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Ernest Blum

Extraits

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Critique littéraire

Idées et visions et autres écrits polémiques, philosophiques et critiques, 1897-1923. Volume 1

André Suarès (1868-1948) est le plus méconnu des auteurs de sa génération, celle de Gide, de Proust, de Claudel et de Valéry. Il a pourtant été leur égal. Bergson, Ernst-Robert Curtius ou Paulhan ont salué en lui un maître. Condisciple à l'Ecole normale supérieure de Romain Rolland, Suarès partageait avec ce dernier une même passion pour la musique. Excellent pianiste, il a consacré à ses compositeurs favoris une série de portraits qu'on retrouve ici pour la première fois Mozart, Beethoven, Wagner, Debussy, Ravel. Et bien d'autres. Souffrant de la veulerie de son époque, Suarès, pour ne pas désespérer de l'homme, s'est raccroché aux grands créateurs Tolstoï et Dostoïevski, Shakespeare et Cervantès, Baudelaire et Pascal, Goethe et d'Annunzio. Tous, ils incarnent des valeurs, ils transmettent ce sens de la grandeur, lisible également dans l'architecture des villes italiennes ou dans certains paysages bretons. La violence avec laquelle il a combattu les dérives fascistes et antisémites de son époque n'a d'égale que celle de Zola, de Péguy ou de Bernanos. Engagé dans l'affaire Dreyfus alors qu'il n'avait que vingt ans, Suarès a été le premier à dénoncer la montée du nazisme. Ayant vécu la Première, puis la Seconde Guerre, il était persuadé que seule une Europe unie était capable de prévenir les folies meurtrières de la France et de l'Allemagne. Poète, essayiste, philosophe, voyageur, Suarès aborde tous les genres. Pour la première fois est donné ici un choix représentatif de son œuvre immense. La plupart de ses textes étaient devenus introuvables ; beaucoup sont restés inédits. Ils sont plus actuels que jamais.

09/2002

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Ecrits sur l'art

Les Tentations. De Jérôme Bosch à Salvador Dali

Saint Antoine, l'ermite du désert égyptien, a fasciné l'Occident. Que faisait-il donc dans ce tombeau, dans ce château en ruines, dans cette grotte à flanc de montagne ?? Qui étaient ces démons qui, par légions, venaient le tenter ?? Et qu'est-ce, au juste, que la tentation ?? Frédérik Tristan a suivi la genèse d'Antoine, depuis la biographie qu'écrivit saint Athanase jusqu'à l'oeuvre célèbre de Flaubert, en passant par les croyances populaires, la démonologie, la mystique flamande, et tous ces innombrables peintres qui de Jérôme Bosch à Salvador Dali furent exaltés par le sujet. En fait, saint Antoine est l'un de ces grands personnages mythiques dans lesquels l'Occident se reconnaît. Les tentations qui l'assaillent sont celles de notre civilisation tout entière ? : l'argent, la femme, le monde, et aussi ces autres mondes labyrinthiques, réels ou imaginaires, où se complut le génie européen du Moyen Age à nos jours. Don Juan et Faust ne sont autres que l'antithèse d'Antoine ? ; car, comme Bosch et Flaubert l'ont compris, la tentation suprême de l'homme occidental tient dans l'équation rusée de l'intelligence et de la bêtise. Cette étude vivante sur saint Antoine, ses hantises tantôt graves, tantôt burlesques, est une excellente introduction à une analyse nouvelle de l'homme d'aujourd'hui. Avec audace, invention, verve et pittoresque, ce thème a inspiré, du XIVe siècle à nos jours, des artistes aussi différents que Bosch et Cranach, Grünewald et Tiepolo, Véronèse et le Tintoret, Callot et Teniers, Fantin-Latour et Odilon Redon, Khnopff et Dali, Rodin et Max Ernst.

02/2023

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Ouvrages généraux

Walter Benjamin. Histoire d'une amitié

Gershom Scholem et Walter Benjamin, deux Juifs berlinois appartenant à la même génération, refusent d'emblée le mensonge et le confort. Scholem quitte dès 1923 Berlin pour Jérusalem. Il y édifiera une oeuvre magistrale. A ses certitudes s'opposent les hésitations de Benjamin, la dispersion de ses écrits, la précarité de ses entreprises universitaires et littéraires, son balancement entre les séductions du marxisme et un sentiment très vif de son appartenance au judaïsme. Il envisagera même de s'installer en Palestine. Témoin lucide, Scholem évoque les phases et les lieux de cette amitié : le Berlin de la guerre et de l'après-guerre, la Suisse, le Paris de 1927 et de 1938. Lettres à l'appui, il apporte des précisions sur l'attitude de Benjamin envers le sionisme et le communisme, sur ses relations avec d'autres figures des lettres allemandes de son temps : Brecht, Buber, Ernst Bloch, Hannah Arendt, Adorno, Horkheimer et l'Ecole de Francfort. Il retrace la formation de la pensée de Benjamin, sa conception du rôle du critique littéraire, ses goûts artistiques, sa position ambiguë devant le marxisme. Il constate son double refus ; ni Moscou, ni Jérusalem, puis le caractère tragique de son exil : pour Benjamin, chassé d'Allemagne par le nazisme en 1933, Paris, "capitale du XXe siècle" , siège d'une littérature dont il est le critique et le traducteur (Baudelaire, Proust), sera un lieu de solitude et d'angoisse avant le suicide d'octobre 1940 à la frontière espagnole. Au moment où l'oeuvre de Walter Benjamin est l'objet d'une attention croissante, cet essai de Gershom Scholem est une contribution essentielle à sa compréhension.

10/2022

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Ouvrages généraux et thématiqu

François-Joseph intime

Henri de Weindel (1868-1944) fut rédacteur en chef de l'Exelsior, ce n'est pas un historien, c'est un journaliste et un homme de lettres. Ces qualités se ressentent dans la rédaction de cet ouvrage qui se lit comme se liraient des articles de magazine à couvertures en papier glacé. Le titre du livre, François-Joseph intime, nous donne la teneur de la publication, elle est envisagée essentiellement sous l'angle humain, c'est une étude de caractères en même temps qu'une étude comportementale. Ce parti pris n'empêche pas l'auteur d'apporter une analyse très critique sur la politique menée par l'empereur François-Joseph tout au long de son règne. Ce dernier se comporta, la plupart du temps, comme un autocrate brutal, dénué de sens politique et d'humanité. Vers la fin de son existence, il comprend que, peut-être, sa vie a été une suite d'occasions manquées. Force est de constater qu'elle fut une suite ininterrompue de drames que vous découvrirez au fur et à mesure de l'avancée du récit. Nous sommes éloignés du climat romantique qui règne dans le film d'Ernst Marischka, Sissi impératrice, même si la trame historique de ce charmant long métrage repose sur une solide base historique. De cette étude de caractères dont les personnages sont bien plus proches de la tragédie grecque que de l'opérette viennoise, émerge la personnalité lumineuse d'Elisabeth de Wittelsbach, Sissi, femme cultivée, d'une grande dignité, qui, malgré les malheurs qui la frappèrent, sut vivre avec courage et lucidité jusqu'à sa disparition tragique.

