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Empire

Joséphine, l'impératrice infidèle. Intrigues et secrets d'alcôve de l'impératrice des Français

S'il est connu que Napoléon Ier était un coureur de jupons (on lui connaît pas moins de cinquante maîtresses et deux enfants illégitimes, le comte Léon et Alexandre Walewski), durant longtemps on a tout ignoré du jeune officier qui fut le grand amour de son épouse Joséphine de Beauharnais, l'impératrice des Français. Les chercheurs ont, des heures durant, feuilleté les registres et fouillé les liasses de documents conservés aux Archives du ministère de la Guerre, sans parvenir à dénicher le nom d'Hippolyte Charles ! Vraisemblablement, le dossier individuel de cet officier a été subtilisé au ministère, sans doute sous le Second Empire. L'ouvrage d'Hector Fleischmann, historien et spécialiste des secrets d'alcôve de l'ère napoléonienne, nous permet dès 1908 d'en appendre davantage sur Joséphine et cet officier. Pourtant, l'enquête ne fait que commencer lorsque Fleischmann publie les résultats de ses travaux. Il faudra attendre 1955 pour qu'un autre passionné, Louis Hastier, parvienne à découvrir la trace de Charles dans le Registre des congés et des démissions des officiers de cavalerie, ce qui le mettra sur la piste d'autres documents corroborant la nature de cette liaison longue et passionnée qui fera l'objet d'un ouvrage (Le grand amour de Joséphine, Buchet-Chastel/Correa, 1955). Grâce à ces deux ouvrages, non seulement, aujourd'hui, on n'ignore plus rien du personnage, mais on sait avec certitude la nature des relations qui ont existé entre Charles et Joséphine. Ainsi, plus d'un siècle aura dû s'écouler, avant que l'on soit renseigné sur l'identité et sur le rôle d'Hippolyte Charles. Le livre de Fleischmann et sa suite par Hatier nous donnent à voir une autre facette de Joséphine de Beauharnais, et permettent de mieux contextualiser les éléments du divorce - officiellement pour raison d'Etat - en 1809, de Joséphine et de Napoléon Ier.

03/2022

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Histoire du judaïsme

Sur les pas de Jonas. L'algorithme de Jonas

Si l'on compare la situation du prophète Jonas à celle de notre vie entourée d'objets " connectés et artificiellement intelligents " qui nous donnent des instructions auxquelles il faut obéir sans chercher à comprendre, on saisit immédiatement toute la modernité du texte biblique. "Lève-toi et va à Ninive convaincre ses habitants de se repentir" , dit Dieu au prophète Jonas. Sans prononcer un mot, Jonas part dans la direction opposée ! Ce livre évoque le dilemme entre un commandement, fût-il divin, et l'intuition d'un être humain, fût-il prophète. Dieu mettra en place une scénographie extraordinaire digne de Jules Verne pour convaincre Jonas d'obéir. Si l'on compare cette situation à celle de notre vie entourée d'objets " connectés et artificiellement intelligents " qui nous donnent des instructions auxquelles il faut obéir sans chercher à comprendre, on saisit immédiatement toute la modernité du texte biblique. " Ce conte peut nous guider, et nous montre comment une tradition multimillénaire peut nous accompagner dans la modernité ", dit Cédric Villani dans sa préface. L'histoire de Jonas est un conte universel commun aux trois religions monothéistes, mais avec un sens diffèrent dans chacune. Il existe bien d'autres versions de cette histoire dans la littérature, ne serait-ce que l'aventure de Pinocchio ou celle de Moby Dick. Ce texte a inspiré de multiples auteurs, de Rachi à Voltaire, de Spinoza à Camus et bien d'autres. Il reste avant tout la très belle histoire d'un personnage qui nous ressemble, avec ses faiblesses et son caractère rebelle. Pour Serge Uzan, ce livre est aussi un témoignage très personnel où il dévoile ses souvenirs d'enfance, ses espoirs dans sa vie de médecin, son rapport intime à la religion et à l'histoire du prophète, à la vie, à la mort et à sa volonté de transmission aux plus jeunes d'une prophétie empreinte de spirituel.

01/2023

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ouvrages généraux

Hollywood en guerre

Le 16 janvier 1942, l'actrice américaine Carole Lombard, épouse de l'acteur Clark Gable disparaît tragiquement dans le crash d'un DC3 de la TWA, alors qu'elle effectue une tournée aux Etats-Unis afin de soutenir l'effort de guerre du pays. Clark Gable, qui est devenu son mari le 29 mars 1939, ne s'en remettra jamais. C'est la première américaine tuée en temps de guerre. Gable, qui vient de connaître une véritable notoriété internationale avec le film Autant en emporte le vent, a décidé de s'engager dans l'US Army Air Force (USAAF) en souvenir de l'engagement de sa femme. Il effectue plusieurs missions comme mitrailleur, dont l'une au-dessus de l'Allemagne nazie et tourne un film Combat America afin de soutenir l'effort de guerre de l'Amérique. Début 1944, un navire, un Liberty ship à qui on a donné le nom de Carole Lombard, est lancé en présence de Clark Gable. Mais c'est avant tout pour lui, une véritable descente aux enfers. Certes l'homme est en guerre contre le nazisme, mais il est avant tout en guerre contre lui même et se détruit par l'alcool tandis que des amis très proches, comme l'actrice Joan Crawford, tentent de le soutenir. Rentré aux Etats-Unis, il enchaîne les tournages. En 1960, il tourne avec Marilyn Monroe dans un film de John Houston, The Misfits (Les Dexasés), dont le script est signé Arthur Miller, sur le point de divorcer de Marilyn... Le lendemain de la dernière prise du film, Clark Gable est hospitalisé et va décéder dans les jours qui suivent. Il sera inhumé aux côtés de Carole Lombard dans un cimetière de Californie. Ce livre retrace, l'histoire mythique de cette star d'Hollywood, Clark Gable, au cours des vingt dernières années de sa vie, racontée par Andrew McIntyre, son ami et directeur de la photographie à la Metro Goldwyn Mayer (MGM).

03/2021

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Architecture

2 Pièces. ÉTUDE POUR L'AMÉLIORATION D’UN LOGEMENT MÉTROPOLITAIN

Les appartements de deux pièces représentent près d'un tiers de l'offre de logements à Paris (31, 8%) car ils peuvent accueillir des profils nombreux : couples, jeunes retraités, célibataires, familles monoparentales, primo-accédant, colocataires, étudiants, travailleurs free-lance ou pendulaires, ... Pourtant leurs plans, leurs surfaces et leurs aménagements ne répondent pas à la diversité des usages de celles et ceux qui les habitent. Partant de ce double constat Susanne Eliasson et Anthony Jammes, fondateurs de l'agence GRAU, interrogent cette typologie à l'aune des enjeux contemporains. Dans un vocabulaire simple et des dessins aux traits, leur étude, menée dans la cadre de la plateforme de recherche FAIRE, se fonde sur l'analyse du parc ancien et neuf parisien. Elle s'appuie également sur différents entretiens menés avec des maitres d'ouvrages publics et privés. Afin que ces logements offrent les qualités domestiques d'un grand appartement, les architectes réinterrogent leur surface, leur forme optimum au regard des prix au mètre carré et des besoins des futurs habitants. Ils cherchent des optimisations pour des espaces plus ouverts et plus flexibles et explorent les possibles révélés notamment par l'externalisation de certaines contraintes. Leurs propositions ouvrent alors de nouvelles perpectives et démontrent au travers de scénarios de vie le potentiel du deux pièces à accueillir de multiples façons d'habiter et la nécessité de son évolution. Pour Susanne Eliasson et Anthony Jammes, cette étude "n'est pas une célébration du 2 pièces comme petite surface mais c'est une célébration de la ville. Dans un contexte de crise sanitaire et plus généralement de crise climatique, on a besoin de vivre demain les uns avec les autres. La réponse se trouve pour nous dans la ville et toutes les opportunités qu'elle offre aux gens de tous les âges. Un 2 pièces offre un mode de vie plus ouvert, une flexibilité, une grande liberté dans son logement et ensuite des opportunités de rencontre et de lien social dans le commun"

