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Bonjour tristesse

Extraits

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Critique Poésie

Poésies. Une saison en enfer. Illuminations de Rimbaud illustrées par la peinture moderne

" Rimbaud ne raconte rien, il donne à voir. " C'est ce que souligne Stéphane Barsacq, éminent spécialiste du poète, dans son introduction L'un et l'autre Rimbaud. Les 121 poèmes rimbaldiens appellent l'illustration, les 184 peintures modernes présentées dans cette édition répondent à cette invitation. La langue de Rimbaud, qui s'ouvre à la modernité en destructurant le vers traditionnel, dessine la plénitude d'une vision, née de ses émotions, de son envie d'évasion, de ses sensations. Rimbaud partage ses plus grandes angoisses, ses pires tristesses et pourtant sa poésie est source de lumière et de vivacité. Son oeuvre est traversée par une quête existentielle, spirituelle et poétique qui nous incite à nous extraire de notre condition pour imaginer un monde qui serait autre. Un monde où l'on n'est pas sérieux quand on a 17 ans. Arthur Rimbaud exprime dans sa poésie ce que verront Mondrian, Dix, Kupka ou Picasso dans leurs peintures. Tous ces peintres ont recomposé le réel, non en fonction des règles, mais en fonction de ce que le réel leur dictait, dans la distorsion, l'éclatement ou la brisure qui ont accompagné une époque nouvelle. Notre ouvrage rassemble 83 peintres impressionnistes, expressionnistes, fauvistes, futuristes, surréalistes ou orphistes. Klee, Kandinsky, Klimt, Munch, Derain, Vallotton, Redon, Schiele, Franz, Soutine, pour ne citer qu'eux, traduisent la sensation pure par la couleur et la luminosité, par le mystère et le symbole, par le choc de l'abstraction.

09/2022

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Prière et spiritualité

Mon Dieu, c'est Toi !

C'est toujours un événement lorsqu'une voix consent à sortir du silence. De sa longue vie de prière, la soeur dominicaine et contemplative Pascale-Dominique nous adresse la plus simple et la plus lumineuse des leçons pour notre vie quotidienne : apprendre à voir Dieu dans le banal, l'ordinaire et l'infime. Sublime. Il est des livres qui auraient pu ne jamais paraître parce que leur auteur n'aurait pas osé penser à les écrire. Il est des livres qui sont un jour publiés seulement parce qu'ils ont été sollicités et que leur auteur, par bienveillance, a consenti à les coucher sur le papier. Il est des livres qui surgissent du silence et de la prière auxquels ils ont été comme arrachés et qui n'ont d'autre ambition, mais inégalée, de nous faire plonger à notre tour dans l'univers dont ils témoignent. On les reconnaît à leur pouvoir de transfigurer nos vies. Le livre que voici est l'une de ces bouteilles d'encre jetées au creux de la mer tempétueuse de nos fausses joies et de nos vraies tristesses qui se change en bouée de salut pour qui s'en saisit. Soeur Pascale-Dominique nous éveille à la présence ordinaire de la grâce en attestant combien il suffit de s'ouvrir à la lumière pour devenir lumière. Un livre miraculeux de simplicité et de vérité d'une amie de l'invisible qui se découvre familièrement la nôtre.

05/2021

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Cuisine

Recettes paysannes des Pyrénées Atlantiques

Pour tout gastronome, les Pyrénées Atlantiques sont une fête. Vous recherchez des spécialités ? Il n'y a que des spécialités. Garbure, Ttoro, Piperade, Jurançon, Osso Iraty, Axoa, Poule au pot, Jambon de Bayonne et que sais-je encore, la multitude proposée ouvre l'appétit et la curiosité. Plaine, vallée, océan, montagne, le profil des exploitations est tout aussi varié que l'est la géographie, la population et l'histoire mais je ne m'étendrai pas sur ces derniers que je laisse aux spécialistes. Mais laissez-moi vous dire d'abord et avant tout que j'ai rencontré un amour de pays, un amour de gens, des "vrais gens" comme ils disent dans le poste. De ceux qui aiment, qui savent le dire et qui vous donnent l'envie. L'envie de se mettre à table bien sûr mais aussi de parcourir ces campagnes depuis les plages océaniques aux blancheurs pyrénéennes dans une symphonie de goûts, de couleurs et de parfums. Alors, de marchés en ferme-auberge, de tables d'hôtes en goûters à la ferme vous découvrirez la Pyrénées Atlantiques 64_liv cuis Pays Basque 2004 17/05/18 12 : 14 Page5 richesse de ces terroirs, la variétés des productions et aurez même le loisir, si vous le demandez comme je l'ai fait, de vous entendre délivrer conseils et recettes pour vos préparations. Ils, elles, en ont tant à raconter qu'ils suffit souvent de dire bonjour pour qu'arrive à vos oreilles le récit de toute une vie dans laquelle nature, patience, tradition et savoir-faire sont les maîtres-mots. Bien loin des "en boîte, en carton, en vitesse, allégés, lyophilisés, surgelés, en paquet de deux le troisième gratuit, des en-cas, des si vous trouvez moins cher ailleurs, on vous rembourse la différence !". Voilà maintenant la fermière qui me raconte comment, tout en brassant la caillée, questionne des enfants venus assister à la fabrication du fromage. Demandant d'où provient le lait, trois sur dix répondront en nommant une grande surface. Alors voilà, je n'ai que ce livre à vous proposer, j'espère qu'il éveillera en vous l'envie de réaliser des tables conviviales en famille ou entre amis, mais surtout, je vous en prie, dites autour de vous que ce sont les brebis, les chèvres et les vaches qui font le lait et non monsieur le grand distributeur. Marc Béziat

07/2018

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 24 : L'appel du Sud

Encore sous le coup de son accident de moto et de sa condamnation à quinze jours de prison avec sursis, Louis pense que le moment est venu : Nadine et lui doivent quitter Saint-Valat, son temps de chien, ses mornes horizons et ses pipelettes. Il s'est décidé à aller prospecter la Côte d'Azur, et plus particulièrement la région de Grasse, moins chère que le bord de mer. Mais il faut ménager Hélène et Germaine, leurs mères respectives, et leur laisser croire qu'ils partent pour quelques jours de repos (fin du tome 23). Au chef-lieu, départ au petit matin, le car, puis le train. Cannes, et enfin l'autobus pour Grasse. S'enquérir d'abord d'une chambre : un petit hôtel près de la Place aux Aires fera l'affaire, puis d'une agence immobilière : ce sera Courrin, boulevard du Jeu de Ballon. Une première maison, lépreuse, dans la direction de Nice, la seule dans leurs moyens. Le spécialiste conseille le Var, plus accessible que les Alpes-Maritimes. Une vingtaine de kilomètres vers Draguignan, une bifurcation à droite, et une route qui escalade un versant abrupt, débouchant sur une vaste place ombragée de platanes : Saint-Martin. Au-delà, après un tournant, un autre village apparaît, enroulé autour de son château-fort : Esclarmont. On s'arrête. La maison, un peu plus haut, est visible de la route et semble engageante. L'agent, soucieux de prévenir le propriétaire, laisse ses clients et prend le raidillon. Mais il redescend presque aussitôt : un mot sur la porte indique qu'il sera absent pour la journée. Retourner à Grasse et revenir après déjeuner avec la clé ? Oui, mais eux vont rester sur place ; seuls, ils pourront explorer à leur aise. A leur tour d'emprunter le sentier. Un petit jardin non clôturé, une vue imprenable sur l'Estérel... ils rêvent déjà. Ils font le tour de la bâtisse, et là, patatras ! une autre vue imprenable, sur le cimetière. Ils n'ont plus qu'à rentrer par l'autobus, et en attendant, se trouver un restaurant pour déjeuner en amoureux. Sur la route, ils rattrapent un grand paysan à casquette, chaussé de sabots : "Bonjour, monsieur, vous ne connaîtriez pas quelque chose à vendre, par ici ? - Une maison, non. Mais si c'était pour un terrain. . ".

