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Critique littéraire

Cahiers Vassilis Alexakis 5 - Quête et enquête. Quête et enquête

Cette cinquième livraison des Cahiers Vassilis Alexakis rassemble les communications du colloque "Quête et enquête" qui s'est tenu à l'Université de Picardie les 2 et 3 mai 2019. Quête et enquête : à travers ces deux mots réunis par l'étymologie, il s'agissait de s'interroger sur le fait que les romans de Vassilis Alexakis répondent souvent à la fois à une quête et à une enquête, dévoilant ainsi une écriture originale qui explore plusieurs genres littéraires. Les héros des romans 'Alexakis sont presque toujours en quête. Mais quelle quête ? Dans les premiers romans, il y a celle de l'espace grec, de la langue et de l'identité (Talgo, La Langue maternelle), de l'amour et de la femme aimée (Le Coeur de Marguerite), des proches disparus (la mère dans Je t'oublierai tous les jours et La Langue maternelle, le père dans Les Mots étrangers, le frère dans Le Premier Mot) et de la mémoire perdue (La Clarinette), celle des mots (La Langue maternelle, Les Mots étrangers, Le Premier Mot), des souvenirs de l'enfance (L'Enfant grec), etc... S'il est toujours "en quête" , le héros alexakien parvient à ses fins parce qu'il enquête comme un policier ou un journaliste : il est vrai que ces deux professions présentent des similitudes dans l'investigation. En outre, Alexakis a été journaliste pendant de nombreuses années, après sa formation à l'école de Lille. Ses romans comportent donc souvent des enquêtes. Ainsi, dans La Langue maternelle, il y a l'énigme de Delphes qui cache une autre enquête beaucoup plus personnelle. Chez Alexakis, l'enquête est presque toujours nécessaire pour fournir la matière de l'un des sujets du roman : comme dans La Clarinette, la recherche initiale va au fil des pages se plier au rythme du roman, s'estomper ou resurgir. L'enquête apparaît comme l'un des outils de la quête personnelle dans la plupart de ses romans. Les communications réunies dans ce volume évoquent ainsi les relations entre les différentes quêtes du romancier et les enquêtes qu'il mène ou confie à son narrateur. Le thème choisi est propice à l'éclatement tant les motifs sont nombreux dans la prose alexakienne : sans chercher une impossible synthèse sur le sujet, on a tenté malgré tout de rassembler ces textes selon des axes qui permettent de mettre en valeur la richesse des thématiques.

11/2020

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Religion

Moses Mendelssohn. La naissance du judaïsme moderne

Il est des vies qui ne valent que par leurs œuvres. Telle est bien l'existence de Moses Mendelssohn (1729-1786). Issu d'un milieu pauvre et pieux, il se fit très tôt remarquer par ses dons intellectuels, salués par les plus grands de ses contemporains - Kant, Goethe, les frères Humboldt, sans oublier Lessing qui en fit le héros éponyme de sa pièce sur l'amour du genre humain, Nathan le Sage. Père fondateur d'une dynastie d'une quarantaine d'aristocrates, de banquiers, d'industriels, de juristes, d'officiers, de politiciens, de professeurs d'université, de religieuses et d'un compositeur- Felix Mendelssohn -, Moses fut un pivot des Lumières allemandes et européennes : soucieux de réconcilier la foi et la raison, il n'eut de cesse de souligner l'immortalité de l'âme ; de prouver que, par la raison, l'homme pouvait, tout autant que par l'observance des rites et la récitation des prières, accéder à la Révélation divine; de défendre enfin la singularité du judaïsme, seule religion dont la Loi a été révélée. De là, sa défense et illustration de la foi de ses ancêtres et son engagement dans la bataille en faveur de l'émancipation civique de ses coreligionnaires, pour lesquels il traduit le Pentateuque en allemand mais en caractères hébraïques, afin que la culture juive puisse innerver la culture allemande. Il entend célébrer les noces des Lumières allemandes (Aufklärung) et des Lumières juives (Haskala). L'Europe intellectuelle se précipite sur ses ouvrages. Celui qui, dans la journée, tenait les livres de compte d'une soierie, " Monsieur Moyse, grand savant juif à Berlin " devient, de son vivant, le " Platon allemand ".Vénéré à l'égal de Maimonide, son nom chemine en France lors des débats sur les juifs à l'Assemblée nationale entre 1789 et 1791, puis grâce à Mirabeau. Il y a quelques années encore, son portrait se trouvait aussi bien à Rehavia chez les juifs allemands de Jérusalem que dans la banlieue de Boston ou dans le "quatrième Reich ", Washington Heights à New York, partout où les juifs allemands s'exilèrent. Car la vie réelle de Moses Mendelssohn, c'est la postérité de son œuvre essentielle : la " symbiose judéo-allemande ". La débauche d'intelligence issue de cette mystérieuse alchimie et illustrée par les noms célèbres de Heine, Marx, Einstein, Freud, Schönberg et tant d'autres, naquit grâce à Moses Mendelssohn, le Dernier Moïse.

05/2004

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Esotérisme

LA DOCTRINE SECRETE SYNTHESE DE LA SCIENCE, DE LA RELIGION ET DE LA PHILOSOPHIE. Volume 6, Miscellanées

Les vérités contenues dans LA DOCTRINE SECRETE ne sont nullement présentées comme une "révélation" et l'auteur n'a pas de prétention à être un révélateur de la science mystique qui est maintenant rendue publique pour la première fois dans l'histoire du monde. Car ce que contient cet ouvrage se trouve dispersé dans des milliers de volumes incorporant les Ecritures des grandes religions asiatiques et des débuts des religions d'Europe, cachés sous glyphes ou symboles, et jusqu'ici passé inaperçu à cause de ce voile. Ce qu'on essaye maintenant, c'est de rassembler lés données les plus anciennes et d'en faire un tout harmonieux et cohérent. Le seul avantage que l'auteur ait sur ses prédécesseurs est de n'avoir pas besoin de recourir à la spéculation et aux théories personnelles. Car cet ouvrage est une déclaration partielle de ce qui lui a été enseigné par des étudiants plus, avancés, augmentée seulement pour quelques petits détails des résultats de ses propres études et observations. La publication de beaucoup des faits ici exposés a été rendue nécessaire par les spéculations téméraires et fantaisistes auxquelles beaucoup de Théosophes et étudiants du Mysticisme se sont livrés, ces dernières années,, dans leur effort, tel qu'ils l'imaginaient, pour édifier un système de pensée complet d'après les quelques faits communiqués antérieurement. Il est inutile d'expliquer que ce livre n'est pas la Doctrine Secrète dans sa totalité, mais un nombre de fragments choisis dans ses données fondamentales, une attention spéciale, étant apportée à quelques faits dont certains écrivains se sont empares et les ont déformés hors de toute ressemblance avec la vérité. Le but de cet ouvrage peut être ainsi défini - montrer que la Nature n'est pas cc un concours fortuit d'atomes ", et assigner à l'homme sa place réelle dans le plan de l'Univers ; sauver de la dégradation les vérités archaïques qui sont la base de toutes les religions ; découvrir jusqu'à un certain point, l'unité fondamentale dont toutes ont jailli ; et finalement montrer que le côté Occulte de la Nature n'a jamais été considéré par la Science de la civilisation moderne. Si ces choses sont accomplies, si peu que ce soit, l'auteur est satisfait. Ce livre est écrit pour le service de l'humanité et c'est à l'humanité et aux générations futures qu'il appartient de le juger.

11/1991

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Histoire ancienne

Antipolis, la ville romaine. Architecture et urbanisme (Ier siècle av. n. è. - Ve siècle de n. è.)

Etablissement indigène, agglomération hellénistique puis ville romaine... Antibes peut s'enorgueillir d'un riche passé. Entre 2011 et 2013, ses vestiges ont été étudiés par une équipe de chercheurs dans le cadre d'un Projet Collectif de Recherche intitulé "Antipolis, des origines ou royaume des Francs". Le présent ouvrage concerne l'époque romaine durant laquelle Antibes était la première ville de Gaule et de la province de Narbonnaise... pour qui venait d'Italie. Une importante quantité de données nouvelles, dues à l'essor de l'Archéologie préventive à la fin des années 1990, permettent aujourd'hui d'éclairer de manière significative la ville antique. Toutefois, plusieurs domaines étaient déjà documentés, et parfois depuis longtemps. En témoignent la stèle de l'enfant danseur Septentrion, connue dès le XVIe siècle et, de manière moins spectaculaire, les nombreux vestiges découverts souvent fortuitement, inventoriés en fin d'ouvrage. L'objectif du PCR a été de rassembler cette documentation ancienne et récente. Le retour aux sources écrites et au terrain, ainsi que la découverte de documents nouveaux, ont conforté la présence de deux édifices de spectacle et celle d'un vaste monument conservé sous le château. L'habitat privé s'est enrichi de la découverte d'une nouvelle domus, témoignage du cadre de vie des élites. L'étude des décors (pavements, peintures murales) souligne leur grande qualité. Avec la vaste opération préventive du Pré aux Pécheurs, réalisée en 2012, on en sait désormais davantage sur le port d'Antipolis. Parallèlement, un important travail a été mené sur le mobilier des découvertes anciennes conservé au musée. L'étude de la céramique a permis d'assoir quelques chronologies, ponctuellement précisées par des datations par archéomagnétisme et luminescence entreprises sur l'édifice présent sous le château. Les résultats de ces efforts conjugués apparaissent à la lecture des synthèses. Particulièrement, l'aspect des différents quartiers a été précisé ainsi que le cadre de vie des habitants. Les auteurs ont également pu mettre en évidence les orientations de la trame urbaine et tenter une approche des principales évolutions d'Antipolis, une ville romaine restée modeste mais empreinte encore d'un dynamisme certain à la fin de l'Antiquité. L'exposé des résultats montre les multiples directions dans lesquelles la réflexion peut désormais s'engager. Beaucoup reste à faire. Cette publication doit être considérée comme un état des connaissances ouvert à de nouvelles fouilles à venir.

