Recherche

Karsten Massei

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

Le cas Céline. Coupable, mais de quoi ?

Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) est celui qui a imposé le pamphlet comme médium de masse privilégié de la fiction. Faut-il absolument s'en désoler ? Il a bousculé la syntaxe et la grammaire. Il a dynamité bien d'autres règles encore et voué aux gémonies à peu près tout le monde, renvoyant dos à dos le Dieu et le Bon Dieu. Il a transformé les biens-pensants en bien-suivants et la troupe des beaux-parlants en une cohorte de beaux-parleurs, interdisant toute descendance littéraire. Il a ajouté à la littérature quelque chose que le peuple a dans les tripes, le ton, et, dans le changement de ton, le changement de musique. En un mot, veillant à la santé de la langue française, lui inoculant la banalité de la vie ordinaire d'un guérisseur des faibles, il a ouvert une plaie sans immédiatement la cautériser. Voyeur, spectateur nocturne des temps sombres, menteur en scène anobli par la croyance dans sa spontanéité révolutionnaire, Céline a constamment invoqué et brandi sa pyrotechnie du Verbe contre la république des Lettres et les limitations de la démocratie formelle. Jamais vraiment libéré de l'obsession décadentiste, humaniste déguenillé, échotier des miséreux, entre argot et blasphème, il incarne la figure de l'hygiéniste littéraire des années 30-40 du XXe siècle. Insurpassable dans l'éloge-détestation de la vie humaine, le Maudit de Meudon offre, du fait de son statut exorbitant d'écrivain inclassable, un pa­rapet d'où embrasser le paysage littéraire con­tem­porain. Romancier autoproclamé de la misère et de la banlieue, dénonciateur de la bêtise universelle et de la violence faite aux êtres et aux choses, l'Er­mite se veut manifestes, ou presque. Malgré ses trois pamphlets antisémites, l'étoile de Céline, figure inversée et crue du Juif errant, est progressivement remontée au firmament des lettres. Le livre de Philippe Pichon propose une lecture mo­derne et audacieuse : une revi­si­tation partiale, mais une connaissance intime et personnelle de l'oeuvre du maudit de Meudon.

12/2019

ActuaLitté

Thèmes photo

Renverser ses yeux. Autour de l'arte Povera, photographie, film, video

Fruit de longues recherches dans les archives des artistes, l'ouvrage sera doté d'une riche documentation et offrira une relecture inédite de la production artistique italienne entre 1960 et 1975. Apparu dans les années 1960 en Italie, l'Arte Povera est une démarche artistique ; davantage une attitude qu'un mouvement. Théorisé par Germano Celant en 1966, l'Arte Povera s'inscrit dans une volonté de défiance à l'égard des industries culturelles, portée par une nouvelle génération d'artistes incarnant des manières inédites d'appréhender l'art et la création. S'opposant à la consommation de masse et réhabilitant la place de l'homme et de la nature dans l'art, l'Arte Povera en renouvelle les thématiques (l'homme, la nature, le corps, le temps), les matériaux (naturels, de récupération, périssables), les techniques (artisanales), les gestes et l'intention. Il s'agit de repenser les critères d'esthétisme, de se défaire des artifices, de revenir à l'immédiateté des émotions et des sensations. A travers la production de livres, d'affiches, de projections et d'impressions sur toile, les artistes italiens de cette époque se sont appropriés le pouvoir narratif de l'image photographique et filmique afin d'explorer de nouveaux possibles de l'art. Transdisciplinaires, mêlant photographies, films, vidéos, affiches, livres, objets, sculptures et peintures, l'ouvrage, qui l'accompagnera l'exposition, présentera plus de 300 oeuvres de figures majeures de l'Arte Povera, parmi lesquelles Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Luigi Ghirri, Jannis Kounellis, Piero Manzoni, Mario Merz, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto... Conçu comme un livre d'art et non comme un catalogue d'exposition, il donnera à voir l'extraordinaire richesse d'une période où les artistes italiens ont compté parmi les plus importants interprètes de la transformation des langages visuels. Ce nouveau regard sur une démarche artistique majeure des avant-gardes du XXe siècle proposera également une immersion visuelle dans le contexte politique et culturel de l'époque avec des portfolios dédiés au cinéma, théâtre, soirées littéraires, extraits de presse présentant les grands enjeux socioculturels d'alors.

10/2022

ActuaLitté

Monographies

Robert Droulers (1920-1994). L'échapée belle

Robert Droulers (1920-1994) : L'échappée belle Exposition à La Piscine du 18 février au 21 mai 2023, Commissariat Alice Massé et Bruno Gaudichon. Catalogue publié à l'occasion de l'exposition. La Piscine de Roubaix, en partenariat étroit avec le Musée Estrine de Saint-Rémy de Provence, propose une riche exposition où l'oeuvre multiple de Robert Droulers est présentée. Cette articulation muséale Nord-Sud correspond au parcours personnel de cet artiste né à Lille en 1920 : dès l'adolescence, il peint sur le motif en région lilloise et en Belgique, puis en atelier. Dès les années 1950, il s'oriente vers la peinture abstraite, expose au Salon des Réalités Nouvelles ; il fréquente les artistes du Groupe de Roubaix et l'Atelier de la Monnaie à Lille. Sa rencontre avec Eugène Leroy est déterminante : il trouve auprès de l'artiste tourquennois une amitié solide, doublée d'une durable force d'encouragement. Curieux et infatigable, Droulers explore alors l'expressionnisme, le cubisme et l'orphisme, et expose dans diverses galeries à Lille, Bruxelles et Roubaix. Sa trajectoire de vie se réoriente en 1964, date à laquelle il quitte le Nord pour la Provence. Ce passage du Septentrion au Sud génère en lui un puissant renouveau - fréquentations nouvelles, influences inédites sous une lumière plus éclatante. De 1973 à 1980, Droulers habite Aix-en-Provence avant de partir s'installer définitivement à Saint-Rémy de Provence. Maturation de l'oeuvre, qui se plaît à l'épure, à la fluidité évanescente - comme au terme d'un cheminement spirituel, l'accès au plein éblouissement. Ce catalogue, à l'image de l'exposition, donne à voir la diversité des médiums abordés par cet artiste complet : des dessins, mais aussi des collages et des estampes, des peintures, des sculptures, du mobilier, des architectures. On y suit pas à pas un parcours original, où la recherche, la tentative, l'audace nous font, nous aussi, cheminer.

04/2023

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

Un qui veut traverser. Suivi de Le Parlement des forêts

Un qui veut traverser : " Un qui veut traverser " est un héros sans identité précise. Il se définit simplement par la volonté de quitter son foyer. Il représente à lui seul la masse des migrants illégaux, d'où qu'ils partent. Sa nationalité importe peu, elle n'est jamais donnée. Il est d'un pays d'où il est interdit de partir. Il sera aussi bien ouvrier d'usine, géographe, journaliste. Au fil du récit, c'est comme s'il se démultipliait selon différentes trajectoires, comme s'il pouvait mourir et renaître. Ce texte est un récit choral où la narration est tissée dans les dialogues, sans que l'on puisse démêler tout cela en distinguant bien l'action de la parole. Il se définit avant tout comme la description d'un " geste " (un peu au sens épique) décrivant les actes et les circonstances dans lesquelles ces combats - sans armes mais bien mortels, ont lieu. Sur le plan littéraire, on peut y voir une filiation lointaine avec la forme archaïque de la tragédie grecque, le dithyrambe, alternance de strophes chantées par le coryphée, et d'antistrophes chantées par le choeur. Le Parlement des forêts : A partir de faits réels, cette pièce raconte d'abord l'errance de plusieurs groupes humains en milieu hostile : certains sont abandonnés en altitude, d'autres poussés dans une barque sur les rapides d'un fleuve, ou encore enfermés dans une étable de montagne. La fiction fait converger ces trajectoires multiples vers une " maison commune ", la forêt, où ils tentent de s'organiser par eux-mêmes, de retrouver ce qu'ils sont, leurs racines, un collectif, de la dignité. Le Parlement des forêts est une autre facette de la réalité décrite dans la pièce précédente, Un qui veut traverser. Le combat prend ici une dimension collective et l'aspect choral de l'écriture du premier volet s'en trouve renforcée, de même que le tissage des paroles dans le récit.

