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Clotilde Coron

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Art textile

Hélène Henry. Les tissus de la modernité, Edition bilingue français-anglais

Née en 1891, passionnée par la peinture et la musique, Hélène Henry n'a jamais suivi aucune formation spécifique lorsqu'elle arrive à Paris, à 25 ans. Elle commence par acheter un petit métier à main, s'installe dans un atelier et crée des écharpes qu'elle vend à des couturiers comme Worth ou Nicole Groult. Elle apprend seule à se servir de son métier à tisser et en 1923, elle montre des essais à Francis Jourdain, dont les poteries l'inspirent. Il expose ses créations dans sa boutique et la présente à Pierre Chareau et au cercle de leurs amis "modernes" (Paul Poiret, Pierre Legrain, Jacques-Emile Ruhlmann). La même année, elle s'installe dans un atelier plus grand. H. Henry dessine et peint : bandes, rayures, damiers, motifs géométriques ou dégradés subtils d'une seule teinte. Elle expérimente de nouvelles techniques pour juxtaposer ou opposer des matières ou des points de tissage, en invente de nouveaux. Par le jeu des reliefs et des masses, ses créations semblent être réalisées en trois dimensions. Elle est la première en France à utiliser des fibres artificielles, rayonne ou viscose-fibrane, qu'elle croise avec des fils de coton et de laine. En 1925, elle participe à l'ambassade française du pavillon de la Société des artistes décorateurs (SAD), qui lance le style Arts déco lors de l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris, où ses tissus sont exposés dans le bureau-bibliothèque de P. Chareau et dans la salle de repos. Elle quitte la SAD en 1929 pour participer à la fondation de l'Union des artistes modernes (UAM), aux côtés de Mallet-Stevens, Herbst, Jourdain, Templier, Charlotte Perriand, Sonia Delaunay et d'Eileen Gray, entre autres. Elle reçoit des commandes pour la Villa Noailles de Mallet Stevens, à Hyères (1924) ; le palais du maharajah d'Indore (1930) ; le palais de la Société des nations, à Genève ; le paquebot Normandie ; l'Exposition internationale des arts et techniques de Paris en 1937. Après la guerre, elle participe, avec ses anciens amis de l'UAM, aux expositions de la section "Formes utiles" du Salon des arts ménagers où elle décline ses écossais, ses bandes et ses constructions rigoureuses. Mais ses créations, réalisées à la main, en exclusivité pour un client précis, ne trouvent plus preneur : ses remarquables pièces uniques ne peuvent lutter avec les tissus industriels qui arrivent sur le marché européen. Elle supervise cependant le tissage de ses modèles jusqu'à sa mort, en 1965. 20 ans plus tard, son talent est redécouvert grâce à des galeristes spécialisés et à des expositions comme Les Années UAM, au musée des Arts décoratifs de Paris, fin 1988-début 1989, ou Pierre Chareau, au Centre Pompidou à Paris, (1993-1994).

08/2021

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Histoire ancienne

Maguelone. Archéologie d'une île de la lagune languedocienne

Dix kilomètres au sud de Montpellier, l'îlot de Maguelone occupe un relief d'origine volcanique récemment rattaché au lido par l'extension des dépôts alluviaux à l'arrière du cordon littoral. Au coeur de la lagune, l'îlot abritait au haut Moyen Age la ciuitas Magalonensis, établissement lié à la diffusion du commerce méditerranéen. Depuis le XIXe siècle, des travaux archéologiques se sont d'abord attachés à éclairer les origines de l'ancien siège épiscopal, érigé à une date incertaine au cours du VIe siècle au sein de la province wisigothique de Septimanie. Cet épisode majeur de l'histoire insulaire, dont témoigne la présence de l'imposante cathédrale romane, masqua longtemps l'ancienneté de l'occupation que de nouvelles recherches mirent au jour à la fin du XXe siècle. Des sondages pratiqués sous l'emplacement du cloître médiéval, au nord de la cathédrale, ainsi que des observations ponctuelles en plusieurs points de l'île permirent de recueillir de nombreux documents attestant d'une occupation ô la période gallo-romaine. Les recherches s'intensifiant, en 1998-1999 une fouille de sauvetage mettait au jour, à l'est de la cathédrale, une grande église de l'Antiquité tardive autour de laquelle se développait une nécropole des VIe-VIIe siècles riche de plusieurs centaines de sépultures. En 1999-2000, la prospection méthodique de l'ensemble de l'île révélait enfin l'ancienneté et l'ampleur de son occupation, marquée par une alternance de temps forts et de phases de déprise. Si la période néolithique relève d'une présence ténue, à l'âge du Bronze final se déploie une première occupation dense sur le rivage occidental de l'île. Les indices restent discrets à l'âge du Fer qui ne semble connaître qu'une fréquentation épisodique. L'occupation est mieux marquée et plus durable à l'époque gallo-romaine qui marque une première mise en valeur agricole sous la forme d'un vaste vignoble, autour d'un établissement rural probablement cantonné au point sommital de l'île. L'activité s'intensifie à la fin de l'Antiquité avec une forte densité des vestiges d'habitat et de stockage, les céramiques témoignant d'intenses échanges commerciaux au cours des V-VIIe siècles. Analysant une abondante documentation, l'ouvrage renouvelle sensiblement l'approche de l'histoire insulaire. Sont étudiés successivement les sources écrites et l'historique des recherches, les étapes de l'occupation du sol à travers les prospections, le vignoble gallo-romain, les églises et la nécropole paléochrétiennes, l'occupation du haut Moyen Age. Le dossier se termine par une synthèse sur le peuplement littoral au Moyen Age, replaçant le siège épiscopal au centre des réseaux socio-économiques.

01/2019

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Islam

Un Islam éclairé en France. Aux origines. Des HLM de Marseille à une spiritualité de paix

L'auteur est né en 1980 dans une famille nombreuse à Marseille où il vit. Sa confession : musulman. Il a depuis longtemps quitté les HLM. Cet ouvrage n'est pas qu'un témoignage. Il reprend une analyse historique d'un Islam qui remonte en certains points spirituels et à des référentiels dont les origines sont bien antérieures à Mahomet, né en 570 dans la banlieue de La Mecque, dans la tribu marchande des Quraychites, avant d'aller vivre en ville et d'y épouser sa première femme, Khadija. Le futur prophète de l'Islam rejettera les idoles et les divinités anciennes nombreuses dont les déesses, égales des dieux. Il devra quitter La Mecque en 622 pour se diriger au nord vers Yahtrib, ville polythéiste et animiste comme d'autres régions de cette partie du monde, la future Médine. L'Islam va se répandre et constituer pour certains un choc culturel en Occident dès le 8e siècle en Espagne. Deux dynasties vont se succéder. Trois califats verront le jour. Deux tendances principales naîtront au sein de cette religion où le Coran est dit issu de la révélation faite par l'ange Gabriel pendant 22 ans à Mahomet, le Chiisme, minoritaire, et le Sunnisme majoritaire, comportant un clergé et ayant engendré notamment la Salafisme actuel. L'auteur dresse un tableau des racines des divinités et donc du futur Islam. Il partage sa recherche, le contenu des divinités originaires mésopotamiennes et l'évolution vers une mouvance monothéiste qui sera celle des Mahométans d'abord dans la Péninsule arabique et ensuite dans une partie du monde jusqu'à devenir la deuxième religion du Livre la plus importante, dont la majeure partie des fidèles n'est pas Arabe. A un certain stade de son ouvrage, il recentre son approche sur la ville de Marseille qui l'a vu grandir et développer le sens serein et pacifique de sa croyance personnelle non contrainte, de sa pratique religieuse respectueuse de la République et de l'Etat français laïque. En homme de libre-conscience, Samir Hamidi offre une réflexion de profondeur historique et spirituelle exemplative de tolérance, et il jette des ponts entre les religions, sans prosélytisme, humblement. Né en 1980 à Marseille, dans un quartier défavorisé de Marseille, la Cayolle, Samir Hamidi vit dans une famille de 11 enfants. Ce benjamin habite avec cette fratrie dans une HLM. Il va se forger une éduction française dans les écoles de la République. Il sombrera néanmoins dans une certaine délinquance. Il s'engagera à la légion étrangère. Puis il vivra au Mans et à Paris. Il s'élèvera dans la culture et la pratique de la libre-pensée grâce à une nouvelle vie professionnelle. Samir Hamidi a donc notamment étudié l'Islam pour partager le fruit de ses recherches et expliquer sa religion.

