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Jerry Spinelli,1713915636

Extraits

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Policiers

Jolie Blon's Bounce

" Le père, Quentin Boudreau (...) tenait sur son genou la main de son épouse, une petite Cajun aux cheveux sombres et au visage ravagé. Ils n'ouvrirent pas la bouche, ni elle ni lui, ne serait-ce que pour poser une question, tandis que nous leur expliquions ce qui était arrivé à leur fille, en choisissant nos mots avec soin pour en atténuer la portée. J'aurais préféré les voir exploser de rage et nous hurler des insultes, lancer des remarques racistes, n'importe quoi, en fait, qui m'aurait soulagé du sentiment qui était le mien quand je les regardais bien en face. Mais ils restèrent dignes et silencieux. Pleins d'humilité, n'exigeant rien de nous, il est probable qu'en cet instant, ils étaient incapables d'entendre l'intégralité de ce qu'on leur disait. " Pour Dave Robicheaux et sa coéquipière Helen Soileau, policiers à New Iberia en Louisiane, tout commence par l'une de ces affaires au goût amer où la mort violente d'un enfant cause une tragédie familiale. Une adolescente prénommée Amanda a été tuée de deux balles, violée et abandonnée dans un champ de canne à sucre. Puis une prostituée, fille d'un mafieux local, subit le même sort. Très vite, les soupçons se portent sur un musicien noir, le chanteur de blues Tee Bobby Hulin. Il se trouve que l'avocat de Hulin n'est autre que Perry LaSalle, qui appartient à une riche famille de planteurs de New Iberia. Les LaSalle, Dave Robicheaux les connaît, et surtout, il connaît la sinistre réputation de l'homme qui fut leur contremaître : un être sadique nommé Legion Guidry. Comme dans Sunset Limited et dans Purple Cane Rood, Dave va trouver en travers de sa route une incarnation diabolique qui semble avoir le don d'ubiquité et va hanter ses cauchemars. Peu à peu, son enquête se transforme en duel contre un véritable génie du mal...

02/2006

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Pédagogie

L'école des illusionnistes

Comment la France, berceau des Lumières, peut-elle avoir, actuellement, 40% d'illettrés, alors que l'école de J. Ferry avait chassé l'analphabétisme ? L'auteur, qui s'est spécialisée dans l'aide aux personnes en difficulté d'apprentissage, a consacré vingt ans de recherches à cette question. Son ouvrage, très documenté, est le produit d'un va-et-vient constant entre études de cas, pédagogie et biologie. Il nous démontre, preuves à l'appui, les dangers des méthodes illusionnistes progressivement mises en place depuis deux générations. Nos cerveaux d'Occidentaux sont amputés par la nouvelle lecture globale ou semi-globale, qui est maintenant de surcroît silencieuse et rapide dès le cours préparatoire. Or, la pédagogie visuelle dont ces méthodes de lecture relèvent, a investi peu à peu la plupart des bastions de notre enseignement. Boudant les fonctions du cerveau gauche (analyse, temps, logique verbale), elle privilégie désormais la forme, l'analogie, et l'intuition. Par de savants tours de passe-passe, tous les apprentissages fondamentaux, lecture, expression écrite, grammaire, raisonnement, ont été remaniés : la forme a détrôné le fond, les repères temporels et personnels ont disparu. Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, mal-être, mauvaise perception de soi et des autres, absence de repères, violence, sont les conséquences de cet enseignement. L'homme nouveau ainsi créé de toutes pièces est dangereusement dépendant. Heureusement, de même que, en biologie, la lésion d'un organe en éclaire les fonctions, de même ici, les multiples carences que la pédagogie du cerveau droit a induites, nous ont permis de comprendre le cheminement qu'il aurait fallu suivre. Ce livre n'est donc pas qu'un cri d'alarme : il nous prouve, en grande partie déjà, que le développement psycho-cognitif de l'immense majorité de nos enfants est à notre portée, à condition que, tournant le dos aux théories irréalistes, nous reprenions le chemin du bon sens. Il s'adresse aux parents, aux éducateurs, aux scientifiques, et à tous les hommes épris de liberté et d'humanisme.

09/2000

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Revues de droit

Revue des contrats N° 2, juin 2022

CHRONIQUES DROIT COMMUN DES CONTRATS Théorie générale ? Les mauvais coups portés par la chambre commerciale de la Cour de cassation à la lutte contre les clauses abusives - par Mathias Latina (P. 10) ? Le cantonnement du domaine de l'article 1171 : un joli coup pour la démocratie ? - par Philippe Stoffel-Munck (P. 16) Responsabilité ? Dans quelle mesure la clause excluant la condamnation in solidum de l'architecte est-elle encore valide ? - par Marie Dugué (P. 29) ? Point de départ du délai de prescription et action en responsabilité : vers une résorption du chaos ? - par Sophie Pellet (P. 33) Régime des obligations contractuelles ? La renonciation à la condition suspensive qui a défailli : encore... et toujours ? - par Antoine Hontebeyrie (P. 37) CONTRATS SPECIAUX Contrats et nouvelles technologies ? Le retour en grâce de l'e-mail ! - par Anne Danis-Fatôme (P. 47) Contrats translatifs ? Prescription de l'action en garantie des vices cachés : en quête de cohérence ! - par Louis Thibierge (P. 55) Contrats aléatoires ? Contrat d'assurance : les vicissitudes de la prescription biennale - par Fabrice Leduc (P. 62) Contrats et droit des sociétés ? Préjudice personnel de l'associé : des questions, toujours des questions... - par Marie Caffin-Moi (P. 68) CONTRAT ET AUTRES DROITS Droit de la consommation ? Regard sur la transposition de la directive Omnibus - par Jean-Denis Pellier (P. 95) Droit de la concurrence ? L'impact des engagements pris devant l'Autorité de la concurrence dans les contentieux parallèles impliquant les "tiers contractants" - par Jean-Christophe Roda (P. 111) SOURCES DU DROIT DES CONTRATS Théorie générale des sources ? L'interprétation de l'article 1171 du Code civil "à la lumière des travaux parlementaires" de la loi de ratification - par Stéphane Gerry-Vernières (P. 144) DOSSIER ? L'office du juge et le contrat (P. 159) Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable, les titres de la collection Revue des Contrats sont imprimés sur papier 100% recyclé.

07/2022

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Art japonais

Art et diplomatie. Oeuvres japonaises du château de Fontainebleau

L'exposition Art et diplomatie. Les oeuvres japonaises du Château de Fontainebleau (1862- 1864) sera inaugurée dans les salles du château lors du Festival de l'histoire de l'art le 5 juin 2020 et restera visible jusqu'au 6 juillet 2020. Elle présentera au public des cadeaux diplomatiques offerts par l'avant-dernier Shôgun Iemochi à Napoléon III, lors de deux ambassades japonaises en 1862 et 1864. Un temps exposé et admiré, cet ensemble d'oeuvres d'art a par la suite été rangé dans les réserves du château et progressivement oublié. L'exposition sera l'occasion de les redécouvrir. Les ambassades itinérantes de 1862 et 1864 avaient pour ambition de sonder les intentions des gouvernements européens et de tenter de renégocier les traités dits inégaux qui venaient d'être signés à la suite de l'ouverture forcée du Japon par le Commodore Perry en 1854. Le Japon, par son inscription dans le monde sinisé, avait une grande expérience de l'art d'offrir des cadeaux. C'est donc en s'appuyant sur cette tradition qu'il envoie en France des peintures, des objets en laque et dans d'autres matières. Les archives diplomatiques japonaises nous renseignent sur le soin qui a présidé au choix des oeuvres et sur le processus de fabrication et comment elles ont parfois été adaptées au goût occidental. Ces présents doivent avant tout permettre au Japon de manifester son prestige sur la scène internationale. Mais leur présence au Château de Fontainebleau s'inscrit aussi dans la grande tradition du goût des élites européennes pour l'art de l'Asie orientale, à la veille de l'éclosion du japonisme. A la croisée de deux univers, cette exposition donne ainsi vie à un ensemble d'oeuvres au statut particulier, situées à une période de transition où le Japon fait ses premiers pas sur la scène internationale. Elle est le résultat de découvertes faites par une équipe de chercheurs et conservateurs français et japonais.

