Recherche

Ferdinand Buisson

Extraits

ActuaLitté

Beaux arts

Drawn to Life. Master Drawings from the Age of Rembrandt in the Peck Collection at the Ackland Art Museum

This beautifully illustrated catalogue presents a selection of exceptional seventeenth-century Dutch drawings from the Peck Collection in the Ackland Art Museum at the University of North Carolina at Chapel Hill. Featuring many previously unpublished and rarely exhibited works, the catalogue brings together examples by some of the best-known artists of the era such as Rembrandt, Jacques de Gheyn II, Samuel van Hoogstraten, and Frans van Mieris. The collection was donated to the museum in 2017 by the late Drs. Sheldon and Leena Peck. The transformative gift is comprised of over 130 largely seventeenth- and eighteenth-century Dutch and Flemish drawings, establishing the Ackland as one of a handful of university art museums in the United States where northern European drawings can be studied in depth. Drawn to Life presents around 70 works from this exceptional and diverse group of drawings amassed by the Pecks over four decades. Featuring new research and fresh insights into seventeenth-century drawing practice, the catalogue and accompanying exhibition celebrates the creativity and technical skills of Dutch artists who explored the beauty of the natural world and the multifaceted aspects of humanity. The catalogue features a broad selection of scenes of everyday life, landscapes, biblical and historical scenes, portraits, and preparatory studies, forming a dynamic and representative group of Dutch drawings made by some of the most outstanding artists of the period, including Abraham Bloemaert, Jacob van Ruisdael, Esaias van de Velde, Bartholomeus Breenbergh, Pieter Molijn, Aelbert Cuyp, Adriaen van Ostade, Ferdinand Bol, Nicolaes Maes, Jan Lievens, Gerard ter Borch, Adriaen van de Velde, Nicolaes Berchem, and Cornelis Dusart. Key sheets of remarkable quality by lesserknown artists such as Guillam Dubois, Herman Naiwincx, Willem Romeyn, and Jacob van der Ulft, also comprise a core strength of the collection, and serve as a testament to the visual acuity of the Pecks as collectors. At the heart of the Peck Collection are several sheets by Rembrandt, including the sublime Noli me Tangere ; a beautifully rendered late landscape, Canal and Boats with a Distant View of Amsterdam ; and the superbly charming Studies of Women and Children, which was the last of Rembrandt's seventeen known drawings with an inscription in his own hand to reach a public collection. Meticulously researched and written by Robert Fucci, Ph. D. , Drawn to Life introduces both scholars and drawings enthusiasts to the depth and beauty of the Peck Collection at the Ackland Art Museum.

10/2022

ActuaLitté

Dessins animés

Fp-mickey mouse

Le 18 novembre 1928, la souris la plus célèbre du monde faisait sa première apparition publique. Aujourd'hui, nous célébrons les 90+ ans de Mickey avec l'une des publications illustrées les plus exhaustives consacrées à l'univers Disney. En commençant par les premiers croquis d'un personnage qui s'appelait alors Mortimer, nous retraçons la carrière de la créature la plus fameuse créée par Walt et Ub, saluée par une popularité mondiale fulgurante et durable que Charlie Chaplin était le seul à avoir connue jusqu'alors. Grâce à un accès illimité aux archives Disney et à plusieurs collections publiques et privées, les auteurs redonnent vie à la légende : esquisses, story-boards, arrière-plans, dessins d'animation et photos d'époque retracent les origines et l'évolution de grands classiques comme Steamboat Willie, La Fanfare et Le Brave Petit Tailleur. Ils suivent aussi Mickey dans la construction de son légendaire catalogue de courts-métrages d'animation, qui débute par deux longs-métrages historiques, Fantasia et Coquin de printemps. Des projets inaboutis, dont beaucoup sont présentés ici pour la première fois à travers des extraits de story-boards, dévoilent ce qu'aurait pu être Mickey. Les recherches approfondies menées pour cet ouvrage donnent un coup de projecteur inédit à des chapitres peu connus de la carrière de Mickey, comme ses émissions de radio, pionnières, les origines du Mickey Mouse Club ou son détournement comme icône patriotique pendant la Seconde Guerre mondiale. Au fil de l'histoire, on admire le travail de tous les grands artistes qui ont façonné le personnage de Mickey, à l'écran et en bande dessinée, parmi lesquels Ub Iwerks, Win Smith, Ferdinand Horvath, Freddie Moore, Floyd Gottfredson, Carl Barks, Manuel Gonzales, Paul Murry, Romano Scarpa, Giorgo Cavazzano, Byron Erickson, César Ferioli et Noel Van Horn. Mickey a laissé une marque indélébile sur la culture populaire. Comme aimait à le dire Walt Disney : "J'espère juste que nous ne perdrons jamais de vue que tout a commencé par une souris". Et la success-story ne semble pas près de s'arrêter. Aujourd'hui, à 90+ ans, Mickey est aussi aimé et populaire que jamais. Rendons hommage à cette petite créature, à sa légende et à son héritage en érigeant un monument à la souris ! Copyright © 2023 Disney Enterprises, Inc.

01/2023

ActuaLitté

Histoire internationale

Histoire de Vienne

Ville princière, puis résidence des Habsbourg, Vienne s'affirme dès la Contre-Réforme comme l'un des grands pôles européens. Le péril turc repoussé, elle devient un foyer de l'art baroque : églises somptueuses, imposants palais de l'aristocratie, Chancellerie de Bohême manifestent avec éclat la puissance de la dynastie. Bientôt, le château de Schönbrunn est aménagé afin de permettre à la monarchie d'y déployer ses fastes. Après les conquêtes napoléoniennes, Vienne retrouve la gloire en accueillant les congrès qui réorganisent l'Europe. Commence alors l'époque Biedermeier, qui accompagne les débuts de l'ère industrielle et l'essor de la grande bourgeoisie. Un nouvel art de vivre apparaît, plus sobre, à l'image de ces intérieurs où les Viennois recherchent le " bien-être " ; c'est le triomphe de la valse, des guinguettes du Prater et du Theater an der Wien. En 1848, la ville s'embrase, contraignant Ferdinand Ier à abdiquer en faveur de François-Joseph. Le jeune empereur, qui prend la tête d'un empire réunissant cinquante millions de sujets de onze nationalités, veut donner à sa capitale un visage conforme à son rang. En quelques années, le prestigieux Ring s'élève à la place des anciens remparts tandis que d'innombrables bâtiments officiels en font la vitrine de la monarchie habsbourgeoise. Musiciens et écrivains en ont fait depuis longtemps la capitale des arts ; à la fin du siècle, Klimt, Otto Wagner et bien d'autres artistes fulminent contre les artifices de la Vienne libérale et lancent le mouvement de la Sécession. La culture viennoise entre dans la modernité. Elle est inséparable des cafés : Schnitzler, Hofmannsthal et Karl Kraus se retrouvent au Griensteidl ; au café de l'hôtel Impérial, on croise Rilke, Freud et Mahler ; Berg, Kokoschka, Schiele comptent parmi les familiers du Museum. Au crépuscule du siècle, les affrontements entre les déçus du libéralisme et la montée de l'antisémitisme annoncent les heures sombres. Le cortège funéraire du vieil empereur qui s'éteint en 1916 préfigure l'enterrement de la monarchie. Au lendemain de la Première Guerre, Vienne n'est plus que la capitale d'un petit Etat en quête de son identité. Première victime des Nazis, il lui faudra bien des années pour se relever de ses ruines, immortalisées par Le Troisième Homme.

02/1998

ActuaLitté

Second Empire

L'exposition universelle de 1867. L'apogée du Second Empire

La fête impériale. Paris, 1er juillet 1867. Dans le palais de l'Industrie et des Beaux-Arts, gigantesque bâtiment construit en 1855 sur les Champs-Elysées, l'empereur des Français Napoléon III, entouré de sa famille, des hauts dignitaires de l'Etat, de chefs d'Etat et membres des familles souveraines, ainsi que du corps diplomatique, remet les récompenses décernées par le jury international de l'Exposition universelle, en présence d'un public nombreux. Ouverte le 1er avril, cette manifestation réunit une trentaine de pays (y compris le Siam et le Japon), 52 000 exposants, et voit chaque jour plusieurs milliers de visiteurs arpenter le Champ-de-Mars où l'Exposition est installée. La fête impériale bat son plein dans un Paris en pleine transformation sous l'égide du préfet Georges Haussmann, entre les visites de souverains étrangers (Guillaume Ier de Prusse, Alexandre II de Russie, le sultan Abdulaziz, le vice-roi d'Egypte Ismaïl Pacha), les multiples réceptions offertes par les ministres et les ambassadeurs et les spectacles donnés par les opéras et théâtres parisiens, sur des musiques de Giuseppe Verdi, Charles Gounod et surtout Jacques Offenbach. Et pourtant, ce même 1er juillet, la capitale bruisse d'une rumeur insistante : l'empereur du Mexique, Maximilien, frère de l'empereur d'Autriche François-Joseph, aurait été exécuté par les troupes républicaines. Confirmée trois jours ensuite, la nouvelle interrompt temporairement les festivités. Un an après la victoire de la Prusse sur l'Autriche à Sadowa, et alors que les difficultés politiques économiques et sociales se multiplient, le temps semble se charger de " nuages noirs ", comme l'avouera quelques semaines plus tard l'empereur lui-même lors d'un discours à Lille. La " plus belle pensée du règne " de Napoléon III, à savoir la constitution d'un empire catholique au Mexique, a vécu. Pour tous ceux qui connaîtront ensuite l'" année terrible " (Victor Hugo) de 1870-1871, 1867 restera à jamais celle de l'Exposition, la dernière période de joie et d'insouciance avant les difficultés. C'est à la découverte de cette " flèche d'or du Second Empire " que nous invite cet ouvrage particulièrement vivant, sur les pas de ceux qui l'ont organisée et de ceux qui l'ont visitée, George Sand, Gustave Flaubert, Jules Verne, Jules Michelet, Ferdinand de Lesseps, Frédéric Le Play ou le futur Edouard VII.

