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Christiane Verdoux, Jean Cohen, Jacqueline Kahn-Nathan

Extraits

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Théâtre

JEAN

Plus encore qu'une pièce de théâtre, Jean est un jeu présenté dans un lieu fictif par des comédiens qui eux-mêmes jouent à se nommer Jean, Pierre ou Chérie, transformant ainsi le texte en un univers de sons, bruits, silences. Si l'on ne tient pas compte de cet univers particulier, la lecture du texte devient pratiquement impossible : il n'est pas question d'y trouver une histoire à raconter, mais uniquement le support d'une action. "L'acte théâtral ne peut pas être n'importe quoi, mais dans n'importe quoi il peut prendre son prétexte", écrit Jean Genet. Le "n'importe quoi", c'est ici la cour d'un immeuble misérable où vivent Jean, sa femme, son père et ses voisins. L'apparente banalité soudain se brise : par amour, Jean jette sa femme dans la cage de l'escalier, trahit son meilleur ami, se débarrasse de son père puis d'une jeune fille, pour se retrouver ensuite encore un peu plus seul, comme si rien n'avait eu lieu. Mais tout cela n'est qu'une possibilité de fiction : les comédiens l'interprètent en simulant le rire et les cris, la mort ou l'amour, car en fait le théâtre n'est qu'apparence : rien ne se passe, mais tout peut arriver grâce aux intervalles entre les mots et les silences, donnant ainsi naissance à une signification capable de rendre visible ce qui ne l'est pas.

11/1967

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Littérature française

Jean

Jean vient de mourir. Devant le crématorium, Mathieu, l'ami, Sophie, l'amour ; et Jean qui parle encore à travers eux. Dans ce récit court et dense où se mêlent les temps (enfance, adolescence, maturité), les voix (dans la tête de qui sommes-nous, qui écrit, qui devons-nous croire ?) le lecteur, sans que cela ne soit jamais dit, est confronté aux questions les plus fondamentales, les plus intimes. Jean - tel un Rimbaud du XXIème siècle - a tout vu, tout connu, tout rencontré, la gloire et la vanité de la gloire, l'amour et l'amitié, la tentation du départ et l'impossible ailleurs. A travers trois personnages, Frédéric Cosmeur - dont c'est le premier récit publié - parvient à concentrer avec l'évidence de la poésie l'essentiel de la quête éternelle de l'humain, ce " bleu fondamental recherché en pure perte, mais non en vain " .

05/2001

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Psychologie, psychanalyse

Nouvelle revue de psychanalyse N° 31 printemps 1985 : Les Actes

Jean-Claude Lavie, Acte, tu jactes ! Roger Grenier, Le pays des poètes Jean Clair, Entre les actes Patrick Lacoste, Le feu de l'action Evelyne Lavenu, L'acte criminel Jean-Louis Backès, L'acte gratuit, invention des poètes symbolistes ?Michael Lonsdale, L'emploi du temps des émotions Masud Khan, L'outrage Jean-Claude Arfouilloux, Provocations Paul-Laurent Assoun, De l'acte chez Freud Agnès Oppenheimer, Comment dire David Rosenfeld, Distorsions Philippe Jeammet, Actualité de l'agir Josée Contreras - Jeanne Favret-Saada, La thérapie sans le savoir Claude Barrois, Action du traumatisme, traumatisme en action, action sur le traumatisme Varia, IV : Florence Delay, Cet hiver, à la B N D W Winnicott, Le thème du temps...Bernard Favarel-Garrigues, «... Songez en ce malheur...»Adam Phillips, «Si vous nous chatouillez...»Gilbert Diatkine, L'interprétation psychanalytique...François Gantheret, «C'est ce jour-là à Florence...»Laurence Kahn, En 1913, Jung ne fut pas réélu...Marc Guyon, Il me semble que la langue...J O Wisdom, J'ai eu la bonne fortune...Michel Gribinski, Eloge de Varia