07/2021

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Rock

Alone. Mémoires

L'autobiographie " retrouvée " de Mickey Baker, guitariste noir et pionnier oublié de l'histoire du rock. Alone est l'histoire retrouvée de Mickey Baker, l'un des musiciens et compositeurs afro-américains les plus influents de l'après-guerre, classé par Rolling Stone parmi les cent plus grands guitaristes de tous les temps. Et pourtant : qui se souvient de cet authentique génie aujourd'hui ? Et qui s'attendait à découvrir sa trace en France, dans un village des environs de Toulouse où il a fini sa vie anonymement ? Avec Chuck Berry, Ray Charles, Screamin' Jay Hawkins et les autres, il fut l'un des pionniers du rock'n'roll dans les années 1950, publia une méthode de guitare jazz vendue à plusieurs millions d'exemplaires, et enregistra avec la chanteuse Sylvia Vanderpool un hit monumental, Love Is Strange. Sacrée revanche pour le gamin des quartiers pauvres de Louisville... Mais même au plus fort du succès, une ombre continue de planer au-dessus de Mickey Baker : " Etant métis, pas vraiment noir et certainement pas blanc, j'ai toujours été un paria parmi les Noirs comme parmi les Blancs ", écrit-il. Et c'est finalement ce racisme qui le décidera, au début des années 1960, à quitter l'Amérique pour s'installer en France. Dans son pays d'adoption, pour la seconde fois de sa vie, il révolutionnera la musique populaire en composant et en jouant pour toute une vague de jeunes artistes que la presse surnomme les " yéyés " : Françoise Hardy, Sylvie Vartan et bien d'autres. Cette histoire, Mickey Baker la raconte avec sa voix unique, tour à tour jazz, rock et blues, dans un texte formidable de rythme, d'intelligence et d'émotion où les dialogues claquent souvent comme les répliques d'un film de Tarantino. Inédit en anglais, Alone paraît pour la première fois dans la présente traduction. " Rares sont les guitaristes à avoir eu pareille influence. " - The New York Times

11/2021

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Monographies

Bonnard

Japoniste obsessionnel, intimiste espiègle, impressionniste tardif, nudiste voluptueux, greffier mélancolique du quotidien et de la fuite du temps... Les tentatives visant à résumer Pierre Bonnard (1867-1947) d'un mot ou d'une formule ont toutes échoué. On croit aussi le grandir en faisant de Matisse et de Mark Rothko, peintres de l'ivresse solaire, ses héritiers directs. Il y a du vrai dans toutes ces approches, l'erreur est de les opposer ou de réduire cet artiste génial à l'évidente séduction de ses tableaux. Bonnard fut bien plus que l'observateur malicieux ou sensuel des moeurs bourgeoises, cultivant un hédonisme confortable, apte à fidéliser une clientèle vite internationale. Sans ignorer le charme que lui reconnaissait Renoir, ce livre fait le pari d'un artiste autrement ambitieux et plus profondément ancré aux deux siècles qui furent les siens. Voilà un peintre, un photographe, et très vite un décorateur aux mille prouesses, qui s'élance au temps des attentats anarchistes, devient un des piliers de la Revue blanche et un acteur de l'Affaire Dreyfus au côté d'Alfred Jarry, avant de se lier à Ambroise Vollard et à la galerie Bernheim-Jeune, et traverser, en triomphe, les folles années 1920, le Front populaire et l'Occupation. Suivre sa carrière, c'est aussi communier avec le bocage normand et les pentes du Cannet, se pencher sur ses liens avec le monde politique, observer le flux des commandes, et le cours de ses tableaux. Sa vie elle-même, au-delà des femmes qu'il a tant aimées et si bien glissées dans ses toiles, méritait un examen plus approfondi. L'homme et l'oeuvre, au terme d'une enquête qui ne les sépare jamais, justifient pleinement la thèse de l'ouvrage : n'en déplaise à Picasso, Bonnard, soucieux de la beauté du monde, fut l'un des grands inventeurs de l'art français.

11/2023

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Poésie

Comme un cri d'os, Jacques Simonomis

L'aventure de la revue "Le Cri d'os" s'est achevée en mai 2003, avec la parution d'un ultime numéro double, après avoir publié en dix ans, plus de neuf cents notes de lecture, trois cents auteurs différents, quatre-vingts illustrateurs et réalisé de nombreux numéros spéciaux (Max Jacob, L'école la poésie, François Jacqmin, L'Homme et l'oeuvre, Jean Cassou, Le surréalisme américain, Norbert Lelubre, Théodore Koenig, Luc Decaunes, L'Erotisme...). Moins de deux ans plus tard, le 15 février 2005, le fondateur et directeur du "Cri d'os" , Jacques Simonomis, disparaissait à l'âge de soixante-quatre ans. "Le Cri d'os" renaît de ses cendres, en 2015, l'espace d'un "ultime dernier" numéro. "Comme un cri d'os, Jacques Simonomis" est un essai, suivi d'un choix de textes, qui a paru initialement en 2001, sous le titre de "Jacques Simonomis, l'imaginaire comme une plaie à vif" , et qui reparaît en 2015, dans une édition revue et augmentée à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition de Jacques Simonomis. Dans la lignée d'un Tristan Corbière, d'un Alfred Jarry ou d'un Paul Vincensini, Jacques Simonomis, irrité par la bêtise bien-pensante de ses contemporains, a toujours pris fait et cause pour ce qui sort de la norme. Aucune trace du "politiquement correct" chez lui ; mais plutôt de l'humour d'attaque, de la dérision. Son oeuvre est taillée d'un seul tenant dans les méandres mystérieux de la vie, avec son ton, son style, ses différents registres (qui savent aussi parfaitement s'imbriquer les uns dans les autres), ses images, son vocabulaire ; le tout inséparable de la vie collective ; de la vie en société. Cette vie qui, tour à tour, mènera le poète du désarroi à la révolte ; de la douleur à l'amour ; de la dérision à l'imaginaire ; de l'humour au merveilleux burlesque et déchiré.

04/2015

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Première guerre mondiale

"Je t'écris dans le fond d'un trou". Lettres de guerre de Maurice Gastellier (1913-1919)

0rphelin de père à 14 ans, originaire de Coulommiers dans le pays de la Brie, le jeune conscrit Maurice Gastellier passe cinq ans et six mois de sa jeunesse en tant que simple fantassin de deuxième classe. Incorporé au 76e RI de Coulommiers, à l'âge de 19 ans en octobre 1913, il est affecté en 1916, au 19e RI de Brest et démobilisé en avril 1919. Blessé par quatre fois, gazé, il a été de tous les combats : la bataille des frontières en août 1914, l'Argonne et Vauquois en 1915, la guerre des mines à Berry-au-Bac et Verdun en 1916, et le Chemin des Dames en 1917. Il participe à l'épisode méconnu des soldats russes mutinés au camp de la Courtine en Creuse en septembre 1917, puis retourne sur le Chemin des Dames au printemps 1918, dans le secteur de l'Harmannswillerskopf en Alsace, dans la Somme, sur le front de Champagne et dans le passage de la Meuse, le 10 novembre 1918. La correspondance assidue des quelque 600 lettres, une tous les deux jours et demi, confrontée aux journaux des marches et opérations des 76e et 19e RI a permis de reconstituer la vie du fantassin d'active au jour le jour. Pour celui qui fût l'un de ces combattants les plus exposés dans la Grande Guerre, cette écriture singulière est une nécessité et un lien avec ceux qui sont restés au pays du Theil et de Coulommiers. Le paysan-soldat laisse au pays sa mère, seule à la ferme avec son frère cadet, un ouvrier, et le cheval Bijou pour les travaux des champs. Ecrivant dans un français oral teinté de patois briard, il témoigne avec humilité, de son expérience dans la boue des tranchées. Il exprime son attachement ténu aux siens et au territoire de la Brie, se préoccupant du déroulement des travaux et de la gestion de la ferme familiale au fil des saisons.

