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Ecrits sur l'art

Mallarmé entre les arts

Faire dialoguer Mallarmé avec Edouard Manet, Berthe Morisot, Claude Monet, Jean-François Raffaëlli, Odilon Redon, Edgar Degas, Auguste Renoir, Edouard Vuillard, James NcNeill Whistler, Paul Gauguin ou Debussy, c'est d'abord mesurer la place - à la fois centrale et invisible - que Mallarmé occupe dans le champ littéraire et artistique qui voit la naissance de l'Art moderne. Pour le poète, Naturalisme, Impressionnisme Symbolisme doivent être rapportés à une crise générale qui ébranle les fondements de la représentation, que celle-ci soit esthétique, politique ou religieuse. Ce dialogue et cette crise mettent en évidence la diffusion d'un paradigme nouveau dans la pensée des interrelations artistiques. A l'opposé de l'oeuvre d'art totale de Wagner, le Poème selon Mallarmé, fait jouer les arts entre eux, non en les additionnant, mais en les réduisant à leur principe, qui est le langage compris dans son fonctionnement symbolique immanent. Ce jeu entre les arts explique alors la forte diffusion de l'oeuvre mallarméenne dans l'Art abstrait et l'Art contemporain, à travers ses re-créations dans des oeuvres de Pierre Boulez, Marcel Broodthaers ou Michalis Pichler : le nom de Mallarmé, tel qu'en lui-même son historicité le change, devient ainsi un point d'observation privilégié d'un autre tournant esthétique majeur : celui qui change progressivement l'oeuvre "moderne" en sa relève "post-moderne" .

02/2024

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Histoire littéraire

Parler des livres, changer la langue au XVIIIe siècle. D'après le journal encyclopédique de Pierre

Faire d'une revue littéraire du XVIIIe siècle un objet d'étude qui ne la réduise pas à une source d'informations historiques ou bibliographiques, mais lui accorderait, en dépit de tous les défauts structurels de ce type d'écrit, les valeurs de cohérence et de style qui font l'attrait d'une oeuvre littéraire, est-il envisageable ? Le Journal Encyclopédique (1756-1785) se prêtait à l'exercice par sa longévité et ses ambitions intellectuelles. Son inventeur, Pierre Rousseau (de Toulouse), avait une conception claire de son travail : diffuser le savoir pour former l'"honnête homme" de la modernité. Sous sa plume se répandait la nouvelle langue des Lumières modérées, éclairant et légitimant le désir de jouir des bienfaits de la raison et des plaisirs de la vie, en évitant les pièges de la guerre théologique, des préjugés nationaux et des égoïsmes "particuliers". Son moyen le plus efficace fut de recourir à la rédaction d'extraits commentés d'ouvrages nouveaux, selon une méthode aussi maîtrisée que possible. Il parvint, sans trop de défaillances, à ne pas tomber dans les défauts de la satire acerbe ou de la partialité virulente dont l'abbé Grosier, à l'instar de son ami Fréron, fit sa spécialité au cours de sa seule année (1779) à la tête du Journal de littérature, des sciences et des arts. Pierre Rousseau aura-t-il réussi à décontenancer le mépris de ceux qui, avec Voltaire, ne voyaient dans les journalistes littéraires que "moucherons et chenilles" parasitant "fleurs et fruits" du jardin des Lettres ?

07/2023

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Littérature française

Mireille

Au soir de sa vie, Gustave Fayet (1865-1925) a réussi en tout, sa fortune est immense, ses oeuvres rencontrent un succès grandissant, sa collection d'art est l'une des toutes premières de son temps. Il possède de très nombreux Gauguin, les plus précieux Van Gogh et les plus belles oeuvres de Redon, son ami, venu réaliser chez lui son chef-d'oeuvre Le Muret la Nuit dans la bibliothèque de l'abbaye de Fontfroide, à Narbonne, que Gustave Fayet a acquise en 1908. Cet homme comblé vient de se défaire de ses biens au profit de ses enfants pour se consacrer exclusivement à son art. Il se lance sur un nouveau chemin de vie et de création le conduisant vers la simplicité, l'essentiel, le beau, la pureté, le rejet des convenances. Mireille, le sublime chant d'amour et de liberté de Frédéric Mistral, et la beauté de la Provence s'imposent à lui avec évidence. La pureté des sentiments, la lumière qui règne sur les paysages emportent Gustave Fayet dans un tourbillon d'émotion esthétique et spirituelle, celle-là même qu'il avait ressentie face aux oeuvres "provençales" de Van Gogh. Il choisit alors de l'illustrer en noir et blanc, mode d'expression ultime de la lumière. Les soixante-douze planches qu'il dessine à la plume et au roseau composent une oeuvre majeure, mêlant indissolublement la Provence de Mistral et celle de Vincent Van Gogh, que nul n'avait avant lui rapprochées.

11/2009

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Ecrits sur l'art

Un sentiment qui tient le mur. Notes et propos sur la peinture

Pierre Bonnard était un "? poète fervent de la vie brève, un célébrant du passage ? ", comme le dit Alain Lévêque, dans son introduction à cette édition des écrits du peintre, réunissant ses notes et les entretiens qu'il donna à la presse. Pages d'agendas allant à l'essentiel en quelques mots, notes de carnets sous forme d'aphorismes dépouillés de grandiloquence, hommages à ses compagnons peintres, comme Maurice Denis, son ami du mouvement nabi, nommé selon le terme arabe qui signifie "? ravi dans une extase ? ", mais aussi Odilon Redon, Paul Signac ou Auguste Renoir ? : sa parole fut autant laconique que prolixe, ouvrant de multiples brèches pour consentir à "? la vision brute ? ", pour retrouver "? une vision animale ? ". "? Vous avez une petite note de charme, ne la négligez pas. Vous rencontrerez peut-être des peintres plus forts que vous, mais ce don est précieux. ? " Telles furent les paroles d'Auguste Renoir à Pierre Bonnard, alors jeune peintre inconnu, qui disent bien ce qui, dans la vision, dans les couleurs comme dans les formes, ne s'explique pas ? : cette "? petite note de charme ? ", précieuse, que le peintre n'a cessé de cultiver. Cela s'éclaire un peu, néanmoins, dans la définition que donne Bonnard du "? peintre de sentiment ? ", qu'il rêva d'être ? : "? Cet artiste, on l'imagine passant beaucoup de temps à ne rien faire qu'à regarder autour de lui et en lui. C'est un oiseau rare. ? "

