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Histoire internationale

La traite des noirs. Histoire du commerce d'esclaves transatlantique 1440-1870

" Tout n'a pas été dit sur 1a Traite des Noirs. Et notamment pourquoi un tel crime a pu durer si longtemps, près de cinq siècles. Dans ce livre, l'exposé le plus complet de la Traite transatlantique aujourd'hui disponible, Hugh Thomas tente de répondre à cette question. Il montre comment cette histoire est inextricablement liée à celle de l'Occident, dont elle occupe le centre, selon le mot de Tocqueville : " La destinée des nègres est en quelque sorte enlacée dans celle des Européens. Les deux races sont liées l'une à l'autre. " On verra comment, alors que le monde médiéval avait à peine tourné la page de l'esclavage massif, les découvertes géographiques, mais aussi l'idéal antique de la Renaissance vont le ranimer. Afrique puis Nouveau Monde font irruption dans la conscience européenne via le Portugal et l'Espagne qui mettent en place la Traite dès 1440. Peu à peu le point de gravité de l'odieux commerce - " le plus rentable des commerces ", disait Louis XIV -, recherche de l'énergie humaine et sucrière, se déplace vers le nord, prenant toute sa part dans les conflits déchirant l'Europe et l'Amérique, après l'Afrique où sont déversés, déjà, des millions d'armes. Enfin, l'Angleterre, la plus grande bénéficiaire du système, décide d'en devenir le gendarme : la campagne visant à l'abolir, adossée aux révoltes des esclaves, sera la première grande cause humanitaire internationale. Traite et esclavage ne disparaîtront pas pour autant. Hugh Thomas nous livre ici les témoignages directs des acteurs du commerce d'ébène : sous sa plume s'animent des êtres de chair et de sang, flotte la pestilence des négriers parés de noms charmants ou saints. L'histoire connaît-elle un sens, comme l'ont cru les Lumières ? Toutes les Traites sont-elles équivalentes ? Quel est le legs, durable, de cette histoire dans nos sociétés ? Peut-on refermer le débat avant de l'avoir ouvert ? " Guillaume Villeneuve

09/2006

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Sociologie

Les souffrances du jeune trentenaire

" Comment emmerder ses parents ? Voilà une question qui tourmente chacun à son heure. Pour ceux de sa génération, elle prend un tour tout à fait tragique. Sans le vouloir, sans parfois le savoir, ils emmerdent malgré eux leurs parents dans le sens où ils les ennuient. Loin des utopies, des rêves et des révoltes légitimes, ils diffusent un ennui tout entier pétri de leur conformisme et de leur docilité. Si, pourtant, certains d'entre eux tentent de s'adonner au sport plaisant de la transgression, la tâche est ardue. Du cannabis au trotskisme via l'échangisme, tout sera accueilli avec bienveillance, voire soulagement autant de preuves que les enfants sont en vie. Sa première ébauche d'insurrection avait consisté à arracher méthodiquement le portrait de Pierre Overney qui était collé sur la porte de la cuisine. Il avait pensé bien faire. C'était lors d'une de ses nombreuses tentatives de réaménagement-embourgeoisement de l'appartement. Son initiative n'avait pas été bien accueillie. Il en avait été déçu. Mais enfin, ce n'était pas de sa faute s'il n'avait pas su reconnaître un militant maoïste assassiné ! Il avait cru qu'il s'agissait là du poster d'un vieux chanteur folk passé de mode et que le temps était venu de s'en débarrasser. Ce fut son premier sacrilège. Bien involontaire. Mais tellement révélateur. Et ce n'était que le début... " Le trentenaire est un curieux animal dont on entend souvent parler. Une quantité incroyable de dossiers, d'études, de monographies lui est consacrée. De temps en temps, il s'exprime. Ou plutôt, il réagit. Parfois pour se plaindre (on ne lui a rien laissé), parfois pour étonner son monde (il a l'audace d'avouer publiquement qu'il a osé jadis sécher des cours de DEUG). Il s'exprime mais ne se raconte pas. Pourtant, son salut viendra sans doute de sa capacité à prendre au sérieux son histoire, à la conter, peut-être à l'aimer...

04/2005

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Romans historiques

Christos. Enquête sur l'impossible

Que s'est-il passé entre la mort du Christ et les premiers témoignages écrits qui nous restent (les lettres de Paul, les Évangiles et les Actes) ? Dans ce nouveau roman, Frédérick Tristan a imaginé l'histoire d'un jeune juif alexandrin, Apollonios, envoyé en Judée par Rome afin de dresser un constat sur l'état des révoltes opposées aux formes occupantes. Au cours de son enquête, Apollonios rencontrera les divers acteurs qui se sont illustrés lors de la création du tout premier message judéo-chrétien, de Jean le Baptiste aux Douze apôtres et, en particulier, Simon- Pierre face au pouvoir romain et au Sanhédrin. Comment la mémoire des actes et des paroles de Jésus s'est-elle vraiment constituée ? Que s'est-il passé à Jérusalem en ces temps troublés où la moindre émeute était sanctionnée par la mise en croix ? Entre les Pharisiens, les Sudducéens, les Zélotes et les Esséniens, le Messianisme dut héroïquement trouver sa place en payant le prix fort. Comment y est-il parvenu ? En mettant en scène des personnages charismatiques comme Pierre et Paul, mais aussi Étienne, les deux Jacques dont le frère de Jésus, Jean l'apôtre, Marie de Magdala, Frédérick Tristan a voulu redonner vie à cette époque en mettant le doigt sur les problèmes qui se posèrent et qui, bien souvent, se posent encore aujourd'hui : Jésus était-il vraiment le Messie attendu par les Écritures ? En dehors des propos convenus, comment se sont effectués son procès et son exécution ? Quelle est la vérité et la signification de sa supposée résurrection ? Quelles furent les réactions des disciples et comment s'organisa leur mission chez les Juifs mais aussi parmi les Nations ? Dans ce roman surprenant qui met en scène la mystérieuse formation d'un événement inattendu qui devait hautement participer à la fondation de l'Occident, Frédérick Tristan revient à ses premières amours : il a enseigné l'iconologie chrétienne à partir des textes fondateurs de toutes les religions.

02/2009

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Philosophie

La dignité ou la mort. Ethique et politique de la race

L'objet de ce livre est de monter que la dignité présente un autre visage lorsqu'elle émerge d'une histoire de la déshumanisation. A travers une analyse critique de la tradition philosophique européenne, Norman Ajari élabore une conception radicalement nouvelle de la dignité, entendue ici comme la capacité à se tenir debout entre la mort et la vie. Etre africain ou afrodescendant, c'est provenir d'un peuple dont l'humanité fut contestée sur les plans juridique, scientifique, philosophique, théologique, économique, psychiatrique. On n'en continue pas moins à exiger des Afrodescendants qu'ils cessent de " ressasser ", de " ruminer " l'histoire coloniale, répétant ainsi une vieille injonction esclavagiste à l'oubli des ancêtres et à la méconnaissance de la communauté d'origine. Pourquoi prendre la question sous l'angle de la dignité ? La dignité est ce que le Blanc essaie d'abolir lorsqu'il exerce sa violence sur le Noir. Mais c'est aussi ce dont le Blanc se prive lui-même lorsqu'il exerce sa violence sur le Noir. Enfin, c'est ce que le Noir réaffirme collectivement lorsqu'il s'engage contre la domination blanche. Lorsque la dignité d'un jeune Noir est prise d'assaut, lorsqu'il est violé ou assassiné par les représentants de l'Etat, c'est une longue histoire de luttes, de conquêtes et d'affirmation d'une humanité africaine qui vacille et tremble sur ses bases. La Dignité ou la Mort propose une implacable analyse critique de la tradition philosophique européenne. Mais c'est pour mieux renouer avec l'histoire méconnue de la pensée radicale des mondes noirs. Les révoltes d'esclaves, la négritude, les usages révolutionnaires du christianisme en Amérique du Nord et en Afrique du Sud, l'ontologie politique seront autant d'étapes d'un véritable parcours de libération. La dignité est la capacité de l'opprimé à tenir debout entre la vie et la mort.

