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Antti Tuomainen

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Littérature française

Place forte

Tous les après-midi, le notaire déchu délaisse son étude et parcourt dans sa BMW les routes départementales du Maine-et-Loire à la recherche de la phrase décisive qui ouvrira son anti-testament. Il laisse derrière lui un fils idiot inlassablement occupé à ses puzzles. Il écrase un chien. Il cherche un vétérinaire. Son errance le conduit jusqu'au fermier germaniste qui, retranché dans sa ferme, a renoncé un jour aux travaux de réfection pour se consacrer à la lecture des auteurs allemands. Le fermier germaniste vient de se pendre et sa femme fait au notaire déchu le récit de leur vie : le froid, les travaux impossibles à terminer, la lecture des auteurs allemands, des philosophes allemands, si ennuyeux, si désespérants, et les années qui passent jusqu'à ce que l'on en oublie son nom. Quelque part, ailleurs, au coeur profond du livre, un homme chute dans le monde des apparences, s'envase. Il dessine inlassablement la carcasse d'un animal mort, vache, aurochs, peu importe, tant dans son crâne se confondent et se répondent dans un même écho le mugissement de l'espèce disparue et les râles sourds de la bête que l'on abat en série. Chaque trait, chaque mot, fore la réalité ; à chaque trait, à chaque mot, c'est le désert qui perce, une steppe immobile. Place forte nomme ce désert qui est dans le roman, ce lieu d'expérience et de retournement de la phrase dans une tête qui travaille à sa ruine et à dépeupler. Si l'idée de leur enfermement obsède les trois personnages du livre, ça n'est pas dans la perspective d'y trouver refuge, mais pour éprouver la capacité d'être horrifié : pour ne pas mourir vivant.

08/2002

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Religion

Droits antiromains XVIe-XIXe siècles. Juridictionalisme catholique et romanité ecclésiale

Au fil des différentes sessions d'un cycle de journées d'études consacrées par le Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes à l'antiromanisme catholique – Antiromanisme doctrinal et romanité ecclésiale dans le catholicisme posttridentin, Anti-infaillibilisme catholique et romanité ecclésiale aux temps posttridentins, Antiromanisme et critique dans l'historiographie catholique (XVIe-XXe siècles) et L'antiromanisme dans l'historiographie ecclésiastique catholique (XVIe-XXe siècles) –, le constat s'est imposé d'une présence massive de la culture juridique dans le discours porté par les tenants d'un catholicisme antiromain, qu'ils soient juristes ou non. Le fait n'a rien d'étonnant dans la mesure où l'ecclésiologie catholique s'est toujours placée à l'intersection du droit et de la théologie. Nombre d'auteurs qui ont illustré la tradition de l'antiromanisme catholique et juridictionaliste étaient à la fois juristes et théologiens compétents – ainsi de Paolo Sarpi ou de Marc'Antonio De Dominis, ainsi des grands noms qui ont illustré le fébronianisme et le joséphisme. Ce volume qui rassemble les communications de la cinquième session du cycle propose d'aborder frontalement la question des rapports entretenus entre le droit et l'opposition catholique à la romanité ecclésiale en évoquant les grandes figures de la tradition du catholicisme antiromain qui ont fait au droit une grande place dans leur argumentation, en relevant le rôle des canonistes catholiques qui ont pu faire parfois le choix de s'opposer aux prétentions romaines et en étudiant les grands thèmes où se mêlent étroitement arguments juridico-canoniques et hostilité catholique aux revendications du Saint-Siège – ainsi du conciliarisme, des compétences de l'autorité civile en matières ecclésiastiques, de l'infaillibilité pontificale ou encore du mariage et des empêchements dirimants.

11/2017

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Philosophie

Cioran. Ejaculations mystiques

« Anti-prophète », « penseur crépusculaire » : l’excès pessimiste de Cioran fait oublier que son oeuvre est d’abord une méditation infinie sur Dieu. Ce portrait incisif, enlevé et paradoxal montre que la vraie profondeur du penseur est celle d’un mystique contrarié. Rassemblant en lui le tact et l’enfer, Cioran, fils de pope, fut certes « l’aristocrate des vandales », le pessimiste extrême qu’on connaît. Mais ces images masquent la part la plus importante de ses écrits : tour à tour lyrique, polémique, explosive, son oeuvre est d’abord une méditation sur Dieu, Sa mort et l’impossibilité d’y conclure. Lui-même ne confiait-il pas « prier par dégoût » ? Car telle est la vraie profondeur de Cioran : celle d’un mystique contrarié, disciple des Pères de l’Eglise et prophète de la théologie négative, dont le fond est religieux et l’expression, d’aphorisme en aphorisme, digne de ce que la tradition appelle les éjaculations mystiques. Cet essai, bref, dense et plein d’humour dresse le portrait d’un homme qui se voulait élève des Pères du désert, de Maître Eckhart et des bouddhistes. En replaçant Cioran dans la lumière de la pensée qui l’a formé, celle des Pères grecs, des gnostiques autant que celle de Dostoïevski, il montre que le penseur a réussi à reprendre la plus vieille tradition chrétienne et à lui conférer sa modernité : celle d’une recherche de l’absolu, quitte à ne jamais le trouver, autrement que par et dans cette recherche même. Son Précis de décomposition n’est-il pas une réécriture des Arts de mourir médiévaux ? Des larmes et des saints une réinterprétation de Catherine de Sienne ? « Le RIEN même est mesure de DIEU », écrivit-il avant de sombrer dans la maladie.

02/2011

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Musique, danse

Thurston Moore. We Sing A New Language

We Sing A New Language est le premier compte-rendu minutieux du travail de Thurston Moore qui compte des centaines d'enregistrements, que ce soit en solo ou via des collaborations, par la voix de ses divers collègues relatant ses réussites dans une grande variété de démarches pleine d'inventivité, le fil conducteur restant le dévouement passionné de Moore à la musique. De la célébration de Fluxus au noise et à l'improvisation en passant par la guitare acoustique et le black metal, sa carrière défie tout résumé mais méritait amplement cette exploration soigneuse. S'étendant de 1978 - avec Sonic Youth, présent bien avant le "rock alternatif" et toujours prêt à expérimenter - à aujourd'hui, l'ouvrage de Nick Soulsby emmène le lecteur à l'intérieur de ce processus créatif, se saisissant de chaque changement clé, de chaque nouveau développement dans l'ceuvre de Moore, depuis l'époque où il fonctionnait dans l'orchestre de guitares de Glenn Branca jusqu'à son adoption sans réserve du free jazz et de l'impro au milieu des années 90. Ces pages sont remplies d'anecdotes issues de la scène rock new-yorkaise, au fil de l'évolution de l'industrie du disque, depuis le commerce de cassettes et de radiocassettes jusqu'aux actuels Spotify et autre PayPal. Anti-rock-star devenu de son vivant monument de la musique, c'est par sa curiosité insatiable que Thurston Moore, toujours heureux d'expérimenter, ne craignant pas de s'immerger dans de nombreux domaines musicaux et auprès d'un grand nombre d'artistes de toute discipline, a su rester un éternel adolescent. We Sing A New Language n'est pas une biographie de Thurston Moore mais un recueil d'anecdote par les musiciens et les artistes qui l'ont côtoyé. Les fans et les musiciens enthousiastes se régaleront de ces récits.