03/2023

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Histoire des mentalités

Du steak de mammouth au yaourt. Histoire des 30 aliments qui ont bouleversé nos vies

Les premiers aliments qui ont marqué la vie des Hommes sont ceux qui ont permis la survie et le développement biologique de nos lointains ancêtres, comme la viande et la moëlle des animaux sauvages, les ressources aquatiques, le miel... Puis, à partir de - 10 000 av. J. -C. , les hommes ont cultivé les blés, l'orge, le maïs, le riz... Riches en amidon et pouvant se conserver longtemps, ces céréales ont fondé les grandes civilisations de l'Antiquité. Les aliments ont également changé la façon de "penser" le monde. Pour les Mayas, le maïs était à l'origine de l'humanité ; les Mésopotamiens, les Grecs et les Romains voyaient dans certains produits "transformés" comme le pain, la bière, le vin et le fromage, le passage du sauvage au civilisé. Chez les Peuls et les Hindous, le lait est l'élément primordial à partir duquel a été créé tout l'univers. Certains aliments ont joué un rôle marquant dans la vie spirituelle des Hommes : le pain et le vin sont pour les chrétiens le corps et le sang du Christ... plan du livre 1. Aliments des origines (les aliments "sauvages" du Paléolithique) Mangeurs de viande (steak de renne ou de mammouth ? ) / Des montagnes de coquilles d'huîtres / Cueilleurs de plantes sauvages / Le miel et l'irrépressible attrait du sucré 2. Les nourritures essentielles de l'humanité (aliments cultivés ou exploités au Néolithique) Blés civilisateurs / Le riz, grain de vie de la moitié de l'humanité / Le maïs, fils du dieu soleil / le lait primordial / Le sel : sur les routes de l'or blanc 3. Au menu des premières civilisations (Egypte, Mésopotamie, Grèce, Rome) Le pain des civilisés / L'huile d'olive, un or liquide / Bière populaire et vin des élites 4. Tables médiévales Très chères épices / Harengs et morues des jours maigres / Fromages monastiques / La châtaigne, don de "l'arbre à pain" / Le "blé noir" des terres pauvres 5. Aliments et breuvages du Nouveau Monde et de l'époque moderne La tomate à la conquête du monde / L'épopée de la pomme de terre / Haricots américains / Chocolat, le breuvage des dieux / Une petite fève blanche d'Abyssinie (le café) 6. Produits des colonies, de la révolution industrielle et de la mondialisation alimentaire Aliments des colonies (ananas, bananes, huile d'arachide...) / Sardines et autres conserves en boîte / De la baguette au sandwich / La modernité industrielle : de l'extrait de viande Liebig au bouillon Kub et à la margarine / La révolution du yaourt / Nouveautés américaines (Ketchup, Coca-Cola, corn flakes...) / Nourritures d'ailleurs : kebabs et sushis Conclusion Les aliments du futur (algues et insectes, viande cellulaire et alternatives végétales, aliments santé personnalisés...)

09/2023

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Religion

Mohammed, prophète de l'islam

A L’aube du VIIe siècle, l’Arabie a été réveillée de sa torpeur millénaire par un souffle mystique puissant et inconnu jusque-là, l’islam. Son émergence fut particulièrement rapide, car il n’a fallu à Mohammed, le nouveau prophète, qu’un peu plus d’une vingtaine d’années (de 610 à 632) pour réduire à néant les rites païens qui dominaient la cité antique de La Mecque et leur substituer une nouvelle religion, à la fois monothéiste (Allah est le Dieu, sans partage) et abstraite dans son horizon de pensée. C’est cette histoire et ses turbulences que Malek Chebel raconte dans cette biographie, dans laquelle il s’est attaché à dresser le portrait du Prophète et de son époque. Il évoque sa naissance à La Mecque, son éducation, son mariage avec Khadidja, sa progéniture, son harem, mais aussi les grands personnages du début de l’islam qui l’ont aidé ou combattu, y compris Ali, fondateur du schiisme, ainsi que les multiples obstacles auxquels lui et ses premiers adeptes ont été confrontés. Tout en restituant cette destinée dans son contexte historique et économique, l’auteur livre une description détaillée des débuts du dogme, avec ses écoles de pensée et ses premières sectes. Un chapitre est consacré aux liens que l’islam a initiés avec les tribus juives de Médine, les Chrétiens d’Arabie, d’Ethiopie et d’Egypte et les polythéistes. Pour une meilleure compréhension de ce que fut la vie du Prophète, Malek Chebel aborde aussi des thèmes comme ceux du vêtement, de l’art de la guerre, de la médecine, de la diplomatie ou de la vie intime du harem. Il clôt cet ensemble par un chapitre montrant la construction de l’image du Prophète et de l’Islam en Occident. Prenant ses distances aussi bien avec les hagiographies du Prophète qu’avec les interprétations ultérieures qui ont été faites de sa pensée, Malek Chebel s’appuie sur les sources à ses yeux les plus fiables que sont le Coran et les Hadith, dont il est un des exégètes les plus sûrs. Dans cette biographie, Malek Chebel montre comment le Prophète, homme de doctrine, de pratique, de pouvoir, mais aussi administrateur, époux, chef de famille, a compris très vite que le développement d’une religion ne peut se concrétiser durablement sans que cette religion et cette spiritualité ne tiennent compte de plusieurs pulsions humaines évidentes : l’amour des biens matériels, la sexualité, le pouvoir. L’islam, religion dès le départ, presque laïque, reconnaissait ainsi l’expérience des hommes dans sa double part, sublime d’un côté, ordinaire de l’autre, divine par ses aspirations, terrestre par son exercice. Malek Chebel confirme à travers ce livre qu’il est plus que jamais nécessaire de connaître l’histoire de Mohammed pour bien comprendre à la fois la richesse et la vérité de son enseignement.

10/2016

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Beaux arts

Les Civilisations de l'Islam

L’islam est une religion caractérisée par un monothéisme absolu et rigoureux. Sa vision du monde est simple et radicale, indifférente aux spécificités historiques, culturelles et raciales des personnes qui y adhèrent. En l’espace de quelques années après la mort de Mahomet, les armées islamiques, initialement formées d’Arabes, puis de divers peuples assujettis et convertis, conquirent des territoires immenses qui avaient vu fleurir la civilisation gréco-romaine puis judéo-chrétienne en Occident et la civilisation perso-zoroastrienne en Mésopotamie, remportant un succès éclatant. Quelques décennies plus tard, l’islam pénétra en Europe, conquérant l’Espagne et une partie de l’Italie du Sud, franchit le désert du Sahara pour convertir les populations d’Afrique noire en se superposant aux cultes locaux, et s’étendit aux vastes régions asiatiques jusqu’à atteindre l’Inde et rencontrer les cultes védiques et le bouddhisme, tandis que vers le nord il s’introduisait en Transoxiane (aujourd’hui l’Ouzbékistan), surpassant les conquêtes d’Alexandre le Grand lui-même, pour atteindre les frontières de l’empire chinois. Sur le plan de la culture et de l’expression artistique, le monde islamique assimila les énergies créatrices, les techniques et les coutumes des peuples assujettis, extraordinairement riches et diverses, et sut les refondre en une expérience complètement nouvelle et originale, tout en restant fidèle à la révélation coranique, qui impose à tout croyant de suivre ses préceptes et de répandre sa doctrine. Celui qui embrasse l’islam, considéré comme la seule vraie religion, fait alors partie du Dar al-Islam, la « maison de l’islam » : des concepts ancestraux tels que nation, race, activité, culture deviennent alors, du moins en théorie, dénués de signification. L’ensemble du monde islamique parle la même langue, l’arabe, la langue du Coran, dont les lignes directrices ont façonné les différentes traditions culturelles avec une homogénéité surprenante – homogénéité qui a caractérisé, et qui imprègne encore, la culture et le vécu spirituel et politique de centaines de millions de personnes et de nations entières. À l’intérieur de cet horizon culturel commun se sont élaborés au fil du temps des langages artistiques et des coutumes nationales, à travers la réémergence graduelle – quoique au sein de l’identité islamique commune – d’énergies locales vigoureuses, auxquelles l’arrivée de nouvelles populations et les déplacements pour motifs religieux, commerciaux et scientifiques ont apporté par la suite des éléments féconds. Tout discours de caractère général, comme les sujets abordés dans cet ouvrage, doit donc être pris comme une indication globale, à approfondir et clarifier parfois. Il est clair, par conséquent, que dans ce monde islamique diversifié existent côte à côte des réalités culturelles, spirituelles et artistiques d’une richesse et d’une complexité remarquables, mais le substrat commun éthico-politico-religieux, inséparable dans ses composantes, a donné naissance et produit encore des manifestations bien reconnaissables, unies par une spécificité que l’on peut définir comme islamique.