05/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

Aktion T4. Le secret d'Etat des nazis : l'extermination des handicapés physiques et mentaux

De 1939 à 1943, le IIIe Reich mena une vaste entreprise de mise à mort des malades mentaux et handicapés physiques allemands. Considérés par Hitler et son entourage comme des poids morts dans l’économie de guerre, ces patients furent décrits auprès de l’opinion publique comme des êtres dont la vie ne vaut pas d’être vécue. Dans l’Allemagne d’avant-guerre, c’est l’entourage de Hitler (lui-même ne prit pas de décision officielle à ce sujet) qui élabora le programme dit d’« euthanasie » ou T4 (ainsi nommé d’après l’adresse de l’administration : Tiergartenstraße 4, à Berlin). Dans une semi-clandestinité, une lourde machine d’extermination se mit ensuite en place, pilotée depuis Berlin par une administration sophistiquée, entièrement à la solde de la Chancellerie du Führer, qui opérait sous couvert de sociétés écrans. Médecins, infirmiers, membres de la SS participèrent à cette opération, sous le contrôle du Kriminalinspektor Christian Wirth, et sous l’égide d’hommes émanant de l’entourage proche de Hitler (Philipp Bouhler, Viktor Brack, Martin Bormann…). Arrachés à leurs asiles, les malades furent bientôt conduits par cars entiers dans des centres réquisitionnés et spécialement aménagés en Allemagne et en Autriche (Grafeneck, Hartheim, Brandeburg, Hadamar…), où ils furent gazés puis incinérés dans les premiers fours crématoires de masse. Plus de 100 000 personnes furent ainsi assassinées. L’« euthanasie » des malades mentaux et des handicapés allemands préfigure ainsi l’extermination systématique des Juifs dans les camps de la mort, mise en œuvre à partir de 1942. Michael Tregenza apporte ici une remarquable contribution à la connaissance du programme T4, fondée sur le dépouillement approfondi de sources allemandes, autrichiennes et polonaises, notamment sur les témoignages et les interrogatoires menés lors des procès des années 1940 à 1960. Avec un luxe de détails, il décrit l’élaboration de l’entreprise d’euthanasie, ses sources intellectuelles, sa réalisation, son fonctionnement et surtout ses hommes, responsables et exécutants (dont beaucoup travailleront ensuite dans les centres de mise à mort de l’Aktion Reinhard).

03/2011

ActuaLitté

Littérature Italienne

L'immortel

Cet ensemble de textes fictifs et autobiographiques offre un excellent aperçu de l'oeuvre et de l'univers du grand romancier. " J'imagine, qu'en allongeant la vie on prolonge aussi les différentes périodes de l'existence. Et en vérité, il y a eu un moment, vers la quarantaine, où j'ai vraiment cru arrêter le temps, m'être figé, peut-être à jamais, à un âge stablement immature et provisoire. J'avais quarante ans, mais ma chambre était celle d'un étudiant de vingt ans, avec des livres d'études et des cahiers scolaires, des photos d'actrices, des disques de chanteurs-compositeurs, des magazines de jeunes, une guitare, des jeans, des tee-shirts et des bottes à fermeture Eclair. Avec une habileté instinctive, j'avais toujours fait en sorte de glisser à temps hors d'un clan qui menaçait de vieillir, et de me faufiler dans un autre encore très jeune : mes amis, en cette période, avaient tous une vingtaine d'années. Mais si je me regardais dans un miroir, ce que je faisais très souvent, je voyais un visage vraiment sans âge, peut-être décrépit, mais apparemment frais et lisse, éclatant de santé, de vigueur et d'illusion. Quoi d'autre ? L'immortalité, en de tels instants, me semblait tenir à cela : être parvenu à ne plus avoir d'âge, à m'être mis hors du temps, grâce à ce même amour de la vie, qui permet les étranges miracles du temps. " L'Immortel Ce volume réunit des nouvelles et brefs récits que Moravia rédigea tout au long de sa vie (de 1928 à 1990) et publia dans des journaux ou revues, mais qu'il ne rassembla jamais en recueil. Certains même ne furent jamais publiés de son vivant (Romildo) ou gisaient, oubliés, dans la masse de ses papiers. Fictions et autobiographies se mêlent pour rendre compte du talent d'un écrivain précoce et prodige qui racontait la vie - la sienne, celle du monde - à travers ses " héros de papier ".

04/2023

ActuaLitté

Sociologie politique

Sélections d'écrits sociopolitiques et littéraires

Dans les ouvrages qui ont été sélectionnés pour ce volume, l'auteure a abordé des questions essentielles pour comprendre le fonctionnement de la société contemporaine. La condition féminine dans ses différents aspects est une forme de passe-partout qui permet de pénétrer dans les entrailles d'une société fondamentalement injuste. La pollution environnementale est actuellement à l'origine d'un taux de mortalité qui, à l'échelle mondiale, est comparable à celui de la COVID-19 et elle est sur le point de se convertir en un phénomène irréversible. Les shows internationaux périodiques des gouvernements ne servent qu'à masquer leur décision de continuer à servir les intérêts du grand capital, tout en préservant les énormes profits que ce dernier tire des politiques économiques et sociales néfastes pour l'avenir de l'humanité et de son habitat planétaire. Donc, la promotion et le perfectionnement de la pédagogie de l'environnement sujet traité par l'auteure dans ce volume afin de contribuer à la création d'une conscience écologique de masse, constitue une urgence absolue. L'examen des sociétés transnationales révèle les multiples facettes de l'action d'un pouvoir mondial sans limites, en même temps brutal et sophistiqué. Enfin, la disparition forcée de personnes exige une attention particulière, car elle se caractérise par le fait que sa pratique dans de nombreux pays constitue une forme de terrorisme d'Etat dissimulée sous la conduite d'opérations clandestines et elle se distingue également par sa profonde inhumanité et par les difficultés à prouver le crime et la responsabilité pénale des autorités de l'Etat. La sélection comprend des productions littéraires de Mirta Teitelbaum, publiées sous le nom de Sofia Brey. Fidèle à sa vocation première et à l'idée que la littérature est une forme du processus de connaissance de la réalité, tant pour l'auteure que pour le lecteur. Cela donne une cohérence aux travaux de l'auteure, fruit de son activité professionnelle, et aux récits qui figurent dans de ce livre.