06/2023

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Beaux arts

Corneille et Paul Theunissen. Catalogue raisonné

Ouvrage de référence très documenté, ce double catalogue raisonné de l'oeuvre de Corneille Theunissen (1863-1918), premier second grand prix de Rome en 1888, et de Paul Theunissen (1873-1931), deuxième prix Chenavard en 1900, a été mené grâce à la découverte d'un fonds privé soigneusement conservé de plus de mille cinq cents photographies sur plaques de verre, d'esquisses et d'archives. L'oeuvre des deux frères sculpteurs, originaires d'Anzin, formés aux académies de Valenciennes, puis aux Beaux-Arts de Paris, a beaucoup souffert des deux guerres mondiales. Cette étude permet de retrouver plus de trois cents oeuvres. A côté du Polytechnicien, aujourd'hui à l'Ecole polytechnique de Palaiseau, pour laquelle Corneille Theunissen obtient la médaille d'or au Salon des artistes français de 1914, restent encore en place le Monument commémoratif de la défense de Saint-Quentin contre les Espagnols en 1557, à Saint-Quentin ou le Monument à Charles Mathieu à Lourches, classé Monument historique en 2009. Le Caïn jaloux, première oeuvre significative de Paul Theunissen, pourrait laisser croire à une rivalité entre les deux frères, ce qui est loin d'être le cas comme le démontre l'étude de la vie dans l'atelier de Corneille Theunissen et l'activité de Paul Theunissen après la mort de son frère. Docteur en histoire de l'art avec une thèse intitulée : Les demeures d'Henri II de Bourbon, prince de Condé en Berry et en Bourbonnais, Catherine Limousin, ingénieur de recherche honoraire au CNRS, a été secrétaire général du Centre André Chastel de 2001 à 2014. Catherine Limousin a participé à la publication de nombreux ouvrages au Centre André Chastel et est l'auteur de plusieurs articles sur Corneille Theunissen. Elle est membre du Comité français d'histoire de l'art, de la Société de l'histoire de l'art français et du Syndicat de la presse artistique française.

10/2014

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Théâtre

Les Laboratoires. Une autre histoire du théâtre

Ce livre raconte une histoire, une autre histoire du théâtre. C'est une histoire de famille. Le grand ancêtre s'appelle Constantin Stanislavski, qui invente en 1905 un nouvel espace-temps théâtral, "ni théâtre, ni école" : un Studio d'expérimentation dont il confie la direction à son premier fils rebelle, Vsevolod Meyerhold. Ainsi, sur le double modèle des sciences et des arts plastiques, s'ouvre l'ère des laboratoires : un collectif ad hoc y mène, sous la direction d'un maître, un projet de recherche dans différents domaines de la pratique théâtrale, indépendamment de la nécessité de produire un spectacle devant un public. C'est d'abord l'incroyable aventure des Studios du "système" : Leopold Soulerjitski, Mikhaïl Tchekhov, Richard Boleslavski, Evgueni Vakhtangov, et d'autres, mettent à l'épreuve les intuitions de Stanislavski, les révisent, les diffusent à travers le monde. Au même moment, Vsevolod Meyerhold, Edward Gordon Craig, Jacques Copeau, mêlent l'enseignement et la recherche dans une forme réalisée ou utopique d'école expérimentale plus centrée sur "un théâtre théâtral". Dans cette première moitié du vingtième siècle, le mode d'organisation du collectif s'inspire de la communauté artistique ou religieuse, ou bien, comme chez Meyerhold en URSS, de l'avant-garde politique. Après la seconde guerre mondiale, "l'esprit de studio" rejaillit malgré les scléroses et les interdits totalitaires. Maria Knebel, puis Jerzy Grotowski, retrouvent le chemin rigoureux et libérateur du laboratoire, donnant ainsi l'élan aux aventures ultérieures de Peter Brook, d'Eugenio Barba ou d'Anatoli Vassiliev. Suivre cette notion de laboratoire à travers le siècle et les continents, c'est s'intéresser à des aventures singulières, mais aussi tenter de reconstituer une lignée qui, par-delà l'éphémère des spectacles, inscrit le travail théâtral dans le temps long de la recherche, et de ce fait propose les expériences parmi les plus fécondes de celles qui ont émaillé l'histoire du théâtre de 1905 à nos jours.

01/2014

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Musique, danse

Mods. La révolte par l'élégance

Apparus au milieu des années 1960 en Angleterre, les Mods (pour « modernistes ») furent les dandies des temps modernes et les premiers « branchés ». Des punks au skinheads, sans oublier les ravers ou les chavs, la quasi-totalité des mouvements de jeunes du demi siècle écoulé dérivent directement de ces défricheurs, dont l’influence considérable perdure aujourd’hui, tant au Royaume Uni que dans le monde entier. Vous roulez en scooter, vous aimez la musique soul, le rhythm and blues et le ska, vous portez des 501 ou des polos Fred Perry, une parka l’hiver ? Alors, vous êtes sans doute un Mod sans le savoir ! Inspirés des créateurs italiens, des surplus militaires américains et de la tradition britannique, les Mods ont, avant toute chose, redéfini l’élégance masculine de l’après-guerre. L’émergence du sportswear ? Ce sont eux... Le jean porté avec un veston élégant ? Eux encore. Les chaussures Doc Martens, les mocassins, les bottines ? Les Mods toujours. Mais aussi les polos, les chemises bariolées ou rayées, les T-shirts ornés de cocardes ou de motifs pop art. Leur goût souvent élitiste pour la musique a aussi fait des Mods les véritables prescripteurs du bon goût musical depuis la fin des années 1950 : jazz cool, soul, ska et et reggae, acid jazz, rock mélodique et énergique, powerpop, Britpop. Tous ces genres leur doivent leur succès. Sans les Mods, les Who, les Kinks, mais aussi les stars de la Tamla Motown comme Marvin Gaye ou plus tard les Jam, les Specials, Paul Weller, Blur, Oasis ou les Arctic Monkeys n’auraient pas rencontré la reconnaissance durable. Et surtout, les Mods ont réhabilité la danse et créé, à partir de rien ou presque, la culture club, si vivante aujourd’hui. Passéistes, nos Modernistes ? Tapez donc « Mods » sur Internet pour découvrir les milliers de clubs et de soirées, de designers, de stylistes et de groupes qui se revendiquent de cette étiquette à travers le monde. En réalité, les Mods sont partout et la culture qu’ils ont créée, imperceptiblement, est devenue une culture dominante.

