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Margot Deage

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Philosophie

Marx, prénom : Karl

La crise mondiale du capitalisme porte à redécouvrir Marx. Il serait pourtant vain d'y chercher une doctrine prête à l'emploi moyennant une simple actualisation. Ce livre se propose - la chose est plus ambitieuse qu'elle ne le paraît - d'apprendre quelque chose de cet ensemble de questions et de réponses, afin non pas d'y trouver l'assurance d'un avenir meilleur, mais de penser notre présente situation historique et sociale et d'en concevoir une issue possible. Tous les grands textes de Marx cherchent à articuler deux perspectives très différentes. La première est la logique du capital comme système achevé - à la fois le mouvement inéluctable par lequel le capital se développe en une totalité qui se subordonne tous les éléments de la société, et le jeu des loins immanentes de la production qui le conduit à accoucher nécessairement d'un nouveau mode de production. La seconde est la logique stratégique de l'affrontement : la guerre des classes, sourde ou ouverte, transforme les conditions de la lutte, modèle les subjectivités des acteurs et, pour finir, dégage les dominés de l'assujettissement, leur traçant la voie de l'émancipation. Loin de donner à la doctrine une cohérence inentamable, le "communisme" est le moyen terme imaginaire chargé de résoudre cette tension entre les deux perspectives disparates qui écartèlent de l'intérieur la pensée de Marx. Mettre en évidence cette disjonction indépassable - entre le jeu de l'action révolutionnaire dans l'histoire ou l'implacable automate qui brise toute résistance et se soumet chaque individu - nous aide à poser la question qui est aujourd'hui la nôtre : comment nous libérer du capitalisme, de cette forme historique qui est devenue "monde", sans être condamnés à le subir encore longtemps, au prix de ravages de tous ordres dont nous ne faisons aujourd'hui qu'entrevoir l'ampleur ?

03/2012

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Littérature étrangère

Khâtem. Une enfant d'Arabie

Avec ses allures de garçon manqué, Khâtem, sixième et néanmoins unique fille du cheikh Nassib, dégage une mystérieuse ambiguïté. D'une écriture maîtrisée, par petites touches progressives, Raja Alem nous révèle son secret. Une énigme intime et douloureuse qui raconte aussi toute la société mecquoise traditionnelle du début du XXe siècle. Ayant perdu dans les guerres et les épidémies toute sa descendance masculine, le cheikh Nassib, à la tête d'une famille patricienne de La Mecque, finit par adopter le fils d'une servante afin de pouvoir perpétuer à travers lui son nom prestigieux. Et voilà que sa femme donne le jour à une sixième fille, qu'ils prénomment Khâtem (ce qui signifie en arabe "sceau" ou "ultime"). La vie de Khâtem est environnée de mystère. Elle est venue au monde sans l'intervention d'une sage-femme et, avec son corps trop mince et son visage trop pâle, elle a des allures de garçon manqué. Peu à peu, à travers des scènes de la vie quotidienne et au fil des dialogues, on commence à percer son secret, mais c'est seulement lors de sa rencontre inopinée avec une musicienne venue de Syrie qu'elle découvre elle-même, en même temps que le plaisir, sa propre ambiguïté sexuelle d'hermaphrodite. Lors d'un conflit violent qui agite la ville, elle se voit contrainte de quitter l'appartement des femmes où elle a toujours vécu. L'écriture maîtrisée de Raja Alem, d'une élégance classique, lui permet de conduire son récit comme la révélation progressive d'une énigme à travers laquelle est également dévoilée, dans un constant souci de précision dans la description des êtres et des choses, toute la société mecquoise traditionnelle du début du XXe siècle.

10/2011

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Cinéma

Le cinéma d'Akira Kurosawa

Le cinéma d'Akira Kurosawa : une oeuvre d'une rare violence, ne reculant pas devant la brutalité. Pour le comprendre, Alain Bonfand n'a pas hésité à transposer dans son écriture ce que ce cinéma comporte de folie. Le tissu même de son Livre communique au lecteur, en l'incarnant, la sauvagerie de la gestuelle et du montage de ce cinéaste. Que l'on soit ou non connaisseur de Kurosawa, le texte de Bonfand dégage une extraordinaire autorité. Le savoir n'est pas mis en avant pour lui-même, quoique une évidente familiarité avec la culture japonaise entre ici pour beaucoup dans le sentiment de justesse des analyses. Mais l'essentiel est une étonnante lecture en profondeur, qui fait vivre tout autrement ce cinéma qui n'a souvent été apprécié que pour les plus mauvaises raisons. La construction du livre est limpide. Chaque partie gravite autour d'un centre : la figure, le motif, le phénomène, l'immontrable, la théorie des genres, la magnifique intuition, surtout, de "ce qui aveugle". La guerre est associée au thème surprenant de la "maladie de la terre"; le kamikaze ("vent divin"), à la tuberculose, si importante chez Kurosawa ; l'aveuglement, à la mort et à l'impossible, bien sûr, mais aussi à cent motifs particuliers. Cette pratique à la fois soutenue et légère de l'analyse, ces démonstrations économiques et concrètes de ce que c'est qu'une mise en scène orientée par une puissance figurative libérée de la thématisation, proposent pour finir une thèse fondamentale : l'idée esthétique donne plus que le concept. Il est exceptionnel qu'une monographie d'auteur se situe à ce niveau de pensée, d'écriture et de charme. C'est une expérience emballante, qui donne la sensation d'être emporté "sur un balai de sorcière".

05/2011

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Pléiades

Théâtre élisabéthain. Tome 2

"L'histoire littéraire du siècle de Shakespeare est assez peu connue, et l'on croit volontiers que "l'homme aux myriades d'âmes" a régné sur son temps comme un grand roi inattendu et solitaire", disait Maeterlinck. De fait, le prodigieux répertoire de l'Age d'or du théâtre anglais (appelé "élisabéthain", bien que les règnes de Jacques I ?? et Charles I ?? soient également concernés) paraît comme éclipsé par l'oeuvre de Shakespeare. Or il comprend des pièces majeures, dans la comédie, que Ben Jonson porte à son apogée, comme dans la tragédie qui, en Angleterre, se défie des règles classiques et pratique le mélange des genres. Maeterlinck ou Artaud ne s'y sont pas trompés, qui furent à la fois fascinés et révulsés par la noirceur de tragédies spectaculaires donnant libre cours aux passions les plus violentes, et électrisés par l'énergie qui se dégage des diamants noirs "infernalement vénéneux" composés par des "princes de l'horreur" (Maeterlinck encore). Ce répertoire fondamental a encore été assez peu porté à la scène en France, à l'exception peut-être de Dommage qu'elle soit une putain de John Ford, dont le succès de scandale ne s'est jamais démenti, ou de Volpone de Ben Jonson, mais via l'adaptation de Jules Romains. Cette anthologie donne à lire dans de nouvelles traductions un théâtre très varié - comédie des humeurs, comédie satirique, tragédie de vengeance, tragédie politique, tragédie domestique et tragi-comédie ; elle rend justice à une période flamboyante de la littérature anglaise et, au-delà du météore Marlowe et du grand Ben Jonson, fait mieux connaître les Dekker, Chapman, Middleton, Massinger, Ford ou Webster, pour qu'enfin Shakespeare puisse redevenir le contemporain de ses contemporains.