03/2021

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Notions

Violences des idoles

Quatrième et dernier volet d'une tétralogie dédiée à la philosophie de la violence, l'ouvrage fait suite à une étude des violences de l'homme avec Dieu, fanatisé par ses croyances, et se consacre aux fanatismes de l'homme sans Dieu. A défaut de Dieu ou de dieux, ce sont des idoles qui s'invitent pour engendrer de nouvelles violences. La première de celle-ci est le "moi-je" intempestif qui sépare l'individu de la communauté humaine. Suivent alors le Veau d'or et ses manifestations exacerbées dans un capitalisme effréné, les morales dégénérées en moralines, les certitudes et les convictions, le progrès qui régresse et la raison qui déraisonne. Sur des bases chancelantes embourbées dans une hubris qui ne sait plus que se contempler dans un humanisme antireligieux délirant, l'humanité a construit un monde devenu menaçant, où la némésis prend la figure de catastrophes climatiques et de dérèglements des équilibres biologiques patiemment construits au fil des âges. Mais il arrive aussi que les idoles coagulent en idéologies qui s'en prennent aux races ou aux classes, pour se débarrasser des hommes anciens et construire le monde nouveau qui mettra fin à l'Histoire. Alors, les paradis, descendus des cieux des dieux sur la terre des hommes, se transforment en cauchemars où les civilisations périssent. L'ouvrage s'achève sur la question du suicide, proprement métaphysique dans un univers dont on ne sait s'il est absurde ou étrange, déjà soulevée dès le début de la tétralogie qui se referme ainsi sur son début, comme un anneau, tout en invoquant l'espérance de découvrir l'ordre sous le chaos. Ainsi que l'énonce la préface d'Issa Asgarally, "Violences des Idoles est un livre à (re)lire toutes affaires cessantes", tandis que la postface de Keith Moser salue le "dernier volume révolutionnaire" d'une "tétralogie transdisciplinaire examinant les origines de la violence".

04/2021

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Philosophie

Schelling

Ce volume donne dans sa partie principale le texte d'un cours professé à l'université de Fribourg-en-Brisgau durant le semestre 1936 ; il est complété, en appendice, par quelques passages extraits de manuscrits préparatoires à un travail de séminaire consacré à Schelling durant le semestre d'été 1941, et enfin par des notes datant des années 1941-1943. Le cours propose une interprétation suivie des recherches sur l'essence de la liberté humaine, en orientant d'abord la méditation sur la question centrale du système, de son élaboration moderne, et de la co-appartenance de la volonté de système et de la métaphysique de la subjectivité. Car c'est sur la base de ce long préambule (près de la moitié de l'ouvrage) que l'enjeu de l'instauration schellingienne d'une "métaphysique du mal" conçue comme fondation du "système de la liberté" peut ressortir en pleine lumière. La démarche des séminaires est autre : elle aborde immédiatement la distinction du "fond" et de l' "existence", ainsi que la frappe essentielle de l'être qui la sous-tend : "En dernière et suprême instance, il n'y a pas d'autre être que le vouloir. Vouloir est l'être originaire..." Dans cette décision, par quoi Schelling, faisant directement écho à Aristote (Méta. , Z1), entreprend de sortir de l'aporie constitutive de la philosophie et de son histoire, Heidegger aperçoit la première figure de l'achèvement de la métaphysique, la détermination fondamentale selon laquelle les Recherches accèdent d'emblée au faîte de l'idéalisme allemand. Le chemin de pensée qui, partant de Sein und Zeit et de la question du sens de l'être, conduit à la méditation de l'historialité comme destin et comme Ereignis, passe donc, dans ces années décisives qui précèdent ou suivent immédiatement l'Introduction à la Métaphysique, par le débat toujours repris avec la pensée de Schelling.

12/1993

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Critique

De la littérature considérée comme énergie

La notion d'énergie est particulièrement opératoire pour étudier la littérature des trois derniers siècles. Elle est abordée ici à la fois dans son versant thématique, dans son versant formel (stylistique), et dans son versant méta-littéraire (l'énergie de l'écriture, l'énergie créatrice, et aussi l'énergie dans l'acte de lecture). Nous rencontrerons la problématique de la contradiction entre l'épuisement de l'énergie et le désir d'une énergie inépuisable, particulièrement au XIXe siècle du fait de l'arrière-fond épistémologique que constitue la thermodynamique : le principe de l'entropie prévoit l'épuisement de l'énergie libre (disponible) d'un système, qui est dépensée irréversiblement au cours du temps. A cela s'est opposé le rêve du mouvement perpétuel, de l'énergie inépuisable... La création littéraire peut-elle être envisagée comme une tentative néguentropique ? La question de l'énergie débouche aussi assez vite sur la nécessité d'une problématisation éthique. Car si l'énergie peut être créatrice, elle peut aussi être destructrice. L'oeuvre littéraire peut-elle échapper au risque de véhiculer une énergie destructrice ? Du côté de la réception de l'oeuvre littéraire, l'action de la lecture (au double sens de l'action effectuée par le lecteur dans sa lecture, et de l'action effectuée par la lecture sur le lecteur) implique aussi une énergie, une energeia comprise étymologiquement comme mise en oeuvre voire passage à l'acte. Nous nous pencherons ici sur des textes littéraires et critiques qui thématisent ou théorisent ce que nous pouvons appeler une énergétique de la réception. Le tournant pragmatique qui s'est développé dans les études littéraires depuis les années 1980 nous a rendus sensibles aux effets éthiques et existentiels des textes dans la vie même des lecteurs. Quelles nouveautés la modernité littéraire a-t-elle apportées à la lecture en termes d'énergie ?

02/2022

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Sociologie

Au-delà du principe du plaisir

La théorie psychanalytique admet sans réserves que l'évolution des processus psychiques est régie par le principe du plaisir. Autrement dit, nous croyons, en tant que psychanalystes, qu'elle est déclenchée chaque fois par une tension désagréable ou pénible et qu'elle s'effectue de façon à aboutir à une diminution de cette tension, c'est-à-dire à la substitution d'un état agréable à un état pénible. Cela équivaut à dire que nous introduisons, dans la considération des processus psychiques que nous étudions, le point de vue économique, et nous pensons qu'une description qui tient compte, en même temps que du côté topique et dynamique des processus psychiques, du facteur économique, représente la description la plus complète à laquelle nous puissions prétendre actuellement et mérite d'être qualifiée de méta-psychologique. Nous sommes décidés à établir entre le plaisir et le déplaisir, d'une part, la quantité d'énergie (non liée) que comporte la vie psy¬chique, d'autre part, certains rapports, en admettant que le déplaisir correspond à une augmentation, le plaisir à une diminution de cette quantité d'énergie. Ces rapports, nous ne les concevons pas sous la forme d'une simple corrélation entre l'intensité des sensations et les modifications auxquelles on les rattache, et encore moins pensons-nous (car toutes nos expériences de psycho-physiologie s'y opposent) à la proportionnalité directe ; il est probable que ce qui constitue le facteur décisif de la sensation, c'est le degré de diminution ou d'augmentation de la quantité d'énergie dans une fraction de temps donnée. Sous ce rapport, l'expérience pourrait nous fournir des données utiles, mais le psychanalyste doit se garder de se risquer dans ces problèmes, tant qu'il n'aura pas à sa disposition des observations certaines et définies, susceptibles de le guider.

