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discriminations, exclusion, ra

Notre France noire. De A à Z

Qui était le premier " maire " noir de Paris ? Quelle était la première miss France noire ? Habib Benglia est-il le plus grand acteur noir français du xxe siècle ? Quel rapport entre Mati Diop, Ababacar Diop et Omar Victor Diop ? Qui a inventé la " Police des Noirs " ? Qui a chanté " Le temps des colonies " ? Sur quelle période l'émission Pulsations était-elle diffusée à la télévision française ? Où se trouve le Jardin colonial ? Qui a écrit l'ouvrage à succès L'Invasion noire ? Combien d'années séparent le Congrès international de la race noire à Paris et le Congrès international des écrivains et artistes noirs à Paris ? " Que vous ayez ou non toutes les réponses, que vous possédiez ou non déjà votre "brevet" de France noire, plongez avec nous dans quatre siècles d'histoire. Les plus de 200 notices qui composent ce voyage s'écrivent pour nous comme une évidence. Car c'est notre histoire. Elle est en nous. Nous vous invitons à une revigorante randonnée à travers les cultures, les arts et les mémoires des populations noires de la France d'hier, d'aujourd'hui, voire de demain si on veut rêver du futur commun à construire et consolider ensemble. " Après avoir déclaré leur amour aux cultures africaines chez Fayard en 2019, Alain Mabanckou et Abdourahman Waberi sont rejoints par l'historien Pascal Blanchard pour concevoir Notre France noire. Ce dictionnaire enjoué, d'Adoption aux Zoulous, en passant par Joséphine Baker, Champagney, Yannick Noah ou Arthur Rimbaud, mais aussi la publicité Banania, le CRAN, les humoristes noirs ou le rhum Negrita, est tour à tour facétieux et profond, culturel, historique et politique. Un Panthéon aux couleurs de la France. Alain Mabanckou est l'auteur de romans à succès traduits dans le monde entier, dont Mémoires de porc-épic (prix Renaudot 2006), Verre cassé et Petit piment, et d'essais remarqués (Lettre à Jimmy, Le Sanglot de l'homme noir). Professeur à UCLA, finaliste du Man Booker International Prize, il a été nommé professeur au Collège de France à la Chaire de création artistique en 2016. Pascal Blanchard est historien, auteur-réalisateur, chroniqueur et commissaire d'exposition. Chercheur associé au CRHIM-UNIL à Lausanne et co-directeur du Groupe de recherche Achac (Paris), il est spécialiste des imaginaires, de la question coloniale et des immigrations en France et a publié ou codirigé une soixantaine de livres, dont Sexe, race & colonies et Histoire globale de la France coloniale. Abdourahman A. Waberi est romancier, poète et essayiste, auteur de plusieurs ouvrages primés comme le roman panafricain Aux Etats-Unis d'Afrique. Pensionnaire de la Villa Médicis en 2010, Grand Prix de la francophonie de l'Académie française en 2021, son oeuvre est traduite dans tous les continents. Il enseigne les littératures d'expression française et la création littéraire à l'université George Washington (Washington DC) et collabore notamment au Monde.

