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Histoire de l'art

Images et mondes composites

Alors que le compositing (compositage) est très présent aujourd'hui, il n'a encore été que peu théorisé. Cet ouvrage tend à combler cette lacune à travers les contributions de nombreux auteurs du monde académique et de nombreuses études d'oeuvres. Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin : 0cm ; mso-para-margin-bottom : . 0001pt ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 10. 0pt ; font-family : "Times New Roman", serif ; } Le monde contemporain est aujourd'hui traversé par de multiples courants contradictoires et complexes. On parle de monde multipolaire, en recomposition, pluriel, voire composite. Les objets symboliques sont également multiples, foisonnants, et porteurs de contradictions. Face à cela, divers circuits, boucles et autres trajets plus complexes sont mis en oeuvre, et ce, aussi bien pour les récepteurs que pour les producteurs de contenus symboliques. On a souvent dit que ceux-ci, fortement modelés par la présence des réseaux informatiques, prenaient la forme d'hyperliens, de rhizomes, etc. Mais une autre forme, proche de celles-ci, pourtant très présente dans les images contemporaines et en forte résonance avec la pluralité des mondes contemporains, n'a que peu été théorisée : c'est celle du compositing (compositage). Cet ouvrage tend à remédier à cette lacune. La première partie traite des capacités des images composites et/ou du compositage à appréhender le monde actuel. Une deuxième partie est consacrée aux rapports et relations entre corps et images composites. La troisième partie appréhende l'image composite sur une durée relativement plus longue, depuis les débuts du cinéma ou la peinture antique. Cette publication rassemble et prolonge des travaux du LESA issus de journées d'étude - Imaginaires du composite. Images et mondes contemporains, L'image composite aujourd'hui - et du séminaire Document, compositage et récit intermédial.

01/2023

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Acteurs

La vie extraordinaire d'un homme ordinaire

Dix fois nommé aux Oscars, Paul Newman obtient finalement la récompense du meilleur acteur en 1987, pour La Couleur de l'argent. Sa filmographie compte une soixantaine de rôles, parmi lesquels La Chatte sur un toit brûlant, L'Arnaqueur, Le Plus Sauvage d'entre tous, Luke la main froide, Butch Cassidy et le Kid, Le Verdict et Les Sentiers de la perdition. Mais son talent ne s'arrête pas aux plateaux de cinéma. En tant que pilote de course, Newman a remporté plusieurs championnats nationaux. Par ailleurs, militant politique et humanitaire, il a collecté et donné près d'un milliard de dollars à de nombreuses organisations caritatives, en particulier celles dont il est le fondateur. Paul Newman a eu six enfants et a été marié pendant cinquante ans à l'actrice Joanne Woodward. Il est décédé en 2008 à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Stewart Stern, ami de longue date de Paul Newman, fut son confident lors des enregistrements qui composent ce livre. Il est surtout connu pour avoir écrit le scénario des films La Fureur de vivre, The Rack et Rachel, Rachel, réalisé par Paul Newman. C'est en 1986, année de son Oscar d'honneur et de ses soixante et un ans, que Paul Newman s'assoit avec son vieil ami, le scénariste Stewart Stern, pour enregistrer des bribes de souvenirs destinés à la rédaction d'une biographie. Une entreprise de plusieurs années, pour laquelle Stewart Stern interroge également tous ceux qui ont gravité autour de la star hollywoodienne, sa famille proche, des amis et collègues acteurs, scénaristes, producteurs, mais aussi d'anciens camarades d'université ou de la marine. Quelques années après la mort de Newman, ce sont les retranscriptions de ces cassettes qui ont permis de raconter La Vie extraordinaire d'un homme ordinaire, témoignage intime sur ce que c'est que d'être le visage le plus admiré de la planète.

11/2023

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Economie

John Law. Le magicien de la dette

Septembre 1715. Louis XIV meurt. Ses guerres interminables ont laissé les caisses vides et un endettement public record. L'économie est en récession. Les impôts sont lourds et écrasent les producteurs. Le régent Philippe d'Orléans succède au grand roi. Il mène une politique de rigueur, impopulaire et inefficace. Philippe se laisse alors convaincre par un financier écossais du nom de Law, personnage romanesque fuyant la justice anglaise. Ce Law a sillonné l'Europe et assimilé toutes les techniques bancaires et financières modernes. Il propose de remplacer intégralement la monnaie d'or et d'argent par du papier ! Séduit, le Régent laisse carte blanche à l'Ecossais : création d'une banque - une première en France -, gonflement de la masse monétaire, rachat de la Compagnie du Mississippi. L'économie se redresse, la confiance revient, les taux d'intérêt sont au plus bas. Fin 1719, les titres de la dette publique sont échangés contre des actions de la compagnie qui devient à cette occasion collectrice des impôts. Le " Système " est né. Début 1720, Law est contrôleur général des finances. Plus puissant que le grand Colbert, il manipule la monnaie, contrôle la banque, la fiscalité et le commerce extérieur. Pour soutenir les actions de la Compagnie du Mississippi, il invente un mécanisme de type subprimes. C'est le règne de l'argent fou. Le système va s'effondrer en quelques mois. L'avertissement que nous lance la faillite spectaculaire de John Law, c'est qu'une monnaie qui n'est plus étalonnée sur le métal précieux voit son sort fondamentalement lié à celui de l'endettement public. C'est pour ne pas l'avoir compris que la zone euro est aujourd'hui en danger. Economiste et haut fonctionnaire, Bertrand Martinot a été conseiller à la présidence de la République en 2007-2008. Il est l'auteur de plusieurs essais économiques, dont Chômage : inverser la courbe (Les Belles Lettres, 2013), récompensé en 2014 par le prix Turgot du meilleur livre d'économie financière et par le prix Edouard Bonnefous de l'Académie des sciences morales et politiques.

09/2015

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Guides gastronomiques

C'est meilleur quand c'est bon N° 2, septembre 2023

Dans ce numéro 2, nous avons voulu bâtir un contenu plus étoffé. Des articles et des enquêtes qui mettent davantage les pieds dans le plat, qui se glissent mieux encore dans l'arrière-cuisine de la gastronomie et de nos modes de consommation. Et qui, définitivement, permettent de manger avec plus d'intelligence, de discernement. En couverture : Faut-il mettre du sentiment dans nos assiettes ? On aime les animaux, mais on les tue. On sait qu'ils sont souvent élevés dans des conditions désastreuses, mais on les mange. En dépit de ce paradoxe, faut-il pour autant en finir avec la viande ? En considérant la chasse comme une potentielle alternative écolo, en remettant l'élevage en question, nous vous révélons que cette interrogation trouve une réponse peut-être moins tranchée - sans mauvais jeu de mots - que ce que nous pensions. Mais aussi... Buvons intelligent Une nouvelle rubrique pour mieux comprendre les enjeux économiques, législatifs, sociologiques de ce qu'on met dans nos verres. Mangeons intelligent Etes-vous plutôt mycophile ou mycophobe ? Le célèbre anthropologue Claude Lévi-Strauss distinguait ceux qui adorent les champignons et ceux qui les détestent. On vous explique pourquoi. Le goût sens dessus dessous De nos cinq sens, le goût en sollicite trois et est influencé par les deux autres. Mais attention, le " goût " , utilisé dans le langage courant pour désigner une perception globale, ne doit pas être confondu avec la " gustation " , soit la seule détection des saveurs... Vous suivez ? Une analyse passionnante remet un peu de sens dans le processus de formation de cette notion pas évidente. Au Vietnam, un sain festin quotidien Nous vous faisons découvrir la cuisine foisonnante et équilibrée du "pays en S", calquée sur la théorie du yin et du yang et aussi riche que l'histoire mouvementée de ses magnifiques régions. Le portrait d'une cantinière qui sait faire A l'approche de la rentrée des classes, la sempiternelle question demeure : pourquoi mange-t-on si mal dans les cantines scolaires ? Ce n'est pas faute de distinguer des solutions, comme le montre notre portrait. Cette femme de 53 ans, qui en a passé plus de trente derrière les fourneaux mitonne chaque jour des repas locaux, frais et souvent bio aux bambins du coin. Toujours plus d'adresses 15 recettes d'automne La suite des aventures d'Emmanuelle en BD Et encore d'autres surprises...

09/2023

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Littérature étrangère

Rabere ou comment mourir de rage ?

