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Homophobie

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Littérature française

Tu n'as pas tellement changé

En 2013, pendant les manifestations contre le "mariage pour tous", la pasionaria Frigide Barjot s'est beaucoup prévalu de son premier amour. Comment pouvait-elle être homophobe puisqu'elle avait adoré, des années durant, un jeune homme qui se refusait à elle ? L'argument revenait à longueur d'interviews, à la limite de l'instrumentalisation : puisque les morts ne parlent plus, on peut les ventriloquer. Ce jeune homme était homosexuel et a été emporté par le sida en 1995. C'était le frère cadet de Marc Lambron. L'écrivain, s'il n'a rien à répondre à Frigide Barjot, peut du moins restituer par la plume un profil et témoigner d'un passage. A quelques mois de la disparition de son frère, il avait rédigé un livre en forme de portrait pour un adieu, ce que l'on appelait autrefois un "tombeau". C'est ce texte qu'il a souhaité rendre public aujourd'hui, dix-neuf ans après la disparition d'un être dont le souvenir vacille entre mémoire et oubli, à la merci des causes du temps. Intouché, ce récit de deuil tente de fixer l'image d'un homme dont la vie brève n'a pas épuisé l'énigme : un Orphée fraternel va quérir l'ombre d'un double évanoui qu'il a accompagné jusqu'à sa fin. C'est un livre pudique et déchirant, comme venu de l'autre côté du temps, où l'on tente d'affronter avec des mots les silences de la mort.

01/2014

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Sociologie

Les chrysanthèmes roses. Homosexualités masculines dans le Japon contemporain

Les Chrysanthèmes roses, première analyse anthropologique de l'homosexualité masculine dans le Japon contemporain, basée sur une étude de terrain, propose une vision décapante, explicitement située hors des sentiers battus de la japonologie. Au Japon, l'homosexualité se trouve déconnectée de la réalité quotidienne habituelle, appartenant aux domaines de la fiction. L'aspect caricatural de son image médiatique peut rendre compte de la non-visibilité sociale des gays. La façon d'appréhender l'homosexualité masculine se décline selon un modèle à trois composantes. D'abord, une culture ancienne de comportements homoérotiques, sur laquelle se greffent discours et attitudes liés à l'homosexualité. Ensuite, une culture importée d'Occident au XIXe siècle, homophobe, qui rejette à la fois les comportements homoérotiques et l'identité gay, selon des arguments médico-légaux, voire moraux. Enfin, depuis les années 1970, une culture issue du mouvement de libération homosexuelle, boycottée par les médias. Les gays trônent au milieu, avec le placard, vers lequel les poussent médias, parents et mariage, et hors duquel les tirent activistes, mouvement de libération et droits humains. La structure sociale hétérocentrée et reproductiviste s'imposant en modèle, il s'avère difficile de créer des structures fédératrices, une marche des fiertés, des groupes de lobbys. On peut penser qu'il n'existe pas de réelle composante identitaire homosexuelle, au sens occidental, concrète et séparée d'une majorité hétérosexuelle. Le Japon se cherche une "3e voie" entre revendication occidentale et homoérotisme pré-meijien, avec moult compromis et doutes, le plus grand défi auquel font face les homosexuel(le)s japonais(es) actuellement.

10/2011

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 26 : Ce qui s'est vraiment passé à la conférence de Durban

Un pli homophobe général, étonnant, assez comique : l'homosexuel, ce serait Verlaine, pas Rimbaud. Alors que, bien sûr, c'est plutôt, si j'ose dire, l'inverse. Est-ce le schéma du " vieux pédé " ? Verlaine était marié, il a fait des enfants. Laurent Dispot. Personne n'est strictement arabe, indien ou persan. Nous sommes tous, qu'on le veuille ou non, des Occidentaux. Daryush Shayegan. Les soldats américains ont détruit les deux ennemis jurés de l'Iran, Saddam Hussein et les talibans. En somme, l'encerclement de l'Iran par les États-Unis a élargi le champ de manœuvre des Iraniens. Olivier Roy. Il y a ces voix de l'exil : les intellectuels, les écrivains, les artistes, et les autres. Ils sont les dépositaires d'un Iran qui, d'Omar Khayyam, de Tahereh Gorrat Al-Ain à Sadegh Hedayat et Abbas Kiarostami, n'a cessé défaire rêver les hommes libres. Lila Azam Zanganeh. " Voilà des années, à Téhéran, que nous lisons des romans étrangers révisés, tronqués, et cela ne changera pas. Alors pourquoi faire tant d'histoires ? " Naghmeh Zarbafian. L'islam n'est pas synonyme de terreur ou de violence. Si quelqu'un est tué au nom de l'islam, cette religion a été invoquée à tort. Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix. Ce pacte de transparence entre Laure et Bataille impliquait la lassitude de celui-ci. Comment atteindre, en effet, l'absolu de l'abjection - cette province du sacré - auprès d'une femme à qui l'on dit la vérité ? Jean-Paul Enthoven.