05/1985

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Critique littéraire

JE TE CONTINUE MA LECTURE. Mélanges pour Claude Royet-Journoud

«Je te continue ma lecture» : par cette phrase Michel Couturier avait l'habitude de reprendre sa lecture et d'interrompre les remarques que Claude Royet-Journoud lui faisait au téléphone à propos de ses textes. Cette locution qui devint un vers du livre de Michel Couturier, L'Ablatif absolu, s'est imposée pour le titre de ce volume. Claude Royet-Journoud a publié en avril 1997 Les Natures indivisibles qui viennent clore une tétralogie commencée en 1972 avec Le Renversement, suivi de La Notion d'obstacle (1978) et de Les objets contiennent l'infini (1983). Michèle Cohen-Halimi et Francis Cohen, qui ont eu l'idée de ce volume, qui l'ont conçu et préparé, ont demandé à Anne-Marie Albiach, Paul Auster, Helena Bennett, Charles Bernstein, Francis Cohen, Marcel Cohen, Michèle Cohen-Halimi, Norma Cole, Bernard Collin, Jean Daive, Michael Davidson, Jacques Dupin, Claude Esteban, Dominique Fourcade, Jean Frémon, Peter Gizzi, Jean-Marie Gleize, Dominique Grandmont, Jean Grosjean, Marie Anne Guerin, Joseph Julien Guglielmi, Emmanuel Hocquard, Benjamin Hollander, Susan Howe, Françoise de Laroque, Sylvain Lazarus, Roger Lewinter, Martin Melkonian, Jean-Luc Nancy, Bernard Noël, Michael Palmer, Siegfried Plümper-Hüttenbrink, Anne Portugal, Tom Raworth, Jacques Roubaud, Jonathan Skinner, Cole Swensen, Alain Veinstein, Keith Waldrop et Rosmarie Waldrop, de continuer leur lecture de la tétralogie.

04/1999

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Policiers

Le trésor de Khan

Russie, lac Baïkal. Un bateau de pêche évite de justesse une vague monstrueuse. Catastrophe naturelle ? Rien n'est moins sûr – d'autant que l'équipage est bientôt kidnappé et que le navire de Dirk Pitt manque à son tour d'être coulé. L'enquête nous conduit alors en Mongolie, où un mystérieux magnat du pétrole est prêt à tout pour rétablir la gloire de son aïeul, un conquérant dont l'empire dépassait en son temps celui d'Alexandre le Grand. Des lacs gelés de Sibérie aux déserts brûlants du nord de la Chine, Dirk Pitt découvre des indices qui vont le mener sur les traces d'un trésor fantastique. Mais, pour l'atteindre, il doit arrêter le descendant de Gengis Khan, avant qu'il ne soit trop tard… Porté par un rythme haletant, Le Trésor du Khan prouve une fois de plus qu'en matière de romans d'aventures nul ne peut surpasser Clive Cussler.

03/2011

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Littérature française

Lettres à Reynaldo Hahn

Reynaldo Hahn a été sans doute un des êtres que Marcel Proust a le plus aimés. Proust avait vingt-deux ans lorsqu'il le rencontra pour la première fois, au printemps de 1894. De cette première entrevue devait sortir une amitié à la fois profonde et délicate. Ces cent quatre-vingt-quinze lettres en témoignent. La première date de 1894 ; la dernière de 1915. L'intérêt d'une telle correspondance est exceptionnel : elle nous fait connaître un Proust intime, charmant au sens le plus fort du terme, souvent cocasse, quelquefois grave, toujours merveilleusement sensible. Chose curieuse et bien digne d'être notée : les dernières lettres ne sont ni plus ni moins gracieuses et chatoyantes que les premières. Celles-ci datent de l'époque où Proust crayonnait ses nouvelles les moins réussies, celles-là de l'époque où il écrit A la recherche du temps perdu : il a déjà publié Swann, il a acquis sa personnalité, il travaille à une oeuvre dont il mesure parfaitement l'importance. Et cet énorme progrès, ses lettres à son meilleur ami ne le font même pas soupçonner. On a reproduit dans cette édition les dessins dont Proust, pour Reynaldo Hahn, et pour lui seul, parsemait ses lettres.

04/1956

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Comics

Miss Marvel : Kamala Khan

Kamala Khan est une jeune geek d'origine pakistanaise vivant à Jersey City. Elle joue à des jeux vidéo, va à la mosquée, écrit des fanfictions, étudie au lycée avec ses amis et adule les super-héros. Lorsqu'elle obtient soudainement des pouvoirs lui permettant de modifier son apparence et sa taille, elle prend alors l'ancienne identité de son héroïne préférée, Carol Danvers. Désormais, le New Jersey est sous la protection de Miss Marvel ! Miss Marvel est l'une des nouvelles créations Marvel les plus importantes de ces dernières années. Jeune super-héroïne de confession musulmane, elle est un peu la Peter Parker d'une nouvelle génération de lecteurs de comics. Il lui fallait donc une place à part de choix dans notre la collection MARVEL NEXT GEN, notre collection Young Adult destinée prioritairement aux jeunes lecteurs, d'autant que Kamala Khan aura les honneurs d'une série Disney+ et apparaîtra dans Captain Marvel 2 !

01/2022

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Art mural, graffitis, tags

Mahn Kloix. En résonances

L'art de Mahn Kloix, c'est avant tout raconter des histoires d'humains, celles de femmes et d'hommes qui se battent pour leurs rêves et qui oeuvrent au quotidien pour un monde plus juste, plus libre et plus solidaire. Dans le contraste du noir, du blanc et parfois du doré, entre les entrelacs des lignes continues, les visages se dessinent et prennent vie. Avec poésie, délicatesse et intensité, l'artiste partage des fragments de vie et les combats de celles et ceux qui font évoluer les mentalités. Dans ce 90e Opus, Critères Editions met en lumière un artiste engagé et instinctif, mû par les liens qui unissent les résistants ordinaires, ceux qui à leur niveau, bousculent les idées reçues et finissent par changer le monde.

