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Antonin Malroux

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Critique littéraire

Correspondance. Tome 1, 1949-1960

Très tôt. Paul Morand et Jacques Chardonne ont compris qu'ils écrivaient ensemble leur grand oeuvre. Dès 1957, ils rêvaient à la postérité offerte par cette correspondance. A travers leur amitié, deux univers et deux caractères s'affrontent : le cosmopolitisme face au microcosme, la vitesse flamboyante face à la concision lumineuse. Si leur style se change parfois en arme lourde et néfaste, le plus souvent les lames sont fines et étincelantes. Morand a la tenue noble du cavalier au sabre, dans une armure ciselée de mots qui brillent de mille feux. En bon Charentais, Chardonne excelle dans la botte de Jarnac et ses phrases courtes de moraliste font souvent mouche, le sage Chardonne, chirurgien du coeur, reste immobile dans son jardin de La Frette, tandis que l'ardent Morand ne s'arrête jamais, décapoté, de Vevey à Tanger en passant par le Portugal. Après les années noires de la guerre, c'est un bain de jouvence. Les Hussards naissent armés, comme Athéna, de ce couple improbable. Sous leur plume s'anime toute une génération de jeunes écrivains : Nimier, Frank, Blondin, Sagan, Laurent, Déon, Nourissier, tandis que Cocteau, Mauriac ou Malraux paradent. Morand et Chardonne, qui ne renient rien de leurs engagements, se tiennent en embuscade. Deux fois Morand échoue à l'Académie française, malgré les stratégies de Chardonne. Aux lectures au long cours - Chateaubriand, Proust, ou le Journal des Goncourt - se mêlent les commentaires des événements de Suez et de Budapest, de la guerre d'Algérie ou de la politique de celui qu'ils surnomment "Gaulle". La date de l'an 2000, à laquelle leur correspondance pourrait être divulguée, revient souvent comme l'horizon de l'immortalité. Si l'on parle encore d'eux au XXe siècle, pour Morand, la partie est gagnée : "Nos lettres pourraient être publiées, en l'an 2000, sous le titre Après nous le déluge, non ?"

11/2013

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Histoire de France

Colonisation. Carnets romanesques

Colonisation, Carnets Romanesques n'est pas un manuel scolaire ni une synthèse historique de l'ancien Empire français. De nos vagues souvenirs de livres d'écolier, souvent pudiques sur ce sujet récent, qui se rappelle encore de Kouang Tchéou, du Sandjak d'Alexandrette, de la reine Ranavalona III ou bien du roi Behanzin ? Des rives du Mékong aux côtes de l'Afrique équatoriale, en passant par un Maghreb disparu, Jean de la Guérivière nous raconte, d'une plume alerte et amusante, les traversées sur les paquebots des lignes coloniales, nous promène dans les palais des gouverneurs des colonies, dans les grands hôtels mythiques d'Outre-mer. Comme un documentaire thématique, la vie des colons y est rendue sans complaisance ni nostalgie au fil des chapitres. Ayant côtoyé les grands et les moins grands de ce monde disparu, l'auteur croque pour nous quelques portraits de personnages marquants et des colons d'Afrique et d'Indochine. Les passages en Afrique et en Asie de Loti, Gide, Céline, Malraux ou Simenon nous replongent dans l'atmosphère littéraire et artistique des années 1930 à 1950 ; le mélange entre Art nouveau et exotisme africain ou indochinois illustrant timbres-poste et billets de banque d'inspiration coloniale nous étonne ; tandis que les gaietés de la médecine tropicale et quelques faits des troupes coloniales sont rappelés. Ces Carnets romanesques nous font partager la réalité des spahis, des administrateurs coloniaux, des mauresques, des moussos et des congayes à travers des facettes inédites, insolites, ou pas encore dévoilées de l'histoire de l'Empire colonial français. Si la colonisation est, souvent aujourd'hui, synonyme de blessures toujours sensibles, Colonisation, Carnets Romanesques est avant tout un voyage divertissant et instructif, sans ambiguïté sur le point de vue adopté, riche en anecdotes puisées dans les coulisses de l'histoire récente des colonies françaises.

04/2014

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Littérature française

Romans et voyages. Tome 1

Impossible de parler de Barrès sans susciter des réactions passionnées. " Condottiere de salon " ou " maître de liberté " ? Compliments et insultes s'équilibrent. Les uns fustigent son " dilettantisme satisfait ", sa " grandiloquence effrénée ". Les autres assurent qu'" il a connu la grandeur de vivre " et s'enivrent de la " prodigieuse musique ", de la " musique de perdition " de son style. Le Roman de l'énergie nationale est tantôt qualifié de " pièce de musée ", tantôt de " document politique et social incomparable ". Les Déracinés ? " Ouvrage raboteux, abstrait, désolément réactionnaire ", selon certains critiques. " Un livre d'aujourd'hui ", affirment d'autres. Quelle conclusion tirer de ces jugements contradictoires, tous émis par d'éminents contemporains ? Que Barrès " nous concerne encore avec son génie et sa sottise ", comme le dit l'un d'eux, qu'il est " invisible et présent " à la fois, que son influence est immense quoique diffuse, et sa descendance nombreuse : Aragon et Malraux, Proust et Gide, Giraudoux et Giono, Mauriac, Montherlant et Jouhandeau ont subi son ascendant. Et combien d'autres ! Voici les grands textes de l'un des fondateurs de la littérature du XXe siècle. La présente édition des Romans et Voyages comporte deux volumes. Le premier contient : Le Culte du moi : Sous l'oeil des Barbares - Un homme libre - Le Jardin de Bérénice ; L'Ennemi des lois ; Du sang, de la volupté et de la mort ; Le Roman de l'énergie nationale : Les Déracinés - L'Appel au soldat - Leurs figures. Le second contiendra : Amori et dolori sacrum ; Les Amitiés françaises ; Les Bastions de l'Est : Au service de l'Allemagne - Colette Baudoche ; Le Voyage de Sparte ; Greco ou le Secret de Tolède ; La Colline inspirée ; Un jardin sur l'Oronte ; Le Mystère en pleine lumière.

