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Sandy Larose, Ludia Exantus

Extraits

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Sciences historiques

Panthéonistas. Elles pour nous, nous pour elles

Depuis la Révolution française, les panthéonisations ont suscité réflexions, débats et polémiques. Qui mérite réellement de la nation ? Pour ce choix cornélien très politique, la patrie s'est montrée, depuis deux cents ans, parcimonieuse. A ce jour, soixante-quinze grands hommes ont été distingués individuellement. Parmi eux quatre femmes, l'une, Madame Berthelot, accompagne son mari, l'autre, Marie Curie, est accompagnée de son époux, quant à Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, elles sont accompagnées de deux cavaliers au principe de la parité. Ce sursaut de mixité est louable mais sonne en fuite constante quand trois femmes sont honorées pour soixante-et-onze hommes. Rendre visibles en nombre les femmes d'exception est nécessaire à notre société pour battre en brèche l'idée, cultivée à l'envi, d'une pénurie de candidates. Il est temps, à défaut de réussir à ouvrir en grand les portes de bronze, de faire rayonner au plus haut les noms de celles ayant contribué au développement des valeurs de la république et de la démocratie. Parmi elles, Geneviève, Héloïse, Christine de Pizan, Marguerite de Navarre, Olympe de Gouges, Manon Roland, Sophie Germain, Eugénie Niboyet, Flora Tristan, George Sand, Jeanne Deroin, Marguerite Boucicaut, Rachel, Julie-Victoire Daubié, Maria Deraismes, Louise Michel, Madeleine Bres, Sophie Lumina, Sarah Bernhardt, Hubertine Auclert, Séverine, Marguerite Durand, Louise Weiss, Rose Valland, Paulette Nardal, Joséphine Baker, Maryse Hilsz, Simone de Beauvoir, Charlotte Delbo et Silvia Monfort montrent la voie par leur engagement dans la vie artistique, politique ou sociale. En quête de liberté et d'égalité, elles sont des prétendantes de taille. Ces pages, loin d'être exhaustives, sont un univers de possibles proposés aux bonnes volontés. Suscitons réflexion, curiosité et fierté. Il restera aux plus audacieux à prendre la plume et à envoyer un bulletin à nos représentants afin de solliciter que les noms des Panthéonistas soient gravés en lettres d'or sur les murs extérieurs du trop lisse Panthéon. A vous de voter !

03/2017

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Critique littéraire

Le Cahier Rouge du journal intime

Dans cette anthologie inédite, et originale, on ne trouvera ni Marie Bashkirtseff, ni Maine De Biran, ni Amiel, ni Restif de la Bretonne, enfin aucun des auteurs si machinalement reproduits dans les ouvrages consacrés aux journaux intimes. En revanche, on y trouvera les meilleurs passages des journaux de grands écrivains français : Alphonse Daudet, les frères Goncourt, Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau, George Sand, Stendhal, Jules Renard ou encore Alfred de Vigny. Ce livre dévoile aussi des extraits de journaux très rarement reproduits, comme celui de Klaus Mann, qui évoque l'effervescence artistique du Berlin des années 1920, celui du journaliste Robert de Saint Jean, qui décrit la montée du nationalisme en France au début des années 1930, celui du comte Kessler, allemand anti-nazi et cosmopolite de l'entre-deux-guerres, ami de Cocteau, de Maillol et d'Einstein, celui de Philippe Jullian, où il relate le Paris improbablement mondain des années 1940 à 1950. C'est aussi l'occasion de lire des journaux écrits par des témoins d'époques décisives : le journal de l'Estoile, qui assiste à la saint Barthélemy ; de l'Anglais Pepys, qui raconte le quotidien de la vie londonienne au XVIe siècle, époque des épidémies de peste, des incendies et de la chute du roi Charles Ier ; de Louis II de Bavière, prince des arts et de toutes les excentricités ; mais aussi de Harold Nicolson, proche de Churchill, qui révèle les secrets de la diplomatie britannique pendant la guerre. Portraits de la vie littéraire et mondaine, joies, peines et confidences d'écrivains, révélations sur des événements majeurs de l'Histoire : voilà ce que renferme cette anthologie inédite où sont réunis plus de trente auteurs. Quelques-uns des auteurs de cette anthologie inédite par ordre alphabétique : Benjamin Constant, Eugène Delacroix, Lucile Desmoulins, Matthieu Galey, Edmond et Jules de Goncourt, Victor Hugo, Paul Klee, Harold Nicolson, Jules Renard, Romain Rolland, Germaine de Staël, Stendhal, Paul-Jean Toulet, Alfred de Vigny, Voltaire...

10/2018

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Mode

Le détail qui tue. Petit précis de style de Marcel Proust à Rihanna

SOPHIA LOREN - PAUL BOWLES - FRANK SINATRA - AMELIA EARHART - MARGUERITE DURAS - THELONIOUS MONK - MARIANNE FAITHFULL - WILLY DeVILLE - JACKIE ONASSIS - KAREN BLIXEN - GRETA GARBO - MARVIN GAYE - CAROLE LOMBARD ET CLARK GABLE - WOODY GUTHRIE - LAUREN BACALL - THE KILLS - C. ISHERWOOD ET W. H. AUDEN - MILES DAVIS - BRIAN JONES - LOUISE BOURGEOIS - CURZIO MALAPARTE - AMY WINEHOUSE - CARY GRANT - JAMES BROWN - GRAM PARSONS - RIHANNA - MARLENE DIETRICH - LEONARD COHEN - MICHAEL CAINE - THE WHO - JIMI HENDRIX - DAVID CROSBY ET GRACE SLICK - MARTIN ET KINGSLEY AMIS - JEAN COCTEAU - BRYAN FERRY - JOHNNY ROTTEN - DIANA ROSS - JULIE CHRISTIE - JEANNE MOREAU - BIANCA JAGGER - DOLLY PARTON - YAYOI KUSAMA - GRACE JONES - STEVE McQUEEN - BILLIE EILISH - DANI ET ZOUZOU - CHLOË SEVIGNY - ELVIS PRESLEY - JANE RUSSELL - BRUCE SPRINGSTEEN - CARDI B - GABRIELE D'ANNUNZIO - FRANCIS SCOTT FITZGERALD - BOB DYLAN - PATTI SMITH - GRACE KELLY - ALAIN DELON - SIGOURNEY WEAVER - ANAÏS NIN - WILLIE NELSON - FRED ASTAIRE - CHARLIE PARKER - JACK LONDON - CHET BAKER - SACHA GUITRY - SIMONE DE BEAUVOIR - YUKIO MISHIMA - JOHN UPDIKE - MEL GIBSON - JANE FONDA - MARLON BRANDO - JAMES DEAN - PABLO PICASSO - DEBBIE HARRY - DENISE HO - CHRISTOPHE - ANDY WARHOL - ALBERT CAMUS - IRIS APFEL - PETER FONDA - ANDRE BRETON - FRIDA KAHLO - NANCY CUNARD - MARCEL PROUST - CARSON McCULLERS - PETER DOHERTY - MADONNA - PHARRELL WILLIAMS - FRANCOISE DORLEAC - NENEH CHERRY - RAYMOND ROUSSEL - JIM MORRISON - JANE BIRKIN - KANYE WEST - GEORGIA O'KEEFFE - AUDREY HEPBURN - JOAN CRAWFORD - DAVID BOWIE - ANNEMARIE SCHWARZENBACH - JEAN-PAUL GOUDE - JOANNE WOODWARD ET PAUL NEWMAN - NEIL YOUNG - KATE MOSS - FRANCOISE HARDY - JIM HARRISON - AVA GARDNER - FRANCOISE SAGAN ET ANNABEL SCHWOB - JAMES JOYCE - BALTHUS - KIRK DOUGLAS - ANGELINA JOLIE - TILDA SWINTON - RITA HAYWORTH - PJ HARVEY - MARILYN MONROE - JACK KEROUAC - PRINCE - ELIZABETH TAYLOR - URSULA ANDRESS - CHARLOTTE RAMPLING - ROMY SCHNEIDER - FAYE DUNAWAY - WILLIAM FAULKNER - THE BEATLES - TERENCE STAMP - LEE MARVIN - CHARLOTTE GAINSBOURG - SALVADOR DALÍ - JACQUES PREVERT - FOUJITA - JAMES TAYLOR - INGRID BERGMAN - ANDRE GIDE ET JEAN-PAUL SARTRE - LEONARDO DiCAPRIO - BRIGITTE BARDOT - JAYNE MANSFIELD - KATHARINE HEPBURN - JACK LEMMON - ANTHONY PERKINS - ERROL FLYNN - WES ANDERSON - EDWARD NORTON - G. B. SHAW - JACQUES DUTRONC - DAVE DAVIES - RAMÓN NOVARRO ET ROBERT MONTGOMERY - DENNIS HOPPER.