03/2021

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Littérature française

Le raviveur de souvenirs

Léonard Burton, ancien entrepreneur ayant mis la clé sous la porte se retrouve dans une situation embarrassante : alors qu'il pensait sournoisement se reconvertir en raviveur de souvenirs pour arnaquer les habitants du quartier, il croise le chemin de Marcus, jeune homme bien décidé à trouver du travail rapidement et prêt à tout pour en venir à ses fins. Ensemble, ils deviennent involontairement détectives privés lorsque le nouvel apprenti voit une annonce dans le journal : Isabella Navajias recherche son ex-conjoint et promet de payer gracieusement celui ou celle qui lui viendrait en aide. L'offre s'avère alléchante pour le commis en pâtisserie qui voit là un moyen de maintenir sa place. Qui pouvait savoir que le compagnon en question était le fameux Léonard Burton, presque disparu de la surface de la terre ? Combien de chance y avait-il pour que leur destin se croise de cette façon ? Qui est réellement la belle Taline, employée aux pompes funèbres, qui fait tourner le coeur de Marcus ? Toutes ces questions, sans réponses, ne dissimulent-elles pas de lourds secrets difficiles à avouer ? - Bonjour ! - Voici mon patron ! Je vous présente Isabella Navajias, notre future cliente. A l'entente du nom, Burton s'étouffa. Il fut pris d'une quinte de tout si forte qu'il lui était presque devenu impossible de respirer. La jeune femme posa le journal sur la table. (...) - Enchantée ! Je suis Isabella. Et vous ? Léonard paniqua. Impossible pour lui de lui donner sa véritable identité ! Il regarda autour de lui, face à la rue, et s'improvisa un surnom quelque peu ridicule. - Lampa ! Monsieur Lampa... Daire ! (...) Marcus regarda Burton avec un sourire niait. Elle lui faisait de l'effet cette jolie dame ! - Bien, maintenant que les présentations sont faites, je vais vous présenter plus amplement le dossier. Très professionnellement, Marcus sortit une pochette de son sac de cuir. - Donc si je reprends la requête de ma cliente, celle-ci recherche son ancien compagnon, (...), quel est le prénom de cet horrible individu ? - Léonard Burton ! Marcus toussota. Il venait de comprendre pourquoi son patron était si gêné et pourquoi il ne devait plus l'appeler par son nom officiel, tout s'expliquait ! Il se rendit compte de la gourde qu'il venait de faire. De peur de perdre son emploi, il joua le jeu. - Je prends note...

09/2017

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Philosophie

Le temps de la consolation

Pourquoi est-il devenu si difficile de consoler ? Longtemps considérée comme une prérogative de la philosophie, la consolation semble désormais réservée à la psychologie ou à la religion. Car contrairement aux Anciens, nous ne croyons plus que la raison possède k pouvoir de réconforter. L'abstraction des savoirs modernes a plutôt quelque chose de désespérant, comme si la vérité elle-même était devenue affligeante. Pour les tristesses ordinaires, on s'adresse donc à un thérapeute ; pour les deuils d'exception, on convoque un dieu. Le besoin de consolation est pourtant à la source de pratiques innombrables : chants, rituels, commémorations... Acte social, la consolation est une manière d'être ensemble malgré la séparation. On console une douleur que l'on ne partage pas, mais sur laquelle on cherche à agir. Il s'agit de convaincre l'autre qu'il est possible de vivre au-delà du point où cela semble impossible. En cela, la consolation intéresse la philosophie au plus haut point. Elle entretient un rapport avec les pertes qui constituent notre temps : la disparition des anciens modèles communautaires suscite des désirs réactionnaires de restauration ou des abandons mélancoliques au ressentiment. Refusant cette alternative, ce livre plaide en faveur d'une politique de la consolation qui permette d'affronter collectivement ce qui nous manque et que l'on a tant de mal à nommer. En pensant la consolation, on fait droit au pouvoir subversif du chagrin que ni les injonctions au deuil ni les impératifs de résilience ne parviennent à étouffer.

10/2015

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Poésie

Grains de sable - De là-bas et d’ici

Ces grains de sable ponctuent en vers ou en prose de façon attrayante et variée le long chemin d'une vie bien remplie. Il s'agit tout d'abord des grains de sable des plages algéroises et des heures adolescences, ensoleillées et heureuses. Puis s'ouvre une parenthèse sous les drapeaux avec "l'Armée de l'Air comme office de tourisme" au cours du second conflit mondial. C'est, après quelques mois d'instruction en Algérie et au Maroc, une année riche de découvertes comme élève pilote aux USA Ces mois d'instruction ont pour conclusion l'affectation à l'escadrille "Jeanne d'Arc" en tant que pilote de chasse sur le front des Alpes. La paix revenue voici le temps des chansonniers, dans une Algérie qui veut croire à la joie de vivre. L'Histoire étant ce qu'elle est, les épreuves traversées, voici la longue phase de reconstruction familiale et professionnelle. Ce sont, avec le temps qui passe, les tristesses des disparitions d'êtres chers mais aussi les joies des naissances nombreuses, petits-enfants et arrière petits-enfants. Ainsi s'atténuera la nostalgie du pays perdu. Enfin, beaucoup plus tard, d'hier à aujourd'hui, voici les félicités du crépuscule. Ces textes pleins de charme et de joie de vivre, témoins d'un parcours personnel mais également de la "grande Histoire" , sont teintés d'une mélancolie discrète que l'auteur avoue dans ces derniers vers : "Grains de sable trouvés. Le long du grand chemin. Comme des grains de blé Qui ne germeront plus Que de plages Perdues Mais jamais oubliées"

06/2018

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Religion

Hilaire de Poitiers et l'humanité souffrante du Christ

Pendant son exil en Orient (356-360), l'évêque de Poitiers, Hilaire, commença d'argumenter sa distinction entre douleur et souffrance dans son ouvrage sur La Trinité. Hilaire fut porté par une conviction théologique : pour ne laisser aucune brèche ouverte aux hérétiques qui contestaient la divinité du Christ, il fallait concilier son humanité souffrante, donc son humanité totalement assumée avec la plénitude de sa nature divine. En déplaçant les tourments subis par le Christ, de la douleur dont les Evangiles n'ont rien dit mais dont les hommes ont tant parlé, à la Souffrance de la Passion et aux servitudes humaines du Christ (faim, soif, fatigue, pleurs) rapportées par les évangiles, Hilaire permet aujourd'hui de lier sa christologie de la Passion aux données les plus modernes sur la douleur et la souffrance. La douleur sensorielle n'est qu'une des portes d'entrée de la souffrance dont l'intolérable tient à la rétraction de l'agir vers le pâtir, de la liberté vers l'aliénation, de la vie vers la mort. La souffrance du Christ est celle induite par les sévices physiques qu'il endura comme la tristesse qu'il éprouva dans la nuit de Gethsémani. Paradoxalement sans doute, par la profondeur de sa réflexion, Hilaire, qui a voulu "oser, chercher, parler", a pris ses distances avec toutes les interprétations physiopathologiques de la Passion du Christ et leurs dérives doloristes. L'ouvrage parcourt la réception historique et théologique de la pensée d'Hilaire de siècle en siècle. Elle a affronté l'incompréhension voire l'accusation plus ou moins voilée de docétisme. Mais, malgré sa pensée complexe, le confesseur de la foi a aussi suscité respect et admiration. A ce titre la christologie de celui qui fut considéré depuis l'Antiquité puis reconnu en 1851 comme docteur de l'Eglise peut être aussi une source de méditation pour l'accompagnement spirituel et pastoral des souffrances humaines jusqu'aux moments ultimes de la vie.