09/2004

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Sociologie

J'irai danser à Orlando

Pulse, 12 juin 2016. Quarante-neuf morts sur la piste de ce night-club de Floride. Quarante-neuf garçons et filles qui voulaient seulement danser, abattus pour avoir commis le crime d'être homosexuels. Tous ne l'étaient pas, d'ailleurs, mais tous en étaient coupables selon le meurtrier, qui a cette nuit-là perpétré le premier assassinat de masse homophobe de l'histoire. Philippe Corbé, correspondant de RTL à New York, prend aussitôt un avion pour Orlando. Cet acte si révélateur d'une violence contemporaine déchaînée le bouleverse. Il veut voir. Il va voir. Il voit. Et voici un récit aussi implacable qu'émouvant. A la relation de ce qu'il observe et entend, de la solidarité la plus touchante aux déclarations les plus agressives, du désespoir des uns aux rumeurs des autres ("l'assassin serait homosexuel", comme si c'était un argument contre les victimes), il mêle des souvenirs de jeunesse, se remémorant les tyrans de cours de récré, les ferme ta grosse gueule pédale, les hargneux, tous ceux qui veulent écraser les espoirs de bonheur, à commencer par ces lieux tranquilles, d'Orlando à Paris, de Sydney à Beyrouth. "Quartier gay", cela veut simplement dire des refuges pour retrouver des semblables. Et c'est bien pour cela que ceux qui s'y rendent sont menacés. Ce que leurs ennemis veulent anéantir, c'est toute possibilité d'amour. Sous les pulsations de la musique couvent les pulsations de la haine. J'irai danser à Orlando est le premier livre sur cette tuerie dans une Amérique devenue ivre de destruction.

05/2017

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Littérature française

La soutane noire

" C'est du pur Oronos ", diront ceux qui ne l'ont pas en grande estime. C'est-à-dire ?? Que ça va dans tous les sens, depuis l'irruption de la maléfique harde de sangliers jusqu'à une étrange et lumineuse célébration d'obsèques à Urdos, en passant par Jérusalem, Paris, et l'enceinte d'un Temple mystérieux en des lieux inconnus. L'auteur a de l'imagination. La maîtrise-t-il toujours ?? Un certain talent d'écriture ?? Chacun appréciera. Le récit développe les agissements d'une Eglise homophobe et criminelle, soutenue par un nouveau clergé rétrograde et omnipotent, portant soutane noire opaque, et par un autre clergé ??? peut-être local ??? ? ? gêné d'avoir à s'exhiber dans cette soutane. On trouve la solution. De sorte que les deux clergés peuvent collaborer dans une pensée commune fondée sur les enseignements du Concile de Trente (1545-1563) ? à l'aube du XXIe siècle Solution heureuse et fatale. Tout ceci se passe dans un Pays situé dans un Grand Pays. Cherchez sur une carte. Pour ceux que ne rebutent pas les méandres du texte, cette fable ? qui n'est après tout qu'une fable, avec parfois des allures de polar ? a certainement une " morale " que beaucoup refuseront d'entendre, tout simplement parce qu'elle est gênante. Et que dans l'Eglise catholique on n'aime pas les questionnements. Pour ma part j'aime qu'on m'aide ou qu'on m'oblige à me poser des questions. C'est pourquoi j'ai suivi l'auteur et apprécié.

07/2018

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Actualité politique France

Le cas Zemmour. Comment en est-on arrivé là ?

Eric Zemmour, un homme doublement condamné par la justice pour discrimination raciale et haine religieuse, un polémiste qui révise l'histoire de France pour la faire coller à ses obsessions, un provocateur qui multiplie les sorties de nature raciste, sexiste, homophobe, est donc candidat à l'élection présidentielle de 2022. Au-delà de l'indignation ou de l'effroi légitimes qu'il suscite, une question s'impose : comment en est-on arrivé là? Noël Mamère et Patrick Farbiaz, déjà auteurs en 2014 d'un vigoureux Contre Zemmour, ont décidé de revenir sur "le cas Zemmour" à partir de cette question et de celles qui en découlent : sur quel terreau Eric Zemmour a-t-il prospéré? De qui sert-il les intérêts ? Comment son ascension a-t-elle été facilitée ? De quelle manière son discours déteint-il sur l'ensemble de la parole politique ? Son pari de la réunion des droites peut-il réussir ? N'est-il qu'un feu de paille ou l'expression d'une régression inquiétante ? Eric Zemmour arrive à un moment où le fond de l'air n'a jamais été aussi brun, comme l'expliquent les auteurs. Des premières révolutions conservatrices au trumpisme, ils décortiquent les inspirations du candidat d'extrême droite. A ce bric-à-brac idéologique, ils opposent un récit fondé sur le partage et le vivant, le commun et la solidarité, pensé à la fois comme un manuel de résistance et un antidote à ce projet mortifère qui plongerait la France dans le chaos.

01/2022

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Essais

L'aventure du divan. Ma vie de psychanalyste

La psychanalyse aujourd'hui n'a pas toujours bonne presse. "Trop longue, trop chère, est-elle seulement efficace ? ..." On lui oppose des techniques plus performantes, faisant du bon vieux divan de Freud un accessoire désuet. Qu'on l'idolâtre, qu'on l'enterre ou la méprise, elle n'indiffère pas. Sophie Cadalen ne prétend pas défendre la psychanalyse, elle ne rejette pas les autres méthodes : il y a diverses façons d'aborder l'humain, d'accompagner et d'alléger sa souffrance. Mais, après des années de pratique, elle reste convaincue de la puissance du travail psychanalytique, et ne cesse d'être surprise par les effets du divan. Dans cet ouvrage, elle a souhaité raconter l'irracontable des parcours psychanalytiques, parler de ses débuts, de ses rencontres, de ses réussites comme de ses échecs. Avec un franc-parler et un humour qui rendent ce livre passionnant et jubilatoire, Sophie Cadalen évoque ses patients : le jeune homme qui l'endormait en séance, la femme qui ne disait rien, celle qui affirmait être la plus belle, le gay homophobe, les patients "trop" charmants ou très désagréables. Elle aborde aussi la question de l'argent en thérapie, des traumatisés des attentats, des victimes du confinement, du fameux "transfert", de la puissance des mots, des succès inattendus... Ce livre salutaire, d'une grande richesse humaine, ne manie aucun jargon ni aucune langue de bois. Sophie Cadalen dit les audaces de ceux qui s'aventurent sur le divan pour se libérer, pour être des sujets désirants. Pour vivre.