02/2019

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Tourisme étranger

Châteaux du monde

Joyaux sertis dans le tapis de verdure de la campagne environnante ou perchés au sommet d'un éperon rocheux imprenable, les châteaux dispersés aux quatre coins de la planète sont, de nos jours encore, des repères qui s'inscrivent dans le paysage et l'imaginaire collectif, avec leurs extravagances, leurs parcs luxuriants, leurs intérieurs richement meublés, leur histoire souvent tumultueuse, leur halo de mystère et leur cortège de légendes. Les châteaux racontent une histoire, celle de terres agitées par les guerres, les drames et les révoltes, que rien ne saurait apaiser. Des premières tours de défense faites de pierre nue aux demeures de la fin du XIXe siècle où s'entassent tableaux de maître et antiquités, la route fut longue. Des hommes vaillants ont assuré leur défense et fait leur conquête. Des architectes et des artistes de talent se sont mobilisés pour en faire des monuments rivalisant de beauté. Les plus illustres familles ont comploté et noué des alliances pour en faire des trésors dii patrimoine national. Des princes et des rois, des courtisans et des reines, des dues et des favorites ont vécu dans ces demeures grandioses : cc sont là autant de fantômes qui hantent les mémoires et que l'on croirait voir encore descendre les monumentaux escaliers de pierre, comploter clans l'obscurité des petits cabinets de travail secrets pour fomenter quelque vengeance, esquisser un pas de danse au son du luth dans les vastes salons décorés de cheminées monumentales. Parcourir les pages de cet ouvrage en admirant les splendides images soulignées de textes et de légendes équivaut à emprunter un itinéraire des plus suggestifs pour découvrir les châteaux les plus enchanteurs. Derrière les murs de ces édifices chargés d'histoire se cachent des escaliers en colimaçon, des salons fastueux, des bibliothèques séculaires. C'est un voyage â la découverte des splendeurs d'un pan de notre histoire où se côtoient noblesse et misère qui vous attend au détour de ces pages.

09/2018

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Histoire internationale

J'ai vu la misère. Récit d'une Amérique en crise

L'Amérique de 1934 est plongée dans la Grande Dépression. Souhaitant réunir un autre type d'informations que celles récoltées par les fonctionnaires de l'administration, Harry Hopkins, proche de Roosevelt et directeur de la FERA (Federal Emergency Relief Administration) constitue une équipe de seize "enquêteurs", composée pour l'essentiel d'écrivains et de journalistes, et confie à chacun d'entre eux une région du pays particulièrement touchée par la crise. Martha Gellhorn, la plus jeune du groupe, est envoyée en Caroline du Nord, dans les villes ruinées par la fermeture des usines textiles. Des semai­nes durant, confrontée à la misère et au désespoir de la population, elle accumule des dizaines d'interviews, visite villes et bidonvilles, enregistre tout ce qu'elle voit et tout ce qu'on lui raconte. La matière de ses rapports pour la FERA nourrit quatre novellas réunies sous le titre anglais de The Trouble I've Seen, emprunté au célèbre negro-spiritual éponyme. Martha y suit le destin de cinq personnages, à l'existence brisée par la crise : Mme Maddison, admiratrice du président Roosevelt, prend part à un programme de réhabilitation rurale contre l'avis de ses enfants ; Joe et Pete, ouvriers et syndicalistes, perdent leur emploi après avoir participé à une grève visant à améliorer les conditions de travail ; Jim, jeune homme ayant fini par trouver un poste, en vient à voler son employeur afin que la femme qu'il aime et lui puissent être convenablement vêtus lors de leur mariage ; Ruby, une petite fille de onze ans, rejoint un groupe de jeunes prostituées dans le seul but de s'acheter des bonbons et des patins à roulettes. Le livre appartient au rayon de la fiction, mais son contenu, tout ce qui en fait la chair, relève du reportage. Il parut en 1936 aux Etats-Unis et en Angleterre, et fut salué par une critique élogieuse. "Je tiens Martha Gellhorn pour un écrivain véritablement remarquable", écrit HG Wells dans la préface.

05/2017

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Romans historiques

La pénitente d'Euskal Herria

« La révélation d'Ezilda plonge ses parents dans la stupéfaction et les laisse sans voix l'espace d'un instant, le temps qu'une bouffée de colère monte en eux. Pierra s'emporte le premier. Le courroux plisse tout à coup son front. Il ôte la pipe de sa bouche rageusement. Ne me dis pas que tu as fauté avec ce garçon. Tu n'as pas osé faire une chose pareille... » Agriculteurs souletins, Pierra et Marie commencent enfin à récolter les fruits d'un travail quotidien acharné. A Ezilda, leur première-née qui vient de fêter son dix-huitième anniversaire, ils lèguent avec émotion un patrimoine et une réputation intacts. Tourmentée par un terrible secret, la jeune femme renonce aux devoirs de sa charge. A contre-courant, elle se jette à corps perdu dans le tourbillon des passions que déchaînent son étrange beauté et son caractère brûlant. Ecartelée entre le bien et le mal, déchirée entre l'amour et la haine, fera-t-elle le choix d'une vie conforme à la tradition et renouer avec la paix de son âme ? Au fil d'une intrigue sentimentale et policière haletante, Alain Lombardi nous entraîne sur les chemins pyrénéens de la transhumance dans un livre foisonnant. A ses côtés, nous partageons le quotidien des bergers et des « Hirondelles », ces jeunes filles venues de Navarre et d'Aragon qui s'embauchent dans les usines sandalières de Mauléon à l'aube de l'âge d'or de l'espadrille. Il guide nos pas à Saint-Jean-de-Luz, à la rencontre des kaskarotes, ces femmes de marins-pêcheurs impudiques qui font tourner bien des têtes et chavirer les coeurs. De Biarritz à Bayonne et jusqu'aux forges de l'Adour, nous nous mêlons à la foule des paysans, ouvriers, parias, bourgeois et autres anarchistes. Qu'ils soient héros ou « salauds », aucun ne nous laisse indifférents, tant il est difficile de distinguer les uns des autres. La Pénitente d'Euskal Herria fait suite à son premier roman Le Pénitent de Sartène, paru aux Editions du Panthéon.

11/2015

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Vins, alcools, boissons

Le guide des vins de Bordeaux

Des livres et des guides sur le vin, et sur sa capitale Bordeaux, il en existe beaucoup. Ils parlent technique, dégustations, notes, millésimes,cépages…Celui-ci aussi, car des vins de Bordeaux, j’en ai dégusté des dizaines de milliers… Cela fait vingt ans que je consacre une bonne partie de mon temps à Bordeaux. Goûter, écouter, prendre des notes, dans les salles meublées Louis XV, dans la lumière tamisée des chais, dans les cuisines des vignerons. J’ai ainsi empilé une masse considérable d’anecdotes, de témoignages et de commentaires de dégustation. Ce livre (près de 2000 pages), peut sembler énorme ; il s’agit pourtant d’une sélection, d’un tri comme le font les vendangeurs pour ne conserver que les meilleures grappes. On y trouvera mes notes sur les dix derniers millésimes, sur des dégustations plus anciennes aussi, les commentaires des producteurs sur leurs choix techniques face à la nature et à ses soubresauts, beau-coup d’anecdotes et de portraits.Le vin c’est avant tout une histoire d’Homme. Il demande évidemment des sols appropriés, un climat propice, des cépages adaptés, un marché favorable. Mais, surtout il exige de l’intelligence, du temps, de la complicité, de l’intuition. Les hommes et les femmes, de plus en plus nombreuses, qui élaborent du vin sont les porteurs d’une histoire où se mêlent la modernité, les techniques et l’immuable — les saisons, la pluie, la sécheresse ou le gel... Il faut soigner la terre et la plante, récolter, transformer le brut en un produit raffiné, le vendre.Mais ici, j’ai voulu aussi raconter les coulisses, les acteurs, leurs doutes, les blessures et les rires, les parcours, les rencontres, le savoir inépuisable des vignerons.J’ai choisi ce métier de journaliste parce je suis curieux de la vie des gens, que j’aime raconter les histoires. Et le monde du vin, ce n’est que des histoires.