02/2014

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Actualité et médias

La Guerre sans l'aimer. Journal d'un écrivain au du printemps libyen

Pendant 200 jours, de Benghazi à l'Elysée, de New-York à Tripoli, des fronts de la Libye libre aux quartiers généraux de la diplomatie occidentale, un écrivain a été le témoin privilégié et, en plusieurs occasions, l'acteur d'une guerre sans précédent.Il a tout noté.Jour après jour, parfois heure par heure, il a tenu l'exacte chronique de cette séquence, décisive, du "printemps arabe".C'est ce Journal qu'il publie aujourd'hui.C'est l'envers et l'endroit, la coulisse et les grandes scènes, de cette histoire contemporaine qu'il donne à voir dans un récit riche en portraits, anecdotes, moments d'horreur et d'effroi, considérations philosophiques, fragments d'autobiographie, rebondissements saisissants et même, contre toute attente, intermèdes cocasses.Passent à travers les pages de jeunes Libyens héroïques qui rappellent à l'auteur les grandes heures d'une Résistance dont il vénère le souvenir.Un Général dépressif rallié à la révolution et amené à Paris à la veille de son assassinat.Des combattants anonymes dont il s'efforce de fixer le visage.Kadhafi et son fils préféré.Juppé. Hilary Clinton. Un Président de la République, Nicolas Sarkozy, dont il salue l'audace et reconnaît la ténacité.Et puis, chemin faisant, quelques-unes des ombres tutélaires qui l'accompagnent depuis toujours mais qui prennent, ici, leur vraie ampleur : Malraux, Gary, Lawrence d'Arabie, Le Byron de Missolonghi et le Orwell d'Hommage à la Catalogne — sans oublier un père magnifique.A ceux qui posent la question de savoir "à quoi servent les intellectuels ?", ce livre — écrit et vécu par un disciple de Levinas embrassant la cause d'une insurrection dans le monde arabe — apporte une réponse à la fois concrète et passionnée.

11/2011

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Critique littéraire

Aujourd'hui Cendrars (1961-2011)

Avec Cendrars, la vie et l’oeuvre se confondent en formant ce que Henry Miller a nommé « une masse poétique étincelante, dédiée à l’archipel de l’insomnie ». Voilà ce qui, aux yeux de son ami américain, faisait de lui rien de moins que l’écrivain du siècle. Un écrivain trop « distraitement reconnu », au dire de Malraux, qui déplorait que le poète ait été souvent négligé au profit du bourlingueur, dont Cendrars lui-même a largement contribué à sculpter la figure. Au miroir déformant de la légende, le romancier, le mémorialiste, le cinéaste ou encore l’homme de radio et le reporter se sont effacés, ne laissant trop longtemps persister de Cendrars qu’un cliché, celui de l’aventurier au visage buriné prêt à raconter ses voyages : sans doute la meilleure façon pour lui de prendre le large. Dès 1912 avec le poème Les Pâques et jusqu’en 1956 avec le roman baroque Emmène-moi au bout du monde !…, chaque publication ressemble à l’une des pièces d’un vaste puzzle où se dessine la modernité du XXe siècle. C’est peu dire que Cendrars fut un novateur de formes et de genres : son œuvre, élaborée dans l’effervescence et le tumulte esthétiques, offre aujourd’hui plus que jamais des échos puissants à nos questionnements contemporains : elle ne cesse de commencer. Ce volume rassemble les contributions au colloque international « Aujourd’hui Cendrars. 1961-2011 » organisé, à l’occasion du cinquantenaire du décès de Blaise Cendrars, par l’Université de Lausanne, l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, le Centre d’Études Blaise Cendrars (CEBC) et l’Association internationale Blaise Cendrars (AIBC), qui s’est déroulé à Dorigny-Lausanne du 4 au 6 mai 2011.

09/2012

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Sciences historiques

UN ITINERAIRE INTELLECTUEL. L'historien journaliste, de France-Observateur au Nouvel-Observateur (1958-1997)

" Le livre que voici illustre une longue et double fidélité de François Furet : à l'activité du journaliste, à l'identité d'un journal, sous ses deux noms successifs, France-Observateur puis Le Nouvel Observateur. Le premier article date de mars 1958. Le dernier, un mois avant sa mort, de juin 1997. Grâce à ce vaste ensemble, on pourra désormais entreprendre, aux côtés d'un commentateur curieux et vif, un voyage au long cours : la traversée de quarante ans de notre vie politique et intellectuelle. On y verra l'historien préciser ses méthodes et privilégier de plus en plus l'histoire politique et conceptuelle par rapport à l'histoire économique et sociale - sans ostracisme pourtant. On y verra l'intellectuel décliner ses goûts littéraires et philosophiques, se faire le commentateur de Rousseau, Chateaubriand, Constant, Tocqueville. Enfin, à travers de superbes portraits de Jaurès, Blum, Malraux, on découvrira un véritable écrivain. Le genre de la collection d'articles est généralement guetté par la dispersion et le disparate. Ce livre-ci y échappe. Le problème qui y est mille et une fois abordé, à travers tant de sujets divers (politique française, phénomène communiste, Amérique, Israël, vie intellectuelle), c'est la dérive de l'espérance révolutionnaire, devenue sous la Révolution française un mauvais rêve, et au XXe siècle un gigantesque cauchemar. Et c'est aussi, en dépit de tous les démentis de l'histoire, la résistance de cette espérance, l'obstination mise par les hommes, et par les intellectuels surtout, à ravauder leurs croyances pour protéger leurs illusions. François Furet a constamment cherché, quelque désespérant que soit le spectacle, à ne pas l'escamoter : l'histoire lui servait à ne pas se raconter d'histoires. " Mona Ozouf.

02/1999

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Critique littéraire

Une histoire de la NRF

La Nouvelle Revue française a cent ans. C'est une longévité rare pour une revue de littérature et de critique. Aussi singuliers sont la notoriété et le rayonnement qui furent les siens dès les premiers temps de sa publication et durant tout le siècle. Quels étaient donc le projet et la situation d'André Gide et de ses amis cofondateurs pour que cette aventure se prolongeât si durablement ? S'agissait-il de faire école, d'élever une bannière ? Assurément non. Seulement, ici, la littérature a tous les droits. Rien ne lui est opposable. Ni la religion ni la politique, ni les moeurs ni la morale, ni la tradition ni la mode. Peu importe que l'on considère la parole de l'écrivain comme un don ou un effort, une aptitude ou une discipline. Seuls comptent l'intensité d'écriture et son pouvoir de révélation, cette singularité dans l'ordre de la connaissance et du discours qu'on lui accorde, au-delà de toute doctrine et "préoccupation" qui la limiteraient. "Sans prévention d'école ni de parti", telle fut La NRF : comme le disait Jacques Rivière, l'un de ses grands directeurs, "un lieu d'asile, imprenable, ménagé pour le seul talent, le seul génie, s'il veut bien se montrer". Et il s'est bien montré, avec Gide et Claudel, Proust et Martin du Gard, Larbaud et Supervielle, Saint-John Perse et Michaux, Malraux et Sartre, Alain et Blanchot... Et par la voix de tant d'autres, tous gravitant autour d'un même soleil. Cette chronique de La NRF, riche en amicales et laborieuses complicités mais aussi en querelles, questionnements et détours inattendus, montre à quel point cette singulière histoire éditoriale s'est entremêlée à un grand siècle de littérature.

