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Ivo Havermans

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Histoire internationale

La Birmanie ou la quête de l'unité. Le problème de la cohésion nationale dans la Birmanie contemporaine et sa perspective historique

Le temps paraît révolu où les pays du tiers-monde devaient être étudiés avant tout par référence au processus de décolonisation. C'est en particulier le cas de la Birmanie pour qui l'ère post-coloniale a déjà duré plus de trente ans - une période suffisamment longue pour que se manifestent des problèmes qui n'ont pas nécessairement, ou pas uniquement leurs racines dans l'époque où le pays était soumis à une domination occidentale, et qui sont parfois des problèmes très anciens dans la mesure où ils ne diffèrent pas fondamentalement de ceux que la Birmanie avait connus avant de perdre sa souveraineté... Chapitre premier - La diversité ethnique et culturelle I - Birmans et minorités non-birmanes II - Le cas de l'Arakan Chapitre II - Le problème de l'assimilation aux Birmans I. Les indiens et les chinois II. Les minorités autochtones Chapitre III - Le problème historique de l'hétérogénéité ethnique en Birmanie : A) Les précédents de l'ère précoloniale I - La lutte séculaire entre Birmans et Môns II - Les relations entre Shans et Birmans Chapitre IV - Le problème historique de l'hétérogénéité ethnique en Birmanie : B) Les effets de la colonisation britannique I - Les origines du problème moderne des minorités non birmanes II - Les effets de la deuxième guerre mondiale sur les problèmes karen et arakanais Chapitre V - La constitution de 1947 et la réaction des minorités ethniques I - La Constitution pseudo-fédérale de 1947 II - Les minorités ethniques face à la Constitution Chapitre VI - La division des Birmans I - La dislocation de l'A. F. P. F. L II - De la prise du pouvoir intérimaire au coup d'Etat du 2 mars 1962 Chapitre VII - La reconstitution de l'Etat et de la société sous le régime de transition I - L'armée, épine dorsale du pays II - Le nouveau régime et ses textes fondamentaux III - La mise en place du système socialiste Chapitre VIII - La Constitution de 1974 I - L'élaboration de la Constitution II - Les dispositions de la Constitution et leur mise en oeuvre Chapitre IX - Bilan économique du régime militaire I - Les réalisations du régime Ne Win II - Les raisons et les conséquences de l'échec initial III - Vers un nouveau départ ? Chapitre X - L'échec de la tentative de rétablissement de la paix I - Les résultats limités de la manière forte (avril 1962 - avril 1963) II - L'offre d'amnistie et la faillite des négociations (avril 1963 - avril 1964) Chapitre XI - La crise du régime birman I - U Nu ou la tentative de restauration de la démocratie parlementaire II - Les contradictions de la tentative de U Nu III - Les crises politiques de 1974 - 1977 Chapitre XII - Les rébellions ethniques sous Ne Win I - Le problème de l'opium II - Les tentatives d'organisation des minorités ethniques III - La réaction du gouvernement Chapitre XIII - L'évolution de la rébellion communiste et les rapports entre Rangoon et Pékin I - De l'opposition idéologique à la tentative d'encadrement des rébe

01/1985

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Histoire ancienne

Le couvent des Cordeliers du Mont Beuvray. Histoire et archéologie

La présence humaine sur le Mont Beuvray n'a pas cessé après Bibracte. Les recherches sur la chapelle Saint-Martin et sur la fontaine Saint-Pierre l'avaient déjà montré. Celles entreprises entre 1989 et 1998 sur la Pâture du Couvent en apportent de nouveaux et puissants témoignages que le présent ouvrage détaille et analyse. Sur les vestiges antiques abandonnés dans les premières décennies du lé siècle, huit phases d'aménagements se succèdent ici, entre l'Antiquité tardive et la première moitié du MF siècle. Ce sont d'abord quelques traces fugaces mais certaines d'un ou deux bâtiments appuyés sur les ruines gallo-romaines et datables des IV-VIIe siècles. C'est ensuite, au XVe siècle, la construction en deux temps principaux des bâtiments d'une grosse ferme dépendant très vraisemblablement des Bénédictins d'Autun qui exploitent alors des terres et desservent la chapelle Saint-Martin. C'est enfin, dans les dernières décennies du XIVe siècle ou au début du suivant, l'installation d'une communauté de frères Franciscains qui y élève progressivement un couvent qui subit de nombreuses transformations scandées notamment par deux destructions au XVIe siècle. L'établissement est déclaré comme désert en 1699, sa vente est consommée en 1737. L'organisation générale, dans la complexité de ses diverses composantes, est bien conservée. Les techniques et les matériaux de construction successivement utilisés s'y révèlent parfaitement. Les mobiliers associés (terre cuite, métal, verre) constituent des corpus forts abondants et diversifiés, notamment pour le XVIe siècle. Entreprendre sur ce gisement une étude approfondie, tant archéologique qu'archivistique, c'était répondre d'abord à l'exigence de prendre en compte l'ensemble de l'histoire du site : Bibracte-Mont Beuvray n'a jamais cessé d'être un lieu de pratiques mémorielles, entre la guerre des Gaules et les campagnes archéologiques du Centre archéologique européen. Ce lut aussi la possibilité d'étudier, au mieux, l'organisation et les aménagements d'un couvent franciscain hors des contraintes urbaines qui pèsent généralement sur les implantations de cet ordre religieux. En tentant enfin de savoir pourquoi des frères Cordeliers, plus habitués aux ambiances urbaines et aux cours princières, s'étaient installés en ce lieu sinon isolé du moins très rural et retiré, l'enquête na pas fait que rencontrer l'histoire locale. Sans doute remplacent-ils les Bénédictins pour assurer une présence ecclésiastique sur cette montagne qui accueille chaque année foires et rogations. Mais les frères sont des Colettins, chargés de desservir les établissements de Clarisses que Colette de Corbie (1381-1447) réforme ou fonde, de la Comté d'outre-Saône au Berry d'outre-Loire et, parmi eux, s'est glissé un espion du type de ceux qui prolifèrent alors en ces contrées de frontières au temps du conflit entre Bourgogne, France et Angleterre... C'est donc aussi d'histoire générale, de l'Ordre franciscain et des relations entre principautés, que traite le présent ouvrage à travers les résultats de vingt années de fouilles archéologiques, d'analyses des découvertes et de recherches contextuelles.

01/2018

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Du XVIe au XIXe siècle

Du monde au désert, l'aspiration à la solitude au XVIIe siècle

Dans la première moitié du xviie siècle, un véritable engouement apparaît pour la vie contemplative et solitaire, en dehors des ordres constitués. Cet engouement touche des femmes du siècle, d'anciens militaires, des laïcs, avocats, chevaliers, seigneurs de province, clercs qui tout en souhaitant mener une vie intérieure plus dense et plus contemplative, ne s'engagent pas dans les ordres monastiques. Ils se retirent du monde, totalement ou partiellement, dans des lieux isolés, parfois éloignés des villes et s'engagent au silence, à la prière et à la conversion de leurs moeurs. Ils rejoignent les solitaires de Port-Royal, comme Pierre-Thomas du Fossé, ou fondent, pour certains, des résidences, comme ce fut le cas de Jean de Bernières-Louvigny, Trésorier du roi de France, membre laïc du Tiers-Ordre franciscain et qui fonda, à la fin de sa vie, l'ermitage de Caen. Cet univers de l'entre-deux, du monde au désert, se constitue de façon pérenne dans un contexte encore marqué par le souvenir de la Ligue et bientôt confronté à la Fronde. Il s'élabore dans une période où le sentiment religieux s'individualise et s'approprie la mystique Rhéno-flamande et la Devotio moderna dont la chartreuse de Paris - qui fut une des grandes inspiratrices du désir de retrait du monde - favorisera la diffusion en français. Ces nouveaux convertis s'attachent donc à la contemplation mais aussi à la doctrine de la pauvreté volontaire, dans la mouvance franciscaine, comme Gaston de Renty qui se retirera de la vie militaire, en Normandie, pour se consacrer aux pauvres. Tous sont attirés par la doctrine de l'abandon véhiculée par les écrits de Benoît de Canfield, de Surin et plus tard de Madame Guyon, ce qui vaudra à certains d'entre eux la méfiance de l'autorité ecclésiale, voire la condamnation pour quiétisme. Il s'agit avant tout de fortes personnalités qui iront jusqu'au bout de leur projet, parfois en marge des institutions, comme Jean de Labadie. L'aspiration à la solitude, à travers ses modèles institutionnels, leur dépassement et sa réinvention permanente pose ainsi la question de la liberté de l'homme face aux enjeux de sa foi et de son engagement sociétal dans un XVII e siècle commençant, marqué, comme le soulignait Henri Bremond, par l'invasion mystique. Et au-delà des cas de figure étudiés au cours de la première journée, c'est toute une tradition esthétique du retrait du monde qui se laisse percevoir et qui perdurera dans les milieux laïcs où progressivement retraite et contemplation de la nature se rejoignent laissant un patrimoine architectural et pictural riche qui évoqué dans la troisième partie de ce livre. Conseil scientique : Nathalie Nabert, Institut Catholique de Paris, CRESC, Pascal Pradié (osb), CRESC, attaché de recherches au CNRS, CRAHAM, Jean-Robert Armogathe, Ecole Pratique des Hautes Etudes, président de la Société d'étude du XVII e , Gérard Ferreyrolles Paris IV-Sorbonne, Philippe Luez, Conservateur général du patrimo

04/2021

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Religion

Etudes sur la sainte vierge tv 1958

PREFACE par M. RIQUET, S. LIVRE VII LA SAINTE VIERGE ET L'EXPANSION DU CATHOLICISME CULTE MARIAL DANS LES 'DIFFERENTS PAYS DU MONDE Afrique 1. - Marie et l'Afrique, par J. BOUCHAUD, C. S. Sp. Il. - La dévotion populaire mariale en Egypte, par G. BASETTI-SANI, O. F. M. III. - Marie dans la liturgie copte, par G. GIAMBERARDINI, O. F. M. , membre du Centre d'Etudes Orientales, professeur au Séminaire Oriental Saint-Cyrille IV. - culte de la Sainte Vierge dans les Missions de la Congrégation du Saint-Esprit, par A. CABON, C. S. Sp. V. - La dévotion à la Sainte Vierge dans les Missions des Pères Blancs, par A. ARNOUX VI. - Madagascar, terre de l'Immaculée, par J. -P. GRAUSEM, S. J. , professeur au Séminaire Réiional d'Ambatoroka, Tananarive VII. - culte au Congo Belge et au Ruanda-Urundi, par L. DENIS, S. J. , directeur de la "Revue du Clergé Africain" VIII. - Basutoland, terre de Marie et notes sur la dévotion mariale en Arique du Sud, par M. FERRAGNE, O. M. I. , directeur du Centre Catholique de Mazenod au Basutoland Amérique IX. - La dévotion à la Sainte Vierge au Canada de langue anglaise, par Son Eminence le Cardinal GUI GAN, Archevêque de Toronto X. - Marie dans l'histoire du Canada Français, par R. BRIEN, de l'Académie Canadienne-Française, président du Centre marial Canadien, directeur de la Revue Marie" XI. - La dévotion mariale des Indiens au Canada, par G. LAVIOLETTE, O. M. I. XII. : - Le culte de Marie en Alaska, par S. LLORENTE, S. J. XIII. - Notre Dame aux Etats-Unis, par D. SARGENT XIV. - Marie aux Etats-Unis, par D. -A. LORD, S. J. XV. - La piété du peuple Mexicain envers la Vierge Marie, par J. -A. ROMERO, S. J. XVI. - Le culte marial en Amérique Centrale (Guatemala, Honduras, El Salvador, Nicaragua, Costa Rica, Panama) et aux Antilles (Cuba et Porto-Rico), par F. ARGÜELLO XVII. - Le culte marial dans les Antilles et dans Guyane française (Républiques Dominicaine et d'Haïti, Martinique, La Guadeloupe), par A. CABON, C. S. Sp. XVIII. - La dévotion mariale en Argentine, par A. -I. FERREYRA, S. J. , professeur la Faculté de Théologie de San Miguel XIX. - La dévotion mariale en Bolivie, par T. OROZA DEUER XX. - La dévotion à la Sainte Vierge au Brésil, par P. ROSETTI, S. J. XXI. - La Sainte Vierge et le Chili, par A. ARRAÑO, S. J. XXII. - La dévotion mariale en Colombie, par J. -M. PACHECO, S. J. , professeur à l'Université Javeriana et rédacteur à la "Revista Javeriana XXIII. - culte. marial dans la République de l'Equateur, par J. ESPINOSA POLIT, S. J. XXIV. - La dévotion mariale au Paraguay, par A. ROJAS, S. J. XXV. - dévotion mariale au Pérou, par E. T. BARTRA, S. J. XXVI. - dévotion mariale dans République orientale de l'Uruguay, par R. ALGORTA et J. -L. SEGUNDO, S. J. XXVII. - Sainte Vierge et le Venezuela, par P. -P. BARNOLA, S. J. , membre de l'Académie d'Histoire, vice-recteur l'Université du Venezuela Océanie XXVIII. - dévotion