Au coeur de la forêt équatoriale, Balobé est une ville d'ordinaire paisible et gaie. Mais tout bascule le jour où une mystérieuse maladie s'y installe, instaurant une véritable psychose. Les spécialistes soupçonnent la rage, encore faudrait-il qu'ils le démontrent. Ainsi, ils vont tout au long du roman, explorer jusqu'au plus petit indice capable d'étayer leurs affirmations afin que soit mise en place une stratégie de défense proportionnelle à la menace. Ngapreya est un père de famille tranquille. Parieur invétéré, il partage son temps entre sa porcherie et le kiosque du "Pari sportif" installé au Quartier A. Un jour, alors qu'il ramasse des déchets alimentaires pour ses porcs dans un bac à ordures, il est mordu par un chien. Il soigne ses plaies jusqu'à guérison. Mais hélas, il meurt quelques semaines plus tard en laissant un ticket gagnant de quinze millions. A un jet de pierres de là, le médecin est appelé en urgence au chevet de Benji qui fait une forte fièvre. Le garçonnet de quatre ans s'en remet rapidement et retrouve le chemin de l'école. Mais pas pour longtemps, puisqu'il va chuter de nouveau. Et cette fois-là, les choses vont s'accélérer et l'enfant va décéder après d'atroces souffrances, sous les regards impuissants de sa famille et du médecin qui s'interrogent sur cette mystérieuse maladie. De quoi est donc mort le fils du premier adjoint au Maire de Balobé ? La question est au menu de toutes les conversations. Dans sa quête de vérité sur le décès de son enfant, le magistrat municipal va bénéficier du précieux concours de la pédiatre Dr Agnès Lipenda et de son fiancé vétérinaire, Dr Alan. Pour résoudre cette énigme, les deux médecins vont associer connaissances scientifiques, esprit de synthèse, intuition et simple bon sens. Ils vont plonger au coeur du brouillard si épais qui enveloppe le système de santé d'une part, et la gestion de la population canine d'autre part afin de mettre à nu les mauvaises pratiques qui y ont cours. Né à Yaoundé, Serge Alain CIEWE CIAKE est titulaire d'un doctorat en médecine vétéri-naire. Il a écrit et mis en scène plusieurs say¬nètes de sensibilisa¬tion sur les zoonoses. Il est actuellement en service au Ministère de l'Elevage, des Pê¬ches et des Industries Animales au Came¬roun.

09/2012

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Littérature française

Les ombres de l'Huis Prunelle Tome 2 : La Brileuse

Après "le cavalier de coeur" , "les ombres de l'Huis Prunelle" tome 1, Danièle Jankowski nous propose "La Brileuse" , le tome 2 très attendu de cette histoire romanesque et si réelle à la fois. Nous retrouvons Mathilde qui, sortie de ses enfers grâce à Baptiste, son sauveur éperdu d'amour, devenu son mari, va se reconstruire peu à peu, fonder une famille et réaliser son rêve de toujours : vivre au milieu des chevaux, sa passion. Baptiste, comblé également, lui offre la possibilité de s'épanouir en redoutable professionnelle de l'élevage. Une vie douce et sereine semble régner à "La Brileuse" chez les Langevin... Jusqu'à ce que le passé rattrape amèrement le présent... Ce passé s'appelle Pierre, qui resurgit, plus conquérant et diabolique que jamais... Mathilde succombera-t-elle ? S'enlisera t-elle-dans le mensonge et une sensualité qui la perdraient... Comme autrefois... Ou finira-t-elle par comprendre que "La Brileuse" est son havre de paix ? Relèvera-t-elle la tête pour enfin envisager de sauter les obstacles de ce parcours périlleux comme elle les aime cependant ? En sera-t-elle victorieuse ? Championne ? Championne équestre, hors catégorie, pour son bonheur et celui des siens ? Une fois de plus, la plume talentueuse de Danièle, véritable flèche, atteint directement les coeurs, sa cible privilégiée. Et une fois de plus, elle perce les nuages des cieux du Morvan pour en faire découvrir ses merveilles. "Mathilde lui souriait, mais son esprit était encore ailleurs... Il la plongeait tout entière dans le passé, où souvenirs et réalités liées au présent, se mêlaient étroitement à tel point qu'elle finissait par tout mélanger, se demandant si elle rêvait encore ou si elle était éveillée... Tant d'années s'étaient écoulées et pourtant elle avait l'impression que c'était hier. Des jours et des mois entiers, remplis à ras bord d'émotions, de responsabilités diverses, mais aussi de tâches ardues pour Mathilde. Ce soir, le poids de tout ce temps révolu alourdissait ses épaules, non pas comme le sable s'égrenant dans le sablier, mais plutôt comme une sorte de chape de plomb ou de béton ! Soudain, elle se sentit vieille, affaiblie, comme dépossédée de ses fragiles illusions, de ses motivations professionnelles qui autrefois, la propulsaient en avant, vers un avenir prometteur".

03/2014

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Beaux arts

Patrimoine industriel du Calvados. Pays d’Auge

Compris entre la vallée de la Dives à l’ouest et le département de l’Eure à l’est, bordé au nord par le rivage de la Manche, au sud par le département de l’Orne, l’arrondissement de Lisieux (204 communes) est sillonné par de nombreux cours d’eaux, précocement mis à profit pour animer les roues de moulins à tan (autour de Saint-Pierre-sur-Dives), à foulon (le long de l'Orbiquet), à papier (autour de Bonneville-la-Louvet), plus souvent à grains. L’emploi de moteurs hydrauliques performants (roues Poncelet ou Sagebien, turbines) a permis de mettre en mouvement les multiples machines des filatures de laine, de coton et de lin, qui s’implantent densément le long de l’Orbiquet et de la Touques à partir de la seconde décennie du XIXe siècle. Après 1850, la généralisation de l’énergie vapeur a permis la création de nombreuses usines en milieu urbain, notamment à Lisieux, Livarot, Saint-Pierre-sur-Dives et Pont-l’Evêque. Si les ressources hydrauliques se montrent abondantes, le sous-sol n’offre guère de variété. Seule l'argile est également répartie, en couches profondes. De longue date, son exploitation a donné lieu à la production de céramique utilitaire (poteries), architecturale (tuiles et briques) et décorative (épis de faîtage). L’élevage laitier et la culture du pommier ont permis l’implantation d’une importante industrie agro-alimentaire : laiteries et fromageries à partir des années 1880, autour de quelques grands noms (Lepetit, Lanquetot, Bisson…), cidreries et distilleries vers 1885. La présence de ports et l’ouverture sur la mer sont à l’origine, à cette même époque, de l’installation de chantiers navals (Honfleur, Deauville…), de scieries (Honfleur), d’industries chimiques (Ablon, Honfleur, La Rivière-Saint-Sauveur) et métallurgiques (Dives-sur-Mer). Environ 200 établissements, en activité, reconvertis ou désaffectés, plusieurs logements patronaux et cités ouvrières témoignent aujourd’hui de l’histoire industrielle de ce territoire. Une cinquantaine d’entre eux sont présentés dans cette Image du Patrimoine, parmi lesquels des édifices emblématiques comme la briqueterie de Glos et son exceptionnel four Hoffman ou l’usine Leroy de Livarot et sa machine à vapeur, dont le remarquable état de conservation avait justifié dès 1989 sa protection au titre des Monuments historiques.

02/2013

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Sociologie

L'origine des systèmes familiaux. Tome 1 : l'Eurasie

On connaît les apports décisifs d’Emmanuel Todd à l’anthropologie, particulièrement au rôle des types familiaux dans le temps. Au commencement, il y eut la volonté de montrer que la diversité des structures familiales traditionnelles explique les trajectoires de modernisation. Ainsi, la carte du communisme recouvrait-elle celle de la famille communautaire, associant l’autorité du père à l’égalité des frères ; la famille nucléaire absolue anglaise, libérale pour ce qui concerne les rapports entre parents et enfants mais indifférente à l’idée d’égalité, fut le substrat nécessaire aux développements de l’individualisme et du libéralisme politique anglo-saxons ; la famille nucléaire égalitaire du Bassin parisien, structurée par les valeurs de liberté des enfants et d’égalité des frères, légitimait l’idée a priori d’une équivalence des hommes et des peuples ; la famille souche, système fondé sur l’autorité du père et l’inégalité des frères, fut en Allemagne et au Japon le socle d’idéologies ethnocentriques dans le contexte de la transition vers la modernité. Pour autant, comment expliquer cette fragmentation de l’espèce humaine, sinon en remontant à l’unicité originaire, si elle avait jamais existé ? Au terme d’une enquête menée depuis plus de vingt ans, impliquant l’examen et la mise en fiche des organisations familiales de centaines de groupes humains préindustriels, Emmanuel Todd identifie et définit une forme originelle, commune à toute l’humanité : la famille nucléaire. Il reconstitue le processus de différenciation qui a mené aux émergences, successives ou simultanées, des divers types anthropologiques observables à la veille du déracinement urbain et industriel. Pour cela, il recourt à une anthropologie diffusionniste et non plus structuraliste et il emprunte à la linguistique le principe du conservatisme des zones périphériques. Il apparaît alors que l’Europe, placée sur la périphérie de l’Ancien monde, est sur le plan familial un conservatoire de formes archaïques ; nous sommes restés, pour ce qui concerne l’organisation anthropologique, assez proche de la forme originelle. Pour avoir ignoré des évolutions familiales paralysantes pour le développement technologique et économique, l’Europe a été, durant une brève période, « en tête » de la course au développement, bien que l’Occident n’ait inventé ni l’agriculture, ni la ville, ni le commerce, ni l’élevage, ni l’écriture, ni l’arithmétique.