02/2024

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Sociologie

L'internet de la haine. Racistes, antisémites, néonazis, intégristes, islamistes, terroristes et homophobes à l'assaut du web

Dans une démarche d’information et de sensibilisation, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) publie annuellement, depuis 1990, un rapport sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie remis au Premier ministre. Avec ce rapport, la France dispose d’un précieux outil d’analyse permettant d’une part la prise de conscience des mutations de notre société et, d’autre part, des évolutions de l’action publique. Depuis l’année 2000, La CNCDH a confié à l’historien Marc Knobel le soin de présenter une étude annuelle sur le développement des appels à la haine et à l’exclusion sur Internet. Les rapports de Marc Knobel analysent l’impact des sites faisant l’apologie du terrorisme, du négationnisme, du néonazisme, de l’homophobie et des radicalismes religieux, dont certains vont jusqu’à appeler à la guerre « sainte » sur le Net. Le ton est grave et les descriptions minutieuses. Les études de ce spécialiste montrent qu’une haine dépassant l’entendement est instillée régulièrement à travers ce média. La permissivité dans ce domaine se nourrit de la lassitude et de la défection de ceux qui, dans le monde politique ou associatif par exemple, auraient pu réagir pour tenter de changer le cours des choses. Aussi, au nom de la liberté d’expression, la diffusion de nombreux contenus illicites sur Internet est, si l’on peut dire, passée dans les moeurs. Beaucoup s’en indignent mais, en ce début de XXIe siècle, cela a fini par faire partie du paysage de la Toile. De fait, la CNCDH doit rappeler et renouveler chaque année la recommandation de créer un observatoire du racisme, de l’antisémitisme de la xénophobie et du rejet de l’autre sur Internet, avec une plate-forme spécifique de signalement. Ce livre reproduit intégralement les rapports établis par Marc Knobel, historien, chercheur au Crif, à l’intention de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, jusqu’à l’année 2011.

05/2012

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Sciences politiques

Rapport contre la normalité

Les manifestations très agressives autour du " mariage pour tous " auront révélé la profonde homophobie d'une bonne partie de la population française. L'assez nette distribution des partis politiques concernant ce projet de loi a remis en évidence une relation très forte entre sexualité et politique. En 1971, cette évidence n'en était pas une. Il faut imaginer une France beaucoup plus archaïque dans ce domaine, beaucoup plus homogène et moins diversifiée dans la représentation qu'on lui impose et qu'elle se doit de donner d'elle-même. Mai 68 fut l'expression d'un refus collectif de cette paralysie organisée de l'imagination : cette société était plus diverse qu'on ne le lui donnait à penser. Très vite, des voix féministes puis homosexuelles se lèvent pour ne pas laisser la 'réalisation de leur espoir de libération (la Révolution) aux seuls hommes hétérosexuels. C'est le cas du Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire dont voici le manifeste très inspiré par le mouvement " provocateur," de l'Internationale situationniste créé par Guy Debord. Ce mouvement proposait une stratégie qui avait tout pour plaire aux futurs gays exacerbés : interventions spectaculaires, détournement d'oeuvres artistiques, souvent érotiques, politisation générale et inversions épistémologiques. On retrouvera la même veine dans les six numéros de la revue Le Fléau social (1972-1974) dirigée par Alain Fleig (groupe 5 du FHAR) ainsi que dans celui de la revue Recherches de mars 1973 intitulé " Trois Milliards de Pervers - Grande encyclopédie des Homosexualités ". Près de 40 ans plus tard, la réédition de ce texte devenait éminemment utile et nécessaire. Il peut en effet, recontextualisé, servir l'histoire des mouvements queers préoccupés d'hégémonie, d'impérialisme, de luttes de classes, de genre et de sexualité, d'hétérosexisme, d'immigration, d'homonationalisme, d'intersectionnalité en résumé, mais aussi de plaisir et de sexe : une approche que le FHAR désignait alors comme une " conception homosexuelle du monde ".

06/2013

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Littérature française

Histoire de l'amour et de la haine

Voici sept personnages à un moment de l'Histoire de France, qui s'ouvre avec les premières manifestations contre le "mariage pour tous" à Paris et s'achève avec les dernières. Il y a Ferdinand, garçon de vingt ans qui souffre de la vulgarité de son père, le député Furnesse, vedette homophobe des médias et fier de l'être ; Armand et Aron, qui vivent en couple et partagent un grand appartement avec Anne, belle et victime de sa beauté ; Pierre, grand écrivain qui n'écrit plus et entreprend une histoire d'amour avec Ginevra. Et bien des personnages secondaires, tous apportant leur voix à ce concert de l'amour et de la haine qui a retenti dans la ville pendant ces quelques mois. La profonde originalité de ce grand roman réside dans sa construction : il se présente comme une succession de thèmes (amitié, amour, sexe, beauté, héros, objets.) subdivisés en chapitres (enfance, mères, taxis, chaussures, dimanches, sympathie.), eux-mêmes partagés en deux parties : la première, de pure fiction, où l'on suit les personnages et leurs aventures, et la seconde, de réflexions, pensées et remarques qui donnent à l'intrigue tout son sens historique, littéraire, esthétique.Que s'est-il passé dans cette période ? Quel esprit est entré dans Paris, apparemment si contraire à ce qu'était Paris ? Comment des vies sont-elles vécues à un moment où explose une haine qui veut la destruction de la vie ? Comment un événement historique traverse-t-il et transforme-t-il les hommes ? Telles sont les questions que pose ce livre qui marque le retour au roman de Charles Dantzig après Dans un avion pour Caracas (2011).