06/2021

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Romans historiques

Les enfants du Khan

Gengis Khan est mort ! Son ombre gigantesque plane encore sur les terres mongoles. Mais ses fils se révèlent si médiocres qu'ils laissent leurs épouses s'emparer du pouvoir. Brillantes, d'une envergure hors du commun, ces figures flamboyantes vont s'imposer sur l'immense empire, prenant en main la plupart des domaines de l'Etat. Ainsi, les véritables successeurs de Gengis Khan furent des femmes de fer. C'est cette épopée méconnue que ressuscite Armand Herscovici à travers le récit d'une esclave. Le destin la lie dès son enfance à a ces personnalités éclatantes. Mêlant la petite histoire à la grande, l'héroïne nous emmène de la Chine profonde aux confins de l'Europe, du Tibet désolé aux steppes infinies de la Sibérie. La suivre dans sa vie riche et tumultueuse nous plonge avec un réalisme saisissant dans les péripéties trépidantes d'un règne des femmes injustement oublié, d'où émerge le célèbre Marco Polo. Les intrigues, les amours, les complots et les drames s'y succèdent à un rythme effréné.

09/2014

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Droit

Où va-t-on ? Comment on y va... Théorie du changement par recomposition des invariances

C'est une véritable théorie de l'évolution historique, sociale, idéologique et politique que Jean-François Kahn expose dans cet ouvrage. Autrement dit : comment en est-on arrivé là ? Où va-t-on ? Et, surtout, comment on y va... Ce qui conduit à répondre à ces questions que l'actualité a rendu angoissantes : l'Histoire a-t-elle vraiment un sens ? Peut-on encore se réclamer du progrès, et donc du progressisme ? Ce que démontre l'auteur, c'est que l'évolution est un processus continu qui ne peut échapper aux lois qui régissent les modes de transformations aussi bien naturelles que sociales et culturelles. Et c'est précisément ces lois qui établissent qu'il faut que structurellement et apparemment rien ne change pour que fonctionnellement et réellement tout change. En d'autres termes, la rupture est impossible, le conservatisme est mortifère. Mais quand elle prend la forme d'une recomposition des invariances, en particulier autour d'un nouveau centre, la réforme devient toujours radicalement révolutionnaire. Or, cette révolution qui replace non plus l'Etat ou le capital mais l'homme au centre, n'a jamais été aussi nécessaire.

04/2008

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Sociologie

Tout change parce que rien ne change. Introduction à une théorie de l'évolution sociale

Au cœur de cet essai, un constat : il est impossible de comprendre les ressorts de l'évolution des sociétés humaines si l'on s'attache uniquement à ce qui change. Il faut d'abord porter son attention sur ce qui ne change pas, les structures invariantes. C'est en effet le non-changement qui permet au changement de radicaliser son expression. Soumettant l'histoire des hommes en société à la problématique générale de l'évolution dont cette histoire n'est qu'un moment, Jean-François Kahn repère et démonte, exemples concrets à l'appui, le moteur du développement social. Les événements qui bouleversent notre fin de siècle - la " résurgence " des particularismes, le " retour " du religieux, l'" affirmation " identitaire, le " racisme ", etc. - apparaissent sous cette lumière nouvelle comme autant de manifestations des structures sociales tendanciellement invariantes que sont le féodalisme, l'esclavagisme, le capitalisme, le tribalisme, l'aspiration au socialisme. Mais l'incessante recomposition de ces invariances ouvre un champ immense aux changements souhaitables et possibles. Cet ouvrage fera débat et suscitera peut-être la polémique. A cela, un certain nombre de raisons : il se veut théorie sociale de substitution au socialisme et au libéralisme théoriques ; il propose de reconsidérer chez l'homme le rapport entre l'inné et l'acquis, le naturel et le culturel ; il récuse radicalement toute vision et appréhension métaphysique ; il aborde de front le problème de la " race " et celui des soubassements biologiques des comportements sociaux ; il franchit la barrière qui sépare le vivant de la matière inanimée en proposant une interprétation thermodynamique des mouvements de masse. Et, ce faisant, il ouvre un espace illimité à la réalisation autocréatrice de la liberté humaine.