06/2020

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Critique littéraire

Correspondance 1946-1954

D'origine arménienne, créateur de la Turkish Oil Company et grand homme d'affaires, Calouste Gulbenkian rencontra Alexis Leger, alors directeur de cabinet d'Aristide Briand (1925). Gulbenkian avait une des fortunes les plus colossales de son temps et une collection de peinture reconnue mondialement. En France, il se partageait entre un hôtel particulier avenue d'Iéna surmonté d'une terrasse avec volière d'oiseaux et un parc au-dessus de Deauville, Les Enclos, où il projetait de construire une maison. La correspondance entre l'homme d'affaires et le poète diplomate, archivée à la Fondation Calouste Gulbenkian de Lisbonne, commence après l'exil aux États-Unis de celui-ci et se termine un an avant la mort de Gulbenkian (1946-1954). Elle est composée de 52 lettres d'Alexis Leger (surnommé Douglas), longues et denses, et de 37 lettres de Calouste Gulbenkian (surnommé aussi Douglas.). Devinant les difficultés morales et financières d'Alexis Leger, le milliardaire et philanthrope lui proposa une allocation régulière, en échange de quoi il obtiendrait de la part de l'ancien diplomate des informations régulières sur la situation politique internationale vue des États-Unis. La conversation entre les deux hommes entrelace deux thèmes principaux : les préoccupations liées, en pleine guerre froide, aux menaces d'une éventuelle troisième guerre mondiale ; les projets d'aménagement du parc des Enclos. On découvre donc deux visages nouveaux de Saint-John Perse : un diplomate aux visions planétaires, marqué par son expérience personnelle du désastre de l'entrée en guerre et informé aux sources américaines ; un paysagiste, connaisseur en terre et climat normands et expert en botanique. Le ton amical de la conversation permet des évocations plus intimes, en particulier chez ces deux hypocondriaques, les préoccupations de santé, le deuil et la tristesse de l'éloignement. La publication de cette passionnante correspondance, totalement inédite, a été possible grâce à l'autorisation et à la générosité de la Fondation Calouste Gulbenkian.

02/2013

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Poésie

Une seule pensée Liberté. Anthologie des poèmes de prisonniers de guerre de la guerre 14-18

Cette anthologie recueille une pléiade de poèmes écrits entre 1914 et 1918 dans les camps de prisonniers de guerre ; souvent ce sont des poètes de l'instant faisant acte de rythmeurs, ou plus encore essayant de recopier l'idéal du poème, appris par cœur en classe, par l'instituteur. Ils viennent aux poèmes soit pour chasser l'ennui, soit pour marquer leur tristesse, soit pour masquer leur mélancolie, ou appeler leur maman, ou plus encore ils fuient vers un lieu plus supportable pour affronter leur quotidien. Ils se fabriquent un monde imaginairement beau sans douleur et sans violence, peint de souvenirs d'enfance et de leur terre aimante. L'auteur de cette anthologie considère que ce travail est une entre parenthèses du constat sur la modernité fait par le philosophe poète qui affirme et parle de l'âge du poète. Pour lui et au travers de ces poèmes de prisonniers de guerre, on ne peut que parler et confirmer que naît ainsi sous nos yeux: l'âge du poème. Ces textes font office et acte de témoins. Malheureusement, nous savons si peu sur cette période et particulièrement le vécu de ces anciens poilus revenant de la tranchée et subissant avec culpabilité d'être d'une part vivants et d'autre part loin du champ d'honneur. L'auteur cherche ici à lever le voile sur la partie la plus cachée, la plus intime, la plus blessée, la plus exactement vraie de ces prisonniers, entre la douleur ou le ludique, la honte ou l'évasion, la peur et le courage, la fraternité et l'amour qu'il a rencontrés dans la manne de ces poèmes. Il vous convie au commencement du verbe et vous demande comme le fit Hölderlin dans Fête de la paix: " Veuillez, je vous prie, ne lire ces feuilles (ces poèmes) qu'avec bonté. Je suis sûr qu'ainsi elles ne seront pas incompréhensibles, et encore moins choquantes... "

06/2004

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Littérature française

Dans le spleen et la mémoire

Dès que nous sortons du ventre de notre mère, avec toute notre fragilité, nous sautons dans le vide en cherchant le chemin, tout du moins celui qui peut être n'importe où dans un désir de Brésil ou bien dans un bar de Belleville. Avec toute sa sensibilité, Fabien Sanchez le cherche ce chemin en regardant dans le rétroviseur de l'enfance, assis sur une plage du Sud face aux vagues, qui, quand elles se font de plus en plus ardentes, rappellent la violente beauté de la vie qui nous déshérite de l'enfance ; sans futur, crucifié sur l'autel de la maturité, et les souvenirs s'effacent... "Qu'est devenu le samouraï perdu"... de l'enfance. L'auteur se perd du côté de Pigalle, dans des "cafés invisibles" dans l'attente de trouver, sous la pluie, ce fameux chemin qui n'est pas dans une vie citadine qui fait disparaître les grands espaces et la garrigue, invoqués ici ou là, une ville qui apporte cette tristesse au poète dans les heures ternes et creuses. Heures graves et désespérées. Mots noircis par une inquiétude face à la destinée, qui fait se dissiper l'ardeur de la jeunesse. Parfois, au coeur de la nuit, le Rock'n'Roll tente de barrer la route à ce spleen, et là l'auteur retrouve la fraîcheur de cette adolescence portée, pour un instant, par Lou Reed ou Johnny Thunders. Ceci avant de reprendre un dernier bus en solitaire, comme une ombre, avec ses incertitudes, pour rejoindre la nostalgie de ce qui n'est et ne sera plus, en allant vers demain, cette friche du passé. C'est sur l'un de ces chemins de l'appréhension que j'ai rencontré Fabien Sanchez, qui malgré ses doutes et ses tourments sur sa propre existence, s'est toujours fait passeur de mots... Cela m'a conduit sur une certaine route la nuit qui me permet, aujourd'hui, d'ouvrir celle-ci pour ses propres mots.

10/2016

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Littérature française

La mer solitaire

A l'aube de ses seize ans, Hasil doit encore trouver le métier qui l'occupera toute sa vie durant. Deux choix s'offrent à lui : marin ou tavernier, mais il n'a de passion pour aucun d'entre eux. La seule chose dont il est certain, c'est de l'amour qu'il porte pour Fidjie. Elle l'aime aussi. En revanche, le père de la jeune Fidjie n'a de cesse que de rejeter Hasil. Il semblerait que le garçon ne soit pas au fait de tous les secrets qui hantent sa famille. Pourtant, Hasil croit encore que tout est possible, que le déshonneur qui le sépare de Fidjie peut être lavé. Il fera tout pour être avec elle, quitte à fuir à ses côtés. "elle s'est réfugiée là où les vagues viennent mourir. C'est à cet endroit même que je l'ai trouvée, la femme de ma vie. Quoique sa tristesse me bouleversât, j'eus découvert bien ancré au fond de moi, et je ne saurais en expliquer la cause, un certain goût fort agréable pour son chagrin. Sa peine m'avait charmé. C'était comme si son malheur s'était offert à ma conscience sous la forme d'une bien belle tragédie ; si belle qu'elle en perdait de sa noirceur. Elle, noyée dans ses pleurs, semblait imperturbée et détruite à la fois. On aurait dit les ruines d'un palais royal". Ce roman est un inédit de Zola qui se passe dans une ville portuaire. On y fait la rencontre d'un enfant en passe de devenir adulte, bouleversé par des choix, et qui fera tout pour arriver à ses fins. Ce manuscrit inachevé, retrouvé en 2021 et daté de 1870, témoigne des prémices de l'oeuvre des Rougon-Macquart qui le rendra mondialement célèbre. Peut-être l'une des oeuvres les plus importantes de la littérature française.

