutiquière minutieuse du prix ce celle-ci, l'observation scientifiquement exacte ce la durée de sa conversation avec les différents messieurs, et la constatation du nombre de ses danseurs et adorateurs ; et au cours de ce froid calcul de tête, à tout instant un agenouillement mental enthousiaste devant sa propre personne, et la répétition de la fervente litanie d'adoration personnelle : "C'est toi qui es la plus belle, la plus intelligente, la plus gracieuse de toutes".

01/2023

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Littérature française

La comédie humaine. L'élixir de longue vie

" Dans un somptueux palais de Ferrare, par une soirée d'hiver, don Juan Belvidéro régalait un prince de la maison d'Este. A cette époque, une fête était un merveilleux spectacle que de royales richesses ou la puissance d'un seigneur pouvaient seules ordonner. Assises autour d'une table éclairée par des bougies parfumées, sept joyeuses femmes échangeaient de doux propos, parmi d'admirables chefs-d'oeuvre dont les marbres blancs se détachaient sur des parois en stuc rouge et contrastaient avec de riches tapis de Turquie. Vêtues de satin, étincelantes d'or et chargées de pierreries qui brillaient moins que leurs yeux, toutes racontaient des passions énergiques, mais di- verses comme l'étaient leurs beautés. Elles ne différaient ni par les mots ni par les idées ; l'air, un regard, quelques gestes ou l'accent servaient à leurs paroles de commentaires liber- tins, lascifs, mélancoliques ou goguenards. L'une semblait dire : Ma beauté sait réchauffer le coeur glacé des vieillards. L'autre : J'aime à rester couchée sur des coussins, pour penser avec ivresse à ceux qui m'adorent. Une troisième, novice de ces fêtes, voulait rougir : Au fond du coeur je sens un remords ! disait-elle. Je suis catholique, et j'ai peur de l'enfer. Mais je vous aime tant, oh ! tant et tant, que je puis vous sacrifier l'éternité. La quatrième, vidant une coupe de vin de Chio, s'écriait : Vive la gaieté ! Je prends une existence nouvelle à chaque aurore ! Oublieuse du passé, ivre encore des assauts de la veille, tous les soirs j'épuise une vie de bonheur, une vie pleine d'amour ! La femme assise auprès de Belvidéro le regardait d'un oeil enflammé. Elle était silencieuse. Je ne m'en remettrais pas à des bravi pour tuer mon amant, s'il m'abandonnait ! Puis elle avait ri ; mais sa main convulsive brisait un drageoir d'or miraculeusement sculpté... . ".

02/2023

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Littérature Italienne

Jeudi, le jour du barbier

De la déchéance à la renaissance, le récit de l'acteur italien Stefano Dionisi transforme son séjour mouvementé au sein des établissements psychiatriques italiens en une création littéraire d'une sincérité désarmante, empreinte de lucidité, d'empathie et de finesse d'esprit. En proie à une violente crise psychotique, un acteur célèbre abandonne un tournage à gros budget pour fuir à travers champs dans la nuit de l'Estrémadure espagnole. On le retrouve à l'aube dans un hameau abandonné, perché sur le toit d'une maison. Ainsi débute l'odyssée de Stefano Dionisi dans l'enfer de la folie. Jeune, beau, intelligent, aime? de tous et de toutes, l'étoile montante du cinéma italien se retrouve, du jour au lendemain, enfermé de force dans un établissement psychiatrique. D'un internement à un autre, l'auteur passe ses journées à bavarder avec ses compagnons d'infortune, à les observer, à les écouter. Avec, comme seules distractions, les cigarettes fumées sans discontinuer, le passage du barbier le jeudi et les visites quotidiennes de sa mère. Jamais de son père. De temps a autre, Dionisi tente un retour vers la vie professionnelle pour reintégrer le milieu, oh combien cruel, du cinéma. Dans le rôle du personnel soignant : le Prof, avec son maudit sourire, ses assistants Dévoreur et Talon Aiguille. Dans le rôle des patients, outre Stefano : le Furieux, et sa puce dans le cerveau ; Jean le Baptiste, qui fixe le plafond ou lit les Evangiles ; le Comte, un aristocrate dragueur, violent et alcoolique ; le Pilote, torturé par les victimes civiles de ses raids nocturnes en Irak ; le Taulard, enfin, un trafiquant de drogue qui a réussi à échapper à la prison. Autant de protagonistes hauts en couleur et profondement humains, soigne?s par psychotropes, psychothe?rapie, e?lectrochocs et thérapie de groupe. Sans oublier Tchouf tchouf, fige? jour apre?s jour devant une fene?tre herme?tiquement close dans l'attente anxieuse "d'un train qui est toujours en retard".

04/2022