01/2019

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Policiers

La peine capitale

La dernière fois que Joaquín était venu le voir, le vendredi, Chacaltana l'avait trouvé un peu pâle. " Prends soin de toi. Tout ira bien ", lui avait-il dit. Apparemment, il avait tort. Félix Chacaltana Saldívar est assistant archiviste au Palais de Justice de Lima. Fonctionnaire tâtillon, il vit sous la coupe de sa mère, une veuve austère, bigote et mal embouchée. Il aime l'ordre, le code pénal, le bouillon de poulet et sa fiancée Cécilia, qu'il essaye en vain d'embrasser. Jusqu'au jour où il tombe sur un procès-verbal rédigé à la hâte et qu'il ne sait pas où classer. Profondément incommodé par cette mystérieuse " irrégularité administrative migratoire mineure ", il découvre dans la foulée que son seul ami, le professeur Joaquín, a disparu. Au coeur de la coupe du monde de 1978, au rythme des matchs qui paralysent la ville (et dont Chacaltana semble se moquer éperdument), notre parfait Candide se lance bien malgré lui dans une enquête sordide sur fond d'opération Condor, mettant à jour les basses oeuvres des services secrets latino-américains cornaqués par la CIA. Jamais à court de naïveté, il promène sa bonne foi sans faille dans un Pérou en plein renouveau démocratique, et croise tour à tour des activistes méfiants, un amiral de l'Intelligence navale, une belle blonde mystérieuse et un vétéran de la guerre d'Espagne, tous plus rompus que lui aux secrets du monde. Roncagliolo raconte les années de formation de l'anti-héros d'Avril rouge avec un incroyable talent. On passe sans crier gare de la parodie au pur roman noir, sans jamais perdre l'humour ni le plaisir. Finalement, la naïveté est peut-être aussi une forme de courage...

04/2016

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Littérature française

OEUVRES COMPLETES. Tome 21

Avec ce tome XXI s'achève la publication des cahiers de Rodez, témoignage d'une traversée dont, de sitôt, les multiples frayages ne cesseront pas de nous questionner. Traversée de ce que l'on est convenu d'appeler l'aliénation, de ses zones sombres, épaisses, poisseuses. Traversée de la religion, conséquence et en même temps cause profonde de l'aliénation, traversée indispensable à sa curation. Traversée de la langue comme de la pensée, entreprise sans nul doute dès la Correspondance avec Jacques Rivière, mais reprise à Rodez dans un contexte extrême et conduisant Antonin Artaud à maîtriser l'une et l'autre. Il évoque à cette époque "la rapplication du langage" à lire aussi comme "la rapplication du français". Et "rapplication" peut s'entendre à la fois comme une nouvelle application du langage à son objet et, au sens argotique, comme la ruée du français revenant en force s'imposer. La maîtrise de la langue ne se situerait-elle pas dans ce fugitif instant où l'un et l'autre sens parviennent à coïncider ? Et l'une des premières fois où elle s'est jouée à Rodez n'a-t-elle pas été cette "tentative anti-grammaticale" contre le chapitre VI de la Traversée du miroir où il fallait appliquer les mots français à une langue adverse, la faire traverser par la langue mère ? Le 25 mai 1946, Antonin Artaud quitte Rodez, d'une certaine façon, en conquérant qui a su vaincre l'ennemi caché, l'ennemi intérieur qui jusqu'alors lui avait dérobé ses mots et sa pensée et l'avait empêché de réellement parler. "Parler c'est ruer des jambes et des bras jusqu'à ce que la terre en éclate". Et il n'en finira pas de ruer pendant le temps qu'il lui reste à vivre libre, à peine deux années.

11/1985

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Philosophie

Les ennemis de Diderot

Il pourrait paratre insolite de s'intresser aux ennemis de Diderot si l'on ne cherchait par l comprendre pourquoi Diderot n'a jamais laiss indiffrent, bien au-del de son poque. L'tude des ractions hostiles sa pense, voire sa personnalit met en lumire les motifs des malentendus, les raisons des rsistances, les arguments des adversaires plus ou moins dclars. L'image du philosophe, qui nous tait coutumire, loin d'en sortir amoindrie, se dessine avec des contours plus nets et plus vivants mais devient aussi plus complexe. L'examen des rceptions en France et l'tranger, tudi par des spcialistes de disciplines diverses, du dix-huitime au vingtime sicle permet de dfricher un domaine encore peu explor, dont on ne prsente ici que quelques exemples. Il en ressort que la ligne de partage entre les amis et les ennemis est parfois fluctuante et entretient des rapports avec le statut des crivains dans la socit d'Ancien Rgime. Dans l'arsenal des thmes anti-philosophiques, on remarque la singulire pauvret des arguments, la monotonie des attaques que ne compense pas toujours l'tincelante frocit des pamphlets. Finalement se constitue un ensemble de lieux communs qui resurgissent chaque dbat sur la porte des Lumires. Certaines positions philosophiques de Diderot lies au matrialisme et l'athisme cristallisent durablement les antagonismes, alimentent les haines et les polmiques. La figure emblmatique du philosophe demeure un enjeu politique et idologique. Les commmorations auxquelles il a donn lieu n'ont cess de dchaner les passions, au risque d'obscurcir le sens d'une uvre o philosophie, littrature et politique se conjuguent et se mlent : clatante revanche de la postrit pour une uvre largement posthume, parfois difficile, toujours prsente.

11/1993

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Musique, danse

New York Sixties. De Simon & Garfunkel au Velvet underground

Sur les décombres de la beat generation, des protest-singers, des éphémères idoles du college rock et des girls groups (les Shangri La's venaient de là-bas), une faune bizarre dans son anti-conformisme et sa diversité d'inspiration bâtissait disques après disques le nouveau son de la ville. Ils s'inspiraient de leurs aînés du folk et du blues, mais y insufflaient l'énergie prométhéenne du rock tout en s'éclatant dans toutes les directions (folk-rock, blues-rock, jazz-rock ou protest-song dadaïste à la Fugs, les Mothers Of Invention de là-bas). Ils jouaient dans les mêmes lieux, le Nite Owl Café, le Club Au Gogo, le Café Wah, le Gaslight, le Gerd's Folk City, le Bitter End, le Village Gate, qui avaient vu débuter des folk-singers empruntés ou gueulards, des plus connus (Dylan) aux plus obscurs (tous ces Llewyn Davis oubliés). New York Sixties donc : quatorze groupes, un duo et un chanteur, tous new-yorkais (ou assimilés) dont on narrera l'histoire, sans oublier la figure totémique de Dylan - new-yorkais du Minnesota - qui n'apparaîtra dans ces pages que comme un deus ex machina. Pour le reste, les Four Seasons, le Lovin' Spoonful, Simon & Garfunkel, les Young Rascals, Tommy James & The Shondells, le Blues Project, Vanilla Fudge, les Blues Magoos, le Band, le Paul Butterfield Blues Band, les Fugs, le Velvet Underground, Tim Hardin, Neil Diamond, Jimi Hendrix ; jusqu'à Blood Sweat And Tears et des groupes moins connus de cet underground new-yorkais qui allait jeter les bases du punk-rock américain. New York City / New York Sixties. Le jeu de mots est facile, mais la scène rock de ce New York des années 60 méritait bien un livre et c'est chose faite.

