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Jerusalem Moore Incultes

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Histoire de France

Un croisé contre Saladin. Renaud de Châtillon

Dans la lutte entre les chrétiens de Terre sainte et les musulmans conduits par Nûr ad-Dîn, puis Saladin, Renaud de Châtillon, prince d'Antioche puis seigneur d'Outre-Jourdain, un nouveau venu, est un " héros " paradoxal. Sa méconnaissance d'un Orient complexe et sa brutalité lui aliènent des soutiens habituels. Prisonnier dans Alep pendant quinze ans, il rumine sa haine de l'Islam. Libéré, devenu conseiller du prince, maître des grandes routes commerciales, il pousse la hardiesse jusqu'à lancer une expédition terrestre et navale contre La Mecque. L'émotion, dans le monde musulman, est profonde et durable. Artisan de l'élection de Guy de Lusignan, un homme neuf lui aussi, comme roi de Jérusalem, il le pousse à en découdre avec Saladin. Au soir de la bataille de Hattîn, le 4 juillet 1187, le sultan l'exécute de sa main. Les chroniques décrivent un cadet de famille venu du Gâtinais tenter ses chances en Orient. Par deux fois, il épouse une " héritière " - un moyen d'ascension sociale fort commun au XIIe siècle -, au nom de qui il exerce un pouvoir considérable. Elles évoquent aussi un homme brave entre tous, téméraire, exalté, qui incarne à la perfection l'idéal de chevalerie imaginé par Bernard de Clairvaux : " S'il meurt, c'est pour son bien, s'il tue, c'est pour le Christ ". Bien des contemporains l'ont perçu ainsi. Il importait de dégager de cette figure emblématique ce qu'elle pouvait receler d'exemplarité, mais aussi de fanatisme, voire de germes pervers. Fort d'une connaissance intime des sources occidentales comme orientales, Pierre Aubé scrute avec acuité, mais sans complaisance, les traces d'un croisé trop méconnu, dont la mort coïncide avec celle d'un rêve démesuré.

03/2007

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Romans historiques

Les flibustiers de la Sonore

"Je retiens mon souffle - Comment lui dire ces années de ténèbres et de feu, l'or jeté à poignées sur les tables de monte, les filles enlevées sur les côtes de Chine, du Pérou, du Chili, et vendues aux enchères sur le wharf de Clarks Point, San Francisco brûlant comme une torche sous les acclamations des fêtards ivres morts, et reconstruite le lendemain sur les cendres brûlantes, et tous ces malheureux qui mouraient par milliers, dans la Sierra lointaine, de faim, de froid, de maladie, fouillant toujours plus loin, à la recherche du mother Iode, avec dans les yeux des rêves de terre promise : tant de misères, et tant de démesure ! Oui, comment lui dire le vent du désert, la course des chevaux, le "you you" des Indiens, et cette fièvre, aussi, cette fureur qui nous précipita, la tête embrasée de chimères, dans le Sonora inconnu ? Des montagnes d'or en plein royaume apache, divaguaient les soldats, un monde à conquérir, où tout recommencer ! Et nous, pauvres fous, si sûrs que l'univers entier tenait dans le cieux de nos mains..." 29 octobre 1850 : la Californie de la ruée vers l'or fête son entrée dans l'Union. Un volcan en éruption, où se mêlent hors-la-loi, mystiques rêvant de Nouvelle Jérusalem, et révolutionnaires en déroute, venus de toute l'Europe. ... Parmi eux, des milliers de quarante-huitards, fuyant la répression ou tout simplement déportés. Les Américains s'inquiètent : s'agit-il d'une invasion ? Les Français tenteront de prendre la Sierra Nevada et d'y faire vivre leur utopie, avant de partir à la conquête de la Sonore mexicaine, sous la direction d'un comte romantique et dandy. Une formidable épopée, restée jusqu'ici inédite, et, avec elle, le retour au vrai roman d'aventures !

10/1998

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Romans historiques

Le quintet de l'Islam Tome 3 : L'ombre des grenadiers

L'ombre des grenadiers. En cette fin d'année 1499, l'Archevêque de Grenade, confesseur de la Reine Isabelle, vient d'ordonner la destruction de tous les ouvrages de la ville écrits en langue arabe. Cet autodafé sonne la fin de la glorieuse civilisation d'al-Andalus, qui a brillé pendant sept siècles sur la péninsule ibérique. Chez les al-Hudayl, très ancienne famille dont le domaine est implanté à quelques lieues de la ville, on s'interroge face à la radicalisation des Chrétiens : faut-il accepter d'abjurer sa foi pour sauver ses biens et peut-être sa vie, comme s'y sont résolus le propre oncle du chef de clan, devenu prélat, et un de ses cousins, négociant à Grenade ? Faut-il fuir de l'autre côté de la Méditerranée ? Ou alors organiser la résistance qu'appelle de ses voeux le jeune et fougueux Zuhayr, convaincu que la marche de l'histoire n'est pas irréversible ? Tariq Ali excelle à camper les détails du quotidien de ces aristocrates libéraux à un moment où leur monde, tout de raffinement et de tranquille certitude, bascule. Mais si, avec sa verve coutumière, il donne vie et chair aux intrigues amoureuses, aux unions clandestines voire incestueuses, et aux secrètes rivalités, le romancier livre aussi une subtile réflexion sur les germes du déclin de la culture arabe en Andalousie. Car tel est le projet de son Quintet de l'islam, dont ce roman est le troisième volet : confronter, au fil des siècles et à différentes périodes, les mondes chrétien et musulman. Déjà parus : Un sultan à Palerme (2007), évocation de la Sicile cosmopolite du XIIe siècle, et Le Livre de Saladin (2008), récit de la reconquête de Jérusalem par Salah al-Din.

06/2009

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Histoire de France

Géographie du souvenir. Ancrages spatiaux des mémoires de la Shoah

La mondialisation des mémoires de la Shoah, telles que représentées dans des musées et des mémoriaux nationaux, constitue une caractéristique majeure des dimensions contemporaines de ce phénomène. Leur répartition actuelle de par le monde témoigne de la diffusion importante de ces "lieux de mémoire". Ce livre présente tout d'abord ces nombreux lieux du souvenir, leur géographie, leur agencement, mais aussi leur insertion dans leur environnement urbain, la manière dont ils sont mis en scène par des pouvoirs nationaux ou municipaux et en fonction de quelles visées idéologiques. Mais il s'agit également d'appréhender les manières dont les visiteurs perçoivent et se représentent ces lieux, en fonction de leur propre histoire. C'est donc à la fois à un panorama des musées et mémoriaux de la Shoah dans le monde que ce livre convie le lecteur, mais aussi à une analyse sensible de la manière dont ils sont pratiqués et insérés dans la ville. De Budapest à Washington, de Jérusalem à Paris, les situations sont toutes différentes et combinent à la fois des agencements spécifiques, des narrations, des émotions, des valeurs, des croyances et des appartenances. Les mémoires de la Shoah, telles qu'elles sont évoquées, exposées, produites et institutionnalisées dans ces musées métropolitains nationaux érigés après-guerre - et parfois bien plus récemment - confirment que les dimensions spatiales, toutes échelles confondues, occupent une place de choix. Elles expriment aussi les liens puissants et subtils que les sociétés tissent entre le passé, le présent et le futur anticipé. Ce livre s'inscrit ainsi dans le champ mémoriel, en plein essor depuis le tournant des années 1970-1980, lequel occupe de nouvelles fonctions, en perpétuelle modification, tant sociales que politiques, à l'échelle individuelle comme à l'échelle collective.