01/2019

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Esotérisme

Règlements de comptes à la Grande Loge

La franc-maçonnerie a toujours intrigué. Elle a été souvent décriée. Cette institution née à Londres en 1717 n'est ni une Eglise ni une secte, mais une assemblée philanthropique dont le but est de " faire d'hommes bien des hommes meilleurs ". Elle puise ses origines diverses dans les guildes compagnonniques médiévales comme au sein des ordres chevaleresques. Elle s'inspire aussi des sociétés initiatiques de l'Egypte et de la Grèce antiques. Elle accompagna l'éclosion du " Siècle des Lumières " et, parmi ses membres, figurèrent des hommes aussi célèbres que divers comme Montesquieu ou Mozart, le roi George VI ou Louis Armstrong, Winston Churchill ou Franklin Roosevelt, mais aussi bien des inconnus qui ont retrouvé là la chaleur de la fraternité des hommes prêchée dans les Evangiles. Ce roman est un " polar " dont l'action se déroule au sein d'une obédience maçonnique. Il n'a pas vocation de faire un quelconque procès à quiconque ; c'est le pamphlet ironique d'une situation possible pouvant survenir à tout moment dans une communauté humaine, avec ses faiblesses et ses forces. Hélas, il en est de la franc-maçonnerie comme de toute communauté d'hommes ; les idéaux servent parfois à dissimuler des dévoiements condamnables. Imaginons alors ici qu'un groupe organisé s'introduise dans une obédience maçonnique et en prenne le pouvoir, que deux meurtres rituels, soient commis à quelque temps de distance. Imaginons qu'un groupe d'hommes lucides entreprenne courageusement de relever le gant et règle les comptes au nom du respect de l'éthique et de l'ordre dévoyé. Matthieu Renard, journaliste d'enquête ; Bruno Margerie, avocat fiscaliste ; Loïc Le Dantec, vétéran de la D. G. S. E. et le commissaire divisionnaire George Noyer vont créer un groupe homogène qui mènera une longue enquête les conduisant jusque dans les bas-fonds de Marseille où sévissent des sbires au service de la mafia qui exécutent des " contrats " sur ordre. Leurs pas les conduiront aussi en Afrique où la franc-maçonnerie est souvent instrumentalisée au profit du pouvoir politique, et ses réseaux utilisés à des fins de blanchiment d'argent sale. Ils seront confrontés à certains hauts fonctionnaires vénaux fermant les yeux sur ces agissements délictueux sous couvert du secret d'Etat. L'enquête verra les coupables démasqués et condamnés, et révélera que bien des cercles d'initiés recèlent aussi de dangereux psychopathes mythomanes prêts aux pires imprudences.

06/2016

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Jeux

Au coeur de l'Égypte. Escape Game

Plongez au coeur de l'Egypte, dans la vallée des Rois et à Abou Simbel, pour percer le secret des pyramides et des pharaons ! Une boîte de jeux collector pour vivre des émotions uniques. Cette nouvelle boîte de jeux GEO vous propose trois escape games inédits dans le désert égyptien, sur les traces de Toutankhamon, Cléopâtre, Ramsès II et Néfertari. Chaque enquête fonctionne à l'aide de 40 cartes présentant différentes énigmes à résoudre pour identifier les passages secrets des temples, déchiffrer les hiéroglyphes, vaincre la malédiction des momies et des dieux... et découvrir de fabuleux trésors ensevelis depuis des siècles ! Etes-vous prêt à suivre le Nil comme guide, pour des aventures riches en surprises et en péripéties ? - La malédiction du pharaon. Vous participez avec plusieurs archéologues à un chantier de fouilles dans la Vallée des Rois. Après plusieurs coups de pelle, vous découvrez sous le sable ce qui semble être l'entrée d'un tombeau. Fascinés par cette trouvaille, vous décidez de pénétrer dans cette cavité qui se prolonge sous terre par une étroite galerie. Vous ignorez alors combien cette exploration s'avérera mouvementée... - Le trésor de Cléopâtre. Egyptologue au Caire, vous cherchez désespérément depuis des mois le tombeau de Cléopâtre, personnage dont la mort reste à jamais nimbée de mystères. C'est le dernier jour de la saison des fouilles, et vous risquez de devoir plier bagage sans avoir trouvé la dernière demeure de la reine d'Egypte. A moins que vous ne réussissiez enfin à déchiffrer ce plan énigmatique qui vous résiste depuis si longtemps... - La colère de la déesse. En vacances avec un groupe d'amis, vous visitez le majestueux temple d'Abou Simbel, quand soudain le sol se dérobe sous vos pieds ! Vous voilà coincés dans une galerie souterraine à moitié inondée, qui vous mène vers l'ancien temple aujourd'hui noyé sous le Nil. Saurez-vous retrouver votre chemin, sans provoquer la colère de la maîtresse des lieux, la déesse Hator ? Le coffret contient également un livret qui permettra au maître du jeu d'animer la partie, notamment en dévoilant de précieux indices aux participants... Etes-vous prêt à relever les nombreux défis qui vous attendent sur les terres des Pharaons ? A vous de jouer ! Un cadeau idéal pour se rassembler et créer des moments conviviaux en famille ou entre amis.

09/2022

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Actualité politique France

Les sans jours

En décrochant un second mandat en avril 2022, Emmanuel Macron est entré dans l'Histoire. C'est aussi à partir de là qu'il a traversé un passage à vide, qui allait compliquer toute la suite de son quinquennat. A Matignon, il n'a pas pu nommer la Première ministre qu'il avait initialement choisie. A l'Assemblée nationale, il a perdu, de loin, la majorité absolue. Durant cette période, où le pays a été à l'arrêt, son écosystème a explosé et ses choix ont été incompris, contestés par son propre camp... Les "cent jours", c'est ainsi qu'il est de tradition de dénommer la période qui suit l'élection du chef de l'Etat. Pour Emmanuel Macron, ils ont été des jours sans, où il a perdu la main et peut-être laissé échapper à jamais son destin. Ludovic Vigogne, qui a rencontré la plupart des acteurs et des témoins de cette séquence, en livre le récit inédit. Il raconte comment, au lendemain de sa réélection, le Président décide d'attendre pour lancer son nouveau mandat et nommer une nouvelle équipe gouvernementale, notamment car il n'a pas réfléchi auparavant à ce qu'il ferait. Il révèle le détail de ces quelques jours où il a choisi Catherine Vautrin, la présidente de la Communauté urbaine du Grand Reims, venue de la droite, pour Matignon, avant de promouvoir finalement Elisabeth Borne, issue de la gauche. Il décrit sa discrétion lors de la campagne des législatives, alors que beaucoup de ses lieutenants le pressent de s'engager. Il relate la soirée du second tour de ce scrutin, où, face aux résultats très décevants et à l'échec de ses plus proches, il met un genou à terre. Ce récit dévoile la psychologie d'un homme aux multiples secrets, qui est dès le lendemain de sa reconduction confronté à la question de sa succession, incarnée notamment par Edouard Philippe. Il met en lumière le rôle de son épouse, qui s'inquiète de toutes ses difficultés, et les secousses qui touchent alors l'Elysée. Il retrace son rapport avec Nicolas Sarkozy, acteur omniprésent en coulisses comme depuis 2017. Il souligne aussi l'évolution d'une époque, où le système politique et d'institutions ne fonctionnent plus tout à fait.

04/2023

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Histoire de France

Histoire de la IVe République. Tome 3, La République des tourmentes (1954-1959) Tome 1, Métamorphoses et mutations

Commencée il y a près de trente ans par La République des Illusions (1945-1951) et La République des Contradictions (1951-1954), cette monumentale Histoire de la IVe République se clôt par une troisième partie, La République des Tourmentes (1954-1959), période si dense et riche d'événements - elle s'étend du gouvernement de Pierre Mendès France à la chute du régime et à l'élection de Charles de Gaulle à la présidence de la République - qu'elle fait l'objet de deux volumes. Ce premier tome traite principalement de la situation de la France en 1954, du "cas Mendès France", de la singularité de son expérience gouvernementale et de la naissance du "mendélisme", de la paix en Indochine, de l'autonomie interne accordée à la Tunisie, du problème de la Communauté Européenne de Défense, de l'"affaire des fuites", des débuts de l'insurrection algérienne, du surgissement du phénomène poujadiste, du gouvernement Edgar Faure, de la victoire du Front Républicain et de la formation du gouvernement Guy Mollet, de la conférence de Bandoung et de l'entrée en scène du "tiers-monde", de la question marocaine, de la décolonisation en Afrique noire, de la conférence de Genève et des débuts de la détente avec l'arrivée au pouvoir à Moscou de Nikita Krouchtchev, des débuts de la "saga atomique" française, de la naissance d'Euratom et du Marché Commun, etc. Mêlant superbement l'analyse et le récit, les portraits et les témoignages toujours saisissants, les documents le plus souvent méconnus ou totalement inédits, les lignes de force et les humbles vérités humaines, cet ouvrage constituera la référence incontournable pour tous ceux qui voudront étudier cette passionnante et terrible période où un pays profondément malade de ses institutions a su assurer son redressement économique, se dégager de l'Extrême-Orient, amorcer la décolonisation en Afrique, contribuer à la création de l'Europe, participer aux premiers pas de la détente, jeter les bases de l'énergie nucléaire et de la future force de frappe française, etc. Mais ce livre n'est pas qu'objet d'étude. Pour tous ceux qui se sont éveillés à l'engagement politique à cette époque, pour la génération entière qu'ont si fort marquée l'inspiration mendésiste, les drames de la décolonisation, les turpitudes mais aussi les richesses du régime d'assemblée, l'espérance tenace en la construction européenne, nul doute aussi qu'il tiendra lieu d'irremplaçable mémoire partagée.