02/2009

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Actualité et médias

Les Héritiers de la République

Quels sont les inspirateurs des actuels ou futurs dirigeants politiques français ? Derrière chacun d’entre eux existe une épaisseur, un engagement nourri par les valeurs qu’ont portées avant eux des personnages emblématiques dans lesquels ils se reconnaissent pour baliser ou inspirer leur action. Dans une époque où le personnel politique est discrédité, sévèrement jugé pour son absence de convictions, son opportunisme, son électoralisme, ce livre montre des parcours plus riches, plus complexes, étayés par des références qui les révèlent en creux dans leurs engagements profonds et leur culture plus que dans leurs ambitions. À chacun, à chacune, Éric Fottorino a posé une question simple : quelle est la figure qui a accompagné, éclairé, voire suscité votre engagement dans la vie publique ? La réponse est ouverte et parfois surprenante: les inspirateurs peuvent être des personnages de l’histoire ou des figures contemporaines, exemple Lech Walesa est l’inspirateur de Rachida Dati, Bonaparte celui de JF. Copé, Jeanne d’Arc/M. Le Pen, Jaurès/JL. Mélanchon, Clémenceau/R. Bachelot, Blum/P.Moscovici, Malraux/V. Pécresse, Mandela/R. Yade,… Bien d’autres se livrent encore comme François Hollande, François Bayrou, Manuel Valls, Jean-Louis Debré…   Ces portraits finissent par composer un tableau très riche et varié de la République française, dans sa dimension historique. On y retrouve la défense des valeurs fondamentales, la laïcité, les libertés, les combats pour la justice, contre les discriminations, une forme d’héroïsme, tout au moins de courage, de capacité à lutter seul contre tous, de résister. Cette exaltation des vertus politiques les plus nobles montre des personnalités politiques sous un jour différent, inattendu, tissé d’anecdotes révélatrices de leur personnalité, de leurs traits de caractère, de leurs aspirations profondes, qui disent combien "Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser." (Albert Camus)

05/2012

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française : Table et index de 1908 à 1943

Etablis dans le cadre du Centre d'études gidiennes, ces table et index de La Nouvelle Revue française pour les années 1908 à 1943 constituent un indispensable outil de travail pour ceux que l'histoire de la littérature et de la vie intellectuelle et artistique intéresse. La première moitié du vingtième siècle est encore très favorable à l'épanouissement des revues littéraires, qui sont l'un des principaux rouages du dispositif éditorial et culturel alors en vigueur. Celle créée par André Gide et cinq hommes de lettres de ses amis, puis animée par Jacques Rivière et Jean Paulhan, y jouit très tôt d'une grande autorité et d'une audience élargie, tant en France qu'à l'étranger. Elle le doit autant aux auteurs qu'elle parvient à rassembler autour d'elle (de Claudel à Sartre, de Proust à Malraux, de Saint-John Perse à Supervielle, Ponge ou Michaux...) qu'à son considérable apport critique. Aventure collective aussi attentive aux postes avancés et marginaux de la pratique littéraire qu'à l'héritage des siècles passés, La NRF n'aura d'autre dessein que d'abriter une défense et illustration de la littérature, reconnue, parmi tous les autres ordres du discours, comme le haut lieu de la révélation et de l'épanouissement de l'humain. "Un groupement d'esprits libres" , disait Gide à propos des premières années de La NRF ; "sans prévention d'école ni de parti" , ajoutait Rivière. Cet index, republié dans le cadre de la commémoration du centenaire de la création de la revue, en apporte un sûr témoignage. 352 livraisons mensuelles - 1 100 auteurs et contributeurs - 9 500 textes et articles - 600 revues et journaux cités - 2 000 écrivains cités. Historique de la revue, avec des passages inédits des Cahiers de la Petite Dame, et bibliographie.

09/2009

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Littérature française (poches)

La treizième heure. Mémoires, 4

Quatrième volume des mémoires de la duchesse de Gramont, La Treizième Heure a paru pour la première fois aux éditions Grasset en 1935. Après avoir raconté son enfance dans Au temps des équipages (Cahiers Rouges, 2017), ses débuts dans la vie d'adulte dans Les Marronniers en fleurs (Cahiers Rouges, 2018) et la Grande Guerre dans Clair de lune et taxi (Cahier Rouges, 2019), elle consacre ce quatrième volume aux années 1920 et au début des années 1930. Ce livre est l'herbier de luxe d'une société qui tente d'oublier le traumatisme de la guerre en menant un train de vie fastueux. Les grands bourgeois du XVIe arrondissement achètent des Rolls-Royce toujours plus longues, vivent dans des hôtels particuliers toujours plus grands et offrent des diamants toujours plus gros à leurs maîtresses. C'est aussi l'époque où les femmes se passionnent pour la couture : toutes admirent une jeune créatrice dont le nom deviendra célèbre, Gabrielle Chanel. Le luxe et la fête prennent fin avec la crise de 1929 : la IIIe République est contestée, le président de la République, Paul Doumer, est assassiné ; à l'étranger, Hitler, Staline et Mussolini menacent la paix et la démocratie. Fresque d'un monde crépusculaire, ces mémoires sont enfin un recueil de souvenirs littéraires de premier plan. Elisabeth de Gramont a connu les plus grands écrivains : Gide, Malraux, Valéry et bien d'autres. Les voici vivants devant nous, sous la plume vive et mordante d'Elisabeth de Gramont. Ce dernier volet de la tétralogie gramontienne éclate du talent et de la lucidité ironique de la plus grande mémorialiste de sa génération. " La France est le pays où le plaisir est organisé, alors les nations aux changes élevés, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Espagne, Angleterre, Egypte et Indes anglais y déversent leurs nationaux avides qui viennent renforcer le bataillon local. "

01/2020

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Critique littéraire

Louise de Vilmorin. Une vie de bohème

Comment connaître quelqu'un dont les yeux changent de couleur selon les interlocuteurs ? Ceux de Louise de Vilmorin sont pailletés de vert pour le peintre Jean Hugo, violets selon Paul Morand, ou encore gris-bleu pour ses amis. La célèbre romancière s'en est toujours amusée, elle qui aimait brouiller les pistes, accentuer ses contradictions et construire sa légende. " Inconstante, je suis fidèle... " répétait-elle à l'envi. Née en 1902 dans une illustre famille de botanistes, Louise a raconté son enfance mélancolique à l'ombre d'une mère peu aimante, auprès de quatre frères joueurs et veillant sur elle. D'une maladie qui lui imposa une longue convalescence, elle conservera un déhanchement qui accentuera son charme et lui donnera le goût de rêver. Tour à tour poète, romancière, scénariste pour Max Ophüls ou Louis Malle, dessinatrice, la femme de lettres réussit tout ce qu'elle entreprend au tournant des années 50. Elle devient l'égérie bohème des artistes de l'après-guerre et, avec sa silhouette impeccable et ses longues jambes, l'icône des couturiers. Dans la maison de ses ancêtres à Verrières, elle tient un salon, le dernier du genre, où sa conversation enjouée attire le Tout-Paris des écrivains, des journalistes, des musiciens. Tout brille, tout pique dans le destin de cette amoureuse de l'amour. Mais, entre Saint-Exupéry et André Malraux, ses amants aux noms célèbres et ses deux maris, connut-elle vraiment le bonheur ? Rien ne fut jamais simple dans la vie de Louise de Vilmorin. Sans nul doute, la vérité de sa personne est à rechercher ailleurs, dans ces révélations cryptées au hasard de lettres redécouvertes, entre les pages de ses romans, dans les recueils de poèmes qu'elle nous a laissés comme un testament gracieux à son image, avec élégance.