02/2023

ActuaLitté

Thèmes picturaux

Couleurs de Loire

"Couleur du ciel, couleur de Loire, la mare était dans l'herbe comme une éclaboussure du ciel". Maurice Genevoix : La Boite à Pêche. Curieuse appellation de couleur : La Loire en effet, plus que tout autre fleuve passe par une vaste gamme de teintes, allant de l'argenté au lilas, selon la couleur du ciel et selon le moment du jour. (Dicos point virgule, Le Seuil) Unique ! la Loire comme vous ne l'avez jamais vue. Plus de cent peintres, poètes et écrivains ! Plus de 70 reproductions en couleurs, Des tableaux inédits, notamment ceux de Maurice Genevoix ! La Loire et ses affluents ont inspiré d'innombrables artistes, peintres, écrivains et poètes qui ont fréquenté ses rives. Ils ont été séduits par ses aspects pittoresques : villes au bord du fleuve, activités des bords de Loire... Ils ont souvent peint ou écrit sur la Loire. C'est ce que révèle ce beau livre. Rieuse, épanouie, sablonneuse, ample et magnifique... la LOIRE, miroir de l'âme les a inspirés. La Loire sous les regards croisés de Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Nicolas Mecheriki, Henri-Joseph Harpignies, Francis Picabia, Prosper Barbot, Charles Le Roux, Claude Rameau, Louis-Robert Antral, Jean Fouquet, Jean-Albert Gorin, Théodore Rousseau, Léon Eugène Dambeza, Maxime Maufra, Jean Commère, Louis Dupont, Maurice Loirand, Richard Boutin, Félix Vallotton, Max Ernst, Jean-Jacques Delusse, Eugène Delacroix, Prosper Barbot, William Turner, Emmanuel Lansyer, Eugène Prévost-Messemin, Olivier Debré, Roger Toulouse, Paul Fachet, Maxime Maufra, Jacques Lefebvre, Jacqueline Cailliau, Bernard Lorjou, William Turner, Balitran, Jacques Villon, Thomas Aignan Desfriches, Louis Joseph Soulas, Jacques Poirier, Nicolas Chapuy, Jeanne Champillou, Jacques Ousson, Johan Barthold Jongkind, Jean-Pierre Houel, Emmanuel Lansyer, Paul Désiré Trouillebert, Edouard Debat-Ponsan, Stephano Della Bella, Pierre-Antoine Demachy, Justin Ouvrié, Lambert Doomer, Jean Zaccheo, Stephano Della Bella, Denise Bruneau, Ferdinand Perrot, Charles Péguy, Marguerite Cécile Albrecht, Louis Aragon, Germain Audebert, Paul Badin, Honoré de Balzac, René Bazin, Maurice Bedel, Joachim du Bellay, Adam Billaut, Lucien Bodard, Michel Bondu, Roger Bonhomme, Jacques Branger, Marcel Bréchet, Francine Caron, Paul Fort, Hervé Guerlin, Gustave Flaubert, Julien Gracq, Maurice Genevoix, Victor Hugo, Max Jacob, Henry James, Jean-Marie Laclavetine, Jacques Lacarrière, Jean de La Fontaine, Jules Lemaître, Géo Norge, Pierre de Ronsard, Mme de Sévigné, Emile Souvestre, André Spire, Jules Vallès, André Turquet, Hubert Tillay, Francis Viélé-Griffin, Alfred de Vigny, Arthur Young.

04/2022

ActuaLitté

Cuisine familiale

Ensemble

De délicieux plats pour se retrouver et créer des souvenirs. Se retrouver et partager un moment ensemble n'a jamais semblé aussi important que dans cette période difficile. Et quel meilleur moyen pour fêter des retrouvailles que de savourer un délicieux repas. Ce livre se veut être un outil complet pour fournir aux lecteurs toutes les infos, conseils et astuces pour s'organiser et planifier des festins en famille et entre amis. Chaque chapitre est construit autour d'un menu thématique ou adapté à la saison et enrichi de pas-à-pas et de jolies photos. Chaque recette des menus est aussi réalisable seule : les lecteurs pourront choisir entre faire le menu complet ou réaliser une recette isolée si elle leur fait envie. - 18 menus complets pensés pour 4 à 14 convives - Chaque chapitre s'ouvre sur le menu complet puis chaque recette est détaillée avec sa photo - Plus de 100 recettes en tout - Les infos nutritionnelles sont toujours présentes pour chaque recette. Liste des menus : - 3 menus autour des légumes : menu végétarien d'automne, curry night, festin italien - 4 menus autour du poisson : ambiance festive d'été, pique-nique au parc, autour de la sole, menu asiatique - 3 menus autour du poulet : brunch tardif d'été, autour de la chicken pie, dîner de fête de dernière minute + 1 menu à venir - 3 menus autour du boeuf : festin réconfort à la française, soirée steak + 1 menu à venir - 3 menus autour du porc : taco party, ronde d'automne, superbe brunch - 1 menu autour de l'agneau : festin d'été. Exemples de menus : 1. Ronde d'automne Entrée : soupe de courge et poire (noisettes et champignons crispy, fromage de chèvre et sauge croustillante) Plat : wraps de saucisse Accompagnements : purée au fromage + coleslaw de chou et pomme Dessert : hot chocolate affogato (glace à la vanille et confiture d'orange) 2. Superbe brunch Plats principaux : porc rôti + baked beans Accompagnement : sublime salade de chou kale (grenade, feta, amandes et graines) Les plus : brunch focaccia + pickles de poivron faciles et rapides Sucré : meringues aussi moelleuses qu'un oreiller (ananas rôti, yaourt et pistaches concassées) Boisson : thé glacé à la pêche (menthe et ginger beer)

09/2021

ActuaLitté

Cuisine bio, diététique, équil

Cuisine sans gluten. Des recettes délicieuses pour les personnes atteintes de la maladie coeliaque ou suivant un régime sans gluten

Dans un monde où la santé et le bien-être alimentaire sont essentiels, "Cuisine sans Gluten" se dévoile comme le guide ultime pour les amateurs de cuisine qui cherchent à satisfaire leurs papilles tout en respectant les besoins des personnes atteintes de la maladie coeliaque ou qui suivent un régime sans gluten. Cet ouvrage exceptionnel, écrit par Elise Dubois, vous invite à un voyage culinaire rempli de saveurs délicieuses, sans compromettre votre santé. Les pages de ce livre renferment une collection exceptionnelle de recettes sans gluten, qui raviront les palais les plus exigeants et permettront à tous de savourer la vie. Ce que vous découvrirez dans ce livre : La Magie du Sans Gluten : Explorez les bases de la cuisine sans gluten, comprenant les substituts d'ingrédients, les astuces de cuisson et les bienfaits pour la santé. Recettes Gourmandes : Découvrez une variété de plats délicieux, des entrées aux desserts, qui vous prouveront que manger sans gluten ne signifie pas sacrifier la saveur. Options Saines : Apprenez comment les recettes sans gluten peuvent contribuer à une alimentation équilibrée et bénéfique pour la santé. Inclusif pour Tous : Profitez de recettes conçues pour plaire à tous, qu'ils aient des restrictions alimentaires ou non. Cuisine Créative : Trouvez l'inspiration pour créer vos propres plats sans gluten et personnalisez-les selon vos préférences. Pourquoi ce livre est essentiel : Chaque chapitre de "Cuisine sans Gluten" est enrichi de témoignages inspirants, de conseils pratiques et de suggestions pour vous aider à cuisiner sans gluten avec aisance. Que vous soyez concerné par la maladie coeliaque ou que vous souhaitiez simplement explorer de nouvelles saveurs, ce guide vous offre les outils nécessaires pour créer des repas délicieux et nourrissants. Investissez dans votre propre bien-être et celui de vos proches avec "Cuisine sans Gluten". Découvrez une cuisine riche en saveurs et en bienfaits pour la santé, où la restriction alimentaire laisse place à la créativité culinaire. N'attendez pas pour vous régaler sans gluten. Plongez dans "Cuisine sans Gluten" dès aujourd'hui et découvrez comment la cuisine sans gluten peut être une célébration de la gastronomie, de la santé et du plaisir. Votre voyage culinaire commence ici.

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

David Foenkinos. Coffret 3 volumes : Le potentiel érotique de ma femme ; Nos séparations ; La délicatesse

Le potentiel érotique de ma femme : Après avoir collectionné, entre autres, les piques apéritif, les badges de campagne électorale, les peintures de bateaux à quai, les pieds de lapin, les cloches en savon, les bruits à cinq heures du matin, les dictons croates, les boules de rampe d'escalier, les premières pages de roman, les étiquettes de melon, les œufs d'oiseaux, les moments avec toi, les cordes de pendu, Hector est tombé amoureux et s'est marié. Alors, il s'est mis à collectionner sa femme ; Nos séparations : Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Émilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d'autres prénoms dans d'autres pénombres, mais c'est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité. Alice et Fritz s'aiment, et passent leur vie à se séparer. Les raisons : la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et les collègues, les amis d'enfance, deux Polonais comme toujours, les cheveux et les dents, une longue histoire de cravate, la jalousie, et Schopenhauer bien sûr ; La délicatesse : François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, ça serait parfait. Si elle choisit ça, je l’épouse… – Je vais prendre un jus… Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie. Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité.