06/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Antonin Artaud dans la guerre. De Verdun à Hitler

Mr Mutilé, Mr tronçonné, Mr amputé, Mr décapité dans les barbelés et les guillotines du pouvoir discrétionnaire de la guerre. (Antonin Artaud). 1914-1918 : une génération d'artistes et d'écrivains (Artaud, Breton, Masson, Céline...) est projetée dans la Grande Guerre, ses tranchées, ses champs de bataille (Verdun), ses morts et ses blessés psychiques. Des Centres de neuropsychiatrie sont créés pour traiter au plus vite les malades sans blessures apparentes, et les renvoyer au front. Cette guerre de 14-18, Antonin Artaud (1896-1948) ne cessera de la revivre. Comme acteur de cinéma, dans Verdun, Vision d'histoire et Les Croix de bois. Comme écrivain, auteur et acteur de théâtre. Les textes et dessins de ses derniers cahiers sont l'expression de la guerre littéraire et graphique qu'il mène à l'encontre d'une société qui a fait de lui : un mutilé, un amputé, un déporté de l'être. Entre les deux conflits (de 1918 à 1939), se mettent en place un processus de guerre continue (Michel Foucault), une société de plus en plus technicisée et médicalisée, une brutalisation de masse (George Mosse) de la société civile et la montée d'une forme d'hygiène mentale et sociale dont le dévoiement aboutira, en Allemagne, au fascisme hitlérien. 1939-1945 : Hitler (soigné lui aussi, durant la Première Guerre, dans un centre psychiatrique) entraîne l'Europe et le monde dans une guerre d'extermination. Artaud connaît alors les asiles psychiatriques, la faim, les électrochocs. Ce livre plonge au coeur même de ce qui fit l'essentiel de l'histoire politique et culturelle du XXe siècle. La grande histoire s'écrit au rythme de la littérature et des arts de la première moitié du siècle. On y croise ces psychiatres (et psychanalystes) qui ont nom Charcot, Freud, Babinski, Toulouse, Grasset, Tausk, Allendy, etc. Ce qu'Edouard Toulouse nommait la biocratie marque, aujourd'hui encore, l'ensemble de notre société.

11/2013

ActuaLitté

Beaux arts

Duchamp déchets. Les hommes, les objets, la catastrophe

«Afin de saisir le devenir objet de l'humain, la domestication de l'homme par lui-même, en cours aujourd'hui, peut-on faire autrement que penser les objets - ready-made - comme des vivants ? L'expérience de l'indifférence - esthétique, érotique et éthique - appelée par la vie et l'oeuvre de Marcel Duchamp, ne peut elle pas être le mode d'accès à une possible vie spirituelle ? L'art qui s'adresse aux yeux du voyeur ne convoque-t-il pas, du même coup, son âme, s'il en a une ?» H.L Hadrien Laroche examine toute l'oeuvre de Duchamp à la lumière des objets, de la catastrophe et d'autrui (l'indifférence impossible). L'ouvrage confronte les ready-mades (1913-1914) à la Première Guerre mondiale, en tant qu'objets orphelins, et arrime la dernière oeuvre de Marcel Duchamp, Etant donnés (1946-1966), à la Seconde, comme représentation de la vie nue après Auschwitz. Au sortir des conflits, c'est une humanité plus froide, plus dure, qui, saturée de morts, de mutilés et d'orphelins, hantée par les massacres de masse, se drape de l'indifférence de l'Histoire. L'artiste prend acte de cette indifférence à l'égard de la vie et de la mort. Son oeuvre en tire les conséquences. Avec les ready-mades, ou Etant donnés, il remet en question la paternité de l'oeuvre, s'interroge sur l'identité du sujet et sa capacité à sentir. Dépersonnalisation, décision passive, indifférence : voilà les modes trouvés par Marcel Duchamp pour répondre à la question que lui posaient sa vie et son art. Pour répondre à la question de la souffrance. Celle-ci est immédiatement celle de son temps. Hadrien Laroche, dans cette relecture inédite de nombreuses oeuvres de Duchamp, illustrée de documents nouveaux (travaux préparatoires, papiers inédits, images rares), prend appui sur la lecture d'importants travaux non traduits en français et dialogue avec les philosophes contemporains.

09/2014

ActuaLitté

Histoire internationale

La colonisation française de l'Algérie. Inventaire de cendres et de braises

La problématique de la colonisation de l'Algérie par la France n'a pas encore cessé de soulever de vives passions dans les sociétés des deux pays. Ce livre est une contribution personnelle aux débats en cours, et s'inscrit dans les références du cinquantième anniversaire de l'indépendance nationale : 1962/2012. Cet écrit se veut être un témoignage franc, loyal et authentique sur certaines péripéties historiques et certains aspects de cette longue et lourde colonisation. L'épisode du massacre et de la déportation de la population du village d'El Amri, près de Biskra, (2400 paysans massacrés, et le reste de la population déporté) et soumis à la corvée des travaux forcés : tracé des routes Biskra/Batna et Biskra/Aumale, aura duré 20 ans. Avec en prime des amendes calculées en milliards de francs/or, payés en 50 ans, des dépossessions de tous biens, animaux, palmeraies, terres de parcours, pâturages, etc. Ce fut un véritable crime de guerre, vite oublié. Puis surgit une autre génération parmi les 12% de la population indigène scolarisée en 1954. La jeunesse algérienne s'engagea alors, en masse, dans le combat libérateur, avec abnégation, oubliant ses souffrances et ses dommages collatéraux. C'est dans le chaos qu'émergea l'indépendance. Ainsi sont nés les hésitations, les improvisations, les précipitations, les changements brusques de politique dans l'enseignement, la santé publique, l'industrialisation, le développement de l'agriculture, la socialisation de l'économie, les atermoiements en matière d'aménagement du territoire, et le tout couronné par les années noires imposées au peuple pendant dix ans par le terrorisme islamique inspiré par les wahabites et les salafistes. Avec une rare énergie l'Algérie a tenté de tenir le cap d'un développement pour se mettre au diapason des pays émergents. Ce n'est pas encore gagné. C'est cette fresque qui part du dernier quart du 19e siècle et s'achève avec la dernière décennie du 20e siècle, que l'auteur a tenté de mettre en évidence.

11/2013

ActuaLitté

Histoire de France

Chouan et espion du roi

En 1793, la Convention décrète la "levée en masse". L'Ouest se soulève. De nombreux paysans s'équipent d'armes de fortune et commencent à organiser la résistance à ceux qu'ils appellent les "Bleus". Parmi ces hommes qui refusent de combattre pour la République et entendent rester fidèles au roi, se trouve Michel Moulin, fils d'artisan : très vite, se révélant habile meneur d'hommes et fin connaisseur de son bocage natal, celui que ses compagnons d'armes surnomment Michelot devient l'homme de confiance de Louis de Frotté, jeune général de l'Armée catholique et royale de Normandie. Les Mémoires de Michelot Moulin, publiés en 1893 et jamais réédités jusqu'à aujourd'hui, décrivent dans un style alerte l'organisation de la chouannerie, l'âpreté des combats et les délicates relations humaines au sein de ce monde clos. Après l'exécution de Louis de Frotté, tandis qu'il tente de réintégrer la vie civile, Moulin est arrêté et emprisonné au fort de Joux, en Franche-Comté, d'où il s'évade dans des conditions rocambolesques. Puis il parcourt l'Europe pour échapper à la police impériale et trouve refuge à Londres. Là, il découvre un autre monde, celui de l'émigration et de ses royalistes intransigeants. Et c'est à Londres que va commencer pour lui une nouvelle vie, celle d'espion au service du roi : envoyé en France pour préparer le retour des Bourbons, il livre ainsi un témoignage de première main sur les milieux interlopes des passeurs, des réseaux plus ou moins fiables, entre gendarmes, policiers et gardes-côtes. Le récit de Michelot Moulin est original à plusieurs titres : il est rare d'avoir, sur la guerre civile qui a ensanglanté les années 1790, le témoignage d'un homme sorti du rang ; il est également peu fréquent qu'un roturier, adhérant à la cause royaliste, nous livre ses impressions, parfois amères, sur le milieu de l'émigration ; il est enfin précieux d'avoir en un même récit, sur plus de vingt ans, les différents visages de la contre-Révolution.