10/2022

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Genres et mouvements

Etoffes et littérature. Les étoffes dans la littérature au XIXe siècle

Le XIXe siècle voit se développer l'intérêt des écrivains pour les tissus d'ameublement, aussi bien dans la décoration de leurs demeures que dans l'écriture de leurs romans. Certains auteurs sont particulièrement investis dans le choix des tissus meublant leurs intérieurs : Honoré de Balzac, Victor Hugo, George Sand, Edmond et Jules de Goncourt, Emile Zola et Guy de Maupassant. A une époque où l'obsession de l'apparence et la recherche du confort s'amplifient, jusqu'à créer des pièces habillées du sol au plafond, les étoffes reflètent la manière dont les écrivains s'approprient leur univers intime. La décoration, voire la mise en scène comme chez Hugo ou les Goncourt, recouvre des dimensions multiples : sociale, professionnelle, économique, créative, esthétique, symbolique, sensuelle, psychologique. Avec la floraison des romans réalistes, les textiles décoratifs occupent une place importante au fil des pages, parmi les détails caractérisant les personnages, et constituent un langage à part entière. Les auteurs utilisent une grande diversité de tissus, dont les sonorités rythment le texte : la moire, le damas, le velours d'Utrecht ou de Gènes, le lampas, le brocart pour les plus évocateurs. Sous l'impulsion de la révolution industrielle, de nouveaux thèmes se déploient : le développement des manufactures, l'apparition des grands magasins, la transformation de l'économie et des métiers du textile. Le Cousin Pons, Bel-Ami, Au Bonheur des Dames, Nana, La Conquête de Plassans illustrent ces univers. A contre-courant, Chateaubriand était peu intéressé par les tissus d'ameublement pour ses demeures, mais utilisait le vocabulaire des étoffes pour tisser des métaphores en lien avec la nature, tandis qu'Atala et Les Martyrs furent transposés dans les toiles imprimées. Cet ouvrage invite à une réflexion sur le rapport de l'écrivain aux étoffes, tant dans la sphère privée que dans ses écrits. Il accompagne et prolonge une exposition consacrée aux textiles d'ameublement chez les écrivains et dans la littérature au XIXe siècle, présentée au Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups - parc et maison de Chateaubriand, en partenariat avec la Maison Pierre Frey.

03/2022

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Histoire des femmes

Amazones. Femmes de cheval chez tous les peuples de la terre, depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours

Guerrières, chevalières, chasseresses ou souveraines, elles ont dû surmonter les conventions de leur époque, qui réservaient aux hommes la pratique de l'équitation. De l'Antiquité à nos jours, de Penthésilée à Jeanne d'Arc, de l'impératrice de Russie à la reine d'Angleterre, ces audacieuses "femmes de cheval" ont dû faire preuve non seulement d'intrépidité, mais aussi d'indépendance d'esprit pour pouvoir s'adonner à leur passion. Avec l'aide d'une centaine de contributrices et contributeurs (historiens, écrivains, journalistes, chercheurs), Jean-Louis Gouraud a fait le pari un peu fou de tenter d'établir un inventaire de toutes ces pionnières, qui n'ont pas hésité à bousculer les moeurs - avec le résultat que l'on connaît : aujourd'hui, 80 % des équitants sont des femmes. L'idée de départ avait pour ambition - démesurée - de couvrir toutes les époques, toutes les civilisations et toutes les disciplines. Et donc de ne pas s'en tenir aux seules cavalières, mais de mentionner aussi celles qui, sans avoir nécessairement réalisé des exploits équestres, ont eu avec le cheval une relation forte, voire essentielle. Ainsi trouve-t-on ici, parmi les cinq cents femmes de cheval répertoriées, à la fois des écuyères de cirque ou de haute-école, des championnes de dressage ou de saut d'obstacles, mais aussi des éleveuses, des cascadeuses, des driveuses, des entraîneures, des vétérinaires, des éthologues, des thérapeutes, des chercheuses, des artistes, des photographes, des poétesses d'hier ou d'aujourd'hui comme Christine de Pizan ou Laurence Bougault, des écrivaines comme George Sand ou Françoise Sagan, des comédiennes comme Sarah Bernhardt ou Marina Hands, des cantatrices comme La Malibran ou Caroline Casadesus. Ainsi que quelques grandes voyageuses, comme Isabelle Eberhardt ou Anne Mariage ; quelques aventurières, comme Calamity Jane et même quelques saintes, comme Jeanne de Chantal. Sur le plan géographique, on trouvera dans cet ouvrage monumental la même diversité, ce qui garantit au lecteur, amateur ou spécialiste, de nombreuses surprises.

04/2024

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Musées français

Le musée autrement. Gilbert Delaine et le musée d'art contemporain de Dunkerque, histoire d'une utopie sociale et artistique au coeur de l'industrie (1974-2013)

Aujourd'hui appelé le LAAC, le musée d'art contemporain de Dunkerque a été créé par Gilbert Delaine (1934-2013) au début des années 1970, au moment où la ville est au faîte de l'expansion économique qui a caractérisé la période des Trente Glorieuses. N'étant ni un collectionneur ni un industriel fortuné, Delaine a fondé son projet sur la logique du don qui a fait du musée une oeuvre sociale et collective résultant du mécénat des industries locales, des donations des artistes et de l'engagement de la Ville de Dunkerque. Ce fonctionnement hybride a constitué un mode inédit de création d'une institution artistique qui a remis en question les fondements du modèle culturel français. Inauguré le 4 décembre 1982, le musée édifié dans un jardin de sculptures conserve une rare collection consacrée à la scène française des années 1950/1970. Les principaux courants qui y sont représentés sont l'abstraction lyrique et géométrique, le groupe Cobra, la nouvelle figuration, le Nouveau Réalisme, la Figuration narrative, Supports/Surfaces et l'Op'Art, auxquels s'ajoute une oeuvre iconique d'Andy Warhol. Initié en 1974 dans le but de rendre l'art du présent accessible notamment aux ouvriers dunkerquois, le projet de Delaine fut une utopie sociale et artistique au service du territoire. La crise économique des années 1980 a cependant modifié la signification du musée qui avait été créé à l'égal des infrastructures industrielles locales. Fermé en 1997, il a rouvert en 2005 sous un nouveau nom, le LAAC, Lieu d'art et action contemporaine. Dans un nouvel environnement, il interroge aujourd'hui la gestion de la mémoire industrielle de Dunkerque. Cette publication en retrace l'histoire et situe dans une perspective historique l'actuelle politique culturelle de la ville qu'incarne la nouvelle Triennale Art & Industrie dont la seconde édition sera présentée à partir de juin 2023.

08/2023

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Histoire des mentalités

Quelques lignes d'utopie. Pierre Leroux et la communauté des "imprimeux" (Boussac (1844-1848)

Entre narration historique et fictive, ce récit retrace la naissance, la vie et la mort de la communauté utopique des "Imprimeux" qui s'est développée autour de deux activités : une imprimerie, puis une ferme. Rassemblée autour de la figure de Pierre Leroux, cette association entre industrie et agriculture s'est développée dans une petite commune de la Creuse - Boussac - entre 1844 et 1848, et réunit pas moins de quatre-vingts membres à son apogée. Typographe, maçon, journaliste, mais aussi philosophe, homme politique et théoricien du socialisme, Pierre Leroux était l'ami de George Sand. En plus de lui dédier Spiridon, cette dernière le soutien financièrement dans son installation, pour l'aider à sortir de la précarité. En 1843, dans la foulée de l'obtention de son brevet d'imprimeur, il installe donc ses presses au sein d'un ancien hospice, où il fabrique des revues à l'image de ce siècle : politiquement effervescentes. Soucieux de convertir en acte sa pensée socialiste, il invité son frère - également typographe - à diriger l'imprimerie à ses côtés. Peu à peu se constitue une colonie de travailleurs basée sur l'autosuffisance et l'égalité salariale. Jusqu'à ce que la révolution de 1848 en sonne le glas : Pierre Leroux proclame la République, est élu maire de Boussac puis député de la Seine ; il quitte alors la Creuse, laissant l'imprimerie aux mains de ses camarades. Afin de reconstituer l'existence, aussi brève qu'intense, de la communauté des imprimeux, Ludovic Frobert met à contribution sa propre imagination pour compléter les matériaux historiques qu'il a rassemblés. Evoquant autant les petits que les grands évènements, l'aventure des idées que la réalité quotidienne, il redonne vie aux échanges, discussions et polémiques que cette cohabitation a fait naître. Il ravive le souvenir d'un homme dont les idées et l'oeuvre ont marqué ses plus illustres contemporains - dont Karl Marx et Jean Jaurès - mais dont l'image s'est peu à peu effacée.