10/2011

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Littérature étrangère

Les extraordinaires frères Limbourg suivi de Jonasz

Peintres et enlumineurs néerlandais de la fin du Moyen Age, les frères Limbourg sont notamment devenus célèbres grâce aux Très Riches Heures du duc de Berry, oeuvre qu'ils laissèrent inachevée à leur mort, en 1416. Beniamin M. Bukowski crée, avec Les Extraordinaires Frères Limbourg, une passerelle entre les époques - du Moyen Age des trois enlumineurs à notre contemporanéité saturée de représentations. Les trois frères deviennent chez lui les ancêtres de la culture de l'image contemporaine dont la consommation est soumise à une critique cinglante. La grande originalité de la pièce est la possibilité d'interrompre définitivement le spectacle par la mort : une roue de 365 cases est lancée à la fin de chaque scène, l'une d'entre elles étant celle de "la mort noire", dont la sortie marquerait la fin du spectacle, sans explication supplémentaire. La biographie historique n'est qu'un prétexte pour déployer, dans une poésie sobre et qui fait la part belle à l'humour comme aux questions les plus métaphysiques, une interrogation contemporaine sur la primauté de l'image. Jonasz, c'est une usurpation de la biographie. C'est une histoire tissée par quatre chats noirs au sujet du peintre Jonasz Stern, leur propriétaire. Un Juif polonais qui a survécu à la Shoah. Un communiste persécuté pour ses convictions politiques. Un artiste qui a cherché sa voie tout au long de sa vie. Pendant la guerre, Stern a échappé à sa propre exécution lors de la liquidation du ghetto de Lwów par les nazis. II a avoué plus tard : "J'ai survécu par miracle, c'est vrai, mais je n'ai pas réussi à me sauver." Son histoire repose sur des paradoxes. La pièce ne cherche pas à évoquer la biographie, à retracer la vie d'un artiste injustement oublié - pas seulement en tout cas. C'est surtout un traité poétique sur la mort, sur un étonnant entrelacement de la biographie individuelle, de l'héritage artistique et des processus historiques. Elle devient une histoire universelle : un témoignage de la volonté humaine face au mal totalitaire.

08/2018

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Histoire de France

Parlementaires morts pour la France. 1914-1918

C'est un pan quasiment méconnu de l'histoire de France. Au déclenchement de la guerre 1914-1918, près de 300 parlementaires, députés et sénateurs, sont mobilisables. Mais l'autorité militaire ne sait pas comment les utiliser puisque leur cas n'est pas prévu par les textes ! Doivent-ils rester à la Chambre ou doivent-ils rejoindre leurs unités ? Doit-on leur donner le grade d'officier pour ceux qui ne le sont pas ? Et puis, en leur qualité ne sont-ils pas juges et partie puisqu'ils ont à contrôler l'action de l'armée via le budget de la défense?? Ces questions résolues, certains décident de partir au front, d'autres de rester siéger. A la fin du conflit, 21 d'entre eux auront perdu la vie. Ils s'appelaient Emile Driant, Josselin de Rohan, Uriane Sorriaux, Emile Reymond, Paul Proust, Charles Sébline, Abel Ferry, Raoul Briquet, etc. Ils étaient, académicien, ducs, ou encore ancien militaire et gendre du général Boulanger. Il y avait aussi un journaliste, un syndicaliste, des avocats, des professeurs... Cet ouvrage totalement inédit et très bien documenté retrace la biographie de ces 21 parlementaires morts pour la France et rend un vibrant hommage au courage de ces hommes qui ont donné leur vie pour sauver la patrie. L'AUTEUR Diplômé de droit et de sciences politiques, Christophe Soulard a exercé de nombreux métiers : assistant parlementaire, attaché de presse, journaliste, directeur de la communication, conseiller presse-média, directeur de cabinet, etc. Passionné d'histoire, il a travaillé sur le phénomène de la Petite Eglise dans la Vendée et les Deux-Sèvres. Officier de réserve et auditeur de la 43e session nationale du Centre des hautes études de l'armement, ce spécialiste des opérations d'influence a collaboré à quelques livres de réflexion sur la défense. Auteur éclectique, on lui doit notamment " Syndicats : 13 entretiens pour comprendre ", " Royan 14-18 " ou encore " Clemenceau au fil des jours " et " Guynemer : la légende et le mystère ".

10/2017

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Mode

Le détail qui tue. Petit précis de style de Marcel Proust à Rihanna

SOPHIA LOREN - PAUL BOWLES - FRANK SINATRA - AMELIA EARHART - MARGUERITE DURAS - THELONIOUS MONK - MARIANNE FAITHFULL - WILLY DeVILLE - JACKIE ONASSIS - KAREN BLIXEN - GRETA GARBO - MARVIN GAYE - CAROLE LOMBARD ET CLARK GABLE - WOODY GUTHRIE - LAUREN BACALL - THE KILLS - C. ISHERWOOD ET W. H. AUDEN - MILES DAVIS - BRIAN JONES - LOUISE BOURGEOIS - CURZIO MALAPARTE - AMY WINEHOUSE - CARY GRANT - JAMES BROWN - GRAM PARSONS - RIHANNA - MARLENE DIETRICH - LEONARD COHEN - MICHAEL CAINE - THE WHO - JIMI HENDRIX - DAVID CROSBY ET GRACE SLICK - MARTIN ET KINGSLEY AMIS - JEAN COCTEAU - BRYAN FERRY - JOHNNY ROTTEN - DIANA ROSS - JULIE CHRISTIE - JEANNE MOREAU - BIANCA JAGGER - DOLLY PARTON - YAYOI KUSAMA - GRACE JONES - STEVE McQUEEN - BILLIE EILISH - DANI ET ZOUZOU - CHLOË SEVIGNY - ELVIS PRESLEY - JANE RUSSELL - BRUCE SPRINGSTEEN - CARDI B - GABRIELE D'ANNUNZIO - FRANCIS SCOTT FITZGERALD - BOB DYLAN - PATTI SMITH - GRACE KELLY - ALAIN DELON - SIGOURNEY WEAVER - ANAÏS NIN - WILLIE NELSON - FRED ASTAIRE - CHARLIE PARKER - JACK LONDON - CHET BAKER - SACHA GUITRY - SIMONE DE BEAUVOIR - YUKIO MISHIMA - JOHN UPDIKE - MEL GIBSON - JANE FONDA - MARLON BRANDO - JAMES DEAN - PABLO PICASSO - DEBBIE HARRY - DENISE HO - CHRISTOPHE - ANDY WARHOL - ALBERT CAMUS - IRIS APFEL - PETER FONDA - ANDRE BRETON - FRIDA KAHLO - NANCY CUNARD - MARCEL PROUST - CARSON McCULLERS - PETER DOHERTY - MADONNA - PHARRELL WILLIAMS - FRANCOISE DORLEAC - NENEH CHERRY - RAYMOND ROUSSEL - JIM MORRISON - JANE BIRKIN - KANYE WEST - GEORGIA O'KEEFFE - AUDREY HEPBURN - JOAN CRAWFORD - DAVID BOWIE - ANNEMARIE SCHWARZENBACH - JEAN-PAUL GOUDE - JOANNE WOODWARD ET PAUL NEWMAN - NEIL YOUNG - KATE MOSS - FRANCOISE HARDY - JIM HARRISON - AVA GARDNER - FRANCOISE SAGAN ET ANNABEL SCHWOB - JAMES JOYCE - BALTHUS - KIRK DOUGLAS - ANGELINA JOLIE - TILDA SWINTON - RITA HAYWORTH - PJ HARVEY - MARILYN MONROE - JACK KEROUAC - PRINCE - ELIZABETH TAYLOR - URSULA ANDRESS - CHARLOTTE RAMPLING - ROMY SCHNEIDER - FAYE DUNAWAY - WILLIAM FAULKNER - THE BEATLES - TERENCE STAMP - LEE MARVIN - CHARLOTTE GAINSBOURG - SALVADOR DALÍ - JACQUES PREVERT - FOUJITA - JAMES TAYLOR - INGRID BERGMAN - ANDRE GIDE ET JEAN-PAUL SARTRE - LEONARDO DiCAPRIO - BRIGITTE BARDOT - JAYNE MANSFIELD - KATHARINE HEPBURN - JACK LEMMON - ANTHONY PERKINS - ERROL FLYNN - WES ANDERSON - EDWARD NORTON - G. B. SHAW - JACQUES DUTRONC - DAVE DAVIES - RAMÓN NOVARRO ET ROBERT MONTGOMERY - DENNIS HOPPER.