10/2009

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Pléiades

Théâtre élisabéthain. Tome 1

"L'histoire littéraire du siècle de Shakespeare est assez peu connue, et l'on croit volontiers que "l'homme aux myriades d'âmes" a régné sur son temps comme un grand roi inattendu et solitaire", disait Maeterlinck. De fait, le prodigieux répertoire de l'Age d'or du théâtre anglais (appelé "élisabéthain", bien que les règnes de Jacques I ?? et Charles I ?? soient également concernés) paraît comme éclipsé par l'oeuvre de Shakespeare. Or il comprend des pièces majeures, dans la comédie, que Ben Jonson porte à son apogée, comme dans la tragédie qui, en Angleterre, se défie des règles classiques et pratique le mélange des genres. Maeterlinck ou Artaud ne s'y sont pas trompés, qui furent à la fois fascinés et révulsés par la noirceur de tragédies spectaculaires donnant libre cours aux passions les plus violentes, et électrisés par l'énergie qui se dégage des diamants noirs "infernalement vénéneux" composés par des "princes de l'horreur" (Maeterlinck encore). Ce répertoire fondamental a encore été assez peu porté à la scène en France, à l'exception peut-être de Dommage qu'elle soit une putain de John Ford, dont le succès de scandale ne s'est jamais démenti, ou de Volpone de Ben Jonson, mais via l'adaptation de Jules Romains. Cette anthologie donne à lire dans de nouvelles traductions un théâtre très varié - comédie des humeurs, comédie satirique, tragédie de vengeance, tragédie politique, tragédie domestique et tragi-comédie ; elle rend justice à une période flamboyante de la littérature anglaise et, au-delà du météore Marlowe et du grand Ben Jonson, fait mieux connaître les Dekker, Chapman, Middleton, Massinger, Ford ou Webster, pour qu'enfin Shakespeare puisse redevenir le contemporain de ses contemporains.

10/2009

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Psychologie, psychanalyse

Le mariage sacré. Essai sur la notion de "mariage sacré" dans les anciennes cultures et en psychosomatique

Des poèmes sumériens aux hymnes védiques, en passant par les textes égyptiens, court un fantasme d'union sacrée, hiéros gamos, entre le frère et la sœur. L'auteur, analyste, psychosomaticien, propose une lecture des plus anciens textes mésopotamiens, égyptiens, védiques dans lesquels il "lit" les conflits et les crises d'une société passant du régime de l'endogamie à celui de l'exogamie. Il en dégage une même structure pouvant s'analyser en termes : - d'union sexuelle, - de meurtre sacrificiel, - de renaissance et de vie éternelle. (Il rappelle que ce n'est qu'au début de notre ère, en 295, que les mariages entre frère et sœur, en Grèce puis à Rome, furent interdits). Mais, s'agit-il, dans ces légendes et dans ces mythes de la transcription poétique d'une révolution économique et sociale interdisant les unions consanguines entre frère et sœur dans une société nomade en voie d'urbanisation ou de l'expression métaphorique d'un désir émanant de la nature sexuée de notre Inconscient et qui se fonderait sur un Narcissisme fondamental ; il s'agirait alors d'un souhait d'engendrer avec notre double de sexe opposé. Ce souhait servirait alors d'écran à un désir primordial d'auto-engendrement de type platonicien Des poèmes et des légendes mythiques analysés ressort un schéma fantasmatique d'union mystique entre le frère et la sœur dont le fruit, un enfant merveilleux, tel Horus, serait garant de la pérennité de la lignée et de l'immortalité pour les partenaires. Or l'auteur, analysant des entretiens avec de jeunes leucémiques, montre que ce fantasme habite toujours l'imaginaire humain. L'entretien psychanalytique retrouve, au fondement de ces troubles somatiques, ce fantasme d'union mystique du frère et de la sœur.

07/2002

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Musique, danse

Miles Davis et le blues du blanc

" Ces vrais résidus de poubelle du type My Funny Valentine, ces camelotes d'un autre temps écrites à l'usage des Blancs ! " : ainsi Miles Davis qualifia-t-il en 1975, un jour de colère, les standards empruntés au répertoire de la chanson populaire et de la comédie musicale, dont il avait été pendant plus de vingt ans le plus troublant des interprètes. Il leur devait en grande partie sa gloire et sa fortune. Il leur avait fait l'amour avec plus de ferveur, de tendresse et d'imagination qu'aucun trompettiste avant lui. Comment et pourquoi en vint-il à les agresser, et pas seulement en paroles, à les démantibuler, à leur lancer de l'acide au visage, avant de les exiler de sa musique pour très longtemps ? C'est la principale question que posent ces pages d'où se dégage peu à peu la figure fascinante d'un créateur qui, ne voyant dans l'éternité " rien d'autre que l'éphémère toujours réinventé ", terrorisé à l'idée que l'air du temps pourrait souffler la flamme de son génie si son génie restait en place, n'a cessé de fuir son reflet et de fausser compagnie à son ombre (à sa lumière aussi !). Quitte à se chasser lui-même des paradis successifs auxquels il avait accédé. Au moins ne l'aura-t-il fait que pour en gagner de plus inouïs. " Critique à la notoriété transatlantique - a écrit Paul Benkimoun dans Le Monde - Gerber possède, comme les musiciens qui le fascinent, cette impressionnante assise technique qui lui permet de canaliser une imagination profuse. Il nous révèle les vérités secrètes du jazz, dissimulées sous notre nez, et suscite en nous le sentiment de voir énoncé ce que nous n'aurions pas su exprimer. "