04/1997

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Astronomie - Initiation

Débuter en astronomie. Petit guide d'initiation à l'observation du ciel

Un premier guide d'initiation à l'astronomie qui ne demande aucune connaissance préalable pour observer le ciel à l'oeil nu, se choisir un instrument d'observation adapté et s'initier à l'astrophotographie à l'aide d'un smartphone ou de tout autre appareil numérique. Ce petit guide d'initiation à l'astronomie offre tous les conseils nécessaires pour : - Acquérir quelques repères en astronomie - Découvrir le ciel à l'oeil nu - Choisir un instrument d'observation - Observer le ciel au fil des saisons - S'initier à l'astrophotographie Plan complet du livre : I. Notions de base en astronomie (± 15 pages) Qu'est-ce qu'une étoile ? Différences étoile/planète - Vie et moeurs des étoiles - Histoire et structure de notre Univers - A la découverte du système solaire II. Découvrir le ciel à l'oeil nu (± 25 pages) Quelques idées reçues (l'étoile du berger est le premier astre qui apparait, les "super lunes" , une étoile filante est une étoile qui disparaît, on voit surtout des étoiles filantes en août...) - Choisir un site d'observation - Bien préparer sa séance d'observation - Le ciel en mouvement - La Lune - Pourquoi les étoiles scintillent-elles ? La luminosité des étoiles - Combien d'étoiles sont-elles visibles ? - Identifier les planètes et le zodiaque - Observer les étoiles filantes - Qu'est-ce qu'une constellation ? - Trucs et astuces pour savoir se repérer dans le ciel - Les outils pour se repérer : cartes du ciel, logiciels et applis III. Choisir un instrument d'observation (± 25 pages) Différences lunette/télescope - Les différentes parties d'un instrument - Quels sont les critères importants pour choisir un instrument ? - Que voit-on dans un instrument en fonction du diamètre ? - Quels instruments choisir ? - Avantages et inconvénients des principales formules optiques - Une monture, à quoi ça sert ? - Bien choisir et utiliser ses oculaires - Quels autres accessoires pour débuter ? - Comment mettre en oeuvre son instrument ? IV. Le ciel au fil des saisons (± 30 pages) Que voir à l'oeil nu, aux jumelles et dans un instrument ? - Le ciel de printemps : principales étoiles et constellation, quelques phénomènes célestes, observer la Lune, les plus beaux objets du ciel profond aux jumelles et aux instruments en fonction du diamètre. - Le ciel d'été : principales étoiles et constellation, quelques phénomènes célestes, observer la Lune, les plus beaux objets du ciel profond aux jumelles et aux instruments en fonction du diamètre. - Le ciel d'automne : principales étoiles et constellation, quelques phénomènes célestes, observer la Lune, les plus beaux objets du ciel profond aux jumelles et aux instruments en fonction du diamètre. - Le ciel d'hiver : principales étoiles et constellation, quelques phénomènes célestes, observer la Lune, les plus beaux objets du ciel profond aux jumelles et aux instruments en fonction du diamètre. V. S'initier à l'astrophotographie (± 15 pages) Quel APN et quels accessoires ? - La photo du ciel sans instrument - L'astrophoto avec un smartphone - La photo avec un instrument Bibliographie, sites Internet et adresses des enseignes spécialisées

05/2022

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Critique littéraire

Des initiatives. Edition bilingue français-grec ancien

Le Perì katarchôn de Maxime Le Perì katarchôn (Des initiatives) est un poème astrologique qui traite de l'influence de la Lune et des signes zodiacaux sur l'issue d'activités humaines telles que les voyages, les mariages, les opérations chirurgicales, l'éducation des jeunes gens ou l'agriculture. D'après la Souda (174) l'auteur du Perì katarchôn serait ce même Maxime qui fut également philosophe néoplatonicien et maître de l'empereur Julien l'Apostat (361-363 après J. -C. ) ; c'est au jeune souverain que le poème aurait été dédié par son mentor, de même qu'un traité Des objections irréfutables, un traité Des nombres, un commentaire à Aristote, et d'autres ouvrages dont l'auteur de la notice biographique ne cite pas les titres. L'exactitude de ces informations a toutefois été mise en doute, car le didaskalos de l'empereur Julien est connu d'habitude comme Maxime d'Ephèse, alors que la Souda dit Maxime "d'Epire ou de Byzance". Quant à la tradition manuscrite et à l'histoire éditoriale du Perì katarchôn, le seul témoin médiéval du poème est le Laur. plut. 28, 27 (L) du troisième quart du IXe s. après J.-C. , alors que l'editio princeps ne date que de 1717, L'année où J. A. Fabricius le publia dans le huitième tome de sa Bibliotheca Graeca ; suivirent l'édition d'E. Gerhard (Leipzig, 1820) et celles d'A. Koechly (Paris, 1851) et A. Ludwich (Leipzig, 1877). Seules l'edition princeps et l'édition de Koechly comportent une traduction latine du Perì katarchôn, alors que ce texte n'a jamais été commenté. La nouvelle édition du Perì katarchôn de Maxime. Il s'agit de la première édition de cette oeuvre comportant un texte établi selon les principes de la philologie moderne, ainsi qu'une traduction, également la première dans une langue vivante. Le travail d'établissement du texte est précédé d'une longue introduction où l'auteur traite le problème de l'attribution du Perì katarchôn à Maxime d'Ephèse, ainsi que de la langue, la métrique et la tradition manuscrite du poème. En ce qui concerne l'établissement du texte du Perì katarchôn, un réexamen approfondi de la paradosis de L a permis de constater le bon état de la tradition manuscrite et de s'éloigner souvent du texte publié en 1877 par Ludwich pour en revenir à celui du manuscrit florentin. Quant à la traduction, elle essaie d'unir la rigueur philologique à l'ambition de rendre au moins en partie le style raffiné et soutenu de Maxime, ainsi que ses efforts constants pour varier son vocabulaire. Parmi les nombreux buts du commentaire il suffira de rappeler ici le compte rendu des choix textuels ; l'analyse des rapports entre Maxime et la production poétique de ses devanciers (d'Homère au IVe siècle après J.-C. ) et de l'influence de Maxime sur Nonnos de Panopolis (Ve siècle après J. -C. ) et ses épigones ; l'explication des passages difficiles et la rédaction de notes de contenu littéraire, astrologique, historique, ou mythologique ; la mise en lumière des rapports entre le Perì katarchôn et les littératures techniques auxquelles il puise ses contenus (écrits de la tradition hippocratique et galénique, médecine astrologique, lois et documents concernant l'esclavage). Cette édition vient compléter toute une série d'études récemment consacrées à la figure de Maxime d'Ephèse, auteur probable du poème : Michel Patillon vient en effet de publier l'opuscule Des objections irréfutables de Maxime (Corpus Rhetoricum V, Paris, 2014) ; notre philosophe néoplatonicien est en outre l'un des protagonistes des Vies de philosophes et de sophistes d'Eunape de Sardes dont une nouvelle édition critique par Richard Goulet vient de paraître (Paris, 2014). Elle se place plus en général dans le fil de travaux qui pendant les quarante dernières années ont permis de redécouvrir et apprécier dans une juste perspective la poésie grecque de l'antiquité tardive, considérée jusque là comme une production dépourvue de tout intérêt. De nombreuses éditions critiques comme celle, monumentale, des Dionysiaques de Nonnos de Panopolis conduite aux Belles Lettres sous la direction de Francis Vian (1976-2006), ainsi que des études d'ensemble comme celle que Laura Miguélez-Cavero a récemment consacrée à la poésie dans l'Egypte des IIIe - VIe siècles (Berlin/New York, 2008), témoignent de la vitalité de ces études, qui est bien loin de s'épuiser.

05/2016

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Beaux arts

Grandes heures des manuscrits irakiens. Une collection dominicaine inconnue de manuscrits orientaux (XIIe-XXe siècles)

2015 est l'occasion de commémorer aux Archives nationales le vur centenaire de l'ordre des Prêcheurs (Toulouse, 1215) qui a eu tant d'influence sur la vie intellectuelle et religieuse en Occident. Mais pour changer l'optique traditionnelle d'une histoire dominicaine centrée sur la conversion des Albigeois et la prédication au sein même du monde chrétien, il est proposé au public de découvrir une autre voie de l'essor des Prêcheurs : celle des missions et de l'implantation en Orient, dès le XIIIe siècle. Car, après la reconnaissance de l'Ordre par le pape Innocent III en 1216 et la mort de saint Dominique (1221), les frères élargissent le champ de leur apostolat hors d'Europe, assurant tout à la fois missions diplomatiques et campagnes d'évangélisation. Dans le prolongement des voyages du Fr. André de Longjumeau, dépêché chez les Mongols par le pape Innocent IV et le roi de France Louis IX, les dominicains gagnent la Mésopotamie, séjournent à Bagdad et Mossoul, réactivant des liens fructueux entre les foyers chrétiens de ces régions et les royaumes occidentaux. Demeurées épisodiques, malgré la création d'évêchés latins à Ispahan et Babylone, ces relations reprennent un nouveau souffle lorsque Benoît XIV confie aux dominicains une mission en Mésopotamie en 1 750. Le projet se concrétise par une installation durable au Kurdistan. Une étape décisive est franchie lorsqu'un couvent dominicain est construit à Mossoul entre 1862 et 1866, point de départ de missions vers les populations kurdes et arméniennes, mais aussi centre de culture et d'instruction qui introduit la première imprimerie en Irak (1862). C'est cette histoire de la présence chrétienne en Irak et des collections de la bibliothèque du couvent de Mossoul que l'exposition retrace. Reflet d'un immense effort de préservation et de découverte du patrimoine écrit régional par les dominicains, cet ensemble de 800 manuscrits remonte au me siècle et embrasse une vaste période, jusqu'au seuil du XXe siècle. Constituée de manuscrits arabes, syriaques, chaldéens et soureth, parfois enluminés, la bibliothèque de Mossoul réunissait des textes liturgiques, littéraires, musicaux, hagiographiques, linguistiques, etc. Transférés de Mossoul à Qaraqosh puis à Erbil, ces manuscrits ont bénéficié d'un travail considérable de restauration et de numérisation (Centre numérique des manuscrits orientaux) dont l'exposition détaille les techniques et les enjeux scientifiques. Quelques fac-similés de ces manuscrits irakiens aujourd'hui inaccessibles matérialisent ce savoir sauvé de la destruction : une grammaire arabe du XIIIe siècle, un lectionnaire enluminé du XVIIe siècle, un évangéliaire chaldéen du XVIIIe siècle, par exemple. Pour caractériser la place et le rôle de ces manuscrits dans l'histoire intellectuelle et religieuse de l'Orient, l'exposition se propose de mettre quelques-uns des manuscrits des collections française et romaine en relation avec la collection des dominicains de Mossoul. La Bibliothèque nationale de France, par le biais de la bibliothèque du couvent des Jacobins de Paris et des acquisitions du P Vansleb qui était au service de Colbert, la Bibliothèque apostolique vaticane (manuscrits orientaux rapportés à Benoît XIV vers 1750) et la bibliothèque du Saulchoir sont les principaux centres de conservation de manuscrits orientaux en rapport direct avec la collection de Mossoul.

05/2015

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 5, La Mise à mort ; L'Aveugle ; Blanche ou l'oubli ; Le Feu mis ; Prénatalité ; Tuer n'est pas jouer ; Mini mini mi ; Le Contraire-dit ; La Valse des adieux

On découvrira dans le premier tome la respiration continue et profonde d'un créateur qui multiplia les essais autour de quelques problèmes capitaux : où est le véritable amour, et comment faire jamais face à l'infini du désir ? À quelles fins l'art peut-il servir ? Quelle est cette chose insaisissable qu'on appelle «monde réel» ? Et «quel est celui qu'on prend pour moi» ? 1935-1945 : la décennie couverte par le tome II voit se multiplier les combats, et des drames qui dépassent l'échelle de l'oeuvre littéraire d'un individu. Jamais peut-être le génie d'Aragon ne fut plus grand qu'au cours de ces dix années, où sa vie aura plusieurs fois basculé et où il sut, avec le sang-froid du militant et le recul de l'écrivain, marier sa propre histoire à de terribles circonstances. Le tome III réunit Aurélien et Les Communistes, qui se nouent l'un à l'autre en plus d'un point. En même temps qu'il écrit la partie des Communistes qui concerne la débâcle de juin 1940, Aragon ajoute à Aurélien un «Épilogue» dans lequel le personnage, officier vaincu de 1940, retrouve Bérénice - pour la perdre aussitôt, définitivement. Dans l'un et l'autre roman, l'Histoire se mêle de l'histoire d'amour. À Aurélien et Bérénice pris dans la folie qui suit la Grande Guerre répondent Cécile et Jean exposés au déchirement des années 1939-1940. Tome IV : Les deux dernières parties des Communistes forment le récit de la débâcle provoquée par l'attaque allemande du 10 mai 1940. Le cycle du Monde réel s'achève là. Aragon va confier au passé la tâche de nous parler du présent. «Les Rendez-vous romains» décrit les tourments artistiques et amoureux de David d'Angers au lendemain de la défaite de Napoléon. La Semaine sainte - qui «n'est pas un roman historique» - retrace la fuite de Louis XVIII devant l'Empereur en 1815 à travers le périple de Géricault. Suivra, en 1964, «Le Mentir-vrai» dont le mot d'ordre pourrait être la scission entre vérité et roman. Tome V : Dans La Mise à mort, deux rivaux semblent aux prises, si ce n'est que l'un n'est sans doute qu'une image de l'autre. Dans Blanche ou l'Oubli, le narrateur invente une jeune femme, Marie-Noire, chargée d'arracher à l'oubli la femme qui l'a quitté, Blanche ; chaque personnage, imaginaire ou imaginant, se prétend bientôt le créateur de l'autre. Dans Théâtre/Roman se succèdent deux narrateurs, l'Homme de théâtre et l'Écrivain ; mais «est-ce un acteur qui rêve au jeune homme qu'il fut», ou l'inverse ? «À votre choix», dit Aragon. On comprend que Philippe Forest rappelle dans sa notice la parabole de Tchouang tseu : le sage endormi rêve qu'il est un papillon, et se demande une fois éveillé s'il n'est pas plutôt un papillon rêvant qu'il est un sage. D'une stupéfiante liberté formelle, les trois derniers romans d'Aragon, ici accompagnés des nouvelles les plus tardives du Mentir-vrai, sont des songes partagés.