05/2012

ActuaLitté

Sciences politiques

J'aurais voulu être français

Au départ de ce livre, une indignation. Quand, en 2015, les réfugiés du Proche-Orient se sont présentés aux portes de l'Europe, nous avons entendu pour ne pas les accueillir les mêmes arguments que ceux qui furent opposés en son temps au propre père de l'auteur. Guy Sorman se livre ici à un exercice inédit : le tressage serré de l'autobiographie et de l'essai. Fils d'un loueur de chevaux de Varsovie, son père a fui la Pologne en 1916 pour échapper à l'enrôlement dans l'armée russe, puis l'Allemagne en 1933 pour échapper aux hordes nazies, puis Paris en 1940 pour échapper aux Allemands, puis le Lot-et-Garonne en 1942 pour échapper aux gendarmes français : une vie dans le siècle, pourchassé par les séides de Lénine, Hitler et Pétain, à courir plus vite que les idéologies totalitaires. Le fils Guy aussi, à sa manière, rencontre la grande histoire : son cousin Herschel Grunspan (Grynspan) a tué Ernst Von Rath, secrétaire de l'Ambassadeur d'Allemagne à Paris, servant de prétexte au déclenchement le lendemain de la Nuit de Cristal. Il passe son adolescence à Sartrouville où opère le bon docteur Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline ? Le " N " de trop du patronyme Sormann (décret de naturalisation de ses parents en 1947) va-t-il le poursuivre toute son existence, rappelant une Odyssée commencée en 1492, passant par Istanbul, Varsovie, Berlin, Paris, New York ? Ce père voulut être américain mais n'y parvint pas. Le fils, lassé de n'être que français, ou plutôt de découvrir à 46 ans qu'il était demeuré apatride aux yeux de la loi française (pas recensé en 1947, tous ses efforts pour " faire un bon français " : études brillantes, ENA, Légion d'honneur, élu local, épouse et enfants catholiques, cabinet d'Alain Juppé, initiation à la franc-maçonnerie, échoueront devant un fonctionnaire de police de Boulogne-Billancourt au moment de renouveler sa carte d'identité) a opté pour la double nationalité. Il raconte ici avec entrain et cocasserie les épisodes les plus marquants d'une vie à cheval entre deux nations : le plus américain des français et le plus français des américains n'est-il pas le mieux placé pour décrire de l'intérieur ce qui distingue profondément ces deux pays aux prétentions universelles ? Pas seulement la nature de leur vision du capitalisme, mais plus profondément, leurs relations respectives au corps, à l'espace, à la religion, à la charité, à autrui, à la vérité, à la transcendance... Et à l'ego : ses portraits sans concession des grands de ce monde en " pompeux cornichons " réjouiront tous les lecteurs !

10/2016

ActuaLitté

Critique littéraire

Journal 1954-1960. "Avec elle et la bande critique"

C’est un Jacques Lemarchand (1908-1974) bien installé dans ses doubles fonctions de lecteur et de critique théâtral, et compagnon depuis décembre 1950 de Silvia Monfort, que nous retrouvons dans ce Journal 1954-1960. Sous l’Occupation, il a connu les errements et les difficultés d’un jeune intellectuel bordelais «monté à Paris» pour devenir écrivain. Grâce à Jean Paulhan, il est entré au comité de lecture de Gallimard, puis Albert Camus lui a demandé de tenir la chronique théâtrale de Combat. Il devient alors l’un des critiques dramatiques les plus lus de l’après-guerre qui voit l’émergence de jeunes auteurs, acteurs et metteurs en scène, soutenus par la décentralisation théâtrale. Au Figaro littéraire, où l’a appelé Pierre Brisson en 1950, Jacques Lemarchand exerce sa lucidité ironique, sa grande culture et sa déontologie «janséniste». Ferraillant avec la «bande critique» de ses confrères, comme Jean-Jacques Gautier du Figaro ou Robert Kemp du Monde, il entame une défense acharnée de ce que l’on appellera «le Nouveau Théâtre». Chez Gallimard, il fonde la collection théâtrale «Le Manteau d’Arlequin» en 1955, puis la «Collection Blanche» de littérature pour enfants en 1959. Dans son bureau, qu’il partage avec Camus, passent de nombreux écrivains – Boris Vian, Jean Blanzat, Brice Parain, Eugène Ionesco, Arthur Adamov, Jacques Audiberti, Marguerite Duras, Violette Leduc et aussi les Gallimard, qui lui font part des bruits du jour… Devenu quinquagénaire, Jacques Lemarchand ne dédaigne pas jouer à «l’homme brûlé» en exagérant le nombre de ses conquêtes, mais désire par-dessus tout «inspirer confiance». L’angoisse de l’âge commence cependant à poindre et ses rêves s’en ressentent. Le 21 septembre 1954, il constate : «je bois fort et je tombe dans le sombre»… Liées à un profond ennui existentiel, ces crises se multiplient, parallèlement à une vie sentimentale fort agitée. Après une étonnante scène de rupture avec Silvia Monfort au Festival d’Avignon en juillet 1954, plusieurs jeunes femmes – actrices, écrivaines ou journalistes –, se succèdent ou s’imposent. Frénétique en amour, mais attaché à sa famille et fidèle en amitié, Jacques Lemarchand se montre très affecté par la mort de sa mère, en juin 1958, puis par celle de deux de ses proches amis : Boris Vian en juin 1959 et Albert Camus en janvier 1960.

05/2020

ActuaLitté

Littérature française

L'orgie

Orgie... C'est fatal, les malentendus commencent avec le mot lui-même... Un mot qu'on se devrait de tenir à l'écart de tout usage vulgaire, n'énoncer qu'à voix basse sous ombre de mystère, ou hurler comme un cri au plus fort de la transe. Dès la première ligne de cet essai, Georges Marbeck s'attaque à ces malentendus pour redonner à la notion d'orgie toute l'ampleur originelle qu'elle a perdue en devenant dans le langage courant synonyme de " partie de débauche, d'excès de table et de boisson ". D'une plume ardente, l'auteur fait entrer en résonance l'orgie et l'orgiaque avec toutes les manifestations extrêmes de la vitalité humaine et la multiplicité de ses formes d'expression dans l'histoire des sociétés, des religions, des cultures et des moeurs. Des innombrables rituels orgiastiques des sociétés animistes, polythéistes jusqu'à leurs prolongements dans les sociétés à dominante monothéiste, des orgies impériales, royales, papales jusqu'aux grandes manifestations festives contemporaines, c'est toute l'histoire universelle des orgies que Georges Marbeck fait défiler de chapitre en chapitre. Un ouvrage de " gai savoir " qui rompt définitivement avec l'idée que, d'ordinaire, l'on se fait de l'orgie et qui montre, exemples à l'appui, que les pulsions orgiaques sont une composante universelle du lien social. Le livre de référence sur le sujet. son livre est une histyde l'orgie. Mais c'est en même temps un essai très personnel Georges Marbeck. Des représentations rupestres aux célébrations des matchs de foot en passant par les saturnales ou les bacchanales, des banquets du moyen-âge ou le sexe libre des sixties. La profusion ou l'excès qu'ils soient sexuels ou alimentaires ne sont pas réservés à notre civilisation occidentale, mais bien au contraire présents dans de nombreuses civilisations. De l'Amérique précolombienne aux Inuits du grand Nord qui pratiquent des orgies au plus noir de l'hiver ou plus près de chez nous, la Saint Jean dans les pays scandinaves, les fêtes des moissons ou des vendanges qui marquent le retour du printemps et de l'abondance. Où il est question ici du sacré et du païen, de transcendance et d'extase mystique, de fêtes officielles et de rituels saisonniers.

09/2014

ActuaLitté

Cuisine

365 jours de cuisine gourmande et solidaire. Le manifeste du citoyen d'aujourd'hui

Se nourrir est devenu un acte politique ! Valoriser les circuits courts, les petits producteurs bio qui ont l'amour du produit bien fait, rendre accessible à toutes et à tous une alimentation saine, c'est remettre du sens dans nos assiettes, respecter notre santé et la planète, et se remplir le coeur. Lila Djeddi, auteure de la Cuisine vagabonde, oeuvre depuis plusieurs années au niveau local et social pour le bien-manger pour tous, et ce dès le plus jeune âge. Son credo ? La cuisine du quotidien, simple, généreuse, créative et de saison. Pour elle, tout est une question d'accompagnement alimentaire : redonner au vivant dans son ensemble sa juste place, savoir d'où viennent les produits, connaître ceux qui les cultivent, les choisir en conscience, tout cela est fondamental pour être un mangeur éclairé. 365 recettes simples et gourmandes - 1 journée des enfants par semaine - Plus de 800 rubriques pour une alimentation solidaire et joyeuse, classées en 8 thématiques - Zoom produit : des informations sur les produits (production, empreinte carbone, utilisation en cuisine, association, conservation...). - S'engager : des actes citoyens pour acheter en conscience, ne pas cautionner ce dont on ne veut plus (destruction des sols, surexploitation, mauvaise qualité, basses rémunérations) et reprendre sa liberté. - S'organiser : toutes les astuces et les conseils pour alléger notre charge mentale (type de cuisson, listes de courses, bocaux, batch cooking bio...). - Se remplir le coeur : agir avec les autres en s'engageant dans un projet solidaire et collaboratif pour vivre mieux à l'échelle de son immeuble, de son quartier, de sa ville. - Le coin des enfants : des activités à faire avec les enfants pour leur apprendre les gestes adaptés à leur âge, les sensibiliser à l'alimentation saine et ouvrir leurs horizons culinaires (préparation des sauces, des jus, épluchage des fruits et des légumes...). - Presque zéro déchet : des idées pour repenser les pratiques de consommation et diminuer son empreinte carbone (préparer un pesto aux fanes de légumes, imaginer de beaux détournements culinaires, garder les tiges pour des infusions ou des bouillons...). - Ceux qui oeuvrent : des portraits de citoyens et de citoyennes qui travaillent pour nous rendre autonomes. - Oser : explorer de nouveaux horizons gustatifs, des associations insolites qui ouvrent en grand la créativité culinaire. Un livre indispensable pour le citoyen-mangeur d'aujourd'hui et de demain !