11/1992

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Sociologie

La liberté ne se mendie pas. L'envolée 2001-2008

Olivier Cueto est mort le 28 mars 2020 à Paris, à l'âge de 60 ans. Jusqu'au dernier jour il aura dégusté la vie avec une insatiable curiosité et une énergie remarquable. Titulaire d'une agrégation de lettres qui lui aurait permis de faire une carrière d'enseignant bien rétribué - et de mener une petite vie aussi fade que tranquille -, il a préféré parcourir les sentiers interdits de l'illégalisme libertaire. Il laisse de nombreux textes, notamment ceux qu'il a écrits ou coécrits pour le journal anticarcéral L'Envolée, qu'il a cofondé et longuement animé. Ce sont ces écrits de combat - reflets de ses réflexions, de son expérience et de son engagement - que ce livre se propose de partager. Se plonger à nouveau dans les textes publiés dans L'Envolée au cours des années 2000 permet de retracer le virage sécuritaire de l'Etat, qui s'accentua alors extrêmement. Les lire ainsi recueillis, permet de mieux comprendre comment, petit à petit, le discours dominant a assimilé la "délinquance" à une maladie qu'il convient de dépister et de traiter avec une sévérité toujours accrue - puisque ainsi réduite à un dysfonctionnement individuel ou familial qui serait sans lien, ou peu s'en faut, avec le fonctionnement profondément inégalitaire de la société dans son ensemble. Il est devenu inutile, presque incongru, de se pencher sur ses causes sociales, économiques et politiques afin de prendre ce problème à la racine : circulez, y a rien à voir. Les "inadaptés" n'ont qu'a bien se tenir... . Ces textes contribueront à éclairer, à cet égard, les esprits engourdis par quarante ans de régression sociale. Ils aideront les lecteurs à mieux comprendre que si nous voulons abolir le système capitaliste, qui ressemble de plus en plus à une vaste prison, il faudra plus que jamais abolir les lieux d'enfermement. Olivier a maintes fois collaboré aux travaux éditoriaux de l'Insomniaque : il a notamment contribué très activement à rassembler les Ecrits du cambrioleur anarchiste et bagnard increvable Alexandre Marius Jacob. Il a aussi collaboré à l'anthologie Au pied du mur, qui présentait en l'an 2000 "765 raisons d'en finir avec toutes les prisons" . Il nous a donc semblé naturel de lui rendre cet hommage posthume, tout en perpétuant de la sorte la mémoire des luttes anticarcérales de la première décennie du millénaire.

01/2022

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Economie

Le monde à l'horizon 2050. Forum des Futurs, Futuroscope, 17-18 novembre 2016

Quel monde en 2050 ? Qui eût pu prédire en 1911 le monde de 1945, en 1885 celui de 1919, en 1982 celui de 2016 ? Trente-quatre ans nous séparent de cet horizon, et selon toute probabilité, le monde sera dans ce tiers de siècle tout autre que ce que nous sommes aujourd'hui en mesure d'imaginer. Il n'y a à son propos guère de certitude plus solide à avancer. Qu'en dire d'utile alors sinon justement cela, qui marque notre présent d'un devoir de saut quantique plutôt que du sceau des certitudes ? L'histoire combine continuités et changement permanent. Elle a longtemps laissé les premières contenir le second, mais bien des indices suggèrent que depuis bien longtemps, ce dernier a pris le pas et gouverne notre destin. C'est vers l'avenir que les Lumières osaient éclairer le chemin loin des ombres du passé, mais il se peut que, saturés d'éclairage, nous marchions désormais en aveugles vers un futur opaque. Connaître les continuités, prévoir les évolutions, ressentir les tressaillements de l'éventuel verse à la prospective la ressource d'une lucidité. Le colloque tenu les 17 et 18 novembre pour célébrer les trente ans du Futuroscope s'est employé à les rassembler. Mais l'histoire avance, l'Histoire le prouve, par transformations fractales : soudain, on s'aperçoit que la formule qui ordonnait toutes choses a changé et qu'une nouvelle géométrie est en train de se mettre en place. Il était possible de percevoir le vacillement de la première, mais absolument pas l'équation de la nouvelle. Ce qui importe alors se résume à deux points seulement : s'être ménagé des marges, et s'être tenu prêt. Le reste s'en jouera moins mal. Or l'humanité d'aujourd'hui vit déjà avec des marges négatives, des inerties pétrifiantes, des engagements excessifs. Elle se rue toujours plus vite vers le futur en se souciant de plus en plus du seul présent. Quant à être prête... Choisissant cependant l'éthique d'Enée plutôt que la prescience de Cassandre, le colloque a invité à préparer l'idée de Rome quoi qu'il doive advenir plutôt que pleurer sur notre Troie encore intacte. Tel est l'esprit que propage le présent ouvrage, tiré de ces débats.

05/2017

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Beaux arts

Tu sais où je suis et je sais où tu es

Gary Hill a rencontré Martin Cothren alors qu'il cherchait des figurants pour son installation vidéo Viewer, en 1996. La rencontre fortuite entre cet Américain californien blanc - artiste dont l'oeuvre est exposée dans les plus grands musées internationaux - et cet Indien américain - ouvrier pêcheur à Seattle - s'est transformée, au cours de leurs échanges sur une vingtaine d'années, en une amitié ambivalente dans son rapport à l'autre, englobant la frustration, la paranoïa, la générosité, le pardon et la profonde tristesse. Une relation dont le secret est peut-être dans le non-dit. Néanmoins, dans l'espace de ce livre, cette "rencontre" prend la forme d'un jeu de piste non linéaire surgi d'une mémoire encore vivante, construisant un espace fluctuant fait de dessins et de lettres manuscrites qu'ils se sont échangés et où s'intercalent désormais des textes en prose de Gary Hill. Une manière de perpétuer cet échange dans lequel deux êtres singuliers apparemment dissemblables ne cessent de manifester leur parenté. La traduction s'est attachée à restituer le ton des lettres de Martin Cothren en conservant les fautes d'orthographe, le mot à mot, les espaces entre les phrases, la ponctuation (où son absence), selon le souhait de Gary Hill. "Je n'aurais jamais imaginé me lier d'amitié avec quelqu'un comme Martin. Selon ses propres termes - et c'est un peu ironique - c'était un taulard, un escroc, un voyou, un délinquant, un sans-abri solitaire, un "copin" toujours fauché, mon "bro". Cette amitié ne pouvait s'expliquer simplement par le fait que nous avions travaillé ensemble, car notre collaboration n'avait duré que très peu de temps - une journée, voire même en réalité quelques heures. Deux mois plus tard, il partait en prison. Il serait facile de mettre cela sur le compte du destin, mais je me suis retrouvé au fil des années à remuer ciel et terre jusqu'au dernier grain de sable dans l'espoir de trouver un indice qui m'aiderait à comprendre ce qui me tenait attaché à cet "Indien"... Est-ce qu'il y a un fond de vérité dans le proverbe "Qui se ressemble s'assemble" ? Est-ce que nous étions, pour ainsi dire, les deux faces d'une même pièce que je n'ai pas encore découverte ? " Gary Hill

01/2021

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Littérature française

Le sot-l’y-laisse. Bouchées gourmandes pour un esprit éclectique et gourmet

Ce titre inattendu se réfère, vous l'aviez deviné, à l'anatomie du gallinacé, en clair le poulet dans votre assiette, dont bien empruntés sont ceux qui ignorent où se loge en secret ce petit muscle de chair tendre et parfumée à souhait, le sot-l'y-laisse connu des gastronomes pointus. Sous le titre Le Sot-L'y-Laisse, j'ai assemblé des notes délaissées au fil des ans, abandonnées dans quelque tiroir obscur. Honni soit le sot qui les y laisse ! Très affecté par cet abandon, j'ai réagi en m'attelant à réunir ces matériaux au sein d'un recueil composé de 5 cahiers indépendants où le sérieux et le burlesque, l'imaginaire et l'ésotérique, s'offrent à vos yeux. Quatre sujets dominent, le premier met l'accent sur la place du sacré dans notre monde profane, le second donne une approche compréhensive, quelque peu ésotérique, des cycles zodiacaux de La Grande Année Cosmique d'environ 26000 ans, chère à Platon, le troisième aborde la vision existentielle du Temps linéaire perçue par l'Homme et le dernier disserte sur le thème de la Conscience. L'auteur aimerait vous faire partager sa quête dont l'aboutissement montre une fois de plus que l'esprit et la matière ne peuvent être dissociés au sein du vivant, et par extension dans l'Univers, malgré leur nature antinomique. Chacun de nous est unique et vit pour réaliser cette union " sacrée " qui se réalise grâce à l'amour de l'esprit pour la chair et à sa réciproque, au sein de cette merveilleuse créature qui s'appelle L'HOMME tout simplement. Un dernier mot pour vous laisser picorer en toute liberté, un morceau de votre choix, à votre guise : j'aime rappeler l'image du poulet découpé en filets par ma faute ! Le choix du morceau que vous choisirez de lire, ne dépend que de vous, selon votre humeur ou vos goûts du moment, selon votre quête personnelle en quête de merveilleux. Lecteur, Lectrice, ne conclus pas hâtivement que ce livre est un vade-mecum de recettes de cuisine. On le garde auprès de soi, posé sur sa table de chevet pour le consulter et méditer, non pour s'endormir ni cuisiner pour ne pas attrister son auteur.