08/2022

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Romance historique

L'empire d'une passion

Ce roman relate l'histoire d'un amour né dans une atmosphère de guerre, entre un jeune arabe et une jeune française. A travers la première partie de cet ouvrage, l'auteur relate des évènements et les faits historiques d'une guerre avec toutes ses atrocités et ses conséquences désastreuses pour les deux parties en conflit. Les péripéties de cet amour vécu par Aïssa et Ivette dans une conjoncture de guerre, furent un défi aux préjugés établis dans cette société clanique et sectaire. D'un côté, la colonisation française, qui prônait une politique discriminatoire, réprimait toute révolte de la population algérienne avec violence pour garder le statu quo. De l'autre côté, une population algérienne, reléguée au second plan et qui n'avait comme autres alternative que de prendre les armes, pour recouvrir son indépendance. Aïssa et Ivette, l'amour dans les coeurs, traversèrent ce périple parcours très pénible en payant cher de leurs corps et de leurs âmes. Ils sortirent indemnes de cette guerre, grâce à la force de leur amour qui a triomphé sur la haine. L'indépendance chèrement acquise, Aïssa comme tous ses concitoyens, découvrit la réalité amère qui n'honorait pas les sacrifices consentis par ce valeureux peuple. Il s'engagea dans un autre combat pour préserver les acquis et pour conserver les valeurs et la solidarité qui avaient fait du peuple algérien un symbole de la lutte contre le colonialisme. Les dirigeants qui se succédèrent, faillirent à leur mission qui était la construction d'une nation et s'engagèrent dans la lutte pour le pouvoir. Ils négligèrent la vraie mission qui est de servir le pays. Le pouvoir pris par la force et sans aucune légitimité mena le pays vers la décadence. Aïssa, la tristesse dans le coeur, en paya les frais et continua la lutte pour la réalisation des idéaux du peuple algérien. L'amour qui unissait Aïssa et Ivette était plus fort que tous les malheurs qui les ont frappés. La séparation conjoncturelle, dans le temps et dans l'espace, n'avait point altéré leur relation.

02/2021

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Développement personnel

Quatre frères, un ami, et la recherche du sens de la vie

Les quatre frères Servan-Schreiber ont toujours été unis et solidaires à travers les joies de l'enfance, les plaisirs de l'adolescence et les ambitions de la jeunesse. Ils restent unis alors que leur frère ainé, David Servan-Schreiber, auteur du best-seller mondial Anticancer, fait face à son plus grand défi. Ils vont l'accompagner dans l'épreuve ultime où toutes les forces sont mobilisées, autant celles de David que des médecins et de tous ceux qui l'aiment. Tant d'énergie, de courage, d'amour mais aussi d'humour laissent croire que la fin n'est pas inéluctable. Pourtant, après une lutte acharnée de près de vingt ans contre le cancer, David s'éteint, apaisé d'avoir pu donner du sens à son combat. Franklin, le troisième frère, se retrouve perdu dans l'incompréhension de cette disparition trop soudaine bien qu'annoncée. En plein questionnement sur le sens de son existence, il rencontre Yves, un vieil ami de David. Cet homme d'une grande sagesse, ancré dans les réalités de la vie, l'aide à transformer sa tristesse en épanouissement. Unis par une profonde amitié, ils partent ensemble à la découverte de leurs intuitions sur le sens de la vie. Ils s'interrogent, entre autres, sur la nature de l'amour, la place de la spiritualité et de la matérialité, l'idée de créer sa réalité. Ce livre vivant, émouvant et sincère, Franklin Servan-Schreiber l'a puisé dans son propre parcours et dans l'expérience du dépassement de la souffrance de son frère aîné. Dans ce récit éclairé par le partage d'expérience d'un vieil ami, et illustré par les études scientifiques récentes autant que de récits de sagesse du fond des âges, il accède à une autre appréciation de la vie, à une autre dimension de la conscience. « Écrire m'a aidé à percevoir le temps infini de l'âme dans lequel doit s'exprimer l'urgent de l'humain. »

09/2016

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Littérature française

Rue Darwin

Après la mort de sa mère, Yazid, le narrateur, décide de retourner rue Darwin dans le quartier Belcourt à Alger, où il a vécu son adolescence. « Le temps de déterrer les morts et de les regarder en face » est venu. Son passé est dominé par la figure de Lalla Sadia, dite Djéda, sa toute-puissante grand-mère adoptive, qui a fait fortune installée dans son fief villageois, fortune dont le point de départ fut le florissant bordel jouxtant la maison familiale. Né en 1949, Yazid a été aussitôt enlevé à sa mère prostituée, elle-même expédiée à Alger. Il passe une enfance radieuse au village, dans ce phalanstère grouillant d’enfants. Mais quand il atteint ses huit ans, sa mère parvient à l’arracher à l’emprise de la grand-mère maquerelle. C’est ainsi qu’il débarque rue Darwin, dans une famille inconnue. Il fait la connaissance de sa petite soeur Souad. D’autres frères et soeurs vont arriver par la suite, qui connaîtront des destins très divers. La guerre d’indépendance arrive, et à Alger le jeune Yazid y participe comme tant d’autres gosses, notamment en portant des messages. C’est une période tourmentée et indéchiffrable, qui va conduire ses frères et soeurs à émigrer. Ils ne pourront plus rentrer en Algérie (les garçons parce qu’ils n’ont pas fait leur service militaire, les filles parce qu’elles ont fait leurs études aux frais de l’État algérien). Le roman raconte la diaspora familiale, mais aussi l’histoire bouleversante de Daoud, un enfant de la grande maison, le préféré de Djéda, dont Yazid retrouve un jour la trace à Paris. Encore une fois, Sansal nous emporte dans un récit truculent et rageur expliquant la difficulté d’avoir deux mères : c’est le cas de Yazid, mais aussi celui de tous les Algériens… Il décrit la corruption, le « grouillement de la misère », l’absence de perspectives, la tristesse générale, l’ennui… Rue Darwin est le récit d’une inguérissable douleur identitaire, génératrice d’un chaos politique et social.

08/2011

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Le Chant du possible. Ecrire le jazz

Le Chant du possible regroupe huit textes sur le jazz à travers lesquels Jacques Réda continue d'explorer, en le précisant, le rapport qu'il entretient au jazz depuis sa jeunesse : elle en fut éclairée. Le jazz est immédiateté. Si bien que concevoir l'intensité de sa déflagration dans sa spontanéité, dansante la plupart du temps, c'est accéder à la révélation du Temps à un moment donné. Et ce n'est pas rien quand on se sait mortel. Si le jazz est l'aventure d'une "aptitude rythmique, associée à des dons d'expression harmonico-mélodiques et d'expressivité sonore" , bref, l'aventure d'une personnalité qu'elle soit individuelle ou collective, il ne se conçoit pas sans le Swing. Ce swing est la "qualité particulière qui se dégage et ne peut se dégager que d'un rythme à deux ou quatre temps où l'accent se porte sur le temps faible" , dont le jazz est inséparable. Il ne l'est pas non plus du Blues dont souvent il découle, empreint alors de tristesse ou de joie, c'est selon, mais jamais "sans sa charge affective et ontologique d'humanité" . C'est dire qu'on s'y retrouve quand on s'est ou qu'on se sait perdu. Dans Le Chant du possible, Jacques Réda écrit : "Je me suis constitué, après plus de trois quarts de siècle, un petit trésor de méconnus et d'oubliés où je puise et que j'augmente avec le même intact ravissement". A côté des grands noms du jazz, c'est ce petit trésor que nous proposons à nos lecteurs de découvrir avec le même ravissement. Les huit textes portent les titres suivants : 1. Au moment donné, 2. Le Chant du possible, 3. Jabbo Smith, 4. Ecrire le jazz, 5. Lester Young ou L'Ironie du saut, 6. Round about Monk, 7. Une actualité permanente, 8. Now's The Time ou Le Temps selon Charlie Parker.