04/2019

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Economie

Le carcan de l'euro. Pourquoi en sortir est internationaliste et de gauche

Les traités européens et l'euro ont réduit la démocratie à la simple ratification des décisions d'institutions supranationales qui n'ont été élues par personne. L'intégration économique et monétaire européenne a fait exactement le contraire de ce qu'elle avait promis : elle a accentué les écarts économiques et les écarts de pouvoir entre les pays européens et les inégalités à l'intérieur de ceux-ci. Avec l'euro, le chômage et la pauvreté, le nationalisme et la xénophobie se sont massivement répandus en Europe pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Quitter l'euro serait-il un retour anachronique au nationalisme ou une étape nécessaire pour reconstruire une véritable solidarité entre les travailleurs européens ? L'Etat national est-il un atout à reléguer au musée de l'histoire ou le contexte dans lequel la démocratie et les droits du travail peuvent être mieux défendus ? Le but de ce livre est de répondre à ces questions. Pour ce faire, l'auteur retrace les raisons du scepticisme à l'égard de l'Etat national et de la diffusion du cosmopolitisme et de l'européisme, démontrant comment la construction européenne est née et conçue en opposition aux intérêts populaires. Les traités européens et l'euro sont placés sur une trajectoire de collision avec les Constitutions anti-fascistes et les droits démocratiques et sociaux garantis par plus de deux siècles d'histoire et de luttes qui se sont concrétisés au sein de l'Etat national. Ce n'est donc pas un hasard si nous assistons au transfert de certains pouvoirs fondamentaux de l'Etat national à des organes supranationaux. La question est donc moins d'affirmer la souveraineté nationale que de défendre et d'élargir la souveraineté populaire et démocratique, pour contrer le projet des élites économiques et politiques des nouvelles démocraties oligarchiques.

08/2018

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Histoire internationale

Les révoltés du Nil. Une autre histoire de l'Egypte moderne

A partir du 25 janvier 2011, la place Tahrir a été le haut lieu d'un soulèvement populaire qui, défiant un formidable appareil de répression, s'est mué en kermesse festive et en agora permanente. Ce bouillonnement révolutionnaire, qui a gagné toutes les grandes villes du pays, s'est perpétué avec des hauts et des bas, durant deux ans et demi. Puis la place a été réduite au silence. On peut ne retenir du soulèvement que son issue fatale, n'y voir que la défaite politique des héros de Tahrir. Mais on passe ainsi à côté de l'essentiel - l'avènement d'un nouvel acteur collectif sur la scène historique égyptienne, une jeunesse anti-autoritaire qui a su mobiliser autour d'elle de vastes forces populaires et, pour la toute première fois, briser l'aura de légitimité dont se prévalaient les autocrates depuis des millénaires. Pour saisir la profondeur de l'événement, nous dit Mahmoud Hussein, il faut le situer dans l'histoire longue du pays, y voir le point d'orgue d'une série de soulèvements qui, de la révolte contre l'expédition de Bonaparte en Egypte au renversement de Moubarak, jalonnent l'entrée des gouvernés égyptiens dans la modernité. Il s'agit là d'une grille de lecture, jamais utilisée dans le monde de l'islam, qui explore l'histoire contemporaine comme un long arrachement à la pensée théologique et à la légitimité de la soumission, une lente sécularisation des esprits, l'affirmation progressive de l'autonomie de l'ici-bas par rapport à l'au-delà, et de l'individu par rapport à la communauté. La conquête progressive du libre-arbitre et d'une conscience citoyenne. Ce livre raconte l'épopée d'un peuple qui se délivre, pas à pas, des chaînes intimes de la servitude.

10/2018

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Sciences politiques

Les Chemins de l'écomunisme. Pour que revive l'idéal communiste et finisse le fascinant Capital-cognitif

La contre-révolution amorcée à l'Est fin des années 1980 et la globalisation capitaliste qui se déchaîne à l'Ouest et dans les pays du Sud sur fond de guerres impérialistes, d'ingérences pseudo-humanitaires, de clair-obscur - dont nous parlait Gramsci - d'où surgissent les monstres intégristes, les néo-nazis, les super-faucons états-uniens et autres xénophobes franco-français..., de refus du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, d'agressions biosphériques quasi irréversibles, d'américanisation sous toutes ses formes porteuses d'une aliénante mutation cognitive lourde de conséquences pour l'avenir le l'humanité et de velléités guerrières à dimension mondiale, n'est-ce pas le signe qu'un vieux monde se meurt pendant que le nouveau tarde à naître ? Quelles réponses apporter à ce vaste chaos mondial alors que la plupart des forces progressistes reculent devant l'ampleur de la tâche et prennent de plus en plus leurs distances avec la pensée marxienne, que les droites singent les néofascismes, que la social- démocratie parachève sa mutation anti-marxiste, que ce qui reste de partis communistes européens s'agrippe à la vieille gauche keynésienne et que les autres partis communistes continuent de se réclamer du léninisme tout en demeurant attachés à un verticalisme ossificateur sans avenir ? S'exprimer sur ces questions avec de nouveaux outils politiques et philosophiques, c'est ce que cherchent à faire Les chemins de l'écomunisme, tout en montrant que la criminalisation exclusive du communisme historique n'offre pas d'issue à l'impasse du capitalisme de la totalité. Et qu'il n'est d'autre chemin, pour que finisse le fascisant Capital-cognitif, que la mise en oeuvre d'une praxis liant les citoyens à un objectif commun de construction d'une société s'ouvrant sur le printemps d'un écomunisme qui se veut nouveau commencement de l'idéal communiste.