10/2023

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Divers

Lapérouse 64

Quand l'océan livre ses secrets : le mystère du naufrage de Lapérouse Paris. 1964. Le nageur de combat François Guérin est dépêché à l'autre bout du monde pour une opération "secret-défense" : retrouver l'épave perdue de La Boussole, le mythique vaisseau amiral de Lapérouse ! De nouvelles informations ont en effet été livrées aux autorités françaises, qui se mobilisent pour percer enfin le mystère de Vanikoro... François n'est pas attiré par cette légende "lapérousienne" mais le devoir l'appelle et il sait que le destin funeste de cette expédition n'a cessé d'obséder tous les pouvoirs français en place depuis près de deux siècles. Partie de Brest en 1785 à bord de deux frégates, La Boussole et L'Astrolabe, l'expédition a subi plusieurs drames avant de disparaître corps et biens début 1788, après une halte dans la nouvelle colonie anglaise de Sydney. Sous la Révolution et durant tout le XIXe siècle, des recherches et fouilles ont été entreprises, notamment à Vanikoro, une île "maudite" du Pacifique. Là, on sait qu'en effet L'Astrolabe s'est bien fracassée sur des récifs coralliens... mais quid de La Boussole, le navire où se trouvait Lapérouse ? Il semble bien que cette fois, on puisse apporter la preuve définitive du lieu du naufrage. Lorsque le patrouilleur français, La Lilloise, arrive aux abords de Vanikoro, François ne se doute pas encore de ce qui l'attend. Sous les ordres du Capitaine de frégate Durieux, c'est une véritable "fièvre" qui semble s'emparer de l'équipage, prêt à tout pour arracher une relique des profondeurs... François va devoir agir avec prudence. Après tout n'est-ce pas l'orgueil des hommes qui mena l'équipage à sa perte 176 ans en arrière ? Et si la quête de la preuve ultime du naufrage de Lapérouse ne devenait pas, sous une météo exécrable et des périples hasardeux dans la jungle, le terrain idéal pour se tromper encore une fois et mettre des vies en danger ? Sous l'oeil parfois narquois de Viviane, une journaliste photographe indépendante et peu encline à suivre la hiérarchie militaire, François navigue assurément en eaux troubles... Est-ce la plus belle des quêtes qui est en cours, ou la plus absurde ? Inspiré par les missions d'exploration menées par la France à Vanikoro dans les années 1960, ce superbe roman graphique écrit par LF Bollée (La Bombe, Terra Australis, Terra Doloris, Patrick Dewaere...) et Marie-Agnès Le Roux, grande passionnée de Lapérouse, remet au goût du jour le naufrage le plus célèbre de la Marine française, qui restait alors un mystère et ne cessait de hanter les esprits depuis près de deux siècles. Une aventure humaine entre Cousteau et Conrad, Histoire et fiction, qui nous plonge dans les eaux fascinantes et dangereuses du Pacifique sud. Vincenzo Bizzarri rend à cette expédition toutes ses couleurs et nous invite à évoluer dans des décors plus vrais que nature, où les hommes semblent devenir plus fragiles que jamais...

09/2023

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témoignages personnels

"C'était mon chef". Mémoires de la principale secrétaire d'Adolf Hitler

La principale secrétaire de Hitler parle ! La secrétaire de Hitler la plus connue à ce jour est Traudl Junge, autrice des Mémoires intitulés Dans la tanière du loup, qui ont inspiré le célèbre film La Chute sur les derniers jours de Hitler. Pourtant, Traudl Junge n'est entrée au service du Führer qu'en janvier 1943, tandis que Christa Schroeder est une "ancienne" : membre du secrétariat de Hitler dès 1933, elle y est restée jusqu'au 20 avril 1945 - dix jours avant l'effondrement final du Troisième Reich. Pendant douze ans, elle a accompagné le Führer dans tous ses déplacements entre la capitale, le Berghof et ses divers quartiers généraux de campagne dans l'ouest de l'Allemagne, en Prusse-Orientale et en Ukraine. Jeune, naïve, impressionnable, Christa Schroeder n'en note pas moins avec une grande minutie tout ce qui se produit dans l'environnement sécurisé et confiné du Führer, que le général Jodl décrira comme étant "à mi-chemin du cloître et du camp de concentration". Elle décrit remarquablement l'ambiance qui a présidé à la Nuit des longs couteaux du 30 juin 1934, à laquelle elle a personnellement assisté – nous livrant ainsi un témoignage de première main sur le désordre et l'improvisation ayant présidé à ce funeste événement. Elle est également témoin de quelques déclarations très confidentielles du Führer en matière stratégique, comme ce jour du mois d'août 1941 où il assure que Moscou tombera en quatre semaines, et sera ensuite entièrement rasée. C'est principalement sur la personnalité de Hitler que Christa Schroeder a reporté toute son attention pendant plus d'une décennie, et c'est ce qui rend son témoignage inestimable. Aucun des traits caractéristiques du Führer ne semble lui avoir échappé, depuis sa galanterie toute viennoise avec les dames jusqu'à son végétarianisme obsessionnel, en passant par sa prodigieuse mémoire, ses insomnies, ses sautes d'humeur et ses innombrables phobies. Elle a recueilli nombre de confidences de la part des femmes qui ont bien connu Hitler, ce qui lui permet de dresser le portrait d'un don Juan passablement névrosé - voire nettement anormal. Schroeder a enfin assisté à la lente dégradation des facultés de Hitler durant les deux dernières années de guerre, et elle en a soigneusement noté toutes les étapes. Mais même avec le recul du temps, elle ne peut se défendre d'un respect mêlé d'admiration et de pitié pour l'homme qui a été "son chef". Comme d'innombrables Allemands de l'époque, elle a été aspirée dans un tourbillon vertigineux, mais à la différence de la plupart, elle s'est retrouvée pendant douze ans au centre du maelstrom. Si le reste de son existence s'en est trouvé bouleversé, elle n'a pas cédé à la tentation d'effacer ces sombres années de sa mémoire. Son témoignage unique, connu en France des seuls historiens spécialisés, était resté inaccessible au lecteur francophone - un oubli qu'il était grand temps de réparer...

