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Hédi Cherchour

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Histoire ancienne

Maternité et petite enfance en Egypte ancienne

En Egypte ancienne, le principal rôle que l'on attendait de la femme était celui de mère car il ancrait sa place dans son foyer mais également dans sa communauté. Le désir de maternité pouvait être biologique mais il était avant tout social : l'absence d'héritier entraînait une déconsidération pouvant aboutir à la répudiation. Dieux, magiciens, médecins et revenants étaient donc sollicités afin d'aider l'Egyptienne à devenir enceinte. La maternité n'était pas sans risque et nombre de tests, prescriptions et autres incantations permettent d'appréhender l'obstétrique telle qu'elle était pratiquée en ces temps reculés. Lorsque les femmes déjouaient la malveillance de Seth, que l'on rendait responsable des fausses-couches, et parvenaient au terme, advenait la naissance attendue et redoutée à la fois. La venue au monde d'un enfant était perçue comme un don des dieux, mais elle ne mettait pas fin à l'inquiétude des parents. On estime, en effet, qu'un tiers des enfants n'atteignait pas l'âge de 5 ans en dépit des efforts conjugués des parents, médecins et magiciens pour les protéger. Mère et nouveau-né passaient par divers rites de passage qui procédaient de leur (ré-)intégration dans la communauté. Le nourrisson, source de multiples attentions, y occupait toutefois une place à part. Il n'obtenait un véritable statut social que lorsque les menaces (sur)naturelles planant sur sa vie et sa santé étaient enfin écartées, c'est-à-dire lorsqu'il sortait de la petite enfance. Richement documenté et illustré par quelque 80 planches et dessins, cet ouvrage offre un éclairage inédit sur la maternité et la petite enfance en Egypte ancienne. Amandine Marshall est docteur en égyptologie et chercheur associé à la Mission Archéologique Française de Thèbes Ouest. Elle est également l'auteur de nombreux ouvrages sur l'antiquité dont Etre un enfant en Egypte ancienne, Les momies égyptiennes et Auguste Mariette.

12/2015

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Droit

La famille et le fisc

"Plus que jamais, dans le contexte d'alternance idéologique et politique qui secoue la France, la famille est placée sous les feux de l'actualité fiscale. La réforme de la politique familiale, jusqu'alors considérée comme tabou, s'est graduellement mise en mouvement. La famille sujet premier de la réflexion, est approchée ici au travers de l'instrument fiscal. On découvre dans cet ouvrage qu'après une période de désengagement étatique, le levier fiscal est à nouveau un moyen interventionniste dans l'espace familial privé. De l'impôt sur le revenu (le plus idéologique d'entre tous) aux droits de succession (point névralgique de la panoplie fiscale) le nouveau souffle fiscal constitue un puissant facteur de déterminisme des comportements familiaux : encouragement fiscal à la dynamique d'entreprise inhérente aux donations entre vifs, mise en accord des nouvelles données successorales avec le calendrier biologique résultant des progrès de l'espérance de vie, redistribution fiscale des rôles entre générations, réactivation des solidarités individuelles et collectives dans le contexte récessif actuel ... Tels sont les principaux points d'ancrage de la politique fiscale de cette fin de siècle. Cependant le regard fiscal ne balaie pas seulement le paysage social par le haut : il s'immobilise à la base sur les métamorphoses de la cellule familiale. Dans le contexte pluraliste de la famille moderne qui se décline du standard du mariage à différentes variantes (unions libres, familles monoparentales, secondes familles ...)le droit fiscal projette sur chacune de ces typologies une image particulière. On découvre, par ailleurs, une certaine professionnalisation du comportement des familles aisées qui tendent à une optimisation systématique des coûts fiscaux par la recherche de stratégies de transmission patrimoniale de plus en plus volontaristes. L'étude du perpétuel jeu de chassé-croisé entre la norme civile et ses applications fiscales dérivées offre au lecteur, privatiste ou publiciste, chercheur ou praticien, un nouveau champ d'exploration du droit de la famille. "Texte de couverture

06/1998

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Histoire de France

Le Moyen-Age 481-1453

Cet ouvrage réunit les Ateliers de l’historien publiés dans les volumes de l’Histoire de France : La France avant la France (481-888), Féodalités (888-1180), L’âge d’or capétien (1180-1328), Le temps de la guerre de Cent Ans (1328-1453). Le grand atelier de l’histoire de France invite chaque lecteur à partager les « secrets de fabrication » d’une science humaine effervescente. Car le passé est un laboratoire d’expériences et d’hypothèses : un vaste terrain d’études et d’expérimentations, ouvert aux analyses et aux débats les plus divers et les plus féconds. Les sources. À partir de quels documents travaille l’historien ? Comment les exploite-t-il ? Les sources ici concernent toutes les traces laissées par l’homme et exploitables par le chercheur : les données de l’archéologie, les textes, les images, les objets, les témoignages dans le cadre d’une enquête orale… L’historiographie. Comment, siècle après siècle, les historiens ont-ils analysé le passé ? De Clovis à nos jours, de Grégoire de Tours à Jacques Le Goff, chaque époque n’a cessé d’enquêter, de chercher à comprendre le passé. Une place centrale est accordée ici aux importantes thèses qui ont renouvelé, depuis quarante ans, notre connaissance de l’histoire de France. Les controverses et les enjeux. L’histoire est un perpétuel questionnement : sur les hommes, sur les événements, sur la politique, sur les cultures, sur les croyances. L’histoire n’est pas un processus achevé mais une « invention » permanente, en relation avec les interrogations vives du présent : violences, guerres, crises… Une importance particulière est accordée ici aux directions nouvelles d’une recherche en devenir, qui a beaucoup bouleversé et modifié les questions de datation. Le grand atelier de l’histoire de France du Moyen Âge met ainsi en valeur une histoire en construction, une histoire qui interroge et qui s’interroge, afin de mieux comprendre notre présent, offrant les « clés » d’une recherche plurielle, diverse, inventive, qui a totalement renouvelé notre connaissance du passé.

10/2012

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Littérature étrangère

Au pays des oiseaux sans peur. Essais sur le pays du Vyg

Ecrivain et chercheur adulé en Russie, M. M. Prichvine (1873-1954) incarne, à l'époque soviétique, la continuité souterraine de la grande littérature et de la profonde spiritualité de son peuple. Au fil d'une existence discrète, sans confrontations avec le régime, il a légué une œuvre éclairante fidèle à la grande tradition russe. Alliant la science et la curiosité universelle à la poésie et à la passion de l'humanité, Prichvine transcende toutes les disciplines pour se situer, selon Maxime Gorki, à " un échelon supérieur à celui de l'être humain, sans pour autant le rabaisser ". Son legs d'écrivain explorateur est aujourd'hui un témoignage précieux sur des univers disparus que recelait la vaste terre russe. Qu'est-ce donc que ce " pays des oiseaux sans peur " ? Prichvine l'évoquera, bien plus tard, en ces termes: " A trente ans, je suis parti pour ce pays où mes ancêtres vieux-croyants avaient lutté contre le tsar Pierre, créant dans son immense Etat leur propre " Etat " : leur célèbre Vygoretsia (une île du lac du Vyg). La vue de l'île m'enthousiasma : chaque maison possédait son sauna et chaque petit sauna était cerné d'une nuée grise et dense d'oiseaux de toutes sortes. C'est leur profusion qui m'a poussé à appeler cette terre le pays des oiseaux sans peur. Personne n'avait touché à eux parce que, selon les antiques lois des vieux-croyants; seuls les oiseaux des montagnes et non ceux des eaux devaient assurer la subsistance de l'homme... " L'écrivain devait trouver dans cette expérience unique au pays du Nord, en 1906, matière à se ressourcer, à satisfaire ce " besoin d'âme " que ressentaient à cette époque les intellectuels russes soumis à l'occidentalisation. " J'ai appelé et décrit le lieu des émotions de ma seconde enfance comme le pays des oiseaux sans peur retrouvé. " Ce voyage au pays du Vyg constitue une page émouvante et inoubliable de l'aventure humaine.

