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Religion

Stefano Kaoze : la sagesse bantu et l'identité négro-africaine. Mélanges offerts à l'abbé Stefano Kaoze à l'occasion du centième anniversaire de son ordination sacerdotale

A une époque où les Noirs colonisés étaient considérés comme des "êtres à l'intelligence inférieure à celle des Blancs", des "sauvages à civiliser", des "païens à convertir et à christianiser", Stefano Kaoze, premier prêtre congolais de la deuxième évangélisation du Congo par les missionnaires européens, se fait remarquer par ses "maîtres" comme un écrivain plein de talents. Ses qualités d'intellectuel furent révélées à partir des lettres qu'il écrivait à ses formateurs et supérieurs ecclésiastiques, ainsi qu'à partir de ses deux illustres publications (La psychologie des Bantu, 1911 et Le métier à tisser chez les Batabwa de Kirungu,1928). En cette année 2017 où l'Eglise catholique en République démocratique du Congo célèbre le centième anniversaire de l'ordination sacerdotale de l'abbé Stefano Kaoze, les intellectuels congolais profitent de cette occasion pour saluer la mémoire d'un prêtre doublé des qualités intellectuelles reconnues comme telles par ses formateurs Missionnaires d'Afrique connus sous le nom des "Pères Blancs". Pour honorer la mémoire de Stefano Kaoze en tant que précurseur des intellectuels congolais, les universitaires qui apportent leur contribution dans ces Mélanges se reconnaissent dans les combats intellectuels menés par Stefano Kaoze, à savoir : la mise en évidence par écrit de la valeur inestimable de la sagesse et de la culture bantu, la priorité donnée à l'émergence d'un christianisme africain, la valorisation de la philosophie et de la théologie africaines, la lutte pour l'émancipation de l'homme noir dans le concert des nations. Les contributions des auteurs dans ces Mélanges, s'inscrivent dans la thèse selon laquelle "la sagesse bantu est véritablement une source d'inspiration d'un noble combat intellectuel pour l'affirmation de l'identité négro-africaine".

01/2018

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Sciences historiques

Petite histoire de Béziers. Des origines à la Révolution

Cet ouvrage est divisé en trois livres. Le premier traite de l'histoire politique, des événements dont les comtes de Béziers furent ou les victimes ou les héros. Cette partie de l'Histoire de Béziers embrasse, en quelque sorte, l'histoire du Languedoc lui-même, surtout durant le moyen âge. Les seigneurs de Béziers, en effet, qui ne reconnaissaient pour supérieurs dans la hiérarchie féodale que les comtes de Toulouse, souvent en guerre avec leurs suzerains, entraînaient après eux tous les comtes, vicomtes, barons ou chevaliers qui n'allaient point se ranger sous la bannière des seigneurs de Toulouse. On retrouvera dans cette section les évènements liés aux croisades intérieures qui ensanglantèrent le Languedoc aux XII e et XIII e siècles. La seconde partie du livre se rapporte à l'histoire ecclésiastique. Elle embrasse la série des évêques biterrois qui commence à saint Aphrodise. On raconte que, cet apôtre étant d'origine africaine, les légendaires du moyen âge avaient orné de curieuses traditions la commémoration de ce saint. Jusqu'en 1789, un chameau tantôt vivant, tantôt figuré, était promené en grande pompe ce jour-là à Béziers pour rappeler le souvenir de l'apôtre africain. La troisième partie de l'Histoire de Béziers est relative aux institutions civiles : l'administration de la justice à Béziers et dans le Languedoc, l'organisation de la puissance communale, les moeurs, les arts, la littérature et les sciences. Un chapitre est consacré par l'auteur aux inscriptions et monuments ; plusieurs autres à la biographie des grands hommes auxquels la ville de Béziers a eu l'honneur de donner le jour. L'ouvrage paru en 1845 et couronné par la Société archéologique de Béziers est le classique par excellence de l'histoire ancienne de Béziers, constamment réédité depuis plus de 150 ans. En voici une nouvelle édition, entièrement recomposée.

08/2018

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Littérature française

Fil d'or

Longtemps la mer et le désert ont été des territoires d'aventures réservés aux hommes. Suzy Solidor, une auteure lesbienne, a osé troubler les codes du genre en racontant l'histoire de Fil d'Or, un marin aux secrets insaisissables... Au début des années 1930, deux légionnaires français fraternisent dans le Sahara occidental. Ils font face à l'ennui et au vent brûlant du désert en déroulant leur vie. L'un s'appelle Dussaud, l'autre Matelot parce qu'il vient d'Ouessant, cette île bretonne assiégée par l'océan. Tout à ses souvenirs, Matelot raconte comment, quelques années plus tôt, un jeune étranger connu sous le nom de " Fil d'Or " y a fait irruption. Sur l'île, les hommes comme les femmes étaient fascinés par sa beauté trouble et ses dispositions de marin. Envoûté lui-même, Matelot se mit à son service... jusqu'à ce qu'il découvre que sa fiancée avait à son tour succombé au charme de Fil d'Or. En pleine tempête, une bagarre éclata alors entre les deux hommes et, au milieu des éléments déchaînés, un coup de couteau traversa l'écume, laissant entrevoir un impensable secret... Dès lors, hanté par le récit de Matelot, Dussaud n'aura plus qu'une obsession : retrouver Fil d'Or pour éclaircir le mystère. C'est le début d'une quête qui l'entraînera du désert africain aux îles celtes, jusqu'aux limites du monde et de la raison. Avec Fil d'Or, Suzy Solidor signe un roman d'aventures porté par une écriture éblouissante. Paru en 1940, il fut injustement oublié - peut-être parce que son auteure, en osant troubler les codes du genre, avait tout simplement un siècle d'avance.

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Régionalisme

Marclopt. Un village au coeur du Forez

C'est l'histoire d'un modeste village, en bord de Loire... qui dispose d'un "petit patrimoine" . Ce terme, qui peut vous paraître péjoratif, signifie que découvrir Marclopt nécessite un effort et une attention particulière. Le patrimoine ne saute pas aux yeux. Marclopt se mérite. Ce livre vous permettra de connaître ce patrimoine et d'appréhender son histoire. Comment ce village, fut une châtellenie appartenant au Compte Gui III du Forez qui en fit don, en 1214n à sa fille Guigonne, dite "la bonne dame de Marclopt" . Comment il traversa l'histoire. Comment à partir de 1773, alors que la châtellenie est regroupée avec celle de Fleurs, de pugnaces marcloptaires luttèrent afin que Marclopt reste une commune et une paroisse. C'est l'histoire des marcloptaires, et elle méritait d'être racontée... . mais l'intérêt du livre dépasse le village... en montrant l'histoire et la vie d'une commune comme on pouvait en voir beaucoup d'autres : les relations avec les "puissants" de chaque époque, comment était perçu l'impôt, l'utilisation progressive du français, la création de l'état civil, la Révolution, l'évolution conduisant au cadastre, la mise en oeuvre de l'enseignement public, la guerre des écoles, les grands conflits, les grands travaux, l'environnement et la vie quotidienne au fil des ans, permettent de vous imprégner de l'histoire du Forez. Vous êtes forézien, alors cette histoire est aussi la vôtre. Un proverbe africain énonce : "si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens" . Si ce livre vous incitait à explorer votre propre histoire, j'en serais heureux. Marcloptaire depuis 2005, j'ai découvert et aimé ce village et j'ai souhaité vous faire partager ma passion.