11/2020

ActuaLitté

Poésie

Mihubi

Deux paysages peuplent ce livre, un bord de mer, ses vagues, sa plage, ses nuits, et Mihubi, une montagne où s'accrochent quelques maisons, des sentiers et des torrents, des murs effondrés, des moutons. Tout semble cerné de brumes, d'obscurité, et une voix nous parle à travers l'épaisseur d'un rêve. Rêve murmuré par une langue souple, qui passe entre les vagues, les buissons, les racines, les bêtes. Une langue qui tisse ses motifs, avance en glissant doucement, langue-barque en dérive circulaire qui fend la forêt, de bivouac en bivouac, vers de vieilles pierres, de vieux sanctuaires de rois. Quelle fantasmagorie traversons-nous dans ces pages ? Un royaume d'anciens échos qui bruissent autour de la maison vide ? Ou bien de simples entrelacements de branches, de simples souvenirs autour du feu ? C'est le livre du bois, des formes hantées du bois, fantômes revenus dans le ressac, mais de quel naufrage ? D'étranges êtres habitent le bord des vagues, remontant le bois dans leurs filets, sa face blanche, c'est-à-dire son visage. Bruits d'animaux dans la nuit, les chiens rôdent, le bois encercle la maison. Il y a là une matière de conte, de peste, de vent, de nuit et de magie. Une histoire soufflée entre les arbres. Mais un conte sans héros, fait de gestes simples, de silhouettes réunies pour la veillée. Pas de sorcières, juste des amitiés, des rencontres, et le vent qui transporte l'imagination. Tout fait conte, tout est magie, tout est bruissement d'enfance, de vieilles histoires, de vieux craquements ; Mihubi défie la pesanteur des pierres. Dans ce premier livre, Valentin Degueurce fait "rêver seul" , à travers la fièvre, des bêtes et des hommes réunis sur une bordure de mer ou dans un lieu isolé, sec, retiré. Il fait rêver ces silhouettes folles du bois et du refuge de montagne. Comme si pour soulever le réel le plus nu, le plus ordinaire, Degueurce buvait un philtre et enfilait les gants de la magie, le temps d'une excursion sur les pentes arides, le temps d'un départ. Etranges mains gantées du poème qui tissent un monde entre les mondes, un onirisme glissé entre la nuit et la présence nette des choses. Il n'y a qu'une réalité semble-t-il nous dire, et comment l'inventer ?

02/2022

ActuaLitté

Policiers

Les os de la vérité

Toute sa vie, Tuesday Price s'est battu. Contre la culpabilité, puis contre l'alcoolisme. Sa femme Linda était avec lui, sur cette route de montagne sinueuse, la nuit où le corps de son meilleur ami Matt a été retrouvé écrasé. Ivre, Price s'était battu avec lui un peu plus tôt dans la soirée, mais aucune preuve concrète n'a permis alors de le faire condamner. Pour autant, les accusations allèrent bon train et son père, pasteur, dut bientôt quitter sa chaire. Peu après, il mit fin à ses jours. Quand Linda le quitte, sa vie se réduit au bar paumé où il retrouve ses compagnons de beuverie, à sa caravane dans les Appalaches et à ses séances quotidiennes de jogging. C'est lors d'une de ces courses dans la forêt qu'il rencontre Lilo, un vieil homme qui passe ses journées assis en silence dans une épave, devant sa caravane. Après la mort de Lilo, Tuesday trouve un chien enchaîné derrière la caravane, qui réveille en lui le souvenir d'un autre chien abandonné à sa chaîne, le sien, après que sa mère dépressive avait disparu, un acte de cruauté gratuite qu'il n'a jamais pu lui pardonner. Les spectres de Lilo et du chien mort hantent Price tandis qu'il essaie d'arrêter la boisson : Linda attend un enfant, peut-être de lui. Il trouve un boulot stable et s'avère un employé modèle, à la surprise de tous. Mais Price a eu beau courir toute sa vie, ses erreurs ont toujours fini par le rattraper, et bientôt il se retrouve de nouveau seul, sans emploi, et sous l'emprise de l'alcool. Poursuivi par son passé, il quitte le peu qu'il a et entreprend de retaper la maison de son enfance, abandonnée depuis des années. Avec pour seule compagnie un pasteur défroqué (un voisin), une vieille femme acariâtre (sa logeuse) et un chien aveugle, il reconstruit, planche après planche, clou après clou, la bicoque qui l'a vu grandir. Sans le savoir, il décroûte aussi la vérité, enfouie sous des années de mensonge et d'alcool. Roger Alan Skipper construit un roman sobre et singulier en forme de quête de soi, tantôt porté par la tension du dévoilement attendu d'une vérité dévastatrice, tantôt par le spectacle fascinant d'une "rénovation intérieure" .

09/2015

ActuaLitté

Mathématiques et sciences

Sciences CM1. Avec 1 DVD

Découvrez la nouvelle édition du titre Sciences CM1 (collection Comprendre le monde), un ouvrage clé en main, pratique et clair pour mener à bien des séances efficaces et passionnantes en classe ! NOUVEAU Cette nouvelle édition est enrichie d'évaluations dans chaque sous-thème. Pour chaque thème, l'enseignant trouvera : des évaluations continues, dites " formatives ", à mener au fil des séances pour suivre les progrès des élèves, à l'aide de tableaux ou grilles d'analyse simples et rapides à compléter ; des fiches évaluations de fin de sous-thème, dites " sommatives ", qui permettront d'apprécier, pour chaque élève, le degré de maitrise des apprentissages visés. Pour rappel, cet ouvrage, conforme au nouveau programme de Sciences 2016, propose tout le matériel nécessaire à la préparation de séances simples et structurées autour de 4 grandes thématiques : Matière, mouvement, énergie, information ; Le vivant, sa diversité et les fonctions qui le caractérisent ; Matériaux et objets techniques ; La planète Terre, l'action humaine sur son environnement. A chaque séance, à partir d'une situation problème qui suscite la curiosité et le questionnement (Quel matériau dois-je utiliser pour garder ma boisson fraiche ? Comment est produite la côtelette d'agneau que j'ai dans mon assiette ? Comment se reproduisent les animaux ? Pourquoi la durée de la journée change-t-elle au cours de l'année ? De mon smartphone à celui de mon cousin en Australie, quel est le trajet de mon selfie ? ...), l'expérimentation et l'observation directes sont mises en oeuvre dans la classe. L'ouvrage comprend pour chaque séance : une rubrique " L'essentiel à savoir pour l'enseignant ", agrémentée d'encadrés et de photos ou schémas légendés pour réactiver les connaissances ; un guidage pédagogique précis et complet avec un descriptif détaillé du déroulement, étape par étape : les questions à poser, les savoirs à transmettre, la synthèse de la séance, la trace écrite finale ; des fiches activités et évaluation à photocopier pour les élèves ; des dossiers interdisciplinaires : sciences et maths, sciences et histoire... un DVD-Rom pour l'enseignant avec tous les documents utiles pour mener la séance : les documents à imprimer et/ou à vidéoprojeter, les fiches élèves et toutes ressources numériques (vidéos, animations, schémas animés, exercices interactifs...). De nombreuses séances ont été testées en classe et sont ponctuellement accompagnées de productions d'élèves.

10/2021

ActuaLitté

Histoire de France

Correspondance. De la Bibliothèque nationale au camp de Buchenwald (1941-1945)

Administrateur général de la Bibliothèque nationale de 1930 à 1940 et de 1945 à 1964, membre du comité exécutif de l'UNESCO et de très nombreuses institutions à caractère culturel, Julien Cain (1887-1974) joua un rôle marquant dans le domaine de la lecture publique, à laquelle il donna une impulsion vigoureuse. Ami des écrivains et des artistes, mais aussi " éminence grise " de trois républiques, ce haut fonctionnaire occupa pendant près d'un demi-siècle une place notable au carrefour de la culture et de la politique. Mais cette longue et féconde carrière connut, de 1940 à 1945, une interruption dramatique. Démis de ses fonctions par Pétain dès le 23 juillet 1940 pour s'être trouvé parmi les passagers du Massilia, Julien Cain fut arrêté par la police allemande à son domicile parisien le 12 février 1941, interné à la Santé, puis au fort de Romainville, avant d'être déporté à Buchenwald, le 22 janvier 1944. Ayant survécu à cette dernière épreuve, en dépit des séquelles d'une grave blessure contractée durant la Première Guerre mondiale, il fut rapatrié le 18 avril 1945 et reprit presque aussitôt ses fonctions d'administrateur général. Tout au long de ces années d'internement, son épouse, Lucienne, se dépensa sans compter pour tenter d'arracher sa libération, s'efforçant de mobiliser le vaste réseau de relations que le couple s'était constitué dans l'entre-deux-guerres. On la voit ainsi multiplier les démarches auprès d'amis politiques ralliés à Vichy, comme Fernand Bouisson ou Anatole de Monzie. De Jérôme Carcopino à Fernand de Brinon, de Pierre Drieu la Rochelle à Paul Morand, de Pierre Laval à René Bousquet, longue est la liste des personnages inlassablement sollicités par cette femme passionnée. Rendant compte de toutes ses tentatives, dans un langage crypte qui n'est pas sans saveur, Lucienne Julien Cain s'emploie aussi à satisfaire l'insatiable curiosité d'un homme qui, du fond de ses prisons, cherche à tout prix à rester lié avec l'"extérieur". Soutenue par des amis écrivains, au premier chef par Paul Valéry, qui l'alimente en petites nouvelles de la vie littéraire, elle s'en fait à son tour l'"échotière" à l'intention de son mari captif. Elle ne manque pas non plus de le tenir informé du devenir de la Bibliothèque nationale, sa "pauvre maison", comme il l'appelle, où il conserve de vrais fidèles, qui n'attendent que son retour.