10/2019

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Sciences politiques

L'Afghanistan, une aventure géopolitique française

Alors que l'Occident l'avait relégué aux oubliettes des vestiges post soviétiques de la défunte Guerre Froide, la France redécouvrait subitement l'Afghanistan le 11 septembre 2001, au seul motif que le commanditaire des attaques terroristes, Oussama Ben Laden, se terrait aux confins de l'Hindu Kusch, sous la protection du Mollah Omar. Douze ans de guerre plus tard, les soldats français de la brigade La Fayette amorçaient le retrait de la Force Internationale d'Assistance et de Sécurité (FIAS) en quittant Kaboul au printemps 2014, après y avoir payé le prix du sang et formé les Forces Intérieures de Sécurité, dans les pas mesurés des audacieux Joseph Gallieni et David Galula, chantres de l'école française de contre insurrection. Pourtant, la présence française n'avait pas attendu la parenthèse talibane pour s'illustrer durablement au "Royaume de l'Insolence" puisqu'elle remonte au XIXe siècle, lorsque Kaboul fascinait les intellectuels et scientifiques : de Joseph Arthur de Gobineau à la genèse de la Délégation Archéologique, des périples afghans d'André Malraux ou de la Croisière Jaune Citroën aux fascinants reportages de Joseph Kessel. Puis, dans un même élan de curiosité et de fascination, s'écoulait près d'un siècle de coopération des Constitutionnalistes parisiens au chevet du Droit afghan, suivi de la coopération franco-afghane dans la lutte contre la culture et le trafic d'opium (90% de la production mondiale) ponctué du challenge périlleux de l'enseignement du français à Kaboul. Aujourd'hui, l'Afghanistan continue de se débattre face aux visées hégémoniques des acteurs régionaux comme la Russie, la Chine, l'Iran, le Pakistan et l'Inde, mais également tente de conjuguer avec les puissances occidentales, dont la France, qui rivalisent, en termes d'influence, dans un Nouveau "Grand Jeu" qui se dévoile au centre de ce creuset des ressources stratégiques et des enjeux majeurs de sécurité internationale.

04/2017

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Critique littéraire

L'Europe littéraire et l'ailleurs

La notion d'ailleurs a été peu envisagée par la critique et la théorie de la littérature alors qu'elle fonde d'innombrables variations narratives. Il se pourrait même que chaque époque littéraire se définisse d'une certaine façon par les relations qu'elle établit entre l'ailleurs et les territoires familiers. Parce qu'il est source du dépaysement intime, l'ailleurs autorise la tension d'une confrontation avec l'inconnu à laquelle est fréquemment attribuée une valeur initiatique. Plutôt que de dresser un catalogue des types narratifs, ce livre s'assigne un objet précis : les représentations dans les lettres d'Europe occidentale de ces ailleurs géographiquement situés que sont les civilisations extra-européennes. La notion permet d'aborder un domaine cardinal de notre littérature. Elle invite non seulement à une histoire littéraire comparée, attentive aux conceptions que les divers pays européens ont pu nourrir des autres cultures, dans la longue durée, mais aussi à la relecture d'œuvres importantes contribuant à la cristallisation ou à la métamorphose des images nées de la fascination attachée au " là-bas ". Elle ouvre ensuite à l'étude de littératures émergentes, anglophones et francophones, précisément issues des ailleurs d'une Europe naguère colonisatrice, et à qui elles empruntent langues et formes. L'ailleurs, introduisant indéfiniment la possibilité d'un espace différent à explorer et à rêver, est interrogé ici à la fois à travers les récits d'écrivains modernes (de Loti, Conrad ou Malraux aux auteurs francophones récents) et à partir des enseignements du comparatisme, de l'histoire des idées et de l'histoire culturelle. Au croisement de ces diverses approches peut se dessiner une réflexion sur les relations de l'Europe lettrée aux autres civilisations et sur les transformations littéraires internationales désormais manifestées parla fiction postcoloniale.

06/1998

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Littérature française

Essais - Le temps, les idées et les hommes

Un des grands intellectuels contemporains rejoint Mauriac et Bernanos, entre autres, dans le catalogue de "La collection" Bouquins. Auteur d'une vingtaine de livres et de plusieurs centaines d'articles, parent de Bergson et de Proust, ami de Drieu la Rochelle et de Malraux, Emmanuel Berl a occupé une place importante dans la littérature de l'entre-deux-guerres. Modèle d'esprit critique, sans conformisme ni dogmatisme, il est un représentant très original de la pensée libérale. Il est aussi, par l'acuité de son jugement et la limpidité du style, un grand moraliste français. Essayiste, historien, pamphlétaire, journaliste politique, écrivain d'art, mémorialiste, Berl a touché à beaucoup de genres. Il passe de Tamerlan à l'affaire Dreyfus, d'un cours de Bergson à une lecture de Simone Weil, de la sagesse de Goethe à l'amour chez Proust, de la Kabbale à la psychanalyse. A travers mille anecdotes, portraits, souvenirs ou citations, il s'interroge aussi sur l'oubli, le progrès, le langage, la culture, la révolution, la mort. Il avait un goût extrême de l'amitié. Dans les hommages qu'il a rendus à tel ou tel de ses amis - Daniel Halévy, Martin du Gard, Camus et bien d'autres -, c'est lui que nous voyons comme dans un miroir. Dans ces textes, classés par thèmes mais si divers, on trouvera le meilleur de Berl. Car il n'est jamais plus frappant que quand il réagit à une lecture ou à un événement, passe de la réaction à la réflexion et s'élève avec facilité à l'essentiel. La lecture de Berl est l'une des plus enrichissantes qui soient, souligne Bernard de Fallois dans sa préface. Elle nous permet de rencontrer l'un des esprits les plus complets, les plus intelligents, les plus justes de notre temps.