09/2019

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Histoire internationale

Raids dans le Sahara central (Tchad, Libye, 1941-1987). Sarra ou le Rezzou décisif

Il était une fois dans le Sahara un puits nommé Sarra. Raconter Sarra, ce n'est pas seulement évoquer un "trou dans le sable" dans le désert des déserts, étape vitale sur la piste chamelière Méditerranée-Echad, c'est aussi se souvenir que Bagnold, l'expert anglais du mouvement des dunes, y dîna aux étoiles et y inventa le futur LRDG (commandos stratégiques britanniques), que Leclerc y fit une pause avant la prise de Koufra, que Kadhafi y créa une base aéroterrestre pour la conquête du Tchad et la subversion de l'Afrique et que Djamouss, le génial "comchef" tchadien y dirigea un raid décisif en 1987 qui força la Libye à sortir de la guerre. Voici les histoires de Sarra et d'autres. Mais le thème principal sera le conflit tchado-libyen des années 80, une guerre déjà bien oubliée et ce qui, à notre sens, en fait son originalité : les raids motorisés et, spécifiquement, les raids contre les bases aériennes. Il s'agit donc, en quelque sorte, d'un essai d'histoire militaire moderne et africaine. la majorité des acteurs étant Africains. En traitant de ces décisifs raids sahariens, il s'agit de raconter comment les combattants du plus pauvre pays africain réussirent à reconquérir leur pays occupé par l'armée du plus riche Etat du continent et tout cela en exploitant les traditionnelles tactiques des nomades du désert. Les forces tchadiennes vont contrer la suprématie aérienne de la Libye rien qu'en frappant ses hases aériennes par ces fameux raids motorisés. Ayant perdu ses bases aériennes au Tchad et avec ses bases du Sud libyen menacées. Kadhafi se retire du Tchad et accepte l'armistice. L'acteur faible a vaincu l'acteur fort.

12/2011

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Sciences politiques

La démocratie doit s'inventer en Afrique

Est-il judicieux de soutenir que la démocratie est hellène comme le patrimonialisme est négro-africain, de parler d'une démocratie négro-africaine dans un contexte de globalisation où la démocratie passe définitivement pour une croyance occidentale ? Depuis la conférence de Berlin (1885), ne sommes-nous pas choqués par le mariage forcé entre démocratie et marché ? D'autres ne le sont pas, tel est le paradoxe de cette démocratie occidentale du marché, entraînant inextricablement à la haine ethnique, aux conflits chroniques, aux crimes politiques, aux guerres interminables de tranchées qui tuent des innocents. La démocratie est le moins pire des régimes politiques et ne devrait pas se "marketiser". Les modernités tropicales peuvent-elles séduire notre société par une éthique politique d'humanité, d'échanges et de solidarité ? A partir d'une approche déconstructiviste et contextualiste, l'auteur propose d'ausculter son hypothèse, selon laquelle la démocratie doit s'inventer en Afrique, pour protéger les vulnérables, notamment les femmes et les enfants, et représenter une société de dignité et de paix, de solidarité et de bien-être, de bienveillance et de justice. La démocratie doit s'inventer en Afrique, afin d'asseoir une configuration africaine du politique qui ne féminise pas et n'infantilise pas. La féminisation de la démocratie s'abat sur le corps de la femme pour le violenter, tandis que l'infantilisation de la démocratie étouffe la croissance de l'enfant. La démocratie doit s'inventer en Afrique et s'affermir dans le projet collectif et solidaire que les Etats-Unis d'Afrique pourraient faciliter. Alternative à la démocratie électoraliste mathématique de type libéral, les Etats-Unis d'Afrique sortiraient le continent du poids historique de l'impérialisme colonial, faisant ainsi de l'Afrique un vrai acteur mondialiste au service de sa propre renaissance.

07/2017

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Histoire de France

Il portait l'ancre d'or. Colonel Christian Marsaud de Labouygue, de l'Infanterie coloniale (1880-1952)

L'aventure était dans le Havresac de ces Marsouins qui parcouraient mers et océans des continents asiatique et africain. L'ardeur d'une jeunesse " instruite pour vaincre " et l'enthousiasme légué par leurs aînés les entraînaient à se surpasser pour continuer l'uvre coloniale grandiose, d'un Empire qui ne voyait pas se coucher le soleil. Christian Marsaud, comme ses camarades, a vécu grandement les événements qui se sont déroulés en Cochinchine, au Niger, avant de regagner la France métropolitaine pour participer à la Grande Guerre. Une blessure vint interrompre momentanément cette carrière, à défaut d'interrompre sa vie. Affecté au ministère de la Guerre, il devait travailler pendant deux ans, près du général Galliéni, dont il fut un des élèves. Il repart en opérations extérieures au Togo. Au ministère des Colonies et à l'Ecole Militaire de Saint-Cyr, où il enseigna la géographie. De retour en opérations extérieures au Cameroun, il y rencontra le célèbre docteur Eugène Jamot, vainqueur de la maladie du Sommeil, propagée par la mouche Tsé-Tsé. Là, devait se terminer le temps de l'expatriation Outre-Mer. Il fut appelé à la Maison militaire de la Présidence de la République, à l'Elysée, par le Président Paul Doumer et confirmé ensuite dans ses fonctions par le Président Albert Lebrun, jusqu'en 1940. Il pressentait le désastre d'une défaite de nos armées et mettait un terme à sa carrière à Bordeaux, avec le sentiment, comme son père, le colonel d'Etat-Major-Général Joseph Marsaud, la veille de sa mort, qui s'était écrié : " J'ai fait mon devoir. Vive la France  ; ! " Christian Marsaud de Labouygue, repose au Pays Basque, sa seconde patrie, qu'il aimait tant, dans le petit cimetière de Saint-Pierre-D'Irube.