05/2023

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Philosophie des sciences

Haeckel et les Français. Réception, interprétation et malentendus. Actes du colloques des Treilles 23-28 septembre 2019

Ernst Haeckel (1834-1919), biologiste allemand aujourd'hui oublié sinon des chercheurs, fut pourtant de son vivant aussi célèbre que Darwin. Respecté et célébré dans les milieux savants internationaux comme spécialiste de la zoologie marine et théoricien de l'évolutionnisme, il est l'auteur des premiers "arbres généalogiques" des espèces, proposant une vision unitaire du monde vivant. Il est aussi l'inventeur du terme "écologie", dont il a établi les fondements. Sa "loi de la récapitulation" a influencé non seulement la biologie, mais la psychologie, la criminologie, la psychanalyse... Ses livres destinés au public profane, dont Histoire naturelle de la création et Les Enigmes de l'Univers, ont été des succès traduits en plusieurs langues. Ses planches magnifiques illustrant les "formes artistiques de la nature" ont inspiré les artistes et les architectes de l'art nouveau. Mais le professeur de zoologie de l'université de Iéna était aussi un intellectuel et une figure publique de premier plan, un apôtre de la Libre Pensée, du rationalisme et du progrès. Son militantisme pour une "religion moniste" de la nature, panthéiste et antichrétienne, lui a valu une réputation sulfureuse. Le déclenchement de la Grande Guerre, que ce pacifiste a approuvé en signant l'"Appel des intellectuels allemands", a fini par couper Haeckel de son réseau international. La réception complexe de son oeuvre enfin, allant de la gauche militante à certains représentants du national-socialisme, a contribué à son effacement. Sans occulter les ambiguïtés de son héritage, les actes ici réunis explorent les différents aspects de la réception de Haeckel en France en essayant de rendre justice au rôle historique capital du savant.

04/2024

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Beaux arts

Eloge de la folie. Illustré par les peintres de la Renaissance du Nord

Publiée à Paris en latin en 1511, l’Éloge de la Folie est une oeuvre oratoire à la fois légère et profonde. La Folie personnifiée interpelle le lecteur et, sous couvert de montrer les bienfaits qu’elle prodigue à l’humanité, critique avec une ironie mordante les travers sociaux, politiques, religieux du monde. Aucune institution, aucun individu, aucun dogme n’échappent à son jugement. Érasme révèle à travers son discours les troubles religieux à venir, ainsi que les grands débats politiques et philosophiques qui animeront le XVIe siècle. Aujourd’hui plus que jamais, l’Éloge de la Folie garde son ironie, sa saveur, sa pertinence. Au-delà de son humour, ce texte sans concession nous interroge sur la nature humaine, les raisons de nos agissements et la légitimité des fondements de la société. Érasme nous incite à réfléchir sur l’importance de l’humilité, de la simplicité et de la tolérance dans un monde où l’égo et les particularismes sont omniprésents. Grand voyageur épris de savoir, Érasme est l’un des penseurs les plus connus et les plus respectés de son temps. Il symbolise aujourd’hui encore l’intellectuel humaniste convaincu que l’humanité peut progresser grâce à l’éducation et la connaissance qui conduisent à la réconciliation entre les peuples. Dans la littérature et les beaux-arts du XVIe siècle, le fou est prétexte à des considérations morales et spirituelles. Incarnation du vice et du péché, il est mis à l’écart de la société. Mais il permet aussi de représenter tous les débordements et toutes les extravagances pour les dénoncer. Érasme a contribué à enrichir cette vision : dans son texte, la Folie se montre tantôt humaine et bienveillante envers les faibles, tantôt railleuse envers les puissants. Un grand soin a été apporté à la reproduction intégrale des 82 dessins qu’Hans Holbein le Jeune a réalisés pour la troisième édition de l’Éloge de la Folie en 1516 : la technique de photogravure la plus fine a été utilisée pour isoler les dessins de leur fond abîmé afin de retrouver leur tracé d’origine. Restitués dans leur beauté initiale, ils forment un témoignage précieux et souvent humoristique de la lecture d’un contemporain d’Érasme. Cette édition de l’Éloge de la Folie est illustrée par près de 200 peintures, gravures et dessins. Ces oeuvres forment un large panorama reflétant la richesse de la production artistique en Europe du Nord au XVe et au XVIe siècles. Portraits expressifs, paysages flamands aux milles détails, scènes mythologiques et religieuses rythment la lecture du texte d’Érasme et en éclairent le sens. Parmi les nombreuses traductions existantes, nous avons choisi celle de Claude Blum car elle respecte sans doute le plus l’esprit et le ton du texte latin d’origine. Son oralité et les nuances des termes qu’a utilisé Érasme pour évoquer la folie sont fidèlement rendus en une langue rythmée et précise.

10/2013

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Cinéma

Le nouveau guide des films. Tome 5

Ce cinquième volume d'une série qui compte parmi les best-sellers de la collection " Bouquins " offre un large panorama de la production cinématographique depuis 2010. Cette année-là était publié le premier supplément du Guide des films, dont la dernière édition en trois volumes remontait à 2005. Un nouveau supplément s'imposait huit ans plus tard, tant la création cinématographique reste vivante et florissante : 599 films sont sortis dans les salles en 2010, 609 en 2011, 638 en 2012, 677 en 2013, 679 en 2014, plus de 600 en 2015, autant en 2016 et en 2017. A quoi il faut ajouter ceux parus directement en DVD ou en Blu-ray. Au total, ce sont ainsi plus de 800 films nouveaux qui sont offerts aux amateurs du septième art chaque année. Le cinéphile pressé ou le simple curieux trouveront dans ce Guide non l'intégralité de cette production, mais un répertoire des 2 000 oeuvres qui ont compté durant cette période : des James Bond successifs au Camille Claudel de Bruno Dumont ou au Loup de Wall Street de Martin Scorsese... Une large part est faite aux films anciens sortis à la télévision ou en DVD chez Bach, Montparnasse ou Sidonis, la plupart étant inédits ou oubliés. On trouvera aussi à la fin de ce livre un index général recensant tous les titres analysés dans les cinq volumes de ce Guide, soit plusieurs milliers de films - ceux qui ont fait, du point de vue occidental, l'histoire du cinéma.

04/2018

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Décoration

History of Information Graphics. Edition français-anglais-allemand

A l'ère du "big data" et de la diffusion numérique, alors que les informations voyagent plus vite et plus loin et que les médias se disputent une part volatile de l'attention des internautes, l'infographie est propulsée sur le devant de la scène. A la fois nuancée et claire, l'infographie sait traduire des idées abstraites, des statistiques complexes et des découvertes inouïes sous une forme synthétique, percutante et souvent très esthétique. Cartographes, designers, programmeurs, statisticiens, scientifiques et journalistes réunissent leur expertise pour rendre visuel le savoir complexe. Pourtant cette approche n'est pas nouvelle - ses traces se décèlent à travers les siècles. Ce recueil ambitieux explore la riche histoire de la forme infographique en retraçant l'évolution de la visualisation des données, du Moyen Age à l'ère du numérique. Conçu sous la direction de Sandra Rendgen, il offre un panorama spectaculaire et systématique de la communication graphique à travers quelque 400 exemples qui relèvent de l'astronomie, la cartographie, la zoologie, la technologie et autres disciplines. Une sélection qui s'étend aussi à travers les pays, les époques et les techniques - où les manuscrits médiévaux côtoient les impressions en couleur, les rouleaux de parchemin rencontrent les atlas de prestige et les diagrammes peints à la main voisinent avec les infocartes digitales. Parmi les chefs d'oeuvre présentés, on trouve la fameuse carte du monde de Martin Waldseemüller, les représentations cartographiques célestes d'Andreas Cellarius et les méticuleuses études zoologiques de Ernst Haeckel, ainsi qu'une multitude de trésors inconnus. L'introduction de l'auteure et les légendes détaillées éclairent le contexte historique et culturel des oeuvres, tandis que quatre experts de l'infographie - David Rumsey, Michael Friendly, Michael Stoll et Scott Klein - offrent en autant de chapitres un aperçu des collections historiques uniques qu'ils ont chacun constituées.

