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Bestiaire médiéval. Enluminures

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Généralités

Les mondes de l'esclavage. Une histoire comparée

CNLAfrique – Cet ouvrage d'une ambition exceptionnelle présente sous une forme accessible à un large public une histoire inédite de l'esclavage depuis la Préhistoire jusqu'au présent. Il paraît vingt ans après le vote de la loi Taubira, alors que la prise de conscience du passé esclavagiste est chaque jour plus aiguisée au sein de la société française.

L'histoire de l'esclavage, trop longtemps tenue pour une forme de passé subalterne, est ici replacée au coeur de l'histoire mondiale. Le livre renouvelle une approche comparée dans l'étude du phénomène esclavagiste, qui conduit le lecteur de l'Inde ancienne aux Antilles du xviiie siècle, de la Chine des Han jusqu'au Brésil colonial, de l'Egypte médiévale à l'Ouganda contemporain. Loin de banaliser la singularité monstrueuse de l'esclavage colonial issu de la traite transatlantique, la comparaison contribue à l'éclairer. Ce livre fait donc le pari de la connaissance et de la réflexion, convaincu que le savoir historique offre des ressources critiques qui ont le pouvoir d'émanciper. Le parti pris du monde et la perspective comparatiste qui sont la sienne souhaitent enrichir les scènes et les figures depuis lesquelles relire notre histoire, mais aussi, espérons-le, tracer des chemins vers d'autres futurs possibles. Avec plus de 50 auteurs et autrices de 15 nationalités différentes.

Epilogue par Léonora Miano, écrivaine et essayiste. Conclusion par Orlando Patterson, sociologue et professeur à Harvard University. Direction d'ouvrage : Paulin Ismard, historien, professeur d'histoire ancienne à l'université Aix-Marseille. Coordination : Benedetta Rossi, historienne et anthropologue, professeure à University College de Londres, et Cécile Vidal, historienne, directrice d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage.

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Esotérisme

Vestiges gnostiques

Au milieu du XIXe siècle, quatre-vingts ans avant la découverte fortuite d'un trésor de manuscrits gnostiques dans un dépôt en Egypte, CW King a rassemblé ce que l'on savait sur les gnostiques dans ce livre. A cette époque, il n'y avait que trois sources d'information sur le gnosticisme : les polémiques contre eux par les premiers écrivains chrétiens , la Pistis Sophia , et un fouillis d'images déroutantes et d'inscriptions cryptiques sur des pierres précieuses et des amulettes de l'époque romaine. Malgré toutes les pièces manquantes du puzzle, King a réussi à rassembler une image des Gnostiques qui est encore citée aujourd'hui comme faisant autorité. Plutôt qu'un groupe monolithique, les Gnostiques avaient des croyances très diverses. Certains pensaient que Jésus était un homme, tandis que d'autres pensaient qu'il était un Dieu, et certains croyaient qu'il n'était devenu un Dieu qu'après avoir été baptisé. Certains croyaient en une lutte entre le bien et le mal, d'autres n'étaient pas dualistes. La plupart avaient des systèmes complexes d'intermédiaires très variés entre la divinité ultime et l'humanité. A première vue, cela semble polythéiste, mais c'était plutôt une tentative de résoudre le problème de la façon dont un Dieu parfait pourrait créer un monde imparfait. Beaucoup de ces Eons sont devenus plus tard les démons et les anges de la magie médiévale et de la Renaissance. King cherche des liens avec des symboles et des croyances gnostiques loin, de l'Inde aux Templiers, aux Rosicruciens et aux Illuminati. Il discute du culte de Mithra et de Sérapis et donne de nombreux exemples de sorts et de talismans magiques romains et grecs. Il discute de la date de naissance truquée de Jésus, des marques des maçons et de Simon Magus. Le livre est une visite fascinante de la connaissance cachée.

09/2021

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Théâtre

Falaise

A la fin du Moyen-Age, dans un village français, la truie d'un couple de paysans dévore leur enfant. Mais cette truie, au lieu d'être tuée et oubliée, est jugée telle un être humain, vêtue de hauts-de-chausses et exécutée dans un spectacle pénal surréaliste. Ce procès, qui tient autant de la manoeuvre politique que du carnaval antique, est vigoureusement contesté par le prêtre Jean qui s'oppose, au milieu des débats chicaneurs des avocats et des juristes, au Vicomte Rigaud qui voit dans cette affaire le moyen de révolutionner son pouvoir. Confronté à l'étude académique du droit et notamment de la révolution médiévale du droit romano-canonique, Falaise tente de donner un récit à cet événement fondateur de la politique occidentale, pourtant mal connu. Ce que perçoit le Vicomte dans le procès d'une truie meurtrière, c'est la possibilité de régler les conditions aléatoires du vivant par le recours à une technique au sens premier du terme, le droit et ses syllogismes savants. Le Vicomte est la première victime des procédures de domination qu'il importe à Falaise et des fascinations puissantes qu'elles recèlent : comiquement attiré par un savoir qui promet à son pouvoir les décorations froides du juridisme romain et des raisonnements logiques, il se fait l'instrument du Siècle contre les arguments théologiques du prêtre Jean. Le prêtre Jean est une création littéraire dont aucun recueil d'archive ne nous donne d'exemple : il incarne une volonté désespérée de s'opposer à la marche politique du monde, sous l'égide des récits héroïco-scientifiques. Et il perd, car sa méthode est celle des martyrs. Falaise n'est pas une chronique historique : il est une tentative de faire pièce à certains mécanismes inconscients de la brutalité quotidienne. Sa fin est tragique et son ton comique et ridicule, comme il sied en politique.

03/2022

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Népal

Népal 10ed

Un guide entièrement repensé, en phase avec les nouvelles tendances du monde du voyage : abondamment illustré pour offrir un avant-goût de la destination, clair et synthétique pour construire facilement son itinéraire, riche en conseils et astuces pour des expériences au plus près des habitants. Cinq auteurs amateurs de randonnée et d'expériences culturelles, qui ont sillonné les vallées et les hauteurs himalayennes, exploré villes et villages sherpa partagent leurs découvertes. Katmandou, Pokhara, l'Annapurna, le stupa de Bodhnath, la vallée du Langtang, le camp de base de l'Everest, tous les sites majeurs décryptés, et des clés pour découvrir des lieux insolites ou méconnus. Les conseils des auteurs pour découvrir le Népal autrement (voyager en hiver, l'architecture médiévale des temples et palais, les meilleurs restaurants et bars de Katmandou ou de Patan, les ruelles de Bhaktapur, la spiritualité à Gorkha, la faune du parc national de Chitwan, l'observation des oiseaux dans la région du Teraï, le trekking responsable). Une section entière sur le choix et la préparation d'un trek (courts ou plus longs), la description d'itinéraires pas à pas pour chaque région : Everest, Annapurna, vallée du Langtang, Gosainkund, Manaslu et zone d'accès restreint. De nombreuses activités en plein air sont proposées (il n'y a pas que la randonnée ! ) : kayak, canyoning, rafting, vélo, parapente, etc. Des sections ciblées pour découvrir le Népal selon ses envies : les principaux sites culturels, les mythes et mystères de l'Himalaya, le bouddhisme, les temples et monastères, la diaspora tibétaine... Des focus sur la cuisine du Népal, les festivals culinaires, les repas de fête et les boissons typiques. Des conseils indispensables sur la santé (vaccin, hygiène, mal des montagnes) et la sécurité dans le pays (séismes, avalanches, inondations).