01/2003

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Beaux arts

Comment identifier les mouvements artistiques

La fin du XIXe siècle, puis le xxe siècle, voient émerger chez les artistes une nouvelle conscience de leur rôle, qui les conduit à se rassembler. L'art s'affirme alors comme un véritable champ d'expérimentation : techniques et modes de travail sont partagés au sein de " groupes " , appelés aussi " mouvements " ou " tendances " . Cette notion d'un travail collectif surgit dans une conception de l'art qui assigne en général un caractère individuel à l'acte créateur. Identifier ces associations entre artistes, c'est d'abord comprendre les motivations, souvent définies par un manifeste, qui sont à leur origine. Un groupe peut se fonder sur des bases très diverses : autour d'une revue (De Stijl), d'une localité (Pont-Aven), d'une technique (le collage pour Braque et Picasso), d'un thème (le futurisme) ou de pratiques (le travail en plein air et en groupe pour les impressionnistes). Si elle est le plus souvent revendiquée, cette complicité entre créateurs est parfois déterminée par la critique, qui dégage des caractéristiques communes à divers travaux. L'analyse des mouvements permet aussi d'établir le degré de proximité entre les artistes. C'est à cette approche que convie cet ouvrage. La période couverte, de l'impressionnisme à nos jours, est marquée par le foisonnement des démarches et des formes. Les questions posées par les cubistes, les informels, les minimalistes, les conceptuels ou les pointillistes côtoient celles, plus récentes, du corps, de l'identité, du genre, de la postmodernité ou du postcolonialisme. La présentation, chronologique, fournit une abondante documentation : époque d'un mouvement donné, origine de son nom, fondateurs, principaux représentants, manifestes, lieux, expositions, revues et textes contemporains, sans oublier des reproductions d'oeuvres, accompagnées de commentaires. Le lecteur dispose ainsi des repères nécessaires à une meilleure appréhension de l'art contemporain. L'ouvrage est complété par un index général et un index des artistes.

04/2018

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Economie

Histoire de l'analyse économique. Tome 1, L'âge des fondateurs (Des origines à 1790)

J.A. Schumpeter (1883-1950) a été l'un de derniers grands économistes capables d'embrasser toute l'histoire de l'économie, celle de son temps et celle du passé. Il s'en était préoccupé de bonne heure : avant 1914, il avait rédigé, pour un ouvrage collectif dirigé par Max Weber, une Esquisse de l'histoire de la science économique. Il devait y revenir, après avoir écrit Business Cycles (1939) et Capitalism, Socialism, and Democracy (1942), et consacrer les neuf dernières années de sa vie à la préparation de cette History of Economic Analysis, qui parut en 1954, après sa mort. Non seulement la science de Schumpeter est immense, mais son style, son ton, la finesse de ses aperçus appartiennent à l'un des très grands hommes de culture de notre siècle, parfait représentant de l '" école autrichienne " et contemporain spirituel de Freud, Wittgenstein, Musil, Zweig, Mahler, Schönberg... Selon Schumpeter, la science économique se caractérise par la maîtrise, dans le domaine économique, de l'histoire, de la statistique et de la théorie. " Il serait illusoire, écrit-il, d'espérer que l'on comprendra quoi que ce soit aux phénomènes économiques [...] sans maîtriser les données historiques. Il est de fait que les erreurs fondamentales qu'on commet aujourd'hui en analyse économique sont plus souvent dues à un manque d'expérience historique qu'à toute autre lacune de la formation des économistes. " La véritable culture économique exige donc de combiner la Vision historique avec la maîtrise des techniques d'observation et des modèles théoriques. Et ce livre explique comment, par des synthèses successives, s'élabore et progresse réellement la connaissance. Deux notions, que Raymond Barre dégage dans sa préface, en éclairent la lecture : celle de filiation des idées scientifiques ; et celle de situation classique, où les progrès de l'analyse se coordonnent et se consolident.

01/2004

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Economie

Histoire de l'analyse économique. Tome 3, L'âge de la science (de 1870 à Keynes)

J. A. Schumpeter (1883-1950) a été l'un des derniers grands économistes capables d'embrasser toute l'histoire de l'économie, celle de son temps et celle du passé. Il s'en était préoccupé de bonne heure : avant 1914, il avait rédigé, pour un ouvrage collectif dirigé par Max Weber, une Esquisse de l'histoire de la science économique. Il devait y revenir, après avoir écrit Business Cycles (1939) et Capitalism, Socialism, and Democracy (1942), et consacrer les neuf dernières années de sa vie à la préparation de cette History of Economic Analysis, qui parut en 1954, après sa mort. Non seulement la science de Schumpeter est immense, mais son style, son ton, la finesse de ses aperçus appartiennent à l'un des très grands hommes de culture de notre siècle, parfait représentant de l'" école autrichienne " et contemporain spirituel de Freud, Wittgenstein, Musil, Zweig, Mahler, Schönberg... Selon Schumpeter, la science économique se caractérise par la maîtrise, dans le domaine économique, de l'histoire, de la statistique et de la théorie. " Il serait illusoire, écrit-il, d'espérer que l'on comprendra quoi que ce soit aux phénomènes économiques [...] sans maîtriser suffisamment les données historiques. Il est de fait que les erreurs fondamentales qu'on commet aujourd'hui en analyse économique sont plus souvent dues à un manque d'expérience historique qu'à toute autre lacune de la formation des économistes. " La véritable culture économique exige donc de combiner la Vision historique avec la maîtrise des techniques d'observation et des modèles théoriques. Et ce livre explique comment, par des synthèses successives, s'élabore et progresse réellement la connaissance. Deux notions, que Raymond Barre dégage dans sa préface, en éclairent la lecture : celle de filiation des idées scientifiques ; et celle de situation classique, où les progrès de l'analyse se coordonnent et se consolident.