09/2020

ActuaLitté

Photographie

Architectures de terre dans l'Ouest africain. Bleu à l'ombre, ocre au soleil

Mallarmé disait que le monde était fait pour aboutir à un beau livre. La formule était ironique, mais, s'ils réduisent incontestablement le monde, les livres ont aussi le mérite de mettre leurs lecteurs en mouvement : ils invitent à voyager, à comparer, à penser, à imaginer. Celui-ci résulte de l'association de deux photographes, Cécile Tréal et Jean-Michel Ruiz, pour les images, et d'un anthropologue, Jean-Paul Colleyn, pour le texte. Ensemble, ils donnent un aperçu des architectures de terre dans des sites particulièrement intéressants du Mali, de Mauritanie, du Maroc, d'Algérie et de Tunisie. Le lecteur voyageur s'invite dans un monde de déserts, de dunes, de montagnes, de gorges, de savanes, de forêts de gommiers, de buissons d'acacias et de tamaris ; un monde de vent, de pierre, de sable et de terre ; un monde de modestes masures et de palais, de ksour et de casbahs, de mosquées frustres ou sublimes, où vivent ou vécurent bergers, guerriers, commerçants, jardiniers, marabouts, savants et poètes. Cet ouvrage se concentre sur les architectures de terre crue, en évitant le ciment, la tôle et les pelotes de câbles électriques. Il ne s'agit pas de "couvrir" toit les aspects de la réalité contemporaine, mais d'évoque ne tradition enracinée dans le passé, qui a encore un bel avenir devant elle. Les architectures du Maghreb et du Sahel ont fait rêver les cinéastes en quête de sites bibliques ou de royaumes moyenâgeux, mais un pays ou une région ne vit pas que d'images. Des questions de sauvegarde du patrimoine, d'émigration, d'impact du tourisme, de sécurité publique, d'avenir des oasis, d'agriculture irriguée, de commerce transsaharien, d'élevage extensif se osent de manière lancinante, qui font peser sur ce type 'd'architecture une menace certaine. La prise de conscience de l'irrémédiable perte que constituerait sa disparition souligne toutefois les savoirs et les enseignements dont elle est porteuse. Le déplacement dans l'espace fait voyager dans le temps. La terre d'Afrique fut depuis toujours parcourue par des groupes de migrants qui laissèrent leurs empreintes. Mais, pour les bâtisseurs, la terre crue appartient-elle définitivement au passé ? Non, sans doute, car elle demeure au sens littéral la première matière première : elle est disponible sur place, porte la couleur locale et est "durable" en raison même d'une fragilité qui n'abîme quasiment pas l'environnement.

04/2016

ActuaLitté

Autres encyclopédies (6 à 10 a

Le riz

Le riz est partout ! Aliment phare de nos repas sous sa forme première, le riz entre aussi dans la composition de nombreux autres produits comestibles ou non : vinaigres, nouilles ou laits fabriqués avec du riz, pâte fermentée (miso), galettes (senbei), produits cosmétiques vantés pour leur efficacité (crème, masques pour le visage...), produits de la vie courante (comme la colle des écoliers japonais, fabriquée grâce à l'amidon que le riz contient). Un documentaire illustré pour tout savoir sur le riz Pour tout connaître de cet aliment aux milliers de variétés, de sa mise en culture en rizière à son arrivée dans notre assiette en versions salées ou sucrées grâce à des recettes venues de tous les pays où il est produit : paella en Espagne, risotto en Italie, poulet biryani en Inde, riz au lait en France, sushi et moshi au Japon... Un livre à la fois informatif, technique et gourmand, qui fera voyager aussi les petits lecteurs : des rizières asiatiques en terrasses aux rizières africaines flottantes, en passant par celles à perte de vue en Camargue ou aux Etats-Unis. Un titre généreux en informations concrètes sur la culture du riz, et en anecdotes pratiques sur sa cuisson (pilaf, créole, à l'asiatique...) et sa consommation. Un des aliments les plus cultivés et les plus consommés au monde 2e céréale la plus cultivée, cette plante à grains est l'élément principal de tous les repas pour la moitié des humains ! Le riz pousse en Asie, mais aussi en Afrique (en particulier à Madagascar), en Amérique du Nord, en Europe... Il en existe des milliers de variétés, classées en deux grands groupes : les riz longs et les riz ronds. Bons pour la santé, tous les riz (en particulier le riz complet) sont plébiscités par les nutritionnistes et autres experts de santé ! Chouette ! Et pour ceux qui ne le sauraient pas, dans le riz... rien ne se perd. Les balles, les enveloppes qui entourent les grains, sont récupérées quand le riz est récolté et données à manger aux cochons et aux poules. Les tiges séchées nourrissent les vaches et les buffles, et servent aussi à fabriquer de beaux objets tressés (cordes, sandales, chapeaux...). Même les grains abîmés ont leur utilité en devenant de la farine ! Ingénieux, non ? Bravo, le riz !

03/2023

ActuaLitté

Beaux arts

Patrimoine industriel du Calvados. Pays d’Auge

Compris entre la vallée de la Dives à l’ouest et le département de l’Eure à l’est, bordé au nord par le rivage de la Manche, au sud par le département de l’Orne, l’arrondissement de Lisieux (204 communes) est sillonné par de nombreux cours d’eaux, précocement mis à profit pour animer les roues de moulins à tan (autour de Saint-Pierre-sur-Dives), à foulon (le long de l'Orbiquet), à papier (autour de Bonneville-la-Louvet), plus souvent à grains. L’emploi de moteurs hydrauliques performants (roues Poncelet ou Sagebien, turbines) a permis de mettre en mouvement les multiples machines des filatures de laine, de coton et de lin, qui s’implantent densément le long de l’Orbiquet et de la Touques à partir de la seconde décennie du XIXe siècle. Après 1850, la généralisation de l’énergie vapeur a permis la création de nombreuses usines en milieu urbain, notamment à Lisieux, Livarot, Saint-Pierre-sur-Dives et Pont-l’Evêque. Si les ressources hydrauliques se montrent abondantes, le sous-sol n’offre guère de variété. Seule l'argile est également répartie, en couches profondes. De longue date, son exploitation a donné lieu à la production de céramique utilitaire (poteries), architecturale (tuiles et briques) et décorative (épis de faîtage). L’élevage laitier et la culture du pommier ont permis l’implantation d’une importante industrie agro-alimentaire : laiteries et fromageries à partir des années 1880, autour de quelques grands noms (Lepetit, Lanquetot, Bisson…), cidreries et distilleries vers 1885. La présence de ports et l’ouverture sur la mer sont à l’origine, à cette même époque, de l’installation de chantiers navals (Honfleur, Deauville…), de scieries (Honfleur), d’industries chimiques (Ablon, Honfleur, La Rivière-Saint-Sauveur) et métallurgiques (Dives-sur-Mer). Environ 200 établissements, en activité, reconvertis ou désaffectés, plusieurs logements patronaux et cités ouvrières témoignent aujourd’hui de l’histoire industrielle de ce territoire. Une cinquantaine d’entre eux sont présentés dans cette Image du Patrimoine, parmi lesquels des édifices emblématiques comme la briqueterie de Glos et son exceptionnel four Hoffman ou l’usine Leroy de Livarot et sa machine à vapeur, dont le remarquable état de conservation avait justifié dès 1989 sa protection au titre des Monuments historiques.

02/2013

ActuaLitté

Romans historiques

La terre des Guaranis

Ce roman historique évoque l'épopée et la tragédie des Guaranis au XVIIIe siècle, à l'époque des reducciones jésuites en Amérique du Sud. On sait que ces missions jésuites auprès des Indiens guaranis ont duré près de 150 ans, de 1609 à 1768. Les terres des Guaranis s'étendaient sur une surface immense, correspondant, en termes actuels, au nord de l'Uruguay, au sud-est du Paraguay et traversant le Brésil et l'Argentine. Le fonctionnement des " réductions " était tout à fait particulier. Toutes bâties sur le même plan - au centre du village se trouvaient l'église et un collège (l'enseignement pour les garçons et les filles était obligatoire pendant cinq ans), qu'entouraient des écoles d'artisanat et des ateliers - elles étaient gouvernées par un corregidor guarani, l'autorité spirituelle étant exercée par les deux jésuites - au maximum - qui vivaient dans chaque " réduction ". L'élevage et la culture du maté étaient les grandes ressources de ces communautés, où les Guaranis, qui s'étaient volontairement mis sous la souveraineté du Roi d'Espagne, vivaient libres, dispensés du servage. La Terre des Guaranis nous fait revivre, à partir de 1740, la vie d'une de ces " réductions ", à l'époque de leur apogée puis de leur déclin. Les razzias des bandeirantes, esclavagistes portugais du Brésil, constituent une menace permanente. Les appétits des grandes puissances sont manifestes. Le traité signé en 1750 entre le marquis de Pombal et Ferdinand VI, au terme duquel l'Espagne cède au Portugal une grande partie du territoire des Missions, sonne le glas des " réductions ". La suppression de la Compagnie de Jésus aggrave la situation des Guaranis. Ils ne pourront résister longtemps aux armées espagnole et portugaise qui imposent l'application du traité. Mais l'idéal des " réductions " n'est pas pour autant effacé des terres ni des cœurs des Guaranis, qui semblent pourtant condamnés à retourner à l'état nomade. Eugenio Corti a peint ici une superbe fresque historique sur trois générations, nous faisant suivre les vicissitudes d'une communauté qui ne plie pas devant la violence de l'Histoire, et a créé des personnages inoubliables. La peinture de la vie quotidienne de la " réduction " et des éternelles passions des hommes, alternent avec d'admirables descriptions de scènes de batailles, de la forêt, de voyage vers les grandes villes, où parviennent, tamisés, les échos des événements qui sont en train de bouleverser l'Europe. Dans ce roman, l'auteur du Cheval rouge use d'une technique narrative inédite, d'une grande efficacité, qui situe le lecteur à la fois au cœur des événements et de la création littéraire, le plongeant dans une atmosphère captivante qui constitue sa signature.