08/2011

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Jardinage

De la cour au jardin. Transformer son terrain en aménagement écologique et comestible

Vous rêvez de transformer votre cour arrière en petit paradis de verdure où vous pourrez récolter vos propres fruits et légumes ? Vous souhaitez vous libérer de ce gazon un peu trop uniforme pour augmenter la biodiversité sur votre terrain ? Vous avez envie de mettre les mains dans la terre pour participer à l'effort collectif contre le réchauffement climatique ? Que vous habitiez en ville, en banlieue ou à la campagne, ce guide pratique saura vous accompagner pas à pas pour aménager votre espace extérieur en îlots de verdure écologiques et comestibles. Mais par où commencer ? Comment bien planifier votre projet ? Que vous soyez amateure ou expérimentée en jardinage, ce livre vous indiquera comment : bien observer les caractéristiques de votre terrain : identification des plantes, ensoleillement, topographie du site, composition du sol, sources d'eau, vents dominants ; vous équiper et vous fournir en matières premières : outils essentiels, équipement de protection, matières organiques et minérales ; choisir vos plantes : arbres et arbustes fruitiers, plantes vivaces, annuelles, grimpantes et couvre-sols, zones de rusticité, achat et échange de végétaux ; concevoir votre aménagement : déterminer les variétés de plantes adaptées à votre terrain, établir une liste de préférences, les positionner sur un plan ; effectuer les travaux : définir les contours des îlots de plantation, retirer le gazon existant, installer une bordure ; installer un système d'irrigation : calculer le débit de l'eau, planifier le zonage d'irrigation, choisir les goutteurs, fabriquer un récupérateur d'eau de pluie ; entretenir votre terrain : gérer la pelouse restante, amender les plantations, tailler les arbres, hiverniser les plantes, nettoyer les platebandes. Véritable mine d'informations, ce guide met l'accent sur la plantation d'arbres, d'arbustes fruitiers et de plantes vivaces pour créer un aménagement qui s'entretient facilement, au plus bas coût possible. L'objectif est de créer un jardin écologique et résilient face aux changements climatiques, en plus de parvenir à une certaine autosuffisance alimentaire. Au bout de quelques années, vous verrez que vos efforts seront largement récompensés et que votre terrain ravira autant vos papilles que vos pupilles !

03/2024

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Monographies

Hot... Le jardin des gens de mer, histoire d'une disparition

HOT, trois lettres rescapées de l'enseigne d'un ancien hôtel sur le port pétrolier de Lavéra. En reconstituer l'histoire, tel est l'enjeu de ce récit graphique. Un voyage à tâtons dans les méandres d'un processus inéluctable. Là, sur la rive du chenal de Caronte, on est aux confins du bassin méditerranéen et au coeur d'un complexe industriel. Un territoire qui n'a pas a priori vocation à accueillir quelque vision poétique, et pourtant... La construction d'un foyer pour les gens de mer dans les années soixante aura été un événement dans cet univers de travail âpre. Ce lieu chaleureux a vu passer des marins du monde entier en escale et de nombreux habitants des villes alentour. Mais avec le développement du réseau de pipelines dédiés au pétrole et l'évaluation des risques industriels majeurs du site, la démolition de rétablissement s'est un jour imposée. C'est aussi de la fin de cette aventure dont il est question : la disparition, le retour au socle et l'empreinte laissée par ce bâtiment singulier acquis durablement à la mémoire du lieu. Et là, comment décrire l'absence ? Il faut trouver les mots pour dire les odeurs et les sensations, prendre le temps de dessiner cette architecture toujours moderne et déjà mise au rebut, laisser les souvenirs surgir, récolter plantes et matériaux qui feront trace à leur tour, décrire le paysage et photographier pour témoigner de la violence de la destruction. Le récit s'appuie sur une enquête obstinée de plus d'une décennie : recherche des acteurs, gérants, cuisiniers, employés de l'hôtel, clients qui y ont dormi une nuit, comme autant de personnages... Et puis, collecte des reliques "archéologiques" du chantier de déconstruction et du moindre document, en restant à l'écoute de rencontres plus ou moins provoquées... Ainsi, les indices accumulés de destins croisés sortent de l'oubli, le bâtiment ressuscite, la disparition prend sens, un jardin renaît...

02/2021

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Ouvrages généraux

L'archipel ibadite. Une histoire des marges du Maghreb médiéval

Cette enquête inédite revisite l'évolution du Maghreb médiéval à partir de ses marges. Elle dévoile l'histoire de l'ibadisme, une minorité aujourd'hui invisible dans l'océan du sunnisme, mais qui a puissamment façonné le Maghreb. Héritiers des dissidents kharijites soulevés contre le califat, les Ibadites animent les révoltes qui détachent la région de l'Empire. Ils jouent un rôle crucial dans l'émergence d'un discours en faveur des Berbères, chez qui ils recrutent en masse. Ces contestataires développent une doctrine politique singulière, hostile à la tyrannie et favorable à une souveraineté fondée sur l'élection, la consultation et la collégialité. Pour les Ibadites, cet idéal s'incarne dans l'Etat qu'ils fondent vers 761 près de Tiaret, dans l'Algérie actuelle. Dirigé par une dynastie d'imams persans, il symbolise pour eux un véritable âge d'or. Sa disparition brutale sous les coups des Fatimides en 909 constitue un traumatisme collectif. Elle oblige les fidèles à se redéployer sous la forme d'un archipel de communautés autonomes, dispersées entre la Méditerranée et le nord du Sahara. Après l'échec des derniers soulèvements berbères face à l'Empire, la nécessité de coexister avec les pouvoirs dominants s'impose. L'autorité des notables et des oulémas se substitue localement à l'Etat pour assurer la cohésion collective. Le commerce transsaharien tisse des relations entre ces communautés et assure la fortune des marchands- lettrés qui traversent le désert jusqu'à Ghana, Gao ou au lac Tchad. Ils en rapportent de l'or et des convois d'esclaves, revendus dans les oasis et les cités de Méditerranée. La poussée des intérêts rivaux et l'expansion religieuse du malikisme et du soufisme achèvent toutefois d'éroder, puis de désarticuler, l'archipel ibadite. A la fin du Moyen Age, il n'en subsiste que les bastions actuels du Mzab, de Tripolitaine et de Djerba. La mémoire de cette communauté oubliée nous plonge au coeur même de la genèse de l'Islam et du Maghreb.

02/2022

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Philosophie

Les affects de la politique

Pourquoi certaines injustices conduisent-elles à des révoltes quand d'autres sont subies passivement ? Comment expliquer que la contestation s'empare d'une partie du corps social sans que personne n'ait pu l'anticiper ? Qu'est-ce qui maintient le peuple tranquille ou, au contraire, le met en mouvement ? Après "Nuit debout" et les manifestations sociales qui ont émaillé 2016, ces questions prennent un relief particulier. Pour Frédéric Lordon, ce ne sont pas les "idées" qui mettent les individus en mouvement, mais les affects. Même lorsqu'un groupe étaie sa révolte sur une théorie, cette théorie puise son énergie à la source de passions comme l'indignation, la crainte ou l'espérance. En s'appuyant sur la théorie des affects de Spinoza, Frédéric Lordon propose une interprétation tout à fait originale de l'idéologie (qui installe les peuples dans la servitude volontaire) et de la contestation (où l'équilibre affectif est rompu, rendant intolérable ce qui était jusque-là toléré). Car la politique est un art d'affecter. "Ce que je m'apprête à faire, cette décision que je vais prendre, qu'est-ce que ça va leur faire ?", voici la question au principe de toute pratique politique : persuader, convaincre, c'est affecter. En s'appuyant sur des situations politiques récentes et connues, ce livre analyse quelques-uns des procédés de cet art, non sans montrer tout ce qui le grève d'aléas... et de possibles ratages. Car les hommes politiques, sociologiquement séparés de la population, n'ont qu'une connaissance lacunaire des complexions passionnelles de ceux à qui ils s'adressent et, en réalité, ignorent presque tout de ce qui "leur fait quelque chose". Ce livre stimulant déploie une théorie concrète des affects politiques et montre que c'est par un usage des passions, autant que par un exercice de la raison, que l'on a une chance de transformer ce monde.