05/2014

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Faits de société

Marc Dutroux, un pervers isolé ?

En acceptant d'assurer la défense de Marc Dutroux, le présumé monstre de Marcinelle, kidnappeur, violeur et assassin d'enfants, l'avocat Xavier Magnée, ténor du barreau de Bruxelles, s'attend au pire. Pourtant, rien ne l'a préparé à ce qu'il trouve dans les quatre cent cinquante mille pages du dossier d'instruction des crimes sordides, nauséeux, certes, mais aussi, de la part des pouvoirs judiciaire et exécutif, une volonté extravagante, mais obstinée et au bout du compte payante, de couper tous les fils qui relient Marc Dutroux à des complices et à d'éventuels commanditaires - ces fils qui constituent ce qu'on appelle communément un réseau. Car si la question posée aux jurés d'Arlon par le ministère public fut de savoir si Marc Dutroux était ou non coupable, il y en a une autre, tout aussi importante, qui taraude Xavier Magnée : Comment a-t-il pu enlever six jeunes filles coup sur coup et les séquestrer dans une impunité totale - on a presque envie de dire " au vu et au su de tous " - malgré son casier judiciaire qui en faisait un suspect évident, malgré la surveillance constante dont il était l'objet de la part de la gendarmerie, malgré deux perquisitions à son domicile, malgré les innombrables indices qui convergeaient vers lui ? La question, comme on dit, ne sera pas posée. Évacués d'autorité vers un dossier " bis ", tous les indices et les dépositions ne cadrant pas avec la théorie du " prédateur isolé " attendront une enquête approfondie et un deuxième procès... qui n'auront jamais lieu. Le 24 novembre 2004, l'affaire est classée par la cour d'appel de Bruxelles, comme si elle était trop nauséabonde pour ne pas être enterrée. Un lourd couvercle se referme ce jour-là sur ce qui reste l'un des plus grands scandales policiers et judiciaires qui aient jamais secoué la Belgique - et Dieu sait s'il y en eut ! Dans ce livre captivant, Xavier Magnée rouvre le dossier comme on rouvre une plaie : Pour l'assainir une bonne fois, quitte à raviver la douleur. Pièce après pièce, en s'appuyant sur sa connaissance intime du dossier et avec un rare esprit de synthèse, il assemble le puzzle de l'affaire Dutroux sous nos yeux effarés et nous laisse avec l'inquiétante conviction qu'il y a décidément quelque chose de pourri au royaume de Belgique.

04/2005

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Littérature française

Cuisine de maman. Mouton d'Aïd

" C'est la voix d'une prêtresse kabyle qui déclame des valeurs à préserver comme la prunelle de ses yeux. Cette matriarche ne baisse pas les bras face à l'adversité et poursuit son labeur en faisant feu de tout bois. Elle écrit, elle peint, elle cuisine, elle jardine, elle dissèque les corps et les âmes pour en extirper le mal. Elle est la fille de son père, l'épouse de tel, petite soeur de ses frères, mère de sa progéniture, elle est la sentinelle qui veille, qui surveille pour tirer la sonnette d'alarme si le partage des parts n'est pas équitable. Elle vous nourrit, vous soigne, vous aime et vous protège contre tout danger potentiel. Ne soyez pas surpris de découvrir que son quartier général pourrait bien être sa cuisine ou son jardin. Elle mijotera des petits plats épicés pour vous servir, vous séduire à la fois. Vous ne visiterez ses jardins paradisiaques que si elle vous estime à la hauteur de ce prestige donc tenez vous bien à table ! Cette divine Athéna travaille à l'insu de tous en tragédienne grecque féroce pour vous garder, pour vous guider ! C'est cette mère berbère investie de la noble mission d'accepter ses nombreux enfants si différents parfois et les rassembler pour cet empire rêvé que devraient être toutes les familles du monde. Elle est cette révolutionnaire imbattable qui marche inlassablement dans sa tête avec le sourire. Ce généreux sourire, prélude de paix, de bonne santé, d'amour et de prospérité n'en doutez pas ! Elle songe et nous dit encore : " Elle fut bien gourmande ma mère berbère, Dehvia Nait Cheikh cuisinait dans de grandes marmites ou chaudrons pour tout le monde. Elle se souvient que jadis chez son ancêtre Jedi Azzouz Bahmil étaient préparés quotidiennement de grands plats de couscous en offrande expiatoire pour les plus démunis et pèlerins de passage. Il y a encore ce plan de travail en bois des femmes qui s'essuyaient les mains enduites d'huile d'olive et de beurre dont elles arrosaient le couscous avant de le servir. Ce plan de travail a perduré jusqu'à ce jour dans le mausolée et a gardé son lustre brillant bien des siècles après. Inlassablement, la mère berbère dodelinant de la tête contait la saga qui n'en finissait pas devant cette petite fille innocente qui se nourrissait de ces nourritures célestes que sont les mots magiques transmis de génération en génération par la tradition orale. Est venu enfin ce moment de les écrire afin qu'ils ne tombent pas sous le sceau de l'oubli ... " Bon appétit !

09/2019

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Esotérisme

LA "CONSCIENCE-ENERGIE" STRUCTURE DE L'HOMME ET DE L'UNIVERS. Ses implications scientifiques sociales et spirituelles

" conscience-énergie ", yoga et physique moderne, matière et esprit... De tout temps les hommes ont cherché un commun dénominateur aux multiples phénomènes se déroulant sous leurs yeux. Les plus anciennes philosophies et religions ont tenté de rassembler, parfois en de brillantes synthèses, en des concepts, et systèmes de pensée, la diversité des expériences humaines. Plus près de nous, la science et la technique ont offert une authentique approche de la trame des choses, depuis la microphysique jusqu'à l'échelle de l'univers. après tant d'années d'analyse, tant de façons de cerner les objets, les phénomènes et les hommes, le chercheur d'aujourd'hui retourne ses questions vers lui-même, et s'inclut dans son regard. De grands savants interrogent la valeur de la science, les philosophes relativisent leur langage et les spiritualistes recherchent leurs sources. Les postulats se succèdent, les cadres se disloquent et la vie émerge des formes, tandis que nous vivons une accélération de l'histoire où les connaissances entremêlées nous laissent désorientés. La physique d'aujourd'hui accrédite la métaphysique de la Grèce antique ; le dialogue est ouvert entre l'orient et l'occident dont la pensée se tourne vers les sagesses antiques. Nos structures sociales sont remises en question. Tout cela ne va pas sans confusion, mais cette accélération évolutive laisse entrevoir une progression certaine vers une unité des connaissances et de l'homme. La partie est serrée. Dans ce bouillonnement d'incertitude, d'aucuns se rassurent dans la tiédeur de leur préjugés ou de leur secte d'autres manquent de réalisme ; d'autres enfin se reconnaissent par-delà les frontières du temps et de l'espace et se tendent la main. Le présent ouvrage expose, à travers une expérience scientifique qui confirme l'intériorité, les conclusions d'un travail solitaire de cinquante années. Ce livre est un jalon, un point de convergences des sciences, de la philosophie, des sciences humaines et des spiritualités. Sans céder à la confusion, l'auteur met en lumière la structure fondamentale et trinitaire de l'homme et de l'univers. Et ceci, à tous ses niveaux d'existence : physique, psychologique et noëtique. L'analyse s'appuie sur des lois fondamentales et vérifiables qui se retrouvent en microphysique aussi bien qu'en biologie et jusque dans les mécanismes de l'esprit humain. Les conclusions sont plus qu'une synthèse ; elles orientent vers un type nouveau d'avenir et de santé sociale et individuelle. Les applications de cette structure trinitaire ouvrent vers une authentique " connaissance de soi " et se poursuivent longtemps après que le processus scientifique ait cédé la place au silence.