10/2008

ActuaLitté

Littérature française

Le sac de Rome

1527. Depuis trente-cinq ans, la France et le Saint Empire germanique se disputent l'Italie, et principalement le Milanais. Deux hommes du même âge et de même puissance s'affrontent, le roi de France François 1er et l'empereur Charles Quint. Gagné et perdu à plusieurs reprises, le duché est aussi l'objet de la convoitise du pape Clément VII qui n'entends pas laisser aux Habsbourg déjà maitres de Naples. Venise, Florence, Bologne et Sienne changent d'alliance au gré des victoires et des défaites. Au Nord, dans les Etats de l'Archiduc Ferdinand, frère de Charles Quint, se précise la menace turque. Cependant, en Allemagne, la diffusion des idées luthériennes entraîne les princes à embrasser le protestantisme. Les guerres de religion ont commencé. Les papes tremblent. Vainqueur en 1515 à Marignan, François 1er a été battu à Pavie en 1525. Le voilà qui entreprend de reconquérir le Milanais. Mais son meilleur capitaine, son cousin le duc Charles de Bourbon, ex-connétable de France, est passé au service de Charles Quint. Jeune, beau, le grand seigneur le plus riche de France a été spolié du Bourbonnais, gigantesque fief, par la mère du roi, Louise de Savoie qui a tenté en vain de l'épouser. Vainqueur à Pavie, le duc de Bourbon a pris sa revanche. Il réclame à l'Empereur sa récompense, la restitution du Bourbonnais, mais Charles Quint le trahit. Le voici à l'heure de se servir lui-même et de se tailler un royaume en Italie. A la tête d'une armée de mercenaires, il quitte Milan sans que nul ne connaisse ses intentions. S'ouvrent six mois d'une chevauchée héroïque qui se conclura par la plus grande catastrophe qui se soit abattue sur la chrétienté. Des figures saisissantes illustrent ce roman : Charles de Bourbon, injustement passé dans l'Histoire de France pour un traître, loyal, tourmenté et visionnaire ; Charles Quint, le Flamand obstiné, religieux et dissimulé ; Clément VII, partagé entre son amour de l'or et sa peur des Turcs ; mais aussi le cardinal de Cortone, humaniste et alchimiste ; l'ambassadeur du Bellay, espion et pécheur ; le vice-roi de Naples, Lannoy, jaloux et administrateur. Le cardinal, l'ambassadeur et le vice-roi vont secrètement tenter de sauver la paix, mais il est trop tard : le duc de Bourbon marche vers le but qu'il s'est donné, conscient qu'il n'est qu'un homme qu'un fugitif doit servir : lui-même. Dans les tourments de la Renaissance, une cavalcade qui parle d'honneur, de trahison, de courage et d'abandon sous la plume d'un témoin anonyme, trop heureux d'avoir sauvé sa peau de ce mal français : le rêve italien au XVIème siècle.

03/2022

ActuaLitté

Cinéma

Journal intime

"On vient de me faire une offre d'un million de dollars pour la publication d'un seul mois de ce journal" , écrit avec étonnement Richard Burton en 1968. L'acteur est alors un des monstres sacrés du 7e art et forme un couple mythique et scandaleux avec Elizabeth Taylor. Cette relation passionnée, leur train de vie babylonien, leur beauté, leurs excès et leurs succès : le journal intime de Burton nous y plonge "caméra à l'épaule" , comme si nous y étions. Mais il révèle aussi un homme insoupçonné, infiniment plus complexe que le commun des acteurs hollywoodiens. Sceptique et distant à l'égard du cinéma, il se montre en revanche fou de théâtre et de littérature. Doté d'un sens de l'humour irrésistible et d'une grande faculté d'observation, Richard Burton possédait les qualités rares et indispensables du diariste - pour notre plus grand bonheur. "Ce journal est, en un mot, fascinant". - The Washington Times "Burton raconte sa vie à la manière d'un drame poignant où "demain est toujours une surprise". Il en vient à nous manquer chaque fois que l'on pose le livre. Sa voix est de celles qui vous poursuivent longtemps". - The Daily Telegraph "Il émerge de la lecture de ces carnets un Richard Burton comme même ses plus grands fans n'auraient jamais osé le rêvé. Il s'y montre si sensible, intelligent, profondément cultivé et éclairé qu'on se prendrait presque à se dire qu'on aurait aimé l'avoir à dîner". - The Wall Street Journal "Ces écrits révèlent un homme porté à la réflexion et attentionné, engagé dans une approche intellectuelle du monde qui l'entoure. On est bien au-delà de la simple image du coureur de jupons avec un penchant pour la boisson [... ]. Ses carnets témoignent d'un intérêt profond pour le passé, le présent et l'avenir". - The Times "Un livre indispensable". - The Financial Times "Un aperçu réjouissant de la vie de l'acteur, qui ne cherche pas à cacher ses aspérités". - The Los Angeles Times "Même à notre époque où il semblerait que nous soyons menacés d'une overdose d'informations sur les célébrités, il y a dans ces pages quelque chose d'absolument fascinant". - NBC Today Acclamé comme l'un des acteurs les plus marquants de sa génération, Richard Burton (1925-1984) eut le tort, pour certains, de négliger sa carrière. Parce qu'au cinéma et à ses intrigues, il préféra les livres... et surtout sa liberté.

10/2020

ActuaLitté

Animaux, nature

Cinq ans de chasse dans l'intérieur de l'Afrique

Aristocrate écossais, Roualeyn Gordon-Cumming (1820-1866) passa son enfance à chasser et à pêcher dans les landes et les forêts du comté de Moray, avant d'entrer à Eton. Il s'engage dans l'armée des Indes en 1839 puis rejoint les troupes anglaises du Cap. Rapidement il décide de pérégriner à travers l'Afrique australe pour chasser les meilleurs spécimens de gibiers afin d'enrichir sa collection de trophées et de prélever le maximum d'ivoire ou d'en trafiquer avec les autochtones, pour de financer son expédition et son retour en Ecosse. Son récit est une suite incroyable de courses à cheval avec ses chiens derrière les éléphants, les girafes et toutes sortes d'antilopes... de chasses incessantes au rhinocéros, à l'hippopotame, au lion et autres gibiers ; de luttes titanesques pour faire avancer ses énormes chariots tirés chacun par douze boeufs en ouvrant des pistes au milieu d'une nature hostile ; de relations plus ou moins compliquées avec ses hommes, les rois locaux ou les indigènes à la recherche de viande ; de combats contre les lions qui dévorent ses chevaux ou contre les mouches tsé-tsé qui tuent son bétail ; etc. Seul blanc perdu dans ses territoires immenses, sans cesse en selle durant des mois, affrontant les nuits glacés des déserts, la chaleur du jour, la fièvre et la soif, attifé comme un sauvage et armé d'un énorme et improbable fusil, fabricant ses balles lors de ses haltes, buvant tranquillement son gin du soir à l'ombre des buissons d'épines, traquant les espèces d'antilopes, de serpents ou d'oiseaux encore inconnues, affrontant l'hostilité des fermiers hollandais détestant les Anglais, dégustant un morceau de trompe cuit dans la braise, appréciant l'hospitalité du docteur Linvingston et assistant avec ferveur au service dominical, ne perdant jamais courage même quand il est perdu, bloqué par les eaux impétueuses d'un torrent ou se réveillant avec un terrible serpent blotti contre lui... Gordon-Cumming livre un récit incroyable d'une vraie vie d'aventurier. Un témoignage d'une époque où l'on doit tirer une vingtaine de balles pour venir à bout d'un éléphant (il en tue cent cinq "de choix" c'est-à-dire sans compter les femelles et les individus sans belles défenses ! ) ou d'un rhinocéros et où l'on tue et l'on blesse sans beaucoup de discernement, avec l'unique souci de la viande et de l'ivoire. Traduit de l'anglais par Bénédict-Henry Révoil, adapté et revu par Alexandre Dumas. Introduction de Daniel Henriot. Préface d'Alexandre Dumas.

09/2016

ActuaLitté

Divers

Le jardin des candidats

Bienvenue au royaume de La Mère. Une femme recherche des hommes sur des sites internet dédiés aux rencontres ardentes. On l'appelle "La Mère". Personnage central du Jardin des candidats, figure mythique de l'adoration, elle est la grande absence. Séparée de son mari, éloignée de sa fille, cette femme cherche l'amour. Sa maison est envahie des amas de livres détrempés, pendant que son grand jardin est marqué pas une piscine inachevée, abandonnée en plein cours de construction. Sa vie, sa maison, elle ne nie pas les problèmes, non... La Mère, déesse du jardin, n'a pas de problème. Elle est l'unique divin problème. Dans son mental, le jardin prend des dimensions illimitées, vaste espace pour le théâtre de ses désirs et de ses frustrations. Mais dans son jardin, elle contrôle tout. Quand il fait soleil ou quand il pleut, c'est parce qu'elle en a besoin. Les candidats, repérés sur internet, sont rassemblés tous ensemble dans le parc, parmi les buissons, les vases, les paons, les livres, les trous et le barbecue. C'est la grande réserve naturelle des prétendants de La Mère. Ils errent dans le jardin, ils besognent, jardinent ou se délassent. Ils attendent. Tous comprennent immédiatement la chance qui leur sera donnée : ils sont mis à genoux, devant la grande suprématie de La Mère. Invités au jardin pour mettre en valeur leurs aptitudes et se montrer digne d'un rendez-vous très spécial avec elle, dans sa maison... Et pour atteindre cela, ils sont prêts à servir et souffrir pour la satisfaction de La Mère, trouver leur bonheur dans l'éternelle frustration. Ils cherchent l'amour absolu, l'amour divin qu'une seule femme au monde est capable de leur donner... La Mère. Soudain, sans prévenir, la voilà au milieu du jardin, exposant ses formes harmonieuses aux rayons de soleil, dirigeant leurs jeux coquins ou contrôlant leurs travaux. Promesse étant faite au plus méritant de la rejoindre dans l'intimité de ses appartements. Mais le temps passe, les saisons se suivent, les apparitions sont comptées et les candidats sont dans le jardin. Personne n'a encore été appelé à pénétrer les murs de la maison de brique. On peut lire la joie sur le visage de candidats. Les larmes coulent sur leurs joues, alors que profondément en eux, chacun, même le plus stupide, sair qu'il ne pourra jamais convaincre La Mère de le choisir pour être son homme. Ils ne pourront pas satisfaire le désir de La Mère. Sachant ça, pourtant, ils ne vont jamais perdre l'espoir. Et c'est cela leur bonheur.