03/2006

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Critique littéraire

Victor Hugo, un révolutionnaire suivi de L'extraordinaire métamorphose

Victor Hugo est un intempestif. Il a tempêté contre son temps, et aussi le nôtre, au point qu'à l'heure actuelle ses colères ont encore du mal à être entendues. Car il y a bien dans l'œuvre de Victor Hugo une puissance de subversion dont on n'a pas pris la juste mesure. L'aurait-on bâillonné, celui qui, alors que nombre d'écrivains vilipendaient la Commune - même George Sand, même Émile Zola -, écrivit : " Il n'y a entre l'avenir et vous que l'épaisseur de quelques cadavres, utiles à la prospérité publique " ? L'aurait-on oublié, celui qui écrivit aussi : " Jésus disait aimer ; l'Église dit : payer / Le ciel est à qui peut acquitter le loyer " ? Dans Victor Hugo. Un révolutionnaire, Jean-François Kahn nous fait (re)découvrir cet Hugo-là, celui qui s'est érigé contre tous les conformismes et tous les conforts de la pensée, partisan d'une Europe fédérale et patriote fervent, libéral et anticapitaliste, anticlérical et mystique, pacifiste et défenseur de luttes armées dont celle menée par le Mexique contre Maximilien... Mais comment en était-il arrivé là, ce révolutionnaire ? La tradition veut que l'on soit progressiste à vingt ans et réactionnaire l'âge venant. Victor Hugo, qui, décidément, ne fait rien comme les autres, parcourt le chemin inverse. De 1847 à 1851, on assiste à l'" extraordinaire métamorphose " d'un vicomte, pair de France, monarchiste, député de Paris élu sur des listes de l'union de la droite, devenant l'homme des Misérables, livrant bataille contre la peine de mort, s'élevant contre le travail des enfants. C'est cette transformation que Jean-François Kahn sonde dans L'Extraordinaire métamorphose, d'abord paru en 1984, et qui fait suite dans le présent ouvrage à Victor Hugo. Un révolutionnaire, texte inédit. L'un et l'autre prennent tout leur sens aujourd'hui : il n'y a pas d'âge pour la révolution.

11/2001

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Actualité politique France

Comment en est-on arrivé là ?

L'arrivée au pouvoir, en France, des extrêmes droites ?? Ce n'est plus seulement possible, c'est presque probable. Dans ce nouvel essai, qu'on pourrait prendre pour la suite et fin des Mémoires d'outre-vies, Jean-François Kahn nous interpelle collectivement ? : comment en est-on arrivé là? ? Car si, outre un pouvoir en fin de course, les droites et les extrêmes droites, les gauches et les extrêmes gauches, continuant sur la même voie, refusaient de remettre en question les discours, les orientations, les pratiques qui nous ont conduits à ce qu'on en soit là, cette issue, qui plongerait notre pays dans une situation de quasi-guerre civile, deviendrait inéluctable. Donc nécessité, nécessité absolue (à 85 ans, on n'a plus rien à perdre) de tout dire, tout, sur la responsabilité des politiques, des intellectuels et, surtout, des médias, des deux bords. Quitte à se heurter à un double refus d'écouter et d'entendre car les lecteurs découvriront ce que, selon l'auteur, et bien qu'il ait essayé de passer outre, on n'avait ni la possibilité ni le droit de dire. C'est pourquoi, faute d'en pleurer de rage, afin de surmonter la déprime, et au-delà des racines idéologiques et culturelles du désastre qu'il analyse sans concession, il nous propose accessoirement d'en rire. D'un rire qui se veut libérateur.

05/2023

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Actualité et médias

L'Alternative. Pour un centrisme révolutionnaire

Il y a vingt-sept ans, je publiais un ouvrage qui s'intitulait : Et si on essayait autre chose. Essai sur une autre voie. S'ensuivirent vingt-sept ans de combats, souvent difficiles, en particulier à travers Les Nouvelles littéraires, L'Événement du Jeudi ou Marianne, contre les tenants d'un ordre bipolaire établi ; vingt-sept ans d'efforts pour élaborer peu à peu une philosophie politique alternative. À l'arrivée : les événements nous ont donné raison. Avant de hurler, jugez-en. Pièces à l'appui. Nous annoncions l'effondrement du modèle néolibéral qui avait centralisé l'argent et le profit, comme s'est écroulé le modèle qui avait centralisé l'État et la bureaucratie. Oui, répétions-nous, une autre société est possible, une autre société est nécessaire : celle qui replacera l'homme au centre, celle qui mettra l'État et l'argent - l'avoir et le pouvoir - au service de la double émancipation individuelle et collective de l'être. C'est le propos de ce livre. Comment réaliser cette révolution ? Pourquoi, loin de faire du passé table rase, il s'agit d'en sauver et d'en optimiser tous les acquis, y compris ceux du libéralisme et du socialisme ? Quelle philosophie, quelle morale, quel modèle de société sous-tend l'"alternative" que nous proposons ? Quelles sont les mesures, à court ou moyen terme, qui permettront d'y parvenir ? C'est à quoi ce livre, qui synthétise plus de trois décennies d'engagement intellectuel, tente de répondre. C'est dit. Reste à faire.

