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Augustin Loada, Jonathan Wheatley

Extraits

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Philosophie

Les sources du moi. La formation de l'identité moderne

Les Sources du moi est un ouvrage magistral sur l'identité moderne. Il en dresse un tableau saisissant sans en taire ni la grandeur ni la misère, et il tente de la définir en en retraçant la genèse. Cette généalogie remonte à saint Augustin, passe par Descartes et Montaigne et se prolonge jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit de comprendre cette révolution inouïe qui a fait que les modernes se voient comme des êtres doués d'intériorité, comme des " moi " ayant une profondeur. Loin de pouvoir se ramener à l'essor de l'individualisme libéral, cette histoire est celle d'une très longue quête pour définir et atteindre le bien. Au cœur de cette définition, on trouve ce que l'auteur appelle l'affirmation de la vie ordinaire. La montée en puissance de cette valeur, retracée ici de ses origines dans la Réforme jusqu'aux formes qu'elle prend de nos jours, aura profondément transformé notre conception de la Raison. Ce livre d'histoire des idées, d'une grande érudition, ne saurait être séparé du combat, philosophique et politique, que mène l'auteur depuis de nombreuses années au nom du communautarisme. Il s'agit de défendre la modernité, moins contre ses détracteurs, que contre la philosophie libérale qui prétend seule en porter les couleurs. Trouvant son apogée dans l'œuvre majeure de John Rawls, Théorie de la justice (Seuil, 1987), celle-ci est accusée de faire bon marché de l'exigence de cohésion sociale et de ne s'intéresser qu'à la liberté des individus et à la justice dans la répartition des richesses. A cette abstraction du libéralisme, Taylor oppose une démarche qui fait fond sur le monde de l'expérience, l'analyse des faits, l'autoconception de la société telle qu'elle est vécue par les gens, leur imaginaire social.

10/1998

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Renaissance

Endormis. Le sommeil profond et ses métaphores dans l'art de la Renaissance

Le sommeil, ce tiers obscur de nos vies... Hormis l'éclair du rêve, il nous plonge dans la nuit noire de l'inconscience, mais son opacité même stimule l'esprit en l'invitant au déplacement métaphorique. Loin de constituer un état vide et sans valeur, il "donne à penser" , comme en témoigne de manière éloquente l'art de la Renaissance, de la torpeur d'Adam au Pays de Cocagne en passant par le Jardin de Gethsémani et la sieste des nymphes. Tout en remontant le fil généalogique de la condamnation du sommeil, le présent ouvrage déploie un panorama critique et nuancé des "polyptiques du sommeil" (J. -L. Chrétien) dans l'art européen des XVe et XVIe siècles. A la critique traditionnelle du sommeil, envisagé comme ennemi de la vigilance et source des vices, font contrepoint plusieurs figures d'endormis, autrement positives et variées, parmi lesquelles l'apôtre Jean, étonnamment couché "sur le sein du Christ" lors de la dernière Cène, Psyché, tour à tour héroïne néo-platonicienne et beauté lascive, ou bien encore Luther lui-même, dont le "dernier portrait" met un point d'orgue aux polémiques réformistes au sujet du "sommeil de l'âme" . En effet, le souci du sommeil mobilise autant les artistes - Mantegna, Dürer, Brughel, Michel-Ange ou Tintoret - que les théologiens, les médecins et les philosophes, d'Aristote à Zwingli, en passant par Augustin, Marsile Ficin, Jean Fernel et Michel de Montaigne. A l'heure où notre existence quotidienne est placée sous le sceau de l'accélération, de la performance et de la veille continue, il devient plus que jamais vital de nous soucier du sommeil, celui que nous avons perdu et celui qui nous reste, en faisant ce pari : les "endormis" de la Renaissance n'ont pas fini de nous hanter.

08/2021

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Apocryphes

Sénèque et Saint Paul : étude sur les rapports supposés entre le philosophe et l'Apôtre. Suivi de la Correspondance apocryphe de Sénèque et de saint Paul

Les lettres de Paul et de Sénèque sont un écrit apocryphe paléochrétien. Quatorze lettres sont parvenues jusqu'à nous, huit de Sénèque à Paul et six de Paul à Sénèque. Leur authenticité reste contestée et elles font encore l'objet d'études par les historiens et les théologiens. Il s'agit d'une fausse correspondance selon Bart D. Ehrman, inventée au ive siècle par des chrétiens visant à montrer que l'apôtre était connu du philosophe Sénèque le Jeune, et que ce dernier appréciait les idées développées par Paul. L'écrivain Joël Schmidt, auteur d'un ouvrage sur la relation hypothétique entre Sénèque et Paul, pense que les deux hommes ont pu être amis et que la correspondance n'est pas nécessairement fausse. Pour lui, le débat reste ouvert. Schmidt reproduit l'intégralité des lettres dans son livre et les commente. Parmi les Pères de l'Église, Jérôme de Stridon4 et Augustin d'Hippone5 notamment les tiennent pour authentiques. Jérôme écrit, en parlant de Sénèque : "Je me garderais de le ranger au nombre des saints, si je n'y étais provoqué par ces lettres, qu'on lit tant aujourd'hui, de Paul à Sénèque et de Sénèque à Paul" . Ces lettres n'ont nullement pour objectif de soutenir un point de vue théologique particulier. Tertullien considère également que Sénèque est proche du christianisme. Sénèque appartient à l'école stoïcienne et il est contemporain du premier christianisme au ier siècle. Il n'y a pas de preuve directe qu'il ait connu personnellement Paul. Cependant, Paul a été acquitté lors d'un procès par le proconsul Gallion, procès intenté par les Juifs qui lui reprochent de semer le trouble par sa prédication, comme le rapportent les Actes des Apôtres (18 : 12-17)12. Or Gallion est le frère aîné de Sénèque, et ils ont pu échanger à ce propos.

04/2022

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Critique littéraire

Isabelle du désert

Que savait-on d'Isabelle Eberhardt, cette jeune femme d'origine russe, née en 1877, morte à vingt-sept ans, qui décida de se convertir à l'islam et de rompre avec les mœurs de son temps ? Qui choisit de porter des vêtements d'homme avant de devenir, sous le nom de Mahmoud Saadi, cette rebelle qui fascina Lyautey, éprise d'absolu et proche de Rimbaud ? Pour Edmonde Charles-Roux, il y avait là toute la matière d'un prodigieux roman vrai. Elle a ainsi recomposé l'itinéraire d'une héroïne " irrégulière " et mystique. Elle l'a suivie depuis sa naissance sur les rives du lac Léman jusqu'à l'instant où Isabelle accepte d'assumer le " désir d'Orient " qui la hante. On découvre alors les figures dostoïevskiennes qui ont accompagné sa jeunesse et forgé son insoumission. De la Russie des tsars à Genève puis à Marseille, de la diaspora anarchiste aux milieux littéraires, c'est toute une époque qui se révèle. Dans ses années africaines, Isabelle sera confrontée à de multiples épreuves ; la médiocrité du frère aimé Augustin ; son mariage avec un spahi algérien ; le procès ignoble qui l'expulse d'Algérie et la sépare de son mari. Mais elle revient vers la terre élue et, dès lors, " entre en nomadisme comme on entre en religion ". C'est à Aïn Sefra, où elle était en reportage, qu'elle trouva la mort un après-midi d'octobre 1904, engloutie dans les eaux d'un oued... Grâce au jeune lieutenant Paris, qui entreprendra de fouiller les décombres boueux, ses manuscrits parviendront jusqu'à nous. Edmonde Charles-Roux, à son tour, fait revivre la volonté et la grâce d'une éternelle indésirable.