11/2023

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Biographies

Ximénès Doudan (1800-1872). "Une perle inconnue" suivi d'un choix de lettres

" Une perle inconnue ", disait de lui François Guizot. En ouvrant la coquille bien fermée, on découvre en effet une société, une écriture, une personnalité extraordinaires. En 1876 parurent quatre volumes de Mélanges et Lettres, portant le nom de Ximénès Doudan. Pour Henry James, Barbey d'Aurevilly, Amiel et tant d'autres, ce fut une révélation, qu'il fallut d'urgence rééditer. On évoqua Mme de Sévigné et Saint-Simon. Proust s'empara de l'auteur, qui donna à Swann certains de ses traits. Puis le silence se fit, et Doudan emporta son mystère. Quel personnage pourtant ! Esprit comparable à Voltaire pour Victor Cousin, " directeur des consciences littéraires " (notamment féminines) pour Sainte-Beuve, Doudan, modeste pion de lycée venu de Douai, fut bientôt apprécié du milieu intellectuel et politique qui fréquentait le salon libéral de la duchesse de Broglie, fille de Mme de Staël, et du duc Victor, futur président du Conseil de Louis-Philippe, qui l'avaient recruté comme précepteur et dont il devint l'ami et le confident de la famille durant plus de quarante ans. Infatigable épistolier, il décrit avec lucidité et humour la société parisienne, dont des figures de proue comme Guizot, Rémusat, Mérimée, Tocqueville devinrent des proches, commente l'actualité culturelle et politique, de la mort de Louis XVIII jusqu'à la Commune, juge sans ménagement les livres qui paraissent, et qu'il a tous lus, et leurs auteurs, qu'il connaît pour certains : Kant, Stendhal, Balzac, Hugo, Lamartine, F. Cooper, Musset, Flaubert, G. Sand, Renan... tous y passent, dans un style éblouissant. Laurent Theis reconstitue la destinée de ce " célibataire de l'art ", qui dissimula jalousement sa vie privée, et dresse un portrait sensible du personnage dans son environnement d'une richesse exceptionnelle. Suit une sélection de lettres, pour certaines inédites, choisies pour la variété des sujets abordés, leur importance historique, leur qualité littéraire et leur substance humaine, toutes soigneusement annotées.

02/2024

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Histoire et aménagement des ja

Mémoires de Proust au jardin du Luxembourg

Le plus proustien des jardins parisiens ne figure pas dans "A la recherche du temps perdu". On y voit les Champs-Elysées, les Buttes-Chaumont, Bagatelle et le Trocadéro, mais du Luxembourg il n'est pas directement question. De tous les parcs de la capitale, le Luco est pourtant celui où souffle le plus l'esprit de la "Recherche". Pas une sculpture, ou presque, qui ne fasse écho à quelque passage du roman ! Dans les allées du Luxembourg, comme les parfums, les couleurs et les sons du poète, les statues et les rêveries du lecteur se répondent. L'expérience vaut d'être tentée. Sur l'une de ces chaises fameuses, asseyez-vous un moment en face de George Sand : vous voilà emporté dans une petite chambre, un soir, du côté de Combray, avant d'être entraîné dans la bibliothèque du prince de Guermantes. Installez-vous devant le Marchand de masques, c'est le kaléidoscope de la littérature qui vous donne le vertige. Quel plaisir d'apercevoir, comme dans la vraie vie, la dame de Nohant à deux pas de Flaubert et Stendhal ! Bernard Soupre peint le Luxembourg depuis trente ans. Ce sont d'abord les chaises, d'un genre longtemps unique, qui ont inspiré son pinceau. On les retrouve dans les "Mémoires de chaises au jardin du Luxembourg", son livre consacré aux grands auteurs qui ont évoqué le parc. Ici, c'est le parc qui évoque les grands auteurs. Bernard Soupre, lecteur gourmand et parfois farceur d'"A la recherche du temps perdu", s'est livré à l'expérience du dialogue avec les statues, en artiste se jouant des anachronismes - tel le narrateur. De cette conversation intérieure est née l'idée des "Mémoires de Proust au jardin du Luxembourg". Eclairage de la Recherche hors des sentiers battus pour le connaisseur. Entrée en matière pittoresque pour le promeneur qui la découvre. Bernard Soupre est artiste peintre depuis quarante ans - aquarelle et huile. Aux Editions du Palio, il a publié "Proust Erotique" (2021), avec Laurence Grenier, et "Mémoires de chaises au jardin du Luxembourg" (2017).

09/2023

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BD tout public

Legio patria nostra Tome 1 : Le tambour

Et ainsi naquit la Légion Etrangère. Le 30 avril 1863 au Mexique, 62 légionnaires de la 3e compagnie du 1er bataillon du Régiment Etranger sont piégés par 2 000 soldats mexicains dans une hacienda délabrée du village de Camaron sur la route de Vera Cruz. Sous une chaleur de plomb, sans boire ni manger, ces légionnaires repousseront les assauts des Mexicains pendant près de douze heures. Ils ont juré à leur Capitaine de ne pas se rendre. Ils tiendront parole, écrivant ainsi sans le savoir l'histoire de la Légion, Camerone, la défaite devenue une légende. Sept ans plus tôt, à Lyon, Casimir, un gamin des rues, commet un meurtre en voulant protéger sa mère des violences de son souteneur. Contraint de fuir la ville, il entraine avec lui son meilleur ami Dino qui rêve d'un avenir meilleur. Mais échapper à son destin est un jeu dangereux, et c'est dans les griffes du Maure, un chef de bande tyrannique et pervers, qu'ils se trouveront pris au piège. Un piège mortel dont Casimir devra s'échapper seul, trouvant refuge à Toulon où sa rencontre avec Evariste, un ancien soldat, dandy et joueur invétéré, l'amènera à s'enrôler sous un faux nom dans les rangs d'un corps d'armée à la réputation douteuse : la Légion Etrangère. Mais pour la première fois depuis longtemps dans la vie de Casimir, un rayon de soleil apparait en la personne de Zélie, des immenses yeux verts et un tempérament intraitable, avec qui il envisage une nouvelle vie au-delà de la méditerranée. Sa décision est prise, il va déserter. L'histoire de Casimir commence à peine, il ne sait pas encore qu'il va devenir un héros... Pour sa première bande dessinée, Jean-André Yerlès, scénariste pour l'audiovisuel, s'associe au flamboyant dessin de Marc-Antoine Boidin pour nous plonger dans une épopée virtuose et romanesque aux sources de la Légion étrangère. Une institution aujourd'hui chargée de symbole et dont la légende s'est écrite dans le sang, au Mexique, lors de la bataille de Camerone de 1863. En 5 volumes, Legio Patria Nostra (" La Légion, notre patrie ", devise de la Légion) nous raconte autant cette histoire que le parcours initiatique d'un orphelin des rues qui trouvera sa famille dans la Légion et apprendra parmi eux à devenir un soldat, un guerrier et tout simplement un homme dans la France turbulente du Second empire.

10/2019

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Littérature française (poches)

Strangulation

On peut avoir grandi dans le confort feutré de l'aristocratie bordelaise, avoir un père célèbre dans le petit cercle des études cicéroniennes et une mère à l'affection débordante qui archive inlassablement les courriers de son fils, on peut avoir passé son enfance à rêver de grands départs, le regard porté sur les bateaux s'élançant vers l'Atlantique, et ne rien faire de sa vie. Ou si peu. Jean a quitté Bordeaux à vingt ans pour aller flâner sur les quais de Paris, faute d'avoir osé partir plus loin. Lui qui se pique de littérature en ses heures de loisir, qui compose des vers et s'apprête à publier un roman, pourrait croiser les illustres acteurs de la bohème de la Belle Epoque, pourtant son destin semble être de passer à côté des choses et des gens. Il écrit des lettres à sa mère, dans lesquelles il lui raconte ses journées de petit fonctionnaire à la préfecture, évitant de mentionner ses heures d'errance vaine, mentant parfois pour ne pas l'inquiéter. Il apprécie la compagnie d'animaux qui le distraient un temps de sa solitude et de son désoeuvrement. Quand ce dernier devient trop pesant, Jean est sujet à d'étranges pulsions lors desquelles il exécute l'ami domestique du moment avant de porter son deuil, presque heureux d'avoir su ainsi se fabriquer un semblant d'émotion. C'est avec une plume précise et baroque, trempée dans l'humour noir, que Mathieu Larnaudie relate les fantaisies et démystifie les fantasmes de son jeune dandy impuissant à rencontrer son époque comme sa propre existence. Il n'est pourtant pas question d'échec ici, car l'échec supposerait une ambition, une entreprise : Jean rate sa vie comme on rate un train, avec une telle conscience de ce non-avènement que les seuls projets lui semblant réalisables ressortissent à la mort - bientôt à la sienne propre, que d'une certaine manière il orchestrera. S'inspirant librement de la biographie du poète Jean de La Ville de Mirmont, Strangulation compose une fiction originale, à la fois détournement et hommage des romans décadents de la fin du XIXe siècle, jouant des mises en abyme et des voix (celle du héros dans sa correspondance, celle d'un narrateur à la connivence ironique) pour interroger brillamment l'art du roman.