06/2017

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BD tout public

Jean-Paul II. "N'ayez pas peur !"

Le pape de la paix Rome, 13 mai 1981... Au milieu de la foule rassemblée place Saint-Pierre, Jean-Paul II est victime d'un attentat qui choque le monde entier. Entre la vie et la mort, le pape, transféré à l'hôpital Gemelli, se remémore les moments forts de sa vie et de son pontificat... Premier pape d'origine d'un pays du bloc de l'Est qu'il verra se disloquer, Karol Wojtyla sera témoin et acteur des événements qui ont marqué une grande partie du XXe siècle : il aura vécu l'occupation nazie, les révélations sur l'horreur des camps et notamment celui d'Auschwitz... Evêque de Cracovie sous le communisme, il prendra parti pour les ouvriers opprimés. Elu pape, il soutiendra des dissidents comme Andreï Sakharov, ou encore Lech Walesa et son syndicat Solidarnosc. Mikhaïl Gorbatchev lui rendra une visite historique au Vatican, trois semaines après la chute du mur de Berlin. Voyages sur tous les continents, rassemblements gigantesques des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), prière devant le mur des lamentations à Jérusalem... Jean-Paul II n'aura de cesse que de prôner la réconciliation entre les peuples et les religions. "N'ayez pas peur ! " lança-t-il le jour de son investiture. "Un Pape dans l'Histoire" est une grande collection pour redécouvrir l'Histoire du monde occidental. De l'Antiquité à aujourd'hui, en passant par le Moyen Age et la période moderne, les grands papes ont toujours été, tant par leur statut religieux que par leur emprise politique, des acteurs de premier plan de l'Histoire. Evêques de Rome et chefs de l'Eglise catholique ils ont été pour certains des hommes d'influence, des diplomates, des négociateurs, des chefs de guerre, des chefs spirituels mais aussi et tout simplement des hommes face à leur destin.

11/2019

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Philosophie

Le regard vide. Essai sur l'épuisement de la culture européenne

Notre culture classique - les humanités que célèbrent George Steiner, Marc Fumaroli ou Alain Finkielkraut - a toujours été une " figure unique de l'inquiétude dans le courant des civilisations ", selon Jean-François Mattéi. Des plus grands penseurs du siècle passé aux " déclinologues " d'aujourd'hui, tous sont hantés par la possible extinction de la culture européenne. Qu'est-ce donc qui menace de s'éteindre ? L'Europe est certes l'héritière d'Athènes, de Rome, de Jérusalem, de Byzance et de Cordoue. Mais elle est davantage encore, telle est la thèse de cet essai, caractérisée par les modalités du regard qu'elle porte sur le monde, sur la cité et sur l'âme. C'est ce regard théorique et critique (regard se dit theoria en grec) qui a permis la diffusion universelle de sa culture, de Homère à Kundera. Mais, de critique, ce regard est devenu profondément autocritique, comme en témoigne la diatribe de Susan Sontag : " La vérité est que Mozart, Pascal, l'algèbre de Boole, Shakespeare, le régime parlementaire, les églises baroques, Newton, l'émancipation des femmes, Kant, Marx, les ballets de Balanchine, etc., ne rachètent pas ce que cette civilisation particulière a déversé sur le monde. La race blanche est le cancer de l'humanité. " Arborant le relativisme en blason et prônant la repentance, la pensée dominante refuse d'assumer l'identité de sa culture au motif que toute identité est menace. Jetant un regard vide sur leur époque, les intellectuels sont ainsi devenus des " symboles de l'expiation ", selon le mot de Lévi-Strauss à propos des ethnologues. Pour Jean-François Mattéi, la question de l'éminence, voire de la supériorité, de la culture européenne mérite d'être posée : n'est-elle pas la seule à avoir véritablement " regardé " les autres cultures ?

10/2007

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Littérature étrangère

Nin-Gal

A la veille de son départ pour la France, le narrateur rencontre à Jérusalem Aharon Dan, qu'il n'a pas vu depuis des années. Celui-ci lui demande de remettre une enveloppe à un certain Thomas Astor, à Paris. C'est là le point de départ d'une de ces longues histoires tissées de milliers de fils qui se coupent et s'entrecroisent, comme David Shahar sait si bien les conter, et où les souvenirs du passé s'imposent dans le moment présent avec une force d'autant plus grande qu'on sait que «de toute façon il ne reste plus rien de tout cela». Plus rien sinon la parole, empreinte à la fois d'humour et de nostalgie, qui fait vivre sous nos yeux des personnages qu'on n'oublie pas. C'est Aharon Dan, qui a quitté le kibboutz auquel il n'a pu s'adapter, a épousé la «petite Shifralé» et consacre sa vie à écrire des ouvres médiocres ; c'est Erik Wissotzky, un ancien camarade d'école rencontré à Paris et dont la mère, Anastasia, belle, généreuse, insouciante, est à présent ruinée et malade ; c'est Rahamim, le chauffeur de taxi, épris de la belle Anastasia et qui n'a pas osé la violer ; c'est surtout la merveilleuse Nin-Gal, à l'oeil de biche, aperçue à un feu de camp, retrouvée et aimée par la suite et qui est morte dans la fleur de la jeunesse ; tant d'autres encore, parmi lesquels des figures dont il fut déjà question ailleurs, inscrivant ce roman dans la continuité de l'ouvre de David Shahar, ce Palais des vases brisés qui évoque, en marge du destin de ces juifs d'origines et de mentalités diverses, l'histoire récente, mais si fertile en événements, de l'Etat qu'ils ont fondé.

01/1985

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Religion

Aux origines du christianisme

Chacun, par tradition religieuse ou culturelle, pense connaître l'histoire des origines du christianisme, n'ayant d'autre information que celle des écrits canoniques ou apocryphes, rédigés par les chrétiens eux-mêmes dans le souci non pas de léguer à la postérité une documentation de caractère historique, mais de témoigner de la foi qui était la leur. Or, depuis un demi-siècle, la documentation tant archéologique que littéraire s'est enrichie, ouvrant des perspectives nouvelles : pour l'essentiel, sur le judaïsme, antérieur au christianisme ou son contemporain ; sur la pensée gnostique, postérieure aux écrits chrétiens qui deviendront canoniques ; sur l'environnement politique et religieux romain, au sein duquel s'est développée la pensée chrétienne jusqu'à ce qu'elle devienne la religion de l'Empire. En sorte que la trentaine de spécialistes français et étrangers - archéologues, historiens, exégètes et biblistes - qui a rédigé cet ouvrage lequel fait suite, dans la même collection, au Monde de la Bible (Folio histoire n° 88) - ne se pose plus la " question des origines ". En lieu et place d'une fondation ou d'une création, l'historien du christianisme ancien n'observe qu'un ensemble de phénomènes ponctuels, fort divers. En les mettant en relation, il constate héritages et modifications, continuités et changements, permanences et transformations - voire de véritables métamorphoses -, mais, de son point de vue d'historien, jamais de novation radicale. Aussi l'ouvrage, se situant aux origines du christianisme, envisage-t-il d'abord le judaïsme au temps de Jésus, puis Jérusalem ou la propagation de la foi en Christ, Rome, enfin, ou l'expansion de la religion chrétienne. Les chapitres de cet ouvrage, remis à jour et complétés pour ce volume, ont initialement paru dans la revue Le monde de la Bible.