10/2012

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Ethnologie

Les Pandé de Bali : la formation d'une "caste" et la valeur d'un titre

Avant-propos Brève note sur la transcription et la prononciation des mots balinais Introduction Première partie Le positionnement du fait Pandé Chapitre I : Le repérage des groupes Pandé 1. Les artisans et les Pandé dans l'ancienne société 1. 1 Présentation des sources 1. 2 Les chartes des anciens rois de Bali 1. 3 Les sources javanaises 1. 4 Les sources néerlandaises 2. Les métiers de Pandé, la parenté et le titre de Pandé dans la société contemporaine 2. 1 Groupes d'artisans et groupe de parenté 2. 2 Différences et similitudes des groupes Pandé 2. 3 Les Pandé Bali Aga Chapitre II : Les cadres de l'identité Pandé 1. Groupes locaux ou localisés et unités translocales 1. 1 Introduction au contexte de la parenté 1. 2 Unités de résidence, sanggah, sanggah gedé et dadia 1. 3 Les unités translocales : parenté et hiérarchie 2. Déformations et déplacements des groupes de parenté 2. 1 Fusions et scissions 2. 2 Localisation et délocalisation Deuxième partie Le cas des Pandé Bratan Chapitre III : La formation d'un groupe titré 1. Les groupes localisés et leurs temples 1. 1 Les dadia et familles du Nord et du Sud 1. 2 Les différences inscrites dans les temples 2. La tradition des origines et l'origine de la tradition 2. 1 Les nouveaux Pandé Bratan du Sud 2. 2 Les Bratanais et l'ancien village de Bratan 2. 3 Changements sociaux et glissements d'identité Chapitre IV : La mise en écriture du récit des origines 1. La version de Jadi 1. 1 Mpu Bumi Sakti, l'ancêtre de Madura 1. 2 Les voyages à Bali 1. 3 Les circonstances du départ de Madura 1. 4 Le châtiment de Brahma 2. Les différences de la version de Mengwi 2. 1 Les références au fonds littéraire javanais 2. 2 Les emprunts à la chronique de Gélgél 2. 3 L'appel à la tradition des Pandé Tusan 2. 4 Autres distorsions et réajustements Troisième partie L'idéologie Pandé Besi et ses fondements Chapitre V : Le mouvement Pandé et son contexte social 1. L'affirmation de la différence Pandé 1. 1 Les signes d'un statut noble 1. 2 Le refus de l'eau lustrale brahmanique 1. 3 L'impulsion en faveur de l'unité 2. Conformité et opposition aux valeurs de la société de castes 2. 1 L'attraction du statut de Satria 2. 2 Les implications de la dissidence religieuse Chapitre VI : La double tradition écrite des Pandé Besi 1. Présentation des manuscrits étudiés 1. 1 Les textes non-retenus 1. 2 Les textes de la tradition Pandé Besi 2. L'histoire des guerriers de Majapahit 2. 1 Le fait et le dit des ancêtres javanais 2. 2 La conformité au modèle Triwangsa 3. Le "Trésor Révélé" 3. 1 Aji Besi, le forgeron primordial 3. 2 Antériorité, supériorité et séparation des Pandé Besi 4. Acceptation et contestation de la hiérarchie des castes Conclusion Appendice A : Le texte balinais de l'histoire des origines des Pandé de Serongga Appendice B : Traduction du texte et commentaires introductifs Appendice C : Quatre documents sur l'affaire de Ben

01/1987

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Critique littéraire

Lettres familières : Rerum familiarium. Tome 6, Livres XX à XXIV, Edition bilingue français-latin

Ce volume, dernier des Lettres familières de Pétrarque, clôture, après la publication des cinq volumes des Lettres de la vieillesse, advenue en décembre 2013, l'immense correspondance de Pétrarque dont la publication a été entreprise en l'année 2002 sous la direction de Pierre Laurens. Le texte est celui de Vittorio Rossi comme dans tous les autres volumes de la série, André Longpré a donné la traduction, révisée par Pierre Laurens, Ugo Dotti, auteur de la Vita di Petrarca, traduite en français et récemment rééditée et augmentée, et à l'heure actuelle le meilleur connaisseur de la biographie du poète, est, comme dans les précédents volumes, responsable des Notices et des Notes, mises en français par Frank La Brasca. Ecrites entre 1358-59 (Pétrarque est alors à Milan) et 1366 (il est depuis 1362 installé à Venise), ces lettres, comme celles des périodes précédentes se partagent entre les deux registres, public et privé. Au premier appartiennent notamment les lettres du vingtième livre où l'auteur, qui lance au même moment les sévères Sine nomine, dénonce la corruption galopante de l'Eglise, représentée à cette date par Innocent VI ; ou les lettres du même livre et du suivant, adressées à l'empereur, à l'impératrice, aux dignitaires laïques et ecclésiastiques, où le poète, qui s'est acquis une remarquable faveur auprès de la très prestigieuse cour de Prague, se réjouit de voir l'humanisme franchir les Alpes, mais ne cache pas sa désillusion, causée par la fuite de Charles IV après son couronnement à Rome qui avait suscité tant d'espérances et, avec force et autorité, exerçant la mission du nouvel intellectuel, rappelle inlassablement à César à ses devoirs. Même si elles ne sont pas politiques au sens strict du terme, ces missives tendent, dans l'économie particulière du recueil, à promouvoir l'auteur - l'intellectuel nouveau de l'humanisme - à une position plus élevée au regard des cercles politiques eux-mêmes, sinon toujours comme un conseiller entendu, du moins comme un maître écouté. - En contrepoint et relevant du registre privé les lettres qui traduisent très librement les dispositions du poète vieillissant, telle la lettre adressée à Jean Boccace au début de l'été 1359, dans laquelle Pétrarque, que son ami soupçonne de nourrir de la jalousie à l'endroit de Dante, se défend contre ce reproche tout en défendant sa conviction que seul le latin et non la langue vernaculaire est la langue par excellence qui convient à toute oeuvre de grande volée. Mais le trait qui distingue ce dernier volume des précédents et met le sceau ultime sur ce monumental recueil, est ; le caractère du vingt-quatrième livre, adressé Antiquis illustribus. Dans ce livre, préfacé par la lettre à l'ami de jeunesse, Philippe de Cabassolles, Pétrarque dialogue, message suprême délivré par l'humaniste à l'antiquité reconquise, avec les plus illustres des Anciens : Varron, Cicéron, Quintilien, Tite Live, Asinius Pollion, Horace, Virgile, Socrate. Particulièrement remarquables sont les deux lettres à Cicéron, la première, écrite après sa découverte des Lettres à Atticus, dans laquelle, ira dictante, il reproche sévèrement à son auteur préféré d'avoir été infidèle à son message philosophique, et la deuxième, où il lui dit sa dévotion et lui restitue son estime et les deux lettres, à Horace et à Virgile, l'une en mètre lyrique, l'autre en hexamètres, double hommage poétique et déclaration d'amour à ses deux poètes de prédilection.

07/2015

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Archéologie

Archéologie médiévale N° 51/2022

Delphine Cense-Bacquet avec la collaboration de Murielle Meurisse-Fort, Tarek Oueslati, Didier Pousset et Sabrina Save L'habitat alto-médiéval du Chemin de Visemarais à La Calotterie (Pas-de-Calais) : approches de l'occupation d'un quartier du portus de Quentovic 7 Edward Impey Une image sur pierre d'un château en bois : un graffiti médiéval au château de Caen 55 Astrid A. Noterman, Alison Klevnäs, Edeltraud Aspöck, avec la collaboration de Martine van Haperen et Stephanie Zintl La perturbation des sépultures mérovingiennes est-elle " élémentaire " en archéologie ? Nouveaux regards sur les réouvertures de tombes au haut Moyen Age en Europe 69 Mélinda Bizri, Quentin Borderie, Gaëtan Jouanin, Yannick Mazeau, Coline Lejault, Guillaume Saint-Didier, Sabrina Save, Alys Vaughan-Williams, avec la collaboration de Magali Labille, Amélie Laurent-Dehecq, Jean-Michel Morin, Dany Souchet Vivre aux ixe-xie siècles sur le promontoire de Gien (Loiret) : architecture, activités et environnement d'un habitat privilégié 93 Chronique des fouilles médiévales en France en 2020 Répartition régionale des chantiers de fouilles médiévales 167 I - Constructions et habitats civils - environnements rural et urbain 171 II - Constructions et habitats ecclésiastiques 215 III - Constructions et habitats fortifiés 241 IV - Sépultures et nécropoles 279 V - Installations artisanales 289 VI - Archéologie subaquatique, épaves et installations portuaires 299 VII - Diverses chroniques 307 Bulletin critique Patrice Beck et Benjamin Saint-Jean Vitus (dir.), Le couvent des Cordeliers du Mont Beuvray. Histoire et archéologie (Panayota Volti) 311 Aurélia Bully, Sébastien Bully et Alain Dubreucq (dir.), Colomban et son influence. Moines et monastères du haut Moyen Age en Europe (Pascale Chevalier) 313 Emmanuelle Boube, Alexis Corrochano et Jérôme Hernandez (dir.), Du royaume Goth au Midi Mérovingien, Actes des 34es Journées d'archéologie mérovingienne (Toulouse, novembre 2013) (Claude Raynaud) 314 Marie-Cécile Truc (dir.), Saint-Dizier " La Tuilerie " (Haute-Marne). Trois sépultures d'élite du vie siècle (Florence Carré) 316 Anne Baud et Christian Sapin (dir.), Cluny. Les origines du monastère et de ses églises (Pierre Martin) 319 Pierre Gillon et Christian Sapin (dir.), Cryptes médiévales et culte des saints en Ile-de-France et en Picardie (Christian Gensbeitel) 321 Marie-Christine Bailly-Maître (dir.), L'entreprise minière de Brandes, xie-xive siècles (Danielle Arribet-Deroin) 323 Michael Lewis et Ian Richardson, Inscribed Vervels. A Corpus and Discussion of Late Medieval and Renaissance. Hawking Rings found in Britain (Baudouin Van den Abeele) 324 Marion Foucher, Annie Dumont, Lukas Werther et Doris Wollenberg (dir.), Inland Harbours in Central Europe : Nodes between Northern Europe and the Mediterranean Sea (Camille Gorin) 328 Claudine Munier et Inès Pactat (dir.), Le verre du viiie au xvie siècle en Europe occidentale (Elisabetta Neri) 332 Giovanna Bianchi et Richard Hodges (dir.), The nEU-Med project : Vetricella, an Early Medieval Royal Property on Tuscany's Mediterranean (Luc Bourgeois) 333 Marianne Senn et Jürg Tauber, Eisenverhüttung im Dürsteltal. Ein Hochofen des 13. Jahrhunderts in Langenbruck (Alexandre Dissier) 337 Marie-Hélène Corbiau, Baudouin Van Den Abeele, Jean-Marie Yante et Anne-Marie Bultot-Verleysen, La route au Moyen Age. Réalité et représentations (Sandrine Robert) 338 Etienne Hamon, Mathieu Béghin et Raphaële Skupien (dir.), Formes de la maison. Entre Touraine et Flandre, du Moyen Age aux Temps modernes (Florence Journot) 340 Yves Henigfeld, Philippe Husi et Fabienne Ravoire (dir.), L'objet au Moyen Age et à l'époque moderne. Fabriquer, échanger, consommer et recycler (Julie Renou) 342 Alice Vanetti, Archéologie du bâti, Histoire et épistémologie des origines à nos jours (France, Italie, Suisse) (Bastien Lefebvre) 345 Morimond 1117-2017. Approches pluridisciplinaires d'un réseau monastique, Benoît Rouzeau et Hubert Flammarion (dir.) (Denis Cailleaux) 347 Livres et périodiques reçus 349