01/2004

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Histoire de France

Histoire de la IVe République. Tome 6, La Républiqe des Tourmentes (1954-1959) Tome 4, De Gaulle à Matignon (Juin 1958-Janvier 1959)

De Gaulle à Matignon, ce titre intrigue, combien de Français savent en effet que le président de la Ve République fut aussi le dernier chef du gouvernement de la IVe, alors sous la présidence de René Coty ? Ce sixième et dernier volume de L’Histoire de la IVe République est consacré à cette dernière période, très courte : sept mois, pendant lesquels de Gaulle est président du Conseil. Mois essentiels, tous les fondements de la Ve République ayant alors été mis en place. Mais il est surtout centré sur ce personnage fascinant qu’est le général de Gaulle. À chacune des 350 pages de ce De Gaulle à Matignon se dégage en effet un nouveau visage du Général, où il apparaît souvent sous un jour comique. Ainsi, lors d’un de ses séjours en Algérie des sifflements se font entendre, il se tourne aussitôt vers le général Salan et lui murmure : « Je ne savais pas que vous étiez si impopulaire ! » On découvre, grâce à sa correspondance inédite avec ce dernier, l’incroyable concours d’hypocrisie à laquelle se livrent les deux généraux… qui se haïssent, mais aussi que de Gaulle est dans l’impossibilité de faire quoi que ce soit en Algérie lorsqu’il arrive à la présidence du Conseil. Le général Salan, qui a les pleins pouvoirs sur place, refusant son autorité et le FLN rejetant catégoriquement, dès le mois d’août, toute discussion avec la France…On apprend que, dès les premiers jours de son gouvernement, de Gaulle avait déjà décidé de reconnaître le droit de l’Algérie à l’autodétermination…Mais également , entre autres, que l’élaboration de la Constitution doit beaucoup aux anciens présidents du Conseil, Guy Mollet et Pierre Pflimlin ...

01/2012

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Musique, danse

Le génie de Beethoven

Personnalité hors du commun et puissant génie créateur, Beethoven est une de nos plus grandes figures artistiques. C'est à lui qu'on fait appel dans les grandes circonstances, face aux événements tragiques pour ramener l'espoir mais aussi pour célébrer fastueusement les grandes causes. Depuis deux cents ans, son humanisme fraternel et son sens de la grandeur nous poussent à avancer et à regarder vers le haut. En même temps peu d'artistes ont aussi profondément scruté leur monde intérieur en y cherchant l'universel. Populaire dans certaines pages symphoniques, il est par excellence un musicien visionnaire dans ses quatuors à cordes et ses sonates. Témoin de son temps, il a su recueillir l'héritage du passé tout en anticipant l'avenir. Il n'a cessé jusqu'à nos jours d'être le contemporain de toutes les générations qui l'ont suivi et il n'a cessé de parler à chacun. Après bien des études biographiques, Bernard Fournier s'attache à nous faire comprendre son oeuvre. En scrutant les partitions comme avec un microscope et en s'appuyant sur des notions telles que l'énergie, l'espace et le temps, il éclaire l'importance du geste compositionnel et dégage ainsi ce en quoi la musique représente selon son auteur "une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie". Beethoven Tondichter (poète en sons) est aussi un Tondenker (penseur en sons) ; la pensée qu'il exprime fait preuve d'une originalité qui, toujours remise d'une thèse d'Etat en question, explore sans cesse de nouveaux domaines et met en jeu des énergies nouvelles. Bernard Fournier est l'auteur sur la modernité de Beethoven et d'une somme sur le quatuor à cordes (Fayard, 4 volumes, 1999-2010).

10/2016

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Histoire de France

HISTOIRE DE CHARLES VII. 1, 1407-1445

Composée de cinq livres, l'Histoire de Charles VII a été écrite par Thomas Basin après la mort du roi, pendant le règne de son fils Louis XI, certainement dans les années 1471-1472. Il ne s'agit ici ni d'une histoire officielle, ni d'un recueil de note annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Thomas Basin a connu de près Charles VII, il a vécu par lui et par les siens nombre d'années de l'occupation anglaise, il a eu en main toutes les pièces du procès de Jeanne d'Arc et les a étudiées de très près. Il a pris, comme évêque de Lisieux, une part personnelle importante au recouvrement de la Normandie et, sur ce qu'il n'a pas vu lui-même, il a pu se documenter plus facilement et plus sûrement que beaucoup d'autres, si bien que les chapitres sur l'occupation anglaise en Normandie et sur la vie du menu peuple à cette époque sont parmi les plus vivants et les plus dignes de foi. Cependant, d'autres chapitres relèvent davantage d'un mélange de souvenirs personnels, de renseignements de première main, d'utilisation plus ou moins libre de chroniques et de documents d'archives, de relations écrites et de correspondances personnelles. Ecrivant loin de France, Basin était mal placé pour contrôler et compléter la qualité inégale de sa documentation. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1994

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Développement personnel

Aimer la vie. Causeries radiophoniques

Une interrogation pressante sur ce qu'est devenue la condition humaine traverse toute l'oeuvre d'Erich Fromm. Dans le ton direct et chaleureux de l'entretien radiophonique, il fait saisir ici les forces de vie cachées dans chaque existence individuelle comme dans la société. Dans la civilisation où l'abondance incite à la fuite éperdue dans la consommation, voire dans la drogue, E. Fromm rappelle l'aspiration plus authentique au bonheur. S'il le faut, le rêve, cette langue accessible à tous, peut la révéler à chacun. Dès lors que les nouveaux médias multiplient la place de la parole, il faut apprendre à reconnaître le vrai caractère des hommes non pas d'abord dans leurs discours - car tous les discours sont conditionnés et trompeurs - mais dans les mimiques, les gestes, les actes, les moments de rencontre simple. Les multiples analyses sur la condition individuelle, mais aussi sociale, voire politique, sont pour E. Fromm l'occasion de mettre à nu les tendances d'agression et de destruction jusqu'à la démesure, un portrait d'Hitler met en garde contre les pulsions narcissiques et sadiques qui poussent tant d'humains, fût-ce sous prétexte des meilleures intentions, à vouloir imposer partout leur ordre et leur autorité, leur contrôle et leur domination ; en prendre conscience, c'est déjà découvrir l'urgence d'y résister toujours. E. Fromm trouve son inspiration dans les prophètes de l'Ancien Testament, comme dans le bouddhisme et chez Eckhart, Marx, Freud... et aussi dans l'attention du psychologue. A la nécrophilie toujours menaçante, il oppose la biophilie et dégage pour chacun l'accès au goût de vivre, à la liberté. La seule voie d'un bonheur personnel, tout au moins celle d'un avenir pour l'humanité, est dans la fidélité à cet amour de la vie qui peut éclairer tout visage d'homme.