01/2021

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Ethnologie

Mariage et divorce à Dakar. Itinéraires féminins

L'ouvrage de Fatou Binetou Dial met en évidence des transformations profondes dans les comportements matrimoniaux à Dakar, la capitale du Sénégal. Dans les années 1950, l'âge au mariage des jeunes femmes y était parmi les plus précoces du continent africain. Mais il est devenu, aujourd'hui, l'un des plus tardifs de la sous-région. La mariée - une très jeune fille - passait de la tutelle du père à celle de son époux. Elle est maintenant une jeune femme scolarisée et qui a connu un début de vie sentimentale. Les relations entre les conjoints en sont modifiées. Ce livre propose un éclairage novateur sur le devenir des couples. Il examine en détail le mariage et le divorce, en particulier la répudiation. Il étudie les causes de rupture des unions, mais également la manière dont les couples se disloquent. Il analyse ensuite les " stratégies " des femmes pendant le divorce. Il fait aussi le point sur les types et le rythme de remariage des femmes, tout en s'intéressant à leurs activités entre deux unions. Par la diversité des angles et des outils d'analyse retenus pour reconstituer les itinéraires des femmes, cet ouvrage permet de comprendre la fréquence du divorce dans une société où règne, pourtant, une forte valorisation du mariage. Grâce à l'analyse qu'elle fait des récits de vie des femmes interrogées, Fatou Binetou Dial livre, avec beaucoup de talent et dans un style serein, l'envers du décor des unions à Dakar. Elle trace ainsi un portrait détaillé et coloré de la société dakaroise. Une société où, dans bien des domaines, la règle est de sauver les apparences. Cet ouvrage prend tout son intérêt dans un contexte marqué par des mutations importantes des dynamiques matrimoniales. Il constitue donc un outil indispensable à la compréhension du Sénégal contemporain.

02/2008

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Ethnologie

Textes sacrés d'Afrique Noire

Comme l'écrit justement Amadou Hampâté Bâ dans sa préface à ce livre admirable, l'Afrique est avant tout la terre de la religion. Non pas d'une religion mystique et abstraite vouée aux grandes questions de la métaphysique, mais d'une religion terrienne, liée à la nature, qui s'exprime à chaque instant de la vie, qui inspire aux hommes et aux femmes chaque geste, chaque parole. Tel est le sens de ce livre, collection de mythes, de chants, d'offrandes, de prières recueillis dans le vaste pays qu'on appelait naguère le Soudan, de l'arabe As-souad, le " pays noir ". Songhay, Peul, Dogon, Mossi, Bambara, Fân, Yoruba de l'Ouest africain, Korona, Bantou, Nuer, Chagga, Hottentots de l'Afrique du Sud et de l'Est, leur parole saisie par de grands voyageurs et amoureux de l'Afrique tels que Germaine Dieterlen, qui collabora avec Amadou Hampâté Bâ et Marcel Griaule, Jean Rouch, le cinéaste de La chasse au lion à l'arc, ou Sir Edward Evans-Pritchard, découvre à nos yeux un pan ignoré de la culture universelle. Elle nous montre la vigueur des mythes, mais aussi l'humour, la poésie, l'imagination des peuples africains, aussi divers dans leur culture que dans leur histoire. Telles les formules magiques songhay " pour s'enfuir à travers les murs ", l'incantation des forgerons peul, la prière des Tutshiokwe du Katanga pour venir en aide aux femmes lors d'un accouchement difficile, le culte de Fa et des Orisa qui se mêle au vaudou des Amériques, l'éloge à Amma, le Dieu des Dogon, ou à Mbedzi, le grand prêtre kalanga du Dieu Mwali, " l'étang d'eau tourbillonnante ". Puissent ces parcelles étincelantes initier le lecteur d'aujourd'hui au trésor spirituel de l'Afrique, le continent trop longtemps oublié.

05/2011

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Généralités

Christianisme et esclavage

Pourquoi les Eglises et les chrétiens ont-ils tant tardé à se mobiliser en faveur de l'abolition de l'esclavage ? Et comment a-t-on pu si longtemps s'accommoder de cette insoutenable contradiction associant une religion prônant l'amour de son prochain avec la réalité de pratiques esclavagistes attentatoires à la dignité humaine, parfois justifiées par des alibis religieux, voire génératrices de profits pour l'institution ecclésiastique ? A ce premier discours très critique en répond un second présentant l'histoire du christianisme comme celle d'une lente, nécessaire et logique maturation de l'idée abolitionniste, en quelque sorte contenue en germe dans son esprit. Aucune de ces explications univoques ne peut rendre compte d'une relation aussi complexe. Antique, médiéval, moderne ou contemporain, l'esclavage se recompose en effet en permanence, jouant un rôle plus ou moins important selon les époques, et touchant des populations différentes. Le christianisme, aussi, se recompose sans cesse. Et les débats se multiplient, s'enchevêtrent, se recombinent. Paul pense que le chrétien doit se faire esclave de Dieu pour se libérer du péché. Pendant des siècles on s'évertue à protéger de l'abjuration les chrétiens esclaves de non-coreligionnaires, tout en admettant qu'un chrétien puisse être esclave d'un frère en foi. La question concerne également l'Autre, musulman, Indien d'Amérique, Africain. Théologiens, institutions, simples chrétiens se questionnent, s'affrontent parfois. Aux fausses certitudes de certains répondent les doutes et l'engagement d'autres. Au XV ? siècle, cela en est fini de l'esclavage des chrétiens par des chrétiens. Au siècle suivant, l'esclavage des Indiens est officiellement aboli dans l'Amérique espagnole, avant que ne se pose la question de celui des Africains.

09/2021

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Economie

Mobile money en Afrique. Son rôle pour l'inclusion financière au Tchad

Initialement prévu pour le remboursement des prêts par les membres d'une association, le mobile money, qui a été lancé pour la première fois au Kenya par l'opérateur Safaricom en 2007, a pris de l'ampleur ces dernières années et se développe dans plus de 90 pays dans le monde. Le continent africain est couvert à 80% dès 2012. Au Tchad ce sont les opérateurs de téléphonie Airtel et Tigo en 2013, appuyés par les banques commerciales Orabank et Ecobank qui mettent en place le dispositif. C'est un outil stratégique qui a ses avantages. Pour l'Etat une possibilité d'optimiser les rentrées fiscales, pour les populations un nouveau moyen de paiement, et bien sûr pour les opérateurs une possibilité d'élargir ainsi leur marché. Mais cet outil stratégique peut parfois présenter des risques, en raison notamment de l'extrême rapidité des évolutions technologiques. L'auteur analyse cette révolution mobile financière et les dangers susceptibles de survenir, apporte des suggestions pour une prise de conscience et une adaptation de la réglementation de manière à ce que les droits de tous les acteurs de l'écosystème soient respectés et surtout que les risques liés au caractère mobile de ce nouveau mode de paiement soient réduits. Puis il souligne les causes d'échec de certains opérateurs. Il fournit enfin quelques pistes stratégiques de gestion et de commercialisation de ce produit. Un produit différent car il est avant tout une question de monnaie pour les opérateurs qui sont moins familiarisés à la gestion et à la réglementation financières. L'auteur mentionne également quelques lois et règlements édictés par l'UEMOA et la CEMAC pour la protection de l'écosystème contre les pratiques répréhensibles.