09/2003

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Pédagogie

Marcel Lesne. Cheminement d'un théoricien de la formation : souvenirs et rencontres

Marcel Lesne (1916-2012) est l'un des premiers théoriciens de la formation des adultes en France. Sa contribution à la recherche dans ce domaine est considérable. On lui doit les fondements d'une sociologie de la formation et d'importantes avancées dans la réflexion sur le travail pédagogique en formation d'adultes. Aujourd'hui encore, ses écrits sont étudiés dans de nombreuses formations de formateurs, au Cnam et dans les universités qui délivrent des masters de formation. Un texte inédit de 1966 publié dans cet ouvrage témoigne des débats qui ont jeté les bases de ces nouveaux champs de réflexion. L'historien, le chercheur, lorsqu'il travaille sur un auteur, aime pouvoir associer le récit de la vie à l'analyse de l'oeuvre. C'est ce que nous offre ce volume dont une partie importante est consacrée à l'autobiographie de Marcel Lesne. Les principales étapes de sa vie y sont retracées : de son enfance dans un village minier du Nord à la fin de sa vie professionnelle comme professeur au Cnam. Le lecteur y découvrira le parcours intellectuel d'un homme dont le cheminement fut exceptionnel. Cinq témoignages de proches collaborateurs apportent un éclairage complémentaire sur la personne et l'oeuvre de Marcel Lesne. Cet ouvrage, qui propose également quelques éléments d'analyse du contexte, s'adresse aux historiens et étudiants des masters de formation ainsi qu'aux formateurs, enseignants et chercheurs. Plus largement, le récit de vie de Marcel Lesne, histoire d'un parcours de promotion sociale dans un contexte politique et social particulièrement difficile : la guerre, la captivité, l'exercice du métier d'instituteur, puis d'inspecteur au Maroc et directeur des Centres sociaux en Algérie, intéressera aussi de nombreux acteurs de l'éducation. Les souvenirs de Marcel Lesne, introduits par ses enfants, Jean et Françoise Lesne, sont accompagnés des contributions de : Jean-Marie Barbier, Claude Debon, Philippe Fritsch, Françoise F. Laot, Madeleine Maillebouis, François Marquart, Christian de Montlibert.

12/2015

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Science-fiction

La paix des Etoiles. Roman méta-ordinaire

Dans un futur proche, un jeune médecin français en voyage en Inde vit une nuit dans un train, dans la région de Bénares une expérience dite spirituelle des plus merveilleuses : un espace psychique inconnu se révèle à lui, comme s'il s'agissait du cœur de lui-même, mais aussi mystérieusement le cœur caché de l'Univers, d'une parfaite ubiquité. La Joie non émotionnelle, qui en émane est sans limite, ainsi que la Paix. Quelques années plus tard, ce médecin, chercheur en virologie est envoyé en mission sur un astre en voie de colonisation. Un mal étrange y sévit. Sa source échappe aux analyses. Il y retrouve une jeune femme, médecin, croisée dans ce même train indien. Ils vont travailler à la détection d'un éventuel virus. L'astre, pourtant apparemment mort, recèle peut-être une forme de vie inconcevable pour les humains. Mais peut-il y avoir communication entre des formes de vie aussi éloignées ? Malgré les circonstances dramatiques, les deux médecins vont se lier d'amitié, puis d'amour. Un appel mystérieux semble émaner de l'astre. Comme un parfum d'invitation. Vont-ils oser ce plongeon au cœur de l'inconnu ? Ultimement trouveront-ils autre chose que la mort en abandonnant tout : leurs frères d'aventure, les sentiers battus, leurs certitudes à propos de l'Univers ? Et s'ils allaient trouver... la vie ? Dans ce roman entre aventure de science fiction, fable philosophique, roman divertissant et initiatique, l'auteur, Pierre Vassas, nous emmène en voyage. C'est un voyage des plus dépaysants qui nous est proposé : en plus d'un saut au centre de la galaxie, c'est un saut quantique dans nôtre propre cœur dont il est ici question. Il a été donné à l'auteur, musicien, amoureux d'astronomie et de spiritualités de vivre la révélation de la présence ubique de l'Etre et de sa Joie infinie, chevillée à l'âme de toute vie, et noyautant l'Univers dans sa totalité. C'est sa joie de le rappeler.

06/2006

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Sociologie

L'internet de la haine. Racistes, antisémites, néonazis, intégristes, islamistes, terroristes et homophobes à l'assaut du web

Dans une démarche d’information et de sensibilisation, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) publie annuellement, depuis 1990, un rapport sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie remis au Premier ministre. Avec ce rapport, la France dispose d’un précieux outil d’analyse permettant d’une part la prise de conscience des mutations de notre société et, d’autre part, des évolutions de l’action publique. Depuis l’année 2000, La CNCDH a confié à l’historien Marc Knobel le soin de présenter une étude annuelle sur le développement des appels à la haine et à l’exclusion sur Internet. Les rapports de Marc Knobel analysent l’impact des sites faisant l’apologie du terrorisme, du négationnisme, du néonazisme, de l’homophobie et des radicalismes religieux, dont certains vont jusqu’à appeler à la guerre « sainte » sur le Net. Le ton est grave et les descriptions minutieuses. Les études de ce spécialiste montrent qu’une haine dépassant l’entendement est instillée régulièrement à travers ce média. La permissivité dans ce domaine se nourrit de la lassitude et de la défection de ceux qui, dans le monde politique ou associatif par exemple, auraient pu réagir pour tenter de changer le cours des choses. Aussi, au nom de la liberté d’expression, la diffusion de nombreux contenus illicites sur Internet est, si l’on peut dire, passée dans les moeurs. Beaucoup s’en indignent mais, en ce début de XXIe siècle, cela a fini par faire partie du paysage de la Toile. De fait, la CNCDH doit rappeler et renouveler chaque année la recommandation de créer un observatoire du racisme, de l’antisémitisme de la xénophobie et du rejet de l’autre sur Internet, avec une plate-forme spécifique de signalement. Ce livre reproduit intégralement les rapports établis par Marc Knobel, historien, chercheur au Crif, à l’intention de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, jusqu’à l’année 2011.

05/2012

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Histoire de France

Ravensbrück. Un complexe concentrationnaire

Près de 145 000 êtres humains ont été déportés dans le camp (ou, plus exactement, dans le complexe de 42 camps) de Ravensbrück de mai 1939 à avril 1945 et environ 28 000 ne sont pas revenus. Instrument de terreur politique, d'exploitation économique et d'extermination par le travail, par les mauvais traitements, les exécutions sommaires et le gazage, ce centre, qui a durant trois mois (en 1942) coiffé aussi l'administration du camp féminin d'Auschwitz, a la particularité d'avoir détenu principalement des femmes : prisonnières politiques, Témoins de Jéhovah, prisonnières raciales (Juives, Tziganes...), prisonnières " sociales ", captives de guerre (notamment de l'Armée rouge), résistantes des pays occupés (Geneviève Anthonioz-de Gaulle et Germaine Tillion, entre autres, parmi les Françaises). Celles qui étaient mères virent leurs enfants massacrés dans d'atroces souffrances, celles qui étaient enceintes furent contraintes à l'avortement, de jeunes Polonaises (les " Lapins ") servirent de cobayes à d'abominables " expériences " médicales. A peine nourries et vêtues, perpétuellement exténuées de labeur et d'insultes, battues, les survivantes ont été marquées à jamais. Comme ailleurs, les SS ont détruit les archives de l'horreur mais ils ont particulièrement bien réussi à Ravensbrück : jusqu'au travail de Bernhard Strebel, chercheur et enseignant à Hanovre, le sort de dizaines de milliers de victimes était presque totalement ignoré (Allemandes " pollueuses de la race ", Juives hongroises, sans oublier quelque 20 000 détenus hommes d'un camp annexe, etc.). Il a fallu des années d'acharnement et d'ingéniosité à l'historien pour reconstituer, au moyen de documents indirects (par exemple ceux de l'entreprise Siemens), l'histoire de Ravensbrück : organisation, encadrement, conditions d'enfermement et de travail, qui ne furent pas uniformes selon les époques et les parties du camp, etc. Jamais un travail équivalent n'a été mené sur un camp de concentration. Et pourtant les épouvantables faits qu'il relate ne s'estompent pas derrière l'érudition : l'histoire fait ici la preuve qu'elle est le meilleur auxiliaire de la mémoire.

