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Delphine Brach-Thiel

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Critique littéraire

Essais et articles

Dans leur disparate, Les Essais et articles de Marcel Proust ne sont, sur un demi siècle, qu'une seule et unique journée de lecture qui se transforme en journée d'écriture. Le premier texte du recueil est l'œuvre d'un collégien des années 1880, un devoir de français, le dernier texte est, en août 1922, une réponse prémonitoire à une enquête sur la fin du monde. Proust referme sa réflexion sur cette conclusion: "Pour aimer aujourd'hui la vie, il aurait suffi de penser que nous sommes des humains et que ce soir peut venir la mort". Quelques semaines plus tard, un soir de Novembre, Proust repose à jamais sa plume dans l'encrier. Entre ces deux dates, il n'a jamais cessé d'écrire. L'apparent bric à brac des Essais et des articles se révèle être le journal de bord de l'aventure intellectuelle qu'est la recherche. Ces textes précèdent, accompagnent, épaulent la création romanesque ; si chaque article étudie ou approfondit une facette de la réalité, c'est le roman qui opère l'assemblage des parties et la réalisation du tout. Sous nos yeux se tracent ici la carte de l'univers de Marcel Proust, l'itinéraire de son voyage, où les routes ont des noms de femmes du monde, de peintres, d'écrivains de musiciens, où la lecture tient lieu de véhicule et le regard de mouvement. Et le plus grand mystère de tous ces textes, c'est encore qu'avec trois fois rien, des comptes rendus complaisants, des vers de mirliton, des notes inachevées, des articles écrits à la diable, des "Salons parisiens", Proust parvienne à conduire son lecteur au cœur du monde.

09/2006

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Critique littéraire

De l'émerveillement

" Au lieu de supposer que l'émerveillement est le propre des enfants et des ingénus, une émotion agréable et passagère dont on se défait en comprenant l'objet qui l'a provoqué ou en revenant aux choses sérieuses, ce livre invite à penser qu'il n'y a rien de plus adulte ni de plus sérieux que de s'émerveiller. " Michael Edwards nous fait parcourir en quinze étapes quelque vingt-cinq siècles de littérature occidentale, de Platon à Philippe Jaccottet, du ciel des idées à la poésie de tous les jours, avec des escales inattendues, comme cette éblouissante évocation d'un chef-d'œuvre musical du XVle siècle redécouvert à Cambridge en 1960, le " Spem in Alium " de Thomas Tallis. Pour sonder les mystères de la création il ne néglige, en effet, aucun allié : la musique (Purcell, Bach), la peinture (Vermeer) y sont ici largement représentées, notamment dans les rapports qu'elles entretiennent avec la poésie. Sans ignorer les théories critiques modernes mais pour en avoir sans doute éprouvé les limites (et peut-être jaugé les naïvetés) Michael Edwards préfère, dans l'esprit des premiers " Lecteurs royaux ", faire revivre un art de lire oublié, qui s'en tient au texte seul. Qu'il s'arrête, pour étayer son propos sur une page de Dickens, sur quelques vers de Wordsworth ou de Chrétien de Troyes, c'est toujours comme s'il s'agissait de la dernière nouveauté. Cette leçon de lecture est aussi une leçon de sagesse. En préservant ou en ranimant notre aptitude à l'émerveillement, la littérature nous suggère une autre façon de voir et de vivre.

04/2008

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Ouvrages généraux

C'était Georges, mon père

L'ancien président de la République raconté comme jamais. En 1989, Pierre Messmer se demandait ce qu'un jeune Parisien répondrait à la question : " Pour vous, que signifie le nom de Georges Pompidou ? " Il imaginait qu'on évoquerait, la plupart du temps, Beaubourg et les voies sur berge. Le jeune Parisien d'aujourd'hui ne donnerait sans doute pas une réponse très différente. Ses parents se souviendraient peut-être de l'affaire Markovic ou de son travail à la banque Rothschild. Ses grands-parents se rappelleraient mai 1968 et les accords de Grenelle. Pourtant, l'existence des Français est encore imprégnée de son action : la mensualisation des salaires, c'est lui ; le SMIC, c'est encore lui ; l'élargissement du congé maternité à toutes les salariées, c'est toujours lui. Président sensible et mesuré, loin du froid banquier parisien dépeint par ses opposants, il fut aussi un khâgneux dilettante et engagé, un professeur de français dynamique, un amoureux de la nature, un passionné d'art et de poésie, un mari, un père. C'est le quotidien de cet homme méconnu qu'a partagé Alain Pompidou, son fils unique. Avec lui, il a joué aux cartes les week-ends à Orvilliers, écouté du Bach en vacances à Cajarc, chassé chez les Rothschild à Ferrières, pris des petits déjeuners à Matignon et à l'Elysée... Retraçant sa vie, de son enfance dans le Cantal à sa mort après des années de maladie, il nous fait pénétrer dans l'intimité de son père et nous révèle quelle était la personnalité de ce président qui a tant marqué la France.

09/2023

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Musique, danse

Voyage musical dans l'Europe des Lumières

Le présent volume réunit la traduction de deux livres publiés à Londres, en 1771 et 1773, sous le titre de L'Etat présent de la musique en France et en Italie et L'Etat présent de la musique en Allemagne, aux Pays-Bas et dans les Provinces-Unies. Leur auteur, qui n'était qu'un musicien sans renom particulier avant de s'embarquer pour le continent, en revenait tout auréolé de ses rencontres avec Grétry, Voltaire, Galuppi, Diderot, Rousseau, Gluck, Métastase et CRE. Bach, sans compter diverses têtes couronnées. Même s'il avait conçu ses voyages comme une étape préparatoire à la rédaction de son Histoire générale de la musique, Burney voua la plus scrupuleuse attention à la vie musicale de son propre temps, dans ses aspects matériels (salles de spectacle, enseignement, statut des musiciens) aussi bien qu'artistiques (théorie, styles de composition et d'exécution). Inlassablement, Burney nous fait revivre ses expériences d'auditeur et de spectateur, avec la précision d'un homme de l'art et avec la pédagogie souriante d'un esprit nourri des philosophes de son siècle. Aux fausses certitudes de nos histoires de la musique, la lecture de Burney oppose le kaléidoscope d'une description éclatée, nous livrant en vrac les mille composantes hétérogènes qui font la musique de son époque, du plain-chant aux quatuors de Haydn, des carillons flamands à l'Iphigénie de Gluck. Véritable pionnier de la vulgarisation musicale, Burney semble avoir trouvé d'emblée le ton juste, puisque Diderot le remerciait ainsi de son premier livre : " J'ai voyagé avec vous, et c'est voyager en bonne compagnie ".