03/2023

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Beaux arts

Kisling, prince de Montparnasse

Polonais de naissance, juif d'origine, mais naturalisé Français, Moïse Kisling (1891-1953) a été, entre les deux guerres, le prince incontesté de Montparnasse, puis, après la Seconde Guerre mondiale, l'hôte le plus célèbre de Sanary-sur-Mer (Var). A Paris où il avait son appartement et son atelier au 3 de la rue Joseph Bara, comme dans sa propriété du Midi, il a reçu à sa table des personnalités illustres : Picasso, Modigliani, Max Jacob, Pascin, Soutine, André Salmon, Jean Cocteau, Colette, Erik Satie, Antoine de Saint-Exupéry, Aldous Huxley, Arthur Rubinstein, etc. Et il a peint les plus séduisants modèles, dont Alice Prin (la fameuse Kiki de Montparnasse), Marcelle Chantal, Édith Méra, Suzy Solidor, Arletty, Madeleine Sologne, Michèle Morgan, Madeleine Lebeau... Le livre de Jacques Lambert retrace fidèlement le long parcours de cet artiste exceptionnel, né à Cracovie en 1891, venu à Paris en 1910, qui a mordu la vie à pleines dents du côté du carrefour Vavin. Au fil des pages, on y rencontre, sous un jour parfois inattendu, tous les personnages qui ont approché Kisling ou qui ont partagé avec lui les bons et les mauvais moments de l'existence : Juan Gris, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin, Maurice Utrillo, Henri Matisse, Blaise Cendrars, André Warnod, Léopold Zborowski, Marie Vassilieff, la baronne d'Oetingen, André Derain, Maurice de Vlaminck, Foujita, Joseph Kessel, Florent Fels, Georges Charensol,... Deux hors texte en noir et blanc nous restituent le Paris et la faune de cette époque foisonnante, mais aussi la Côte d'Azur. Trois hors texte en couleur donnent à voir la richesse et la variété de l'art de Kisling où les nus d'une exquise suavité, ceux de Kiki, d'Arletty et autres, voisinent avec les bouquets somptueux et les paysages aux coloris éclatants.

03/2011

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Critique littéraire

Poétique de la syntaxe, rythmique de la langue. Hommages à Michèle Biraud

En plus de mille ans, l'Antiquité grecque a vu s'épanouir et se renouveler de multiples genres littéraires. Elle a joué des formes poétiques (calligrammes, palindromes, anagrammes, lipogrammes...) et développé aussi la rhétorique, puissant instrument de génération et d'analyse de ces types de discours. D'autres moyens encore permettent d'accéder à une meilleure appréhension de ces textes comprendre comment les outils de la langue sont mis à contribution, consciemment ou inconsciemment, dans l'argumentation et la création littéraire. Ainsi la compréhension fine du système complexe des déterminants du grec ancien a-t-elle changé notre façon de contextualiser les textes ; ainsi, lors du passage d'un système accentuel fondé sur la hauteur à un système fondé sur l'intensité, les auteurs ont eu à leur disposition une double façon de rythmer leurs textes, dont ils ne font usage que lorsque elle est utile à leur visée argumentative ou poétique. Ces découvertes au service d'une approche énonciative des textes grecs, nous les devons à Michèle Biraud. C'est en s'inscrivant dans sa lignée que ses collègues et amis ont voulu prolonger son oeuvre et entrer en discussion avec elle en illustrant sa méthode et en mettant en lumière les contrastes syntaxiques et les nuances sémantiques, les couleurs énonciatives et les résonances poétiques, les rythmes nouveaux qu'elle nous permet de voir. Certains développent un méta-discours sur l'oeuvre de Michele Biraud, d'autres prolongent les pistes ouvertes vers la littérature latine ou française. Ses recherches ont aussi inspiré le développement d'outils numériques et la relecture de l'histoire littéraire. Les vingt-deux contributions de ces hommages doivent être vues comme le chatoiement de cette oeuvre riche et qui n'a pas fini de porter des fruits.

01/2017

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Critique littéraire

Pierre Boutang

En 1998, toute la presse française se fait l'écho de la disparition de Pierre Boutang et le monde intellectuel, longtemps divisé à son sujet, rend un hommage unanime à ce maître – à la fois méta- écrivain, critique, poète et traducteur. Aujourd'hui, en dépit du centenaire de sa naissance (1916-2016), la postérité semble oublier injustement celui qui fut aussi le fondateur du journal La Nation française (1933-1961). A ceux qui en ont une image toute faite – celle d'un personnage colérique, d'un penseur sulfureux ou même "facho" –, cette biographie fournira bien des démentis et des nuances : en politique, fut-il maurrassien ou gaulliste ? pétainiste ou giraudiste ? traditionaliste, anarchiste ou antimoderne ? Fut-il un homme de droite, ce pourfendeur de l'Argent qui appelle à voter Mitterrand en 1981 ? Un homme de gauche, cet adversaire du marxisme et du Progrès ? Et comment situer un catholique en proie aux formidables débordements d'Eros ? Ceux qui ne le connaissent pas encore découvriront ici quelle immense figure de la vie intellectuelle française fut Pierre Boutang – lecteur phénoménal, professeur adulé après avoir été longtemps exclu de l'université, mais aussi pamphlétaire à la plume acérée, et surtout philosophe de la transcendance de l'être et du désir. Traversant un demi-siècle de pensée et de débats, où se croisent les voix des maîtres et amis de Boutang – de Gabriel Marcel à Jean Wahl, de Philippe Ariès à Roger Nimier, de Maurice (javel et Raymond Aron à George Steiner –, nourri de témoignages et de documents inédits, Stéphane Giocanti révèle la genèse d'une oeuvre en forme d'"odyssée du secret" et, sans éluder sa part d'ombre, brosse le portrait d'un inclassable géant du XXe siècle.

03/2016

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Musiques du monde

Ekambi Brillant

Partant du postulat selon lequel les grands Hommes doivent vivre leur biographie et non l'avoir à titre posthume, Dr Mondo prend durablement racine dans le quotidien d'Ekambi Brillant qui accepte de se livre, sans idéologie ni langue de bois, grâce à la relation de confiance qui s'installe au fur et à mesure des séances de travail. Avec cet ouvrage, la musique ne sera plus le résultat d'une juxtaposition de notes et de paroles. Les artistes y puiseront des sources d'inspiration pour se surpasser. Quant à eux, les gouvernements, les organismes internationaux, les partenaires au développement, les entreprises, les décideurs, les citoyens, bref les mécène de toute nature y trouveront des raisons pour faire perdurer la création intellectuelle locale. Cette biographie réflexive démontre avec bienveillance que l'Afrique regorge de talents au-delà de ce que le bon sens pourrait imaginer. l'auteur passe le destin d'Ekambi Brillant à travers des grilles d'analyse stratégique de son jardin secret, de sa profession, son rayonnement et de sa discographie, pour tirer la sonnette d'alarme pour une prise de conscience collective. s'inscrivant dans le cortège des plans d'émergence des pays africains, il s'agit de la valorisation des Africains qui ont véritablement marqué leur époque sur les aspects social, économique, culturel, technologique, réglementaire, environnemental, démographique ou politique. L'approche scientifique adoptée par l'auteur pour produire ce récit de vie se montre d'autant plus pertinente que, avec cet essai, la culture est dorénavant perçue comme un méta problème, c'est à dire un problème qu'on ne peut plus aborder sur un seul et unique angle. Dès lors, la création immatérielle cesse d'être uniquement une affaire privée, pour devenir aussi une grande cause nationale propice à faire entrer des citoyens méritants dans le panthéon des trésors de l'UNESCO, entre autres.