10/2016

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Histoire antique

Les Ptolémées. De Ptolémée Ier à Cléopâtre

Pourquoi le royaume d'Egypte fut-il à ce point craint et convoité par Rome ? Comment un royaume où régnait la dynastie des Ptolémées, que les Romains jugeaient décadente, pouvait-il être si riche, si puissant et si dangereux pour Rome ? Lorsque l'on aborde la lignée des Ptolémées qui régna sur l'Egypte pendant trois siècles, il faut dépasser les a priori. La dynastie lagide a connu de très grands rois qui ont fait de l'Egypte, au IIIe siècle avant J. -C. , la première puissance de Méditerranée. Des monarques indignes auraient pris leur suite. Mais comment alors expliquer la renaissance égyptienne sous la Grande Cléopâtre ? Les Ptolémées furent à la fois rois macédoniens et pharaons. Cette double identité a créé une monarchie nouvelle. Honorés comme des dieux, les hommes et les femmes revêtus du pouvoir royal ont suivi pendant trois siècles la même politique avec des résultats plus ou moins heureux. Les vicissitudes de l'histoire ne les ont pas épargnés : révoltes, défaites, invasions, montée inexorable de la puissance romaine, querelles dynastiques. Pourtant, l'Egypte devenue province romaine fut une des perles de l'Empire. Et Alexandrie, longtemps, tint la dragée haute à Rome pendant plusieurs générations. Ici, l'auteur redonne aux Ptolémées une place plus conforme que celle que la mémoire collective leur a dédiée. Ce sont près de 30 Ptolémées, Arsinoé, Bérénice et Cléopâtre dont le portrait est ressuscité à l'aide de l'ensemble des sources dont l'historien dispose. L'Egypte lagide est une époque fascinanteoù la culture grecque et la culture pharaonique se nourrirent mutuellement sans que jamais l'une ne prenne le pas sur l'autre. L'auteur invite ainsi le lecteur à se plonger dans la cour fastueuse des Ptolémées, un monde oublié, parfois méprisé, afin de mieux saisir ce que fut leur lumière. Philippe Rodriguez, membre du laboratoire Hisoma, est maître de conférences à l'université Jean Monnet de Saint-Etienne. Ses recherches concernent l'Etat lagide dans ses aspects militaires et monétaires.

04/2024

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Littérature française (poches)

La révolte. 3 volumes : La peste ; Les Justes ; L'homme révolté

La peste "- Naturellement, vous savez ce que c'est, Rieux ? - J'attends le résultat des analyses. - Moi, je le sais. Et je n'ai pas besoin d'analyses. J'ai fait une partie de ma carrière en Chine, et j'ai vu quelques cas à Paris, il y a une vingtaine d'années. Seulement, on n'a pas osé leur donner un nom, sur le moment... Et puis, comme disait un confrère : "C'est impossible, tout le monde sait qu'elle a disparu de l'Occident". Oui, tout le monde le savait, sauf les morts. Allons, Rieux, vous savez aussi bien que moi ce que c'est - Oui, Castel, dit-il, c'est à peine croyable. Mais il semble bien que ce soit la peste". Les Justes "Ne pleurez pas. Non, non, ne pleurez pas ! Vous voyez bien que c'est le jour de la justification. Quelque chose s'élève à cette heure qui est notre témoignage à nous autres révoltés : Yanek n'est plus un meurtrier. Un bruit terrible ! Il a suffi d'un bruit terrible et le voilà retourné à la joie de l'enfance". Jamais sans doute, dans l'ouvre théâtrale de Camus, l'amour n'avait pris un visage plus émouvant que dans Les Justes. Entre Kaliayev et Dora, il y a le malheur d'un peuple". Jean-Claude Brisville. L'homme révolté "Je me révolte, donc nous sommes", affirme Albert Camus. La révolte est le seul moyen de dépasser l'absurde. Mais le véritable sujet de L'homme révolté est comment l'homme, au nom de la révolte, s'accommode du crime, comment la révolte a eu pour aboutissement les Etats policiers et concentrationnaires du XXe siècle. Comment l'orgueil humain a-t-il dévié ? De violentes polémiques ont accompagné la sortie de cet essai. Les contemporains de Camus n'étaient pas mûrs pour admettre des vérités qui s'imposent désormais et mettent L'homme révolté en pleine lumière de l'actualité.

09/2013

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Littérature française

Maudite éducation

Adolescent en Haïti dans les années 70 sous la dictature de Duvalier, tiraillé entre la crainte d’un père rigide et le désir d’explorer le nouveau continent de la sexualité, le jeune Carl Vausier décide de faire confiance à sa propre nature. Dans la maison familiale d’abord, là où la promiscuité interdit le moindre jardin secret, il se réfugie dans le saint des saints, la bibliothèque, pour assouvir ses fantasmes sous la muette approbation des livres… Puis à l’extérieur, lors de descentes dans les bas-fonds de Port-au- Prince où les prostituées lui procurent le plaisir tant recherché, et surtout lui racontent des femmes stupéfiantes, victimes de l’Histoire et de la cruauté des hommes. Mais la véritable initiation sentimentale de Carl débute lors d’un jeu de correspondance organisé par son école, où il échange avec la mystérieuse Coeur Qui Saigne… Leur première rencontre est un fiasco et Carl ne reverra la jeune fille que des années après. Il ne cessera alors de vouloir la sauver de son tragique destin. Le roman devient celui de deux êtres voulant rattraper les erreurs du passé, réécrire leur propre histoire, tandis qu’autour d’eux la violence redouble, que les militaires rôdent et agissent avec une brutalité inouïe. Gary Victor, dans ce superbe roman qu’on devine pour partie autobiographique, raconte aussi la naissance d’un écrivain : les premiers écrits encouragés par ses parents, une initiation chez le poète (et entreprenant…) Gaston Paisible, les révoltes qui montent en lui contre les injustices et les aberrations de son pays – dont la mort absurde de son père, faute de soins, à même le sol d’un hôpital à 333 mètres du bureau du président de la République… Cette écriture foisonnante, avec son humour et sa liberté, n’est-elle pas la seule voie qui reste à Carl pour échapper à sa « maudite éducation » ?

04/2024

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Jardinage

Francis Hallé. 50 ans d'observation de jardins botaniques dans le monde

"Parviendrai-je à faire comprendre à quel point le bonheur du botaniste est intense lorsqu'il se trouve, par un beau matin clair, à l'orée d'une vaste collection de plantes qu'il ne connaît pas encore ? Comparées aux plantes des végétations naturelles, celles des jardins botaniques ont l'extraordinaire avantage d'être soigneusement identifiées ; de ce fait, n'étant plus préoccupé par des tâches de récolte, de séchage, de mise en herbier et d'identification ultérieure, le botaniste peut commencer sans délais son travail — qu'il s'agisse de biologie florale, d'analyse architecturale, ou de prélèvements destinés à l'anatomie, la biochimie ou la génétique. Même si quelques domaines d'étude — phénologie, physiologie, écologie — peinent à y trouver leur place, les bons jardins botaniques contribuent au progrès des sciences du végétal dans leur ensemble ; aussi ont-ils toujours eu une place spéciale dans mon travail de botaniste et, pour moi, ils sont des marqueurs de civilisation. (...) La visite d'un jardin botanique ne requiert, pour moi, qu'un équipement léger : de solides chaussures, un carnet à dessin, un crayon et un canif pour le tailler en pointe. Qui sont mes voisins, au cours de ces visites ? Des anciens combattants qui prennent le soleil, de jeunes mères qui font jouer leurs enfants, des amoureux qui se bécotent sur les bancs publics, des vendeurs de boissons fraîches, ou encore des " joggeurs ", l'air sombre, avec des écouteurs dans les oreilles pour être sûrs de ne pas entendre les oiseaux ; très peu de collègues botanistes, voire aucun, de sorte qu'il m'arrive de penser que ce jardin a été créé exclusivement à mon intention. C'est un sentiment totalement illégitime, mais pour autant assez plaisant ! Mon existence aurait-elle été un repas, la forêt tropicale en eût constitué le plat de résistance et les Jardins botaniques les délicieux desserts." M. Francis Hailé Montpellier, 30 mars 2016