06/2005

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Esotérisme

La matrice de l'âme : Le siège des antennes psychiques. Tome VII. Un océan chaud de la lumière dans l'obscurité. La Vie dans la matière : Les passages clefs du corps.

Que sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ? L'évolution est un ensemble des changements subis au cours des temps géologiques par les lignées animales et végétales, ayant eu pour résultat l'apparition de formes nouvelles, nous dit-on. Sous cet angle optique, elle est un mouvement général et universel à base de mutations successives dans les degrés de développement de la conscience, et dans lequel tous les règnes sont imbriqués, qu'ils soient minéral, végétal, animal ou humain. Inexorablement, il y a un "enchevêtremnt", une "solidarité" et une "complémentarité" entre les espèces et les règnes, en application générale de la loi d'évolution et de progression de l'esprit individualisé. La vie universelle a deux faces : l'involution, ou la descente de l'esprit dans la matière par la création individuelle, et l'évolution, ou l'ascension graduelle par la chaîne des existences, vers l'Unité divine. L'homme est un esprit immortel, une cellule divine ayant développé une âme. Notre intellect ayant atteint l'état méditatif de la conscience, peut faire un effort afin de s'adapter à la notion d'appartenance à l'Unité d'Esprit, soutenu par les lois universelles de Sagesse et par l'Amour. Sous cet angle optique, l'épistémologie est une voie progressive, un moyen actif qui aide le sociologue, tout chercheur, à dépasser l'immanence, aux fins de s'intégrer plus facilement dans la vie, d'acquérir de nouvelles qualités ; mieux de se maîtriser, d'apprendre à écouter, à s'écouter, d'aiguiser son sens critique à bon escient. Tout comme le physicien le plus élevé, sis sur le chemin de l'éveil, a su, sait et encore saura capter une partie de cette Lumière de l'Amour du Saint-Esprit qui illumine, inonde et transcende, le sociologue peut acquérir une forme de sagesse, recevoir l'illumination du Saint-Esprit, de l'Ange, voire participer à une envolée mystique.

08/2014

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Philosophie

Du Mvett. Tome 1, La généalogie du silence

D'entrée de jeu, si l'auteur nous plonge dans ce qu'il appelle sa "logorrhée phylogénétique" , c'est qu'elle constitue le point d'Archimède de son essai dont le titre est suffisamment expressif, et qui se veut un réservoir d'informations utiles et fécondes pour la compréhension du passé, du présent et peut-être aussi de l'avenir en ce qui concerne l'historiographie du Mvett au Gabon, à partir des frères Ndoutoume. Jamais le public n'aurait eu accès à des révélations aussi croustillantes qu'éclairantes les unes après les autres, sans cette logorrhée qui nous introduit psychanalytiquement dans l'enfance de l'auteur. Elle nous permet de comprendre le sillon qui est le sien, jonché de confidences, de troubles, de secrets de famille, de disputes et d'incompréhensions relatifs aux premiers moments du Mvett sous sa forme graphique. Visiblement l'auteur a jugé utile de confier à la plume et d'assumer courageusement cette logorrhée phylogénétique, non seulement pour s'émanciper d'un silence devenu trop pesant, silence comportant au demeurant sa part de vérité qui permet de mieux cerner, comme il le dit lui-même, "les différents visages de Tsira Ndong et Daniel Assoumou Ndoutoume" , mais aussi pour satisfaire l'impatience de ceux qui l'ont précédé dans l'au-delà et qui peuvent désormais le laisser dormir tranquillement au motif que "leur parole vient d'être libérée de son ventre" . Cette parole vient effectivement rompre un long silence de vingt-cinq années, et confirmer la réalité qu'Omer Ntougou Ndoutoume est un digne représentant du Mvett au Gabon comme ailleurs, qu'il fait partie des gardiens de cette tradition vivante dont il assure aujourd'hui la continuité à la fois en tant que témoin oculaire des faits et des écrits de ses pères, en tant qu'écrivain et, dans un futur proche, en tant qu'artiste-écrivain. Dr Steeve Elvis ELLA Docteur en Philosophie. Enseignant - Chercheur. Mvettologue

08/2019

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Histoire et Philosophiesophie

Savants sous l'Occupation. Enquête sur la vie scientifique entre 1940 et 1944

Les scientifiques ne sont pas restés à l'écart de la quasi-guerre civile qui a déchiré la France entre 1940 et 1944. La France libre voulait leur prestige, Vichy leur savoir, les nazis leur soutien. Comment les chercheurs français ont-ils répondu à ces sollicitations multiples ? Articulé autour de 12 récits, ce livre entraîne le lecteur dans l'univers de la recherche française entre 1940 et 1944. Douze récits centrés chacun sur un chercheur, du prix Nobel au thésard aujourd'hui oublié, qui abordent de façon vivante les traits saillants de la vie scientifique sous l'Occupation : la restructuration du système de recherche pas Vichy ; la mobilisation des laboratoires pour répondre aux difficultés de ravitaillement et aux pénuries ; l'incontournable antisémitisme d'Etat qui ne parvient cependant pas à éliminer les juifs de la vie scientifique ; les engagements dans le camp de la Résistance comme de la Collaboration ; et enfin la très superficielle épuration, qui voit la communauté scientifique passer l'éponge sur les errements de ses membres les plus compromis. Nourri d'archives souvent inédites, ce livre met en lumière des aspects méconnus et refoulés de l'histoire de la science française. Qui ne s'étonnera d'apprendre que le physicien Frédéric Joliot-Curie, figure emblématique de la Résistance, a travaillé durant toute la guerre avec des chercheurs allemands ; que l'INSERM, comme bien d'autres institutions scientifiques actuelles, a été fondé par Vichy ; ou encore que le mathématicien Gaston Julia, élu président de l'Académie des Sciences en 1950, avait été suspendu cinq ans auparavant en raison de ses sympathies nazies ! Un tableau contrasté de la vie scientifique sous l'Occupation en émerge, avec du noir, du blanc, et toute une gamme de gris. Avec ses moments de doute, de bravoure et de lâcheté. Sans manichéisme, quitte à écorner certains mythes. Les chercheurs étaient jusqu'à présent restés à l'écart du mouvement de retour critique sus les années noires de Vichy. Il était temps de combler cette lacune.