05/2020

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Ethnologie

Tradition et littérature orale en Afrique noire. Parole et réalité

Dans le monde africain. la tradition et la littérature ont été transmises à travers la parole, c'est-à-dire à travers l'oralité. Comme dans toutes les cultures orales, la parole a une force et un pouvoir très particuliers car elle est l'élément principal de la connaissance de toutes les vérités. Elle transmet le savoir et la sagesse, les croyances religieuses autant que ce qui concerne le monde réel : elle bâtit la cohésion sociale. Cet ouvrage étudie la valeur et le respect de la parole et des traditions. qui sont ensuite passés dans la littérature. Comme le signale Léopold Sédar Senghor dans sa préface, Mario Corcuera Ibànez, ayant une vaste expérience de l'Afrique noire, a pénétré " le monde de la littérature et de l'art où le but est d'exprimer à travers la parole et l'image les correspondances et même le dialogue créateur entre l'homme et l'univers, entre l'homme et Dieu. II s'agit d'exercer une influence contre les forces du mal et à partir du désordre renforcer les puissances de l'ordre, c'est-à-dire de l'harmonie de la beauté et de la vie ". Dans son analyse, l'auteur étudie le monde visible et l'invisible des Africains, les " griots ", troubadours et trouvères, la littérature orale, et vers la fin, il développe un éloge de la voix, porteuse de la parole, en évoquant les analogies avec d'autres peuples qui ont eux aussi enrichi leurs cultures avec cette seule transmission. L'auteur arrive à la conclusion que le lien entre l'oralité et l'écriture est plus vivant que ce que l'on peut supposer, car toutes les deux transmettent dès créations qui diffusent un même trésor culturel.

01/2010

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Philosophie

La phénoménologie à l'épreuve de la vie sapientiale africaine. Dominique Kahang'a Rukonkish à l'école de la philosophie de Michel Henry

Penser le pathos de la vie sapientiale africaine à la lumière de la phénoménologie de Dominique Kahang, c'est chercher à fonder des certitudes d'une "philosophie du sentir" de toute une culture et d'une tradition. Réfléchir sur la philosophie sapientiale de la maturité revient à déceler les défis éthiques, politiques et épistémiques de la gestion de la postcolonie par les "élites africaines", écartelées entre l'autonomie et une situation géopolitique et néolibérale qui marginalise l'Afrique. Il s'agit en effet de déployer, à la lumière de la phénoménologie radicale de la vie de Michel Henry, trois questions fondamentales, dont l'articulation n'est pas une évidence : quelle est l'essence de la vie dans la conception négro-africaine ? En quoi consiste la visée de maturité du Muntu dont la maturité se révèle dans le langage symbolique initiatique, porté par l'intelligence de la rationalité symbolique ? Comment la pensée du "sentir" qui est au coeur de la réflexion de Kahang peut-elle promouvoir le vivre-ensemble dans un horizon cosmopolitique universel ? En s'interrogeant sur la visée phénoménologique de maturité de la vie africaine, cet ouvrage montre que la pensée de Kahang reste fortement imprégnée par une expérience de la temporalité de l'homme africain, capable d'assumer son destin devant l'histoire. Par ailleurs, elle s'affiche clairement comme une phénoménologie politique, qui stimule l'éveil de conscience de tout homme opprimé qui se découvre dans l'épreuve de la vie, celle qui s'autoaffecte dans les contingences, les enjeux de savoir et de pouvoir. Soucieux de bâtir un Etat de droit, un espace public en Afrique, enrobé dans les valeurs républicaines et démocratiques, Kahang appelle à construire une éthique du pouvoir et de la responsabilité, fondée sur les principes de reconnaissance et de justice.

12/2017

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Terrorisme

Armées ouest-africaines et terrorisme : réponses incertaines ?

Depuis les printemps arabes et les crises libyenne et malienne (2011-2012), la menace terroriste n'a pas cessé de se consolider dans le Sahara jusqu'au bassin du Lac Tchad nonobstant une croissance significative des effectifs et des moyens militaires engagés. Le contraste entre l'engagement militaire croissant des Armées de la région et l'expansion continue du courant terroriste est la raison d'être de cette étude dont l'intérêt est de contribuer à faire évoluer les stratégies opératives militaires actuelles dont les résultats sont pour le moment très peu lisibles. Les différents engagements de l'auteur dans des opérations militaires de lutte contre le terrorisme, lui ont donné d'endurer l'âpre réalité, de vivre l'évolution de l'extrémisme violent armé et de mesurer partiellement la complexité des enjeux et des défis à relever. Confronté entre 2015 et 2019 aux multiples actions terroristes pendant qu'il assumait des responsabilités opérationnelles dans les régions du Sahel et du Nord, ce témoin privilégié des efforts militaires dans les combats contre la mouvance djihadiste, a choisi d'approfondir la réflexion sur le sujet par ses études et ses recherches. Dans ce premier essai littéraire, il décrit et livre son analyse aussi bien sur les particularités du terrorisme ouest-africain que sur les réponses apportées par les armées de la région avant de porter un jugement critique sur les éléments rédhibitoires des approches actuelles. Paul-Henri Sandaogo DAMIBA est officier supérieur d'infanterie dans les Forces armées burkinabè. Diplômé de l'école militaire de Paris, il est titulaire d'un master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris et d'une certification d'expert de la Défense en management, commandement et stratégie.

06/2021

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Droit

La gouvernance des finances publiques en Afrique

Les pays africains, à l'instar des pays en développement, n'ont pas une culture ou une tradition bien établie de contrôle et d'évaluation des systèmes de gouvernance. Les tâches assignées actuellement à l'évaluation sont de plus en plus nombreuses et complexes. La conception de cet ouvrage est l'aboutissement d'une double prise de conscience. D'abord une prise de conscience de l'état déplorable de la transparence des finances publiques en Afrique, en période de crise et d'instabilité. En effet, les dysfonctionnements de la gestion publique tels que les gaspillages, la fuite de capitaux, la dilapidation des fonds publics et la corruption frappent pratiquement tous les pays africains. Puis une prise de conscience de la pertinence et du rôle de la consolidation des capacités des instances de gouvernance dans le processus de développement économique et social de l'Afrique. Ce livre permet, grâce à un état des lieux des expériences et des modèles de gouvernance des systèmes de contrôle des finances publiques, à l'échelon mondial et africain, et des multiples réformes qui favorisent l'instauration de normes, méthodes et standards de contrôle, de définir les modalités de fonctionnement et les missions des Institutions supérieures de contrôle ainsi que les contraintes auxquelles elles se heurtent. En analysant les perspectives et conditions de développement des capacités de ces instances, il permet de réfléchir aux modalités d'instauration et de diffusion d'une culture d'évaluation des politiques publiques et des études d'impact à l'échelon continental, au regard des processus d'intégration régionale, des défis et des enjeux des projets de développement économique et social à l'horizon de l'agenda 2063 de l'Union africaine.