10/2016

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Histoire de France

La Grande Guerre au jour le jour

On ne retient habituellement des guerres que les événements les plus spectaculaires, et l'on oppose volontiers les civils aux combattants, dont l'incompréhension réciproque est, il est vrai, l'une des constantes des conflits prolongés. Pourtant, la Grande Guerre changea aussi les mentalités de l'arrière. On devait improviser une vie nouvelle, entièrement consacrée à l'effort nécessaire pour nourrir, ravitailler en munitions et en renforts les combattants. Ceux-ci ne pouvaient tenir que par la concentration et l'organisation de tout un pays. il fallait assurer la distribution de tabac des poilus, même si l'arrière fumait moins, acheminer vers les tranchées des milliers de têtes de bétail, installer des boulangeries géantes d'où sortaient les "boules" du soldat, distribuer le courrier aux armées, mettre les mercantis hors d'état de nuire, encourager les efforts bénévoles pour les soins aux blessés. Les civils aussi étaient mobilisés : les femmes les premières, qui prenaient le chemin des usines, devenaient aides agricoles ou contrôleuses de métro. Parfois, les travailleuses se mettaient en grève, demandant le même salaire que les hommes et bouleversant les habitudes des syndicats. La guerre n'épargnait pas les écoles où les enfants étaient engagés par des maîtres chenus dans la récolte des plantes sauvages ou des pièces d'or des grands-pères (à livrer aux emprunts patriotiques). La vie du pays en guerre s'exprime par les témoignages réunis dans ce livre, qui s'efforce de mesurer les changements de mentalité annonciateurs des années vingt. En effet, les quatre années de la Grande Guerre ont été pour les pays belligérants une épreuve telle que le XXe siècle a fait une entrée rapide et fracassante dans les sociétés européennes, bousculant les habitudes et les certitudes d'un autre temps. Aussi n'est-il pas inutile de suivre de près les étapes de ce changement décisif, en retournant sur le terrain, c'est-à-dire aux témoignages qui seuls peuvent donner à l'histoire les couleurs de la vie.

10/1998

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Sociologie

Jeunesse d'ici et d'ailleurs transculturelle & digitale. Refus d'assignation à résidence

"Les moins de 30 ans ont de quoi s'indigner", alerte, ajuste titre, Jean-Michel Bezat, éditorialiste au journal Le Monde, dans un texte paru le 25 septembre 2017. La jeunesse du XXI siècle, d'ici et d'ailleurs, se retrouve face à des systèmes sociaux, sanitaires, économiques et culturels qui explosent. Selon l'Unesco, les moins de 30 ans représentent 50,5 % des 7,5 milliards d'êtres humains. L'institution précise que 89,7 % des moins de 30 ans vivent dans les pays émergents et en voie de développement, notamment au Moyen-Orient et en Afrique. Par ailleurs, la planète dénombre au moins 100 millions d'enfants des rues, dont environ 18 millions pour la seule Inde, qui en compte le plus. L'Asie enregistre, elle, le plus de jeunes individus : 754 millions. Ce nombre a presque triplé depuis 1950. Les pays d'Afrique subsaharien ne ont la plus grande proportion des moins de 30 ans au monde (70 %). Le présent ouvrage, fruit de l'expérience d'acteurs de terrain engagés (éducatrice spécialisée-styliste-mère de famille, photographes, directeurs de centre d'accueil et d'accompagnement, ethno-psychologues, juriste, journaliste et médecin), est un document unique. L'approche pluridisciplinaire met en lumière des réflexions, des faits, des gestes, des coups de gueule mais surtout un refus de silence. La jeunesse agit, manifeste ou se tait. Toutefois, elle a un impératif : repenser le monde. L'éducation est au coeur de son projet de société sur fond d'actes de collaboration intergénérationnels permettant de dessiner de nouveaux contours et contenus du vivre-ensemble. Le confinement lié au coronavirus est une alerte mondiale : "Aimons-nous vivants." Il va falloir semer de bonnes graines et leur laisser le temps de germer avant de planifier la récolte. La ligne de partage des responsabilités est à écrire avec une obligation commune : privilégier le bien-être commun, sans perdre de vue que e la jeunesse est l'espoir des lendemains, comme l'affirme la romancière Sophia Sherine Hutt.

02/2021

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Non classé

J'ai rêvé mon père - Itinéraire d'un Ardéchois

"J'ai toujours aimé la compétition, celle qui oblige à se dépasser, celle qui nous situe par rapport aux autres, celle qui nous fait exister dans la conquête de l'inutile". Quelle belle expression, la conquête de l'inutile ! Au contraire de la guerre, que Marcel Tauleigne vit et décrit avec révolte et indignation, un homme qui grandit dispose de moyens lumineux pour se confronter à l'humain sans le détruire, pour aller à sa rencontre sans passer pour une femmelette, tout en goûtant le plaisir de la curiosité, celui de la découverte, et les présents d'humanité qu'il en récolte (amour, amitié...). C'est ce plaisir qui guide le petit Marcel quand, à neuf ans, il fait son apprentissage comme vacher en haute Ardèche. Evidemment, son père l'abandonne ! évidemment, il lui en veut de son défaut de tendresse, mais quelle merveilleuse école que celle de la vie ! Et finalement, son père ne lui a-t-il pas fait le cadeau que l'on attend d'un père : le chemin de l'autonomie et la transmission de ses racines ? Tout bourru ait-il été... Marcel Tauleigne écrit son enfance avec la même ingénuité que s'il n'avait pas grandi, sans chercher à comprendre, sans analyser. Et l'écriture n'en est que plus juste, bien centrée sur le personnage : c'est vraiment l'enfant qui raconte, dans toute sa naïveté. Le ton est plus grave lorsqu'il aborde sa période adolescente et la guerre d'Algérie (qu'il fait comme infirmier...). Mais la révolte et la compassion ne sont pas celles d'un grand-père qui se souvient, c'est le jeune homme qui s'exprime. Cette impression que la plume de Marcel Tauleigne grandit avec lui au fil des pages, donne au récit toute sa justesse, toute sa fluidité, son originalité, pour le plus grand plaisir du lecteur.

06/2005

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Littérature étrangère

Contes et légendes de Madagascar

Le 31e volume de la collection " Aux origines du monde " accueille le folklore richissime de l'île de Madagascar qui depuis la fin du XIXe séduit les Européens, missionnaires, fonctionnaires de l'administration coloniales, instituteurs et chercheurs. Ce trésor récolté chez les différents peuples de Madagascar (Sakalava, Betsileo, Bara) dort dans des publications devenues introuvables depuis plusieurs décennies.
L'imagination de ces peuples insulaires ne cesse de surprendre : tout l'univers, racontent-ils, tire son origine d'un immense monstre aquatique nommé Itrimobé dont le corps se transforma progressivement en terre, montagne, rivières, animaux et hommes. C'est pour cette raison que tout l'univers est un immense laboratoire des métamorphoses. La foudre, amoureuse d'un beau garçon, descend sur terre et fait semblant de se comporter en jeune fille prude, hélas, sa gourmandise la trahit, et elle se voit répudiée.
Et en voici une autre, celle d'une jeune fille d'une beauté époustouflante que tout le monde voulait épouser. Celle-là se révèle trop exigeante : elle met à l'épreuve les prétendants pour mieux les accuser de vouloir épouser une bonne cuisinière et ne pas l'apprécier pour ce qu'elle est. En punition elle se voit transformée en punaise, dont l'odeur n'est pas considérée abjecte par les Malgaches, mais au contraire, fort agréable, car elle évoque ce personnage resté célèbre pour sa magnificence.
D'autres animaux, comme le caïman, sont également entourés d'un vrai culte au Madagascar, car longtemps il était vénéré comme un ancêtre totémique de quelques tribus et aujourd'hui encore, on continue à croire que les humains peuvent se transformer en caïmans après leur mort s'ils le souhaitent, ainsi que se marier avec les représentants de cette charmante espèce. Les contes et légendes accompagnent également les événements historiques et sur le registre fabuleux, ils expliquent par exemple pourquoi, à l'époque ancienne, les femmes montaient sur le trône de Madagascar.