04/2024

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Sociologie

Destins de garçons en marge du symbolique. Jean le Sot et ses avatars

Ce livre se propose d'explorer les tours et détours de l'initiation des garçons à leur identité sexuée en cheminant au travers du foisonnement créatif fort méconnu des contes de tradition orale, facétieux en particulier, et des pratiques carnavalesques. Les contes facétieux ont en effet été longtemps négligés par les ethnographes qui les écartaient des collectes ou les publiaient dans des ouvrages confidentiels. Ils constituent pourtant un patrimoine d'une richesse insoupçonnée car ils véhiculent des significations psychiques essentielles relatives à la sexualité infantile et à la vie pulsionnelle inconsciente. Ils ont ainsi pour figure emblématique un personnage masculin résolument antihéroïque, Jean le Sot, qui subvertit dangereusement, avec les meilleures intentions du monde, tous les repères logiques, éthiques ou symboliques qui fondent l'ordre social, et dévoile crûment à quel destin fou sont voués ceux qui ne peuvent se détacher de leur mère. À partir de la confrontation d'une centaine de versions françaises, nous commençons donc par examiner la trajectoire complexe et débridée de ce personnage complètement étranger à lui-même dont les mille et une beotiana nous instruisent sur les ratés les plus tragiques du processus initiatique masculin. Nous sommes alors conduits à évoquer le destin d'autres figures folkloriques de la marge qui présentent des affinités parfois surprenantes avec le personnage du niais : ogres et hommes sauvages, enfants monstrueux des fées qui ne grandissent pas et ne prennent langue avec personne : garçons trop forts et terribles qui ont tété trop longtemps leur mère, niais aussi, en amont des collectes orales, dans les grands cycles épiques de la Mésopotamie à l'Irlande, nombre de figures héroïques qui, dans leur déni des limites, sombrent dans la confusion sexuelle et la lassitude mortelle. Tous ces personnages sont à leurs façons des figures tragiques de la démesure qui révèlent la prégnance dans l'imaginaire d'une problématique fondamentale relative aux impasses qui menacent le sexe fort dans l'acquisition de son identité : celle de l'aliénation désexualisante qui attend celui qui ne saurait se dégager des liens incestueux et entamer le meurtre de l'enfant tout-puissant. la destruction de la " représentation narcissique primaire ". Enfin, comme si les figures du narcissisme infantile dégagées au fil des pages exigeaient d'être projetées dans le miroir d'une réalité ethnographique particulière, nous interrogeons les manières facétieuses des garçons dans le Carnaval de Pézenas (Languedoc). Au sein de bandes complices et paillardes, les jeunes pis cénois se livrent en effet à des jeux régressifs et transgressifs avec le corps, avec les mots et avec la mort, par lesquels ils vivent de joyeuses retrouvailles avec la figure de l'infans investie comme le noyau d'eux-mêmes. Nous nous attachons cependant à montrer combien ces jeux recèlent, en tant que processus rituel, une portée initiatique résolutive visant au rétablissement de l'ordre après le surgissement chaotique de l'imaginaire ; si bien que loin d'aboutir au destin funeste que les récits ne cessent de dénoncer, ils constituent de véritables exercices symboliques permettant aux garçons de se déprendre du lien originel et de célébrer l'assomption de leur virilité.