09/2011

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Photographie

Architectures de terre dans l'Ouest africain. Bleu à l'ombre, ocre au soleil

Mallarmé disait que le monde était fait pour aboutir à un beau livre. La formule était ironique, mais, s'ils réduisent incontestablement le monde, les livres ont aussi le mérite de mettre leurs lecteurs en mouvement : ils invitent à voyager, à comparer, à penser, à imaginer. Celui-ci résulte de l'association de deux photographes, Cécile Tréal et Jean-Michel Ruiz, pour les images, et d'un anthropologue, Jean-Paul Colleyn, pour le texte. Ensemble, ils donnent un aperçu des architectures de terre dans des sites particulièrement intéressants du Mali, de Mauritanie, du Maroc, d'Algérie et de Tunisie. Le lecteur voyageur s'invite dans un monde de déserts, de dunes, de montagnes, de gorges, de savanes, de forêts de gommiers, de buissons d'acacias et de tamaris ; un monde de vent, de pierre, de sable et de terre ; un monde de modestes masures et de palais, de ksour et de casbahs, de mosquées frustres ou sublimes, où vivent ou vécurent bergers, guerriers, commerçants, jardiniers, marabouts, savants et poètes. Cet ouvrage se concentre sur les architectures de terre crue, en évitant le ciment, la tôle et les pelotes de câbles électriques. Il ne s'agit pas de "couvrir" toit les aspects de la réalité contemporaine, mais d'évoque ne tradition enracinée dans le passé, qui a encore un bel avenir devant elle. Les architectures du Maghreb et du Sahel ont fait rêver les cinéastes en quête de sites bibliques ou de royaumes moyenâgeux, mais un pays ou une région ne vit pas que d'images. Des questions de sauvegarde du patrimoine, d'émigration, d'impact du tourisme, de sécurité publique, d'avenir des oasis, d'agriculture irriguée, de commerce transsaharien, d'élevage extensif se osent de manière lancinante, qui font peser sur ce type 'd'architecture une menace certaine. La prise de conscience de l'irrémédiable perte que constituerait sa disparition souligne toutefois les savoirs et les enseignements dont elle est porteuse. Le déplacement dans l'espace fait voyager dans le temps. La terre d'Afrique fut depuis toujours parcourue par des groupes de migrants qui laissèrent leurs empreintes. Mais, pour les bâtisseurs, la terre crue appartient-elle définitivement au passé ? Non, sans doute, car elle demeure au sens littéral la première matière première : elle est disponible sur place, porte la couleur locale et est "durable" en raison même d'une fragilité qui n'abîme quasiment pas l'environnement.

04/2016

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Science-fiction

L'apprenti perdu

Au XXIIe siècle, l'humanité ne peut plus vivre que dans certaines zones, contrôlées par des " synthétiques ". La liberté ressemble à un concept éculé. Le libre-arbitre n'existe plus pour l'Homme. Placés en élevage d'orphelins dans des cités dortoirs, la seule vocation des humains semble être la reproduction de l'espèce à des fins inconnues. Lewis a été reçu dans une société interdite, le "Craft". Il doit rencontrer son mentor, le Gardien. Avec ses compagnons, Lewis va oser. Il va défier les "cowans", au service des synthétiques. Son souhait le plus cher, revenir heureux sur le chemin qui lui a été tracé. Il pourrait exercer un autre choix, mais il décide qu'il en sera autrement. Entre la fuite et les épreuves, il affrontera ce que sa conscience lui dicte non sans être revenu dans le présent. Il fera la découverte de monstres domestiqués, génétiquement créés lors des guerres qui ont ravagé la planète : les chimères. Il se lie d'affection avec un jeune sphinx mais aussi avec un vieil homme surnommé "le vieux Gildas". Accompagné de ce mentor de substitution Lewis se remet sur le chemin de son aventure en compagnie d'Emilie. Mais pour cela, ils doivent partir à la recherche de moyens de défense et d'armes dans la vieille Cité interdite. Le héros ira de découverte en découverte, de surprise en surprise, jusqu'à comprendre à travers des aventures initiatiques et inquiétantes, comment l'humanité a pu évoluer ainsi. L'Homme peut-il ou non jouer à Dieu, renverser le divin, et dans l'affirmative, quel prix aurait-il à payer ? Cet ouvrage plonge à la fois dans un futur particulier et dans un présent qui au-delà des apparences, serait porteur de cet avenir qu'en principe un être libre ne peut vouloir vivre. A travers ce livre de science-fiction spirituelle ou d'anticipation sociétale, l'auteur nous emmène sur des chemins où il s'avère capital de ne jamais perdre sa route, de savoir qui on est, d'où on vient et où on va. Bien plus, il met en scène un monde qui questionne sur ce qu'est le véritable libre-arbitre. Un apprenti est-il vraiment perdu avant de cheminer dans une direction qui soit en phase avec ses choix ? Tout commencera en juillet 2142, dans un secteur condamné, Grand Lyon.

03/2021

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Archéologie

La villa gallo-romaine de Grigy à Metz

Ce nouveau supplément à Gallia, consacré à la villa romaine de Grigy à Metz (Moselle), synthétise les résultats d'une fouille préventive conduite en 2011 sur une superficie de 5 ha, en périphérie de la ville. Les recherches ont permis la reconnaissance intégrale de la partie résidentielle et des infrastructures de production d'un vaste domaine agricole de la cité des Médiomatriques, qui se développe et est occupé entre la fin du Ier s. av. J. -C. et le début du Ve s. apr. J. -C. La fouille a donné lieu à de nombreuses études et analyses, avec l'intervention d'une vingtaine de chercheurs qui ont notamment contribué à caractériser cer-taines activités : outre de multiples indices en lien avec l'agriculture et l'élevage, des aménagements en bois remarquablement bien conservés ont ainsi pu être mis en relation avec une très probable production artisanale de vannerie et de textile. Cette étude de cas offre une image précise de l'évolution d'un grand établis- sement rural romain, dont toute l'emprise a pu être dégagée, ce qui est excep-tionnel en France. Fondés sur une approche exhaustive et pluridisciplinaire, les résultats constituent un exemple particulièrement illustratif des apports majeurs de l'archéologie préventive, et font de cette villa un jalon important dans l'histoire des recherches sur les campagnes romaines en Gaule Belgique. Sous la direction de Gaël Brkojewitsch, archéologue territorial au Pôle archéologie préventive de Metz Métropole, chercheur associé sous convention au Centre Camille- Jullian (UMR 7299, Aix-Marseille Université, CNRS, et ministère de la Culture). Spécialiste de la période romaine en Méditerranée occidentale, il étudie actuellement plusieurs villae romaines sur le territoire d'Aléria (Haute-Corse) et à Piantarella (Corse-du-Sud), et coordonne un projet collectif de recherche sur l'occupation romaine des Bouches de Bonifacio. En Moselle, il a dirigé une cinquantaine d'opérations préventives tant en contexte rural qu'en milieu urbain. Avec Guillaume Asselin, Renata Dupond, Elise Maire, Sandrine Marquié, Simon Sedlbauer, du Pôle archéologie préventive de Metz Métropole, et Ludovic Trommenschlager, de l'Ecole pratique des hautes études et de l'université de Lille. Et la collaboration de Valentina Bellavia, Michaël Brunet, Geneviève Daoulas, Christian Dreier, Emilie Gauthier, Nicolas Garnier, Gaëtan Jouanin, Marc Leroy, Kristell Lemoine, Alexia Morel, Stephan Naji, Antonin Nüsslein, Willy Tegel, Stéphanie Wicha. Sous la direction de Gaël Brkojewitsch

05/2021

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Sociologie

L'émancipation paysanne. Essai de prolongement de la réflexion éthique de Pierre Rabhi

