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Littérature française

La lutte des femmes racontée à mon petit-fils

"Noël, la famille réunie, les conversations s'entrecroisent. Soudain, la voix de mon petit-fils s'élève : "Il n'y a pas de femmes parmi les grands peintres, ni parmi les grands musiciens". A l'heure où le gouvernement français se dote pour la première fois d'un ministère du Droit des femmes, on peut se poser la question de savoir si un nouveau livre sur l'histoire des femmes est bien nécessaire. En fait, il s'agit d'un témoignage que j'apporte, une lettre ouverte adressée à mon petit-fils. Ce que je veux ici, c'est lui expliquer les nombreuses résistances que les femmes ont eu à subir tout au long des siècles, et aussi rendre hommage à celles qui sont arrivées à s'imposer en France et dans le reste du monde.

08/2014

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Actualité et médias

Les inégalités dans la balance. 60 dessins de presse

Si le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a beaucoup diminué ces dernières années, l'écart continue de se creuser entre le niveau de vie des plus pauvres et celui de plus fortunés. La préface de Thomas Piketty et les 60 dessins de la presse internationale nous invitent à une prise de conscience collective face aux inégalités de notre époque.

09/2018

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Sociologie

L'ordre sexué. La perception des inégalités femmes-hommes

Les mentalités évolueraient-elles plus vite que les pratiques en terme d'égalité entre les sexes ? La presse rivalise de sondages tendant à le démontrer. Plus de femmes aux responsabilités, voire une femme à l'Élysée, telle est la demande sociale si l'on en croit les médias. A travers une enquête qualitative sur la perception des différences légitimes et illégitimes entre les femmes et les hommes, ce livre questionne la boîte noire des mentalités en examinant les liens entre les ordres jugés justes, en particulier l'ordre naturel, social et politique. Au-delà de la polysémie de la notion d'ordre renvoyant à la fois au registre du classement, de la hiérarchisation et à celui de l'autorité, l'analyse de " l'ordre sexué " éclaire les enjeux des stéréotypes sexués dans les conceptions du lien social. Il s'agit donc d'interroger les liens entre les différences " naturelles ", les inégalités construites et les politiques d'égalité entre les sexes en se fondant sur l'analyse des représentations et non des pratiques. Ce choix part du constat du décalage entre la richesse des travaux universitaires et des enquêtes institutionnelles sur les inégalités entre les sexes et le peu d'études sur les significations qui sont données à ces inégalités aussi bien au niveau individuel que social.

11/2007

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Sociologie

Inégalités complexes face à un avenir incertain. Quelle résilience ?

Cet ouvrage porte sur des questions actuelles brûlantes, dans un monde complexe. Les inégalités et les injustices sociales sont, de plus en plus, préoccupantes du moment qu'elles s'intensifient tellement que les larges franges d'individus et de groupes les ressentent avec émotions. En effet, les passions tristes se généralisent à tel point que le devenir et l'à-venir deviennent de plus en plus incertains dans un monde plein de risques de toutes sortes. En plus, les rapports au temps et à l'espace changent sous l'effet de la mondialisation rampante, de l'algorithme, de l'intelligence artificielle, des bots. Des zoonoses sévissent dans notre environnement. Ils sont source de pandémies inquiétantes. Une résilience serait-elle possible grâce à de nouvelles solidarités fondées sur une nouvelle économie morale ?

06/2022

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Sociologie

Des inégalités justes ?. Plaidoyer pour une redistribution des richesses

Faut-il attribuer les meilleurs salaires à ceux qui sont les plus diplômés ? Les plus productifs ? A ceux qui assument le plus de responsabilités ? Ou à ceux qui exercent les métiers les plus pénibles ? Dès que quelqu'un appelle à "faire payer les riches" , il se retrouve face à un torrent d'objections : on lui répond que les gens qui gagnent bien leur vie ont mérité l'argent qu'ils possèdent, et qu'il serait injuste de le leur prendre. Mais en sommes-nous si sûrs ? Tout au long du livre, l'auteur examine les arguments qui sont le plus couramment opposés à la réduction des inégalités. Il soupèse les efforts consentis par les travailleurs du haut et du bas de l'échelle sociale, en essayant de comprendre ce que valent les revendications des uns et des autres. Méthodique et percutant, ce livre entraîne le lecteur dans une interrogation approfondie sur le mérite et la justice sociale. L'auteur lance ici un plaidoyer pour une redistribution des richesses, grâce à laquelle chacun verrait la valeur de son travail véritablement reconnue.

01/2022

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Sociologie du travail

Le genre des carrières. Inégalités dans l'administration culturelle

Dans l'administration française, les carrières des femmes évoluent toujours sous le plafond de verre. Le ministère de la Culture, souvent perçu comme spécifique parce que très féminisé, ne fait pas exception à la règle. Comment expliquer que les politiques d'égalité au travail peinent, même là, à contrer ce phénomène ? Fondé sur l'analyse de récits de vie de 65 membres de l'encadrement supérieur du ministère, cet ouvrage confirme le caractère très genré de leur parcours professionnel. Si les trois quarts des hommes interrogés ont une trajectoire ascendante, plus de la moitié des femmes rencontrées font l'expérience du plafonnement. Cette inégalité est à comprendre dans les logiques mêmes de la haute fonction publique et dans les règles, formelles et informelles, qui y prévalent pour faire carrière. Mais elle est aussi le fruit de mécanismes propres au secteur culturel.

03/2022

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Sociologie

Nature, culture et inégalités. Une perspective historique et comparative

Selon les sociétés et les époques, la nature des inégalités est d'une diversité extraordinaire. Pour comprendre ce phénomène, l'Histoire et les cultures humaines jouent un rôle central : ces inégalités se rattachent à des trajectoires socio-économiques, politiques, culturelles, civilisationnelles ou religieuses bien distinctes. En somme, c'est la culture au sens large (y compris, et peut-être avant tout, les mobilisations politiques) qui permet de rendre compte de la diversité, du niveau et de la structure des inégalités sociales que nous observons. A l'inverse, le poids des facteurs dits "naturels" - les talents individuels, les dotations en ressources naturelles ou autres facteurs de ce type - est relativement limité. Dans cette conférence inédite prononcée au musée du Quai Branly, Thomas Piketty présente une synthèse vivante et engagée de ses travaux. Abordant la question dans son sens le plus large, traitant de thèmes aussi variés que l'éducation, l'héritage, les impôts, les inégalités de genre ou la crise climatique, il apportera aux lecteurs des éléments de réflexion utiles dans ce débat d'une actualité brûlante : y a-t-il des inégalités naturelles ?