04/2000

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Romans historiques

Le Triangle Secret Tome 1 : Les larmes du pape

Mon Très Cher Didier, quand vous écouterez cette cassette, je ne serai sans doute plus de ce monde. Ceux qui me traquent vont bientôt me débusquer et il me reste trop peu de temps pour relater les derniers événements qui m'ont conduit au seuil de la mort... Les tueurs sont sur ma piste depuis bien longtemps... Depuis Jérusalem, certainement. Abandonnez notre quête ! Je vous en coujure, fermez tous vos livres, brûlez-les et soufflez leurs cendres au vent ! Oubliez tout ce que je vous ai dit au sujet du Christ. Oubliez ! Nous ne sommes que des nains devant cette énigme, Didier... que des enfants aveugles et impotents qui doivent être brisés pour que demeure le Mensonge... Les hommes ne sont pas assez sages pour savoir... Le monde basculerait, les valeurs, la morale, les lois, tout serais balayé par une tempête qui plongerait l'humanité dans l'abîme !Je vous supplie de détruire cette bande magnétique quand vous l'aurez écoutée. Je vous prie de ne parler de cela à personne. Au nom de notre serment de franc-maçon, obéissez-moi, mon frère ! Restez en dehors de cette farce macabre ! Brûlez l'enveloppe qui aura contenu cette bande. Par notre serment, par notre initiation, ne suivez pas mon exemple. Ne gardez de moi que les lettres que tout profane devenant maçon lit pour la première fois dans l'ombre du Temple... Ces lettres dont je comprends aujourd'hui le sens réel : V.I.T.R.I.O.L. résumant cette phrase : Visita Interiora Terrae, Rectificandoque, Invenies Occultum Lapidem et signifiant " Visite l'intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre occulte ". Ne corrigez rien, surtout, Didier ! Ne cherchez ni la pierre ni le frère ! Adieu, Mon Très Cher Didier. "

09/2006

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Littérature étrangère

Royaumes juifs Tome 1 : Trésors de la littérature yiddish

Le yiddishland rassemblait des royautés minuscules parfois réduites aux dimensions d'une bourgade, disséminées au cœur de notre vieille Europe et sur ses marches orientales. Les jours de fête, toutes se transformaient en autant de petites Jérusalem. Ces royaumes étaient aussi ceux du verbe et de l'écriture. Territoires de papier et d'imaginaire. Car le yiddishland était riche de sa littérature. Portée par l'explosion de l'imprimerie, marquée d'un sceau fécond par un échange constant entre la tradition sacrée juive et la chrétienté environnante, la littérature yiddish s'affirme au début du XXe siècle. Pendant plus de cinq cents ans et jusqu'au Génocide, il y avait toujours eu en Europe un Juif pour chanter, écrire, raconter ses joies et ses peines dans une langue née entre Rhin et Moselle, dans les communautés juives de Rhénanie. Le yiddish était pratiqué en 1939 par dix millions de personnes. Chacun sait comment toute cette vie fut engloutie : en moins de dix ans, le yiddish devient quasiment une langue morte, exilée du monde. Royaumes juifs exhume les trésors littéraires de cette langue assassinée qui se parlait par-dessus les frontières et faisait exister satire, mélodrame, rire et mystère. Les personnages des romans présentés dans ce volume sont des errants, des mendiants, des voyants, des chercheurs d'impossible. Ils nous parlent tous d'un monde disparu. Rachel Ertel, en concevant ce volume, fait œuvre de résurrection. Les écrivains qu'elle a rassemblés comblent un vide tragique. En leur rendant la parole, Rachel Ertel dit vouloir " inscrire dans le patrimoine français et universel l'univers imaginaire de ce yiddishland, qui a puisé aux sources de la société juive, mais aussi à celles de toutes les sociétés européennes Qu'elle en soit remerciée !

03/2008

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Proche-Orient

L'offrande et le tribut. Histoire politique de la fiscalité en Judée hellénistique et romaine (200 a.C. - 135 p.C.)

L'impôt étranger était détesté en Judée, paraît-il, par un peuple fier de participer de ses biens au culte du temple de Jérusalem. Cette idée, très répandue dans l'historiographie, vient en effet des sources antiques, mais est-elle historique ? En explorant des sources variées et des découvertes récentes (textes de la tradition littéraire, manuscrits de la mer Morte, monnaie, inscriptions, vestiges archéologiques) et en s'appuyant sur une méthodologie transdisciplinaire (sociologie, psychologie sociale, droit fiscal), cet ouvrage prétend replacer la fiscalité en Judée hellénistique et romaines dans l'histoire politique de cette région. Comme l'impôt est une manifestation de la souveraineté, certains groupes se demandent s'il est permis de payer tribut à un maître étranger en plus de l'offrande obligatoire selon les conjonctures, tantôt visible et tantôt invisible en fonction des aléas de l'histoire. Plus encore, loin d'être consubstantielle au judaïsme, cette doctrine est le fruit d'une instrumentalisation politique, un outil rhétorique brandi, pour motiver le peuple à l'insoumission. Apparue à l'époque des Maccabées, elle est récupérée sous des formes plus ou moins radicalisées par divers partis d'époque romaine. Pourtant, on ne le repère nulle part au-delà des discours : même les plus hostiles au tribut lèvent des impôts sitôt qu'ils se trouvent au pouvoir, souvent en reprenant l'ancien tribut à leur profit. En confrontant cette omniprésence de la contestation antifiscale dans les discours, à la réalité de l'impôt sur la période, cet ouvrage relève la distance entre la politique et la vie concrète et incite à revoir avec prudence divers éléments souvent admis sans réserve : ainsi, que l'impôt tributaire était oppressif, que la population s'est appauvrie du fait de l'exploitation étrangère des ressources, ou encore que les maîtres de la région n'ont visé que leurs intérêts au détriment du consentement des contribuables.