03/2022

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Littérature comparée

Revue de littérature comparée - N°3/2022. Comparatismes à travers le monde III

Virginie Tellier, Quel(s) comparatisme(s) en Russie ? Entre Europe et Asie, la Russie est depuis le XIXe siècle ouverte aux langues et aux cultures, ce qui en fait un lieu idéal pour la littérature comparée. Cette contribution propose une vue d'ensemble de la discipline de la littérature générale et comparée en Russie, en adoptant un point de vue historique. Elle rappelle les sources de la pensée comparatiste, le développement du comparatisme comme discipline et considère la situation actuelle de la discipline. Elle étudie en particulier les débats autour des notions de "crise" et "critique" de la littérature comparée, de sa relation à la linguistique, à la traductologie ou à la notion de littérature mondiale. Elisaveta Popovska, Le comparatisme littéraire en Macédoine du Nord : évolution et tendances L'article suit le trajet évolutif du comparatisme littéraire en Macédoine du Nord, dresse un état des lieux de la discipline et envisage les perspectives pour un possible développement à l'avenir. Il étudie les étapes qui, depuis l'introduction de la méthode dans les milieux intellectuels et académiques du pays, embrassent les processus d'institutionnalisation, les projets de coopérations, les préoccupations théoriques. Cet article finalement constate le rapprochement progressif des études littéraires avec les études culturelles, dans un effort d'harmonisation de la pensée scientifique avec la mission culturelle. Ainsi, ces dernières années, l'intérêt pour les phénomènes corrélés par un "inter-" : interlittérarité, intertextualité, interculturalité, intermédialité... subit des changements et reconnaît une nouvelle orientation qui privilégie la transversalité comme méthode d'analyse, laquelle se manifeste essentiellement dans l'approche de la littérature en tant que transnationale et de la théorie en tant que transcendantale. Tayeb Bouderbala, La littérature comparée en Algérie Cette étude se veut une analyse de la situation de la littérature comparée en Algérie depuis la période coloniale. Il est question de la grande aventure accomplie par la littérature comparée au lendemain de l'Indépendance. Les réformes successives de l'enseignement supérieur ont renforcé le statut et la position privilégiée de cette discipline phare au sein des études littéraires, des langues étrangères et des humanités en général. Des potentialités humaines, techniques, scientifiques et matérielles sont mises à contribution pour régénérer ce champ stratégique et hautement humaniste de cette connaissance. Hanitra Sylvia Andriamampianina, Aspects du comparatisme et de la littérature générale et comparée à Madagascar A Madagascar, les disciplines littéraires sont les parents pauvres des études universitaires en Arts, Lettres et Sciences humaines. L'article soulève les principales problématiques de la vie littéraire dans le pays, en présentant d'abord les grandes lignes de l'histoire littéraire, ensuite les études et les travaux de critique littéraire. Il met l'accent sur le lien étroit, conscient ou non, entre la vie littéraire et l'enseignement de la littérature à Madagascar, avec son prolongement en littérature comparée. Cet article a été réalisé en collaboration avec Nivo Gabrielle Rantoandroharirojo et Caroline Solange Pierre. Sandra Nitrini, La littérature comparée au Brésil (un aperçu des cinq dernières décennies) Cet article se propose de dresser un panorama de la littérature comparée au Brésil au cours des quarante dernières années. L'histoire de ce domaine d'études littéraires est étroitement associée aux activités de l'Association Brésilienne de Littérature Comparée, qui, avec ses congrès et ses publications, regroupe les universités dispersées d'un pays à l'échelle d'un continent. L'aperçu des diverses recherches dans les programmes de post-graduation des universités qui ont accueilli la direction d'Abralic depuis 1986 jusqu'à aujourd'hui ainsi que le relevé des thèses soutenues et des livres issus de ces recherches constituent un échantillon de ce qui a été mené à bien dans le domaine de la littérature comparée au Brésil jusqu'à aujourd'hui. Lila Bujaldón y Paula Simón, Trayectoria de la Literatura Comparada en la Argentina En este artículo nos proponemos describir el recorrido de la Literatura Comparada en la Argentina desde su independencia (1810) hasta la actualidad. En dicho recorrido pueden identificarse cuatro períodos. Después de la "pre-historia" de la disciplina, con un comparatismo considerado ingenuo, su "pre-institucionalización" y su "institucionalición" con la fundación de la Asociación Argentina de Literatura Comparada en 1992 y la celebración periódica de Jornadas Nacionales, el cuarto y último período, es decir, la actual "post-institucionalización" se caracteriza con el surgimiento de nuevos centros y áreas de investigación especializados, publicaciones académicas y la ampliación de la oferta de formación en Literatura Comparada a nivel de posgrado. Dora Nunes Gago, Parcours comparatistes à Macao Cet article est une brève réflexion sur les pratiques des études littéraires, dans le cadre du comparatisme, plus particulièrement des études luso-chinoises développées au département portugais de l'Université de Macao, au cours des dix dernières années. Les défis rencontrés, les projets et travaux développés, les thèses réalisées et soutenues, seront abordés.

11/2022

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Critique littéraire

Géographie. Tome 15 Livre XVII 2e partie, L'Afrique, de l'Atlantique au Golfe de Soloum, Edition bilingue français-grec ancien

Le présent volume constitue le dernier tome de la Géographie de Strabon, dont l'édition est prévue en deux fascicules - le premier sera publié ultérieurement. Ce second fascicule contient donc le chapitre 3 du livre XVII qui vient conclure l'oeuvre. Faisant suite aux pays du Nil (Egypte et Ethiopie, XVII 1-2), il s'agit d'une description de la Libye antique, troisième continent connu au Ier s. de notre ère, c'est-à-dire la côte d'Afrique du Nord de l'Atlantique au golfe de Soloum, avec une évocation de l'arrière-pays. Réalisant une synthèse des oeuvres d'Eratosthène, Artémidore et Posidonius, qu'il n'hésite pas à confronter et à critiquer, Strabon passe ainsi successivement en revue, de façon plus ethnographique que topographique, la Maurousie, la Masaesylie, la Massylie ; puis le territoire de Carthage - avec un long développement sur la 3ème Guerre Punique -, la Grande Syrte et la Cyrénaïque, étudiée essentiellement à travers sa principale production, le silphium, et ses grands hommes. A l'échelle de l'ensemble des dix-sept livres la Géographie, ce continent est réduit à la portion congrue, comme de coutume chez les Anciens, et il n'a pas l'avantage, comme l'Egypte, d'avoir été visité par l'auteur. Malgré tout, il faut enfin concéder à Strabon, homme d'étude mais possédant des amis romains de haut rang, la capacité de mettre ses connaissances à jour : certaines informations de ce chapitre sont primordiales pour la datation de l'ensemble de l'oeuvre. Dans les derniers paragraphes, Strabon évoque l'hégémonie des Romains et expose, dans un tableau d'un grand intérêt historique, l'organisation par Auguste de l'Empire romain. Cette énumération des provinces romaines permet à l'auteur à la fois de clore sa Géographie universelle en récapitulant la majeure partie du monde habité décrit dans les livres précédents, et de faire un éloge, discret mais réel, de Rome et d'Auguste. C'est également une manière de montrer que la géographie est nécessaire à l'histoire : après tout, Strabon avait conçu sa Géographie comme un complément à ses Commentaires Historiques, aujourd'hui en grande partie perdus. Le texte grec, établi par Benoît Laudenbach, a fait l'objet d'une nouvelle collation des manuscrits dans l'esprit des volumes de la série précédemment parus, y compris un important palimpseste directement consulté au Vatican. Il est assorti d'une traduction française originale. Dans la notice qui les précède, Jehan Desanges revient brièvement sur la date de rédaction du livre, son plan et les sources de l'auteur. Il a surtout accompagné le texte d'un commentaire approfondi, mettant à contribution tous les outils de la philologie et de la géographie historique les plus récents (intertextualité, archéologie, épigraphie, etc.). L'ensemble est augmenté d'index toponymiques et anthroponymiques, et devrait contenir une carte des lieux nommés dans le texte. Jehan Desanges (commentaire) Agrégé de grammaire (1953), après onze ans passés en Afrique du Nord et au Sénégal, il enseigne vingt ans à l'Université de Nantes (1964-1984) et vingt-cinq ans à la IVe Section de l'Ecole pratique des Hautes Etudes (1978-2003, Histoire de l'Afrique dans le monde gréco-romain). Depuis 2012, il est membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Sa bibliographie, dont le premier titre date de 1956, porte tant sur l'Afrique du Nord que sur l'Afrique nilotique et érythréenne dans l'Antiquité. Il a orienté ses recherches vers les structures tribales et les révoltes autochtones tout comme les campagnes militaires et expéditions lointaines menées par les Lagides et les Romains. Il s'est de plus adonné à l'étude de la géographie historique et de la toponymie comme à celle du peuplement (en particulier le peuplement dit éthiopien) ou des structures et découpages administratifs. Il a établi des éditions critiques et commentées ou, au moins, des études minutieuses de sources essentielles de l'Afrique antique, notamment celle du livre VI de l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien dans la collection des Université de France. Benoît Laudenbach (édition critique, traduction) Agrégé de Lettres classiques (2003) et docteur en Etudes grecques de l'Université Paris-Sorbonne (2012), Benoît Laudenbach est actuellement professeur dans le secondaire. Helléniste et papyrologue de formation, toutes ses recherches universitaires se sont orientées sur l'édition critique et la traduction de textes et documents grecs (Les lettres de Chion d'Héraclée, traduction et commentaire, Université Rennes II ; Les Epigrammes de Posidippe de Pella (P. Mil. Vogl. VIII 309), critique de l'editio princeps, traduction, commentaire, Université de Strasbourg ; Mondes nilotique et libyque : Strabon, Géographie, XVII, Université Paris-Sorbonne). Le présent volume est le résultat d'une partie de sa thèse consacrée au livre XVII de la Géographie de Strabon.

05/2014

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Sociologie

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 94-1. Fascicule 1

Sébastien Barbara. - Les phalanges de Socrate (X. , Mem. , I, 3, 11-13) Xénophon (Mem. , I, 3, 11-13) attribue à Socrate une image rapprochant les baisers des beaux garçons des envenimements causés par les araignées dites phalanges (? ??? ? ??? ). Parallèlement, Platon (Smp. , 217e-218b) prête à Alcibiade l'image de la morsure de vipère à propos de l'amour-philosophie. Ces images issues des topoi populaires de la morsure-piqûre de l'amour témoignent d'une tendance des socratiques à développer des comparaisons en rapport avec la sphère médicale et des échanges entre philosophes et médecins dans l'Athènes des Ve-IVe s. Dans le cas des phalanges le témoignage de Xénophon atteste, par sa date haute, une diffusion précoce de savoirs iologiques précis, notamment le lien causal entre symptômes critiques et morsure de la veuve noire méditerranéenne (Latrodectus tredecimguttatus Rossi) qui n'est pourtant pas facile à établir. Pauline Belin. - Le concept de consuetudo dans les traités rhétoriques de Cicéron Cet article se propose d'explorer les implications du terme consuetudo dans les traités rhétoriques cicéroniens où le terme est utilisé : De inuentione, 84-83 av. J. -C. , De oratore, 55 av. J. -C. , Brutus, 46 av. J. -C. , Orator, 46 av. J-C. , et les Partitiones oratoriae, 46 av. J. -C. Cette étude du terme de consuetudo entend retracer les origines du concept linguistique de consuetudo, formulé par Cicéron et repris par Quintilien dans l'élaboration de son Institution oratoire, et précisera les liens entre le sens général du terme et l'acception proprement linguistique qu'il acquiert, tout en éclaircissant les enjeux de ces différentes acceptions. Jaime Curbera. - Les noms de la mandragore selon Dioscoride Cet article traite des six noms de mandragores transmis dans le De materia medica de Dioscoride (? ??? ? ??? ? , ??? ? ??? ? ? , ??? ? ??? / ??? ? ??? , ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ??? ), ainsi que des quinze synonymes donnés dans les manuscrits alphabétiques de Dioscoride. L'article met l'accent sur l'aspect lexical (étymologie, brachylogie, emprunts), mais il traite inévitablement d'autres questions, comme les prières des herboristes, et il propose de nouvelles lectures pour les noms corrompus (? ??? ? ? , ??? ? ??? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ). Une dernière annexe explique un curieux nom de la plante en grec moderne (? ??? ? ??? ). Concepción Fernández Martínez. - Rythmes métriques accidentels ou locutions idiomatiques dans des inscriptions gauloises considérées comme carmina (CIL, XIII, 1983, 1972, 2073, 2216, 1849) L'article analyse les possibles formes métriques d'une série d'inscriptions latines considérées comme métriques, afin de décider de leur inclusion ou de leur exclusion du corpus des Carmina Latina epigraphica des Gaules. En outre, l'article propose une édition critique et un commentaire philologique de ces inscriptions. Jorge Martínez-Pinna. - Le nom de Servius Tullius Cet article traite du nom de Seruius Tullius, roi de Rome. Un lien avec le terme latin seruus, ainsi qu'une origine étrusque semblent peu admissibles. Au contraire, l'analyse de ce nom révèle une origine latine du personnage et son appartenance à un niveau social élevé. Jean-Louis Perpillou. - Anges et démons Dans ce texte posthume, qui fait suite à "Pouvoirs d'un chiffre" , paru dans ??? ? ??? ? ??? ? ? . Mélanges offerts à Charles de Lamberterie (Louvain, Peeters, 2020, p. 637-650), Jean-Louis Perpillou examine trois nouvelles séries d'exemples de la formule "3 fois 9" : les inscriptions d'Asie Mineure impliquant le dieu Mèn, un rite agraire lituanien et son correspondant grec (Hérodote VIII, 137), ainsi que des bylines russes qui relatent des pratiques magiques adressées à des démons ou des (arch)anges. La valeur non comptable de cette formule, très probablement héritée, s'y trouve confirmée. Gerd Van Riel, Victor Gysembergh. - L'Athéna de Saïs dans l'In Timaeum de Proclus Dans sa discussion du mythe de l'Atlantide, raconté par un prêtre de Saïs dans le Timée de Platon, Proclus se tourne vers la relation entre la déesse Athéna et la cité de Saïs en Egypte septentrionale. L'une des connexions astrologiques mentionnées par Proclus est qu'Athéna était un des astres arctiques. Dans ce contexte, le texte reçu du Commentaire sur le Timée de Proclus fait référence à certains qui lient Athéna à "la lune qui est là-bas" . Dans cet article nous analysons les diverses explications et émendations du texte. Nous examinons leur valeur par rapport aux spéculations astronomiques des Egyptiens et des Grecs, mettant à profit de récentes découvertes sur la transmission textuelle du commentaire de Proclus. A partir de cet examen, nous proposons de corriger le texte transmis. Inés Warburg. - De Lerina insula : tradición manuscrita, textos y edición El poema De Lerina insula, atribuido a Dinamio de Marsella (? 595 c.), celebra en dísticos elegíacos la fundación cristiana de San Honorato mediante una serie de tópicos tradicionales sobre la isla "santa" y sus habitantes. Dos códices de Isidoro de Sevilla (ms. Klosterneuburg 723 del siglo XII y ms. Göttweig 64 (78) del siglo XIII) incluyen la colección de inscripciones romanas conocida como Sylloge Turonensis ; en el apéndice de esta síloge se conserva el poema - no epigráfico y no romano - de Dinamio. Esta contribución propone una edición crítica del poema a partir de ambos testimonios, ya que las dos ediciones del siglo XIX se basan alternativamente en copias de uno de los dos manuscritos : la primera edición de 1888, en una copia de Klosterneuburg 723 y la segunda edición de 1897, en una copia de Göttweig 64. Los testimonios derivan de un ascendiente en común, pero ambos textos son independientes y complementarios.