04/2009

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Sciences politiques

Le camp de la guerre. Critique de la déraison pure

Un an après l'invasion et l'occupation de l'Irak, après une guerre juridiquement indéfendable, moralement injustifiable, politiquement ingérable, où en sommes-nous ? Aucune trace d'armes de destruction massive, des élections libres ajournées, des attentats quasi quotidiens... Catastrophe en un mot, dont nous aurons du mal à nous remettre. Hier encore, la cause démocratique restait vierge. Aujourd'hui, le fascisme, sous sa forme intégriste, prétend prendre en charge la révolte des humiliés, pendant que les nouveaux maîtres du monde, les tenants du " camp de la guerre ", sont parvenus, au nom de la démocratie, à asseoir un pouvoir impérialiste et oppresseur. Oppression démocratique contre résistance antidémocratique : imagine-t-on le choc qu'induit une telle inversion ? Jean-François Kahn analyse ici la dérive intellectuelle et idéologique qui a conduit à cette guerre absurde, soumet à l'épreuve des faits les discours extravagants qui l'ont justifiée, prend la mesure du naufrage de nos valeurs et du raz-de-marée qu'elle a provoqué. Et montre comment un certain discours néo-conservateur d'aujourd'hui n'est plus que le retournement d'un certain discours stalinien d'hier.

04/2004

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Actualité et médias

Moi, l'autre et le loup

A quelles conditions les individus qui composent un corps social décident-ils (ou continuent-ils) de vivre ensemble plutôt que de s'entre-déchirer ? Telle est la grande question que s'attache à résoudre la philosophie politique. Jean-François Kahn y répond dans cet essai à partir du constat suivant : 1) seule la reconnaissance de l'autre permet la connaissance de soi ; 2) seule la connaissance de soi permet l'acceptation de l'autre ; 3) seule l'acceptation de l'autre permet d'assurer la coexistence sociale, et donc l'organisation de la société politique. Mais si la logique de cette démonstration est imparable, tout se complique lorsque l'on sait que la condition de la connaissance de soi qu'est l'autre est rendue bien incertaine par le fait que l'autre restera toujours pour moi un mystère - ne serait-ce que parce que je ne connaîtrai jamais la connaissance qu'il a de lui-même. Et c'est de ce mystère, de cette irréductible différence que surgit l'exclusion - la méfiance d'abord, la réduction de l'autre à sa fonction sociale, à la couleur de sa peau ou à quelque autre différence ensuite, la persécution pour finir. Le loup, c'est précisément la figure du persécuteur tapie en chacun de nous. Dans ces conditions, la " bonne politique " consistera à reconnaître la différence sans jamais perdre de vue l'universalité de la condition humaine. Et cet essai vise précisément à définir le type d'actions économiques, sociales et culturelles qu'implique tout processus pacificateur et générateur du rapport d'altérité. Ce dont notre société, nous le savons, a bien besoin.

04/2001

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Actualité et médias

Petit césar. Comment a-t-on pu accepter ça...

"Chiche! Je prends le risque. Ce livre est d'abord un défi. A ceux, à tous ceux qui n'ont cessé de me reprocher d'avoir "dit", sous prétexte qu'ils n'ont pas osé ou voulu "dire". J'en appelle aujourd'hui à leur honnêteté et à celle de tous les futurs lecteurs de ce livre. Toutes les pièces du dossier sont là. À eux de juger. Qui avait raison ? Car ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui est le principal responsable. Avec ses qualités et ses défauts, il est ce qu'il est. Et ce qu'il est a toujours été transparent. Tout était d'emblée sur la table. S'il y a une responsabilité, elle est collective. Comment a-t-on pu accepter ça ? Et pourquoi ? Ce livre fera hurler certains. Tant mieux, il est fait pour ça. Pour faire réagir." J.-F. Kahn

05/2011

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Littérature française

Dernière année. De l'Alsace au Cotentin

"Le docteur Kahn décrit toute l´atmosphère du quotidien d´un toubib six mois avant la date fatale du ""jour de la retraite"". L´action se situe entre le Cotentin, les îles anglo-normandes et l´Alsace. Tout y passe, son exercice d´ostéopathe, de médecin du sport, de médecin acupuncteur, sa philosophie de la vie, ses activités sportives, son ""art personnel"" de vivre. Le dernier chapitre est surprenant".

06/2020

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Critique littéraire

Victor Hugo - Un révolutionnaire. Suivi de L'extraordinaire métamorphose

La tradition veut qu'on soit progressiste à vingt ans et réactionnaire l'âge venant. Victor Hugo, qui décidément ne fait rien comme les autres, parcourt le chemin inverse. De 1847 à 1851, on assiste à I'"extraordinaire métamorphose" d'un vicomte, pair de France, monarchiste, député de Paris élu sur des listes de l'union de la droite, devenant l'homme des Misérables, passant du côté républicain, prônant la révolution et s'intégrant à l'extrême gauche. Qu'en est-il de ce Hugo-là deux cents ans après ? Pourquoi revenir sur Hugo politique ? Parce que, dit Jean-François Kahn, "Victor Hugo incarne mieux que quiconque le combat pour la démocratie et les droits de l'homme ; ensuite, parce qu'il n'a cessé, parfois seul, au prix de sa tranquillité et de sa réputation, de résister à l'offensive, souvent convergente, des stalinismes de gauche et de droite ; enfin parce qu'au nom du refus de la guerre civile, en vertu d'un patriotisme bien compris, il a de toutes ses forces cherché à favoriser l'émergence d'une autre voie." Mais aussi parce que peu de gens imaginent, de nos jours, jusqu'où il va dans la radicalité et la modernité, donnant parfois l'impression qu'il nous parle des problèmes d'aujourd'hui.