01/2004

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Littérature francophone

La chair déchirée d'une petite griotte noire

Il y a quelques années, une jeune fille africaine venue faire ses études en Europe a subi un viol collectif d'une extrême violence. Laissée pour morte, elle a été sauvée, physiquement "réparée" , puis, après un séjour en hôpital psychiatrique pour amnésie partielle, après une thérapie pour de sévères séquelles psychosomatiques, s'est peu à peu reconstruite. C'est sous la forme d'un roman-soliloque, avec l'assentiment de la victime, que Pascal Vrebos lui rend hommage. Mariama nous dit ce parcours d'un supplice et d'une renaissance à travers un conte-parabole qu'elle prête à son grand-père, ancré dans le terroir africain telle une madeleine proustienne, mais perverti par la mémoire, contaminé par le récit lui-même comme une ultime mise en abyme qui l'aide à surmonter l'indicible. Héroïne malgré elle, Mariama émeut, ébranle et apostrophe les hommes. Pascal Vrebos, producteur et présentateur de radio-télévision, dramaturge traduit et représenté jusqu'à Hollywood, professeur honoraire de l'ULB, est aussi l'auteur de romans et de témoignages comme Le Gorbatchoc. Il a rencontré de nombreuses personnalités (Les Ultimes Entretiens avec Henry Miller), a réalisé une "première" historique en interviewant durant deux heures le Roi Albert II et la Reine Paola, a signé sur Netflix, avec Georges Huercano, Soupçons, six épisodes consacrés à l'Affaire Wesphael. "Pascal Vrebos est l'auteur de plus de trente-cinq pièces de théâtre dont plusieurs ont été jouées avec succès en Belgique, mais aussi à l'étranger, là où le public ne connaît pas le Vrebos journaliste vedette de télévision. Il est aussi un auteur engagé et humaniste. Pour s'en convaincre, si besoin en était, il suffit de lire ce texte bouleversant. Vrebos est encore, à la manière de Ionesco ou Beckett, un fastueux dilapideur de créations verbales, un révélateur d'hypocrisies et de simagrées, un chercheur de vérité derrière les apparences". (Jean Jauniaux, écrivain, Président honoraire de PEN CLUB Belgique).

11/2022

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Histoire internationale

L'Aurès ou le mythe de la montagne rebelle

A la fin de l'année 1954 les autorités françaises en Algérie redoutaient des troubles en pays kabyle ; ce fut l'Aurès, réputé sûr, qui tout d'un coup s'embrasa. Les explications ne manquèrent pas. A la parution du précédent livre de Jean Morizot sur les Kabyles. un critique prévit qu'il allait "déranger plus d'un chercheur institutionnel ". Ce nouvel ouvrage provoquera probablement des réactions semblables. L'auteur, en effet, ne s'est pas contenté de dépeindre la société aurasienne dans ses états successifs et ses adaptations à un monde changeant, il a procédé à une révision complète d'une histoire bâtie toute entière sur un mythe très ancien, celui de la montagne, Hot de dissidence et conservatoire de barbarie. Affecté à la commune mixte de l'Aurès dans les premiers temps de sa carrière administrative, Jean Morizot compte parmi le très petit nombre de Français qui ont vécu dans le massif. Au pas lent des mulets, et aux siens, il a parcouru des lieux demeurés inaccessibles à l'automobile et, de ce fait, très mal connus. Par la suite l'auteur a lu à peu près tout ce qui a été écrit sur le pays, il a interrogé de nombreux témoins et il a consulté les archives. Jean Morizot nous conduit ainsi du IIe siècle après J.C. jusqu'à nos jours. Pour lui ce petit peuple de paysans irrigateurs, peu porté aux aventures ne s'est pas soulevé le 1er novembre 1954 ; il s'est laissé entraîner dans un combat qui n'était pas le sien par un des siens, Mostefa Benhoulaïd, qui avait de bonnes raisons de se plaindre du comportement de l'Administration à son égard. La société montagnarde, que l'auteur a connue encore bien vivante, est morte, c'est à peine si la langue berbère a survécu ; mais la montagne qui enchanta tant ceux qui la découvrirent demeure avec ses privilèges. Le gouvernement saura-t-il saisir la chance qu'elle représente pour l'Algérie ?

01/1992

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Vie chrétienne

Le catholicisme contemporain en péril. Ces questions essentielles qu'il lui faut affronter

Les inquiétudes qui pèsent sur le destin européen et mondial du christianisme ont franchi le seuil de la dramatique : crise mordante de la foi, déficit culturel brutal de sa mémoire bimillénaire, déritualisation globale, dénaturation du sacerdoce, effets-retard d'un anti-intellectualisme exacerbé. L'auteur les décline lucidement, tout en relevant leur corrélation avec la marche vacillante des sociétés contemporaines : crise anthropologique inédite, emprise numérique, montée en puissance des oligarchies, communautarisation des comportements, hégémonies politico-religieuses. Les signes de l'alerte étaient depuis longtemps nombreux et convergents. Ils se manifestent aujourd'hui selon leur caractère aggravant, irréductible aux préoccupations qui avaient jusque-là traversé la grande histoire de l'Eglise et des peuples. En finir avec la rhétorique des consolations autant qu'avec les marchands du pire, dénoncer les effets du Malin en embuscade pour aiguillonner une espérance qui ne diffère pas : l'impératif est proportionné à l'exercice de discernement qu'impose, en plusieurs régions du globe, un contexte de dernière chance. A l'écart des réponses précipitées, alors qu'il est rivé entre périls et résistances, l'avenir du catholicisme se jouera non pas dans l'affichage candide d'une "proposition" , mais dans l'énergie évangélique de l' "invitation" . Sur cette voie seule, une renaissance spirituelle est pensable au sein d'une humanité qui attend, au milieu des troubles, une révélation. Le Père Philippe Capelle-Dumont, philosophe et théologien, professeur des universités, doyen honoraire de la faculté de philosophie de l'Institut catholique de Paris, chercheur associé à l'université de Paris-Sorbonne, président honoraire de la Conférence mondiale des facultés de philosophie des universités catholiques, ancien vicaire épiscopal, est président d'honneur de l'Académie catholique de France. Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages dont certains sont traduits en plusieurs langues, il a reçu le Grand Prix du cardinal Grente de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre.

02/2022

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Arts martiaux

Le traité des cinq roues et autres textes. Miyamoto Musahsi oeuvres complètes, Edition de luxe

Le classique de la sagesse chinoise dans la superbe traduction de Stephen Mitchell. Edition de luxe, reliée avec jaquette, illustrée de peintures anciennes chinoises. Maître de sabre inégalé, aventurier sorti invaincu de plus de 60 combats mortels, mais aussi artiste et chercheur spirituel, Musashi est devenu une figure mythique au Japon et l'archétype de l'esprit samouraï. A 60 ans, quelques mois seulement avant sa mort, il se retire dans une grotte pour rédiger son oeuvre maîtresse : Le Traité des cinq roues. Dans ce traité de stratégie devenu un classique de la littérature mondiale, Musashi prône une Voie de la stratégie centrée sur l'efficacité immédiate, fondée sur l'intuition, sur un entraînement constant et rigoureux et sur une large ouverture d'esprit permettant de s'adapter et de vaincre dans toutes les situations. Tout comme Sun Tzu dans L'Art de la guerre, Musashi transcende l'art du sabre et des conflits à grande échelle pour livrer des principes universels, influencés par sa pratique du zen, et qui peuvent s'appliquer à tous les arts martiaux mais aussi aux champs élargis de l'action, des affaires et des relations humaines. L'introduction d'Alexander Bennett apporte un éclairage historique passionnant sur la véritable vie de Musashi dans le fascinant Japon médiéval des samouraïs du XVIe siècle. Cet ouvrage, illustré d'estampes réalisées par les plus grands maîtres, réunit l'intégralité des écrits du plus célèbre samouraï de tous les temps dont certains sont ici traduits pour la première fois en français. Alexander Bennett est professeur d'arts martiaux, d'histoire japonaise et de théorie du budo à l'Université du Kansaï au Japon. Il est 7e dan de kendo et a fondé la revue "Kendo World" . Uozumi Takashi est professeur à l'Open University of Japan. Spécialiste renommé d'arts martiaux et d'histoire japonaise, il a méticuleusement reconstitué le manuscrit du Traité des cinq roues ainsi que l'intégralité de l'oeuvre écrite de Musashi.