03/2012

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Littérature française

Le pont du Mazafran. Livre 1, Ils n'ont dansé qu'un seul été

L’auteur, bébé prématuré qui ne devait pas vivre, après une enfance partagée entre les deux rives de la Méditerranée, marquée tristement par le spectre de la tuberculose qui a endeuillé sa famille, puis plus heureusement par une adolescence algéroise enjolivée par le soleil et la mer, devient un jeune homme qui nourrit un rêve apparemment inaccessible : devenir pilote. Après avoir évoqué sa prime enfance à Vincennes puis en Algérie, à Koléa, son adolescence à Belcourt, faubourg d’Alger, à l’E.P.S. du Champ de Manœuvre et les pudiques premières amours, jeune adulte il assiste au débarquement allié du 8 novembre 1942, un tournant de la guerre qui permettra notamment la renaissance de l’Armée d’Afrique. Il est bientôt affecté aux Chantiers de Jeunesse dans les gorges de la Chiffa, puis dans l’Armée de l’Air, au “Théâtre aux Armées“ dans un premier temps et enfin au “Centre de Formation du Personnel Navigant en Amérique”. Au cours de ce parcours, riche en anecdotes savoureuses, laissant vagabonder son imagination “sur les chemins retrouvés”, il évoque dans la région parisienne sa famille paternelle qui a connu les plus grands malheurs, notamment la perte de l’un de ses fils sur le front d’Artois en 1915, puis en Algérie où il raconte la vie tout aussi douloureuse de ses ancêtres maternels, où ses grands-parents “n’ont dansé qu’un seul été” et où un grand oncle avait déclaré : “ Ce n’est pas toujours celui qui plante un arbre qui en récolte les fruits” constat désabusé en raison des déceptions vécues et paroles prémonitoires au plan de l’Histoire. Il est vrai que la vie des “colons” n’avait pas toujours été aussi rose que certains ont pu l’imaginer. En conclusion de ce long cheminement imprégné tour à tour de nostalgie et d’espérance l’auteur voit enfin se concrétiser son rêve et peut s’exclamer : “A nous deux l’Amérique”.

10/2012

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Sciences historiques

La vie quotidienne des immigrés en France de 1919 à nos jours

Jean Anglade Jean Anglade est né à Thiers en 1915. A treize ans il a pour compagnon de jeux et de travail Said ben Taiéb qui lui révèle le monde de l'immigration. Plus tard, il entre à l'Ecole normale de Clermont-Ferrand et devient instituteur de campagne. Après la guerre, professeur de lettres, agrégé d'italien en 1947, il est nommé successivement à Tunis, Gap, Clermont-Ferrand. Parallèlement, il publie plus de trente ouvrages dans tous les genres, et récolte une douzaine de prix littéraires. La Vie quotidienne des immigrés en France de 1919 à nos jours On ne trouvera pas dans cet ouvrage un exposé bourré de statistiques, de règlements officiels, mais le récit vivant de dix-neuf aventures recueilli de la bouche même des intéressés : immigrés d'autrefois et immigrés d'hier. On connaîtra les motifs de leur départ ; on vivra leur odyssée jusqu'à l'arrivée en France, leurs difficultés de toutes sortes, leurs misères, leurs satisfactions, leurs espérances. Ainsi ressortira l'extrême variété des situations selon les origines ethniques, géographiques, historiques, selon les situations de famille, le caractère rural ou urbain de l'implantation sur notre sol. Le Polonais de 1902 a un tout autre destin que l'Espagnol de 1960 ; le harki envie le sort de l'Algérien authentique ; le Portugais des villes ne vit pas comme le Portugais des champs. Les nombreux ouvrages publiés récemment sur ce sujet, les films, les enquêtes ont un peu trop négligé ces oppositions, se complaisant - par générosité sans doute - à peindre les seules détresses de nos immigrés. Or, il se trouve que nous avons aussi quelques immigrés heureux. II fallait le dire, par honnêteté. Les dix-neuf "héros" racontés par Jean Anglade ne constituent évidemment qu'un modeste échantillonnage. Ils sont du moins très représentatifs de ces six millions d'étrangers venus s'installer et travailler chez nous depuis 1919 et qui, eux aussi ou leurs descendants, ont largement contribué et contribuent à faire la France.

09/1976

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Littérature française

Si le passé t'oublie, oublie le passé

Ce jour-là, c'est le délire à Marzam, la paranoïa. La IVe République vient d'être proclamée. Nul ne connaissant les tenants et les aboutissants de ce changement majeur, tout le monde s'interroge. Et le peuple est divisé. Une thérapie collective est appliquée qui semble avoir fait ses effets. Chacun défendant désormais, comme il peut, sa position. Les partisans ou repentis se moquent du passé. Ils ont leur IVe République, c'est désormais leur bébé. Il ne faut surtout pas résister au vent qui souffle. Il faut avancer. La IIIe République est morte, vive la IVe. Ce n'est pas en se focalisant sur le passé que l'on construit l'avenir. Et chaque fois que c'est possible, leur conseil est simple : ne résistez pas à ce qui vous résiste. Contournez la montagne. Frayez un autre chemin. Erigez-vous un nouveau pont. Etablissez-vous de nouvelles relations. Après tout, on peut toujours dire non sans refuser, et dire oui sans donner. Qui veut gagner l'argent, doit perdre l'argent, car c'est l'argent qui appelle l'argent. Mais pour les résistants ou conservateurs, tous ceux qui ne sont pas pour le passé sont des sécessionnistes, des fédéralistes, des gens perdus, égarés et sans conscience ni boussole. Pour les indécis ou indifférents, il faut laisser faire, laisser aller. Le bien et le mal ont bien leur raison d'être ici-bas sur Terre. Si quelqu'un récolte la tempête, c'est qu'il a bien semé le vent. Et c'est la nature même du bât que de blesser. On n'y peut rien. C'est fatal, tout simplement. Finalement qui a raison et qui a tort ? Malgré toutes ces contradictions et ces déclarations à l'emporte-pièce, pour Abdoulaye Logamou, le politicien et ses amis, tout est bien dans le meilleur des mondes pour gouverner la cité.

11/2018

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Histoire de France

La Troisième République au Village. Une vie du docteur Belletrud (1856-1934)

Michel Belletrud, médecin et homme politique, fut un administrateur avisé et entreprenant, toujours à la recherche de solutions nouvelles, de projets d'ensemble audacieux. Comme médecin et directeur des asiles d'aliénés de Rennes, du Mans et de Pierrefeu dans le Var, il cherche inlassablement à soulager les malades et à apporter des conditions de vie décente aux infirmiers. Comme maire de Cabris (à partir de 1911), puis comme conseiller général (à partir de 1922), il mène une politique hardie à partir d'un constat : les villages du canton de Saint-Vallier se dépeuplent inexorablement et se meurent. Il faut donc sortir le pays de son isolement. Le programme que poursuit avec acharnement le docteur Belletrud se résume en trois points : développement de l'agriculture, création d'un système d'irrigation, construction de routes. L'agriculture doit s'enrichir par l'introduction de nouvelles techniques et de nouvelles cultures. Ces transformations ne seront possibles que si les villages possèdent un système d'irrigation efficace. Ce sera sa préoccupation principale, laquelle aboutira, en 1931, à la construction du canal qui porte son nom. Produire plus procurera des revenus supplémentaires, mais encore faut-il pouvoir aller vendre le surplus des récoltes. C'est pourquoi le docteur Belletrud cherche aussi à désenclaver le pays par de nouvelles routes qui permettront d'atteindre plus facilement les villes voisines et qui développeront le tourisme. Pour réaliser ce programme, il s'oppose à l'appétit sans partage des élus des villes de la côte et particulièrement de Nice. C'est dans ce but qu'il oeuvre au conseil général et qu'il se présente aussi aux élections de la chambre d'agriculture, élections dans lesquelles il se heurte non seulement au solide lobby des horticulteurs d'Antibes, mais aussi au préfet. A l'issue de ce dernier scrutin où il a emporté les suffrages, il ne peut s'empêcher d'écrire à "son cher préfet" une lettre qu'il ne postera pas, mais qui, dans son apostrophe finale, résume bien ses engagements successifs : "Quant à moi, j'ai choisi le côté des pauvres, des travailleurs, de ceux qui en définitive "hériteront la terre". Le parcours du docteur Belletrud comme médecin et comme homme public, n'a été possible que grâce à son caractère résolu et pugnace, grâce aussi à une vision d'ensemble des problèmes de sa région. Il n'a "lâché" prise devant aucun obstacle. Guidé par ses convictions politiques tout au long de sa vie, le docteur Belletrud est assurément une figure de la Troisième République.