03/2010

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Histoire de la musique

Histoire de l'instrumentation et de l'orchestration. Du baroque à l'électronique

Publié pour la première fois en 2009, cet ouvrage reste une référence. De fait, les études sur l'instrumentation et l'orchestration sont rares. Et c'est d'autant plus vrai pour l'époque contemporaine, en raison du foisonnement et de l'hétérogénéité des oeuvres musicales. L'art du choix des instruments (l'instrumentation) et de leur combinaison pour créer un "timbre" particulier (l'orchestration) est une préoccupation fondamentale dans la musique savante occidentale depuis l'ère baroque, avec notamment les grandes formations conçues par Monteverdi. Il atteindra un point culminant avec les orchestres géants de Berlioz puis de Wagner. Plus près de nous, les oeuvres musicales de Ligeti, Stockhausen, Boulez, et les compositeurs récents en font largement usage. Dans le présent ouvrage, l'auteur retrace toutes les grandes évolutions de la pratique de l'orchestration, depuis la fin de la Renaissance jusqu'à nos jours. Il décrit les différentes formations et les genres musicaux auxquels elles ont donné naissance (concerto, symphonie...). Il passe en revue les instruments apparus dans les orchestres à partir de la seconde moitié du XIXe siècle (vibraphone, ondes Martenot...). Il examine les arrangements et les réorchestrations effectués par les compositeurs modernes à partir d'oeuvres anciennes. Deux chapitres portent sur le XXe siècle, avec, pour la période récente, un examen des procédés utilisés par les oeuvres électroniques et mixtes. Enfin, un chapitre est consacré à l'analyse détaillée d'un choix d'oeuvres majeures, de Bach à Stravinsky. Ce livre constitue une véritable mine d'informations et d'analyses. C'est dire son utilité pour tous les musiciens et mélomanes, et sa place véritablement originale dans l'ensemble des publications musicales actuelles.

05/2023

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Compositeurs

Dictionnaire amoureux de Chopin

" On grandit sous le regard de Bach, on est heureux près de Mozart, mais on pleure d'extase avec Chopin. " Ainsi commence le Dictionnaire amoureux de Chopin d'Olivier Bellamy qui est un " gai savoir " sur l'un des grands musiciens les plus populaires. De A comme Aéroport (musique d') à Z comme Zelazowa Wola, Olivier Bellamy remonte le temps, de l'époque moderne au charme mystérieux des origines et de l'intime. L'auteur part à la recherche du vrai Chopin dans toutes les directions. D'où vient l'universalité de son langage ? Quelle influence a eu George Sand sur son oeuvre ? Aimait-il jouer en public ? Quels étaient ses plus proches amis ? Ses élèves préférés ? Ses pianos favoris ? Ses maîtres adorés ? Quels sont les écrivains et les peintres qui l'ont saisi le mieux ? Quels sont les compositeurs qu'il a influencés ? Qu'est-ce que le fameux rubato ? De quoi véritablement est-il mort ? Comment composait-il ? Le livre analyse avec clarté les plus grands chefs-d'oeuvre sans négliger les perles méconnues. Il fait le point sur ses meilleurs interprètes avec subjectivité et passion. Il ne fait pas l'impasse sur des sujets comme l'homosexualité ou son rapport avec les juifs. Il recense aussi ses voyages, ses logements à Paris, les monuments construits à sa gloire, les détournements de son oeuvre au cinéma, dans la chanson, le jazz et même le rap, qui vont du meilleur au pire. Jusqu'à son goût pour le chocolat et les bouquets de violette. Au bout du compte, un ouvrage réellement a-mou-reux.

10/2021

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Autriche

Les grands ministres des Habsbourg. Du XVIIe siècle à la chute de l'Empire

L'histoire de l'empire des Habsbourg à travers les portraits de ses plus grands serviteurs. La grandeur de l'Autriche est d'abord l'oeuvre de ses souverains, les empereurs qui se succédèrent de 1450 à 1918. Mais ceux-ci n'auraient pu accomplir leur mission sans le concours des ministres qui les assistèrent. C'est toute l'originalité de ce livre qui propose neuf portraits de grands serviteurs de l'Etat habsbourgeois. Il commence à la fin du XVIIe siècle quand l'Autriche accède au statut de grande puissance européenne après les victoires sur les Turcs et la reconquête de la Hongrie qui forme dorénavant un ensemble compacte avec le noyau austro-bohême. Il s'ouvre avec la brillante figure du prince Eugène de Savoie. Puis viennent le prince Wenzel Anton von Kaunitz, le principal collaborateur de Marie-Thérèse et le père de l'alliance avec la France de Louis XV ; le prince Klemens Wenzel von Metternich, le vainqueur de Napoléon ; le prince Félix zu Schwarzenberg, le restaurateur du pouvoir monarchique après la révolution de 1848 ; Alexander von Bach, la figure emblématique de l'ère néoabsolutiste ; le comte Friedrich Ferdinand von Beust, l'artisan du compromis austro-hongrois de 1867 ; le comte Eduard von Taaffe qui pratiqua une politique des compromis permanents, la mieux adaptée à la nature pluraliste de l'Autriche-Hongrie ; le baron Max Wladimir von Beck, le dernier grand ministre de François-Joseph, qui fit voter l'adoption du suffrage universel. Cette galerie s'achève avec le Premier ministre hongrois, le comte Istvan Tisza, partisan résolu du dualisme dont la mort en octobre 1918 coïncide avec l'effondrement de la double monarchie.

03/2023

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Critique littéraire

Passage par Nadja

Nadja n'est pas seulement le récit célèbre d'une rencontre entre le poète et la jeune femme qui se donna à elle-même l'énigme du nom de Nadja, ni celui d'un échec de cet amour qui la conduisit au désastre. Sur ce point, le pathétique et le lyrisme n'instruisent pas. La rigueur clinique de Breton lui avait fait voir la fragilité de Nadja et il fut bouleversé - quoi qu'on en ait médit - par le déclenchement brutal de sa psychose. Il se savait partie prenante de ce ravage. Il avait éprouvé lui-même les dangers des expérimentations poétiques d'une écriture automatique surgie de l'inconscient dans Les Champs magnétiques. Mais n'est pas fou qui veut. Au contraire, il y trouva le lieu exact mais aride où la poésie ne transgresse pas seulement des significations déjà là, mais invente la production même du sens. C'était le lieu où Nadja ne pouvait se tenir, mais où elle tentait l'impossible sans pouvoir le forcer par l'écriture. Ses lettres touchantes se brodent sur le canevas périlleux des textes que Breton lui fait lire, mais lui font comprendre à quel point elle est perdue. Nadja est le récit du passage par une radicalité qu'il élabore du même coup, car elle n'est pas donnée, sur ce qui peut faire sens dans le langage et dans le monde. Cela ne laisse intactes ni l'écriture de Breton ni la lecture de ceux qui ont enfin décidé que le surréalisme est autre chose qu'un bric-à-brac muséal, imaginaire, énigmatique et séducteur.

10/2015

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Poésie

Qui je fus précédé de Les Rêves et la Jambe, Fables des origines et autres textes

Pour tous les lecteurs d'Henri Michaux, ce livre vient après une longue attente. Il propose tous les textes du poète publiés avant 1928 et que l'auteur n'avait voulu ni rassembler ni rééditer, à l'exception de six poèmes repris dans L'espace du dedans, dont les célèbres "Glu et Gli" et "Le grand combat". L'étonnement, d'emblée, tient à cette réticence de Michaux vis à vis d'écrits où il est pourtant déjà tout entier, avec sa voix propre et toutes ses hantises. Car s'est-il jamais senti de ce monde ? A-t-il jamais perçu une appartenance, une parenté, une filiation ? Henri Michaux semble être né par mégarde et l'existence lui fut souvent à charge. Entre lui et les choses, entre lui et les êtres : un abîme. Un abîme qui déborde d'un bric-à-brac de peurs, de sursauts, de cris, de rires cruels, de scalps, d'insomnies. L'oeuvre d'Henri Michaux est immense. Mais dès les premiers textes, c'est une oeuvre de pionnier, de découvreur. Ouvre en alerte constante. Ouvre des confins de l'être et des gouffres, à l'ironie vive et qui progresse d'écart en écart, de décalage en chausse-trappe. Avec Michaux, l'esprit, le corps, les réflexes ne sont jamais en sécurité. Il sape les bases, efface les certitudes, déplace les jeux et les enjeux. Il porte ailleurs, plus loin, à côté, il déporte les pensées, décentre les actes, exile les habitudes, apprend à désapprendre et même, de a à z, invente le monde dont il se sent privé, renaît à la vie dont il se sent floué.