10/2023

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BD tout public

Bal de tête

Chloé Poizat nous guide dans une création subtilement inquiétante. Les enfants poussent sur les arbres où ils seront pendus, ils sortent en fumée des cheminées ; corps décapités, têtes coupées, troncs mutilés, tout témoigne de quelque catastrophe inouïe, comme effacée de notre mémoire. Enveloppés par une horreur muette, nous nous aventurons dans le monde des cauchemars, à la rencontre de fantômes ambigus. Chien à tête de chou ou homme à tête d'escargot, fillette en feu, ces apparitions, flottent à la frontière du rêve et de la réalité, du conscient et de l'inconscient, condamnées à une errance éternelle. Bal de tête est le produit d'une contrainte que l'auteur s'est imposée à elle-même : réaliser dans des carnets de petit format un dessin par jour pendant un an. De cette volonté d'ouvrir la porte à l'inconnu, de ce désir de formes surgissant de manière presque automatique est né un cabinet de curiosités hanté par des créatures mi-bestiales, mi-humaines, issues de croisements improbables ; une parade de monstres de foire qui attendaient tapis dans l'inconscient de l'auteur qu'elle leur ouvre la porte et que leur heure advienne enfin. Dans ces carnets, Chloé Poizat a donné forme aux peurs ancestrales, aux créatures nocturnes, que nous aurions voulu oublier. On s'attend à croiser, au hasard de son univers absurde, Odilon Redon, Gourmelin, ou Virgil Finlay. Et l'ombre de Lautréamont n'est pas loin.

06/2012

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Littérature française

Madeleine Bernard. La songeuse de l'invisible

Cette jeune fille de dix-sept ans pleine de charme que peint un Gauguin amoureux, c'est Madeleine Bernard. Elle n'est pas un modèle comme les autres. En cet été 1888, la jeune fille est la muse de Pont-Aven. D'autres l'ont peinte, dont Emile Bernard, son frère. Née à Lille en 1871, Madeleine est d'une grande beauté et d'une vive intelligence. Elle voit naître sous ses yeux la formidable aventure de l'art post-impressionniste. Sur les bords de Seine à Asnières, à Saint-Briac, à Montmartre, elle est présente, sans être artiste elle-même ; rencontre Odilon Redon, Van Gogh, grand ami de son frère. Elle s'intéresse à la peinture. Mais aussi à la théosophie, aux spiritualités orientales. Entre ce frère rebelle si doué et une mère tyrannique, il lui faut trouver sa place de femme. Elle aspire à la liberté, choisit de travailler. Supporte mal ce milieu superficiel des ateliers de couture. Au fond, c'est une âme mystique, tendue vers l'invisible. Qui est Madeleine qui mourra à vingt-quatre ans ? Cette jeune femme qui ose poser une rupture radicale avec sa vie d'avant en s'enfuyant à Genève loin des siens ? Sa vie y prendra un tournant romanesque en croisant celle de la jeune Isabelle Eberhardt et de son frère. Marie-Hélène Prouteau, qui a eu accès à une correspondance abondante, a tenté de cerner cette personnalité remarquable, complexe, attachante dans ses contradictions.

03/2021

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Critique Poésie

Poésies. Une saison en enfer. Illuminations de Rimbaud illustrées par la peinture moderne

" Rimbaud ne raconte rien, il donne à voir. " C'est ce que souligne Stéphane Barsacq, éminent spécialiste du poète, dans son introduction L'un et l'autre Rimbaud. Les 121 poèmes rimbaldiens appellent l'illustration, les 184 peintures modernes présentées dans cette édition répondent à cette invitation. La langue de Rimbaud, qui s'ouvre à la modernité en destructurant le vers traditionnel, dessine la plénitude d'une vision, née de ses émotions, de son envie d'évasion, de ses sensations. Rimbaud partage ses plus grandes angoisses, ses pires tristesses et pourtant sa poésie est source de lumière et de vivacité. Son oeuvre est traversée par une quête existentielle, spirituelle et poétique qui nous incite à nous extraire de notre condition pour imaginer un monde qui serait autre. Un monde où l'on n'est pas sérieux quand on a 17 ans. Arthur Rimbaud exprime dans sa poésie ce que verront Mondrian, Dix, Kupka ou Picasso dans leurs peintures. Tous ces peintres ont recomposé le réel, non en fonction des règles, mais en fonction de ce que le réel leur dictait, dans la distorsion, l'éclatement ou la brisure qui ont accompagné une époque nouvelle. Notre ouvrage rassemble 83 peintres impressionnistes, expressionnistes, fauvistes, futuristes, surréalistes ou orphistes. Klee, Kandinsky, Klimt, Munch, Derain, Vallotton, Redon, Schiele, Franz, Soutine, pour ne citer qu'eux, traduisent la sensation pure par la couleur et la luminosité, par le mystère et le symbole, par le choc de l'abstraction.

09/2022

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Animaux, nature

Les routes du miel. 2e édition

Partout dans le monde, l'abeille accompagne l'homme depuis des millénaires. Cueilleur, éleveur ou voleur, celui-ci s'ingénie partout à l'apprivoiser pour lui soustraire son divin élixir. Et si l'on découvre aujourd'hui son rôle déterminant dans la propagation de la vie, l'approche des us et coutumes qui l'entourent devient aussi le plus passionnant des voyages. A la cime des arbres géants d'Indonésie, sur les falaises du peuple Irula en Inde, dans la vallée de l'Orno, en Turquie, au Brésil ou dans le bush australien auprès des étonnantes fourmis à miel, Eric Tourneret nous invite à parcourir les plus fascinantes "routes du miel", aujourd'hui menacées par l'uniformisation mondiale. Baroudeur assumé, "le photographe des abeilles" livre ici ses impressions de voyages, recueillies par Sylla de Saint Pierre, et ses plus étonnants clichés, réalisés dans vingt-trois pays depuis une dizaine d'années. Passionné par la biologie et le devenir de ces exceptionnels passeurs de vie que sont les abeilles, il sollicite l'éclairage d'une dizaine de scientifiques de renom sur des aspects méconnus du génie des abeilles tout autant que sur les dangers qu'elles encourent. De l'amour des fleurs aux miels rares et précieux du monde, en passant par les abeilles sans dard, les abeilles voyageuses, la nouvelle mode de l'apiculture urbaine ou l'impressionnant frelon asiatique, on côtoie ici, avec le meilleur des guides, la folie du miel ou les plus archaïques traditions apicoles. La fascinante beauté des images et l'imminence des disparitions annoncées font de cet ouvrage le plus saisissant des témoignages jamais produit sur les "filles du soleil ".