08/1997

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Histoire de France

HISTOIRE DE CHARLES VII. 2, 1445-1450

Composée de cinq livres, l'Histoire de Charles VII a été écrite par Thomas Basin après la mort du roi, pendant le règne de son fils Louis XI, certainement dans les années 1471-1472. Il ne s'agit ici ni d'une histoire officielle, ni d'un recueil de note annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Thomas Basin a connu de près Charles VII, il a vécu par lui et par les siens nombre d'années de l'occupation anglaise, il a eu en main toutes les pièces du procès de Jeanne d'Arc et les a étudiées de très près. Il a pris, comme évêque de Lisieux, une part personnelle importante au recouvrement de la Normandie et, sur ce qu'il n'a pas vu lui-même, il a pu se documenter plus facilement et plus sûrement que beaucoup d'autres, si bien que les chapitres sur l'occupation anglaise en Normandie et sur la vie du menu peuple à cette époque sont parmi les plus vivants et les plus dignes de foi. Cependant, d'autres chapitres relèvent davantage d'un mélange de souvenirs personnels, de renseignements de première main, d'utilisation plus ou moins libre de chroniques et de documents d'archives, de relations écrites et de correspondances personnelles. Ecrivant loin de France, Basin était mal placé pour contrôler et compléter la qualité inégale de sa documentation. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1994

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Critique littéraire

Aratea ; Fragments poétiques

Cicéron était aussi poète. On le sait moins, mais le célèbre avocat n'a jamais cessé d'écrire des vers, depuis son adolescence jusqu'aux dernières années de sa vie. Sans doute ce n'est pas à son oeuvre poétique que Cicéron doit sa renommée. Tacite et Martial, entre autres, eurent des mots assez durs à son propos, cependant celle-ci, abondante et variée, laisse entrevoir tout un pan méconnu de l'oeuvre de Cicéron ainsi que les goûts littéraires de l'époque. La présente édition rassemble en un volume toute la poésie de Cicéron, le plus souvent connue par des citations glanées dans divers textes. La riche introduction replace l'oeuvre poétique dans le corpus cicéronien et dégage trois grandes périodes, correspondant à trois styles de poèmes : l'oeuvre de jeunesse, très marquée par la poésie alexandrine contient notamment les Aratea, traduction en vers latins du fameux texte d'Aratos, et qui occupe la plus grande partie du recueil. Puis, à l'âge adulte, Cicéron se tourne vers des sujets de plus grande envergure et plus proches de son époque. Il écrit alors des épopées d'actualité, dont le De Consulatu suo et le De Temporibus suis sont les exemples les mieux conservés. Enfin, au crépuscule de sa vie, Cicéron philosophe orne ses traités de traductions des plus grands poètes grecs, d'Homère à Euripide. Après ce panorama de la poésie cicéronienne, l'introduction relate en détail l'histoire du texte et de ses éditions. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, pour chacun des poèmes, par des notes complémentaires. L'ouvrage est en outre enrichi par une précieuse table de concordance ainsi que par un Index Nominum.

01/1993

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Histoire de France

Histoire de Louis Xi. Tome III

L'Histoire de Louis XI rédigée par Thomas Basin a suivi de près l'Histoire de Charles VII. Formée de sept livres, elle a probablement été composée entre 1473 et 1477. De même que son Histoire de Charles VII, son témoignage n'est ni une histoire officielle, ni un recueil de notes annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Basin est un historien "engagé" : ses jugements sont chargés d'idées préconçues en faveur de la maison de Bourgogne, dans les domaines de laquelle il a longuement trouvé asile, et d'autre part, de passion personnelle contre Louis XI, qui semble avoir nourri des sentiments hostiles à son égard et à l'égard de sa famille - il dresse en effet un portrait particulièrement incisif, voire cruel, du fils de Charles VII. Enfin, si pendant les premières années du règne de Louis XI, jusqu'en 1469, Basin a pu voir se dérouler sous ses yeux beaucoup d'épisodes qu'il raconte et auxquels il a parfois pris une part personnelle, il n'a pu en revanche de 1469 à 1483 se renseigner autrement qu'en consultant des documents écrits ou en utilisant des sources orales, sauf pour les événements qui se sont passés dans les possessions bourguignonnes, et spécialement à Utrecht. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1972

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Histoire de France

Histoire de Louis XI. Tome II

L'Histoire de Louis XI rédigée par Thomas Basin a suivi de près l'Histoire de Charles VII. Formée de sept livres, elle a probablement été composée entre 1473 et 1477. De même que son Histoire de Charles VII, son témoignage n'est ni une histoire officielle, ni un recueil de notes annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Basin est un historien "engagé" : ses jugements sont chargés d'idées préconçues en faveur de la maison de Bourgogne, dans les domaines de laquelle il a longuement trouvé asile, et d'autre part, de passion personnelle contre Louis XI, qui semble avoir nourri des sentiments hostiles à son égard et à l'égard de sa famille - il dresse en effet un portrait particulièrement incisif, voire cruel, du fils de Charles VII. Enfin, si pendant les premières années du règne de Louis XI, jusqu'en 1469, Basin a pu voir se dérouler sous ses yeux beaucoup d'épisodes qu'il raconte et auxquels il a parfois pris une part personnelle, il n'a pu en revanche de 1469 à 1483 se renseigner autrement qu'en consultant des documents écrits ou en utilisant des sources orales, sauf pour les événements qui se sont passés dans les possessions bourguignonnes, et spécialement à Utrecht. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1965

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Histoire de France

Histoire de Louis XI. Tome I

L'Histoire de Louis XI rédigée par Thomas Basin a suivi de près l'Histoire de Charles VII. Formée de sept livres, elle a probablement été composée entre 1473 et 1477. De même que son Histoire de Charles VII, son témoignage n'est ni une histoire officielle, ni un recueil de notes annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Basin est un historien "engagé" : ses jugements sont chargés d'idées préconçues en faveur de la maison de Bourgogne, dans les domaines de laquelle il a longuement trouvé asile, et d'autre part, de passion personnelle contre Louis XI, qui semble avoir nourri des sentiments hostiles à son égard et à l'égard de sa famille - il dresse en effet un portrait particulièrement incisif, voire cruel, du fils de Charles VII. Enfin, si pendant les premières années du règne de Louis XI, jusqu'en 1469, Basin a pu voir se dérouler sous ses yeux beaucoup d'épisodes qu'il raconte et auxquels il a parfois pris une part personnelle, il n'a pu en revanche de 1469 à 1483 se renseigner autrement qu'en consultant des documents écrits ou en utilisant des sources orales, sauf pour les événements qui se sont passés dans les possessions bourguignonnes, et spécialement à Utrecht. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1963

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Histoire internationale

Le rétablissement et la consolidation de la paix en République Démocratique du Congo de 1990 à 2008. Le rôle des acteurs internationaux