08/2015

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Critique littéraire

Roger Peyrefitte et ses Arcadies

Roger Peyrefitte (1907-2000) fut un écrivain célèbre et sentant un peu le soufre. Si son oeuvre traverse actuellement un purgatoire, tout le monde connaît au moins le titre de son premier livre : Les Amitiés particulières, prix Renaudot 1944. Son thème devait conduire le romancier à devenir le parrain d'Arcadie, revue "littéraire et scientifique", dédiée à la "défense et illustration de l'homosexualité", qui parut de 1954 à 1982, dans le contexte d'une France homophobe. Et il avait choisi soigneusement le nom de cette publication. Par référence au mythe paradisiaque de l'Arcadie de la Grèce antique. En souvenir des Académies lettrées d'autrefois et, singulièrement, de l'Académie des Arcades. Et en clin d'oeil à Akadémos, le premier mensuel homophile français. L'entreprise d'Arcadie, le titre à comprendre comme un calembour-valise, était donc d'accord avec les centres d'intérêt personnels d'un chantre de l'amour et de la culture au masculin. Sous un dehors évoquant les bergerades champêtres, Roger Peyrefitte avait rêvé d'une Académie littéraire. Jean Cocteau était de l'aventure mais Marcel Jouhandeau la condamna, Julien Green ne fut pas élégant à l'endroit du projet si Marguerite Yourcenar l'honora d'avis intelligemment critiques. Et, Arcadie une encyclopédie à cahiers mensuels et, en son temps, un bulletin de soutien aux dissidents sexuels, les livres de son parrain ne furent pas sans connexions avec les travaux de l'institution - qu'il s'agisse des Clés de Saint-Pierre, de L'Exilé de Capri, de L'Illustre Ecrivain ou d'une fameuse trilogie sur Alexandre-le-Grand.

12/2012

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Thrillers

Trois petits cailloux noirs

Dans ce roman, chaque meurtre ouvre sur un nouvel aspect de l'enquête, révélant des hypothèses au suspense savamment entretenu, entre suspicion d'assassinat politique, de crime homophobe ou d'exécution à caractère social. Mais le dénouement est encore plus inattendu puisqu'une autre série de crime survient, signée par un nouveau tueur. Sur un banc public à l'ombre de grands arbres, en plein jour, un professeur d'université à la retraite est subitement attaqué et tué par un commando de quatre individus masqués, équipés de batte de baseball. Règlement de compte politique ? Vengeance personnelle ? Haine aveugle ? L'inspecteur Vincent Dreyer et son collègue Gilles Bonnard sont chargés de l'enquête. Un second crime tout aussi sordide survient bientôt, lui aussi commis dans un parc de la ville : la victime est une actrice de théâtre anciennement très en vue dans les milieux culturels bourgeois. Une psychose se répand alors comme une traînée de poudre : qui sont ces tueurs qui signent leur crime d'un mystérieux acronyme ? Est-ce un hasard s'ils s'en prennent ainsi à des personnes âgées qu'ils exécutent dans l'espace public ? C'est alors qu'un mystérieux SDF entre en scène pour tenter de prendre la police de vitesse, stopper l'hémorragie et venger les deux premières victimes. Dans ce second volet d'une trilogie qui voit son héros, l'inspecteur Vincent Dreyer, s'attaquer à nouveau aux pires incarnations de la folie meurtrière, Christian Lanza nous emmène une fois encore dans les méandres surprenants d'une enquête pleine de rebondissements, et nous interroge sur la place réservée aux plus vulnérables dans notre société.

04/2024

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Actualité et médias

Brésil. Voyage au pays de Bolsonaro

C'est avec la promesse de soigner les grands maux du Brésil, la violence et la corruption, que Jair Bolsonaro, ouvertement misogyne, raciste, homophobe et nostalgique de la dictature, a réussi à séduire les Brésiliens en 2018. Un vent de dégagisme l'a porté à la tête de la première puissance économique d'Amérique latine. Depuis, le "Trump des Tropiques" , soutenu par les pro-armes, les évangéliques et les grands propriétaires terriens, a multiplié les provocations jusqu'à pulvériser les usages de la diplomatie. Malgré la gestion désastreuse de la crise sanitaire liée à l'épidémie de la Covid-19, des inégalités aggravées par une économie qui patine, un chômage qui grimpe, l'escalade de la déforestation, sa popularité ne faiblit pas. Quel est donc le mystère Bolsonaro ? Quels sont ses échecs et ses réussites ? Qui parvient à l'influencer, ses fils ou les militaires ? Des réformes ont été lancées, mais le risque d'une nouvelle récession, la seconde en cinq ans, est réel. Pourtant, la préoccupation principale du président ultra-conservateur reste les élections de 2022. D'ici là, son clan pourrait être rattrapé par les affaires... Cette vaste enquête plonge dans les coulisses du pouvoir, dans l'entourage présidentiel aussi bien que chez ses détracteurs. Etayée par de nombreux témoignages, elle dessine le bilan des deux premières années du mandat Bolsonaro et nous offre le portrait d'un pays fracturé, une photographie pleine de contrastes de la société brésilienne. Journaliste, Virginie Jacoberger-Lavoué a commencé sa carrière par le reportage de guerre en Afghanistan. Rédactrice en chef (Art de vivre) chez Valeurs Actuelles, elle couvre l'actualité politique du Brésil depuis dix ans. Elle a signé en 2016 Ils sont fous, ces Brésiliens !