La disparition des paysans est longtemps apparue comme un acquis de l'histoire dont il fallait se réjouir. Pourtant, derrière son apparente évidence, il se pourrait bien que ce diagnostic ait été en réalité profondément erroné. Contre toute attente, il est possible d'observer l'émergence d'un mouvement de renouveau de l'agriculture paysanne qui tend à redevenir une activité valorisée et attractive. Au point que certains n'hésitent pas à abandonner des carrières parfois prometteuses pour se lancer dans un changement de vie radical et devenir paysan. Mais comment interpréter ce retournement pour le moins inattendu ? Comment saisir la signification historique de ce phénomène qui remet en question tant de prédictions prétendument expertes ? S'agit-il d'un phénomène conjoncturel ou structurel ? D'un accident regrettable ou d'une promesse d'un avenir désirable ? L'une des réponses les plus originales à cette question est sans doute apportée par Pierre Rabhi. Selon lui, devenir paysan est une manière de redonner du sens à sa vie en s'émancipant d'un style de vie consumériste qui s'avère décevant pour découvrir les joies oubliées du style de vie paysan. Loin d'être une regrettable régression, le renouveau de l'agriculture paysanne est donc porteur d'un progrès éthique puisqu'il permet de renouer avec une vie heureuse ni se dérobait jusque-là. ptdétour d'une enquête sur les reconversions professionnelles vers l'agriculture paysanne, l'auteur approfondit les notions développées par Pierre Rabhi - la sobriété heureuse, l'insurrection des consciences, etc. - en élucidant notamment les nombreuses richesses existentielles produites par le travail paysan et les épreuves qu'un tel changement de vie suppose de traverser. Cet ouvrage peut donc être lu comme une tentative de prolongement de la réflexion éthique de Pierre Rabhi. Prix : 18€ ISBN : 9782356877697 9 M115111831 www.editionsbdl.com Tout l'enjeu de l'ouvrage de Loir Wojda est de développer l'idée d'un dépassement paysan du consumérisme qui parcourt l'ensemble de l'oeuvre de Pierre Rabhi. O Passionné par l'agriculture paysanne, Loïc Wojda a consacré ces dernières années la réalisation d'une thèse de doctorat sur les néo-paysans, à l'aménagement d'une micro-ferme vivrière avec sa compagne et à un emploi salarié sur une ferme en polyculture- élevage. Photographie de couverture ® Lorc Wojda

04/2021

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Histoire et Philosophiesophie

Un coup de ciseaux dans la Création. CRISPR-Cas 9 : le redoutable pouvoir de contrôler l'Evolution

Nous entrons dans une nouvelle ère. De la même façon qu'il y eut un avant et un après la découverte de l'électricité, comme il y eut une rupture avec l'apparition du numérique, l'humanité s'apprête à franchir une nouvelle étape déterminante dans son histoire : celle de la révolution génétique. Et cette révolution a un nom : CRISPR-Cas9 ! Derrière cet étrange acronyme, se trouve le plus puissant et le plus redoutable outil d'"édition de gênes" jamais découvert par les scientifiques. Il permet de réécrire quasiment "à volonté" le génome de tout être vivant sur Terre, avec une précision et une facilité jamais atteintes par aucune des technologies de "manipulation génétique" précédentes. Et c'est un pouvoir presque démiurgique qui s'ouvre ô nous. Amélioration des semences agricoles, en particulier dans la perspective du réchauffement climatique. Modification des races animales d'élevage pour une production plus saine et plus abondante. Mais aussi - pourquoi pas ? - "désextinction" d'espèces disparues, comme le mammouth laineux. Cet outil peut également servir la médecine dans sa lutte contre de nombreuses maladies génétiques telles que la mucoviscidose, le nanisme, le diabète, etc. Elle ouvre la voie à de nouvelles thérapies dans la bataille contre le cancer, le sida ou l'infertilité. Elle peut aussi, demain, entre les mains de marchands sans scrupule, permettre à des parents de choisir leur enfant "à la carte" : beauté, musculature, intelligence, faites votre choix ! Enfin - et c'est sans doute là le plus terrifiant -, elle pourrait autoriser une modification de la "lignée germinale" humaine dont les implications seraient bien proches du rêve d'Hitler d'une "race supérieure" ! Dans ce livre fascinant et crucial, Jennifer Doudna et Samuel Sternberg, deux scientifiques de renommée internationale qui ont participé à la découverte et au développement de CRISPR, nous racontent l'aventure de cette trouvaille extraordinaire et exposent à la connaissance de tous ses possibilités et ses conséquences. Aucun retour en arrière n'est possible, l'humanité a toujours utilisé les technologies qu'elle découvrait, quels qu'en soient les dangers, comme dans le cas de la fusion nucléaire. Reste à savoir si elle le fera dans un but altruiste et éclairé ou si ce redoutable pouvoir sur l'Evolution échappera à tout contrôle. Ces interrogations sont au coeur de la réflexion de Jennifer Doudna et Samuel Sternberg dans ce livre.

09/2020

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Critique littéraire

Le château de Seix. Journal 1992

Vendredi 18 décembre, dix heures du matin. Dans la débauche, je pense à l'amour. Dans la relation sentimentale, je ne peux pas oublier les voluptés de rencontre, ou de passage. Tous mes vœux sont farcis de leur contraire, mes phrases de leur négation, mes opinions de leur critique, mes livres de l'invite à ce qu'on les prenne pour l'opposé de ce qu'ils paraissent, et qu'ils ne veulent pas paraître tout à fait. Ma personne même ne se décide à être personne. Suis-je un riche châtelain avec une belle voiture, ou bien un clochard de campagne, promis à des intérieurs de terre battue, parmi des ruines béantes sans fenêtres ? Ai-je envie d'être envié, ou d'être plaint ? Désiré-je être heureux, ou bien souffrir poétiquement ? Suis-je le critique intraitable des mœurs littéraires, de mon temps, ou bien le chantre de la politesse et de la courtoisie, le Philinte qui écrit des petits mots bien aimables à tous ceux de ses confrères qui lui envoient leurs livres ? Un ours, ou un chien de salon ? Un écrivain d'avant-garde, ou ce qu'il en reste, ou un laborieux producteur de copie, qui essaie d'en tirer sa pitance ? Un homme de gauche, ou un fieffé réactionnaire ? Ai-je vraiment envie de me retirer du monde, ou bien si c'est pour qu'il insiste, afin de me serrer plus étroitement contre lui ? Même dans mes vêtements, je n'arrive pas à me décider. Si demain je vais à Toulouse, sera-ce vêtu d'un vieux jean et d'un blouson de cuir, dans l'espoir d'une rencontre avec quelque moustachu en comparable appareil, ou bien dans la tenue de hobereau anglophile qui s'est plus ou moins imposée d'elle-même, ici, entre mon pigeonnier, la boue, mes chiens et les visites de la générale (qui est venue m'apporter, avant hier, du foie gras de sa propre confection) ? Je n'aperçois de tous côtés que des emplois. Ce n'est pas que je n'y crois pas, mais je ne parviens jamais à m'y voir tout à fait. J'ai toujours envie d'être ailleurs, ou d'être quelqu'un d'autre, dont je soupçonne qu'il pourrait être moi tout aussi bien ?

07/1998

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Actualité et médias

Steve Bannon. L'homme qui voulait le chaos

Le Brexit, l'élection de Trump puis celle de Bolsonaro, le piratage massif de nos données personnelles par Cambridge Analytica, l'essor des climatosceptiques, la montée des extrêmes en Europe, la généralisation de la défiance et le goût pour l'apocalypse... Derrière tous ces fléaux, un homme, peu connu du grand public, semble tirer les ficelles : Steve Bannon. Craint ou adulé, ce personnage ne laisse personne indifférent. Né dans une famille irlandaise modeste, catholique et démocrate, au coeur de la banlieue américaine, Bannon devient banquier chez Goldman Sachs puis producteur à Hollywood - où son talent et son énergie lui permettent d'amasser une fortune considérable... qu'il va choisir de mettre au service de la droite dure. En 2012, il prend la tête de Breitbart News, le site de la nouvelle droite radicale qui ne recule devant rien - ni racolage ni fake news - pour marquer les esprits et manipuler les foules. Une expérience et un pouvoir d'influence qu'il mettra au service de Donald Trump. Une fois élu, Bannon devient son stratège, son âme damnée. Pour lui, il théorise l'affrontement avec la Chine et lance l'alerte contre les risques de sa 5G. Evincé de la Maison Blanche, il se rabat sur l'Europe. Son "Mouvement" ambitionne de fédérer tous les courants nationalistes d'extrême droite... Il sévit jusqu'en France, où il conseille le Front National et rêve d'instrumentaliser les Gilets jaunes. Il n'a pas vu venir la crise du coronavirus, mais croit au Chaos et à ses bienfaits en 2020. Cette enquête haletante, menée sur plusieurs continents, nous révèle bien des aspects cachés du destin de cet homme. Partout, il apparaît comme l'idéologue par qui le populisme advient. Quels sont ses réseaux ? Comment parvient-il à manipuler l'opinion ? Est-il un aventurier opportuniste ou un penseur intraitable ? En route à ses côtés, on croise des vendeurs d'armes et des catholiques radicaux, des souverainistes et des ultralibéraux, des informaticiens qui surveillent et des ouvriers qui perdent leur boulot, des idéalistes et des apocalyptiques. Pour parvenir à ses fins, Bannon semble prêt à tout. Mais que veut-il vraiment ? Fiammetta Venner nous offre ici le livre qui nous manquait : toute époque a son roi secret, le voici mis à nu