08/2015

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Récits de voyage

Quelques notions sur l'Isle de Ceylan

1798. Eudelin de Jonville rejoint l'île de Ceylan comme naturaliste et interprète au sein de la petite équipe qui accompagne Frederick Noth, le premier gouverneur anglais de cette toute nouvelle colonie. Jonville est français, mais il sert le gouvernement britannique en Asie, alors que l'Angleterre et la France sont une fois de plus en conflit. Eudelin est un hériter du siècle des Lumières ; cultivé et curieux de tout. Pendant son séjour, il voyage, arpente, mesure, enquête, rencontre, dessine, peint, et, pour notre plus grand plaisir aujourd'hui, rédige en français un étonnant manuscrit qu'il envoie en 1801 en Angleterre en demandant à son frère de le faire imprimer. Ce que celui-ci ne fera jamais C'est ce document exceptionnel que nous publions aujourd'hui Ecrit dans un style enlevé mais précis, d'une plume brillante qui n'exclut pas l'humour et où ne transparaît jamais quelque ironie malveillante, le journal d'Eudelin nous livre les premières descriptions détaillée du bouddhisme de Ceylan et une comparaison avec l'hindouisme à une époque où le occidentaux s'intéressaient fort peu à ces religions. L'auteur nous parle de la fonction royale, du clergé, du rôle et de la vie des moines, des rites du mariage et de la mort, détaille les costumes et chacun de leurs éléments, énumère les castes, mentionne en passant la beauté exceptionnelle des femmes de la caste des Rodias. Il admire la finesse de la poterie cinghalaise, s'intéresse à la musique et à sa notation, retrouve les 7 notes de la gamme et décrit tous les instruments de musique qu'il a rencontrés avec dessins à l'appui. Il relate ses voyages à l'intérieur de l'île. Une ambassade à Kandy auprès du roi, une expédition dans le sud en suivant les côtes, la description d'un lac dans l'est de l'île, une étude minéralogique poussée, le tout agrémenté de nombreux croquis et aquarelles dont nous présentons des reproductions en couleurs. Ce texte, enfin publié aujourd'hui, est issu d'un manuscrit oublié de la British Library à Londres et d'une copie délaissée dans un coffre du Musée de Colombo à Sri Lanka. Ce texte, la première description exhaustive de l'île de Ceylan après celle de Knox, peut encore guider les pas du voyageur à travers un pays longtemps assimilé au Paradis Terrestre.

09/2012

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Perrault

Miniconte la belle bois dorman

Il était une fois un roi et une reine qui avaient longtemps espéré la venue d'un enfant. Lorsqu'une fille naquit enfin, ils organisèrent une fête grandiose et y convièrent toutes les fées du royaume. Hélas ils en oublièrent une, vieille et redoutable. Furieuse, la cruelle prédit à la princesse que lors de ses quinze ans, elle se piquera le doigt avec un fuseau et en mourra...

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Religion

Le féminin avenir du monde. Deux vies en conservation - Marguerite Teillard-Chambon et son cousin Pierre Teilhard de Chardin

Cette année, 2019, est celle de la commémoration du décès accidentel de Marguerite Teillard-Chambon, Claude Aragonnès, de son nom d'écrivaine mais aussi, cousine germaine du Père Teilhard de Chardin s. j. C'est l'occasion à travers quatre auteures particulièrement qualifiées de redécouvrir les personnalités exceptionnelles de la romancière et celle du religieux géo-paléontologue, leurs complicité et leurs regards portés sur la question du « féminin », d'où le titre choisi "Un regard novateur sur le féminin"... Biographe de Marguerite, Marie-Josèphe Conchon nous présente cette cousine si proche du P Teilhard de Chardin et qui sans nul doute contribua au déploiement de la pensée de son cousin. Elle nous fait vivre la parfaite harmonie qui a contribué à l'approfondissement mutuel de leurs pensées. Mercé Prats, historienne, met en lumière le rôle de Marguerite Teillard-Chambon au décès de son cousin. À travers un travail parfaitement complémentaire du précédent, elle analyse méthodiquement les années immédiates qui ont suivi le décès de Pierre Teilhard. Elle nous fait partager comment Marguerite a compris la réflexion du grand jésuite et déployé son énergie pour la publication de "Genèse d'une Pensée" qu'elle ne connaîtra pas... Petite-nièce du père Teilhard de Chardin, secrétaire générale de l’association des neveux du Père Teilhard de Chardin , Marie Bayon de La Tour nous éclaire sur le regard que celuici porte sur le féminin. Son travail, tout en vérité et sensibilité, dresse un panorama des relations de Pierre Teilhard avec des femmes souvent exceptionnelles. Elle relate la recherche originale du Père dans son approche de la féminité : sagesse, relation masculin-féminin, liens amour humain-amour divin... Elle nous fait entrevoir comment le Père Teilhard a vécu ces contacts en désirant toujours les "traverser par le haut"... MarieJeanne Coutagne, philosophe, conclut ce parcours en ouvrant les perspectives sur "Le féminin, avenir de l’homme". Elle resitue avec justesse le thème du "féminin" développé tout au long de l'oeuvre du jésuite dans la perspective d'une humanité en cours d'achèvement. Ses propos traduisent l'éclairage stimulant que le Père Teilhard donne à la question de la chasteté en l'intégrant notamment à l'ensemble dynamique de sa réflexion.

08/2020

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Littérature étrangère

LE MENTEUR

" Quel est le sens de l'existence ? oui, on peut s'offrir toutes sortes d'explications et de dogmes tout faits. Mais à quoi bon ? Aussi absurde que cela paraisse, tout se passe comme si le mal et la destruction étaient les vrais principes de l'existence. Attends un peu ! il me fallait un baiser, il me le fallait. Qu'allons-nous devenir, Rigmor ? Bon, qu'est-ce que j'ai dit ? Non, le mal n'est pas le seul principe de l'existence. Tout royaume divisé contre lui-même sera dévasté. Si le mal régnait sans partage, alors il se retournerait contre lui-même et provoquerait sa propre chute. oui, le bien existe ! Des actions d'une indéchiffrable bonté existent ! Oui, il y en a. Chaleur, pureté et lumière ! Tout cela existe chez les hommes. Ma belle, j'ai envie de te déshabiller. oui, j'en ai envie. je me sens si fort maintenant. Mais ce ne sont pas tes vêtements que je veux ôter. Ni tes années. Ce sont tes doutes, tes répulsions, tes erreurs, le gâchis de ta vie, c'est ta crainte des êtres humains. J'ai près de moi en ce moment une femme délicate et bonne, une femme adorable, toi, telle que tu es vraiment. Elle s'est blottie de toutes ses forces contre moi en pleurant. je me suis senti déconcerté. - Pardonne-moi, dis-je, mes paroles sont comme le vent, toujours présent et déjà enfui. " Prisonnier des glaces de l'hiver sur une petite île danoise où il exerce les fonctions d'instituteur et de diacre, Johannes Vig, pédagogue passionné et grand chasseur de gibier à plumes, vit, pendant les derniers jours de la débâcle, les idylles et les drames d'un monde clos. Au fil d'un journal qu'il destine à un confident symbolique, Johannes est à la fois le témoin ironique et tendre des aventures sentimentales d'Annemari, " la rose de l'île de Sand ", et le " menteur " désabusé qui esquive sans cesse la vérité sur son inclination pour Annemari et son attirance pour l'énigmatique Rigmor. Connaîtra-t-il enfin le bonheur ou sera-t-il, comme le dit la vieille ballade, celui qui a tiré " la male chance " ?

04/1999

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Musique, danse

L'univers musical de Chopin

Retracer dans quel mon de ont évolué la pensée, l'activité créatrice, la réception de Chopin, compositeur, pianiste et improvisateur, retrouver ce qui a nourri et enrichi son inspiration, c'est tenter d'approcher ce qui fait la singularité de sa personnalité artistique et de son génie musical. Recourant au seul médium du piano, Chopin n'a-t-il pas inventé un univers sonore entièrement neuf, ancré dans Bach, Mozart et le folklore polonais, et qui n'appartient qu'à lui ? Devant cet art du toucher que requiert sa musique et la subtilité rythmique qu'elle recèle, comment ne pas s'interroger sur les affinités qui le relient à ces deux princes du clavier que furent, avant et après lui, Couperin et Debussy ? On sait la passion qu'il éprouva pour l'art vocal, et plus particulièrement le bel canto bellinien, mais s'est-on penché sur ses sentiments à l'égard de l'orchestre symphonique berliozien et sur ceux, à l'inverse, de l'auteur de la Symphonie fantastique vis-à-vis de sa création ? Ces diverses inclinations ou antipathies en matière de goûts musicaux irriguent ce cycle emblématique de toute sa production pianistique que sont les Préludes, revisités ici d'un point de vue esthétique et analytique. Lieu de " visions fugitives ", ils inaugurent, sous la référence à J. S. Bach, une esthétique du fragment à grande échelle qui a frappé ses contemporains les plus clairvoyants, de George Sand à Baudelaire. Cette originalité du génie musical de Chopin, on va la retrouver jusque dans ses concerts parisiens, où la personnalité intimiste de l'interprète se distingue de celle si spectaculaire de ses collègues et rivaux les plus célèbres, le cadre du salon de l'un s'opposant à l'estrade des autres. Si des affinités électives avec son jeune élève, Carl Filtsch, ont pu lui donner l'illusion éphémère de se voir prolonger dans le rôle poétique du virtuose adolescent de génie, la mort prématurée de celui-ci à quinze ans a malheureusement dissipé ce reflet, sur l'image duquel s'achève ce parcours si riche de nouveaux aperçus sur un univers musical dont on n'aura jamais fini d'explorer les arcanes.