01/2013

ActuaLitté

Sports

Images de sport. De l'archive à l'histoire

Les images de sport ont envahi nos écrans, nos journaux, nos rues, nos imaginaires. Ce phénomène n'est pas nouveau. Dès la fin du XIXe siècle, il a accompagné le développement d'une culture de masse et s'est affirmé durant l'entre-deux-guerres puis à l'ère de la télévision. Des images Panini aux clichés de la préfecture de police de Paris, c'est tout un univers de signes et de représentations que ce livre fait resurgir. Sont ainsi passés en revue des athlètes étrusques, Pierre de Coubertin en sportsman, des "poilus" transformés un temps en sportifs, les premiers rugbymen français aisément confondus avec des footballeurs, des lutteurs dépassés par le jujutsu, des athlètes figés à des fins pédagogiques, des corps saisis par la magie ambivalente de Leni Riefenstahl, des sportives de romans populaires, des joueurs de polo argentins qui détournent la tradition gaucho, des héros nationaux promus par L'Equipe, des basketteurs projetés à la une des magazines spécialisés, un cycliste portraituré par Jules Beau, des temples sportifs du XXe siècle. Cet ouvrage collectif se distingue par le fait que les images ne sont pas reproduites en guise d'illustration. De leur production à leur patrimonialisation, quinze historiens mènent l'enquête en France comme à l'étranger et se transforment en entomologistes du fait sportif. Les différents plans, gestes et tenues, les moindres détails permettent de dater ou de lever un anonymat, de redonner chair et vie à des sportifs et à des sportives. Leurs images s'animent sous nos yeux. Françoise Bosman, conservatrice générale du patrimoine, est directrice des Archives nationales du monde du travail (Roubaix). Patrick Clastres, agrégé d'histoire, est professeur de khâgne au lycée Pothier d'Orléans. Paul Dietschy, ancien élève de TENS de Fontenay-Saint-Cloud, agrégé et docteur en histoire, est maître de conférences à l'université de Franche-Comté. Tous deux animent un séminaire de recherche consacré à l'histoire du sport au Centre d'histoire de Sciences Po à Paris. Biographie de l'auteur

09/2010

ActuaLitté

Photographie

Pierre Jahan : Libre cours

Il est des artistes à qui rien n'importe davantage que d'affirmer leur liberté, leur individualisme, en mariant pulsions de vie et ressorts de création, goût pour la fantaisie et esprit frondeur, ils fondent leur œuvre sur le plaisir qu'ils éprouvent à l'accomplir. Pierre Jahan était de ceux-là: un photographe au libre cours, un artiste qui laisse une œuvre considérable dont seules quelques crêtes majeures ont affleuré de son vivant à la visibilité, et que la masse d'images publiées depuis 1934 ne reflète guère. Cet ouvrage comme l'exposition qu'il accompagne entendent faire la part belle à l'œuvre artistique de Pierre Jahan photographe, en puisant en toute liberté, à son exemple, dans ses différentes veines au gré de séries constituées par lui-même, ou subjectivement assemblées à posteriori, en un parcours d'une centaine de tirages de l'époque. A la curiosité et à la poésie, il alliait un sens de l'étrangeté, de la facétie, et une prédilection acérée pour les dérapages et les télescopages visuels qu'offre l'observation du monde, ou que les jeux de laboratoire permettent à la photographie - photomontage, photogramme, surimpression... -, ce qui a fait qualifier une partie de son oeuvre de surréaliste, alors que pour Pierre Jahan il s'agissait d'invention plastique et de libérer des idées, sans relation conceptuelle avec le mouvement constitué. Son oeuvre participe néanmoins de la succession des enjeux historiques et esthétiques du médium entre les années 1930 et 1960, tout en s'affirmant singulière et particulièrement diversifiée. Capable de passer d'une légèreté spontanée, d'accent souvent humoristique, à des enjeux graves qu'il traite métaphoriquement, de la photographie naturellement directe à des constructions élaborées, de la tendresse lovée dans les ombres lumineuses du nu féminin au chant nocturne de la ville, du reportage en temps de guerre à des impertinences publicitaires, de la commande industrielle à l'expérimentation libre, Pierre Jahan a traversé le siècle de biais, sans contrainte, avec la photographie comme manière de vivre.

07/2010

ActuaLitté

Littérature française

Comment font les gens ? Roman gris

J'indique la cathédrale. Elancée vers les ténèbres, elle semble vouloir crever l'épais plafond nuageux. A première vue, je la trouve majestueuse, mais elle devient rapidement prétentieuse, écrasante. Le rond blanc de l'horloge se découpe de sa masse grise et, à minuit trente, me fait penser à une pleine lune tranchée. " C'est comme ça, dit-il en agitant la tête en direction de l'édifice. C'est beau. Ouais, c'est beau. Mais pourquoi c'est beau ? " Il plante un instant son regard dans le mien, avant de le braquer sur les pavés. " Tu vois, j'arrive plus à cogiter. La vie, les gens... j'arrive plus à cogiter. C'est pas parce que j'ai un peu picolé ce soir, même ça, tu vois, ça m'fait chier maintenant. Pourtant ! Non, tu vois, plus d'appart, obligé d'crécher chez les autres, pas d'boulot, pas d'fric... ça a pas d'sens. J'suis là mais, quand j'cogite, rien n'a d'sens. Même c'que j'cogite dans ma tête, j'finis par m'demander si ça a un sens ! " Il fixe à nouveau la cathédrale, une lueur morne dans les yeux, et, d'un coup, secoue la tête d'un air dégoûté. " Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait nous ? " Un homme comme les autres, un homme sans histoire, un représentant de commerce... Un être englué dans la banalité de son existence et empêtré dans ses perceptions et ses pensées... Quand le réel nous submerge et nous vide... Quand le quotidien est insuffisant... Quand les rêves nous filent entre les doigts et que nous nous y accrochons avec énergie, désespoir et nostalgie... La solitude, l'amitié, l'amour, la pitié, le mépris... tout est dans ce roman d'une rare originalité qui peint certains aspects éternels et universels de la condition humaine. Un roman comme un miroir... dans lequel on ne se verrait plus.

03/2002

ActuaLitté

Beaux arts

Le style international. Edition revue et augmentée

C'est quelque temps après la célèbre exposition du Museum of Modern Art de New York "Modern Architecture : International Exhibition", qu'a paru en 1932 le livre de Henry-Russell Hitchcock et Philip Johnson The Internation Style : Architecture since 1922 qui en constitue le prolongement durable. Il s'agissait de faire connaître au public américain les développements récents de l'avant-garde notamment européenne que les auteurs avaient pu observer lors de voyages avec les nouvelles recherches de Alvar Aalto, André Lurçat, E.G. Asplund, Erich Mendelsohn, Erik Bryggman, Hans Scharoun, J. J. P. Oud, Josef Albers, Le Corbusier, Marcel Breuer, Mies van der Rohe, Otto Eisler ou Walter Gropius. Le projet du livre, s'attachant à illustrer et à défendre l'architecture moderne d'avant-garde, participait d'un mouvement général qui tendait à une codification architecturale. Ainsi le Style International est défini à partir de trois principes : l'accent mis sur l'effet de volume plutôt que de masse, la régularité par opposition à la symétrie, et le refus de l'ornement surajouté au profit des qualités intrinsèques des matériaux et des proportions. Evoquant le programme du Bauhaus, le terme "international" renvoie aux aspirations universalisantes des avant-gardes européennes, à leur souci de privilégier les solutions collectives sur les actes créateurs individuels, à leur volonté d'inscrire l'architecture dans une dimension socialisante et politique au sens large du terme. Par opposition, le terme " style " induit les aspects formels, voire formalistes de l'architecture d'avant-garde. Ce livre qui a fait l'objet de plusieurs rééditions accompagnées de préfaces ou de postfaces réactualisées de la part des deux auteurs a été reçu comme un véritable manifeste et il conserve tout son intérêt historique quant à la connaissance de la pensée architecturale dans l'entre-deux-guerres. Approuvé ou contesté The International Style demeure un des textes majeurs pour comprendre l'architecture du XXe siècle.