11/2022

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Essais

Les coulisses du divan. Confidences d'un psy

"- Après tant d'années de pratique, comment parvenez-vous à garder cet enthousiasme ? Lucien Kokh. - J'ai été sauvé enfant par des hommes et des femmes qui ont risqué leurs vies pour nous. Alors en souvenir de tous ces passeurs résistants, je me suis fait passeur à mon tour, passeur de rives, de lignes de démarcations. C'est dans ce sens que j'exerce ce métier et cherche sans relâche comment l'exercer du mieux que je peux". De nombreux ouvrages abordent la question de la pratique de la psychanalyse, mais aucun ne propose d'inverser les ro les en interviewant un psychanalyste. Ce livre vous offre la possibilite d'entrer dans les coulisses de la the rapie gra ce a Lucien Kokh, psychanalyste, qui a accepte de se pre ter au jeu et de re pondre aux questions des auteurs. Il sera notamment question du ro le de la parole, des diverses phases de l'analyse, des the rapies bre ves et de leurs e volutions, mais aussi du bon usage de l'humour ou des joies et affres du métier. Gra ce a cet e change a la fois amical et sensible, vous pourrez découvrir la the rapie sous un nouveau jour. Les trois auteurs - deux patients et une consoeur - ont travaille avec Lucien Kokh a la re alisation de cet ouvrage. Après avoir cheminéauprès de Jacques Lacan et Franc oise Dolto, celui-ci a forge , au fil des anne es, une approche singulie re et inventive, qu'il vous propose de de couvrir. Liliane Mitelman est psychanalyste et psychiatre. Elle intègre l'hypnose clinique àsa pratique de thérapeute. En 2009, elle a publiéen collaboration avec Lucien Kokh un ouvrage intituléLe corps possédé. Laurent Dubost est ingénieur dans le domaine du traitement de l'information et homme de théâtre. Avec Rachel Auriol, il codirige la compagnie Le Soleil des Abysses. Paul Besson est scientifique de formation et chercheur en modélisation financière. Il s'est toujours intéresséàde nombreux domaines en dehors de son champ professionnel

12/2022

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Sciences politiques

La Chine sans oeillères. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir...

Journaliste, écrivain, professeur d'université, médecin, essayiste, économiste, énarque, chercheur en philosophie, membre du CNRS, ancien ambassadeur, collaborateur de l'ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d'ATTAC, directeur adjoint d'un Institut de recherche sur le développement mondial, attaché à un ministère des Affaires étrangères, animateur d'une émission de radio, animateur d'une chaîne de télévision, ils sont dix-sept intellectuels, qui nous parlent ici de la Chine depuis l'Europe, l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Asie. Ce livre vise un public que nos médias maintiennent dans une grave ignorance de la Chine. Ce que beaucoup de Français croient, c'est que le "régime" communiste chinois, dont LA langue est le mandarin, fait travailler les enfants, opprime les minorités, éradique les cultures, persécute les croyants. Sur fond d'un racisme implicite s'est construite une image négative de ce pays et d'un peuple qui font peur ("le péril jaune"), alors même que la politique étrangère de la Chine, telle que la définit le président Xi Jinping, n'est pas basée sur une volonté de domination du monde (contrairement à celle affichée par les Etats-Unis d'Amérique), mais sur la notion de "communauté de destins" . Il ne s'agit pas ici de faire un éloge béat de la Chine, de suggérer que la France ferait bien de s'inspirer de son système politique, économique, médiatique, policier, militaire, judiciaire, syndical. Nous avons notre propre système, perfectible. La Chine a le sien, sur lequel nous avons peu de prises, dirigé par un parti communiste désormais centenaire (né le 23 juillet 1921) et fort de 90 millions d'adhérents. Il ne s'agit donc pas de se positionner en "pro-chinois" , mais en "pro-vérité" en invalidant des mensonges, en apportant des informations sur ce qui se passe en Chine et qui explique son dynamisme.

07/2021

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Etudes historiques

Civilisations antediluviennes—t10

Il est un temps que le temps lui-même a oublié ... Bien avant nos plus antiques civilisations, au-delà de notre Antiquité. Un temps de grande Aventure où l'homme conquerrait le globe à la force de son génie, de son audace, de savoirs et de connaissances aujourd'hui ensevelis par les sables du temps ... C'était le temps de la naissance de la civilisation primordiale et de celles qui lui succédèrent. Le temps où l'Homme prit conscience de sa destinée et des progrès qu'il devait faire pour rejoindre la place qui était la sienne. Ces civilisations furent perdues, oubliées, au point pour certaines d'en devenir même mythiques. Elles portaient des noms aux résonances lointaines et graves : Shambala, Hyperborée, Mu, le Kumari Kandam et Atlantys mais aussi Harappa et Mohenjo Daro, Dwarka, Ma Noa, le grand Zimbawe, Nan Matal, pour ne citer qu'elles ... Dominique JONGBLOED, explorateur reconnu mondialement, chercheur infatigable sur cette époque lointaine que l'on appelle l'Ere antédiluvienne, nous présente le résultats de ses travaux depuis trente ans sur l'ère des civilisations ayant existé avant le Déluge biblique, déluge qui constitue aujourd'hui la frontière entre ce que l'on appelle l'Histoire et la non-histoire ... ou, plus scientifiquement correct, la Préhistoire. Dans ce tome l'auteur rassemble toutes les valeurs et connaissances amassées au cours de ses trente cinq ans d'exploration autour du globe pour présenter le monde tel qu'il était avant ce que nous appelons l'Histoire. Il présente tous les aspects de ce monde, le monde de la première civilisation de l'Homme : valeurs morales, principe de Justice, rôle social, rôle économique, connaissances philosophiques et scientifiques ... tels qu'ils nous sont parvenus au travers d'écrits anciens, de textes sacrés, et cela nous entraine dans une aventure temporelle extraordinaire où toutes nos certitudes sont mises à rude épreuve ...

09/2021

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Bouddhisme

Carnets d'un moine errant

De l'Institut Pasteur à l'Himalaya auprès des maîtres spirituels, les Carnets de Matthieu Ricard racontent une vie de moine errant, sans attache matérielle ou géographique, toujours en chemin vers la liberté intérieure et le bien d'autrui. Matthieu Ricard est né en 1967, à l'âge de 21 ans, à Darjeeling, en Inde. Son père spirituel est Kangyour Rinpoché, un grand maître tibétain qui l'émerveille par son extraordinaire qualité d'être. Cinq ans plus tard, alors chercheur en génétique à l'institut Pasteur, promis à un bel avenir, Matthieu Ricard abandonne tout pour vivre dans l'Himalaya. Un choix décisif dont il se félicite chaque jour depuis cinquante ans. Sa première vie, partagée entre la ville et la campagne, avait fait de lui un jeune homme aimant la nature et la musique classique, curieux de spiritualité et de percer les mystères de la biologie moléculaire. Sa deuxième vie le conduit sur le chemin de l'Eveil, dans les pas de ses maîtres, exemples de cohérence entre leurs paroles et leurs actes. Il partage ainsi pendant douze ans le quotidien de Dilgo Khyentsé Rinpoché, maître admiré du Dalai ? -lama, source inépuisable d'inspiration. Pendant trois décennies, la vie à la fois simple et extraordinaire de Matthieu Ricard alterne retraites méditatives dans des lieux les plus inaccessibles et voyages fascinants au Bhoutan, au Népal et au Tibet. Puis, en 1997, Le Moine et le Philosophe, coécrit avec son père, le philosophe Jean-Franc ? ois Revel, paraît. Son succès international inattendu plonge le paisible moine dans un maelstrom d'interviews et de conférences à travers le monde. De livre en livre, il met alors son travail d'auteur et ses talents de photographe au service de son message d'amour altruiste. Ses Carnets racontent une vie de moine errant, sans attache matérielle ou géographique, toujours en chemin vers la liberté intérieure et le bien d'autrui. Matthieu Ricard reverse l'intégralité de ses revenus - droits d'auteur de tous ses livres, photographies et conférences - à l'association humanitaire Karuna-Shechen.