06/2011

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Littérature française

Si tu savais, c'est merveilleux

On n'arrête pas Marie Christine Barrault. Elle court sans jamais cesser de travailler, d'une pièce de théâtre à un plateau de télévision, d'une lecture publique au tournage d'une série. La comédienne, nommée pour l'Oscar de la meilleure actrice en 1975, est aujourd'hui âgée de soixante-dix-neuf ans mais, de son propre aveu, son énergie est encore plus intense qu'à ses vingt ans. D'où vient cet insatiable appétit de vivre et de jouer ? Il puise, dit-elle, dans la mort. Et la mort, pour Marie Christine Barrault, ce ne sont pas les ténèbres. C'est au contraire l'image lumineuse de sa grand-mère paternelle dont on lui a raconté mille fois les derniers instants. Après avoir longtemps fixé un ailleurs qu'elle semblait la seule à percevoir, la vieille dame s'est tournée vers son fils Jean-Louis Barrault, oncle de Marie Christine et grand homme de théâtre ; elle a chuchoté au creux de son oreille : "Si tu savais, c'est merveilleux" . Puis a rendu l'âme. Ces quelques mots enchantés sont le fil rouge du livre de Marie Christine Barrault. Ils ont éclairé les événements de son existence, du plus doux au plus douloureux. Ils ont même réussi à illuminer la mort de ses proches. Les yeux ouverts, son optimisme chevillé au corps, la comédienne a traversé les deuils guidée par ce testament oral mais aussi par son mantra préféré : "Les vivants ferment les yeux des morts et les morts ouvrent les yeux des vivants". Avec elle, nous allons donc à la rencontre de ses père, mère, beau-père, frère, grand-mère, oncle (Jean-Louis Barrault) et maris (Daniel Toscan du Plantier et Roger Vadim). Peu à peu, nous comprenons comment leur présence à ses côtés, mais aussi leur disparition, lui ont permis de croître jusqu'à devenir celle qu'elle est aujourd'hui. Au fil de ces décès vécus comme des graines de vie, porteuses d'élans, de désirs et de potentialités, Marie Christine Barrault offre au lecteur sa moisson : des fruits de sagesse récoltés tout au long de son parcours, mûris sous le soleil du deuil. Comme autant de regards sur la vie, que la comédienne aimerait profondément partager et transmettre. Regards sur l'amour et la sexualité, la transcendance, la vocation, le jeu d'acteur, l'énergie, le corps, la maternité, la vieillesse... et la mort. Tout au long du livre, réflexions personnelles, éléments de biographie factuels et hommages joyeux aux morts s'entremêlent pour, au final, dresser un portrait impressionniste de la comédienne. Et célébrer la vie.

04/2023

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Littérature française (poches)

Coffret Jean Anglade en 3 volumes : Le Pain de Lamirand ; Les Mains au dos ; L'Ivraie et le Bon Grain

Les Mains au dos : Il y a plusieurs façons de se dresser contre la guerre : la maudire, dépeindre les horreurs qu'elle commet, étaler son absurdité. Dans ce roman à sketches, Jean Anglade se jette dans une entreprise difficile : faire rire d'elle. Car le ridicule peut démolir autant et plus que l'invective. En fait, c'est l'histoire de sept hommes dont les noms figurent sur un modeste monument aux morts de 1914-1918. Chacun était de son vivant affligé d'un problème insoluble : la guerre a résolu ces sept problèmes. Le roman a inspiré à Patricia Valleix un très beau film qui a obtenu à Aurillac le premier prix du cinéma rural. L'Ivraie et le bon grain: A l'issue de la Première Guerre mondiale, Donato rentre au pays avec, en guise de médailles militaires, une patte folle et un poumon percé. Mariella, sa fiancée, l'a attendu pendant sept ans. Ils se marient enfin, s'apprêtant à partager une vie qui ne leur offrira que deux abondances : la misère et les enfants. Dans leur pays, ce sont les Michelis qui règnent sur les hommes, en possédant tout : terres, maisons, bétail. Don Fiore, le prêtre, règne quant à lui sur les âmes en menaçant des flammes de l'enfer les brebis égarées. Lors d'une procession en l'honneur de la Madone, un pont de bois s'écroule sous les pas de fillettes endimanchées. Vingt cinq enfants meurent, emportées par le fleuve en crue. Donato et Mariella perdent deux de leurs filles. Donato ne veut plus croire en la miséricorde de la Vierge : il l'insulte et en brise la statue. Sa révolte contre l'Eglise et la société prendra une forme plus pernicieuse encore, qui ébranlera leurs fondements... Le Pain de Lamirand : Jean Anglade est originaire de Lamirand, petit hameau proche de Thiers, fils d'une servante et d'un ouvrier maçon. La région de son enfance, où le destin le laissa tomber, quoique située en bordure de sa province est complètement auvergnate dans sa nature profonde, son langage, ses traditions, son goût forcené pour le travail et la réussite. Mais elle est en même temps tout à fait différente par son aspect coutelier, c'est-à-dire avide de bonne chère, de bons boires et de bons rires, son accent méridional, la chaleur de son accueil, l'architecture verticale, cacophonique, ensoleillée de la capitale du couteau, la débrouillardise de son industrie... Un pied toujours à la campagne, auprès de la grand-mère gardeuse de chèvres, du grand-père violoneux et de l'oncle monteur de lames qui lui fournit les premières images de l'enfer et du paradis, il nous emmène avec sa plume dans un autre temps, " le temps où les miracles ne sont pas encore venus et où même les pleurs, pour salés qu'ils soient, laissent dans le souvenir un goût de sirop. "