04/2018

ActuaLitté

Histoire internationale

Histoire du Liban contemporain. Tome 2, 1943-1990

Devenu souverain en 1943 à la faveur de la guerre mondiale et des divisions franco-françaises, déjà doté d'une relative autonomie dans les dernières années du mandat, fort d'un pacte entre ses diverses confessions religieuses et surtout pourvu d'élites nombreuses et de qualité, le Liban indépendant a vu beaucoup de fées se pencher sur son berceau. Pourtant, l'environnement devait lui infliger de cruelles déconvenues : un voisin à l'est qui n'a jamais abandonné le rêve de " Grande Syrie ", un Etat d'Israël en conflit avec tous ses voisins arabes, des Palestiniens dépossédés affluant en masse, des alliés - Français et Américains - au soutien parfois défaillant, une taille modeste et un poids démographique réduit, enfin l'inconséquence d'un certain nombre de chefs devaient être dans les années 1960 et 1970 autant d'obstacles à l'affirmation politique du pays. Longtemps la prospérité économique et la vigueur de la vie intellectuelle et artistique permirent de croire que le " miracle libanais " s'opérait en tous domaines. Mais quand les conséquences de la guerre des Six-Jours commencèrent à se faire sentir avec force, quand certains des grands leaders politiques (présidents de la République, présidents du Conseil, chefs de parti...) baissèrent la garde, la stabilité ne fut plus qu'un souvenir. Guerre civile, invasions étrangères, victimes par centaines de milliers, destructions, exode et fuite des capitaux compromirent jusqu'à l'existence du Liban. Entre 1975 (année des premiers affrontements sanglants) et 1989 (accords de Taëf), il fut à plusieurs reprises près de disparaître. Aujourd'hui, la paix est revenue, mais sa consolidation reste subordonnée à l'issue de l'interminable conflit du Proche-Orient. Autant dire que les incertitudes sont loin d'être toutes levées... Reposant sur une documentation pour une bonne part inédite (notamment sur une vaste enquête orale auprès de nombreux anciens dirigeants), cette histoire du Liban indépendant (1943-1990) constitue une véritable somme.

01/2005

ActuaLitté

Philosophie

La force du vide. Essai de métaphysique

En physique (ensemble vide, vide quantique, etc.), en philosophie mais aussi en mystique et même dans la vie courante, le terme de vide occupe une place centrale. Le terme lui-même, dans la langue française, reste très équivoque, alors qu'il existe, en anglais, au moins trois mots pour le désigner : emptiness, void, vacuum. Cet ouvrage commencera donc par dégager les différents sens du vide et analyser le concept de manière rigoureuse dans les domaines où il est employé et à la lumière de sa longue histoire. La thèse qui accompagne cette analyse est qu'il existe un lien entre les changements dans le domaine de la physique et les mutations de la réflexion politique. On peut voir ce lien à l'oeuvre dans l'atomisme antique, la naissance de la physique moderne au XIVe siècle et chez Pascal où la ruine du cosmos va de pair avec l'émergence d'un machiavélisme chrétien renouvelant les thèmes de l'augustinisme politique. Mais ce qui est visible dans le passé l'est moins dans le présent. Cet ouvrage s'efforcera de montrer que, dans la théorie politique contemporaine, le totalitarisme, qui est une manifestation du nihilisme, est en fait à la fois une affirmation du vide et un refus du vide, ce qui conduit à réfléchir sur le sens du " rien " ou du " néant " à l'oeuvre ici. Toutes les figures du totalitarisme nihiliste sont des figures du plein : sujet plein, apologie des frontières, refus de la surface, fusion des relations sociales dans la plénitude de la masse etc. Il ne s'agit pas d'opposer mécaniquement à cette plénitude du néant un vide fondé sur le dynamisme et la liberté du rien, mais de discerner l'importance du concept de vide. Il ne s'agit pas de faire du vide un opérateur critique dans la théorie politique, mais de montrer que l'ontologie de la physique contemporaine est un abandon du plein sous toutes ses formes, et que cela confère peut-être les moyens de construire une métaphysique critique, radicalement critique.

11/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

L'atelier du roman N° 37 Mars 2004 : Dix ans d'atelier. Jean Giono

" L'œuvre d'Andrié nous ramène à la vérité, à nous-mêmes. Cette vérité est moins glorieuse que celle que nous servent les mégalomanes nationaux patentés avec leurs histoires sur la noblesse, la splendeur et la gloire de la cour serbe médiévale où, disait-on, on mangeaient avec des cuillères et des fourchettes en or. " Miroslav Karaulac " Ce sont les romanciers qui ont le mieux compris Giono. Je ne parle pas de quelques égarés qui imaginent imiter le maître en plantant des paysans dans la montagne de Lure, en cachant un cadavre et en distribuant larga manu les prénoms sacrés d'Angelo et de Pauline. " Paule Constant " Depuis 1958, j'ai lu ou relu tout Giono avec en arrière-plan, l'envie non de bâtir une théorie, mais de mettre en balance le positif et le négatif des êtres devant l'ennui, de comprendre aussi pourquoi les bouteilles, pour certains, seront toujours à moitié vides quoi qu'ils tentent ! " Christiane Baroche " Aussitôt, un par un, parfois à deux ou trois et se querellant entre eux et même avec lui, les personnages de sa vie imaginaire passent à travers les murs, traversent son bureau et se fondent dans la masse des livres qui composent la bibliothèque de Giono. " Michel Déon " Le panthéisme, si souvent reproché à Giono, j'affirme sans rougir qu'il m'a alors profondément remué. " Jean-Max Tixier " C'est notre cécité, cécité existentielle, qui rend le monde autour de nous si mystérieux. À sa façon discrète, Petr Kral écarte le voile. " Milan Kundera " Grégoire Samsa est un voyageur de commerce. Il n'est rien d'autre. Il ne vit dans aucun autre domaine en dehors du commerce. Kafka décrit l'univers de ce que les sociologues appellent depuis trois siècles " la société économique ". Stanko Cerovic " Le critique ne saurait trop se taire - affirme Alexandre Vialatte. Je suis comblé. " Michel Host

03/2004

ActuaLitté

Littérature étrangère

L'expérience Oregon

Naomi et Scanlon Pratt sont sur le point de commencer une nouvelle vie. Ils viennent de quitter la côte Est pour s’installer à Douglas, une petite ville de l’Oregon où Scanlon a accepté un poste à l’université – poste qui pourrait enfin lui permettre d’être titularisé. Sa femme, « nez » créatrice de senteurs qui a perdu l’odorat à la suite d’un choc psychologique, est enceinte de leur premier enfant. Cette dernière, véritable New Yorkaise, est nettement moins enchantée que son époux par son nouveau cadre de vie. En effet, pour Scanlon, dont les cours porteront sur les mouvements de masse et le radicalisme politique aux États-Unis, tout cela est idéal : libre de mener des enquêtes de terrain, il trouve le parfait sujet d’étude en la personne de Clay, un jeune anarchiste qui le méprise mais vénère son épouse. Dans le même temps, il s’implique dans un mouvement séparatiste local – dont le leader, Sequoia, une femme sensuelle et à l’esprit libre, ne le laisse pas indifférent. Dès le premier jour à Douglas, Naomi réalise qu’elle est en train de retrouver l’odorat mais elle choisit de ne pas en avertir immédiatement Scanlon : si la multitude des senteurs de l’Oregon l’enchante, la découverte de l’odeur de son mari – qu’elle avait rencontré juste après que son anosmie s’est déclarée – n’est pas sans la troubler. Après la naissance de leur fils, leurs existences se trouvent de plus en plus étroitement liées à celles de Clay et de Sequoia, mettant en péril le nouvel équilibre de leur couple. Si Douglas est en apparence une bourgade bien tranquille, les tensions au sein de la population ne sont pas loin de se transformer en insurrection et les Pratt devront bientôt décider à quel camp ils appartiennent… Récit d’une guerre civile contemporaine tendue entre le désir et la trahison, L’Expérience Oregon explore le terrain miné des convictions et complications à la fois politiques, sociales et intimement personnelles.