03/2024

ActuaLitté

Littérature étrangère

Nouvelles de Corée

Un lapin ! Alerté par un bruissement, l'homme se retourne pour jeter un coup d'oeil du côté du buisson. Il y a là une boule de poils blancs. Ce qu'il a d'abord cru être un chien blanc le regarde fixement de ses yeux rouges. Il n'aurait jamais su qu'il s'agissait d'un lapin s'il n'avait vu ses yeux. Subjugué par leur couleur, il s'accroupit devant l'animal. A force de regarder, il se sent envahi par un profond sentiment de réconfort : il existe donc au monde des êtres aussi fatigués que lui, aussi las, au point d'avoir les yeux tout rouges ! Pas une seconde il ne songe que c'est la nature qui a doté de la sorte certaines espèces. Mais en même temps il ressent un goût amer : l'animal a dû être abandonné dans ce sombre parc, il a dû survivre là plusieurs jours et son pelage blanc est devenu épouvantablement sale. Aucun doute, cet animal n'est pas dans son milieu naturel : il a certainement été abandonné. Fut un moment où l'élevage de lapins faisait fureur parmi les enfants des villes. Aujourd'hui, le temps est venu où les parents se débarrassent subrepticement de ces animaux. S'il n'est pas facile d'expliquer précisément d'où est venue cette vogue de l'élevage des lapins - comme bien des choses en ce monde d'ailleurs -, ce qui est sûr, c'est que les propos d'un éminent professeur de médecine ont joué un rôle déterminant. Cet homme dynamique et en pleine forme physique malgré son âge, expliquait qu'il avait adopté un régime végétarien en s'inspirant du mode d'alimentation d'un lapin qu'il élevait, lequel était de cette espèce particulière qui ne grandit que très peu en prenant de l'âge. A également joué un rôle ce lapin excentrique aux yeux malicieux, intelligent et adorable, héros de dessins animés à succès. Et aussi ce livre illustré, drôle d'un bout à l'autre, contant les aventures de lapins suicidaires ; ces animaux voulaient mourir non pas parce qu'ils étaient fatigués de la vie, mais par jeu, pour tromper l'ennui. Les enfants en avaient ras le bol des chiens et des chats, des poussins qui crevaient pour un oui pour un non, ou des hamsters qui se multipliaient à une vitesse effarante. Les marchands de plein vent devant les écoles, qui naguère vendaient des poussins éclos en couveuse, proposaient désormais dans leurs cartons des lapereaux pas encore sevrés, qu'ils présentaient comme des lapins nains. Pour apaiser les inquiétudes des parents, ils expliquaient que leur élevage n'était pas compliqué, il suffisait de leur donner des croquettes. De plus, un universitaire de renom assurait que nous aurions bien des choses à apprendre d'eux. Ainsi rassurés, des parents ont fini par permettre à leurs rejetons d'élever des lapins à la maison : quelques bambins ont d'abord eu leur lapin, puis les autres enfants du voisinage ont insisté pour avoir le leur eux aussi, et les parents n'ont plus trouvé d'excuse pour refuser. Selon un sondage réalisé par une société distributrice de fourrage alfalfa, le nombre de ménages possédant un lapin comme animal de compagnie s'est trouvé multiplié par huit par rapport aux années précédentes...

10/2014

ActuaLitté

Théâtre

La Dame de chez Maxim

Petypon, chirurgien respectable, habitant un quartier bourgeois de Paris, se réveille sous un canapé, avec la gueule de bois mais sans aucun souvenir de ce qui l’a causée. Son ami Mongicourt, qui le réveille, lui apprend qu’ils ont été boire un verre chez Maxim, restaurant à la mode mais, qu’après le départ de Mongicourt, Petypon a dû se laisser entraîner à quelque excès de boisson. Bientôt l’on découvre que la Môme Crevette, danseuse du Moulin Rouge, a fini la nuit dans son lit. Or, Petypon est marié et doit absolument empêcher sa femme Gabrielle de découvrir cette entorse à la fidélité conjugale… La Dame de chez Maxim serait « Le Soulier de satin du vaudeville ». Elle l’est, d’apparence, par sa longueur, par l’importance quantitative de ses personnages (vingt-neuf rôles sans compter la figuration), par le nombre de fils d’intrigue qui s’entrecroisent, par la richesse visuelle de ses jeux scéniques, par l’originalité de sa facture (rythme chorégraphique, notamment de l’acte II, dû à l’intervention d’une actrice d’opérette, dansant et chantant), par la caractérisation nettement individualisée de ses premiers rôles formant un quatuor (le docteur Petypon, sa femme Gabrielle, la Môme, le Général), par son aptitude à évoquer des mondes multiples (le Paris bourgeois du couple Petypon, le Paris interlope de la Môme, le milieu militaire avec le général et Corignon, de surcroît ancien amant de la Môme, la province avec ses cérémonies désuètes, ses notables et ses élégantes ridicules), par le souffle et l’allégresse qui l’emportent et ont fait de la pièce une sorte de représentant du « théâtre total », et la plus fêtée de toutes les oeuvres de Feydeau. Sans doute. Mais la pièce ne serait-elle pas aussi, révérence parler, la « Bérénice du Boulevard » ? Ne faudrait-il pas surtout prendre garde au défi que s’est lancé Feydeau et qui le rapproche de Racine ? Comme dans Bérénice, toute l’invention consiste ici, à (presque) « faire quelque chose de rien » et à faire reposer le dynamisme de l’action sur un minimum de « matière ». Feydeau a décidé (sans le dire) que le quiproquo initial, la Môme prise pour Mme Petypon, serait le tout de la pièce. Et ce, dès le titre, car Chez Maxim, bien loin d’être le restaurant chic et snob qu’il est devenu, est en 1900 un lieu interlope à la société mêlée, et la dame n’en est pas une, mais une des lionnes du demi-monde qui venaient là pour plumer les bourgeois en goguette. Le quiproquo, donc, serait le ressort unique et indéfini : la pièce parvient à son terme sans que l’entière vérité soit jamais révélée à la principale intéressée, Gabrielle Petypon. C’est ainsi que s’est construit ce chef-d’oeuvre de Feydeau.

11/2011

ActuaLitté

Histoire de France

Scandale à la cour de Lunnéville. L'affaire Alliot (1751-1762)

Le 16 février 1751, à Lunéville, Marie-Louise Alliot fille de l'intendant de Stanislas, épouse en grande pompe un jeune conseiller à la Cour souveraine de Lorraine et Barrois, Charles-François-Xavier Henry de Pont. Les entourent, dans la Robe, la Finance et l'Épée, leurs parents, leurs alliés. Pourtant le jour de la célébration, la mariée est en pleurs, sans mouvement et sans vie. Le soir de la cérémonie, portée au lit de force, elle jette des cris perçants à la vue de la couche apprêtée. Le mariage cette nuit-là, faut-il le préciser, n'est pas consommé ; il ne le sera pas davantage dans les mois, ni les années qui suivent. L'affaire Alliot commence... Dix ans plus tard le procès en nullité de mariage intenté par le chevalier de Pont et sa femme, qui n'ont l'un pour l'autre qu'une aversion profonde, devient un fait divers qui défraye, en Lorraine, la chronique mondaine. Entre temps la fille du conseiller aulique n'est-elle pas devenue la maîtresse officielle de Ferdinand-Jérôme de Beauvau, fils du prince de Craon et frère de la favorite en titre, la marquise de Boufflers ? Procès retentissant aux rebondissements les plus extravagants, l'affaire Alliot, pendant plus de deux ans, va mettre en branle le tribunal de l'official à Toul, la Cour souveraine de Lorraine, le Châtelet et le Parlement de Paris. Connu à travers les sources judiciaires et mémoires d'avocats, ce procès permet de pénétrer le monde clos des grandes familles, livre les stratégies des lignages et surtout révèle un père très absolu dans sa famille, sacrifiant sans pitié la liberté de ses enfants aux intérêts supérieurs du lignage. François-Antoine Mot, l'intendant du palais, serviteur probe, intègre et laborieux, est aussi un père très excessif, autoritaire et rigide à l'excès ; Marie-Louise en éprouvera toutes les rigueurs et son jeune frère, déporté à la Désirade, en épuisera toutes les cruautés. Parfaite illustration des abus criants du pouvoir paternel -le triomphe de l'absolutisme s'est accompagné du renforcement des pouvoirs des pères sur leur progéniture- il est déjà, en ce milieu XVIIIe siècle, un modèle archaïque ; dès la seconde moitié du siècle, le débat se nourrit des idées des Lumières ; les aspirations individuelles commencent à l'emporter sur les impératifs familiaux ; philosophes et magistrats dénoncent l'arbitraire qu'il soit royal ou familial. Traditionnellement la sphère familiale est identifiée au privé, mais cellule de base de toute société, elle est une institution trop sérieuse pour être laissée à l'anarchie des comportements individuels. Aussi l'Etat, l'Eglise, comme le révèle l'affaire, ont-ils volontiers prêté main forte au chef de famille, fut-il comme Alliot un père intraitable, parfaite illustration de la tyrannie paternelle. A ce titre, le fait divers est bien un fait d'histoire qui dévoile le fonctionnement d'une société, ses systèmes de valeurs, ses représentations et révèle, au-delà du cas particulier des deux héros involontaires de cette scandaleuse affaire, bien des traits collectifs d'une société en mutation.