02/2022

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Littérature française

Koba

Au début de notre ère, un terrible ouragan dévaste ces hautes vallées du Caucase que l'on appelait le " Ventre du monde ". Pour se venger du Vent, un bûcheron géorgien, Koba, chef des Abreks, décrète l'extermination des dieux, de tous les dieux, où qu'ils se trouvent. Alors commence cette chasse insensée : les " Insoumis ", ainsi s'appellent-ils eux-mêmes, déferlent sur les hauts plateaux d'Arménie, installant partout, jusque dans les chemins de neige, des pièges à dieux. Koba s'écrie : " Que les dieux nous blâment à leur guise ! Laissons-les pousser des cris de rage ; même s'ils se lèvent contre nous, nous serons vainqueurs ! " Pour se rendre plus effrayants, les Abreks s'enduisent de glu et se roulent dans les chardons. Massacres, viols et pillages s'enchaînent : Ninive est en flammes, Babylone mise à sac. Dans les déserts de Syrie, des juifs leur parlent d'un certain Elohim, un dieu qui passe dans la brise et qui chuchote. Qu'à cela ne tienne : Jérusalem investie, les chercheurs de dieux dévorent et mâchent les rouleaux de la Torah. Le Sinaï franchi, Koba et ses hordes ensanglantées dévastent les rives du Nil, " le Nil couleur de carnage et d'incendie "... puis rageusement s'embarquent pour la Grèce, à destination du mont Olympe, le repaire des dieux inaccessible aux hommes. On le sait, c'est surtout à mi-chemin des mythes et de l'Histoire que les dieux ont tendance à pulluler : c'est donc là que Koba inscrit sa guerre personnelle - une guerre totale par laquelle le Guide, à la recherche du Grand Coupable, pourchassant dieux et hommes jusqu'au dernier, devient dieu lui-même. En ce sens, Koba est au-delà de Prométhée, il est lui-même l'injure définitive, l'injure bariolée, hoquetante et inépuisable qu'on fait aux dieux.

08/2002

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Policiers historiques

Le Médaillon d'Elie. Le Croissant et la Ménorah - Tome 1

Pendant la nuit du 8 septembre 1491, les pirates incendient un bateau de réfugiés andalous au large de Mers El-Kébir. Informé, Ammar Benattar, un commerçant juif d'Oran, fouille le rivage et découvre le corps sans vie d'une jeune femme. Elle gît tout près d'un bébé. Ammar croit qu'il s'agit de sa belle-fille et de son nouveau-né. Il enterre la défunte. Puis, il donne le nom d'Elie au bébé et le confie ainsi qu'un médaillon trouvé sur place à une nourrice de confession juive. Le 6 juillet 1962, Jacob, le dernier descendant d'Elie, quitte Oran et s'installe à Paris avec sa femme et ses deux enfants, Ehoud et David. Quarante-six ans plus tard, David prend Nacer Essabagh en auto-stop. Celui-ci vient de débarquer clandestinement à Paris. Natifs d'Oran, les deux hommes se lient d'amitié. David finit même par montrer à Nacer le médaillon d'Elie. Par mégarde, celui-ci lui glisse des doigts. Il tombe sur le plancher et s'ouvre comme une coquille Saint-Jacques. Un bout de papier s'en dégage. Il comporte trois phrases écrites en arabe. La première : "Abdallah Essabagh et Agar Abitbol". La seconde : "à El Qods le 19 du mois de Rabi Awwal de l'an 896 de l'hégire". Et la troisième : "Médaillon réalisé de la main de Nahor, scribe et orfèvre d'El Qods". Toute l'histoire des ancêtres de David s'écroule comme un château de cartes. Le bout de papier est un acte de mariage établi à Jérusalem entre Abdallah, un musulman, et Agar, une juive. Quant à la date, elle correspond à janvier 1491, neuf mois avant la naissance d'Elie.

06/2021

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Actualité médiatique internati

L'indifférence et autres horreurs. Sous l'oeil de Caïn, récits ; Et la parole de Caïn, réflexions

A travers des récits d'évènements vécus de près ou de loin, e cofondateur de Médecins du Monde nous montre comment la malédiction de Caïn se renouvelle concrètement, dans une dizaine de situations géopolitiques concrètes et touchantes, dans l'indifférence de ceux qui sont censés incarner le bien. Chacun en fonction de ses sensibilités et engagements à travers des drames dans le monde (Darfour, Tibet, Biafra, Kurdistan, mer de Chine, Jérusalem, Auschwitz, conseil de Droits de l'Homme, banlieue parisienne...) peut trouver un récit et des réflexions (en deuxième partie) susceptibles de l'interpeller. J'ai pu saisir la chance de vivre des évènements de l'Histoire contemporaine. On ne peut garder pour soi de telles opportunités qui forcément nourrissent une vie et une pensée loin de la simple morale. Quelles sont les victimes et quels sont les bourreaux ? Les choses sont toujours moins faciles qu'il n'y parait au simple élan naïf du coeur. Les histoires narrées m'ont paru didactiques. Ce sont des histoires vécues de près ou de plus loin remaniées sur le seul plan du romanesque qui leur donne une dimension dramatique et parfois drôlesque qui les approche encore plus du réel. Ne pas transmettre est tuer, faire disparaitre de l'Histoire et donc des Hommes pour une seconde fois. C'est ce que font finalement les idéologies qui tordent les faits pour les faire entrer dans leur logiciel de perception d'un monde et de sociétés rêvées. Il me parait nécessaire de regarder le monde, le comportement des hommes, le sort de victimes dont il ne faut pas faire des héros et dont le futur n'est pas forcément éthique. Il appartient aux êtres humains de sans cesse perfectionner le monde, d'avancer éternellement vers la liberté en n'omettant pas l'incroyable : l'égalité de droits et le distingo entre morale et éthique.

10/2021

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Pères de l'Eglise

Cpe 167 l'eveque

La différence entre les Pères et les Docteurs de l'Eglise n'apparaît pas toujours clairement, d'autant que certains Pères de l'Eglise en sont aussi les Docteurs, comme Athanase d'Alexandrie, Ambroise de Milan, Augustin, Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze, Cyrille de Jérusalem, Ephrem de Nisibe, Jérôme, Léon le Grand, Grégoire le Grand, Isidore de Séville, Grégoire de Narek. Désormais, Irénée de Lyon vient les rejoindre. Si les Pères et les Docteurs de l'Eglise se caractérisent par la sainteté de leur vie et la solidité de leur théologie, les Pères de l'Eglise, qui ont été reconnus comme tels par leur communauté, se situent uniquement dans les premiers siècles, alors que les Docteurs sont choisis par le Magistère dans toute l'histoire du christianisme. Ce titre de Docteur est relativement récent, il remonte à Boniface VIII qui l'a attribué en 1295 à Grégoire le Grand. Un Docteur de l'Eglise se caractérise souvent par le progrès doctrinal qu'il a contribué à réaliser. Pour Irénée de Lyon, son apport est clairement identifié, c'est l'Unité. Aussi tous les auteurs de ce numéro de Connaissance des Pères de l'Eglise étudient-ils l'un ou l'autre aspect de l'unité dans l'oeuvre de l'évêque de Lyon. Après en avoir donné une vision d'ensemble, Agnès Bastit présente les aspects théologiques de l'unité chez Irénée, puis Sylvain Detoc montre comment les différents charismes contribuent à l'unité du corps qu'est l'Eglise, avant que Marie-Laure Chaieb envisage le sacrement de l'unité qu'est l'eucharistie et que Bruno Hayet précise la place de l'unité dans les textes d'Irénée choisis pour l'Office des lectures dans la Liturgie des heures.