02/2023

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Sociologie urbaine

Enfants des bidonvilles. Une autre histoire des inégalités urbaines

Dans les années 1960, plus de 75 000 immigré·es d'origine algérienne, portugaise, marocaine et tunisienne vivent dans 255 bidonvilles en France métropolitaine. Parmi les habitant·es, se trouvent de nombreuses familles et leurs enfants. Que signifie grandir dans une baraque ? Comment s'est déroulée la sortie des bidonvilles ? En cherchant à comprendre comment se constituent les inégalités urbaines, ce livre met au jour les mécanismes de reproduction de l'ordre social, depuis l'élaboration de politiques publiques racialisantes jusqu'aux micro-différences de classe dans l'intimité des familles. Il prend le parti d'une écriture narrative, étayée de photographies et de cartes, qui permet de suivre l'enquête et les destinées des enfants des bidonvilles.

02/2024

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Religion

Prières de délivrance et de guérison

Le médecin est le seul compétent à traiter les maladies organiques. Ses longues années d'étude méritent respect. Pourtant devant les maladies spirituelles et diaboliques, le traitement médical n'est purement que tâtonnement ou "bricolage". Ainsi peut s'expliquer la persistance de la maladie. Comme Tertullien, il faut dénoncer cette ingérence de la médecine dans un domaine qui par nature lui échappe. Il ne faut pas médicaliser toutes les maladies ! Les pratiques de sorcellerie, du vaudou, de la magie existent au point que les victimes peuvent souffrir des maux inexplicables. Des telles pratiques peuvent causer ou aggraver une maladie organique en tant que phénomène surajouté. La personne envoûtée peut avoir des visions d'animaux effrayants et entendre des voix lui demandant de se suicider ou de tuer une personne. Elle peut sentir des odeurs d'excréments ou des goûts pénibles dans la bouche, et se sentir très fatiguée. Elle peut ressentir dans son corps une présence mystérieuse. Il s'agit des fourmillements, des sensations de brûlures, des impressions d'insectes grouillant dans son corps. La personne peut souffrir des maladies chroniques sans aucune amélioration. Elle peut être témoin des morts prématurées et successives par suicide, noyade, accidents, des membres de sa famille. C'est pour tous ses cas que le Père Menas, prêtre exorciste, propose dans ce livre deux programmes de prière de sept semaines. Il invite son lecteur à y associer la pratique de l'ascèse (jeûne et partage), des sacrements (baptême, Pénitence, Eucharistie, onction des malades), le pardon des offenses, les actes de charité, le recours à un prêtre et à s'abreuver aux sources authentiques de la prière chrétienne.

02/2020

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Economie

Les hauts revenus en France au XXe siècle. Inégalités et redistributions, 1901-1998

La question des inégalités est au coeur de la vie politique française. On a dit et écrit tout et son contraire sur ce sujet. La somme proposée ici sera, sans conteste, l'ouvrage de référence sur la question. Ce livre dresse le tableau d'un siècle d'inégalités. Il montre que, contrairement à une idée reçue, l'inégalité des salaires et restée sensiblement la même en France tout au long du XXe siècle : le pouvoir d'achat a été multiplié par 5, mais la hiérarchie n'a pratiquement pas changé. L'inégalité totale des revenus a fortement diminué au cours des années 1914-1945, mais cette baisse est due pour l'essentiel aux chocs subis par les revenus du capital (destructions, inflation, crise des années 1930), et non pas à un processus économique "naturel". La concentration des fortunes et des revenus du capital n'a par la suite jamais retrouvé le niveau astronomique qui était le sien à la veille de la Première Guerre mondiale, ce qui semble s'expliquer par l'impact de l'impôt progressif sur l'accumulation et la reconstitution de patrimoines importants. En l'absence de ces chocs et de l'impôt progressif, il est probable que la France n'aurait pas quitté de sitôt le sommet inégalitaire du début du siècle. Thomas Piketty, qui se fonde notamment sur une exploitation systématique de sources fiscales permettant de couvrir l'ensemble du siècle (déclarations de revenus, de salaires et de successions), analyse également comment les perceptions de ces inégalités ont évolué de 1901 à 1998 ("fin des rentiers", "montée des cadres", etc.). La question des inégalités apparaît alors comme une véritable grille de lecture de l'histoire générale de la France au XXe siècle.

10/2014

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Sociologie

Les hommes sont-ils obsolètes ? Enquête sur la nouvelle inégalité des sexes

Aux quatre coins du monde, la barbarie qui s'abat sur les femmes est terrifiante et nécessite à tout prix d'être combattue. Mais elle ne doit en aucun cas nous empêcher de regarder l'autre mouvement d'émancipation et de progrès que celles-ci connaissent. En Occident, les femmes ont acquis une position sans précédent. Contrairement aux discours rebattus, c'est plutôt chez les hommes que le bât blesse. Echec scolaire, retrait du marché du travail, célibat. De plus en plus, les symptômes de leur malaise s'accumulent. Dans un monde où la réussite dépend des diplômes et des compétences interpersonnelles, leur sort ne fait qu'empirer... mais jusqu'où ? Les garçons sont-ils victimes d'une "féminisation" du monde ? Ou bien nostalgiques d'un privilège mâle injuste et révolu ? C'est à ces questions que tente de répondre Laetitia Strauch-Bonart dans cet essai informé et à contre-courant. Mêlant sociologie quantitative, économie et neurosciences, elle nous invite à explorer la "catastrophe silencieuse" à laquelle nous assistons, passifs. Et si, nous pousse-t-elle à concéder, les hommes non seulement n'étaient plus le "premier sexe" , mais sur le point de devenir obsolètes ?