11/2021

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Littérature française

Et la mer se fâcha

Dans le café de Ménekché, village de pêcheurs proche d'Istanbul, le jeune Zeynel tue à bout portant Ihsan le maquereau. Sélime lui crache alors au visage, mais il ne le dénoncera pas à la police. Désormais les destins de ces deux hommes, si différents, seront indissolublement liés, dans une lente progression qui les conduira inéluctablement l'un vers l'autre, jusqu'à la fin tragique. Cependant Zeynel, qui a peur de Sélime, fuit à Istanbul où se déroule une chasse à l'homme, à mesure que grandit sa légende, alimentée par les journaux, par les rumeurs les plus invraisemblables et par les photos de faux assassins, tandis que Sélime, le Pêcheur au cour pur, poursuit sur sa barque un rêve d'amour qu'accompagne la tristesse d'avoir vu massacrer ses amis les dauphins dont on dépèce les corps sur la plage pour les brûler et recueillir leur huile. Ce roman qui met en scène de nombreux personnages, tels Moustafa le Borgne, Hassan le Boiteux, la belle Zuhré assassinée par son mari, le petit Doursoune Kémal qui adore Zeynel, Husséyine l'indicateur et Véziroglou le gangster milliardaire, souvent agités par des sentiments contradictoires, à la fois généreux et cupides, lâches et téméraires, tendres et cruels, se déroule dans un décor d'une beauté saisissante, où les jeux de lumière, sur la mer et dans les îles, s'opposent à l'agitation et aux bruits du port, des marchés, des embouteillages d'Istanbul, ville «corrompue, divisée en mille factions, puante, menteuse, mauvaise, qui a perdu son âme...». Une beauté qui rachète toutes les horreurs et tous les crimes, il suffit, pour la voir, d'ouvrir les yeux. Pour la première fois, dans ce livre, Yachar Kemal aborde, avec le thème d'Istanbul, la période agitée des années 1970, où ses héros, des gens du peuple, se trouvent entraînés avec leurs passions dans des conflits qui les dépassent et dont ils ne perçoivent pas les enjeux.

10/1985

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Littérature française

Aujourd'hui je dors

Qu'y a-t-il dans le livre d'un écrivain qui dit "Aujourd'hui je dors" ? Des rêves ? Il n'y en a pas un seul. Sans doute parce qu'il ne dort que d'un oeil. Qu'il veille, comme les bêtes. Le livre commence par se demander ce qu'il est, ce qu'il va faire de cette veille prolongée. Les choses viennent d'elles-mêmes : qu'est-ce qu'un albatros ? Un drôle d'oiseau ; à quoi sert la ponctuation ? A vivre ; qui est Frank Venaille ? Un poète. Des choses passent devant l'oeil de celui qui veille, il leur saute dessus et, leur réglant leur compte, nous les place sous un nouveau jour. C'est Voltaire par exemple qui joue au chat et à la souris avec un certain Palissot : n'est-ce pas un jeu d'aujourd'hui ? Mais si mais si. C'est Sangatte dont bien des journalistes ont parlé : la poésie s'en mêle et dit ce que c'est que Sangatte. Car voici ce qu'il y a dans le livre, presque tous les genres, de l'anecdote au roman en vers, du cut-up au couteau à pain au ciselage d'un vers de dix-sept pieds, de la liste à n'en plus finir à la notation brève ; tous les tons, ou presque, de l'humour grinçant à l'humeur noire, de l'amusement léger à une vague de tristesse ; il y a même une chanson d'amour que le lecteur pourra mettre en musique s'il veut. Ce qu'il n'y a pas, c'est une histoire. Dominique Meens ne raconte pas d'histoires, ne se raconte pas d'histoires. Il a d'ailleurs un ton quelque peu comminatoire parfois, du genre "ne me faites pas d'histoires hein !" Ce pourrait d'ailleurs être une bonne introduction, un premier exercice, pour ceux qui redouteraient de lire des livres sans histoires. Parce qu'en vrai, il y en a une, celle d'un écrivain qui ne dort que d'un oeil.

11/2003

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Poésie

Maison de personne

Les poèmes de Claire Genoux sont comme les fragments d'un grand roman disparu. Fragments d'une pièce plus ample et fracturée, qui cherchent en s'ajustant à recomposer les drames mêmes qui l'ont brisée. Ils ont le bruit sourd de l'abandon, du couple dissout, "d'une enfance qui s'en va" . Bruit sourd, bruit lourd des corps qui tombent, des coups et des étreintes, "bruit d'être deux" . Dans cette Maison de personne tout bruisse, tout chuchote, tout crie et se tait avec stupeur. Il y a chez Claire Genoux ce léger décalage de l'effroi, comme si les images, saisissantes de violence, surgissaient de façon trop brutale mais que la tristesse ne permettait pas de les exprimer autrement. Poèmes comme une corde nouée qui se resserre à mesure que l'on se débat, que l'on tourne les pages, et ce qui peut se prononcer est trop bref, trop assailli de douleur pour prendre le temps de respirer. Claire Genoux fluidifie les corps et les espaces, mêle les fentes de la chair et celle des murs, l'ouverture de la peau et celle des portes, tout se transpose, passe, s'emplit et se vide, se prend dans les mains, se traverse ou se mâche. La maison où "chacun est plié dans sa peau" abrite une violence érotisée, une folie détraquée, on y "entend des choses qu'il ne faudrait pas" , elle est traversée d'orages de souvenirs simultanés qu'elle est impuissante à contenir : les enfants enfouis dans le jardin, le père disparu, l'animalité des êtres, le brusque passage de la vie et de la mort. Près de la forêt, la maison est un "dur cercueil contre le vent" , mais il faut bien habiter quelque part, même rendu à sa solitude, il faut bien regarder la douceur douloureuse de la douleur tant que c'est encore possible, exister avec nos pertes, car si "personne n'existe pour longtemps" , "vivre continue" et rien ne nous en console, pas même écrire.

02/2024

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sociologie du genre

HERstory. Féminisme, minorité et visualité

Ce livre rassemble des récits de féministes minoritaires du début du vingt-et-unième siècle en Europe. A travers des auto-ethnographies de la sororité, l'ouvrage répond à un objectif : celui de réécrire l'histoire du point de vue des dominées - en mettant l'accent sur l'utilité des images à cette fin. Un terme issu des sciences sociales anglosaxonnes traduit ce geste que l'on reprendra à notre compte ici, en disant que l'ensemble des contributrices sont ici les instigatrices d'une HERstory iconique intersectionnelle et décoloniale. Contributions de Salwa Boujour (journaliste multimédia, assistante chargée d'exercices à l'ULB, conférencière et formatrice), Maja-Ajmia Yde Zellama (réalisatrice, directrice de casting, DJ, event-manager et travailleuse sociale), Manal Yousfi (fonfatrice de la plateforme Soeur Muz qui concerne les femmes musulmanes), Souhaïla Amri (coordinatrice de projets socio-culturels à Ras El Hanout et chargée de formations chez TYN), Fatima-Zohra Ait El Maâti (artiste, programmatrice d'art et curatrice), Samira Hmouda (curatrice et manager culturelle), Malika Hamidi (enseignante suppléante du cours Islam en Europe contemporaine du Master en Sciences Politiques à l'Université Libre de Bruxelles), Benedikte Zitouni (sociologue à l'Université Saint-Louis de Bruxelles), Nadia Fadil (Professeur au département d'anthropologie culturelle et sociale à la Katholieke Universiteit Leuven). Maryam Kolly est sociologue, enseignante-chercheuse à l'USL-B, membre du GECo à l'ULB et conférencière à l'Ecole de Recherche Graphique, après une trajectoire d'intervenante sociale jeunesse d'une dizaine d'années. Licenciée en Philosophie et Lettres et Docteure en sciences sociales et politique, elle a publié deux monographies, Diplomate au pays des jeunes (Academia, 2019) et De la religion que l'on voit à la religion que l'on ne voit pas (Presses USL-B, 2018) issues de recherches doctorales et postdoctorales sur les politiques de prévention et le travail social, les jeunesses urbaines, les masculinités et féminités marginales postcoloniales, l'épistémologie pragmatique.