09/2020

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Sociologie

Vilfredo Pareto, génie et visionnaire

C'est en 1916 qu'est paru à Florence l'oeuvre majeure de Vilfredo Pareto, le Traité de sociologie générale. Il n'a été lu, pour autant qu'il l'ait été, qu'après la guerre de 1914-1918. Pareto devait mourir en 1922.Tout se passe comme si cette oeuvre puissante avait été censuré en Europe. Elle fut honorée du bout des lèvres en Italie. En France, le Traité fut publié en 1917-1919 dans la traduction de Pierre Boven revue par l'auteur. Les professeurs de sociologie ne parlent pas de Pareto, ils ne le mentionnent pas dans les bibliographies. On explique cette censure, ce phénomène de résistance, par le fait qu'il était fasciste. On oublie que le fascisme, dans les années 1920, avait droit de cité et qu'il était couvert d'éloges par des hommes d'Etat de pays démocratiques. D'ailleurs quand Mussolini prit le Pouvoir, le Traité était déjà paru, et tout ce que Pareto avait à dire, il l'avait dit. Certaines attitudes vis-à-vis de lui ressemblent plus à des rites de conjuration, des entités sociales qu'il aimait bafouer, ce ne sont que des pratiques propitiatoires. Il est temps de réhabiliter cette pensée qui a vaincu l'oubli, on peut de moins en moins impudemment l'ignorer. "Le génie est l'aptitude de voir des choses invisibles, de remuer les choses intangibles, de peindre les choses qui n'ont pas de traits" (Joseph Joubert). "Lorsqu'un vrai génie apparait dans le monde, vous le reconnaissez à ce signe que tous les sots sont ligués contre lui" (Eric Freron).

02/2019

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Histoire de France

Octavie Belot, présidente Durey de Meinières. - etudes sur la vie et l'oeuvre d'une fem. Eudes sur la vie et l'oeuvre d'une femme des Lumières

Octavie Guichard, dame Belot puis présidente Durey de Meinières, était récemment encore presque complètement oubliée. Seuls les spécialistes connaissaient ses opuscules philosophiques et sa traduction de l'Histoire d'Angleterre de Hume. Quant à sa vie, ils en ignoraient pratiquement tout. Cet ouvrage a pour but d'examiner ses traductions de l'anglais ainsi que la réaction des critiques tels que Grimm ou Fréron, de reconstituer, grâce à de nombreux documents d'archives, l'ensemble d'un destin, et de redonner sa place à une écrivaine de talent. La publication d'une vingtaine de lettres inédites nous fait toucher du doigt les nombreux obstacles auxquels se heurtent au XVIIIe siècle les femmes qui veulent écrire. L'histoire de la nouvelle inédite, Le Triomphe de l'amitié, témoigne à la fois de ces difficultés et de la persistance d'une ambition. François-Antoine Devaux, surnommé Panpan (1712-1796), est moins connu pour son unique pièce et son discours de réception à l'Académie Stanislas que pour ses petits vers de circonstance et ses lettres à Mme de Graffigny. Avant le départ de Lorraine de celle-ci, Devaux a passé l'hiver de 1733-1734 à Paris et lui a raconté ses expériences dans une vingtaine de lettres, dispersées aujourd'hui dans quatre collections. Il relate les nouvelles politiques, militaires, sociales, théâtrales et littéraires ainsi que ses efforts pour publier leurs oeuvres. Cette série de lettres au contenu fort riche révèle qu'il a créé un nouveau journal, Les Amusemens du coeur et de l'esprit, qui comporte le début d'un roman inconnu de Mme de Graffigny.

08/2019

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Revues de cinéma

Trafic N° 120, hiver 2021

Sylvie Pierre Ulmann, Les Coeurs du mondeJean-Michel Frodon, Ce que tu aimes. Bien. Demeure. La lettre et le piedPierre Léon, Le dos majeurJean-Michel Alberola, M. A. G. I. E. Hervé Gauville, Objectif danseLuc Moullet, Petite topologie de ma cinéphiliePierre Gabaston, Oublieuse mémoireHelmut Färber, Et pend, une voûte d'airain, le ciel au-dessus de nousPhilippe Grandrieux, Chant de forcesErik Bullot, Sept notes sur la photogénieJean-Paul Fargier, Une chambre à soiFabrice Revault, Sal(l)e gosseNicole Brenez, Ce que tu aimes grandit (les figurants)Jean-Marie Samocki, Devenir demeurer De NiroPierre Eugène, Un début dans la vieMarie Anne Guerin, Police and thieves in the street ! Marcelline Delbecq, En suspensJacques Rancière, Les corps singuliersAnne Bertrand, La Compagnie des IndesFrançois Bon, Tombeau pour Mark BaumerSerge Daney, Le passeurCharlotte Garson, Renoir, dégoût des couleurs ? Raymond Bellour, Le Gai SavoirBernard Eisenschitz, Pablo Picasso vu par Peter NestlerFrédéric Sabouraud, A deux mainsJacques Aumont, La jambe légère et l'oeil polissonJean-Louis Comolli, L'envers du décorYsé Tran, Si c'est un rêve... Jérôme Prieur, M. Klein et son doubleJean Louis Schefer, Benilde, La Marquise d'O ? Christa Blümlinger, Márta Mészáros, le goût des instants équivalentsMarcos Uzal, Venise à MortAdrian Martin, Le Départ : lâchéDork Zabunyan, De Muriel à MurielMathieu Macheret, Les yeux dans le videYoussef Ishaghpour, Une femme est une femme : naissance du cinéma de GodardJean-Claude Biette, La Nuit du chasseur, de plus en plus jeune, de plus en plus grandLeslie Kaplan, Moonfleet for everMark Rappaport, La Comtesse aux pieds nusJean Narboni, Terre en transJacques Bontemps, Flânerie élyséenne sur les traces de Jacques BeckerJonathan Rosenbaum, Idées et réflexions après coup, passion et répression, liberté et prédestinationPatrice Rollet, Toutes voiles dehors

12/2021

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Essais

Etats d'images. Instants et intervalles

L'exposition Etats d'images - Instants et intervalles (2005) a été un jalon important dans l'évaluation des rapports entre le mouvement et l'immobilité des images, saisis ici entre leurs deux bords extrêmes : la photographie et le film. Conçues par des artistes de renommée internationale, les douze installations qui en composaient le corps ménagent une gradation subtile entre ces deux bords. Ce sont autant d'impressions subtiles que les auteurs des textes consacrés à chacune des douze oeuvres composant l'exposition ont eu à charge d'évaluer. Trop longtemps demeuré inédit, ce catalogue vient ainsi reprendre la place qui aurait dû être la sienne dans l'histoire mouvementée des images. Raymond Bellour est directeur de recherche honoraire au CNRS. Parmi de nombreux ouvrages consacrés à la littérature et au cinéma, les deux volumes de L'Entre-Images (1990, 2020) et La Querelle des dispositifs (2012) développent une évaluation entre les différents régimes d'images. Commissariat d'expositionsâ… : Passages de l'image (1990, avec Catherine David et Christine Van Assche), Thierry Kuntzel, Lumières du temps (2006), Thierry Kuntzel-Bill Viola. Deux éternités proches (2010), Chris Marker (2018, avec Christine Van Assche et Jean-Michel Frodon). Sérgio Mah est commissaire d'expositions et professeur à la Faculté des Sciences sociales et humaines de l'Universidade Nova de Lisboa. Il a été commissaire de la représentation officielle du Portugal à la 54e Biennale d'art de Venise (2011) et à la 16e Biennale d'architecture de Venise (2018). En 2023, il a pris ses fonctions de directeur adjoint du MAATA - Musée d'art, d'architecture et de technologie de Lisbonne.