06/2019

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Afrique du Sud

Histoire de l'Afrique du Sud

La longue durée montre que l'Afrique du Sud n'est pas LA "Nation arc-en-ciel" dans laquelle les déterminismes raciaux auraient disparu, mais l'assemblage artificiel de plusieurs peuples réunis par le colonisateur britannique à la suite de nombreuses guerres. Or, ces peuples, qu'il s'agisse des Zulu, des Xhosa, des Sotho, des Venda, des Pedi, des Ndebele, des Indiens ou des Afrikaners, ont des langues différentes, des références historico-culturelles étrangères les unes aux autres et leurs intérêts sont contradictoires. Après 1910, les Blancs, Britanniques d'abord, Afrikaners ensuite, constituèrent le ciment de cette mosaïque raciale ; puis, à partir de 1994, ce rôle fut tenu par l'ANC de Nelson Mandela devenu parti-Etat. En 2008, ce mouvement a connu une scission à l'occasion de laquelle a ressurgi l'ethno-régionalisme, tendance lourde niée depuis 1994 par l'idéologie officielle. Au mois de mai 2009, succédant à Thabo Mbeki, Jacob Zuma fut élu président de la République. Après 15 années de pouvoir xhosa, un leader populiste zulu arrivait aux affaires dans un contexte économique et social plus que morose. Loin de la vision idyllique présentée par les médias, la réalité sud-africaine est tragique : près de deux décennies après l'accession au pouvoir d'une "majorité noire" , l'Afrique du Sud cesse en effet peu à peu d'être une excroissance de l'Europe à l'extrémité australe du continent africain pour devenir un Etat du "tiers-monde" avec, certes, un secteur encore ultraperformant, mais de plus en plus réduit, surnageant dans un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violence. Ouvrage pour les étudiants en Licence et en Master d'Histoire.

07/2022

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Récits de voyage

L'Afrique qui vient

Un monde meurt, et avec lui bien de nos repères – un autre monde naît, dans le tumulte et le chaos, mais avec une formidable énergie. Et une nouvelle Afrique, qui entend prendre sa place dans le siècle qui commence. Une Afrique qui met à mal nos discours convenus. Une Afrique dont les artistes, les écrivains, les poètes, nous dessinent aujourd’hui les contours. Lisez-les : ils nous parlent aussi de nous-mêmes, et de notre futur. 28 écrivains, nous disent ici, à travers 28 nouvelles, cette Afrique qui vient, surprenante, inquiétante, fascinante : un continent entier qui se met en marche, et dans le mouvement, s’invente. Parmi eux, des auteurs aujourd’hui de grand renom mais aussi la nouvelle vague des auteurs africains qui vont être les révélations des années à venir, et imposent des voix nouvelles. Nés après l’indépendance, ils ont grandi dans le cauchemar des génocides, sous le joug des dictatures, contraints souvent à l’exil. Le génocide de 1994 au Rwanda aura été un tournant : la fin de l’innocence, des paradis perdus, des discours seulement victimaires quand l’Afrique découvre sa capacité à s’autodétruire. Le nouvel espace romanesque africain n’est plus, sur place, celui du village, de la répétition du discours anti-colonialiste, du mythe d’une Afrique à retrouver, de la tradition, mais celui tout à la fois de l’exil et celui de la ville, monstrueuse, hybride, tentaculaire, où s’expérimentent également, mais d’une autre manière, métissage et multiculturalisme, se met en place un univers créole. La ville, où s’invente, au-delà du roman, une culture de la rue, slam, hip-hop, rap, par laquelle la jeunesse exprime sa révolte et ses espoirs. Lisez-les : ils vont vous étonner.

02/2013

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Poésie

La Panthère et le fouet. Poèmes de notre temps

Dernier livre de Langston Hughes, le plus grand poète Africain-Américain du XXe siècle, La panthère et le fouet paraît en 1967 à New York chez Knopf, quelques mois après sa mort, il avait été conçu et composé par lui-même. En 4e de couverture ces mots : "Avec la publication en 1926 de son premier livre de poèmes - The Weary Bleus [& de la revue Fire !! dont Langston Hughes est l'un des principaux animateurs ainsi que le chef de file de la Renaissance de Harlem] - Langston Hughes devient le principal interprète en vers de la vie des Noirs américains aux Etats-Unis, et le restera pour toute sa vie. Les poèmes de ce livre, qu'il composa juste avant sa mort, affrontent à bras-le-corps la question raciale qui n'a cessé d'ébranler les Etats-Unis. Langston Hughes écrit sur les manifestations, sur les sit-ins, sur les discours et les prières pour la Liberté, sur la violence et la non-violence, de l'Alabama à Harlem ; il évoque la tragédie de Birmingham et la mort à Yorkville. Quarante-quatre de ces poèmes sont inédits, et les vingt-six autres, qui sont extraits de recueils plus anciens, prennent ici, dans cet ensemble, une nouvelle signification". Aujourd'hui en 2021, ce livre s'enrichit d'une autre signification, grâce à sa première traduction en français, tout en représentant toujours la question raciale des Etats-Unis au monde entier, en s'adressant à des nouveaux interlocuteurs. Tous les poèmes sont encore malheureusement actuels et magnifiquement puissants ; Langston Hughes reste un interprète essentiel de notre vie et de ce qu'on pourrait appeler le cas de conscience (post-)colonial. La panthère et le fouet porte un sous-titre frappant : Poèmes de notre temps - c'est un livre intempestif.

09/2021

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Ouvrages généraux

Le choix de l'Afrique. Les combats d'une pionnière de l'histoire africaine

" Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. " Comment expliquer que, près d'un demi-siècle après l'indépendance des colonies africaines de la France, le président Nicolas Sarkozy ait pu ainsi afficher, à Dakar en 2007, son ignorance crasse de l'histoire du continent ? C'est que cette histoire, riche et complexe, a longtemps été ignorée des représentations publiques de l'ancienne métropole. Elle n'est devenue que récemment accessible à un large public, grâce au long combat conduit par des historiennes et des historiens, au premier rang desquels Catherine Coquery-Vidrovitch. D'où l'intérêt majeur de ce livre très personnel, où elle retrace, au fil de six décennies, le combat d'une vie : découvrir et faire connaître l'importance de l'histoire africaine si longtemps niée. Elle y relate d'abord, avec pudeur et émotion, son enfance clandestine de fillette juive née dans une famille assimilée de longue date : la première grande aventure de sa vie, source de son insatiable curiosité. Une expérience qui nourrira sa lutte constante contre le racisme. Et tout autant son long travail d'enquête sur l'histoire en " terres africaines " à partir des années 1960, qu'elle évoque dans des pages passionnantes donnant à voir la dure réalité de la colonisation française et ses effets toujours actuels. Une réalité qu'elle a contribué à faire connaître par sa volonté de fonder un cadre novateur de réflexion au sein des universités françaises et de celles d'Afrique francophone. Et par les liens qu'elle a su établir avec les universités étatsuniennes, comme avec des médias européens enfin soucieux de faire découvrir au grand public l'importance de l'histoire africaine dans l'histoire du monde.