06/2019

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Beaux arts

Titres. Une histoire de l'art et de la littérature modernes

Cette étude entreprend d'analyser, pour la première fois, la façon dont des protagonistes de l'art et de la littérature modernes intitulèrent leurs oeuvres. Si c'est au milieu du XIXe siècle que les peintres commencent à donner à leurs oeuvres des noms qui sont davantage que des titres de convention, l'histoire a commencé bien plus tôt pour les écrivains et les poètes. Des années 1890 aux années 1920, c'est le récit d'une émulation entre le mot et l'image qui est ici raconté. Mettant en parallèle et en relation les pratiques développées par Paul Gauguin et Alfred Jarry, Paul Cézanne et Emile Zola, André Gide et Henri Matisse, Guillaume Apollinaire et Pablo Picasso, Francis Picabia et Tristan Tzara, André Breton et Max Ernst, Donatien Grau met au jour une polarité entre deux lignées, l'une accordant à la forme employée, poème ou tableau, toute son attention, avec un refus du contexte, l'autre voyant dans l'oeuvre d'art picturale ou littéraire une matrice politique, n'existant que dans la relation à l'espace public. Examinant aussi bien des chefs-d'oeuvre que des documents méconnus et inédits, tout en prenant en compte les cheminements individuels de chaque figure évoquée, cet ouvrage propose une nouvelle généalogie des pratiques littéraires et picturales, écrite à la lumière des titres. En effet, la nomination par les peintres et écrivains de leurs oeuvres, source de bien des inventions, se révèle être l'outil majeur qu'ils partagent : image et texte portent également des titres, et c'est un signe de la liberté de l'artiste moderne que de pouvoir les concevoir. La prise au sérieux des titres modernes pourrait bien offrir la clef de compréhension des rapports intimes entre les arts dans une époque canonique, où beaucoup reste encore à découvrir.

11/2019

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Beaux arts

Jacqueline Lamba. Peintre rebelle, muse de l'amour fou

Jacqueline Lamba est la jeune femme qui, une nuit de mai 1934, décide d'aller à la rencontre d'André Breton. Avec lui, elle flâne jusqu'aux premières lumières du matin dans un Paris enchanté. Quelques mois plus tard, elle devient sa femme, la mère d'Aube, unique enfant du poète. Breton dédie à Jacqueline ses oeuvres L'Amour fou, L'Air de l'eau, Fata Morgana. Muse de l'écrivain et des photographes surréalistes, Jacqueline Lamba est surtout, et tout d'abord, une artiste d'un talent remarquable et d'une exceptionnelle sensibilité. Dans sa peinture se reflètent le courage et la passion d'une femme scandaleusement belle et rebelle qui a su se révolter contre les valeurs conservatrices de la société, en vivant toute sa vie dans l'art et pour l'art. Elle a été en contact avec les plus grands artistes et intellectuels du XXe siècle : Antonin Artaud, Claude Cahun, Marcel Duchamp, Max Ernst, Frida Kahlo, Dora Maar, Picasso, Diego Rivera, Jean-Paul Sartre, Trotski et beaucoup d'autres. Elle a vécu à une époque de grande effervescence artistique, littéraire, révolutionnaire. De Paris à New York, du Mexique à la Provence, de Marseille, où elle se réfugie à la villa Air-Bel avec d'autres intellectuels de l'Amérique du nord, où elle a fait plusieurs séjours avec son deuxième mari, le sculpteur américain David Hare. Jacqueline Lamba traverse des lieux et des moments fondamentaux de l'histoire. Protagoniste du passage du surréalisme à l'expressionnisme abstrait américain, son art, comme sa vie, est avant-gardiste, lyrique, provocateur, car comme elle l'écrit dans son Manifeste de peinture, Jacqueline Lamba a toujours vécu et peint "au nom de la liberté et de l'amour" .

05/2010

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Littérature érotique et sentim

Les pérégrinations de Klaus et Clotilde

C'est dans le cadre de la réconciliation entre la France et l'Allemagne que Clotilde, jeune Française de dix-huit ans, travaille bénévolement avec d'autres jeunes pendant ses vacances dans une maison de retraite du Bade-Wurtemberg. Fascinée par la culture allemande, elle tente d'avoir un regard objectif sur son entourage. "Ces individus voués aux gémonies que sont les Allemands la remplissent d'une immense curiosité, sont-ils vraiment si différents des autres hommes ? Que de braves gens autour de Clotilde, affables, honnêtes, loyaux, consciencieux et rigoureux dans leur travail ! Comment le chancre nazi a-t-il pu gagner presque tout un peuple par ailleurs si instruit qui a donné tant de génies ? S'approcher de Klaus, n'est-ce pas une possibilité de pénétrer au coeur de l'énigme ? " La jeune Française, dont le coeur est pourtant ailleurs mais aspirant depuis toujours à une carrière de peintre, se laisse subjuguer par le jeune homme qui va entamer des études à l'école des Beaux-Arts de Brunswick. "Elle écoute le jeune homme lui parler avec enthousiasme de Caspar David Friedrich, de Max Beckmann, de Max Ernst, de Klee... Comme il en sait des choses ! " Ce roman d'inspiration autobiographique relate le cheminement de la relation des deux jeunes gens pendant six années à travers leur correspondance intense, leurs rencontres et surtout leurs voyages à travers l'Europe. Complicité et affinités incontestables d'un côté ("Je nous concevais comme des frères siamois" , dira Klaus) mais aussi dissonances de plus en plus profondes, surtout après 1968. "Amour, pas amour, seulement de l'amitié ? Un attachement d'ordre intellectuel assurément, lié indubitablement à la curiosité de l'ennemi d'hier et qu'un héritage historique trop lourd et un fossé culturel ont peut-être fait échouer... "

10/2015

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Beaux arts

Gala et Dali, de l'autre côté du miroir

"Vous et moi, nous ne nous quitterons jamais...". Gala et Dali se sont aimés pendant plus de cinquante ans, et Cadaqués fut l'écrin de leur folle passion. A l'été 1979, Dominique de Gasquet se présenta chez eux en se faisant passer pour une voyante extralucide et une tireuse de cartes ; charmés, ils lui ouvrirent leur porte... Elle fut invitée par Gala au château de Pubol et y écouta, enchantée, le récit des aventures de cette muse d'origine russe : la découverte de Paris et du surréalisme, son premier mari Paul Eluard et son amant Max Ernst, son coup de foudre et son mariage avec Dali... Là, Dominique de Gasquet fit également la connaissance de Paquita et d'Arturo. Entré au service du couple en 1948, Arturo fut tour à tour jardinier, majordome, chauffeur, photographe, convoyeur de fonds et homme de confiance, et resta aux côtés du peintre jusqu'à la mort de celui-ci en 1989. Paquita, témoin de la vie intime de Dalí et Gala, de leur amour indestructible, de la poésie de leur quotidien loin des mondanités des grandes villes, raconte ici pour la première fois ses souvenirs et ceux de son mari, aujourd'hui disparu. Dans les ruelles de Cadaqués, enveloppée par les parfums, les couleurs, les bruits de la rue et de la mer, Dominique de Gasquet part à la recherche des témoins de cette époque, donne voix à plusieurs générations et personnalités unies par leurs souvenirs et leur forte affection pour Gala et Dali. Ce livre est une enquête littéraire autour de la petite famille que les deux artistes s'étaient choisie dans ce coin préservé d'Espagne, l'"autre côté du miroir".