11/2010

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BD tout public

La guerre des Sambre : Maxime et Constance. Tome 3, Eté 1794, Le regard de la veuve

Conclusion de l'ultime trilogie de La Guerre des Sambre, le 3e chapitre de Maxime & Constance en est la clé de voute, le chaînon sanglant de la malédiction familiale. Avant l'apothéose de la série culte Sambre, Yslaire conclut tragiquement l'ultime trilogie de La Guerre des Sambre, dans un format exceptionnel de 87 pages. Après la trilogie de Werner & Charlotte, qui conte le secret de la naissance de Maxime de Sambre, et celle de Hugo & Iris, qui expose la passion du fils de Maxime pour la future mère de Julie et le conduit à la folie, Maxime & Constance est la troisième trilogie à paraître, mais la seconde dans l'ordre généalogique. Chaînon sanglant de la malédiction familiale, la conclusion de cet épisode 3, abondamment citée dans les tomes des générations postérieures, est la clé de voute de l'architecture. Juin 1794. Le tome 2 se terminait en Aout 1789 par la fuite de Maxime de Sambre et sa famille après l'incendie de leurs château par une révolte paysanne. Cinq ans après, sa femme Louise-Marguerite Collée Des Vignes, enceinte, attend son sort, à la Prison des oiseaux. Elle sait que que la République n'attend que son accouchement pour lui retirer son bébé et l'envoyer à l'échafaud, elle et son fils François. Dans une dernière lettre écrite à sa mère, elle tente de comprendre comment elle et ses deux jumeaux en sont arrivés là... Le remords de n'avoir pu protéger ses enfants de leur père, et la colère à l'égard de ce mari indigne et sans scrupules, coupable d'abandon familial pour une putain de la République, se mêle au désespoir d'avoir elle-même commis l'irréparable... A travers ses yeux de femme blessée, c'est aussi la traversée de la Révolution d'une aristocrate de province, avec un mélange d'effarement, de candeur, et d'aveuglement face à une machine infernale qui broie ses propres enfants. Au passage, le récit tente de rendre justice aux femmes de l'époque, en rappelant des figures historiques aussi contrastées que Marie-Antoinette, Théroigne de Méricourt, féministe martyre, fondatrice avec d'autres du " club des patriotes de l'un et l'autre sexe "... ou encore les terribles tricoteuses. L'auteur des amours tragiques de Bernard & Julie sonde la noirceur des âmes s'affontant dans une guerre amoureuse, tous victimes de leur passé et de leur époque sanglante. Il interroge les mécanismes de la transmission, de la fatalité engendrée par les secrets familiaux. " Avant la passion funeste des amants , il y a toujours celle de leurs ancêtres. ". . En parfaite osmose, Yslaire et Boidin trouvent là leur collaboration la plus aboutie et signent une mise en scène nerveuse et resserrée, alternant les scènes intimistes et passionnelles, aux larges respirations muettes. Le récit est magnifié par le dessin libéré et fluide de Boidin, la richesse de ses cadrages documentés, et une gamme de couleurs réduite au sépia et rouge, pour mieux peindre la violence et la cruauté des sentiments, dans ce contexte historique.