11/2000

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Littérature française

Courir sur ton ombre ou Nocturne à Pontaniou

La folie amoureuse dans un espace de réclusion, à travers un roman épistolaire en trois temps. Le 26 septembre 1982, le corps d'Anna Guibert, jeune peintre, est retrouvé sans vie dans sa cellule de la prison de Pontaniou. Sa dernière lettre révèle la folie amoureuse morbide qui la liait à son amant, Antoine, pianiste, avec qui elle entretenait une liaison aussi passionnelle que désespérée, puisqu'Antoine était marié. Condamnée pour le meurtre de sa rivale, Anna laisse une correspondance qui, dix ans plus tard, constituera le fil qui permettra à Agathe, sa fille, de remonter jusqu'à Antoine et d'éclaircir le mystère de ses origines. Inspiré d'un fait divers qui défraya la chronique dans les années 80 (une élève tenta de poignarder son professeur de piano), le roman a pour cadre la prison de Pontaniou. L'ancienne prison du port de Brest était, à la fin du 17e siècle, un asile nommé la Madeleine, qui fut reconverti en maison de correction pour les filles et femmes " de mauvaise vie " - prostituées, jeunes filles égarées, libres-penseuses ou femmes engagées. Les détenues étaient marquées de la fleur de lys au fer rouge sur la place publique avant d'être enfermées et exploitées (pour le tannage des voiles, notamment). Trois siècles plus tard, quand la prison maritime deviendra une maison d'arrêt dans les années 1950, le bâtiment d'origine subira peu d'aménagements dignes de décence. Pontaniou détiendra alors la triste réputation d'être une des prisons les plus dures de France, au point que l'établissement devra fermer ses portes en 1993. Le site continue d'exercer une grande fascination sur les artistes (photographes, peintres, urbex). Appartenant aujourd'hui à la ville de Brest, il fait l'objet d'un appel à projet visant à réhabiliter le lieu (fin mai 2023), sous l'impulsion des enfants des Résistants qui y furent incarcérés et torturés durant la Seconde Guerre mondiale. Allégorie de la liaison tumultueuse et passionnée de George Sand et Frédéric Chopin, le roman fait également de la musique un personnage à part entière, avec le choix de la nocturne, composition intime et expression romantique par excellence.

08/2023

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Fantasy

Celui qui noya le monde

La suite et fin de la flamboyante histoire de Celle qui devint le soleil, réécriture épique de l'ascension de la dynastie Ming traduite dans 12 langues Que seriez-vous prêt à sacrifier pour gagner le monde ? Zhu Yuanzhang, le Roi de Lumière, a réussi l'exploit d'arracher le sud de la Chine à ses maîtres mongols. A présent, elle brûle d'un nouveau désir : s'emparer du trône et se couronner empereur. Mais Zhu n'est pas la seule à nourrir cette ambition. Sa voisine au sud, la vénéneuse courtisane madame Zhang, brigue le trône pour son époux, et sa puissance pourrait anéantir Zhu et ses partisans. Pour rester dans la partie, Zhu doit conclure une alliance risquée avec un ancien ennemi : le général eunuque Ouyang, aussi brillant qu'instable. Car Ouyang a déjà tout sacrifié dans le but de se venger du grand khan, le meurtrier de son père. Tous ignorent cependant qu'au nord, un autre rival s'est rapproché du trône. L'érudit méprisé, Wang Baoxiang, a manoeuvré jusqu'à entrer à la cour, et ses dangereuses intrigues menacent de mettre l'empire à genoux. Car Baoxiang, lui aussi, a soif de vengeance : il veut devenir le grand khan le plus détesté de l'histoire... et ce faisant, fouler aux pieds toutes les valeurs que sa famille de guerriers mongols chérissaient plus que lui. Les prétendants au trône sont prêts à tout. Mais lorsque le désir est aussi grand que le monde, le prix à payer pourrait être trop élevé, même pour les plus déterminés d'entre eux... " La plume remarquable de Shelley Parker-Chan fait naître un monde aux couleurs vives, peuplé de personnages fascinants... à ne surtout pas manquer. " BookPage " Shelley Parker-Chan déroule avec maestria le parchemin enluminé de son épopée. Elle nous dévoile un monde éblouissant et inédit, entre destinée, guerre, amour et trahison. " Zen Cho (Sorcerer to the Crown) " Bouleversant et aussi magistral que Circé de Madeline Miller. Un bijou, maîtrisé et envoûtant, de Fantasy historique. " Tasha Suri (Empire of Sand) " Une fresque épique entre guerre et tragédie, ambition et intimité, désir et trahison. Préparez-vous à être submergé. " H. G. Parry (A Declaration of the Rights of Magicians)

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Grandes réalisations

Talleyrand en son château de Valençay

" Je veux que vous ayez une belle terre, que vous y receviez brillamment le corps diplomatique, les étrangers marquants... " Napoléon Bonaparte à Talleyrand " Je veux que vous ayez une belle terre, que vous y receviez brillamment le corps diplomatique, les étrangers marquants... " Napoléon Bonaparte à Talleyrand A l'orée du XVIe siècle, le Val de Loire se couvre de fastueux châteaux Renaissance, fruits d'une émulation entre grands commis de l'Etat. Valençay est élevé dans la lignée de cette fièvre bâtisseuse pour la famille d'Estampes. Le blanc donjon, achevé avec le siècle, en exprime la puissance par sa monumentale modernité et l'originalité de son décor. La Grande Mademoiselle le visitant en 1653 crût " entrer dans une demeure enchantée ". Quand George Sand le décrit comme " l'un des lieux les plus beaux de la terre ", le château a bénéficié de la fortune et de la gloire du prince des diplomates, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. L'ex-évêque d'Autun, alors ministre des Relations extérieures du Consulat l'achète en 1803, commande à ses architectes d'importants travaux d'aménagement, le meuble dans le style Empire, y crée une galerie d'ancêtres et ponctue le parc de nombreuses fabriques ou " folies ". C'est là que dans le contexte de la guerre d'Espagne, Napoléon le compromet vis-à-vis de l'Europe en lui intimant l'ordre de transformer Valençay en prison dorée pour l'héritier de la couronne. Le futur Ferdinand VII y reste de 1808 à 1813, s'y ennuie malgré le charmant théâtre à l'italienne construit pour l'occuper, mais n'en voudra pas à son geôlier puisqu'il lui offrira son portait. Au gré des changements de régimes, le Diable boiteux, qui en a servi neuf, reste attaché à son coin de Berry sur lequel règne la duchesse de Dino, sa nièce et maîtresse, jusqu'à sa mort en 1834. Les façades illustrent la manière dont les architectes mettent en oeuvre les ordres d'architecture Antique depuis la première Renaissance jusqu'au XVIIIe siècle. Les allées du parc, redessinées à l'anglaise conduisent les pas des visiteurs à travers cinquante hectares de paysages variés, aménagés pour la promenade de la cour d'Espagne en exil à Valençay.

05/2023

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Fantasy

Celui qui noya le monde

La suite et fin de la flamboyante histoire de Celle qui devint le soleil, réécriture épique de l'ascension de la dynastie Ming traduite dans 12 langues Que seriez-vous prêt à sacrifier pour gagner le monde ? Zhu Yuanzhang, le Roi de Lumière, a réussi l'exploit d'arracher le sud de la Chine à ses maîtres mongols. A présent, elle brûle d'un nouveau désir : s'emparer du trône et se couronner empereur. Mais Zhu n'est pas la seule à nourrir cette ambition. Sa voisine au sud, la vénéneuse courtisane madame Zhang, brigue le trône pour son époux, et sa puissance pourrait anéantir Zhu et ses partisans. Pour rester dans la partie, Zhu doit conclure une alliance risquée avec un ancien ennemi : le général eunuque Ouyang, aussi brillant qu'instable. Car Ouyang a déjà tout sacrifié dans le but de se venger du grand khan, le meurtrier de son père. Tous ignorent cependant qu'au nord, un autre rival s'est rapproché du trône. L'érudit méprisé, Wang Baoxiang, a manoeuvré jusqu'à entrer à la cour, et ses dangereuses intrigues menacent de mettre l'empire à genoux. Car Baoxiang, lui aussi, a soif de vengeance : il veut devenir le grand khan le plus détesté de l'histoire... et ce faisant, fouler aux pieds toutes les valeurs que sa famille de guerriers mongols chérissaient plus que lui. Les prétendants au trône sont prêts à tout. Mais lorsque le désir est aussi grand que le monde, le prix à payer pourrait être trop élevé, même pour les plus déterminés d'entre eux... " La plume remarquable de Shelley Parker-Chan fait naître un monde aux couleurs vives, peuplé de personnages fascinants... à ne surtout pas manquer. " BookPage " Shelley Parker-Chan déroule avec maestria le parchemin enluminé de son épopée. Elle nous dévoile un monde éblouissant et inédit, entre destinée, guerre, amour et trahison. " Zen Cho (Sorcerer to the Crown) " Bouleversant et aussi magistral que Circé de Madeline Miller. Un bijou, maîtrisé et envoûtant, de Fantasy historique. " Tasha Suri (Empire of Sand) " Une fresque épique entre guerre et tragédie, ambition et intimité, désir et trahison. Préparez-vous à être submergé. " H. G. Parry (A Declaration of the Rights of Magicians)