05/2018

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Sociologie

Racecraft. Ou l'esprit de l'inégalité aux Etats-Unis d'Amérique

Comment des êtres sensés peuvent-ils croire en des choses qui n'existent pas ? En rapprochant la "fabrique de la race" ("racecraft") de la sorcellerie ("witchcraft"), les soeurs Fields montrent l'impasse où s'enferment la plupart des approches de la race, y compris celles qui la considèrent comme une "construction sociale" . Les Américains ne croient plus à la sorcellerie, mais ils croient encore à la race et ne cessent de recréer les conditions concrètes qui la rendent évidente et impossible à contester. Pilier de la littérature consacrée à ce sujet aux Etats-Unis, cet ouvrage est une leçon de méthode pour aborder une question toujours complexe.

11/2021

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Histoire internationale

De l'inégalité en Amérique. La vague conservatrice, de Reagan à Bush

Les États-Unis décrits par Godfrey Hodgson dans ce livre ne sont assurément pas ceux qu'Alexis de Tocqueville présentait en 1839 comme le pays de " l'égalité des conditions ". En quelque quarante ans, du milieu des années 1970 jusqu'à nos jours, une nouvelle Amérique a surgi. Conservatrice, inégalitaire et comme dressée contre elle-même, elle s'oppose en tous points à celle du New Deal de Roosevelt, de la conquête des droits civiques de Kennedy ou de la Grande Société de Johnson. De l'émergence des banlieues comme habitat américain, où se pratique la ségrégation par l'argent, au sacre du pouvoir de l'entreprise, en passant par l'influence des médias, eux-mêmes au service de l'élite patronale, l'auteur fait le constat du glissement du pays vers une société où l'argent et l'éducation opèrent une division horizontale, créant des classes sociales de plus en plus inégales. " Dans cette réalité, dit Godfrey Hodgson, je ne vois rien de moins qu'une trahison des valeurs les plus anciennes de la société américaine, celles-là mêmes qui m'ont attiré vers elle. "

01/2008

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Rousseau

Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Pensée politique et sociale

Le discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes est un essai philosophique richement annoté par l'auteur. Il est accompagné, d'échange entre Voltaire et Rousseau où le premier fustige la vision optimiste de la nature humaine du second, ainsi que sa vision de l'homme en société. Rousseau y expose sa conception de l'état de nature, de la perfectibilité humaine et y présente la propriété privée comme source de toutes les inégalités.

06/2022

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Ethnologie et anthropologie

Des morts en guerre. Rétention des corps et figures du martyr en Palestine

Depuis les années 1960, des défunts palestiniens disparaissent, sont sommairement enterrés dans les "cimetières des nombres" ou gardés à la morgue. Ces morts sont des fedayin, des martyrs - hommes ou, plus rarement, femmes - ayant conduit des attentats, ou des personnes tuées par erreur. Leur détention post-mortem et leur retour en terre relèvent d'une économie de l'inimitié, guerrière, et d'une extension sans fin d'une toile carcérale sur les Territoires palestiniens. Leur mobilité, les lieux d'ensevelissement, les traces qu'ils laissent dans l'espace public sont autant de marqueurs frontaliers. Cet ouvrage aborde les mobilisations politiques, celles de la société civile et des familles, pour retrouver ces dépouilles, à partir d'une enquête ethnographique, de documents d'archives et d'écrits de proches de ces défunts. Il analyse les transformations de la figure sociale et politique du martyr, mais aussi les relations personnelles, genrées et émotionnelles entretenues avec les morts. Il interroge la nécro-violence, la catégorie de la victime et la légitimité des affects dans une histoire conflictuelle inachevée.

06/2022

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Sociologie

Tous inégaux, tous singuliers. Repenser la solidarité

Tous pour un, un pour tous, il fut un temps où la solidarité de classe ressemblait peu ou prou à la devise des Mousquetaires. Or, plus encore qu'elles ne se creusent, les inégalités sociales se transforment et changent de nature. Alors que les inégalités de classes structuraient les conflits, les mouvements sociaux, la vie politique, les identités collectives et les principes de la solidarité, aujourd'hui, les inégalités se multiplient et s'individualisent. Nous sommes tous inégaux et singuliers. Comme le constate François Dubet, les inégalités nous séparent plus qu'elles nous rassemblent. Nous nous sentons privilégiés, défavorisés, discriminés ou méprisés "en tant que" : en tant que salarié, en tant que précaire, en tant que jeune, vieux, femme, immigré, etc. Ces inégalités multiples sont d'autant plus douloureuses que l'adhésion à l'idéal de l'égalité des chances, nous conduit à être responsables de ce qui nous arrive et à penser que les autres "méritent" les inégalités qu'ils subissent. C'est à l'analyse de ce nouveau régime des inégalités qu'est consacré cet essai, ainsi qu'à la façon dont il met la politique au défi. Car l'enjeu est crucial, en particulier pour la gauche : comment le camp qui fédérait et représentait des inégalités de classes relativement homogènes, peut-il parvenir à représenter ces inégalités singulières ? Comment reconstruire de la solidarité ? Sans prétendre répondre à la question, François Dubet démontre que seul un travail sociologique peut permettre de comprendre la société actuelle et ses défis. François Dubet est professeur de sociologie émérite à l'université de Bordeaux II, directeur d'études à l'EHESS. Il a notamment publié, au Seuil, Les Places et les Chances (2010), La Préférence pour l'inégalité (2014) et Le Temps des passions tristes (2019). Traduit dans le monde entier, il est considéré comme l'un des plus grands sociologues français.