07/2000

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Musique, danse

Montrez-moi vos mains

"Mes mains, je veux bien vous les montrer. Touchez, c'est gratuit. Blanches, veineuses, rien d'extraordinaire". C'est avec la modestie des grands artistes qu'Alexandre Tharaud, l'un des plus célèbres pianistes vivants, nous parle de son métier. Non pas de façon grandiloquente et abstraite, mais à partir des détails les plus pratiques et des expériences les plus sensibles. Souvenir par souvenir, bribe par bribe, il nous livre ces petites choses qui composent la vie d'un musicien. Ses doutes et ses certitudes. Ses manies les plus intimes et ses émotions les plus intenses. Ses souvenirs de jeune pianiste courant le cachet dans des restaurants de Paris jusqu'à ses triomphes éclatants dans les plus prestigieuses salles de concert du monde. Quelle est la différence entre un concerto de Bach et un ballet de Ravel ? Entre une loge du Symphony Hall de Boston et celle du Musikverein de Vienne ? Entre le public de Tokyo et celui de Paris ? Quelle est la sensation des touches sous les doigts ? Quelle est l'irritation que procure un spectateur mal élevé qui déballe un bonbon au milieu d'un concert ? Qu'est-ce que cela change, de jouer de côté plutôt que face au public ? Par petites touches, exactement comme on pianote, Alexandre Tharaud nous fait pénétrer au plus profond, non seulement de l'art et de la pratique du piano, mais aussi de la vie de forçat d'un pianiste. Apparaît alors une personnalité sensible, fragile, passionnée, tout autant que rigoureuse, courageuse, déterminée. Un homme qui consacre chaque mesure de la partition de sa vie - chaque note, chaque silence, chaque soupir surtout - à la musique.

03/2017

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Gestion

Un peu de désordre = beaucoup de profit(s)

Etes-vous " structurellement " ou " temporairement " désordonné ? adepte du " minifoutoir ", des " gratte-ciel de papier " ou du " bon débarras " ? Rassurez-vous, le désordre n'est pas une tare ! Il a même de grandes vertus : on savait qu'il était source de créativité, on apprend qu'il peut être efficace et rentable. A la maison comme dans l'entreprise. Car l'ordre coûte cher, lui, sans être toujours payant. Et si les sept piliers de la gestion du temps de travail étaient autant de préjugés et de mauvaises habitudes ? Et si les systèmes, les institutions ou les gens modérément désorganisés se révélaient souvent plus adaptés, plus résistants, plus efficaces que s'ils étaient soumis à une organisation stricte ? Oui, le désordre est rentable. Il suffit d'observer le changement des mentalités dans les entreprises les plus innovantes : un géant comme Microsoft a toujours travaillé dans le désordre ; même Hewlett-Packard et IBM, ce monstre d'organisation, se sont ouverts à la culture anticonformiste du logiciel libre. Quand le FBI échoue par trop d'organisation, Schwarzenegger, désordonné chronique, triomphe sur tous les fronts. Combien de progrès scientifiques, de grandes réalisations sont le fruit d'un prodigieux désordre : la découverte de la pénicilline, celle des plastiques conducteurs, l'observation du rayonnement fossile du Big Bang, les improvisations fougueuses d'un Jean-Sébastien Bach, des chefs étoilés qui font de leur cuisine un chorus de jazz, un traitement médical qui transforme des vibrations aléatoires en bain de jouvence... Un livre surprenant, réjouissant, dont les idées feront le management de demain. Un livre qui ouvrira les yeux aux inconditionnels de l'ordre et déculpabilisera les désordonnés.

01/2008

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Religion

Quand le lointain se fait proche. La musique, une voie spirituelle

Quelle place a la musique dans la quête spirituelle ? A travers des oeuvres emblématiques, ce livre montre que loin de nous tourner vers un « au-delà » fantasmé, c’est dans sa confrontation de sa fragilité avec la violence du monde que la musique nous ouvre à la dimension spirituelle. Quelle place peut-on reconnaître à la musique dans la quête spirituelle ? L'interrogation est ici abordée de façon nouvelle dans la mesure où la musique n'y est pas considérée d'abord comme un art, mais comme un fait anthropologique capital : le chant et la danse sont fondés sur notre capacité de parler et de marcher. Aussi la musique chante et danse notre rapport au monde sous le mode du sentir et non du connaître. La quête spirituelle est envisagée à même cet enracinement existentiel. Loin de se tourner vers un « au-delà » fantasmé, elle cherche et trouve son chemin dans l'expérience rythmique, le travail sur le matériau musical. Peut-on alors établir une parenté entre le chemin qu'emprunte en nous la musique et celui qu'emprunte le Verbe en son périple d'incarnation tel que l'entend la tradition évangélique ? Cette quête spirituelle revêt des allures différentes selon les grands moments stylistiques que le livre traverse au rythme d’oeuvres emblématiques, de Bach à Messiaen en passant notamment par Monteverdi et Mozart. Mais c'est dans sa confrontation avec la violence du monde que la musique révèle la puissance paradoxale de sa fragilité, capable de libérer l'oreille d'un imaginaire trompeur. Une oreille ainsi pacifiée peut se laisser surprendre par l'appel de l'Ouvert, quand d'aventure pour elle le lointain se fait proche.

01/2011

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Littérature française

Ainsi parlait Marcel Proust. Dits et maximes de vie

Proust est à lui seul, a-t-on dit, toute la littérature comme Bach est à lui seul toute la musique. On trouve en son oeuvre toute la modernité, et toute la tradition classique. On sait le goût qu'il avait des moralistes comme Pascal, La Rochefoucauld ou La Bruyère. Bernard de Fallois, l'un des meilleurs connaisseurs de l'oeuvre de Proust, a publié dans son Introduction à la Recherche du temps perdu un large choix de maximes et de pensées de Proust, qui atteste qu'il est aussi, dans la concision et la lucidité, le parfait continuateur des moralistes du Grand Siècle. Au reste voulait-il vraiment écrire un roman ? " J'ai trouvé plus probe et plus délicat comme artiste, écrit-il à Jacques Rivière en 1914, de ne pas laisser voir, de ne pas annoncer, que c'était justement à la recherche de la Vérité que je partais, ni en quoi elle consistait pour moi [...] Ce n'est qu'à la fin du livre, et une fois les leçons de vie comprises, que ma pensée se dévoilera. " Quelles sont donc ces essentielles " leçons de vie " ? A travers l'imposante masse de l'oeuvre de maturité, des textes de jeunesse et de la correspondance, ce nouveau volume de la collection Ainsi parlait le fait clairement apparaître. Quelle sont les sources de cette pensée ? On s'en tient souvent à son lien familial avec Bergson, c'est oublier qu'il a suivi lui-même des études de philosophie à la Sorbonne et que, admirateur de Wagner, il s'est également passionné, comme le montre la préface du présent volume, pour la philo-sophie allemande, de Schelling à Schopenhauer.