10/2022

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Religion

Une seule terre en partage

Ecrire l'Histoire des Juifs et des Palestiniens, c'est écrire aussi notre histoire à tous, puisqú Abraham, Moïse et les grands prophètes figurent aussi bien dans la Bible, la Torah, et le Coran. Le destin prodigieux des Juifs : "Peuple élu de Dieu", en fait aussi un peuple errant, persécuté, tout au long de son histoire et malgré cela, ou à cause de cela, un Peuple accroché à sa foi et à ses traditions, certain de revenir un jour sur la "Terre promise". Depuis plus de deux mille ans, tous les ans, les Juifs de la diaspora proclamaient : "l'an prochain à Jérusalem". Comment expliquer cet acharnement à poursuivre un but aussi utopique, sans une foi ardente en l'éternel et en ses promesses ? Depuis soixante dix ans Israël vit en état de guerre permanent et lutte pour sa survie. Les Arabes palestiniens toujours plus nombreux, ne sont pas revenus au pays. Plus de cinq millions vivent expatriés, dans des conditions précaires dans les pays voisins. Plus de 400.000 Juifs ont continué de constituer en territoire palestinien 136 colonies de peuplement. Cette colonisation rampante ne peut contribuer au retour de la paix. Combien de temps l'Etat Juif va t-il résister face à la montée des périls qui le menacent ? Aucun point du sol israélien n'est hors d'atteinte de missiles ou de roquettes de dernière génération. Combien de temps pourra t-il résister à la pression démographique comme à Gaza, qui va bientôt compter deux millions d'habitants, avec un habitat surchargé, en partie privé d'eau, d'énergie et d'électricité, et une population jeune, sans travail et sans ressources. Sera-t-il un jour possible à deux peuples différents de coexister sur un même sol, sans qu'une fois encore l'holocauste se renouvelle ?

06/2019

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Exégèse

Violence et bienveillance dans l'Évangile

Cet essai, destiné à un large public, propose une lecture philosophique de l'Evangile, qui renouvelle en profondeur son interprétation. Il ne remet pas en question ce qui relève de la foi, comme la virginité de Marie, les miracles, ou la résurrection de Jésus, chacun étant libre de croire ou de ne pas croire. Mais il éclaire la part d'ombre contenue dans l'Evangile. Jésus peut se montrer affectueux avec ses disciples, qu'il appelle "mes enfants" , "petit troupeau" ou "brebis" . II pleure avec Marie qui a perdu son frère, Lazare. Mais tout son enseignement montre à quel point la porte qui ouvre le "Royaume de Dieu" est étroite et la fin des temps imminente. Page après page, on découvre un Jésus qui exige de renoncer à toute richesse, interdit à un disciple d'aller enterrer son père, est ingrat avec sa mère, violent avec les marchands du Temple, injurieux avec les Pharisiens, menaçant avec "les femmes de Jérusalem" qui, pourtant, pleurent de le voir marcher vers sa crucifixion. Enfin, il accepte d'être crucifié, seul moyen de satisfaire son "Père" qui n'exige rien de moins qu'une "rançon" , le sacrifice de son Fils, pour pardonner au plus grand nombre. L'auteur, ancien professeur de philosophie, s'est efforcé de rejeter toute interprétation qui ne serait pas cohérente avec l'ensemble du Nouveau Testament et remet, autant que possible, chaque passage étudié dans son contexte. Il tord le cou à beaucoup d'idées préconçues, montre ce que la Bible doit à l'épopée de Gilgamesh, ou le Nouveau Testament à l'Ancien, et n'hésite pas à faire quelques rapprochements avec l'histoire contemporaine. Michel de Metz est né en 1950. Après des études de philosophie à la Sorbonne, il devient professeur. Aujourd'hui, il publie un essai sur la religion, issu de ses nombreuses recherches.

10/2022

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Théologie

De l'apostasie à la sainteté

Une galerie de portraits. De grandes figures religieuses d'origine judéo-converse, dont la spiritualité et les oeuvres illustrent l'Eglise de Castille des XVe et XVIe siècles : de l'apostat Pablo de Santa María (ancien rabbin puis évêque de Burgos) jusqu'à sainte Thérèse d'Avila et Luis de León. A partir de la fin du xive siècle se multiplient dans les royaumes espagnols les épisodes de conversions de Juifs, le plus souvent forcées. Mais qu'en est-il des conversos qu'inspire une foi chrétienne sincère ? Le proche héritage du milieu juif ne les prédisposait-il pas à développer une conception du christianisme particulière ? N'y aurait-il pas dans l'identité et la religiosité judéo-converses des traits particuliers qui témoigneraient d'une manière de foi du souvenir ? De l'apostat Pablo de Santa María (ancien rabbin puis évêque de Burgos) jusqu'à sainte Thérèse d'Avila et Luis de León, de grandes figures religieuses d'origine judéo-converse ont rédigé des oeuvres abondantes qui témoignent de leurs représentations mentales, aspirations spirituelles et constructions théologiques. Si les sentiments religieux et les élaborations savantes varient inévitablement selon les personnalités et les époques, restent néanmoins au long de la période une certaine cohérence et des réminiscences nostalgiques d'un passé ancestral. Nombre de thèmes ainsi se répètent : la continuité entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance, l'exil, la prison, l'enfermement, en même temps que l'aspiration à une évasion, à une illumination divine. Dans le prolongement de l'Ancien Testament, le chemin du salut continue de passer par la Terre promise et fait retour à Jérusalem, en quoi se confirme la persistance perpétuée d'une foi du souvenir en quelque sorte sublimée.

10/2023

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Littérature française

Le Retournement

Le Retournement tient à la fois de l'archéologie familiale, de la généalogie historique, du questionnement identitaire et de la fouille existentielle : un texte autobiographique qui semble emprunter au genre littéraire de l'autofiction et aux sujets d'actualité (l'identité, le genre, la religion...) pour mieux les subvertir. Comment le juif honteux de l'enfance est-il rendu à son judaïsme par la rencontre amoureuse avec son double inversé ? Manuel est un descendant de Juifs alsaciens par la mère et de la communauté judéo-provençale des Juifs du Pape par le père ; Nour est une arabe d'Achrafieh, née à Boulogne, d'origine grecque-catholique. D'un côté, des minorités persécutées ; de l'autre, une minorité schismatique et persécutée : la rencontre improbable et fusionnelle de Carpentras et de Beyrouth ! Ils ont en partage l'aristocratie des opprimés qui ont retourné la persécution en distinction, mais doivent composer avec des univers culturels si différents que tout leur est sujet de querelle, source d'une histoire d'amour souvent drolatique. Et voilà que celui qui voulait être Swann, à naviguer habilement dans les eaux hostiles du beau-monde (sa belle-famille d'Ormesson par la grâce d'un premier mariage) et du Paris des lettres, se retrouve appelé au Liban " Abou Hadri " : le père d'Hadrien. L'auteur ressuscite ici les mondes engloutis : les fantômes de sa famille sur laquelle plane l'ombre de morts plus présents que les vivants, le génie de la Jérusalem du Comtat-Venaissin, sa lignée d'ancêtres improbables où Nostradamus côtoie Maimonide et Bernard Lazare donne la main à Adolphe Crémieux. Placé sous le signe d'une inquiétude mêlée d'ironie, ce récit est la plus merveilleuse réfutation qui se puisse imaginer à l'assignation identitaire qui caractérise nos temps modernes.