01/2021

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Littérature érotique et sentim

Les roses de Cherokee Tome 2 : 1997

"Et que deviendrions-nous, après ? Lorsqu'il ne resterait de cette étreinte, que les cendres de nos corps éparpillées. ". . En 2018, Emy Callaghan retrouve son bureau à R. L. Reading et ouvre enfin le quatrième des six carnets vieux de plus de vingt ans... En 1997, Angel et Jay vivent dans le Massachusetts, à plus de mille kilomètres de Harrison et du clan Mitchell. Jay s'est lancé dans l'écriture de son premier roman. Angel rachète de petites librairies sur le point de faire faillite. Une journée après l'autre, ils inventent un rêve auquel ils n'osaient plus croire, trois ans plus tôt. Aujourd'hui, ils sont ensemble. Et si quelques ombres ternissent parfois leur bonheur, ils les oublient vite. Ils avancent, côte à côte, sur des chemins un peu différents, mais qu'ils savent faire se rencontrer, chaque soir, quand ils se retrouvent chez eux. Ou lors de ces vacances, quand ils partent dans le Vermont profiter de la maison de Maddy et des roses cherokees. Jusqu'au jour où ils devront reprendre la route pour Harrison. Revenir, pour Jay, c'est risquer de voir ressurgir les secrets de son passé. Des secrets qu'il pensait avoir laissé derrière lui, sur les rives de Marlboro Island. Alors qu'Angel s'acharne, avec l'aide de leurs amis, pour ouvrir un centre destiné aux malades du SIDA, alors que la haine conservatrice devient de plus en plus menaçante, et que le clan Mitchell tente de renouer des liens, Jay se bat contre lui-même et essaie de faire taire celui qu'il a été, toutes ces années où Angel était parti. Au fil de ces mots qu'ils continuent d'écrire, au fil de leurs silences qui se briseront sur eux, ils mèneront plus d'un combat à la fois. De mensonges en révélations, entre la peur de la maladie et la violence de l'homophobie, Angel et Jay devront apprendre à tout accepter pour continuer de s'aimer. "Comment expliquer à Angel que pour l'oublier, je m'étais perdu ? Et que pour me retrouver, j'avais abandonné ? "

05/2019

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Actualité politique internatio

Nos Vérités. Mon rêve américain

La vice-présidente Kamala Harris, l'une des femmes politiques les plus inspirantes, raconte son parcours, ses combats et ses vérités. Elle fut la première femme noire et la première femme d'origine indienne à concourir pour le poste de vice-présidente. Et à peine élue aux côtés de Joe Biden en novembre dernier, Kamala Harris est déjà pressentie pour prendre la tête des Etats-Unis en 2024. Face au machisme et à l'entre-soi des campagnes présidentielles menées par des hommes blancs de la génération du baby-boom, Kamala HarrisA ("A fleur de lotusA " en indien) incarne une nouvelle génération de femmes politiques. Son charisme, son naturel, sa franchise et sa volonté implacable sont les qualités qui l'ont faite élire. Fille d'un économiste jamaïcain et d'une chercheuse en oncologie indienne activistes au sein du mouvement pour les droits civiques durant leurs études à Berkeley, Kamala Harris a de qui tenir sa forte inclination pour la justice sociale. Elle a toujours voulu changer la société, défendre la vérité et l'égalité. A 13 ans, elle manifestait déjà contre l'interdiction de jouer sur la pelouse de son immeuble... Cette passion pour la justice, elle la développe durant ses études en science politique et en droit. Entre 2011 et 2017, elle est une procureure générale de Californie intraitable, qui apprend à se faire respecter. En 2017, elle prête serment en tant que sénatrice des Etats-Unis, et apparaît comme l'une des opposantes démocrates les plus déterminées contre Trump et son administration. Dans ce livre, Nos Vérités, Kamala Harris raconte sa famille, son éducation, son parcours, ses engagements, son mariage, et son besoin de vérités. Elle parle ouvertement de tous ces thèmes qui divisent son paysA : le racisme, l'antisémitisme, le sexisme et l'homophobie toujours présentsA ; les inégalités économiques qui ôtent dignité et décence à des millions de travailleursA ; elle s'insurge contre le coût de la santé, contre les brutalités policières et judiciaires... Et clame son désir, puissant, de refaire de son pays une grande nation, unie, une famille.

05/2021

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Romance sexy

Pure Light

Rien ne prédestinait Adam et Saifah à se rencontrer, mais, à la croisée des chemins, entre Londres et Bangkok, ils pourraient trouver bien plus que le rôle de leur vie. Adam savait qu'il n'aurait jamais dû balancer ce coup de poing, mais il est trop tard. Du jour au lendemain, alors qu'il était un jeune acteur très populaire à Londres et à Hollywood, plus aucun réalisateur ne veut de lui. Le public le croit homophobe. Les marques résilient ses contrats les uns après les autres. C'est la déchéance sociale et professionnelle. Aussi, quand son agent lui propose de s'exiler un temps en Thaïlande, pays de ses racines maternelles, il accepte afin de fuir les foudres de l'Occident qui veut sa peau. Saifah n'aspire pas vraiment à être acteur, mais les petits rôles payent ses études de photographie. Puis son agente lui dégotte le rôle principal d'un nouveau drama : Pure Light. Un rôle délaissé par Prince, un autre acteur dont il était le meilleur ami... jusqu'au jour où il lui a déclaré sa flamme. Depuis, Prince ne veut même plus lui adresser la parole. Alors pourquoi cette faveur ? Qu'est-ce qu'il y aurait de mal à donner la réplique à cet acteur britannique aux origines thaï débarquant à Bangkok juste le temps du tournage ? Adam et Saifah sympathisent très vite. Ils ont une revanche à prendre sur la vie. Comme on les a traités comme des moins-que-rien, c'est le moment de montrer ce qu'ils ont dans les tripes. De devenir des références que personne ne pourrait plus ignorer. Et s'ils tournaient le boy's love le plus hot de tous les temps ? #slowburn #boyslove et #strangerstolovers --- "La plume de Violette nous fait voyager dans l'univers des dramas thaïlandais et de la culture K-Pop. J'ai adoré les personnages attachants et drôles, mais aussi la romance qui est toute douce et nous donne le sourire pour la journée". Audrey - relectrice éditoriale