10/2022

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Critique

Les héritiers. Vingt-deux histoires inattendues de successions d'artistes

Que devient le chant d'un artiste après qu'il a disparu et n'est plus là pour s'occuper de son oeuvre ? Les héritiers décrit et analyse la succession de vingt-deux grands artistes et écrivains célèbres de génération en génération, qu'il y en ait huit (comme pour Montaigne et Diderot) ou dix (Mme de Staël). Fierté ou indifférence, défense ou dénigrement, affection ou haine : tous les comportements se rencontrent et s'expliquent. Charles de La Fontaine égare la correspondance de son père, Pauline de Simiane détruit volontairement celle de sa grand-mère Mme de Sévigné, Carl-Philip Emmanuel Bach publie les partitions de son père qui lui sont échues tandis que son frère Wilhelm Friedmann vend les siennes au premier venu. Michel Monet et Paul Cézanne junior alimentent des vies de nababs en vendant les toiles de leurs pères alors que Jean Renoir trouve le temps, entre deux grands films, d'écrire une magistrale biographie de son père. Le frère et héritier universel de Maurice Ravel se laisse dépouiller de l'héritage par un couple de domestiques machiavéliques, les fils de Chagall et de Simenon consacrent des livres à leurs relations chaotiques avec leurs géniteurs, à l'opposé d'Anne Wiazemsky qui a consacré plusieurs livres où apparaît, de manière tendre, son grand-père François Mauriac. Premier livre sur ce sujet, Les héritiers, fondé sur une recherche rigoureuse et précise, livre une passionnante galerie de portraits parmi les plus grands artistes, et, bien au-delà, une réflexion sur notre rapport à l'art. Les artistes, par ordre chronologique : Michel de Montaigne, Françoise de Sévigné, Jean de La Fontaine, Jean-Sébastien Bach, Denis Diderot, Germaine de Staël, Alexandre Dumas, George Sand, Gustave Flaubert, Alphonse Daudet, Paul Cézanne, Claude Monet, Auguste Renoir, Henri Matisse, Maurice Ravel, Francis Picabia, Fernand Léger, Amedeo Modigliani, Marc Chagall, François Mauriac, André Malraux, Georges Simenon.

04/2021

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Histoire de France

La révolution rêvée. Pour une histoire des intellectuels et des oeuvres révolutionnaires 1944-1956

" De la résistance à la révolution ". C'est le mot d'ordre qui prévaut à la Libération. Casson l'écrira quelques années plus tard ; le quotidien Combat en fait sa devise aussitôt. Autrement dit, la révolution accomplirait la promesse que portait la résistance. Et c'est autour de cette promesse, de ce rêve, que s'est organisée la vie intellectuelle française. Ils allaient la traverser, puis la déchirer. Des débats qui en sont nés, de cette passion qui a fait de la France le phare de la vie intellectuelle mondiale, Michel Surya a choisi de rendre compte en se concentrant sur les œuvres elles-mêmes, sur les conditions de leur apparition, le contexte dans lequel elles furent écrites, et l'effet qu'elles produisirent. Travail titanesque : dépouillement systématique des revues (petites et grandes), à commencer par Les Temps modernes, La Nouvelle Critique, Les Lettres françaises ; relecture des œuvres et de leur critique ; récit de leur réception et de leur diffusion. Notre guide ici, ce sont les œuvres, donc. Et quelles œuvres, quand les intervenants ont pour noms Sartre, Mauriac, Breton, Rousset, Benda, Blanchot, Aragon, Koestler, Eluard, Leiris, Antelme, Martin-Chauffier, Vercors, Bataille, Malraux, Paulhan, Beauvoir, Vittorini, Ribemont-Dessaignes, Jankélévitch, Péret, Lukàcs, Mascolo, Levinas, Char, Monnerot, Ponge, Garaudy, Triolet, Camus, Lefebvre, Merleau-Ponty, Jdanov... Ce que produit ce choc des idées ? Une formidable pénétration des thèmes de l'engagement, de la responsabilité particulière des intellectuels au regard du nécessaire et du vrai, de leur devoir de juger l'histoire et d'agir sur elle. Hommage, en quelque sorte, à ceux qui, les premiers, ont pensé l'impasse du communisme sans pour autant renoncer à poursuivre le rêve de révolution au-delà de lui.

10/2004

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Sciences politiques

Démobiliser les quartiers. Enquêtes sur les pratiques de gouvernement en milieu populaire

On ne peut comprendre les difficultés de l'action collective dans les quartiers populaires sans analyser les multiples entraves institutionnelles qu'ils rencontrent. Disqualification des militants, cooptation des leaders, divisions des associations, dispersion des habitants, coupes de subventions, répression des luttes... A partir d'enquêtes de terrains fouillées, ce livre donne à voir cette réalité méconnue qui interroge notre fonctionnement démocratique.

10/2021

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Histoire internationale

La guerre d'indépendance cubaine. Insurrection et émancipation à Cuba 1868-1898

Au dix-neuvième siècle, des dizaines de milliers d'individus ont mené, sur l'île de Cuba, une révolution contre un empire vieux de plus de quatre cents ans. Ce soulèvement ne s'est pas produit à l'Age de la Révolution, durant lequel la plupart des colonies ibériques de l'hémisphère occidental ont acquis leur souveraineté politique ; il a eu lieu un peu plus tard, dans la dernière partie du dix-neuvième siècle. Ainsi, au moment où l'Europe se ruait vers de nouvelles colonies, en Afrique et en Asie, la révolution cubaine remettait en cause la domination de la plus ancienne puissance coloniale européenne. Ce faisant, elle remettait également en cause l'un des principaux courants idéologiques du dix-neuvième siècle. En effet, à une époque de racisme triomphant, où les scientifiques soupesaient les crânes et où des foules blanches lynchaient les Noirs dans le sud des Etats-Unis, les chefs des rebelles cubains ont osé dénier toute existence à la race, et c'est une puissante armée de libération multiraciale qui a mené ce combat pendant plus de trente ans, à l'image de l'un de ses chefs emblématiques, Antonio Maceo. Ce livre retrace l'histoire de cette révolution, depuis son éclosion jusqu'à son échec final : il montre comment elle se fit jour au sein d'une société coloniale esclavagiste, comment elle subvertit, et réinventa en même temps dans ses rangs, les modes de pensée de cette société, et comment elle aboutit, finalement, à un échec de l'émancipation, puisqu'elle fit passer Cuba du joug direct d'un empire - l'Espagne - à la domination indirecte d'un autre : les Etats-Unis.

04/2010

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Littérature française

Bajo el signo de proteo Ensayos de literatura general y comparada

Le présent ouvrage est placé sous l'égide Protée pour justifier la variété des thèmes retenus, mais aussi pour proposer, avec cette figure mythologique, un modèle possible de travail critique. Le critique, comme Protée, au-delà de ses fameuses métamorphoses, se présente avec la volonté originale de capter et d'analyser le spectacle multiple et changeant du monde intellectuel, et de contempler le divers pour atteindre un certain idéal d'unité. Il se situe ainsi "entre l'un et le divers" pour rappeler le titre du célèbre manuel de littérature comparée de l'Espagnol Claudio Guillén. On trouvera la variété dans les deux premières parties ("Hommages" et "Lectures"). Ce sont pour le lecteur des occasions de relire des auteurs espagnols qui sont des classiques (Galdós ou Azorín) ou qui vont bientôt le devenir (le poète Miguel Veyrat, Antonio Ferres, romancier et nouvelliste) ou des auteurs moins connus au-delà des Pyrénées comme Joseph Peyré ou François Cheng. Quant à la troisième et dernière partie ("Entre méthode et théorie") elle offre, avec des études consacrées aux espaces géographiques et aux frontières nouvelles dans la recherche comparatiste, des perspectives qui, en dépit de leur diversité, renvoient toutes à une seule préoccupation : envisager et comprendre ce mystère en pleine lumière qu'est la création littéraire. Il faut en effet se convaincre que la raison d'être de la littérature est de questionner le monde en créant de nouveaux liens entre l'homme et le monde dans lequel il vit ; de saisir aussi d'infimes aspects de l'aventure humaine et de les transformer en autant de moments pour la réflexion, la mémoire et la rêverie. .