05/2003

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sociologie du genre

Coming out

En France, plus de 6 000 personnes de même sexe se sont mariés en 2021, après un long combat la PMA est enfin ouverte pour toutes les femmes. Pourtant cette même année on compte plus de 4 000 agressions homophobes, un chiffre en constante augmentation. Comment annoncer, révéler à sa famille, ses amis, ses collègues et parfois même son public son homosexualité ? A quel moment ? Comment s'assumer ? Quelles clés de compréhension donner à ses proches ? A-t-on besoin de le dire, tout simplement ? Elise Goldfarb et Julia Layani, deux jeunes activistes, ont décidé de créer le podcast Coming Out. Diffusé sur Spotify depuis 2020, il a pour mission de donner la parole à des personnalités LGBTQI+ afin qu'elles puissent raconter leur parcours intime et professionnel. Enregistrées dans un appartement parisien, entre le canapé et la table basse, ces voix chuchotées à l'oreille des auditeurs ont rencontré un immense succès avec plus d'1, 5 millions d'écoutes. Afin que cette prise de parole ne puisse être oubliée et accessible au plus grand nombre, voici l'adaptation de Coming Out en livre. Ce volume contient des extraits choisis d'une quinzaine d'épisodes de la saison 1 et 2 mais aussi de la nouvelle saison 3 précédés d'une préface puissante et personnelle d'Elise et Julia. Les lecteurs retrouveront notamment Eddy de Pretto, Pomme, Fatima Daas, Jeremstar, Nicky Doll, Xavier Dolan ou encore Augustin Trapenard, et pour célébrer la sortie de la saison 3, deux épisodes exclusifs. Un livre qui raconte des destins, des générations et des expériences différentes. Des paroles bouleversantes que l'on ne peut oublier. Un livre que l'on voudrait offrir à ses amis, sa famille, ceux qui comprennent et ceux qui comprennent moins.

02/2023

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Critique littéraire

Correspondance. tome 3 : lettres 53-70

La collection des "Lettres de saint Jérôme" comprend actuellement cent cinquante-quatre épîtres. Mais elles ne méritent pas toutes, à titre égal, le nom de "lettres" , et, d'ailleurs, elles ne sont pas toutes de sa main, par exemple, les dix lettres de saint Augustin à saint Jérôme (LVI, LXVII, CI, CIV, CX, CXI, CXVI, CXXXI, CXXXII, CXLIV), les lettres de saint Damase (XIX, XXXV), celles de Théophile d'Alexandrie (LXXXVIII, LXXXIX, XC, CXIII), les "lettres pascales" et la "synodique" du même patriarche (XCII, XCVI, XCVIII, C) etc... , soit en tout, trente et une épîtres. En revanche, la lettre XLVI, de Paule et Eustochium à Marcella, a été écrite, ou au moins récrite par saint Jérôme. Notre collection renferme donc plusieurs "dossiers" , où ont été groupés les questions, les réponses, les documents ecclésiastiques relatifs à la controverse origéniste, à l'hérésie pélagienne, ainsi que la correspondance échangée entre Hippone et Bethléem. On a dénombré onze lettres dogmatiques, vingt-quatre exégétiques, treize sur des sujets de morale, onze oraisons funèbres, trente et un écrits polémiques ; les autres sont des "lettres familières" ou ne rentrent pas dans les catégories précédentes, telle la lettre LXX à Magnus, "orateur" de la Ville de Rome, sur l'utilisation des Lettres profanes. Avec cette lettre, celles qui présentent un intérêt plus général sont les éloges funèbres (epitaphia) d'Asella (XXIV), Blésilla (XXXIII, XXXIX), Fabiola (LXXVII), Léa (XXIII), Lucinus (LXXV), Marcella (CXXVII), Népotien (LX), Paule (CVIII), Pauline (LXVI). De même, les lettres qui traitent des sujets de morale ; ce sont les plus connues de toutes : sur l'Education des filles (CVII, CXXVIII), le Mariage (CXVII, CXXIII), la Pénitence (LVIII, CXXII), le Veuvage (XLVI, LXXIX), la Vie monastique (XIV, LVIII, CXXII), la Vie des clercs (LII), la Virginité (XXII, CXXX).

12/2002

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Pères de l'Eglise

Cpe 167 l'eveque

La différence entre les Pères et les Docteurs de l'Eglise n'apparaît pas toujours clairement, d'autant que certains Pères de l'Eglise en sont aussi les Docteurs, comme Athanase d'Alexandrie, Ambroise de Milan, Augustin, Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze, Cyrille de Jérusalem, Ephrem de Nisibe, Jérôme, Léon le Grand, Grégoire le Grand, Isidore de Séville, Grégoire de Narek. Désormais, Irénée de Lyon vient les rejoindre. Si les Pères et les Docteurs de l'Eglise se caractérisent par la sainteté de leur vie et la solidité de leur théologie, les Pères de l'Eglise, qui ont été reconnus comme tels par leur communauté, se situent uniquement dans les premiers siècles, alors que les Docteurs sont choisis par le Magistère dans toute l'histoire du christianisme. Ce titre de Docteur est relativement récent, il remonte à Boniface VIII qui l'a attribué en 1295 à Grégoire le Grand. Un Docteur de l'Eglise se caractérise souvent par le progrès doctrinal qu'il a contribué à réaliser. Pour Irénée de Lyon, son apport est clairement identifié, c'est l'Unité. Aussi tous les auteurs de ce numéro de Connaissance des Pères de l'Eglise étudient-ils l'un ou l'autre aspect de l'unité dans l'oeuvre de l'évêque de Lyon. Après en avoir donné une vision d'ensemble, Agnès Bastit présente les aspects théologiques de l'unité chez Irénée, puis Sylvain Detoc montre comment les différents charismes contribuent à l'unité du corps qu'est l'Eglise, avant que Marie-Laure Chaieb envisage le sacrement de l'unité qu'est l'eucharistie et que Bruno Hayet précise la place de l'unité dans les textes d'Irénée choisis pour l'Office des lectures dans la Liturgie des heures.

10/2022

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Haut Moyen Age (Ve au Xe siècl

Charlemagne

L'imposante stature de Charlemagne plane sans fin sur une Europe en quête d'unité. Héros de légende sorti de la sombre forêt germanique, il s'imprègne de la chaude lumière de Rome et de la légitimité sacrée pontificale. Enfermant sa mère, bousculant Aquitains et Bavarois, il rompt avec la politique traditionnelle des Francs pour réaliser la synthèse entre le nord et le sud de son immense royaume. La réalisation s'appuie sur une force armée d'intervention rapide contre les Saxons, les Slaves et les musulmans d'Al-Andalus et combine l'esprit de méthode du droit et de la gestion administrative pour asseoir un projet de paix et de sécurité pour une société chrétienne, inspiré de Saint-Augustin. La mise en oeuvre repose sur une solide équipe de conseillers : Fulrad, le diplomate ; Chrodegang, le liturgiste ; Alcuin, le maître d'école et Angilbert, l'éternel et fidèle compagnon. La dynamique de groupe est celle de la jeunesse et de femmes cultivées et séduisantes. Le cadre est celui du somptueux palais d'Aix-la-Chapelle avec les marbres italiens, les mosaïques de Byzance et les étonnants cadeaux d'Haroun-al-Rashid, l'art des bains et d'un savoir vivre mesuré à l'aune de la bonne bière houblonnée. Les embûches furent nombreuses : un état de guerre de trente ans en Saxe, les complots des aristocraties attachées au passé, y compris au sein du palais, les hérésies, les malversations et détournements de fonds publics, les famines et épidémies, enfin les dernières années sont assombries par les décès successifs des héritiers. Tout cela conduit Charlemagne à ce questionnement angoissé récurrent : "Sommes-nous vraiment chrétien ? " et laisse son entourage surpris par sa mort le 28 janvier 814.