01/2023

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Allemagne

Ernst Röhm

La première biographie d'Ernst Röhm, chef des SA et ami de Hitler. La plupart des hauts dignitaires nazis sont immensément célèbres - que l'on songe à Goebbels, responsable de la propagande du Reich, à Goering, chef de la Luftwaffe, ou encore à Himmler, maître absolu de la SS. Au sein de ce triste panthéon, Ernst Röhm fait figure d'illustre inconnu. Pourquoi cet homme, pourtant chef de la section d'assaut paramilitaire nationale-socialiste - la Sturmabteilung (SA) - du début de l'année 1931 à la fin du mois de juin 1934, est-il tombé dans l'oubli ? Soutien de la première heure de Hitler et du NSDAP, Röhm est quelqu'un d'important : dès le début des années 1920, il est l'ami du Führer (il est alors le seul cadre nazi à le tutoyer) et, en novembre 1923, il participe à la tentative de prise du pouvoir à Munich - le fameux " putsch de la Brasserie ". Mais si Röhm est le premier soutien du régime, il en est aussi la première victime. Et pour cause, cet homme dérange : son homosexualité notoire gêne dans un parti profondément homophobe, et son ambition crée bien vite des rivalités dans le cercle rapproché des intimes du Führer. Le chef des SA est donc une cible de choix en 1934 lors de la terrible " nuit des Longs Couteaux ". Mais qui était véritablement Ernst Röhm et, surtout, quelles ont été les véritables raisons de son assassinat ? Etait-il trop ambitieux, comme on l'a longtemps prétendu, ou bien a-t-il été la victime collatérale d'un dessein plus grand ? Par-delà la politique, ses préférences sexuelles étaient-elles réellement les principales causes de ce meurtre ? S'appuyant sur des sources inédites et de première main (notamment des documents privés fournis par le neveu de Röhm lui-même), cette brillante biographie appelée à faire date fait enfin la lumière sur un personnage clé de l'ascension d'Hitler.

08/2023

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Psychologie, psychanalyse

Entre le dit et l'écrit. Psychanalyse et écriture poétique

Lacan dont les écrits et les séminaires sont intrinsèquement noués à la lettre, jouait de l'homophonie entre l'être" et la "lettre". Ainsi il écrivait en 1977 à François Cheng, après avoir reçu son livre L'Ecriture poétique chinoise : " Je le dis : désormais, tout langage analytique doit être poétique ", et répondra " Vous allez donc être le premier analyste-poète "à la demande d'analyse didactique de Joseph Attié. Lacan ouvrait ainsi une question entre parole et écriture qui ne lâcha pas celui qui fut son analysant. Si la lettre est au principe de la psychanalyse et de la poésie, il y a cependant entre l'écriture de l'une et de l'autre, une fracture qui pose question. Dès lors, la littérature analytique est au joint de la rigueur scientifique et de la poésie, tel est son enjeu. En tant que psychanalyste Joseph Attié part du récit du rêve entre parole et écriture. Il ouvre ainsi un nouveau chemin à la voie royale du récit du rêve et poursuit sur le sentier de la parole poétique devenue écriture — celle de Mallarmé, Ponge, Dostoievski et Joyce. Il nous laisse voir comment le bien-dire du poète ne tient pas à la structure de l'inconscient transférentiel tissé de savoir mais à l'inconscient réel sans savoir. C'est ce qui permet au poète de devancer l'analyste, comme nous l'a appris Lacan, puisqu'il avance, lui, sans le savoir inconscient. Ainsi Joseph Attié questionne-t-il poètes et écrivains dans le fil du symptôme et de la sublimation, et se demande si l'oral mène à l'écrit ou l'écrit à l'oral. Il reporte sa question au niveau du discours, dans ce qui de la parole est entendue sur le divan. Que véhiculent les mots, d'amour, de mort, de savoir et de jouissance entre divan et page blanche, là où la lettre attend le poète ? Pratique analytique et poésie relèvent toutes deux de l'indicible, et ce livre l'éclaire d'une nouvelle lumière. Cet ouvrage s'inscrit dans le fil de cette question même, comme un bonheur de lecture d'un analyste-poète.