07/1993

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Actualité politique France

Petit manuel de rhétorique à l'intention des gilets jaunes

Le mouvement des Gilets jaunes a révélé une crise démocratique questionnant la représentation. Entre la protestation sauvage et la réinvention d'une démocratie directe en assemblée, les manifestants ont tenté de se réapproprier un lieu de parole, rond-point symbolique du lien égalitaire. Rejetant tout leader, sans abandonner l'espoir d'être entendus par le pouvoir, ils se sont laissés piéger dans un engrenage de violence médiatisée. Faute de solution politique, le pays laisse en suspens une demande urgente, dangereux déni d'un problème de fond : la réalité violente d'une fracture sociale qui ne date pas d'hier. Mise en question dans son fonctionnement actuel, la démocratie représentative a été ébranlée par le sursaut d'un affect collectif qui, tout en s'affichant apolitique, porte l'aspiration à une renaissance du politique. Ce rejet de la représentation est symptomatique d'un sentiment de trahison qui affecte tant les partis que les syndicats. Alors que le discours paternaliste s'empresse de renvoyer les Gilets jaunes à leur prétendu silence, il semble urgent de restaurer une place publique où faire renaître le débat, afin de retrouver le sens profondément humain de la vie politique. Le droit à la parole active constitue la clé de voûte d'une démocratie authentique. Mais le relai médiatique a-t-il encore pour vocation de faire entendre la diversité des voix humaines ? Chaque citoyen doit pouvoir exercer, " en sa langue ", son aptitude à traduire en mots la force qui, animant son existence, la rattache au corps social. La démocratie ne peut aller sans la divulgation de la force rhétorique, seul antidote connu, à ce jour, contre le déchaînement de la violence dans une société civile. La confiscation de la parole appelle le rapport de force ; ceux qui savent dire l'emportent sur ceux qui, amenés à se taire, doivent opter entre la révolte et la frustration. Reprendre la parole implique d'accéder à une compétence, sans quoi le débat se dilue en pulsions infantiles, chacun cherchant à couvrir la voix de l'autre pour imposer son désir. C'est à une révolution des consciences que devrait mener le mouvement historique des Gilets jaunes, montrant que le rapport dominant/dominé, qui s'inscrit dans le langage, conduit aujourd'hui à l'impasse politique. En dévoilant les secrets anciens du pouvoir de la parole, nous espérons favoriser la floraison d'une démocratie nouvelle et éviter de voir pousser la violence sur la terre brûlée du silence.

12/2023

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Religion

La rencontre de Jésus-Christ en milieu Bambara

Le monde bambara, situé au coeur du pays appelé Mali, est ici révélé aux lecteurs francophones dans toute sa complexe richesse. Des trésors de sagesse traditionnelle, recueillis et assemblés avec une intelligente patience, deviennent enfin accessibles au prix de leur mise par écrit et grâce à des analyses d'une rare perspicacité. Un premier regard sur le monde bambara occupe la première dizaine de chapitres. La charpente et chaque élément de ce monde sont d'abord décrits. La vie de l'homme, la célébration de sa mort, les multiples visages de son bonheur et de son malheur, les règles et la philosophie de sa vie en communauté, ses amitiés et ses mariages, son rapport à l'invisible et son inépuisable fécondité spirituelle, sont tour à tour pris en considération. Un essai d'interprétation du monde bambara pose ensuite les vrais problèmes de son identification. Rarement la quête contemporaine de l'identité africaine fut conduite avec une telle rigueur. Le sens bambara de l'homme, de ses valeurs éthiques et spirituelles, de son rapport au monde et de son incarnation historique dans le passé ou le présent de la communauté internationale, se propose au lecteur comme une véritable école d'humanité au plus noble sens du mot. L'accueil de Jésus-Christ en milieu bambara suppose une relecture originale de tout le message évangélique. L'auteur ne suggère pas là une requête, il réalise ce programme en cinq chapitres d'une rare densité. Chrétien ou non, le lecteur sera fasciné par la transposition culturelle, jalonnée de tarit de proverbes, libre de tout particularisme, délivrée des scléroses du passé, universelle sans cesser de rester la plus concrète, que Sotigi Penda Mori Sidibe accomplit sous ses yeux. Ce n'est pas sans raison que l'on met sa foi en quelqu'un. Aucun homme, avec une seule poignée d'huile, ne saurait oindre un éléphant. Le bien d'autrui, même s'il vous va bien, est toujours mis de travers. Mieux vaut pour toi que le vent ne te fouette qu'indirectement. La petite bonne chose qui ne vieillit pas. Ventre affamé supporte mal,la plaisanterie. Nul ne doit oublier ses origines. La pintade regarde la nuque de celle qui la précède. Personne ne refuse de faire la toilette de l'oeil dont il est borgne. Devenir un fromager. Sotigi Penda Mori SIDIBE est né en 1927 de père et mère musulmans. Baptisé catholique en 1941, prêtre depuis 1957, après des études de sciences sociales et de théologie à Lyon, il s'est consacré au travail pastoral en milieu bambara. Il est actuellement évêque de Segou, Mali.

08/1978

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Ouvrages généraux

Revue d’Histoire Haïtienne N° 2. L’Occupation américaine d’Haïti

Notre revue consacre son deuxième numéro à l'occupation américaine d'Haïti de 1915 à 1934. Il était pour nous important de dresser un bilan de l'occupation d'autant plus que le pays aura connu à partir de 1994 plusieurs occupations successives. Aborder dans ce numéro la question de la première occupation c'est à la fois accorder une importance particulière à ce qui s'est passé mais aussi aux incidences de cette histoire sur notre présent. L'histoire en Haïti a une emprise spectaculaire sur nos manières de penser la société. Avec ce numéro sur l'occupation américaine nous portons un regard sur la période à partir des nouvelles recherches en train de se faire. Les articles de ce numéro visent à susciter des interrogations et à privilégier la réflexion critique sur le débat passionnel. Cette réflexion se nourrit aussi de l'apport d'historiens analysant la présence américaine chez nos voisins dominicains et la résistance des milieux populaires dominicains avec le mouvement des "gavilleros" et l' "olivorismo" . L'occupation militaire américaine d'Haïti a donné lieu à une abondante littérature : livres de combats politiques, thèses, récits, mémoires, etc. Les textes rassemblés dans ce numéro ne s'ajoutent pas aux précédents, ils essaient au contraire d'apporter des éclairages nouveaux sur la période. Nous avons aussi tenu compte dans ce numéro du contexte historique du pays à la fin et au tournant du XIXe siècle qui annonçait déjà ; des interventions étrangères. Ce deuxième numéro de notre revue vient à la suite de la publication par la Revue de la Société d'Histoire, de Géographie et de Géologie d'un numéro spécial sur l'occupation américaine. Les thèmes abordés dans notre revue apportent un éclairage nouveau sur cette période en complément des dossiers des numéro 259-262 de la revue de la société ; Nous avions d'ailleurs collaboré avec la société à une très grande exposition sur l'occupation américaine préparée par le CIDIHCA et qui a circulé en Haïti et au Canada en 2015 pour le centenaire de l'occupation. La démarche interdisciplinaire et comparative reste une préoccupation majeure de notre revue qui vise à rassembler des travaux de recherche novateurs et à créer les conditions d'un dialogue fécond entre historiens de tendances et d'orientations diverses. L'histoire aujourd'hui a changé et s'est mise à dialoguer avec les autres sciences sociales. Les textes présentés dans ce numéro tentent en ce sens d'appréhender cette époque dans toute sa complexité.

11/2021

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Histoire régionale

Histoire de l'eau en Béarn : rivières, fontaines, barrages, lacs...

Saint-Exupéry a écrit : Eau, tu n'es pas nécessaire à la vie : tu es la vie. Il est indéniable que la vie sur Terre et plus particulièrement celle de l'être humain est indissociable de l'eau, compte tenu que l'histoire de l'eau est étroitement liée à la sienne. Deux événements suffisent à l'imager : le jour de sa naissance ainsi que le jour de sa mort, une toilette lui est administrée. Ce qui se passe entre ces deux dates, même si cela semble réducteur, n'est qu'anecdotique et nous rapproche du but de cet ouvrage : l'eau en Béarn. Boire est la première nécessité dont instinctivement l'homme a eu besoin ; laver, arroser, pêcher, capter, exploiter, manipuler, détourner, ne sont venus que bien plus tard. Qu'importe sa provenance, qu'elle tombe du ciel ou émerge du sous-sol, l'eau en Béarn, au-delà de sa fonction vitale et indispensable à toute existence, est le sujet de bien de réflexions, de nombreuses anecdotes et parfois de mystère... Aux origines des sources, des fontaines, des gaves et des orages se trouvent, en filigrane de la réalité, des fées et des phénomènes étranges... Plus pragmatiques sont les évolutions physiques et mécaniques que l'eau a permis de réaliser, alliée à l'ingéniosité humaine, notamment les moulins de tout acabit et les microcentrales électriques, pour ne citer que les usages les plus connus. L'eau dans tous ses états et tout ce qui gravite autour d'elle est ici abordée : Les moyens de la passer d'une des rives à l'autre, les drames, les joies et les nombreux paradoxes qu'involontairement elle provoque, les eaux thermales issues des entrailles de la Terre, l'hygiène, la vie sauvage et les écosystèmes qui sans elle ne pourraient-être, etc. Des dizaines de villages béarnais, dévoilent ici au travers d'une source, d'un ruisseau, d'un pont ou d'une fontaine, un pan de leur histoire souvent ignoré, mais qui grâce à eux en font des lieux uniques. L'auteur de cet ouvrage n'a nullement l'intention de se poser en spécialiste des questions relatives à tout ce qui touche à l'hydrologie, il n'en a ni les compétences... ni l'envie. Son seul souci est de rassembler un maximum d'anecdotes, de témoignages (fantaisistes ou pas) de fables et de récits qui n'ont plus les faveurs de l'actuel, mais recèlent pourtant, sinon de la nostalgie, un brin d'humour. Saura-t-il vous faire partager sa passion invraisemblable pour ce périple ? Mais c'est une autre histoire...