04/2010

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Religion

L'Imam Ach-Châfi'î. Sa vie et son époque, ses opinions et son fiqh

Ach-Châfi'î est le fondateur d'une des quatre écoles juridiques les plus renommées du monde musulman, l'école chafiite. Cet ouvrage étudie sa jeunesse, sa culture, ses maîtres et ses élèves, c'est-à-dire sa vie d'une manière générale. Il analyse son siècle et son fiqh, ses livres, comment ils ont été composés et la confiance qu'on peut leur accorder. Sont aussi exposées les sources du raisonnement déductif qu'il a utilisées et les méthodes suivies pour élaborer sa doctrine, avant de passer à la doctrine elle-même, à sa diffusion et aux facteurs de son développement. L'auteur montre comment ach-Châfi'î, en interprétant les sources et les cas subsidiaires de la charî'a, s'en tient aux faits apparents et généraux, refusant de considérer les conjectures et les intentions, mais analysant des problèmes concrets. Ses voies sont alors le Coran, la Sounna et l'analogie. Le fiqh d'ach-Châfi'î représente parfaitement le fiqh islamique à l'époque de son épanouissement et de sa maturité. Il combine de façon équilibrée le fiqh des moujtahid et celui des spécialistes du hadîth. Ach-Châfi'î fut le premier à développer la science des fondements du fiqh : fixant les critères de l'analogie, tentant de définir les règles de la Sounna et distinguant l'abrogé de l'abrogeant. De la sorte, il définit les principes fixes concernant le raisonnement déductif et les sources de l'extrapolation. L'Ecole chafiite s'est répandue en Egypte, en Irak, au Khorassan, au Sijistan, dans l'ancienne Syrie, au Yémen et au-delà de l'Euphrate, en Perse, au Hijâz, dans certaines villes d'Inde et en Indonésie. Ach-Châfi'î, né en 150 H. (767 ap. J.C.) et mort en 240 H. (820 ap. J.C.), grandit au moment de l'apparition des deux doctrines hanafite et malikite, et de la classification de leurs sources et de leurs cas subsidiaires. Il eut ainsi à sa disposition une matière jurisprudentielle déjà élaborée et prête à être assimilée. Il l'étudia, l'analysa avec un œil critique et un esprit incisif et indépendant, sans suivre aveuglément les opinions des uns et des autres, avant d'en tirer quelque chose de neuf s'accordant avec ses dons et sa culture : ce fut sa doctrine, puis les fondements de cette doctrine. Il consigna les éléments essentiels de la science des fondements du fiqh dans son ouvrage Ar-risâla. Ach-Châfi'î n'envisagea de constituer une école de fiqh indépendante qu'à l'issue de son premier voyage à Bagdad en 184. Avant cela, il était considéré comme un disciple de Mâlik et un défenseur de ses idées et de son fiqh, n'hésitant pas pour cela à s'en prendre aux partisans de l'interprétation. C'est pourquoi il fut surnommé " le Défenseur du hadîth ".

10/2012

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Sociologie

Communications N° 90 : Les bruits de la ville

Les Bruits de la ville Numéro dirigé par Anthony Pecqueux Ce numéro fait sien un apparent paradoxe concernant les sons en ville : d'un côté, la baisse du seuil de tolérance auditive face à des bruits jugés de plus en plus nombreux ; de l'autre côté, une incapacité à imaginer une ville silencieuse, comme s'il ne pourrait plus alors s'agir d'une ville. Les différents auteurs prennent le parti d'en faire un point de départ et un révélateur de la richesse d'une problématique orientée sur les bruits de la ville. Tout son intérêt se situe dans cet entre-deux parfois déroutant, entre gêne et nécessité des bruits, entre des définitions divergentes voire conflictuelles des mêmes (types de) sons : suivant qui les émet, les moments et les territoires où ils sont émis, etc. Cela signifie que les sons ne sont pas appréhendés ici en eux-mêmes ou pour eux-mêmes, mais en tant qu'ils constituent un point d'accès pertinent pour analyser les mutations urbaines, et certaines mutations du lien social urbain. Cela concerne aussi bien les coordinations élémentaires que celles plus extraordinaires ouvrant sur des mobilisations sensibles, ainsi que les définitions de la ville par ses ambiances sensibles. En ce sens, les sons nous immergent dans la ville en mouvement, en acte, dans la ville des citadins entre eux, de leurs activités comme de leurs interactions. Bref, l'argument central déployé tout du long de ce numéro consiste à s'intéresser, à partir des sons, moins au paysage sonore en tant que tel, qu'au " paysage des activités " (Tim Ingold) auquel ils donnent accès. C'est pourquoi les différents auteurs de ce numéro s'attèlent à rendre le plus finement possible les expériences urbaines des agents sociaux, en accordant une attention spécifique à leurs activités perceptives (principalement auditives) et expositions sensorielles (principalement sonores), et à leurs conséquences sociales. Ces dernières émergent comme des effets des expériences, susceptibles d'agir sur les agents comme sur les territoires urbains. Anthony Pecqueux, Le son des choses, les bruits de la ville - Présentation Danièle Alexandre-Bidon, A cor et à cri. La communication marchande dans la ville médiévale Olivier Balaÿ, Stridences et chuchotements : la symphonie des machines et des portes au XIXe siècle Philippe Woloszyn, Du paysage sonore aux sonotopes : territorialisation du sonore et construction identitaire d'un quartier d'habitat social Agnès Levitte , Intrigues de piétons ordinaires Véronique Jaworski, Le bruit et le droit Paul-Louis Colon, Ecouter le bruit, faire entendre la gêne Elsa Lafaye de Micheaux, Faire la sourde oreille. Sociologie d'un conflit politique autour du bruit en ville Philippe Le Guern, L'oreille cassée. Construction administrative et technique du bruit urbain à Angers Jean-Paul Thibaud, Petite archéologie de la notion d'ambiance Antoine Hennion, La gare en action. Hautes turbulences et attentions basses Jacques Cheyronnaud, Un endroit tranquille. A propos de 'bruit', marqueur de reproche Anthony Pecqueux, Les 'affordances' des événements : des sons aux événements urbains

05/2012

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Islam

Clefs pour comprendre l'oeuvre d'Ibn Arabi. Les Futûhât al-Makkyah

Les textes du présent recueil sont extraits du Buhûth hawla kutub wa mafâhîm al-shaykh al-akbar qu'on pourrait traduire par "Etudes autour des ouvrages et des concepts du plus grand des maîtres, Muhyîddîn ibn 'Arabî" . Son auteur, le shaykh 'Abd al-Bâqî Meftah, nous offre à travers ces pages le privilège de humer un peu des effluves de l'oeuvre monumentale de celui qui a été appelé le plus grand des Maîtres et d'en entrevoir une parcelle de la portée. Ils permettront de prendre acte au lecteur de l'existence d'une haute spiritualité islamique tout aussi bien désormais que de sa quasi-inaccessibilité tant elle présuppose des capacités et des efforts dont quasiment plus personne n'est capable désormais. A défaut de permettre une réalisation spirituelle qui échappe totalement au domaine de la raison et du discours, ces études en livrent un écho sur le plan mental et rationnel et inciteront peut-être chaque lecteur à un surplus d'adoration divine et, s'il est musulman, au respect de la Loi sacrée dont la pratique est indispensable à quiconque souhaite avancer sur la voie initiatique du soufisme. Les chapitres qui composent ce recueil sont inédits en français et portent, l'un, sur la structure d'ensemble des Futûhât al-Makkyah, "Les Illuminations de La Mecque" , à la fois chef-d'oeuvre et somme de l'enseignement d'Ibn 'Arabî, et, l'autre, sur la rencontre du jeune Ibn 'Arabî, alors âgé seulement de dix-sept ans, avec le grand philosophe Averroès, qui approchait de la soixantaine. Le premier chapitre nous enseigne que les Futûhât sont fondées sur trois piliers qui sont les Noms divins, le Coran ainsi que la science des lettres et leurs valeurs numériques. Le lecteur, grâce aux clés de compréhension exposées par Si Meftah dans ce livre, réalisera ainsi que, loin d'être un ensemble de construction aléatoire, la composition des Futûhât suit, en réalité, un ordre subtil et harmonieux tout à fait exceptionnel. Par ailleurs, les explications de l'auteur sont d'un intérêt capital pour le lecteur qui souhaite avoir une idée précise du contenu des six sections composant les Futûhât. A ce jour, rien n'a été publié d'aussi synthétique et englobant à propos de la structure de cette oeuvre. Le deuxième chapitre, qui traite de la rencontre entre le Shaykh et Averroès, souligne l'humilité de ce dernier face au rang exceptionnel d'Ibn 'Arabî, en dépit de son jeune âge. Au moment de l'entrevue, Ibn Rushd (Averroès) a 57 ans et est au sommet de sa gloire ; il vient de publier son célèbre traité : "Le Dévoilement des méthodes de démonstration" (al-kashf 'an manâhij al-adilla). C'est une autorité sur le plan philosophique devant laquelle tous s'inclinent. Pourtant, il n'hésite pas à se conduire devant ce jeune homme qui se présente à lui tel un élève devant son maître. En complément de ces deux chapitres, on lira enfin l'éloge qui figure à la suite de l'introduction de l'ouvrage et qui constitue un hommage à Ibn 'Arabî. L'ensemble constitue un recueil indispensable pour qui souhaite approfondir la compréhension et l'étude d'Ibn 'Arabî.