10/2021

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Sciences politiques

Philosophie de la stratégie française. Volume 2, La stratégie africaine

L'histoire politique et militaire française en Afrique s'inscrit au sein d'une longue tradition qui, depuis l'époque coloniale, a conduit à l'élaboration et à la mise en oeuvre de doctrines et de pratiques stratégiques rarement questionnées et analysées de manière approfondie. Alors même que l'Afrique est le théâtre d'une présence militaire régulière et continue de la France, les conditions philosophiques d'une stratégie française sur le continent restent encore à décrire. Le cadre de représentation de cette stratégie s'oppose historiquement à celui qui a été développé par la France sur le continent européen. Tandis qu'en Europe la guerre est pensée comme régulière et conventionnelle, en Afrique, l'expérience coloniale française oblige les stratèges à développer une conception irrégulière remettant en cause des principes considérés comme invariables. De cette singularité va émerger un ensemble de discours, d'idées et de pratiques qui vont progressivement dessiner une identité stratégique spécifique de la France en Afrique. Cette identité a participé, et participe encore aujourd'hui pleinement, de la définition de la puissance française. De la colonisation à nos jours, en passant par la Guerre froide, la présence militaire française en Afrique a été l'une des plus actives, entraînant d'ailleurs au passage de nombreuses critiques et de nombreuses polémiques sur sa perpétuation. Faut-il voir dans cette présence obstinée une survivance de son héritage colonial ? Le continent africain constitue-t-il le dernier espace d'expression et de survie de la puissance française sur la scène internationale ? Quelles sont les grandes évolutions philosophiques de la stratégie française en Afrique au fil de l'histoire ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles se confronte cet ouvrage qui explore l'évolution de la pensée stratégique française en Afrique du XIXe siècle à nos jours.

12/2018

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Critique littéraire

Les prémices littéraires des Révolutions arabes. Yasmina Khadta, Assia Djebar, Abdellah Taïa

Cet essai explore les origines littéraires des Révolutions arabes. La triple perspective critique, politique et discrètement autobiographique qui y est adoptée, éclaire d'un jour original les romans nord-africains des années deux mille, en identifiant notamment, dans cette littérature pré-révolutionnaire, la nette émergence d'un romanesque de la subversion. Sans se laisser prendre au piège d'une analyse qui voudrait faire des écrivains arabes de cette période les " mages romantiques " de Tunis et de Tahrir, cet ouvrage adopte une approche raisonnée du roman nord-africain contemporain, en tant qu'il a pu constituer le révélateur, ou mieux, le sismographe de ces sociétés au bord de l'éruption : l'auteur nous montre, par exemple, comment des romanciers tels le truculent Boualem Sansal, le subversif Abdellah Taïa ou encore l'audacieuse Assia Djebar, ont su capter et amplifier, par leur plume alerte, les avant-secousses du Printemps arabe. Ce livre aborde, sans tabou ni complaisance, les diverses questions de l'islamisme liberticide, du militarisme autoritaire, de la corruption endémique, de l'oppression des femmes, de l'ostracisme des homosexuels et de l'héritage francophone. La plume de Samir Patrice El Maarouf, qui oscille entre la parole parfumée et poétique du jasmin et le verbe franc et tranchant du tonnerre, épouse ainsi parfaitement la littérature nord-africaine de ce début de XXI° siècle, dans tous ses méandres identitaires, dans toutes ses insoumissions sociologiques et, surtout, dans toutes ses espérances politiques. Car une telle exploration rétrospective du Printemps arabe n'est pas sans se doubler d'une esquisse prospective. Tout au long de cet ouvrage, l'auteur ébauche en effet ce qui pourrait ressembler à un avenir laïque et républicain, pour l'Afrique du Nord postrévolutionnaire, un avenir où les valeurs démocratiques et humanistes seraient définitivement ancrées au coeur des hommes et des institutions. Pour qu'un jour, enfin, les révoltes deviennent récoltes...

05/2014

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Histoire internationale

Figures de la révolution africaine. De Kenyatta à Sankara

Jomo Kenyatta, Aimé Césaire, Ruben Um Nyobè, Frantz Fanon, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Malcolm X, Mehdi Ben Barka, Amílcar Cabral, Thomas Sankara… Longtemps regardés avec dédain par ceux qui, depuis les années 1980, décrétèrent la mort du tiers-mondisme et le triomphe du néolibéralisme, ces noms reviennent à l'ordre du jour. Avec l'atmosphère de révolte que l'on sent monter aux quatre coins du monde, ces figures majeures de la libération africaine suscitent un intérêt croissant auprès des nouvelles générations. Refusant d'en faire de simples icônes, Saïd Bouamama redonne corps et chair à ces penseurs de premier plan qui furent aussi des hommes d'action. Leurs vies rappellent en effet que la bataille pour la libération, la justice et l'égalité n'est pas qu'une affaire de concepts et de théories : c'est aussi une guerre, où l'on se fourvoie parfois et dans laquelle certains se sacrifient. S'il ne cache pas son admiration pour ces figures rebelles, dont la plupart moururent effectivement au combat, Saïd Bouamama n'en fait pas des martyrs absolus : la pensée en action est toujours située, incertaine, inachevée. C'est pourquoi ce livre s'attache, avec beaucoup de pédagogie, à inscrire ces parcours dans leurs contextes sociaux, géographiques et historiques. On comprend mieux dès lors comment ces hommes, qui ne vécurent pas tous sur le continent africain, mais furent tous confrontés à l'acharnement des puissances impériales, cherchèrent les armes pour sortir l'Afrique de la nuit coloniale et faire émerger une nouvelle universalité. A l'heure où l'on se demande comment avoir prise sur le monde, ce portrait politique collectif rappelle qu'il a toujours été possible, hier comme aujourd'hui, de changer le cours des choses.

02/2017

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Droit

Mélanges en l'honneur de Babacar Kanté. Actualités du droit public et de la science politique en Afrique

Idéalement, il faudrait que les Mélanges ressemblent à leur dédicataire. Il faut se féliciter que ceux-ci, exceptionnels par leur envergure et leur éclectisme, soient à l'avenant de la vie et de l'oeuvre universitaires du Professeur Babacar Kanté. L'ouvrage, sans n'être que cela, constitue une pérégrination sur les sentiers du droit public et de la science politique. Bien des aspects de ces deux disciplines y sont traités. (...) Que tant de ses anciens étudiants aient souhaité lui rendre hommage en abordant ici des thèmes touchant le droit administratif n'est donc pas surprenant. Le droit constitutionnel compta aussi parmi les passions académiques du Doyen comme membre de sociétés savantes - à l'instar de l'Association internationale de droit constitutionnel, dont il a été Vice-président, mais également et surtout comme juge constitutionnel - Vice-président, là aussi, du Conseil constitutionnel du Sénégal. Le droit et les institutions internationales sont également présents dans ce livre-hommage. Non seulement le Pr Kanté enseigna cette branche du droit en première année - et pendant de longues années, de même que la matière du "Régionalisme africain" -, mais son intérêt pour les choses du monde en général, son attention à ce qui se noue hors des frontières du pays se ressent de ses nombreuses activités à l'étranger. (...) Les travaux de science politique, enfin, ne pouvaient être absents au regard des travaux et des fréquentations du Professeur Kanté qui, à l'instar des grands maîtres du droit public de son temps, a toujours su allier rigueur de la dogmatique juridique et vigueur de l'analyse politiste. (...) Ce sont toutes ces disciplines, représentées de fort belle manière dans cet ouvrage, qui ont occupé la vie du Professeur. A l'aune de cette vie-là, ces Mélanges ne pouvaient être qu'un bouquet de fleurs écarlates et bigarrées. (...)