01/2021

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Santé, diététique, beauté

Maman, pas vrai que les nuggets c'est des fruits ? Chronique d'une année (presque) 100% bio

"Avouons-le tout de suite, pour la vie en bio, nous étions plutôt mal partis, et cette histoire n'aurait jamais commencé si nous n'étions pas anxieux et, surtout, quotidiennement bombardés d'études en tous genres : dix-sept brocolis par mois, trente-sept minutes de sport quotidiennes et une poignée d'amandes, trois parties de jambes en l'air hebdomadaire, et halte au dentifrice cancérigène et au papier d'alu ! "Je me suis donc donné un an. Un an pour partir à la découverte de cette planète bio qui nous promet de vivre mieux, de vivre vieux, à grand renfort de cure détox et de superaliments. Un an pour convertir mon mari Lorenzo, et mes enfants, Valentina, trois ans, et Felipe, un an, aux légumes, au petit épeautre, aux laits végétaux, au tofu et, pourquoi pas, au tri, à la méditation et aux huiles essentielles. La peur au ventre, je me donne un an pour expier et convertir toute la famille à ce que mon ami Pierre n'hésite pas à qualifier de nouvelle religion." Anne-Louise Sautreuil, dont l'hypocondrie se réveille à chaque nouvelle alerte sur les dangers de nos modes de vie, nous entraîne dans un marathon échevelé vers une vie plus saine. Des patchs anti-ondes aux fleurs de Bach, en passant par les monodiètes, elle essaie tout, absolument tout. Le récit de ses expériences, réussies ou catastrophiques, nous guide sur les chemins parfois sinueux de la planète "bien-être" sans jamais donner de leçon. Ce journal de bord désopilant, fourmillant d'astuces, s'adresse autant aux néophytes qu'aux convertis et séduira même les sceptiques.

03/2018

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Théâtre - Pièces

Le visiteur de marbre et autres oeuvres théâtrales. Suivi de Pouchkine et sa musique par Andreï Vieru

Russie, fin du XVIe siècle. Le tsar Boris Godounov languit, dévoré par le remords d'avoir ordonné le meurtre sanglant du petit tsarévitch, âgé d'à peine huit ans. Avec épouvante, il voit resurgir le fantôme de sa victime. Loin de ces intrigues politiques, au coeur de la campagne, la fille d'un meunier trompée par un prince, éperdue de désespoir, se jette dans le Dniepr : elle deviendra Roussâlka, divinité des eaux. Plus loin encore, en Europe, alors que Don Juan est transi d'horreur devant la statue de marbre du commandeur, venue l'entraîner aux enfers, un chevalier rumine des désirs parricides. Et Salieri sanglote en écoutant Mozart jouer son Requiem. Passions, tragédies, histoire, légendes : le théâtre de Pouchkine est un kaléidoscope, qui saisit en quelques pièces tous les registres de l'écriture et de l'inspiration, des grandes figures du folklore ou du mythe aux plus obscurs tourments de l'âme humaine. Il est ici donné dans une traduction d'Andreï Vieru, sans doute la plus apte à rendre la musicalité d'un auteur qui fut avant tout poète - seule la sensibilité d'un grand pianiste pouvait nous emporter dans le rythme et la légèreté mozartienne de ces drames, petits joyaux de la littérature russe qui inspirèrent Moussorgski et Rachmaninov. Andreï Vieru a traduit les pièces de Pouchkine et rédigé l'ample postface de cet ouvrage. Pianiste, il s'est produit en récital, seul ou en musique de chambre, dans les grandes salles parisiennes où il joue Liszt, Bach, Beethoven ou Stravinsky. Ecrivain et philosophe, il a notamment publié Le Gai Ecclésiaste. Regards sur l'art (Seuil, 2007) et Eloge de la vanité (Grasset, 2014).

04/2021

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Musicologie

La musique parle, la musique peint. Les voies de l'imitation et de la référence dans l'art des sons . TOME 2. Sémiotique

Le premier tome de cet ouvrage l'a montré, la musique occidentale, qu'elle ait voulu imiter (avant 1800) ou référer (après 1800), est un art mimétique. Le médium sonore n'étant pas représentatif, contrairement aux mots et aux images, l'iconisme musical, qu'il parle ou qu'il peigne, est nécessairement analogique. Partant de ce constat, ce deuxième tome propose une approche entièrement nouvelle de la sémiotique musicale. Une approche spécifiquement musicale, car fondée exclusivement sur le fonctionnement des signes musicaux : les propriétés sonores (hauteurs, durées, intensités, registres, masses, consonances et dissonances, rythme, monodie et polyphonie, écriture harmonique et écriture contrapuntique, etc.), et les procédés de déploiement dans le temps de ces propriétés (la thématique, la variation, la forme). Une approche historique, prenant en compte d'une part les procédés de composition inventés au cours de l'histoire ainsi que les possibilités offertes par l'instrumentarium, et d'autre part les représentations diverses que les époques successives se sont faites de la musique. Une approche sémique, car elle montre comment la musique est liée au langage verbal, non pas tant par le signifiant ou la structure, mais bien par la signification et la référence, en raison de sa proximité avec la rhétorique, avec les modèles poétiques que les musiciens ont élus depuis quatre siècles (le discours, l'action théâtrale, le récit), en raison également des deux éléments fondamentaux de la sémiotique musicale que sont l'analogie et l'exemplification. Des oeuvres de J. S. Bach, Mozart, Beethoven, Berlioz et Liszt sont commentées au filtre de cette nouvelle sémiotique musicale, entièrement libérée de l'emprise déformante de la linguistique.

10/2022

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Musique, danse

Cinq Préludes. partition pour piano

J'ai composé ces préludes à l'intention de mon ami Charles Lavaud, qui joue Mompou avec une rare et émouvante connivence. Il ne s'agit nullement d'un ajout - variante ou repentir - à mes Vingt-quatre Préludes parus chez Durand (1993). Les vingt-quatre, comme l'avoue d'emblée leur nombre, consacré depuis Bach, se voulaient un hommage recommencé à la déesse Tonalité, dont je n'ai jamais abandonné les autels, quoi qu'on pense des aromates que j'y brûle. Ces cinq nouveaux préludes seraient plutôt l'écho de mon propre attachement à Federico Mompou, à sa musique où je me reconnais comme dans un terroir natal, ou mieux une famille. Avec celle de Milhaud, elle a nourri la mienne, et le premier venu le sent d'emblée. Milhaud m'a conforté dans l'idée qu'une harmonie est encore plus tonale, et colorée, si elle mêle adroitement les tons, alors que l'atonal est gris comme la cendre et ennuyeux comme le désert ; et Mompou dans ces deux autres certitudes : rien ne chante plus vrai, plus juste, qu'une chanson enfantine, et rien ne cause aux sens une alerte plus vive que la brièveté (je n'ai pas dit : la simplicité). Ce petit cycle doit être pris dans son ensemble, et dans l'ordre indiqué. C'est par allusion à l'un des Préludes de Mompou que j'ai mis, entre parenthèses, un titre à l'un des miens ; c'est à un de ses Charmes que j'emprunte cette indication troublante, "lent, en apparence" , qui me semble aujourd'hui la clé de bien des musiques - et des êtres - que j'aime. Guy Sacre