11/2021

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Religion

La Visitation Sainte-Marie au Congo-Brazzaville 1964-2010. Inculturation de la vie contemplative en Afrique

Dans l'histoire de l'évangélisation de l'Afrique Centrale, on a souvent privilégié l'action de ces missionnaires qui ont porté le message de l'Evangile dans les contrées les plus inaccessibles, véritables "aventuriers de Dieu", et qui ont fondé des Eglises bien implantées. On oublie parfois de mentionner les fondations moins voyantes basées sur la conviction que la Foi ne peut pénétrer le coeur de l'homme sans un effort d'intériorisation du message évangélique et sans l'appui de Dieu obtenu par la prière. La fondation de deux monastères de l'Ordre de la Visitation au Congo-Brazzaville - à Loango et à Loudima - tire son origine d'une telle conviction partagée par un évêque et par des responsables de Religieuses contemplatives : lui, sachant que son Eglise ne pourra trouver sa solidité sans ce fondement essentiel qu'est la prière gratuite ; et elles, aspirant de toute leur âme à faire partager cette dimension de leur vie à des jeunes filles issues de ces Eglises. Mais comment concevoir la dimension contemplative en Afrique ? Inlassablement, les fondatrices vont chercher à dégager l'essentiel de la vie monastique pour le donner - et ne donner que cela - à leurs soeurs africaines. Les constitutions de la Visitation s'appuient sur la règle de saint Augustin, écrite par un Africain pour des Africains. Et ce que le grand évêque disait à ses filles, les Visitandines le répètent aujourd'hui aux Congolaises : "Louez Dieu par des Psaumes et des cantiques... Avant tout, que Dieu soit aimé, et puis le prochain..." L'expérience montre avec quelle aisance l'âme africaine utilise les psaumes pour répondre à son besoin de louange. Tel est le message de ces deux monastères, vécu au jour le jour, raconté dans cet ouvrage sans autre prétention que de révéler aux Eglises d'Afrique quel est le fondement de leur vie dans le Christ.

08/2012

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Religion

L'exégèse d'Isaïe 8, 1-8

La péricope Isaïe 8, 1-8 se révèle d'une richesse prodigieuse : la naissance du fils du prophète, répondant au nom étrange de Maher-Shalal-Hash-Baz, n'est pas sans lien avec celle de l'Emmanuel, au chapitre précédent. Si elle évoque le cours tranquille de la rivière Siloé, les versets bruissent surtout des guerres et des conflits du Proche-Orient ancien, avec l'inexorable montée en puissance du royaume d'Assyrie. Après un exposé fouillé des difficultés diverses du texte hébreu, quatre étapes de l'histoire de l'exégèse de ce texte sont étudiées. 1a traduction des Septante présuppose un certain nombre d'options, qui ne manqueront pas de peser sur la tradition chrétienne antique. La même constatation vaut autant pour l'exégèse juive, dont un très riche panorama nous est présenté ici, que pour l'exégèse des XVIe-XIXe siècles. L'exégèse chrétienne du Moyen Age est marquée par le commentaire de Jérôme ; mais les commentateurs ne cessent d'approfondir la recherche et d'apporter des éléments innovants, tant à l'époque carolingienne qu'aux XIIe et XIIIe siècles. l'exégèse protestante du XVIe siècle est aussi bien historique que morale et christologique ; de Joannes OEcolampade à Augustin Marlorat, c'est ici encore un corpus d'une grande richesse qui est examiné. De la sorte, l'ensemble du volume propose un parcours exégétique d'un extrême intérêt, qui confirme l'importance du champ disciplinaire encore peu fréquenté qu'est l'étude de l'histoire de l'exégèse. Ce volume est issu de la cinquième des "Journées bibliques", organisées par le laboratoire d'études des monothéismes / Institut d'études augustiniennes (CNRS-EPHE Sciences religieuses-Paris IV) et le Groupe de recherches sur les non-conformistes religieux des XVIe et XVIIe siècles et l'histoire des protestantismes (GRENEP, faculté de théologie protestante de l'université de Strasbourg).

03/2013

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Religion

Là où se posent les vraies questions. Lettres familiales 1975-1981

En 1975, au moment où commence ce troisième volume de la correspondance familiale de Pierre Claverie, la situation de l'Eglise en Algérie semble hypothéquée. Notre-Dame d'Afrique à Alger, la basilique Saint-Augustin à Hippone, et la basilique de Santa-Cruz à Oran ont été occupées. Bientôt, seront posés des scellés sur la bibliothèque des Glycines, ce centre que dirige Pierre Claverie et où les Algériens n'auront plus le droit de suivre des cours d'arabe. La Revue de Presse, revue dite "subversive", sera interdite... Mais à côté de ces défis posés à l'Eglise par une certaine Algérie politique et administrative et par une société en lutte avec ses propres contradictions, il y a aussi beaucoup de soutien de la part des Algériens eux-mêmes. Pour Pierre Claverie, qui analyse et décrit les transformations à l'oeuvre dans la société algérienne et dans la communauté chrétienne, l'idée de vivre, de travailler, et de contribuer au développement d'une société qui se cherche est très attrayante. C'est pourquoi, au centre de ce troisième volume se pose la question du destin de Pierre Claverie. Où est sa place ? Va-t-il pouvoir rester en Algérie comme il le désire ? Vu de l'extérieur, notamment des milieux religieux de Rome, du Caire et de Paris, ce pays ne semble pas peser bien lourd dans la balance : il semble donc évident que Pierre Claverie quittera l'Algérie, appelé par son Ordre, pour apporter son aide au couvent du Caire, associé à l'Institut dominicain d'études arabes (IDEO) ou élu, en France, comme prieur provincial des dominicains. Pierre lutte contre ces tentations et tentatives de l'envoyer ailleurs. Il aime cette Algérie si différente de celle de son enfance. Il entend se donner à elle.