05/2017

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Freud

Les patients de Freud. Edition revue et augmentée

Edition revue et augmentée du petit livre noir de Freud. Tout le monde connaît les personnages décrits par Freud dans ses récits de cas : " Emmy von N. ", " Elisabeth von R. ", " Dora ", le " petit Hans ", l'" Homme aux rats ", l'" Homme aux loups ", la " Jeune Homosexuelle ". Mais connaît-on les personnes réelles qui se cachaient derrière ces pseudonymes illustres : Fanny Moser, Ilona Weiss, Ida Bauer, Herbert Graf, Ernst Lanzer , Margarethe Csonka ? Connaît-on, plus généralement, tous ces multiples patients sur lesquels Freud n'a jamais rien écrit, du moins directement : Pauline Silberstein (qui se suicida en se jetant du haut de l'immeuble de son analyste), Olga Hönig (la mère du " petit Hans "), Bruno Veneziani (le beau-frère d'Italo Svevo), le psychotique Carl Liebmann, tant d'autres encore ? Sait-on que Bruno Walter, le grand chef d'orchestre, comptait parmi les patients de Freud, tout comme Adele Jeiteles, la mère d'Arthur Koestler ? Et que Freud hypnotisa sa propre femme, Martha Bernays, avant d'analyser sa fille Anna ? Paru une première fois il y a déjà dix ans, le présent recueil a été considérablement augmenté et mis à jour par l'auteur. Erreurs et omissions ont été rectifiées, l'abondante iconographie a été complètement renouvelée, un certain nombre de vignettes biographiques ont été étoffées sur la base d'éléments apparus entre-temps, et sept patients nouvellement identifiés ont été ajoutés aux trente et un qui figuraient dans la première édition. Ces ajouts et rectifications ne changent toutefois pas grand-chose à la conclusion générale que l'on peut tirer de ces informelles études de suivi : à quelques exceptions près, les cures de Freud ont été au mieux inefficaces, quand elles n'ont pas été carrément destructrices.

06/2022

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Littérature étrangère

Sens unique. Précédé de Enfance berlinoise, et suivi de Paysages urbains

Depuis la parution en 1971, aux Lettres Nouvelles, de deux recueils rassemblant, sous les titres de Mythe et violence et Poésie et révolution, quelques-uns des textes majeurs de Walter Benjamin, l'intérêt des lecteurs pour cet ami d'Adorno, partie prenante au puissant courant intellectuel et philosophique qui fut contemporain de la République de Weimar, n'a cessé de croître, en France comme à l'étranger. On se souvient que, juif exilé à Paris en 1933, Benjamin avait traduit Baudelaire et Proust en allemand et leur avait consacré des études qui font aujourd'hui encore autorité. On se rappelle aussi qu'interné par le gouvernement Daladier en 1939 et refusant ensuite de partir aux Etats-Unis comme on l'en pressait, il fut acculé au suicide en tentant de passer, en 1940, la frontière des Pyrénées. Dans ce nouveau recueil ont été rassemblés trois textes : "Enfance berlinoise", évocations et souvenirs d'enfance et de jeunesse parus dans les journaux entre 1933 et 1935 ; "Sens unique", où Ernst Bloch voyait un "exemple de pensée surréaliste" ; enfin "Paysages urbains", textes descriptifs et sociologiques sur quelques grandes villes. Si le Benjamin philosophe n'est pas absent de ces pages, on y prend mieux la mesure du Benjamin écrivain, ami de Kafka et de Brecht, de Georges Bataille dans son exil parisien, et nourri de culture française dans ce qu'elle avait encore d'universel. Un écrivain qui ne s'est jamais confié plus intimement, mais sans narcissisme, avec cette distance qu'il savait prendre à l'égard de lui-même, sujet et objet d'une Histoire qui va son cours, vers quel avenir ? Un écrivain, pour nous, aujourd'hui, d'une obsédante présence.

08/2013

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Biographies

D'un Céline l'autre. Edition revue et augmentée

Journaux intimes, Mémoires, correspondances... Ces témoignages sur Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), issus des sources les plus diverses, sont pour un tiers totalement inédits. Ils composent, en filigrane, une biographie kaléidoscopique de l'écrivain depuis son enfance jusqu'à sa mort, en passant par la révélation, dans les années 1930, du génial Voyage au bout de la nuit, sans occulter la période de l'Occupation et de l'exil au Danemark. Intellectuels, artistes, résistants ou collabos, patients et maîtresses, tous ont leur opinion à son sujet. L'historien Jacques Benoist-Méchin est fasciné par la "force éruptive" qui se dégage de Céline. Gen Paul, le peintre de Montmartre, excédé par ses "vacheries", voit en lui un "monstre". Elizabeth Craig, une de ses muses emblématiques, proteste, au contraire, de son "immense tendresse". Le lieutenant allemand Gerhard Heller, qui le rencontre pendant l'Occupation, est subjugué par sa puissance visionnaire, qui capte l'"envers démoniaque" du monde. Et il n'est pas le seul. Mais l'antisémitisme fanatique de Céline indigne aussi beaucoup de ses admirateurs. Ernst Jünger dénonce chez lui "la monstrueuse puissance du nihilisme". L'écrivain et résistant Roger Vailland voudrait littéralement en finir avec lui. Mais comment abattre l'auteur de Voyage au bout de la nuit ? L'actrice Françoise Fabian, qui le rencontre à Meudon, sa dernière retraite, témoigne d'un homme vivant dans le plus grand dénuement, enfin "sans masque". Aux lecteurs de juger sur pièces celui qui est, avec Marcel Proust, l'écrivain français le plus important du XXe siècle. Soixante ans après sa mort, la fascination à son égard reste intacte et les controverses qu'il continue de susciter font toujours de Céline un "impardonnable", selon la formule admirative de Dominique de Roux.

05/2021

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Beaux arts

Zervos et Cahiers d'art

" Cahiers d'art " désigne une revue (1926-1960), une maison d'édition (1923-1970), une galerie (1934-1970), fondées par un universitaire grec, Christian Zervos (1889-1970), et installées au 14, rue du Dragon, à Paris, près de Saint-Germain-des-Prés. Lors de sa création, en 1926, Cahiers d'art est un modèle quasi unique : luxueuse revue d'art contemporain abondamment illustrée de photographies, quel que soit le sujet traité (peinture, sculpture, architecture, cinéma), où les poètes, Tzara, Eluard, Char, Ponge, remplacent avantageusement les critiques d'art. Les débuts (1926-1933) coïncident avec la découverte du Bauhaus, de Klee, de Kandinsky, avec l'assimilation des arts primitifs et de l'archéologie des Cyclades. Après les années de crise (1934-1936) et jusqu'à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, la revue se replie sur la publication des valeurs parisiennes : Picasso et Matisse, Braque et Léger, Ernst, Arp et Giacometti... En 1932 paraît le premier tome du catalogue de l'oeuvre peint et dessiné de Picasso ; le deuxième est préparé en deux volumes pendant l'occupation. À la Libération, l'offset, puis le tout couleur bouleversent l'édition d'art. Après 1950, Zervos se concentre sur l'archéologie protohistorique du bassin oriental de la Méditerranée et sacrifie tableaux et sculptures pour publier d'énormes recueils de planches en noir et blanc. À sa mort, en 1970, il lègue des oeuvres d'art à la ville de Vézelay, où s'est ouvert en 2006 un musée qui porte son nom. Les dons d'archives photographiques et administratives de la revue faits par Yves de Fontbrune, propriétaire du fonds commercial de Cahiers d'art, au Centre Pompidou ont permis la création d'un Fonds Cahiers d'art que la Bibliothèque Kandinsky met à la disposition des chercheurs.