06/2022

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Rhône-Alpes

Savoie, Mont Blanc. Edition 2023-2024

Nouvelle mise à jour du Routard, le guide de voyage n°1 en France ! Entre vallées verdoyantes et sommets enneigés, succombez à l'appel des cimes en Savoie Mont Blanc : des chapelles baroques en randonnées à pied ou à skis en hiver, à vélo l'été, suivez la trace des chamois et enivrez-vous de panoramas grandioses. Dans Le Routard Savoie Mont-Blanc, mis à jour par nos spécialistes, vous trouverez : Une première partie en couleurs pour découvrir la région à l'aide de photos et de cartes illustrant les coups de coeur de nos auteurs ; des itinéraires thématiques et géographiques, avec toutes les infos et astuces dont vous avez besoin pour réussir et profiter pleinement de votre voyage ; des activités (pousser les portes cochères du vieux Chambéry et découvrir un patrimoine secret et préservé, quitter le lac du Bourget pour partir dans le vignoble, du côté de Jongieux, et s'offrir une des bonnes tables du coin...), des visites (faire le tour du lac d'Aiguebelette, loin du monde, la recherche de la maison cachée du père de San-Antonio, Frédéric Dard, s'émerveiller des splendeurs baroques que cache la moindre église ou chapelle du Beaufortain, de Maurienne ou de Tarentaise...), à partager en famille, entre amis ou en solo ; près de 15 cartes et plans avec toutes les bonnes adresses du Routard positionnées ; et, bien sûr, le meilleur de la destination et des pas de côté pour découvrir la Savoie hors des sentiers battus... Merci à tous les Routards qui sont solidaires de nos convictions depuis 50 ans : liberté et indépendance d'esprit ; découverte et partage ; sincérité, tolérance et respect des autres.

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Littérature française

Terminus Babel

Après Alger, journal intense, son dernier ouvrage paru aux Editions Macula, Mustapha Benfodil poursuit son expérimentation formelle avec Terminus Babel : le texte est mots, ratures, dessins, prose, poésie... fragments, fracas, convulsions. Le narrateur de Terminus Babel est... un livre... Un livre abîmé par une lectrice maladroite, qui se retrouve mis au rebut, prêt pour le pilon. Ce livre, K'tab ("livre" en arabe) a une mémoire, la sienne propre, qui se souvient de ceux dont les mains ont caressé sa couverture ; la mémoire de "L'Ecrivain" , dont il connaît la vie et les pensées dans ses moindres recoins ; la mémoire d'Alger et de l'Algérie aussi. Après sa belle vie dans les rayonnages supérieurs de la Grande Bibliothèque, K'tab se retrouve dans une salle de transit, l'antichambre du pilon, avec ses compagnons d'infortune dont il partage la destinée : le distingué CRAIPU (Critique de la Raison Pure, Emmanuel Kant) ; l'austère TraiDez (Traité du désespoir, Sören Kierkegaard), mais aussi CHEQMENUP (Chemins qui ne mènent nulle part, Heidegger) ; ToTab (Totem et Tabou, Freud) ; A Prendre ou à Lécher (San Antonio)... Un artiste a alors l'idée d'un projet qui va éloigner pour quelque temps K'tab et ses amis des atroces perspectives du pilon et nous permettre d'entendre son histoire... et sa vision du monde. Cette trame un peu fantasque est le point de départ d'une plongée dans les affres de la création littéraire, dans les pensées profondes et parfois inavouées de "L'Ecrivain" , petits tracas du quotidien qui l'empêchent d'écrire, perles du quotidien qui l'inspirent, bonheurs, malheurs, espoirs, souvenirs, K'tab connaît tout des moindres pensées de son auteur.

06/2023

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Histoire des idées politiques

Critique du nationalisme

Le nationalisme est une idéologie moderne. A léchelle de lhistoire, il représente un phénomène récent qui trouve son paroxysme dans lexaltation nationale au moment de la Révolution française. Bien quamorcé par la monarchie capétienne, le processus de centralisation sest effectué au détriment de lidentité des peuples de France. Historiquement, le nationalisme est dabord une idéologie de gauche qui sest progressivement déplacée vers la droite. Mais, elle a toujours été réactive si bien quaujourdhui la gauche (minoritairement) et la droite (majoritairement) sen réclament. La nation traditionnelle (la terre des pères) quil ne faut pas confondre avec la nation moderne (jacobine et assimilationiste) renvoie pourtant parfaitement aux Deux patries décrites par Jean de Viguerie. Dun côté la patrie traditionnelle et enracinée, de lautre la patrie moderne et révolutionnaire. Au moment où la mondialisation libérale sétend un peu partout sur la surface du globe, le nationalisme revient en force. Sil peut opérer des critiques pertinentes à légard de la première, ses réponses ne permettent pas de la pousser dans ses derniers retranchements et de proposer une alternative à lhypermodernité narcissique et hétérophobe du nationalisme révolutionnaire. Cest au nom dune conception traditionaliste et enracinée que lauteur de cet essai semploie à critiquer le nationalisme comme individualisme reporté au niveau de la nation. Face au "Right or Wrong, my country" (Quil ait raison ou tort, cest mon pays), Arnaud Guyot-Jeannin rappelle la parole prophétique de José Antonio Primo de Rivera : "Le nationalisme, cest légoïsme des peuples" . AUTEUR Arnaud Guyot-Jeannin est journaliste et écrivain. Il a publié récemment Les visages du cinéma : 35 portraits non-conformistes (Xénia, 2012) et LAvant-garde de la tradition dans la culture (Pierre-Guillaume de Roux, 2016).