04/2012

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Religion

Port-Royal et saint Bernard de Clairvaux (1608-1709). Saint-Cyran, Jansénius, Arnauld, Pascal, Nicole, Angélique de Saint-Jean

Depuis Sainte-Beuve, Port-Royal est un objet d’étude dont la cohérence n’est guère contestée. Pourtant, il semble difficile de définir ce qui fait son unité, au-delà des seuls liens de famille et de parti. Une source permet de mieux comprendre ce mouvement intellectuel et religieux étroitement lié à un monastère de cisterciennes : saint Bernard (1091-1153). « Père » des religieuses, mais aussi «dernier des Pères de l’Église » confirmant la doctrine de saint Augustin, l’abbé de Clairvaux est le modèle d’une réforme à la fois morale et théologique, à la croisée de la tradition monastique et de l’augustinisme défendus à Port-Royal. Cette étude est également une synthèse inédite sur saint Bernard au XVIIe siècle. De manière surprenante au regard de l’opposition canonique du Moyen-Âge et des temps modernes, l’abbé de Clairvaux apparaît comme l’une des effigies du catholicisme classique. Méditée par les grandes figures de l’époque, comme Bossuet, Fénelon, Mabillon ou Rancé, son oeuvre est une autorité dans des domaines aussi divers que la théologie (grâce et libre arbitre), la mystique (amour de soi et amour de Dieu), l’ascétique (l’obéissance), la spiritualité (l’oraison), l’exégèse (l’interprétation allégorique des Écritures), la rhétorique (l’éloquence biblique), l’anthropologie spirituelle (le socratisme chrétien). Au XVIIe siècle, les interprétations des écrits bernardins divergent mais sont fondées sur des cadres conceptuels communs, étrangers à la pensée des moines médiévaux. La lecture d’une oeuvre considérée comme la quintessence de l’esprit des Pères conduit ainsi à des synthèses profondément modernes. Le retour aux sources revendiqué par le catholicisme classique est paradoxal : l’apogée patristique est aussi une rupture dans la tradition issue des Pères...

11/2010

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Critique littéraire

Correspondance. tome 4 : lettres 71-95

La collection des "Lettres de saint Jérôme" comprend actuellement cent cinquante-quatre épîtres. Mais elles ne méritent pas toutes, à titre égal, le nom de "lettres" , et, d'ailleurs, elles ne sont pas toutes de sa main, par exemple, les dix lettres de saint Augustin à saint Jérôme (LVI, LXVII, CI, CIV, CX, CXI, CXVI, CXXXI, CXXXII, CXLIV), les lettres de saint Damase (XIX, XXXV), celles de Théophile d'Alexandrie (LXXXVIII, LXXXIX, XC, CXIII), les "lettres pascales" et la "synodique" du même patriarche (XCII, XCVI, XCVIII, C) etc... , soit en tout, trente et une épîtres. En revanche, la lettre XLVI, de Paule et Eustochium à Marcella, a été écrite, ou au moins récrite par saint Jérôme. Notre collection renferme donc plusieurs "dossiers" , où ont été groupés les questions, les réponses, les documents ecclésiastiques relatifs à la controverse origéniste, à l'hérésie pélagienne, ainsi que la correspondance échangée entre Hippone et Bethléem. On a dénombré onze lettres dogmatiques, vingt-quatre exégétiques, treize sur des sujets de morale, onze oraisons funèbres, trente et un écrits polémiques ; les autres sont des "lettres familières" ou ne rentrent pas dans les catégories précédentes, telle la lettre LXX à Magnus, "orateur" de la Ville de Rome, sur l'utilisation des Lettres profanes. Avec cette lettre, celles qui présentent un intérêt plus général sont les éloges funèbres (epitaphia) d'Asella (XXIV), Blésilla (XXXIII, XXXIX), Fabiola (LXXVII), Léa (XXIII), Lucinus (LXXV), Marcella (CXXVII), Népotien (LX), Paule (CVIII), Pauline (LXVI). De même, les lettres qui traitent des sujets de morale ; ce sont les plus connues de toutes : sur l'Education des filles (CVII, CXXVIII), le Mariage (CXVII, CXXIII), la Pénitence (LVIII, CXXII), le Veuvage (XLVI, LXXIX), la Vie monastique (XIV, LVIII, CXXII), la Vie des clercs (LII), la Virginité (XXII, CXXX).

12/2002

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Critique littéraire

Correspondance. tome 2 : lettres 23-52

La collection des "Lettres de saint Jérôme" comprend actuellement cent cinquante-quatre épîtres. Mais elles ne méritent pas toutes, à titre égal, le nom de "lettres" , et, d'ailleurs, elles ne sont pas toutes de sa main, par exemple, les dix lettres de saint Augustin à saint Jérôme (LVI, LXVII, CI, CIV, CX, CXI, CXVI, CXXXI, CXXXII, CXLIV), les lettres de saint Damase (XIX, XXXV), celles de Théophile d'Alexandrie (LXXXVIII, LXXXIX, XC, CXIII), les "lettres pascales" et la "synodique" du même patriarche (XCII, XCVI, XCVIII, C) etc... , soit en tout, trente et une épîtres. En revanche, la lettre XLVI, de Paule et Eustochium à Marcella, a été écrite, ou au moins récrite par saint Jérôme. Notre collection renferme donc plusieurs "dossiers" , où ont été groupés les questions, les réponses, les documents ecclésiastiques relatifs à la controverse origéniste, à l'hérésie pélagienne, ainsi que la correspondance échangée entre Hippone et Bethléem. On a dénombré onze lettres dogmatiques, vingt-quatre exégétiques, treize sur des sujets de morale, onze oraisons funèbres, trente et un écrits polémiques ; les autres sont des "lettres familières" ou ne rentrent pas dans les catégories précédentes, telle la lettre LXX à Magnus, "orateur" de la Ville de Rome, sur l'utilisation des Lettres profanes. Avec cette lettre, celles qui présentent un intérêt plus général sont les éloges funèbres (epitaphia) d'Asella (XXIV), Blésilla (XXXIII, XXXIX), Fabiola (LXXVII), Léa (XXIII), Lucinus (LXXV), Marcella (CXXVII), Népotien (LX), Paule (CVIII), Pauline (LXVI). De même, les lettres qui traitent des sujets de morale ; ce sont les plus connues de toutes : sur l'Education des filles (CVII, CXXVIII), le Mariage (CXVII, CXXIII), la Pénitence (LVIII, CXXII), le Veuvage (XLVI, LXXIX), la Vie monastique (XIV, LVIII, CXXII), la Vie des clercs (LII), la Virginité (XXII, CXXX).

12/2002

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Critique littéraire

Correspondance. tome 5 : lettres 96-109

La collection des "Lettres de saint Jérôme" comprend actuellement cent cinquante-quatre épîtres. Mais elles ne méritent pas toutes, à titre égal, le nom de "lettres" , et, d'ailleurs, elles ne sont pas toutes de sa main, par exemple, les dix lettres de saint Augustin à saint Jérôme (LVI, LXVII, CI, CIV, CX, CXI, CXVI, CXXXI, CXXXII, CXLIV), les lettres de saint Damase (XIX, XXXV), celles de Théophile d'Alexandrie (LXXXVIII, LXXXIX, XC, CXIII), les "lettres pascales" et la "synodique" du même patriarche (XCII, XCVI, XCVIII, C) etc... , soit en tout, trente et une épîtres. En revanche, la lettre XLVI, de Paule et Eustochium à Marcella, a été écrite, ou au moins récrite par saint Jérôme. Notre collection renferme donc plusieurs "dossiers" , où ont été groupés les questions, les réponses, les documents ecclésiastiques relatifs à la controverse origéniste, à l'hérésie pélagienne, ainsi que la correspondance échangée entre Hippone et Bethléem. On a dénombré onze lettres dogmatiques, vingt-quatre exégétiques, treize sur des sujets de morale, onze oraisons funèbres, trente et un écrits polémiques ; les autres sont des "lettres familières" ou ne rentrent pas dans les catégories précédentes, telle la lettre LXX à Magnus, "orateur" de la Ville de Rome, sur l'utilisation des Lettres profanes. Avec cette lettre, celles qui présentent un intérêt plus général sont les éloges funèbres (epitaphia) d'Asella (XXIV), Blésilla (XXXIII, XXXIX), Fabiola (LXXVII), Léa (XXIII), Lucinus (LXXV), Marcella (CXXVII), Népotien (LX), Paule (CVIII), Pauline (LXVI). De même, les lettres qui traitent des sujets de morale ; ce sont les plus connues de toutes : sur l'Education des filles (CVII, CXXVIII), le Mariage (CXVII, CXXIII), la Pénitence (LVIII, CXXII), le Veuvage (XLVI, LXXIX), la Vie monastique (XIV, LVIII, CXXII), la Vie des clercs (LII), la Virginité (XXII, CXXX).