01/2022

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Histoire internationale

Eichmann au Caire. Et autres essais

Adolf Eichmann était l'un des organisateurs des camps de concentration nazis. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, il a réussi à échapper aux Alliés et s'est installé en Argentine où il a vécu sous une fausse identité jusqu'en 1960, avant d'être kidnappé par des agents du Mossad israélien. Conduit secrètement en Israël, il a aussitôt été jugé, condamné à mort et exécuté, le 31 mai 1962. A l'époque, l'affaire Eichmann a eu un retentissement considérable et l'on sait que Hannah Arendt lui a consacré un ouvrage devenu rapidement un classique de la philosophie politique, Eichmann à Jérusalem ou la banalité du mal. Le premier article de ce livre traite de la réception de cet événement dans le monde arabe, et plus précisément en Egypte. Le choix de ce pays n'est évidemment pas anodin. En effet, sous la direction de Nasser, c'était le porte-drapeau du nationalisme arabe, le champion de la lutte contre Israël, et il n'était pas rare en Europe et aux Etats-Unis de lire dans la presse des articles l'assimilant au fascisme, et même au nazisme. Or, Gilbert Achcar, se fondant sur la couverture du procès Eichmann par le quotidien officieux Al-Ahram, alors dirigé par le confident de Nasser, Muhammad Hassanayn Haykal, a régulièrement dénoncé autant les crimes nazis que l'usage qui en a été fait par la propagande israélienne pour justifier l'expulsion des Palestiniens et le déni de leurs droits nationaux. Dans les deux autres articles, l'auteur revient sur son ouvrage Les Arabes et la Shoah, qui, à sa parution en 2010, a suscité de furieux débats tant aux Etats-Unis et en Israël qu'au Liban et dans d'autres pays du monde arabe. ?? ?? ?? ??

09/2012

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Littérature française

Bilkis

Août 1885. La guerre est finie. Après cinq ans de captivité, le jeune officier Arnoult de Scharnast retrouve la ville de Branes et sa famille, où sa mère ne lui réserve pas un bon accueil. A cette déception et à l'amertume des années de camp s'ajoute un mariage mal assorti - toutes choses qu'Arnoult, devenu préfet de Branes, veut effacer en s'attachant à son grand dessein: l'embellissement, l'assainissement et le développement de la métropole. Pour cette tâche, il trouve un conseiller en la personne de Baldassare Mariasert, peintre architecte aux talents démiurgiques. Sur cet étrange Baldassare, venu d'on ne sait où, le temps semble ne pas avoir de prise. L'architecte attire dans l'entourage du préfet plusieurs autres personnages qui, comme lui, sont étrangers au temps, notamment deux femmes, mystérieusement dotées d'une interminable jeunesse. L'une est une aventurière cynique. L'autre, une chanteuse bouleversante. Toutes deux sont fascinées par un portrait de femme que possède Arnoult, et qui remonte aux années 1780. Ce portrait serait, pour elles, la clé de leur destin, car l'une craint de perdre - par lui - sa jeunesse, tandis que l'autre veut - par lui - vieillir. Bilkis présente onze scènes de la vie d'Arnoult, de sa jeunesse jusqu'à sa mort en 1935, tout en suivant l'évolution de la ville qu'il remodèle. Le destin du préfet semble pris au trop beau piège des songes mis en œuvre par l'architecte Baldassare. Ces songes sont eux-mêmes hantés par la vieille histoire du roi Salomon reconstruisant Jérusalem. Le sage légendaire disputa, dit-on, l'amour de la reine de Saba - Bilkis - avec Hiram, l'architecte du Temple. Les personnages du mythe rôdent ainsi autour des grands travaux de Branes et du volontarisme moderniste dans lequel Arnoult s'est lancé à cœur perdu.

09/2005

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Religion

TERRES FERTILES POUR L'EVANGILE. Essai d'ajustement des pratiques ecclésiales aux promesses d'une culture nouvelle

Hier, les chrétiens occidentaux n'ont pas réagi de la même façon à la victoire des valeurs modernes sur celles de l'ancienne culture. Aujourd'hui, ils ne réagissent pas de la même façon à la relativisation des valeurs modernes par d'autres valeurs. Résultat : les Eglises chrétiennes occidentales sont marquées par un pluralisme interne. Ce pluralisme ne compromet pas nécessairement la joie de la rencontre de Dieu en Jésus-Christ, ni le rayonnement de ses témoignages personnels. Mais, faute d'espaces et de procédures favorisant un dialogue franc et libre, ouvert et confiant, il affecte inévitablement la possibilité d'un témoignage collectif signifiant par sa cohésion. Il freine l'acclimatation rapide de nouvelles promesses dans les représentations et les pratiques ecclésiales. Il provoque ainsi une rupture de tradition entre générations. Il gêne l'invention de gestes prophétiques collectifs, indiquant un dépassement possible des exigences de la morale commune. Les Eglises du Christ ne peuvent pas s'accommoder de cette situation. Elles sont invitées à contribuer plus activement à la construction persévérante d'un monde plus juste et plus fraternel, et à attester à l'intérieur de cet effort que l'amour est plus fort que l'échec ou la mort. Pour y parvenir, il leur revient de reconnaître leurs différentes familles spirituelles, et d'instaurer les espaces et les procédures de dialogue qui font aujourd'hui défaut. Il leur incombe aussi de repréciser, comme au Concile de Jérusalem, les exigences minimales de leur communion. Toute la question est de savoir comment. L'hypothèse de travail ici présentée n'a pas la prétention de vider cette question. Elle se propose seulement comme une pièce à casser, à modifier ou à compléter en Eglise. Dans la conjoncture, rien n'est pire qu'un silence résigné.