01/2018

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Critique littéraire

M la maudite. La lettre qui permet de tout dire

" L'écrivain Georges Perec a osé cette "disparition" : retirer une lettre de ce tout qu'est l'alphabet. Je propose ici l'expérience inverse : affronter un tout à partir d'une seule lettre. La lettre M. "M la maudite" qui m'a permis d'ouvrir toutes les portes et de tout oser. Trop ? Cet ouvrage est à la fois le concentré des expériences d'une vie et le reflet de ce kaléidoscope qu'est la vie. Concentré des expériences d'une vie car, ce que j'y ai investi, c'est tout ce que j'ai eu l'occasion d'expérimenter, de connaître, de découvrir. Tout ce à quoi j'ai été confronté et amené à réfléchir, tout ce qui a été l'objet, de ma part, de quêtes et d'enquêtes, motifs parfois de combats ou d'adhésions, tout ce dont j'ai été témoin et éventuellement acteur, mes pérégrinations à travers les crises et les guerres de notre monde, mes engagements et mes batailles. Reflet de ce kaléidoscope qu'est la vie, car celle-ci n'est pas univoque. Elle intègre le complexe, le sérieux, le savant, le descriptif et le synthétique, le polémique et l'empathique, mais aussi le léger, le déconnant, le vachard et je l'admets... des bêtises. Autrement dit, le grave et le drolatique, le pointu, l'arrondi et le dérisoire. Calembours et calembredaines compris. Mélange des genres poussé ici à son paroxysme. La vie comme on l'M ! "

10/2018

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Littérature française

Mémoires d'outre-vies. Tome 2, Malgré tout, on l’a fait !

« Ce second tome des Mémoires d’outre-vies, marqué par la création de L’Événement du jeudi et de Marianne, rythmé comme le premier de rires et de pleurs, de petitesses et de grandeurs, d’espérances et de désillusions, traversé d’épisodes improbables ou extravagants, drolatiques ou tragiques, en dérangera certains. Pourquoi ? Parce que cela même qui fait que je suis fier de pouvoir, malgré quelques échecs, revivre avec les lecteurs l’intensité de nos combats, l’actualité parfois stupéfiante de nos empoignades, leur fera, à ceux-là, grincer les dents. La raison est toute bête : car même si, oui, nous avons globalement échoué, replongeant dans les batailles que nous avons menées, les fausses routes que nous avons pointées, les dérives que nous avons dénoncées, les catastrophes contre lesquelles nous avons mis en garde, ces lecteurs auront, faits et textes à l’appui, l’occasion unique de trancher : qui finalement a eu tort, et qui a eu raison ? Et c’est ce classement qui, à beaucoup, ne fera pas plaisir. »

03/2022

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Littérature française

Mémoires d'outre-vies Tome 1 : Je me retourne, sidéré...

"Après trois quarts de siècle qui ont laissé des encoches, des brûlures et des blessures dans ma mémoire, les hasards d'une existence et d'une carrière non programmée ayant fait que je me suis retrouvé au coeur de la plupart des événements qui ont façonné le monde d'aujourd'hui, je me retourne, sidéré... Comment est-il possible que j'aie vécu tout ça ? " La vie de Jean-François Kahn est un véritable roman. Le roman d'un homme fasciné par l'Histoire et par l'art de décrypter l'Histoire : le journalisme. Observateur des folies du communisme, des dérives du colonialisme, de la montée de l'extrême droite, le grand reporter raconte enfin, dans ce premier tome de ses mémoires, sa traversée d'un siècle fou, où l'on croyait tout possible - et où tout fut possible, hélas. Se retournant sur sa vie, et tout étonné encore des événements dont il fut le témoin, il nous livre un récit plein d'aventures et de drôlerie, traversé de révolutions et de coups d'Etat, de guerres extérieures et intestines, d'humanisme et de terreur, de misères et de servitudes - bref, de bruit et de fureur, de rires et de larmes. Conteur formidable, il offre aussi aux lecteurs des portraits saisissants de Nasser et de Che Guevara, d'Albert Camus et d'André Malraux, de de Gaulle et de Mitterrand, d'Hubert Beuve-Méry et de Françoise Giroud. Les mémoires de la mémoire du siècle.