01/2003

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Critique littéraire

Lettres. Tome 8

La collection des "Lettres de saint Jérôme" comprend actuellement cent cinquante-quatre épîtres. Mais elles ne méritent pas toutes, à titre égal, le nom de "lettres" , et, d'ailleurs, elles ne sont pas toutes de sa main, par exemple, les dix lettres de saint Augustin à saint Jérôme (LVI, LXVII, CI, CIV, CX, CXI, CXVI, CXXXI, CXXXII, CXLIV), les lettres de saint Damase (XIX, XXXV), celles de Théophile d'Alexandrie (LXXXVIII, LXXXIX, XC, CXIII), les "lettres pascales" et la "synodique" du même patriarche (XCII, XCVI, XCVIII, C) etc... , soit en tout, trente et une épîtres. En revanche, la lettre XLVI, de Paule et Eustochium à Marcella, a été écrite, ou au moins récrite par saint Jérôme. Notre collection renferme donc plusieurs "dossiers" , où ont été groupés les questions, les réponses, les documents ecclésiastiques relatifs à la controverse origéniste, à l'hérésie pélagienne, ainsi que la correspondance échangée entre Hippone et Bethléem. On a dénombré onze lettres dogmatiques, vingt-quatre exégétiques, treize sur des sujets de morale, onze oraisons funèbres, trente et un écrits polémiques ; les autres sont des "lettres familières" ou ne rentrent pas dans les catégories précédentes, telle la lettre LXX à Magnus, "orateur" de la Ville de Rome, sur l'utilisation des Lettres profanes. Avec cette lettre, celles qui présentent un intérêt plus général sont les éloges funèbres (epitaphia) d'Asella (XXIV), Blésilla (XXXIII, XXXIX), Fabiola (LXXVII), Léa (XXIII), Lucinus (LXXV), Marcella (CXXVII), Népotien (LX), Paule (CVIII), Pauline (LXVI). De même, les lettres qui traitent des sujets de morale ; ce sont les plus connues de toutes : sur l'Education des filles (CVII, CXXVIII), le Mariage (CXVII, CXXIII), la Pénitence (LVIII, CXXII), le Veuvage (XLVI, LXXIX), la Vie monastique (XIV, LVIII, CXXII), la Vie des clercs (LII), la Virginité (XXII, CXXX).

10/1963

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Philosophie

Le temps moderne. Variations sur les Anciens et les contemporains

Comment nos sociétés occidentales sont-elles entrées dans l'histoire, c'est-à-dire la mise à distance du passé, le sentiment de la plénitude du présent, le souci d'aménager l'avenir ? Comment se sont-elles déprises de l'idée, formulée définitivement par saint Augustin, que la suite des temps était inscrite dans l'acte même de la Création divine, que l'avenir n'était au mieux que la répétition du passé, que la Tradition enfin était seule source de sagesse ? D'aucuns datent cette entrée dans un monde historique, c'est-à-dire où les Dieux ont fait place libre à l'activité des hommes, de la crise de la conscience européenne aux XVIIe-XVIIIe siècles - plus exactement même de la Querelle des Anciens et des Modernes qui explose lorsqu'en janvier 1687 Charles Perrault déclare publiquement "Je vois les Anciens sans plier les genoux/Ils sont grands, il est vrai, mais hommes comme nous". Levent Ydmaz montre que la Querelle européenne des Modernes, car le continent fut secoué d'un bout à l'autre, fut le point non pas de départ, mais d'aboutissement logique d'un long et lent ébranlement séculaire dont les premiers coups furent portés par Dante en ses poèmes et Pétrarque en ses promenades, répercutés par Machiavel et les républiques italiennes, mais aussi Copernic et l'imprimerie, ou bien encore Galilée et les Académies, la République des lettres et les Indiens du Brésil... Tout cela, par petites touches, pour retracer cet effet cumulatif d'avancées, individuelles ou collectives, à pas de géant ou de nain, au terme desquelles s'opéra cette révolution anthropologique du rapport européen au temps - qui explique que ce petit bout d'Asie extrême-occidental put un jour décoller au point de vouloir dominer le reste du monde.

11/2004

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Philosophie

Deux cartésiens. La polémique entre Antoine Arnauld et Nicolas Malebranche

De 1683 à 1694, Antoine Arnauld et Nicolas Malebranche, anciens " amis " et prêtres que leur intérêt pour Descartes, leur révérence pour Augustin et leur commune inquiétude face au " libertinage " semblaient pourtant destiner à s'entendre, polémiquèrent violemment. En insistant sur l'aspect philosophique de ces débats, cet ouvrage propose la première interprétation d'ensemble de cette célèbre confrontation. Y a-t-il de sérieuses raisons philosophiques au désaccord entre Arnauld et Malebranche ? Leur détermination permet-elle d'éclairer certains aspects du malebranchisme ? Existe-t-il une philosophie d'Antoine Arnauld et peut-on en préciser les contenus ? Répondre à ces trois questions amène à éclaircir trois champs de recherche. En premier lieu, la polémique entre Arnauld et Malebranche fut un événement intellectuel. Nombreux furent les grands esprits contemporains qui prirent position et se trouvèrent ainsi impliqués, à des degrés divers, dans l'empoignade. En signalant leurs réactions, on voit apparaître les contours des camps philosophiques des années 1680, ainsi que quelques-unes des lignes de fracture conceptuelles qui contribuèrent à cette " crise de la conscience européenne " dont parlait Paul Hazard. En second lieu, les références à Descartes sont fréquentes chez Malebranche, incessantes chez Arnauld : en interrogeant le statut et les modalités de ces renvois et rapports croisés à une grande figure absente qui hante le débat, on précise le statut de la catégorie " cartésianisme " en histoire des idées. Enfin, Malebranche et Arnauld parlent souvent de Dieu. Au point de fuite de ce travail, on est alors conduit à une nouvelle interrogation : l'impuissance théologique du cartésianisme est-elle congénitale, ou bien peut-on tirer des dividendes théologiques de la philosophie cartésienne sans en faire jouer les structures et en modifier les concepts fondamentaux ?