01/2018

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Littérature française

Mères malgré tout

Un recueil de nouvelles, de récits, de moments de vie qui ont boulversé l'existence de deux femmes. Après de nombreux mois d'essai et plusieurs fausses-couches précoces, quand ce bébé s'est enfin accroché, j'y ai vraiment cru., jusqu'à ce jour de septembre où tout a basculé. Malgré l'issue funeste, je me suis vraiment sentie mère. Je suis la "Elle" de ces textes. Si aujourd'hui, j'ai tourné la page, la vie me fait régulièrement croiser des mères endeuillées. Et je réalise que malheureusement, elles se prennent encore de plein fouet les mêmes réflexions que j'ai si souvent entendues. Fausses-couches précoces, GEU, accouchements prématurés. Peu importe le nom employé. Derrière ces mots, essayez de ne pas oublier qu'il y a une femme qui s'est sentie mère dès l'instant où elle a su qu'elle portait la vie. Nelly Topscher. Maman de deux enfants, a malgré porté la vie trois fois.. Et cela, jamais je ne l'oublierai.. Ce statut de Maman pour ce bébé sera ignoré. Arraché à moi, car extra uterin...~~~Un foetus n'est plus un embryon, lui aussi aurait dû être officiellement reconnu... Mots difficiles à accepter, quand pourtant, la vie doit continuer... Laissez-vous toucher par ces récits auto-biographiques et découvrez les épreuves que deux femmes, deux mères, ont dû traverser. EXTRAITMarion, Qui aurait cru un jour que je parviendrais à coucher tout cela sur le papier. Ta naissance a été le plus beau jour de ma vie. Beaucoup vont me dire que c'est morbide de dire ça. Si tu savais comme maintenant je me fous des bien-pensants. Là où ces propos me détruisaient hier, ils me rendent plus forte aujourd'hui. Avoir vécu les douleurs de l'accouchement n'est pas la pire chose. Ce qui a été l'enfer à l'état pur c'est de voir nos proches te nier totalement.«?Ce n'était pas un bébé?», «?Elle n'est pas vraiment née?», «?C'est pas grave tu en feras un autre », ou les si cruels, « Il te faut oublier?», ou «?Vous en ferez un autre?». Toutes ces phrases dites, alors que j'étais encore à la maternité, m'ont fait bien plus mal que d'accoucher de toi. Ton père et moi avons entendu ces mots si souvent que nous pouvions même les deviner avant même qu'ils ne soient prononcés.À PROPOS DES AUTEURSSophie Leseure - Née en 1980, je suis passionnée de lecture et d'écriture depuis mon plus jeune âge. Auteure de romances, de livres pour enfants, je me lance enfin dans le triller, ma lecture de prédilection. Née en juillet 1974, à Montpellier, Nelly Topscher a longuement hésité à donner vie à ses romans. Ses deux premières romances sont restées en gestation durant 20 ans avant qu'elle se décide, au hasard d'une participation à un concours de nouvelles, à les terminer. Depuis, elle ne cesse d'écrire. Textes courts ou romans peu importe tant qu'elle assouvit sa passion.