01/2024

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Anthologies

Autrices 2 - Ces grandes effacées qui ont fait la littératur. Ces grandes effacées qui ont fait la littérature

Couverture entière : https : //www. dropbox. com/scl/fi/h4l3m23j2lco1chjqg1ch/TICRIZENIS_AUTRICES2_COUVPOURBAT. pdf ? rlkey=y2j0vai95ifi7wy14n4d1pt70&dl=0 Texte de 4e de couverture : Dans un contexte ou` les femmes qui ont pris la plume aux sie`cles derniers sont de plus en plus vivement critique ? es et efface ? es des encyclope ? dies litte ? raires, les autrices du xviiie sie`cle publient davantage de manie`re anonyme, ou de fac ? on posthume gra^ce a` l'intervention de proches. Mais, tout comme l'histoire des droits des femmes, celle des autrices est faite d'avance ? es et de reculs ; a` chaque de ? cennie, des voix s'e ? le`vent pour re ? clamer le droit de participer a` la Re ? publique des lettres Au XIXe sie`cle, les autrices font face a` de nouveaux obstacles : le Code civil les oblige a` demander l'autorisation de leur mari pour presque tout, y compris publier. Elles ont pourtant, envers et contre tout, toujours participe ? a` la litte ? rature et nous ont laisse ? des oeuvres brillantes en he ? ritage. Le premier tome de cette anthologie retrac ? ait le parcours de femmes qui ont e ? crit du Moyen A^ge a` la Renaissance. Dans ce deuxie`me tome, celles-ci traversent une pe ? riode moins favorable et particulie`rement mouvemente ? e. Empe^che ? es, spolie ? es, moque ? es, puis efface ? es, elles prennent pourtant part aux re ? flexions des Lumie`res et participent activement aux re ? volutions de 1789 et de 1848, comme a` la Commune en 1871, ainsi que l'attestent leurs discours, articles et te ? moignages. En publiant notamment des romans, des autobiographies, des poe`mes, des pie`ces de the ? a^tre, des essais ou encore des livres pour la jeunesse, elles prouvent de manie`re e ? clatante leur contribution a` l'histoire litte ? raire franc ? aise. Avec des textes de Louise d'E ? pinay, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, Marie-Jeanne Riccoboni, Olympe de Gouges, Manon Roland, Fe ? licite ? de Genlis, Germaine de Stae ? l, Marceline Desbordes-Valmore, George Sand, Louise Colet, Flora Tristan, Sophie de Se ? gur, Andre ? Le ? o, Olympe Audouard, Louise Michel, Judith Gautier, Rene ? e Vivien...

09/2023

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Biographies

Daniel Stern, comtesse d'Agoult. De la Restauration à la IIIe République

Dans cet ouvrage, paru initialement en 1937 aux éditions Plon et enfin réédité grâce à Jean-Noël Jeanneney, Marie Octave Monod s'attache à retracer l'existence de Marie d'Agoult, femme de lettres du XIXe, dont l'histoire a occulté le travail prodigieux. Comme son amie George Sand, elle choisit de publier sous pseudonyme masculin. Marie d'Agoult devient Daniel Stern, pour un lectorat passionné par ses romans mais également ses essais et traités historiques. Dans son ouvrage "Histoire de la Révolution de 1848", elle rapporte les événements avec un point de vue personnel et contemporain, une référence encore aujourd'hui très précieuse pour les historiens. Républicaine convaincue, elle tient un salon où se rejoignent de grands intellectuels de l'époque tels que Ledru-Rollin et Lamartine. Marie Octave Monod s'intéresse également à la vie privée de Marie d'Agoult, de sa liaison passionnelle avec le compositeur Franz Liszt, au mépris de ses contemporains comme Victor Hugo en passant par ses célèbres amitiés et son admiration pour Goethe. C'est avec une grande rigueur qu'elle retrace le portrait d'une femme passionnante, au caractère complexe et à l'oeuvre magnifique. La présente édition est enrichie d'une préface de Jean-Noël Jeanneney, historien et petit-fils de la biographe. " Ce n'est certes pas une biographie romancée (heureusement ! ), mais ce livre est aussi passionnant qu'un roman et cependant l'auteur a strictement enregistré des faits et recueilli des témoignages ; c'est une oeuvre scientifique, patiemment élaborée, qui fait revivre une des époques les plus troublées de notre histoire [...] en mettant en valeur une femme d'élite. " Jules-Louis Puech, Revue d'Histoire du XIXe siècle, 1937 Extrait " Elle s'essaya un jour à rapporter ses impressions sur les peintures de l'hémicycle de l'Ecole des Beaux-Arts de Delaroche et se permit de critiquer cette oeuvre qui faisait courir tout Paris. [...] Comme elle ne voulait ni ne pouvait se servir du nom de son mari, elle chercha un pseudonyme. Daniel était le prénom de son fils et faisant acte de foi en son étoile, elle choisit le nom de Daniel Stern qu'elle devait illustrer." M.O.M

10/2022

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Troisième République

Lendemains de défaite. 1870-1871 dans l'imaginaire de la IIIe République

La guerre franco-prussienne de 1870 (la débâcle, l'invasion et le siège de Paris, la capitulation) est, selon les historiens, une guerre oubliée. Elle inspira pourtant une production artistique et littéraire massive, bien vite écartée par les critiques, comme si la France refusait cette mémoire de la défaite. Cent-cinquante ans après, il est temps d'ouvrir le dialogue entre historiens de l'art, de la musique, spécialistes des littératures et des idéologies, sur les échos de cette guerre sous la Troisième République. C'est chose faite avec cet ouvrage tiré d'un colloque organisé à l'université de Cambridge à l'été 2022. Pour certains artistes, il y a un avant et un après 1870-1871. C'est le cas des écrivains qui participent aux rencontres littéraires des "Soirées de Médan", Maupassant et son "Boule de suif" en tête ; c'est le cas aussi de Georges Bizet, qui, dès le lendemain de la guerre, s'engage dans la promotion de la musique française et signe en 1874 une pièce symphonique intitulée "Patrie". C'est le cas enfin de certains peintres militaires qui, se réclamant de la "vérité" , vont à l'encontre des regards officiels portés sur la défaite. Pour d'autres, il faut avant tout tracer des perspectives : George Sand estime ainsi que c'est le paysan, celui qui sème et qui cultive, qui doit être au centre de la reconstruction du pays ; pour d'autres, c'est la reconquête de l'Alsace-Lorraine qui doit être la priorité et la statue représentant la ville de Strasbourg sur la place de la Concorde à Paris prend place dans un imaginaire de la revanche. Même la littérature, dès lors nationale, doit prendre position. Et si Alexandre Dumas devient pour certains, et bien malgré lui (il meurt en décembre 1870), le prophète de la défaite avec la redécouverte de son livre "La Terreur prussienne", paru en 1867, Edmond Rostand met à mal l'héroïsme guerrier et patriotique dans "Cyrano de Bergerac". Au final, cet ouvrage nous permet de porter un regard neuf sur les arts et la littérature après la défaite de 1870-1871.

03/2024

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Beaux arts

Leo Castelli et les siens

" Je ne suis pas marchand d'art, je suis galeriste " avait coutume de répéter Leo Castelli. Il a régné sur l'art contemporain international pendant plus de quarante ans, au point d'en changer toutes les règles. Après avoir vécu dans de grandes villes d'Europe (Trieste, Vienne, Milan, Budapest, Bucarest et Paris), aux prises avec les convulsions historiques du siècle, ce grand bourgeois dilettante rejoint les États-Unis en 1941, où il ouvre sa propre galerie à New York, en 1957, à l'âge de cinquante ans. Fasciné par les artistes, ses " héros ", il découvre les grands Américains des sixties (Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Frank Stella, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, James Rosenquist), et les mouvements esthétiques (le Pop Art, l'art minimal, l'art conceptuel), qu'il insère dans le cours de l'histoire de l'art. Organisée à l'européenne et gérée à l'américaine, la galerie Castelli invente la première forme de globalisation du marché de l'art et devient une institution incontournable. En quelques années, le galeriste transforme le statut de l'artiste aux États-Unis, assurant à l'art américain, pendant près de quatre décennies, une absolue hégémonie sur la scène internationale. Les consécrations à la Biennale de Venise pour Robert Rauschenberg en 1964, et Jasper Johns en 1988, sont de nouveaux coups de maître pour Castelli, jusqu'à ce que le marché de l'art américain s'emballe dans la fièvre de la montée des prix. Pourtant, derrière la personnalité d'un personnage érudit, affable et médiatique, se cache une histoire beaucoup plus complexe et mystérieuse qu'il ne le laissait paraître. Grâce à de nombreux entretiens réalisés dans le monde entier et à des documents d'archives inédits, Annie Cohen-Solal, biographe de Sartre et auteur de " Un jour ils auront des peintres ", nous transporte d'Italie en Hongrie, en Roumanie, en France et aux États-Unis, pour raconter la passionnante trajectoire du galeriste, découvrant que sa fonction ressemblait étrangement à celle de ses propres ancêtres, et de ces agents qui travaillaient auprès des Médicis, dans la Toscane de la Renaissance.