09/2020

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Littérature française

Un écrivain, un vrai

Gary Montaigu, écrivain américain d’origine française, est à l’apogée de sa carrière : les lecteurs s’arrachent ses livres et son dernier opus vient de recevoir l’International Book Prize. Sa femme Ruth peut se féliciter de s’être consacrée à sa gloire, en compagne omniprésente, attentive et exigeante, étouffante. Elle le pousse à accepter la proposition d’un producteur : participer à une téléréalité qui prétend montrer l’écrivain au travail. L’émission s’appelle “Un écrivain, un vrai” et s’est fixé pour objectif de filmer la création en direct : une équipe s’installe au domicile de Gary et suit son travail au jour le jour ; les téléspectateurs sont invités à intervenir sur l’histoire du roman en cours, sans prendre la peine de lire puisque chaque chapitre est immédiatement transposé en épisode de feuilleton télé. La littérature participative vit son heure de gloire, le télélecteur est né, son pouvoir absolu s’exerce de façon binaire : J’aime/J’aime pas. Il y a longtemps que Gary n’est plus épanoui dans la vie qu’il s’est construite, qu’il s’échappe régulièrement pour prendre l’air, pour tromper sa femme, qu’il s’interroge sur son art et sur sa fidélité aux idéaux de sa jeunesse. En acceptant de se prêter au jeu de la téléréalité, il voudrait rendre la lecture populaire, faire entrer l’amour du livre et de la fiction dans tous les foyers. Une démarche généreuse et sincère… Mais que peut la littérature face à la médiocrité consensuelle de la télévision ? La création n’est-elle pas soluble dans le divertissement ? Au fil d’une construction qui alterne deux époques, la tension narrative monte, le suspense croît, et à la fin de l’histoire les grands gagnants ne seront pas ceux que l’on pouvait espérer. Avec humour et clairvoyance, Pia Petersen interroge le rôle de l’artiste dans nos sociétés contemporaines interactives. Elle dénonce le règne du simplisme démagogique qui tend à remplacer toute espèce de réflexion par la sanction J’aime/J’aime pas. Elle plaide pour la complexité de la pensée, la liberté de créer sans le souci de séduire. Sa phrase entêtante, ironique, singulière, déroule implacablement cette efficace dénonciation du story-telling au détriment de l’engagement réel sur un chemin de création, sans concessions.

01/2013

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Récits de voyage

Le Roi de l'opium et autres enquètes en Asie du Sud-Est

Durant toutes les années 1990, William T. Vollmann n'a cessé de parcourir l'Asie du Sud-Est, ses jungles, ses villages, ses capitales. Au Cambodge, il est parti sur les traces de Pol Pot et des Khmers rouges. En Thaïlande, il a exploré les réseaux de la prostitution, allant jusqu'à enlever une enfant qui avait été vendue comme esclave sexuelle. En Birmanie, il a rencontré le chef révolutionnaire Khun Sa, connu comme étant le principal producteur d'opium du " triangle d'or ". Au Japon, il a enquêté auprès des yahuzas et s'est intéressé à ces " Intouchables " qu'on appelle les Burahumin. L'auteur de Gomorra, Roberto Saviano, écrit : " Vollmann raconte ce que sont l'Histoire et l'humanité, et sonde tous les aspects de cette dernière. Rien de ce qui est humain ne lui est étranger. Dans ses livres-reportages, il est là, enfoncé dans la réalité qu'il explore. Raconter la misère de l'homme, la toxicomanie, la prostitution, l'exploitation farouche ne signifie pas être attiré par l'abjection, ou exalter la dégradation. C'est voir son propre temps plus clairement et rechercher dans les traces du présent, tel un archéologue, les sédimentations du passé, là où l'homme demeure identique à lui-même, dans sa soif de pouvoir, de sang, de conquête. " Le Livre des violences - sur un autre versant de la même démarche - explorait la violence dans l'Histoire. Traduite en français en 2009, cette somme a été un considérable événement éditorial et critique. Le Roi de l'Opium et autres enquêtes en Asie du Sud-Est inaugure une série de volumes, dont les suivants seront consacrés aux enquêtes que William Vollmann a menées en Afrique et dans le monde musulman, dans l'ancienne Yougoslavie, ainsi que dans les pays d'Amérique du Nord et du Sud. Ces textes impressionnent autant par la profondeur de leurs vues et leur puissance d'expression que par l'engagement de l'auteur. S'il a vécu les situations qu'il nous raconte (à la première personne), Vollmann donne surtout la parole aux protagonistes eux-mêmes - qu'ils soient victimes ou bourreaux. Il fait entendre leurs récits, leurs justifications. Et ce faisant apparaissent des vérités dont seule la littérature, portée à ce niveau d'humanité et d'empathie, peut rendre compte.

02/2011

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Policiers

Bird est vivant !

Le pianiste de jazz Evan Horne est de retour après une année de repos forcé, à la suite d’un accident de voiture dans lequel il a failli perdre l’usage de la main droite. La chance semble de nouveau lui sourire en la personne d’un producteur qui lui propose un contrat ; quant à son autre vie – à savoir la résolution d’affaires criminelles -, elle se rappelle bientôt à lui. En effet, son vieil ami le lieutenant Dan Cooper, de la police de Santa Monica, lui demande de venir sans délai sur une scène de crime. Le saxophoniste Ty Rodman a été assassiné dans sa loge. Le miroir de la coiffeuse est maculé de l’inscription : « BIRD LIVES ! » et on a trouvé près du cadavre un lecteur de CD qui jouait en boucle le célèbre morceau de Charlie Parker Now’s The Time. De plus, l’assassin semble s’être acharné sur le sax de Rodman. Détail encore plus troublant : la victime a été tuée un 12 mars, jour anniversaire de la mort de Charlie « Bird » Parker.Le faisceau de références à la légendaire figure de proue du be-bop se resserre encore quand Evan Horne apprend que d’autres musiciens de jazz connus ont été retrouvés morts dans des circonstances similaires et à des dates toutes liées à Charlie Parker et à son trio.Mû par un fanatisme musical, l’assassin aurait-il frappé les tenants d’un jazz plus commercial afin de les punir de s’être écartés de la grande lignée des maîtres du bop ? C’est ce qu’Evan Horne va s’efforcer de déterminer au fil d’une enquête qui réjouira les amateurs de jazz, toutes tendances confondues.Comme la précédente aventure d’Evan Horne publiée chez Rivages (Sur les traces de Chet Baker, Rivages/noir Nº 497), celle-ci mêle agréablement la résolution du mystère et l’érudition musicale, sans que cette dernière pèse le moins du monde sur l’histoire. Par la voix de son pianiste californien, Bill Moody – lui-même batteur de jazz – n’a pas son pareil pour planter le décor de la scène jazz présente et passée, entre humour et soupçon de nostalgie.Un livre qui donne furieusement envie de ressortir quelques disques des étagères ou de courir en acheter.

03/2010

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Littérature française

Honoria

Honoria raconte le destin de deux femmes. L'une, notre contemporaine et narratrice, habite Londres et s'efforce d'oublier sa relation conjugale désastreuse en se plongeant, sur les conseils d'un producteur de films, dans des lectures sur la fin de l'Empire romain d'Occident. C'est ainsi qu'elle rencontre la seconde : Honoria, une princesse romaine du Vème siècle après Jésus-Christ. Un personnage légendaire pour les spécialistes de l'Antiquité tardive, dont on ne connaît la vie que par fragments, éclats. Honoria vient d'un siècle crépusculaire, qui est aussi l'avènement d'un nouveau monde : les invasions barbares et la diffusion du christianisme. Cette période de basculement demeure un mystère peu exploré, donc intrigant. Avec un humour vif et acidulé, la narratrice nous raconte les avancées de son enquête et soulève peu à peu les pans de cette face noire et dérobée de l'Histoire. Elle accède aux bribes du destin d'Honoria déposés par le temps. Cette princesse, soeur d'empereur, a été maltraitée par les chroniqueurs antiques qui la dépeignent comme une " créature diabolique, nymphomane, Messaline, fossoyeuse de l'Empire ". Il s'agit aujourd'hui d'arracher sa vie à l'oubli et de mener une contre-enquête. On s'attache à l'irrésistible Honoria, celle dont même la mère dit : " Tu es douée pour l'amour. Un homme deviendrait ton jouet. Même nos eunuques sont tous sous ton charme ! " On tombe en effet sous les charmes de cette femme rebelle, flamboyante et débauchée qui, au milieu des invasions barbares et du christianisme devenu religion d'Etat, ose tout : aimer un Affranchi, et même demander Attila en mariage ! Tandis que son monde se disloque dans la cruauté, Honoria doit prendre la fuite : l'empereur veut sa mort. Elle a transgressé l'ordre établi. Et si Honoria était la première femme moderne ? Une chose est certaine : on ne rencontre pas Honoria sans se transformer et se libérer. Des affinités se tissent entre l'auteure et son modèle, passant outre les siècles. L'une et l'autre osent se raconter, semblent se révéler en miroir. De la grandeur tragique, on passe au ton de la confidence et de l'intime. Judith Housez est une portraitiste hors pair, qui jongle avec brio entre le péplum et l'autofiction, entre l'Histoire et la comédie contemporaine, avec une écriture tout en finesse.