01/2019

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Fantasy

Notre pays. Le cycle d'Imjin 1

La plongée d'une idéaliste dans les guerres coréano- japonaises du XVIe siècle. Objectif : survivre au rythme des tambours de guerre et des coups de poker. 1597, les troupes du Japonais Toyotomi Hideyoshi accostent pour la deuxième fois sur les côtes du royaume de Joseon, l'actuelle Corée. Le cliquetis de leurs armures se répand dans la péninsule sous le regard désabusé des fantômes et de la nature resplendissante. Pourtant, dans l'air salé de cette fin d'été, une étonnante jeune fille venue d'un autre temps émerge des eaux. Fille du XXIe siècle, elle pénètre dans ce monde du passé où tout lui est étranger. C'est ainsi que débute cette fiction historique qui immerge ses lecteurs dans une période méconnue de l'histoire asiatique. Les guerres d'Imjin, aussi appelé Bunroku et Keicho au Japon, ont signé le destin funeste de trois Etats qui connurent de profondes altérations à mesure que leurs cicatrices, jamais totalement soignées, se creusaient. Sans en être la cause principale, ce conflit participa à la chute de la dynastie chinoise des Ming et au renfermement progressif du pays du Soleil levant. Pour la Corée, les invasions restent un profond traumatisme que la colonisation japonaise du XXe n'a fait que renforcer. Pourtant, l'histoire d'une guerre ne se résume pas qu'à la relation néfaste de l'envahisseur et du conquis. Elle cristallise aussi les réalités sociales d'un Etat. Et ce roman historique porte à coeur de raconter la violence des conflits de l'épée comme de la plume. A travers ces pages, l'histoire introduit les incidences sur les castes sociales du royaume de Joseon et du Japon féodal. Il chuchote l'héritage de la guerre civile de la période Sengoku et les conséquences des purges de lettrés aux XVe et XVIe siècles. Mais c'est surtout à travers la figure d'Haneul, l'incarnation de la modernité coréenne, que se joue une rencontre sensible. Descendante de Coréens déportés au Kazakhstan, l'héroïne hérite d'un métissage qui l'enferme toujours, aux regards de ses compatriotes, dans le stigmate des métèques. Grandissant dans une Corée du Sud assoiffée d'ouverture et de grandeur, Haneul porte sur le monde un regard sans haine. Ses idéaux pacifistes rencontrent alors de plein fouet la violence d'un conflit qui la dépasse. Et son altérité n'échappe ni à la méfiance ni à la rancoeur de ses aïeuls. Violent, le récit s'adoucit cependant au contact du surnaturel. Les esprits et les fantômes, volontairement cocasses et décalés, font glisser l'histoire vers un ton plus léger et enfantin. La nature, elle aussi, porte un regard surpris sur cette humanité brisée rappelant combien vaine est l'agitation des mortels. Hélène Casado signe son premier roman, aboutissement de longues années d'immersion dans l'histoire et les cultures est-asiatiques Elle s'est longtemps consacrée à des journaux en ligne, initiant pour KoreaOwls les "Portraits d'histoire" puis les "Portraits de diaspora" pour Inside Corea. Autodidacte, l'auteure s'essaye cependant aux rigoureux efforts d'une recherche historiographique rigoureuse, essentielle pour donner chair et authenticité à sa fiction historique.

05/2023

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Littérature française

Carnets. En un mot comme en quatre

Samuel Taylor Coleridge a commencé à tenir un carnet de notes en 1794 dans sa vingt deuxième année, lors d'une randonnée au Pays de Galles. Il devait en garder l'habitude quarante ans durant, jusqu'aux dernières semaines de sa vie. Ces carnets, le poète les qualifia lui-même de "carnets de poche" , de "confidents" , "d'amis" ou de "compagnons" . C'est dire le rôle et l'importance que ces notations au fil de la plume revêtent pour celui qui dit encore de ces "confidents" qu'ils sont sans doute les seuls qui ne "l'ont point trahi" et de ces "compagnons" que devant eux il n'avait "pas honte de se plaindre, de languir, de pleurer". Ces Carnets constituent une masse considérable de manuscrits, Coleridge tenant simultanément plusieurs carnets, parfois sans date, parfois entrecoupés de pages blanches que le poète remplissait parfois après de longues années. Mais la vitalité de cette pensée, l'acuité de l'observation font de cet ensemble bien davantage qu'une simple introduction à l'oeuvre poétique de l'auteur du Dit du Vieux marin. Il suffit de feuilleter les Carnets, dans la merveilleuse traduction de Pierre Leyris, pour être saisi par l'urgence poétique de cette écriture : "Mardi matin, 10heures et demi, 17 avril 1804 : La nuit dernière, bourrasques, ballottements sans merci, mes rêves pleins de peine et de larmes amères". Puis : "Souvent il pleurait dans soin sommeil et il s'éveillait pour trouver/Son oreiller, sous sa joue, froid de larmes/Et pour trouver ses rêves/Si fidèles au passé, ou si prophétiques". Décrire un ciel, une lumière, un arbre, c'est à la fois apaiser la fièvre de la pensée et lui donner une direction. Les Carnets sont l'expression même de l'incandescence d'une pensée qui donnera par la suite les poèmes les plus bouleversants. Suivis de "En un mot comme en quatre" par Antonin Artaud (1896 - 1948) "En un mot comme en quatre, Samuel Taylor Coleridge, comme un certain nombre de poètes notoires à qui comme à lui il fut ordonné de se taire par tels moyens de brimade occulte auxquels il serait temps enfin d'apprendre à résister, Coleridge, dis-je, avait eu vent d'une vérité qu'il n'a pu transmettre à personne et qu'il n'a pu faire passer dans ses poèmes que de très loin (...)" Ainsi commence cet étonnant commentaire des Carnets par Artaud, en 1947, lequel poursuit un peu plus loin : "Car ce qui reste de Coleridge dans ses poèmes est encore moins que ce qui de lui-même est resté dans sa propre vie". Ces quelques lignes disent assez la proximité profonde, intime, presque indicible en réalité, qui, à un siècle distance, lie Coleridge à Antonin Artaud. Peu de temps après le retour d'Antonin Artaud de Rodez, Henri Parisot lui demanda d'écrire une préface pour une traduction qu'il préparait de poèmes de Coleridge. Entre juillet et octobre 1946, Antonin Artaud entreprit à plusieurs reprises d'écrire cette préface sans parvenir à un texte qui le satisfasse. Finalement il envoya en novembre un texte à Henri Parisot sous forme de lettre à laquelle il donna le titre de "Coleridge le traitre". Texte sur lequel Artaud pratiqua par la suite nombreuses corrections manuscrites. Ecrit en juin 1947, au moment où il apportait les derniers remaniements de son texte, le dernier fragment présenté ici, constitue vraisemblablement l'un de ces adendas. Les deux oeuvres ont été publiées ensemble dans la revue L'Ephémère (n° 17) à l'été 1971.