08/2012

ActuaLitté

Sciences politiques

Terrorisme réactionnaire, Européisme impérialiste, Internationalisme communiste

La crise au Moyen-Orient a mis en action les trafiquants de peur. C'est la peur fabriquée par le terrorisme réactionnaire, cet instrument des bourgeoisies moyen-orientales devenu incontrôlable, qui n'a aucun scrupule à massacrer des travailleurs désarmés et à exciter le fanatisme et la haine raciale. Ainsi que les peurs agitées en retour en Europe et en Occident, aussi bien par le populisme xénophobe, pour des calculs électoraux de boutiquiers, que par l'européisme impérialiste, ravi de l'occasion d'expérimenter ses idéologies de masse : aussi bien celles de l'Europe Forteresse que les mythes revisités du choc des civilisations. Le sens commun, distillé par les journaux et les télévisions, change subitement. L'heure est aux tribuns et aux démagogues, aux intellectuels qui retournent facilement leur veste, au malin journaliste à la recherche d'opportunités éditoriales, et même au prêtre. Prenez des notes, c'est un exercice : c'est comme cela que monteront les mobilisations impérialistes de demain, quand il s'agira de mobiliser l'Europe pour sa défense, dans le choc entre les géants de l'impérialisme. Et pourtant, tout cela n'est pas inévitable. Il y a une alternative à la guerre, à la terreur, aux fanatismes, aux idéologies avec lesquelles on voudrait assujettir les consciences. Le prolétariat a la force colossale du nombre. En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, du Maroc au Golfe, les salariés sont passés de 25 millions à presque 70 millions en trente-cinq ans : ils auraient la force de se libérer du poids de bourgeoisies corrompues et en échec. Et quelle puissance ils seraient, s'ils s'unissaient aux 200 millions de salariés d'Europe, aux 220 millions d'Inde, aux 350 millions de Chine, au prolétariat du monde entier ! Le prolétariat, puissance mondiale, contre les puissances du capital et de l'impérialisme : c'est la seule réponse à un monde de peur.

03/2015

ActuaLitté

Ethnologie

Mobilité religieuse. Retours croisés des Afriques aux Amériques

La circulation transatlantique des croyances et des pratiques religieuses date de la " découverte " de l'Amérique. Depuis plus de cinq siècles, le commerce des idées et des pratiques s'effectue des deux côtés de l'Atlantique. L'immigration européenne et africaine sur le nouveau continent a longtemps été le lot de mouvements religieux considérés hérétiques ou païens par les tenants des Églises instituées. Ils ont conduit à l'éclosion de nouvelles pratiques et croyances intégrées dans un imaginaire religieux rapidement qualifié de " syncrétique " (vaudou haïtien, rastafari, candomblé, etc.). Depuis quelques dizaines d'années, un nouveau phénomène apparaît : la vague d'un pentecôtisme polymorphe. Elle provoque une transformation profonde du paysage religieux, tant en Amérique latine que dans les Caraïbes et en Afrique subsaharienne (pentecôtisation du catholicisme, diabolisation des mouvements syncrétiques, missions brésiliennes en Afrique orientale, etc.). Mais la vigueur de ce renouveau du religieux transatlantique contraste avec sa méconnaissance en Europe, alors même que le " vieux continent " joue un rôle de passage pour les missionnaires africains et latino-américains. Cet ouvrage examine ces nouvelles donnes et interroge les supposés syncrétismes afro-américain au moyen d'un regard comparatif sur les mouvements et pratiques religieuses des Afriques aux Amériques, passant parfois par l'entre-deux européen ou étasunien. Il cherche à cerner ces processus de métissage du religieux qui débordent les concepts classiques, en s'inscrivant dans un cadre plus vaste de retours croisés du religieux. Cet ouvrage propose un dialogue interdisciplinaire entre des spécialistes du religieux, au sens large, croisant ainsi leurs terrains respectifs en Amérique, Caraïbes, Afrique et Europe. Outre les co-directeurs, ont contribué à cet ouvrage : Jean-François Bayart, Giulia Bonacci, Stefania Capone, Raymond Massé, Hervé Maupeu, Géraldine Morel, Ari Pedro Oro, Charlotte Plaideau, Jeanne Rey et Linda Van de Kamp. Les éclairages transcontinentaux qu'ils apportent sur la mobilité religieuse " triangulaire " permettent d'illustrer les phénomènes de mobilités et les combinaisons religieuses contemporaines.

07/2014

ActuaLitté

Littérature française

La Tour Rouge. Souvenirs de Nice

A travers une suite de messages électroniques adressés à un ami d'enfance, un niçois retraité depuis peu et exilé malgré lui, évoque son enfance à Nice, dans le quartier du Port, pendant les années d'après guerre. Les personnages, inspirés en grande partie de la réalité, sont le reflet de cette époque pleine d'espoir, ils découvraient les nouveautés de la consommation de masse, la modernité et le confort de l'électroménager. Les enfants jouaient encore à des jeux bien innocents comme les billes ou le Pilou, tandis que les adolescents s'émancipaient à la plage ou sur l'Avenue, reluquant les filles et s'essayant aux plaisirs interdits... Une partie du récit concerne l'école du Port avec son cours complémentaire, sa cour de récréation et ses enseignants hauts en couleurs que tous les anciens élèves gardent à jamais dans leur mémoire. La plage de la Tour Rouge symbolise le refuge ludique des jeunes niçois apprenant à nager dans un bassin du port bien à l'abri des coups de mer et des touristes ! Aujourd'hui disparue, cette plage reste dans leur histoire intime le point d'orgue de leur enfance, une sorte de terrain d'aventure comme il ne peut plus en exister de nos jours, la modernité ayant avalé la fameuse tour rouge. A travers son héros, l'auteur nous fait vivre ou revivre, l'arrivée de la machine à laver dans la maisonnée, le charme des vieux trams et trolleys, les sorties au foot ou à l'aéroport en 4 CV, le chargement des bovins sur le bateau pour la Corse, le bal du bac. Nous visitons ou revisitons avec l'oeil de l'enfant les principales rues de Nice, les souterrains plus ou moins imaginaires sous l'école du Port, l'arrière boutique de La Sorbonne, les cinémas à toit ouvrant. Nous revoyons les passages cloutés avec de vrais clous, la glaciaire, ancêtre du réfrigérateur.