10/2023

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Thèmes picturaux

Le Nu

LE LIVRE La représentation du corps considéré en quelque sorte dans son état essentiel, c'est-à-dire nu, apparaît consubstantielle à l'histoire de la figuration humaine. Elle n'a pourtant pas été le fait de toutes les latitudes ni de toutes les époques. D'autres y ont vu, au contraire, le support privilégié de leurs idéaux culturels, sociaux voire religieux et, au-delà, de leur vision ontologique elle-même. La tradition figurative artistique occidentale se signale ainsi par une récurrence spectaculaire de la représentation du corps nu de l'homme, de la femme et de l'enfant, spécificité que les grands musées d'art d'Europe ou d'Amérique du Nord permettent de vérifier avec éclat. L'histoire de la nudité dans l'art couvre en Occident un ensemble vertigineux de siècles interrompu par la parenthèse médiévale. L'un des objets de ce livre est d'étudier comment la légitimation du Nu a pris son essor, s'est imposée, et comment elle est aujourd'hui entrée en déclin au point de devenir inintelligible à une part croissante de nos contemporains. Les différents récits "fondateurs" de la civilisation héllenique font ici l'objet d'une attention particulière. Il s'agit d'étudier tout d'abord la fortune de ce legs au fils des siècles et comment il parvint à fusionner avec une religion chrétienne fondée sur le dogme de l'Incarnation qui absorba tout ce qui était assimilable au sein de l'héritage païen. Sont exposés ensuite les heurs et malheurs de la représentation du corps nu jusqu'à notre époque fertile en débats et en vives controverses sur un sujet - la représentation de la corporalité - qui paraît devoir être soustrait perpétuellement à la banalité.

05/2023

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Romans historiques

Monsieur le Consul. Le fils du Consul. Anne Marie

On disait toujours de Lucien Bodard, le Prince des grands reporters, que sa monumentale histoire de la guerre d'Indochine avait plus de qualités d'évocation et de vie que le plus romanesque des romans. C'est en 1973 que Bodard deviendra romancier, et ce fut Monsieur le Consul ou la découverte, par un enfant ravi, d'une Chine encore médiévale, mise à sac par les seigneurs de la guerre, où Albert, consul de France, Monsieur le Consul, se débat pour mener à bien la construction d'un chemin de fer qui relierait le Sichuan au Tonkin. Le petit Lulu voit tout, raconte tout, de l'élégante arrogance d'Anne Marie, sa mère bien-aimée, à la misère, aux têtes coupées, aux fastes de Shanghai. Monsieur le Consul sera couronné par le prix Interallié. Deux ans plus tard, Bodard récidive avec Le Fils du Consul. Cette fois, nous sommes au Yunnan, dans une Chine nouvelle où gronde la révolution. Une Chine où les Blancs ont peur. Voyous, putains, barbouzes, ambassadeurs, encore une fois Bodard n'épargne personne, ni l'ordre colonial, ni le duel toujours recommencé de la mésentente de ses parents qui, en 1981, lui fera écrire le fabuleux Anne Marie, qui obtiendra le prix Goncourt. A travers Anne Marie, Lucien Bodard ne raconte pas seulement sa mère et ses rapports avec l'homme qui gouverne le Quai d'Orsay, mais aussi l'univers des écoles de la grande bourgeoisie, celui des salons, de la puissance, et le désespoir d'un petit garçon qui hurle son besoin d'amour. Après la trilogie de La Guerre d'Indochine, voici, réunie dans ce volume, la trilogie romanesque de l'enfance de Lucien Bodard : ces trois livres ont consacré un nouveau très grand romancier dont on ne finira pas de savourer les personnages hors du commun et l'écriture singulière et somptueuse.

10/1999

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Archéologie

Châteaux et révolutions

Si les châteaux se définissent uniformément, au long du dernier millénaire et indépendamment des évolutions de leur architecture et de leur environnement comme des lieux emblématiques de pouvoir et d'autorité, les révolutions - sans majuscule - ne revêtent nullement une signification univoque et intemporelle. C'est seulement au XVIIIe siècle que s'est produite l'extension du terme 'révolution' hors du champ de l'univers et du domaine politique. Celui-ci fut mis en valeur, de manière éclatante, à partir de 1789 dans la continuité des expérimentations des révolutions anglaises de 1648 et 1688. Les contributions de cet ouvrage reflètent ces différences d'approches avec, pour point de départ, le rôle des châteaux conçus comme des creusets d'innovations architecturales depuis leur mise en défense médiévale jusqu'aux transformations d'une modernité fondée sur la marche continue du progrès et l'aisance de propriétaires, soucieux de bien être ou d'ostentation... A leur tour, ces bouleversements castraux ont pu servir de cadre aux manifestations révolutionnaires sous la forme de journées décisives pour le cours de la Révolution : ainsi des événements qui se sont déroulés à Versailles et à Vincennes, étudiés dans cet ouvrage. Ces infortunes de quelques grandes demeures royales se sont abattues sur maints châteaux seigneuriaux, punis, voués à disparaître ou dévolus à d'autres fonctions qui s'apparentent à des révolutions : ici, le château est devenu une prison ; là, il se transforme en un lieu d'industrie. Les exemples abondent de ces transformations propres au XIXe siècle en attendant l'éclosion touristique du XXe siècle et des conquêtes patrimoniales liées à la protection, à la sauvegarde, voire au choix sentimental d'une personnalité d'exception : c'est ainsi que cet ouvrage réserve une place privilégiée à Joséphine Baker et à son ancien château des Milandes en Périgord.