03/2024

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Littérature française (poches)

La fin de Bartleby

L'écrivain B. va mourir. Le narrateur, ami de l'écrivain B. , se rend à son chevet où l'attend, entre autres, l'étrangeté du personnage inventé en 1853 par l'américain Herman Melville et que tout le monde connaît, Bartleby, scribe de son état. On sait que l'énigmatique formule du copiste, "I would prefer not to" , continue de hanter les esprits longtemps après son invention, sa répétition à l'envi. Au-delà de sa fonction performative et quelle qu'en soit la traduction, elle est devenue pour certains, plus qu'un miroir, comme une raison d'être. Le tour a été réussi à la perfection, qui s'accompagne d'un curieux scotome, ou de l'oubli récurrent d'un détail pourtant hautement significatif : la fin de la nouvelle et le sort funeste de Bartleby qui semblait pourtant, si l'on veut bien l'examiner, inéluctablement arrimé à sa formule. Ce récit-essai qui tisse la lecture de Melville et la fin d'un fictif "écrivain de la disparition" , a pour objet, entre autres, la lecture, ce qu'il en reste, une réflexion sur l'écriture et ce qu'elle implique de renoncement au monde, la publication, l'édition, l'amitié littéraire, les bibliothèques, les écrivains, les rapports qu'ils entretiennent parfois entre eux, les rêves. Ce qui alors prend fin ici - pour renaître aussi de ses cendres ? - c'est une certaine époque de la littérature, idéale, avec ses "lecteurs pénétrants" , ses affinités électives, ses bibliothèques hantées, sa mystérieuse collection de paperolles, mais aussi son autotélisme, ses manies byzantines, ses gloires plus ou moins frelatées, ses calculs, ses impasses. On verra bien où ça nous mène. "J'y racontais comment j'avais appris à lire dans une version pour enfant de Moby Dick aux illustrations colorées d'éloquence. La grande baleine blanche, dans sa douceur monstrueuse, son horrible beauté avait bientôt représenté à mes yeux le processus secret de l'écriture sans que je sache vraiment en expliquer les raisons, en identifier les ressorts. Prisonnier du doute, il fallait pourtant que je parte à sa recherche sur le libre élément et que j'y exerce une patience insensée au milieu de ses sillons invisibles. Puis, au sortir d'une nuit étoilée d'écume, pailletée de doublons équatoriaux, je repérais enfin le souffle fabuleux du cachalot qui aspergeait le ciel de hiéroglyphes. Je devais alors poursuivre le grand corps laiteux à la surface d'un océan de formules dans lesquelles abondait du vertige noyé de vérités encore trop profondément immergées pour être lues. Le plus grand animal m'imposait d'attendre peut-être en pure perte qu'il rapportât aux yeux du monde dans le surgissement grandiose de son corps au-dessus d'une houle hyperbolique des messages compliqués, les énigmes inouïes des profondeurs. Mais je finirais, espérais-je, par faire gicler de sa tête en de longues phrases séminales un spermaceti inépuisable de sens. Je percerais ainsi dans ces vagues d'huile éjaculées les mystères de la création. Et pour ces apothéoses exégétiques, cet engendrement littéraire, je serais couronné de gloire et de goémon". Th. B. Thierry Bouchard : il a fondé et dirigé trente années durant la revue Théodore Balmoral et dirige aujourd'hui une collection éponyme aux éditions Fario. Il a publié : Tous ceux qui passent, Deyrolle, 1996, Où les emportes-tu ? , Deyrolle, 1997, Blue Bird's Corner, Fario, 2014.