10/2022

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Théâtre - Essais

Penser l'action. Un système d'entraînement de l'acteur.rice

Premier volume de la collection Pratiques consacrée à l'analyse des arts performatifs, cet ouvrage se propose de documenter et d'archiver le contenu du cours d'interprétation dispensé par Oscar Gómez Mata aux étudiants de La Manufacture - Haute école des arts de la scène, à Lausanne. Depuis le début des années 2000, son approche pédagogique singulière, qui se se distingue par l'accent mis sur la notion de présence et sur la situation de jeu en représentation, a fait de la "méthode" Oscar Gómez Mata une référence incontournable en matière de formation de l'acteur. L'originalité de son travail de pédagogue réside dans sa considération de la pratique du métier d'acteur comme une matière à travailler et à entraîner plutôt que comme un acquis ou un don. Comment penser l'action ? Par quels termes la décrire, en quelles étapes la décomposer ? Comment analyser en mots ce qui constitue la présence singulière d'un acteur ? A travers la description de cette méthode pédagogique, ce livre contribue également à une réflexion générale sur le vocabulaire de la présence scénique et rend compte d'une recherche sur les termes employés pour décrire une activité qui, parce qu'elle s'inscrit dans le domaine du sensible, reste encore souvent mal identifiée. Le livre s'ouvre sur une introduction à la pédagogie d'Oscar Gómez Mata ainsi qu'une remise en contexte de sa pratique vis-à-vis d'autres méthodes de jeu ayant fait date comme celles de Constantin Stanislavski, Jerzy Grotowski ou Eugenio Barba. Cette analyse est complétée par un entretien portant sur les objectifs de la méthode proposée et sur ses enjeux esthétiques. Cinq exercices pratiques sont ensuite détaillés ("Des gens qui marchent", "Emetteur/Récepteur", "Poser sa présence rien faire", "La boule en plomb", "Trois bassins") afin de donner au lecteur des exemples d'application concrets de cette méthode pédagogique. Ce livre devient ainsi un manuel pratique à l'usage des comédiens en formation et aguerris.

01/2023

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Poésie

Riprap

Riprap est le premier recueil du célèbre poète étatsunien Gary Snyder (Prix pulitzer en 1975 pour Turtle Island et membre éminent de la beat generation). Il paraît en 1959 à Kyoto, alors que le poète réside au temple Daitoku-Ji de la secte rinzai zen et suit les enseignements du maître Oda Sesso Roshi. Riprap est un livre fondateur. "Il s'ouvre sur un ensemble de poèmes rédigés autour de la transparence des montagnes et du travail, et se referme sur d'autres rédigés au Japon et en mer. Le titre Riprap célèbre le travail des mains qui déplacent la roche pour faire des pistes ; (...) ma première saisie de l'image de l'univers entier comme interconnecté, interpénétré ; ses composants se reflétant et s'embrassant mutuellement". Gary Snyde, extrait de la postface. En 1955, Gary Snyder travaille comme garde forestier, préposé à l'aménagement et l'entretien des sentiers de Piute Creek dans le parc national de Yosemite, en Californie. Cette expérience de vie sera au départ l'écriture de Riprap. Durant cette période il traduira brillamment les poèmes du moine vagabond chinois Han-Shan. Gary Snyder s'est inscrit à l'American Academy of Asian Studies et y rencontre son professeur Alan Watts. Kenneth Rexroth le présente à Allen Ginsberg et Jack Kerouac, lequel s'inspirera de leur ascension du Pic Matterhorn au Parc national de Yosemite pour écrire The Dharma Bums dans lequel Gary Snyder y figurera sous le nom de Japhy Ryder. A la Six Gallery de San Francisco, toujours en 1955, il récite The Berry Feast avec Allen Ginsberg qui scandera The Howl en compagnie des poètes Kenneth Rexroth, Philip Whalen, Michael McClure. Dans la salle, on retrouve aussi : Peter Orlovsky, Jack Kerouac, Lawrence Ferlinghetti et Neal Cassady. Cet événement marque le début de qu'on appelle la San Francisco Renaissance. La présente traduction est la reprise de l'édition de 1965 intitulée, Riprap and Cold Mountain Poems, à San Francisco - Four Seasons Foundation. Le recueil comprend les traductions des poèmes de Han-Shan.

02/2023

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Sociologie

Diplômées N° 276-277 : Genre(s)

Diplômées est une revue de l'Association Française des Femmes Diplômées des Universités. Revue scientifique à comité de rédaction, elle a pour vocation de promouvoir la recherche et la visibilité des femmes chercheuses en Europe. D'inspiration généraliste et interdisciplinaire, libre à l'égard de toute école de pensée et des modes intellectuelles, sa périodicité est de quatre numéros par an. Elle accueille ainsi des textes théoriques et de recherches. Pourquoi le thème du "genre" pour ce numéro ? L'association, en 2020, a eu cent ans et deux numéros ont permis d'aborder l'histoire des femmes avec les Pionnières (n°270-271) puis avec le numéro 100 ans de luttes pour l'égalité (n°272-273). Mais au fur et à mesure de la constitution de ces numéros ainsi que du suivant sur les Passions (n°274-275), nous nous sommes retrouvé. e. s face à un océan de nouveaux questionnements autour du "genre" et de ses intersections pluridisciplinaires. Raisons pour lesquelles, nous faisons aujourd'hui un numéro autour du "genre". Comme champ de recherche, on évoque les "études de genre" (traduction littérale de l'anglais gender studies. Ces études se définissent de façon très large comme "l'ensemble des recherches qui prennent pour objet les femmes et les hommes, le féminin et le masculin" . Mais que faut-il entendre par cet ensemble de recherches ? Sommes-nous en quête de la compréhension de comment le "genre" se forme, se caractérise puis s'encre définitivement dans la structure psychique individuelle et/ou collective ? Le genre nous permet-il d'étudier la façon dont "nos" sociétés pensent, organisent, arrangent, hiérarchise la différenciation des sexes ? Est-ce aussi questionner les normalisations des comportements sexuels ? Ont participé à ce numéro : Nicole Mosconi, Marie Buscatto, Yanick Ripa, Sonia Bressler, Véronique Perry, Annie Crépin, Claire Vient, Corinne M. Belliard, Nicole Fouché & Evelyne Nakache, Evelyn Campos Acosta, Chantal Morley et Carmen Gordon-Nogales, Mérabha Benchikh, Natacha Quiniou, Isis Castaneda et Daniela Jacob, Claude Mesmin, Isabelle Béné, Alex. ia Tamécylia