10/2021

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Pères de l'Eglise

Le fruit de l'esprit

Le Fruit de l'Esprit, recueil d'articles sur Irénée de Lyon, traite de l'homme et de l'Eglise. Face aux gnostiques qui opposent la chair et l'esprit, Irénée affirme que " le fruit de l'Esprit, c'est le salut de la chair " et invoque la " règle de vérité ". L'Esprit est présent dans l'Eglise : " là où est l'Eglise, là aussi est l'Esprit de Dieu ". Il anime l'Eglise en répandant en elle ses charismes, en particulier les apôtres, les prophètes et les docteurs. Il ne faut donc pas opposer charisme et institution dans l'Eglise. Elle est une, sainte, catholique et apostolique et la " Tradition apostolique " est transmise par la " succession épiscopale ". Face aux divisions introduites par les gnostiques, Irénée est le docteur de l'unité : unité de Dieu, créateur et Père, unité du Christ, vrai Dieu et vrai homme, unité de l'homme, des testaments, des économies divines, unité qu'Irénée exprime par une image musicale : la symphonie du salut. Le Concile de Vatican II a retenu trois aspects de la pensée d'Irénée : 1. la Tradition apostolique et la succession épiscopale, ainsi que le " sûr charisme de vérité " donné aux évêques, 2. la récapitulation de tout dans le Christ, et 3. la Vierge Marie dans le dernier chapitre de Lumen Gentium. Enfin ce recueil d'articles s'achève sur une présentation de l'oeuvre du Père Antonio Orbe S. J. , professeur à l'Université Grégorienne à Rome et de sa Théologie des IIe et IIIe siècles. Celuici a dirigé la thèse de l'auteur : Homo vivens. Incorruptibilité et divinisation de l'homme chez Irénée de Lyon.

07/2021

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Historique

Vénus à son miroir

Madrid, février 1649. Diego Vélasquez est le plus fameux peintre du pays et au service du roi depuis plus de 25 ans. Il est grand huissier de la cour, valet de la garde-robe du roi et son valet de chambre. Grand amateur d'art, Philippe IV lui confie la mission de lui rapporter de nouvelles oeuvres en Italie. Il part avec son esclave, Juan de Pareja. Arrivé à Rome, il visite les galeries et les collections Borghese, Farnese, Mattei ou la Villa Médicis, accompagné du peintre Antonio Domenico Trivia, grâce à l'appui bienveillant du pape Innocent X qui lui demande en échange de peindre son portrait. Il profite aussi de l'ambiance italienne, très différente de celle qui règne en Espagne où sévit encore l'Inquisition. La vie semble plus légère, les peintres sont audacieux. Ainsi, il s'étonne qu'il y ait tant de toiles de nu. Et pour la première fois, lui qui s'est spécialisé toute sa vie dans le portrait, il songe à se consacrer à la peinture d'un nu. Ici, personne ne s'offusquerait de cette audace. Reste à trouver un modèle... L'un des maitres de la peinture universelle raconté par Jean-Luc Cornette et sublimé par le dessin en couleur directe de Matteo ! En 1649, Diego Vélasquez a 50 ans. Peintre officiel de la cour d'Espagne, il est envoyé en Italie pour acquérir des oeuvres. De ce voyage, il rapportera aussi une toile personnelle, le seul nu de sa carrière : Vénus à son miroir. Jean-Luc Cornette et Matteo imaginent les circonstances de la création de cette toile...

10/2022

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Sociologie

La critique sociale au XXe siècle. Solitude et solidarité

Comment les critiques sociaux s'y prennent-ils pour travailler ? Où trouvent-ils les principes qui fondent leur critique ? Et où se situent-ils pour critiquer la société ? Pour répondre à ces questions, Michael Walzer retrace le parcours de onze écrivains ou philosophes dont l'œuvre a marqué la critique sociale au XXe siècle : Julien Benda, Randolph Bourne, Marin Buber, Antonio Gramsci, Ignazio Silone, George Orwell, Albert Camus, Simone de Beauvoir, Herbert Marcuse, Michel Foucault, Breyten Breytenbach, forment la petite troupe des critiques en compagnie desquels l'auteur nous fait parcourir le siècle qui s'achève. Mais l'intérêt de cet ouvrage n'est pas seulement de nous offrir une série de biographies intellectuelles d'une pénétration et d'une rigueur exemplaires ; au fils de ces analyses, Michael Walzer dégage sa propre conception de la critique sociale. Elle s'inscrit en faux contre toutes les prétentions à fonder la critique sur une éxtériorité radicale, qu'elles invoquent l'autonomie souveraine de l'intellectuel sans attache, l'autorité d'un savoir absolu, la clairvoyance historique des avant-gardes, ou encore la transcendance des universaux. C'est l'enracinement qui valide la critique et la rend efficace. Le critique social appartient à un groupe, un peuple, une classe, une nation. L'engagement dans une communauté fonde l'authenticité de sa rébellion. Les principes qu'il invoque sont ceux du peuple auquel il s'adresse. Ils appartiennent au monde moral de l'expérience quotidienne. Cest au prix de cette dissidence dans l'enracinement, dont Michael Walzer trouve le pradigme dans la prophétie biblique, que le critique social peut espérer accéder à une forme d'universalité.

01/1996

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Littérature française

Les désamoureux

"Le problème de l'abandon est qu'il n'est jamais clair. Qui est celui qui abandonne et qui est celui qui est abandonné? " Nice, années 80. Antonino Bellofiore, fils d'immigrés siciliens, est un jeune flic porteur de chaussettes dépareillées qui conduit une Chevrolet vert bouteille comme on conduit une moto. Il vit avec Anisette, jeune étudiante en psychologie amoureuse, au cou délicat et aérien. Bellofiore passe ses nuits à étudier la forme vague du plafond, hanté par le corps lumineux et évanescent qui repose à ses côtés et qu'il ne sait pas étreindre. Le jour, il enquête sur de mystérieuses cartes postales arrivées avec trente ans de retard et adressées à son père qui les a abandonnés lui et sa mère, lorsqu'il avait dix ans. Dans le même temps, Anisette approfondit son analyse du désamour sous la direction du Docteur Fontaine, jeune psychologue en prêt de Paris. Bellofiore parviendra-t-il à remonter les fils de son passé pour démasquer le mystère de ces trois cartes postales et du trafic qui semble y être associé? Réussira-t-il à se libérer de cette Anisette, liseuse de coeur et voleuse de pensées ? A enfin l'aimer, tout simplement ? L'écriture de Frank Iodice a l'extravagance et l'effronterie libératrice de Bellofiore, la douceur et la profondeur de la petite Anisette et l'élégance du docteur Fontaine. Un roman unique dans son genre qui vous emmènera dans une Nice bien éloignée des clichés de la Côte d'Azur, et qui n'est pas sans rappeler l'univers poétique et plein d'humour de Fred Vargas.