08/2018

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Théâtre

Les rencontres improbables

Ces quatre récits racontent l'histoire de Vienne entre fiction et réalité... Deux de ces textes ont été adaptés par le théâtre Saint-Martin. L'Illustre et l'Inconnu : En septembre 1923, Philippe Pétain inaugure le monument aux morts de Vienne. Après une cérémonie prestigieuse, il désire se recueillir à la cathédrale. C'est là qu'il va rencontrer un Poilu venu tout exprès le voir. Ici, l'Illustre va rencontrer l'Inconnu, Pétain se retrouve face au Soldat Inconnu. En fait, ils seront cinq " Inconnus ", dont un dernier qui va décider de l'avenir du héros de Verdun, il est l'Adversaire à qui le maréchal vendra son âme pour être le chef de la France vingt ans plus tard... Les deux papes : En mai 1312, le pape viennois Calixte II, mort en 1124, vient réclamer des comptes à son confrère Clément V qui vient d'abolir l'Ordre des Templiers en la cathédrale de Vienne sous la pression de Philippe Le Bel. Calixte avait mis sous sa protection en 1119 les premiers Chevaliers du Christ, Clément vient de les détruire, le face à face risque d'être tendu... Quatre maires, quatre guerres : En juillet 1940, le maire de Vienne Lucien Hussel est inquiet. Il rentre de Vichy où il fut l'un des rares parlementaires à refuser les pleins pouvoirs à Pétain, et il se confie à sa secrétaire : que va devenir la France, qu'auraient fait ses prédécesseurs eux aussi confrontés à la guerre avec l'Allemagne ou la Prusse ? Charles Guilliermin, maire en 1814, Marc-Antoine Brillier, maire en 1870, et Joseph Brenier, maire en 1914 vont ainsi se retrouver dans le bureau du maire de 1940. Autres temps et pourtant mêmes craintes et mêmes malheurs... Calixte II, 900 ans après : Le 9 février 2019, Vienne célébrera les 900 ans du couronnement de son ancien archevêque Gui de Bourgogne qui devint le pape Calixte II. Pape des Chemins de Compostelle, pape de la fin de la querelle des investitures, mais aussi pape du célibat des prêtres et pape immensément politique, Calixte II pourrait-il aujourd'hui rencontrer les Viennois ? Quatrième " rencontre improbables " ? ... L'auteur, Jean-Yves Curtaud, est journaliste, chroniqueur radio et producteur de magazines pour différentes télévisions nationales et actuellement rédacteur en chef du magazine " lechroniqueur. fr ". On lui doit également le film " Le mystère de Vienne ". " Rencontres improbables " est son quatrième roman aux Editions Morel.

12/2018

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Philosophie

Correspondance. 1913-1962

Ecrites un demi-siècle durant, de la veille du premier conflit mondial (1913) à la fin de la Guerre d'Algérie (1962), les 492 lettres et cartes échangées par Louis Massignon (1883-1962) et Jacques Maritain (1882-1973), Raïssa Maritain (1883-1960) y figurant plus passagèrement, apparaissent comme un des grands dialogues spirituels du xxe siècle. Un concert intérieur tendu et vibrant qui unit deux hommes apparemment dissemblables mais que soude l'essentielle vérité : celle de leur foi en Christ. En effet, si Maritain est l'homme de la clarté radieuse, d'explicitations calmes et rigoureuses, proche des milieux artistiques et cheville ouvrière d'un néo-thomisme où la raison rayonne, portée par la grâce, un défenseur d'Israël persécuté, Louis Massignon, professeur au Collège de France, initiateur de l'islamologie mystique par ses travaux sur Hallaj, incarne la passion doloriste et sacrificielle d'un catholicisme issu de Huysmans et de Charles de Foucauld, une âme encordée à la Croix du Golgotha, marquée par le message de Gandhi, dont la vocation fut la défense des plus pauvres, au premier rang desquels les victimes de l'ordre colonial et le peuple palestinien. Massignon-Maritain, fraternellement dissemblables, que des combats et des dévotions communes surent néanmoins rapprocher : un amour pèlerin pour Notre-Dame de la Salette, une vision tragique commune de l'histoire, imprégnée du millénarisme d'un Léon Bloy, qui trouva à s'exprimer lors des multiples conflits qui marquèrent leur siècle. Un jalon essentiel, catholique, humaniste et mystique, pour la compréhension du XXe siècle. Producteur à France-Culture (Mauvais Genres), collaborateur du Monde des livres, François Angelier, auteur de travaux sur François de Sales, Hello, Huysmans, Claudel, Massignon et Bernanos, travaille depuis vingt ans sur la figure, la pensée et l'action de Louis Massignon. Michel Fourcade enseigne l'histoire religieuse et culturelle contemporaine à l'Université Paul Valéry-Montpellier III. Il préside le Cercle d'études Jacques et Raïssa Maritain, après leur avoir consacré sa thèse (Feu la modernité ? Maritain et les maritainismes, Arbre bleu éditions, 2020) et de nombreux travaux. Secrétaire et archiviste du Cercle d'études Jacques et Raïssa Maritain jusqu'en 2014, René Mougel a été notamment l'artisan de la publication des oeuvres complètes de Jacques et Raïssa Maritain (17 vol.), et de leur correspondance avec le cardinal Journet (6 vol.)

11/2020

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Religion

Sacrifices en Islam. Espaces et temps d'un rituel

Sacrifier, mettre à mort rituellement une victime animale, voilà qui s'inscrit au coeur de multiples pratiques des sociétés musulmanes, qu'elles soient transplantées en Europe, ou qu'on les observe parmi ce milliard d'individus qui, à travers le monde, de l'Afrique à l'Asie, suit la foi révélée par le Prophète Muhammad. Egorger de ses ongles la victime animale au Maghreb, boire ou se baigner dans le sang de celle-ci dans les cultes zar soudanais, partager et cuisiner les chairs des bêtes égorgées au sein de la communauté, comme dans la Grèce arienne, ou solliciter une protection. Que reste-t-il de l'islam dans ces formes quotidiennes du sacrifice ? Encore faudrait-il, ou non, distinguer celui-ci de l'abattage rituel des animaux nécessaires à la consommation halal des chairs, tout comme dans le cas des viandes juives casher. On peut mettre pourtant en évidence un modèle musulman du rituel sacrificiel, que reconstruit l'anthropologue à partir des rites établis dans la sunna, dans les gestes et dires du Prophète. Le sacrifice que se propose de faire Abraham de son fils, Isaac pour les juifs, Ismaël pour les musulmans, répond à des questions fondamentales : comment peut-on naître d'une femme ? Comment assumer le rôle de père et la soumission du musulman à Dieu ? Questions que pose aussi le sacrifice effectué pour la naissance d'un enfant. Voilà la vision orthodoxe qui inspire le sacrifice du Pèlerinage à La Mekke, et celui effectué le même jour dans ressemble de la communauté musulmane à l'occasion de la fête de l'ayd al-kabir. L'islam n'inscrit pas, contrairement au christianisme, le sacrifice au coeur de son dogme. Il lui accorde cependant une place essentielle dans ses pratiques rituelles : accompagnant toutes les étapes de la vie individuelle, producteur du lien social, lieu de multiples recompositions et transgressions, produisant de nouvelles références locales à l'universalité que celles qu'induit le modèle ibrâhimien, les rituels sacrificiels musulmans illustrent l'ensemble des thèmes que la théorie anthropologique du sacrifice s'est attachée à mettre en évidence : "cuisines du sacrifice" dette u sacrificielle, fonctions thérapeutiques, etc. Une première synthèse donc, illustrée d'exemples tous contemporains, qui nous apporte sur la pratique des sociétés musulmanes un éclairage unique.