10/2023

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Histoire internationale

La guerre des images. De Christophe Colomb à "Blade Runner" (1492-2019)

Peut-on comprendre la guerre des images qui secoue notre temps sans chercher à en explorer les manifestations passées ? Peut-on mesurer l'importance de l'image aujourd'hui si l'on oublie le rôle décisif qu'elle a joué dans l'expansion planétaire de la culture occidentale ? Une piste s'ouvre, qui mène de Christophe Colomb à " Blade Runner ", de 1492 à 2019. Elle traverse l'Amérique hispanique des côtes de Cuba à Los Angeles, après avoir sillonné le Mexique colonial et moderne. Au fil des siècles, l'image venue d'Europe servit à propager la culture occidentale, à coloniser les êtres et uniformiser les mondes vaincus. Par vagues successives et ininterrompues, les images ont déferlé sur le Nouveau Monde : de l'image médiévale à l'image renaissante, de l'image didactique à l'image miraculeuse, et jusqu'aux images électroniques. Loin d'affronter passivement ces invasions, les populations indiennes, noires, métisses et espagnoles ne cessèrent de s'emparer des images qu'on prétendait leur imposer. Beaucoup parvinrent à en faire l'expression d'une identité, parfois l'instrument d'une résistance et d'une révolte. Rien n'est plus fragile que la maîtrise des images. A suivre les rebondissements de la guerre des images, on découvre un Mexique colonial et baroque qui paraît étrangement proche du monde où nous nous engouffrons : la fascination et l'omniprésence de l'image partout reproduite, le métissage des races, des religions et des cultures, le recours banalisé à la drogue, le déracinement des êtres et des mémoires. Terre luxuriante de l'hybride et des syncrétismes, le Mexique colonial déroule sous nos yeux un décor exotique et déroutant, en passe peut-être de devenir notre quotidien. Serge Gruzinski, directeur de recherche au CNRS, est notamment l'auteur de La Colonisation de l'imaginaire. Sociétés indigènes et occidentalisation dans le Mexique espagnol, XVIe-XVIIIe siècle.

01/1990

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Poésie

Lexique amoureux. La forêt de l'amour en nous ; Les feuillets de Khaoula ; Commencement du corps fin de l'océan ; Histoire qui se déchire sur le corps d'une femme

"Si la figure publique et internationale d'Adonis, à travers ses interventions journalistiques, ses déclarations fermes mais jamais tonitruantes, dans ses conférences et ses entretiens, est pour beaucoup de lecteurs celle d'un poète révolté contre les désastres du fondamentalisme, contre l'ingérence du religieux dans le politique et contre les naïvetés un peu idéalistes de l'idée même d'une révolution populaire, si aisément manipulable, il est probable que sa place dans l'histoire de la poésie sera conçue avec le temps comme plus complexe. Assurément, elle est singulière par son parcours d'enfant de paysans syriens devenu un intellectuel de haut rang, un érudit exceptionnel et un esprit remarquablement libre, sans la moindre pesanteur didactique, sans la moindre arrogance, mais aux arguments pointus et implacables, qui, pour revendiquer la modernité, n'en renie jamais pour autant le passé littéraire de sa langue, ni sa dette envers la grande poésie classique arabe, préislamique. Mais c'est aussi, ainsi que le prouve le choix de ces recueils tout habités de sensualité et de passion amoureuse, un poète qui aura su rendre aux femmes leur rôle et leur voix. En renversant bien des clichés sur la poésie arabe, en la laïcisant, en la démasculinisant, en l'affranchissant d'identités trop nationales, en l'universalisant, en la confrontant à d'autres expériences linguistiques, en se souvenant aussi de la leçon de la philosophie arabe médiévale, où lyrisme et rationalisme n'étaient pas contradictoires, et qui avait permis de préserver, d'approfondir et de transmettre l'héritage grec antique, il a créé un univers où le livre, le paysage, l'histoire, le corps se donnent mutuellement des armes, dans un renvoi de reflets tantôt sanglants tantôt aimants, à l'image de la lune, lumière de l'amour et du meurtre". René de Ceccatty.

09/2018

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Religion

Le Livre pelu (BM Provins, ms. 220)

Edité par la Société d'Histoire et d'Archéologie de l'Arrondissement de Provins. Collection "Documents et travaux", XVII. Diffusé et distribué par les Editions Dominique Guéniot. Titre complet : Le Livre pelu (BM Provins, ms. 220). Registre capitulaire de la collégiale Saint-Quiriace de Provins (1350-1398) enrichi de notes historiques (1020-1787). Texte édité et indroduit par François Verdier. Livre broché. 17 x 24 cm. 340 p. Contient un index général des noms de personnes et de lieux. Le manuscrit 220 de la Bibliothèque municipale de Provins, appelé Livre pelu, est un registre dans lequel les notaires des chanoines de la collégiale Saint-Quiriace de Provins ont enregistré tous les actes passés dans leur chapitre de 1350 à 1398. Dès le début du XVe siècle, dans les pages laissées blanches, les chanoines suivants ont, avec plus ou moins de méthode, rédigé des notes relatives à l'histoire de leur institution et de la ville. Le Livre pelu passa des mains d'un doyen à un autre jusqu'à la Révolution, et fut régulièrement annoté. Il s'agit donc, comme son titre du XVIIe siècle l'indique, d'un Registre commencé en 1350 dans lequel il y a plusieurs choses remarquables de ce siècle et des suivants. Ce texte, référence incontournable des érudits provinois, autant qu'ils pouvaient le lire, méritait une édition intégrale, grâce à laquelle les historiens futurs trouveront la matière de leur recherche : au fil des jours, l'enregistrement minutieux des actes révèle la vie canoniale médiévale, dans une de ses périodes les plus dramatiques, celle de la guerre de Cent Ans. De 1409, avec le doyen Jean Bailli, maître au collège de Navarre, jusqu'en 1787, sous la plume du célèbre chanoine Nicolas Ythier, l'histoire provinoise commence à prendre forme et à imposer certains de ses lieux communs et de ses légendes.

12/2012

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Sciences historiques

L'ennemie intime. La peur : perceptions, expressions, effets

" Sentiment d'inquiétude que l'âme éprouve à la présence ou à la pensée du danger " telle est la définition de la peur donnée par le Grand Dictionnaire universel dit XIXe siècle de Pierre Larousse. Ouvert dans les années 1970, le dossier de la peur, " composante majeure de l'expérience humaine ", s'attachait principalement à la fin de l'époque médiévale et à l'époque moderne. Il méritait donc d'être revisité et poursuivi à un moment où les sondages auscultent les arrière-pensées et tentent de dévoiler les angoisses du présent et celles de l'avenir. Pour les lexicographes et les spécialistes de la psychologie, la peur est d'abord " l'ennemie intime " des hommes et des femmes isolées ou vivant en collectivité. Mais tout le monde n'est pas accessible de la même manière à la peur. Des sociétés peuvent y succomber toute entière, d'autres y faire face. La peur, " sentiment universel " peut être réelle, provoquée par une menace attestée, mais elle peut aussi être imaginée et susciter davantage d'incertitude et d'angoisse que les peurs effectives face à un risque connu. Les peurs connaissent de multiples nuances et degrés et ne sont pas immuables. Elles fonctionnent souvent par cycle. La perception d'un danger et les craintes plus ou moins vives suscitées peuvent surgir brusquement, disparaître et resurgir. Pour aborder ce vaste territoire, les expressions, les perceptions et les effets ont été privilégiés à partir de quatre entrées : les images et les mots relatifs à la peur; les peurs suscitées par les éléments déchaînés; les peurs sociales et l'effroi suscité par une situation ou une catégorie; et enfin les peurs publiques allant de la frayeur face la guerre civile à l'anxiété devant les populations flottantes représentées par les mendiants.