06/2018

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Histoire internationale

Thomas Cook. 1808-1892 L'inventeur des voyages

Béatrix de l'Aulnoit et Philippe Alexandre nous révèlent le destin d'un pionnier méconnu, dont le nom est pourtant célèbre dans le monde entier. Leur biographie a le souffle de l'aventure, portée par cette magie de l'ailleurs à laquelle le nom de Cook reste attaché depuis qu'il la fit découvrir au plus grand nombre. Quand Jules Verne publie, en 1872, son Tour du monde en 80 jours, les Anglais lisent dans le Times le récit du vrai voyage de Thomas Cook, parti deux mois plus tôt pour son premier tour du monde organisé. Ce génie du tourisme a tout inventé : la publicité, la brochure de voyage, l'agence, le coupon d'hôtel, le traveller's cheque... Il a créé le "voyage pour tous". Il n'est pourtant jamais allé à l'école. Le 5 juillet 1841, Cook affrète son premier train pour emmener 570 militants à un meeting anti-alcoolique. Puis il organise une excursion à Liverpool pour 1 200 travailleurs : c'est un tel succès qu'il en monte une autre quinze jours plus tard. Il s'aperçoit alors que non seulement le voyage détourne les excursionnistes des tavernes mais qu'en plus il éduque ceux qui ne savent ni lire ni écrire. Pendant quinze ans, il fera visiter la Grande-Bretagne aux Anglais, avant de leur faire traverser la Manche et découvrir Paris, l'Italie, Constantinople, la Terre sainte, où aucun touriste ne s'est encore hasardé... En 1863, ses premiers tours à Genève, Chamonix et Lucerne vont lancer l'hôtellerie alpine. En 1869, il sera le seul Anglais présent à l'ouverture du canal de Suez. Jusqu'à la fin du siècle, il possédera l'unique flotte de bateaux de croisière du Nil et sera le maître de l'Egypte. Ce qui va faire sa fortune.

10/2018

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Histoire internationale

Congo Kinshasa. Quand la corruption dirige la République

Le Gouvernement annonce que le PIB du pays a connu en 2013 un bond de 7% et la production du cuivre a dépassé 1 million de tonnes. Le volume du pétrole extrait est multiplié par trois et l'exploitation forestière, surtout l'abattage du noir a augmenté de 400%. Cependant, le même Gouvernement omet de mentionner le paradoxe qui fait que pour le cuivre, le pays a encaissé 500 millions de dollars contre plus de 2 milliards, vingt ans avant quand la production n'était que de 400 000 tonnes et les cours sur le marché mondial inférieurs de 35% à ceux de 2013. Les royalties pour le pétrole et le bois ont fortement chuté, si elles ne prennent pas une destination inconnue. Malgré toutes ces fabuleuses richesses, le pays arrive en deuxième position de l'indice de la faim dans le monde et dégringole en dernière place de l'indice de développement humain. Le conseiller anti-corruption de l'ONU ayant étudié le cas "Congo" pointe du doigt le groupe dirigeant comme catalyseur de la corruption et des détournements des fonds publics. Sans la complaisance et les emprunts de la Banque Mondiale et du FMI, le budget de l'Etat congolais serait de six milliards de dollars ; pendant que Kinshasa, capitale du pays, exige à elle seule 12 milliards de dollars pour ses besoins. Avec cette situation, les enfants doivent régulièrement passer une journée sans manger et les diplômés de l'Université sans emploi se trouvent contraints de mendier ou de voler pour survivre. Ayant renoncé à établir dans le pays un système politique progressiste, les gouvernants ont réussi néanmoins à démocratiser la corruption. Celle-ci est devenue la chose la mieux partagée du pays. N'importe quel criminel au monde peut trouver, à Kinshasa, une banque pour blanchir son argent sale.

01/2016

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Littérature française

Un homme cruel

C'est l'histoire vraie d'une star tombée dans l'oubli. Un comédien qui fut aussi renommé que Charlie Chaplin ou Rudolf Valentino, un personnage de légende qui n'occupe plus aujourd'hui que quelques lignes dans les histoires du cinéma. Et pourtant, quelle vie que la sienne ! Né au Japon en 1889, parti très jeune pour l'Amérique, Sessue Hayakawa devient, dès les années 1910, au temps du muet, la première grande star d'origine asiatique de Hollywood. Et l'un de ses plus grands séducteurs. Son charisme, son charme, son regard ont fait fondre de nombreuses comédiennes, provoquant auprès de ses admiratrices des scènes d'hystérie. C'est l'histoire d'un des derniers nababs du cinéma, dont les réceptions fabuleuses dans son château californien firent la une des journaux de l'époque. Jusqu'au jour où le racisme anti-japonais provoque la chute de l'idole et une vertigineuse fuite en avant. Il devient l'homme de tous les voyages et de tous les dangers, des succès tonitruants et des échecs cuisants. L'opium, le jeu, les tentatives d'assassinats, les années folles, la résistance pendant la Seconde guerre mondiale, sans oublier le tournage du mythique Pont de la rivière Kwai, le film aux 7 Oscars, qui fera à nouveau de lui une vedette planétaire en 1957. Un destin aussi extraordinaire ne pouvait connaître qu'une fin sublime, digne d'un film de Kurosawa : qui eut dit qu'après toutes ces péripéties, cette fougue, cette fureur, Sessue Hayakawa se retirerait à 72 ans dans un monastère bouddhiste, très loin des lumières de Hollywood, parmi les statues de pierre et les moines du silence et de la paix ?

09/2016

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Rock

Neil Young - Sept décennies au sommet du rock

Since ? rite ? . Humanite ? . Instinct. Authenticite ? . Et surtout talent. Depuis plus de cinq de ? cennies, le Canadien de Toronto posse`de toujours cette incroyable faculte ? d'e ? crire et de composer des chansons qui ont traverse ? le temps pour nous cueillir et nous e ? merveiller comme le jour de leur sortie. Plus de 40 albums plus tard (dont le ge ? nial Harvest, qui fe^te en 2022 ces cinquante ans), Neil Percival Young n'en nit jamais de nous surprendre avec d'incroyables archives et de nouveaux albums comme Barn, sorti il y a quelques semaines. Folk, rock, country, blues... , Neil Young a emprunte ? toutes les pistes musicales sans jamais se perdre, trac ? ant a` chaque fois une nouvelle voie. Fan de l'artiste, Alain Gardinier a conserve ? depuis plus de 35 ans infos et documents de toutes sortes sur son musicien pre ? fe ? re ? . Il a e ? galement pu l'interviewer, ainsi que plusieurs de ses proches comme Joni Mitchell, David Crosby ou` ses musiciens. Cette biographie tre`s comple`te, truffe ? e d'anecdotes, d'extraits d'interviews et de nombreuses infos ine ? dites, retrace sa vie tumultueuse faite d'alliances et de ruptures, de gloire et de trahisons, de combats comme l'e ? cologie ou` la lutte anti OGM, de concerts et tourne ? es le ? gendaires mais aussi, au travers de sous- chapitres illustre ? s, de passions comme les trains e ? lectriques, les guitares ou` les voitures anciennes. Sans oublier son fameux Broken Arrow Ranch, les meilleures covers de ses morceaux, les bootlegs les plus inte ? ressants, ses diffe ? rents groupes ou` encore de nombreux portraits des hommes et des femmes essentiels dans son exceptionnelle carrie`re. Et bien su^r ses meilleurs albums. Neil is the Man !