03/2024

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Egypte

Frontières et marges occidentales de l’Égypte de l’Antiquité au Moyen Âge. Actes du colloque international, Le Caire, 2-3 décembre 2017

Y eut-il, aux différentes époques de l'histoire égyptienne, une frontière occidentale - politique, culturelle... - clairement définie ? Comment les limites ouest du territoire égyptien étaient-elles perçues et vécues par le pouvoir central comme par les populations locales ? Y eut-il, aux différentes époques de l'histoire égyptienne, une frontière occidentale - politique, culturelle... - clairement définie ? Comment les limites ouest du territoire égyptien étaient-elles perçues et vécues par le pouvoir central comme par les populations locales ? Dans cette optique, les actes du colloque du Caire, qui regroupent 18 articles, explorent les marges occidentales de l'Egypte selon quatre axes : définition, conception, représentation ; occupation, contrôle, administration ; économie ; populations, réseaux, religion. Ils permettent d'esquisser le portrait d'une région-clé de l'Egypte de l'Antiquité au Moyen Age. Une fois passée la phase de fixation territoriale de l'Etat égyptien, la faible densité de population dans le Delta occidental et l'absence de menace réelle n'ont guère incité à définir et défendre une véritable limite occidentale. L'arrivée de nouveaux groupes de populations libyennes aux portes de l'Egypte à l'époque ramesside représente un tournant. L'émergence de la dynastie saïte place la région dans une dynamique nouvelle - celle d'une frontière avec le monde grec et d'un front pionnier - qui préfigure la mise en valeur de ces territoires sous les Ptolémées. A l'époque impériale, l'Egypte est englobée dans un empire qui s'étend largement plus à l'ouest et dont le centre de décision est extérieur, ce qui modifie le statut des marges ouest, mais les incursions nomades dans la Grande Oasis à la fin de la période montrent que la question de la frontière demeure un enjeu. Enjeu qui perdure après la conquête arabe alors que l'Egypte est de nouveau intégrée à un immense empire.

03/2023

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Beaux arts

Ecrits sur l'art (1867-1905)

Cette édition rassemble pour la première fois l'ensemble des écrits sur l'art que Huysmans publia entre 1867 et 1905, dont 40 textes jusqu'alors inédits en volume. Découvreur de l'Impressionnisme et révélateur de nombreux talents, Huysmans contribua, par sa critique d'art, à l'évolution des idées esthétiques au tournant des XIXe et XXe siècles et à l'émergence de la peinture moderne. Le premier, il a su percevoir l'avenir du courant impressionniste, apprécier ses couleurs vivres et saisir le rôle nouveau conféré à la lumière, comprendre enfin la révolution qui s'opérait brutalement dans la peinture. De l'art flamand et hollandais des XVIIe et XVIIIe siècles (Bosch, Brueghel, Van Dyck, Hals, Rembrandt...) à l'Impressionnisme (Monet, Manet, Degas, Pissarro, Caillebotte, Gauguin, Cézanne, Seurat...), puis du Symbolisme (Whistler, Moreau, Redon, Rops...) à la redécouverte des artistes primitifs (Grünewald, Van der Weyden...), la critique d'art de Huysmans est une promenade à travers les plus riches heures de l'Histoire de l'art. Peintre du langage, Huysmans pulvérise la pensée au delà de toute notion de genre. A la frontière de la critique d'art et de la littérature, ses écrits esthétiques prennent place aux côtés de ceux de Diderot, Stendhal ou Baudelaire et constituent le témoignage singulier d'un esthète du XIXe siècle sur la peinture, en même temps qu'une invitation à relire son oeuvre de romancier à la lumière de sa conception picturale personnelle, à la fois moderne et hors du temps.

11/2019

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Beaux arts

La promenade du critique influent. Anthologie de la critique d'art en France 1850-1900, Edition revue et corrigée

Dans ces "papiers" choisis de cinquante-six critiques - et pas seulement les plus fameux, tel Baudelaire, Zola ou Huysmans -, les escarmouches et les grandes batailles pour l'art moderne sont là, dans toute leur fureur. Delacroix, Courbet, Manet, Monet, Redon, Seurat, Van Gogh, Gauguin ou Cézanne ont les honneurs de ces pages mais ils ne sont pas les seuls puisque les princes de l'époque s'appelaient Ary Scheffer, Gérôme de Bouguereau. Chaque auteur est présenté, chaque critique est située dans son contexte, pour faire de cette anthologie une synthèse indispensable et un instrument de travail qui restitue sa véritable dimension à un champ d'actitvité déterminant pour l'histoire de l'art de la seconde moitié due XIXe siècle. Seule de son genre en langue française, cette anthologie rend compte compte de la totalité de la période, de son évolution et de ses mutations décisives, en représentant les différentes tendances de la critique conservatrice comme de celle des avant-gardes, dans leurs aveuglements comme dans leurs intitutions les plus pénétrantes. Elle évoque aussi l'ensemble du champ artistique, en incluant, à coté de ceux qui portent sur la peinture des textes sur la sculpture, la gravure, la photographie, les arts décoratifs, ou l'architecture. Du romantisme au Réalisme, de l'Impressionnisme au Symbolisme, les grands artistes du XIXème siècle sont admirés ou discutés par les frères Goncourt, Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Edmond Duranty, Pierre-Joseph Proudhon, Joséphin Péladan, Félix Fénéon, Octave Mirbeau, ou Léonce Bénédite, sans oublier la critique au féminin des Claude Vignon, Mathilde Stevens et Marc de Montifaud.