09/2017

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Revues

L'année Céline 2007

La recherche est loin d'en avoir fini avec la vie et l'oeuvre d'un écrivain si étonnant que, même là où on croyait avoir réglé définitivement et raisonnablement une question, celle-ci peut ressurgir sous une autre forme et mener à de nouvelles trouvailles. Ainsi, avec la suite de l'édition des Cahiers de Prison (Cahiers 4 à 7), cette livraison de L'Année Céline présente ce qui est sans doute la toute première interview du futur Céline, le jeune docteur Louis Destouches répondant, en janvier 1923 à une enquête menée par Lectures pour tous sur le thème : "Peut-on prolonger la vie ? " Ce document jusqu'alors inconnu a pu être retrouvé grâce à la mise au jour, lors d'une vente publique, de deux lettres de Louis Destouches, proposant avec un bel aplomb au rédacteur du magazine, Albert Charleux, d'apporter sa contribution à l'enquête. Autres correspondants découverts : André et Madeleine Pinson, locataires de Céline lorsqu'il est propriétaire d'un petit immeuble à Saint-Leu-la-Forêt. Les rapports de Céline avec l'argent sont compliqués, on le sait depuis longtemps. Mais que penser de ses "placements" immobiliers et de sa manière de les gérer ? C'est ce que nous apprend la longue et méticuleuse enquête de Jean-Pierre Latterner. Autre dossier important. La collection des photographies faites au Cameroun par Frédéric Gadmer quelques mois après le séjour de Louis Destouches avait été partiellement exploitée par Roland Grillot en 1984. L'enquête a été reprise, par Laurent Simon et Gaël Richard, là où il l'avait laissée dans son travail fondateur, ce qui nous permet de publier plusieurs dizaines d'images nouvelles, sur les pas de Céline pendant son séjour africain, mises en regard avec les différents épisodes transposés dans Voyage.

06/2008

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Littérature française

Contrefeu

Le 15 avril 2010, dans l'enceinte de Pontorgueil, une bourgade érigée dans un triangle fictif avec Verrières et Valsaunier pour voisines, se déroule un drame : la cathédrale, emblème de la ville, est ravagée par les flammes et s'effondre. Reste l'énigme : est-ce un funeste accident ou un acte prémédité ? Bien que la réponse demeure inconnue, cet épisode tragique révèle une relation amoureuse clandestine entre l'évêque et une fidèle de sa paroisse. Au-delà, le récit plonge dans l'exploration minutieuse de la vie sociale d'une province typique, où chaque personnage, tout en dissimulant ses fautes, tisse des alliances et s'emploie, avec une obstination variable, à démasquer l'incendiaire : soit un migrant africain, coupable idéal par excellence, soit un rejeton d'une famille aisée, pourvu d'un mobile convaincant mais dépourvu d'alibi, soit encore un marginal, égaré dans les vapeurs de son addiction.

De cet incendie, l'évêque et sa maîtresse émergent profondément bouleversés. Radicalement séparés et ayant perdu leur foi, ils s'efforcent, avec plus ou moins de succès, d'allumer des feux de diversion pour sauvegarder ce qui reste intact en eux. Les autres protagonistes, quant à eux, s'ingénient à tirer profit de la situation, une démarche nettement plus pragmatique et donc plus susceptible de réussir.

Le roman, en alternant les perspectives sur l'incendie et ses répercussions, tisse une trame narrative centrée sur le motif du feu : feu du désir, de la passion amoureuse, de la controverse, ou de l'enfer – un feu qui, selon les circonstances, détruit ou régénère. Il offre avant tout une chronique savoureuse de la mesquinerie quotidienne et un hommage subtil à l'ambiguïté de la vérité.

01/2024

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Théâtre

Trilogie sahélienne

Le cycle Trilogie sahélienne, écrit entre 2009 et 2014, s'ouvre, avec la pièce Dans ce pays-là, sur un Président africain séduit par l'idée de se maintenir au pouvoir - sujet ô combien d'actualité ! Loin des clichés ou jugements faciles, cette tragédie, "à répéter ici ou ailleurs", comme le souligne son sous-titre, interroge en profondeur les mécanismes du pouvoir en Afrique, en dessinant des personnages complexes et attachants. Dans ce pays-là devait être mis en scène par le regretté Alfred Dogbé ; lue lors du Festival Emergences à Niamey en 2012, la pièce a été montée par Oumarou Aboubacari Bétodji en 2013/2014 et présentée, avec succès, par la Compagnie nigérienne Arène Théâtre notamment au CCFN de Niamey et de Zinder ainsi que dans les Alliances françaises d'Agadez et de Maradi (Niger). Le deuxième volet de la trilogie, Châteaux de sable, raconte la difficile conquête coloniale d'un royaume sahélien qui tente de résister à l'invasion, et imagine les relations complexes que cette "rencontre" douloureuse, violente, peut faire naître entre les personnages que tout oppose - hormis leur humanité. Deux gouttes d'eau ne valent pas une larme, pièce que son sous-titre qualifie de "farce triste" et qui clôt la trilogie, propose une véritable fresque de personnages qui, du nomade à la Première Dame, en passant par des soldats, diplomates, chercheurs d'or ou encore des hôtesses, évoluent dans un contexte de "fin de règne" d'un Chef d'Etat que l'on ne verra jamais. La Trilogie sahélienne donne une place importante aux particularismes du français parlé aujourd'hui au Sahel, aux adages, aux décors ; mais au-delà de l'enracinement local, ce sont bien des questions universelles - le pouvoir, l'amour, les relations entre les générations... - qui sont au coeur de ces trois pièces.