02/1999

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Histoire et Philosophiesophie

Histoire de la notion de vie

De la notion de vie on pourrait dire ce que saint Augustin disait du temps : "Si personne ne me demande ce que c'est, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus." L'ouvrage s'efforce de saisir cette notion à travers les écrits des plus grands théoriciens de la vie, de l'Antiquité à l'aube de la biologie moderne. Il s'agit d'un guide de lecture et d'une gigantesque somme de textes - plus de mille extraits d'ouvrages essentiels - commentés et critiqués dans une perspective historique, philosophique et scientifique. C'est aussi la tentative d'éclaircir, par l'histoire d'une notion, la philosophie sous-tendant les sciences biologiques actuelles. Hippocrate, Platon, Aristote et Galien ouvrent une réflexion systématique sur la vie. Leurs théories subsisteront jusqu'à la Renaissance, où la chimiatrie les conteste, et au XVIIe siècle où le mécanisme les remplace par une conception issue de la nouvelle physique (Von Helmont, Harvey, Descartes, Malebranche). Au siècle des Lumières, médecins et naturalistes (Boerhaave, Stahl, Bonnet, Bichat, entre autres) poursuivent la recherche en des voies diverses et parfois divergentes, mais sans parvenir à des résultats comparables à ceux qu'obtient la physique newtonienne à la même époque. Ce n'est qu'au XIXe siècle et au début du XXe que la biologie moderne trouve ses véritables pères fondateurs (Lamarck, Claude Bernard, Darwin, Mendel, Weismann, De Vries). L'ouvrage est composé d'un texte principal illustré par de nombreuses citations. Texte principal et citations sont différenciés typographiquement. Deux niveaux de lecture sont possibles, soit l'ensemble du texte et des citations, soit le seul texte principal qui forme un tout en lui-même.

04/2004

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Philosophie

La cigogne de Minerve. Philosophie, culture palliative et société

Ce livre propose une enquête philosophique explorant le rapport à la mort dans nos sociétés. C'est une invitation à penser les liens humains à la fin de la vie. On évoque les liens intimes, mais également les liens sociaux encadrés par la loi. Dans un tel contexte, comment discerner les raisons anciennes et nouvelles convenant au bien de la cité? L'ouvrage s'adresse aux accompagnants en soins palliatifs. Il concerne également toute personne soucieuse pour elle-même et ses proches de réfléchir à son voyage au bout de la vie. Nous sommes mortels, nous le savons, et le fil de nos existences provoque des occasions de nous le rappeler. Dans la solitude de mourir s'inscrit l'appel à la compassion. Ainsi, pour les Grecs de l'Antiquité, l'image de la cigogne symbolisait la prise en charge des vieux par les jeunes, un signe de l'amitié politique. L'émergence de la culture palliative est intimement liée aux changements qui ont affecté l'évolution récente de la vie démocratique. Cette culture est née et s'est développée dans des circonstances politiques particulières. A l'observer, on peut déchiffrer certains codes de notre vie civique, ses aspirations, mais aussi ses ambiguïtés. Louis-André Richard propose d'examiner les questions actuelles en compagnie de Platon, d'Aristote, d'Augustin ou de Tocqueville. Grâce à eux, la philosophie, symbolisée par la sagesse de Minerve, est mise à contribution pour explorer la genèse et les métamorphoses de concepts comme la dignité et l'autonomie. Comment se déploie la dynamique de la raison et de la liberté à l'heure de notre mort ? Tel est l'enjeu pour les roseaux pensants que nous sommes. Si notre frêle espèce appelle à la sollicitude de la cigogne, elle ne saurait négliger de convoquer aussi la sagesse de Minerve.

01/2019

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Religion

D'une persécution à l'autre, Jésus, ce roi que vous cherchez

"Un Dieu fait homme, vivant trente-trois ans au milieu des hommes, donnant aux hommes la grande loi de l'amour, mort sur une croix pour les hommes, ressuscité, monté au Ciel et vivant toujours au milieu des hommes par l'Eucharistie et le Pape, voilà le plus grand fait qui domine le monde. La barque de Pierre peut être ballottée par les flots, c'est sa destinée, mais sombrer, jamais. Le sillon sanglant des martyrs, qui marque à travers les siècles le passage de la barque de Pierre, est toujours un sillon victorieux". Le P. Marie-Antoine parle à une France catholique en profond désarroi. Cette République qui semble installée de façon durable, est violemment anticléricale dès 1880, date de la première persécution. Après une courte accalmie qui permet aux religieux contraints à l'exil de rentrer dans leurs couvents, les prémices d'une nouvelle persécution, brutales ou insidieuses, se font sentir peu à peu, jusqu'au moment où, en 1903, les conditions sont réunies de l'imposer. En missionnaire, il rappelle, en écho à Léon XIII puis Pie X, que, face à la victoire de la force qui conduit à l'abîme des valeurs trahies, Jésus apporte les fondements d'une victoire de l'amour. Fondements de liberté, de justice, de fraternité, de bonté, qu'il faut défendre en entrant loyalement en république, mais unis pour un combat qui s'achèvera dans une France transfigurée reconstruisant pour l'humanité un monde nouveau. L'auteur a réuni là son oeuvre de combat, que seule la mort arrête en 1907, souvent diffusée déjà, sous toutes formes : brochures, articles de presse, tracts, homélies, lettres aux puissants. Une chronologie très complète en fin d'ouvrage. Un moment de l'histoire de France peu traité, sa plume prophétique lui donne une réelle actualité. Préfacé par l'historien Augustin Laffay, O. P.

09/2017

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Littérature française

Confessions d'Hildegarde

Les Confessions d'Hildegarde affirment la force de l'amour et dénoncent la violence religieuse et le sectarisme. Elles revisitent l'image d'une femme à travers ses confessions imaginaires qui s'inscrivent à la fois dans la lignée de Rousseau et dans celle de Saint-Augustin. Elles révèlent deux secrets d'Hildegarde que le lecteur découvrira peu à peu. Au cours de ce recueil de souvenirs, les personnages se croisent et Hildegarde raconte avec tendresse son engagement, ses combats, sa résistance et son amour. Elle exprime en particulier la violence de son amour pour un être de chair. Toute sa vie fut un combat et sa parole, bien qu'émanant d'une femme, dans une époque tourmentée, fut écoutée. Religieuse, médecin, musicienne, écrivaine et poétesse, conseillère des princes, Hildegarde a laissé une correspondance de plus de trois cents lettres, avec des personnages illustres (l'empereur Frédéric Barberousse, le pape Eugène III, Aliénor d'Aquitaine, l'impératrice d'Orient...), avec des moines, mais également avec des gens simples de sa campagne. A soixante-douze ans, elle effectue de longs voyages à travers l'Europe pour aller prêcher et pour dénoncer les dérives de l'Eglise et la corruption de certains de ses membres. Cette femme du XIIe siècle, sensible, cultivée et libre, dont les réflexions, étrangement modernes, ont traversé les siècles, se situe aux antipodes de la mystique, personnage dans lequel elle a été trop longtemps confinée. Ce texte ressuscite intimement Hildegarde dans le contexte religieux de l'époque. Il est parfois sombre, mais il reste essentiellement positif, car il affirme sa foi en l'humanité et les valeurs essentielles que sont l'amour, la générosité, l'appétence intellectuelle et la liberté.