07/2010

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Beaux arts

L'art du pastel

"Mariage d'amour de la couleur et du dessin" (José Maria de Heredia), le pastel fascine par sa texture crayeuse et par l'éclat de ses teintes. Conçu au départ pour rehausser des dessins, le pastel gagne peu à peu ses lettres de noblesse ; il devient un art à part entière avec ses inconditionnels, les "peintres en pastel" comme on les appellera d'abord, les "pastellistes" comme on les désignera- ensuite. Le formidable succès de ces bâtons colorés au XVIIIe et au XIXe siècle est ici présenté par deux éminents spécialistes. A travers une somptueuse iconographie, cet ouvrage retrace pour la première fois l'oeuvre des principaux artistes qui ont haussé le pastel au rang d'art majeur : Maurice Quentin de La Tour et ses portraits plus vivants que nature, Jean-Etienne Liotard et sa précision captivante ; un siècle plus tard, Edgar Degas et ses danseuses aux tutus éclatants comme des bouquets, ou encore Odilon Redon et ses couleurs irradiantes, nourries à la source du rêve et de l'imagination. A côté de ces pastellistes renommés, cet ouvrage met en lumière une pléiade d'artistes qui grâce au pastel s'aventurent hors des sentiers battus : Joseph Vivien, Adélaïde Labille-Guiard, Gustaf Lundberg, John Russell, Eugène Boudin, Jean-François Millet, Giuseppe De Nittis, Edouard Manet, Berthe Morisot, Mary Cassatt, James Abbott McNeill Whistler, William Merritt Chase, Louise Breslau, Fernand Khnopff, Lucien Lévy-Dhurmer, etc... Sensible aux effets de la lumière, cet art fragile est souvent soustrait aux regards. Il sort ici de l'ombre pour le plus grand plaisir des amateurs.

10/2014

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Beaux arts

Sade. Attaquer le soleil. Exposition, Paris, Musée d'Orsay, du 14 octobre 2014 au 25 janvier 2015

"Le propos de cet ouvrage est de montrer comment, avant d'avoir une importance majeure dans la pensée du XXe siècle, l'oeuvre du Marquis de Sade a induit une part de la sensibilité du XIXe siècle, quand bien même le personnage et ses idées y auront été tenus pour maudits. Car, si Baudelaire, Flaubert, Huysmans, Swinburne, Mirbeau. sans parler d'Apollinaire, s'y sont référés à titres divers, tout porte à croire que la force de cette pensée est aussi d'avoir rencontré, révélé, voire provoqué, ce qui agite alors en profondeur l'expression plastique, concernant autant l'inscription du désir que son pouvoir de métamorphose. C'est l'image du corps en train d'être bouleversée de l'intérieur, annonçant une révolution de la représentation. Que ce soit évident chez Delacroix, Moreau, Böcklin., ce qui est en jeu n'est pas sans inquiéter aussi Ingres, Degas ou Cézanne et bien sûr Picasso. Et cela tandis que Félicien Rops, Odilon Redon, Alfred Kubin se rapprochent d'une expression restée jusqu'alors marginale (curiosa ou folie), avant que le surréalisme, se réclamant de Sade, ne reconnaisse le désir comme grand inventeur de forme. A retrouver ce cheminement, il sera possible de mesurer combien à dire ce qu'on ne veut pas voir, Sade aura incité à montrer ce qu'on ne peut pas dire. Ou comment le XIXe siècle s'est fait le conducteur d'une pensée qui, incitant à découvrir l'imaginaire du corps, va amener à la première conscience physique de l'infini", Annie Le Brun.

10/2014

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Récits de voyage

UNE BRETAGNE INTERIEURE

Marcheur, il a sillonné la France et l'Espagne, usé ses semelles sur les chemins de Compostelle - est-ce là-bas, parvenu au Cabo Fisterra, face à la mer, que lui est venue cette envie de parcourir de même sa Bretagne natale ? De découvrir ce qui le lie à cette terre, à ce ciel, à ces gens, lui, marcheur - autrement dit, étranger de passage ? Moment de trouble, Breton, certes, mais encore ? Le voici, intimidé, qui lit, consulte des cartes, accumule les notes, se prépare comme un explorateur du XVIIIè siècle. Que peut signifier une " identité " pour un nomade dans l'âme, si l'expérience du voyage est d'abord celle d'une dépossession ? Et pourtant l'obsède ce qui le lie aux siens, à ces Bourlès dont il n'a retrouvé la trace qu'en 1830 à Landivisiau. Mais foin des notes, et des hésitations ! Vers la mi-mai, il se met en marche, vers l'Ouest, par des chemins de traverse. Mont-Saint-Michel, Pontorson, Redon : la Bretagne de Bourlès est d'abord intérieure - des landes et des canaux. Chemin faisant, il note ce qu'il voit, entend, muse, rêvasse. Des souvenirs lui reviennent, qu'il croyait oubliés. Flaubert et Suarès l'accompagnent, qui firent le même voyage. Une Bretagne intérieure, dans tous les sens du mot : là-bas, il le sait bien, au bout de la route, l'attend le mur liquide de l'Océan. Et la question du premier jour : comment peut-on être breton ?

05/1998

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Beaux arts

Héros errants d'une histoire à contretemps. Le salon littéraire, artistique et musical de Madame de Rayssac

Sous la IIIe République, les salons se multiplient à Paris et s'imposent comme une pratique culturelle essentielle de l'aristocratie et de la bourgeoisie. Au milieu de cette floraison exceptionnelle, Madame de Rayssac tient salon. En véritable muse, elle réunit, de 1870 à 1880, un cénacle où se rencontrent intellectuels et artistes toutes générations confondues, dans un climat d'émulation. Elle compte alors, parmi les habitués du mercredi mir, des personnalités telles que les peintres Paul Chenavard, Louis Janmot, Odilon Redon, le compositeur Ernest Chausson, les poètes parnassiens Victor de Laprade, Saint-Cyr de Rayssac, Paul de Musset, les critiques d'art Hippolyte Prisse, Charles Blanc et Jules Boissé, et les musicographes Charles de Massougnes et Charles Grandmougin. Ne figurant dans aucun répertoire des principaux lieux de mondanité, ce petit cercle s'est imposé à la fois par sa discrétion et par un caractère marginal revendiqué à l'envi par ses membres. Ceux-ci prônent une esthétique dissidente fondée sur des goûts profondément originaux. L'attachement persistant au romantisme allemand, au lendemain de la guerre franco-prussienne, en est une expression marquante— tous comme la dénégation de la nature, de la science et des sensations, au profit de l'art, de la spiritualité et de la fantaisie. Occultant le naturalisme et l'impressionnisme contemporains, le salon de Madame de Rayssac permet, par ailleurs, d'envisager le glissement esthétique entre le romantisme et le symbolisme qui affecte les arcs, les lettres et la musique dans les années 1870.