05/2021

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Histoire ancienne

L'invention des Français. Du temps de nos folies gauloises

Entre 600 avant Jésus-Christ et 500 après, dans ce qu'on appelle aujourd'hui la France, que s'est-il passé ? Faites l'expérience, posez la question : au mieux on vous citera la défaite de Vercingétorix à Alésia et le baptême de Clovis. Le reste est comme un immense trou de plus de mille ans. Or, c'est au fond de ce trou, dans ce creuset, qu'en vérité tout se passe : que, d'un invraisemblable capharnaüm de bandes et de hordes, de tribus et de peuples, de cités et de nations, va peu à peu surgir, se cristalliser, s'affirmer quelque chose d'étrange, mille-pattes à mille têtes, qu'on appellera les Français. Aventure improbable, inouïe, parfois démentielle. Nul réalisateur hollywoodien n'oserait imaginer la dramaturgie de cette épopée dont Jean-François Kahn retrace ici la dynamique et l'effervescence, tant y tonitruent la fureur et l'hilarité, le fracas des armes et le sifflement des intrigues, l'héroïsme des sacrifices et l'ignominie des forfaitures, la fulgurance des intelligences et l'étalement des médiocrités. La France, déjà ! Incroyable roman vrai qui ne ressemble pas toujours, rarement même, à la chronique officielle qu'en ont congelée nos écoles. C'est aussi le mérite de ce livre que de révéler une réalité parfois plus grise, parfois plus lumineuse, que les mythes.

02/2013

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Actualité et médias

Les bullocrates. Enfermés dans leur bulle, les décideurs coulent et ils disent que la France coule !

"La France coule ", décrètent-ils. Quand, au contraire, elle bouillonne, s'ébroue et rejaillit. Pourquoi reprennent-ils en chœur le même refrain " décliniste"? Parce qu'ils coulent, eux. Parce qu'enfermés dans leur " bulle " étanche, complètement coupés des réalités du pays, incapables de prendre conscience de leur décrépitude, ils projettent sur le pays tout entier l'évidence de leur propre chute. La France ne coule pas. Elle renaît. Elle est à la veille de submerger ces " bullocrates" confits dans leur archaïsme, protégés qu'ils sont dans le cocon auto-justificateur que tissent pour eux et autour d'eux les maîtres de la parole et de la propagande. Ce livre subversif ne se contente pas de désigner et de décrire, en appelant un chat un chat, un monde condamné, en radicale décadence, comme celui qui quitta la scène historique en 1789 (au risque évidemment de susciter sa hargne). Il entend également souligner les extraordinaires ressources d'une population qui n'a jamais été aussi riche en capacités créatives, innovantes, dynamiques et, en définitive, salvatrices! C'est pourquoi du " chacun pour soi ", encouragé par les bullocrates, nous devons passer au " tous ensemble ". Car il faudra, quand la bulle explosera - et elle explosera de toute façon -, que la France soit prête à repenser une révolution humaniste pour le meilleur... afin d'éviter une révolution de revanche, pour le pire.

08/2006

ActuaLitté

Histoire ancienne

L'invention des Français. Tome 2, La tragédie de l'Occident (100-430 apr. J.-C.)

Deux périodes ont sans doute plus compté dans l'histoire de notre pays que toutes les autres réunies, celle qui va de 1789 à 1889 (abolition des privilèges, libéralisme, démocratie, république, laïcité, progrès social) et celle, entre le IIe et le IVe siècle de notre ère, au cours de laquelle l'Occident en général et ce qui deviendra la France en particulier vont vivre la plus formidable révolution idéologique, ainsi que la plus profonde mutation sociale et civilisationnelle qu'ait connue l'histoire universelle : passage du paganisme au christianisme, du polythéisme au monothéisme, de la pluralité des croyances à l'unicité du dogme. Et c'est au milieu de ce chamboulement inouï qu'un empire mondial sombre, que l'Orient et l'Occident divorcent, que des peuples dits "barbares" submergent la romanité, que la Gaule affirme son identité en se découvrant et en s'imposant en tant que nation, jusqu'à arracher un temps son indépendance à la puissance hégémonique romaine, que Paris s'offre comme capitale, qu'une gigantesque révolution sociale soulève une France en gestation confrontée déjà à l'oppression fiscale et au centralisme bureaucratique. C'est l'extraordinaire saga de ce basculement que ce livre retrace à travers des événements, des aventures, des retournements, des soubresauts, des luttes, des drames, des farces, des personnages, qu'aucun romancier n'oserait même imaginer.