10/2015

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Littérature anglo-saxonne

Rends-moi fière

"Lorsque apparaît la nouvelle lune, les vagues se font plus bruyantes. Elles s'écrasent sur le rivage, poussées par une force invisible. Thandi s'allonge sur le dos au fond de la coque et les écoute. Elles parlent à son coeur, à la colère qui bout en elle". Jamaïque, petit village de pêcheurs. Une famille ? : la mère, Delores, qui vend des pacotilles aux touristes américains. La fille aînée, Margot, qui ne recule devant rien pour avoir le droit à une autre vie. Et Thandi, encore adolescente, aussi brillante lycéenne que jeune fille en plein désarroi. Trois femmes "? empêchées ? " , à la fois d'être ce qu'elles veulent, mais aussi de faire preuve de tendresse ou de sincérité, au risque de paraître faibles. Or ce qu'elles ont de commun, c'est leur force. Avec ce premier roman, Nicole Dennis-Benn évoque tout à la fois la dynamique explosive des relations familiales et amoureuses, la sexualité, l'homophobie, la prostitution, le racisme, mais aussi la vie de la classe ouvrière jamaïcaine et l'aspect destructeur du tourisme. Un roman magistral. "? Courageux, habile et ambitieux. Les lecteurs de cet important premier roman découvriront sans nul doute la Jamaïque sous un jour nouveau. ? " The New York Times "? Eblouissant. ? " The Guardian "? Un premier roman qui vous étourdit à tout bout de champ. ? " Marlon James "? Dennis-Benn décrit en termes émouvants la façon dont les distinctions et la stigmatisation sociales limitent la liberté individuelle, ainsi que ces compromis qui donnent un frêle espoir de s'en sortir. ? " BBC "? Troublant et superbement élaboré, ce roman magique est l'oeuvre d'une auteure au talent et à l'intelligence remarquables. ? " Kirkus Review "Impossible à oublier... Le style de Dennis-Benn est aussi exubérant que la végétation de l'île... [Elle] sait rendre ses personnages féminins assez complexes pour que chacune des péripéties de son histoire soit crédible". The Boston Globe "[Un] portrait frappant d'une communauté pleine de vie dont tous les membres sont liés et dont chaque acte entraîne des répercussions, et [une] description fournie du processus par lequel la honte transforme le désir en soumission". Publishers Weekly "Un des romans les plus éblouissants de ces dernières années... Une pure merveille". NPR Lauréat du prix Lambda Literary Nicole Dennis-Benn est née et a grandi à Kingston, en Jamaïque. Elle vit aujourd'hui à New York et enseigne à Princeton. Rends-moi fière est son premier roman, déjà disponible aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Brésil et en Corée.

08/2021

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Littérature étrangère

The Picture of Dorian Gray

Le manuscrit original du Portrait de Dorian Gray "Les livres que le monde juge immoraux sont ceux qui révèlent sa propre ignominie". Les éditions des Saints Pères présentent le manuscrit original du Portrait de Dorian Gray. Ce document montre le texte de Wilde ainsi qu'il est initialement écrit, dans sa toute première version. Le lecteur peut à la fois observer l'écrivain aiguisant sa prose et pratiquant une forme d'autocensure bien en amont de la publication, ayant sans doute l'intuition d'avoir franchi quelques lignes rouges sur le plan des bonnes moeurs. Oscar Wilde et la censure Oscar Wilde entreprend l'écriture de ce premier jet de 13 chapitres en 1889. Il est destiné à être publié dans les pages du Lippincott's Magazine, une revue américaine. Celles-ci révèlent le talent de leur auteur, mais aussi un contexte : celui d'une Angleterre prude et homophobe au 19e siècle, que Wilde a conscience de pouvoir choquer avec un tel texte. C'est pourquoi il atténue l'ambiguïté de la relation entre Basil et Dorian - par exemple, lorsque Basil évoque la beauté de son modèle, "beauty" devient "good looks" (allure), "passion" devient "feelings" (sentiments), etc. Certains passages entiers sont barrés, comme des confessions émouvantes et amoureuses de Basil. En avril 1890, Wilde finit son texte et le fait taper à la machine afin de le soumettre à Lippincott's. James Stoddart, le rédacteur en chef, l'accepte tout en redoutant son parfum homo-érotique. Il se met à lui-même censurer Le Portrait de Dorian Gray, effaçant environ 500 mots, dont des phrases entières, comme la tirade de Basil au sujet de son portrait. Le manuscrit du scandale En dépit des nombreuses strates de censure qui ont donné à Dorian Gray la forme de sa publication, le numéro de juillet 1890 de Lippincott's suscite l'hostilité des lecteurs. Les critiques décrient le texte, le décrivant comme "une fiction toxique, dont l'atmosphère étouffante et diabolique abonde d'odeurs de putréfaction morale et spirituelle" écrite à l'attention de "nobles hors-la-loi et petits télégraphistes pervertis" . Directe conséquence de ce tollé : la puissante enseigne WS Smith refuse de vendre le numéro dans ses librairies. Malgré, ou grâce à cette réception scandaleuse qui ne peut qu'attirer l'attention, Wilde commence alors à retravailler et à développer l'histoire, afin de la publier sous forme de livre. Il effectue des changements de structure, imagine d'autres personnages, ajoute 6 chapitres et une sélection d'aphorismes pour préfacer l'ensemble et atténue encore un peu plus les passages décriés. La magnifique confession de Basil à Dorian disparaît alors complètement. Une préface de Merlin Holland Merlin Holland est un spécialiste d'Oscar Wilde et le petit-fils de l'écrivain. Il est l'auteur de plusieurs livres de référence : The Wilde Album (1998), Coffee with Oscar Wilde (2007), A Portrait of Oscar Wilde (2008).