09/2021

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Littérature française

Le dit du raturé. Le dit du lézardé

C'est très naturellement que Jacques Roman a pensé à rassembler, ou plutôt accoler " dos à dos " Le Dit du raturé et Le Dit du lézardé, pourtant écrits à des périodes différentes, tant ces deux " méditations " se répondent, cheminent parallèlement. L'un comme l'autre sont digressifs, la plume accompagnant les pas de côté de la pensée. Il est intéressant d'ailleurs de préciser que Jacques Roman n'écrit que sur papier, n'utilisant jamais la machine (le média), ordinateur ou même machine à écrire. C'est à la main qu'il signifie sa pensée, et à cette lumière les " dits " ici rassemblés prennent toute leur force. Ceci éclairant encore cet " art poétique ", revendiqué comme tel, et son inscription dans le corps, dans la chair du poète. Si la rature est " faute " infamante de l'écolier, violence de la disparition d'un être cher dans le carnet d'adresses ; si ses différentes formes sont éloquentes : " trait ou hachure, ou encore spirale comme barbelés ", tracée très administrativement à la règle..., la rature est pour le poète " cicatrice ", livrant " une existence en prise avec elle-même " ; " respir ", " combat ", voire " plaie " ; " signe d'une révolte de tout le corps ". "?La page est trouée en divers endroits. Elle témoigne d'une espèce de guerre qui a pris pour territoire le corps " en même temps que la page. Comme la lézarde, qui est crevasse, éclair lors de l'orage, vase ébréché, " lacis d'étroites rues ", fleuves dans la carte de France en plastique de l'écolier ou encore " stigmates de ceux qui ne jurent que par les clous et la lance ", est aussi " lèvres ", " bouche singulière à nourrir, toujours affamée ", " entaille " ou " fêlure " intimes. La rature et la lézarde sont bien soeurs : " La rature dit que ça tâtonne, que ça erre, que ça hésite, que ça cherche, que ça tombe, se relève, s'impatiente, dit qu'il y a du jeu et de la marge là où ça s'engage. " La lézarde " invit[e] à s'égarer entre les lèvres de son égarante déchirure " ; " qu'on la caresse d'un doigt ou de la paume ou de l'oeil ", elle " instruit la quête de l'hétérogène "," excite le goût d'élargir ". La rature est guerre intime dans l'ordre du monde, la lézarde appel au regard déplacé ; l'une comme l'autre fouillent l'être, y pénètrent, l'égarent et le retournent et le retournent avec jubilation, avec fulgurance, le rendant viscéralement vivant.

05/2013

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Acteurs

Greenlights

Cela fait trente-cinq ans que je tiens des journaux intimes. J'y consigne mes réussites et échecs, mes joies, mes chagrins, les choses qui m'ont émerveillé et celles qui m'ont fait rire aux éclats. Trente-cinq ans à prendre conscience, à me souvenir, à me rendre compte, à comprendre, à rassembler et à griffonner ce qui m'a ému ou excité en route. Comment être juste. Comment moins stresser. Comment m'amuser. Comment moins blesser les autres. Comment être moins blessé. Comment être un type bien. Comment obtenir ce que je veux. Comment trouver un sens à la vie. Comment être plus moi-même. Récemment, j'ai trouvé le courage de m'attaquer à ces journaux et de les relire en entier. Ce que j'ai trouvé ? Un catalogue d'histoires, de leçons que j'avais apprises et oubliées, de poèmes, de prières, de recommandations, de réponses à des questions que je me posais, de questions que je me pose encore, d'affirmations, de doutes, de professions de foi sur ce qui importe vraiment, de théories sur la relativité, et toute une ribambelle de slogans. J'ai découvert ce qui, dans mon approche de la vie, m'avait donné le plus de satisfaction à l'époque et m'avait guidé. J'ai appelé ça attraper les feux verts. C'est un thème solide. Donc j'ai pris mes journaux sous le bras et me suis offert un confinement en solitaire dans le désert, où je me suis mis à écrire ce que vous lisez à présent : un album, une trace, une histoire de ma vie jusqu'à ce jour. Les choses que j'ai vues, rêvées, cherchées, données et reçues. Les vérités explosives qui ont tellement court-circuité mon espace-temps que je n'ai pu les ignorer. Les contrats que j'ai passés avec moi-même, que j'honore pour beaucoup, et dont pour la plupart je cherche encore à me rendre digne. Voilà ce que j'ai vu, et comment - mon ressenti et mes trouvailles, mes moments de classe et de honte. Les grâces, les vérités et les beautés de la brutalité. Les initiations, les invitations, les calibrages et transitions. Les " je m'en sors à bon compte ", les " je me fais choper ", et les " je me mouille en essayant de danser entre les gouttes ". Les rites de passage. Ce livre raconte aussi comment choper les feux verts, réaliser que les feux orange et les rouges peuvent changer de couleur aussi. Ce livre est une lettre d'amour. A la vie

10/2021

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Histoire de France

L'extrême droite dans la Résistance. Tome 1

Une légende tenace veut que les pionniers et les héros de la Résistance aient été des hommes de gauche qui avaient combattu le fascisme depuis l'arrivée d'Hitler au pouvoir et qui, le jour de la défaite, se seraient dressés contre la barbarie nazie, tandis que " l'extrême droite ", accusée d'avoir préféré Hitler au Front populaire dès 1936, aurait pris sa revanche en soutenant le régime de Vichy et accepté d'emblée la collaboration avec l'Allemagne nazie. On oublie ainsi que le maréchal Pétain fut investi, le 10 juillet 1940, par une Assemblée nationale composée, pour moitié, de la Chambre des députés, celle-là même qui avait porté au pouvoir le Front populaire ; et que la Collaboration fut prônée par des hommes issus pour la plupart de la gauche, comme Pierre Laval, Marcel Déat ou Jacques Doriot. On oublie surtout que les premiers résistants venaient le plus souvent d'une droite nationaliste pour laquelle l'Allemagne, qu'elle fût celle de Bismarck ou de Hitler, était l'Éternelle Ennemie de la France et de la Civilisation. Cette germanophobie, dont on a du mal aujourd'hui à mesurer la virulence, avait trouvé en Maurras son doctrinaire le plus intransigeant, mais débordait largement les cercles d'Action française. Dans cet ouvrage en deux parties, Jean-Claude Valla évoque ces résistants de la première heure, dont l'amour extrême qu'ils portaient à la France s'accompagnait le plus souvent d'un total mépris pour la démocratie et d'une aversion pour les Juifs. II démontre que la plupart d'entre eux, au moment où ils se sont lancés dans la Résistance, professaient des idées au regard desquelles un Jean-Marie Le Pen fait figure aujourd'hui de modéré. Certes, quelques uns d'entre eux ont évolué au cours de la guerre au point de renier parfois les idées qui les avaient poussés à se dresser contre l'occupant. Le ralliement - tardif - du parti communiste et des socialistes à la Résistance, la volonté du général De Gaulle de s'appuyer sur eux pour asseoir sa légitimité, le noyautage des organisations clandestines par l'appareil clandestin du PC et l'indignation suscitée par la déportation des Juifs expliquent cet alignement progressif sur une idéologie qui, au départ, était violemment rejetée. Il n'en reste pas moins vrai que les nationalistes - ceux que l'on qualifierait aujourd'hui de " xénophobes " et " d'extrême droite " - devancèrent dans la Résistance les professionnels de l'antifascisme. Une leçon à méditer.

11/2010

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Critique littéraire

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Tome 3, Dans la tourmente (1785-1799)

Tandis que Le Mariage de Figaro triomphe à la Comédie-française, une puissante cabale se trame à la Cour contre son auteur. Emprisonné à Saint-Lazare sur ordre du roi, il en sort quatre jours plus tard. et dénonce l'arbitraire du pouvoir. Mais, à cinquante ans passés, Beaumarchais aspire à une vie tranquille entouré des siens. II se fait construire une somptueuse demeure (hélas ! disparue aujourd'hui) en face de la Bastille, et achève son opéra philosophique de Tarare, mis en musique par Salieri. Bientôt, une nouvelle affaire le projette sous les feux de l'actualité. C'est le célèbre procès Kornman, du nom de cette jeune femme, que son époux a fait interner pour adultère, et dont Beaumarchais a pris la défense. Au bout de cinq années de lutte, il obtiendra gain de cause, mais les basses calomnies répandues par l'avocat Bergasse lui auront aliéné la sympathie populaire. Le 14 juillet 1789, l'émeute se déchaîne sous ses fenêtres : ses ennemis le dénoncent comme allié de la noblesse et des bandes menaçantes rôdent autour de sa maison. En 1792, il est même dénoncé à l'Assemblée nationale comme accapareur d'armes. L'affaire - connue sous le nom des " Fusils de Hollande " - sera bien près de lui coûter sa tête. Arrêté et conduit à la prison de l'Abbaye, il en est libéré le 20 août 1792, trois jours seulement avant les Massacres de Septembre. Obligé de fuir, il parcourt l'Europe sous un faux nom. Réfugié à Hambourg, il apprend une terrible nouvelle : son nom figure sur la liste des émigrés ; ses biens sont mis sous séquestre ; sa femme, sa fille et sa sœur jetées dans les geôles de la Terreur, risquent l'échafaud d'un jour à l'autre. La chute de Robespierre, le 9 Thermidor, les sauve in extremis. Rentré à Paris après trois années d'exil, Beaumarchais peut enfin goûter quelque repos. II connaît l'une de ses dernières joies en assistant à une reprise de La Mère coupable : le parterre l'applaudit à tout rompre et l'oblige à paraître sur scène. Dans la nuit du 18 mai 1799, il succombe à une attaque d'apoplexie, dans sa soixante-huitième année. Sur sa tombe, il a fait graver ces simples mots : Tandem quiesco : Enfin, je me repose. Comme Figaro, dont il demeure l'immortel reflet, il était en droit d'ajouter, pour son compte " Ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux avec délices, orateur selon le danger. poète par délassement, musicien par occasion, amoureux par folles bouffées, j'ai tout fait, tout vu, tout usé. "