01/2019

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Littérature étrangère

La vie dans la tombe

La "vie dans la tombe" est, dans la liturgie orthodoxe, l'hymne du Vendredi saint, déploration funèbre dans l'attente de la Résurrection. Pour Stratis Myrivilis, c'est l'enfer des tranchées durant la Grande Guerre. Publié à Mytilène en 1924 et remanié par l'auteur jusqu'en 1956, La Vie dans la tombe a été traduit dans une dizaine de pays, dont la France (1933) mais dans une édition amputée ne rendant pas compte de cette oeuvre majeure, une des plus célèbres de la littérature grecque moderne. Le livre se présente comme le journal intime d'un jeune Grec de Mytilène (Lesbos), Antonis Cotsoulas, engagé volontaire sur le front d'Orient. Il retrace ses épreuves et son évolution intérieure, de l'élan juvénile initial à la désillusion d'un patriotisme lucide teinté d'antimilitarisme. Si l'auteur, pour ménager sa liberté d'expression, recourt aux artifices de la fiction, il n'emploie jamais le mot "roman". Son livre est avant tout un témoignage d'un réalisme extrême sur la vie quotidienne dans les tranchées. On y croise tous les desservants de cet "abattoir international en folie" (Céline), gradés arrogants ou humbles héros, déserteurs ou victimes résignées. Ce monde d'en-bas a pour contrepoint rêvé le paradis perdu de Mytilène, avec sa lumière, les parfums de sa flore, ses couleurs et ses rivages. Au service de son oeuvre, Myrivilis forge une langue neuve, un "démotique" proche de la langue orale, ponctué de régionalismes expressifs, de créations verbales pures qui, par son sens du rythme, s'élève à la hauteur d'une prose d'art. Cet irrécusable document est aussi un manifeste littéraire.

03/2016

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Théâtre

L'apparition. Esssai sur les effets et enjeux du théâtre et de l'art lyrique

Rusalka, la "petite sirène" de Dvorak, abandonne sa voix pour devenir humaine : pour vivre, elle doit cesser de chanter. C'est aussi ce que l'on exige d'Antonia, l'une des héroïnes des Contes d'Hoffmann d'Offenbach. A l'inverse, semble-t-il, le demi-dieu Orphée doit chanter pour arracher son épouse à la mort — se rendant ainsi mortel lui-même. Tandis que c'est la voix — le chant — des sorcières qui guide le Macbeth de Verdi dans son combat pour l'immortalité... Puisque l'opéra est un art dans lequel on s'exprime en chantant, il est naturel que ce chant nourrisse la plupart des sujets d'opéras : on ne compte plus les livrets dans lesquels dire, entonner, équivaut à provoquer, conclure ou nourrir l'intrigue. D'ailleurs, le chant ne compte-t-il pas parmi les toutes premières expressions artistiques de l'homme ? Ne peut-on pas imaginer, même, qu'il ait précédé la parole, l'échange dialogué ? Ne peut-on imaginer, finalement, que le chant se trouve à l'origine de toute histoire, de toute fantasmagorie ? Ces intuitions ont guidé ce livre, construit à rebours : c'est en constatant la récurrence d'une certaine thématique (l'apparition d'un destin, liée à la profération) dans les livrets d'opéra, que l'auteur s'est penché sur le statut de la parole au sein de l'art lyrique, et, plus généralement, dans le cadre des arts représentatifs. Située aux confluents des sciences du texte, des arts et de la musique, cette prospective se veut accessible à tous ceux qui se sont un jour interrogés sur les pouvoirs du "dire".

02/2017

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Monographies

Corpus Painting Otis Jones

Avec " Corpus Painting ", Semiose éditions consacre une nouvelle collection éditoriale entièrement dédiée à la peinture. En 48 pages, relié façon beau livre, chacun des opus se concentre sur un ensemble précis de tableaux, complété d'un texte en français et en anglais. Une invitation à plonger dans la peinture, à comprendre les ressorts d'une série, à contempler une suite d'images, avec la même dévotion et passion que l'on porte aux retables ou aux icônes peintes. Dépourvu de motifs picturaux, de récits et parfois même de couleurs, l'oeuvre de l'artiste texan Otis Jones est discret mais intensément physique et obstinément original. Fuyant le grandiose, le peintre s'intéresse à l'essentiel : la relation entre la forme, la composition, la couleur et les nuances subtiles qui donnent à ses tableaux un caractère méditatif. Pour obtenir une texture abrasée d'une intense profondeur visuelle, l'artiste répète un rituel empirique immuable : les toiles, grossièrement découpées, sont fixées sur des cadres en bois de forme irrégulière, puis peintes et poncées alternativement. Un nombre limité d'éléments formels sont employés - lignes, points et carrés - dont les couleurs contrastées sont extraites des couches précédentes et suffisamment importantes pour être épargnées de l'effacement. de permanence. ?? Né à Galveston, au Texas (US), en 1946, Otis Jones est diplômé de l'Université d'Etat du Kansas en 1969 et de l'Université d'Oklahoma en 1972. Ses oeuvres figurent dans de nombreuses collections privées et publiques telles que le Dallas Museum of Art, le Hammer Museum (Los Angeles), le Museum of Fine Arts (Houston), le San Antonio Museum of Art et le Nelson Atkins Museum of Art (Kansas City).

12/2022

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Arbitrage

Les Cahiers de l'Arbitrage N° 4/2023

Editorial par Charles Kaplan et Charles Nairac In Memoriam Professeur Ibrahim Fadlallah I. Doctrine - Débats / Articles - Debates - Have we been fighting the ISDS fight the right way ? , by Alexis Mourre - Impartiality and independence of arbitrators in France and Italy : Where do we stand ? , by Fabio Giuseppe Santacroce and Vincenzo Antonio Speciale - L'arbitrage et la protection des consommateurs : tertium non datur ? , par Francisco González de Cossío II. Chronique investissements / Investments Chronicle Sous la direction de Laurie Atchouk-Spivak, Arnaud de Nanteuil et Julien Cazala Investissements internationaux et arbitrage / International Investments and Abritation Avec la collaboration de Karen Azoulay, Camille Martini et Mathieu Raux Actualités - Etat des lieux des travaux multilatéraux sur la protection des investissements et le règlement des différends investisseur-Etat, par Mathieu Raux Compétence et recevabilité - L'avenir de la clause fork-in-the road : un choix irrévocable des arbitres en défaveur de cette stipulation ? , par Arnaud de Nanteuil - Droit de l'Union européenne et droit des investissements, par Karen Azoulay Fond - Le standard des Effective means - Une déclinaison de la protection contre le déni de justice ? , par Julien Cazala - Considérations environnementales dans l'arbitrage, par Camille Martini III. Panorama international de jurisprudence / Panorama Of World Case Law Sous la direction de Michael Polkinghorne et Louis Degos - Allemagne et Autriche, par Detlev Kühner et Jessica Noy-Gsell - Amérique latine, by Catalina Echeverri Gallego and Diego Romero - Canada, by R. Aaron Rubinoff and John Siwiec - France, Arbitrage interne et international, par Priscille Pedone et Bertrand Robert - Italie, by Michele Sabatini and Andrea Melchionda - Singapour, by Dr Matthew Secomb, Ethan Wang, Rachel Chiu and Viraen Vaswani - Suisse, par Pierre-Yves Gunter, Sabrine Schnyder et Rik Vincent Koning

03/2024