02/2022

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Sociologie

Apprendre (de l'échec) du RSA : la solidarité active en question

En 2005, un rapport de la Commission Familles, vulnérabilités et pauvreté, présidée par Martin Hirsch, proposait un nouveau dispositif pour lutter contre la pauvreté. Baptisé revenu de solidarité active (RSA), ce dispositif devait remplacer les anciens minima sociaux, le revenu minimum d'insertion (RMI) et l'allocation de parent isolé (API), et rompre avec la logique traditionnelle de solidarité consistant à soutenir le revenu des ménages pauvres en contrepartie d'une insertion aux contours mal définis. La nouvelle forme de solidarité, la « solidarité active » que le RSA devait inaugurer consistait à tout mettre en uvre pour favoriser le retour à l'emploi des allocataires : leur envoyer les signaux (monétaires) pertinents pour les inciter à l'activité et pour récompenser l'emploi, mais aussi mettre en uvre des politiques et des dispositifs d'insertion de nature à soutenir leur recherche d'emploi. Deux ans après sa mise en uvre en juin 2009, le Comité national d'évaluation du RSA en propose un bilan très décevant : le dispositif n'a (presque) pas fait diminuer la pauvreté, il n'a globalement pas amélioré le retour à l'emploi des allocataires et n'a pas rendu les politiques d'insertion plus efficaces. Le Comité en conclut que le dispositif n'a sans doute pas eu le temps de produire tous ses effets et que d'autres évaluations sont nécessaires. Deux ans plus tard, ces conclusions apparaissent pour le moins indulgentes, plus encore qu'en 2011. Cet ouvrage entend réinterroger le RSA et le projet de transformation de la solidarité à l'aune de l'expérience du dispositif. Il ne s'agit pas d'en refaire l'évaluation mais d'analyser, avec un recul de cinq années, les raisons des difficultés de sa mise en uvre et de son insuccès. Cet ouvrage réunit les contributions d'une quinzaine de chercheurs de plusieurs disciplines (économistes, juristes, sociologues, statisticiens, etc.) ainsi que d'experts et d'acteurs de terrain. Alors que de nouvelles réformes de la solidarité sont envisagées, dans une période de restriction budgétaire, ce livre permet de mieux appréhender cette actualité et repenser la solidarité en tirant les leçons de l'expérience du RSA. Extrait du sommaire : Partie I. La « grande transformation » des politiques de lutte contre la pauvreté 1. La solidarité active : repenser les liens entre la protection sociale et l'emploi 2. Du RMI et de l'API au RSA : reformatage des dispositifs et réformes des politiques d'insertion 3. Évaluer pour légitimer Partie II. Le RSA, un minimum social pour agir sur le marché du travail 1. Les effets théoriques sur le marché du travail 2. Incitation et non-désincitation à l'emploi 3. L'effet du RSA sur le taux de retour à l'emploi selon la composition du ménage 4. Les effets sur les trajectoires des familles monoparentales 5. Un impact sur la demande de travail ? Partie III. L'insertion et le casse-tête de la généralisation de l'accompagnement des allocataires 1. Bilan de l'accompagnement des allocataires 2. L'accompagnement des artistes au RSA 3. L'orientation et la mesure de l'accompagnabilité des allocataires 4. La décentralisation des politiques d'insertion : bilan institutionnel Partie IV. Lutte contre la pauvreté : quelles logiques de redistribution ? 1. Lutter contre la pauvreté par les incitations à l'emploi : quelques paradoxes 2. La définition des « cercles de pauvreté » 3. Redistribution vers les travailleurs pauvres : une alternative à la hausse du Smic ? 4. Les restrictions d'accès aux étrangers 5. Le non-recours au RSA Partie V. Mettre en uvre le RSA 1. Pôle emploi, nouveau partenaire du RSA 2. Quelle participation des allocataires dans la gestion du RSA ? 3. Les Caf et le RSA 4. Les Conseils généraux et le RSA 5. Les financements du RSA

10/2014

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Ethnologie

Résistance et utopie dans l'Amazonie péruvienne. Le sel de la montagne

Ce classique publié au Pérou en 1968, après 5 éditions et sa traduction en anglais, apparaît enfin en français. Cet ouvrage se lit aujourd'hui comme s'il avait été écrit hier, avec la fraîcheur d'une voix nouvelle. Non seulement ce livre a inauguré les études amazoniennes au Pérou et dans le reste de l'Amérique latine au moment de sa publication, mais il a aussi devancé de loin les livres d'Eric Wolf Europe and the People without History (1982) et de Johannes Fabian Lime and the Other (1983) en présentant l'extraordinaire histoire de la rébellion du peuple Campa Ashâninka contre l'oppression coloniale espagnole. Par leur mouvement de résistance, les Ashâninka ont pu fermer leur territoire aux colonisateurs durant un siècle et demi. Le portrait et l'histoire de leur leader Juan Santos Atahualpa sont ancrés à jamais et se sont transmis parmi les peuples indigènes au-delà des frontières amazoniennes, inspirant des mouvements d'autonomie et de résistance. Varese, anthropologue italo-péruvien profondément inspiré par Antonio Gramsci, a créé avec son travail l'Histoire Subalterne des années avant que Ranajit Guha lance son groupe d'étude dans le sud de l'Asie durant les années 1980. Cependant, contrairement à l'école des Etudes Subalternes, Varese ne voit pas la spiritualité amazonienne de la même façon que la majorité des intellectuels marxistes et socialistes - c'est-à-dire comme construction du colonialisme - et reconnaît dans celle-ci les ressorts profonds de sa résistance. Cette opposition exprimée en 1968 est notable et le reste aujourd'hui. Elle manifeste une grande originalité, une liberté de pensée et une sensibilité profonde face à la réalité vécue par les Ashâninka. Ce livre fut le premier en son genre, de façon que quand le gouvernement de gauche de Juan Velasco Alvarado prit le pouvoir en 1968 avec la détermination d'améliorer la situation des peuples indigènes du Pérou exploités et opprimés, il s'adressa à Varese pour qu'il aidât à la création d'une institution focalisant ses efforts sur les besoins les plus urgents des peuples indigènes amazoniens. Varese est respecté par les peuples amazoniens du Pérou comme le géniteur de la Loi des Communautés Natives de la Forêt qui a permis la délimitation légale des terres indigènes ainsi que l'organisation autonome des gouvernements communaux traditionnels dans leur lutte contre le vol et l'invasion des terres. Varese a aussi participé à la législation qui autorise l'éducation bilingue en espagnol et en langues indigènes pour les étudiants des communautés indigènes. Bien que ces lois aient été érodées par tous les gouvernements postérieurs, l'esprit et le mouvement social qui les inspirèrent n'ont pas disparu. Avec le contrecoup soutenu par la CIA qui renversa Juan Velasco Alvarado en 1975, Varese et ses collègues ayant travaillé pour le gouvernement Velasco eurent des difficultés à trouver du travail au Pérou. Varese fut invité par l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire de Mexico, à reprendre ses études parmi les peuples indigènes de Mésoamérique. Son implication sociale l'amena à être membre du Jury du IV tribunal des Peuples Bertrand Russell (Rotterdam, 1981) et à travailler comme consultant pour le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU dans le cas de la guerre génocide des peuples mayas du Guatemala. Après quinze ans passés au Mexique, Varese fut nommé Professeur titulaire à la chaire du Département des Etudes Indigènes de l'Université de Californie, Davis, où il a fondé le Centre d'Investigation Indigène des Amériques et où il poursuit son activité académique et activiste accompagnant les peuples indigènes des Amériques.

09/2015

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Judaïsme

Féminité d'Israël. Etre féminin à deux (masculin & féminin)

L'ouvrage expose la thèse selon laquelle " le peuple juif est perçu comme féminin " Cette féminité est établie dans son rapport aux nations (chap. I), à Dieu (chap. II) ; après avoir analysé les métaphores concurrentes (chap. III), l'auteur en vient à l'examen méthodique des principaux textes de la tradition juive, le Pentateuque (chap. IV), les Prophètes (chap. V), les Hagiographes (en fait le Cantique des Cantiques, chap. VI) et la Kabbale (chap. VII). Au-delà des thèses précises et fermes (par ex. , sur le Pentateuque, " aucun des versets étudiés ne dit explicitement que [Dieu] est notre époux ", p. 103), on insistera sur plusieurs points - de forme d'abord. 1)Le trajet méditatif. L'ouvrage se donne comme une méditation continue, un cheminement que le lecteur doit faire avec l'auteur. En cela, il s'agit moins d'un traité, qui proposerait des thèses et des concepts déjà disponibles et préalablement conquis, que d'un parcours réflexif en quête de ses propres conclusions, souvent provisoires, toujours justifiées. 2)Le mode de ce parcours est l'étude exégétique, et particulièrement l'exégèse talmudique. D'abord parce qu'il déploie commentaire, questionnement, rapprochement de textes de la tradition juive (talmud, midrash, etc.), éventuellement apories ; ensuite, parce qu'il convoque nombre de connaissances amies, dont on comprend qu'elles ont constitué le cercle d'étude où plusieurs des enseignements rapportés ici ont été élaborées ; l'auteur les cite textuellement, obéissant sans doute à l'adage talmudique selon lequel " quiconque rapporte un enseignement au nom de son auteur hâte la venue du Messie ". La présence de ces noms propres, si elle étonne d'abord, crée progressivement une atmosphère de chaleureuse et amicale confiance envers l'auteur. Au surplus, les références convoquées, caractérisées par leur diversité (D. Horvilleur, J. Darmon, M. -A. Ouaknine, etc.), le sont sans aucun parti pris idéologique ni religieux : sera ici mentionné tout propos qui pourra donner à penser. Voilà pour la forme. Sur le fond, on soulignera : 3)Le brouillage des catégories de féminin et masculin réfractaire à toute simplification. Il ne s'agit ni d'hypostasier des catégories anthropologiques - analogiquement repérées en Dieu - ni, à l'inverse, de se défaire de catégories et de concepts qui demeurent précieux pour penser les rapports entre passivité et activité. L'ouvrage permet donc une sortie intelligente et suggestive hors des schèmes éculés au moyen desquels sont parfois pensés les rapports de genre. 4)Sur le plan proprement philosophique, c'est avec l'ontologie - donc avec Aristote et Heidegger, de façon implicite - que ce projet se mesure, et dès les pages d'ouverture où Dieu s'entend comme l'être de l'étant, et où le féminin et le masculin sont pensés en termes ontologiques : " L'être comme masculin, l'étant comme féminin ". Il établit également passim une théorie de la métaphore (rapport nimshal/mashal), qui peut être lue comme l'esquisse d'une théorie juive de l'analogia entis. Enfin, il fait sienne une conception cartésienne de l'amour. L'auteur, citant E. Bonamy, affirme qu'on ne trouvera ici nulle phénoménologie et encore moins de phénoménologie lévinassienne. Mais on peut penser que les rapports entre activité et passivité exigent une phénoménologie, cette dernière fût-elle non lévinassienne (contrairement à la thèse lévinassienne d'une " passivité plus passive que toute passivité " ; l'accueil exige ici l'activité de recevoir) ; qu'il faille totalement se défaire de Levinas n'est pas sûr, s'il est vrai que chez ce dernier aussi, et Derrida le lui a suffisamment reproché, la femme elle-même incarne la figure de l'accueil. La modestie apparente de cet ouvrage, où affleure une éthique du discours et de l'étude, ne doit pas empêcher qu'on y voie un projet spéculatif subtil, renseigné et parfaitement bienvenu : il est toujours heureux que les théologiens et les penseurs qui inscrivent leur travail dans " l'horizon du religieux " se saisissent des questions que leur pose le siècle - question du sexe, du genre et de l'amour. Ainsi contribuent-ils à un échange intellectuellement fécond et politiquement pacificateur entre les idiomes du monde et ceux des textes sacrés.