02/2011

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Littérature française

Les moi volatils des guerres perdues

Un village au Liban, en 1972. Les yeux fixés sur une frontière mythique, des hommes regardent scintiller les lumières d'en face. Avec espoir, avec curiosité, ils attendent la guerre. L'un d'eux, Farés, se retrouve projeté à Beyrouth, au milieu d'une autre guerre, civile celle-là. De toutes les guerres, c'est elle qui libère le plus totalement les moi, laminant les causes, pulvérisant l'Etat, les lois, la morale, la famille. Et c'est chacun sa cause, sa petite guerre personnelle, où l'on est à soi-même son propre général, sa propre troupe, sa propre raison d'exister. Les sentiments vivent une vie indépendante. La religion explose en sectes fanatiques. Le sexe pousse comme une fleur sauvage dans cette tourbe. Avec ça, d'étonnantes beautés dans le macabre, comme seuls l'absence de frein et un sens inconnu du goût de vivre peuvent en produire. Sous le ciel dentelé de balles traçantes, les personnages colorés au feu se parent d'une intensité réelle : Frés, Hassan le franc-tireur, Franc le reporter, Beyrouth, Nadine, Milanie, Alicco Soda, Abou Machin... mais aussi Toufic le Phalangiste, Abou Taha le patriarche tribal, la camarade Natacha " soeur des hommes ", Solange la mouche, l'ex-ministre Bchara... De fait, ne sont-ils pas sortis de la plume d'un professeur que la guerre rendait fou et, plus tard, de la machine d'un journaliste français qui " collait " à son sujet au point d'en devenir un personnage ? Comme l'Allemagne d'Ernst von Salomon ou le Mexique de Macolm Lowry, ce Liban-là est à la fois réel et imaginaire, accoucheur d'Histoire et de fictions. Le français qu'on y entend, métissé, bousculé jusque dans sa syntaxe, se plie à tous les rythmes d'un Orient littéraire.

12/1996

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Beaux arts

Lire la peinture, voir la poésie. Jean Tardieu et les arts

Fils de peintre, Jean Tardieu a humé dès l'enfance "la bonne odeur de l'huile et des couleurs". Sa vie entière, qui coïncide avec le XXe siècle (1903-1995), a été "ponctuée d'images" : de ses premiers poèmes en prose sur des peintres jusqu'à ses toutes dernières publications, il a multiplié les approches du fait artistique, en particulier de la peinture. D'abord inspiré par les maîtres du passé, il se tourne ensuite vers ses contemporains, bien souvent ses amis (Pol Bure. Jean Bazaine. Max Ernst ou flans Hartung par exemple), dont il commente ou transpose les œuvres, et avec lesquels il élabore non seulement de très beaux livres, mais encore des œuvres d'une forme plus inattendue, comme la Rotonde du palais Bourbon, réalisée en étroite complicité avec Pierre Alechinsky. Si les tableaux ont été à la source de son écriture poétique, celle-ci, à son tour, est à l'origine d'œuvres plastiques qui lui répondent. Le rapport entre Jean Tardieu et les artistes est fondé sur cette réciprocité : une création partagée. Originale et diverse, la quête menée par Jean Tardieu dans ce domaine est en même temps exemplaire d'une démarche commune à nombre d'auteurs au XXe siècle : ses "poèmes traduits des arts" rendent particulièrement perceptible une double approche de ce champ d'investigation poétique, qui attire le tableau dans le poème - peinture à lire, ou le poème vers le tableau - poésie à voir. L'ouvrage de Frédérique Martin-Scherrer retrace cet itinéraire poétique placé sous le signe de l'attachement à l'œuvre du père, le peintre Victor Tardieu, et de l'amitié des plus grands peintres contemporains dont une centaine d'œuvres est ici reproduite.

10/2004

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Beaux arts

Le surréalisme et la peinture

Avant et après la guerre, le Surréalisme a marqué la sensibilité contemporaine d'une empreinte toujours plus large. La rançon de cette " vogue " est que le mot surréaliste a pris aujourd'hui une excessive élasticité et que son emploi, dans le domaine de l'art, s'est de plus en plus éloigné des formulations essentielles d'un mouvement où la volonté d'interprétation et de transformation du monde n'a jamais exclu, bien au contraire, la rigueur. On est ainsi venu, de nos jours, à qualifier communément de surréaliste n'importe quel tableau exploitant, avec quarante années de retard, les découvertes mises en œuvre par Chirico, Miró ou Max Ernst, tout en fermant les yeux sur le rajeunissement d'inspiration des nouveaux peintres authentiquement surréalistes. Or, en 1928, paraissait à la N.R.F. sous la signature d'André Breton, théoricien incontesté du mouvement, un ouvrage, Le Surréalisme et la Peinture dont la portée ne fut pas moindre que celle du Premier Manifeste de 1924. Cet essai capital fut rapidement épuisé : en 1945, il reparut à New York (éditions Brentano's), augmenté de Genèse et perspectives artistiques du Surréalisme ainsi que de seize études diverses. Cette nouvelle édition devint à son tour introuvable : d'autre part, une " mise à jour " s'imposait. L'ouvrage actuel la présente dans toute son étendue. A la suite des deux grands textes initiaux, il rassemble pour la première fois l'intégralité des essais historiques et critiques consacrés par André Breton à l'expression plastique. Plus de cinquante articles inédits, dont beaucoup comptent parmi ses plus fulgurants écrits, et jusqu'ici éparpillés dans des revues ou des catalogues d'exposition, se retrouvent groupés en une " somme " systématique, qui recouvre toute la chronologie des peintres et sculpteurs surréalistes et abonde en aperçus décisifs sur l'histoire de l'art contemporain.

01/2002

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Philosophie

Témoins du futur. Philosophie et messianisme

Guerres d'ampleur inconnue, rêves d'émancipation brisés, extermination : le XXe siècle a été le cimetière du futur. Il y a des témoins : de Hermann Cohen à Emmanuel Lévinas, d'Ernst Bloch à Leo Strauss, de Franz Rosenzweig à Gershom Scholem, de Walter Benjamin et Martin Buber à Hans Jonas, ils sont allemands d'origine ou de culture, juifs et philosophes. Leur formation, leurs préoccupations et leur orientation parfois s'opposent mais souvent se croisent : entre l'engagement sioniste et des formes hétérodoxes de marxisme, dans la redécouverte de traditions cachées de l'histoire juive, au carrefour de l'éthique et de la métaphysique. Ils ont en commun d'avoir contribué à introduire dans la philosophie une dimension messianique inédite. La raison en est que, à un moment donné de leur critique du monde comme il va, l'expérience historique s'est dressée comme un obstacle qu'il fallait se résigner à accepter ou tenter de surmonter pour dégager un nouvel horizon, tourné vers le futur, ouvert à l'utopie, en un mot messianique. Les plus grands de leurs prédécesseurs avaient annoncé le désenchantement du monde et proposé d'en payer le prix : leurs œuvres portent la trace d'une morsure du nihilisme. Eux se sont risqués à la résistance et au sauvetage des promesses du monde : c'est la lumière messianique qui éclaire leur œuvre. Thèses de Walter Benjamin sur l'histoire, principe de responsabilité envers les générations futures chez Hans Jonas, redéfinition par Emmanuel Lévinas des formes de l'éthique, voici quelques-unes des problématiques qui irriguent désormais la philosophie. Comment comprendre le paradoxe de ces pensées dont l'écho est d'autant plus universel qu'elles se sont faites d'abord plus juives ?