01/2015

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Histoire de France

Colonisation. Carnets romanesques

Colonisation, Carnets Romanesques n'est pas un manuel scolaire ni une synthèse historique de l'ancien Empire français. De nos vagues souvenirs de livres d'écolier, souvent pudiques sur ce sujet récent, qui se rappelle encore de Kouang Tchéou, du Sandjak d'Alexandrette, de la reine Ranavalona III ou bien du roi Behanzin ? Des rives du Mékong aux côtes de l'Afrique équatoriale, en passant par un Maghreb disparu, Jean de la Guérivière nous raconte, d'une plume alerte et amusante, les traversées sur les paquebots des lignes coloniales, nous promène dans les palais des gouverneurs des colonies, dans les grands hôtels mythiques d'Outre-mer. Comme un documentaire thématique, la vie des colons y est rendue sans complaisance ni nostalgie au fil des chapitres. Ayant côtoyé les grands et les moins grands de ce monde disparu, l'auteur croque pour nous quelques portraits de personnages marquants et des colons d'Afrique et d'Indochine. Les passages en Afrique et en Asie de Loti, Gide, Céline, Malraux ou Simenon nous replongent dans l'atmosphère littéraire et artistique des années 1930 à 1950 ; le mélange entre Art nouveau et exotisme africain ou indochinois illustrant timbres-poste et billets de banque d'inspiration coloniale nous étonne ; tandis que les gaietés de la médecine tropicale et quelques faits des troupes coloniales sont rappelés. Ces Carnets romanesques nous font partager la réalité des spahis, des administrateurs coloniaux, des mauresques, des moussos et des congayes à travers des facettes inédites, insolites, ou pas encore dévoilées de l'histoire de l'Empire colonial français. Si la colonisation est, souvent aujourd'hui, synonyme de blessures toujours sensibles, Colonisation, Carnets Romanesques est avant tout un voyage divertissant et instructif, sans ambiguïté sur le point de vue adopté, riche en anecdotes puisées dans les coulisses de l'histoire récente des colonies françaises.

04/2014

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BD tout public

L'Afrique en partage

Parallèlement aux ouvrages accompagnant ses expositions, le musée Dapper a publié, pendant plus de dix ans, des romans adultes et jeunesse ainsi que des livres illustrés pour enfants. Avec L'Afrique en partage, un album collectif de bande dessinée édité sous la direction de Christophe Cassiau-Haurie, l'un des meilleurs spécialistes en ce domaine, Dapper renoue avec la fiction tout public. L'édition de ce livre est liée à l'exposition Formes et Paroles comprenant deux sections, bande dessinée et arts plastiques. Cette manifestation, qui a lieu à Gorée (Sénégal) du 21 novembre 2014 au 29 mars 2015, est organisée dans le cadre du XVe sommet de la Francophonie. Dapper a également la volonté, à l'heure où le neuvième art africain va fêter son centenaire, de contribuer à mieux faire connaître quelques-uns de ses meilleurs représentants. En coéditant L'Afrique en partage avec l'Atelier Fons, les éditions Dapper souhaitent rendre ce livre accessible au Sénégal et en Afrique de l'Ouest. Comprenant une étude de Christophe Cassiau-Haurie riche d'informations sur l'histoire de la BD africaine, L'Afrique en partage reflète les orientations communes aux cinq talentueux auteurs regroupés dans cet ouvrage. Chacun a bâti une intrigue originale avec un style et des dessins qui lui sont propres. Mais tous les bédéistes ont, d'une façon ou d'une autre, mis en scène leur société avec ses problèmes et ses questionnements. Les artistes de L'Afrique en partage ont du souffle, du savoir-faire. Ils alternent l'ironie, l'émotion, la critique pour témoigner, donner à réfléchir. L'intérêt que suscitent ces drôles d'histoires est une preuve de réussite car le lecteur est séduit, touché.

11/2014

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Histoire internationale

L'assemblée constituante. Dans le mouvement nationaliste algérien

L'Assemblée Constituante est le mot d'ordre central du nationalisme algérien. Dès 1927, l'Étoile Nord-Africane, portée par le prolétariat algérien émigré en France adoptait un programme qui préconisait l'élection au suffrage universel par tous les habitants de l'Algérie (Musulmans, Européens et Juifs) d'une Assemblée constituante pour fonder une nation algérienne démocratique. En prenant appui sur les couches exploitées et opprimées du peuple algérien, la Constituante aurait chargé son gouvernement de réaliser tout le programme démocratique, à savoir l'abrogation du régime colonial, la laïcité de l'État, la réforme agraire, l'émancipation de la femme, l'indépendance des syndicats, le développement des forces productives et la satisfaction des besoins économiques, sociaux et politiques des couches populaires. Avec ce programme, l'Etoile n'a pas inscrit son combat en continuité avec les insurrections d'Abdel Kader ou de Moqrani, mais dans celui des nationalités en Europe. C'est ainsi que l'Etoile a participé à toutes les luttes de la classe ouvrière pour la défense des libertés, contre le colonialisme, l'exploitation capitaliste et le fascisme. Le PPA qui lui succède, fait plébisciter la Constituante au Congrès des AML en mars 1945 et c'est sur cette position que s'effectue la scission de MTLD entre centralistes et messalistes. Pendant la Révolution, le FLN l'emporte sur le MNA qui défendait avec la Constituante une solution démocratique au problème algérien et il édifiera un État fondé sur le parti unique avec l'islam comme religion d'État. Cinquante après, la démonstration est faite que le pouvoir en place n'a réalisé, malgré les revenus de la rente pétrolière, aucun point du programme nationaliste. La Constituante reste donc d'une actualité brûlante.

02/2012

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Religion

La Visitation Sainte-Marie au Congo-Brazzaville 1964-2010. Inculturation de la vie contemplative en Afrique

Dans l'histoire de l'évangélisation de l'Afrique Centrale, on a souvent privilégié l'action de ces missionnaires qui ont porté le message de l'Evangile dans les contrées les plus inaccessibles, véritables "aventuriers de Dieu", et qui ont fondé des Eglises bien implantées. On oublie parfois de mentionner les fondations moins voyantes basées sur la conviction que la Foi ne peut pénétrer le coeur de l'homme sans un effort d'intériorisation du message évangélique et sans l'appui de Dieu obtenu par la prière. La fondation de deux monastères de l'Ordre de la Visitation au Congo-Brazzaville - à Loango et à Loudima - tire son origine d'une telle conviction partagée par un évêque et par des responsables de Religieuses contemplatives : lui, sachant que son Eglise ne pourra trouver sa solidité sans ce fondement essentiel qu'est la prière gratuite ; et elles, aspirant de toute leur âme à faire partager cette dimension de leur vie à des jeunes filles issues de ces Eglises. Mais comment concevoir la dimension contemplative en Afrique ? Inlassablement, les fondatrices vont chercher à dégager l'essentiel de la vie monastique pour le donner - et ne donner que cela - à leurs soeurs africaines. Les constitutions de la Visitation s'appuient sur la règle de saint Augustin, écrite par un Africain pour des Africains. Et ce que le grand évêque disait à ses filles, les Visitandines le répètent aujourd'hui aux Congolaises : "Louez Dieu par des Psaumes et des cantiques... Avant tout, que Dieu soit aimé, et puis le prochain..." L'expérience montre avec quelle aisance l'âme africaine utilise les psaumes pour répondre à son besoin de louange. Tel est le message de ces deux monastères, vécu au jour le jour, raconté dans cet ouvrage sans autre prétention que de révéler aux Eglises d'Afrique quel est le fondement de leur vie dans le Christ.

08/2012