Si l'explosion du système Est-Ouest marque la fin de l'idée de confrontation globale en tant que modèle de la guerre depuis la fin du second conflit mondial, on doit plus fondamentalement s'interroger sur les changements intervenus depuis les années 90 en ce qui concerne le statut de la guerre elle-même et sur le rôle des opérations de paix dans les relations internationales. Les crises politiques découlant de conflits internes sont des sources de déstabilisation et de fragilisation des institutions locales qui subissent le tumulte et affaiblissent la capacité des acteurs à sortir d'une telle situation politique. La nécessité de renforcer les capacités locales pendant cette période charnière afin d'éviter les crises récurrentes se traduit par la présence de la Communauté internationale qui déploie une multitude de stratégies. Il existe en effet, dans la grammaire des Nations unies, un continuum de modes de gestion des crises qui va des formes les plus réservées de la persuasion à certaines modalités de diplomatie coercitive, impliquant un usage limité de la violence. Lorsqu'on examine les opérations de paix en RDC, un ensemble dynamique de tensions et de liaisons, oscillant entre ordre et désordre dans ses expressions institutionnelles, le constat qui se dégage est que la question de la paix exige une analyse qui prenne en compte plusieurs facteurs. D'où le recours à une approche interdisciplinaire, mobilisant des courants critiques au sein des relations internationales tout en alliant la sociologie des relations internationales. Notre étude s'attache à évaluer la pertinence et la cohérence des pratiques et conduites des acteurs internationaux en RDC pour mieux dégager les contours axiologiques et idéologiques de la gestion des crises itératives.

04/2014

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Kaës

Les apports de René Kaës à la psychanalyse de couple et de famille

L' idée de ce travail collectif est de reprendre l'oeuvre de René Kaës, de proposer les apports théorico-cliniques, de cet auteur aux psychanalystes de couple et famille qui travaillent aujourd'hui dans le monde. La métapsychologie de troisième type proposée par René Kaës (2015) a permis d'élargir la réflexion autour du lien en psychanalyse. De même, les recherches sur la transmission transgénérationnelle et les modalités spécifiques et particularités des alliances inconscientes dans le couple et la famille. Ce texte collectif offre au lecteur une pluralité de voix pour aborder la conception globale de la pensée de René Kaës. Cela signifie que, tout au long de l'ouvrage, certains concepts sont réitérés, ce qui offre la possibilité de réfléchir à un même concept dans des contextes thématiques et cliniques différents. C'est à partir du modèle de l'appareil psychique groupal, développé comme thèse d'ouverture de sa recherche, que René Kaës dégage la réflexion sur la maturation des liens, qui sont mis en scène et se transforment dans les configurations du couple et de la famille, thèmes qui seront traités tout au long de cet ouvrage. Ces modèles de liaisons opèrent comme fils conducteurs à la découverte de la psyché comme un groupe, d'où découlent les concepts de groupe interne, de groupalité psychique, de la polyphonie des espaces oniriques et d'alliances inconscientes. Elles sont le tissu de liaison du sujet dans sa relation avec lui-même et avec les réseaux familiaux et sociaux. Avec la collaboration de Pierre Benghozi, Jean-Louis Dorey, Maria Inês Assumpçao Fernandes, Evelyn Granjon, Ezequiel Alberto Jaroslavsky, Christiane Joubert, Roberto Losso, Ana Packciarz Losso, Irma Morosini, Anna Maria Nicolo, Françoise Payen, Massimiliano Sommantico.

03/2022

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Autres

La transparence du matin

Dans son choix grec, la philosophie a pensé la vie, mais non pas vivre ; et le religieux, qui prenait en charge la question du vivre, est aujourd'hui en retrait. De là que vivre soit laissé en friche, abandonné au prêche ou bien au truisme ; et que prospèrent le Développement Personnel et le marché du Bonheur vendant vivre comme du " tout positif ". Or vivre est paradoxal, s'étendant du vital au vivant. Il est à la fois la condition de toutes les conditions : être en vie ? ; et l'aspiration de toutes nos aspirations : vivre enfin ! Nous sommes en vie, mais nous n'accédons pas pour autant à vivre. Car la vie d'elle-même rabat la vie. De là que nous puissions être nostalgiques de la vie au sein même de la vie - ou que "la vraie vie est absente". Or, c'est à travers cette inanité même de "la vie" que nous pourrons voir transparaître à l'envers l'inouï de vivre débordant le déjà vécu et l'ouvrant à de l'"in-vécu", quitte à s'y heurter à de l'Invivable ; et, puisque vivre n'est, au fond, qu'ouvrir des possibles, nous pourrons alors rouvrir des possibles dans nos vies, au lieu de les laisser s'étioler. Car répéter qu'il faut "cueillir le jour", "profiter de la vie", n'a pas prise sur la vie. Traçons donc plutôt, pour nous y repérer, une carte de ces possibles intensifs entre lesquels décider vivre. Vivre y reparaît alors dans sa ressource, dans son essor, dans son "matin", dégagé de ce qui l'enlisait, au fil des jours, et l'emmurait. Telle est la "transparence du matin", en amont de tous les enseignements de la morale. F. J.

01/2023

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Bibliothéconomie

Histoire de la Bibliothèque nationale de France

Cet ouvrage retrace l'histoire complète de la Bibliothèque nationale de France jusqu'à nos jours. Depuis le XIVe siècle, la bibliothèque s'est enrichie de collections exceptionnelles et possède aujourd'hui l'un des fonds les plus riches du monde. A travers l'histoire de l'institution, c'est aussi celle de notre patrimoine et de la pensée contemporaine qui est racontée. " La bibliothèque publique du roi de France est la plus belle du monde entier, moins encore par le nombre et la rareté des volumes que par la facilité et la politesse avec laquelle les bibliothécaires les prêtent à tous les savants. Cette bibliothèque est sans contredit le monument le plus précieux qui soit en France. " Le visiteur ou le lecteur d'aujourd'hui pourrait-il reprendre à son compte cette appréciation de Voltaire ? Confronté au gigantisme des bâtiments de la Bibliothèque nationale de France qui se dressent en bord de Seine ou découvrant Gallica, sa bibliothèque numérique, déjà riche de près de 9 millions de documents issus de ses collections, sera peut-être saisi par le vertige. Sa perplexité sera plus grande encore s'il se rend sur le site historique de la rue de Richelieu, en partie reconstruit depuis Voltaire et aujourd'hui rénové. Par quelle folie humaine en est-on venu à regrouper ici et là " toute la mémoire du monde " ? Ce livre éclaire les logiques et les intuitions qui ont présidé à cette accumulation qui caractérise une bibliothèque nationale. Il montre aussi comment, sans cesser d'être un immense conservatoire de la pensée humaine, elle est devenue un laboratoire de son élaboration. Rassemblant les contributions d'une trentaine d'auteurs, dont beaucoup travaillent ou ont travaillé dans cette maison, il dresse un état des connaissances, dégage les moments forts de sa riche histoire, depuis Charles V, le premier roi collectionneur, jusqu'à la période contemporaine.