04/2021

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Matières enseignées

Pour enseigner le français en cinquième et sixième. Variations autour des UAA et des savoirs dans l'enseignement secondaire de transition

Destiné aux enseignant. es en exercice ou en formation initiale, cet ouvrage est centré sur les référentiels en vigueur pour les cinquième et sixième années de l'enseignement secondaire de transition. Il propose des pistes didactiques transposables, en fonction de l'environnement scolaire, des objectifs et de la personnalité de chaque professeur. e. L'originalité de l'ouvrage tient en grande partie à l'équipe qui l'a conçu : des professeur. es de français du secondaire, issu. es de trois réseaux différents et travaillant dans des établissements socioculturellement contrastés, regroupé. es autour de deux didacticiennes du français, chercheuses et formatrices d'enseignant. es. Pour enseigner le français en cinquième et en sixième articule ainsi étroitement savoirs empiriques et scientifiques. En effet, quelques exemples de dispositifs sont dépliés d'un bout à l'autre, et appliquent les recommandations des prescrits officiels tout en proposant des productions originales. De plus, sont articulés systématiquement, dans les se ? quences de ? crites et UAA exploite ? es, des compe ? tences et des savoirs a` construire avec les e ? le`ves et de natures diverses : litte ? raires, linguistiques, culturels, re ? flexifs. Plusieurs choix didactiques forts sous-tendent cet ouvrage. L'un d'eux est l'attention portée aux savoirs, replacés au centre des dispositifs et au coeur d'actes (méta)cognitifs divers et complexes. Forte est donc aussi la volonté d'apporter des éclairages théoriques à certaines composantes des dispositifs, témoignant ainsi d'une conception de la didactique du français fondée sur et explicitant les liens entre théorie(s) et pratique(s). Marie-Christine Pollet (professeure à l'Université libre de Bruxelles) et Caroline Scheepers (professeure à l'UCLouvain Saint-Louis Bruxelles) sont didacticiennes du français, chercheuses et formatrices d'enseignants.

11/2023

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Esotérisme

La flûte enchantée. Un opéra maçonnique ou initiatique ?

Le 14 décembre 1784, à presque 29 ans, W. Mozart est soumis aux questions rituelles préalables à l'initiation : Quels sont les devoirs d'un Homme envers lui-même ? Envers l'Humanité ? Envers Dieu ? Mozart mettra son génie au service de ce questionnement philosophique : quoi de mieux que la musique pour aller chercher les réponses au tréfonds de l'âme humaine ? Un do... un mi... un fa... et la valse des notes sur la partition s'accélère. Dans un déferlement musical, Mozart nous livre sa vision et sa vérité. La Flûte enchantée n'a cessé d'éveiller la curiosité, les interrogations ; c'est que l'opéra épouse les traits de la cérémonie d'initiation maçonnique pratiquée dans les loges du XVIIIe siècle. Mille huit-cents ans après Jean le Baptiste, Mozart plonge le spectateur dans la musique comme pour un nouveau baptême. A Vienne ou sur les rives du Jourdain, les deux hommes tentent de restaurer la pureté de l'âme humaine. Seuil symbolique, La Flûte enchantée marque le crépuscule d'une vie empreinte de "vices" et l'aube d'une existence guidée par la vertu. La Flûte Enchantée est le dernier opéra que Mozart composa avant de décéder le 5 décembre 1791. Considéré à tort comme son oeuvre propre, cet opéra est en fait, le fruit de la collaboration entre des hommes aux origines diverses réunis dans ce que Saint-Foix appelle "La Firme Schikaneder". La Flûte Enchantée est un opéra multiple au vu de la pluralité des inspirations et des thématiques abordées. Cette oeuvre, imprégnée des idées maçonniques contenues dans le livret et dans les choix de mise en scène, a pour vocation de proposer une méthode initiatique. Cependant de nombreux auteurs sombrent dans l'excès d'interprétation, ou travestissent le message originel de Mozart. Le compositeur Salzbourgeois se sert de l'opéra comme d'un moyen de diffuser des idéaux universels véhiculés par la Franc-Maçonnerie Autrichienne dont il était membre. Tant par la méthode collaborative utilisée tout au long de sa réalisation que par les thèmes abordés, La Flûte Enchantée livre à son public un travail philosophique achevé qui vibre et résonne sur tout l'art lyrique.

12/2019

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Histoire et Philosophiesophie

Le troisième chimpanzé. Essai sur l'évolution et l'avenir de l'animal humain

La chose est désormais connue de tous : l'homme, partageant plus de 98 % de ses gènes avec le chimpanzé pygmée et le chimpanzé commun, représente, dans le monde animal, le troisième chimpanzé. On en mesure habituellement peu les implications. Le langage, l'art, la technique et l'agriculture - qui distinguent ce chimpanzé - sont le fruit d'une évolution non pas seulement anatomique, comme on le dit trop souvent (station debout, grossissement du cerveau), mais également comportementale : le cycle vital de l'homme se particularise par le faible nombre de petits par portée, les soins parentaux bien au-delà du sevrage, la vie en couple, l'espérance de vie, la ménopause. Autant de traits qui soulèvent le problème de l'éventuelle présence de précurseurs dans le monde animal, et du stade auquel le troisième chimpanzé fit le saut quantique en matière de réussite évolutive - non pas avec l'apparition de l'outil de pierre, voilà deux millions et demi d'années, mais avec l'acquisition de l'aptitude au langage, il y a moins de cent mille ans. Alors l'animal humain déploie tous ses traits particuliers - à commencer par son aptitude unique à détruire massivement son genre (c'est la soudaine disparition des Néandertaliens après l'arrivée de Cro-Magnon, première destruction massive de l'histoire de l'homme) et sa capacité, manifestée elle aussi dès l'époque préhistorique, à détruire les écosystèmes, à ruiner la base même de sa propre alimentation. L'expansion géographique de l'espèce s'accompagne toujours de l'éradication de grands mammifères ; de Pétra à l'île de Pâques, de Mycènes au Chaco Canyon, le déclin des civilisations est rythmé par la déforestation, le surpâturage, l'érosion des sols. Génocide et holocauste écologique - ces deux caractéristiques de l'homme que décuple potentiellement aujourd'hui la technologie - posent désormais la question cruciale de l'extinction de l'espèce humaine, à l'instar de milliards d'autres espèces disparues au cours de l'histoire de l'évolution. Telle est l'ampleur de la perspective que Jared Diamond ouvre, avec une impressionnante culture scientifique, géographique et historique, dans cet ouvrage sans égal.

11/2000

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Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

Jackie - La vie et le style de Jacqueline Kennedy Onassis

Belle, cultivée, raffinée, adulée, Jackie Kennedy a sans conteste marqué l'Histoire. Elle fut, et reste, la First Lady la plus iconique que l'Amérique ait jamais connue. C'est sa vie, à l'enseigne de la fortune, la gloire et les deuils, à laquelle rend hommage cette biographie splendidement illustrée, 30 après sa mort. Plus d'une fois comparée à une reine, conquérant le respect des plus grands et le coeur des gens, on y découvre une femme intelligente, déterminée, dotée de charisme et d'un savoir-faire hors pair. Il y eut un avant et un après dans sa vie. Le tournant ? Le 20 janvier 1961 quand elle entra à la Maison Blanche au bras de JFK, avec lequel elle formera le couple le plus glamour d'Amérique. Pourtant, tout n'est pas rose, et le quotidien aux côtés d'un mari volage et à la santé fragile mettra le couple à rude épreuve. Jusqu'au jour où tout précipite à Dallas avec l'assassinat de JFK, et le tailleur rose Chanel ensanglanté de la première dame qui restera à jamais le vêtement le plus légendaire de l'histoire américaine. Dévastée, la reine n'en continuera pas moins d'imprégner le monde de son style impeccable, l'incarnation du look BCBG ponctué de fabuleuses robes haute couture, de rangs de perles, de tailleurs en tweed et de trench. Le tout accompagné d'accessoires qu'elle seule savait porter avec autant de classe. Lunettes oversize, foulards Hermès noués dans les cheveux ou encore des sacs qui apportent l'ultime touche au désormais légendaire " style Jackie ". Une allure et une élégance dont elle ne se départira jamais, y compris sous les traits de Jackie O, quand elle épousera, au grand damne de l'Amérique, Onassis, le magnat grec. Elle devient alors la captivante icône des années 1970, avant de se retirer de la vie publique pour se consacrer à son travail d'éditrice et s'éteindre aux côtés de son dernier compagnon. Un portrait intense et profond, illustré de photographies mythiques, d'une femme dont l'aura mystérieuse n'a cessé de captiver le monde entier.