04/2024

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Animaux, nature

Alpha chat

Les Alphachats sont une race à part : ce sont tout d'abord des chats (de race ou de gouttière) peints "au poil près" par l'illustratrice naturaliste Gabriella Gallerani, et bien rangés dans un ordre "alpha-bêtique". A chacun sa lettre, qui pour y grimper, se cacher, jouer, s'étirer, bailler ou simplement prendre la pose : A comme Angora, B comme Bengal, C comme Chartreux, ou encore G comme Greffier, M comme Maine Coon, P comme Persan, S comme Siamois... jusqu'à Zzz pour les 18 à 20 heures par jour qu'un chat passe à dormir. Les Alphachats sont aussi les chats qui ont fait l'histoire, la littérature, le cinéma, la BD, la musique et, naturellement, le bonheur des auteurs qui ont vécu en leur compagnie. Qu'ils soient tigrés ou écaille-de-tortue, roux ou noirs, avec ou sans pedigree, ces chats ont quelque chose en commun : chacun a un nom. En voici donc plus de 600 assortis d'autant d'anecdotes glanées par Paola Gallerani : sans Apollinaris, Bébert, Boise, Catarina, Giuseppe, Jellylorum, Murr et Tyke, est-ce que Twain, Céline, Hemingway, Poe, Morante, Eliot, Hoffmann et Kerouac auraient écrit les mêmes oeuvres ? Si nous sommes certains que c'est pour Pulcinella que Domenico Scarlatti a composé la fugue Le Chat pour clavecin, sans Elvis (le chat, what else) John Lennon aurait-il composé les mêmes chansons ? Et s'il n'y avait pas eu Spithead, Newton aurait-il inventé la chatière ? Sans parler du Fripouille de Klee, des Sam de Warhol et de la Polly de Kubrick... Les chats muses, dans le sens le plus traditionnel, mais aussi les chats comme Micetto qui se cachait sous la soutane du pape Léon XII, ou Brilliant, l'angora favori de Louis XV, Lucifer et Perruque, les éminences à fourrure de Richelieu, ou encore Jock, qui assistait avec Churchill aux conseils de guerre, et Socks "First Cat" à la Maison Blanche sous Clinton, tous ont contribué à inspirer bien des décisions. Et si Mitsou et Marcus sont les chats d'acteurs célèbres (Marilyn Monroe et James Dean), Orangey et Pyewacket montent eux-mêmes sur les podiums pour recevoir le PATSY Award (pour Diamants sur canapé et L'Adorable Voisine). Enfin qu'en serait-il d'Alice sans le chat du Cheshire, ou de Titi sans Gros Minet ? C'est pourquoi même les chats "de fiction" ont leur place ici. Et comme les derniers seront les premiers : CC, le premier chat cloné, Nadjem le plus ancien chat égyptien dont on connaisse le nom et All Ball, le premier chat adopté par une gorille. Voici donc un portrait inédit pour le style et la beauté des illustrations de ces fascinants "tigres de maison", en forme de recueil des faits et dits mémorables de tous les chats qui ont su se rendre dignes de leur nom.

09/2013

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Religion

L´islam conquérant. Textes-Histoire-Stratégies

Cela fait plus d'une décennie que des voix s'élèvent pour nous redire que les violences commises au nom de l'islam n'ont rien à voir avec l'islam. Entre les motivations, souvent complexes, des individus qui embrassent une forme révolutionnaire de l'islam et les enseignements opposés que les religieux tirent du Coran, il est souvent difficile de parvenir à des conclusions claires à propos de la question de la violence en islam. Si, face à cette situation, certains se résignent au flou qu'alimentent les interventions médiatiques de tels religieux ou spécialistes de l'islam, d'autres préfèrent s'engager dans l'étude de ses textes fondateurs pour apprendre d'eux et de leurs commentateurs classiques, ce que l'islam enseigne. C'est le pari que Shafique Keshavjee, auteur de 'L'islam conquérant' a choisi de relever. Trois ans d'études intensives, de consultations et de réflexions l'ont conduit à la rédaction de ce livre solidement documenté et soucieux de donner de son sujet une vision aussi objective que possible. En primeur et disponibles sur ce site, les articles " Visages de l'islam contemporain " https : //iqri.org/diversite-des-islams-contemporains/ et " Unité et diversité de l'islam " https : //iqri.org/unite-et-diversite-de-lislam/ donnent des extraits de son livre. " L'islam semble être aujourd'hui LE problème numéro un de la planète. On ne pouvait trouver meilleur profil pour parler en connaissance de cause de l'islam aujourd'hui. Puisse cet ouvrage susciter chez le lecteur un réveil, un sursaut et une prise de conscience, qui aident notre civilisation à échapper à un naufrage imminent. " Extraits de la préface d'Henri Boulad, prêtre jésuite égyptien Recommandations du livre de Shafique Keshavjee - L'islam conquérant " J'ai lu ce livre avec le plus grand intérêt, étant quotidiennement confronté à la question musulmane. Il est riche, clair, précis, respectueux. Je remercie son auteur d'avoir fourni cet immense travail, dans lequel j'ai particulièrement apprécié de lire des citations de texte de référence ." Bernard-Zoltán Schümmer, pasteur dans l'Eglise Protestante Unie de Belgique " Faites de toutes les nations mes disciples " a enseigné le Christ. Et depuis deux mille ans, les Chrétiens ont tenté de diverses manières, parfois par la force, de convertir le monde entier. On ne saurait donc reprocher aux Musulmans de chercher à conquérir le monde : il est finalement assez légitime que tout croyant, convaincu d'avoir trouvé la Vérité, cherche à en faire profiter les autres. Mais par quels moyens ? Voilà toute la question. Shafique Keshavjee ose rappeler au lecteur que toutes les religions ne sont pas équivalentes. Jacques-André Haury, médecin et politicien vaudois " Dans la marée des livres qui déferlent sur les plages de nos librairies, on en trouve peu qui cherchent à nous rendre meilleurs. " L'islam conquérant " est un de ceux-là. D'abord, il nous avertit d'une réalité souvent ignorée : tous les musulmans n'ont ni le même rapport aux textes fondateurs de l'islam ni la même manière de le pratiquer. Ensuite, ce livre fait du bien à l'intelligence. Il montre que derrière l'imposant système de l'islam, il y a un ensemble complexe d'articulations qui ont pour but de servir son ambition hégémonique. Enfin, il convoque la conscience de chacun, chrétiens y-compris. Comment vivons-nous notre foi ? Servons-nous un système dominateur ou marchons-nous avec le Libérateur ? "

01/2019

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Sciences politiques

Le déluge 1916-1931. Un nouvel ordre mondial

Dans ce nouvel opus, Adam Tooze décrit et analyse les changements essentiels survenus pendant et après la Première Guerre mondiale - le plus important, qui constitue le thème principal du livre, étant l'accession des Etats-Unis à une position de suprématie économique, politique et morale sans précédent. Première économie mondiale, l'Amérique devient à partir de 1916 le "banquier" de la guerre, animée, selon l'auteur, par le dessein très clair d'exercer son hégémonie financière sur les pays de l'Entente devenus dépendants de ses prêts. Avec la disparition de ses empires naguère dominants au profit du grand empire américain et de sa prééminence économique et militaire, l'Europe se trouve ravalée au rang de "province" ; en 1918, le Président Wilson est en mesure de jouer le rôle d'arbitre du nouvel ordre mondial auquel il aspirait en imposant la paix au monde entier, avec son projet fétiche et idéaliste de Société des Nations. Pourtant, quand vient le moment d'endosser concrètement sa position de leader mondial, l'Amérique recule : le Congrès américain ne ratifie pas le traité de paix ; Washington n'intègre pas la Société des Nations. Selon l'auteur, les Etats-Unis n'ont pas encore atteint la maturité démocratique nécessaire pour assumer leurs responsabilités. Il faudra attendre une génération, sous les présidences de Roosevelt et Truman, pour que ce soit le cas. Une fois le traité de Versailles signé par l'Allemagne, une seconde guerre était-elle inévitable ? L'insistance des Alliés pour obtenir des réparations (et celle des Etats-Unis pour obtenir le remboursement des dettes de guerre) contribua-t-elle à l'échec de la République de Weimar ? Deux questions essentielles auxquelles l'auteur répond par la négative. A la fin des années 20, les Européens étaient en chemin vers un retour à la normalité, et des hommes d'Etat tels G. Stresemann en Allemagne et A. Briand en France travaillaient patiemment à une consolidation des liens qui déboucherait sur la CEE dans les années 50. Mais alors qu'en 1928, Hitler et Trotski désespéraient de voir un jour la chute de l'ordre capitaliste, l'année suivante, la faillite de Wall Street déclenchera une nouvelle série d'événements qui entraîneront la sortie de la Grande-Bretagne de l'étalon-or en 1931 et plongeront l'Allemagne dans le chaos économique et politique. Ceci étant, Adam Tooze récuse la vision, défendue par certains historiens modernes, de l'entre-deux-guerres comme d'une période où l'Europe renoua avec ses démons passés et rejeta le libéralisme démocratique au profit de l'autocratie et du fascisme. Pour lui, les principales nations d'Europe et d'Asie luttèrent alors pour s'adapter à la modernité et à la géopolitique moderne, s'acheminant tant bien que mal vers la création d'une structure qui garantirait la sécurité internationale - sans parvenir, au final, à couper sur le plan financier, le cordon avec Washington. De manière générale, l'auteur n'hésite d'ailleurs pas à s'inscrire en faux par rapport aux récits conventionnels de la période (il montre aussi que ce n'est pas le traité de Versailles mais celui de Washington, en 1922, qui scella le nouvel ordre mondial régi par la suprématie des Etats-Unis).