02/2020

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BD tout public

Dans ma maison de papier

La grand-mère, la petite fille et la mort... Basée sur une pièce de théâtre de Philippe Dorin (Dans ma maison de papier, j'ai des poèmes sur le feu, ed. L'Ecole des loisirs), Dans ma maison de papier est un huis-clos à trois personnages qui se joue des contraintes de temps et d'espace. La mort vient rendre visite à une vieille dame, il est temps... Tel Antonius Block dans Le septième sceau d'Ingmar Bergman, la vieille dame (nommée Emma), engage un dialogue avec le funeste visiteur. Est-ce pour retarder l'échéance ou n'est-ce, l'espace d'un instant, que le questionnement métaphysique sur sa vie passée et son sens ? Une petite fille du nom d'Aimée, apparaît, les souvenirs affluent, la curiosité de l'enfant se déploit, les lieux changent... la mort attend. Qu'ont en commun les personnages d'Aimée et Emma ? Leur complicité, à la fois ludique et fusionnelle, teinte d'émotions positives ce face-à-face avec la mort. Pierre Duba est auteur de bandes dessinées et réalisateur de films. Il est né en 1960 à Bradford, en Angleterre. Il a grandi en Alsace. Après quelques années de travail en usine, il entre à l'école des Arts Décoratifs de Strasbourg en 1981. Il s'oriente ensuite vers l'illustration et la bande dessinée. Son travail reconnu comme l'un des plus original de la bande dessinée contemporaine lui a valu plusieurs prix et distinctions. Pierre Duba fait partie des auteurs qui réinventent la bande dessinée. Son dessin libre, affranchi de toute notion de style, toujours en mouvement, invente pour chaque livre un univers personnel et particulier. Sa recherche sur l'image l'a conduit à la réalisation de films qui prolongent ses livres dans un autre rapport au temps et au monde sonore. De livres en films, que ce soit adaptation littéraire (Quelqu'un va venir de Jon Fosse, Un portrait de Moitié-Claire de Philippe Dorin), fiction (Antoinette, L'Absente), traces de voyages (Kyôto-Béziers, A Kyôto) où réflexion autobiographique (Sans l'ombre d'un doute), il poursuit une recherche artistique exigeante qui rend son ouvre surprenante et inclassable. Philippe Dorin est né en 1956 à Cluny. De 1980 à 1988, il apprend son métier d'auteur de théâtre au Théâtre Jeune Public de Strasbourg. En 1994, il rencontre Sylviane Fortuny. Ensemble, ils fondent la Compagnie Pour Ainsi Dire. Ils créent leur premier spectacle en 1997. Depuis, ils ont créés huit spectacles, dont L'hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains qui obtient en 2008 le Molière du spectacle jeune public. Leurs spectacles tournent largement en France, mais aussi au Québec, en Suisse, en Belgique, en Russie et à La Réunion. Par ailleurs, Philippe Dorin collabore avec d'autres compagnons metteurs en scène, tel que Ismaïl Safwan, Michel Froehly, Thierry Roisin et Christian Gangneron. En 2004/2005, il est auteur engagé au Théâtre de l'Est parisien dirigé par Catherine Anne. En 2006, il est en résidence à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon. En 2009, il est Président du Prix d'écriture théâtral de la Ville de Guérande. La plupart de ses pièces sont éditées à L'école des loisirs - théâtre et Les Solitaires intempestifs.

02/2014