04/2015

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Policiers

Les Yeux fumés

Au centre, il y a Philippe. Philippe qui vit dans une cité et passe ses journées à traîner, fumer et piquer des bières au centre commercial. Philippe, entouré d'une mère qui le déteste ouvertement, d'un père effacé qui a renoncé depuis longtemps et d'un frère aussi beau que bête. A côté, il y a Bruno, son pote baroudeur et destroy. Bruno qui raconte qu'il a fait le tour du monde, a connu les plus belles femmes, qu'il n'est là que de passage, avant son prochain voyage. Autour, il y a Gros Riton, P'tit Louis, Mme Piccini, La Vieille, Flora avec ses seins d'enfant et Anne, la plus moche des moches. Et puis il y a les canards du parc qui s'étouffent avec des bouts de plastique, les grues et les murs qui tiennent avec les dealers, les gamins qui crient trop fort aux pieds des barres d'immeubles. Les petites violences du quotidien n'atteignent pas Philippe, tant qu'il y a de la bière et les histoires de Bruno pour inventer un autre horizon que celui des tours de béton. Jusqu'à ce qu'un drame vienne pulvériser son équilibre de papier et déclenche la bombe à retardement... Avec Les Yeux fumés, Nathalie Sauvagnac donne voix aux oubliés de cette France périphérique et raconte l'errance jusqu'à la perdition, l'impossible passage à l'âge adulte. Dans la sélection des 10 romans et polars préférés de Télérama en 2019. " Voilà un bijou de roman noir. Du noir serré, sans esbroufe ni fioritures. Un polar urbain qui distille une tension crescendo, mine de rien, plongeant le lecteur dans une atmosphère singulièrement oppressante. " Delphine Peras, L'Express " Du noir bien serré, bouleversant d'humanité, qui ne ressemble pas à ce qu'on lit d'habitude. " Christine Ferniot et Michel Abescat, Le Cercle polar, Télérama "Un beau roman noir". Claire Devarrieux, Libération "Il se dégage des Yeux fumés une sorte de poésie noire à la beauté âpre". Michel Abescat, France Inter "Un récit poignant sur l'ultra mortelle solitude". François Lestavel, Paris Match "Un roman crépusculaire sur les cités de banlieue". Philippe Blanchet, Rolling Stone " Nathalie Sauvagnac parvient à nous accrocher tout en nous révulsant constamment. " Jean-Marie Wynants, Le Soir "Le regard est à la fois impliqué et drôle, exempt de misérabilisme comme de moquerie". Hubert Prolongeau, Marianne " Avec une plume incisive, Nathalie Sauvagnac signe un premier roman puissant sur la désillusion. " Héloïse Goy, Télé 7 jours "Les Yeux fumés nous saisit grâce à son grand supplément d'âme". Hubert Artus, LiRE

09/2019

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Poésie

La Forge n°1

Des revues meurent, des revues naissent la forge, revue nouvelle, une de plus... Une revue de poésie, qui plus est, cette "chose" prétendument étrange et incompréhensible, légère et futile. Y a-t-il trop de revues ? Jamais assez ! Et qu'importe si le lectorat s'étiole - il en fut toujours ainsi de la plainte quant au délaissement de la poésie... C'est l'une des lamentations des poètes et des éditeurs de poésie. Parions qu'il restera un dernier carré de lucides, avides de cette futilité essentielle ; de réfractaires résistants qui ne se rendront pas aux impératifs des écrans, de l'information et du divertissement - fût-il littéraire. la forge n'est en rien, dans ses intentions, la suite de la revue NUNC car, à la différence de celle-là, elle sera exclusivement consacrée à la poésie. Sa motivation première consiste à ne pas obéir à une logique de chapelles qui, quand elles ne s'ignorent, le plus souvent se méprisent. Toutes, nous semble-t-il, méritent notre attention, quand même nous ne serions sensibles qu'à telle ou telle d'entre elles. Toutes sont des lieux d'exploration du langage et de renouvellement de la façon de dire le monde et notre présence fugace ; des lieux de défense, des "ZAD" de la langue contre les détournements qu'elle subit à des fins idéologiques - simplifications / distorsions de la réalité - ou économiques - réduction du langage à des slogans publicitaires, au strict nécessaire de la relation commerciale. Ces détournements n'ont d'autre objectif que l'aplatissement de la pensée, l'anéantissement de la réflexion, l'asservissement au divertissement et à la consommation. En somme : l'abrutissement de l'individu et, de facto, la destruction de sa dimension citoyenne afin de le contenir dans un état végétatif répondant aux ordres publicitaires, identitaires, ludiques. REGINALD GAILLARD Liminaire D'AILLEURS FAUSTO URRU . SEBASTIEN MINAUX . ELISA BIAGINI . ROLAND LADRIERE . CAROLYN FORCHE THIERRY GILLYBOUF . RON RASH . GAËLLE FONLUPT . ANNE SEXTON . SABINE HUYNH DIANE SEUSS . AUDOMARO HIDALGO . GAËTANE MULLER VASSEUR . ROHAN CHHETRI . ERIC AUZOUX LUUK GRUWEZ . DANIEL CUNIN & D'ICI OLIVIER BARBARANT . EMMANUEL LAUGIER . REGINE FOLOPPE . FRANCOIS BORDES PALOMA HERMINE HIDALGO . COLINE HEZARD . ISABELLE ALENTOUR . ADELINE BALDACCHINO SOPHIE GRENAUD . JEAN ADRIAN . DOMINIQUE SAMPIERO . ROLAND LADRIERE . TOM BURON THIERRY ROMAGNE . CAROLINE GIRAUD . ORIANE TAÏEB . DAVID LESPIAU . NOUR CADOUR BLANDINE BESCOND . ANANDA BRIZZI . CHANTAL RINGUET . ANNA JOUY . DELPHINE CONSTANT L'INTIME DU POEME Mireille Havet Voix oubliées MIRON KIROPOL LA FORGE DU POETE CHRISTIAN VIGUIE . JEAN-CLAUDE PINSON . JACQUES VINCENT DAVID LESPIAU . ADELINE BALDACCHINO CAHIER CRITIQUE accompagné d'encres de Julien Spianti

10/2023

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Histoire des femmes

Femmes en Périgord

Ici comme ailleurs, les femmes représentent naturellement la moitié de l'humanité. Cependant, les archives du passé ne leur ont laissé qu'une modeste place, souvent même invisible dans l'histoire officielle avant le dernier siècle. En y regardant pourtant de plus près, la présence féminine n'a cessé d'irriguer les imaginaires et de participer activement aux différentes constructions sociales qui se sont succédées au cours des temps. Les merveilleuses vénus préhistoriques et la divinité gallo-romaine Vesunna inscrivent l'aube et l'aurore de l'humanité dans des cultes féminins de fertilité. La dévotion mariale est ardente à partir du Moyen Age, période durant laquelle les femmes sont vénérées dans la poésie occitane de nos troubadours. Mais les visages et noms précis de certaines d'entre elles ne surgissent qu'avec la Renaissance... tantôt remarquées par leur talent d'écrivaine, tantôt distinguées par leurs contemporains comme Montaigne et Brantôme. L'époque moderne, avec son lot de favorites de cour, révèle aussi des personnalités originales comme la protectrice des arts Jacquette de Montbron au XVIe siècle ou la botaniste-voyageuse Jeanne Barret au XVIIIe siècle. Le temps de la Révolution est une étape essentielle dans le long chemin vers l'émancipation. En Dordogne aussi, des femmes patriotes souhaitent participer aux assemblées et aux événements. En 1848, à Nontron, elles pétitionnent pour réclamer les droits politiques. Bien plus tard, l'institutrice d'Ajat Suzanne Lacore est nommée au gouvernement du Front populaire. A partir de la fin du XIXe siècle, nombre d'entre elles s'emparent avec talent des lettres comme George de Peyrebrune, Rachilde ou encore Catherine Pozzi. Au début du siècle suivant, des femmes brillent dans certains secteurs de la société que les hommes consentent à partager, comme la couture (Jenny Sacerdote), les arts (la muse Youki, la danseuse Joséphine Baker, l'actrice Simonne Mareuil ou encore les sculptrices Jane Poupelet et Marguerite Mazet) et, bien entendu, la cuisine (La Mazille). La Seconde Guerre mondiale, avec ses grandes figures résistantes comme Laure Gatet, finit de conforter dans la tragédie la place des femmes. Elles peuvent désormais voter et toutes les professions leurs sont accessibles. Aujourd'hui, elles sont sportives de haut niveau comme Manon Hostens, intellectuelle, médecin ou architecte, à l'image d'Anne Lacaton qui décrocha récemment le prestigieux prix Pritzker. En 2020, les habitants de Périgueux confient le destin de leur ville à Delphine Labails : un sacré symbole. Cet opus rassemble une cinquantaine de portraits de femmes remarquables, plus ou moins célèbres, qui sont nées ou ont oeuvré en Périgord. Toutes ont contribué à tracer le sillon de celles d'aujourd'hui.