10/2023

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Histoire de France

Intercenales/petites pièces à lire entre convives

Ces Petites pièces à lire entre convives illustrent, au sein de l'oeuvre latine si diverse d'Alberti (1404-1472) - d'abord plus connue pour ses dialogues de morale et ses traités techniques et théoriques -, la veine du serio ludere, cet art d'inspiration lucianesque qui a été si bien défini par Roberto Cardini dans Alberti o della nascita dell'umorismo moderno (1993). Ce dernier recueil ne fut jamais totalement achevé. Il resta, jusqu'à la mort de son auteur, in fieri, tel une sorte de laboratoire de l'invention, voire de l'expérimentation poétique, et par suite connut une fortune éditoriale des plus mouvementées. Eparpillées en divers manuscrits, les pièces qui le composent ne figureront pas dans la première édition des petites oeuvres latines publiées par Massimi autour de 1500 : il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour que Girolamo Mancini publie en 1890 les deux premiers livres et le quatrième (le Defunctus et l'Anuli) et le XXe siècle pour que Cecil Grayson publie Uxoria. C'est seulement un hasard providentiel du dernier après-guerre (la découverte, dans les combles du couvent des dominicains de Pistoia, d'un manuscrit contenant les livres IV à X), qui permettra de se former pour la première fois une idée approchante de l'oeuvre intégrale. L'édition partielle des Intercenali inedite par Eugenio Garin (1964 et 1965) sera suivie à brève distance de l'édition des dix livres avec traduction anglaise de David Marsh (1987) et de deux éditions italiennes, de I. Gaghella (1998) et de F. Bacchelli-L. D'ascia (2003). Approfondissement de l'édition critique insérée dans le volume des Opere Latine publiées en 2010 (Roma, Istituto poligrafico) où elle est suivie de la traduction italienne de M. Letizia Bracciali Magnini, la présente édition, accompagnée en vis-à-vis par la traduction française de Claude Laurens qui conserve à ces textes toute leur vivacité et alacrité, est la première qui débrouille l'écheveau inextricable de la tradition, la seule qui soit fondée sur une hypothèse d'ensemble et sur la collation complète des témoins dont les rapports réciproques sont discutés dans l'Introduction générale consacrée tout entière à la prodigieuse génétique du texte (et qui, à cet égard fera date), ainsi que dans les introductions à chacune des pièces ; la seule aussi qui reproduise l'agencement (succession des livres et ordre des pièces à l'intérieur de chaque livre) du manuscrit P, lequel conserve, pour autant qu'on puisse le savoir, la rédaction "ultime" des Intercenales. Chaque texte a été pour la première fois subdivisé en paragraphes qui répondent à des scansions logiques, mais les portions de textes ainsi délimitées sont en général brèves, de façon à faciliter la triangulation parfois très complexe entre le texte et sa justification philologique et son commentaire qui occupent le deuxième tome. Dans le deuxième tome qu'il pourra ouvrir commodément à côté du premier, le lecteur trouvera, donné dans l'ordre des pièces, l'apparat critique, précédé pour la première fois, pour la vingtaine de textes transmis en rédactions multiples, par l'apparat rédactionnel. Suit, pour chacune d'elles, un vaste commentaire, mis en français, comme la grande Introduction, par Frank La Brasca, et fruit lui aussi de recherches de première main pour répondre aux objectifs suivants : la discussion sans complaisance des principales conjectures proposées par ses prédécesseurs et parfois aussi repoussées ; l'attention aiguë portée aux faits de langue, le latin d'Alberti mêlant, même si elles ont des poids différents, toutes les phases de la latinité ; le "démontage des textes" mettant à jour le travail de mosaïque théorisé ailleurs par l'auteur et permettant de mesurer le taux d'originalité de compositions nourries de culture antique ; mais aussi l'intertextualité interne, voire les autocitations - Alberti étant un de ces auteurs qui se sont constamment réécrits eux-mêmes ; enfin l'identification par un des meilleurs connaisseurs des genres et des styles qu'il expérimente dans une oeuvre placée, on le vérifiera avec délices, sous le signe de la varietas.

02/2018

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Littérature française

Jusqu'au cerveau personnel. (2003-2013)

Les deux livres de Philippe Grand parus simultanément en 2015 et co-édités tous deux par les éditions Héros-Limite et Eric Pesty éditeur, correspondent respectivement à la première et à la troisième et dernière phase d'un travail d'écriture entamé il y a une trentaine d'années. Les lecteurs connaissent déjà le "coeur temporel" de cette entreprise au long cours, sous la forme de 4 livres publiés dans un ordre ne correspondant pas à la chronologie de l'écriture : Tas IV(éditions Ivréa, 1999), -TAS-(Horlieu éditions, 2004), Tas II(Eric Pesty éditeur, 2007) et Fantaisies(Editions Héros-limite, 2011), et ils ont pu se former une idée du "tout" avec deux autres titres au statut particulier (Sous un noeud de paroles et de choses, Fage éditions, 2009, et TDM, Eric Pesty éditeur, 2009). Avec [NOUURE] etJusqu'au cerveau personnel sont rendus publics les deux bouts, l' "origine" et la "fin" du chemin tracé depuis 1984 et sans qu'aucun projet a priorin'ait été posé par l'auteur - ce n'est qu'après-coup, avec la parution des livres documentant son "faire" , qu'il lui est apparu que si quelque projet le sous-tendait, c'était celui de "penser sur le papier" et en acceptant comme "objets de pensée" tous les "sujets" que vivre lui présentait : les rencontres esthétiques, les joies, malheurs, poisons de la vie réelle, toutes les questions liées à son activité de "fabricant de phrases" (aspirations et limites de son mode d'écriture, arrêts et reprises, interférences entre l'écrire et le publier...) etc. Entre 1984 et 1989 s'accumulèrent des pages que l'auteur resserra sous le titre NOUURE. Le cycle qui démarra ensuite (1989-1999) l'éloigna de cette première phase, pour la raison que l'écriture y affichait un caractère poétique et aphoristique marqué peu ou prou en décalage avec le mélanges des genres ou l'impureté qui présidaient au procès d'écriture en cours, celui des Tas. Nouuretoutefois ne fut pas jeté au feu, et l'auteur au fil du temps revint régulièrement à son idée de réduire cet ensemble démesuré aux seuls morceaux en phase avec sa propre actualité ou auxquels il sentait sa "biographie" indissolublement attachée. Dans le livre qui est finalement résulté de cette contraction, [NOUURE], une préface datée de 2008, "Comment 158" , détaille les motifs, étapes, accidents, réticences qui ont ponctué ce travail de réduction jusqu'à l'inéliminable. C'est dans Jusqu'au cerveau personnel, dont l'élaboration a couru sur dix ans (2003-2013), que l'idée de publier [NOUURE] a pris corps : il formerait en tant que livre son "pendant" , et le plus ancien paraissant avec le plus récent, les "fondements" avec l' "extrémité" , le corpus se refermerait, en même temps peut-être qu'une période de vie. JCPn'appartient pas plus que les divers "tas" ou Fantaisies, ouvrage dans la continuité directe duquel il s'est écrit, à un genre défini : même matière impure et mélangée (anecdotique, poétique, philologique, etc.), même principe a minimade composition (la successivité), même écriture excessivement spéculaire qui impose l'impression de lire le journal de l'écriture elle-même... , tous traits qui en font un objet réfractaire à la présentation, qu'il assume en quelque sorte tout seul et de façon extrêmement précise et nuancée dans de denses blocs de prose. Sous la notion de "cerveau personnel" que le titre convoque, l'auteur semble concevoir une sorte de penser intime que chercherait à atteindre l'écriture, un noyau qu'elle touche peut-être parfois ou a cru toucher mais qui serait finalement incompatible avec elle, un "point d'opacité" au-delà du pouvoir-dire et, peut-être, de tout vouloir-dire. L'instruction de cette notion est longue et obscure parce que contradictoire : c'est documenter un détachement progressif des mots, et ceci en poussant à son épuisement l'écriture jusqu'alors pratiquée. L'idée de l'inutilité d'écrire ou du moins de l'inadéquation de l'écriture effleure par moments dans JCP, jusqu'aux dernières pages où elle se renforce pour imposer la couleur sombre de la renonciation.

03/2015

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Histoire et Philosophiesophie

La belle histoire du cerveau

Des premières observations faites par l'homme préhistorique, aux développements actuels de l'intelligence artificielle, cet ouvrage, rédigé par un neuroscientifique rigoureux et passionné de vulgarisation scientifique, offre un panorama complet de la recherche cérébrale à travers l'histoire, en rendant compte des découvertes les plus récentes. Le style choisi, évitant toute formalisation, divertira et intéressera tout lecteur fasciné par la complexité de cet organe encore méconnu. Sommaire Première partie. Du Big-bang à l'homo sapiens (23 fiches) Donner des repères concernant l'évolution de la vie, du système nerveux et plus particulièrement du cerveau (phylogénèse et ontogénèse) tout en posant les définitions nécessaires à la compréhension de l'ouvrage. L'origine de la vie. La classification des êtres vivants. Les vertébrés. Les mammifères. Les singes. Le vocabulaire : le cerveau, le cervelet, la moelle épinière et les nerfs. L'évolution du système nerveux dans le règne animal. Evolution du cerveau des hominidés. Techniques de mesure du cerveau. Modifications structurelles du cerveau. L'australopithèque chasse en s'attaquant à la tête et utilise des outils. Les premières trépanations. Modification du cerveau entre l'australopithèque et l'homo sapiens. Le cerveau du foetus à la naissance. Le cortex de l'homme. Les structures sous corticales. Les structures cérébrales gérant le sommeil, la vigilance et les attentions. Les structures cérébrales en charge des perceptions. Le cerveau et la motricité. Les modifications cérébrales déterminées par les apprentissages. Les structures cérébrales où sont stockées les mémoires. Cerveau et langages. Motivations, émotions et cerveau. Deuxième partie. Des conceptions du cerveau de l'australopithèque à la cartographie cérébrale (31 fiches) Dans l'Egypte ancienne, l'âme est dans le coeur, dans la Grèce antique, le cerveau devient le centre des sensations, dans la Rome Antique les fonctions cérébrales sont associées aux cavités du cerveau, la Renaissance assimile le cerveau à une machine tandis qu'au siècle des lumières on découvre l'électricité cérébrale. Dans l'ancienne Egypte le corps est assimilé au Nil (-1000 à -500 av JC). Le coeur est le centre de l'âme. Premières dissections de blessés à la tête. Dans la Grèce antique (-800 à -500 av JC) le coeur reste le centre de l'âme. Le bâton d'Asclépios (esculape romain) caducée. Serment d'Hippocrate, le cerveau est le centre des sensations. Hippocrate et la théorie des humeurs. La Rome Antique et les premières localisations cérébrales (Ier au IVe siècle). Précis d'anatomie de Galien, les commandes motrices partent des ventricules. Les nerfs sensitifs émergent du cerveau, les moteurs émergent du cervelet. Description de la chaine sympathique et des ganglions afférents. Le siège de l'âme et de l'intelligence n'est plus le coeur mais le cerveau. Cartographies cérébrales. Au Moyen Age pas d'évolution : l'église interdit les dissections. Les écritures saintes contiennent ce qui est nécessaire à la compréhension de la vie. A la renaissance, approche mécaniste du cerveau et plus généralement de l'homme (XIIIe- XVIIe). Mise en cause de l'enseignement de Galien. Dissection de cadavres par Léonard de Vinci. Dessins d'anatomie proposés par Léonard de Vinci. Les esprits animaux circulent le long des nerfs en partant des ventricules. Descartes : le cerveau est une machine qui permet de percevoir, de se souvenir et de se déplacer. Descartes décrit les actions réflexes qui se déclenchent sans intervention de l'esprit. Le sommeil correspond à un état sans circulation des esprits animaux. Développement de l'étude anatomique du cerveau. Mise en correspondances entre les lésions cérébrales et les pertes de mémoire. Au siècle des Lumières, découverte de l'électricité animale et développement de la cartographie cérébrale (XVIIIe- XIXe). Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle les esprits animaux circulent le long des nerfs, pour Willis, les nerfs secrètent un mélange de sang et de fluides nerveux tandis que selon Newton, l'influx nerveux se propage par vibrations. Développement de l'électrothérapie pour soigner les maux de tête ou la goutte. Mise en évidence de la conduction électrique des nerfs expérience de Galvani. L'électricité circule même dans le cerveau. Mesure de l'électricité par le galvanomètre de Dubois-Reymond. Gall estime que le volume du cerveau est un indicateur des capacités mentales. Discussion entre les partisans des localisations et ceux de l'unité du cerveau. Troisième partie. Des localisations cérébrales à l'intelligence artificielle (64 fiches) De la fin du XIXe siècle au XXIe siècle, développement de la cartographie cérébrale, de la mise au point du microscope permettant la description des neurones, de la transmission synaptique, de l'imagerie cérébrale et de ses conséquences en terminant par l'intelligence artificielle. A la fin du XIXe siècle, l'autopsie de patient aphasiques permet de localiser les zones du langage. Découverte de l'hétérogénéité des hémisphères cérébraux. Rôle de chacun des hémisphères. Distinction entre système sympathique et parasympathique. Développement des localisations cérébrales. Analyse et description du cortex moteur et pré moteur. Analyse et description des sensations motrices. Rôle du cortex frontal. Développement de la neurochirurgie. Mise en correspondance entre pathologie et lésions du cerveau. Charcot développe l'hypnose. Freud assiste aux séances d'hypnoses de Charcot. La fondation de la psychanalyse. Les successeurs de Freud. Publication d'un Atlas des centres cérébraux et de leurs fonctions. Mise au point du microscope. Les systèmes de coloration. Description du neurone. Chronologie de l'étude des neurones. Découverte des cellules gliales. La transmission neuronale se fait par étincelles. Au début du XXe siècle, découverte des synapses et de la transmission chimique. Description des synapses. Découvertes des neuromédiateurs. L'acétylcholine. Les catécholamines. Les types de transmissions : activation, inhibition, modulations. Neuromodulateurs. Implications des neurotransmetteurs dans les troubles psychiatriques. Cartes précises des cortex et de leurs fonctions. Cartes des structures sous corticales et de leurs fonctions. A la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, développement de l'imagerie cérébrale. Scanner. IRMf. Utilisation permettant de suivre l'activité cérébrale durant la réalisation d'une tâche. Les IRM de demain. Apport de l'IRM à la connaissance du cerveau. Découverte de la neurogénèse. Lieux où se développe la neurogénèse. Découverte et localisation des neurones miroirs. Le génie génétique. Neurosciences cognitives. Intelligence artificielle, principe. Les neurones formels. Organisation des couches neuronales. Intelligence artificielle, applications. Développement de l'Intelligence artificielle. Les limites de l'intelligence artificielle. Cerveau et intelligence artificielle.