05/2023

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Littérature étrangère

Le miroir des paysans

Que peut-on dire de mieux de ce livre profond et âpre que ce que Gotthelf en dit à sa parution : " Bonjour, braves gens ! Ne vous fâchez pas ! Je vous offre un présent ; acceptez-le, tel que je vous l'offre, de bonne foi. C'est un miroir, mais non pas un miroir ordinaire, dans lequel chacun croit voir un beau visage parce qu'il y voit le sien. Mon miroir vous montre les mauvais côtés et non les beaux côtés de votre vie ; il vous montre donc ce que l'on ne voit pas d'ordinaire, ce que l'on ne veut pas voir. Il ne vous montre pas cela pour se moquer de vous, mais pour que vous deveniez plus sages. On a excité votre curiosité, et dans ce que vous pouvez lire, il est question de hauts et simples personnages, de leur façon d'être et d'agir. Mais sur vous-mêmes, vous ne pouvez lire rien d'autre que des offenses isolées, des discours flatteurs ; personne jusqu'à présent ne vous a affectueusement et fidèlement tendu votre image, et encore beaucoup moins une image qui renferme les ombres troubles de votre vie. C'est fâcheux ; car, si vous ignorez ces ombres, vous ne pouvez pas non plus les effacer ni les détruire. Dès ma jeunesse, j'ai vécu parmi le peuple et je l'ai aimé, c'est aussi pourquoi son image est née, fidèle et vraie, dans mon cœur ; à présent, étant donné l'époque où nous vivons, il m'a semblé qu'il était de mon devoir de tirer cette image de mon cœur pour la placer devant vos yeux, car l'appel du temps, qui veut que nous devenions plus sages et que nous nous améliorions, vous l'avez entendu ; il pénètre dans toutes les cabanes. Cette fois-ci, je ne vous montre qu'un seul côté de l'image, parce que, si je vous montrais l'image dans sa totalité, elle vous aveuglerait ; en effet, je vous montre le mauvais côté en signe de ma sincère fidélité, et pour que vous n'oubliiez pas, à cause des beaux côtés que je saurais décrire de vos personnes, les aspects fâcheux qui sont là aussi tout de même. " Gotthelf est considéré aujourd'hui comme un des écrivains majeurs de la littérature européenne du XIXe siècle. Lützeflüh est devenu, par le pouvoir de ses livres, un lieu mythique, le miroir des paysans, le village d'Uli le valet de ferme qui deviendra maître de sa ferme. L'Age d'Homme publie l'œuvre romanesque de Gotthelf dans la nouvelle traduction de Raymond Lauener.

01/2002

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Occitan, provençal

Dictionnaire de la langue occitane. 200 phrases clés traduites du français vers 19 dialectes et variantes de l’occitan

200 phrases usuelles traduites dans 19 parlers, dialectes, patois occitans. Voici le dictionnaire qui réunit les six dialectes et diverses variantes de la langue régionale la plus parlée en France. Il existe six dialectes occitans qui sont : le provençal, le languedocien, le gascon, le limousin, l'auvergnat et le vivaro-alpin. Classées par ordre alphabétique vous trouverez dans ce livre quelque 200 phrases et questions simples de la vie quotidienne qui vous permettront d'échanger en occitan dans 33 départements du sud de la France, dans le Val d'Aran en Espagne, le Val d'Aoste en Italie et aussi à Monaco. Une façon agréable de contribuer à une meilleure connaissance de cette langue dite minoritaire et de la rendre vivante. Tous ces différents dialectes se sont transmis oralement, de génération en génération, dans les familles depuis le Moyen Age. L'intérêt de ce livre étant de faire revivre cette langue d'oc, qui appartient au patrimoine de la France, et qui contribue à la richesse de notre pays et à son rayonnement culturel. Comment dire " bonjour ", " au revoir ", " à bientôt " " merci ", " s'il vous plaît ", " excusez-moi ", " pardon ", " comment allez-vous " dans 19 dialectes et patois du pays de l'Occitanie ? Comment demander sa route, à manger, à visiter, un taxi, un bus, la gare, l'aéroport, un hôtel, une banque, un musée, le centre-ville, une adresse et tant d'autres renseignements dans le parler local ? Ce dictionnaire rassemble les phrases indispensables pour vous faire comprendre. Il vous permet d'échanger et de faire connaissance de personnes que vous n'auriez pas abordées sans ce livre. Un dictionnaire qui facilitera vos premiers pas pour dépasser la barrière de la langue, briser la glace et nouer un contact dans la langue locale, avec les gens du pays. Vous avez une question à poser, une information à demander ? Allez directement à la bonne page du dictionnaire en utilisant l'index des langues placé en tête du livre. Le classement des phrases par ordre alphabétique vous aidera à trouver rapidement les phrases qui conviennent en toutes situations, des plus agréables aux plus compliquées. Unique sur le marché, il est un dictionnaire de référence conçu pour vous apporter juste l'essentiel. Cet ouvrage s'adresse à tout citoyen français désireux de communiquer ou d'échanger dans la langue occitane. Le meilleur moyen de maintenir une langue, de la préserver, étant de la parler, de la faire connaître et de la transmettre aux jeunes générations par des moyens modernes.

11/2022

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Littérature française

Juste une étincelle d'espoir

"L'espoir est le pilier du monde". Proverbe africain Julia, quarante-cinq ans, partage sa vie entre son job de chargée de recrutement et sa fille, Léa, une lycéenne de dix-sept ans. Dans d'obscures circonstances, Léa est victime d'un accident de la route. Julia est bouleversée et désemparée. Des souvenirs douloureux qu'elle pensait avoir apprivoisés ressurgissent. Son corps lui envoie alors des signaux afin qu'elle prenne conscience qu'il est temps pour elle de panser ses plaies. Mais Julia est-elle enfin prête à tenir compte de ces alertes ?? Romain, vingt-trois ans, a quitté son Bénin natal pour suivre des études en école de commerce à Paris. Fraîchement diplômé, il peine à décrocher un emploi dans son secteur d'activité. Un événement tragique vient bousculer son équilibre déjà fragile. Romain tente de trouver de l'apaisement à travers l'écriture. La puissance des mots suffira-t-elle à lui maintenir la tête hors de l'eau dans les tempêtes de la vie ?? Deux histoires, une rencontre et Juste une étincelle d'espoir. "? Les paroles se délient, les mots s'écrivent, Julia et Romain se redonnent du courage, portés par l'espérance et l'audace. ? " Céline et Christine - Librairie Au Pain de 4 Livres Avis des lecteurs : "Ce roman est un petit bijou, cette lecture a été solaire, vibrante, poignante et tellement humaine. J'ai quitté à regret les personnages, et j'ai vraiment eu un immense plaisir à les côtoyer". Virginie C, de @Petites Histoires De Lectures "Dans ce roman, il est question de relations sociales, de l'importance qu'on prête à autrui, de vulnérabilité, d'empathie, de destins croisés. En ces temps troubles, ce roman m'a permis de me souvenir pourquoi un simple bonjour, un sourire qu'on échange avec un inconnu peuvent tout changer. Cette lecture est un baume pour le coeur. Il est rempli de tendresse, d'espoir". Amandine, de @Dina Auteure "Ce roman se dévore, j'ai été saisie dès les premiers mots. Des personnages si profonds, un rythme entraînant, de l'émotion". Virginie B, de @tout_mon_temps_livres "Juste une étincelle d'espoir, un roman qui porte bien son nom. Des personnages attachants, une histoire parfaitement ficelée, des rebondissements de vie parfois difficiles à surmonter. Malgré cela, la tendresse de la plume d'Estelle nous amène à garder espoir, toujours. Un second roman réussi avec lequel j'ai passé un très bon moment de lecture". Laurie H, @laurieheyme