06/2017

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Romans historiques

Sanguis martyrum. Les premiers martyrs chrétiens d'Afrique du Nord

"L'ignorance française du passé africain stupéfiera nos descendants" s'exclamait l'académicien Louis Bertrand, lors d'une conférence tenue devant 2000 personnes à Alger en 1922... Ne l'oublions pas, l'Afrique du Nord n'a pas toujours été terre d'islam, ni dominée par les Arabes. Bien avant, elle fut l'une des provinces les plus prospères de l'Empire romain et c'est sur les débris de son paganisme que fut édifié le christianisme triomphant de Tertullien, de saint Cyprien, de saint Augustin surtout, faisant de l'Eglise d'Afrique l'une des plus vivantes et des plus rayonnantes du Ve siècle, "la mère, l'éducatrice et la lumière de nos Eglises d'Occident". Mais pour cela, que d'efforts, que de sacrifices, que de martyrs ! Louis Bertrand, dans un livre au succès considérable, en a fait en 1918 le sujet de ce roman historique flamboyant. "Qu'est-ce donc que Sanguis martyrum ? C'est la mise en action du fameux apophtegme de Tertullien : sanguis martyrum, semen christianorum (sang des martyrs, semence de chrétiens). Sur une intrigue, qui n'est pas la part la moins forte ni la moins émouvante, Louis Bertrand montre comment la mort d'un martyr (saint Cyprien, évêque de Carthage) sème une graine de grâce qui s'enfonce dans la terre - sous terre, même, dans les mines où les esclaves chrétiens souffrent mort et passion - pour ressurgir dans un martyre collectif, qui est une moisson d'âmes radieuses pour le paradis : le paradis à la lumière des épées, des glaives des bourreaux", comme l'a excellemment résumé l'abbé jean Bayot lors du colloque sur Louis Bertrand (publié par Via Romana en 2015).

06/2016

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Religion

A l'origine de la violence monothéiste, le dieu jaloux. L'introduction du vrai et du faux dans le domaine des dieux

Le fait religieux est sans doute aussi vieux que l'humanité. Toutefois, avant l'émergence du monothéisme, aucune religion n'avait ordonné de détruire les dieux d'autrui pour imposer le sien, ni exhorté à convertir, écarter ou exterminer les adeptes d'autres religions. Aucune n'avait en effet introduit la notion "du vrai et du faux" dans le domaine des dieux, aucun dieu ne s'était déclaré jaloux, aucun n'avait condamné les adorateurs d'autres divinités. Introduisant la dimension du sacré dans la dichotomie entre "eux" et "nous", l'accusation d'idolâtrie tend à diaboliser l'adversaire, à radicaliser les conflits, à sacraliser la violence. Judaïsme, christianisme et islam se veulent certes des religions de paix et d'amour. Mais leurs textes sacrés contiennent en leur coeur une injonction paradoxale, "Aime ton prochain, mais lapide l'idolâtre", ce que Saint Augustin reformulera par : "L'Eglise persécute par amour." Prétendre avoir reçu la révélation du "vrai dieu", n'est-ce pas occulter le caractère nécessairement limité, relatif, de toute approche humaine de la vérité, fût-elle réputée d'inspiration divine, fût-elle perçue comme révélée ? N'est-ce pas succomber à la tentation de l'absolu ? La Torah, la Bible et le Coran pourraient-ils ne plus être tenus pour des livres sacrés exprimant des commandements divins, mais rejoindre le patrimoine culturel commun de l'humanité, et n'être plus considérés que comme des témoignages humains, comme des invitations au questionnement ? Cet essai est le second d'une trilogie sur la violence monothéiste. Le premier, intitulé Guerres de religion et police de la pensée : une invention monothéiste ? visait à présenter les faits. Le second, celui-ci, cherche à identifier les mobiles, et suggère une voie de solution. Le troisième recensera et discutera les différents éléments du débat.

01/2017

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Critique littéraire

Regards sur la vie et l'oeuvre de Louis Bertrand

C'est contre la malédiction de l'oubli que s'inscrivait ce colloque commémorant le 50e anniversaire du décès de ce grand écrivain français que fut Louis Bertrand (1866-1941), auteur original et puissant, Lorrain d'origine, Normalien des plus brillants, devenu successeur de Maurice Barrès sous la Coupole, mais aujourd'hui si injustement méconnu. Et pourtant ! Découvrant l'Algérie comme jeune professeur en 1891, il en fera une de ses principales sources d'inspiration, devenant avec ses romans "africains" (Le Sang des races, 1899, Pépète le bien-aimé, 904) le fondateur de "l'Algérianisme" dont Albert Camus sera plus tard le plus célèbre représentant (rapports de Marcel Cordier et Marc Baroli). Face à l'Islam (dont il pressent la menace) l'importance universelle des religions sur les civilisations s'impose à lui. Le passé romain et chrétien de l'Afrique du Nord découvert dans l'éblouissement et le catholicisme retrouvé dans la ferveur, lui inspireront un superbe Saint Augustin (1913) au succès considérable et Sanguis Martyrum (1918), l'histoire des premiers martyrs chrétiens d'Afrique du Nord (contributions de Gérard Blandin et des abbés Jean Bayot et Alain Lorans). Son éclatant Louis XIV (1923) suscitera de nombreux successeurs (intervention de François Bluche). Il s'intéressera aussi à l'Espagne, avec Philippe II (1929), Histoire d'Espagne (1932) et surtout Sainte Thérèse (d'Avila) aux tirages impressionnants (1927). Remarquable romancier de moeurs, il peut, avec Mademoiselle de Jessincourt (1911) légitimement rivaliser avec Madame Bovary de Flaubert dont il se veut le disciple fidèle (contribution du professeur Alain Lanavère). Guidé par les spécialistes les plus qualifiés (au premier rang desquels son irremplaçable biographe L.-A. Maugendre), on découvrira des aspects aussi passionnants qu'inattendus sur la vie et l'oeuvre de l'auteur auxquelles une première partie du volume introduit (texte de Daniel Heck).

06/2015

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Pères de l'Eglise

Connaissance des Pères de l'Eglise N° 168 : Les commentaires à l'évangile de Jean

Les Pères de l'Eglise sont de grands commentateurs de l'Ecriture. Ils en dégagent l'essentiel de leur théologie. L'Evangile de Jean leur apporte beaucoup. Aussi consacrons-nous un second numéro (après le no 166) à leurs commentaires en raison même de leur richesse. Si les Pères Apostoliques n'ont pas directement commenté l'Evangile de Jean, ils n'y ont pas moins trouvé les grands axes de leur théologie, tant en ce qui concerne l'Incarnation que l'eucharistie, la charité, l'unité... . , comme le montre Eleftherios Anyfantakis. En revanche, Origène et Augustin ont proposé un commentaire suivi de l'Evangile de Jean. François-Dominique Charles situe ce commentaire dans l'oeuvre d'Origène, puis centre son étude sur le commentaire origénien de Jean 4, résolument allégorique. Jean Devriendt s'attache pour sa part à un point important du commentaire augustinien de l'Evangile de Jean : celui de Jean 14, axé sur l'inhabitation trinitaire, un thème central pour la spiritualité, qui a été repris et développé par maître Eckhart dans son Commentaire de l'Evangile de Jean, comme l'explique Jean-Claude Lagarrigue. D'une autre manière, sans avoir fait de commentaire complet de l'Evangile de Jean, Grégoire de Nysse, que présente Michel van Parys, en reprend l'essentiel dans sa XVe Homélie sur le Cantique qu'il met en lien avec Jean 17 pour montrer que "la Gloire ou l'Esprit Saint, demeure sur la nature humaine de Jésus et l'humanité déifié du Sauveur la communique à tout le genre humain" , ce qui nous amène à voir qu'à partir de différents angles d'approche les Pères de l'Eglise donnent à l'Evangile de Jean une place fondamentale, en particulier pour la théologie trinitaire et la divinisation.