10/2022

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Monographies et entretiens

Milou. Humain, trop humain

MILOU, le plus célèbre chien de la bande dessinée, apparaît dès la première vignette illustrée de Tintin au pays des Soviets et sera le dernier de la famille tintinesque à s'exprimer dans l'ultime album inachevé, Tintin et L'Alph-Art. Toujours présent entre ces deux extrêmes, il est indispensable aux aventures de l'intrépide héros. Son caractère hybride - canin et humain - fait la spécificité et la richesse de ce personnage hors normes. Compagnon inséparable de son maître, Milou est son confident, son alter ego, son sauveur récurrent et son joker dans les cas désespérés. Mais il est aussi son contradicteur, son opposé, son négatif, son alibi facétieux. Il est l'antidote à la perfection du jeune reporter, un anti-héros à qui des milliers de lecteurs peuvent s'identifier, il est le côté humain de Tintin. Trop humain ? Victime de la concurrence du capitaine Haddock et du souci de réalisme voulu par le dessinateur belge, le fox-terrier se fait plus discret avec les ans. Mais n'est-ce pas sa philosophie de vie et ses valeurs qui triomphent en dernier ressort ? Tintinologue émérite, directeur de la collection "Zoom sur Hergé" chez Sépia, Renaud Nattiez est l'auteur de nombreux essais consacrés à l'oeuvre d'Hergé, dont Le Mystère Tintin, les raisons d'un succès universel (2016), Le Dictionnaire Tintin (2017), Les Femmes dans le monde de Tintin (2018), Brassens et Tintin (2020) ou encore d'un polar ancré dans l'univers de la bande dessinée, Meurtres à Moulinserre (2021). Diplômé de l'ENA, haut-fonctionnaire international, il a sillonné le globe et rêvé le monde en suivant les aventures de Tintin et les traces de pattes de Milou.

03/2022

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Humour

Pourquoi les femmes tombent toujours sur des connards

Le livre cadeau pour la St Valentin ou anti-St Valentin 100 réflexions sur l'amour "hommes - femmes' pour essayer de mieux comprendre le sexe opposé... ou définitivement admettre qu'on ne s'entendra jamais. Le livre est construit sur le mode tête-bêche : une partie "homme" d'un côté et une partie "femme" en retournant le livre de l'autre côté. Exemples : "Pourquoi les femmes tombent toujours sur des connards ? " Il existerait des hommes parfaits aux quatre coins du monde. Malheureusement la terre est ronde. Ton mec, c'est le gars qui te soutient dans tous les problèmes que t'aurais pas eu si tu étais restée célibataire. Les femmes célibataires rentrent chez elles, regardent ce qu'il y a dans le frigo et vont se coucher. Les femmes en couple rentrent chez elles, regardent ce qu'il y a dans le lit et se replient sur le frigo. Les femmes ne sont pas compliquées. Ce sont les hommes qui ne comprennent rien " Pourquoi les hommes tombent toujours sur des emmerdeuses ? " Quand une femme te dit "Quoi ??? " Ce n'est pas qu'elle a mal entendu, c'est qu'elle te laisse une chance de modifier ce que tu as dit. Une femme c'est facile à comprendre, on lit en elle comme dans un livre ouvert. Sauf que c'est un livre sur la fusion nucléaire écrit en roumain et traduit en braille. Mais ouvert quand même. Si tu veux laisser ton côté féminin s'exprimer : fais toi la gueule 2 heures, comme ça, sans raison. Et ensuite tu recommences Fabien Delettres est l'auteur du succès Tout est bon dans le Breton, paru chez Casa Editions. Il est journaliste sur Virgin Radio, et travaille pour l'émission Touche pas à mon poste sur C8.

02/2023

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Ethique

Euthanasie, stade suprême du macronisme

Ses tenants ont beau la magnifier comme le bouquet final d'un feu d'artifice des mille libertés, l'euthanasie n'est que le produit d'une économie et d'une politique. C'est parce que l'Europe de toutes les restrictions est devenue un océan de récession du fond duquel ne monte plus aucune espérance nouvelle, que les dirigeants, dont ceux de la France, financièrement acculés, choisissent en effet " la piqûre pour tous ". Comme une seringue d'or facilitant leur quête d'équilibres budgétaires, dans un bouillon d'inculture qui sent le ranci des vieilles idéologies, du malthusianisme au nouvel obscurantisme. Quand ce n'est pas le dernier racisme pratiqué : l'anti-vieux ! Mais les idiots utiles de droite se préparent à vendre la seringue pour se faire piquer, pendant que ceux de gauche travaillent déjà à se la faire rembourser, sans jamais comprendre que le mal de celui qui veut mourir vient de plus loin que la maladie qu'il affronte. Car s'il parle de mourir, tant sa souffrance est grande, c'est parce qu'il n'a personne pour la partager et lui donner des raisons d'espérer. La loi sur l'euthanasie, loin d'être l'extase de la République, dans la fraternité compassionnelle des injections, n'est alors que la fuite en avant d'une société qui, ne voulant pas voir les détresses qu'elle crée, préfère éliminer tous ceux qui viennent les lui rappeler. En racontant en plus au passage que c'est au nom de leur liberté qu'on les fait piquer. Ce cynisme et cette hypocrisie des " conventions pharisiennes " qui l'ont habillée, ce livre les débride, en disant les raisons de la colère à voir une loi nous faire mourir avec une longueur d'avance, au moment même où se déploie le génie de notre espèce sapiens.

03/2023

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Sciences politiques

L'Aplatissement du monde . La crise de la culture et l'empire des normes. La crise de la culture et l'empire des normes

Identités contre universalisme, genre contre sexe, république contre communautarisme, racisme, féminisme, immigration... Le point commun de ces débats, qui polarisent la vie intellectuelle avec de fortes implications politiques, est de mettre en jeu la culture, dans tous les sens du terme. Mais Olivier Roy récuse ici la thèse de la "guerre culturelle" ou du conflit de valeurs. Ce qui est en crise, selon lui, c'est la notion même de culture, désormais réduite à un système de codes explicites, décontextualisés et souvent mondialisés, qui envahissent les universités comme nos cuisines, les combats identitaires et les religions comme nos pratiques sexuelles, et jusqu'à nos émotions dûment répertoriées en émojis. C'est bien une déculturation mondiale que diagnostique Olivier Roy. A partir des quatre grandes mutations contemporaines (la libération des moeurs issue des années 1960, la révolution internet, la marchandisation néolibérale et la déterritorialisation liée à la fin de l'Etat-nation et aux migrations), il en examine les mécanismes et les effets paradoxaux : où les dominants se vivent aussi menacés et souffrants que les dominés ; où le globish et le manga deviennent des simulacres qui annihilent la richesse de la langue anglaise ou de la culture japonaise ; où les "process" de communication fabriquent un "devenir autiste" ... Un essai vif et critique, qui, à contre-courant de la dénonciation anti-moderne de l'individualisme, s'inquiète au contraire de la facilité avec laquelle nous acquiesçons à l'extension du domaine de la norme. Olivier Roy est politologue, spécialiste de l'islam, auteur de nombreux essais au Seuil, dont L'Islam mondialisé (2002 et "Points Essais" , 2004), La Sainte Ignorance. Le temps de la religion sans culture (2008 et "Points Essais" , 2012) et L'Europe est-elle chrétienne ? (2019). Il enseigne à l'Institut universitaire européen (IUE) de Florence.