10/2015

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Photographie

Mirages d'Orient, grenades & figues de Barbarie. Chassé-croisé en Méditerranée

Alors que, depuis le début de l'année 2011, les pays arabes qui entourent le Sud-Est de la Méditerranée ne cessent de nous surprendre par leur héroïsme et une dignité retrouvée, la Collection Lambert propose une exposition faisant l'apologie du voyage dans ces pays fascinants. Ils le sont tant par la richesse de leur culture que par une histoire bien plus ancestrale que la nôtre, par la beauté des êtres, et par ce courage dont ces peuples fiers font preuve aujourd'hui. Cette fascination n'est pas récente. Le monde arabe était auparavant décrit aux Occidentaux par des écrivains et des artistes qui accomplissaient des voyages longs et éprouvants. La France a toujours eu le goût de l'exotisme, d'une attirance pour la culture de l'Autre, cet étranger oriental ou arabe qui, lui-même, pendant des siècles, a cultivé le fait de recevoir le voyageur comme un art de vivre à part entière avec un raffinement poussé à son paroxysme. Nos plus grands écrivains en ont rêvé - Chateaubriand, Nerval, Flaubert, Lamartine ou, plus proche de nous, Pierre Loti... -, tout comme nos plus grands artistes, de Delacroix à Matisse. L'exposition s'organisera autour de quatre sections restituant les différentes images de l'Orient, qui se télescoperont tel un kaléidoscope de visions fantasmées ou réelles. Des collections jamais montrées au public seront associées à des oeuvres plus connues. Ainsi, le fonds de l'Association des amis de Pierre Loti présentera des documents inédits de cet écrivain : portraits, peintures et photographies... Une collection privée provenant de Gadagne fera découvrir des objets rares et précieux : bijoux, ustensiles, livres enluminés... À travers des oeuvres de maîtres du XIXe siècle et du début du XXe siècle, on comprendra comment est né cet orientalisme, mouvement aux répercussions si denses dans l'art de vivre en Europe. Des oeuvres sur papier de Delacroix et de Matisse confirmeront l'influence de la Méditerranée. Un lit turc de harem du début du XIXe siècle, entouré de peintures de la fin du XIXe siècle de femmes au bain et accompagné d'un magnifique film tourné dans un hammam par l'artiste anglaise Tacita Dean, donnera une ambiance de langueur. Plus loin, dans un univers plus viril, des photographies de Nan Goldin présentant son amant égyptien, Jabelawe, côtoieront des clichés chez un coiffeur turc de l'Italien Maloberti et des images anciennes d'un quotidien oublié où la tolérance était encore de mise. Dans une section plus contemporaine, les oeuvres engagées de Mona Hatoun, originaire du Liban, se confronteront aux images implacables de l'Iranienne Shirin Neshat, toutes deux féministes engagées et révolutionnaires avant l'heure. Enfin, à côté des vidéos de Douglas Gordon tournées aux portes de Marrakech avec des charmeurs de serpents et de scorpions, deux oeuvres teintées d'espoir et d'optimisme irradieront cette exposition : une installation vidéo de Charles Sandison où des milliers de mots calligraphiés en arabe se transforment en mains qui s'unissent à jamais, alors qu'Idriss Khan a photographié sur une même plaque argentique toutes les pages du Coran. Ces pages se superposent en traçant une immense partition sublime où, dans ce feuilleté visuel, on ne devine plus que la beauté des mots divins insufflés à jamais par le Prophète.

12/2012

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Littérature française

Yoga

C'est l'histoire d'un livre sur le yoga et la dépression. la méditation et le terrorisme. L'aspiration à l'unité et le trouble bipolaire. Des choses qui n'ont pas l'air d'aller ensemble, et pourtant. C'est l'histoire d'un écrivain qui voit avec satisfaction qu'il a peut-être enfin réussi sa vie, trouvé un équilibre, et qui voudrait bien écrire un livre " souriant et subtil sur le yoga " qu'il pratique depuis 25 ans. Il dirait ceci : " Ce que j'appelle yoga n'est pas seulement la bienfaisante gymnastique que nous sommes si nombreux à pratiquer, mais un ensemble de disciplines visant l'élargissement et l'unification de la conscience. Le yoga dit que nous sommes autre chose que notre petit moi confus, apeuré, et qu'à cet autre chose nous pouvons accéder. " Mais à peine lancé dans cette histoire, le beau tableau craque, les failles ressurgissent, les mensonges et les trahisons réapparaissent, l'abîme s'ouvre. La vie dérape. La vie intime et amoureuse, et la vie du monde également : terrorisme (attentats de Charlie Hebdo en 2015), crise migratoire... Et si tout n'était qu'illusions ? L'écrivain est hospitalisé à Sainte-Anne, et traité aux ECT : électro-convulso-thérapie, autrefois appelés électrochocs. Il raconte son séjour halluciné, son désir suicidaire, l'impossibilité de se rassembler, de se réunifier. Son mariage, dont il était si fier, se brise. Il doit aussi rompre avec sa maîtresse avec qui il entretenait une relation érotique extrême et solaire. Il faut partir, tenter de divertir l'horreur. Un reportage infructueux en Irak à la recherche d'un mystérieux " Coran de sang ", un séjour sur une île grecque parmi de jeunes migrants qui racontent leur périple, le souvenir obsédant de cette maîtresse sensuelle, et tous les fantômes d'une vie fracassée. C'est finalement le roman du mal terrifiant dont souffre Emmanuel Carrère raconté par Emmanuel Carrère lui-même : " Ce mal dont je suis atteint à défaut d'en guérir, je peux le décrire ". Dépression, bipolarité. Emmanuel Carrère affronte dans ce roman le jeu dangereux entre fiction et réel. Comment la fiction peut venir au secours des déchirements et des impasses du réel ? Mais au-delà, c'est le roman de l'énigme de toute vie, de tout homme. Le roman d'une exploration psychique de soi sans concessions, de ses terreurs, de ses mensonges, et des efforts pour devenir meilleur, quelqu'un de bien. Une expérience littéraire limite pour toucher l'âme humaine, interroger notre désir de salut, d'équilibre, et les techniques pour y parvenir. Mais pourquoi le yoga alors ? Parce que " quand on parle de deux choses en disant qu'elles n'ont rien à voir, il y a de fortes chances pour qu'elles aient tout à voir, au contraire ". Ce qu'enseigne aussi le yoga. Non seulement Emmanuel Carrère propose un récit personnel de ce qu'est le yoga pour lui mais il en fait un formidable miroir romanesque pour raconter l'horreur de soi autant que la patience avec laquelle nous voulons aimer les autres, nous sauver, réussir notre vie. Un livre aimant, drôle et terrifiant, infiniment sincère sur la difficulté bouleversante d'être soi. Jamais Emmanuel Carrère n'était allé aussi loin sur cette voie.