09/2005

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Religion

Dictionnaire encyclopédique de Marie

Du plus haut qu'il put atteindre au plus caverneux où il osa descendre, l'homme a donné le nom de Marie à de vertigineuses cathédrales comme à de ténébreux tréfonds (je songe entre autres au puits Notre-Dame des houillères de Ronchamp, ou à la fosse Notre-Dame de la Compagnie des mines d'Aniche), à des communautés vivant l'appel du silence comme à des formations de rock parmi les plus hurlantes (l'un des groupes du heavy metal suédois ne s'est-il pas appelé Notre Dame ?). Je ne dis pas cela par gout des paradoxes, mais parce que Marie ne serait pas Marie si Elle n'était pas partout, si Elle n'avait pas les bras et le coeur, donc ! ouverts au plus large pour embrasser toutes les activités des hommes sans exception aucune. En voici une nouvelle preuve avec ce Dictionnaire encyclopédique de mariologie dont Marie est l'antienne, la source et la racine, Dictionnaire aussi complet et complexe, aussi florissant, aussi surabondant, aussi audacieux, aussi défiant, aussi priant qu'une cathédrale de pierre. Ah oui, sans doute était-ce un pari fou que d'ériger ce monument de littérature et de spiritualité ! Mais ce pari, Pascal-Raphael Ambrogi et Dominique Le Tourneau l'ont gagné. Et que leur lecteur soit un de ces enfants éblouis qui savent la joie de danser dans les pas de Marie, ou l'un de ces pauvres Poucets qui ont perdu jusqu'au dernier de leurs petits cailloux d'espérance et de foi, ce livre apporte une certitude : rencontrer Marie n'est pas un vain mot, c'est possible dès aujourd'hui, possible dès ici-bas, ces pages en sont la promesse, le guide, l'itinéraire. Comme la cathédrale, cet ouvrage (j'aime ce mot qui sent bon l'effort, le travail, la recherche du chef-d'oeuvre) chante l'élévation, la verticale, il libère la lumière et les couleurs mariales. On doit en tourner les pages, en égrener les entrées, avec la même déférence mais aussi le même enthousiasme que l'on met à pousser la porte des nefs ouvertes à la foule innombrable des amoureux de Marie amoureux, oui, et ce livre est justement l'une des plus accomplies, des plus brillantes, des plus fertiles et des plus riches lettres d'amour entre Elle et nous... Didier Decoin, de l'académie Goncourt. Dominique Le Tourneau est prêtre, chapelain de Sa Sainteté, écrivain et poète. Il a publié de nombreux articles scientifiques de revues et de dictionnaires ainsi qu'une vingtaine d'ouvrages, dont Les mots du christianisme. Catholicisme - Orthodoxie - Protestantisme (Fayard). Il enseigne au Studium de droit canonique de Lyon. Pascal-Raphaël Ambrogi est Sociétaire de la Société des Gens de Lettres et Ecrivain engagé dans la défense du patrimoine linguistique français, il a notamment publié Le sens chrétien des mots et le Dictionnaire du bon usage au service du sens et de la nuance.

04/2015

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Littérature française

Le poids de l'héritage

Ignace et Rose-Josèphe constituent un couple mixte venu de la France Hexagonale, récemment débarqué dans une île francophone des Antilles. La généalogie concernant ces deux personnages (Rose-Josèphe, arrière-petite-fille d'esclavagiste, Ignace, métis, produit du mélange entre blanc européen et arrière-petite-fille d'esclave) se révèle problématique, une fois que ces derniers ont découvert la société créole dans laquelle ils ont commencé à évoluer. Un jour, lors d'une de leurs promenades à la Pointe-Allègre, ils tombent par hasard sur une violente manifestation, se déroulant sur ce site historique, entre les eurodescendants et les afrodescendants, à propos d'une stèle témoin de la mémoire, d'un côté glorieux pour les représentants des dominateurs, de l'autre douloureuse pour ceux des dominés. Quatre voix interviennent à tour de rôle, pour présenter chacune, son point de vue sur ce différend. La quatrième, celle d'une petite fille, plonge les adultes, de tous bords confondus, dans la réflexion, alors que Rose-Josèphe et Ignace se trouvent happés par une instabilité destructrice, à tous les niveaux, pour eux qui étaient loin de soupçonner l'existence d'un tel conflit permanent dans cette société. Ils ressentent tous les deux la nécessité de partir en quête de leur passé, d'abord ensemble, puis chacun de son côté. Le couple va-t-il subir les effets négatifs de la destruction ou bien parviendra-t-il à se reconstruire comme aux premiers jours de son amour ? Sera-t-il apte à récolter au terme de ses démarches initiatiques, des compétences lui permettant de jouer un rôle à l'échelle de l'Humanité, ou bien va-t-il se laisser noyer par les problèmes découlant de l'héritage génétique de chacun ? Quel sens le bonheur prétendra-t-il conserver pour ces personnages qui ne cesseront d'évoluer tout au long du roman ? A travers cette saga, le lecteur se voit conduit vers un voyage qui dépasse les limites de la Caraïbe, pour s'étendre à l'Europe, l'Afrique, l'Amérique, et aboutir à l'Univers avec en apothéose, la prise en considération de l'Humanité.

10/2019

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Religion

Les angles morts de la mission en Afrique. Symptômes d'une crise systémique

L'explosion des révélations d'abus sexuels sur mineurs des membres du clergé catholique latin et la dévaluation de la mission de l'Eglise catholique aujourd'hui ne laissent personne indifférent. Une telle situation de plus en plus grave interpelle tout autant disciples-missionnaires et professionnels de la théologie et de la pastorale. Elle appelle à des réformes urgentes comme le Pape François le préconise. Pour les mener à bien, il importe d'opérer un audit dans l'ensemble de l'Eglise catholique tant au niveau des hommes d'appareil ou technocrates de l'Institution ecclésiale que des hommes de terrain, les fidèles chrétiens qui s'investissent au jour le jour pour la mission du Christ confiée à son Eglise. Ce travail urge en raison des ruptures actuelles avec l'Institution ecclésiale, qui se multiplient par vagues et surtout pour redonner des raisons de croire, d'espérer et d'aimer au petit reste ou encore à la minorité créative. En Occident, les surprises, les déceptions et les révoltes de ces dernières années s'expriment par la diminution des quêtes dominicales, la chute du denier de l'Eglise et les demandes de radiation des registres de baptême. En Afrique, c'est vraiment la porte ouverte à l'émergence des Eglises de réveil et au renforcement de la capacité de prosélytisme des sectes dont la prolifération est de plus en plus croissante. Le présent ouvrage se veut une contribution à une intuition rationnelle et objective des racines des abus présents qui sont aujourd'hui causes de la gangrène qui fragilise l'Institution ecclésiale en territoire de la missio ad gentes, notamment en Afrique, depuis les origines de la mission jusqu'à ce jour. Puisse cette contribution, nourrie des fruits de la visite des lieux de mémoire des abus de pouvoir, des abus de conscience et des abus sexuels, apporter des éléments à une thérapie appropriée à la crise systémique que traverse aujourd'hui l'Institution ecclésiale appelée plus que jamais à se réinventer dans le champ de la missio ad gentes, avec le centenaire de la Lettre apostolique du Pape Benoît XV, Maximum illud, sur l'activité missionnaire de l'Eglise dans le monde.

08/2019

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Sciences historiques

Les Noirs en France du 18e siècle à nos jours

Cette enquête s'articule sur une chronologie d'événements occultés de l'histoire de France, comme les conditions de séjour des Noirs en France au 18ème siècle, les péripéties des différentes institutions issues de la Révolution Française confrontées à l'épineuse question de l'abolition de l'esclavage, les mouvements de révoltes à Saint-Domingue qui débouchent sur la première révolution décolonisatrice et la création de la République Noire d'Haïti inspirée par les préceptes de la Révolution française, ainsi que tous les bouleversements qui en découlent. La seconde abolition de l'esclavage amorce le mouvement d'émancipation des Antilles françaises. Dans l'entre-deux guerres, la rencontre sur le sol français d'Afro-américains, d'Africains et d'Antillais favorise l'émergence de mouvements pan-nègres, politique, esthétique et littéraire. Ils vont s'employer à revaloriser les civilisations Nègres. L'arrivée des Noirs américains en France, avec le jazz, les danses, les sonorités nouvelles, bouleverse les canons musicaux et esthétiques du début du 20ème siècle. Africains et Antillais prennent une part active aux deux conflits mondiaux de 1914 et de 1939, en payant un lourd tribut en vies humaines. Des Figures de la Résistance émergent de l'anonymat et de l'oubli. L'après-guerre sonne le mouvement d'émancipation des Africains et des Antillais. La loi de Départementalisation des Antilles est votée en 1946, ainsi que la Loi Cadre de 1956, octroyant l'autonomie aux territoires d'Afrique. Mais au sortir de l'hécatombe de 1939, le Général De Gaulle va favoriser l'immigration pour les besoins de la reconstruction et du repeuplement de la France. Nous avons voulu, par ce livre, faire un témoignage sur des hommes et des Femmes qui ont longtemps cru à la France et en son génie puisé dans les préceptes de la Grande Révolution Française de 1789 : "les hommes naissent libres et égaux en droit et en devoirs." Ce credo sera martelé par Nelson Mandela pour son combat contre l'odieux système de l'Apartheid : "Un homme, une voix". Puisse ce modeste livre constituer une part de l'étincelle pour alimenter le dialogue des peuples et des civilisations et forger un humanisme nouveau qui est l'essence même de la vie.

05/2019