05/2021

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Revues

OBLIK - N° 8 Y aura-t-il du chauffage à Noël

OBLIK n°8 Oblik, c'est la revue d'infos dessinées d'Alternatives Economiques où des illustrateurs talentueux posent un regard créatif et décalé sur l'actualité avec, en toile de fond, l'expertise et l'exigence des journalistes d'Alternatives Economiques. Y aura-t-il du chauffage à Noël ? Et 50 autres questions sur notre addiction à l'énergie Le dossier central de ce 8e numéro d'Oblik est consacré à l'énergie et s'interroge sur notre dépendance aux énergies fossiles et nucléaire : Nous sommes tous des toxicos. Evidemment ce n'est pas facile à reconnaître. Surtout quand les produits auxquels nous sommes accros émettent des fumées tellement nocives, des vapeurs tellement suspectes qu'elles menacent de faire crever toute la planète. Nous le savons et pourtant nous continuons de nous rouler aux pieds des dealers du monde entier pour qu'ils nous vendent notre dose quotidienne de pétrole, de charbon, de gaz... Rien d'étonnant dans ces conditions à ce que ces trafiquants en profitent. A ce qu'ils nous extorquent des montagnes de pognon pour forer plus encore les entrailles de la terre et extraire de nouvelles quantités de drogues dures. Ou qu'ils menacent de nous priver de dope si nous nous avisons de contester leurs méthodes de gangsters. Il serait grand temps que nous décrochions. Mais attention, certains produits de substitution en vente sur le marché sont radioactifs ! Préférons les cures de soleil et de grand air qui, elles au moins, sont renouvelables. On retrouvera également dans ce 8e numéro un roman-photo de Gregory Jarry, auteur et éditeur de bande dessinée (Editions FLBLB à Poitiers) ; un reportage illustré sur la révolution statistique et graphique des isotypes dans la " Vienne rouge " des années 1930 ; une enquête sur les accidentés du travail illustrée par Enzo ; un portfolio sur l'homo detritus signé Stephan Gladieu... Dans Oblik, tous les arts graphiques sont mobilisés pour renouveler le journalisme.

10/2022

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Sociologie

La société automatique. Tome 1, L'avenir du travail

Le 19 juillet 2014, le journal Le Soir révélait à Bruxelles que selon des estimations américaines, britanniques et belges, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, l'Italie, la Pologne et les Etats-Unis pourraient perdre entre 43 et 50 % de leurs emplois dans les dix à quinze prochaines années. Trois mois plus tard, le Journal du dimanche soutenait que trois millions d'emplois seraient condamnés à disparaître en France au cours des dix prochaines années. L'automatisation intégrée est le principal résultat de ce que l'on appelle "l'économie des data". Organisant des boucles de rétroactions à la vitesse de la lumière (à travers les réseaux sociaux, objets communicants, puces rfid, capteurs, actionneurs, calcul intensif sur données massives appelées big data, smart cities et robots en tout genre) entre consommation, marketing, production, logistique et distribution, la réticulation généralisée conduit à une régression drastique de l'emploi dans tous les secteurs - de l'avocat au chauffeur routier, du médecin au manutentionnaire - et dans tous les pays. Pourquoi le rapport remis en juin 2014 au président de la République française par Jean Pisani-Ferry occulte-t-il ces prévisions ? Pourquoi le gouvernement n'ouvre-t-il pas un débat sur l'avenir de la France et de l'Europe dans ce nouveau contexte ? L'automatisation intégrale et généralisée fut anticipée de longue date - notamment par Karl Marx en 1857, par John Maynard Keynes en 1930, par Norbert Wiener et Georges Friedmann en 1950, et par Georges Elgozy en 1967. Tous ces penseurs y voyaient la nécessité d'un changement économique, politique et culturel radical. Le temps de ce changement est venu, et le présent ouvrage est consacré à en analyser les fondements, à en décrire les enjeux et à préconiser des mesures à la hauteur d'une situation exceptionnelle à tous égards - où il se pourrait que commence véritablement le temps du travail.

03/2015

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Histoire de France

Correspondances conjugales 1914-1918. Dans l'intimité de la Grande Guerre

Comment, à l’échelle des couples, est vécue la Première Guerre mondiale ? Comment se construisent et se transforment les liens qui unissent les conjoints alors que le conflit impose aux mobilisés et à leurs femmes de vivre à distance et sous la menace omniprésente de la mort et de la séparation définitive ? Quelles formes prend une relation entièrement vécue par l’écrit ? Que devient le quotidien conjugal quand il est bouleversé par la séparation ? Et de quelle façon la guerre contraint-elle à l’écriture des sentiments amoureux et du désir sexuel ? Correspondances conjugales 1914-1918 permet de mesurer le poids des échanges épistolaires dans les relations sociales et parmi elles, les relations amoureuses, entre le front et l’arrière pendant les quatre années de guerre. L’ouvrage propose de suivre, par leurs correspondances, neuf couples dans la guerre : certains des épistoliers sont célèbres, le général Philippe Pétain, le député Abel Ferry, l’homme de lettres Jacques Rivière, d’autres sont des hommes et des femmes anonymes. Acteurs et actrices du conflit, chacun à sa manière, ils expérimentent, s’accommodent ou souffrent de la guerre. Cet ouvrage, dont la richesse tient à la grande diversité des couples présentés (des écrivains, des commerçants, des paysans, un homme politique, un général), rend compte des dimensions à la fois collectives et individuelles des expériences conjugales. Il propose d’entrer dans l’événement majeur que fut la Première Guerre mondiale par les détours de l’expression du sentiment amoureux et des expériences individuelles. S’il propose une lecture intimiste du conflit, c’est aussi pour en saisir toute la dimension tragique. L’anthologie est précédée d’une introduction générale permettant de comprendre les logiques du pacte épistolaire scellé entre les conjoints en temps de guerre. Clémentine Vidal-Naquet livre ensuite, dans de courtes introductions, sa lecture et son analyse de chacune de ces neuf correspondances. Ces dernières sont annotées, donnant au cours de la lecture l’éclairage nécessaire sur les événements, les lieux ou les personnages évoqués.

10/2014

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Littérature française

Un menage de garcon

" En 1792, la bourgeoisie d'Issoudun jouissait d'un médecin nommé Rouget, qui passait pour un homme profondément malicieux. Au dire de quelques gens hardis, il rendait sa femme assez malheureuse, quoique ce fût la plus belle femme de la ville. Peut-être cette femme était-elle un peu sotte. Malgré l'inquisition des amis, le commérage des indifférents et les médisances des jaloux, l'intérieur de ce ménage fut peu connu. Le docteur Rouget était un de ces hommes de qui l'on dit familièrement : "Il n'est pas com- mode". Aussi, pendant sa vie, garda-t-on le silence sur lui, et lui fit-on bonne mine. Cette femme, une demoiselle Des- coings, assez malingre déjà quand elle était fille (ce fut, disait-on, une raison pour le médecin de l'épouser), eut d'abord un fils, puis une fille qui, par hasard, vint dix ans après le frère, et à laquelle, disait-on toujours, le docteur ne s'attendait point, quoique médecin. Cette fille, tard venue, se nommait Agathe. Ces petits faits sont si simples, si ordinaires, que rien ne semble justifier un historien de les placer en tête d'un récit ; mais, s'ils n'étaient pas connus, un homme de la trempe du docteur Rouget serait jugé comme un monstre, comme un père dénaturé ; tandis qu'il obéis- sait tout bonnement à de mauvais penchants que beaucoup de gens abritent sous ce terrible axiome : Un homme doit avoir du caractère ! Cette mâle sentence a causé le malheur de bien des femmes. Les Descoings, beau-père et belle-mère du docteur, commissionnaires en laine, se chargeaient également de vendre pour les propriétaires ou d'acheter pour les marchands les toisons d'or du Berry, et tiraient des deux côtés un droit de commission. A ce métier, ils devinrent riches et furent avares : morale de bien des existences. Des- coings le fils, le cadet de madame Rouget, ne se plut pas à Issoudun. Il alla chercher fortune à Paris, et s'y établit épicier dans la rue St-Honoré... ".