10/2020

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Introduction historique au dro

Introduction critique au droit naturel

Javier Hervada - Introduction critique au droit naturel Il s'agit de la traduction française de l'oeuvre très connue du professeur Javier Hervada, déjà amplement diffusée en Espagne. Les voix qui vont à contre-courant, surtout lorsqu'elles ne sont pas le fruit d'un désir de se distinguer, mais reflètent une honnête cohérence intellectuelle, attirent toujours l'attention et valent la peine d'être écoutées. C'est le cas une fois encore du nouvel ouvrage, Introduction critique au droit naturel, dont l'auteur, le professeur Javier Hervada, est directeur de la revue sur les fondements des institutions juridiques et des droits de l'homme "Persona y Derecho". Bien que les deux volumes du Compendium de droit naturel, dont le professeur Hervada est également l'auteur avec le professeur Sancho Izquierdo (voir la recension dans "lus Canonicum" XXI (1981) 487-492), nous pensons qu'avec cette Introduction critique, une première partie du traitement scientifique du droit naturel peut être considérée comme achevée : la partie générale. A partir de perspectives qui, pour ceux qui ne connaissent pas son abondante bibliographie antérieure, sembleront originales et inédites, bien qu'enracinées dans les voix les plus dissociées du passé, le professeur Hervada propose un examen critique de la problématique du droit naturel. Mais son objectif n'est pas d'aboutir à une autre théorie sur le sujet. En effet, il est possible de construire des théories sur le droit naturel - qui ne sont d'ailleurs guère originales -, il est possible de solliciter son intelligence pour trouver une formulation complète qui réponde à la question de son essence (le quid ius de la distinction terminologique kantienne), une voie ouverte et louable, mais en dehors des intentions de l'auteur. Le professeur Hervada fait une science du droit naturel, il étudie le quid iuris, "ou, pour le dire plus génériquement, les divers éléments naturels du droit en vigueur, et, par conséquent, les principes naturels de l'ordre juridique par rapport à sa réalisation pratique" (p. 183). S'il s'agit là d'une limitation - si je puis dire - "par le haut" , du contenu de l'ouvrage, qui n'est pas une philosophie du droit, "par le bas" , la science du droit naturel "se distingue - et cela est fait dans l'ouvrage - des différentes branches de la science juridique. En se limitant à la seule justice naturelle, la science du droit naturel se restreint en raison de son objet, marginalisant tout ce qui appartient à la science du droit positif" . Le droit naturel est une spécialisation au coeur de la science du droit - et non une branche dont les autres pourraient plus ou moins se désintéresser, puisque "toutes les branches doivent connaître, synthétiser et harmoniser le droit naturel et le droit positif" - qui contribue à perfectionner la science du droit dans son ensemble et ses différentes branches, en partageant avec elles sa finalité et, par conséquent, sa caractérisation formelle (voir p. 148). Cet effort de concordance dans les contenus, avec cette "localisation" systématique de la science du droit naturel, justifie l'adjectif "critique" dans le titre du livre. Mais il y a plus : nous avons dit que le livre évite la théorie, et le fait est que tout au long des 187 pages, il ne parle pas, n'élabore pas, mais décrit une réalité : "quand nous parlons de droit naturel, ce dont nous parlons, c'est de l'homme qui est la réalité centrale de la société ; l'homme ne se présente pas aux autres comme un être que l'on peut traiter par caprice, mais comme un être digne et exigeant, détenteur de droits inhérents à son être propre. En outre, la dignité de l'homme est le fondement de tous les droits, de sorte qu'en dehors du respect de ce que l'homme est et représente, il n'y a pas de droit, mais seulement de l'arrogance et de l'injustice, même si les instruments de l'injustice prennent la forme de la loi" (p. 11). L'homme est le détenteur de l'essentiel du droit, de ce qui est juste, et à qui il faut donner ce qui lui appartient - ou exiger, pour qu'il le donne, ce qu'il possède injustement. "Ce qui est sien" , qui l'est par le fait d'être homme ou parce que les hommes le lui accordent : dans le premier cas, il s'agit du droit naturel. Par conséquent faire du Droit naturel une science consistera à décrire l'ensemble ce qui est juste par nature (Partie Spéciale). Mais cette partie générale doit être précédée d'une étude de la notion, de la méthode et du développement historique de la discipline ; ces dernières ayant été traitées dans les deux volumes précités, le plan de l'ouvrage que nous présentons, précédé d'une Introduction, commence par une analyse de ce qui est juste et de la justice (p. 115). Le point de départ de cette analyse est, tout simplement, le fait que les choses sont partagées : "Tout n'appartient pas à tout le monde, tout n'appartient pas à la communauté humaine (...). Les choses, étant attribuées à un sujet, étant réparties, passent sous l'autorité d'un homme ou d'une collectivité : elles sont à lui" (p. 25). C'est un fait établi et vérifiable. La justice n'attribue pas les choses : elles sont déjà distribuées. L'acte de justice est un acte second, qui dépend toujours d'un acte antérieur qui attribue ces choses, qui produit le "sien", le "mien", le "tien" ; qui confère, en somme, le titre à la chose, qui rend la chose "due", qui fait naître le droit. De là, nous pouvons conclure : la justice, donner à chacun son dû, son droit. Ou ne pas le donner : l'injustice. "Donner - à chacun - le sien" : en lisant les pages 31-41, on comprend ce qu'est le Droit naturel, la justice, l'injustice, pourquoi Kelsen s'est trompé, pourquoi le positivisme juridique s'attaque à la partie la plus intime de l'être humain et conduit à la grande tragédie - en niant le Droit naturel - d'être désarmé face à une loi injuste. L'auteur aborde ensuite la notion d'"équité" (pp. 41-49) : là est développée la véritable signification de l'"égalité" en droit, si éloignée, si elle est bien comprise, des démagogies égalitaristes habituelles ; on distingue aussi le "titre" et le "fondement" du droit, - sujet auquel sera consacré le § 6 - si importants pour bien comprendre, par exemple, le droit de propriété, droit fondé sur la nature humaine, et compatible avec l'existence de la propriété injuste - l'injustice provenant du titre - et toutes les approches de redistribution des biens en rapport avec le bien commun. "La relation de justice" est définie au § 4, où certains de ses aspects y sont décrits : l'égalité entre ses sujets et l'intersubjectivité ou altérité. Les pages 52-63 traitent successivement de la justice commutative, de la justice distributive et de la justice légale. Et comme dans les relations humaines, tout n'est pas justice, il faut "combiner et harmoniser la justice avec d'autres vertus" : une tâche en partie assumée par l'équité (pp. 68-71). "L'équité est une justice nuancée" : l'art de l'équité et de la justice est donc un prolongement de l'art du juste, car l'équité opère par rapport à la justice ; ainsi l'art du juriste "peut être défini plus complètement comme l'art du juste et de l'équitable". En revanche, les notions d'injuste et d'injustice apparaissent, aux pages 72-78. "On ne peut en aucun cas dire que la contrainte appartient à l'essence du Droit" (p. 73). En effet, si le Droit est "ce qui est juste", et la justice "donner à chacun ce qui est sien, son propre droit", la contrainte n'y a évidemment pas sa place en tant qu'élément constitutif ; de même, le juge, la procédure, etc. n'y ont pas non plus leur place. D'où l'affirmation de l'auteur selon laquelle la force est également un sous-produit du droit, un substitut de celui-ci (p. 73), "qui peut être utilisé lorsque les moyens légaux échouent". Ainsi, "celui qui s'oppose au paiement de la dette au moment fixé, peut être privé par le créancier des biens appropriés, sans qu'il y ait là aucune injustice, car la dette de justice est une dette au sens strict, et donc le créancier - dans ce cas - prend ce qui lui appartient" (pp. 76-77). Pour bien comprendre cela, il faut peut-être faire un saut dans la lecture du livre : "l'exécution forcée (du droit appliqué) est l'accomplissement d'une loi ou la réalisation d'un droit, mais elle n'est ni la loi ni le droit (...). Le droit est le système rationnel des relations humaines, qui peut être accompagné par la force et d'autres formes de garantie d'efficacité, mais il n'est ni la force ni le système social de garantie du droit" (p. 177). En d'autres termes, la coercition, comme d'autres formes de garantie, n'est pas essentielle au droit, mais elle peut - et c'est souvent le cas - devenir essentielle à son efficacité. C'est peut-être pour cette raison - et il faut remercier le professeur Hervada pour la clarté de la distinction - que l'on affirme que la coercition est essentielle au droit : elle peut en effet être essentielle à son efficacité dans le cas concret, mais non pour sa validité. On pourrait affirmer en ce sens que la coaction, comme d'autres formes de garantie, est comme le mécanisme de la coercibilité du droit. Ce point nous conduit également à une autre réflexion, dans la sphère du droit pénal, domaine dans lequel l'affirmation susmentionnée est généralement faite : dans quelle mesure l'injustice peut-elle, au moins indirectement, donner lieu à un droit : le droit de punir, de donner à ce qui est "injuste" ce qui lui est dû, c'est-à-dire la peine ? La troisième partie traite de la " justice naturelle " : notion, existence, genres, contenus du Droit naturel, et son rapport à l'historicité ; justice positive, et rapports entre celle-ci et le droit naturel (pp. 79-114), qui nous semble constituer le coeur de l'ouvrage, et dont le commentaire ne peut être autre chose qu'une forte recommandation de lecture. Après avoir analysé la justice et ce qui est juste, et expliqué ce qu'est le juste naturel, nous étudions, dans la partie IVa, "le sujet du droit". Sur le plan conceptuel, il faut distinguer la personne au sens juridique et la personne au sens ontologique, mais les deux concepts se réfèrent à la même réalité : l'homme. La relation entre l'un et l'autre est précisée dans la réponse à deux questions fondamentales : être sujet de droit, être une personne au sens juridique, est-il d'origine positive ou naturelle ; et en ce sens, tous les hommes sont-ils des personnes ? Les sujets de droit sont en relation les uns avec les autres (altérité), ce qui donne lieu à la structure première et fondamentale de la réalité juridique : les rapports juridiques ; la question de savoir quel est le principe naturel de ces rapports est la deuxième question de cette partie. Force est de traiter ensuite de la "règle de droit" (partie Va) : la norme n'est pas le droit - bien que par extension on l'appelle ainsi dans le langage courant - mais sa règle : elle sera donc toujours juridique si et seulement, le comportement qu'elle prescrit constitue une dette juste. Ce n'est pas le pouvoir, le pacte, le consentement entre égaux qui la rend obligatoire ; la norme juridique oblige parce qu'elle prescrit un comportement qui constitue un devoir de justice, qu'il soit commutatif, légal ou distributif. Pour cette raison, et parce que le juriste n'est pas un "légaliste", en cas de conflit entre la loi et la justice, le vrai juriste penchera pour la justice et non pour la loi. Comme le juste se divise entre ce qui est juste ou droit naturel et en ce qui est juste ou droit positif, les règles de droit respectives se divisent elles aussi en naturelles et positives. Celles qui se réfèrent au droit naturel font partie de ce que l'on appelle le droit naturel, qui fait l'objet de la partie VIa : présupposés, existence, définition, contenu, caractère contraignant, structure, relation avec les lois humaines, etc. Le droit naturel et la loi naturelle ne peuvent être séparés, mais ils ne peuvent non plus être confondus : le droit naturel n'est pas tout, mais cette partie de la loi naturelle qui se réfère à - et réglemente - les relations de justice légale, distributive et commutative (p. 171). La partie VIIa analyse les rapports entre le droit naturel et le droit positif, en exposant d'une part les principes qui régissent cette relation, et d'autre part leur unité au coeur d'un système unique qu'est le système juridique, en précisant le rôle du droit naturel dans ce système unique. La dernière partie (VIIIa), à laquelle nous avons déjà fait allusion au début, justifie l'ensemble du livre. Le professeur Hervada se présente dans cet ouvrage comme un juriste authentique et véritable : il ne fait pas de la philosophie du droit, mais étudie le fait juridique d'un point de vue scientifique ; il ne descend pas non plus sur le terrain prudentiel, qui appartient à la jurisprudence. Il traite, disions-nous, du quid iuris du droit naturel, considérant le droit naturel non comme une branche de la science juridique, mais comme une spécialisation qui contribue à perfectionner la science juridique dans son ensemble et ses différentes branches" (p. 184). C'est là, à notre avis, le caractère "critique" de cet ouvrage ; la science du droit naturel a son chemin spécifique : l'auteur le suit - le redécouvre - d'un trait précis et clair. Et c'est cette précision rigoureuse qui lui permet de faire allusion à des questions philosophiques ou de descendre au cas concret sans risque de confusion ou de mélange sans discernement, sans corrompre par conséquent le concept et le contenu authentiques du droit naturel. Javier Hervada-Xiberta (1934-2020) a été directeur honoraire, à l'Université de Navarre (Pampelune), du Département de philosophie du droit ainsi que du CERSIP- Division des droits de l'homme et Droit naturel ; il a présidé longtemps aux destinées de la revue internationale Persona y derecho, qu'il a fondée en 1974 et de la revue Ius canonicum. Il a organisé de prestigieux congrès internationaux, avec des participations venues de tous les continents. DU MEME AUTEUR Son oeuvre couvre les domaines juridique, philosophique et de droit naturel. Signalons, en dehors de nombreux articles, parmi ses principaux ouvrages - Histoire de la science du droit naturel - Quatre leçons de droit naturel - Leçons de philosophie du droit - Théorie de la justice et du droit - Ecrits de droit naturel - Dialogues sur l'amour et le mariage En collaboration avec J. M. Zumaquero : Textes internationaux des droits de l'homme ; Textes constitutionnels espagnols.