10/2004

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Religion

Destins croisés. Vivre et militer à Limoges

Je le dis d'emblée et, qu'on me croie ou qu'on ne me croie pas, il suffira au lecteur de se plonger dans ce livre pour s'en convaincre : il s'agit là d'une pièce rare. Il existait autrefois un genre littéraire qui fut fécond et qui reste précieux Mémoires pour servir à l'histoire religieuse de notre temps. Pas d'histoire sans traces, sans documents. Les uns sont contemporains des événements, de ce qui se passe et arrive. D'autres relèvent du souvenir. [...] Ici, c'est une femme : une " jociste " de la première génération, celle qui inspira à Maxence Van der Meersch son célèbre Pêcheurs d'hommes (1940). Aujourd'hui octogénaire, Jeannette Dussartre, avant son mariage avec Henri Chartreux, a gravi tous les échelons de la jeunesse ouvrière chrétienne féminine - ce mouvement fondé en Belgique en 1925 par le futur cardinal Joseph Cardijn -, jusqu'à son secrétariat général. Elle lui doit sa formation, comme elle l'écrit elle-même, " dans un bouillonnement de culture et un partage de responsabilités écrasantes généreusement acceptées par toutes ". On dispose de plusieurs biographies de jocistes. Rares sont les autobiographies. Celle-ci est servie par une mémoire exceptionnelle, précise et documentée grâce à un fonds d'archives patiemment constituées, soigneusement conservées, utilisées à bon escient. À cela s'ajoute un trait unique dans cette classe de " mémoires " : Jeannette n'a pas suivi le parcours classique au sein de l'Action catholique ouvrière ; elle a fait le saut - difficile, ainsi qu'elle l'explique fort bien - dans ce qu'à l'époque on appela le " mouvement missionnaire " et la grande aventure des prêtres-ouvriers. À 40 %, ceux-ci vivaient dans la région parisienne. Jeannette et Henri faisaient partie des équipes de province et, singulièrement, à Limoges-la-Rouge, de l'équipe qui eut le plus grand souci d'une réflexion poussée sur cette histoire radicalement nouvelle qui s'imposait à elle au jour le jour. Je puis attester de la profondeur et de la permanence de ce souci. Une vie ne se résume pas : on la partage au vif du quotidien. Un récit de vie se résume encore moins : on y entre avec ce qu'on est, en trouvant en soi ce qui permettra la rencontre. Une vie n'est jamais solitaire. Un récit de vie ne doit pas rester isolé. L'autobiographie de Jeannette Chartreux a l'avantage de s'inscrire dans la collection " Signes des temps " attachée à rassembler la mémoire dispersée de ce qui fut une histoire commune autant d'itinéraires personnels qui s'éclairent les uns par les autres et donnent son sens à l'ensemble.

02/2004

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Actualité et médias

Révoltons-nous !

En avril 2015, face aux défaites répétées de la classe politique, déterminé à agir contre la montée des extrêmes, Alexandre Jardin faisait paraître Laissez-nous faire, dans lequel il expliquait son combat avec Bleu Blanc Zèbre pour rassembler tous ceux qui fabriquent des solutions concrètes pour réparer la nation : les Faizeux, champions de l'action de terrain (associations, entreprises, fonctionnaires, élus locaux). En septembre de cette année, un pas supplémentaire a été franchi avec la création de " La Maison des citoyens ". Depuis, plus de 190 Maisons locales se sont spontanément créées dans tout le pays, rassemblant déjà près de 60 000 Français et une communauté sur Facebook qui dépasse largement le million. En se donnant la liberté de pouvoir choisir autre chose que l'offre des partis, ce mouvement veut faire compter tous ceux qui ne comptent plus (abstentionnistes, votes blanc, tous ceux qui votent "contre", soit pour le "moins pire"). Cette révolte des bienveillants s'engage avant qu'il y ait chez nous une révolte sombre portée par les extrêmes. La Maison des Citoyens a ouvert le 25 novembre sa dernière pièce : un parti qui veut prendre le pouvoir pour le donner. A qui ? Aux territoires afin de mettre un terme au centralisme hors-sol qui échoue, aux acteurs qui agissent déjà (les Faizeux qui ont acquis une légitimité en réparant les fractures du pays) et aux citoyens en installant des mécanismes de démocratie citoyenne. Le but est bien de remettre les gens au coeur de la décision publique. Les partis classiques proposent des changements de contenu (des programmes) sans changer de méthode, la Maison des Citoyens propose une méthode nouvelle (agir par les territoires, les Faizeux efficaces et co-construire avec des citoyens acteurs). En somme, il ne s'agit pas de prendre le pouvoir en s'appuyant sur un programme composé d'engagements qui ne sont jamais tenus, mais, tous ensemble, de le prendre pour le rendre à ceux qui sont véritablement en capacité d'agir. C'est cette révolte positive et pragmatique qu'accompagne ce nouveau livre, destiné à aider chaque citoyen à exercer sa propre puissance et à le convaincre de refuser le rôle de spectateur pour devenir acteur. L'originalité de ce manifeste est d'être tout le contraire d'un programme. Il invite chacun à agir sur soi pour changer le pays, en s'accordant - chacun à sa façon - les libertés que l'auteur s'est autorisé pour se révolter contre la fatalité. Chaque lecteur devient une part de la solution.

02/2017

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Religion

Jean chrysostome et augustin actes du colloque de chantilly (22-24 septembre 1974)

Ce colloque de Chantilly a été soigneusement préparé tout au long de l'année 1973-1974 par un petit groupe de spécialistes de Jean Chrysostome et d'Augustin. Le postulat de départ a été le suivant : il ne s'agit pas de vérifier, une fois de plus et alternativement, que saint Augustin est le docteur de la grâce et saint Jean Chrysostome le champion de la liberté, mais il importe d'essayer de voir, en les confrontant, comment, grâce à eux, la révélation chrétienne a été communiquée aux hommes de leur temps aussi bien à Hippone qu'à Antioche et, d'une façon plus générale, en Occident et en Orient. D'où le souci premier de considérer d'abord comment chacun des deux est enraciné dans une histoire, dans sa cité, dans son Eglise. L'Université de Lille III a fourni, en la personne de Claude Lepelley et d'Alain Natali, deux historiens qui ont mis le colloque sous le signe de la jeunesse. Puis il revint aux plus anciens, Anne-Marie Malingrey et André Mandouze, de parler au ministère sacerdotal et épiscopal que Jean et Augustin ont assumé. L'importance du monachisme dans la vie de l'un et de l'autre a justifié les exposés du Père Luc Verheijen et de Jean-Marie Leroux. D'autre part la profonde imprégnation scripturaire qui caractérise les deux oeuvres a été étudiée à divers niveaux par Marie-Louise Guillaumin, Anne-Marie La Bonnardière et Anne-Marie Malingrey. Enfin l'enseignement que le Père Charles Kannengiesser a consacré au mystère pascal l'avait bien préparé à faire part de l'intérêt d'une confrontation patristique précise sur ce point. Quant au Père Boris Bobrinskoy, c'est le thème essentiel de l'Esprit Saint qui fut le centre de son étude, d'une étude qui ne craignit pas, pour finir, de montrer comment la tradition qu'honore en particulier l'Eglise orientale trouve dans Chrysostome et Augustin deux solides garants de la foi de notre temps. Des discussions très fructueuses ont chaque fois suivi le double rapport concernant chacun des points abordés. On trouvera à la fin du volume un écho authentique de ces discussions dans la mesure où Charles Piétri a donné du colloque une conclusion où le brillant d'une interprétation personnelle s'allie à la fidélité d'une écoute qui a l'avantage de rassembler en une synthèse originale les éléments épars des débats de ces trois journées.