11/2015

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Ecrits sur l'art

L'art à bras-le-corps. Parcours dans l'art du XXe siècle

David Sylvester (1924-2001) est l'un des principaux historiens de l'art, critiques et commissaires d'expositions britanniques de la seconde moitié du XXe siècle. Outre l'exceptionnelle acuité de ses analyses des oeuvres des artistes qui ont marqué la scène artistique londonienne depuis la seconde guerre mondiale, il est l'un des premiers en Europe, à avoir saisi l'importance et la portée du renouvellement artistique opéré outre-Atlantique par les représentants de l'expressionnisme abstrait et leurs descendants. Ce regard tourné vers l'Amérique ne l'a pas empêché de porter, tout au long de sa vie, une attention très vive aux artistes du vieux continent, attention nourrie d'une part d'une profonde connaissance des pionniers du modernisme et, d'autre part, d'un lien privilégié à Paris où il n'a cessé de revenir depuis la fin des années 1940. En dépit de cette proximité et de son attachement à la France, son oeuvre prolifique et très largement commentée dans les milieux académiques anglosaxons n'est que peu, et très partiellement, connue du lectorat francophone. Cet ouvrage vise à combler cette lacune en proposant un corpus de textes critiques et d'entretiens d'artistes qui offre un aperçu rétrospectif de la façon dont Sylvester a regardé, pensé et écrit sur l'art du XXe siècle. Le choix des textes reprend les jalons que Sylvester avait lui-même choisis pour l'exposition conçue avec Nicholas Serota à la toute fin de sa vie et présentée à la Tate Modern, hélas à titre posthume, en 2002. Ces textes traduits et commentés sont accompagnés d'essais d'Yve-Alain Bois, Nicholas Serota, Fabrice Hergott, Sarah Whitfield et Jean Frémon portant sur la place de l'oeuvre de Sylvester dans l'histoire de l'art au XXe siècle.

06/2021

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Sciences historiques

Les éclats du rire. La culture des rieurs au XVIIIème siècle

Sans doute ne riait-on pas davantage au XVIIIe siècle qu'à d'autres moments de l'histoire de France. Par contre, sûrement riait-on différemment qu'un siècle plus tôt ou que quelques années plus tard. Les Lumières sont un âge du rire, car une culture spécifique s'est alors constituée autour du fait de rire, avec ses pratiques et ses représentations. Ce livre explore ces manières de rire, ces sujets du rire, ces valeurs, ces débats et ces polémiques, à travers les destins croisés de groupes de rieurs qui ont donné consistance aux éclats de rire du siècle. Rire est en effet une habitude collective et le XVIIIe siècle, moment d'intense sociabilité, a vu naître nombre de ces sociétés, clubs, académies, regroupements, qui possédaient leurs règles, leurs cérémonies, leurs publications. Le Régiment de la calotte, la Société du bout du banc, l'Académie de ces dames et de ces messieurs, les Actes des Apôtres, autant de collectifs du rire qui ont leur histoire et révèlent un état de culture propre aux Lumières. De même, ce livre est composé de destins singuliers, rieurs qui ont laissé trace de leurs éclats : Jean Ramponeau, cabaretier à la mode ; le marquis de Bièvre, virtuose du calembour ; Rivarol et ses chevaliers du bel esprit ; Cérutti qui, de la " gaieté française ", voulait faire bon usage ; le vicomte de Mirabeau, " frelon " aristocrate qui mena une guérilla comique contre la Révolution ; ou Gorsas, qui se fit, au contraire, le héraut du rire patriote... Ce livre est enfin un essai politique, puisqu'il tente de démontrer combien le rire - ou plutôt ses traditions contradictoires, satire, farce et gaieté - a compté dans les habitudes et les représentations politiques du pays, jusqu'à la Révolution française, qui s'ouvre par une véritable guerre du rire.

10/2000

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Littérature francophone

Une petite Belge en Aotearoa Nouvelle-Zélande

"Le soleil me rejoint à mi-parcours. J'accueille sa chaleur douce avec bonheur. L'air reste sec et froid. Plus je m'élève, moins le soleil a d'emprise, plus le paysage est rocheux et stérile. Seules les touffes d'herbe sèche trouvent encore le moyen de subsister. Au pied de Ngauruhoe, je devine la scène du Seigneur des Anneaux au Mordor. La montagne du Destin est face à moi. Le film ne ment pas. En grimpant le long de la pente vers le sommet, je me prends pour Frodon, glissant à chaque pas sous la grenaille qui couvre le volcan. J'ai l'impression de faire deux pas en arrière pour un pas en avant. La montée est éprouvante, surtout avec mon gros sac à dos. Mais je prends mon temps. Je fais des pauses pour observer le paysage de plus en plus dramatique. La plaine au loin, la forêt, la terre volcanique qui s'élève irrégulière, les crêtes grises, le relief saccadé, le lac jauni par le soufre. Je devine la suite de ma randonnée contournant Ngauruhoe le long du plateau. En un dernier effort pour affronter la pente qui s'accentue, j'arrive au sommet du cratère. Là, le rouge enflamme l'espace." Après son périple à rebondissements en Australie, Coraline choisit une destination pour elle. Aotearoa Nouvelle-Zélande, un pays où reprendre plaisir à randonner, où retrouver les montagnes, où s'épanouir en solo. Jusqu'au jour où sa patronne lui donne le numéro de téléphone qui va changer sa vie. A ses côtés, foulez la terre au long nuage blanc dans un récit poignant d'émotions et d'aventures. Découvrez comment lâcher prise. Apprenez comment repousser les limites et faire de l'infini une possibilité...

02/2023

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Monographies

Francis Bacon à nouveau

On connaît la série d'entretiens que Francis Bacon accorda à David Sylvester entre 1962 et 1986. Après la mort de l'artiste en 1992, le critique, qui, de ses propres dires, n'avait jamais trouvé en près de cinquante ans la distance nécessaire pour consacrer à son ami une étude critique d'ampleur, sentit "s'ouvrir les vannes" : le résultat fut ce Francis Bacon à nouveau, paru en 2000, traduit en 2006 par Jean Frémon aux éditions André Dimanche, et dans lequel, en un long regard rétrospectif qui embrasse aussi des toiles crues détruites et redécouvertes de manière posthume, Sylvester éprouve et synthétise près de soixante ans d'observations. "Parcours", "Regards" : le titre des deux premières et principales parties de l'ouvrage nomment la méthode double d'un écrivain soucieux uniquement d'ouvrir l'oeuvre au spectateur par une traversée chronologique et des coups de sonde thématiques. Même dans ces derniers, où Sylvester livre le fruit de ses propres intuitions, ni effusion de style, ni concession à l'esprit de système, mais des remarques, tendant au fragment ou à l'aphorisme, qui lancent autant de ponts vers l'univers de Bacon grâce à un accès privilégié à l'artiste, à un inlassable don d'observation et, surtout, à une rare humilité, à de rares scrupules de méthode. Les troisième et quatrième sections proposant quant à elles respectivement des "chutes" des Entretiens et des notes biographiques, le livre, avec ses approches plurielles, est une série de rendez-vous avec l'oeuvre, offert à tout spectateur désireux de s'introduire à elle sans biais interprétatif majeur ou de purifier son regard du commentaire. Car, comme le note Sylvester : "Rien dans ces peintures n'est plus éloquent que la peinture elle-même."