12/2011

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Romans historiques

Le Mariage d'Anne d'Orval

Elle se redressa dans son lit, tremblante, respirant avec peine. Elle aurait voulu crier, appeler ses servantes qui dormaient dans la salle attenante, mais sa gorge était sèche. Et surtout, l'inquiétude qui l'avait saisie, toujours vive, la figeait. Dans sa chambre obscure, il lui semblait même sentir encore la présence indiscrète qui avait troublé son rêve de rencontre avec Clément de Merlieu. Elle n'avait pas de quoi faire de la lumière et ses pupilles s'écarquillaient tant bien que mal pour ne finalement rien voir. Pourtant elle était persuadée que quelqu'un se tenait dans un coin de la pièce. Affolée par cette certitude, elle resta éveillée jusqu'à l'aurore pour guetter ce recoin. Mais lorsque le soleil fit briller ses premiers rayons sur les ombres de sa chambre, elle réalisa que la place qu'elle avait surveillée était vide. Elle fut rassurée. Mais un très court instant : la lumière lui venait par un volet ouvert que chaque soir, elle le savait, ses servantes fermaient. Le mariage d'Anne d'Orval est un roman d'amour, de toutes les formes d'amour : tendresse, dévouement, déférence, admiration, vénération, dévotion silencieuse, attachement loyal et indissoluble, désir. Mais c'est aussi un roman de haine. Car, dans la Haute Auvergne médiévale qui offrit son cadre d'austérité et de bravoure à la vie d'Anne d'Orval, existait un sentiment qui, au contraire de l'amour, n'avait qu'une seule et unique signification : l'honneur. Nés tous deux de la beauté incomparable d'Anne d'Orval, la haine et l'amour s'affronteront néanmoins à armes inégales : la violence pour la première ; le courage pour le second. Vaincra celui qui comprendra que la vraie valeur de la beauté réside dans l'invisible.

03/2007

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Histoire de France

Deux hommes sur un cheval. L'homosexualité masculine au Moyen Age

Avec ce volume consacré à l'homosexualité masculine au Moyen Age, Didier Godard poursuit son projet d'écrire une Histoire des sodomites de l'avènement du christianisme à la Révolution française. Le grand public, dans l'idée qu'il se fait du Moyen Âge, n'est pas préparé à accorder une place importante à l'homosexualité masculine à cette époque. La volonté des théologiens médiévaux de faire silence sur la question a été efficacement relayée par les pudeurs des historiens. Pourtant ce n'est pas un hasard si le sceau de l'ordre du Temple représentait deux templiers sur le même cheval. Il constitue une bonne illustration de la place que tenait l'amour entre hommes dans la société chevaleresque et féodale. Tout au long de cette étude très riche, le lecteur rencontrera aussi bien des héros de sagas nordiques que des poètes andalous, des hérétiques que des papes, des esclaves que de puissants monarques, dans un contexte où l'état des mœurs et des mentalités limitait fortement l'efficacité des interdits prononcés par l'Église. Écrire l'Histoire, et en particulier cette histoire, c'est s'impliquer d'autant plus dans les enjeux de son temps que l'on paraît s'en éloigner davantage. Évoquer les unions médiévales entre personnes de même sexe, c'est éclairer nos débats sur le PACS et le mariage gay, en montrant qu'ils ne sont pas aussi nouveaux que nous le croyons, qu'ils répondent à un besoin permanent des sociétés humaines. Retracer la naissance conjointe de l'homophobie et de l'antisémitisme, la persécution médiévale des sodomites, des hérétiques, des sorcières, c'est enrichir la réflexion, plus que jamais nécessaire à notre époque, sur la liberté, la tolérance, l'acceptation de l'autre et la capacité des hommes à vivre ensemble, par-delà leurs différences.

08/2003

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Techniques artistiques

Petits trésors de boutis

Comme tous les trésors qui ont dormi plusieurs siècles avant de retrouver la lumière du jour, la broderie au boutis est enfin sortie, pour notre plus grand bonheur, des armoires et des coffres de mariage de part et d'autre du Rhône, à la fin du deuxième millénaire. L'histoire de la broderie " emboutie ", prestige de Provence et de Languedoc, se perd dans la nuit des temps. L'époque médiévale en revendique la primeur ; plus tard, sous Louis XIV, le monde des Manufactures, avec ses maîtres d'Art et ses Confréries, va l'ennoblir en apportant la perfection aux gestes de " mise en bosses ". Plus près de nous, des générations de grands-mères provençales ont su, dans leur grande sagesse, préserver ce véritable trésor, fleuron de leurs trousseaux, afin de perpétuer cet héritage avec talent et sensibilité. Cet ouvrage vous invite à découvrir, au fil des pages, tous les secrets ainsi qu'une quantité de petites astuces pour renouer sans difficulté avec la tradition du vrai boutis, savoir-faire provençal unique au monde. Vous y découvrirez également des broderies particulières et inédites de la petite Camargue : le véritable point dit " de Vauvert ", les " rosettes étoilées " aériennes et le piqué de Marseille tout en courbes et transparence. Illustré de photos magnifiques, l'ouvrage propose, dans l'esprit de l'époque, une foule de petits présents faciles et rapides à exécuter que vous offrirez, tout comme autrefois pour célébrer amour, naissance, amitié... (tableautins, pochettes et sacs décorés, albums, dessus-de-berceau ou de landau, coussins pour alliances...). Les explications détaillées de chaque fiche ont été conçues pour que vous puissiez à votre tour maîtriser l'art du boutis, tradition populaire qui se doit, pour l'honneur de tous et toutes, de rester bien fait.

10/2004

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Histoire de France

Les explorateurs au Moyen Age

Ce fut pour l'Europe médiévale une véritable révolution culturelle que de découvrir l'immensité du monde. Hormis l'islam, elle ne concevait pas qu'il pût exister quelque chose en dehors d'elle. Or voilà que, soudain, l'empire mongol de Gengis Khan et de ses successeurs faisant l'unité de l'Asie, des steppes de l'Europe orientale au Pacifique, allait lui permettre d'entrer en contact direct avec les civilisations de l'Asie centrale, de l'Inde, de la Chine et de pénétrer au coeur même des terres musulmanes. Religieux, ambassadeurs, marchands, aventuriers, ils furent des centaines à se hasarder sur les grandes routes terrestres ou maritimes de l'Asie. Le premier, au milieu du XIIIe siècle, Plan Carpin, s'enfonça dans une Tartarie inconnue, glaciale, farouche, et en revint acclamé par la foule, comme s'il ressuscitait d'entre les morts. Peu après, Rubrouck en rapporta un récit digne d'un ethnologue moderne. Puis ce furent bien d'autres dont Marco Polo, le plus connu, eut un émule en la personne du Marocain Ibn Battuta. En même temps, les Asiatiques vinrent en Europe. La voie était désormais tracée et l'ancien monde, en passe de former un système un peu cohérent. De ce formidable mouvement d'exploration qui dura plus d'un siècle et qui prit fin à la chute de l'empire mongol, il nous reste le souvenir de maints voyageurs et quelques livres qui sont autant de témoignages sur la foi, le courage, la naïveté, l'orgueil ou la simplicité de ceux qui les écrivirent. Ils relatent les souffrances endurées, les périls de la route et constituent un tableau à la fois vrai et féerique de terres lointaines dont l'Européen rêvera longuement quand il ne pourra plus s'y rendre.