08/2023

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Littérature française (poches)

Le bleu du lac

Quand un soir elle a remplacé au pied levé Pogorelich à Wigmore Hall, la salle de concert londonienne, celle qui allait devenir la grande pianiste Viviane Craig ne savait pas encore que sa gloire soudaine ne serait pas son défi le plus difficile à relever. Si sa vie tranquille de professeur de piano, mariée au directeur du service culturel de la BBC, a certes changé après ce succès inaugural, sa rencontre avec James, l'évidence avec laquelle elle a cédé au désir de ce charismatique critique musical, boxeur à ses heures, a profondément bouleversé son équilibre intime. Des années plus tard, alors que leur passion va grandissant, Viviane apprend, par un appel de son exécuteur testamentaire, le décès brutal de James. Sans mesurer le sens ni la portée de la requête posthume qu'il transmet, l'homme invite la pianiste, retirée depuis cinq ans déjà de la scène musicale, à jouer une dernière fois lors de la messe de funérailles. Pendant le long trajet en métro qui va la conduire de sa demeure de Wimbledon au quartier de Holborn, Viviane, elle-même stupéfaite d'avoir accepté sans réfléchir cette épreuve, laisse libre cours aux émotions qui l'assaillent. L'église choisie par James, minutieux ordonnateur de la cérémonie, est voisine de son appartement, refuge de leurs amours, de leurs conversations, des après-midi pendant lesquelles Viviane répétait ses concerts sur le Yamaha ou le Steinway dont elle se demande ce qu'il va bien advenir. L'angoisse de ne réussir à dissimuler son violent chagrin, voué lui aussi à la clandestinité, le ressac des souvenirs heureux, les confidences arrachées à l'homme secret qu'était James – et notamment les raisons de sa fascination pour le tableau de Cézanne représentant le lac d'Annecy, le bleu du lac – cohabitent, à mesure que défilent les stations de la Piccadilly line, en un fiévreux et hypnotique monologue intérieur. Beau chant d'adieu et bel hommage au pouvoir de la musique que ce nouveau roman, parfaitement maîtrisé, de Jean Mattern, subtil interprète du trouble amoureux et de la complexité des sentiments.

05/2018

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Formation

Savoirs N° 55/2021 : Usages de la vidéo en formation

Partant du constat des enjeux et des questions vives que soulève le recours à l'enregistrement audiovisuel en recherche et en formation d'adultes, la revue Savoirs a souhaité consacrer un numéro thématique à ce sujet. C'est dans cette visée que s'inscrit la note de synthèse rédigée par E. Flavier, intitulée "Vidéoformation". Cette contribution est l'occasion de conduire une réflexion sur les évolutions historiques et les développements technologiques qui ont accompagné cette pratique, de mettre en relation les différentes conceptions épistémologiques et les types d'usages qui en découlent justifiant une réflexion sur les précautions éthiques indispensables. L'article de recherche de P. Olry. J-F. Métral et F. Chrétien, intitulé "L'usage des vidéos en didactique professionnelle : statuts technique, pragmatique, épistémique et acceptabilité sociale" interroge le statut des traces vidéo de l'activité dans le contexte des recherches en didactique professionnelle. Les auteur.rice.s présentent les fondements théoriques et les principes selon lesquels une telle analyse du travail permet de développer une "technologie pour l'ingénierie de formation". Dans la rubrique Enjeux théoriques, la contribution d'A. Mouchet et D. Turon : "Explicitation et vidéo : Les ressources de l'articulation des points de vue en première et troisième personne" montre une manière heuristique de s'emparer de cette pratique, dans une démarche d'intelligibilité de l'activité. Après une réflexion de nature épistémologique sur les conditions d'une telle articulation, la contribution prend appui sur une recherche conduite dans le domaine du sport pour montrer comment il est possible d'analyser les communications entre entraîneur et joueur. Dam la rubrique Varia, la contribution de Muriel Deltand, "Rôles des compétences transversales dans le premier face-à-face professionnel : le cas des stagiaires en reconversion professionnelle dans les métiers du conseil et de la formation", étudie les processus qualifiés de "préservation de soi". A partir de deux entretiens biographiques, l'article explore deux stratégies mises en place par les apprenants lors de leur immersion sur le terrain de stage. Cette analyse est par ailleurs l'occasion d'étudier une question d'actualité qui traverse de nombreux domaines, celle de la construction des compétences dites transversales en situation d'incertitude.

07/2021

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Esotérisme

Où l'on surprend être rien. Parce que tout est conscience

Aimeriez-vous vous offrir un "autre" regard sur votre vie pour magnifier la joie ineffable et permanente qui vous habite, plutôt que ratiociner vos tourments physiques et psychiques, vos jugements portés ? Plutôt voir votre vie comme un temps de passage entre la Lumière quittée à la naissance, et Celle que vous retrouverez, dès la séparation de votre corps d'avec votre être spirituel, lequel a été votre guide, sans que vous le sachiez. Et le confort d'une présence que vous ressentirez, toujours disponible pour vous aider. Voici venu le temps de vous présenter le domaine spirituel atemporel, lequel échappe à nos sens physiques, bien qu'omniprésent dans le monde manifesté, au sein duquel l'homme se dit vivant, présent incarné. Par désir fou et profond, il devra apprendre à quitter sa coquille s'il veut se délivrer de sa pesanteur en se motivant. Il y trouvera la légèreté de sa part spirituelle, la joie simple et naturelle d'être protégé, il acceptera le don de vie offerte et les épreuves - si douloureuses soient-elles ! -, tandis qu'au final tous reçoivent la même Lumière les purifiant, au moment de quitter leur corps. La vie terrestre entre naissance et soit-disant mort, est ce temps unique pour se découvrir rien, parce que être c'est être CELA, et rien d'autre, la Lumière ayant fait son oeuvre de mener à l'éveil durant son temps de présence dans la chair. Plus que sa curiosité ou son avidité possessive, l'homme qui se mettra en quête de l'Amour absolu, en vrai quêteur, ses pieds plantés sur son rocher, aura à se dépouiller de ''sa tunique de peau'' selon Annick de Souzenelle, s'il veut entrer dans son espace spirituel. Le Tout se tient là omniprésent et omnipotent, sans réalité sensible. Lecteur, lectrice qui aimez les voyages terrestres pour y contempler les beautés de la Nature et élever votre coeur d'amour, je vous invite à visiter votre espace intérieur pour entrer dans le domaine spirituel où le rien vous attend, il cédera la place, par votre propre métamorphose, au Tout Lumière qu'est CELA. Là, se tient votre joie ineffable.