11/2022

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Logements, guides pratiques

Le logement - enjeux, crises et mutations. Un tour d'horizon

La politique du logement doit faire face à des défis considérables : plus de 9 millions de mal logés, plus de 2 millions de demandeurs de logements sociaux pour 400 000 attributions annuelles avec des durées d'attentes de plusieurs années dans les grandes villes, un parc privé de copropriétés en difficultés croissantes, la disparition, jusqu'à récemment, des investisseurs institutionnels et de l'offre de logement à loyer intermédiaire, au détriment de la mobilité résidentielle... le défi de la rénovation énergétique du parc, l'explosion depuis 20 ans des inégalités de patrimoine immobilier... Nous sommes tous confrontés, locataire ou propriétaire, citoyen, parent, étudiant, salarié, employeur- aux défis que ce sujet soulève. L'augmentation continue des prix dans les grandes agglomérations y rend de plus en plus difficile l'accès au logement pour les jeunes, les salariés, les ménages modestes ou de la classe moyenne ; l'étalement urbain qui en résulte est source de multiples maux : allongement des déplacements domicile-travail, coûteux financièrement et au plan environnemental, conflits d'usages entre logement, agriculture et milieux naturels, ségrégation sociale et territoriale renforcée... . La question du logement est ainsi devenue aussi structurante, sinon plus, que la question de l'emploi dans la construction des parcours de vie et de notre modèle urbain et social. Confrontés à ces défis, les acteurs, privés et publics, élus, professionnels de l'immobilier et de la ville, chercheurs et universitaires, financeurs, administrations locales et nationales, se mobilisent. Quels diagnostics, quelles mutations à l'oeuvre, quelles perspectives et quelles stratégies pour des politiques du logement ? Et comment les décliner dans l'espace, entre renouveau de la ville existante et développement de celle-ci ? Autant de questions sur lesquelles des acteurs de premier plan ont été conviés à témoigner dans un cycle de 16 conférences. La restitution qui en est faite dans ce livre, sans viser à l'exhaustivité, propose un tour d'horizon de la diversité des enjeux et défis auxquels notre pays est confronté en matière de logement.

04/2023

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Critique littéraire

L'assiette anglaise, lectures anglophones. A bâtons rompus dans des lectures-souvenirs de la langue anglaise

Partant du livre de John Lancaster The debt to Pleasure (1996), un roman "gastronomique" initiant la cuisine comme métaphore conductrice, cet essai vagabond pose en chemin les problèmes exégétiques récurrents tels que la vérité, le jeu auteur/lecteur, l'usage de la langue et des langues, les rapports de la rationalité et de l'étrangeté, la place de la métafiction, de la satire et de l'utopie ou de la contre-utopie. On y mêlera le dialogue implicite des oeuvres et des créateurs d'une époque et d'une autre, d'un continent à l'autre. On s'arrêtera longuement sur des oeuvres centrales comme The opium eater de De Quincey ou The remains of the day d'Ishiguro et même la nouvelle de Daphné Du Maurier "The way of the cross" et, plus rapidement, sur The defense Luzhin de Nabokov, "The dead" des Dubliners de Joyce, The Handmaid's tale de Margaret Artwood ou celui de McCormac The road, certains textes de Paul Aster et aussi de Millhauser et son lanceur de couteaux The knife-thrower... ou celui d'Ian McEwan, On chesil beach. Mais beaucoup d'autres entrent dans ce menu composite, Bram Stoker, Malcolm Lowry, Virginia Woolf, Dylan Thomas ou Paul Bowes. Des "menus plus frivoles" permettront de revenir aux fabuleuses satires d'Evelyn Waugh avant David Lodges, en remontant aux maîtres d'antan Fielding et Trollope. Comme chez John Lancaster la profusion de mets conduit à une certaine satiété, à une anorexie qui renvoie à des textes atones sous l'égide du "Bartleby" de Melville ou de la "terreur" de Nabokov un peu en écho de la nausée de Sartre... La thématique du comestible se fondera sur The old boys de Trevor et les repas chagrins de sa maison de retraite pour déboucher sur les schémas répétitifs du Waterland de Graham Swift. Mais c'est avant tout les morceaux indigestes qui clôturent le parcours, le "Bartleby" de Melville et celui, extraordinaire, d'Ambrose Bierce "The death of Halpin Frazer" .

06/2020

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BD tout public

Bye bye Babylone. Beyrouth (1975-1979)

Dans ce livre, il y a des chewing-gums et des kalachnikovs. Il y a des bonbons, des chocolats, des barbes à papa, des bombes, des obus, des missiles et des grenades, des armes en tous genres. Il y a des Smacks, du Bonjus, et des roquettes de 140 mm. Il y a moi et mon petit frère, il y a des miliciens et des miliciennes, des phalangistes, des palestino-progressistes, des nassériens, des tigres, des fidayins, des moudjahidins et des mourabitouns. Il y a des leaders politiques. Des lugubres, des cruels, des cyniques, des monstres, ils planent sur la ville. Il y a des keffiehs, des treillis, des lunettes de soleil, des croix et des turbans, des chemises hawaiiennes et des sahariennes. Il y a les néons de Hamra et le hamburger du Holiday Inn, la bataille des hôtels et le massacre des camps, l'incendie des souks et le pillage de la rue des Banques. Il y a des enlèvements, des explosions, des assassinats, des rafales de mitraillette, et des cigarettes. Des Gitanes, des Marlboro, des Dunhill, des Viceroy, des Winston, et surtout des Kent. Des cendriers, des allumettes, des briquets Cartier en or, de la fumée, beaucoup de fumée, et du feu. Il y a des cartes à jouer, des dessins animés, des bandes dessinées, des jeux de société, des Matchbox, des bulles de savon, une panoplie d'Indienne et ma collection d'éclats d'obus. Il y a le magasin de mon grand-père et le foulard en soie de ma grand-mère, la Nivea de ma nounou et le Petzi de Walid. Il y a des cinémas en feu, le Roxy, le Radio City, le Dunia, l'Empire, le Rivoli, et des hôtels en flammes, le Palm Beach, le Vendôme, le Saint-Georges, le Phoenicia, l'Alcazar. Il y a la ligne de démarcation et la corniche de Manara. Dans ce livre il y a Beyrouth, en feu, en flammes, en étincelles, en explosions, dans le noir absolu, il y a Beyrouth qui brille.