07/2008

ActuaLitté

Sciences historiques

L'esprit des sourds. Volume 1, Les signes de l'Antiquité aux premières institutions : le choc des représentations

Cette édition papier, en couleur, du premier volume couvrant l’histoire des signes de l’Antiquité au début du 19e siècle. Le langage est indissociable de l’humanité et la langue des signes est indissociable des sourds. Ce livre conte comment ils surmontèrent les représentations qui s’opposèrent à leur reconnaissance, forgeant leur liberté et leur culture silencieuse. Selon une statistique d’origine inconnue, mais reprise par tous les auteurs, 95% des sourds naissent dans des familles qui entendent. Ainsi, en majorité, les sourds remplacent l’absence d’ancêtres sourds par une histoire à laquelle ils sont très attachés. Sa principale origine remonte à Ferdinand Berthier (1803-1886) qui redécouvre l’abbé de l’Epée et en fait une légende sourde, un mythe fondateur qui ne sera plus oublié jusqu’à nos jours. Il faudra attendre le vingtième siècle pour que soit redécouverte la géniale intuition d’Auguste Bébian (1789-1839) qui, avant même l’invention de la linguistique, découvre la possibilité d’écrire les signes. Longtemps, les signes n’ont pas eu de forme écrite et n’ont guère laissé de traces. Il faudra la vulgarisation de la vidéo pour conserver des témoignages dont les futurs historiens feront leur miel. C’est pourquoi la principale trace de l’histoire des sourds est celle de leur éducabilité et de leur instruction, mais elle ne s’y limite pas. Parcourir l’histoire des sourds, c’est croiser et recroiser bien d’autres histoires : celles des idées, de la philosophie, de l’éducation, de la médecine, des sciences sanitaires et sociales, des techniques, de la politique, de la presse… L’histoire des sourds c’est aussi, et d’abord, l’histoire de la gestualité, des signes et leur lente reconnaissance. D’après sa thèse en Linguistique soutenue en 1999, à l’université René Descartes, Paris V, Yves Bernard nous invite à le suivre sur les chemins qu’il ouvre à travers l’immense forêt des autres histoires. Non pas un parcours chronologique, mais des tracés thématiques qui, souvent, se rencontrent et nous conduisent à travers l’Antiquité, les débuts de l’éducation en Espagne, en Angleterre et en France, le siècle des Lumières, la Révolution française, les méthodes en Europe et aux États-Unis, les destinées sociales et les utopies… jusqu’aux thématiques silencieuses du XIXe siècle. Le langage est indissociable de l’humanité et la langue des signes est indissociable des sourds. Il importe peu que la langue soit parlée, sifflée ou signée. Ce livre retrace l’histoire de la gestualité et des signes, la lente progression vers l’éducation et la citoyenneté qui ont formé, au fil du temps, l’esprit des sourds. Ce tome 1 (livre papier) couvre l’histoire silencieuse de l’Antiquité aux premiers temps des grandes institutions de sourds-muets, jusqu’en 1829, situant les cadres des futurs combats identitaires des sourds. Les conceptions des grands philosophes y sont abordées : Socrate et Platon, saint Jérôme et saint Augustin, Montaigne, Locke, Descartes, Condillac, Rousseau, Diderot, etc... (le DVD comporte le livre intégral.)

01/2019

ActuaLitté

Poésie

La Voie du Détachement. Cent versets pour vivre par-delà les passions

Un magnifique recueil de courts poèmes sur la voie du détachement/renoncement, texte classique de la littérature indienne du VIIe siècle, traduit et introduit par Alain Porte, indianiste renommé, et accompagné du texte en devanagari. La Voie du Détachement, recueil d'une centaine de poèmes, est un texte classique de la littérature sanskrite qui traite d'une notion clé de la pensée indienne - vairagya : absence de passion (raga), détachement, renoncement au monde ou abnégation - devant la palette des calamités dont le monde est le théâtre. Il est attribué à un écrivain du VIIe siècle de notre ère, du nom de Bhartrihari, qui aurait été prince. Trois centuries (texte de cent versets/poèmes) lui sont attribuées, la première concernant la Loi de la vie, la seconde celle de l'amour, et enfin celle du détachement. Sa voix si personnelle a provoqué un intérêt fervent chez les auditeurs de son temps, et cet engouement a perduré au fil des siècles en Inde comme en Occident. Dans La Voie du Détachement, un prince de sang royal nous transmet en poèmes son expérience du monde. Avec parfois une fougue sarcastique, il cloue au pilori l'ambition effrénée des oligarques, possédés par l'appât du gain et du pouvoir. " Les savants ? Ils n'ont que leur Moi à la bouche. Les Puissants ? La vanité les contamine. Et les autres ? La bêtise leur scie les jambes. La vieillesse ? Dans le corps, elle sait parler juste. " Puis il confie son désarroi de se voir succomber à la séduction ensorcelante de la gent féminine, dont il essaie de s'affranchir, mais en vain. Alors, en désespoir de cause, Bhartrihari, pour échapper à cette double emprise, celle des puissants et celle de la passion, envisage la vie érémitique, " loin du monde et du bruit ", celle qui lui apportera la Tranquillité de l'âme et la félicité de l'esprit. Il chante la solitude au coeur de la nature, avec la terre en guise de sofa, avec des écorces en guise de tunique, avec l'eau du Gange en guise de boisson, et les fruits sauvages pour toute nourriture. Et il se prend à rêver que des gazelles viennent boire ses larmes de bonheur ! " Que ce soit un serpent, que ce soit un collier, Que ce soit un ami, ou bien un ennemi, Que ce soit un joyau, que ce soit une roche, Que ce soit une jonchée de fleurs, ou un lit de cailloux, Que ce soit un brin d'herbe, que ce soit une femme, Que mon regard demeure égal Au cours du temps En répétant toujours dans une forêt sainte : Shiva, Shiva, Shiva... " Mais cette vision idyllique n'est pas, chez Bhartrihari, une image stéréotypée de la sagesse, elle est le ferment de sa poésie qui nous transmet la fragilité des certitudes et des espérances. Cette traduction est accompagnée d'une introduction d'Alain Porte, et du texte en devanagari (écriture du sanskrit).

04/2022

ActuaLitté

Desserts, pâtisseries

Des gâteaux et des saisons

De la poésie dans l'assiette ! Avec ce premier livre, Claire Damon nous ouvre avec beaucoup de sensibilité son grand herbier de la pâtisserie moderne. Proche de la nature qu'elle vénère et défend, étroitement liée à ses origines auvergnates et aveyronnaise, Claire Damon a construit un univers végétal que l'on suit au rythme de ses gâteaux de saisons et de l'évolution de la végétation. 72 recettes de tartes, entremets, galettes et autres gâteaux ont pour point de départ une exigence absolue du choix des produits selon leur exacte maturité à la bonne saison. Il faut par exemple écouter Claire Damon nous parler des pommes en faisant mentir les étals de primeurs qui voudraient nous faire croire qu'elle se consomme douze mois sur douze. Pour cette cheffe pâtissière, chaque variété de pomme a son propre goût, toutes ne se prêtent pas à la cuisson et aucune ne caramélise de la même façon. De la pomme à la verveine sauvage, chaque ingrédient fait l'objet d'une réflexion. Quelle est sa provenance, son mode de culture, qui est son producteur ? Découvrir les gâteaux de Claire Damon, c'est aussi comprendre les jeux sur les accords et les mélodies gustatives. La tarte Vert absinthe, c'est toute la beauté des petits matins d'été dans l'Aveyron. Fracas sur la banquise est un gâteau à la vanille et au chocolat pour le creux de l'hiver. Suivent avec beaucoup de poésie des gâteaux aux agrumes (calisson mandarine), puis tendres comme la rhubarbe (bâton de rhubarbe), puis rouges carmins (J'adore la fraise et cheesecake framboise), puis bruns comme l'automne (chou noisettes et moellon marron). Si la nature est terriblement inspirante pour cette cheffe pâtissière, elle n'est pas la seule à déterminer la construction d'un dessert. Une fragrance orientale, un jus qui claque ou le parfum du foin coupé éveillent aussi son imagination. Claire Damon travaille à la manière d'un parfumeur, avec une note de tête, une note de coeur et une note de fond. La dégustation doit être fluide, déclencher des émotions évidentes. Le moelleux Shahzadeh qui reprend l'accord pistache/rose est ainsi marqué par des notes douces et très orientales. Préserver l'ingrédient, en restituer le goût le plus justement possible est une discipline dont Claire Damon livre ici les secrets. Qu'il s'agisse de prélever les zestes d'agrumes ou de peler les fruits, la main est une alliée irremplaçable. Afin de respecter la morphologie des fruits et ne pas écraser les fibres, rien ne vaut la lame d'un couteau en inox aiguisée à la perfection. A la fin de chaque recette, la cheffe insiste sur les techniques qui lui semblent primordiales. Souvent, il est question du temps. Le temps, c'est aussi ce qui donne de la valeur au travail d'une pâtisserie accomplie. Le temps du feuilletage, temps de repos et temps de pousse. Un luxe que le lecteur apprend ici à s'offrir. Le temps de voir défiler 72 recettes qui rendent compte du passage des saisons et de leur extraordinaire traduction pâtissière.

09/2021