11/1998

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Littérature française

Rêve Prémonitoire en Israël

En centrant sa narration sur le Kikar et en brossant un tableau coloré mais sans concession et parfois même polémique, du microcosme que se sont constitués les Juifs francophones en Israël, à Netanya, Ashdod et Jerusalem, l'auteur Ole Hadash, aborde de nombreux sujets de réflexion dans des mises en scène de débats aux personnages à la faconde aiguisée, dans un style alerte et agréable qui ne manquera pas de retenir l'attention du lecteur jusqu'à son terme et l'inviter à se forger sa propre réflexion sur de nombreux sujets. Singularités et paradoxes, excès et évidences : le peuple juif a-t-il été élu à la majorité absolue ? La foi sans raison a-t-elle toujours raison ? les Tunisiennes sont-elles de fortes têtes ? Le prosélytisme juif a-t-il existé? L'antisémitisme, l'antisionisme, la superstition, la double alliance, les origines berbères... et bien d'autres sujets sont abordés avec verve et non sans délicatesse. Ainsi, la politique se mêle-t-elle à la religion, la raison à la foi, l'influence des Lumières se confronte-t-elle à la place prépondérante des rabbins. Sensibilité et humour s'entremêlent en continu avec un zeste discret de philosophie dans un écheveau de controverses sur le sinueux chemin du "Juif ou Français" : le questionnement succèdera aux phases d'interrogation et de jugement, pour aboutir à celles de l'introspection et du miroir. Ainsi, le "Rêve Prémonitoire" deviendra-t-il réalité "en Israël" au bout d'un chemin initiatique certes chaotique au début, pour déboucher au final en forme d'apothéose sur une Techouva complète, et ce, en conformité avec le souhait de l'Illusionniste, du Magicien, de l'Horloger comme disait Voltaire, du Hasardeux comme disait Cocteau, du Vieux comme disait Einstein... du Divin quoi !

10/2014

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Littérature étrangère

Le déluge

Le Déluge est le dernier ouvrage publié de Leïb Rochman, écrivain aux textes rares et dont l'immense roman À pas aveugles de par le monde fait figure de chef-d'oeuvre inégalé de la littérature yiddish. Paru peu avant sa mort en 1978, et quelques mois après avoir reçu le prestigieux Prix Israël dans le pays où il s'est installé en 1950, Le Déluge regroupe dix nouvelles que travaille le thème central de l'oeuvre de Rochman : La tentative d'extermination des Juifs d'Europe et la possibilité pour la communauté d'y survivre. Fidèle à son travail formel sur la possibilité de dire, d'écrire, de figurer ce qui se joue dans l'indicible, le style de Rochman atteint ici son apogée. Comme dans le reste de son oeuvre, mais de manière encore plus éclatante dans ces nouvelles, l'auteur livre des textes qui mélangent allègrement réalisme et fantasmagorie et flirtent avec le fantastique. Tout ici est visions, celles du narrateur qui parle à la première personne – sauf dans la première nouvelle. On y retrouve les obsessions de Rochman : la destruction du monde, la mise à mort des hommes et la coexistence des morts et des vivants. Dans une écriture hallucinée, l'auteur nous entraîne au coeur des ténèbres, dans un camp à peine démantelé où des femmes donnent naissance à des enfants de cendres (L'arc-en-ciel), sur les pas d'un homme que les visions assaillent alors qu'il tente de fuir le ghetto avant l'assaut (Lumière dans la nuit), au coeur d'une Jérusalem cauchemardesque hantée de cadavres (La Ronde), pour ne citer que quelques-uns de ces textes à la puissance et à l'intensité dévastatrices.

02/2017

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Religion

Les Pères Blancs entre les deux guerres mondiales. Histoire des missionnaires d'Afrique (1919-1939)

Cet ouvrage continue l'histoire de la Société des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs), commencée dans deux livres précédents de cette collection - ceux de Jean-Claude Ceillier et d'Aylward Shorter - pour la période allant de 1919 à 1939. Fondée en 1868 par Mgr Lavigerie, la Société a concentré toutes ses activités missionnaires sur le continent africain, à part un seul poste à Jérusalem. En Afrique subsaharienne, les missionnaires sont arrivés avant la domination politique européenne sur le continent. Mais, entre les deux guerres, la Mission s'est développée dans le cadre du système colonial français, belge et britannique. Le but premier du missionnaire était religieux. Il ne s'agissait pas d'enseigner quelques formules et de baptiser, mais d'infuser chez le nouveau chrétien une foi profonde et un style de vie à l'imitation du Christ. L'influence de la Mission débordait largement sur la société africaine. Chaque poste de mission consistait en une organisation complexe de communautés de vie, administrée par les Pères, avec souvent un ou plusieurs Frères chargés des choses matérielles, un couvent de Soeurs et une équipe de catéchistes. Entre les deux guerres, les Pères Blancs ont travaillé dans de nombreux pays, en partant d'Alger, au Nord du continent, jusqu'au Malawi sous l'équateur. Bien qu'ils aient reçu la même formation, ils ont su adapter leurs méthodes d'approche aux circonstances de chaque vicariat. A chaque région sa particularité, dessinée par le contexte. C'est là l'histoire d'une seule société missionnaire, et comme il est impossible de tout dire, cette histoire est relativement partielle. Il reste encore une abondance d'informations et de documentation pour d'autres historiens désireux de poursuivre cette étude.

04/2015

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Littérature étrangère

Sotah

Les Reich, famille juive ultra-orthodoxe, de huit enfants vivent modestement à Jérusalem. Le père un homme pieux et bon. étudie et enseigne toute la journée. C'est la mère, une force de la nature, qui comme cela est fréquent dans ce milieu, gagne l'argent du ménage et tient le foyer. Dvora l'aînée, se marie tardivement (à vingt ans!) avec un homme peu attirant mais gentil dont elle apprendra progressivement à apprécier les qualités. C'est surtout Dina, la cadette, que le lecteur suivra pas à pas. Ravissante et fragile, elle se marie à 17 ans, sans enthousiasme, avec Judah Gutman, un menuisier de vingt-six ans, géant timide et maladroit. Peu après son mariage, la jeune femme se laisse éblouir par Noah Saltzman, un voisin peu scrupuleux, membre de la même communauté. Elle est bientôt accusée d'adultère par la Brigade des moeurs qui sévit clandestinement dans son quartier. Sa vie bascule. Pour éviter qu'un scandale jette l'opprobre sur sa famille, elle est contrainte de quitter les siens sans un mot. Elle devient aide ménagère dans une famille juive assimilée de New York, qui ignore tout de son histoire. Malgré la gentillesse de sa famille d'accueil, elle peine à vivre dans cette société qu'elle perçoit comme individualiste, tournée vers la consommation et les loisirs. Une société radicalement différente de celle qu'elle a connue. Dans ce roman, Naomi Ragen fait pénétrer le lecteur au coeur mémo du milieu juif ultra-orthodoxe et le confronte au monde moderne. Elle dépeint avec tendresse, cette société soudée, respectueuse de valeurs fortes et n'hésite pas à dénoncer le fanatisme de certains groupes, les injustices et les abus, tout particulièrement en ce qui concerne le statut de la femme.