03/2022

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Algérie

La Compagnie Genevoise de Sétif . Une colonie suisse en Algérie (1853-1956). Autour du texte de Suzanne Magneville, présenté, annoté actualisé et complété

Entre 1830 et 1914, 500 000 Suisses quittent leur pays, chassés par la pauvreté et la famine ; certains s'installent en Algérie. En 1852, des banquiers helvétiques proposent d'établir une colonie suisse dans la région de Sétif, demande favorablement accueillie par Napoléon III. 20 000 hectares leur sont accordés, à charge pour eux de construire 10 villages et d'y installer 500 familles, chaque colon devant être en possession de 3000 francs, dont 1000 remis à la Compagnie genevoise comme acompte sur le prix de la maison. Ce projet influencé par le saint-simonisme fait le lien entre une grande société financière et le petit colon. Les banquiers suisses entendent réaliser des profits mais aussi, en évangélistes calvinistes, mettre en oeuvre un prosélytisme religieux. Les engagements initiaux de la Compagnie genevoise, qui reste propriétaire de 15000 hectares et dégage des profits importants envoyés en Suisse, ne seront pas respectés. Son expropriation, très favorable aux Suisses, ne sera effective qu'en 1956. Suzanne Magneville (1929-2019), historienne née à Sétif, a réalisé en 1951-1952 un important travail de recherches sur l'histoire de la Compagnie genevoise de Sétif ; il s'agit d'une étude objective de la Compagnie depuis son arrivée dans la région de Sétif, qui aborde sa déontologie capitalistique, ses méthodes de travail, ses rapports avec les autorités coloniales et avec les populations autochtones. Ce travail méritait d'être mieux connu. Roger Vétillard le complète, en rappelle le contexte historique, apporte de nouvelles informations et de nombreuses illustrations, précise les conditions du départ de la Compagnie en 1956 et actualise la bibliographie. Ni bienveillante ni hostile, l'étude de S. Magneville, augmentée d'un indispensable appareil critique, laisse au lecteur le soin de se forger son propre avis.

04/2022

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Esotérisme

L'alchimie, antique science de demain

Il est toujours difficile de traiter d'alchimie en raison des préjugés considérables qui circulent sur le sujet. En effet, si l'assimilation à une technique secrète de transmutation métallique ou d'élaboration de l'Elixir de longue vie est aujourd'hui jugée réductrice par le public cultivé, il existe malheureusement toute une philosophie " spiritualiste " qui est venue prendre le relais des anciens préjugés concernant l'art d'Hermès. Ainsi pour bien des personnes, ce qui est de nature spirituelle ne saurait avoir de relation avec la matière. Le laboratoire est alors escamoté au profit d'une " alchimie interne " parfaitement stérile puisque l'être humain est amputé de sa dimension physique de réalisation. Le laboratoire est pourtant la clé majeure de l'Art. Non comme un quelconque support de réalisation spirituelle mais comme le lieu effectif où s'isole et se révèle le Feu originel que la nature tient prisonnier de la texture dense des métaux. L'alchimie est précisément basée sur l'extraction, la culture et la multiplication de la semence métallique, et c'est le retentissement de cette pratique sur la conscience de l'opérateur qui en fait un instrument unique de développement spirituel strictement individuel. L'auteur est un chercheur indépendant œuvrant à l'écart de la fièvre ésotérique actuelle et en relation avec d'autres chercheurs également soucieux de préserver leur autonomie des enthousiasmes délétères du moment. C'est avec l'aval de ces derniers qu'il publie aujourd'hui une synthèse de différentes voies alchimiques connues, peu connues ou même inconnues pratiquées en Occident, jointe à une explication claire et rationnelle de la nature véritable de l'art métallurgique dégagé de son épaisse gangue traditionnelle.

03/1999

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Témoins

Edith Stein (1891-1942). Enquête sur la Source

Juive, carmélite, sainte et martyre. Fille d'Israël, disciple de Husserl, soeur du Carmel, victime de la Shoah, Docteur de l'Eglise et patronne de l'Europe : telle aura été la destinée d'Edith Stein dont la fulgurance éclaire et illumine le siècle des plus abyssales ténèbres. Mais son immense aura ne saurait pas plus plonger dans la pénombre l'enfant, l'adolescente et la femme qu'elle fut. Ce sont ces multiples dimensions que restitue ici Cécile Rastoin, en un portrait inégalé. La vie de la philosophe juive allemande née en 1891, morte comme carmélite à Auschwitz en 1942, canonisée comme sainte en 1998, dont on lira ou relira la fugurante biographie pour le centième anniversaire de sa conversion en 2021. Tout ce qu'il faut savoir de la vie et de l'itinéraire intellectuel comme spirituel de la grande sainte du XXe siècle. Juive convertie au catholicisme, carmélite, philosophe, théologienne, victime du nazisme, sainte patronne de l'Europe, Edith Stein méritait une biographie synthétique comme porte d'entrée de sa pensée. A travers de nombreux témoignages inédits et d'extraits de ses écrits inconnus en français, Cécile Rastoin, carmélite elle aussi, dégage les grands traits de sa personnalité et de son parcours : naissance dans une famille isralélite en 1891, découverte de la phénoménologie en 1914, enracinement dans l'expérience intérieure en 1918, baptême dans l'Eglise catholique en 1922, engagement féministe, politique et éducatif en 1930, lutte contre le nazisme et entrée dans l'ordre du Carmel en 1933, mort à Auschwitz en 1942. Edith Stein nous livre, à travers sa vie et son oeuvre, l'exigeance d'être soi-même afin de devenir authentiquement humain. Un pari magnifiquement relevé. Un livre qui change qui le lit.