05/2022

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Beaux arts

Vallotton Manguin Hahnloser. Correspondance 1908-1928

Contribution importante et originale à l'histoire de l'art, cette riche correspondance inédite complète l'ouvrage paru l'an dernier : La collection Arthur et Hedy Hahnloser. Les Hahnloser ont eu la chance en effet de côtoyer de nombreux artistes de l'époque postimpressionniste et nabie. Plusieurs d'entre eux sont devenus des amis intimes du couple, tels Félix Vallotton et Henri Manguin. Dès leur rencontre, naît un échange épistolaire passionnant qui se poursuivra jusqu'à la mort des artistes. Au fil du temps, cette correspondance nous dévoile non seulement l'amitié profonde qui les unit mais offre une chance unique de découvrir le marché parisien à travers le point de vue d'artistes sensibles à l'art de leur époque. Conseillers dans les achats de leurs amis, Vallotton et Manguin n'hésitent pas à donner leur point de vue et guident les Hahnloser dans le vaste marché de l'art contemporain français de leur époque pour bâtir avec eux une collection à la hauteur de leurs désirs. D'un point de vue plus personnel, cette correspondance nous montre l'attachement mutuel entre les artistes et le couple de collectionneurs. Elle nous permet de pénétrer dans le quotidien des artistes qui dévoilent à leurs amis leurs questionnements et inquiétudes de créateurs mais aussi leurs difficultés de tous les jours. Quant à Arthur et Hedy Hahnloser, ils sont non seulement les témoins privilégiés du développement artistique de leurs amis, mais sont aussi les acteurs de la découverte et de la promotion de leur art. En préparation : Correspondance de Hedy et Arthur Hahnloser avec Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Odilon Redon, Pierre Matisse...

09/2013

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Beaux arts

Armand Point. De l'orientalisme au symbolisme 1861-1932

Successivement orientaliste, puis symboliste, Armand Point est un artiste épris de beauté. Né à Alger, en 1861, il est durant une décennie en Afrique du Nord un peintre de genre et un luministe, qui se fait un nom dans l'école algérienne. Son talent de portraitiste témoigne de sa technique et de sa sensibilité. Son installation à Paris, en 1888, marque un tournant dans sa vie et dans son oeuvre. Il fréquente alors les célébrités du mouvement symboliste, dont Stéphane Mallarmé est la figure tutélaire. Sous l'influence idéaliste et mystique du " Sâr " Josephin Péladan, l'art d'Armand Point se transforme. La découverte en Italie des maîtres toscans et vénitiens complète cette transition. Idéal et tradition s'unissent désormais dans son oeuvre. En 1892, il s'installe à Marlotte, une commune située à la lisière de la forêt de Fontainebleau. Le domaine de Haute-Claire voué à l'art devient le siège d'un cénacle auquel se joignent, entre autres, Oscar Wilde, Odilon Redon, Jean Moréas, Stuart Merrill, Pierre Loups, Paul Fort, les frères Margueritte ou encore Elémir Bourges. Avec ses émailleurs, ses peintres, ses sculpteurs et ses doreurs, la colonie d'artistes-artisans de Haute-Claire, héritière de celle des préraphaélites et du mouvement Arts and Crafts, est un temple de l'art idéaliste à la charnière des XIXe et XXe siècles. Ce livre, qui retrace l'itinéraire artistique et intellectuel de celui qui fut le maître de ce lieu, Armand Point, reproduit pour la première fois plus de cent oeuvres importantes de l'artiste conservées dans les musées et dans des collections particulières.

11/2010

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Beaux arts

Signac et les Indépendants

Catalogue officiel de l'exposition Paris 1900 et le postimpressionnisme - Signac et les Indépendants au musée des Beaux-Arts de Montréal, prolongée jusqu'au 25 octobre 2020. Un ouvrage complet et exceptionnel sur la vie artistique parisienne au temps de la Belle Epoque, où une révolution culturelle s'engage avec la création à Paris d'un Salon des Indépendants - dont Paul Signac (1863-1935)est cofondateur -, et la naissance du postimpressionnisme (ou néo-impressionnisme). Paris, 1900 : une révolution s'engage au temps de la Belle Epoque. " L'art pour tous ! " , clament les artistes qui exposent " sans jury ni récompense " . Cofondateur du Salon des Indépendants, Paul Signac s'impose comme le théoricien des " impressionnistes dits scientifiques " . Il divise la couleur en taches pures et serrées sur la toile pour que la forme surgisse du mélange optique : il ambitionne un art total entre le paradis perdu de l'âge d'or et l'utopie sociale. Il défend une peinture positiviste, promoteur d'une modernité technique et politique. Ses compagnons répandent le style " pointilliste " comme une traînée de poudre de Paris à Bruxelles : les " néos " exaltent les lendemains qui chantent. L'artiste pose en intellectuel engagé, sous la plume de critiques tels que Fénéon, à l'époque de l'affaire Dreyfus. Un corpus grandiose de peintures et d'oeuvres graphiques de Signac et des avant-gardes, des impressionnistes (Monet et Morisot) aux fauves (Dufy, Friesz, Marquet) : symbolistes (Gauguin, Mucha, Redon), nabis (Bonnard, Denis, Lacombe, Sérusier, Ranson, Vallotton), néo-impressionnistes (Cross, Guillaumin, Luce, Pissarro, Seurat, Van Rysselberghe), témoins de la vie parisienne (Anquetin, Degas, Lautrec, Picasso, Steinlen). Une collection privée d'exception pour la première fois exposée dans son ensemble.