10/2019

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Esotérisme

2020, le grand tournant

Pas un jour ne passe actuellement sans sa dose de témoignages alarmants, de livres ou de vidéos faisant état de la situation préoccupante dans laquelle se trouve notre monde aujourd'hui. On parle même de "l'humanité en péril" ! Rien que ça... A tout le moins, il s'agit d'un énorme "malaise de la civilisation". Les gens sont de plus en plus angoissés, déstabilisés. Et les astrologues sont, de leur côté, inquiets en raison des configurations planétaires exceptionnelles de 2020, qui changeront le paysage du monde et la vie de la majorité de ses habitants. Précisons qu'a la faveur de ces cycles planétaires exceptionnels, certains, selon leur signe, vivront une fantastique poussée ascensionnelle. Sans apporter de l'eau au moulin des défaitistes, ce livre tente, avec l'éclairage original et précieux des grands cycles planétaires qui reflètent notre devenir collectif et individuel, de livrer ma vision d'astrologue/sociologue, a travers des analyses géopolitiques : thèmes d'Emmanuel Macron, de Donald Trump, des Etats-Unis et des prochaines élections, de Vladimir Poutine... Notre monde est-il vraiment menacé ? A quel point et dans quels domaines ? Sommes-nous déjà dans l'ère du Verseau qui doit changer les mentalités ? Quel rôle vont jouer l'islam et l'Etat islamique ? Notre civilisation chrétienne vit-elle ses dernières heures ? Dans quel sens l'économie va-t-elle évoluer : allons-nous vers un krach boursier, ou pire ? Cet ouvrage donne une autre vision des choses. Un regard vu de Sirius... Comme chacun de nous sera touché différemment selon ses propres étoiles, vous découvrirez également dans cet ouvrage les prévisions sur 2020 pour chaque signe et pour chaque décan. Vous serez ainsi mieux armé pour affronter cette nouvelle année qui s'annonce tout sauf anodine. Et gardons les yeux rivés sur la ligne bleue des Vosges : en survolant les années suivantes, 2026 promet une nouvelle société. Une aurore sur un nouvel âge d'or ?

10/2019

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Economie

Reset. Quel nouveau monde pour demain ?

Cela nous est forcément arrivé un jour : que ce soit avec notre ordinateur, notre téléphone portable, notre boxTV ou encore notre voiture, lorsque les dysfonctionnements se multiplient, que certaines commandes ne répondent plus et que, ce faisant, notre appareil n'est plus fiable, il faut souvent se livrer à un "reset", c'est-à-dire à une réinitialisation complète de ce dernier. C'est exactement ce qui est en train de se produire pour notre "belle planète". En effet, la pandémie de Coronavirus constitue un choc équivalent à celui du krach de 1929 qui entraîna la "Grande dépression" des années 1930. Ce drame est donc encore plus puissant que ceux ont suivi les attentats du 11 septembre 2001 et la faillite de Lehman Brothers. En fait, pourtant de nature très différente, ces chocs ont un point commun : ils font tomber le monde dans l'inconnu, imposant à ce dernier de changer de paradigme économique et sociétal. Bien entendu, soyons-en convaincus : cette crise finira bien par se terminer. Et le plus tôt sera bien sûr le mieux. Une question demeure néanmoins sans réponse : dans quel état ? lors d'un tsunami, c'est effectivement lorsque l'eau se retire que l'on peut mesurer l'ampleur des dégâts. Et, dans le cas présent, ces derniers seront forcément énormes : dépression économique, faillite d'entreprises, krachs boursiers à répétition, flambée du chômage, augmentation de la pauvreté et des tensions sociales, risques d'émeutes, voire pire. Pour autant, ne baissons pas les bras. Oui, la pandémie de Covid-19 et ses conséquences seront douloureuses pour toutes et tous, mais, de la même façon qu'un "reset" est parfois nécessaire pour relancer une machine ou un appareil défectueux, l'économie, les marchés financiers et nos sociétés au sens large pourront bientôt repartir, espérons-le, sur des bases plus saines. Ne soyons donc pas défaitistes, car, comme d'habitude, tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Autrement dit, nous remonterons la pente pour nous diriger vers un monde moins exubérant et, par là même, meilleur...

09/2020

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Policiers

A l'ombre des dollars

Retrouvez Alexandre Vartanian et Mirella Conti dans une très belle histoire d'amour qui se déroule en France et en Amérique en plein été de l'année 1979. Un roman haletant où l'ennui n'a pas sa place, une intrigue originale basée sur une histoire vraie de la mafia italo-américaine. Alexandre Vartanian sort de prison, à sa sortie sa fiancée, la fille du plus gros parrain de la mafia sicilienne, l'attend dans une sublime Cadillac Eldorado. Pendant leur séparation la belle Mirella Conti n'a pas perdu son temps, puisqu'elle est devenue une des plus efficaces cambrioleuses de France, accompagnée de la soeur de son amoureux, Anouche Vartanian. Jeune femme au regard de braise qui allume tous les hommes qu'elle côtoie, cette arménienne au coeur d'or est toujours partante pour de nouvelles aventures. Alexandre rencontre un truand excentrique dans un hippodrome de Maisons-Lafitte, un deal est rapidement conclu, chaparder à Genève le plus gros diamant du monde, baptisé Eros, à un joaillier Suisse prétentieux qui se croit tout permis. Ces péripéties mèneront le duo infernal de Paris à Miami. Sous le soleil brûlant de Miami Beach, là où les créatures de rêve hyper sexy et glamour pullulent, tous les mauvais garçons veulent leur part de soleil. Ce couple français attire l'attention du FBI. Alors commence une traque sans merci, où se mêlent un parrain de la mafia sicilienne, prêt à tout pour retrouver sa fille chérie qu'il adore plus que tout et un juge anti-mafia qui rêve de voir le clan Conti au grand complet sous les verrous. Un très bon polar écrit remarquablement par un auteur français inspiré par les USA. Des jours et des nuits effrénés d'où l'on ressort époustouflé, une intrigue originale et des scènes inédites. Où le lecteur n'a qu'une envie : que l'Amour triomphe.

07/2018

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Verre, dinanderie, céramique

PAUL DAUM - MAÎTRE VERRIER DE L'ART DÉCO

Né en 1888 à Nancy où sa famille s'était installée après l'an­nexion de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, il était l'un des fils d'Auguste Daum et le neveu d'Antonin Daum, les maî­tres verriers de l'Art Nouveau. Paul, qui leur a succédé au lendemain de la Première Guerre mondiale, a marqué de son empreinte la manufacture durant les "Années Folles". Audacieux, il a su capter et anticiper les modes qui lui ont permis de prendre le virage de l'Art Déco, un style avec lequel la verrerie a excellé. Cet ouvrage, fruit de plusieurs années de recherches restitue le parcours de ce personnage hors du commun. Comblé d'hon­neurs de 1914 à 1918, période durant laquelle il a servi dans l'aviation, il a fait, à partir de 1920, triompher la verrerie dans de nombreuses expositions. Il a défendu les intérêts de l'indus­trie verrière menacée par une concurrence étrangère croissante et parfois déloyale. Adjoint au maire de Nancy, il a créé l'Aéro­club de l'Est aux côtés de Christian Moench, André Bailly et Marie Marvingt. D'un caractère entier, voire excessif pour certains, Paul Daum est entré dans la Résistance à la fin de l'année 1940. Arrêté à Paris par la Gestapo en février 1943, il est mort en déportation un an plus tard. Cet ouvrage vous fait entrer dans l'intimité de la verrerie de la Première à la Seconde Guerre mondiale. Une période qui fut faste quelques années seulement, avant qu'elle ne subisse les conséquences économiques et politiques du krach boursier de 1929. Si son père Auguste s'était révélé comme un gestionnaire rigoureux et son oncle Antonin un artiste à l'imagination fer­tile, Paul Daum réunissait, à lui seul, ces deux talents à une époque où il lui a fallu affronter des situations inédites.