10/2023

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Thèmes photo

La Belgique. L'air de rien, Edition bilingue français-néerlandais

Bernard Plossu est un photographe français parmi les plus importants et les plus influents. Cet ouvrage, en forme de bilan, montre une sélection des photographies effectuées au cours de ses nombreux voyages en Belgique, au fil des années (des années 1980 à aujourd'hui). Photographies prises en passant, l'air de rien, à Anvers, à Gand, à la côte, à Bruxelles, à Liège - et même à Crisnée -, en Ardennes. pour y rencontrer son "galeriste" et ami Jean-Louis Godefroid, son éditeur belge Guy Jungblut ou son "collègue" Marc Trivier. Bernard Plossu et sa Belgique / par Bernard Marcelis (extrait de son avant-propos) L'identité visuelle et photographique d'une ville ou d'un pays n'est jamais quelque chose d'anodin. Certains, Paris, Londres, New York, la France, les Etats-Unis bénéficient à ce propos d'un traitement privilégié. Il n'en va certes pas de même pour la Belgique dont l'identité photographique n'a que rarement fait l'objet de créations d'auteurs. Dès lors, La Belgique, l'air de rien - ce copieux livre imaginé par le photographe français Bernard Plossu - porte bien son titre. Bruxelles, Liège, Charleroi, Anvers, Gand, sans négliger une certaine ruralité, sont au menu des pérégrinations du photographe français en Belgique Ses images sont faites de perspectives ouvertes ou fermées, d'horizons immenses, de routes fragmentées, de tunnels et de passages, de plans superposés engendrés par les photos prises au travers des fenêtres d'un train, des vitres d'une voiture, du pare-brise d'un camion ou encore des baies vitrées d'un café ou de ses grands miroirs. Elles possèdent une dimension cinématographique, avec leurs travellings suggérés par les câbles des caténaires tracés en parallèle, les rythmes verticaux dessinés par des pylônes ou autres lampadaires. Des compositions architecturales involontaires (le métro de Charleroi) ou parfaitement maîtrisées (la gare des Guillemins de Calatrava à Liège) viennent structurer certaines compositions. Comme toujours la lumière joue un rôle crucial, particulièrement celle entre chien et loup, quand l'encore pâle lueur des phares des voitures se démultiplie sur les chaussées rendues glissantes par la pluie [. ]

10/2021

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Photographie

Fisheye n°58 : Équilibre - Mars 2023

Ce numéro de printemps célèbre plusieurs anniversaires et met en avant un cahier central entièrement en noir et blanc. Si les 10 ans de Fisheye s'affichent en quatre par trois dans les couloirs du métro parisien en exposant une dizaine d'artistes publiées dans le magazine depuis le début de l'aventure, on trouvera aussi, en avant-première, un focus sur le quotidien Libération qui, lui, fête ses 50 ans avec un superbe livre et une exposition à venir. On célèbre un autre cinquantenaire avec l'édition d'un ouvrage sur Diane Arbus, disparue il y a un demi-siècle. Enfin, ce 24 février - alors que ce numéro est en impression - marque le premier anniversaire de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine. Michel Slomka et ses images satellites en noir et blanc nous conduisent à réexaminer les Topographies de ce pays scarifié. Le noir et blanc s'étend à l'ensemble des portfolios de ce numéro, avec une sélection particulièrement éclectique. Outre les "paysages inversés" dudit Michel Slomka, on découvrira les Humeurs belges de Jacques Sonck qui croque depuis des années ses compatriotes dans les rues de Bruxelles, Namur et Gand avec une malice teintée de surréalisme. Sur un tout autre registre, Bastiaan Woudt compose de superbes images de mode dans lesquelles la lumière lui sert à cacher pour mieux révéler. Lucie Hodiesne Darras s'est, elle, attachée à rendre compte au plus juste de la vie quotidienne de son frère Lilou, atteint d'autisme, dont elle fait une rockstar. Un travail qui s'accompagne d'un livre aux éditions Fisheye. On trouve chez Sophie Gabrielle un univers intriguant qui explore ses peurs indicibles sur le cancer et la maladie, une manière "intime et universelle" de traduire ce qu'elle ressent. Enfin l'Histoire est de nouveau présente à travers le Palimpseste bulgare de Martin Atanasov qui n'hésite pas, à travers ses collages, à composer des télescopages critiques qui nous questionnent notamment sur le matérialisme et l'amnésie de notre époque. Sans oublier nos autres rubriques, nos coups de coeur ainsi que nos sélections de livres et d'expositions qui devraient vous aider à garder l'oeil ouvert, vif et curieux.

03/2023

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Histoire de France

L'Algérie au coeur : révolutionnaires et anticolonialistes à Renault-Billancourt. Révolutionnaires et anticolonialistes à Renault-Billancourt

La Fédération du France du FLN avait choisi six travailleurs de Renault comme témoins de la manifestation du 17 octobre 1961. Clara et Henri Benoits en faisaient partie. C’est à ce titre que trente-sept ans plus tard, ils témoigneront lors du procès que Maurice Papon avait intenté à Jean-Luc Einaudi. Entrés dans l’usine en 1949-1950 et membres actifs de la CGT, Clara et Henri Benoits ont travaillé et lutté pendant près de quarante ans à Renault Billancourt. Clara, militante du PCF jusqu’en 1969 et se revendiquant du féminisme dès les années 1950, et Henri, trotskiste, ont été des militants critiques, mais jamais isolés. Plongés dans cette Babel ouvrière, ils témoignent de l’irruption des guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie au coeur de l’usine, et de l’activité de leurs camarades de travail qui y ont organisé le FLN. Investis dans le soutien public et clandestin aux Algériens, ils racontent les conséquences du vote des pouvoirs spéciaux au gouvernement Guy Mollet, entraînant le départ de la quasi-totalité des militants algériens du PCF vers le FLN, et décrivent la solidarité concrète manifestée dans les ateliers entre Français et Algériens lors d’incursions policières dans l’usine. Dans cette chronique de plus de cinquante années de luttes se succèdent les premières manifestations syndicales de 1945 où travailleurs algériens et vietnamiens défilent ensemble, le vécu quotidien de militants syndicaux au plus près de leurs collègues de travail, l’indépendance conquise par l’Algérie en 1962, l’occupation de Billancourt pendant la grève générale de 1968, les luttes des femmes et des ouvriers immigrés, et l’agonie du site aujourd’hui partagé entre friches industrielles et immeubles de standing. Solidarité ouvrière et internationalisme, c’est leur fil conducteur, «car en fait, dans la France de l’époque, le fascisme était quotidien». Pouvait-on rester indifférent devant les difficultés de nos frères de classe algériens ? Alors que la chasse au faciès était courante dans le métro, un internationaliste pouvait-il refuser de porter le paquet de tracts clandestins dont un camarade algérien était responsable ? Pouvait-il refuser l’asile à ce même camarade recherché par la police ?

10/2014

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Poésie

Dictionnaire de la poésie

De la Cantilène de sainte Eulalie à nos jours, en plus de mille ans, notre poésie constitue un trésor considérable dont ce dictionnaire présente tous les aspects dans ses 564 rubriques et ses 137 renvois - plus de 700 entrées, illustrées par de nombreux poèmes. Il témoigne de la coexistence, aujourd'hui, de la tradition ancienne à la stricte versification et de la tradition plus récente, celle du vers libre, depuis, tout de même, plus d'un siècle : le mètre, la rime, les coupes, la typographie, la mesure, les accents, etc., toutes les subtilités de la technique des vers sont analysées. Et la stylistique, de l'antithèse à la litote. On y retrouve les formes anciennes ou plus récentes (la ballade, la sextine, le haï-kaï ; le poème en prose, etc.) et les genres, de l'églogue à la science-fiction, de la poésie pastorale au cadavre exquis, de la fable à la poésie révolutionnaire, etc. - avec tous les jeux ou procédés, acrostiche ou lipogramme, rimes babebines ou vers holorimes, etc. L'histoire littéraire y tient sa place, avec des rubriques rappelant les moments privilégiés de notre poésie, Pléiade, Classicisme, Romantisme, Parnasse, Symbolisme, Surréalisme, Ecole de Rochefort, etc. Certaines rubriques paraîtront peut-être inattendues, sur l'argot ou le n'importe-quoi, sur l'inspiration ou l'art de la dédicace. La poésie correspond à l'époque, aux mœurs du moment, comme le montrent les blasons, la poésie érotique ou le toujours fuyant lecteur de poésie. D'autres réalités sont de tous les temps, comme le détaille la rubrique compte d'auteur. Une caractéristique essentielle du Dictionnaire de la poésie, c'est sa lecture agréable : il est sérieux par l'importance considérable des informations et références ; mais il reste facile à lire par son ton et la richesse de ses exemples. Il n'est jamais jargonneur, même lorsqu'il explique des termes apparemment rébarbatifs. Il est, bien sûr, particulièrement plaisant en évoquant certains sujets, le calembour ou le pastiche, la contrepèterie ou la supercherie, par exemple ; l'épigramme, évidemment. Le savoir y voisine avec l'humour. L'auteur n'hésite pas à prendre parti, à l'occasion, se plaçant ainsi dans la lignée des dictionnaires constituant une œuvre personnelle signée, aux choix assumés.