02/2023

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Histoire de France

Emile Combes

Au centre de la lutte de la IIIe République contre le pouvoir catholique se dresse la figure indomptable d'Emile Combes. Ce n'est pas lui qui déclara la guerre anticléricale, mais il la conduisit avec une telle vigueur qu'elle passa pour une guerre antireligieuse même s'il ne visait qu'à reconcilier l'Eglise avec la République, réconciliation passant selon lui par une rupture de relations vieilles d'un siècle dans les textes et de mille ans dans les esprits. Cette rupture exigeait un courage politique que ses devanciers n'avaient pas eu. S'il prit le pouvoir à reculons, Combes, lui, l'exerça sans faiblesse. Celui qu'on commençait à appeler le " Petit Père Combes " fut longtemps soit encensé, soit haï, mais sa destinée posthume est plus ambiguë. Les enfants de ses laudacteurs oublièrent son bilan, e ceux de ses adversaires n'oublièrent pas les griefs de leurs pères (sans pour autant, d'ailleurs, souhaiter un retour à un quelconque concordat...) Aussi a-t-on peu travaillé et peu écrit sur Emile Combes. Aussi connaît-on mal ce politique qui inventa l'union de la gauche, qui avait prêché la République sous l'Empire, puis, comme sénateur, combattu les " féodalités " et qui avait conçu pour les " indigènes " d'Algérie un projet d'enseignement primaire digne de Jules Ferry, cet humaniste à la carrière multiforme (séminariste thomiste, critique littéraire et journaliste politique, médecin de campagne et paléontologue), ce croyant qui était passé de la foi en Dieu à la foi au progrès. Travailleur acharné et intègre, dédaigneux des honneurs, vif et tendre, homme aux brefs éclats et à la longue mémoire, aux faiblesses rares, il avait ses jardins secrets. C'était aussi un homme de fer, stoïque devant la lassitude, les deuils et la calomnie. Personnalité originale et complexe, destin hors norme, vie droite et digne, acte politique majeur qui, par-delà des péripéties initiales, fonda la paix religieuse d'aujourd'hui : autant de raisons de découvrir Emile Combes et réviser à la hausse son imortance historique.

02/1995

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Comics Super-héros

Reign of X T08 - Edition collector - Compte ferme

Quentin Quire est de retour sur Krakoa mais une créature menace ses équipiers. Que cache X-Force ? Pendant ce temps, les seuls capables d'empêcher une émeute dans une prison sont des lycéens ! Qui sont les Enfants de l'Atome ? Les Nouveaux Mutants se lancent dans une nouvelle quête et Cable doit se confronter à son passé. Nouveau duo d'albums dans la troisième phase de l'ère Jonathan Hickman ! Les équipes artistiques continuent d'explorer les conséquences de X OF SWORDS dans toutes les séries de la sphère mutante, avec en ligne de mire, le prochain événement : HELLFIRE GALA, que nous présenterons dans quelques semaines.

02/2022

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Comics Super-héros

Destiny of X Tome 7 . Edition collector

C'est le retour du Gala des Damnés ! Les mutants mènent la danse dans l'univers Marvel et se préparent à présenter au monde une nouvelle équipe. Pour Emma Frost, le succès de cet évènement est plus important que tout, mais quelqu'un pourrait bien gâcher la fête. Pour les Nouveaux Mutants, c'est la fin d'une époque tandis qu'Illyana affronte littéralement ses démons. Et Betsy Braddock tente toujours de retrouver le Portail du Péril. Le Gala des Damnés a été un épisode marquant dans la saga mutante en 2022, soyez sûrs qu'il en sera de même en 2023 ! Tous les éléments se mettent en place avant un évènement crucial le mois prochain : la guerre totale contre les Eternels ! Observez donc de près la série Immortal X-Men, scénarisée par Kieron Gillen, l'architecte de Judgment Day.

03/2023

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Comics Super-héros

X-Men : X of Swords Tome 1 : Création

La découverte d'une île jumelle à Krakoa peuplée d'êtres possédant des pouvoirs similaires à ceux des X-Men, fait voler en éclats l'équilibre fragile du monde mutant. Apocalypse, confronté à son ancien peuple, entraîne ses semblables dans une guerre où seul le vainqueur survivra, les perdants seront massacrés ! Pour régler le conflit, un tournoi est organisé, il opposera dix champions de chaque île. Tous les auteurs et toutes les séries mutantes sont impliquées dans ce crossover dont les chapitres courent d'une série à l'autre. Le chef d'orchestre est Jonathan Hickman (House of X) mais un grand nombre d'intrigues des différents titres trouvent ici leur résolution. Une saga si gigantesque que nous vous la proposons en deux albums, en mars et avril.

03/2023

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Comics Super-héros

Reign of X T04

Les Maraudeurs doivent assister à un affrontement qui leur rappelle des souvenirs : Tornade contre Callisto ! Les Nouveaux Mutants se préparent pour le combat de leur vie. Cable enquête sur la disparition de bébés mutants. Wolverine fait son grand retour à Madripoor. Excalibur fait équipe avec... la Reine Elizabeth III ? Facteur-X tente de percer le mystère des multiples morts de Cyrène. Et une nouvelle et mystérieuse équipe apparaît ! Si la série X-Men est momentanément absente dans ces deux nouveaux chapitres de l'épopée des X-Men, les Marauders, Wolverine, Cable, Excalibur, X-Factor, New Mutants sont en revanche de la partie, ainsi que la nouvelle et intrigante série Children of the Atom !

12/2021

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Musique, danse

American Rock Trip

Encore un livre sur le rock ? Pire : un livre sur les musées du rock, et par capillarité sur les musées du blues, de la soul et de la country music. Les Américains n'ont pas de grottes de Lascaux, ni de Chapelle Sixtine mais au beau milieu du XXe siècle ils ont inventé le rock'n'roll et depuis quelques années ils développent un art bien à eux : accommoder leurs reliques en les exposant sous des vitrines. Aussi peu rock'n'roll soit-il, l'arsenal muséal constitue aujourd'hui l'étape ultime du processus de sacralisation des mythologies populaires. Exit une certaine tradition muséale à l'européenne : au pays du rock'n'roll où Elvis Presley est le King, on confère le statut de trésor national à un pied de micro, une paire de santiags ou une brosse à cheveux. Cette patrimonialisation à tout crin peut s'apparenter à " une réaction névrotique devant le vide des souvenirs " (Umberto Eco) - elle révèle en tout cas la place qu'ont prise ces musiques dans la vie de tout un chacun. American Rock Trip est le résultat d'une véritable enquête de terrain menée par un auteur qui, par ailleurs, travaille lui-même dans le plus grand musée du monde (le Louvre). 12 000 kilomètres parcourus pied au plancher, 6 semaines de voyage pour visiter une cinquantaine de lieux et aller à la découverte de musées, de cabinets de curiosités pop et autres singularités locales : du cabanon où a grandi Muddy Waters aux pierres tombales de Robert Johnson, en passant par la chambre à coucher de Britney Spears, l'enfer de Jerry Lee Lewis, les combinaisons luminescentes de Daft Punk, la machine à raffermir les fesses de Dolly Parton, les dessins de Jimi Hendrix, le singe de Michael Jackson, le bunker du plus grand fan au monde d'ElvisPresley, le " Louvre du rock'n'roll " à Cleveland - and so on... American Rock Trip s'ouvre avec une carte du parcours effectué et la liste des lieux visités avec leurs coordonnées (ce qui fait aussi de l'ouvrage un guide pratique à destination des touristes), puis l'ouvrage se divise en trente-trois courts chapitres qui articulent descriptions des lieux visités, analyses de leur fonctionnement symbolique, impressions de fans, témoignages de stars, citations de spécialistes, regards d'artistes contemporains... avec un casting de personnages hauts en couleur rencontrés en cours de route à Seattle, Los Angeles, Las Vegas, Phoenix, Chicago, Detroit, New York, en Louisiane, au Mississippi, dans le Tennessee et au Texas. Chaque chapitre est illustré, à la manière d'un scrapbook, avec notamment des photographies prises in situ - et la couverture se décline en trois versions, rendant hommage à trois monstres sacrés de la pop américaine. En jetant son dévolu sur ces musées d'un nouveau genre, American Rock Trip restitue l'attachement, universel et irrationnel, qui régit la relation entre musiciens et publics. En bref : le rock tel que vous ne l'avez jamais lu.