08/2022

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XXe siècle

Triangle amoureux chez les Windsor. Dancing with the devil

L'une des histoires d'amour les plus médiatiques du XXe siècle tiendrait-elle du mensonge ? Cette enquête mondaine sur la vie privée du duc et de la duchesse de Windsor nous révèle le scandale des scandales. Décembre 1936. Le prince Edward VIII, dans un geste " d'amour fou ", renonce à son trône et abandonne l'empire britannique pour une Américaine doublement divorcée, Wallis Simpson. Ce coup d'éclat transforme les amants déchus en couple iconique du xxe siècle. Admirés. Intouchables. Mais, contre toute attente, Wallis Simpson s'entiche ensuite d'un jeune playboy homosexuel et richissime, avec qui elle partage de longues nuits aux quatre coins du globe. Blond et charismatique, Jimmy Donahue sait tout faire : piloter un avion, parler plusieurs langues, danser et jouer du piano. Doté de charme et d'esprit, adoré de tous, le petit-fils du milliardaire Frank W. Woolworth profite de sa position sociale et de sa fortune pour multiplier les frasques. Ses conquêtes sont exclusivement masculines jusqu'à sa rencontre, en 1950, avec le duc et la duchesse de Windsor. En dépit de leur différence d'âge, l'attirance physique entre Wallis et Jimmy est immédiate. Ils vont former, avec Edward, un trio inséparable, devenant les meilleurs amis du monde... Voici l'histoire scandaleuse d'un trio amoureux dont personne n'est sorti indemne. Une enquête inédite et méticuleuse menée par l'incomparable Christopher Wilson, qui ose lever le voile sur les désirs coupables d'un couple mythique. Avant, il y avait deux Windsor ; désormais, ils étaient trois. Jimmy était avec le duc et la duchesse à New York, à Palm Beach, à Paris - toujours à rire, maniéré, pétillant. Jimmy avec ses blagues, Jimmy avec son argent, Jimmy avec ses histoires et ses grossièretés - Jimmy, Jimmy, Jimmy... " Sulfureux " Paris Match " L'enquête la plus complète sur les secrets de la haute société britannique. " The Times " Les lecteurs vont adorer [... ] ce récit horrible et fascinant de la relation la plus étrange et nocive de l'histoire récente. " The Observer

11/2022

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Histoire internationale

Aktion T4. Le secret d'Etat des nazis : l'extermination des handicapés physiques et mentaux

De 1939 à 1943, le IIIe Reich mena une vaste entreprise de mise à mort des malades mentaux et handicapés physiques allemands. Considérés par Hitler et son entourage comme des poids morts dans l’économie de guerre, ces patients furent décrits auprès de l’opinion publique comme des êtres dont la vie ne vaut pas d’être vécue. Dans l’Allemagne d’avant-guerre, c’est l’entourage de Hitler (lui-même ne prit pas de décision officielle à ce sujet) qui élabora le programme dit d’« euthanasie » ou T4 (ainsi nommé d’après l’adresse de l’administration : Tiergartenstraße 4, à Berlin). Dans une semi-clandestinité, une lourde machine d’extermination se mit ensuite en place, pilotée depuis Berlin par une administration sophistiquée, entièrement à la solde de la Chancellerie du Führer, qui opérait sous couvert de sociétés écrans. Médecins, infirmiers, membres de la SS participèrent à cette opération, sous le contrôle du Kriminalinspektor Christian Wirth, et sous l’égide d’hommes émanant de l’entourage proche de Hitler (Philipp Bouhler, Viktor Brack, Martin Bormann…). Arrachés à leurs asiles, les malades furent bientôt conduits par cars entiers dans des centres réquisitionnés et spécialement aménagés en Allemagne et en Autriche (Grafeneck, Hartheim, Brandeburg, Hadamar…), où ils furent gazés puis incinérés dans les premiers fours crématoires de masse. Plus de 100 000 personnes furent ainsi assassinées. L’« euthanasie » des malades mentaux et des handicapés allemands préfigure ainsi l’extermination systématique des Juifs dans les camps de la mort, mise en œuvre à partir de 1942. Michael Tregenza apporte ici une remarquable contribution à la connaissance du programme T4, fondée sur le dépouillement approfondi de sources allemandes, autrichiennes et polonaises, notamment sur les témoignages et les interrogatoires menés lors des procès des années 1940 à 1960. Avec un luxe de détails, il décrit l’élaboration de l’entreprise d’euthanasie, ses sources intellectuelles, sa réalisation, son fonctionnement et surtout ses hommes, responsables et exécutants (dont beaucoup travailleront ensuite dans les centres de mise à mort de l’Aktion Reinhard).

03/2011

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Musique, danse

LA SYMPHONIE A L'EPOQUE ROMANTIQUE. De Beethoven à Mahler

La symphonie à l'époque romantique évoque, pour le mélomane moderne, une pléiade de grands noms : Beethoven, Schuman, Brahms, Tchaïkovski, Dvorak, Bruckner, Malher, en même temps que le répertoire orchestral le plus enregistré et le plus joué. De sorte que " symphonie " et " romantique " semblent presque synonymes. Pourtant Beethoven en ouvrant magistralement la voie marque si fort le genre que ses successeurs directs, intimidés par sa réussite, ne s'y illustrent que modérément, bien que le plus souvent avec éclat, lui préférant le piano, la musique de chambre ou le lied. Stimulé par l'exemple écrasant de Wagner, le genre retrouve en Allemagne à la fin du siècle sa vigueur, particulièrement avec Brahms, Mahler et Bruckner, tandis que les jeunes écoles russes et tchèques le parent des thèmes nationaux et que les Français en font l'étendard de la musique pure. " Couloir " entre deux siècles prodigieusement féconds en symphonies que sont le XVIIIe siècle et le XXe siècle, la symphonie à l'époque romantique est donc le lieu géométrique d'une série de paradoxes, que ce livre met en lumière. Ainsi cet ouvrage ne se borne pas à dresser une liste d'œuvres et de noms, mais tente une histoire vivante et complexe du genre comme tel de l'intérieur en le situant dans le contexte général de l'histoire musicale, et en tentant une classification originale des œuvres (" symphonies-drames ", " symphonies-cadres). Chaque symphoniste (les plus connus mais aussi d'autres oubliés ou peu joués : Spohr, Raff, Bruch, Berwald) est étudié non seulement pour lui-même, mais aussi dans la façon dont il tente d'assumer le caractère unique et privilégié que cette forme revêt au sein de l'histoire musicale : comme expression d'un individu au nom de la collectivité, d'un " je " qui s'efforce de nous dire " nous " - cela dans le but sans cesse recherché et presque toujours inassouvi de recréer l'union parfaite, réalisée par Beethoven, entre la singularité et l'universalité.

09/1994