03/2023

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Littérature française

Je hais mon chien

A quarante-cinq ans, Paul se reveille un beau matin convaincu de tenir l'explication aÌ la meÌdiocriteÌ de sa vie sentimentale : engourdi par la tendre routine qu'il partage avec Marie-Laure, sa chienne des PyreÌneÌes, il a trop aimeÌ celle-ci pour aimer encore autrui. DeÌs lors, c'est deÌcideÌ, Paul hait son chien. Il se met en teÌte d'instruire le proceÌs de l'animal. Mais cet hilarant reÌquisitoire tourne vite aÌ un examen de son passeÌ. Ressurgissent alors sa douloureuse histoire d'amour avec CeÌcile et le souvenir poignant de son initiation sexuelle par un couple bien pervers... Charles Nemes se livre aÌ un reÌcit baroque qui allie avec brio humour et graviteÌ. Charles Nemes, neÌ Charles Paul Zoltan Nemes de Weisz- Horstenstein aÌ Paris le 5 aouÌt 1951, est un reÌalisateur et sceÌnariste fran- çais. TreÌs lieÌ aÌ la troupe du Splendid, son oeuvre est marqueÌe par les films et seÌries comiques. "Je hais mon chien" est son premier roman, publieÌ en 2002 aux eÌditions Balland. Extrait : Il lui avait fallu neuf ans pour en arriver laÌ. Neuf ans de bons regards fideÌles, de jappements satisfaits, de "gratte-gratte sous le cou" , de "bonjour ce joli chien, comment il va ce matin ce joli chien ? " , et ce, malgreÌ les gueules de bois, les revers profession- nels, la solitude croissante. Neuf ans pour enfin deÌceler dans ces yeux marron peÌtillants les preuves du naufrage affectif dans lequel cet animal insouciant l'avait preÌcipiteÌ. Depuis la sonnerie du reÌveil, depuis que la papatte s'eÌtait poseÌe sur le bobord du lilit de son papa, depuis un instant, il savait. Il savait que cette bienveillance toujours disponible, cet attachement de principe, cette capaciteÌ de se mettre aÌ jouer aÌ la demande, de se preÌter aÌ la caresse ou de supporter des bourrades amicales, eÌtaient les preÌtextes de son avachissement, de son abandon de tout combat intime. Paul avait laisseÌ tomber. Il s'eÌtait fait aÌ l'ideÌe d'eÌtre seul, aÌ l'ideÌe de mourir chichement sans descendance dans un asile quel- conque, ou par inadvertance dans un studio miteux, oublieÌ du plus scrupuleux de ses freÌres. Paul ne vivait sa relation aux femmes que par historiettes sporadiques, eÌchecs annonceÌs et seÌductions sabor- deÌes ; il eÌtait lui-meÌme le tailleur appliqueÌ de toutes les vestes qu'il prenait. Jusqu'aÌ ce matin, il avait attendu avec une impatience ina- voueÌe le terme de sa vie, qui le libeÌrerait de cette culpabiliteÌ infligeÌe par la reÌussite sentimentale des autres. Or Paul venait seulement d'avoir quarante-cinq ans.

10/2023

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Techniques artistiques

Le doudou de mons. au crochet

C'est l'Doudou, c'est l'mama, C'est l'poupée de Saint-Georges qui va ! Bonjour à vous tous, L'écriture de ce septième livre est inattendue et fait partie de mon histoire. Originaire de la région de Mons en Belgique, mes souvenirs les plus lointains du dimanche de la Trinité sont résumés par la Ducasse du DOUDOU DE MONS. Alors quand j'ai ouvert ma société de créatrice, les personnages du Doudou sont venus rapidement sur mon crochet ! Mais qu'est-ce-que le Doudou ? C'est un folklore reconnu par l'UNESCO depuis 2005 ! Même si cette fête s'étend sur plusieurs jours et a de grandes consonnances religieuses, je vous propose dans ce livre de découvrir l'instant-clé de cette Ducasse : le Combat dit "Lumeçon" ! C'est le dimanche midi, sur l'air interminable de la chanson du Doudou, que s'affronte Saint-Georges et le Dragon. Pour cela, une arène de sable est installée sur la Grand-Place de Mons. Cette arène est entourée d'une corde où s'installe le courageux peuple pour récupérer ce qu'ils attendent tous : le crin du Dragon (fixé au bout de sa queue). Le rituel de ce combat est très chorégraphié et la queue du Dragon plonge souvent dans la foule. Le crin du Dragon est alors arraché portant Bonheur pour tous les chanceux qui ont réussis à en récupérer. Pour les moins téméraires, le crin "porte-bonheur" est souvent distribué dans la foule en liesse par les vaillants "arracheurs de crin" . Vous allez donc découvrir dans ce livre tous les acteurs de cette fête ! Dragons et personnages : en attache-tétine, en anneau-hochet, en marionnettes ou encore en poupées à habiller. Un livre très varié pour ravir les petits et aussi les grands ! Toujours en auto-édition et seule dans la production et la distribution de mes livres, vous tenez dans les mains mon septième opus. Il a vu le jour grâce au soutien incommensurable des personnes qui me suivent et qui m'ont tant réclamé ce livre ! Les campagnes de précommandes de mes livres me permettent d'assurer leur sortie sereinement. A vous qui me soutenez et à vous qui me découvrez aujourd'hui : Merci ! Et si cela vous tente de découvrir le Doudou, venez donc visiter MONS ! C'est toujours à la même date : au week-end de la Trinité. La fête s'étend sur plusieurs jours du vendredi au mardi. Un séjour très surprenant pourrait vous attendre et surtout vous porter Bonheur pour un an si vous récupérez le fameux crin du Dragon ! Bon crochet à vous ! Valérie_filuncrochet

06/2022

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Linguistique

Prose d'almanach. Gerbes de contes. récits, fabliaux, sornettes de ma Mère l'Oie, légendes, facéties, devis divers

" Avant-propos. Au cours de sa longue vie (1830-1914), Frédéric Mistral a fait éditer seulement ses grandes oeuvres : Mireille (1859) Calendal (1867), Les Iles d'or, édition originale (1876), édition refondue (1889), Nerte (1884), La Reine Jeanne (1890), Le Poème du Rhône (1897) ou Les Olivades (1912). De 1880 à 1886, il donnait, en outre, par livraisons successives, son grand dictionnaire provençal français, Le Trésor du Félibrige. Les grands poèmes de Mistral sont universellement connus. Pourtant, ce que l'on connait moins du félibre provençal, ce sont ses multiples écrits pour L'Armana Prouvençau, premier organe du groupe des jeunes poètes provençaux qui fondèrent le Félibrige, le 21 mai 1854, au castelet de Font-Ségugne, non loin d'Avignon. Roumanille et Mistral en assurèrent très vite le succès. Le tirage en monta rapidement de 500 à 10 000 exemplaires, et, à partir de l'année 1860, cette publication, faite d'abord exclusivement "pour la Provence et le Comtat" , pouvait s'adresser fièrement à "tout le peuple du Midi" . Roumanille et Mistral y partagèrent le pseudonyme de Cascarelet. La Prose d'Almanach de Mistral est une merveille de justesse et de pittoresque sobre ; elle saisit sur le vif le langage même du peuple, le magnifie, en illustre les idiotismes et les tournures propres. Le poète applique à la transcription du conte et de la "sornette" , la méthode géniale qui lui sert à revivifier la chanson populaire : après qu'il les a maniés, contes et chansons deviennent des types essentiels, expriment de façon définitive les élans et les aspirations, les tristesses et les joies de l'âme populaire provençale".