04/2006

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Histoire de France

De Gaulle. De l'enfance à l'appel du 18 Juin

Aucun Français, sinon de sang royal, ne fut jamais autant que Charles de Gaulle persuadé d'être né sous le sceau d'une destinée nationale. Son père lui ayant légué la honte de la défaite de 1870, adolescent, il se voyait déjà chasser de France les Allemands à la tête d'une armée de deux cent mille hommes ! Partagé entre la passion de l'écriture et l'envie de servir son pays, il a choisi l'épée sans oublier la plume. Jeune capitaine blessé, fait prisonnier à Douaumont en mars 1916, il a subi la captivité comme une insulte dont, malgré plusieurs tentatives d'évasion, il mettra très longtemps à se débarrasser. Conscient comme peu de ses compatriotes de l'inéluctabilité d'un nouveau conflit avec l'Allemagne vaincue en 1918 et alors que tout le monde vante les mérites défensifs de la ligne Maginot, Charles de Gaulle s'évertue en vain à persuader le haut commandement français et les politiques que la France doit impérativement se doter de grandes unités mécanisées et autonomes. Faute d'un tel effort, répète-t-il sans être entendu, elle sera en cas de conflit immanquablement envahie par les divisions blindées du IIIe Reich nazi. Promu général en juin 1940, à quarante-neuf ans, il réussit à contenir quelques jours dans l'Aisne les colonnes blindées du général Guderian. Il est appelé au gouvernement de Paul Reynaud, mais celui-ci cède la place à son ancien mentor, le maréchal Pétain. Bientôt c'est l'armistice, contre lequel il s'érige sans hésiter, et il se réfugie en Angleterre. Et voici que, le 18 juin 1940, il lance sur les ondes de la BBC l'appel qui rend à la France sa dignité, son espoir et son Histoire. En retraçant cette première partie du parcours de De Gaulle, Georges Fleury révèle des aspects méconnus de la façon dont le chef de la Résistance s'est imposé au sein de la France Libre. Surtout, il dépeint de façon vivante, claire et magistrale l'essence du personnage et la construction d'un destin cohérent et inégalé.

10/2007

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Photographie

Louis Stettner. Ici ailleurs

Editions Xavier Barral juin 2016 Photographies : Louis Stettner Textes : Clément Chéroux et Louis Stettner En coédition avec le Centre Pompidou Exposition : Galerie de photographies - Centre Pompidou du 14 juin à fin septembre 2016 Louis Stettner, Ici Ailleurs La qualité atmosphérique Cette première monographie française du photographe américain présente plus de soixante années de travail, et fera l'objet d'une exposition durant l'été 2016 à la galerie de photographies du Centre Pompidou. L'ouvrage regroupe toutes les séries importantes de Stettner : de sa première photographie de son jardin prise à la chambre 20 x 25 en 1938, à sa dernière série dans les Alpilles (2014), travail graphique autour des arbres. Outre ses séries les plus connues, comme celle du métro de New York de 1946, le livre fait la part belle à sa période humaniste pendant laquelle Stettner, installé à Paris, fait le lien entre la French photography et la street photography américaine. A cette époque, il se lie d'amitié avec Brassaï et Boubat. De retour aux Etats-Unis en 1952, il photographie " the cool life " et témoigne des mouvements qui agitent l'Amérique à travers sa série " Protest ". Le livre présente aussi ses recherches plus personnelles comme la série Pepe et Tony, autour de pêcheurs, dans l'Espagne de 1956 ou l'Amérique des années 80. Louis Stettner a commencé la photographie dès son adolescence en 1938. Ce natif de Brooklyn (1922), s'installe à Paris à la fin des années 40 après avoir opéré dans le Pacifique pendant la seconde guerre mondiale. Stettner se lie d'amitié avec des figures de la photographie humaniste. Après avoir été diplômé de l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques, il s'établit comme photographe freelance. Il retourne vivre aux Etats-Unis, il remporte le concours de jeune photographe organisé par le magazine Life et est exposé au MoMa. Stettner entame alors un travail photographique entre Paris et New York qu'il mènera pendant plus de 60 ans et livrera un temoignage important sur l'évolution parallèle de ces deux villes. Il s'installe définitivement en France en 1990, où il vit toujours.

06/2016

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Pléiades

Oeuvres Complètes. Tome 4

C'est ici le dernier tome des Ouvres complètes de Kafka dans la Pléiade. Il procure - si l'on peut dire - deux femmes (Felice et Milena) et un homme (le Père). Certes, d'autres femmes passent dans la vie de Kafka. Mais il ne leur écrit pas, et le temps les a dévorées. Il n'est d'être sauvé que par les mots. L'aventure avec Felice est singulière : Felice ou la femme métaphorique. Au principe, Kafka ne l'aime pas, mais il se prend à l'aimer et, en cette métaphore, il enregistre tous les registres de la passion. Pour retrouver le goût d'écrire. On n'oserait sans doute pas dire que Felice fut son divan. De psychanalyste. Elle le mit à nu, et sans doute cherchait-il obscurément cette nudité-là. Un jour, il quittera Felice parce qu'elle ne lui sera plus "nécessaire" et il mettra à mort - sous les espèces de Gregor Samsa, dans La métamorphose - cet homme qui s'était pris à aimer cette femme. Quand la femme disparaît revient le Père. Le père - tout Père - est à tuer. On ne quitte pas le divan. C'est ici un autre procès, le vrai peut-être, après cet Autre procès déjà - comme l'a si bien montré Elias Canetti - qu'avait été sa relation avec Felice. Le Père interdit la femme. Kafka l'écrit dans cette insoutenable lettre au père, qui n'est que supplication. Le père est - hélas et aussi - aimable et aimé. Comment subvertir le maître du Château ? C'est, dirait Hamlet, toute la question. Bref, la femme est-elle accessible ? La véritable arrive toujours trop tard et annonce la mort ; C'est Milena la rebelle. C'est aussi l'étrangère - elle n'est pas juive. C'est donc l'autre femme. Mais Milena prend peur et fuit. Kafka pouvait-il être sauvé ? "La sagesse est ici de se taire", note Claude David dans son avant-propos. Le reste du volume, c'est la vie ordinaire. Les riens. Des miettes, eût écrit Kierkegaard. Il faut de quelque façon se leurrer et prendre des masques. Kafka était aussi rédacteur dans une entreprise, et c'est dérisoire. Il n'est pas certain que cela soit tout à fait consolant.