03/2022

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Droit

Le dispositif de lutte contre le dopage. Evolutions et perspectives

La volonté du mouvement sportif et des Etats d'améliorer encore l'efficacité du dispositif international de lutte antidopage a conduit l'Agence mondiale antidopage à entamer une quatrième révision du Code mondial antidopage dont la dernière version entrera en vigueur en 2021. En outre, des exigences d'indépendance et d'impartialité des autorités internationales antidopage ont vu le jour. Pour y répondre, a été créé l'Agence de contrôles internationale (ITA) et ont été institués des modèles procéduraux spécifiques par l'Union cycliste internationale et la Fédération internationale d'athlétisme, garants d'une plus grande impartialité. Enfin, la place du Tribunal arbitral du sport interroge au sein de ce dispositif dès lors qu'il est désormais à la fois juge suprême des Sanctions prononcées par les autorités antidopage internationales et nationales, mais également, depuis peu, une instance disciplinaire remplaçant les fédérations sportives internationales qui lui délèguent leur pouvoir disciplinaire. Parallèlement, les exigences de conformité au dispositif international ont été accrues par l'Agence mondiale antidopage. La France a alors fait l'objet d'un audit réalisé durant l'année 2018 afin de vérifier la conformité du dispositif français de lutte contre le dopage aux règles internationales. Cet audit a conclu à la nécessaire réforme des dispositions françaises, lesquelles ont alors été modifiées par une ordonnance du 19 décembre 2018 entrée en vigueur au 1er mars 2019. Des évolutions profondes de notre droit interne en découlent : la suppression des pouvoirs disciplinaires des fédérations françaises en matière de dopage, au profit d'une compétence disciplinaire exclusive de l'Agence française de lutte contre le dopage, ainsi que l'institution d'une procédure de composition administrative permettant aux sportifs poursuivis de renoncer à l'audience disciplinaire et de conclure un accord avec l'Agence. Ce sont quelques-unes de ces évolutions majeures que s'efforceront de présenter les participants à ce colloque organisé à l'initiative de Cécile CHAUSSARD et de Thierry CHIRON, par le Laboratoire de Droit du Sport (CREDIMI) et le MASTER 2 Professions juridiques du sport. Pour présenter ces sujets, le colloque réunit un panel de professionnels issus tant des instances internationales (Agence mondiale antidopage, Agence de contrôles internationale, Tribunal arbitral du sport), étatiques (Agence française de lutte contre le dopage), que des fédérations sportives, nationales et internationales (Union cycliste internationale et Fédération internationale d'athlétisme), de la communauté scientifique et encore de celle des juristes, universitaires et praticiens.

07/2019

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Photographie

La lutte continue. Voyage dans les communismes du XXIe siècle

Dans quelques pays, le communisme a réussi à survivre à la fin de la guerre froide, à muer et à s'adapter au XXIe siècle. Qu'il constitue une réponse à des inégalités criantes, qu'il repose sur la nostalgie d'une époque de stabilité ou qu'il déraille vers le totalitarisme le plus violent, le communisme dans ces pays continue de résister au tsunami de l'Histoire récente. Pendant sept ans, Tomas van Houtryve a arpenté comme nul autre avant lui la Corée du Nord, Cuba, la Chine, le Népal, le Vietnam, le Laos et la Moldavie. Il y a découvert un monde souterrain fait d'espions, de révolutionnaires, d'opposants et d'ouvriers. A travers ses photos, c'est l'écart entre l'idéal communiste et sa mise en oeuvre contrastée dans le monde actuel qu'il a tenté d'explorer.

05/2012

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Sciences historiques

La lutte et l'entraide. L'âge des solidarités ouvrières

Les ouvriers peuvent-ils s'organiser à une échelle internationale pour lutter contre la mondialisation du capital et la concurrence sociale généralisée ? Poser la question pourrait paraître incongru en ce début de XXIe siècle, où les mots d'ouvriers, de solidarité et d'internationalisme s'apparentent, dans le meilleur des cas, aux vestiges d'un passé lointain. L'oubli de cette histoire alimente un débat piégé, dont le schématisme sature et appauvrit l'espace public. Mais ni notre passé, ni notre présent politique ne se résument à une opposition stérile entre libéralisme inégalitaire et repli nationaliste. D'autres voies ont existé, qu'il importe de retrouver pour sortir d'un face-à-face aussi pauvre sur le plan intellectuel que dangereux pour notre avenir collectif. Pendant un siècle, des années 1860 aux années 1970, les mouvements ouvriers, socialistes, anarchistes, communistes, syndicalistes, avec leurs sensibilités propres, furent porteurs d'un projet internationaliste puissant, dont l'objectif n'était pas de fermer les frontières ou de restreindre les échanges, mais de bâtir une mondialisation des solidarités ouvrières, par-delà les différences nationales et linguistiques qui pouvaient les séparer. La défense des classes populaires ne passait pas par le repli, l'autarcie ou le rejet de l'autre, plutôt par la coordination internationale des combats et des revendications. Ce projet ambitieux, auquel bien peu croyaient à ses débuts, fut souvent chaotique, conflictuel et contradictoire. L'empreinte qu'il a laissée sur la fin du XIXe siècle et tout au long du XXe siècle est néanmoins considérable.

02/2019

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Musique, danse

Matoub Lounès. Notes et souvenirs d'un compagnon de lutte

Matoub Lounès a, de tout temps, été un électron libre. Même dans les moments difficiles que vivait son pays, il osait critiquer, frontalement, le régime algérien et l'instrumentalisation de la religion par le régime et ses sbires islamistes, pour faire taire le peuple à l'école, dans les mosquées, dans leurs intimités. Après de longues années, censuré et gêné, son acolyte et son compagnon de lutte "pour une Algérie meilleure et une démocratie majeure", Tayeb Abdelli, nous livre des pans intimes et cachés du chantre des libertés qu'est Matoub Lounès, lâchement assassiné en 1998 par... personne ne le saura. Il décrit ici, sans ambages ni concessions, les raisons qui avaient fait de Matoub une PERSONNA NON GRATA auprès de certaines formations politiques et associations issues de la mouvance kabylo-berbériste née le 20 avril 1980, et auprès de beaucoup de personnalités "d'obédience culturelle" ainsi que d'artistes dits "engagés". Pourquoi était-il "infréquentable" alors que des millions de ses concitoyens lui concédaient le titre de "maître" ? Pourquoi sa fougue sincère et son engagement politique — qu'il ne cachait pas par peur de perdre du public ou pour gagner de l'argent — dérangeaient tant ? Matoub ne se voilait pas la face et ne se cachait pas devant les tempêtes. Son talent, il l'a consacré à son art et à la sensibilité de son peuple. Sa vie et son parcours sont une leçon à réapprendre dans un temps où l'indifférence et le déni sont credo, dans un temps où la "récupération" et la "prostitution" des artistes, consentants ou pas, et même de leurs mémoires sont monnaie courante. Les vérités que Tayeb nous raconte sur les péripéties de Lounès vont, probablement, vous choquer et vous faire frémir. Mais elles vont, certainement, vous le faire adorer davantage et elles vont, surtout, vous faire réfléchir sur la destinée d'un homme VRAI et d'un humaniste jusqu'au bout de l'âme.