09/2015

ActuaLitté

Sciences politiques

En l'an 68. Trublions, enragés & messianiques ouvrent le bal du Diable sous l'enseigne de la postmodernité

Mai 68 fut une véritable Révolution et non un chahut d'étudiants. Une révolution mondiale qui à l'opposé de 1917 a pleinement réussi et vu le triomphe posthume de Trotsky. A savoir l'échec du marxisme-léninisme qui avait érigé la classe ouvrière en idole messianique. Le joli mois de Mai consacra lui, les théories freudo-marxistes d'Herbert Marcuse et ultra libérales de Milton Friedman, les Ecoles de Francfort et de Chicago s'étant combinées pour former un mélange détonnant et changer la face du monde. Les minorités agissantes devinrent les forces subversives porteuses de l'assomption eschatologique. Le messianisme révolutionnaire n'a en vérité jamais visé l'émancipation des hommes, mais uniquement la destruction de l'ordre existant. Le prolétariat russe n'aura été ainsi entre les mains des bolchéviques qu'un instrument... La Terreur rouge de 1918 le récompensera de sa crédulité à coups d'exécutions massives, de famine et de goulag. Au demeurant la révolution ultra libérale-libertaire conduit tout aussi inéluctablement à l'élimination des classes laborieuses par le déclassement et le chômage de masse. Cinquante ans après, les protagonistes de l'émeute soixante-huitarde, trotskistes et maoïstes, sont devenus les grands passeurs de l'hédonisme californien, se faisant les agents les plus actifs de l'américanisation du Vieux continent et au-delà, de sa tiers-mondisation. Ils furent aussi généralement d'ardents promoteurs idéologiques des guerres destinées, au nom de la Démocratie et des Droits de l'Homme, à diffuser le monothéisme du marché, nouvelle religion annonciatrice d'une Gouvernante mondiale en progestation assistée. Tous ou presque occupent aujourd'hui des postes de contrôle politiques, culturels, universitaires, médiatiques d'où ils ont avec succès engagé la grande mutation du paradigme sociétal et culturel du monde occidental. Soit la négation absolue de toutes les références métaphysiques ayant servi jusqu'à ce jour de base à la civilisation.

08/2018

ActuaLitté

Philosophie

Les épreuves de l'exil. Repenser les termes de la politique

Pourquoi s'exile-t-on ? Pour échapper à l'injustice, reconquérir une liberté menacée, fuir les violences, les persécutions, la mort, la misère ou s'arracher à la résignation. On part quand rien ne fait plus écran au risque d'anéantissement, que l'espérance devient lettre morte, alors même que la vie n'a pas été accomplie. Les épreuves qui conduisent aujourd'hui à l'exil ont leurs origines dans les déchirures du nouvel ordre mondial : la guerre économique sans merci des états de la planète ; l'incapacité à maîtriser la réalité du marché financier ; le chômage de masse ; l'exclusion des citoyens sans abri de toute participation à la vie démocratique des états ; l'aggravation de la dette qui affame et réduit au désespoir une grande part de l'humanité ; les guerres interethniques qui se multiplient, guidées par le fanatisme et les fantasmes de la communauté absolue ; les effets destructeurs des dictatures ; les pathologies de l'identité collective fondées sur l'idéalisation de la haine ; la violence naturalisée réduite à une simple gestion ; la cruauté ; le nettoyage ethnique, etc. Pour ces raisons, il est temps de faire de l'exil une catégorie politique de portée universelle et signifiante pour la modernité. Prendre en compte cette exigence permet de repenser les termes de la politique afin de sortir de la passion identitaire et de poser la seule question qui vaille : est-ce qu'on peut faire quelque chose et sous quelle forme ou est-ce qu'on ne peut rien ? L'objectif est d'esquisser une éthicosmopolitique qui se présente comme une politique de la condition humaine, un pari sur la capacité de chacun de répondre sans exception à la vulnérabilité d'autrui, un tout-autre-être-au-monde, une forme de vie qui nous lie les uns aux autres. L'enjeu est considérable. Penser politiquement l'exil, c'est chercher à comprendre ce que veut dire être-ensemble, être au monde, être sujet ; c'est ouvrir le monde à la totalité des possibilités qu'il contient.

01/2017

ActuaLitté

Histoire internationale

Le dernier des injustes

Le Dernier des injustes, qui a son origine dans le film du même nom, est le plus extraordinaire témoignage sur la genèse de la "solution finale". Il permet de comprendre jour après jour, quelquefois heure par heure, comment les nazis passent en deux ans de l'expulsion impitoyable des juifs d'Autriche, de Tchécoslovaquie et d'Allemagne, à la mort de masse dans les chambres à gaz. Benjamin Murmelstein est le personnage central de ce livre, témoin capital qui assista à tout, avant de devenir Président du Conseil Juif du ghetto de Theresienstadt, créé par Eichmann pour faire croire au monde à la vie heureuse que voulait Hitler pour les juifs qu'il allait assassiner. Rabbin de la communauté juive de Vienne, d'une mémoire et d'une intelligence hors normes, d'une immense culture, d'un caractère d'acier, d'une lucidité et d'une clairvoyance inouïes, jusqu'à deviner et déjouer les mesures atroces projetés par les nazis, Murmelstein dresse un portrait extraordinaire d'Eichmann, qu'il dut fréquenter pendant sept ans : pas du tout l'homme de la "banalité du mal", comme l'a prétendu Hannah Arendt, mais un antisémite d'une cruauté sans frein, voleur et corrompu jusqu'à la moelle. En même temps, Murmelstein se livre à une critique féroce du procès d'Eichmann à Jérusalem, mal préparé, bâclé, où on refusa de le convoquer et de l'entendre. Contraint par la force de coopérer avec les nazis, Murmelstein ne fut en rien un "collaborateur", même si des détenus de Theresienstadt voulurent le faire passer pour tel. Jugé à sa demande par la justice tchèque, il fut acquitté de toutes les calomnies portées contre lui. Avec sa femme et son fils, il s'exila à Rome, sans avoir jamais connu Israël. A sa mort, en 1989, le rabbin de Rome refusa de l'inhumer et de dire pour lui le kaddish, la prière des morts.

10/2015

ActuaLitté

Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Tupac Shakur, Changes. Une histoire orale

Au cours de l'été 2020, le single "Changes" de Tupac Shakur est devenu l'hymne des protestations mondiales contre le meurtre de George Floyd. La chanson est devenue si populaire qu'elle est revenue dans le hit-parade iTunes plus de vingt ans après sa sortie, montrant clairement que la musique de Tupac et la façon dont elle aborde le racisme systémique, la brutalité policière, l'incarcération de masse, l'inégalité des revenus et un système éducatif défaillant sont tout aussi importantes aujourd'hui qu'à l'époque. Tupac aurait aujourd'hui 50 ans. Il nous a quitté il y a 25 ans. Sheldon Pearce offre l'un des récits les plus réfléchis et les plus complets à ce jour sur la vie et l'héritage de l'artiste. Pearce, rédacteur et écrivain au New Yorker, interroge des dizaines de personnes qui ont connu Tupac au cours des différentes phases de sa vie. Sheldon donne la belle part aux personnalités connues qui ont accompagné Tupac, mais aussi aux proches de Tupac qui nous livrent tous des histoires inédites et des points de vue rares. Parmi eux, l'acteur qui a joué avec lui dans une production de Harlem de A Raisin in the Sun lorsqu'il avait douze ans, le professeur de théâtre du lycée qui a reconnu et cultivé son talent, le vétéran de l'industrie musicale qui l'a aidé à développer une association à but non lucratif consacrée à l'aide aux jeunes artistes, le cadre de Death Row Records qui ne s'est jamais exprimé sur le disque, et des dizaines d'autres. Méticuleusement tissées ensemble par Pearce, leurs voix se combinent pour dépeindre Tupac dans toute sa complexité et sa contradiction. Ce livre remarquable illustre non seulement la façon dont il a changé pendant ses vingt-cinq brèves années sur cette planète, mais aussi la façon dont il a changé le monde à jamais.