10/2022

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Yoga

Ma solution yoga souplesse

Et si pour chaque problème il existait une... solution yoga ? La nouvelle collection à l'approche holistique sur une thématique santé/bien-être avec des postures de yoga, de la méditation, de la nutrition, de la phytothérapie, automassages... Travailler la souplesse et la mobilité va ouvrir la porte à un état de bien-être global ! Vous manquez de souplesse ? Cela peut s'arranger ! Même avec des corps, des expériences et des besoins différents, on peut travailler sa souplesse et éviter de transformer la raideur en douleur. Afin d'apprendre à s'occuper de nos sensations d'inconfort, il faut donc se tourner vers une solution adaptée... comme le yoga ! La respiration pour se décontracter : faire baisser la fréquence cardiaque, calmer le système nerveux, apaiser l'état émotionnel... la détente est le premier pas vers la souplesse ! La méditation pour nous guider : travailler sur sa résilience émotionnelle, se protéger, apaiser la douleur... retrouver la souplesse du mental. Les massages pour dénouer les tensions : décontracter cervicales et trapèzes, soulager le bas du dos, se relaxer par l'automassage... les bienfaits du toucher pour gagner en souplesse. 6 séances de yoga orientées sur la souplesse corporelle : déverrouiller son corps, séquence souplesse et mobilité du bas du dos, détente de la nuque et des épaules, remettre son corps en mouvement le matin, séquence de détente profonde, vinyasa doux axé souplesse et résilience. La nutrition pour son action anti-inflammatoire : reconnaître les aliments à éviter ou à privilégier, faire le plein de bonnes calories, améliorer la perte de mobilité... le carburant pour un corps en forme ! Les plantes pour retrouver équilibre et souplesse : drainer les toxines, atténuer l'inflammation, soulager les articulations, équilibrer le mental... un bouquet riche en efficacité ! Travaillez votre capital souplesse à tous les âges !

04/2023

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Esotérisme

La croix et le compas. Dialogue entre un enseignant chrétien et un ancien grand maître de la franc-maçonnerie

Le monde moderne est marqué par une guerre idéologique entre la franc-maçonnerie et l'Eglise. Il existe beaucoup d'ouvrages maçonniques qui "diabolisent" l'Eglise, ou les églises, et beaucoup d'ouvrages catholiques, au plus haut niveau du magistère, qui diabolisent la franc-maçonnerie. Par ailleurs, l'imaginaire de nos contemporains reste hanté par l'idée d'un complot maçonnique mondial et notre tradition républicaine a souvent été marquée par un anticléricalisme prononcé, souvent né dans les loges. Jusque-là, il n'y avait presque, entre la maçonnerie et l'Eglise que des anathèmes et quelques esquisses de dialogue avec la maçonnerie anglo-saxonne, jugée "un peu" plus fréquentable, car déiste, mais aucun échange officiel avec la maçonnerie continentale, considérée comme athée, anticléricale voire anti-théiste, dont le Grand Orient est un des représentants les plus emblématiques. Il suffit de lire les nombreux textes pontificaux consacrés à la question pour s'en convaincre. En français, un seul ouvrage de dialogue a existé, entre Jean Baylot et le prêtre jésuite Michel Riquet. Ce dernier a alors "osé" s'aventurer à dialoguer avec un initié parce qu'il s'agissait d'un représentant de la maçonnerie anglosaxonne (et donc déiste). L'originalité du présent livre est d'aller bien plus loin en établissant un dialogue avec un homme qui a été membre d'un des Suprêmes Conseils Universels, c'est-à-dire d'une des instances dirigeantes de cette maçonnerie continentale. Sans prétendre à l'exhaustivité, l'objectif de cet ouvrage est d'apporter une contribution complémentaire à la compréhension de la question maçonnique pour un chrétien et de la question chrétienne pour un maçon, sous l'angle d'un dialogue bienveillant, dans lequel l'humour et la bonne humeur ne sont pas absents.

12/2017

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Sciences politiques

L'Etat et la Révolution

Voici un titre célèbre : L'Etat et la Révolution ; il appartient à Lénine, qui l'a mis sur l'un de ses livres les plus importants, celui où il expose la théorie du marxisme quant à l'Etat. Lénine a publié ce livre en 1918 ; il s'y appuie sur Marx et sur Engels pour exprimer la volonté marxiste de briser la machine étatique afin d'entraîner son dépérissement. Le modèle proclamé est la Commune de Paris. La Commune est un modèle d'autant plus parfait qu'elle est réduite au silence, c'est-à-dire à l'idée qu'on s'en fait. On la raconte, on l'interprète, on s'y réfère, elle est de l'histoire ou du mythe, mais quelle est sa pensée directe et vive ? Aucun doute, elle est ignorée. La preuve : un Communard l'a rassemblée dans un livre à l'écriture accessible à tous, et ce livre est inconnu. Chose étrange en voici le titre : L'Etat et la Révolution. Cet Etat et la Révolution est d'Arthur Arnould et -a paru en 1877, soit 40 ans avant le livre de Lénine. Cet Etat et la Révolution est également anti-étatique, mais à partir d'une expérience réelle. Cet Etat et la Révolution prône l'union libre des collectivités contre le centralisme autoritaire. Avant la lettre, il veut l'autogestion, la décentralisation... Fallait-il que l'interprétation marxiste de la Commune passât par l'oubli du livre d'Arnould ? C'est probable, mais l'Etat marxiste n'a fait jusqu'à présent dépérir que sa propre idéologie. L'histoire est une lecture, elle dépend du regard porté sur les faits. Il est plus que temps d'en revenir aux textes originels pour s'éclaircir la vue.