08/2003

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Critique littéraire

Utopie et désenchantement

C'est à nouveau un très beau livre que nous donne Claudio Magris avec Utopie et désenchantement. L'écrivain triestin y rassemble une brassée d'essais écrits tout au long de ce dernier quart de siècle. Avec une grande diversité dans l'approche, Claudio Magris revisite ici tout un pan de la littérature universelle, son attention se portant tantôt sur l'ensemble de l'œuvre (pour Hermann Hesse, Hermann Broch, Goethe et Thomas Mann), tantôt sur une œuvre spécifique (pour Hugo, Gontcharov ou Tagore), tantôt sur la mise en parallèle de deux écrivains (Fontane et Strindberg, Nietzsche et Dostoïevski), ou sur un bilan établi à l'occasion d'un anniversaire, d'une mort ou d'un événement historique (Ernst Jünger, Primo Levi, Ivo Andric), ou encore sur un aspect apparemment anecdotique mais en fait révélateur de l'essentiel des êtres (Hannah Arendt et Martin Heidegger, Pasolini et Montale). Ce livre est itinérant et vagabond, comme l'était à sa manière Danube. En bon voyageur, Claudio Magris aime s'écarter des sentiers battus : il nous parle aussi d'une œuvre étonnante que Linné destinait à son fils, de lettres apocryphes de Ninon de Lenclos, d'écrivains naïfs au sens propre du terme (Turi, Qipinngi, un poète indien anonyme), et de ces aventuriers que furent eux-mêmes certains auteurs de romans d'aventures (Sealsfield et Stevenson). Enfin, il sort du domaine littéraire pour s'interroger sur notre époque, ses dilemmes et ses vertiges. La réflexion de Claudio Magris prend son essor aux confins où se croisent et s'entrelacent la littérature, l'Histoire et l'éthique. Il apparaît alors que le fil rouge reliant ces divers essais est le conflit dynamique entre utopie et désenchantement. Il se pourrait que ce livre soit aussi un livre de sagesse, nous invitant à l'apprentissage d'une " forme ironique, mélancolique et aguerrie de l'espérance ".

01/2001

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Beaux arts

Une nouvelle introduction à l'art du XXe siècle

Qui sait si Bonnard ne parlera pas plus aux générations futures que son ami Matisse, aujourd'hui plus célèbre car plus expérimentateur, mais moins subtil ? Qui sait si Les Demoiselles d'Avignon de Picasso, dans leur audace, ne touchent pas moins juste que la statuaire africaine dont il s'est inspiré ? Combien plus saisissantes sont les déformations opérées par le même Picasso dans ses œuvres érotiques. Et plus plastiques encore celles de Bellmer. Et les collages de Max Ernst, moins formalistes que ceux des cubistes. Qui sait si Magritte, en peignant platement, n'est pas allé plus loin dans l'art philosophique que les artistes conceptuels, qui ont refusé la peinture jugée trop traditionnelle ? Et le ready-made était-il si riche d'avenir, quand Duchamp résolvait les problèmes qu'il a posés dès L'Urinoir ? Qui sait si Rothko, de Staël et Pollock, en plongeant éperdument dans le " grand vide blanc " où s'étaient lancés les pionniers de l'abstraction, n'ont pas été emportés avec elle ? Dans quelle mesure, et comme jamais, l'art occidental au XXe siècle aura-t-il été bouleversé par la part autre ? Arts de l'Afrique, de l'Orient ; art des premiers âges, depuis Lascaux ; " art des fous " ; et cette part autre de l'inconscient dont la découverte a permis d'explorer, comme jamais là encore, le continent du désir. Tels sont quelques-uns des points de vue et réévaluations que propose ce livre, en vertu de la plus ou moins forte intensité des œuvres et d'une critique d'art qui souhaite dépasser tout discours normatif. Pour ouvrir à une histoire de l'art du XXe siècle qui, apparemment écrite, est loin de l'être. Sans totems ni tabous.

09/2004

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Cinéma

Tambour battant. Mémoires de Volker Schlöndorff

Né allemand, je suis devenu français puis américain ; rêveur, je me suis fait homme d'action ; mélancolique, le marathon m'a converti à la joie... Je n'ai jamais été là où l'on m'attendait. Et pourtant, jamais je n'ai eu l'impression de me perdre. L'identité, au contraire de la virginité, ne se perd pas : elle s'acquiert. Quelles qu'en aient été les formes successives, je n'ai jamais cessé de sentir en moi quelque chose d'inchangé, voire d'incorrigible. Un souffle, un je-ne-sais-quoi qui veut vivre et qui m'anime. Peut-être est-ce l'âme, cette vieille lune... ou le coeur qui va, tambour battant ? Au bout de trente films, je pensais avoir tout dit, mais en exhumant mes journaux, mes carnets et des photos, j'ai découvert ce qui s'était joué entre les scènes. Ma vie et mes films : tel est donc ce livre. Cinquante ans de cinéma - où l'on croisera Ernst Lubitsch, Fritz Lang, Jeanne Moreau, Alain Delon, Quentin Tarantino et bien d'autres - mais aussi flash-back intime sur des amis et des livres, des femmes et des pays, des doutes et des joies. Le goût de mon enfance et l'empreinte des premières lectures, mes années lycée en France, mon entrée en cinéma par la petite porte, à l'école de Louis Malle et de Jean-Pierre Melville, le succès du Tambour après des débuts chaotiques, les galères de tournage, les rencontres inoubliables de Bertrand Tavernier, de Günter Grass, d'Arthur Miller..., les petits béguins et les grands amours - tout cela, comme dans les salles obscures, en un fondu d'ombre et de lumière...

09/2009

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Histoire de France

Objectifs Grande Guerre. Sur la ligne de front telle que photographiée de 1914 à 1918

Auteur de L'Affaire oubliée de Charleroi, Philippe Wille, collectionneur et historien autodidacte devenu, au fil des années et des documents accumulés, un spécialiste de l'armée allemande durant la première guerre mondiale, nous revient avec un ouvrage surprenant, mettant en valeur le travail des photographes qui, avec les moyens techniques de l'époque, ont immortalisé sur la pellicule la vie dans les tranchées, tant chez les Alliés que dans les rangs allemands. A côté des portraits des belligérants, posant fièrement, avant leur départ pour le front, avec leurs uniformes neufs et pimpants, dans les décors figés des studios photographiques, nous découvrons aussi des prises de vue instantanées, où les héros sont sales et fatigués et où rôde en permanence la mort. Des photos qui nous racontent le vécu quotidien et la souffrance de ces hommes, toutes nationalités confondues, (sur)vivant quatre ans durant dans les tranchées, la boue, la vermine et la crasse. Philippe Wille commente chaque cliché, en extirpe les moindres informations et nous aide à les déchiffrer. Travail de longue haleine au coeur des archives, qu'il convient de saluer. Quand on lui demande pourquoi cet ouvrage, il répond par une citation de l'écrivain allemand Ernst Jünger : "Donner sens à ce qui, pour ceux qui regardent les choses d'en bas, n'est qu'absurdité et expression de l'imperfection humaine, c'est un devoir sacré envers les morts comme envers les nouvelles générations qui doivent continuer à travailler à un ouvrage dont il leur faudra percevoir la croissance organique et l'unité interne, si elles veulent y participer avec une véritable conviction. Car un jour viendra leur tour de parfaire ce que nous n'avons pu parfaire. Elles pourront entrer avec fierté en possession de leur héritage..." (Préface de l'édition originale, Le Boqueteau 125, 1924)