03/2019

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Sociologie

Mara et les autres. Des femmes et la lutte armée

Des portraits de femmes, Italiennes impliquées dans la lutte armée, des entretiens avec des partisanes antifascistes, des lettres de femmes allemandes engagées dans les groupes clandestins, des documents sur leurs conditions de détention... Cet essai-document ne cherche pas à donner une interprétation du "terrorisme" , mais veut expliciter le rapport du mouvement des femmes aux formes de violence "armée" . Il fournit des éléments pour comprendre comment s'articule violence d'Etat et violence masculine, lutte armée contre l'Etat et lutte des femmes contre le pouvoir masculin. L'ouvrage fait clairement apparaître les contradictions de celles qui ont choisi la lutte armée contre toute autre forme de lutte, de pensée, de prise en compte de la subjectivité.

05/1983

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Histoire internationale

L'improbable espionne au service de la lutte anti-Apartheid

Ce livre raconte le destin étonnant d'Eleanor Kasrils, "une femme au parler doux, aux manières délicates qui avait le coeur d'une lionne et des tripes d'acier" – à en croire ses compagnons de route. Elle fut l'une des rares Sud-Africaines blanches à s'engager dans la lutte armée contre le régime d'apartheid. Née en Ecosse en 1936, elle n'a que six mois quand ses parents émigrent à Durban, en Afrique du Sud. Toute jeune déjà, l'injustice la révolte. Le massacre de Sharpeville en 1960 – la police tue 69 manifestants dans ce township –, sert de déclic : Eleanor rejoint le Parti communiste. La même année, elle rencontre Ronnie Kasrils, son futur époux, membre de l'aile militaire de l'ANC de Nelson Mandela. Elle devient l'une des premières recrues féminines de cette section, sert d'agent de liaison, participe à des actes de sabotage... Arrêtée en 1963, elle passe de longues semaines en prison où elle est interrogée, brutalisée. Feignant une dépression nerveuse, elle est transférée à Fort Napier, un institut psychiatrique, d'où elle parvient finalement à s'échapper. Eleanor retrouve Ronnie et tous deux se réfugient au Botswana. C'est le début d'un long exil – presque trente ans – qui les amènera de Dar es Salaam à Londres, d'où ils poursuivront le combat aux côtés de l'ANC.

09/2016

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Droit

Un monde à gagner. La lutte des classes au tribunal

Marie-Laure Dufresne-Castets est avocate en droit du travail, du côté des travailleurs et des syndicats, contre les multinationales et les représentants du patronat. A travers une dizaine de combats emblématiques de sa carrière, elle raconte la violence inouïe mise au service de la gestion de leur " masse salariale " par les dirigeants. Avec humour et obstination, elle bataille aussi contre une novlangue qui contamine l'opinion, y compris celle des juges : le travail ne " coûte " rien, il a un prix ; le dialogue social désigne des décisions prises unilatéralement par les employeurs ; les plans de sauvegarde de l'emploi ne sauvegardent rien, si ce n'est le profit des actionnaires ; les partenaires sociaux sont en réalité les collaborateurs du patronat ; etc. Avec d'autres, elle s'inscrit ainsi dans la tradition des grandes luttes sociales pour plus de justice et de solidarité, qu'il est urgent de remettre au goût du jour. A l'âge de 33 ans, Marie-Laure Dufresne-Castets a commencé des études de droit. Son diplôme d'avocate en poche, elle a travaillé principalement avec la CGT, avec laquelle elle a obtenu des victoires judiciaires, notamment contre McDonald's, Renault, Continental ou PSA.

10/2017

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Sciences politiques

La lutte anticorruption et l'avenir des institutions politiques françaises

De quelle manière le phénomène de corruption affecte-t-il les institutions politiques françaises ? Quelles actions et politiques peuvent être mises en oeuvre pour protéger durablement ces institutions contre ce phénomène ? Comment la lutte contre la corruption doit être organisée en France pour protéger les institutions politiques et leur assurer un avenir de confiance auprès des citoyens ? Cet ouvrage cherche à apporter des réponses en combinant différentes approches des sciences sociales incluant des sources juridiques, sociologiques, économiques, journalistiques ou encore centrées sur les sciences politiques. La corruption y est traitée comme une véritable maladie de la société, sous-jacente à la nature humaine et au pouvoir politique, maladie dont les institutions politiques françaises doivent être préservées.

09/2021

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Sciences historiques

Femmes de la Renaissance. Elles ont lutté pour leur liberté

Elles vivent dans un monde d'hommes. Reines, favorites ou paysannes, peu importe leur statut : les femmes de la Renaissance connaissent la tutelle d'un père ou d'un mari, la pression d'enfanter, les difficultés du veuvage... Les femmes du siècle des humanistes sont facilement exposées aux dangers et à la vindicte. La réalité de la Renaissance, période d'ouverture au monde et de diffusion des savoirs, coexiste avec la violence des guerres de Religion qui embrasent le royaume de France. Toutes les femmes éprouvent cette brutalité, quand elles n'y participent pas elles-mêmes. Elles peuvent être accusées de tout : adultère, égoïsme, manque de discernement, cupidité, sorcellerie, intrigues et manipulations. En lutte pour leur liberté, elles défendent leur statut et leur patrimoine comme leur réputation. Plus encore, elles se battent pour vivre leurs passions, leurs amours, pour faire respecter leurs droits d'épouses et de mères, pour faire reconnaître leurs talents de femmes de lettres, de patronne de librairie-imprimerie, d'architecte ou de sage-femme. Sylvie Le Clech, spécialiste du XVIe siècle français, explore le destin de quinze femmes, pour certaines jamais étudiées, issues de toutes les couches de la société. Avec les portraits de Marguerite de Navarre, Catherine de Médicis, Vannina d'Ornano ou Jacquette Saddon, sorcière du Berry, elle nous éclaire sur la vie précieuse, mouvementée et intime des femmes de la Renaissance.