06/2024

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Interdictions israélites. Recherches économico-juridiques sur l'interdiction de la propriété aux Israélites, Edition

L'ouvrage de Cattaneo, les Ricerche economiche sulle Interdizioni imposte dalla legge civile agli Israeliti, fut composé entre novembre 1835 et mars 1836 ; amputé d'un paragraphe par la censure, il parut en 1837. La traduction est due à Arnaud Clément, agrégé de philosophie, traducteur de La philosophie de Leopardi d'Adriano Tilgher (Editions Conférence, 2016) ; elle est précédée d'un essai introductif de Pierre Savy, maître de conférences en histoire du Moyen âge à l'université Gustave Eiffel et directeur des études pour le Moyen Age à l'Ecole française de Rome, dont les recherches portent sur l'histoire des communautés juives en Italie du Nord à la fin du Moyen Age, co-éditeur, avec A. Guetta de The Question of the Jewish Minority in Early Modern Italy (Viella, 2020) et avec Katell Berthelot d'une Histoire des Juifs. En voyage en 80 dates, de l'Antiquité à nos jours (Paris PUF, 2020). L'ouvrage contient également trois appendices : l'appendice I contient les pages vi-viii de la Préface aux Memorie di economia publica (Milan, 1860), pages qui relatent l'accueil réservé aux Interdizioni, dont l'argument se voit résumé ; l'appendice II donne la refonte du chap. des Interdictions des Israélites, etc. , rejeté par la censure ; enfin l'appendice III propose un texte de Giuseppe Mazzini qui fait état du " Différend entre Bâle-Campagne et la France ", reprenant le problème de Cattaneo du point de vue du rapport entre les deux législations. Quel est le point de départ de l'ouvrage de Cattaneo (voir la " Question de droit public ", § 5) ? L'achat par deux frères juifs, les frères Wahl, d'un terrain dans le canton de Bâle-Campagne avait été annulé par les autorités municipales au motif que la législation locale interdisait aux Israélites de posséder des terres, alors même que les frères Wahl avaient agi comme citoyens français et que la république suisse avait conclu des traités avec la France. Prenant la défense des Israélites et après avoir exposé " L'occasion de ce mémoire " (chap. I) et les " Origines des interdictions israélites " (chap. II), Cattaneo expose les effets économiques (chap. III) de l'interdiction de la propriété comme des autres interdictions (chap. IV), ainsi que les effets de l'interdiction de la propriété sur la population (chap. V) et sur la morale (chap. VI), puis achève d'exposer les " causes de la décadence des interdictions israélites " (chap. VII) avant de conclure. On ne résumera pas ici l'intégralité de l'argumentation ; on insistera plutôt sur quatre points. Convergence disciplinaire. - L'argumentation de Cattaneo se fonde essentiellement sur l'histoire (l'auteur remonte le fil des interdictions et en dresse une assez précise histoire), l'économie (avec l'exposition des conséquences économiques et sociales des interdictions des israélites, y compris au moyen de lois nettement formalisés, § 9, p. 88, par ex. , ou la comparaison des richesses marchandes et des richesses foncières, § 11, p. 97 sqq.) et le droit (puisqu'il s'agit de montrer comment les mentalités se sont traduites dans le droit). Voilà pourquoi de ce mémoire pourrait être tiré " un chapitre qui aurait valeur d'appendice aux habituels traités d'économie sociale " (p. 32). On ajoutera à ces disciplines la statistique (§ 25), établissant le " nombre probable des Israélites vivants ". Cet essai constitue donc un échantillon de l'entreprise, définie par Romagnosi, d'unification du droit et de l'économie " en soumettant les prétentions de l'intérêt au frein du droit, et les assertions du droit aux sanctions de l'intérêt " (p. 29-30) : il ne s'agit que de mener un " travail particulier ", et donc de " préparer " l'entreprise ainsi définie (p. 30). Le fondement de l'argumentation : l'intérêt - C'est la convergence de ces disciplines qui permet à Cattaneo de faire fond moins sur les principes abstraits ou transcendants de tolérance et d'humanité, principes jugés " inopportuns " (§ 7, p. 53), que sur l'intérêt de la société tout entière. Loin des généralités liées à la fraternité entre les hommes, Cattaneo mesure le profit que la communauté pourrait tirer d'une levée des interdictions des israélites : " Laissez faire l'Israélite, et il saura aussi nourrir la fécondité et l'aménité de la terre de son industrie qui a amassé des millions " (§7, p. 51) Comme l'énonce le dernier chapitre avant la conclusion, " Les conseils de la bonne économie auraient tout sauvé " (§ 32, p. 200) : il s'agit donc de traiter la question comme un " problème d'économie politique " (p. 201). Le paradoxe. - Le nerf de l'argumentation est éminemment paradoxal : Cattaneo fait voir la contradiction fondamentale des interdictions faites aux israélites : ce qui devait nuire à ces derniers est précisément ce qui les a fait prospérer alors que ce qui devait favoriser les non-Juifs les mit à la botte des Juifs : " en déclarant illicite l'intérêt légal et en terrorisant l'homme consciencieux de mettre son argent à profit, on favorisa sans le savoir l'afflux des infortunés à la porte de l'usurier " : les juifs " furent poussés vers les richesses mobilières qui devenaient de plus en plus fructueuses " (§ 8, p. 64 ; voir aussi § 17, p. 126 ; § 24, p. 157). La logique de ce paradoxe est déployée dans toute sa rigueur, notamment au moyen de comparaisons entre l'intérêt des biens mobiliers et immobiliers (chap. III, voir par ex. p. 84 sqq. ; p. 91), entre les taxes dont font l'objet les uns et les autres (§ 12, p. 109 sqq.), entre les litiges auxquels ils donnent lieu (§ 14), enfin entre les inconvénients moraux dont pâtit une jeunesse dorée peu habituée aux affaires et seulement soucieuses des rang (§ 15, p. 118) et les bénéfices moraux et sociaux qu'en tirent les juifs en terme de solidarité et de loyauté (§ 20). Non seulement les interdictions ont nui à l'économie, mais elles ont en réalité profité aux seuls Juifs. On voit la nécessité d'associer intérêt collectif et tolérance pour offrir aux Juifs les possibilités communes à tous les hommes. Un homme des Lumières. - On comprend dès lors que Cattaneo se montre ici un homme des Lumières (dans la lignée d'un Beccaria ou d'un Verri). D'abord parce que, l'appel à la levée des interdictions faites aux juifs de posséder du foncier ne revient pas tant à projeter une société idéale qu'à établir les conditions concrètes d'une société libérale dans laquelle le profit de chacun puisse contribuer au bonheur de tous. Ensuite, parce que le conflit entre les différents traités doit être tranché selon le critère de la liberté : " Il y a ici, entre les statuts antérieurs et les traités récents, un conflit [... ]. Dans un tel cas, c'est toujours l'alternative de la plus grande liberté qui doit prévaloir " (§ 6, p. 47). - Du point de vue économique, on remarquera la différence marquée entre capital et argent (p. 60, § 40), la promotion de l'agriculture (" mure des autres industries ", § 9, p. 81) qui le rapproche des physiocrates. - Le lecteur français ne pourra pas ne pas entendre Voltaire derrière les moqueries des " hobereaux à moitié sauvages " toisant les " hommes d'affaires de très grande importance sociale " (p. § 15, p. 115 ; voir Voltaire, Lettres philosophiques, lettre X). - Plus fondamentalement, on reconnaîtra à l'anthropologie de Cattaneo un caractère profondément historique : aucun trait n'est donné à un groupe humain par la nature, tout se construit par l'histoire et par les décisions économiques. D'où l'intérêt d'une reconstitution des raisons qui conduisirent les Juifs à s'adonner à l'usure (§ 8) ; d'où aussi les perspectives ouvertes sur l'avenir : " si l'on ne veut pas qu'il [le Juif] soit usurier, qu'on en fasse un propriétaire et notre honnête désir sera satisfait " (§ 28, p. 174), sur l'éducation : " L'art de l'usure n'est pas une affaire de sang, mais d'éducation et de position : et les juifs sont capables d'autres sortes de biens et d'autres sortes de maux " (p. 29, 176), sur l'honneur : " cet honneur devient inaccessible à ceux que la loi place dans un état permanent de dégradation " (p. 177, § 30 ; voir aussi p. 178). Parce que l'humanité est ouverte à l'histoire, aucune fatalité ne s'abat sur les hommes et le meilleur est à attendre d'une intégration des Juifs aux communautés politiques. On ne s'indignera donc pas de quelques lignes d'apparence sévère avec les Juifs (sur " l'amour du gain ", p. 77-79, sur le peu d'intérêt des juifs pour les sciences et les lettres, § 21) : ces lignes semblent bien destinées à accréditer au contraire un regard de forte compassion à l'égard des Juifs : Cattaneo souligne leur profonde et antique moralité (§ 8, p. 77), l'ampleur des massacres qui les frappèrent (§ 8, p. 71), les " exclusions ignominieuses " dont ils firent l'objet (§ 8, p. 77), les massacres " continus et quotidiens " (§ 27, p. 167) montrant par là que si ces vexations multiples purent un temps triompher de leur âme " généreuses par nature " (§ 21, p. 143 ; voir également p. 147-148 ; p. 181), ces dernières y trouvèrent grande occasion de vertu (voir l'émouvante p. 189, § 31). La sensibilité de Cattaneo au sort des Juifs frappe par son intensité, même si son expression demeure maîtrisée et intégrée à une argumentation de facture parfaitement classique. Insistons enfin sur l'intérêt de publier une traduction française de cet ouvrage de Cattaneo. D'abord, parce qu'il y va de l'histoire des juifs d'Europe. A un moment où l'Europe se constitue comme entité politique, il paraît indispensable de prendre en vue l'histoire des peuples à l'échelle du continent tout entier, et pour cela même de se tourner vers celui qui, le premier, usa de l'expression des " Etats-Unis d'Europe ". Une seconde raison tient au fait que Cattaneo avait avec la France un rapport tout à fait singulier, et que cet ouvrage même prend longuement appui sur la France (voir par ex. la mise au point sur l'" Etat civil des Israélites en France après 1791 ", § 3 ; ou l'histoire du décret impérial de mai 1806, § 31, p. 181 sqq.). C'est donc bien une figure capitale de l'Europe en voie de constitution qu'il s'agit de faire connaître au lectorat français. Dans une traduction élégante, ce beau livre - on sait la qualité matérielle des ouvrages publiés par les Editions Conférence - prend la suite du premier volume des oeuvres de Cattaneo, Inde. Chine. Mexique. Philosophie de l'histoire (tr. C. Carraud, 2021). Il illustre le combat magistral d'un intellectuel européen, de première importance bien que méconnu en France, contre les vexations infligées aux juifs : il est beau et hautement significatif que l'Europe ait pris conscience d'elle-même chez un auteur qui a pris au sort des communautés juives un intérêt aigu. Le lectorat du xxie siècle, juif comme non-juif, ne peut pas l'ignorer.

03/2023