12/2015

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Littérature française

Nos terres promises Tome 3 : Mazel tov

Mazel tov, le troisième opus de la trilogie Nos terres promises, débute avec l'occupation de Marseille par les nazis et la destruction du Vieux-Port. Noël, qui a été chassé de la fonction publique pour appartenance à la franc-maçonnerie, gagne misérablement son existence tandis que Santa trouve son équilibre grâce à son amitié pour Cristina. Orso est entré dans la clandestinité et a pris la tête d'un commando de Corses au sein du réseau Brutus dirigé par Gaston Defferre. Charles s'est éloigné du PPF de Simon Sabiani et a intégré la Gestapo dirigée par Ernst Dunker. Salomon, enfin, travaille à organiser la Résistance juive afin de sauver le plus possible d'enfants promis à la déportation vers les camps de la mort. Lui et les siens ont trouvé refuge dans le château de Lily Pastré où se cachent de nombreux artistes en fuite. Barbara furtuna dépeignait le temps des espérances et des premiers doutes, Hosanna in excelsis chantait le renouveau des rêves et le retour des périls, Mazel tov place chacun des personnages à la croisée des chemins. Confrontés à la réalité extérieure mais aussi à la leur, ils vont devoir faire le bon choix pour ne pas perdre leur âme. Ainsi, chacun d'eux aura, au prix du sang et des larmes, accompli la quête de sa Terre promise, menant les uns vers Marseille ou la Corse, d'autres vers Israël. Mazel tov signifie en hébreu bonne chance mais aussi qu'il en soit ainsi. C'est une sorte d'illumination intérieure qui oblige chacun à devenir soi-même. C'est aussi la révélation de bien des mystères qui accompagnaient dans l'ombre les femmes et les hommes qui ont peuplé cette trilogie.

04/2024

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Sociologie

Défense des sciences humaines. Vers une désokalisation ?

Les Impostures intellectuelles dénoncées par les physiciens Sokal et Bricmont ont déchaîné enthousiasme et indignation. Peu suspect de complaisance envers les mystifications de l'écriture, qu'il dénonçait voici trente ans, Marc Richelle prolonge et nuance le débat. Récusant la malencontreuse opposition entre sciences dites humaines et sciences exactes, il défend le droit de toutes à s'aventurer sur le terrain des autres dans le jeu fécond des analogies transdisciplinaires, quitte à en payer le prix de quelques funambules de la métaphore, à ne pas prendre trop au sérieux. // A propos de l'auteur Marc Richelle est Professeur émérite de l'Université de Liège où il a occupé pendant plus trente ans, de 1962 à 1995, la Chaire de Psychologie expérimentale. A la fois romaniste et docteur en psychologie, formé aux universités de Liège, de Genève et d'Harvard, il a fondé à Liège un laboratoire réputé, d'où ont essaimé de nombreux doctorants qui ont fait école dans d'autres universités du monde entier. Il a mené et dirigé des recherches dans plusieurs domaines de la psychologie expérimentale, parmi lesquels la psychopharmacologie, les conduites temporelles, le développement cognitif, la variabilité comportementale et la créativité, la psychologie du langage et la psychologie de la musique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages en français et en anglais ainsi que de plus de 200 articles scientifiques. Docteur honoris causa des universités de Lille-Charles de Gaulle, Genève, Coïmbra, Lerida et Lisbonne, il a reçu en 1990 le Prix quinquennal du Fonds national de la Recherche scientifique John Ernest Solvay ; il est membre de l'Académie royale de Belgique et membre étranger de l'Academia das Ciencias de Lisbonne. Il a dirigé la collection "Psychologie et sciences humaines" depuis sa création en 1962 et la collection "PSY-Théories, débats, synthèses" avec Xavier Seron. Marc Richelle Professeur émérite de l'Université de Liège où il a occupé pendant plus trente ans, de 1962 à 1995, la Chaire de Psychologie expérimentale. A la fois romaniste et docteur en psychologie, formé aux universités de Liège, de Genève et à Harvard, il a fondé un Liège un laboratoire réputé, d'où ont essaimé de nombreux doctorants qui ont fait école dans d'autres universitaires du monde entier. Il a mené et dirigé des recherches dans plusieurs domaines de la psychologie expérimentale, parmi lesquels la psychopharmacologie, les conduites temporelles, le développement cognitif, la variabilité comportementale et la créativité, la psychologie du langage et la psychologie de la musique.

04/2022

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Littérature française

Plus de lumière !

Uc Baba invite à découvrir les secrets d'oeuvres littéraires mythiques, signées Cervantes, Goethe, Emily Brontë, Mary Shelley, Lord Byron, Bram Stoker, John Polidori, Ruyard Kipling, Mark Twain, Hans Christian Anderson, Léon Tolstoï, Jules Verne, Robert Louis Stevenson, Jean Giono, Ernest Hemingway et Antoine de Saint-Exupéry. Le destin de ces écrivains, la genèse de leurs chefs-d'oeuvre sont éclairés au fil de douze récits mêlant nouvelles, fragments de lettres et de journaux imaginaires empreints de leur style respectif. En une bonne vingtaine d'années, avec près d'une trentaine d'ouvrages à son actif, Luc Baba s'est fait une place bien à lui dans le paysage des lettres belges francophones. Enseignant, comédien, slameur, romancier, essayiste et poète, il a tracé un parcours sous le signe de l'authenticité. S'il recourt volontiers à la fable, c'est pour mieux plonger dans les réalités de notre monde, guidé par une sensibilité et une générosité hors pair. Dans ce recueil, qui n'a sans doute pas d'équivalent, il s'est fixé le défi audacieux de partir à la rencontre d'écrivains mondialement connus, de la Renaissance à nos jours. Pour chacun, il a choisi une oeuvre et, se fondant sur une recherche documentaire, il nous narre ce moment crucial où la nécessité de passer à l'écriture s'est imposée, où le ressort d'une oeuvre s'est tendu, le plus souvent suite à une blessure personnelle. Ce faisant, il plonge dans l'intimité de chacun d'eux, dans les épreuves traversées, les tourments, leurs rencontres décisives. A chaque fois, la magie opère : en quelques lignes à peine, un univers personnel est dressé, une ambiance esquissée et une présence imposée, qui nous les rendent tout à la fois familiers et uniques. En optant pour le récit bref, il met côte à côte des géants aux pieds d'argile et multiplie les angles d'approche, passant du récit linéaire au journal intime, aux échanges épistolaires ou aux dialogues. A chaque fois, le propos paraît subtilement gagné par l'écriture de l'auteur concerné. Il est probable que chaque lecteur vive ces rencontres insolites à la mesure de ses affinités littéraires. Celle qu'il consacre à Giono au crépuscule de sa vie, alors qu'il écrit l'Iris de Suze, est une pure merveille. Ou encore celle où nous découvrons les prémisses du Petit Prince. Mais déjà d'autres visages et d'autres livres se bousculent derrière eux, plus vivants que jamais. Un pari réussi, qui ravira les amoureux des livres !