05/1985

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Romans de terroir

Le sanglier de la forêt de Lonnes. Esquisse du comté de Savoie à la fin du XIVe siècle

Jacques Replat (Chambéry, 1807-Annecy, 1866) fut un des auteurs les plus en vue dans la Savoie du XIXe siècle ; très apprécié de ses contemporains, il publia plusieurs romans gothiques - se déroulant au Moyen Age et teintés de fantastique -, des poèmes également d'inspiration médiévale ou romantique, et des récits de promenades oniriques, mêlant l'humour, la vision, le souvenir et l'histoire. Le Sanglier de la forêt de Lonnes, publié en 1840, évoque le dernier duel judiciaire du comté de Savoie, en 1397 : il eut lieu à Bourg-en-Bresse entre le chevalier-poète Othon de Grandson et son rival Gérard d'Estavayé. Il en explore les sources - la mort suspecte du Comte Rouge Amédée VII à Thonon, l'amour de Catherine d'Estavayé pour Othon -, et prend pour symbole du mal qui rongeait la Savoie le grand sanglier qui hantait les forêts du Chablais et dont la malédiction devait être fatale aux temps héroïques : car avec la mort du Comte Rouge et celle du chevalier-trouvère, c'est toute une époque qui s'en va, avec ses valeurs, ses rêves, ses illusions, ses fantasmes - lesquels ne sont d'ailleurs pas dénués de force sur les événements : derrière leur voile, des forces mystérieuses sont à l'oeuvre. Poète et historien à la fois, Jacques Replat a dans ce roman recréé avec succès une période qui continue de susciter une forme de nostalgie : la Savoie féodale semble avoir touché au monde du rêve, comme un écho de la mythologie arthurienne alors si prisée en Europe. Evocation poignante, que celle du Sanglier de la forêt de Lonnes, et si typique de la littérature du Buon Governo (1815-1848) : on voulait renouer avec les vieilles racines, enfouies dans la brume des temps gothiques.

04/2015

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Histoire internationale

Histoire de Grenade

Grenade résonne comme un Eden profane. Au gré de ce livre se découvre l'histoire d'une ville monde où tout commence et tout finit sur la colline de l'Alhambra qui la domine. A ses pieds s'étalent des monuments insignes, peuplés du souvenir de ses Illustres : Ibn Zamrak, Salomon ibn Naghrila, Diego de Siloe, El Gran Capitán, Alonso Cano, Charles Quint et García Lorca... Ils sont maures, juifs, chrétiens ou athées. Ils sont artistes, poètes, vizirs ou empereur. Pour la première fois dans l'histoire, une civilisation - celle de l'Europe - accueillait un chef-d'oeuvre étranger à ses propres critères pour ce qu'il était, précisément parce qu'étranger, parce qu'il ne ressemblait à rien de ce qu'on admirait ailleurs, c'est-à-dire l'art antique. L'Alhambra fut reçue en palais arabe, et destinée à le rester. Ainsi, la conquête de Grenade rejoint la découverte de l'Amérique. L'une et l'autre témoignent d'un enchantement du monde, d'une piété rendue à la diversité des héritages humains et aux chemins innombrables de la beauté. Sophie Makariou est conservatrice générale du Patrimoine. Après avoir créé le département des arts de l'Islam dont la nouvelle aile a été inaugurée en 2012, elle a été nommée à la direction du musée national des arts asiatiques - Guimet en 2013. Ses recherches ont largement porté sur les interactions artistiques entre civilisations. Auteur de nombreux ouvrages, elle a assuré plusieurs commissariats d'exposition. Gabriel Martinez-Gros est professeur émérite d'histoire médiévale de l'Islam à l'université de Nanterre. Il a dirigé avec Lucette Valensi l'Institut d'études de l'Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM/EHESS) à sa fondation, entre 1999 et 2002. Ancien membre de la Casa de Velázquez, il est spécialiste de l'histoire d'al-Andalus.

04/2018

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Critique littéraire

La main coupée. Métonymie et mémoire mythique

Au commencement était la main, un fragment, la partie d’un tout. L’imaginaire s’en saisit parfois pour raconter l’histoire de la Relève du Temps, l’alternance de la naissance et de la mort à travers la dynamique du sacrifice. Cette problématique constitue la trame souterraine structurant bien des œuvres à travers l’immémoriale et implacable logique du « si le grain ne meurt… ». Un grand nombre de récits peuvent être déchiffrés grâce à cette clef qui donne sens à toutes ces mains insolites jonchant en particulier dans la littérature médiévale les textes : mains coupées en guise de punition ou dans le duel en prélude à la décapitation, mains rongées par la lèpre ou offertes en tribut, mains magiques enfin, ou desséchées par quelque péché secret ou la seule vieillesse. Et non loin de ces mains, de ces manchots l’on trouve volontiers des poissons, des oiseaux, des eunuques et des vierges, des marraines et des marâtres, des mannequins et des ymaiges, de drôles de pousses de gibet aussi, et beaucoup de jumeaux. Une o euvre emblématique, La Manekine de Philippe de Rémi, fournira le cadre narratif ainsi que les principaux motifs récurrents autour de la thématique de la mutilation : des traversées de grands océans, des accusations calomnieuses, de grandes disettes et de mélancoliques pêcheurs, mais également des Pâques radieuses. La métonymie engendre le double : amputation et génération forment un couple imprévu pour dire la guérison nécessaire du temps à travers la métaphore de la maternité et de la royauté à restaurer. Une main est coupée, un mannequin est brûlé, un sacrifice est donné au vieux bonhomme Temps pour le refaire jouvenceau, tandis que la Manekine, Reine mehaigniée, est enfin guérie et couronnée.

05/2010

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Sciences historiques

Cens et rentes à Paris au Moyen Age. Documents et méthodes de gestion domaniale, Pack en 2 volumes

L'étude des documents et méthodes de gestion domaniale à Paris au Moyen Âge fait ressortir le particularisme de la capitale. Dans un espace géographique constitué surtout de seigneuries ecclésiastiques, la typologie des sources foncières souligne une évolution de plus en plus marquée des censiers vers les comptes de censive et ne correspond pas à la répartition classiquement observée par les historiens : l'étude des textes remet en cause la notion même de valeur juridique qui distingue les censiers des polyptyques et des terriers, la valeur probatoire pouvant s'étendre à des documents non authentifiés comme les censiers et comptes de censive. L'état des sources reflète peu les puissances foncières et, malgré un corpus important, fait apparaître une destruction massive, soulignée par la subsistance lacunaire de minutes et de doubles mises au net. Chaque institution choisit en son sein un receveur chargé de la gestion du temporel, le recrutement soulignant la longévité des fonctions, les passerelles entre certaines d'entre elles, les liens de parentés entre les différents personnages, ainsi que la présence limitée des notaires, compensée par celle des juristes. Cens portés, grand format et caractère soigné des manuscrits montrent que chaque registre est établi sur le modèle du précédent et qu'ils ne sont pas destinés à être déplacés. L'étude des mises à jour met en évidence des codes propres à chaque institution. Si les censives sont stables, les comptabilités varient selon les établissements. Les budgets, positifs jusqu'au XIVe siècle, sont plus contrastés au XVe où criées et procès abondent, les modérations et les impayés étant très diversement comptabilisés. Paris se démarque ainsi, sur la période étudiée, par son caractère nettement urbain et par l'absence de terrier, l'intervention des notaires au milieu du XVIe siècle scellant l'apparition d'un nouveau type de registres inconnu de la période médiévale.