10/2021

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Art gothique

Idoles gothiques. Idéologie et fabrication des images dans l’art médiéval

Le livre de Michael Camille examine les représentations du culte des idoles au Moyen Age. L'Auteur dévoile le fondement idéologique des oeuvres chrétiennes (peintures, statues, enluminures) qui décrivaient l'adoration des faux dieux aux XIII et XIVe siècles. En montrant que la critique des images idolâtres visait indirectement tous ceux que l'Eglise condamnait - païens, musulmans, juifs, hérétiques, homosexuels - Michael Camille met en évidence la façon dont la société médiévale envisageait à la fois l'autre et elle-même. Il associe la condamnation des images d'idolâtrie à la prolifération figurative propre à l'âge gothique, en un temps où les églises abondaient en reliques miraculeuses, statues et autres oeuvres "réalistes" . Les autorités ecclésiastiques se servirent de la notion d'idolâtrie pour combattre certains changements sociaux parmi les plus complexes de la période, en particulier ceux qui résultaient de la sécularisation croissante de la société. L'auteur étudie l'usage des images sacrées par le pouvoir royal. Il analyse les conventions de l'amour courtois dans lesquelles les femmes étaient idéalisées comme des objets de désir inaccessibles et simultanément dénigrées par l'Eglise comme créatures perverses. En s'efforçant de donner vie à l'image gothique, Michael Camille montre le bon usage qu'on peut faire des images pour explorer les attitudes et les croyances d'une société. Cet ouvrage est le quatrième titre de la collection "Anamnèse. Médiéval/Contemporain" , dirigée par Zrinka Stahuljak, qui entend montrer "ce que le Moyen Age fait surgir dans le contemporain, ce que le contemporain fait surgir du Moyen Age" . La postface de Patrick Boucheron permet de situer justement la place du chercheur, Michael Camille, à l'époque de la publication de ce texte comme dans la recherche actuelle. Elle rend magnifiquement compte de l'actualité du texte de Camille sur la complexité de vivre avec cet "Autre" - dans la société médiévale comme dans notre époque actuelle.

10/2023

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Voltaire

Revue Voltaire N° 22/2023 : Les scènes de Voltaire. Entre la Cour et la ville

La réception du théâtre de Voltaire, tant par des publics contemporains que plus tardifs, est indissociable du processus créatif du philosophe. Les éditeurs de Kehl avaient placé le corpus théâtral de Voltaire en tête de l'édition. Pourtant, aujourd'hui, par un curieux déplacement générique, l'actualité théâtrale de Voltaire passe plutôt par la mise en scène de ses contes. Candide, surtout, ne cesse de susciter de nouvelles productions scéniques. Malgré la désaffection dont souffre le théâtre de Voltaire, sa production théâtrale intéresse plus que jamais les chercheurs. Les Journées Voltaire de 2021 ont ainsi été consacrées aux " Scènes de Voltaire : entre la Cour et la ville ". L'approche choisie induit en effet un questionnement sociologique tout autant que politique, redoublant en creux la cartographie dramatique du côté cour, côté jardin. Les chercheuses et de chercheurs interrogent ici collectivement la production voltairienne pour les scènes, privées et publiques, de Versailles, de Paris et des provinces, mais aussi des colonies. Pas moins de seize contributions renouvellent la compréhension des logiques esthétiques et dramaturgiques du théâtre voltairien dans leur genèse comme dans leur appréciation à travers les époques, la réception de ce théâtre, tant par des publics contemporains que plus tardifs, étant, pour l'auteur de Zaïre plus que pour tout autre peut-être, indissociable de son processus créatif. Pour cette nouvelle livraison de la Revue Voltaire, les Varia proposent deux articles qui font état de recherches au long cours : Vladimir A. Somov, chercheur au Conservatoire national de Saint-Pétersbourg, livre la seconde partie de son enquête sur " L'édition Kehl en Russie ", analysant cette fois les stratégies de la censure impériale face à l'arrivée des livres édités par la Société littéraire et typographique fondée par Beaumarchais. John Iverson, spécialiste des questions de tolérance et de religion chez Voltaire, poursuit son enquête à partir des manuscrits de Saint-Pétersbourg relatifs à l'affaire La Barre.

04/2024

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Sciences historiques

Le passé ne meurt pas. Souvenirs d'un historien

Jean de Viguerie nous a fait aimer l'Histoire par la force d'évocation de ses biographies, il nous a fait comprendre les idées des Lumières par l'intelligence de ses essais. Mais derrière l'historien réputé, il y a l'homme, sa part intime. Et c'est cette vie qu'il dévoile ici pour la première fois. De sa prime enfance à Rome, éduqué par une préceptrice, de ses années d'apprentissage à Saint-Théodard, puis en classe de philosophie avec Louis Jugnet, on devine une éducation propice à l'éveil d'une pensée originale. Sur le ton du récit, une vie à contre-courant qui défile sous nos yeux. Né d'une famille royaliste, il devient professeur dans une université qui, quelques mois avant 1968, tourne déjà à gauche. Catholique, il doit affronter une école publique le plus souvent hostile. Le récit est émaillé de rencontres, comme celle de son maître à la Sorbonne Roland Mousnier, ses confrères René Pillorget et Xavier Martin, le moine Dom Gérard du Barroux. Les événements familiaux apparaissent avec un charme singulier, à l'aune de la vie contemporaine, et l'historien le sait. A deux reprises, le chercheur croise la grande Histoire : au moment de la guerre d'Algérie, et lors de mai 1968, qu'il vit de l'intérieur. La vie d'un écrivain est aussi, comme pour les acteurs, la rencontre avec un public : et Jean de Viguerie raconte avec truculence les aléas du conférencier face à ses auditeurs. Jean de Viguerie se fait le témoin toujours sensible de son passé intime, à l'inverse des mémorialistes boursouflés. Cet ouvrage est le fil rouge de son oeuvre : le retour de l'historien sur lui-même, à travers l'évocation d'une vie familière bien que révolue. Ces souvenirs sont passés "dans le domaine de tout ce qui ne disparaîtra jamais et que nous retrouverons au dernier jour".

05/2016

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Histoire internationale

Che Guevara. Le temps des révélations

Ernesto Guevara de la Serna, né le 14 juin 1928 en Argentine, débarque à Cuba fin 1956, aux côtés de Fidel Castro et de quatre-vingts compagnons d'armes, pour combattre le dictateur Batista. Après la victoire des Barbudos en janvier 1959, celui qui a reçu le surnom de guerrillero heroico pour sa bravoure et sa science du combat, occupe des postes-clés à la tête de l'Etat. Mais il n'a jamais abandonné l'idée de la lutte armée et, après avoir parcouru le monde pour plaider la cause de la révolution cubaine, El Comandante initie clandestinement la révolution au Congo en 1965, puis en Bolivie, où il est capturé et exécuté le 9 octobre 1967, à La Higuera, sur les contreforts andins. Le Che est devenu dès lors un mythe. On connaît moins sa vision médicale alternative. Car si l'éternel agitateur a été un chef de guerre, totalement et exclusivement au service des miséreux de la Pachamama (la Terre Mère des Incas), le docteur Guevara a également été un chef de paix utile, posant son fusil pour un autre combat, celui de la vie et de la survie. Cinquante ans après la mort du Che, Jean Cormier, inlassable passionné et chercheur obstiné, a continué l'enquête. Il dévoile aujourd'hui ses dernières découvertes sur l'atypique parcours du médecin asthmatique. Dans sa postface, substituant au mot révolution le terme de métamorphose, Edgar Morin pose son gravillon sur le chemin : "Aujourd'hui, on doit chercher une nouvelle voie. J'ai développé l'idée d'une métamorphose pour dire qu'au fond, tout doit changer". A nous de continuer à Che-miner. Jean Cormier Eyheraguibel, grand reporter au Parisien jusqu'en 2008, a réalisé trois documentaires sur le Che (dont Parlez-moi du Che avec Pierre Richard). Il fut comme pris par la main par Ernesto Guevara de la Serna, argentin, d'origine basque comme lui, marqué par le rugby comme lui. Les deux mains ne se sont pas lâchées.