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Littérature française

Le brig "Le Terreur". Suivi de La lutte à venir

"Maintenant, l'humanité et moi allons nous livrer à un dernier combat, à mort. Le commandant du brig "le Terreur" lui a déclaré la guerre ! ". Il siffla brusquement, et les flambeaux s'éteignirent aussitôt. Seuls les voiles et les mâts du brig qui ressemblait à un horrible et gigantesque fantôme, se profilaient dans les épaisses ténèbres. Des gens invisibles enlevèrent sans bruit les crocs qui le maintenait au "Griffon", et léger comme une vision, noir et sans feux, le voilier s'élança rapidement... On le sait peu de nos jours, mais avant de fuir l'URSS naissante, Ferdynand Ossendowski fut un écrivain de langue russe, auteur d'une poignée de récits d'aventure et d'anticipation, dans la lignée de Jules Verne et d'Herbert George Wells. Démocrate, féministe et progressiste, il était l'ardent partisan d'une science au service de tous, et non d'une poignée d'aristocrates et de nantis.

01/2015

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Histoire internationale

Impérialisme, guerre et lutte de classes en Allemagne 1914-1918

Paul Frölich avait conçu ce livre comme la première partie d'une oeuvre plus importante (10 Jahre Krieg und Bürgerkrieg.I. Der Krieg, " Dix ans de guerre et de guerre civile. I. La guerre "), qui aurait dû s'occuper des événements intervenus en Allemagne pendant et après la Première Guerre mondiale. Toutefois, il ne réussit à terminer que le premier volume (Der Krieg, " La guerre ") que nous présentons ici dans sa première édition française. Le livre s'ouvre sur les événements d'août 1914, qui représentent un tournant. Le capitalisme entre dans le XXe siècle ayant épuisé la phase de développement progressif des forces productives et ayant atteint le stade de l'impérialisme. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale transforme les rythmes insouciants de la Belle Epoque en détonations meurtrières. Comme l'écrit Erich Maria Remarque (A l'Ouest, rien de nouveau), " une génération a été détruite par la guerre, même si elle a réussi à échapper aux obus ". Cette guerre représente le commencement dramatique de ce que Lénine appela " l'époque des guerres e des révolutions ". Il ne s'agit plus de guerres bourgeoises pour la formation de marchés, mais de guerres impérialistes pour le partage de marchés et du monde tout entier en sphères d'influence. La lutte de la Bosnie pour son indépendance de l'Autriche, qui constitue le casus belli, ne change pas le caractère essentiellement impérialiste de la guerre. L'impuissance de la bourgeoisie à résoudre les causes de l'instabilité et les conflits de l'époque impérialiste est démontrée par le fait que l'effondrement des deux Empires – l'Ottoman, et l'Austro-hongrois – a ouvert, au carrefour entre Europe, Asie, Afrique, un arc de crise encore existant, allant des Balkans jusqu'au Moyen-Orient. Remarque avait raison : la destruction n'a pas été exclusivement physique. Le conflit emporte comme un ouragan les classes exploitées. D'autant plus que, en quelques jours à peine, l'édifice politique que les travailleurs avaient construit avec leurs luttes, grâce aux efforts et aux sacrifices de beaucoup – l'Internationale socialiste – a fondu comme neige au soleil. Après les grands discours, les affirmations solennelles et les ordres du jour, la plupart des partis socialistes se rangent du côté de leurs bourgeoisies respectives, allant jusqu'à théoriser que l'Internationale doit être considérée comme un instrument pour les périodes de paix, et " suspendue " en temps de guerre. C'est la plus flagrante trahison des aspirations de la classe ouvrière. Selon certaines sources, Lénine lui-même, à l'annonce du vote en faveur des crédits de guerre par la social-démocratie allemande – jusque là point de repère de l'ensemble du prolétariat européen – aurait exprimé son étonnement et son incrédulité. Un grand rendez-vous historique est manqué. Le désarroi des masses est énorme. Les courants internationalistes restent isolés et dans l'impossibilité de renverser la situation. A l'exception de la Russie. En effet, " quelque chose de nouveau " entre en scène " à l'est ". La Révolution d'octobre et les épisodes de fraternisation entre les troupes sur le front oriental deviennent l'exemple à suivre. Ce n'est pas un hasard. L'exception russe était due à la rupture précoce de Lénine et des bolcheviks d'avec les réformistes. Son analyse de l'impérialisme, du social-impérialisme et ses bases sociales dans l'aristocratie ouvrière – corrompue par les miettes de superprofits – explique la dynamique objective de la trahison social-démocrate. Le retard de la rupture avec les réformistes empêche les internationalistes allemands et de l'Europe de l'ouest de suivre l'exemple russe. La révolution reste isolée. Sur le côté oriental, elle accélère objectivement le développement de l'Asie, en amorçant les luttes de libération nationale dans les pays arriérés. Sur le côté occidental, elle ne trouve pas l'alliance naturelle avec le prolétariat le plus important et le plus avancé politiquement du monde : le prolétariat allemand. Pour cette raison, en Occident, la révolution doit reculer devant une contre-révolution interne qui, malheureusement, en vole traîtreusement le langage, les symboles et les drapeaux : le stalinisme. Pendant des décennies, le capitalisme d'Etat oriental se présente comme socialisme voire comme communisme. Mais finalement l'histoire a réclamé des comptes. La " rupture du maillon le plus faible de la chaîne impérialiste " se réfère à l'immense " crise de déséquilibre " représentée par une super-structure encore tsariste du développement capitaliste en Russie. En effet, la social-démocratie n'a même pas essayé de limer le maillon le plus fort, le maillon allemand ; au contraire, elle l'a renforcé, en déployant le prolétariat aux côtés de sa propre bourgeoisie. C'est là l'échec historique du réformisme, un échec qui n'admet pas d'appel. La question historique et politique centrale demeure la trahison de la social-démocratie en 1914. Comment cela a pu se produire ? Quelles en ont été les conditions ? Quelle la dynamique ? Comment peut-elle justifier sa trahison devant les masses ? C'est en répondant à ces questions que le travail de Paul Frölich prend toute son épaisseur. Internationaliste, connu pour sa superbe biographie de Rosa Luxemburg, Frölich nous offre une chronique politique autant sévère que documentée de ces événements. Depuis les causes de la guerre (l'impérialisme, le colonialisme, le militarisme) et les positions internationalistes et antimilitaristes de la IIe Internationale, jusqu'au " triomphe de la folie " déclenché le 28 juin 1914, à Sarajevo, par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône autrichien, par les nationalistes bosniaques. De la social-démocratie impériale du 4 août (date du premier vote au Reichstag sur les crédits de guerre), à la paix sociale imposée grâce aux syndicats et à la suspension des lois de protection des travailleurs. Sur ce terrain, les dirigeants sociaux-démocrates vont même au-delà des requêtes du patronat, allant jusqu'à abolir les célébrations du Premier mai. Depuis les luttes de classe qui ont eu lieu en dépit de tout cela, au courage de Karl Liebknecht qui, lors du procès politique contre lui, s'érige en juge du gouvernement et de la bourgeoisie allemands. Liebknecht est condamné à quatre ans