01/2009

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Religion

Montpellier

L'histoire du diocèse de Montpellier a pour cadre le département de l'Hérault. Il correspond aux cinq anciens diocèses de Montpellier-Maguelone, Agde, Lodève, Béziers et Saint-Pons de Thomières, auxquels il faut ajouter quelques paroisses des diocèses de Narbonne, Alais et Nîmes. Les origines chrétiennes ont été confiées à un assistant d'Histoire de l'Université Paul Valéry, Michel CHALON. Henri VIDAL, de la Faculté de Droit de Montpellier, Président de la Fédération historique du Languedoc-Roussillon, s'est chargé de la période médiévale. Les temps modernes sont présentés par Mireille LAGET, Maître-assistant d'Histoire, et l'abbé Xavier AZEMA, Docteur en théologie, auteur d'une thèse sur le jansénisme dans le diocèse d'Agde au XVIIIe siècle. Gérard CHOLVY, Directeur de l'U.E.R. d'Histoire à l'Université Paul Valéry, a veillé à la rédaction d'ensemble et rédigé les chapitres qui vont de la Révolution à nos jours. Auteur de deux thèses de doctorat sur la région, il a puisé sa documentation dans les archives et parfois dans le témoignage oral. Cette documentation permet d'aborder tout à la fois les courants spirituels qui animent les clercs et les laïcs, l'évolution des sentiments religieux – la « religion populaire », la pratique, la ferveur —, les œuvres et mouvements d'Action catholique à la veille de Vatican II… Le souci commun a été d'aller au-delà des aspects traditionnels de l'histoire ecclésiastique et d'aborder, par le biais de la vie du peuple chrétien, l'histoire des mentalités, riche en contrastes dans un pays qui vit s'affronter catholiques et protestants, Blancs et Rouges, le cardinal de Cabrières et Louis Lafferre, l'Eclair et le Petit méridional.

01/1976

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Latin - Grammaire

Grammaire. Livres XI - XII - XIII Les hybrides (participe, pronom)

Le groupe Ars grammatica poursuit, avec les livres 11 à 13, la traduction de la Grammaire de Priscien. Cette oeuvre majeure de l'Antiquité tardive, écrite à Constantinople au début du VIe siècle, est à la fois une synthèse et une refonte de la grammaire antique. Priscien y agrège les innovations alexandrines et les visées bilingues de l'enseignement pratiqué par les Latins en territoire hellénophone. Pilier de la culture occidentale, ce texte a été l'un des vecteurs essentiels de la description linguistique complexe à l'époque médiévale, et son influence a des échos jusqu'à l'âge classique. Ces trois livres sont consacrés au participe (livre 11) et au pronom (livres 12 et 13). Ils occupent dans l'ensemble de l'oeuvre une place centrale, après les deux classes principales, le nom et le verbe (livres 2 à 10), et avant les invariables (préposition, adverbe, conjonction, livres 14 à 16). Parties du discours de plein droit, participe et pronom sont associés par Priscien en raison des liens particuliers qui les unissent chacun aux deux classes principales : le participe est issu du verbe, mais s'apparente au nom par la flexion casuelle ; le pronom supplée le nom, mais par une caractéristique verbale, la diversification en personnes. Cette double hybridité suscite une réflexion qui prend chaque fois des formes spécifiques : examen des transpositions et des substitutions que permet le participe, analyse du rôle de la personne dans le fonctionnement du pronom. Ce parcours au coeur du système linguistique du grec et du latin est illustré par un appareil d'exemples et de citations littéraires d'une exceptionnelle richesse, et s'appuie sur une ample terminologie technique, où s'affinent des concepts aujourd'hui usuels, comme la transitivité. Autant d'éléments qui permettent de comprendre pourquoi, à la Renaissance, ces trois livres demeurent une source vivante, comme on le voit chez Scaliger.

03/2021

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Théologie

La métaphysique de saint Thomas d'Aquin

Thomas d'Aquin n'a pas composé de somme métaphysique. C'est elle que reconstitue à travers toute son oeuvre l'un de ses plus éminent commentateur. Une présentation thématique, claire mais aussi actuelle où l'héritage du Docteur angélique ne cesse d'être mis en relation avec son influence du Moyen Age à aujourd'hui. Capital. John F. Wippel a consacré l'essentiel de sa vie à l'oeuvre de Thomas d'Aquin. Sa connaissance profonde du Docteur angélique ne se limite pas à ses écrits théologiques mais recouvre l'ensemble de son enseignement. Intimement convaincu de la grande unité de sa pensée, dont les raisonnements philosophiques ne doivent pas être considérés à part de son indéniable apport à l'intelligence de la foi, il a voulu présenter, au terme d'une carrière universitaire de haut vol, un résumé de sa pensée métaphysique. Ce travail très structuré, fouillé et complet, permet à Mgr Wippel de proposer au lecteur du xxie siècle cette " Somme philosophique " que saint Thomas n'a jamais écrite mais qui sous-tend et transparaît partout dans son oeuvre. La grande prudence de l'auteur, sa rigueur d'analyse et sa fréquentation assidue de la pensée médiévale font que cette reconstruction aboutie n'aurait certainement pas effrayé l'Aquinate, qui y reconnaîtrait sans doute volontiers les linéaments philosophiques qui ont servi de fondement aux développements théologiques auxquels il a consacré sa vie. La connaissance complète des textes, le souci constant de les mettre en dialogue, avec l'évocation de leur postérité et des débats qu'ils ont suscités, font de ce travail une exposition quasi exhaustive et parfaitement équilibrée de la pensée métaphysique de Thomas d'Aquin. Un essentiel.

04/2022

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Moyen Age

Croix de cendre

En 1348, l'Europe est ravagée par la peste noire, une épidémie mortelle qui sème la terreur et la désolation. Neuf ans plus tard, en 1367, deux frères dominicains se dirigent vers Toulouse avec une mission cruciale : se procurer du papier de qualité pour leur prieur. Ce dernier a l'intention de rédiger non seulement l'histoire de sa propre existence, mais aussi une confession qui pourrait ébranler les fondements de l'Église catholique. Ce document explosif révèle des informations inédites sur les origines de la peste et son lien étroit avec le sort de leur mentor, Eckhart de Hochheim, plus connu sous le nom de Maître Eckhart. Ce théologien mystique était autrefois une figure emblématique de la chrétienté, avant de tomber en disgrâce.