08/2009

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Actualité médiatique internati

Humiliation

L'auteur révèle une des clés psychologiques et politiques essentielles des relations internationales et des rapports entre les peuples et leurs dirigeants, souvent à l'origine de conflits majeurs. Qu'ont en commun l'histoire longtemps tragique des relations franco-allemandes depuis la guerre de 1870 et celle de 1940 jusqu'aux dissensions actuelles, l'impuissance toujours avérée d'une partie du monde arabe à s'imposer sur la scène internationale, et l'hostilité anti-occidentale de la Russie de Vladimir Poutine qui a conduit au conflit ukrainien ? Pourquoi le désir de revanche et les exigences de reconnaissance ont-ils pu constituer, à travers les siècles et jusqu'à nos jours, une cause de conflits innombrables et de rancunes insolubles ? A ces questions, une même réponse : le sentiment d'humiliation. " Un ressort puissant " de crises internationales, souligne, dans sa préface Hubert Védrine, pour qui toute analyse réaliste d'une situation impose de tenir compte du ressenti des peuples, " qu'il soit réel ou fantasmé ". Etienne de Gail analyse dans toute leur complexité ces données essentielles à la compréhension d'un monde où le sentiment d'humiliation croît de tous côtés. Bien que ce phénomène continue de jouer un rôle moteur dans l'Histoire et d'y produire ses effets tragiques, il reste toutefois sous-estimé et méritait d'être mieux identifié. La nécessité d'une réflexion sur l'humiliation tient à ce qu'elle dit de notre époque et de la vérité d'un monde toujours plus confus. Mais aussi de l'univers changeant des passions nationales, collectives ou individuelles qui parcourent d'un bout à l'autre l'histoire des hommes. Et, à travers elles, autant de questions cruciales devenues explosives pour avoir été trop longtemps négligées.

03/2023

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Théâtre - Essais

Itinéraire d'un masque

Suite à la censure de sa pièce Les Suppliantes par des militants " antiracistes ", Philippe Brunet nous livre sa réflexion sur l'importance de préserver le théâtre des Grecs qui met en scène des problématiques toujours d'actualité. Il y a 2500 ans, on n'avait pas imaginé qu'un jour Eschyle serait censuré à Paris. C'est arrivé en 2019. La troupe de théâtre antique Démodocos, menée par Philippe Brunet, allait jouer pour la troisième année ses Suppliantes, en Sorbonne. Les masques des Danaïdes, ces réfugiées égyptiennes du mythe, étaient prêts pour le festival des Dionysies. Mais le soir du spectacle, le 25 mars, la Sorbonne fut bloquée par des étudiants et des militants anti-racistes. La troupe aurait eu le tort de maquiller jusque-là ses comédiens, de leur foncer la peau, de se livrer à une pratique raciste dite de blackface. Deux jours avant la représentation empêchée, alerté de menaces de blocage alors qu'il était en pleine lecture publique de sa traduction de l'Iliade d'Homère, le metteur en scène avait tenté, sur facebook, de désamorcer les polémiques : " Le théâtre est le lieu de la métamorphose, pas le refuge des identités ". En vain. Dans le fond, deux ans après l'affaire des Suppliantes, on ne sait si le théâtre de la cité, malmené par la censure, survivra aux traitements de choc de la crise sécuritaire et sanitaire et à son triste corollaire, le numérique global. C'est l'occasion pour l'helléniste de revenir sur son parcours et de s'interroger sur ce qui reste, selon lui, totalement occulté dans les débats : qu'y a-t-il de si précieux à sauver du théâtre des Grecs ?

03/2022

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Actualité médiatique internati

Covid 19. Et si j’avais raison…

Quel est le but de ces mesures anti-Covid qui imposent des confinements et des couvre-feux en privation de libertés physiques (le virus n'est-il dangereux que selon certaines plages horaires et que dans certains environnements de travail ? ), alors que toutes les études scientifiques démontrent l'inefficacité et la dangerosité de telles mesures provoquant des dommages incalculables par accroissement des décès, des suicides, des atteintes psychologiques, de la destruction des liens sociaux, de faillites d'entreprises par milliers, outre l'atteinte à la dignité humaine, l'humiliation, etc. , tout ceci reposant uniquement sur la base du test RT-PCR ? Le virus est-il d'origine humaine ? Si oui, pourquoi il n'y a aucune poursuite, alors qu'il est établi avec certitude par des scientifiques et des études que le virus n'est pas zoonose ? Pourquoi prendre un air ironique pour prétendre qu'en 2020, les discours complotistes expliquant la pandémie de Covid-19 ne tenaient pas moins à leur véracité qu'à des ficelles rhétoriques éprouvées. Il suffit pourtant de prendre le temps d'observer ce qui se passe autour de nous, pour s'apercevoir qu'il se passe des choses... Et pourquoi continuer en 2021, prétendre encore que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ? Ce mode de pensée est très efficace pour susciter des interrogations, mais empêche de resituer les événements dans leur contexte, avec leurs rapports de cause à effet, leurs causes conjoncturelles et structurelles, la part de prévisible et de hasard. Faites vos propres recherches, "tout est sourcé" , surtout sur ce qu'on voudrait bien nous cacher... Et pour 2022, c'est la variole du singe qui s'apprête à nous submerger dans sa plus tendre émotion. Mais en attendant, prenez soin de vous.

10/2022

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Géopolitique

La guerre du gaz en Méditerranée : géopolitique du partage de la mer. Indomptable Turquie, Europe humiliée : le jeu trouble des pays arabes et d'Israël

Les pays défavorisés du Levant veulent augmenter leurs maigres ressources en s'appropriant le maximum de richesses gazières offshore. Leur partage est une source de conflits, et les protagonistes sont loin d'être tous des Etats amis. Israël et le Liban n'ont même pas de relations diplomatiques. La Grèce et la Turquie sont dans un état de guerre larvée permanente. Ankara veut imposer à la République de Chypre un Etat chypriote turc indépendant (RTCN) pour avoir un accès naturel aux richesses gazières offshore de file. L'accord entre l'ex-GNA libyen et la Turquie a eu pour but de torpiller les accords de délimitation maritime des autres protagonistes. L'Egypte est vent debout contre l'hégémonisme turc qui se nourrit de l'appui financier du Qatar, ennemi de l'Egypte, laquelle est appuyée par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. La Turquie voudrait pourtant se rapprocher de l'Egypte quitte à sacrifier ses "Frères musulmans" pour évincer la Grèce et Chypre de la mer Egée. Pour mieux anéantir le projet de gazoduc EastMed, la Turquie veut faire la paix avec Israël en lui proposant une autre liaison plus rentable et en lui promettant un pacte anti-Iran. La Turquie essaie aussi de se rapprocher de l'Arabie saoudite en lui offrant une assistance militaire au Yémen en échange d'une coopération énergétique. La Syrie revendique aussi usa part de ressource offshore" remettant à plus tard son véritable combat avec l'aide vraisemblable de la Russie, qui deviendra alors un acteur énergétique redoutable au Levant. LUE et l'OTAN ont capitulé face à la Turquie. Rien n'est en fait réglé, la guerre tiède des derniers mois dégénérera à nouveau.