08/2020

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Religion

Introduction à l'Islam. Tome 2, Valeurs - Mystiques - Clivages et débats

Après le Tome I paru en 2019, sur les questions des fondements et des croyances, l'islamologue Ralph Stehly continue son "enquête" sur l'islam. L'islam, une religion universelle L'islam est une religion universelle qui a pour ambition de dépasser les clivages religieux antérieurs. Nous avons déjà remarqué le caractère minimaliste et volontairement dépouillé de la liturgie de la prière. Chaque être humain croyant en Dieu, quelles que soient ses origines, peut se reconnaître dans les brèves formules de la prière : gloire à Dieu ! Louange à Dieu ! Dieu est plus grand que tout ! Seigneur pardonne-moi et aie miséricorde de moi ! Au cours de sa genèse sous l'impulsion de Muhammad il a essayé de prendre le meilleur des deux religions dominantes de l'époque, en prônant des formulations supra-confessionnelles qui ne heurtent ni le judaïsme ni le christianisme. Cela est particulièrement frappant pour le personnage de Jésus en qui il reconnaît un prophète d'exception tout en laissant ouverte la question de son devenir après son passage ici-bas. En phase avec des aspirations du Proche-Orient de l'époque, il s'est tenu éloigné, dans sa genèse, de tout cléricalisme, de tout dogmatisme et de tout hiératisme. L'islam n'a ni prêtres ni sacrements. Enfin, à l'époque présente, son universalisme tente, non sans difficultés et d'intenses débats, de tenir compte de nouvelles approches existentielles suscitées par l'influence européenne et occidentale. L'islam n'est ni une religion étrange, ni une religion étrangère Un Européen de culture chrétienne ou juive ne se sentira donc nullement dépaysé par le contenu du Coran. L'islam est fondé sur les mêmes valeurs que celles auxquelles il est habitué : l'adoration de Dieu en esprit et en acte, la solidarité et la fraternité, l'amour et la miséricorde. Il y trouvera aussi bien le décalogue que la règle d'or du rendre le bien pour le mal. Il y trouvera plus de vingt figures qui ont marqué et nourri l'imaginaire européen, notamment Abraham, Moïse, Jésus et la Vierge Marie. L'islam est donc familier à la culture européenne avant même que d'être connu précisément. Il l'aurait été certainement plus si au cours de l'histoire l'Europe n'avait farouchement dénié toute légitimité à ce monothéisme frère, pourtant longtemps implanté en Espagne, en Sardaigne et en Europe Orientale, comme elle l'avait fait depuis plus longtemps encore à un autre frère en monothéisme avec les funestes et tragiques conséquences que l'on sait. Le monde musulman constitue la frontière méridionale et orientale de l'Europe. Nous sommes voisins et liés par une culture commune, même si nous n'en avons pas toujours conscience. Nous le serons de plus en plus dans les décennies à venir. L'heure n'est plus aux tentatives d'acculturation du monde musulman. L'urgence de l'époque exige de nous non seulement d'être conscients de la familiarité qui nous unit, mais de construire avec constance et générosité des relations de bon voisinage avec le monde musulman qui est notre voisin le plus proche et d'intégrer dans notre histoire cette part d'islam que l'Europe possède en elle sans le savoir. Là aussi solidarité et fraternité doivent triompher.

12/2020

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Livres 3 ans et +

Le Petit Poucet

Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept enfants, tous garçons. Quand le dernier vint au monde, il n’était guère plus gros que le pouce, ce qui fit qu’on l’appela le petit Poucet. Les parents, qui ne parvenaient plus à nourrir leurs enfants, décidèrent un jour de les abandonner dans la forêt noire et profonde…

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Monographies

Les Gérard Cochet de La Piscine

En 2009, les descendants du peintre et graveur Gérard Cochet (1888-1969) faisaient don au musée de Roubaix de 102 oeuvres sur papier, préparatoires à des costumes ainsi qu'à des décors pour des spectacles lyriques donnés à l'Opéra-Comique. Ces dessins concernent plus spécifiquement trois oeuvres : Manon Lescaut de l'abbé Prévost et Jules Massenet (1938), Les Noces de Figaro de Mozart (1939) et Amphytrion 38 de Jean Giraudoux et Marcel Bertrand (1944). Entre 1938 et 1949, Cochet travaillera ainsi à plusieurs reprises pour la salle Favard. On lui doit également les costumes pour Mesdames de la Halle d'Offenbach (1940) ainsi que pour Le Oui des jeunes filles de René Fauchois et Reynaldo Hahn. Ces créations, bien accueillies par la critique, représentent en quelque sorte l'acmé de la carrière de décorateur de Gérard Cochet. Il avait, en effet, précédemment réaliser plusieurs décors pour des bâtiments publics et, en qualité de peintre de la marine, contribué à la décoration de plusieurs vaisseaux. Né à Avranches, Gérard Cochet grandit à Nantes où il s'initia très jeune à la peinture avec son ami Amédée de La Patellière (1890-1932) auprès d'un artiste local, tout en poursuivant des études classiques. En 1909, avec l'assentiment de ses parents, il décide de se consacrer uniquement à la peinture et se rend à Paris. Il s'inscrit à l'Académie Julian et ambitionne d'entrer à l'école des Beaux-Arts. Pour ce jeune homme discret, ces premières années sont particulièrement délicates. En proie au doute, il peine à se défaire de son apprentissage quelque peu académique et à trouver sa propre voie vers une modernité à laquelle il aspire. C'est au modeste Salon des humoristes qu'il expose pour la première fois en 1913. Ces timides débuts sont vite interrompus par la guerre. Bien que réformé, il décide de se porter volontaire. Le 5 mai 1915, Il est grièvement blessé en Argonne et perd son oeil droit. Définitivement reformé en juillet 1916, il s'initie à la gravure auprès d'André Dauchez et pratique la céramique au sein de l'atelier Lachenal. De la première, il apprendra le sens de la synthèse et la seconde lui permettra de gagner en spontanéité. Au début des années 1920, il s'affirme comme graveur de premier plan, multipliant les illustrations notamment pour les éditions Crès et Grasset. En 1924, il est récompensé pour son oeuvre gravé par le prix Blumenthal. Membre fondateur de la Jeune Gravure Contemporaine en 1929 et membre des Peintres-Graveurs Français à partir de 1946, il illustre de nombreux ouvrages de bibliophilie. Parallèlement à sa carrière de graveur, il développe également sa peinture. Une première exposition personnelle lui est consacrée par la galerie Briand-Robert en 1927. Son oeuvre peint le rapproche de la Jeune Peinture Française dont les membres les plus représentatifs sont Dunoyer de Segonzac, Marcel Gromaire, Charles Dufresnes, ses amis Yves Alix et Robert Lotiron... . Ce mouvement informel incarne pour le critique Claude Roger-Marx une certaine "mesure française" . Ils élaborent un réalisme renouvelé et affirment un certain sensualisme. Il n'est pas ici question, de "retour à l'ordre" , la plupart de ces peintres s'inscrivaient dès avant-guerre dans un réalisme construit, instruits des leçons du cubisme et de Cézanne mais regardant aussi Corot, Courbet ou Delacroix comme Gauguin, Manet ou Bonnard. Gérard Cochet développera plusieurs thématiques, Il sera le peintre des paysages et des paysans de la Manche, des champs de course, des intérieurs bourgeois et évoquera aussi régulièrement l'univers du théâtre et de la musique, qu'il affectionna tant et que cette exposition met en valeur.

03/2022

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Non classé

Le Trombinoscope Audasud. Volume 1, juillet 2022, 20 Trombinoscopies

VOICI ESQUISSES EN UN PREMIER VOLUME vingt portraits jubilatoires de personnalités disparues. La plupart sont issues de la culture : poètes, musiciens, artistes, cinéastes, comédiens, architectes... D'autres viennent de la sphère politique, scientifique ou sportive. Elles ont en partage d'être nées à Sète ou adoptées par les Sétoises et les Sétois. Certaines ont connu une influence ou une gloire éphémère, d'autres jouissent d'une éternelle popularité. Elles reposent pour la plupart à Sète, au cimetière Marin ou au cimetière Le Py. Leurs lieux de résidence posthume sont précisés en fin d'ouvrage. Ce premier aréopage répond, page après page, à une volonté éditoriale : opérer une trombinoscopie au plus profond du sujet en entremêlant avec le moins de verbosité possible le bien-sondé et la parodie. Il s'agissait de ne pas éloigner, par de vaines circonlocutions, nos lecteurs d'une vérité reposant sur des faits vérifiables auprès de gardiennes d'immeuble dignes de cette noble tâche, et de ne pas être accusés d'entrevoir ces honorables figures par le petit bout de la nécrolorgnette. De Simone Annibal, chanteuse de music-hall, à Agnès Varda, photographe, cinéaste, féministe et plasticienne, aucune de ces trombines ne peut s'appréhender sans l'ébauche d'un décor qui lui est propre. L'époque, dans laquelle elle évolua et fit valoir ses talents, doit nous être présente à l'esprit afin d'annihiler toute désir de lui crêper le chignon. Ainsi, l'Homo sapiens de la grotte Chauvet, plus communément appelé homme moderne par les primatologues pour une qualité qui le distinguait : pour faire découvrir ses oeuvres à sa concubine, il l'empoignait par les cheveux et la tirait jusqu'aux cimaises fraîchement décorées. Il faut imaginer que cette charmante image d'Epinal ancrée dans notre imaginaire - c'est après tout son rôle - nous vient d'une époque relativement récente, où le phallocrate le disputait au misogyne. Cette discorde a depuis cessé, dès lors que notre homme moderne s'est vu mettre de l'eau dans son patchouli. "La culture locale ne favorisait pas la gent féminine" , m'écrivait un ancien maire à la manière d'un euphémisme, lorsque je lui demandai s'il avait en mémoire une Sétoise anonyme qui mériterait de figurer au Trombinoscope. Par parenthèse, trois siècles et demi après sa naissance, nous attendons que Sète élise une maire, qu'elle se nomme Elise ou Lucette, peu importe. Notre ville a élu, depuis 1685, 110 fils d'Adam, une liste qui fait écho au palmarès du tournoi de la Saint-Louis, depuis son origine en 1846. Nulle épouse, concubine, maîtresse, frangine, mère, belle-mère, grand-mère ou veuve ne semble à ce jour souffrir d'assez de vices et de verrues sur sa profession de foi pour conduire une municipalité singulièrement mâle-faisante. Leurs pieds plantés sur la tintaine publique, leurs bras empoignant la lance de l'ambition et le pavois des quolibets sont pourtant aussi fermes que ceux qui firent la réputation du jouteur Louis Vaillé. Fermons la parenthèse. C'est malgré tout sans avoir graissé la patte du fossoyeur de l'Histoire que nous sommes parvenu à déterrer une poignée de filles d'Eve dignes d'éloges. Que nos lectrices et nos lecteurs, dans un but légitime de parité, n'hésitent pas à nous faire parvenir leurs propres choix, en ayant à l'esprit qu'une épouse et mère modèle ou un cordon bleu ne saurait être suffisant pour la voir figurer dans un prochain volume du Trombinoscope. Enfin, n'ayant jamais caressé le fol espoir d'une précision historique irréfutable, nous tenions à avertir les récipiendaires qu'en intégrant le Trombinoscope, ils déchargent de toute responsabilité l'auteur de leurs lignes. Il se fait certes un peu tard pour attendre de leur part, en remerciement, une caisse de champagne ou une volée de bois vert. Prenons note que l'une comme l'autre nous aurait assurément soûlés de délice. L'éditeur La plateforme à l'arrière de la barque sur laquelle le jouteur se maintient en équilibre. Les noms propres sont rigoureusement authentiques, au risque de voir d'honorables familles peu flattées de découvrir leur patronymie vautrée au sein de tant de turpitudes.