04/1999

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Histoire de France

Images de l'Oise. 1918 & aujourd'hui

Les Allemands pénètrent dans l'Oise le 31 août 1914. Après la bataille de la Marne et à partir de fin septembre, ils s'installent au nord-est du département. De Crapeaumesnil près de Lassigny à Autrêches proches des limites territoriales de l'Aisne, les troupes allemandes vont s'accrocher jusqu'à la mi-mars 1917. Puis elles se replient sur un front entre Saint-Quentin et Laon, qu'elles ont fortifiés. L'armée française poursuit l'ennemi, mais s'arrête début octobre devant les défenses de son adversaire. Hormis les combats du bois Saint-Mard près de Tracy-le-Val fin décembre 1914, ou l'offensive de Quennevières en juin 1915, il n'y a pas de batailles majeures dans l'Oise. Pourtant des rencontres de patrouilles et des duels d'artillerie causent bien des pertes de part et d'autre. A l'arrière du front, le département est en zone dite d'armée, ce qui signifie que l'on ne peut pas vaquer à ses occupations courantes sans en référer à l'autorité militaire. Pourtant nos aieux s'accommodent d'une vie bien précaire par moments. Cet ouvrage est la suite d'Images de l'Oise 1918, paru en octobre 2012. Il reprend le même principe, c'est-à-dire mettre en concordance une photo ancienne et une photo actuelle. La plupart des clichés sont inédits et datent tous de 1915, 1916 ou 1917. Cet ouvrage est un témoignage sur la vie dans l'Oise pendant la Grande Guerre. Le 21 mars 1918, l'opération Michael se déclenche. De Saint-Quentin dans l'Aisne, l'armée allemande s'ébranle et bouscule les troupes anglaises basées devant elle. Vers la fin du mois, l'Oise se voit de nouveau attaquée. Noyon et Lassigny tombent. De violents combats ont lieu au mont Renaud, au Plémont, dans le parc du Plessier-de-Roye et à Orvillers-Sorel. Puis une nouvelle fois le front se stabilise. Les réfugiés qui ont fui les zones attaquées se dirigent vers le sud. On consolide les anciennes tranchées, celles de 1914 à 1917. On en refait d'autres devant les nouvelles lignes allemandes. Toute une infrastructure se met en place pour une contre-attaque qui n'aura jamais lieu car des bruits alarmistes arrivent fin mai. En juin 1918, les Allemands attaquent en direction de Compiègne : la bataille du Matz commence. Elle est arrêtée en trois jours par les Français, au prix de pertes terribles dans les deux camps. Cet ouvrage ne retrace pas dans le détail les péripéties des combats, mais présente des photographies de nombreux villages et de villes de l'Oise en 1918 et aujourd'hui. L'auteur a retrouvé les lieux qui se trouvent sur les photographies de 1918 et présente des vues actuelles de comparaison. Ceci apporte une dimension nouvelle à des paysages que les habitants de l'Oise, ou les touristes, croyaient bien connaître. Les photographies de 1918 sont inédites à 90 %.

10/2012

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Sciences historiques

Saint-Vallier-de-Thiey autrefois. La primauté de la "petite patrie"

La vie d'un village est à la croisée de nombreuses "histoires" générales : histoire de la féodalité et de la construction des villages fortifiés ; histoire de la population et des actes de franchise ou d'habitation qui ont amené les seigneurs à reconnaître l'existence d'un conseil de tous les habitants ; histoire du développement des cultures ou des modalités de l'élevage sur l'ensemble d'une région ; histoire des routes qui relient le village à toute une province ; histoire d'une communauté d'habitants dont les règlements, longtemps définis par la coutume, se fixent au cours des deux derniers siècles de l'Ancien Régime ; histoire d'une religion chrétienne qui devient, en France, à partir du début du XVIIe siècle, celle d'une lutte contre les protestants, celle d'une Contre-Réforme. La vie au village de Saint-Vallier-de-Thiey, c'est tout cela. On y distingue une évolution marquée par un profond contraste entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle d'une part, le XVIIIe siècle d'autre part. La première période est celle de l'apogée du village après la crise de la fin du Moyen Age : explosion démographique qui conduit à des constructions, à la conquête de nouvelles terres cultivables aux dépens du Défends... Le XVIIIe siècle se caractérise, au contraire, par le repli ou la stagnation de la population et du village. Dans cette longue histoire, la communauté d'habitants joue un rôle éminent. C'est elle qui préside à tous les événements, grands et petits, de la vie au village, comme la répartition de l'impôt en temps de paix ou de guerre, mais aussi les moindres réparations que l'on doit faire au four ou à tel chemin rural. Les consuls qui dirigent cette communauté sont les élus d'un "conseil général", constitué d'un petit groupe de notables réunissant les plus riches des habitants. On a affaire ainsi à un système électif dans lequel le représentant du seigneur n'a quasiment aucun rôle ou plus exactement, dont le rôle se réduit à présider la création du "nouvel Etat". Cet aspect "démocratique" de l'élection détermine l'indépendance de la communauté par rapport à son seigneur. Mais la communauté de Saint-Vallier ne se réduit pas au rôle politique et social d'une minorité aisée. La communauté d'habitants est un tout. Elle a également une forte unité religieuse que l'existence d'une confrérie du Saint-Esprit, encore bien vivante au XVIIIe siècle, permet d'analyser.

11/2013

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Beaux arts

Collages. Edition bilingue français-anglais

Comme André Stas me téléphone pour me demander une préface à sa prochaine exposition, je descends à la cave. Dans l'escalier, je songe à un phénomène curieux qui se produit dans mon quartier depuis quelques semaines. À diverses reprises, en sortant promener mon chien, je découvre des souliers abandonnés dans la rue ; parfois la paire, parfois une chaussure seule. Ce ne serait pas extraordinaire s'il n'y avait cette réitération. Jadis, on trouvait surtout des gants (solitaires comme le vice), entre autres dans les cabines téléphoniques. Je ne sais si cette coutume se poursuit. Toujours dans l'escalier, sur l'antépénultième marche, je me félicite d'habiter une rue en pente, ce qui me met à l'abri des inondations, songeant du même coup à la devise que Ponge prête à l'eau : le contraire d'excelsior. Pour les séismes je me sens moins rassuré. Le mieux serait de grimper les escaliers quatre à quatre et de tomber avec la maison, par-dessus, évitant ainsi de me trouver en dessous. (Le trait d'union dans le premier cas et son absence dans l'autre sont déjà significatifs.) À la cave où je ne me rends guère, je suis frappé par une vaste et épaisse tapisserie de toiles d'araignées, constellée de grosses mouches domestiques. Je n'ai pas vérifié si leur disposition évoquait le ciel étoilé, ce qui ne serait pas plus étonnant que le ciel étoilé lui-même. Car si l'on connaît à peu près la date du big bang, on ne sait toujours pas ce qu'il y avait avant - avant, c'est-à-dire quand nos ennuis ont vraiment commencé. Cette floraison de mouches au sous-sol est étrange car les issues sont fermées. Elle s'explique au grenier, où entrées par les fenêtres et survolant l'escalier, les mouches viennent mourir de faim pour n'avoir pu trouver la voie du retour. (Moi - même, enfant, j'avais de la peine à reconnaître l'envers du chemin quand il me fallait revenir sur mes pas, toutes les mai-sons ayant changé inexplicablement de côté.) Je me pose la question d'une sorte d'élevage savant de mouches par les araignées, de manière à constituer une réserve de nourriture dans ce qui est finalement, bien que spacieuse et poussiéreuse à souhait, une prison. C'est à vérifier. N'ayant pas trouvé de préface dans la cave, je remonte. Il va falloir que je l'écrive.

05/2013

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Tourisme France

La vallée de Munster

Sur le versant oriental du massif des Vosges, la vallée de Munster ou vallée de la Fecht se déploie de la grande crête, qui trace la frontière avec les Hautes Vosges lorraines, jusqu'à la plaine d'Alsace pour déboucher à la hauteur de Colmar. Le canton de Munster en occupe la plus grande partie, dont les seize communes sont rassemblées dans la communauté de communes de la vallée de Munster. Trouvant son origine dans l'établissement d'une communauté monastique vers 660, la ville de Munster offre aujourd'hui, à travers son patrimoine, un résumé de l'histoire religieuse et politique de ce territoire de moyenne montagne. De grands bâtiments et les vestiges du cloître de l'abbaye bénédictine Saint-Grégoire voisinent avec les bâtiments du pouvoir de la Communauté du Val et de la Ville de Munster, entité politique singulière qui regroupa dix communes jusqu'à sa dissolution en 1847. Encouragée par les moines dès le Moyen Age, l'exploitation de la montagne par l'élevage, le pastoralisme, la viticulture et l'activité forestière modèle les villages et transforme les paysages par la construction de fermes et de marcairies. La fabrication du fromage de Munster pendant la période de l'estive assure très tôt la réputation de la vallée hors des frontières alsaciennes. Elle constitue aujourd'hui un facteur d'attraction touristique essentiel dans les nombreuses fermes-auberges et auberges qui s'égrènent sur les hautes chaumes. Profitant de la force motrice des eaux de rivières abondantes, l'industrie cotonnière s'établit dans la vallée à la fin du XVIIIe siècle et pour plus d'un siècle et demi. Introduite et dominée par la famille des industriels Hartmann, elle densifie le territoire par l'édification de tissages et de filatures, et par la construction d'habitations d'une grande variété destinées à loger ouvriers, cadres et directeurs. Le paysage se voit également façonné par les exigences de l'activité textile à travers l'endiguement des lacs de montagne, le creusement de canaux hydrauliques alimentant les centrales d'énergie. La vallée trouve enfin un nouveau visage suite aux destructions considérables de la Grande Guerre, qui ruinent Munster et les communes de la Grande et de la Petite Vallée situées sur la ligne de front. Au cours de l'entre-deux-guerres, plusieurs dizaines d'architectes et d'entrepreneurs oeuvrent alors à leur reconstruction intégrale. Des communes nouvelles renaissent ainsi au coeur des paysages les plus pittoresques du massif.