11/2022

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Témoins

Fils de saint François, les capucins. Histoire et spiritualité. Histoire et spiritualité

Connaissez-vous les Capucins ? Qui sont-ils ? Cette voie franciscaine ne se résume pas à une robe de bure, mais elle unit étroitement vie contemplative, vie de travail et vie d'apostolat. Les considérations historiques exposées dans ce présent ouvrage permettent de comprendre la naissance de ce rameau franciscain. A travers des portraits de frères qui, du XVIe au XXe siècle, ont laissé une empreinte indélébile de leur passage, la spiritualité capucine se comprend davantage. Souvent inconnues ou oubliées, ces vies de frères permettent de toucher du doigt le désir de radicalité évangélique qui a animé ces religieux à travers les siècles dans une fidélité marquée à l'esprit franciscain des origines. Quelles que soient leurs fonctions, tous ont gardé cet esprit originel : une vie simple et fraternelle en de petites communautés qui favorisent l'oraison ; un zèle apostolique qui les poussent à sortir régulièrement du cloître pour partager les joies et les espoirs, les angoisses et les tristesses de leurs contemporains, rendant ainsi ces amants de la solitude "frères du peuple" , et spécialement des pauvres et des petits. Ayant goûté à la saveur sainte de ces vies, on entrera alors plus facilement dans ce que l'ouvrage présente comme le coeur de la vocation capucine : l'oraison mentale qui est, selon les constitutions, "maîtresse de vie spirituelle pour les frères" . Le but de la vie évangélique et franciscaine, c'est de donner et non de prendre. Ouvrage collectif sous la direction de Jean-Marcel Rossini, capucin, gardien de la fraternité de Lourdes et chapelain au Sanctuaire. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, en particulier sur la figure du capucin Marie-Antoine de Lavaur.

06/2024

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Histoire de France

L'économie française au XVIIIe siècle

Profondes transformations. L'héritage d'un XVIIe siècle, aux horizons assombris par "les tristesses des campagnes" et les crises de la fin du règne de Louis XIV peut être vu comme facteur d'immobilisme prolongé. Il faut pourtant retenir la réalité d'un renouveau des économies maritimes et industrielles qui porte la croissance du XVIIIe siècle. L'histoire économique de la France de Louis XV n'offre pas l'image d'une évolution retardée par rapport à celle de l'Angleterre. Croissance commerciale et croissance industrielle vont de pair pour donner sa vitalité à l'expansion française. La prospérité du siècle souffre-t-elle d'un fort ralentissement dans "le malaise pré-révolutionnaire" ? L'observation des faits dans leur diversité régionale, paraît ne plus pouvoir privilégier la notion d'intercycle de contraction. L'activité agricole a été améliorée avec les progrès des cultures nouvelles et spécialisées, avec une productivité du travail supérieure dans les grandes exploitations, même si la productivité des sols paraît inchangée. L'élargissement des marchés donne toute sa vigueur à l'expansion des façades maritimes mais n'ignore pas les arrière-pays, grâce à l'amélioration de la circulation des produits et de l'argent. Dans un cadre traditionnel majoritaire et sous un capitalisme commercial dominateur se dégagent le dynamisme de la production drapière et l'apparition de nouveaux textiles répondant aux changements du goût. Le Pouvoir semble mettre en danger cette prospérité par sa politique de guerre exigeant des prélèvements croissants de la richesse nationale mais la guerre nourrit aussi l'économie, ouvrant de nouvelles routes commerciales, stimulant des activités industrielles. Capables de promouvoir un mercantilisme rénové, de Trudaine à Calonne, de grands commis préparent des réformes appelées à un succès ultérieur.

02/1993

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Correspondance

Je commence déjà à être las de toutes les stupidités qui seront dites à l'occasion de ce livre. Correspondance

Pendant vingt ans, Flaubert et frères Goncourt échangèrent des lettres extrêmement précieuses pour comprendre, certes, les " créatures " contradictoires, changeantes et vulnérables, mais surtout les grands artistes qu'ils furent tous trois. " Qui révélera mieux que la lettre autographe la tête et le coeur de l'individu ? [... ] Seule la lettre autographe sera le confessionnal où vous entendrez le rêve de l'imagination de la créature, ses tristesses et ses gaîtés, ses fatigues et ses retours, ses défaillances et ses orgueils, sa lamentation et son inguérissable espoir. " Par ces quelques lignes de la préface de leurs Portraits intimes du XVIIIe siècle les frères Goncourt, grands amateurs et collectionneurs d'autographes s'il en est, révèlent tout le prix qu'ils attachent aux correspondances. Et de fait, celle qu'ils échangèrent avec leur ami, maître et rival Flaubert au long d'une relation de vingt ans (1860-1880), se révèle, en écho et en opposition parfois à leur célèbre Journal, extrêmement précieuse pour comprendre, certes, les " créatures " contradictoires, changeantes et vulnérables, mais surtout les grands artistes qu'ils furent tous trois, artistes qui considéraient la littérature comme un véritable sacerdoce et se percevaient comme les derniers représentants d'un art " pur ", sacré, à l'abri du mercantilisme et de la " blague " moderne : " La pure littérature, le livre qu'un artiste fait pour se satisfaire, me semble un genre bien près de mourir. Je ne vois plus de véritables hommes de lettres, de sincères et honnêtes écrivains que Flaubert et nous " (Journal, 9 août 1868). Cette correspondance est aussi éminemment instructive (et complète en cela de façon irremplaçable le Journal) pour la connaissance du champ littéraire sous le Second Empire et la compréhension des sociabilités d'écrivains, penseurs et artistes.

06/2021

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Littérature française

Les journaux intimes de Charles Baudelaire. Mon coeur mis à nu et Fusées

Charles Baudelaire (1821-1867), détache la poésie de la morale et la voue toute entière à la Beauté et non pas à la Vérité. Littérairement il se situe à la croisée entre le symbolisme et le Parnasse, nourri de romantisme, tourné vers le classicisme. A sa mort, Baudelaire laisse un paquet de manuscrits, griffonnés, remplis de notes, anecdotes, pensées ... Poulet-Malassis se voit confier la difficile tâche de trier ces feuillets ; ainsi naissent Mon coeur mis à nu et Fusées, souvent réunis sous le titre de Journaux Intimes, dont l'appellation et la distinction sont souvent mises en péril par les différents biographes de Baudelaire. Ainsi Mon Coeur mis à nu est un enchevêtrement de réflexions annotées par Baudelaire depuis 1859 et jusqu'à sa mort. Le poète joue de la provocation et témoigne avec franchise de ses passions et de ses aversions. Le style et le ton de l'ensemble - direct, brutal, sans équivoque - surprennent le lecteur qui s'y égare. Mais c'est pourtant la mission première d'un journal que de recueillir les coups de sang, les colères et les tristesses de son auteur. Ainsi, dans les pensées intimes du poète, "la femme est naturelle, c'est-à-dire abominable" , "elle est simpliste, comme les animaux" . A propos de George Sand : "Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde" . Puis : " Plus l'homme cultive les arts, moins il b. . de" . Pour celui qui ne connut Baudelaire que par la beauté de ses vers, le choc est rude, d'autant plus que contrairement à ses recueils de poésie il n'y a là aucune continuité, aucune logique. Sans queue ni tête, Mon Coeur mis à nu laisse au lecteur un amer goût d'inachevé.

03/2022