02/2021

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Littérature française

Le dernier des soviétiques

C'est une piste de ciment et d'herbe, cachée dans la forêt, non loin du cercle arctique russe. Une bande grise de deux kilomètres, marquée par des pneus géants peints, des drapeaux ; au bout ; un hangar de bois et de tôle ; tout autour, les chemins de terre noir, mais aussi la neige, les ours et les loups. Une sauvagerie presque rêvée, entre Michel Strogoff et Tolstoï. Sergueï Alexandrovitch Ilyne est arrivé sous l'ère soviétique, et il est resté. A la grande époque, la piste comptait, accueillant des milliers de passagers au coeur de l'archipel, en route vers les sites du grand nord, ou vers la ville à côté. Plus de cent employés travaillaient ici. Les vols ne cessaient jamais, et parfois très loin, on devinait des forteresses, en chemin vers d'autres missions. Puis l'empire s'est effondré, le pays a changé de nom, de modèle, d'histoire, Eltsine l'alcoolique a été remplacé par le jeune Poutine, le FSB a pris le pouvoir et l'argent : la piste a été oubliée. Sergueï est donc seul à entretenir sa piste, sans paie véritable, sans hiérarchie. Avec Macha sa compagne, quelques amis, le policier Dima, le pope voisin, il bouche le ciment, dégage le bois, imagine des éclairages, attend un appel, un ordre, une urgence, venu de la terre ou du ciel, mais rien. C'est un homme meurtri, un idéaliste. En 2010, un avion lourd s'écrase dans la forêt, en bout de piste, mais comment rendre force et usage à l'empire, quand celui-ci s'est perdu tout entier ? Dans ce magnifique récit poétique, fondé sur une histoire vraie, Marc Nexon nous offre un pan d'histoire, sans nostalgie et à hauteur d'homme, mais avec la tendresse pour ceux qui croient à leur cause.

03/2023

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Critique

Emmanuel Carrère, écrivain en eaux troubles

Première monographie consacrée à Emmanuel Carrère, dont le projet est de montrer la cohérence et la dynamique de l'oeuvre. 72Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE /* Style Definitions */ table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size : 0; mso-tstyle-colband-size : 0; mso-style-noshow : yes; mso-style-priority : 99; mso-style-parent : ""; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt; mso-para-margin : 0cm; mso-para-margin-bottom : . 0001pt; mso-pagination : widow-orphan; font-size : 10. 0pt; font-family : "Times New Roman", serif;} Emmanuel Carrère a publié son premier roman en 1983, dans une période de renouvellement des écritures romanesques et des récits de soi. Nourrie de culture et de pratique cinématographique mais aussi journalistique, son oeuvre est d'abord marquée par l'empreinte d'une fiction débridée, avant de se tourner vers le réel. De l'influence de l'épouvante au fonctionnement des tribunaux d'instance, du choix de personnages troubles aux anecdotes autobiographiques sans complaisance, de l'emprise du bovarysme aux origines du christianisme, du désir de performativité à la fascination russe, ses textes frappent par leur hétérogénéité thématique et générique. Pourtant, une grande cohérence se dégage de la lecture de l'ensemble. La succession et l'entremêlement des textes dévoilent de plus la dimension ontologique de l'écriture : fils prodigue, Emmanuel Carrère éprouve - notamment par la confrontation à l'autre - les contours d'une vie "déclose" , et tente d'atteindre un état de "conscience heureuse" . Esquisser le portrait d'un romancier contemporain plongé "en eaux troubles" , montrer en quoi la dynamique propre de l'oeuvre peut devenir paradigmatique de grandes lignes de la littérature française au tournant du XXIe siècle, tel est le projet de ce livre issu d'une thèse soutenue à l'Université de la Sorbonne nouvelle en novembre 2019, sous la direction de Bruno Blanckeman.

11/2022

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Croissance, crise

Demain il sera trop tard

La réalité est désormais là : on a cru en la croissance heureuse, elle ne l'est pas ; on a cru en la terre inépuisable, elle ne l'est pas ; on a cru que tout problème avait sa solution par une apologie de la technique et de la science, mais celles-ci ne peuvent résoudre l'ensemble des problèmes liés à l'essence même de l'humain. A trop vouloir accumuler, le capitalisme industriel puis financier ne connaît que le court terme et a oublié que le vivant n'était qu'une étape dans l'histoire de la planète. Il a tout saccagé : faune et flore, océans et terres, noyant la terre sous des tonnes d'immondices. Nous sommes donc bien devant une crise systémique. Inutile de mettre en avant tel ou tel aspect de cette crise : elle est totale et signe la fin d'un cycle, celui du capitalisme hyperproductif, destructeur et incapable de se transformer. Peu importe le respect du vivant pourvu que l'on dégage des profits et des fortunes sans cesse plus ostentatoires. Il faut produire et toujours persuader de consommer. Aussi, est-il encore temps d'inventer un nouveau modèle de développement basé sur une autre façon de consommer, de produire, d'échanger dans la sobriété et la proximité ? Quelle part peut prendre l'économie sociale et solidaire dans une nécessaire érosion du néolibéralisme ? Depuis deux siècles, les entreprises de ce secteur prouvent que l'on peut contribuer au bien commun en refusant la loi du marché. C'est à ces questions que Jean Gatel, ancien ministre de l'ESS, tente de répondre. Argumenté d'analyses récentes sur l'état du monde et de propositions concrètes, cet essai rend hommage à celles et ceux qui tentent d'alerte, d'informer, de résister avant qu'il ne soit trop tard.

10/2022

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Littérature francophone

Retour à Villimpenta

Librement adapté de faits réels. Une tranche de vie de ceux que l'on considérait comme étant de petites gens. Une tranche énorme avec des coeurs gros comme ça. Entre des enfances manquées et mouvementées, que la violence parentale force au labeur, on retrouvera ici un père malmené dès sa naissance survenue, de manière sordide, dans un champ de la plaine du Pô. En ce Villimpenta profond, béant d'une magistrale beauté d'un horizon à l'autre, nous poursuivons la trajectoire de ces immigrés italiens qui ont dû tout quitter pour venir nous bâtir une Suisse forte et vaillante. Ils n'étaient pas les seuls à laisser derrière eux les mélopées méridionales carillonnant sous un ardent soleil. De petites gens vaquant à des travaux que l'on ne perçoit ni ne voit de prime abord, que l'on valorise encore moins et qui, souvent même, n'étaient pas les bienvenus au pays, surtout au sein des familles suisses puritaines, conformistes et propres en ordre. Ainsi, au fil de ces pages, si terribles soient-elles, malgré l'amour qu'il s'en dégage, vous verrez à quel point l'existence d'une petite secrétaire dactylo et d'un plâtrier peintre contremaître en bâtiment peut devenir une saga aussi palpitante qu'une expédition dans le Grand Nord. Ils avaient tous leurs défauts, des saletés de défauts, mais à l'arrière de ces oripeaux se cachaient des pépites d'amour pur. Parce que ce sont nos aïeux, nos parents, et que grâce à eux tous, sans effort, de manière souvent éhontée et le ventre plein, nous n'avons plus qu'à ouvrir la bouche afin que de leurs laborieux ruchers coule un miel abondant.

10/2022