03/2023

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Littérature étrangère

Modène 1831. La ville de la Chartreuse

Plus que tout autre pays au monde, l'Italie aime à fonder des villes sur une feuille blanche. Du premier trait de la charrue de Romulus aux Villes invisibles d'Italo Calvino, en passant par la Pienza de Pie II, la Sabaudia des fascistes, les cités métaphysiques de Giorgio de Chirico, elle a tracé sur la carte de l'Europe et de l'Afrique du Nord les innombrables croix du cardo maximus et du decumanus. Aussi, qui, mieux qu'un Italien, pouvait comprendre que, dans La Chartreuse de Parme, Stendhal fonde "une ville de roman", c'est-à-dire l'une de ces cités sorties tout entières du rêve d'un écrivain, et qui sont à la fois son chef-d'oeuvre et le tombeau qu'il s'est édifié dans le coeur des hommes ? L'idée de Delfini tient en quelques mots : en composant La Chartreuse de Parme, Stendhal ne pense pas à Parme, mais à Modène. Ranuce-Ernest IV est François IV, la Sanseverina est la femme de Ciro Menotti, martyr de l'insurrection de 1831, lequel a posé tant pour le comte Mosca que pour Fabrice del Dongo. La tour Farnèse est la Ghirlandina de Modène [...] la Chartreuse de Parme l'Abbaye de Nonantola. Quand les clefs manquent à Delfini, il les forge à volonté et les ajuste aux serrures de Stendhal, découvrant dans son histoire familiale autant de preuves qu'il en faut pour étayer sa démonstration [...] Delfini joue, surtout, à se choisir un arbre généalogique dans la forêt du plus beau roman du monde : "je n'ai plus aucun doute sur l'apparentement de mes arrière-grands-parents avec La Chartreuse et [...], très sincèrement, l'assurance qui m'est ainsi donnée de descendre (pour une part infime mais double, étant l'enfant de cousins germains) de personnages littéraires aussi universels et délicieux que Clélia Conti et Fabrice del Dongo - une telle assurance m'attendrit et soulève mon coeur infiniment". Roman familial et autobiographique, mais aussi lecture pénétrante et originale du chef-d'oeuvre de Stendhal, Modena 1831 La ville de la Chartreuse est le dernier livre publié de son vivant par Antonio Delfini (1907-1963). Rentier provincial qui cachait derrière ses allures de flâneur désoeuvré un esprit rebelle et anticonformiste, Antonio Delfini est l'un des auteurs italiens du XXe siècle les plus injustement oubliés. Son recueil de nouvelles Il ricordo della Basca a été publié sous le titre Le dernier jour de la jeunesse chez Gallimard dans la collection "L'Arpenteur".

08/2016

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Sciences politiques

Souvenirs de police. La France des faits divers et du crime vue par des policiers (1800-1939)

Qu'il s'agisse de vol, de crime, de moeurs ou de pouvoir, ce livre rassemble les grands textes des " policiers écrivains ". Policiers, ils ont découvert le corps, traqué l'assassin, livré une tête à trancher à la justice sévère de leur temps ; écrivains, ils ont consigné leurs enquêtes, leurs intuitions, leurs idées. A l'âge de la retraite, ils publient, racontent, revivent les moments forts d'une carrière, non sans se donner le plaisir de régler au passage quelques comptes. Certains, imitant Vidocq, ne font que donner des indications à un " teinturier ", un homme de lettres famélique qui va mettre en forme le récit ; d'autres, comme les commissaires Goron ou Macé, se révèlent de véritables écrivains, des narrateurs efficaces qui ont le sens de l'image et du raccourci saisissant, des stylistes qui savourent la joie de ressusciter en beau français les horreurs de la chronique criminelle. On trouve même quelques versificateurs dans la confrérie, comme Clovis Pierre, " le poète de la Morgue ", et surtout l'énigmatique Ernest Raynaud, auteur aux deux visages : le poète symboliste ami de Verlaine, mais aussi le commissaire de police qui parsème ses récits aigres-doux de citations littéraires et de références classiques. L'écriture, en transformant le policier en témoin, lui ouvre un champ beaucoup plus vaste que le seul angle professionnel. Débarrassé du souci de protéger la société, l'écrivain policier se donne pour horizon une ambition élargie, pour ainsi dire pédagogique et quelquefois encyclopédique : celle de faire comprendre le monde qu'il a traversé, d'expliquer la marche de la police et du crime, non sans entrer dans les mobiles mêmes et les raisons des criminels qu'il a pourchassés. Il en résulte une littérature peu moraliste en définitive, qui décrit la délinquance pour ce qu'elle est, le produit d'une société à un moment du temps. S'il juge, c'est à l'aune de sa propre sensibilité que l'écrivain policier acquitte ou condamne, décernant parfois des éloges paradoxaux à ceux des malfrats qui l'ont marqué. De l'ancien préfet de police craint et respecté – Gisquet, Andrieux, Lépine – jusqu'au petit inspecteur des Moeurs qui se sait l'objet du mépris public, ces Souvenirs de police nous transmettent la mémoire tue des générations d'avant-guerre. De la révolution industrielle à la crise des années 1930, la France a ses zones d'ombre que les autobiographies d'écrivains policiers trouent de leur fanal lumineux, signalant les complaisances et les convoitises de nos arrière-grands-pères, les passions troubles de leurs élites.

11/2016

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Vins, alcools, boissons

Les cocktails de Black et Mortimer. 30 drinks terriblement british

Les Cocktails de Blake & Mortimer nous plongent dans l’atmosphère tellement British de la bande dessinée. Au Centaur Club, dont nos héros sont membres, nous goûterons des cocktails classiques de la vieille Angleterre. Nous redécouvrirons le Sherry cobbler, qui entraîna l’invention de la paille et du shaker. Nous enflammerons un Blue Blazer, le premier cocktail flambé de l’Histoire. Après dîner, un cocktail After Eight aux saveurs menthe et chocolat s’impose.   Savourons aussi des créations originales et spectaculaires dans l’esprit des albums. Le Crocodile d’Horus à la belle robe verte et le Chemin de l’Initié pailleté d’or pénètrent au cœur de la Grande pyramide. L’Onde Méga, avec son inquiétant nuage de fumée, rappelle l’invention diabolique du docteur Septimus dans La Marque jaune. Le drink Sept piliers de la sagesse aux sept couleurs différentes rend hommage à Lawrence d’Arabie par l’intermédiaire du Serment des cinq lords.   Avec Francis Blake, directeur du MI-5 britannique, et Philip Mortimer, scientifique de génie, l’aventure ne connait guère de répit. Sauf le temps d’un verre de sherry, la boisson préférée de Sir Francis, ou d’un whisky que sirote Mortimer en écho à ses origines écossaises.   Avec ses astuces pour réaliser facilement les cocktails les plus impressionnants du « flair bartending » actuel, Les Cocktails de Blake et Mortimer offrent au lecteur de plonger au cœur de l’aventure sans quitter le bar. Créateur de la série des Blake et Mortimer (en 1946 !), Edgar P. Jacobs est l’auteur des 12 premiers titres de la série, ceux, qui, en exclusivité, inspirent Les Cocktails de B & M.   S’emparant de l’univers de Jacobs dont l’Angleterre est la première source d’inspiration, Claire Dixsaut réincarne nos deux héros, avec élégance et humour, en rebaptisant des classiques ou en inventant des breuvages directement inspirées des aventures de Blake & Mortimer. Cheers – à votre santé !  

09/2014