09/2017

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Littérature française

Kavarna

Quand Bo idar Lenz reçut la lettre du Professeur August Ruthemberg, psychothérapeute viennois, l'invitant le 24 janvier 2013 à un 'Banquet de Platon' au 'Café Central' en compagnie de sept analystes, la perplexité le hanta pendant des jours. Cette invitation baroque était étrange, voire inquiétante vu le choix de ce lieu et de cette date à un siècle de différence. En effet, il était encore habité par les fantômes de Freud, Polgar, Zweig, Kraus, Schnitzler, ainsi que des peintres emblématiques de la modernité viennoise, Klimt, Kokoschka, Schiele, sans oublier des révolutionnaires russes, Trotski, Lénine, et les dictateurs qui avaient ébranlé les fondements de notre civilisation, Staline et Hitler. Ce monde perdu l'envahissait d'une immonde nostalgie. L'Histoire de l'Empire austro-hongrois avait vu une bourgeoisie juive favoriser la naissance et le développement d'une vie culturelle, économique et scientifique exceptionnelle et donner à Vienne le statut de capitale du XXe siècle alors même que montait l'antisémitisme et se répandait un mouvement pangermaniste en Europe. Quel fil d'Ariane avait mené Ruthemberg à les réunir sous prétexte de partager des cas cliniques illustrant le combat éternel entre Eros et Thanatos ? Lenz sentait confusément que la raison de leur convocation à ce banquet était singulière et qu'il allait découvrir un secret commun, caché à leur insu pendant des générations. D'origine slovène, né en 1947 à Paris, Ferdinand Thiry se revendique "écrivain clandestin" - dissimulé sous un pseudonyme, unique moyen selon lui d'écrire en toute liberté. Il parcourt l'Europe, la Russie, l'Asie centrale, l'Extrême-Orient et l'Amérique latine. Devenu médecin et ethnologue, il disparaît durant une décennie en brousse africaine, puis on le retrouve chercheur à Berkeley en Californie. Il édite son premier roman 'La Fuite et le Partage' qui traduit les détournements d'une vie intérieure en quête d'identité. Depuis, il a publié plus de quinze livres dont deux recueils de nouvelles et un journal.

05/2021

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Monographies

Travaux

Le livre résulte d'un ensemble de manifestations organisées en hommage à Denis Briand : un colloque ("Intéressé par la peinture sans jamais m'y résoudre tout à fait" , les 29 et 30 janvier 2020, Maison des Sciences de l'Homme de Bretagne) et deux expositions (""Ne pas attendre à ne rien faire", Denis Briand" , galerie Art & Essai et "Denis Briand : travaux imprimés" , Cabinet du livre d'artiste, du 31 janvier au 5 mars 2020, Université Rennes 2). Dans la proximité de ses oeuvres sont réunis les textes de celles et de ceux qui, en différentes circonstances, ont eu l'occasion de connaître son travail et parfois d'y prendre part. Il est important que ce livre soit fait de cette pluralité d'approches, de voix : c'est ainsi que se manifeste la diversité des contextes dans lesquels les activités de Denis se sont inscrites - la recherche universitaire, la pratique de l'art, le commissariat d'exposition - ainsi que les registres et les références dont procède son oeuvre. Après s'être formé au métier de photographe des industries graphiques, Denis Briand a étudié à l'école des Beaux-Arts de Brest puis a réalisé une thèse de doctorat en Sciences du langage. Cette circulation patiente, studieuse d'un registre à un autre témoigne de la manière dont Denis Briand a choisi de conduire ses activités de chercheur, d'enseignant et d'artiste : ce travail a été, en permanence, pensé et pratiqué comme un espace de ramifications, comme un processus expansif, comme une entreprise qui, pour reprendre ses mots, a consisté en une "mise à l'épreuve des frontières" . Ce qui constitue notamment une des constantes du travail est l'emprunt à des modes de représentation ou à des pratiques relevant de registres les plus variés : la cartographie, Tintin, les anagrammes, la géopolitique, la littérature, les évaluations économiques, le design, le graffiti, l'histoire de la peinture, les conflits...

03/2023

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Sciences politiques

Un rêve pour la paix. Mémoires

Combattant de la liberté, chercheur en médecine, ambassadeur, le Dr Ghoulem Berrah (1938-2011) fut avant tout un artisan de paix. En 1956, étudiant à Bordeaux, il prend fait et cause pour la révolution algérienne. Arrêté en Espagne, emprisonné quelques mois, il rejoint le maquis au Maroc, où il exerce la médecine dans des zones reculées du pays. A vingt ans, représentant du FLN et de la jeunesse du tiers monde en Chine, il est reçu par Mao Zedong. Mais c'est aux Etats-Unis qu'il achève ses études par un PhD en microbiologie et cancérologie. L'un des plus jeunes professeurs de la faculté de Yale, il deviendra membre permanent de l'Académie des Sciences de New York. En 1962, à New York, a lieu la rencontre qui va changer sa vie : Félix Houphouët-Boigny, président de Côte d'Ivoire, est l'hôte d'honneur de Kennedy. Déçu par l'orientation prise par Ben Bella en Algérie, le Dr Berrah devient le conseiller, l'émissaire et, selon certains, le " fils spirituel " d'Houphouët. Des liens de confiance qui dureront jusqu'à la mort du " Vieux ", en 1993. Près de trente ans de collaboration, au cours desquels il oeuvre au rapprochement d'Abidjan et d'Alger et, plus largement, au dialogue arabo-africain. En 1976, il est à l'origine de la première rencontre secrète entre l'ICIPP (Conseil israélien pour la paix israélo-palestinienne) et l'OLP de Yasser Arafat. Pendant trois décennies, ses missions diplomatiques lui permettent de s'entretenir avec les présidents Siad Barre, Jimmy Carter ou encore le roi Fahd, mais aussi avec les papes Paul VI et Jean-Paul II. Musulman fervent, il s'engage en faveur du dialogue interreligieux et épousera d'ailleurs une catholique pratiquante, originaire d'Afrique subsaharienne. Il se retire aux Etats-Unis où il finira sa vie. C'est ce parcours très riche que retracent ces mémoires, ceux d'un homme qui aura jeté des ponts entre La Mecque, Jérusalem et le Vatican.