et un mois de prison et à six ans de privation des droits politiques. Une condamnation qui contribue à faire pousser des ailes aux radicaux de gauche et au groupe Spartakus, malgré l'emprisonnement à plusieurs reprises d'autres dirigeants du calibre de Rosa Luxemburg et Franz Mehring. On en arrive ainsi à la crise finale et aux révoltes de masse, à savoir à la débâcle politique et militaire de l'impérialisme allemand. Dans son travail, l'auteur ne saisit pas toujours entièrement les limites de l'action politique de la gauche social-démocrate (voir chapitre 3, l'allusion à " la grève générale politique de masse ", une thèse chère à Rosa Luxemburg). Dans le même chapitre, Frölich fait référence à la " thèse erronée d'Engels " contre l'insurrection et en faveur d'une action respectueuse des lois. De toute évidence, il ne savait pas que l'introduction de 1895 d'Engels aux Luttes de classe en France de 1848 à 1850, de Marx, avait été grossièrement falsifiée par l'élimination de plusieurs morceaux, et qu'elle avait été publiée à l'époque sous cette forme domestiquée dans le Vorwärts. C'est Karl Kautsky qui avait refusé à Engels la publication du texte complet. Mais, dans l'ensemble, le texte de Frölich est très valable. C'est une fresque fascinante du grand drame historique dans lequel les masses anonymes, trahies et trompées, sont envoyées à l'abattoir. Un massacre que l'auteur estime à hauteur d'environ 35 millions de victimes, en comptant, dans les différents pays, la chute de la natalité, les morts au front et les victimes des famines et des difficultés de toutes sortes à l'intérieur. Nous sommes certains que, en parcourant ces pages, aujourd'hui encore, même le lecteur politiquement engagé et non dépourvu de culture historique sera pris d'étonnement, d'indignation et, peut-être, de colère. C'est bien qu'il en soit ainsi. La force que la social-démocratie allemande aurait pu déployer contre la guerre et contre sa propre bourgeoisie est impressionnante : des centaines de milliers de membres du Parti, quatre millions d'électeurs, 110 représentants au Parlement ainsi que de nombreux journaux ayant une large diffusion parmi le prolétariat, ce à quoi il faut encore ajouter les organisations syndicales et les coopératives. Mais Frölich documente la progressive diffusion – dès avant le déclenchement du conflit – de positions opportunistes, social-impérialistes et colonialistes au sein du Parti et parmi ses cadres syndicaux. Il en analyse aussi ponctuellement les formulations et les prétentions théoriques, souvent basées sur la " défense des intérêts nationaux ". A une époque telle que la nôtre, caractérisées par des processus de renationalisation, par le localisme et le racisme, il s'agit là d'une leçon précieuse. Le bruit de la campagne en faveur de la guerre est assourdissant. Les journaux surchauffent les esprits. La chasse à l'étranger est lancée. Les chants de guerre accompagnent le départ des troupes : " A chaque balle, un Russe / A chaque coup de baïonnette, un Français / A chaque coup de pied, un Britannique ! " Parmi ceux qui vocifèrent, il y a aussi de nombreux travailleurs socialistes, entraînés dans le tourbillon. Une autre leçon à retenir. Le chapitre sur la guerre en tant qu'" affaire " est instructif. " Business as usual ", écrit Frölich au tout début du chapitre. Il explique les diverses méthodes par lesquelles " l'or était distillé à partir du sang humain ". Il documente aussi l'extraordinaire multiplication généralisée des profits, la grande arnaque financière de Daimler Motoren Werke à Stuttgart, les menaces de sabotage de cette même Daimler, les dons intéressés à la Croix-Rouge, les sociétés par actions de la bienfaisance. Parmi les autres exemples, le libéralisme commercial paradoxal et effronté de Thyssen qui, en pleine guerre, vend des boucliers à l'armée allemande à 117 reichsmarks la pièce, et à 68 reichsmarks au gouvernement néerlandais. Les hommes de confiance des grands industriels deviennent les conseillers des bureaux gouvernementaux. Les épisodes d'escroquerie que relate Frölich sont nombreux. Les impôts de guerre se répercutent principalement sur la consommation de masse. Le livre contient beaucoup d'affirmations qui font réfléchir. Rappelons-en deux. " Regardez le monde tel qu'il était avant la guerre, et vous verrez que c'était un monde qui était fait pour la guerre ", écrit Frölich au début du texte. Il parle d'économie mondiale, de concentration du capital, de blocs de puissances, d'armements, de partage des marchés... Si l'on fait une comparaison, comment le monde d'aujourd'hui se présente-t-il ? " Pour nous, aujourd'hui, il est clair que les deux questions que constituaient le maintien de la paix et la révolution, n'en faisaient qu'une. Lutte contre la guerre voulait dire lutte de pouvoir contre la bourgeoisie dans tous les pays, autrement dit lutte révolutionnaire. Aujourd'hui, il est tout aussi clair pour nous que la lutte révolutionnaire présuppose certaines conditions spirituelles, morales et organisationnelles. " Et encore : " Le désarmement était une utopie. A tout moment, il était possible d'en contourner les effets en créant de nouveaux moyens de guerre. " La critique de Frölich à l'égard des positions de Karl Kautsky est ponctuelle. Ce dernier imaginait un capitalisme sans l'impérialisme et sans politique de puissance. Une lutte véritable pour la paix et contre le militarisme n'est possible qu'à la condition d'être une lutte contre le capitalisme. En conclusion de son livre, Frölich affirme qu'il ne voit pas la paix dans l'avenir de l'Europe : " Certains Etats se sont effondrés. Sous les ruines de la guerre mondiale gisent les cendres des vieilles monarchies. Le monde a été partagé de manière différente. La France se considère comme la première puissance du continent européen, les Etats-Unis comme la première puissance du monde. Certains Etats impérialistes ont été détrônés. Les colonies ont fait un grand pas en avant sur la voie de leur libération. L'Allemagne et l'Autriche sont devenues elles-mêmes des colonies. ... Les peuples se sont laissés entraîner au massacre de masse dans le but de renverser le militarisme allemand qui menaçait tout le monde. Ce but "élevé" est atteint, et le monde, plus sinistre que jamais, regorge d'armements. Avant la guerre, les armées comptaient sept millions d'hommes ; elles en comptent onze millions après la guerre. ... On dit que ce sera la dernière guerre. La Société des Nations existe désormais. Les tribunaux d'arbitrage sont mis à contribution. Les peuples sont unis sur le papier par de sacro-saints traités qui n'engagent à rien. En vue de la prochaine guerre, les techniciens et les chimistes se mettent au travail et les Etats s'arment. ... Et pourtant ! La bourgeoisie s'est elle-même porté le coup le plus terrible en déclarant cette guerre. Dans l'immense empire de l'Est, la classe de l'avenir a déjà triomphé. Les vieilles puissances capitalistes sont grosses de la révolution. Et si aujourd'hui la bourgeoisie, dix ans après ce maudit 4 août, cherche encore une fois à prêcher la conciliation des classes en vue de l'extermination des peuples, alors retentira le cri de Karl Liebknecht, répété par des millions de voix : Contre la guerre, révolution ! " Les choses ne sont pas allées comme Frölich l'espérait. L'erreur de 1914-1918, sous d'autres formes, a déjà été répétée en 1939-1945. Elle ne doit plus se répéter. Voilà pourquoi elle doit être connue.