02/2012

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Science-fiction

Winona. I. La Vengeance

Wisconsin 1875 Winona retourne à Pony Town. 15 ans après s'en être enfuie. Au saloon, cette nuit-là, elle retrouve tous ses anciens bourreaux. Aucun ne la reconnait. Ce sera une partie de plaisir... Pourtant, son père adoré, avant de mourir assassiné dans ses bras, avait bien tenté de lui faire promettre de renoncer à sa vengeance. Son ami bouddhiste, Bao, essaye lui aussi, de l'en dissuader mais Kaya, sa "soeur de sang" cherokee dont le peuple a subi la cupidité des Colons, ne penche pas pour la compassion... Tireuse émérite, va-t-elle suivre ce désir qui la hante depuis sa tendre enfance où va-t-elle respecter les dernières paroles de son père qu'elle aimait tant ? Extrait : _ "Réfléchissez" ? !!! qu'est-ce que t'as dit, sale Jaune ? ! face de pamplemousse !!! tu me prends donc pour un demeuré ? !!! _ Je ne sais pas encore... je n'ai l'honneur de vous connaître que depuis cinq minutes mais il se peut qu'effectivement je finisse par parvenir à cette conclusion malgré le peu d'informations dont je dispose pour l'instant. L'homme, s'étranglant de rage, ébauche alors fiévreusement un geste vers son revolver mais Bao l'a devancé avec son katana, et Kerry... a aussi dégainé son katana ... encore avant Bao ! Hans Werner se retrouve avec un sabre japonais effleurant sa jugulaire gauche et un autre sabre japonais - tout-à-fait identique - frôlant sa jugulaire droite (il va sans dire que les carotides ne sont pas rassurées non plus). _ Mei !! ma chérie ! que viens-tu faire par ici ? _ Je passais par là... j'ai vu de la lumière ! _ Dès que j'aurai déposé mon sabre, je t'embrasse !! _ Moi aussi, mon bon Bao, moi aussi ! Qu'est devenu ton père ? L'homme, qui transpire à grosses gouttes, est contraint d'écouter la conversation des deux amis - après tout, ils ont bien enduré ses propres réclamations ! - avec juste le petit inconvénient qu'il ne doit absolument pas broncher d'un poil, sous peine de s'ouvrir comme le goret suspendu par le boucher pour le boudin.

12/2020

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Histoire internationale

Le siècle des Platter. Tome 3, L'Europe de Thomas Platter, France, Angleterre, Pays-Bas 1599-1600

Cette tierce livraison du Siècle des Platter est consacrée pour l'essentiel à Thomas junior, troisième personnage marquant de l'extraordinaire dynastie bâloise étudiée depuis des décennies par Emmanuel Le Roy Ladurie. Thomas II est d'autant plus passionnant qu'il sera (dans l'" Hexagone ") un peu moins connu et reconnu que ses deux aînés, père et frère, bien que son texte demeure, comme celui de Felix, un monument de la culture française ainsi qu'européenne, à l'époque de la Renaissance et du baroque. Le présent volume contient la seconde partie du voyage, celle qui couvre la France du Nord, les Pays-Bas du Sud et l'Angleterre, avant le retour définitif au pays bâlois. Le futur médecin, réformé comme ses père et frère, cherche à comprendre le " papisme " et la Contre-Réforme, y compris dans leurs aspects les plus extrêmes, à commencer par le culte des reliques. Si protestant soit-il (ou parce que protestant éclairé), il s'intéresse à toutes les religions passées (les reliquats pagano-romains, monumentaux) ou présentes (les croyances juives, protestantes et catholiques), celles-ci considérées avec une certaine sympathie de facto. Passionné par les grandes entreprises industrielles (salines, moulins, arsenaux des galères, gigantesques ardoisières), qui sont comme des germes de l'avenir capitaliste, il manifeste une grande ouverture d'esprit face aux problèmes relatifs aux femmes, aux villes, aux républiques urbaines. Enfin, il observe avec une attention marquée les diverses monarchies qu'il envisage de visu : monarchie espagnole, tolérante aux libertés urbaines à défaut de l'être aux non-catholiques ; monarchie " belge ", fonctionnant sur le mode archiducal par délégation de Madrid ; monarchie anglaise, donc anglicane, dépourvue de tout sectarisme zwinglien et déjà pénétrée d'influences américaines, notamment... tabagistes ; monarchie française enfin, celle d'Henri IV, avec l'attention d'icelle portée à la tolérance religieuse, à la croissance économique, au pouvoir partagé avec les élites, au contact avec les puissances maritimes, protestantes, libérales, capitalistes... Le tout entrecoupé d'extraordinaires morceaux de bravoure : ainsi l'entrée joyeuse des archiducs à Bruxelles et d'étonnants passages sur le trésor du duc de Berry à Bourges, ou les coches autour de Paris...

01/2006

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Histoire de France

L'honneur perdu de Gustave Cluseret

Gustave Cluseret (1823-1900) est un aventurier dont les tribulations feraient pâlir d'envie les héros d'Alexandre Dumas ! Benjamin Disraeli, homme politique et écrivain britannique, s'en est même directement inspiré pour camper le héros de son roman Lothair, le "captain Bruges". Tour à tour, officier sous la Monarchie de Juillet, la Deuxième République et l'Empire, engagé volontaire en Italie dans l'expédition des Mille aux côtés de Garibaldi, puis en Amérique pendant la Guerre de Sécession sous l'uniforme Yankee, complice du mouvement Fenian irlandais, journaliste, conspirateur, membre de la Commune, député du Var et artiste-peintre versé dans l'orientalisme, Cluseret a un parcours riche et original, plein d'enseignements. Cluseret intrigue souvent, déconcerte parfois, agace beaucoup. Pourquoi ? Parce qu'il est inclassable. Il est socialiste, mais pas collectiviste ; il est anti-boulangiste, mais s'allie avec d'anciens boulangistes ; il est internationaliste, puis devient nationaliste, xénophobe et antisémite ... S'amuse-t-il à brouiller les cartes ? Non. Cluseret est un personnage troublé, à l'image de cette seconde moitié du XIXe siècle. Cluseret est riche d'avoir vécu plusieurs vies en une, d'avoir sillonné de nombreux pays à une époque où les voyages n'étaient pas aussi aisés qu'aujourd'hui. Contemporain de Marx et Bakounine, de Ferry et Naquet, de Gambetta et Clemenceau, de Guesde et Jaurès, de Barrès et Drumont, dont il a été à différentes périodes de sa vie l'ami ou l'adversaire, il porte un regard pointu sur le monde. Les questions qui nous interrogent aujourd'hui ne sont pas si différentes de celles qui se posaient hier ; elles sont sociales, économiques, diplomatiques ou sociétales et recouvrent pêle-mêle la laïcité, les rapports entre le capital et le travail, la fiscalité, les relations entre les élus et les citoyens, la place du paysan et de la ruralité dans une société de plus en plus urbanisée, la politique migratoire, le positionnement de la France dans les guerres étrangères ... C'est dire combien, un siècle après la mort de Cluseret, son histoire nous invite à questionner notre relation au monde, notre rapport à l'autre et notre capacité à nous réinventer.

10/2018