Dans ce contexte tumultueux marqué par les conflits armés, l'inquisition, les persécutions et les trahisons, Antoine Sénanque tisse une toile complexe qui mélange personnages réels et imaginaires. Du prestigieux amphithéâtre de la Sorbonne aux étendues sauvages de l'Asie centrale, l'auteur réussit à fusionner les événements historiques majeurs et les péripéties individuelles dans une œuvre singulière. Ce livre se présente comme un mélange éclectique de genres : à la fois roman d'aventure, fresque historique détaillée, exploration théologique profonde et enquête policière médiévale.

Le récit ne se contente pas de captiver le lecteur ; il l'invite également à réfléchir sur des questions spirituelles et éthiques. Les enseignements de Maître Eckhart et les décisions prises par les protagonistes du livre résonnent comme un écho, invitant à une nouvelle compréhension du concept de fraternité. En somme, Antoine Sénanque livre une œuvre magistrale qui transcende les genres et les époques, offrant une perspective unique sur une période charnière de l'histoire européenne.

08/2023

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Histoire de la philosophie

Généalogie de la liberté

La question de la liberté est à la fois fondamentale et posée en des termes qui la rendent insoluble : comment penser une action libre si l'on admet que les phénomènes sont soumis à la causalité ? En analysant l'émergence du concept de libre arbitre, Olivier Boulnois propose une autre généalogie de la morale. Sous un problème en apparence évident (la liberté de la volonté, née de l'idée de responsabilité, et la difficulté de penser cette liberté dans un monde régi par des rapports de cause à effet), l'auteur débusque une série de questions correspondant aux différents sens de la liberté : la liberté à l'égard d'une contrainte n'est pas la liberté à l'égard des causes extérieures ou internes ; elle peut viser la liberté d'agir, mais aussi la liberté de choisir entre plusieurs options et la liberté de vouloir ou de ne pas vouloir. Les approches classiques et modernes (celles d'Aristote, d'Augustin, de Descartes ou de Leibniz) sont confrontées aux pensées critiques des XIXe-XXe siècles (de Nietzsche à Freud et Wittgenstein). D'une liberté à l'autre, les questions ne sont pas les mêmes - ainsi, Aristote élabore une théorie cohérente de l'action sans poser la question de la liberté. Il fallait faire apparaître l'" impensé " des théories du libre arbitre pour poser correctement la question, et espérer la résoudre. Olivier Boulnois est spécialiste de la philosophie médiévale et de l'histoire de la pensée occidentale. Directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, il a publié une dizaine d'ouvrages dont, au Seuil, Au-delà de l'image. Une archéologie du visuel au Moyen Age. Il a reçu en 2008 le prix de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre.

11/2021

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Histoire internationale

Histoire de Fribourg - Tome 1. La ville de Fribourg au Moyen Âge (XIIe-XVe siècle)

Le 10 juin 1452, lors d'une cérémonie solennelle dans l'église paroissiale Saint-Nicolas, la ville de Fribourg change de suzerain et se soumet au duc de Savoie, abandonnant ainsi la suzeraineté des Habsbourg qu'elle considérait comme tyrannique. Fribourg est l'une des très rares villes du Moyen Age à changer aussi abruptement de suzerain. Elle a d'abord été soumise aux Zaehringen (1157-1218), puis aux Kybourg (1218-1277), aux Habsbourg (1277- 1452) et enfin aux Savoie (1452-1477), soit quatre des dynasties parmi les plus importantes et les plus en vue de l'Europe médiévale. Après les guerres de Bourgogne, Fribourg devient une ville libre d'Empire en 1478 et entre dans la Confédération en 1481. Dès la fin du XIVe siècle et jusqu'au milieu du XVe siècle, l'économie fribourgeoise est florissante (tannerie, draperie, fabrication de faux), amenant une main-d'oeuvre spécialisée venue de loin. Fribourg est alors une ville très "ouverte", qui concède généreusement le droit de bourgeoisie aux étrangers. Elle dispose d'importantes institutions sociales (l'hôpital des Bourgeois et la Grande confrérie du Saint- Esprit) qui lui servent également de Banque d'Etat avant la lettre. L'histoire de Fribourg est longtemps restée liée à celle de Berne, mais au Moyen Age, les relations entre les deux villes sont souvent conflictuelles. Si Fribourg rencontre de grandes difficultés à former un territoire - le futur canton de Fribourg - c'est notamment parce que l'expansion de Berne ne permet pas son développement vers l'Est. Et la soumission des Anciennes Terres - les terres qui entourent la ville - passe par des chasses aux sorcières qui comptent parmi les plus précoces en Europe (vers 1440).

04/2018

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Moyen Age - Critique littérair

Voyages philologiques entre antiquite et moyen age. receptions latine s de la medecine grecque. Echoes of Life Experiences in the Alps and the Plain (17TH -19TH Centuries)

Chacun à sa manière, les articles réunis dans ce volume sont des " vagabondages " dans l'espace et dans le temps à la recherche d'une pensée médicale grecque que les Latins ont honorée en lui donnant une nouvelle vie occidentale ; par la méthode appliquée, ce sont plus précisément des " voyages philologiques ", la philologie étant le commun dénominateur de l'ensemble. Terme ésotérique et redouté par les étudiants, la philologie n'a pas toujours eu les faveurs de l'imaginaire collectif, évoquant parfois une érudition dépassée et inutilement élitiste. Qualifiée de discipline auxiliaire de l'histoire, la philologie n'est pas une science exacte qui fournirait toujours des réponses assurées, elle est plutôt une simple technique dont les résultats varient au cas par cas : pour l'Antiquité et le Moyen Age c'est l'étude de la parole écrite, sur papyrus ou parchemin ou papier. Le philologue se pose devant le document écrit avec beaucoup de respect et d'honnêteté intellectuelle : avant d'en comprendre et vérifier les contenus par une lecture le plus possible exacte, il doit situer la genèse du texte étudié dans son lieu et dans son époque ; l'étape suivante consiste à éclairer les causes qui l'ont produit et parfois à s'interroger sur les raisons de son succès. Les voyages philologiques qui, partant de la Grèce antique d'Hippocrate (Ve s. av. J.-C.) et de Galien (iie de notre ère), nous conduisent dans l'Italie médiévale de l'école de Salerne (XIIe s.) et dans l'Europe des Universités, montrent bien à quel point les cheminements de la science médicale ont été diversifiés et multiformes : suivre ces parcours permet de reconstruire au fil des siècles la formation d'un savoir qui, remarquable par sa qualité et ses proportions, dans plusieurs cas, demande encore à être découvert dans la tradition des manuscrits.