05/2014

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Sciences politiques

Gilchrist Olympio et la lutte pour la libération du Togo

Le professeur Amouzou Essè, sociologue du développement, a choisi d'écrire sur les leaders des partis politiques de son pays. Dans ce contexte, il a réalisé plusieurs interviews avec Gilchrist Olympio, leader de l'Union des forces du changement au Togo. Dans le présent ouvrage, l'auteur, après avoir relaté les expériences qui ont meublé la vie de ce personnage politique, s'est livré à un compte rendu des entretiens qu'il a eus avec les différentes composantes de la société civile togolaise pour recueillir leurs avis sur la personne de Gilchrist Olympio et ses activités politiques. Plusieurs pays en Afrique noire sont à la recherche d'hommes politiques pragmatiques qui savent initier le développement par des actions concrètes dénudées de théories politiciennes sans lendemain. La misère matérielle qui affecte les populations depuis la période des indépendances oblige les communautés à réagir et à se mobiliser pour l'avènement de régimes démocratiques réellement soucieux de l'amélioration de leurs conditions de vie. Au Togo, force est de constater que la majorité des opposants fondent leurs espoirs sur cet homme dont l'image et la détermination pour endiguer la pauvreté leur inspirent une totale confiance.

01/2010

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Sciences politiques

Le boycott, moyen de lutte multiforme. De Lysistrata au BDS

L'idée et la pratique du boycott traversent l'Histoire sous diverses dénominations : mise à l'index, embargo, quarantaine, proscription, abstention, etc. L'Irlande de 1 880 retient le terme de "boycott". L'Inde de Gandhi, les Etats-Unis de Luther King, l'Afrique du Sud de Mandela vont nous accoutumer à cette pratique. Aujourd'hui, c'est le SOS (Boycott, désinvestissement, sanctions) qui déferle à travers le monde ; dirigé contre le gouvernement israélien, il a pour but, à l'initiative de 170 ONG palestiniennes, de mettre fin à l'occupation et à la colonisation de la Palestine, au blocus de Gaza, de faim reconnaître le droit fondamental des citoyens palestiniens d'Israël à une égalité totale, de faire appliquer le droit des réfugiés palestiniens à revenir dans leurs foyers. En France, cette pratique n'est pas formellement interdite parla loi. Cependant, l'appel au boycott peut tomber sous ses coups s'il est considéré "comme un acte discriminatoire ou une entrave à la liberté économique" pour un motif interdit par la loi, en l'occurrence "l'appartenance à une nation" ; les accusations d'"incitation à la haine raciale et à l'antisémitisme" sont également portées contre des militants, et ce individuellement. Mais on ne réussit pas un boycott seul ; son succès dépend de son articulation avec le collectif Cependant, les producteurs ne possédant plus la force de pression d'autrefois, un contrepouvoir de la société civile fondé avant tout sur les consommateurs et les usagers peut-il apparaître ? Ce contre-pouvoir s'appuierait sur l'ensemble des citoyens organisés de façon horizontale, antibureaucratique et antihiérarchique. Si le capitalisme peut licencier sans trop de souci les producteurs, grévistes ou non, les multinationales ne peuvent pas licencier les consommateurs...

03/2019

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Biodiversité, nature

Jardins des Vaîtes. Une lutte pour le vivant à Besançon

Cet ouvrage, paru en mars 2021, est issu du travail et de la réflexion collective de l'association "Les Jardins des Vaîtes". Récit du combat pour la sauvegarde de 34 hectares de jardins, zones humides, espaces naturels et maraîchers des Vaîtes, contribution au débat public qui entoure le projet de construction d'un écoquartier, il illustre un exemple concret de lutte pour le vivant. Comme jadis à Besançon des travailleur-euses de l'horlogerie ont porté haut et fort le combat pour une vie digne dans une société égalitaire et autogérée. la mobilisation citoyenne pour protéger de la bétonisation la zone naturelle et cultivée des Vaîtes, en plein coeur de la ville, questionne notre relation au vivant et la place de l'humain dans son environnement s'il ne veut pas disparaître avec lui. Elle dessine les formes d'organisation d'un "habiter autrement" la ville, qu'expérimentent aussi d'autres mouvements de résistance aux Grands Projets Inutiles et Imposés en France et dans le monde.

03/2021