06/2022

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Livres 3 ans et +

Le Petit Poucet

Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne si miséreux qu'ils décident d'abandonner leurs sept fils dont le plus jeune s'appelait le Petit Poucet. Avisé, ce dernier sauve ses frères en semant des petits cailloux sur le chemin de leur maison. Mais il échoue plus tard lorsqu'il sème des morceaux de pain. Alors que les sept frères trouvent refuge chez un ogre qui entend les dévorer, le Petit Poucet à l'idée d'échanger les bonnets de ses frères avec les couronnes des sept filles de l'ogre. Dupé, l'ogre tue ses filles tandis que le Petit Poucet et ses frères s'enfuient. Furieux, l'ogre part à leurs trousses. Mais le Petit Poucet a plus d'un tour dans son sac...

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Mélanges

Mélanges en l'honneur de Pierre-Yves Verkindt

Ces Mélanges en l'honneur de Pierre-Yves Verkindt se veulent à l'image des enseignements et des écrits de l'homme et de l'universitaire, inclassable et inlassablement curieux. Il serait réducteur de leur donner un intitulé. Certes, Pierre-Yves Verkindt est surtout connu dans le champ du droit social. Et nombre de ses travaux sont consacrés aux questions relatives à la santé et à la sécurité. Mais il n'en a pas fait un domaine de spécialité. C'est la dimension pluridisciplinaire de ces questions qui l'a conduit à s'y intéresser et à livrer des analyses et des pensées qui ne sont pas que d'ordre juridique. Pierre-Yves Verkindt a aussi aimé enseigner et écrire en droit civil, notamment en droit des obligations. Le numérique et l'intelligence artificielle ont également attiré son regard et suscité ses réflexions sous l'angle du droit du travail. Cette curiosité, Pierre-Yves Verkindt l'a partagée avec enthousiasme avec ses étudiants, dont quelques-uns sont devenus ses doctorants. Après avoir beaucoup donné et partagé, c'est au tour de ses collègues de le fêter en composant ces Mélanges dédiés à l'universitaire et à l'homme dont chacun a à coeur de louer l'humanité. Liste des contributions I. Santé et sécurité au travail Patrice Adam Intelligence artificielle et santé au travail - Marche de nuit Nathalie Dedessus-Le-Moustier La santé au travail à la recherche d'un nouvel équilibre Marion Del Sol Prévoyance collective et prévention en santé-travail : des synergies qui restent à construire ? Sophie Fantoni Quinton Les pouvoirs du médecin du travail, quels enjeux en santé au travail ? Franck Héas La jeunesse au prisme du droit de la santé au travail Morane Keim-Bagot Distinguer dommage et préjudice moral en droit social ? Les exemples du préjudice d'anxiété et des circonstances vexatoires entourant le licenciement Laurence Pécaut-Rivolier Vie et mort du CHSCT, retour sur une histoire à rebondissements. A propos du rapport Verkindt Gérard Vachet Naissance, mort et résurrection d'une notion : l'obligation de sécurité Marc Vericel La protection de la santé des travailleurs demeure en question II. Variations Paul-Henri Antonmattei A propos du télétravail imposé Gilles Auzero Le mécénat de compétences saisi par le droit du travail Florence Bergeron-Canut et Michel Morand Accord collectif et contrat de travail Michel Borgetto Brèves réflexions sur les antécédents doctrinaux de l'idée de "dette sociale" Mathilde Caron De quelques aspects du partage du savoir en droit social Lise Casaux-Labrunée Prévention de la violence au travail et médiation Jean-François Cesaro Droit civil, droit social et justice : un Odipe normatif ? Olivier Debat De l'absence de principe d'unicité de l'allocataire pour les enfants en résidence alternée François Dumont Réflexions sur la négociation collective dans l'axe OIT/France François Duquesne La représentation du comité social et économique Alexandre Fabre Le code du travail numérique, une autre codification ? Françoise Favennec-Héry Le lieu de travail Frédéric Géa Pour une théorie des acteurs (du droit) du travail Anne-Sophie Ginon Le travailleur pauvre : figure d'une recomposition instrumentale des protections sociales ? Emmanuel Jeuland et Camille Porodou La sérénité de la justice, une notion paradoxale ? Jean-Pierre Laborde Droit international privé du travail, droit international du travail, droit européen du travail, droit comparé du travail, droit générique du travail. Quelques observations en variations libres Jean-Pierre Le Crom L'influence de la conférence de Brazzaville (1944) sur l'amélioration de la réglementation du travail dans les colonies : légende ou réalité ? Farid Lekéal Du bon usage des conseils et consultations juridiques à l'attention des ouvriers sous le Second Empire Grégoire Loiseau La norme en droit du travail Pascal Lokiec Les contours récents du pouvoir de direction Arnaud Martinon Les zones grises du motif de licenciement - A la recherche d'une nouvelle architecture Nicolas Moizard Les référents harcèlement sexuel et agissements sexistes, un premier regard Christine Neau-Leduc Brève réflexion sur la gouvernance, la participation et le dialogue social Etienne Pataut Les limites de l'accord collectif européen : A propos de l'affaire EPSU Elsa Peskine Trouble dans le fonctionnement de l'entreprise - Propos sur la redéfinition des motifs de licenciement Geneviève Pignarre Des noms et des mots... Christophe Radé L'égal et le juste : retour sur la justification des différences de traitement Jean-Emmanuel Ray Subordination vraiment permanente, et déconnexion choisie (Sortir de la Toile, au sens arachnéen) Judith Rochfeld Les émotions du salarié - Traitements et décisions : quelles limites ? Juliette Sénéchal Les services numériques et systèmes d'intelligence artificielle sont-ils porteurs d'un risque de rupture anthropologique ? Dorothée Simonneau Ravage du travail - Essai sur une lecture de Barjavel Bernard Teyssié La morale, l'éthique et le décalogue Cyril Wolmark Cartographie de la représentation syndicale dans l'entreprise

10/2022

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Perrault

Miniconte le petit poucet

" Quand j'étais petite fille, j'ai lu le Petit Poucet en allemand. Ce conte me paraît maintenant très différent. Est-ce la langue française, ou bien les années qui ont passé ? Comment vais-je faire pour donner une âme à tous ces personnages ? L'ogre, gros, brutal, repoussant, mais aussi, niais et vulnérable. Le Petit Poucet, vif, agile, intelligent, qui va jusqu'à retourner la force de l'ogre contre lui-même ? Comment les sept frères peuvent-ils retourner vivre chez leurs parents après tout ce qu'ils leur ont fait subir ? Je prends mes pinceaux, mes couleurs et me lance à la poursuite de ce monde cruel, cherchant à répondre à toutes ces questions. " Katja Gehrmann