10/2018

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Sociologie politique

Politiques de la violence. Organiser la lutte de la Colombie au Pakistan

Si les violences politiques sont parfois le fait d'individus isolés, elles sont le plus souvent des actions organisées, c'est-à-dire inspirées, parfois planifiées, prises en charge, voire produites par des organisations dont les objectifs sont politiques. Les violences d'origine étatique sont, de loin, les plus meurtrières, mais celles des groupes non-étatiques demeurent une composante essentielle des dynamiques politiques contemporaines, partout dans le monde. Cet ouvrage met, plus particulièrement, l'accent sur ce deuxième type de violences, que la théorie politique considère, par principe, comme illégitime, mais qui, du point de vue des acteurs qui la perpétuent, peut se justifier, notamment quand il s'agit de protéger le statut d'un groupe dominant ou, à l'inverse, d'imposer les revendications d'un groupe marginalisé. Les enquêtes présentées dans cet ouvrage proviennent de chercheur-e-s ayant une longue familiarité avec leur terrain, que ce soit en Afghanistan, en Algérie, au Burundi, en Colombie, en Libye, au Pakistan, en Turquie et, plus largement, au Moyen-Orient. Elles témoignent toutes qu'il ne manque pas d'individus prêts à passer à l'action violente. Cependant, la compétence individuelle dans l'exercice de la violence ne peut devenir une ressource pour l'organisation dont elle émane que si celle-ci est utilisée de manière disciplinée, relativement mesurée, et fidèle au sens que l'organisation lui confère. Le problème central des organisations qui y recourent n'est donc pas tant de produire de la violence que de la moduler, la canaliser et lui donner sens, d'où l'intérêt de se pencher sur les processus de rationalisation de son usage. Par ailleurs, les modes d'action violents produisent des effets durables et spécifiques sur les sociétés, qui compliquent souvent le retour à une expression pacifiée des conflits politiques. Cet ouvrage a été dirigé par Amin Allal (CERAPS-CNRS), Gilles Dorronmro (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Olivier Grojean (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Ont également contribué : Valeria Alfieri, Amélie Blum, Laurens Gayer, Jacobo Grajeles, Arthur Quesnay et Nedjib Sidi Moussa.

11/2021

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Pléiades

Romans, récits et nouvelles. Volume 1 : L'appel du monde sauvage ; Le peuple de l'abîme ; Le loup des mers ; Croc-blanc ; Nouvelles (1899-1908)

Nul n'est plus difficile à saisir que Jack London. Ecrivain populaire, selon un étiquetage hâtif, lu dans les foyers plutôt qu'à l'université, mal édité aux Etats-Unis, pourtant traduit dans toutes les langues, connu et aimé dans le monde entier, il semble appartenir, plutôt qu'à la littérature, à un imaginaire collectif où la dénomination "Jack London" incarnerait l'esprit d'aventure sous ses formes les plus violentes. Sa vie, menée à un train d'enfer, est souvent confondue avec ses livres, l'ensemble composant une sorte de légende hybride dans laquelle "la vie" ne cesse de l'emporter en prestige sur des ouvrages qui n'en seraient que la pâle imitation. C'est oublier que les équipées du jeune London sont inspirées des récits héroïques lus dans son enfance : la littérature précède et commande la carrière tumultueuse du jeune aventurier risque-tout. Ses livres sont les produits d'une authentique volonté créatrice. Mais il faut être juste : London, mythographe de lui-même, n'a pas peu contribué à cette confusion. L'autodidacte, l'ange au corps d'athlète, l'écrivain-chercheur d'or, l'écrivain-navigateur, le reporter, le prophète de la révolution socialiste, le gentleman-farmer - les images qui composent le mythe sont largement une création de cet homme acharné à goûter de toutes les intensités que la vie peut offrir. Revenir aux textes de Jack London et le rendre à la littérature, telle est l'ambition de ces volumes, enrichis de la totalité des illustrations et photographies des premières éditions américaines. Les traductions, nouvelles, s'efforcent de ne pas atténuer les étrangetés d'un style que l'écrivain a souvent déclaré s'être forgé sans autre maître que lui-même. Tous les genres que London a abordés sont représentés : le roman, le récit, le reportage, l'autobiographie. Une place importante a été faite à la nouvelle : on propose en tout quarante-sept proses brèves, et c'est peut-être par là qu'il faut commencer pour saisir ce que London demande à l'écriture de fiction.

10/2016

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Littérature étrangère

La femme tombée du ciel

Une catastrophe écologique provoquée par la multinationale Domidion lors de la construction d'un oléoduc élimine toute forme de vie dans l'océan près de Samaritan Bay, sur la côte de Colombie-Britannique, et fait des victimes parmi les autochtones de la réserve voisine qui jadis accueillait la migration annuelle des tortues, des oiseaux et des touristes. Les deux personnages principaux du roman sont les responsables de cette catastrophe et vont chercher leur rédemption, chacun à sa manière. Le chercheur Gabriel Quinn, scientifique génial qui a mis au point le défoliant mortel GreenSweep, puis lutté contre sa mise en vente, dévoré de culpabilité, vient s'installer secrètement dans la réserve polluée, d'où est originaire sa propre mère, dans l'intention de se suicider. Il y rencontre des survivants qui vont lui redonner goût à la vie : Mara Reid, peintre ayant grandi sur la réserve, dont la sexualité décomplexée initiera Gabriel ; Nicholas Crisp, sage et coloré doyen des lieux ; Sonny, jeune maître des tortues, collectionneur d'objets vomis par la marée. Dorian Asher, le PDG de Domidion, narcissique et attachant à la fois, ne lit rien, n'aime pas les Arts, est même indifférent à la procédure de divorce instruite par sa femme. Il tente d'oublier un nouveau scandale écologique qui s'annonce (cette fois-ci dans une rivière de l'Alberta) en fuyant dans de luxueux hôtels, savourant sa solitude et avec pour unique obsession le choix de sa nouvelle montre... Gabriel et Dorian ne se reverront pas mais, liés par le désastre, ils connaîtront des sorts inattendus. La femme tombée du ciel est un livre à l'humour satirique dévastateur. Thomas King use habilement des traditions amérindiennes pour mieux faire ressortir la monstruosité de l'homme contemporain vis-à-vis de son environnement : le lobby des armes, l'industrie chimique, l'agriculture à haut rendement, le capitalisme sont férocement critiqués tout au long de ce roman foisonnant et engagé, baigné d'une lumière poétique des origines, indispensable et guérissante.

04/2017

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Littérature étrangère

Au carrefour des littératures Afrique-Europe. Hommage à Lilyan Kesteloot

Lilyan Kesteloot est une pionnière de l’enseignement des littératures africaines, qu’elles relèvent de l’oralité ou de l’écriture littéraire. Ses importantes contributions à l’émergence de ce champ ont motivé ses disciples, ses collègues et amis, à réunir les vingt articles du présent ouvrage. Leurs analyses constituent un bouquet d’hommages orientés vers les nombreux sujets et les thématiques variées qui ont préoccupé Madame Kesteloot. Professeur à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar et directrice de recherche à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), elle y a fondé et dirigé le Laboratoire de littératures et civilisations africaines. À la Sorbonne (Université Paris IV), elle a animé des séminaires de recherche en littérature africaine francophone. Elle est également à l’origine de la création du Réseau euro-africain de recherche sur les épopées (REARE) qui a inauguré le dialogue scientifique direct entre les spécialistes des deux continents. Au carrefour des littératures explore, dans un premier temps, la question des épopées et des chansons de geste. Les chapitres suivants sont orientés vers des études de cas consacrées à d’autres genres littéraires (roman en français ou en langues africaines, autobiographie, poésie...). La question de la traduction et de l’écriture en langues africaines est également abordée. On trouvera les contributions de R. Ndiaye, J.-P. Martin, D. Boutet, C. Seydou, F. Suard, Amade Faye, M.-A. Thirard, Mamoussé Diagne, A. Ouedraogo, Ibrahima Wane, U. Baumgardt, J. Derive, O. M. Tandina, A. I. A. Daouda, M.-R. Abomo-Maurin, M. Lorin et Aliou Mohamadou, X. Garnier, Papa Samba Diop, A. Keïta. Abdoulaye Keïta est chercheur au Laboratoire de littératures et civilisations africaines de l’IFAN/UCAD (Institut fondamental d’Afrique noire/ Université Cheikh Anta Diop) et chargé de cours de littérature orale africaine à la faculté des Lettres et sciences humaines de l’UCAD. Dans la préparation de ce volume, il a été épaulé par Ursula Baumgardt, professeur à l’Inalco et membre du LLACAN (Inalco, CNRS, PRES Sorbonne Paris- Cité).

08/2013