09/2011

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Histoire internationale

Histoire de Fribourg. Coffret 3 tomes

L'histoire de Fribourg fait pour la première fois depuis longtemps l'objet d'une synthèse. Trois historiens expérimentés proposent, chacun dans un volume, leur vision des grandes étapes de la construction de ce canton : tout d'abord, la naissance de la ville avec les Zaehringen, les changements successifs de suzerains, l'entrée dans la Confédération en 1481, les relations à la fois amicales et tendues avec Berne, puis la constitution du territoire cantonal par l'agrégation de plusieurs régions, le rôle d'une élite qui confisque le pouvoir, la Révolution française et les évolutions qu'elle apporte pendant un siècle, enfin la guerre du Sonderbund qui voit Fribourg vaincu par l'armée suisse et l'adoption par le canton d'une démocratie pleine et entière. Cette Histoire de Fribourg évoque également l'évolution religieuse : l'importance des congrégations qui construisent des églises et des couvents dans la ville et contrôlent une grande part de l'économie et de l'enseignement, le refus de la Réforme, le développement de la ville en une citadelle catholique, grâce à la création d'écoles, l'arrivée des jésuites pour contrer la Réforme, les conflits avec les évêques après la Révolution française et le rôle prépondérant exercé par l'Eglise sur les mentalités. Par ailleurs, ces ouvrages retracent l'histoire économique, sociale et culturelle du canton, notamment la prospérité que connaît la ville dès la fin du XIVe siècle et jusqu'au milieu du XVe siècle, lorsque l'économie fribourgeoise est florissante (tannerie, draperie, fabrication de faux), amenant une main-d'oeuvre spécialisée venue de loin. Fribourg est une ville très "ouverte", qui octroie généreusement le droit de bourgeoisie aux étrangers. Ces livres mettent aussi en évidence la transformation de l'économie, avec le bouleversement de l'agriculture qui favorise l'élevage de bovins pour la fabrication du fromage dont le commerce rayonne loin en Europe, ainsi que le rôle de l'émigration militaire, le mercenariat. Enfin, le développement de l'économie alimentaire, qui devient un secteur de pointe dans le canton, est mis en évidence. Cette synthèse de l'histoire de Fribourg permet de comprendre les grands enjeux, les lignes de force et les faiblesses qui ont contribué à la constitution du canton de Fribourg. Le coffret Histoire de Fribourg est composé de 3 tomes : - 1. La ville de Fribourg au Moyen Age (XIIe-XVe siècle). Kathrin Utz Tremp - 2. Une ville-Etat pour l'éternité (XVIe-XVIIIe siècle). François Walter - 3. Ancrages traditionnels et renouveaux (XIXe-XXe siècle). Francis Python

04/2018

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Droit

Les droits des auteurs de cinéma. Sociologie historique du copyright et du droit d'auteur

Un film peut-il être librement reproduit et montré par quiconque en possède la copie ? Un écrivain peut-il interdire que sa pièce de théâtre soit adaptée au cinéma ou contrôler l'adaptation de son roman ? La mise en scène est-elle l'essence même d'un film, la mise en oeuvre d'idées préexistantes ou un maillon de la chaîne de production qui apparait dans les génériques de fin ? Les producteurs ne sont-ils que des financiers ou la première condition d'existence de ces oeuvres coûteuses et collectives que sont les films de cinéma ? Les scénaristes ne produisent-ils qu'un ingrédient des films ou leur recette même ? Qui est donc l'auteur d'un film ? Doit-il contrôler le montage, écrire le scénario ? Peut-il être salarié et mérite-t-il d'être rémunéré en fonction du succès du film ? La colorisation d'une oeuvre en noir et blanc dégrade-t-elle le cinéma et la culture d'une nation ? Lorsque des oeuvres sont échangées gratuitement sur des réseaux de peer-to-peer, faut-il se réjouir ou sévir ? Ces questions sont autant de problèmes juridiques posés et rencontrés par les professionnels du cinéma, les juristes et les professionnels de la politique qui participèrent à la définition des droits des auteurs de films. Leurs batailles, qui débutèrent dans les années 1900, montrent que l'attribution des films à des auteurs est le résultat de luttes pour l'imposition de représentations du cinéma et de la division du travail cinématographique. En proposant une approche sociologique originale de l'écriture des normes de la propriété intellectuelle, ce livre explique aussi pourquoi le droit d'auteur français et le copyright américain définissent différemment les auteurs de cinéma et ne leur attribuent pas les mêmes droits. Il raconte comment des cinéastes se sont unis et divisés au sujet de leurs rémunérations, du contrôle de la création des films, des hiérarchies de leur milieu professionnel, du droit de citation et du téléchargement. En s'intéressant aux relations et au fonctionnement des sociétés d'auteurs, il éclaire les logiques d'engagement des cinéastes pour la défense, la redéfinition et la dénonciation du droit de propriété des films.

12/2019

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Faits de société

Une femme amiral

Je me suis engagée dans l'armée parce que je voulais faire du cinéma. J'ai postulé pour le Service de relations publiques de la marine sachant qu'on y réalisait des films documentaires. Diplômée de lettres classiques, j'ai commencé par rédiger des brochures d'information. Mais j'ignorais presque tout de ce dont j'étais censée parler. Alors j'ai voyagé, visité des bateaux, rencontré des marins. Et j'ai été fascinée. Quand j'ai pu enfin prendre part à la production, j'ai rapidement compris que ce que nous tournions, mes équipes et moi, m'intéressait plus que le cinéma lui-même. J'aimais la marine. Des producteurs civils me proposèrent de les rejoindre, mais je déclinai leurs offres. En revanche, j'acceptai une affectation à la direction du personnel. J'entrai dans le vif du sujet : la gestion des marins, la valorisation de leurs compétences, l'amélioration de leurs conditions de travail et de vie. J'étais heureuse de faire ce métier. Les marins ne sont-ils pas la vraie richesse de la marine ? Puis j'ai été nommée commandant d'école. Former de jeunes recrues était la suite logique de mes fonctions précédentes. Le service militaire obligatoire venait d'être suspendu et il devenait urgent de s'adapter : ouvrir le recrutement à d'autres couches de la population et changer les méthodes d'enseignement. La condition et le rôle des femmes, parmi lesquelles je faisais figure de pionnière, évoluaient aussi. J'ai été de toutes ces réformes et je sais que j'en ai dérangé plus d'un. Mais j'étais dévouée à l'institution et j'ai fini par imposer le respect. Je n'ai jamais navigué. Le règlement n'y autorisait pas encore les femmes. Je me considère pourtant comme un marin à part entière. Qui pourrait en douter maintenant que des étoiles ont remplacé les galons sur ma veste d'uniforme ? J'ai servi la marine avec passion et loyauté pendant trente-cinq ans. Et c'est ainsi que je suis devenue la première femme amiral. C.D.

10/2006

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Littérature étrangère

Zone sacrée

Claudia Nervo, grande vedette du cinéma mexicain, appartient à la race légendaire des monstres sacrés. Elle a mis son génie, sa volonté et sa passion à construire son personnage, qu'elle met en scène à chaque instant. Déesse, panthère, prêtresse de son propre culte, elle se veut sans mémoire, sans passé et sans avenir, acharnée à imposer l'une ou l'autre de ses images aux photographes, producteurs, acteurs et reporters qui hantent sa demeure d'un luxe fabuleux. A côté de Claudia parée de métal ou de fourrures, sa secrétaire en tailleur strict. Autour d'elle, de très jeunes filles, "sirènes" de la mythologie, qui lui doivent tout, portent les toilettes qu'elle a étrennées, imitent son maquillage, et servent à mettre en valeur sa beauté faite d'artifice, devant laquelle l'éclat même de la fraîcheur paraît fade. Pour Guillermo, le narrateur - son fils -, cette maison est la "zone sacrée" où convergent ses désirs, ses espoirs, ses rêves, ses souffrances les plus secrètes. La seule raison de vivre, la seule définition de Guillermo face au monde, c'est d'être le fils de Claudia Nervo à qui il porte une passion absolue, frisant l'inceste. Qu'il transforme son appartement en musée d'Art Nouveau, qu'il aménage sa chambre à l'image de celle de Sarah Bernhardt, qu'il torture ses chiens de race (cadeau de Claudia) en leur imposant des cantates de Bach à plein volume avant de les jeter sous les roues des voitures, qu'il passe des soirées solitaires à regarder de vieux films, il ne s'agit pour lui que d'évoquer, d'appeler, de repousser, de punir sa mère. Et s'il flirte avec Bela, l'une des "sirènes", peut-être n'est-ce que pour l'offrir en holocauste à sa mère, afin que celle-ci chasse la jeune fille et réagisse enfin à lui, fasse preuve de jalousie en lui coupant les vivres pendant quelques heures. Tout le reste n'est que souvenirs, évocations, rêves, fils ténus tissés autour de cette obsession de la mère, qui atteint son paroxysme lorsque, en l'absence de Claudia, Guillermo pénètre dans sa chambre aux mille glaces et revêt ses toilettes, ses perruques, sa folie peut-être.

06/1968