11/2023

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Ordres et vie monastique

Contre les moines. L'antimonachisme, des Réformes à la Révolution

L'antimonachisme est aussi ancien que le monachisme. On ne l'a pas étudié. Cet ouvrage corrige cette carence en 43 textes. Une anthologie, entre XVIe et XVIIIe siècle, qui va du traité de théologie à la farce, de l'interrogation sérieuse aux satires bouffonnes. Si le monachisme moderne a fait l'objet de très nombreuses études, l'antimonachisme est longtemps resté dans l'ombre, associé à quelques noms fameux, Calvin et Voltaire en particulier, et à quelques reproches caricaturaux : sexualité débridée et gloutonnerie. En réalité, le monachisme fait l'objet de débats depuis les origines. Peut-on être chrétien en dehors du monde ? Peut-on répondre à l'appel de la mission et de la justice sociale énoncé dans l'Evangile entre les murs d'un couvent ? Une critique tenace s'est installée qui s'attache, souvent, aux fondements même du monachisme : la sincérité de la vocation monastique, le modèle économique de la rente ou de la quête, l'utilité sociale, les conséquences démographiques du célibat par exemple. 43 textes sont ici présentés, entre 1523 et 1799, comme autant de jalons d'une dépréciation qui puise dans une tradition médiévale mais qui se renouvelle aussi fortement avec la Réforme. Jusqu'à la Révolution, les religieux cloîtrés sont la cible de moqueries, quolibets, farces théâtrales, poèmes satiriques, traités virulents qui posent moins la question des modalités de la vie religieuse que de sa légitimité pure et simple. Pour la première fois, des spécialistes du monachisme moderne ont réuni des textes tirés de la littérature, des archives et des traités théologiques et canoniques, qui permettent de comprendre comment convergent ces critiques contre un modèle de vie qui séduit souvent, ou qui dérange.

11/2023

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Policiers historiques

Les Feux du Talion

En ce printemps de l'année 1971, un inconnu venu des forêts lointaines de l'Amazonie sème la mort aux quatre coins de la France. Ses crimes semblent toujours obéir à un même rituel car ses victimes, de jeunes adolescents, périssent toutes par le feu : tel supplicié trouvera une fin horrible sur une barque embrasée dérivant sur la Seine, un autre grillera entre des grumes de bois exotiques sur un môle du port de La Pallice, un troisième mourra entre les boiseries d'un confessionnal, au coeur d'une abbaye médiévale... L'inspecteur Abel Heme, secondé par son vieil ami Alberto Amatt, est chargé de l'enquête. Les deux hommes doivent découvrir l'identité du tueur afin de l'empêcher de finir son oeuvre funeste. Pour cela, ils devront remonter le temps et interroger le passé sanglant de l'année algérienne de 1962. En effet, les racines de ce drame remontent aux derniers soubresauts de la lutte entre les nationalistes français et le FLN aidé par l'Etat français. La tâche sera ardue car Helme et Amatt seront confrontés à un génie du crime qui semble avoir tout prévu jusque dans les moindres détails. Et la mission est d'autant plus complexe que le criminel ne paraît pas animé par de vils desseins, son objectif est au contraire teinté par la puissance d'une vision idéale de la justice... Né à Oran en 1948 dans une famille espagnole, Andrès Serrano a connu l'exode de 1962 avant de s'installer en France avec sa famille. Musicien professionnel, il est devenu professeur d'histoire à 38 ans. Son premier roman, In fine mundi, a reçu le prix Historia du polar historique en 2022.

05/2023

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Histoire de la philosophie

Histoire de la philosophie. De Thomas d'Aquin à Kant

Au semestre d'hiver 1926-1927, tandis que Heidegger est en train d'achever son maître-livre Etre et Temps, il dispense un cours qui offre une grande traversée dans l'histoire de la philosophie. Celui-ci constitue à bien des égards le laboratoire de l'ouvrage. Heidegger y trace en effet un chemin entre la métaphysique moderne et la théologie médiévale, en avançant l'idée que la doctrine moderne de l'être qui se déploie autour du "Je" cartésien doit se comprendre à partir de la doctrine de saint Thomas. Le philosophe scolastique apparaît lui-même comme le point de consolidation de la métaphysique antique, entièrement refondue dans le cadre de la théologie chrétienne. Heidegger entreprend ensuite une analyse - inédite dans son oeuvre - de l'Ethique de Spinoza, faisant émerger le spinozisme comme la seule philosophie moderne, avant Hegel, qui soit parvenue à penser l'être absolument. Tout en corrigeant l'idée que Heidegger aurait exclu Spinoza de sa compréhension de la métaphysique, ces leçons représentent également un document de premier ordre pour reconstituer la genèse de sa réflexion : ce serait pour pallier les lacunes d'une métaphysique au sein de laquelle l'être est rabattu sur la substance ou le sujet que le philosophe se serait vu confronté à la nécessité de tenter un nouveau commencement pour la pensée. Martin Heidegger (1889-1976) est considéré comme l'un des philosophes majeurs du XXe siècle, dont l'influence a été considérable, d'Arendt à Foucault en passant par Sartre ou Levinas. Son engagement en faveur du national-socialisme à partir des années 1930 a été présenté et discuté dans de nombreux ouvrages, dont, au Seuil, Heidegger et l'antisémitisme de Peter Trawny (Points, 2023).

11/2023

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Généralités

Les mondes de l'esclavage. Une histoire comparée

Cet ouvrage d'une ambition exceptionnelle présente sous une forme accessible à un large public une histoire inédite de l'esclavage depuis la Préhistoire jusqu'au présent. Il paraît vingt ans après le vote de la loi Taubira, alors que la prise de conscience du passé esclavagiste est chaque jour plus aiguisée au sein de la société française. L'histoire de l'esclavage, trop longtemps tenue pour une forme de passé subalterne, est ici replacée au coeur de l'histoire mondiale. Le livre renouvelle une approche comparée dans l'étude du phénomène esclavagiste, qui conduit le lecteur de l'Inde ancienne aux Antilles du xviiie siècle, de la Chine des Han jusqu'au Brésil colonial, de l'Egypte médiévale à l'Ouganda contemporain. Loin de banaliser la singularité monstrueuse de l'esclavage colonial issu de la traite transatlantique, la comparaison contribue à l'éclairer. Ce livre fait donc le pari de la connaissance et de la réflexion, convaincu que le savoir historique offre des ressources critiques qui ont le pouvoir d'émanciper. Le parti pris du monde et la perspective comparatiste qui sont la sienne souhaitent enrichir les scènes et les figures depuis lesquelles relire notre histoire, mais aussi, espérons-le, tracer des chemins vers d'autres futurs possibles. Avec plus de 50 auteurs et autrices de 15 nationalités différentes. Epilogue par Léonora Miano, écrivaine et essayiste. Conclusion par Orlando Patterson, sociologue et professeur à Harvard University. Direction d'ouvrage : Paulin Ismard, historien, professeur d'histoire ancienne à l'université Aix-Marseille. Coordination : Benedetta Rossi, historienne et anthropologue, professeure à University College de Londres, et Cécile Vidal, historienne, directrice d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage.

02/2024