04/1997

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Beaux arts

Delacroix. La liberté d'être soi

Eugene Delacroix (1798-1863) fut l'un des plus grands artistes français du XIXe siècle. Sa création artistique, riche, variée, multiple, le distingue. Héros de la génération mantique des années 1820, incarnant par ses succès teintés de scandale le renouveau de la peinture, il fut aussi l'un des plus grands peintres de décors religieux ou civils, jusqu'à la fin de se vie. Travaillant seul, n'ayant fondé ni école, ni atelier, il fut pourtant reconnu comme maître et modèle par bien des artistes après lui. Coloriste talentueux, sa pratique du dessin, ignorée de son vivant, fut une des grandes révélations de la vente après son décès. Habité par le génie de la peinture, sûr dès ses plus jeunes années de son talent, il fut tente par l'écriture, qu'il pratiqua toute sa vie - journal, correspondance, essais théoriques, courtes nouvelles. Snob, dandy, il fut un solitaire. Connu pour l'aventure magique de son voyage au Maroc, il fut pourtant un casanier, n'aimant rien tant que de rester chez lui, protégé par sa fidèle gouvernante. Porté par sa passion de la peinture, cet émotif se tint à distance des amours trop ombrageuses. Ces contradictions dessinent aux yeux de nos contemporains un Delacroix difficile à saisir, impossible à étique ou à classer. Peu font le lien entre le jeune homme romantique et le décorateur de l'Assemblée nationale, le voyageur au Maroc et l'homme introverti, l'amateur intellectuel et le dandy solitaire. Incarné pour beaucoup par la seule Liberté guidant le peuple, son oeuvre s'efface et semble difficile à lire face à ce tableau magistral devenu, avec la Troisième République, le symbole de la France républicaine. Delacroix apparaît ainsi, au début du XXIe siècle, célèbre mais obscur, peintre majeur mais homme discret. L'exposition qui lui a été dédiée en 2018, à Paris et à New York, a mis en valeur le richesse de sa création. En donnant la parole à Delacroix lui-même, grâce à la publication de ses écrits, ce livre cherche à faire découvrir la puissance de son oeuvre, sa diversité comme sa cohérence. Il s'attache à révéler le processus créatif de l'artiste, à la croisée des disciplines artistiques, et à rappeler son rôle insigne dans la vie artistique de son temps. Ses oeuvres, célébrées par Adolphe Thiers, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Charles Baudelaire ou encore Théophile Gautier, ont ouvert la voie à une modernité picturale singulière, où la liberté que Delacroix prit à devenir soi, à mener au plus haut l'idéal qu'il portait en lui, joue un rôle crucial.

11/2018

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Beaux arts

Après Eden, la collection Walther. Edition bilingue français-anglais

Treizième exposition de la série Privées, Après Eden propose un ensemble de plus de 800 photographies de La Collection Walther. En une vingtaine d’années, Artur Walther, originaire d’Ulm (Allemagne) a réuni l’une des plus importantes collections de photographies au monde, exceptionnelle par sa dimension internationale, et par la qualité et la cohérence de ses séries d’un même artiste. Depuis 2010, La Collection Walther est exposée au public dans deux lieux, à Neu-Ulm et New York. Pour La maison rouge, le commissaire Simon Njami a conçu une exposition-fable autour de l’humain, à partir de thématiques telles que le paysage, le portrait, la ville, l’altérité, en croisant des oeuvres et des pratiques photographiques d’époques, de provenances et de statuts différents, mais toutes liées par leur approche sérielle du médium. Dans l’exposition et le catalogue qui l’accompagne, les pionniers de la photographie conceptuelle allemande (Kart Blossfeldt, August Sander, Bernd et Hilla Becher) dialoguent avec des photographes contemporains d’Europe, des Etats-Unis, mais surtout d’Afrique et d’Asie (parmi lesquels Richard Avedon, Nobuyoshi Araki, Seydou Keïta, Santu Mofokeng, Zanele Muholi, Zhang Huan), ainsi qu’avec des auteurs anonymes d’images ethnographiques, scientifiques ou judiciaires des siècles derniers. This thirteenth exhibition in the privées series presents a selection of more than 800 photographs from The Walther Collection. Over a period of twenty years, Artur Walther (born in Ulm, Germany), has assembled one of the most important collections of photography in the world, remarkable for its international scope, its quality, and its focus on large series by individual artists. Since 2010, The Walther Collection has been on show ta the public in two museum spaces, one in Neu-Ulm and one in New York. For La maison rouge, the curator Simon Njami has conceived on exhibition-cum-fable thot offers a brood view of human subjects, based on themes like landscape, portraiture, the City, and alterity, and combining works and photographic practices from different periods and origins that are all linked by a serial approach the medium. In the exhibition and its catalogue, German conceptual pioneers (Karl Blossfeldt, August Sander, and Bernd and Hilla Becher) are presented in dialogue with contemporary photographers from Europe, the United States and, above all, Africa and Asia (including Richard Avedon, Nobuyoshi Araki, Seydou Keïta, Santu Mofokeng, Zonele Muholi, and Zhang Huan), but also with images whose unidentified authors were working in ethnographic, scientific, or legal contexts.

11/2015

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Langages informatiques

Docker/Kubernetes. Pour optimiser et accélérer les développements d'applications conteneurisées

Kubernetes, ou communément appelé k8s, est un large écosystème en rapide expansion, initialement développé par Google, pour gérer les applications conteneurisées dans un environnement en cluster. Ce système d'orchestration de conteneurs permet l'automatisation du déploiement, la mise à l'échelle et la gestion de l'application. Google a rendu open-source le projet Kubernetes en 2014. La Cloud Native Computing Foundation (CNCF) est un projet de la Linux Foundation qui a été fondé en 2015 pour aider à faire progresser la technologie des conteneurs et rassembler les industries technologiques autour de son évolution. Il a été annoncé en même temps Kubernetes 1. 0, qui a été contribué à la Linux Foundation par Google en tant qu'initiateur de cette technologie. Une approche Cloud Native consiste à développer une application en profitant des différents avantages offerts par le Cloud. Cette approche présente plusieurs avantages. Tout d'abord, elle permet aux entreprises de transformer plus rapidement leurs idées d'applications en produits disponibles sur le marché. Ce livre a pour objectif d'accompagner les développeurs dans l'utilisation de Docker et de Kubernetes pour leur permettre d'optimiser et d'accélérer leurs développements d'applications conteneurisées. Il est idéal pour les architectes d'infrastructure cloud, les ingénieurs DevOps, les administrateurs système et les responsables de l'ingénierie qui ont besoin d'une connaissance de base de Kubernetes et sont prêts à appliquer les meilleures pratiques de l'industrie du cloud pour concevoir, créer et exploiter des clusters Kubernetes de qualité en production. Tout au long du livre, l'auteur met en lumière les pratiques nécessaires à suivre par les personnes en charge de la création d'une application dans Kubernetes et apporte les informations nécessaires sur l'utilisation de services externes tels qu'une base de données ou un serveur web. Après une présentation des principes de base de Docker, le lecteur découvre comment l'installer sous Linux. Le stockage persistant, le fonctionnement du CLI ainsi que les fichiers Dockerfile et Docker Compose sont détaillés, lui permettant de maîtriser les commandes nécessaires pour créer des applications conteneurisées. Pour finir, et pour être plus complet sur les technologies d'orchestration des conteneurs, un chapitre étudie le déploiement d'une application sous la plateforme de cloud public Microsoft Azure. Une démarche pédagogique vous accompagne pas à pas, avec des exemples simples et une continuité dans les travaux qui sont à la base des activités pratiques, et vous garantit donc une bonne compréhension des notions théoriques.

03/2022

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Poésie

L'encre serait de l'ombre. Notes, proses et poèmes choisis par l'auteur (1946-2008)

Après René Char (Commune présence), Henri Michaux (L’espace du dedans), Paul Éluard (J’ai un visage pour être aimé), voici en Poésie/Gallimard, L’encre serait de l’ombre, l’anthologie personnelle de Philippe Jaccottet. Un choix qui reprend l’ensemble d’un parcours, mais qui apparaît surtout comme la reprise continue d’une suite de questionnements. Car si la voix de Philippe Jaccottet semble si naturelle, si évidente, elle n’a de cesse pourtant de contester ce surgissement, cet afflux de paroles, cette profération d’encre qui ne brûle pas le papier et rarement les songes. Quel risque y a-t-il à écrire ? Pourquoi tant d’exaltations, de fictions, de tourments à blanc ? N’y a-t-il pas dans le réel des espaces moins vains en marge de l’écume des mots et au coeur même des choses ? Face à son art, qui n’a que peu à voir avec une activité littéraire, mais qui voudrait éveiller, agir ou non-agir en connaissance de cause, l’attitude de Philippe Jaccottet est d’abord éthique. « J’aurais voulu parler sans images, simplement pousser la porte », confie-t-il. Comment, par le leurre de l’écriture lever le voile qui couvre le monde et le temps ? Philippe Jaccottet se veut un promeneur attentif, disponible, capable d’émerveillement aussi bien que d’effroi, et qui transmet son approche lucide, sombre ou éblouie, de la lumière en chacune de ses métamorphoses. Il ne témoigne pas du spectacle de la nature mais de la nature du mystère. Il participe plus qu’il n’assiste aux éblouissements fugaces qui sont autant de révélations simples sous un ciel déserté par les dieux. Il est celui qui approche au plus près du point où la vision et la vie paraissent aptes à se fondre. Comme s’il accédait, par grâce singulière et fragmentée, à une sorte d’entre-monde où la pensée est action, le sentiment intelligence, la beauté oxygène et poésie la trame secrète des jours. L’oeuvre de Philippe Jaccottet fait escorte, parfois sombrement, quelques fois sereinement, à la part incertaine et sublime qui, par éclairs, par effractions, apparaît, déchire, force ou découvre le passage. « Je pense quelquefois que si j’écris encore, c’est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler les fragments, plus ou moins lumineux et probants, d’une joie dont on serait tenté de croire qu’elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous ».

11/2011