03/1989

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Littérature française

Iran, ma déchirure

"Souvent le hammam n'est pas chaud quand j'arrive. Après l'avoir mis en chauffe, je patiente en allant chercher dans l'eau du jacuzzi les caresses que nulle ne me prodigue plus. Aujourd'hui, la vasque est déjà occupée par trois trentenaires que j'identifie comme étant Iraniens en reconnaissant quelques mots de persan dans leurs conversations. Après quelques minutes de discrète observation mutuelle, ils m'interpellent. "Are you German ? " . Je me demande bien ce qui a pu leur laisser penser que je pouvais être allemand avec mon mètre soixante-dix et mes cheveux bruns (enfin ceux qui ne sont pas blancs ! ). Dès que je les ai éclairés sur qui je suis - je suis Français, je viens en Iran pour travailler, je ne connais pas encore bien le pays - ils me demandent "do you like Iran ? ". A leurs regards qui plongent dans mes yeux, à leur immobilisme soudain, je sens combien la réponse à cette question est importante pour eux. Je n'ai pas d'efforts à faire pour les rassurer. Je ne sais encore rien de la beauté du pays mais je suis sûr qu'ils lisent sur mon visage la sincérité de mes mots quand je leur dis combien je suis déjà enchanté par la montagne, par la façon dont les habitants de Téhéran en ont fait leur terrain de jeu, de pique-nique, voire occasionnellement de camping. Combien mes compagnons d'expatriation et moi sommes impressionnés par la gentillesse des Iraniens à notre endroit, s'assurant constamment que nous ne sommes pas dans l'embarras et nous aidant spontanément dans le cas contraire. "Do you like Iran ? " Je découvrirai plus tard que cette question est récurrente chez les jeunes Iraniens, et qu'elle dépasse les considérations architecturales et folkloriques. C'est une vraie interrogation existentielle. Cette jeunesse a le sentiment d'être méprisée et rejetée par le monde entier. Ont-ils tort ? Plus que tout ils ne veulent pas être assimilés aux ayatollahs qui les gouvernent et ils sont révulsés par l'idée qu'on puisse les prendre pour des terroristes".

03/2023

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Généralités

Tempête sur le monde. Ou la faillite du Progrès

Janvier 1933. Dehors, la Dette étale sur les murs ses affiches aux faces défoncées et aux moignons hachés et des malheureux dorment sur les marches du métro — chômeurs — et 75 millions dorment ainsi misérables par le monde, qui passent leurs journées à attendre, queues affamées, à attendre sous la pluie quelque improbable issue. A tous ceux-là le monde moderne avait promis le bonheur, par la prospérité, et aujourd'hui le mot "Misère" se lit en traits hagards sur les faces des inconnus qu'on croise journellement dans la rue. Avec vos machines, avec votre production, avec votre rationalisation, avec votre technocratie vous ne l'avez pas supprimée celle-là. Et les journaux ce soir nous apprennent qu'on se bat à Séville et à Bruxelles — émeutes — sanglantes naturellement ; émeutes hier à Genève et à Sofia, sanglantes également ; émeutes demain à Mexico et à Changhaï, sanglantes toujours ; émeutes journalières en Allemagne et en Russie, et jour après jour la litanie s'égrène monotone, implacablement teintée de souffrance et de sang. Et la crise économique arrête les machines Et des empires s'effondrent. Et les peuples affolés se heurtent aux barreaux des frontières, puis refluent et tourbillonnent avant la panique finale qui les jettera à la gorge les uns des autres comme des rats affamés. Et l'Afrique, nerveuse, inquiète, traversée de remous mystérieux est prête à se soulever. Et l'Asie fermente et bouillonne et se tord sous les coups de mitrailleuse qui claquent sur les corps jaunes. Ainsi achève de passer le rêve immense et orgueilleux, le rêve de l'homme-Dieu et du Paradis sur terre. Le monde moderne issu de la Réforme et de la Révolution de 1789 agonise sous nos yeux. Malgré son triomphe apparent, triomphe généralisé par la grande guerre, il a été frappé à mort, on pourrait presque citer la date exacte, ce fut le 2 août 1914. Dans la vie des individus, des familles et des nations il est de ces instants suprêmes où l'on tient l'avenir entre ses mains, et l'un de ces instants approche. Déjà les balances du Destin oscillent et les signes annonciateurs de l'aube nouvelle pâlissent l'horizon.

03/2022

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Droit comparé

Les partenariats public-privé dans la mondialisation juridique. Les modèles français et brésilien

Comment l'implantation d'un modèle promu par les organisations internationales les plus influentes se réalise-t-elle dans deux systèmes juridiques proches ? C'est à cette question que l'auteur entend répondre en analysant le partenariat public privé (PPP) introduit en 2004 par le Brésil et la France et inspiré du modèle Private Finance Initiative (PFI) britannique. Avec le recul d'une quinzaine d'années, l'auteur teste la résistance de ce modèle aux différentes pressions exercées par les ordres juridiques singuliers dans lesquels il évolue. Jalonné d'études de cas qu'il a pu rencontrer dans sa pratique, tels que l'édification du stade de football "Arena Pernambuco" pour la Coupe du monde 2014, l'auteur a enrichi sa connaissance empirique grâce à de nombreux projets comme la construction des lignes 4 et 6 du métro de São Paulo, de l'hôpital du "Subúrbio" en Bahia, du Tribunal de grande instance de Paris, du Stade de France ou du stade "Matmut Atlantique" de Bordeaux, dont il a pu rencontrer les acteurs clés aussi bien du côté "public" que "privé" . L'ouvrage met en évidence la nécessité d'adapter les modèles internationaux aux réalités institutionnelles de chacun des pays. En France, le PPP s'est développé envers et contre une volonté politique forte, qui a incité le législateur et le juge à corseter son régime. La jurisprudence s'est toutefois efforcée d'en sécuriser l'exécution par la limitation des contestations contentieuses. A l'opposé, l'accueil de ce modèle au Brésil s'est fait à bras ouverts compte tenu des opportunités qu'il promettait. Mais il a engendré le développement d'un système de garanties financières propre et onéreux, la présence d'une personne publique à l'opération contractuelle n'étant pas perçue comme un gage de sécurité dans l'écosystème brésilien. On constate que le modèle unique du PFI, diffusé par mimétisme, a bien dû s'acclimater aux particularités respectives de ces deux pays. La circulation du modèle de PPP en France et au Brésil se révèle alors imparfaite et souligne les limites de la globalisation juridique.

03/2021

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Réalistes, contemporains

Les pauvres aventures de Jérémie Tome 1 : Les jolis pieds de Florence

Les copains, le boulot, les amours. Surtout les amours. Côté boulot, Jérémie (une sorte de Duduche 2003) oeuvre chez Concept Video Games. Jean-Jacques rame dans la BD et Sandrine vend des viennoiseries au métro Robespierre. Et puis il y a Florence, qui tient l'accueil de Concept Video Games. Côté amour, par un dimanche de pluie, Florence aborde Jérémie. Ca le trouble affreusement, car Florence a un truc qui le rend fou : ses pieds. Et aussi ses fesses quand elle se penche pour ranger des dossiers, mais surtout ses pieds. Pourtant, rien n'est simple. Florence veut et Jérémie voudrait, mais Jérémie se noie dans ses maladresses pathétiques, jusqu'au moment où, enfin, il atterrit mort de trouille dans le lit de Florence. Et pourquoi voulait-elle tant sortir avec lui ? Parce qu'il est gentil et rigolo, et donc, capable de comprendre si elle lui dit qu'elle est frigide. Gros moment d'émotion : Jérémie ne sait pas ce que ça veut dire. Alors elle lui explique. Désormais lancé dans la quête laborieuse de l'orgasme, Florence aimerait mieux qu'il la lâche, avec ses orgasmes, Jérémie s'en va consulter le Pr Ollambébé, grand marabout de Barbès. Lequel gentil marabout lui livre une recette formidable, mais incomplète pour cause de descente de police assez brutale. (Ce qui nous vaudra une merveilleuse fin d'épisode.) Il y a les amours des autres, aussi. Trop rapides pour Jean-Jacques ("On a à peine parlé deux mots et paf") et jetables pour Sandrine ("C'est ma faute, t'es génial, on reste amis"), mais toujours touchantes. Si on ajoute les galères de boulot, le hip-hop et les castagnes, on a le portrait d'une génération qui, comme les précédentes ? mais avec son propre langage, hilarant de vérité ? patauge dans la méthode "erreurs et tâtonnements". Le tout porté par un dessin craquant et un humour aussi percutant que sensible. Si bien que Riad Sattouf (copain d'atelier de Sfar et Blain, lauréat du Prix Découverte au festival de Chambéry) confirme son talent avec une série qui s'annonce particulièrement novatrice et attachante.

01/2003