05/2021

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Questions du quotidien

Je fais la paix avec mon ventre

" Ballonné, douloureux, fâché avec certains aliments... Notre ventre nous en fait parfois voir de toutes les couleurs. Et souvent, impossible de savoir pourquoi il sur-réagit et nous fait courir aux WC ou au contraire, boude pour la semaine. Et si on enterrait la hache de guerre avec nos intestins ? " Michel Cymes On l'a surnommé " deuxième cerveau " et à juste titre ! Aujourd'hui, on sait que notre intestin gère une foule de fonctions essentielles dans l'organisme, dont l'assimilation des nutriments bien sûr, mais aussi nos défenses immunitaires, et même nos émotions ! Mais cet écosystème fragile peut être vite débordé, surtout si on ne lui facilite pas la tâche : des repas pris à la va-vite, du stress, un manque d'activité physique ou encore une alimentation déséquilibrée. La bonne nouvelle : on peut soigner et rééquilibrer son assiette pour apaiser ses intestins. On vous livre tous les conseils pour et en finir avec ces troubles qui nous gâchent la vie. Dans ce cahier, on vous donne : Les clés pour comprendre ce qui se passe dans nos intestins : leurs rôles dans la digestion, dans l'assimilation des nutriments, mais aussi leurs fragilités (porosité, intolérances, constipation...) Les conseils nutrition pour leur faire du bien : un peu de crudités mais pas trop, des aliments sources de probiotiques, des nutriments anti-inflammatoires... Les bons réflexes " hygiène de vie ", avec du sport, des routines massages, les coups de pouce phyto et les tisanes qui l'apaisent. Une semaine de menus " intestins friendly " en fonction de son souci : en finir avec les douleurs quand on est intolérant, retrouver un transit normal en cas de constipation chronique, ou encore se débarrasser des ballonnements liés à une alimentation déséquilibrée.

10/2021

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Histoire contemporaine

Le chevalier de Maurey d'Orville. Un agent de Madame Royale en Normandie

L'Histoire est pleine de ces témoins modestes qui, tels Claude- Pierre de Maurey d'Orville, attestent d'une période mal connue ou volontairement ignorée qu'est l'histoire de la Restauration. Il en fut l'homme jusqu'au bout. Né au manoir de Planches, non loin d'Alençon, il organisa, dans le Perche normand et le duché d'Alençon, la propagande anti-révolutionnaire et fut l'auteur de divers coups de main. Officier d'infanterie, il émigra avec l'émigration du point d'honneur. Son manoir fut saccagé et tous ses bien vendus. A son retour, surveillé par le régime de Bonaparte avec lequel il refusa tout compromis, il eut de nouvelles aventures qui se poursuivirent sous la Restauration au service de Madame Royale, fille de Louis XVI. Il fut aussi maire adjoint de Sées, sa ville refuge dont il fut un généreux donateur, professeur d'histoire au grand séminaire, puis sous-préfet de Domfront. Il affectionnait le titre d'historien normand, la Normandie à laquelle il consacra ouvrages et recherches. Il était membre de sociétés savantes, collaborait à diverses revues. L'auteur, historien, cherche moins la reconstitution d'une biographie ornaise, ce qu'il tente cependant, que l'analyse d'une époque et la compréhension critique de l'éclosion, d'un sentiment réactionnaire, adjectif qu'il faut entendre débarrassé de la connotation méprisante qui s'y attache couramment aujourd'hui. Ainsi s'affirmait une césure historique : l'atteinte fatale portée au corps du monarque avait été une rupture irréparable. La permanence de l'institution royale, elle seule fondait l'avenir. Les sentiments des vaincus sont souvent ignorés par l'Histoire. Ce sont eux, précisément, qui sont explorés par l'auteur dans cet ouvrage.

02/2022

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Faits de société

Itinéraire d'un flic de terrain. Des cités jusqu'au Bataclan

C'est un "Baqueux" , l'un de ces flics que l'on envoie au charbon de`s que "L'ordre re ? publicain" est menace ? . Rien de plus normal pour un petit-fils de mineur qui a la "foi du charbonnier" cheville ? e au corps. Et c'est avec ses valeurs que Michel est entre ? dans la "Grande Maison" , celle de la Police. Des valeurs simples, transmises par un pe`re qui ne plaisantait pas avec le respect, le travail et la reconnaissance due au pays. Mais son cheminement dans les arcanes du me ? tier de policier ne va pas e^tre facile. Il ne fait pas toujours bon dire ce que l'on pense dans la maison poulaga. D'abord confronte ? a` la de ? linquance urbaine, puis volontaire pour inte ? grer une Brigade Anti-Criminalite ? (BAC), Michel se voit propulse ? au milieu des lascars des cite ? s de la re ? gion parisienne. Et la`, la donne change. Fini le respect du flic qui subsiste encore un peu en province. Ici, les policiers jouent leur peau ! Ils affrontent dealers, voleurs, casseurs et me^me leur hie ? rarchie ! A` force de volonte ? , Michel est affecte ? a` la plus prestigieuse des BAC, la 75 N, celle qui veille sur Paris la nuit. C'est avec cette unite ? qu'il va e^tre confronte ? a` la vie nocturne parisienne avec le Bois et ses de ? prave ? s, les bagarres parfois mortelles, les poursuites sur le pe ? riphe ? rique, les manifestations et les black blocs et puis, un soir, l'horreur qui a pour nom Bataclan. . C'est la BAC 75 N qui, derrie`re son commissaire, pe ? ne`tre la premie`re dans la salle de spectacle transforme ? e en sce`ne de guerre. Pour Michel, un enfer commence qui le poursuit encore aujourd'hui.

10/2023

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Actualité et médias

Antipathies

Antipathies est un livre d'humeur de Gérard Miller, un ouvrage de parti-pris, vif et polémique, sur les sujets qui l'agacent, l'inquiètent, voire l'indignent. Constatant qu'il existe dans la société française un vaste ensemble d'opinions marécageuses, de mensonges, d'approximations, de niaiseries et de méchancetés, l'auteur s'amuse à démonter quelques unes de ces idées reçues qui ne consacrent souvent qu'un seul dieu, le bon sens, et qu'encouragent comme de bien entendu les pouvoirs en place. Dans une succession de petits chapitres enlevés, Antipathies met en scène avec humour les exaspérations, les allergies et autres répulsions d'un psychanalyste que sa propre cure a apaisé, mais pas assagi, et qui continue d'être agité par les deux sentiments qui, depuis l'enfance, ne l'ont pas quitté : l'indignation et la colère. Gérard Miller envoie ses flèches sur pas moins de 123 cibles, parmi lesquelles : Eric Zemmour, la Française des jeux, Charles de Gaulle, les hommes au volant, les perroquets de Le Pen, le culte de l'évaluation, les discours anti-Roms, le crédit, Jean-Jacques Bourdin, la pérennité des proverbes, le réalisme patronal, Brice Hortefeux, les tatouages, le grand public, le travail le dimanche, les ennemis de la psychanalyse, Frédéric Taddéi, la médecine américaine, Valeurs actuelles ou Laurent Gerra. Antipathies est suivi de L'homme qui excita l'antipathie de Freud, un récit étonnant de la haine tenace que le fondateur de la psychanalyse vouait au président américain Wilson, à qui il consacra le moins connu et donc le moins lu de ses livres, Portrait psychologique d'un président. Comme quoi il n'y a aucune raison d'imaginer que les psychanalystes, pour exercer leur métier, doivent être des poissons froids, cachant leurs opinions et dissimulant leurs aversions !

10/2014