10/2009

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BD tout public

Il était 2 fois Arthur

Au début du XXème siècle, aux Etats-Unis, l'esclavage est bien aboli... mais la ségrégation raciale bat son plein ! Interdiction diverses, ligne de démarcation, vexations, lynchages, les hommes et femmes de couleur sont soumis à une multiplicité de lois les reléguant en dessous des Blancs. Notamment dans le milieu sportif : un boxeur noir ne peut concourir en catégorie "poids lourd". Mais Jack Johnson, athlète d'exception, va tout changer, obligeant la loi à changer et les Blancs à regarder. De l'autre côté, Arthur Cravan, poète-pugiliste, aventurier et pacifiste, dadaïste avant l'heure, véritable personnage romanesque qui écrit sa propre légende. Une vie qui défie l'entendement et dont l'aspect fictionnel se mélange intimement à la réalité. Ce qui est certain, c'est que ces deux hommes se croiseront à un moment-clé de leurs histoires. En pleine Première Guerre mondiale, le poète fuit les combats et débarque à Barcelone. Jack Johnson, qui vient de perdre son titre de champion du monde poids lourd, est présent. Ils vont s'affronter sur le ring durant 43 minutes avant que ce dernier ne mette l'habile homme de lettres K.O. Une rencontre sportive superbe et le premier happening de l'histoire de l'art. Barcelone, le 23 avril 1916. Sur le ring dressé au centre de la Plaza de Toros, gants de boxe aux poings, les 2 Arthur s'affrontent. Jack Arthur Johnson et Arthur Cravan. Le premier est né aux Etats-Unis, premier boxeur noir à avoir remporté le titre de champion du monde des poids lourds. Le second est né en Suisse, neveu d'Oscar Wilde et boxeur dandy surnommé "Le poète aux cheveux les plus courts du monde". Tout semble opposer les deux hommes, à l'exception d'une attitude identique face à une société corsetée dans le racisme et le puritanisme ce sont deux hommes libres. Sur le ring de la Plata de Toros, peu importe qui sera le vainqueur. Première performance artistique pré-dada ou supercherie sportive et financière, le match des 2 Arthur s'est désormais inscrit dans la légende. A partir de ce combat mythique, Nine Antico a construit sa narration dans un affrontement miroir qui fait voler en éclat les codes et les préjugés. Porté par l'énergie fulgurante du dessin de Grégoire Carié, ce récit coup de poing sur la liberté renverse les icônes dans un match graphique en noir et blanc qui met deux fois KO.

09/2019

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Beaux arts

Au sud d'Eden. Des Américaines dans le Sud de la France (Années 1910-1940)

1910-1940 : Quel grand écrivain ou artiste américain n'a pas un jour poussé son voyage transatlantique du côté de la Provence et de la Côte d'Azur ? Toute la bande de la « génération perdue » est passée par là Dos Passos, Hemingway et Fitzgerald qui ont fait d'Antibes leur terre de plaisirs. Chaque été, ils se retrouvaient dans la « villa America » du peintre et dandy Gerald Murphy, enfant chéri de Picasso et de Fernand Léger, et dont Fitzgerald fit le héros de Tendre est la nuit. Le Sud polarisa les grands marginaux et rebelles de l'Amérique du XXe siècle. Voir l'écrivain afro-américain Claude McKay qui, promu par les Cahiers du Sud de Jean Ballard, a écrit à Marseille l'un de ses romans phares : Banjo ; ou John Reed qui découvrit en Marseille une ville « romantique », « splendide » et « virile ». La région entière est fréquentée par des artistes pour qui la nature reste une fabuleuse machine créatrice. On y voit William Glackens, le « Renoir américain »; le synchromiste Stanton Macdonald-Wright, mais aussi Man Ray qui descend sur Marseille pour sa Canebière populaire et bruyante aux couleurs orientales et son pont Transbordeur, symbole de modernité. Pour ces créateurs, le Sud rime avec Eden. Ils y trouvent une sensation de liberté que leur refuse l'Amérique puritaine, du soleil à profusion, des contrastes de couleurs assourdissants, une nature quasi intacte, et un mode de vie méditerranéen « à l'antique ». Lorsque, brutalement, le paysage s'assombrit. En 14-18, le sud devient refuge : Au Cannet, Morgan Russell, l'ami de Cendrars délaisse pour un temps ses recherches synchromistes pour interroger les maîtres de la Renaissance italienne ; à Nice, Alexander Archipenko sculpte de jeunes femmes au bain dans un langage moderniste sans précédent. Année 1940 : le Sud - devenu zone libre - se transforme en une terre de transit où espoir et désespoir se côtoient. Entrent alors en scène des personnages à l'étoffe de héros qui mettront leur vie en péril pour sauver des artistes et intellectuels pourchassés par les nazis. Ces héros sont : Varian Fry et son extraordinaire équipe du CAS ; ou bien encore Hiram Bingham. Leur champ d'action sera Marseille. Et tout se finit ou recommence avec Jim Harrison qui semble rouvrir la route du Sud. Depuis la tragédie du 11 septembre, il a encore plus de raisons d'y venir. « Quelle meilleure idée », écrit-il, « que de faire un voyage en France et de lutter contre le terrorisme avec de l'ail et du vin rouge ? » Doit-on dès lors s'attendre à une nouvelle migration artistique ?

02/2006

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Guides de France

Balade en région Centre

Paysages écrits, paysages décrits, par Georges Buisson "Tout ce que l'artiste peut espérer de mieux c'est d'engager ceux qui ont des yeux à regarder" prévenait George Sand. La Région Centre recèle des richesses inégalées ! Cette région, qui se décline à la manière d'une fleur à six pétales correspondant aux six départements qui la composent, est de fait composée d'espaces géographiques qui en font sa richesse : Sologne, Gâtinais, Berry, Touraine, Orléanais, Beauce, Brenne, Axe ligérien, Sancerrois... , territoires sensibles fécondés par la présence des écrivains qui, à leur manière, les ont célébrés. Anatole France, Balzac, Colette, Gaston Couté, Max Jacob, Hervé Bazin, Henry de Monfreid, George Sand, Marcel Proust, Maurice Genevoix, tous entrés dans notre Panthéon littéraire. D'autres plus méconnus et qu'il conviendra de découvrir : Marguerite Audoux, Marcel Béalu, La Tour du Pin, d'autres encore, vivants de nos jours et qui reprennent le flambeau : Nancy Huston, Diane de Margerie, Jean-Christophe Rufin, ... La liste est longue et incomplète et son énoncé donne un incroyable tournis. Leurs regards démultipliés ne sont que les leurs, tout comme leurs ressentis. Et c'est bien en cela que leurs perceptions intimes nous passionnent ! Elles ne se contentent pas de reproduire de simples photographies insipides ou d'anonymes dépliants touristiques. Ces écrivains, si différents les uns des autres, réinventent littéralement ce qu'ils nous donnent à percevoir. Ils réinterrogent ce qui les environne. Sans doute transposent-ils par leurs créations la simple réalité, l'idéalisent-ils, pour notre plus grand plaisir, dans une sorte de "mentir-vrai" qui nous comble. Regarder, certes, mais autrement comme Colette qui constatait : "Nous ne regardons, nous ne regarderons jamais assez juste, jamais assez passionnément... " C'est ce que fait encore aujourd'hui, avec talent, Diane de Margerie quand elle fait chanter au bout de sa plume ou sur les touches de son ordinateur "les nuages d'étourneaux qui, tout à coup s'abattent sur la Beauce, les grandes machines agricoles aux yeux rouges, le crépitement des moissons... " Chacun de ces écrivains nous invite donc à exercer un autre regard sur ce qui nous entoure et sur ce qu'on risquerait, tout simplement, de ne plus voir. Ce faisant, ils donnent à notre Région une épaisseur presque charnelle, bien éloignée de la froideur administrative ou de la simple promotion touristique. Avec eux notre Région respire, elle est vivante, elle palpite. Pourrions-nous dire qu'elle se laisse caresser ? Quand Balzac, évoquant la capitale de la Touraine, écrit que "Tours a été et sera toujours, les pieds dans la Loire, comme une jolie fille qui se baigne et joue avec l'eau". , ne nous fait-il pas ressentir mieux que quiconque, la sensualité de cette cité qui s'étire le long du plus féminin des fleuves ? Rien n'est plus subjectif que cette pertinente perception et c'est tant mieux ! Colette, elle, nous offre encore : "La colline (qui) fume de pruniers blancs, chacun d'eux immatériel et pommelé comme une nue ronde" Il y a dans cette respiration du paysage une offrande, presque intime et tellement généreuse, qui nous touche et qui nous fait voir ce qui ne pourrait se voir au simple premier regard. Il y a dans toute ces créations littéraires, des plus anciennes aux plus récentes, un sésame miraculeux qui nous ouvre les portes de la Région Centre. Chacun pourra alors, d'un point à l'autre, errer, nourri des imaginaires et de la réalité de tous ces écrivains, cueillir ici ou là les plus belles de leurs pages et se construire, livre à la main, une perception d'un territoire régional qui fait sens et qui frémit. Alors, peut-être dirons-nous comme Anatole France : "Je n'ai pas trouvé d'endroit qui convient mieux au climat de mon coeur... " En cela, le regard de l'artiste en général et de l'écrivain en particulier, sera toujours irremplaçable. N'étant pas volontairement objectif, il aiguise nos sens et notre appétit. La Région se trouve ainsi chantée, célébrée, auscultée malgré elle par la magie de l'écriture. Sa physionomie en est sublimée, presque sacralisée pour devenir la magnifique réalité d'un patrimoine immatériel empreint de sensualité. Le livre peut alors devenir, tout simplement, le bâton qui accompagnera le voyageur, de lieu d'écriture en lieu d'écriture, de territoire écrits en territoire décrits. Une manière de ressentir profondément ce qu'il y a de plus riche et de plus mystérieusement caché dans cette Région si "littérairement habitée" . Jean- Christophe Bailly ne dit pas autre chose, et certainement mieux, dans son passionnant ouvrage "Le Dépaysement" : "Sans doute suffit-il d'errer un peu plus longtemps, ou d'avoir quelque chose de précis à faire (une démarche, une course, une visite) pour que l'épaisseur de l'indifférencié se défasse et qu'apparaisse un trait saillant, une surface brillante, un reflet changeant ou pour que ce que l'on jugeait totalement replié s'entrouvre". Alors, aucune hésitation à avoir : bonnes lectures et bons voyages !