09/2018

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Littérature anglo-saxonne

La fureur de vivre

"La fureur de vivre" est le premier livre de Lauren Hough. Best-seller du New York Times dès sa sortie en 2021, il est acclamé par les médias : Ms Magazine, Oprah Daily, The Washington Post ou NPR, la radio publique américaine. Cate Blanchett (1) bouleversée par le texte et frappée par la puissance de la voix de Lauren Hough prête la sienne pour l'audio et signe une préface inédite pour les Editions du Portrait-préface de comé- dienne débutée avec Emma Watson pour le Steinem-. Dans ce roman d'apprentissage, dans la tradition de la non-fiction narrative américaine, Lauren Hough raconte son enfance dans la secte les "Enfants de Dieu" et son insertion dans la société américaine. Lauren et sa famille sont trimballées d'un continent à un autre, d'un pays à un autre, vivent dans des maisons surpeuplées et connaissent la pauvreté. Dans la secte, les enfants subissent de nombreux abus sexuels lors des "nuits de partage" programmées avec des adultes, sont victimes de "frottements" par des garçons dont le comportement abusif est encouragé et sont forcés à pratiquer le "flirty fishing", c'est-à-dire à coucher avec des Systémites - personnes qui sont dans le système- pour leur extorquer de l'argent à re- verser à la secte - prostitution sainte ! -. A l'âge de 15 ans, elle quitte la secte avec sa mère et son frère pour aller vivre chez sa grand-mère, au Texas, un des Etats les plus conservateurs des Etats-Unis. Très vite, elle rejoint l'armée car elle veut voyager - même l'Arabie Saoudite lui donne envie ! -. La politique du "Don't ask don't tell" (2) l'oblige à dissimuler son homosexualité pour garder son travail. Mais difficile de cacher ce qu'on est. Victime d'homophobie, elle sera forcée de quitter l'armée et verra apposer sur ses papiers "aveu d'homosexualité" . Elle se retrouve alors à Washington D. C. , sans le sou, avec un ami, enchaîne les petits boulots - ba- rista, videuse dans un bar gay, technicienne d'installation de réseaux câblés - et découvre le " "Ca" freu- dien de l'Amérique en sous-vêtements qui se demande s'il a pensé à effacer son historique de recherches" . La fureur de vivre raconte l'Amérique du "make America great again" : le goût des armes, les convic- tions homophobes et anti-avortement - enceinte elle est très heureuse de se retrouver en Californie où l'IVG est pratiquée librement-. Elle met en évidence le récit américain et toutes ses contradictions. Mais surtout : elle raconte les luttes de la psyché de l'être humain qui lorsqu'elle n'arrive pas à matu- rité voit toujours ses instincts primitifs se battre contre ses désirs d'émancipation. Elle aborde ainsi la miso- gynie de ses clients gay ou la violence proférée par ceux qui détiennent la morale et le pouvoir ("car l'Eternel châtie celui qui l'aime, Comme un père l'enfant qu'il chérit") Portée par une écriture directe, pleine d'ironie et d'humour, Lauren Hough embarque le lecteur dans ses différentes vies - à tel point qu'il finit par penser que c'est de la fiction-. Il est projeté au coeur même de l'apprentissage, là où consentement, esprit critique et prises de consciences se révèlent et permettent à l'in- dividu de trouver sa place, d'être présent à soi pour devenir un être agissant et faire quelque chose de sa vie. Une perspective de vie en forme d'appel à l'esprit humain. Ici se situe la puissance de La fureur de vivre, un livre féministe joyeux, enthousiaste malgré tout !

03/2023

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Traduction

J'ai dormi dans votre réputation. Traduire mais les Sonnets de Shakespeare

J'ai dormi dans votre réputation, sous-titré "Traduire mais les Sonnetsde Shakespeare" , réunit douze textes dont dix ont été originellement adressés au public des Laboratoires d'Aubervilliers, en 2019, alors que Pascal Poyet entreprenait la traduction des Sonnets (traduction en cours). Face à l'assistance, Pascal Poyet circulait oralement (sans notes) dans l'espace d'un ou plusieurs sonnets de Shakespeare, de façon très peu linéaire. Partant tantôt du coeur tantôt du bord du sonnet, il choisit de mêler descriptions et ébauches de traduction, rapprochant différents mots ou groupes de mots dont il matérialisait la place en l'indiquant dans l'air, d'un geste situant le ou les mots en question sur un sonnet virtuel dans l'espace devant lui, qui s'étoffait et se dissipait au fur et à mesure de son propos. Une approche visuelle, donc, de l'espace du poème, (re)tracée par les gestes. Ces textes réunis esquissent une réflexion pratique sur ce que serait de circuler, avec les yeux et les mains, dans et entre des poèmes, et entre deux langues. Ils montrent ce qu'implique de décrire cette expérience, en l'adressant à la première personne du singulier, au fur et à mesure qu'elle a lieu, à un public occupant la place du "vous" - cela à partir d'un discours, Les Sonnets, où l'homophonie entre eye (oeil) et I (je) est récurrente, et qui passe sans cesse du thou (tu) au you (vous). Le livre se lit comme une traversée non systématique et non linéaire du cycle des Sonnets. Pascal Poyet a suivi les parcours que lui indiquaient les sonnets eux-mêmes, en traçant des lignes, dessinant des liens, à l'intérieur de chaque pièce, mais aussi entre elles, de proche en proche ou en faisant des bonds comme seule la pensée le permet. Ce qui caractérise ces "expositions" vis-à-vis du processus même de traduction, c'est que la traduction n'y est justement envisagée qu'en tant que processus. Translating plutôt que translation, dirait-on en anglais qui dispose, entre verbe et nom, d'une forme insistant sur l'événement lui-même plutôt que sur son résultat. Elles s'attachent à des aspects du texte original que le traducteur devra, pour certains, laisser de côté lorsqu'il s'agira d'offrir des sonnets une traduction. Aussi l'enjeu de ces "expositions" , et a fortiori de ce livre, n'est pas tant de donner à entendre la "fabrique" d'une traduction, que d'échafauder quelque chose sur l'intraduisible. Le titre de ce livre, J'ai dormi dans votre réputation, est la traduction d'un vers de Shakespeare (point de départ de la huitième "exposition"). Le "je" qui parle est donc Shakespeare lui-même et ces mots sont adressés à l'être aimé. Mais sur la couverture du livre, ce "je" rejoint aussi tous les "je" employés par Pascal Poyet dans les expositions, et c'est comme si l' "interprète" adressait ces mots à Shakespeare. Si les personnes changent, le sens du vers reste le même et il est ici, comme au sonnet 83, l'affirmation d'une position d'écriture, celle du regardeur/traducteur dans la rumeur accompagnant un objet déjà beaucoup commenté.

05/2022