11/2022

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Monographies

Chefs d'oeuvre de la collection Bemberg

Véritable cosmopolite d'autrefois, et homme de culture de toujours, Georges Bemberg est l'héritier d'une vieille famille vivant depuis longtemps entre l'Ancien et le Nouveau Monde. Si c'est en 1841 que le banquier Charles-Juste Bugnion achète la campagne de l'Hermitage, située sur une colline dont la vue superbe sur la cathédrale de Lausanne et le lac avait déjà été immortalisée par Camille Corot en 1825, c'est peu d'années plus tard que la famille Bemberg quitte Cologne, en Allemagne, et traverse l'Atlan- tique pour y commencer une nouvelle vie. Georges Bemberg aurait pu être pianiste, compositeur, écrivain, ou encore auteur de théâtre mais, avec une discrétion et un sens du secret qu'il érige en règle de vie, c'est en collectionneur qu'il se consacra à l'art. Jusqu'à ses derniers jours, il partage son temps entre Paris où il réside le plus souvent, New York dont il aime l'énergie et les hivers, et Buenos Aires auquel il garde un attache- ment profond. Né en Argentine en 1915 dans une famille luthérienne d'industriels, il grandit en France. Pianiste talentueux envisageant un temps de devenir compositeur, il choisit Harvard pour ses études afin de rejoindre Nadia Boulanger et côtoyer toute l'élite des compositeurs du xxe siècle. Finalement, il renonce à la carrière musicale, trop exclusive à son goût, pour se lancer dans la création littéraire. Diplômé en littérature comparée anglaise et française, il devient alors un familier des cercles d'écrivains et de poètes de la Nouvelle-Angleterre et rencontre de grands auteurs comme John Dos Passos ou Edmund Wilson. Il publie différents ouvrages et certaines de ses pièces sont jouées avec succès off-Broadway. En Argentine, il fréquente les milieux intellectuels sud-améri- cains et sa cousine Victoria Ocampo lui ouvre sa fameuse revue littéraire SUR. En France, ses nouvelles et poèmes au style subtil et sensible sont favorablement accueillis par la critique. Néanmoins, au-delà de la multiplicité de ses talents, il consacre sa vie à sa passion pour les beaux-arts. De sa famille, généreux mécène à qui l'on doit la Maison de l'Argentine à la Cité universitaire de Paris, et plus particulièrement d'un oncle, élève de Picasso, Georges Bemberg hérite de l'amour de la peinture. C'est à New York, alors âgé d'une vingtaine d'années, qu'il fait l'acquisition d'une gouache de Pissarro, remarquée chez un marchand et obtenue pour 200 dollars. "C'est pour un musée" dit-il, pour cacher sa timidité et anticipant inconsciemment son désir profond. Aux Etats- Unis, puis en France après la guerre, Georges Bemberg se familiarise avec le marché de l'art et parcourt les ventes. A Paris, il est ébloui par Bonnard et va constituer, au fil des ans, un des plus grands ensembles de ce peintre, riche de plus de trente toiles. Il le complètera par un nombre important d'autres signatures de la fin du xixe et du début du xxe siècle, impression- nistes, nabis et fauves. Il réunira également près de deux cents tableaux anciens, du xvie au xviiie siècle, dont des portraits de Clouet, Benson et Cranach. Son amour pour Venise le pousse à collectionner les maîtres vénitiens tels que Canaletto et Guardi. Toutes les formes d'expression artistique le passionnent. Ainsi, de remarquables bronzes de la Renaissance, de splendides reliures, une foule d'objets précieux ou encore des meubles de grands ébénistes viennent s'ajouter à sa collection, qu'il ne va jamais cesser d'enrichir. Dans les années 1980, Georges Bemberg recherche un lieu où abriter sa collection et la partager avec le public, considérantque les beaux objets doivent finir dans un musée pour être vus par tous. C'est ainsi que lui vient l'idée de créer une Fondation, seul moyen de préserver sa collection dans son intégrité, tout en la rendant accessible. La splendeur de l'Hôtel d'Assézat que la municipalité de Toulouse lui propose de mettre à sa disposition, le convainc d'installer sa collection dans la ville. Le voeu du collectionneur peut se réaliser : abriter les oeuvres et les objets témoignant d'une vie tout entière consacrée à la recherche artistique dans un lieu hors du commun. Investi dans la mise en scène de l'oeuvre de sa vie, il crée un décor semblable à celui d'une noble maison particulière, renouant ainsi avec la vocation première de l'hôtel d'Assézat. Ce qui distingue la collection Bemberg et qui en fait tout le charme et la personnalité, c'est qu'elle n'est rien d'autre que le reflet fidèle du goût et du tempérament de son auteur. Celui-ci a choisi chaque tableau, chaque objet, pour la seule beauté et l'émotion que leur contem- plation éveillait en lui. Régulièrement, dans le plus grand anonymat, Georges Bemberg venait voir ses oeuvres installées dans l'écrin qu'il leur avait choisi et, toujours sans se faire connaître, se plaisait à écouter les commen- taires élogieux des visiteurs. Lieu d'exception s'il en est, l'hôtel d'Assézat appartient depuis plus de cent ans à la Ville de Toulouse. Sa construction, qui remonte à la seconde moitié du xvie siècle, est due à Pierre Assézat, négociant ayant fait fortune dans le pastel, plante tinctoriale dont le commerce était alors florissant. Venu d'Espalion, en Aveyron, au début du xvie siècle pour rejoindre ses frères aînés déjà associés à ce commerce, Pierre Assézat en devient l'héritier et le successeur en 1545. Marié à la fille d'un capi- toul, receveur général de la reine douairière Eléonore d'Autriche, il accéde au Capitoulat en 1552. Dès 1551, il commence à acquérir les terrains nécessaires à la construction d'une "grande maison" . Le 26 mars 1555, il conclut un bail à besogne avec le maître-maçon Jean Castagné et l'architecte sculpteur Nicolas Bachelier pour la construction du corps de logis formé de deux ailes perpendiculaires reliées par un escalier. A la mort de Nicolas Bachelier en 1557, son fils Dominique dirige les travaux du pavillon d'entrée, de la galerie ouverte sur la cour et enfin, de la "coursière" 4 qui anime le mur mitoyen aveugle. En 1761, les descendants de Pierre Assézat vendent l'hôtel au baron de Puymaurin, qui modernise façades et appartements. L'hôtel d'Assézat nous parvient donc après deux campagnes de travaux bien distinctes : l'une, datant de la Renaissance, met en place la composition générale, le dessin des façades, la superposi- tion des ordres dorique, ionique et corinthien, l'importance donnée à tous les éléments d'architecture par l'emploi de la pierre ; l'autre, remontant au xviiie siècle, voit les fenêtres à meneaux remplacées par de grandes fenêtres au premier niveau, pour éclairer les salons nouvellement créés. Au xixe siècle, après avoir été transformé en entrepôts et en bureaux, l'hôtel d'Assézat fut acheté par la banque Ozenne et légué en 1895 à la Ville de Toulouse. C'est au terme d'une étude de plusieurs années qu'a pris forme le projet de réhabilitation de l'édifice et son aménagement en vue d'abriter la collection Bemberg. Les travaux, commencés en 1993, se sont achevés début 1995, et la Fondation Bemberg a ouvert ses portes dans un bâti- ment entièrement rénové et réaménagé en fonction de sa nouvelle vocation culturelle. La Fondation Bemberg a réalisé une première extension et une rénovation de ses espaces en 2001, ce qui a permis d'y intégrer de nouveaux espaces comme l'auditorium, les ateliers pédagogiques, etc. A l'issue de près de 25 ans d'activités, le musée nécessite des aménagements plus adaptés à sa fréquen- tation et aux attentes du public, notamment en ce qui concerne l'accueil. Afin d'offrir la meilleure expérience possible à chacun de ses visiteurs, le conseil d'administration de la Fondation Bemberg a décidé d'un ambi- tieux chantier de rénovation, prévu de la fin de l'année 2020 au début 2022. Ce projet est l'aboutissement d'une réflexion en profon- deur sur les aspects techniques et la conser- vation préventive, ainsi que sur les aspects fonctionnels et notamment sur le parcours, les agencements muséographiques, les systèmes d'éclairage ainsi que les dispositifs de média- tion associés. Différents paramètres sont ainsi intégrés : muséographie, architecture, patri- moine, fonctions, et techniques. La Fondation Bemberg ou l'art de se réinventer... A l'heure où cette dernière a fermé ses portes pour un an afin de de se préparer pour une nouvelle vie, elle consent un prêt tout à fait exceptionnel. En effet, depuis sa création, c'est la première fois que la Fondation Bemberg, en dehors des prêts individuels qu'elle pratique toujours avec joie, prête ici une très large sélection des chefs-d'oeuvre de sa collection de peintures. Nul doute que, européen convaincu et amou- reux des beaux lieux, Georges Bemberg aurait apprécié de voir nombre de ses tableaux favoris dans le cadre attachant et romantique de la Fondation de l'Hermitage, en attendant que le rêve de sa vie fasse peau neuve...

03/2021