06/2020

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Ecrits sur l'art

Les Tentations. De Jérôme Bosch à Salvador Dali

Saint Antoine, l'ermite du désert égyptien, a fasciné l'Occident. Que faisait-il donc dans ce tombeau, dans ce château en ruines, dans cette grotte à flanc de montagne ?? Qui étaient ces démons qui, par légions, venaient le tenter ?? Et qu'est-ce, au juste, que la tentation ?? Frédérik Tristan a suivi la genèse d'Antoine, depuis la biographie qu'écrivit saint Athanase jusqu'à l'oeuvre célèbre de Flaubert, en passant par les croyances populaires, la démonologie, la mystique flamande, et tous ces innombrables peintres qui de Jérôme Bosch à Salvador Dali furent exaltés par le sujet. En fait, saint Antoine est l'un de ces grands personnages mythiques dans lesquels l'Occident se reconnaît. Les tentations qui l'assaillent sont celles de notre civilisation tout entière ? : l'argent, la femme, le monde, et aussi ces autres mondes labyrinthiques, réels ou imaginaires, où se complut le génie européen du Moyen Age à nos jours. Don Juan et Faust ne sont autres que l'antithèse d'Antoine ? ; car, comme Bosch et Flaubert l'ont compris, la tentation suprême de l'homme occidental tient dans l'équation rusée de l'intelligence et de la bêtise. Cette étude vivante sur saint Antoine, ses hantises tantôt graves, tantôt burlesques, est une excellente introduction à une analyse nouvelle de l'homme d'aujourd'hui. Avec audace, invention, verve et pittoresque, ce thème a inspiré, du XIVe siècle à nos jours, des artistes aussi différents que Bosch et Cranach, Grünewald et Tiepolo, Véronèse et le Tintoret, Callot et Teniers, Fantin-Latour et Odilon Redon, Khnopff et Dali, Rodin et Max Ernst.

02/2023

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Développement personnel

Présence à l'Instant et Corps de Lumière

"Dans un instant atemporel de présence, il y a un dévoilement et une auto-libération, un "Réveil" ! " La présence à "l'ici et maintenant" : tel est l'axe central de ce livre ; l'étape cruciale que Bernard Fréon met en avant dans le cheminement vers le corps de lumière. En effet, l'auteur nous invite à découvrir une forme radicale l'Atiyoga, une tradition millénaire qui enseigne comment réaliser la nature de l'Esprit, c'est-à-dire notre réalité intérieure la plus essentielle, toujours présente "ici et maintenant" à condition de se libérer des voiles qui la masquent. Dans un style sans concession, ce livre revient aux fondements mêmes de toute voie : la nécessité d'une ascèse, les "qualités" à cultiver, la détermination, une force intérieure, mais aussi une intelligence et une finesse du vécu de l'ascèse pour ne pas se laisser entraîner par les illusions d'où qu'elles viennent. Autant de conditions indispensables pour découvrir "l'absolu" en soi-même. En ce sens, l'auteur dépoussière la voie des encombrements de l'imaginaire, tout en mettant en garde contre les nombreux "miroirs aux alouettes", ces impasses qui présentent le visage de l'Initiation mais en éloignent. Ce livre ne s'adresse donc pas aux chercheurs de bien-être, mais à ceux dont l'ouverture d'esprit et l'aspiration sont assez puissantes pour cheminer sur une voie d'éveil authentique ; exigeante par essence, puisqu'elle vise à transcender notre "nature périssable" pour s'élever jusqu'à notre "essence intemporelle" . "Ce manuel combine à la quête de l'éveil des pratiques fondamentales, que l'on retrouve aussi dans le Taoïsme et d'autres courants de filiations immémoriales". Jean-Pierre de Cressac Bachelerie.

07/2019

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Policiers

La famille Corleone

Il était une fois en Amérique : New York, 1933. La ville et la nation s'abîment dans les profondeurs de la Grande Dépression. Mariposa, LaConti, Corleone, Tattaglia... Les familles du crime ont prospéré mais, avec la fin prochaine de la Prohibition, s'annonce une sanglante guerre des gangs. Pour Vito, le chef de clan des Corleone, rien n'est plus important que l'avenir des siens. Ses plus jeunes enfants, Michael, Fredo et Connie, sont encore des bambins qui vont à l'école dans la plus parfaite ignorance des activités paternelles : pour eux, s'il est une figure que tout le monde respecte dans le Bronx, c'est parce qu'il a développé avec succès Genco Pura Italian Oil, une entreprise d'export d'huile d'olive. Même le fils adoptif de Vito, Tom Hagen, étudiant en droit à l'université et futur consigliere, ne s'interroge pas encore sur les origines de cette réussite foudroyante. Il s'inquiète plutôt au sujet de Sonny, le fils aîné des Corleone qui en a fait son frère. En effet, du haut de sa quarantaine musclée, Vito pousse Sonny à être un homme d'affaires, mais Sonny - dix-sept ans, impatient et imprudent - veut suivre les traces de son père, dont il connaît la vie clandestine de mafioso, et participer aux affaires de la Famille. Le père et le fils vont devoir unir leurs forces pour assurer à leur lignée d'entrer dans l'âge d'or de New York... Force de la tradition, corruption, rivalité entre Irlandais et Italiens, loyauté, amour et trahison : dans ce prequel sont réunis tout ce qui a fait du Parrain un classique moderne et de son adaptation cinématographique par Francis Ford Coppola un film culte.

05/2016

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Sculpteurs

En regardant Giacometti

"Ce qui l'obsède c'est ce qui se produit quand un être humain est vu par un autre être humain qui a l'obsession de représenter ce qu'il voit." C'est en ces termes que David Sylvester résume l'obsession de Giacometti. Or, à la lecture de cette étude, ou de cette succession d'études écrite et peu à peu augmentée entre les années 1950 et 1990, on en vient à se demander comment nous pourrions résumer la sienne. En termes semblables, peut-être ? Dans sa préface de traducteur datant de la première parution chez André Dimanche Editeur en 2001, Jean Frémon en a l'intuition : "On pourra y trouver des redites, une manière très particulière de tourner autour de la question, un excès de méticulosité dans l'analyse. En réalité, une méthode qui est exactement celle de Giacometti lui-même, sculptant ou dessinant, constamment taraudé par le sentiment de l'échec et obsédé par la justesse du regard". Fruits d'une remarquable faculté d'observation qui transparaît à chaque page, ces onze chapitres couronnés par un entretien sont aussi le témoignage d'une longue fréquentation et d'une écoute amicale de l'artiste. Sylvester renonçant par méthode, et peut-être par nature, à toute synthèse brillante, nous n'en ressortons pas munis d'une lecture toute faite qui nous dédouane d'un face-à-face avec l'oeuvre, mais de principes d'observation, presque de lois optiques qui nous y reconduisent mieux armé, l'oeil aguerri, débarrassés de l'aura et du discours qui la cernent, la mettent à distance, la rendent intimidante à force d'être emblématique. De l'enfance à Stampa à l'ascèse créative de l'atelier de la rue Hippolyte-Maindron en passant par la période surréaliste, écrits, dessins, tableaux et sculptures sont scrutés avec une telle minutie, une telle loyauté que, les abordant seuls à notre tour, il nous semble connaître de l'intérieur jusqu'à leur raison d'être.

11/2021