12/2022

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Histoire de la BD

Hs dbd lupano n°25

LUPANO - HS DBD N°25 Date de sortie le 3 novembre L'art du mot... Entamée à l'aube des années 2000, l'oeuvre de Wilfrid Lupano compte aujourd'hui un peu plus de soixante albums, répartis en une quinzaine de séries en cours ou achevées, ainsi qu'une dizaine de one-shots. En vingt ans, ce sont ainsi vingt-cinq dessinateurs, sans compter les coloristes, qui ont donné forme et caractère à ses histoires. Du western désopilant (Little Big Joe, avec Frédéric Campoy, Delcourt) à l'épopée fantastique (Azimut, avec Jean-Baptiste Andréae, Vents d'Ouest), en passant par la fantasy orientaliste (Alim le tanneur, avec Virginie Augustin, Delcourt) ou rurale (Traquemage, avec Relom, Delcourt), le polar (Ma révérence, avec Rodguen, Delcourt), la fable sentimentale (Un océan d'amour, avec Grégory Panaccione, Delcourt) ou encore l'album jeunesse (Le Loup en slip, avec Mayana Itoïz et Paul Cauuet, Dargaud), le pétulant géniteur des Vieux Fourneaux (avec Paul Cauuet, Dargaud) est sur tous les fronts, y compris celui de l'engagement. Nombre de ses livres abordent en effet, par le recours à l'histoire, avec humour ou gravité, des questions de société telles que le racisme, le féminisme et l'écologie, causes parmi d'autres qu'il embrasse au quotidien au moyen des actions menées par le collectif d'artistes qu'il a cofondé, The Ink Link. Erudit ne se prenant pas au sérieux, philanthrope, passeur d'histoires, Wilfrid Lupano se prête pour le nouveau hors-série de dBD au jeu des confidences sur son travail de scénariste. Et, une fois n'est pas coutume, il se laisse aussi pour l'occasion raconter par d'autres, proches, collaborateurs, spécialistes, au fil d'entretiens venant éclairer son oeuvre et explorer son incontestable richesse.

12/2022

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Empire

Caracalla. Père de la citoyenneté universelle ?

Dressé par des biographes résolument hostiles à cet Auguste syro-africain, le portrait de Caracalla (188-217), fils aîné de l'empereur Septime-Sévère, ressemble à s'y méprendre à celui d'un Néron ou d'un Commode. L'historiographie, en effet, le dépeint comme un tyran et un soudard irascible et violent, un gnome meurtrier de son frère cadet, persuadé d'être habité par l'âme d'Alexandre le Grand. S'il est vrai que ce prince honni, fils aîné de l'empereur Septime-Sévère, est loin d'être un agneau sans taches, il promulgua pourtant une loi fondamentale, l'Edit de Caracalla, accordant à tous les hommes libres de l'Empire le droit de citoyenneté romaine. Comment expliquer qu'un être si détestable ait pu élaborer une loi si généreuse ? L'auteur s'emploie, dans cette biographie consacrée entièrement au bâtisseur des célèbres thermes qui portent son nom, à dresser un portrait nuancé du jeune prince devenu empereur au début du IIIe siècle après J. -C. Avec un regard original et un ton résolument épique, il présente les ressorts intimes d'une personnalité hors normes, offrant aux lecteurs le visage singulier d'un homme passionné par les arts et la guerre, attentif au sort de ses soldats et des plus humbles. Tout en circonvolutions, il reconstitue avec un soin minutieux les réseaux d'influence, les querelles de famille et de pouvoir, l'environnement politique, religieux et social d'un Empire menacé de toutes parts. Mais Caracalla garde heureusement une part de mystère et de noirceur sur laquelle l'auteur parvient à lever un coin du voile. De saint Augustin à Régis Debray en passant par Chateaubriand et Charles de Gaulle, il montre comment le célèbre Edit de Caracalla continue de fasciner et d'alimenter le débat public.

05/2021

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Littérature française

La diagonale Anderson

Samuel Anderson arrive en été 76 dans un village de la Nièvre, au coté de sa mère, infirmière, venue s'occuper d'Alban Steiner, vieil écrivain malade au caractère irascible. L'enfant, de nature solitaire et à l'imagination débridée, se plaît à inventer des histoires entremêlant fiction et réalité. Son père, qui a déserté le foyer familial pour rejoindre les siens à Cardiff, est au coeur de ses préoccupations en cet été caniculaire. Il espère son retour une fois que sa mère et lui auront regagné Marseille. Mais le séjour se prolonge et mère et fils s'installent à demeure chez Steiner. Ce dernier, sous ses airs rogues, sait s'intéresser à ce garçon singulier et une réelle affection naît entre eux autour d'un attrait commun pour l'imaginaire et la littérature. Dans le cercle des relations de Samuel figurent aussi Romain, Augustin, le presque frère et Mariette, objet de sa détestation. Cependant, à l'adolescence, pris entre ses sentiments et ses contradictions, il en vient à commettre l'irréparable. Qui est Samuel ? Un être dénué de scrupules, manipulateur et amoral ou un fils déchiré par l'abandon du père et, de ce fait, prêt à tout pour garder l'affection de ceux qu'il aime, fût-ce au prix de la vérité ? De la Nièvre à la Normandie où il s'établit à l'âge adulte, c'est moins la fuite du passé que la quête d'un père insaisissable qui dirige ses pas. Là, il y a l'écriture et le succès, sous l'ombre tutélaire de Steiner. Et le fantôme de Mariette, qui le hante nuit et jour, et dont il n'ignore rien des intention

03/2023

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Revues de psychanalyse

Savoirs et clinique N° 30 : Envies d'enfants. La complexite psychanalytique chez l'enfant

L'envie apparaît tôt dans la psychanalyse lorsque Freud met l'envie du pénis (penisneid) de la petite fille, préliminaire à sa future envie d'enfant, au centre du complexe de castration féminin. Il sera contesté d'abord par ses élèves femmes, comme Karen Horney qui considère que l'envie concerne les deux sexes, puis critiqué par les féministes. Pour Melanie Klein, l'envie est articulée à la pulsion de mort et ronge d'emblée le rapport du bébé à sa mère : il veut détruire les " mauvais objets " qu'elle possède et lui voler les " bons ". Lacan, qui l'a lue, met l'envie au coeur du complexe fraternel qu'il articule au Stade du miroir dès les années 30. S'appuyant sur un passage de Saint Augustin qui se remémore son invidia de son petit frère au sein de sa nourrice (" il ne parlait pas encore et déjà il contemplait, pâle, d'un regard amer son frère de lait "), Lacan évoque la rivalité et l'agressivité liées à l'identification imaginaire qui constitue le moi, et forge le terme de " jalouissance " pour exprimer la haine qui vise la jouissance de l'autre, dont le sujet s'estime privé. Il en différencie la jalousie, plus sociale, où le sujet redoute d'être dépossédé de son objet par un tiers. Si l'envie et la jalousie sont au coeur de la clinique quotidienne de l'enfant et de l'adulte, elles peuvent aussi conduire au crime. Différentes analyses de cas et d'oeuvres littéraires ou cinématographiques déclineront les variations de l'envie des enfants et leur articulation avec l'envie de leurs parents. A côté du dossier " Envies d'enfants " qui donne son titre à ce numéro, figurent des compte-rendu de livres ou de films actuels, un entretien avec un artiste, une présentation clinique et des articles sur d'autres thèmes.

11/2023