10/2014

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Philosophie

L'homme, le Bien et le Mal. Une morale sans transcendance

" Si Dieu n'existe pas, alors tout est permis ", faisait dire Dostoïevski à l'un de ses personnages. Est-ce vrai ? A-t-on besoin de Dieu pour fonder une morale, pour élaborer les règles du vivre-ensemble ? Une approche pluridisciplinaire faisant appel à la philosophie, aux sciences humaines, à l'ethnologie et aux neurosciences permet-elle d'élaborer une éthique délivrée des commandements révélés mais soucieuse de s'enraciner dans des principes ? L'essai d'une morale sans transcendance qui est ici proposé parcourt tous les grands domaines où il est nécessaire et urgent de voir clair pour agir de façon " raisonnable et humaine ", pour reprendre des adjectifs qu'affectionne Axel Kahn.

02/2008

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Littérature française

Jean-Luc et Jean-Claude

Dans le café de ce petit bourg où Jean-Luc et Jean-Claude ont la permission, tous les jeudis, de venir boire un verre (sans alcool), les choses prennent ce jour un tour inhabituel. D'abord, il y a ce jeune gars aux cheveux si blonds, il émerveille les deux amis parce qu'il vient d'Abbeville. Et puis demain c'est vendredi, le jour des soins redoutés par Jean-Luc qui sent en lui quelque chose gronder. Peut-être un écho de la tempête qui vient de balayer tout le canton, mettant en danger les phoques de la baie et pour lesquels Jean-Claude se fait tant de souci. Il suffira d'un rien, un billet de loto qu'on refuse de valider à Jean-Claude, pour que tout se dérègle.

08/2022

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Littérature française

Chronique bellevilloise. Comédie judéo-christiano-mulsulmane

"Nous, ça va, c'est le monde qui ne va pas... A cause des hommes, Dieu a trop pleuré alors maintenant il a les yeux secs, c'est ça le réchauffement climatique" disaient-ils en choeur à Clément, le patron du Trianon qui, derrière son comptoir, observait Salomon et Mustapha buvant un café dans son établissement, même après qu'on eut signalé un attentat suicide à Tel-Aviv ou un bombardement de représailles sur la bande de Gaza. Un juif sépharade et un kabyle musulman sont amis. A cause de leurs enfants, le fils de l'un et la fille de l'autre étant enclins à la transgression, leur belle entente vole en éclats et c'est tout un quartier qui s'enflamme. Pour mettre un terme à la violence, les femmes font sécession. Le monde est bouleversé. Situation insupportable pour les adeptes des trois religions du Livre. Le pire pourra-t-il être évité?

08/2018

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Religion

Le Père Hermann Cohen (1820-1871). Un romantique au Carmel

Né à Hambourg en 1820, d'une famille de commerçant juifs, pianiste dès l'âge de 4 ans, arrivé à Paris en 1834 pour se mettre à l'école de Franz Liszt, dont il sera l'élève préféré, Hermann Cohen va traverser le XIXe siècle. A Paris, il partage la vie de Liszt, ses fréquentations, ses voyages et ses aventures sentimentales. Habitué des salons du Faubourg Saint-Germain, Hermann croise toute la société artistique, littéraire et politique du temps. Liszt sera son inspirateur dans le domaine musical, George Sand sera son guide dans celui de la littérature et de la politique. Cette vie désinvolte s'arrête brutalement en 1847, lorsqu'Hermann se convertit au catholicisme, au hasard d'un salut du Saint-Sacrement dans la chapelle Sainte-Valère. Il passe d'un monde à un autre. S'il exerce, jusqu'à la fin de sa vie, son talent pour la composition musicale, celle-ci s'éloigne progressivement de l'écriture mondaine, pour parvenir à l'expression romantique des sentiments religieux. Entré en relation avec le milieu ecclésiastique parisien qui travaille à l'instauration des oeuvres d'Adoration du Saint-Sacrement, il inaugure, en 1848, avec François de La Bouillerie, la première nuit d'Adoration nocturne. Le développement de cette oeuvre restera la grande préoccupation d'Hermann et monopolisera toutes ses énergies.

09/2019

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Sociologie

Émulations n° 41 : Paniques morales. 50 ans après Stanley Cohen

Il y a exactement 50 ans, le sociologue Stanley Cohen développait dans son livre Folk Devils and Moral Panics le concept de paniques morales. Il lui permettait d'analyser, dans une perspective interactionniste, comment des bagarres entre jeunes dans une station balnéaire anglaise de seconde zone aux alentours de l'année 1964 avaient été considérablement amplifiées par la presse et les médias de masse et avaient finalement conduit à un renforcement du contrôle social. Depuis, ce concept a largement essaimé dans différents champs des sciences sociales (sociologie, SIC, sciences politiques) mais également dans l'espace public. Comme pour d'autres notions à la croisée du champ scientifique et du champ politico-médiatique (populisme, complotisme...), le flou qui entoure ses usages et les multiples récupérations dont elle fait l'objet interrogent sur sa nature, son intérêt heuristique, et les conditions de son utilisation scientifique. Ce numéro d'Emulations propose donc d'opérer un retour réflexif sur cette notion, son actualité et sa pertinence pour les sciences sociales.

07/2023