06/2009

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Histoire internationale

La question de Palestine. Tome 5, La paix impossible (1982-2001)

Juin 1982-janvier 2001 : si cette vingtaine d'années est marquée, en Israël et dans les territoires palestiniens, par de nombreuses violences, elle voit aussi la mise en place de ce qu'on appelle depuis le processus de paix. Se confrontent ici deux logiques : la situation sur le terrain et les initiatives diplomatiques. Henry Laurens propose une chronique détaillée de la première comme des secondes, tout en exposant les évolutions politiques internes aux différentes parties impliquées - l'Autorité palestinienne et Israël, mais aussi les Etats-Unis, la Syrie, l'Egypte. Il explique avec clarté les avancées, les revirements, les blocages et les principaux points d'achoppement, rendant intelligibles des notions et des événements qui paraissent parfois obscurs aux non-spécialistes. En se plaçant au plus près des acteurs, il montre toute l'importance du facteur humain dans des négociations qui concernent des peuples et des territoires. Dans cet ouvrage sans équivalent, issu d'un enseignement de plusieurs années au Collège de France, Henry Laurens poursuit sa grande synthèse historique d'un conflit qui trouve ses origines à la fin du XVIIIe siècle. Tout en exposant les évolutions politiques internes aux différentes parties impliquées - l'Autorité palestinienne et Israël, mais aussi les Etats-Unis, la Syrie, l'Egypte. -, Henry Laurens retrace minutieusement les discussions bilatérales ou multilatérales, de sommet en sommet. Il explique avec une grande clarté les avancées, les revirements, les blocages et les principaux points d'achoppement (le retour des réfugiés, la question de Jérusalem, les frontières de 1967.).En se plaçant au plus près des acteurs, il montre combien le facteur humain peut avoir de l'importance dans des négociations qui tournent autour de peuples et de territoires.

09/2015

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Mahomet

Mahomet et le Coran : la révélation. Précédé d'une introduction sur les devoirs mutuels de la philosophie et de la religion

Mahomet est né en 570 dans la ville de La Mecque (située dans l'actuelle Arabie Saoudite). Il était membre de la tribu des Quraychites, une tribu marchande. Orphelin, il fut élevé par son grand-père et son oncle. Quelques années plus tard, Il épousa une veuve qui lui donnera quatre filles. Sa mission de Prophète de l'islam débuta en 610, lorsqu'il eut la révélation du Coran pour la première fois dans les cavernes proches du mont Hira. C'est là qu'il reçoit la première des 114 révélations qui vont constituer le texte sacré des musulmans : le Coran. Trois ans plus tard, Mahomet commença à prêcher. Il attira quelques disciples, mais ses discours sur le Dieu unique n'étaient guère appréciés à La Mecque où la plupart des gens vénéraient des idoles et de nombreux dieux païens. Un voyage effectué en une nuit jusqu'à Jérusalem sur le dos d'une monture céleste (al-Buraq) et une ascension au ciel sont deux épisodes surnaturels qui interviennent avant que Muhammad et la communauté des premiers fidèles ne soient contraints, en 622, à s'exiler à Yathrib (la future Médine) : c'est l'hégire qui marque le début du calendrier musulman. Finalement, il se rendit dans la ville de Médine, qui devint le centre d'une importante civilisation islamique Muhammad n'est pas qu'un guide spirituel ; il est aussi le chef temporel des musulmans dont il conduit les expéditions lancées contre les infidèles. De son vivant, l'Arabie est convertie à l'islam ; ses successeurs, les califes, poursuivront cette expansion. Muhammad meurt en 632 ; il est enterré à Médine et son tombeau devient le second Lieu saint de l'islam.

05/2022

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Sciences historiques

Les arbres, témoins de l'histoire

Si l'on tonnait le travail photographique de Richard Melloul avec ses portraits de très nombreuses personnalités, c'est cette fois-ci aux arbres qu'il offre son regard. Alors que son métier l'a amené à Auschwitz, en Pologne, Richard Melloul se met à observer cet arbre planté à l'entrée du tristement célèbre camp n°1, toujours là des décennies après la Shoah. Et le photographe de méditer : "Vieux parfois de plusieurs siècles, combien sont-ils à travers le monde, ces témoins passifs de l'Histoire ? Qu'ont-ils vu ? Que pourraient-ils raconter ? Quels secrets conservent-ils dans leur longévité ? " Dès lors, au cours de ses voyages, Richard Melloul n'a de cesse de photographier ces arbres témoins d'événements grandioses ou bouleversants. Voici un livre dans lequel les photographies et les mots se rencontrent et s'éclairent pour nous conter l'aventure pleine de sensibilité d'une trentaine d'arbres à travers le monde : les oliviers du Christ à Jérusalem ; le sophora de Marie-Antoinette à Versailles ; l'arbre qui a vu tomber John Lennon aux abords de Central Park ; le marronnier qui a permis à Anne Frank de garder espoir, à Amsterdam, alors qu'elle fuyait les persécutions nazies ; le figuier au pied duquel Bouddha a atteint l'éveil, en Inde ; les arbres qui ont inspiré Monet, Renoir ou encore Van Gogh ; l'arbre-refuge de Nelson Mandela dans son village natal d'Afrique du Sud ; le sombre platane sur lequel Albert Camus a trouvé la mort ; le Gingko biloba qui a survécu à l'explosion de la bombe atomique à Hiroshima ; ou encore ce conifère qui marque la frontière au-delà de laquelle plus aucune vie n'est possible, plus rien ne pousse... Une ode à ces arbres qui restent, immuables, dans la tourmente et la folle équipée des hommes.

10/2019

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Conflit israélo-palestinien

Une terre doublement promise. Israël-Palestine : un siècle de conflit

" Le massacre du 7 octobre dans le sud d'Israël, commis par des terroristes venus de la bande de Gaza, a ouvert une crise majeure, historique, aux répercussions mondiales. La guerre israélienne contre le Hamas n'en est qu'un des aspects. Mais l'histoire n'a pas commencé le 7 octobre. Cet événement tragique s'inscrit dans un contexte et une histoire qui se brouillent dans le flot d'informations et d'émotions générées par la guerre. Ce livre se propose de revenir sur le temps long de l'histoire, en se basant sur une expérience de quatre décennies. J'ai fait mon premier reportage dans cette région en 1982, à Gaza justement, où j'ai suivi les funérailles du président égyptien assassiné Sadate à la télévision égyptienne, dans la maison du représentant officieux de Yasser Arafat... J'ai été correspondant de Libération à Jérusalem au moment de la seule tentative de paix israélo-palestinienne du dernier siècle, les accords d'Oslo de 1993, symbolisés par la poignée de mains Rabin-Arafat. J'ai suivi et documenté chaque étape de cette histoire chaotique, jalonnée de moments dramatiques - le massacre d'Hébron, l'assassinat de Rabin, etc - et d'autres périodes d'espoirs vite déçus. Le livre puisera à la fois dans ces quatre décennies d'archives qui sont autant de témoignages sur le vif, dans un retour sur le terrain à Hebron avec un texte inédit, et dans une analyse détaillée et fouillée de la crise ouverte le 7 octobre, un tournant dans cette histoire pourtant chargée, dont on ressent les impacts jusqu'au coeur de la société française. Les photos du photographe libanais Fouad Elkhoury, qui m'a accompagné à des moments importants dans les territoires palestiniens, enrichiront cet ouvrage. " Pierre Haski

01/2024