03/2022

ActuaLitté

Art du XXe siècle

Art brut et bande dessinée

La Collection de l'Art brut à Lausanne proposera du 16 septembre 2022 à fin février 2023 une belle exposition sur le thème " art brut et bande dessinée ". Cette exposition, dont le commissariat a été confié à Erwin Dejasse, aura comme volonté de souligner les liens intimes entre écriture et image dans les oeuvres d'Art Brut, en rassemblant divers travaux qui s'apparentent d'une façon ou d'une autre à la bande dessinée. Pour accompagner cette exposition, un catalogue regroupant environ 150 illustrations couleurs par une trentaine d'artistes (dont Henry Darger, Daniel Johnston, Jean Leclercq ou encore Dominique Théate) sera publié grâce à une collaboration inédite entre la Collection de l'Art Brut et les éditions Atrabile. "Tout semble à priori séparer l'Art Brut de la bande dessinée. D'un côté, des réalisations généralement produites à l'abri des regards extérieurs et, de l'autre, une forme de création que l'on associe souvent à ses héros les plus populaires, icônes d'une culture de masse déclinées sur de multiples supports. Pourtant, de nombreux créateurs d'Art Brut se sont emparés de l'imagerie et des codes de la bande dessinée, les ont remodelés sans vergogne pour les intégrer à leurs imaginaires propres. Les liens entre ces deux domaines d'expression sont en réalité riches et multiples ; tous deux partagent bien des traits communs qui les invitent à dialoguer. Alors que l'art du XXe siècle s'est largement émancipé du narratif au profit de recherches formelles ou de démarches conceptuelles, d'innombrables oeuvres d'Art Brut montrent avec éloquence que les images conservent toute leur capacité à produire des récits. D'autre part, bande dessinée et Art Brut, ont aussi la particularité de briser la frontière instituée entre le visible et le lisible - le dessin se lit et le texte se regarde - tout en convoquant une hétérogénéité de signes : onomatopées, bulles, collages ou pictogrammes". (Texte issu d'une présentation de l'exposition par la Collection de l'Art brut de Lausanne)

09/2022

ActuaLitté

Vins, alcools, boissons

Le guide des vins de Bordeaux

Des livres et des guides sur le vin, et sur sa capitale Bordeaux, il en existe beaucoup. Ils parlent technique, dégustations, notes, millésimes,cépages…Celui-ci aussi, car des vins de Bordeaux, j’en ai dégusté des dizaines de milliers… Cela fait vingt ans que je consacre une bonne partie de mon temps à Bordeaux. Goûter, écouter, prendre des notes, dans les salles meublées Louis XV, dans la lumière tamisée des chais, dans les cuisines des vignerons. J’ai ainsi empilé une masse considérable d’anecdotes, de témoignages et de commentaires de dégustation. Ce livre (près de 2000 pages), peut sembler énorme ; il s’agit pourtant d’une sélection, d’un tri comme le font les vendangeurs pour ne conserver que les meilleures grappes. On y trouvera mes notes sur les dix derniers millésimes, sur des dégustations plus anciennes aussi, les commentaires des producteurs sur leurs choix techniques face à la nature et à ses soubresauts, beau-coup d’anecdotes et de portraits.Le vin c’est avant tout une histoire d’Homme. Il demande évidemment des sols appropriés, un climat propice, des cépages adaptés, un marché favorable. Mais, surtout il exige de l’intelligence, du temps, de la complicité, de l’intuition. Les hommes et les femmes, de plus en plus nombreuses, qui élaborent du vin sont les porteurs d’une histoire où se mêlent la modernité, les techniques et l’immuable — les saisons, la pluie, la sécheresse ou le gel... Il faut soigner la terre et la plante, récolter, transformer le brut en un produit raffiné, le vendre.Mais ici, j’ai voulu aussi raconter les coulisses, les acteurs, leurs doutes, les blessures et les rires, les parcours, les rencontres, le savoir inépuisable des vignerons.J’ai choisi ce métier de journaliste parce je suis curieux de la vie des gens, que j’aime raconter les histoires. Et le monde du vin, ce n’est que des histoires.

08/2011

ActuaLitté

Eglise primitive

Les esclaves chrétiens depuis les premiers temps de l'Eglise jusqu'à la fin de la domination romaine en Occident

L'esclavage dans la Rome antique joue un rôle important dans la société et l'économie. Outre le travail manuel, les esclaves accomplissaient de nombreux services domestiques et pouvaient être employés à des emplois et professions hautement qualifiés. Les comptables et les médecins étaient souvent des esclaves. Les esclaves d'origine grecque en particulier peuvent être très instruits. Les esclaves non qualifiés ou condamnés à l'esclavage comme punition travaillaient dans les fermes, dans les mines et dans les moulins. L'esclavage fait référence à la condition des non-libres (appelés servi, singulier servus), considérés juridiquement comme des meubles (objets). Ainsi, les esclaves sont considérés comme des biens en droit romain et n'ont aucune personnalité juridique. La plupart des esclaves ne seront jamais libérés. Contrairement aux citoyens romains, ils peuvent être soumis à des châtiments corporels, à l'exploitation sexuelle (les prostituées étaient souvent des esclaves), à la torture et à des exécutions sommaires. Au fil du temps, cependant, les esclaves ont obtenu une protection juridique accrue, y compris le droit de porter plainte contre leurs maîtres. Une des principales sources d'esclaves est l'expansion militaire romaine pendant la République. L'utilisation d'anciens soldats ennemis comme esclaves conduit à une série de rébellions armées en masse, les guerres serviles, dont la dernière fut dirigée par Spartacus. Pendant la Pax Romana du début de l'Empire romain (1er-IIe siècles après J. C. ), l'accent est mis sur le maintien de la stabilité, et le manque de nouvelles conquêtes territoriales a asséché cette ligne d'approvisionnement de la traite des êtres humains. Pour maintenir une main-d'oeuvre asservie, des restrictions légales accrues sur la libération des esclaves ont été mises en place. Les esclaves évadés seraient traqués et renvoyés (souvent pour une récompense). Il y a également eu de nombreux cas de pauvres vendant leurs enfants à des voisins plus riches comme esclaves en période de difficultés.

04/2022

ActuaLitté

Religion

Confession et contrition dans le bouddhisme chinois du Ve au Xe siècle

Confession et contrition dans le bouddhisme chinois du Vè au Xè siècle Le bouddhisme, comme tout système religieux, accorde, dans ses pratiques une palce importante à la confession et à la contrition. Mais il les conceptualise autrement que dans les religions judéo-chrétiennes. Présentes, dès l'origine, dans le bouddhisme indien, c'est en Asie orientale (Chine et Japon), domaine dont traite ce livre, que la confession et la contrition ont connu le plus grand essor. Elles concernent d'abord la communauté monastique, où la "confession" (tch'an-houei) joue un rôle de purification ; c'est surtout un rite de déclaration et de repentance des transgressions des règles de conduite monastique. Les moines chinois érudits, se fondant sur des traités traduit du sanskrit et des langues de l'Asie centrale, ont établi un lien entre la notion de vacuité et la confession des péchés : première étape sur la voie du salut, cette dernière mène aussi au paradis des buddha. Mais, selon les auteurs chinois, la vraie confession, celle qui purifie jusqu'à la racine, est la méditation sur le sens réel du "péché" (tsouei), qui, comme tout autre phénomène corporel ou spirituel, n'est que vacuité. Cette compréhension philosophique de la confession n'étant accessible qu'à une élite, des rites de confession y ont été substitués pour le fidèle, qui manque d'expérience religieuse et de pénétration philosophique. Celui-ci, durant sa méditation-confession, demande l'aide des buddha et bodhisattva divinisés. La réponse se manifeste sous forme de "vision" (siang). Les formules de confession rituelle prononcées par les moines renvoient non à des péchés déterminés, mais à toutes les fautes, commises en tout temps (passé, présent, avenir) par soi-même et par autrui. Pour les bouddhistes laïques, les traités de confession mettent l'accent sur la foi dans le Buddha et sa doctrine. Certains rites sont collectifs : la masse des fidèles assiste aux rites dits de "confession" (tch'an-yi) célébrés par les moines. Les dévots acquièrent ainsi de bons mérites et l'assurance d'un avenir paradisiaque.

01/1994