11/2012

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Science-fiction

Nous sommes Bob Tome 1 : Nous sommes Légion (nous sommes Bob)

Bob Johansson vient de vendre son entreprise d'informatique et a hâte de pouvoir enfin profiter de la vie. Tant de lieux à visiter, de livres à lire et de films à voir... Il est donc un peu injuste qu'il se fasse écraser en traversant la rue. Lorsque Bob revient à lui, un siècle plus tard, c'est pour découvrir que les " congelés " n'ont aucun droit, et qu'il appartient désormais au gouvernement. Téléchargé dans un ordinateur, il est pressenti pour devenir l'IA aux commandes d'une sonde interstellaire destinée à la recherche de planètes habitables. Les enjeux sont considérables. S'il refuse cet honneur, on l'éteindra, et un autre prendra sa place. S'il accepte, il deviendra une cible de choix. Au moins trois autres puissances tentent d'être les premières à envoyer leur sonde, et tous les coups sont permis. Pour Bob, l'endroit le plus sûr, c'est dans l'espace, le plus loin possible de la Terre. C'est du moins ce qu'il croit. Parce que l'univers regorge de mauvaises surprises, et les intrus sont mal vus. Très mal vus... " Sans fard et pleine d'autodérision, la voix de Bob est l'âme de ce palpitant récit, qui rappelle celui de Mark Watney dans Seul sur Mars. Un trait d'esprit à chaque occasion, un cerveau d'ingénieur super-rationnel et créatif et un optimisme increvable en toutes circonstances. Un héros que le lecteur aura envie de soutenir jusqu'au bout ! " Fantasy Literature " Un livre conçu pour plaire à tous les amateurs de science-fiction, avec une intrigue qui présente une série de problèmes techniques à résoudre comme Seul sur Mars d'Andy Weir et une multitude de références à la culture geek comme Ready Player One d'Ernest Cline. " BookRiot " Un roman au point de départ original, qui tient ses promesses avec brio. Taylor a fait un travail fantastique en imaginant des situations passionnantes qui mettent en scène des personnages formidables, entre Bob et toutes ses copies. Hautement recommandé. " Walker of Worlds " Dennis E. Taylor a transformé ce qui aurait pu être l'histoire tragique d'un explorateur spatial solitaire en une expérience hilarante et divertissante, dotée d'une galerie de personnalités variées. Car chacune des versions de Bob est un individu bien distinct, qui présente un aspect différent de l'original. " The BiblioSanctum

06/2018

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Littérature française (poches)

Dommages de guerre. La ligne Maginot, etc

Après la guerre, il faut reconstruire, panser les cicatrices, tirer des bilans, réfléchir. On a enfin le temps. C'est à cet exercice que se livre Jean-Marie de Busscher à sa manière érudite, libertaire, insolente. 14-18 revisité par ce style unique, quoique daté de ces années 70 si libres, parce que, ne mâchons pas les mots, de Busscher est un styliste. Véritable OVNI littéraire, que ces Dommage de guerre. Accompagnons-le avec un bouquet de roses dans les méandres de la ligne Maginot, écoutons Frédéric de Prusse dicter une lettre à un de ses capitaines, ou suivons Miss Joy dans les souterrains obscurs, cette américaine se pâmant devant une pièce de 75. Et, dirait l'historien, en plus, c'est renseigné ! Et il y a les notes qui font concurrence au corps du texte, le déborde de toutes parts, j'en connais qui les préfère. Tout va bien, façon de parler. Qui est Jean-Marie de Busscher, un marin, un architecte, un acteur, un histrion, pardon un historien, disons un histrion historien libertaire. Laissons parler Andréa de Lorris qui avait préfacé L'Art patriotico tumulaire, un autre de ses délectables opus : " Et puis il y a plus préoccupant encore... D'où parle-t-il cet homme-là ? De quelle université, ministère, association d'historiens, d'anciens combattants ? Quel sérail l'a nourri ? Au nom de quelle idéologie, de quel parti ? De gauche, de droite ? Rappelons les faits. Il existait à la fin des années 70 – 1975 à 1980, grosso modo – une revue mythique de bandes dessinées du nom de Charlie Mensuel, où l'on croisait Valentina de Crepax, les hommes loups de Barbier, on y lisait les recettes de Cucullus, Andy Capp s'accoudait au zinc, Pichard écoutait Wolinski d'une oreille distraite, Willem peaufinait le trait, Jeanne Folly débordait de talent. Anarchistes, dandies, barbus, élégants se mêlaient curieusement et dans cette France pompido-giscardienne, le blizzard soufflait. Jean-Marie de Busscher était ce chroniqueur qui chaque mois traitait de ces statues que la République avait élevées sur nos places villageoises en hommage à nos soldats de 14-18. Est-ce le ton du journal qui a donné ce toupet à notre aède ? Ou ce toupet qui l'a jeté dans ces pages ? Vieille question de l'oeuf et de la poule " Et que les tièdes meurent !

04/2019

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Critique littéraire

Victor Hugo. Tome 2, Pendant l'exil : 1851-1864

Le premier tome de cette biographie racontait la vie d'un grand écrivain français. Ce deuxième tome tente de suivre celle d'un génie. Entre Napoléon le Petit (1852), pamphlet contre Louis Bonaparte, et William Shakespeare (1864), le livre des livres, Victor Hugo publie coup sur coup Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), La Légende des siècles (1859) et Les Misérables (1862). A ces dix-sept volumes (508 chapitres, 292 poèmes, 27 000 vers) s'ajoutent deux poèmes colossaux et inachevés, La Fin de Satan et Dieu, ainsi que quantité d'autres titres, et même un album de dessins. Ces œuvres publiées, commencées ou presque terminées sont plus nombreuses que celles écrites avant l'exil. Cette période sans équivalent dans l'histoire d'aucune autre littérature avait souvent été étudiée par fragments ; jamais encore elle n'avait été présentée dans son ensemble. Pourtant, une quête métaphysique ininterrompue et l'élaboration d'une philosophie complète méritaient bien de ne pas être réduites aux amours ancillaires et aux esprits frappeurs. Il fallait tout reprendre dans l'ordre ; proposer la reconstitution la plus fidèle possible ; la donner à lire, à voir, et à entendre. Partager l'exil de Victor Hugo ; entrer dans son " goum " composé de son épouse qui veille sur ses intérêts, de son fils Charles qui acclimate toutes les nouveautés (photographie, tables tournantes...), de François-Victor qui traduit Shakespeare, de sa fille Adèle, la musicienne, qui tient son journal et sombre dans une folle passion, d'Auguste Vacquerie, qui supporte mal la vie insulaire, de Juliette Drouet enfin, dont la présence et les lettres offrent un contrepoint spirituel et salutaire. A Bruxelles et à Jersey, le cercle international des proscrits politiques occupe Victor Hugo au premier chef, tout comme la figure des Etats-Unis d'Europe et de la République universelle appelés à succéder au Second Empire. A Guernesey, il ajoute à ses activités l'aménagement de sa première maison, Hauteville House. Malgré l'exil, il entretient des liens riches et complexes avec la France, l'Europe et l'Amérique. De nouvelles figures élargissent le cercle de ses relations (Flaubert, Baudelaire), d'autres font leur entrée dans son panthéon : Michelet, George Sand, John Brown, Garibaldi, et aussi Eschyle, Job, saint Paul, Dante, Shakespeare... " Collez votre oreille à ces colosses, vous les entendrez palpiter. "

11/2008